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Les bétons
5
93
70
04
55
8:1
.22
36
4.1
5.1 Introduction
.15
60
3:1
09
Dès 1737, un certain Bélidor avait suggéré la formulation d’un mélange de chaux, de sable et
07
de cailloux qui préfigurait le béton, mais les bétons de ciment n’ont pu être mis au point et
88
8:8
utilisés qu’après la formulation des ciments, qui fut effectuée par Vicat en 1817. Dès 1824,
83
un Écossais nommé Aspdin finalisait et optimisait les résultats de Vicat et mettait au point le
77
97
ciment qu’il appela ciment Portland. Les choses vont ensuite rapidement évoluer puisque
95
dès 1850, on voyait les premières utilisations d’un composite béton-métal qui allait donner
A:
ST
naissance aux bétons armés. C’est grâce au béton armé que l’on a pu concevoir des bâtiments
RU
en structure de béton, que ce matériau soit choisi pour des bâtiments robustes et massifs afin
m:
o
d’assurer une certaine résistance et stabilité (figure 5.1) ou pour des habitations collectives ou
x.c
vo
Le béton est un mélange de sable et de graviers en présence d’un liant. Ce mélange a la faculté
de se durcir dans l’eau. Ce matériau de construction est par nature composite : il comprend
des granulats (cailloux et/ou sable) agglomérés par la présence du liant et contient de l’air.
On peut utiliser plusieurs types de liant :
• un liant hydraulique, comme le ciment ;
• un liant hydrocarboné, comme le bitume.
Dans le cas où le mélange est pratiqué avec des granulats sans cailloux (uniquement du sable),
le mélange est appelé un mortier. Dans le cas où on utilise un grand excès d’eau, le mélange
devient fluide et est appelé coulis.
L’examen au microscope d’une coupe polie de béton montre bien la nature composite du
5
93
matériau solide obtenu après la prise : on y voit en effet (figure 5.3) les grains de cristaux de
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04
silicates di- et tricalciques (C2S et C3S), la présence de granulats (sable et graviers) et les
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porosités.
8:1
.22
36
4.1
.15
60
3:1
09
Pore
07
88
Granulet
8:8
83
77
97
95
A:
ST
RU
m:
© Cimbéton
lar
ho
travers le monde. Il est utilisé dans le secteur du BTP, comme matériau de structure pour des
int
bâtiments, des ouvrages d’art (ponts, tunnels, barrages…) et parfois des routes. Dans le bâti-
ment, il peut être employé comme matériau d’enveloppe (murs comme toitures, couvertures
par des tuiles en béton…). Tous les types de bâtiments sont potentiellement concernés :
logements individuels ou collectifs, hôpitaux, usines, écoles, bureaux, tout comme certains
monuments et des aménagements urbains.
Les différents bétons : compositions, caractéristiques | 95
5
• les bétons courants : ce sont ceux qui sont employés pour la grande majorité des usages, ils
93
70
peuvent être armés ou non, parfois ils seront même précontraints. Leur masse volumique
04
avoisine 2 450 kg/m3 ;
55
8:1
• les bétons lourds : ils sont destinés à des emplois très particuliers comme dans des centrales
.22
nucléaires, où ils ont la particularité de s’opposer à la propagation des radiations. Leur
36
4.1
masse volumique peut atteindre jusqu’à 6 300 kg/m3 ;
.15
• les bétons légers : ils seront employés pour les structures les plus aériennes, comme des
60
3:1
tabliers de pont ou des plateformes suspendues ;
09
• les bétons de fibre : les granulats sont remplacés par des fibres végétales ou synthétiques.
07
88
Moins résistants, on les utilise pour des carrelages ou des éléments de décor ;
8:8
• pour ce qu’on appelle un béton cellulaire, ce sont essentiellement les qualités d’isolation
83
thermique qui sont recherchées. 77
97
95
le sable, le gravier et l’eau auxquels il faut ajouter les adjuvants. Il faut aussi tenir compte de
o
x.c
la présence de porosités dans le béton durci. Il y a souvent de plus des armatures en acier (dans
vo
lar
Les caractéristiques des ciments ont été largement évoquées lors du chapitre précédent. Il
al.
Sables
Fins Gros Gravillons Cailloux
moyens
100
90
80
70
60
50
1 2 3
40
30
5
93
20
70
04
10
55
0
8:1
.22
Modules 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50
36
Tamis 0,08 0,10 0,12 0,16 0,20 0,25 0,31 0,40 0,50 0,60 0,80 1,00 1,25 1,60 2,00 2,50 3,15 4.00 5.00 6.30 8.0 10.0 12.50 16 25 31,5 40
4.1
20 50 63 80
.15
Désignation du granulat : 2 - Gravillon 3/8
60
1 - Sable 0/5 3 - Gravillon 8/20 © Cimbéton
3:1
09
Figure 5.4. Granulométries des granulats pour les bétons.
07
88
8:8
Ces granulats peut être naturels (ils proviennent de carrières où ils ont été roulés ou concassés),
83
artificiels (sous-produits industriels ou fabrication spéciale) ou bien recyclés (à la suite d’une 97
77
déconstruction). Avec les plus courants, on fabrique des bétons de masse volumique comprise
95
entre 2 000 et 2 500 kg/m3. Pour obtenir des bétons plus légers, on emploie de l’argile ou du
A:
ST
schiste expansé, du laitier expansé de haut fourneau. Pour des bétons plus lourds, on utilise
RU
des gravillons de corindon ou de magnétite. La plupart des granulats conviennent pour les
o m:
bétons, sauf les argiles et calcaires marneux qui peuvent provoquer un gonflement, et les
x.c
vo
des armatures.
ho
sc
• la résistance à la fragmentation ;
• la résistance à l’abrasion et l’usure ;
• la composition, notamment les teneurs en sulfates et en chlorures ;
• la sensibilité au gel-dégel ;
• le comportement face aux réactions alcali-silice.
On définit la compacité τ comme le rapport du volume occupé réellement par les grains de
solide et du volume apparent occupé par l’ensemble de la « poudre ». Celle de G est notée τ1
et celle de P est notée τ2. Si on verse la même masse de G et de P dans deux récipients
jumeaux, on constate (figure 5.5) que le volume apparent de P est plus petit que celui de G.
On en déduit pour les compacités que : τ1 < τ2.
5
93
G P G+P G + P + p'
70
04
Figure 5.5. Mélange de diverses granulométries.
55
8:1
.22
Si on transvase P dans le récipient de G, on constate que les petits grains de P se répartissent
36
4.1
entre les gros grains de G, et que le volume apparent final occupé par le mélange est inférieur
.15
à la somme des deux volumes apparents occupés respectivement par G et P : le mélange G + P
60
est donc plus compact que P. Pour que la dispersion de P se produise, il faut que la différence
3:1
de granulométrie soit suffisante pour permettre le mouvement des grains fins entre les gros
09
07
grains. Il existe alors une proportion dans les mélanges G + P pour laquelle la compacité passe
88
8:8
par un maximum (figure 5.6). Cette proportion de P dans le mélange est appelée optimum
83
granulaire, pour lequel le volume des interstices entre les grains est minimal. 97
77
95
A:
τ%
ST
RU
m:
o
x.c
vo
τ2
lar
ho
sc
τ1
al.
on
nati
er
int
G Optimum P (%)
0 granulaire 100
Il devient possible d’obtenir des mélanges dont la compacité est optimisée. Cela permet
d’obtenir des volumes d’interstices minimaux, ce qui contribue grandement à la diminution
de la porosité dans les bétons mis en œuvre à partir de ces mélanges. Une diminution des
porosités a plusieurs conséquences qui peuvent s’avérer intéressantes :
• une amélioration de la résistance mécanique ;
• une diminution de la quantité d’eau incluse dans les pores, ce qui améliore la durée de vie
du béton ;
• une plus grande résistance aux agressions chimiques, les sulfates ou les chlorures étant
souvent transportés par l’eau.
98 | Les bétons
5
fiants (de 0,5 à 3 %) ;
93
70
• sur la prise du béton, on peut avoir un de ces objectifs :
04
55
–– accélérer la prise du béton (1 à 3 % d’accélérateur de prise) ; cette accélération peut
8:1
également être obtenue par l’emploi d’un ciment prompt. La prise du ciment est en
.22
effet lente : on obtient 20 % de la résistance mécanique à la compression après
36
4.1
7 jours de prise, et 80 % de cette résistance après 28 jours. Ce sont ces deux valeurs
.15
qui apparaissent dans les normes,
60
3:1
–– accélérer son durcissement immédiatement après la prise (0,2 à 3 % d’accélérateur
09
de durcissement),
07
88
–– retarder la prise (retardateur de prise, 0,1 à 1 %),
8:8
–– des adjuvants antigel peuvent s’avérer utiles (de 1 à 2 %) ;
83
77
• sur le béton durci ; on va chercher à modifier les caractéristiques du béton solidifié en
97
jouant sur les quantités d’air (porosités) et d’eau qu’il contient, à l’aide :
95
A:
Ainsi, les adjuvants peuvent modifier l’ouvrabilité du béton frais, allonger ou raccourcir la
x.c
vo
durée de la prise, ou modifier certaines propriétés (résistance au gel, étanchéité…). Les hydro-
lar
Le plus souvent, ils se présentent sous la forme de liquides qui sont ajoutés au moment du
al.
on
malaxage, à des dosages assez faibles (moins de 5 % de la masse du ciment employé). Certains
nati
d’entre eux doivent toutefois être additionnés sous forme de poudre pour avoir un effet sur
er
int
l’optimum granulaire (voir plus loin les bétons hautes performances et les bétons auto
plaçants).
ε′ ε′ ε′
Binghamien
5
93
Newtonien
70
04
Dilatant Plastique
55
µ
8:1
Pseudo plastique
.22
36
4.1
Dilatant
.15
τ τ τ
60
τ0 τ0
3:1
a : écoulement visqueux b : écoulement visco-plastique c : écoulement plastique
09
07
88
Figure 5.7. Courbes d’écoulement.
8:8
83
Si le comportement est visqueux, dès qu’une contrainte, même faible, se manifeste, l’écoule-
77
97
ment se produit (figure 5.7a). Cet écoulement est newtonien si contrainte et vitesse sont
95
A:
contrainte n’atteint pas une valeur minimale t0. Le comportement peut être alors binghamien
m:
o
Les observations montrent que le comportement d’un béton frais est birghamien. Lorsque la
sc
pâte s’écoule dans un coffrage à vitesse donnée, la contrainte de cisaillement est : τ = τ0 + µ ε′
al.
on
où τ0 est le seuil de cisaillement et µ est la viscosité plastique du béton frais considéré. Cette
n ati
Ainsi, pour permettre au béton frais de s’écouler dans le coffrage et de se compacter rapide-
ment, il faut fournir l’énergie nécessaire pour atteindre le seuil de cisaillement. La méthode la
plus couramment pratiquée sur le chantier consiste à fournir cette énergie à l’aide d’une
vibration (utilisation d’une aiguille vibrante).
5
93
• le damage à l’horizontale.
70
04
55
8:1
.22
36
4.1
.15
60
3:1
09
07
88
8:8
83
77
97
95
A:
ST
RU
m:
o
x.c
vo
lar
ho
sc
al.
© Kadmy – Fotolia.com
on
ati
Le serrage par aiguille vibrante (figure 5.8) s’effectue en immergeant de 10 cm environ dans
la couche superficielle de béton frais, une pointe métallique dont l’extrémité est soumise
à une vibration mécanique qui transmet son énergie au béton. On déplace horizontalement
l’aiguille pour balayer la surface, en évitant les armatures et les coffrages. On peut effectuer
plusieurs passes pour traiter des profondeurs allant jusqu’à 40 ou 50 cm.
Les constituants du mélange sont alors soumis à des minidéplacements qui contribuent à
plastifier localement le matériau, dans le rayon d’action de l’aiguille (figure 5.9). Le serrage du
béton commence le long de l’aiguille et s’élargit progressivement jusqu’à une distance corres-
pondant au rayon d’action.
Le béton frais | 101
Aiguille vibrante
Béton serré
5
93
70
Rayon d'action de l'aiguille
04
Béton en cours de serrage
55
8:1
.22
Figure 5.9. Serrage du béton avec une aiguille vibrante (principe).
36
4.1
.15
Le béton se resserre et l’air et l’eau qui se dégagent provoquent l’apparition d’un liquide blanc
60
3:1
à la surface : la laitance. L’opération doit cesser ou l’aiguille doit être déplacée quand le
09
tassement du béton cesse, que les bulles d’air ne s’échappent plus et que la laitance fait son
07
apparition.
88
8:8
83
77
97
d’un béton frais. Certaines sont aisément praticables sur chantier, d’autres nécessitent un
m:
o
x.c
matériel spécifique ou des échantillonnages importants et sont alors réservées aux usines de
vo
(NF P 98-248-2) ;
al.
on
10 cm
30 cm
5
93
70
10 cm
04
55
8:1
.22
36
Figure 5.10. Méthode du cône d’Abrams.
4.1
.15
On prélève du béton frais pour remplir un moule conique qui est ensuite retourné pour être
60
3:1
démoulé. Le sommet du cône s’affaisse par plasticité, et on mesure la hauteur de cet affaisse-
09
ment en millimètres. Les résultats permettent de classer le béton dans une des cinq classes de
07
88
consistance définies dans le tableau 5.1.
8:8
83
Tableau 5.1. Classes de consistances définies à l’aide du cône d’Abrams 77
97
95
A:
S1 Ferme 10-40
RU
m:
S2 Plastique 40-90
o
x.c
S4 160-210
lar
Fluide
ho
S5 ≥ 210
sc
al.
on
On utilise un cône d’Abrams pour mesurer l’affaissement h comme ci-dessus, après avoir
démoulé sur une table vibrante à l’arrêt, puis on fait vibrer le cône jusqu’à étalement complet.
On note le temps nécessaire à cet étalement, appelé temps Vébé. Cette méthode convient bien
aux bétons plus fermes et moins maniables, dont les granulats ont des dimensions inférieures
à 4 cm. Elle permet de classer les bétons frais en cinq classes de consistance, selon le tableau 5.2.
5
93
silicate de calcium hydraté (noté CSH) et de l’hydroxyde de calcium Ca(OH)2 sous forme de
70
04
portlandite, notée CH :
55
C3S + eau → CSH + CH .
8:1
.22
36
800
4.1
C3S
.15
Résistance à la compression (kg/cm2)
60
3:1
600
09
C 2S
07
88
• C3S et C2S – Constituants résistants
8:8
400 (représentent ~ 70 % en poids)
83
• C3S et C4S – Requis comme fondants
77
(représentent ~ 20 % en poids)
97
(représentent ~ 4 % en poids)
A:
200
ST
C 3A
RU
m:
C4AF
o
00
x.c
7 28 90 180 360
vo
temps en jours
lar
ho
sc
Le silicate C3S réagit dans des temps extrêmement courts, tout comme C3A, tandis que C2S
n
er
s’hydrate très lentement (sur plusieurs mois) ainsi que C4AF. L’hydratation de ces composés
int
Plus les hydrates se forment, plus la nanoporosité de CSH devient prédominante. On observe
parallèlement un remplissage des capillaires, ce qui provoque un raidissement de la pâte.
Le phénomène est décrit sur la figure 5.12.
5
93
70
Les interstices capillaires se réduisent.
04
PRISE
55
Apparition d'une certaine raideur
8:1
de la pâte.
.22
36
4.1
Les interstices sont partiellement
DÉBUT DU
.15
comblés par le gel.
DURCISSEMENT
60
La pâte acquiert une résistance.
3:1
09
07
88
La résistance continue à croître tant
8:8
DURCISSEMENT que le gel continue à se développer.
ULTÉRIEUR
83
Phénomène lent et présence d'eau
nécessaire. 77
97
95
A:
ST
5.4.2 Échauffement
lar
ho
sc
plus élevée que la température ambiante. Le plus gros de la chaleur est dégagé durant la
ati
5
93
70
04
Les caractéristiques standardisées sont celles obtenus après 28 jours de prise, mais elles conti-
55
8:1
nuent d’évoluer après cette période, et sur des longues durées. Le béton est en effet soumis à
.22
un retrait qui peut avoir plusieurs causes possédant des cinétiques différentes :
36
4.1
• les contractions thermiques dues au refroidissement après la fin des réactions exother-
.15
miques d’hydratation ;
60
• le retrait endogène de Le Châtelier signalé au § 5.4.3 ;
3:1
09
• la dessiccation due aux pertes de l’eau en excès dans les pores du matériau.
07
88
C’est la troisième cause qui s’étend sur les plus longues périodes, et conduit à des contractions
8:8
reliées au climat de la région où est implanté l’ouvrage. Le retrait peut atteindre 0,04 % dans
83
les zones à climat chaud et sec, soit 1 cm sur une poutre de 25 m. Il est donc nécessaire de
77
97
prendre ce retrait en considération dans les constructions (avec des joints de dilatation).
95
A:
ST
RU
Les caractéristiques mécaniques d’un béton dépendent de la proportion des constituants avec
sc
al.
Ces deux derniers paramètres ont une influence directe sur la masse volumique du béton
n ati
durci : plus fins sont les grains de départ, plus le mélange est dense et moins le matériau final
er
int
Ce sont les adjuvants qui permettent d’agir sur E et V, car les hydrofuges de masses contri-
buent à diminuer la quantité d’eau de gâchage et les entraîneurs d’air font diminuer le volume
des pores. On voit donc que ces additifs ont un rôle non négligeable sur les propriétés des
bétons.
5
93
• les bétons de masse volumique normale vont de C 8/10 à C 100/115 ;
70
04
• les bétons légers vont de LC 8/9 à LC 80/88.
55
8:1
La résistance à la traction des bétons est entre 8 à 10 fois plus faible que celle à la compression,
.22
ce qui occasionne quelques inconvénients lorsqu’un effort de traction sur un élément de
36
structure est la conséquence d’une flexion ou d’une torsion induite par un effort de compres-
4.1
.15
sion. Ces efforts de traction doivent alors être repris par un autre matériau que le béton. C’est
60
l’intérêt de la présence d’armatures en acier dans le béton, qui devient alors un béton armé.
3:1
Il en sera question plus loin (voir § 5.6).
09
07
88
5.5.2.3 Élasticité (déformation instantanée)
8:8
83
Sous charge de compression, le béton se rompt de façon fragile, c’est-à-dire que sa déforma-77
97
tion plastique est faible à la rupture. Par contre, il se déforme instantanément de façon élas-
95
A:
Son module de Young est compris entre 30 000 et 40 000 MPa, mais il évolue lui aussi avec
m:
le temps après la prise. Au jour j, il existe une relation empirique (en mégapascals) entre Ej et
o
x.c
Ej = 11 000 3 RCj
ho
sc
al.
on
ati
Déformation
Retour
élastique
Fluage
Retour de
fluage
Déformation
instantanée
Déchargement Plastification
5
Temps
93
70
Figure 5.13. Déformation instantanée et fluage du béton, puis retour de fluage.
04
55
8:1
Quand on cesse d’appliquer la contrainte (déchargement), on recouvre la déformation élas-
.22
tique instantanément, puis lentement la déformation différée, diminuée d’une plastification
36
4.1
irréversible qui reste donc en fin de cycle, et qui constitue la mémoire de l’histoire du matériau.
.15
60
3:1
5.5.3 Propriétés thermiques
09
07
88
5.5.3.1 Dilatation thermique
8:8
83
Le coefficient de dilatation thermique du béton est en moyenne de α = 10-5 K-1. Ainsi, une77
97
poutre de 10 m de longueur portée lors d’un incendie à une température de 500 °C s’allonge
95
A:
de 5 cm, ce qui peut provoquer des problèmes d’encombrement géométrique dans une
ST
5.5.3.2 Conductivité
vo
lar
On constate bien sur ce tableau que pour avoir un béton meilleur isolant thermique, il faut
le choisir plus léger. Dans ces conditions, la résistance mécanique risque d’en pâtir. On a
intérêt alors à choisir un béton résistant, ce qui nécessite de l’associer à un matériau isolant.
5
93
matériau accumule et conserve la chaleur.
70
04
55
5.5.3.4 Tenue au feu
8:1
.22
36
Le béton est un matériau incombustible de classement M0, ou Euroclasse A1. La résistance au
4.1
feu dépend de l’élément de structure qui est en béton, ou comporte une majorité de béton.
.15
On distingue les murs porteurs, les parois, les poteaux et les dalles. La durée de résistance
60
3:1
dépend des dimensions de l’élément. Les tableaux 5.4 à 5.8 donnent des valeurs de stabilité
09
au feu (SF ou R) ou de résistance coupe-feu (CF ou I) pour tous ces éléments.
07
88
8:8
Tableau 5.4. Stabilité au feu de murs porteurs en fonction de l’épaisseur du béton
83
77
97
Épaisseur (cm) 10 11 13 15 20 25
95
A:
5
93
tendance à les réverbérer quelles que soient les bandes d’octaves. L’état de surface du matériau
70
possède une légère influence sur le coefficient d’absorption dont la valeur demeure cependant
04
55
faible, comme l’indique le tableau 5.9 ci-dessous.
8:1
.22
Tableau 5.9. Coefficient d’absorption acoustique du béton, rôle de l’état de surface
36
4.1
.15
Bande d’octave (Hz)
60
État de surface
125 250 500 1 000 2 000 4 000
3:1
09
Brut de décoffrage, non peint 0,02 0,02 0,02 0,03 0,04 0,04
07
88
Lisse 0,01 0,01 0,01 0,02 0,05 0,07
8:8
Très lisse et peint, vernis ou laqué 0,01 0,01 0,01 0,01 0,02 0,02
83
77
97
L’indice d’affaiblissement acoustique d’une paroi en béton est par contre assez important, il
95
A:
peut de plus être augmenté si ce mur est doublé avec une paroi d’isolant phonique. Le
ST
9 47
on
ati
Béton plein 18 59
n
er
22 59
int
9 47
Parpaings pleins et enduit
12,5 52
Ainsi le béton peut être considéré à la fois comme un assez bon isolant phonique pour les
bruits aériens provenant de l’extérieur d’un local, mais qui réverbère les bruits émis dans ce
local.
5
93
la masse de ciment.
70
04
55
Tableau 5.11. Valeurs limites applicables en environnement non agressif
8:1
et en environnement avec carbonatation
.22
36
Classe d’exposition EN 206 X0 XC1 XC2 XC3 XC4
4.1
– 0,65 0,65 0,60 0,60
.15
Rapport E/C maximal
60
Classe de résistance minimale – C20/25 C20/25 C25/30 C25/30
3:1
09
Teneur minimale [C] en liant (kg/m3) 150 280 280 280 280
07
Teneur minimale en air (% volume) – – – – –
88
8:8
Cendres volantes 0,30 0,30 0,30 0,30 0,30
83
Fumées de silice 0,10 0,10 0,10 0,10 77 0,10
Rapport
97
de A/(A+C)
Addition calcaire 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25
ST
RU
Nature du ciment – – – – –
x.c
vo
lar
5
93
de A/(A+C)
70
Addition calcaire 0,05 0,05 0,05 0,25 0,05 0,05
04
0,15 0,15 0,15 0,20 0,15 0,15
55
Addition siliceuse
8:1
Nature du ciment PM PM PM – – –
.22
36
4.1
.15
Tableau 5.14. Valeurs limites applicables en environnement chimiquement agressif
60
3:1
09
Classe d’exposition EN 206 XA1 XA2 XA3
07
88
Rapport E/C maximal 0,55 0,50 0,45
8:8
Classe de résistance minimale C30/37 C35/45 C40/50
83
Teneur minimale en liant (kg/m3) 330 350 77 385
97
95
Rapport
o
de A/(A+C)
vo
Nature du ciment – – –
on
n ati
er
int
La formule de Féret peut être transcrite en dosages massiques. La masse des vides étant négli-
geable, la masse volumique du ciment égale à 3 150 kg/m3, et celle de l’eau à 1 000 kg/m3, on
trouve :
K R C28 (ciment)
RC28 (béton) = 2
1 + 3,15 E
C
Le coefficient K vaut en général 4,9 (à 15 % près). E et C sont les dosages respectifs en eau et
en ciment dans le mélange, exprimés en kg/m3 de mélange.
L’utilisation de cette formule permet de déterminer E/C à partir des valeurs de résistances :
5
93
E K R C28 (ciment)
70
3,15 = –1
04
C RC28 (béton)
55
8:1
Cela permet de vérifier que la valeur de E/C obtenue est compatible avec le E/C maximal de
.22
la classe d’exposition. Si la valeur convient, on se sert de la valeur de la « teneur minimale en
36
4.1
liant » dans la classe d’exposition, comme étant celle de C dans la formule.
.15
On en déduit la masse de E et la masse de C, puis les volumes correspondants Veau et Vciment
60
3:1
par mètre cube de béton (Vtotal = 1 000 litres). Le volume de granulats est alors :
09
07
Vgranulats = 1 000 – Veau – Vciment .
88
8:8
On néglige le volume des additifs et des adjuvants, qui sont très faibles devant les autres
83
volumes. 77
97
95
les volumes de sable et de gravier, donc la masse de sable et la masse de gravier par mètre cube
ST
RU
Le tableau 5.15 donne les résultats obtenus avec deux calculs correspondant à deux cahiers
o
x.c
des charges différents (résistance du béton et classe d’exposition), en supposant que l’op-
vo
lar
Tableau 5.15. Formulation de bétons
on
nati
er
28 jours RT28 dépend de celle en compression, selon la relation suivante (valable quand RC28
> 60 MPa) :
RT28 = 0,6 + 0,06 RC28 .
Si RC28 = 65 MPa, on trouve alors RT28 = 4,5 MPa. La résistance en traction est plus de 14 fois
plus faible que celle en compression. Le béton ne doit par conséquent jamais être sollicité en
traction, sous peine de rupture de la structure.
Si on prend l’exemple d’une poutre en béton, maintenue de façon isostatique, elle fléchit sous
l’action (minimale) de son propre poids, et la contrainte normale dans la section de la poutre
s’écrit :
σ = M(x) . z / I
5
93
La flèche se situe vers le bas, et on obtient des contraintes de tractions en dessous de la fibre
70
04
neutre de la poutre, quand z est négatif. La poutre est en compression interne dans sa partie
55
8:1
haute, mais en traction interne dans sa partie basse. Puisqu’elle est proportionnelle à z, cette
.22
contrainte de traction est d’autant plus grande que l’on se situe plus bas sous la fibre neutre,
36
et elle est maximale quand on atteint la peau du matériau, dans la partie basse de la poutre
4.1
(figure 5.14).
.15
60
z
3:1
A
09
07
Compression
88
8:8
Compression
83
Traction σ
77
97
95
Traction A'
A:
ST
RU
On en déduit que, même si la charge semble comprimer la poutre, cette poutre fléchit sous
vo
lar
l’action de cette charge, ce qui met alors sa partie basse en traction. Cela qui n’est pas admis-
ho
Il est possible de faire en sorte que les efforts localisés de traction soit supportés par un autre
on
ati
matériau, inclus dans le béton et qui lui est solidaire (par adhérence), à condition que cet
n
er
autre matériau puisse effectivement supporter sans dommage des contraintes de traction. Les
int
métaux et les alliages métalliques remplissent cette condition. Parmi eux, les aciers possèdent
de bonnes caractéristiques mécaniques tout en ayant un coût raisonnable et une mise en
œuvre facile. On inclut donc une ou des tiges en acier dans les parties sollicitées en traction,
soit sous forme d’ancrages, soit sous forme d’armatures : c’est le béton armé. Ainsi, le béton
armé associe intimement un béton avec des armatures métalliques pour obtenir un matériau
qui cumule les qualités de résistance en compression et en traction.
Très rapidement, on s’est aperçu que la présence d’armatures dans le sens de la longueur d’une
poutre était certes utile pour reprendre les efforts de traction longitudinaux, mais que l’on
pouvait encore améliorer la tenue de la poutre près des zones d’appui en faisant reprendre par
les armatures des efforts tranchants (verticaux) situés à ces appuis, ce qui diminue les risques
de fissuration. Les armatures comportent alors des armatures longitudinales (horizontales et
dans les parties inférieures) et des armatures transversales (verticales et positionnées plus
nombreuses près des zones d’appui). Le maintien de l’ensemble nécessite une armature de
montage, comme on le voit sur les figures 5.15 et 5.18, qui se positionne dans la zone de
matière comprimée.
Armature de montage Section
5
93
Armatures transversales
70
04
55
8:1
.22
36
4.1
.15
60
Armature longitudinale
3:1
Cadre
09
07
Figure 5.15. Disposition des différentes armatures dans une poutre en béton armé.
88
8:8
83
Des armatures peuvent prendre des formes particulières, comme avec les ancrages rectilignes 77
ou courbes (en forme de crochet), par exemple sur les extrémités de la poutre longitudinale
97
95
tendue de la figure 5.15. D’autres armatures assurent la liaison entre éléments d’une struc-
A:
ST
ture, avec transmission des efforts (figure 5.16) dans les règles de sécurité fixées par les
RU
Eurocodes.
m:
o
x.c
s
vo
lar
Ø
ho
s = 40 Ø
sc
2Ø
al.
on
ati
3 Ø barres lisses
n
r=
5,5 Ø barres à hautes adhérence
er
int
Ø
0,6 s ou 0,4 s (ronds lisses ou H. A.)
Figure 5.16. Ancrages en acier dans les bétons : ancrage rectiligne, ancrage courbe, crochet normal.
Le béton armé | 115
5
93
70
04
55
8:1
.22
36
4.1
.15
60
3:1
09
07
88
8:8
83
© Fotana – Fotolia.com
77
97
95
Les armatures sont des assemblages de barres en acier fabriquées industriellement (barres à
m:
o
béton), qui peuvent être soit préfaçonnées en usine ou à l’atelier, soit assemblées sur chantier.
x.c
vo
On obtient des treillis (figure 5.17) ou des cadres (figure 5.18) autour desquels le béton sera
lar
Barre nervurée
16 mm 16 mm
Barre crénelée
Rond lisse (HA, T, TT, C,
selon la marque)
La nature des aciers utilisés correspond à des aciers standard de construction : doux, mi-durs
ou durs. Ils sont dans cette utilisation caractérisés par leur limite élastique (tableau 5.16). On
distingue les armatures sous formes de barres et les armatures en treillis, qui comportent des
soudures.
La transmission des efforts n’est assurée que si le contact entre les armatures et le béton
s’effectue sur une surface suffisante minimale, qui se manifeste pour les armatures par une
longueur minimale d’amarrage dans le béton.
5
Acier Acier Treillis soudé
93
État lisses
doux lisse haute adhérence haute adhérence
70
Φ > 6 Φ < 6
04
55
L Fe E 215 HA Fe E 400
Désignation TSL 500 TSL 520 TSHA 500
8:1
L Fe E 235 HA Fe E 500
.22
36
Cette longueur dépend des caractéristiques du béton, et notamment de sa résistance à la
4.1
.15
traction RTJ, ainsi que des caractéristiques de l’acier, et notamment de sa limité élastique fE.
60
Le frottement entre les deux matériaux est caractérisé par un coefficient de scellement Ψ, qui
3:1
vaut 1 pour les adhérences standard et 1,5 pour les hautes adhérences.
09
07
Si dF est la variation de l’effort longitudinal par élément de longueur dx, et u = π Φ le péri-
88
8:8
mètre d’une barre en contact avec le béton (figure 5.20), la contrainte d’adhérence s’écrit :
83
1 dF 77
τ S = u dx
97
95
A:
τS τS τS
ST
RU
F F + dF x
m:
Φ
o
x.c
vo
lar
ho
dx
sc
al.
on
Si la barre est un rond lisse, son coefficient de scellement est Ψ = 1, et si la barre est de haute
adhérence (HA), son coefficient de scellement est Ψ = 1,5.
En sollicitation ELU, la contrainte d’adhérence est notée tSU. Elle s’exprime en fonction de
ce coefficient de scellement et de la résistance à la traction du béton au jour J, notée RTJ, selon
la relation :
tS = 0,6 Ψ2 RCJ
Si l’armature est une barre de scellement de forme droite, la longueur minimale de scellement
LS est proportionnelle à fe , limite élastique du métal, et inversement proportionnelle à tS,
selon la formule :
1 f
LS = 4 τ e
S
En pratique, les longueurs minimales de scellement sont choisies comme étant égales à 40 Φ
pour les barres HA en acier E400, et à 50 Φ pour les barres HA en acier E500 ou les ronds
lisses en acier E215 ou E235.
Le béton armé | 117
5
Cette épaisseur dépend de nombreux facteurs :
93
70
• la classe d’exposition (qui définit l’agressivité de l’atmosphère, voir le § 5.5.5) ;
04
55
• la nature du matériau des armatures (on peut concevoir des armatures en acier inoxy-
8:1
dable) ;
.22
• la classe de résistance du béton ;
36
4.1
• la durée de vie prévue de l’ouvrage ;
.15
• la précision du positionnement initial des armatures ;
60
3:1
• les mesures de contrôle de la qualité du béton mises en œuvre.
09
C’est l’Eurocode 2 et la norme NF EN 206-1 qui définissent les épaisseurs correspondantes
07
88
en fonction de l’ensemble de ces paramètres, épaisseurs qui font partie des critères servant à
8:8
garantir la durée de vie de l’ouvrage.
83
77
La norme prévoit six classes structurales pour les ouvrages, notées de S1 à S6. Au départ, on
97
95
prévoit un bâtiment ayant une durée de vie de 50 ans, classé en S4, pour lequel aucune
A:
structurale.
ho
sc
al.
X0 XC1 XC4
int
5
93
70
dès la mise en œuvre du matériau. Si alors une sollicitation en traction apparaît au cours
04
d’une flexion, l’intensité de la compression interne préalable vient en retranchement de la
55
8:1
force de traction qui s’exerce. La résistance du béton à la traction s’en trouve notablement
.22
améliorée. On est ainsi en présence d’un béton précontraint.
36
4.1
.15
5.7.2 Principe
60
3:1
09
La compression du béton est assurée par un câble qui est maintenu en tension en s’appuyant
07
88
sur le béton. Le béton est alors comprimé par le câble : plus ce câble est tendu, plus il exerce
8:8
une compression importante. On peut alors régler l’intensité de la compression du béton en
83
jouant sur la tension du câble. Le câble métallique gardant un comportement élastique, il y a 77
97
ment ε = ∆L/L du câble pour obtenir le plus précisément possible l’intensité recherchée de la
ST
compression.
RU
m:
o
x.c
• on tend le câble à l’aide d’un vérin (figure 5.21) avant de couler le béton sur lui. Le béton
on
ati
Figure 5.21. Vérin de précontrainte.
Le béton précontraint | 119
5
93
70
04
55
8:1
.22
36
4.1
.15
60
3:1
09
07
88
8:8
83
77
97
95
A:
ST
Tension du câble
ho
Vérin de tension
al.
on
nati
er
int
• on coule le béton autour d’une gaine dans laquelle on fait passer un câble après la prise ; le
câble est ensuite tendu à l’aide de vérins en prenant appui sur le béton durci, ce qui
comprime le béton (figure 5.24). Il est également possible de faire passer le câble à l’exté-
rieur du béton et de le tendre après la prise en prenant appui sur le béton durci. Cette
technique est appelée précontrainte par post-tension.
La gaine est ensuite comblée à l’aide d’un coulis qui permet d’éviter au câble d’être en contact
avec l’air, ce qui évite la corrosion de l’acier.
Le ciment préconisé pour ces bétons est un ciment de type CEM I, et les aciers constituant
les torons de câbles sont à haute limite élastique. Pour la tension ou la libération des câbles,
on considère que le béton est suffisamment durci quand Rc = 25 MPa.
120 | Les bétons
5
maximal de flexion de la poutre est situé au milieu de la longueur, et correspond à :
93
70
04
MMAX = qL²/8
55
8:1
À cette position, les contraintes normales en flexion sont maximales puisqu’elles corres-
.22
pondent à :
36
MMAX
4.1
σ L ,z = z
I
.15
2
60
3:1
Le diagramme des contraintes à mi-longueur est alors similaire à celui de la figure 5.14 si le
09
béton n’est pas précontraint. La contrainte de traction maximale supportée par la poutre est
07
alors :
88
8:8
MMAX
σ L ,b = b
83
2 I 97
77
95
A:
Si on tend un câble au centre de la poutre la tension T du câble est transférée sous forme de
m:
T
vo
σ précontrainte = –
lar
S
ho
sc
–
b – –
σ σ σ
+ =
b
+
– Mb/I
5
93
70
5.7.4.2 Précontrainte excentrée
04
55
8:1
Si dans la section où le moment est maximal le câble est positionné sous le centre de gravité
.22
d’une hauteur e, le moment de la tension T par rapport au centre de gravité doit être pris en
36
compte. Il est égal à T e, et il induit une contrainte supplémentaire dans la section considérée,
4.1
.15
qui s’écrit :
60
T e
σ précontrainte = z
3:1
I
09
07
Les valeurs maximales de cette contrainte sont, en compression et en traction :
88
8:8
T e
σ précontrainte = ± b
I
83
77
97
Le diagramme des contraintes comporte alors un terme supplémentaire qui permet de repré-
95
A:
senter la figure 5.26, sur laquelle on règle la valeur de T pour que l’ensemble de la poutre soit
ST
RU
en compression.
m:
o
x.c
–
ho
b – –
sc
σ σ σ
al.
+ + =
on
e
nati
b
er
int
+
– Teb/I
– Mb/I
Poutre + câble Flexion Précontrainte Excentration Total
La solution la plus efficace est de faire suivre au câble dans le béton une courbure qui fait en
sorte que les valeurs de e en fonction de x soient proportionnelles aux valeurs du moment de
flexion M dans la poutre en fonction de x. Le câble doit alors être tendu en l’obligeant à suivre
cette courbure, soit avec des cales (en prétension), soit en l’introduisant dans des gaines déjà
positionnées et rigidifiées par le béton (en post-tension).
5
93
70
On a cherché à fabriquer des éléments de structure en béton qui soient de caractéristiques
04
55
thermiques améliorées, notamment en ce qui concerne l’isolation thermique. Cette condition
8:1
impose que la porosité du béton soit notablement augmentée, afin que le matériau comporte
.22
36
en son sein un nombre important de micro-interfaces qui vont freiner les échanges de chaleur.
4.1
La conséquence de cette évolution est que ce nouveau matériau est moins compact, donc plus
.15
léger et moins résistant mécaniquement.
60
3:1
09
07
5.8.2 Fabrication
88
8:8
83
Le béton cellulaire est constitué au départ avec les mêmes composants de base que le béton : 77
le seul granulat est le sable, que l’on prend la peine de broyer finement avant le mélange. La
97
95
gypse. On y ajoute de l’eau afin d’obtenir une pâte fluide. Une fois cette pâte obtenue, elle est
RU
malaxée avec de la poudre d’aluminium finement divisée (figure 5.27), puis très rapidement
m:
Dosage
n
er
int
Aluminium
en poudre
Malaxage
Pose des
armatures Moule Coulage
Durcissement
Expansion Dimensionnement
Contrôle
Conditionnement Démoulage Autoclavage
Livraison
Le moulage doit être très rapidement effectué, car l’aluminium dans le milieu très alcalin et
humide du mélange provoque une réaction chimique qui dégage un important volume d’hy-
drogène. La pâte se met alors à mousser, et son volume entre en expansion. On constate
environ un doublement du volume initial de la pâte.
Le béton cellulaire peut être coulé sur des armatures auparavant positionnées dans les moules,
pour la production d’éléments préfabriqués comme des dalles ou des linteaux de portes ou de
fenêtres. L’hydrogène est un élément qui ruine par corrosion l’acier des armatures (fragilisa-
tion par l’hydrogène) : il est nécessaire de protéger ces armatures dans les moules en les enro-
bant préalablement à l’aide de mortier de ciment (passivation des aciers).
Encore en moules, la pâte est étuvée 2 à 3 h autour de 60 °C afin d’accélérer son durcisse-
5
ment. C’est alors que le matériau obtenu est mis aux dimensions voulues par usinage
93
70
(découpe, rainures…).
04
55
Les moules chargés avec les éléments prédécoupés sont ensuite passés à l’autoclave, ou ils
8:1
restent plus de 10 h sous une pression de gaz de 1 à 1,2 MPa (10 à 12 bars) et à une tempé-
.22
rature comprise entre 180 et 190 °C. Les variations dimensionnelles des éléments sont alors
36
4.1
assez faibles (ε < 10-4), mais le matériau devient stable et résistant mécaniquement.
.15
Le démoulage des éléments est effectué à la sortie de l’autoclave.
60
3:1
Étant donné les conditions de fabrication du béton cellulaire, il est impossible de le fabriquer
09
07
sur chantier. Il est en effet produit industriellement dans des usines de préfabrication qui
88
disposent du matériel adéquat et peuvent appliquer les bonnes mesures de sécurité (notam-
8:8
ment avec le dégagement d’hydrogène).
83
77
97
95
5.8.3 Propriétés
A:
ST
RU
Le béton cellulaire est un matériau microporeux, il est donc nettement plus léger que le béton
m:
o
classique. Suivant les dosages, sa masse volumique est comprise entre 450 et 950 kg/m3. Les
x.c
vo
La résistance à la compression n’atteint pas celle des bétons classiques. Elle oscille, suivant la
sc
ρ (kg/m3) 350 400 450 500 550 600 650 700 750 800
RC (MPa) 3 3 3,5 4 4,5 5 5,5 6 6,5 7
RT (MPa) 0,5 0,5 0 ,58 0,66 0,75 0,83 0,92 1 1,08 1,16
La conductivité thermique du béton cellulaire est comprise entre λ = 0,16 W/m²K (pour les
plus légers) et λ = 0,33 W/m² K (pour les plus lourds). Elle est donc faible, ce qui confère au
béton cellulaire un caractère d’isolant thermique. On pourra se référer au tableau 5.3 pour
comparer ces propriétés avec celles d’autres bétons.
La tenue au feu est suffisante pour pouvoir mettre en place des murs coupe-feu en panneaux
préfabriqués de béton cellulaire.
124 | Les bétons
5.8.4 Produits
5.8.4.1 Les blocs
Selon la norme NF EN 771-4, les blocs en bétons cellulaire autoclavé peuvent avoir des
dimensions allant jusqu’à :
• longueur L maximale : 1 500 mm ;
• largeur l maximale : 600 mm ;
• hauteur h maximale : 1 000 mm.
La forme des blocs de béton cellulaire autoclavé suit la même norme que celle prescrite pour
les blocs de béton de granulats courants et légers. Elle est décrite dans le paragraphe qui suit
5
93
70
(§ 5.9), avec la distinction entre quatre groupes de blocs.
04
55
8:1
5.8.4.2 Les panneaux
.22
36
On peut trouver des éléments de panneaux pleins réalisés en béton cellulaire armé. Ils sont
4.1
destinés à devenir des composants de façades, dont les fonctions principales sont les suivantes :
.15
60
• résistance mécanique et stabilité ;
3:1
• tenue aux séismes ;
09
07
• sécurité en cas d’incendie ;
88
• étanchéité à l’eau et à l’air ;
8:8
83
• isolation thermique ; 97
77
• isolation acoustique ;
95
• durabilité et aspect.
A:
ST
C’est la norme EN 14992 qui précise les modalités de mise en œuvre des critères caractéris-
RU
On peut également trouver en béton cellulaire autoclavé des produits comme des linteaux,
al.
des carreaux pour cloisons, des dalles de planchers ou des éléments de bardage. On peut aussi
on
ati
5
93
• groupe 1 : les blocs pleins ou perforés ;
70
04
• groupes 2 et 3 : blocs creux, alvéoles débouchant verticalement ;
55
• groupe 4 : blocs creux, alvéoles débouchant horizontalement.
8:1
.22
Le groupe 4 n’est pas disponible en France. La différence entre les groupes 2 et 3 provient des
36
épaisseurs de parois internes, qui sont plus faibles dans le groupe 3 que dans le groupe 2.
4.1
.15
C’est l’Eurocode 6 qui préconise la tenue mécanique de ces blocs, ainsi que leur tenue au feu.
60
3:1
09
07
88
8:8
Blocs creux en béton
de granulats courants ou légers, Groupes 2 et 3
83
à deux rangées d’alvéoles 77
97
95
A:
ST
RU
Le tableau 5.19 donne la classification des trois premiers groupes en fonction des pourcen-
tages volumiques des vides par rapport au volume total brut d’un bloc, aux épaisseurs de
parois internes en millimètres, et à la fraction des épaisseurs cumulées de parois par rapport
à la largeur totale.
126 | Les bétons
5
93
70
Les dimensions nominales de ces blocs correspondent aux spécifications ci dessous :
04
• longueur : 300 < L < 600 mm ;
55
8:1
• largeur : 50 < l < 325 mm (sens de l’épaisseur du mur) ;
.22
• hauteur : 200 < h < 300 mm.
36
4.1
.15
5.9.2.2 Caractérisation mécanique
60
3:1
Le matériau et la fonction de chaque bloc sont repérables par une lettre qui précède un
09
07
nombre représentant sa résistance en bars (avec 10 bars = 1 MPa) :
88
8:8
• B est pour les blocs à enduire de granulats courants (ρ > 1 570 kg/m3) ;
83
• L est pour les blocs à enduire de granulats légers (ρ < 1 570 kg/m3) ; 77
97
Le tableau 5.20 donne les valeurs de résistance à la compression des blocs dans ces quatre
RU
m:
catégories.
o
x.c
vo
L25 2,5
ati
n
LP55 5,5
Blocs creux
B60 P60 6
B80 P80 8
P120 12
L35 3,5
L45 LP45 4,5
L70 LP70 7
Blocs pleins
B80 8
ou perforés
B120 P120 12
B160 P160 16
P200 20
Les éléments préfabriqués en béton | 127
5
93
d’un étage. Une nervure est un renflement de section qui correspond à une épaisseur locale
70
d’au moins 15 cm pour un mur dont l’épaisseur minimale est de 6 cm. Les panneaux sand-
04
55
wichs renferment un matériau isolant thermique. Les parois (voiles) sont rendues solidaires
8:1
par l’existence de nervures, ou (mieux) de crochets métalliques. Si la voile extérieure est dila-
.22
table, la paroi extérieure n’est plus solidaire de la paroi intérieure, grâce à un dispositif métal-
36
4.1
lique qui joue le rôle d’un joint de dilatation.
.15
Les murs composites sont constitués de deux voiles de béton maintenus espacés par un treillis
60
3:1
métallique. L’espace libre entre les deux voiles est généralement comblé sur chantier par du
09
béton.
07
88
Les éléments de parement sont des panneaux de bétons rapportés et fixés mécaniquement sur
8:8
une structure porteuse. On peut intercaler un isolant.
83
77
Les fonctionnalités que la norme prend en compte sont celles déjà citées avec les panneaux de
97
95
béton cellulaire :
A:
ST
• isolation thermique ;
ho
sc
• isolation acoustique ;
al.
on
• durabilité et aspect.
nati
er
int
5
93
70
04
55
8:1
.22
36
4.1
.15
60
© philippe Devanne – Fotolia.com © Kara – Fotolia.com
3:1
09
Figure 5.29. Poutrelles en ^ et entrevous. Figure 5.30. Installation d’une cloison en béton.
07
88
8:8
Les prédalles sont 3 fois sur 4 en béton précontraint (figure 5.30). Certains modèles comportent
83
77
au-dessus de la surface un réseau de raidisseurs en poutrelles métalliques qui sont ensuite
97
enrobées dans une dalle de compression. C’est la norme NF EN 13747 qui spécifie les carac-
95
A:
Les dalles alvéolées (figure 5.31) sont des dalles préfabriquées qui comportent des évidements
m:
horizontaux parallèles (les alvéoles). Elles peuvent être en béton armé ou béton précontraint.
o
x.c
C’est la norme NF EN 1168 qui rassemble les caractéristiques attendues de ce type de dalle,
vo
lar
5
93
70
04
55
8:1
© Kybele – Fotolia.com
.22
Figure 5.32. Pavés autobloquants.
36
4.1
.15
Les pavés et les dalles de sol sont moulés vibrés et comprimés.
60
3:1
Les tuiles en béton sont fabriquées à l’aide d’une pâte de béton de granulométrie très fine
09
(microbéton) comportant du ciment, du sable et de l’eau, avec des additifs et des pigments.
07
88
Le rapport « sable/(ciment + additifs) » de la pâte est compris entre 3 et 3,5. La pâte fraîche
8:8
est extrudée en continu dans des filières qui peuvent produire de façon automatique plus de
83
100 tuiles par minute. Les moules dans la filière sont profilés pour obtenir la face inférieure
77
97
de la tuile, la pâte est mise en place et compactée en passant dans une autre filière qui lui
95
A:
donne son profil supérieur. À la sortie, les bords sont mis en forme, pour aboutir à tous les
ST
Les tuiles fraîches sont alors « prédurcies » entre 6 et 24 h dans des étuves vers 50 °C et 95 %
o
x.c
Du fait de la granulométrie des constituants, le matériau durci est un BHP dont la résistance
ho
à la traction est de l’ordre de 10 MPa. Il est étanche à l’eau et insensible au gel. Pour améliorer
sc
al.
l’aspect de surface et la durabilité, on effectue une extrusion en parallèle dans la filière pour
on
Certaines caractéristiques des toitures en tuiles de béton sont évoquées dans le chapitre 3
int
§ 3.6, qui traite des tuiles en terre cuite, et notamment dans les tableaux 3.7 et 3.8.
Les tuyaux peuvent être fabriqués à l’aide de différentes techniques :
• dans des moules sans noyau :
–– par centrifugation : le ciment très plastique est injecté dans un moule en rotation
axiale rapide,
–– par un rouleau lamineur qui est fixe dans un moule en rotation,
–– par compression axiale : un sabot en hélice comprime le béton en remontant dans un
tube vertical (procédé caduc),
–– par compression radiale : une tête tournante à rouleaux remonte le béton en le
comprimant. C’est sans doute le procédé le plus courant ;
• dans des moules avec noyau : ces procédés consistent à couler le béton frais entre le cylindre
extérieur et le moule intérieur, tous deux positionnés verticalement. Le compactage du
béton est assuré par un système vibrant assuré par le noyau :
130 | Les bétons
5
On a cherché très tôt à augmenter la résistance mécanique des bétons, car on peut alors
93
70
obtenir les mêmes caractéristiques pour les ouvrages en utilisant moins de matière. Ces
04
55
ouvrages peuvent être alors eux-mêmes plus légers. Pour arriver à cela, on se réfère à la formule
8:1
de Féret (voir le § 5.5.6) et on remarque que la résistance du béton augmente quand le
.22
rapport des volumes Veau/Vciment diminue. Il se présente alors deux possibilités :
36
4.1
• augmenter la quantité de ciment ;
.15
• diminuer le volume d’eau.
60
3:1
09
5.10.1.1 Rôle de l’eau
07
88
8:8
La préparation d’un béton courant fait appel à environ 170 à 200 l d’eau par mètre cube de
83
béton. Le processus d’hydratation n’en utilise que moins de 100. La quantité en supplément
97
77
sert à obtenir l’ouvrabilité du béton frais. On dispose ainsi d’une marge de manœuvre impor-
95
tante (environ 100 l d’eau par mètre cube de béton) pour augmenter la résistance du béton.
A:
ST
Au cours de la prise, cette eau devenue inutile est évacuée (par capillarité et évaporation) :
RU
c’est l’origine de la porosité capillaire de la matrice de ciment. Le ciment est donc poreux, et
m:
o
le ciment d’une part et les granulats d’autre part. Le maximum de compacité de ce mélange
n
er
correspond à un béton plus compact, donc plus résistant. On va donc rechercher entre ces
int
Sans défloculant
Floculation
5
93
Ciment
70
04
55
8:1
Avec défloculant
.22
Grains hydratés
36
Figure 5.33. Défloculation par un superplastifiant.
4.1
.15
Pour combattre ces effets, il est nécessaire de s’opposer à la formation de ces agglomérats : il
60
3:1
faut mettre en œuvre une défloculation. Alors, les grains de ciment gardent un comportement
09
individualisé et l’eau n’est plus piégée. La fluidité est améliorée et toute l’eau est disponible
07
88
pour l’ouvrabilité.
8:8
Cet effet peut être obtenu en utilisant des adjuvants spéciaux, appelés superplastifiants. Le
83
77
résultat est alors un béton frais suffisamment plastique avec un béton durci plus résistant.
97
95
Pour ce qui concerne l’optimum granulaire, il existe bien avec un mélange de deux poudres
A:
ST
de granulométries différentes comme on l’a vu avec les granulats et le ciment. Les études
RU
théoriques sur des mélanges de poudres ont montré que le maximum de compacité possible
m:
pouvait être obtenu quand on mélangeait quatre poudres dont les granulométries étaient
o
x.c
d’ordres de grandeur différents. Pour obtenir le meilleur optimum granulaire, il faut donc
vo
lar
Dans le cas du béton, les grains de gravillons ont des dimensions de l’ordre du centimètre, le
al.
sable de l’ordre du millimètre, et le ciment de l’ordre du micron. Il est donc intéressant d’y
on
ati
ajouter des « superfines » de l’ordre submicronique. Les fumées de silice répondent à cette
n
er
caractéristique. Avec un tel mélange, on obtient un béton durci dont la porosité est réduite au
int
minimum (figure 5.34), et dont la résistance mécanique est améliorée : c’est un béton hautes
performances (BHP), voire très hautes performances (BTHP).
© Cimbéton
5
La porosité ainsi que la teneur en eau du béton a diminué : le module de Young est plus
93
•
70
élevé et le fluage est moins important.
04
55
• Pour les mêmes raisons, la durabilité du béton est augmentée, car le matériau contient
8:1
moins d’eau et il est moins perméable.
.22
36
4.1
.15
5.11 Les bétons autoplaçants (BAP)
60
3:1
09
07
88
5.11.1 Principe
8:8
83
Un béton autoplaçant (BAP) est un béton qui est suffisamment plastique à l’état frais pour se 77
97
mettre en place dans les coffrages sans nécessité de le faire vibrer. Au cours de la mise en
95
A:
Ainsi, un BAP doit pouvoir s’écouler assez rapidement sous la seule action de son propre
m:
poids, et être pompable. Comme les bétons ont un comportement visco-plastique b inghamien
o
x.c
(voir la figure 5.7.b), cette fluidité correspond à un seuil de cisaillement t0 faible, et une faible
vo
viscosité plastique µ.
lar
ho
La fluidité ainsi obtenue est nécessaire, mais pas suffisante. En effet, le béton contient des
sc
al.
gravillons qui cisaillent le mortier lors du chargement. Comme ce mortier est peu résistant au
on
ati
cisaillement, les gravillons peuvent entrer en contact facilement, surtout si certains sont
n
er
freinés par des armatures. Ils peuvent alors colmater les interstices entre des armatures
int
Mortier Mortier
Gravillon
Gravillon
Armature Armature
Pour que le matériau conserve l’homogénéité de sa résistance mécanique, le BAP doit aussi
résister aux ségrégations statiques lors de la prise, ainsi que ne pas subir de tassement.
Il ne doit pas non plus présenter du ressuage (perte de liquide), qui pourrait modifier locale-
ment l’adhérence des armatures ou favoriser l’apparition de fissures.
5.11.2 Formulation
Toutes les résistances des bétons conventionnels peuvent être obtenues avec les BAP, en faisant
varier :
• la nature et la granulométrie du liant (ciment et adjuvants) ;
5
93
• le rapport eau utile/liant.
70
04
La résistance au jeune âge est dépendante des proportions d’additifs et d’adjuvants.
55
8:1
La formulation des BAP doit répondre aux critères suivants :
.22
• les gravillons doivent être maintenus écartés les uns des autres : le volume de la pâte doit
36
4.1
être important (entre 330 et 400 l de mélange ciment/additions/adjuvants/eau utile/air
.15
par mètre cube de BAP) ;
60
3:1
• la quantité de fines (f < 125 µm) doit être élevée, soit environ 500 kg/m3 de béton, afin
09
d’assurer la maniabilité. Ces fines sont le ciment, les additions et même les granulats ;
07
88
• pour obtenir la fluidité, il faut utiliser un superplastifiant. On le mélange souvent à un
8:8
plastifiant pour limiter les instabilités et le ressuage ;
83
77
• pour combattre le ressuage et les ségrégations, il existe des agents de cohésion qui jouent le
97
• pour éviter les blocages, on limite les volumes de gravillons. Le rapport gravillons/sable
RU
m:
dans les BAP est souvent voisin de 1, en fonction des volumes interstitiels disponibles dans
o
x.c
Cette formulation doit être testée avant toute mise en œuvre afin d’être valablement qualifiée.
n
er
Notamment, il faut s’assurer de la stabilité des propriétés en fonction des écarts de c omposition,
int
H1 H2
Figure 5.36. Essai de la boîte en L.
5
93
70
04
55
8:1
.22
36
Cheminement C
4.1
.15
Figure 5.37. Test d’écoulement.
60
3:1
09
• le tamis (figure 5.38) : on teste ici la résistance à la ségrégation. On fait passer 2 l de BAP
07
à travers un tamis de 5 mm, avec une chute au-dessus du tamis de 50 cm. Après 2 min, on
88
8:8
mesure le volume de laitance ayant traversé le tamis. On fait le rapport des poids de
83
laitance et de celui du béton au départ. Le béton est stable si ce rapport est compris entre77
10 % et 20 %.
97
95
A:
ST
BAP
RU
m:
o
x.c
vo
50 cm
lar
ho
sc
al.
Tamis de 5 mm
on
ati
Laitance
n
er
int
Figure 5.38. Essai du tamis.
5
93
70
La catégorie 1 est destinée aux ouvrages horizontaux d’épaisseurs faibles avec des armatures
04
écartées de plus de 10 cm. La catégorie 2 est destinée aux ouvrages horizontaux plus épais ou
55
8:1
pour des coulages verticaux courants ; dans tous les cas, l’intervalle est supérieur ou égal à
.22
8 cm. La catégorie 3 est réservée à des intervalles d’armatures serrées de moins de 8 cm.
36
4.1
La distinction entre a et b concerne le cheminement : b correspond au béton frais le plus
.15
fluide dans les coffrages.
60
3:1
09
07
88
5.12 Les bétons fibrés et les BFUP
8:8
83
77
97
5.12.1 Généralités
95
A:
ST
RU
Dans les bétons fibrés, on a cherché à remplacer les armatures du béton armé par des fibres.
m:
Celles-ci peuvent être de natures diversifiées, minérales ou non (acier, polymère, carbone…),
o
x.c
avec des dimensions et de formes variées. Ces fibres sont ajoutées au béton au cours du
vo
malaxage de la pâte, parfois lors de la projection du mortier. Le béton fibré est fabriqué tant
lar
ho
Une fibre est un composant filiforme dont le rapport longueur/diamètre est très important
on
(de 25 à 1 500). Dans les bétons, leur longueur est assez faible, inférieure à 6 cm. Ces fibres
nati
er
ment aux armatures du béton armé. Mais tout comme avec les armatures, on cherche à faire
reprendre par les fibres les efforts de traction que le béton seul ne peut pas supporter, et c’est
par adhérence que ces charges sont transmises.
Ces fibres de faible section freinent la propagation de micro-fissures au sein de la matrice
cimentaire, retardant l’apparition de macro-fissures qui ruinent le matériau.
On distingue classiquement trois familles de fibres :
• les fibres organiques : polyamide, polypropylène, acrylique, Kevlar… ;
• les fibres minérales : carbone, verre, mica, basalte… ;
• les fibres métalliques : acier (figure 5.39), fonte, acier inoxydable, acier amorphe…
On caractérise ces fibres par leurs dimensions (longueur, diamètre), leur forme générale
(ondulées, lisses, à crans, à crochets…), leur résistance mécanique à la traction (entre 50 et
300 MPa), et bien sûr leur module d’élasticité (très variable, entre 5 000 et 200 000 MPa).
136 | Les bétons
© Cimbéton
5
93
70
5.12.2 Principe
04
55
8:1
On considère une fibre de diamètre D et de longueur L dont la résistance mécanique à la
.22
36
traction est RT . La force FU qu’elle peut reprendre est égale à :
4.1
.15
FT = RT π D²/4 .
60
3:1
Si ψ est le coefficient d’adhérence de la fibre, la force d’adhérence FA qui s’applique à elle est
09
proportionnelle à sa superficie, selon :
07
88
FA = ψ π D L .
8:8
83
L’équilibre de ces forces correspond à : 97
77
RT D/4 = ψ L .
95
D’où on tire :
A:
ST
Afin d’obtenir le rapport de longueur/résistance le plus faible possible, le diamètre D doit être
o
x.c
petit et/ou le coefficient d’adhérence ψ le plus grand possible. L’efficacité de la fibre est ainsi
vo
Dans cette partie, les caractéristiques des bétons fibrés sont comparées à celles de bétons
int
armés courants, en prenant trois exemples correspondant à chacune des trois catégories de
fibres (figure 5.40).
© Cimbéton
5
93
70
On introduit dans le béton entre 25 et 50 kg de fibres par mètre cube de béton, ce qui repré-
04
55
sente un volume compris entre 1 et 2 %. Le verre est attaqué par les alcalins du ciment frais.
8:1
Cette introduction nécessite donc une préparation préalable des fibres pour les protéger de
.22
36
cette attaque.
4.1
C’est la résistance à la traction qui est notablement améliorée avec ce type de fibres. On utilise
.15
60
ces « composites ciment-verre (CCV) » pour des éléments de grande dimension mais de faible
3:1
épaisseur (de l’ordre du mètre en longueur ou largeur et du centimètre en épaisseur) :
09
panneaux et bardages essentiellement, caniveaux….
07
88
8:8
83
5.12.3.3 Fibres métalliques : acier
77
97
On introduit dans le béton entre 40 g et 160 kg de fibres par mètre cube de béton, ce qui
95
A:
La résistance à la traction est nettement améliorée, ainsi que la ductilité. La fragilité diminue,
m:
On utilise ces bétons fibrés pour des sols ou planchers dans l’industrie ou des pieux de fonda-
vo
lar
Le principe de ces bétons mis au point après 1990 est d’élaborer un béton du type BHP, et
d’y introduire des fibres particulières, afin d’obtenir un béton très compact et ductile.
Pour ce faire, le béton élaboré est très pauvre en eau (E/C < 0,2 grâce à des superplastifiants
modernes). Des particules de clinker non hydratées restent aussi présentes dans la structure.
Elles ont alors un double effet :
• elles se comportent comme des petits granulats déformables ;
• elles sont une réserve de ciment hydratable, qui peut cicatriser des microfissures.
L’empilement granulaire est optimisé avec quatre classes de granulométrie, et dont les plus
gros granulats n’excèdent pas 4 mm. Si les fibres sont métalliques, on les prend de petit
diamètre (0,1 à 0,3 mm) pour avoir une bonne adhérence, avec des longueurs comprises entre
10 et 20 mm. La fraction volumique des fibres est souvent voisine de 3 %. Lors de la mise en
œuvre d’un mélange prêt à l’emploi, la teneur en eau doit être rigoureusement respectée, et
une cure renforcée est absolument nécessaire.
138 | Les bétons
Les BFUP possèdent des performances particulières qui sont rassemblées ci-dessous :
• le béton frais est très fluide, comparable souvent à un BAP ;
• la résistance mécanique est obtenue à très jeune âge (60 MPa à 2 jours) ;
• la résistance à la compression est élevée : RC28 = 130 à 250 MPa ;
• la résistance à la traction est significative : RT28 = 5 à 12 MPa ;
• la ductilité est devenue importante ;
• une compacité très grande, d’où :
–– une faible perméabilité,
–– une excellente durée de vie,
–– une importante résistance aux agents agressifs,
5
93
–– un retrait faible,
70
04
–– un fluage très faible ;
55
• une structure granulaire fine, qui permet de réaliser des parements décoratifs.
8:1
.22
Ces propriétés permettent de construire des ouvrages avec des libertés de formes que ne
36
permettent pas les autres types de béton, et les caractéristiques mécaniques importantes
4.1
.15
permettent des économies de matière.
60
3:1
09
07
88
8:8
83
77
97
95
A:
ST
RU
m:
o
x.c
vo
lar
ho
sc
al.
on
n ati
er
int
Chapitre 6
Les métaux
5
93
et alliages métalliques
70
04
55
8:1
.22
36
4.1
.15
60
3:1
09
07
88
6.1 Introduction
8:8
83
77
97
5
93
70
04
55
8:1
.22
© PHB.cz – Fotolia.com
36
4.1
Figure 6.2. Le viaduc de Garabit, pont de chemin de fer de 564 m, structure fer forgé,
.15
Garabit (Cantal, 1884). Architecte : Gustave Eiffel.
60
3:1
09
D’autres métaux sont souvent utilisés :
07
• l’aluminium et ses alliages, qui sont plus légers que les aciers, tout en gardant des caractéris-
88
8:8
tiques intéressantes. Ils sont utilisés parfois pour des structures (ponts en aluminium),
83
mais on emploie aussi ces matériaux pour le second œuvre, notamment dans les m enuiseries 77
97
• le cuivre est utilisable pour les couvertures (comme au musée canadien des Civilisations,
ST
retrouve comme matériau des canalisations ou des fils conducteurs électriques. On peut le
m:
o
x.c
retrouver dans le bronze ou le laiton pour des éléments devant résister à la corrosion ;
vo
• le zinc est lui aussi un matériau de couverture, par exemple sur les bâtiments h aussmanniens
lar
ho
de Paris). On l’utilise aussi comme dépôt de surface sur des aciers pour des applications
sc
• le plomb a été utilisé pour des travaux de couverture et pour les plomberies. On en retrou-
nati
vait dans les peintures. Il est surtout désormais employé pour les protections antiradiations
er
int
La liaison métallique, qui est cristalline, confère des caractéristiques générales à tous les
métaux, telles qu’une bonne résistance mécanique à la traction, une rupture ductile et une
élasticité importante, un aspect brillant à l’état poli, un caractère conducteur de la chaleur et
de l’électricité, une imperméabilité à l’eau et une faible perméabilité à la vapeur d’eau. Ces
caractéristiques ne sont pas sans incidences sur l’emploi des métaux et de leurs alliages dans
la construction.
5
(t/m³) (MPa) (MPa) (MPa)
93
70
Acier doux (E24) 235 360
04
Acier faiblement allié (E36) 355 510
55
Aciers 7,85 210 000
8:1
Acier à grain fin (E46) 460 560
.22
Acier pour câble 1 500 1 700
36
Fonte grise 7,2 100 000 Fragile 200/800
4.1
.15
Aluminium pur laminé recuit 2,7 65 000 50 80
60
Alliages
3:1
Al-MgSi 0,5 2,66 70 000 175 320
d’aluminium
09
07
Al-MgZn 1 2,7 70 000 250 280
88
Al-ZnMgCu 2,78 70 000 320 390
8:8
Al-Mg 4,5 Mn 2,8 73 000 570 630
83
Cuivre pur recuit 8,93 120 000 77 40 210
97
95
Les caractéristiques mécaniques des métaux sont variables d’un élément à l’autre. Leurs prin-
cipales caractéristiques sont rassemblées dans le tableau 6.1. On remarque que les métaux ont
une résistance à la traction qui n’a généralement aucune commune mesure avec celle du
béton. Seul le plomb a une résistance du même ordre – aussi ce métal n’est pas employé
comme matériau de structure.
5
93
Ce qui s’écrit encore :
70
04
M > F L (ρ/RT ) .
55
8:1
La masse minimale recherchée est proportionnelle au rapport de la masse volumique à la
.22
résistance à la rupture. Plus ce rapport est faible, plus la masse nécessaire de matière est petite.
36
Le tableau 6.2 donne des valeurs de masses minimales et diamètres minimaux calculées selon
4.1
.15
les hypothèses ci-dessus.
60
3:1
09
Tableau 6.2. Comparaison des masses utiles de matériaux métalliques et du béton sollicités en traction
07
88
Matériau ρ (kg/m3) RT (MPa) ρ/RT M (kg) Diamètre (cm)
8:8
83
Acier E 24 7 850 360 2,1810-5 654 10,3
77
97
Acier E 36 7 850 510 1,5410-5 462 8,7
95
A:
On voit qu’il faudrait une masse de béton beaucoup plus élevée (irréaliste) que celle du métal
sc
al.
pour obtenir la même résistance. La plupart des métaux (sauf le plomb) permettent ainsi
on
ati
d’économiser la matière et d’alléger les structures. La faible masse obtenue avec l’aluminium
n
er
justifie l’emploi important des alliages d’aluminium dans la construction aéronautique. Par
int
contre, l’acier permet d’utiliser moins de volume de matière, et cette diminution est d’autant
plus importante que la résistance de l’acier est élevée. Le tablier du viaduc de Millau (2,5 km)
a été construit avec 36 000 t d’acier. C’est 160 000 t qui auraient été nécessaires s’il avait été
construit en béton.