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Ecole Supérieure des Travaux Publics de Ouagadougou - ESTPO

Niveau : Master 2A- G.C

Enseignant : M. HEMA
Ingénieur Génie Civil Spécialisé en Ouvrage d’Art
De l’ISBA-TP Marseille (France).

OUVRAGES SPECIAUX 1
Ecole Supérieure des Travaux Publics de Ouagadougou - ESTPO

Objectifs :

➢ Connaitre :

• Les différents ouvrages spéciaux ;

• La technologie de ces ouvrages ;

➢ Maîtriser :

• La conception et le dimensionnement de ces ouvrages


particuliers en béton armé.

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Programme

Chapitre 1 : Généralités sur les ouvrages spéciaux

Introduction
1. Définitions
1.1. Réservoir
1.2. Château d’eau
1.2.1. Rôle
1.3. Piscine
2. Capacité des réservoirs
2.1. Capacité théorique
2.2. Capacité pratique
3. Classification des réservoirs
3.1. Selon les matériaux utilisés pour leur construction
3.2. Selon la position du réservoir par rapport au sol
3.3. Selon le mode de fermeture
4. Exigences techniques à satisfaire dans la construction d’un réservoir
5. Etanchéité
5.1. Classification de l’étanchéité

Chapitre 2 : Technologie des réservoirs en béton armé

Introduction
1. Les différentes parties d’un château d’eau
1.1. Forme rectangulaire
1.2. Forme cylindrique ou circulaire
1.3. Forme conique ou sphérique
2. Les différentes parties d’une piscine

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3. Modes constructifs
3.1. Technique n°1 : coffrages grimpants et coffrages glissants
3.1.1. Coffrage grimpant
3.1.2. Coffrage glissant
3.2. Technique n°2 : autre méthode de réalisation
3.3. La technique du coffrage
3.4. La technique du gunitage

Chapitre 3 : Dimensionnement des réservoirs

1. Prescriptions particulières aux réservoirs en béton armé


1.1. Actions à prendre en compte
1.1.1. Les actions permanentes (G)
1.1.2. Les actions variables (Q)
1.1.3. Les actions accidentelles
1.2. Combinaison des actions
1.2.1. Pour les états - limites ultimes (ELU) de résistance
1.2.2. Pour les états - limites de service (ELS)
1.3. Justification des sections
1.3.1. Contrainte limite dans les armatures tendues
1.3.2. Contrainte limite de traction dans le béton
1.4. Dispositions constructives minimales
1.4.1. Epaisseurs des parois
1.4.2. Les armatures
1.5. Enrobage minimal
1.6. Recouvrement
2. Action des liquides dans les réservoirs
2.1. Action de la poussée de l’eau exercée sur les parois du réservoir
2.2. Action de la poussée de la terre exercée sur les parois du réservoir
2.3. Moment dû au gradient
3. Méthodes de calcul des réservoirs
3.1. Condition d’appui des parois
3.1.1. La paroi supérieure horizontale
3.1.2. La paroi inférieure horizontale
3.1.3. Bords verticaux
3.2. Forme des réservoirs

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3.3. Méthodes pratiques


3.3.1. Réservoir prismatique
3.3.2. Réservoir cylindrique
4. Calcul des réservoirs rectangulaires
4.1. Méthode des tranches verticales
4.1.1. Principe de la méthode
4.1.2. Application
4.1.3. Réservoir couvert de grande surface et de faible hauteur
4.2. Méthode des tranches horizontales
4.2.1. Calcul des parois verticales
4.3. Calcul de la dalle de couverture et du radier
4.3.1. Dalle de couverture et radier surélevé
4.3.2. Cas particulier des radiers reposants sur le sol
4.3.3. Dispositions diverses
4.4. Application
4.4.1. Application n°1
4.4.2. Application n°2
5. Calcul des réservoirs circulaires
5.1. Description
5.1.1. Cas surélevés
5.1.2. Cas non surélevés
5.1.3. Paroi de la cuve
5.2. Principe de calcul
5.3. Dispositions diverses
5.4. Application

Chapitre 4 : Etudes d’un château d’eau : étude de cas

1. Coupole supérieure
2. Ceinture supérieure
3. Cuve cylindrique
4. Ceinture inférieure
5. Partie tronconique
5.1. Action de la pression de l’eau
5.2. Action du poids propre
5.3. Calcul de cerces
5.4. Vérification de la contrainte de compression

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6. Cheminée
7. Coupole de fond
8. Ceinture d’appui

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Chapitre 1 : Généralités
Introduction
Les ouvrages particuliers sont des ouvrages tels que les réservoirs, les châteaux d’eau, les
piscines, etc.
Ces ouvrages sont soumis à des conditions très rudes qui demandent un soin particulier lors
de la phase d’étude et la phase d’exécution.
Donc, les critères de dimensionnement sont plus sévères que pour une construction
classique.

1. Définition

1.1. Réservoir

On appelle “réservoir”, les structures qui sont destinées à contenir des fluides. Ces fluides
peuvent être de l’eau (potable ou usée), pétroles, vin, bière, lait…

On peut citer entre autres :

• Les stations d’épuration,


• Les décanteurs ou digesteurs,
• Les réservoirs d’eau,

D’autre part, certains réservoirs ont pour but de stocker des produits nutritifs comme le
blé…

De nos jours, la plupart des réservoirs sont réalisés en béton armé ou en béton précontraint.

Le principal objectif des réservoirs est le bon stockage du contenu sans aucune fuite avec
l’extérieur.

Le cours sera consacré aux réservoirs d’eau, i.e., réservoir d’eau destiné à la consommation
humaine.

1.2. Château d’eau

Un château d'eau est un réservoir d’eau surélevé.

Il permet essentiellement de réguler la pression et le débit entre la phase de production (du


forage vers le stockage) et la phase de consommation (du stockage à la consommation).

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1.2.1. Rôle

• Cas d’une adduction gravitaire :


- Emmagasiner (stocker) l'eau lorsque la consommation est inférieure à la
production et de la restituer lorsqu’elle en devient supérieure.
- Avoir une réserve d’incendie

Le remplissage du réservoir se fait par une pompe d'alimentation de façon automatique afin
de maintenir un niveau constant à l’intérieur de celui-ci. De plus, une grande hauteur de
réservoir pénalise la phase de production mais favorise la phase de distribution de l’eau.

Schéma général des phases de production et de distribution d’un AEP

Schéma général des phases de production et de distribution d’un AEP

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• Cas d’une adduction par refoulement :

- L’absence d’un réservoir présente les inconvénients suivants :

o Coupure d’eau en cas de :

✓ Panne électrique,
✓ Travaux sur adduction,
✓ Panne de pompe

En termes de matériaux, on distingue trois types de château d’eau :

• Châteaux en béton armé


• Châteaux en résine de polyester
• Châteaux en métal

Illustration de la variété des réservoirs surélevés en termes de forme, taille et hauteur

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1.3. Piscine

Une piscine est un réservoir enterré (bassin enterré) ou hors sol.

2. Capacité des réservoirs

2.1. Capacité théorique

Les fonctions fondamentales assurées par les réservoirs :


- Régulation de débit
- Régulation de pression
- Sécurité d’approvisionnement
- Simplification de l’exploitation
Le volume des réservoirs sur un réseau de distribution est déterminé à partir des fonctions
indiquées ci-dessus.

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2.2. Capacité pratique

En pratique, la capacité d’un réservoir destiné à alimenter une agglomération est égale à la
moitié de la consommation de la journée de pointe augmentée de la réserve d’incendie (qui
doit être au moins de 120𝑚3 ).

Le volume total à stocker dans un réservoir est :

V = V res théo + V incendie

La réserve d’incendie dans un réservoir est destinée à alimenter le réseau de distribution


d’un débit de 60m3/h durant 2 heures (17l/s), soit une réserve de 120𝑚3 .
Le volume théorique du réservoir est environ 45 % à 50% de la consommation totale de la
journée de pointe (la plus forte consommation journalière).

Les capacités seront arrondies pour arriver à des chiffres comme 200, 300, 500, 750, 1.000
m3, etc.

La hauteur de l’eau dans la cuve doit être comprise entre 3 et 6 m ; 4 à 5 m est une bonne
moyenne. Toutefois, les réservoirs de grande capacité des agglomérations importantes
peuvent présenter des hauteurs d’eau de l’ordre de 7 à 8 m, voire 10 m.

3. Classification des réservoirs


La classification des réservoirs peut être divisée selon plusieurs normes :

3.1. Selon les matériaux utilisés pour leur construction

D’après la nature des matériaux, on distingue :


- Les réservoirs métalliques,
- Les réservoirs en maçonnerie,
- Les réservoirs en béton armé ou en béton précontraint.

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3.2. Selon la position du réservoir par rapport au sol :

D’après la situation des lieux, ils peuvent être :


- Enterrés,
- Semi-enterrés (ou posés au sol),
- Surélevés sur tour, des poteaux, pylônes ou sur un bâtiment

Ils comprennent une cuve montée sur une tour ou sur des piliers. La cuve est en béton armé
ou en béton précontraint.
Les formes des cuves de ces réservoirs sont :
- Cylindrique : V < 1000 m3
- Tronconique : V > 1000 m3
La hauteur d’eau dans la cuve =5 à 6 m, avec revanche = 1m

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3.3. Selon le mode de fermeture

- Réservoir couvert
- Réservoir non couvert.

NB : Chaque fois que cela sera possible, il sera préférable de choisir par priorité :
- Des réservoirs enterrés,
- Des réservoirs semi-enterrés (ou posés au sol),
- Des réservoirs en élévation au-dessus du sol.

4. Exigences techniques à satisfaire dans la construction d’un


réservoir
Un bon réservoir doit satisfait à différentes impératives suivantes :

o Résistance : le réservoir doit, dans toutes ses parties, équilibrer les efforts auxquels il
est soumis.
o Etanchéité : il faut construire le réservoir d’une façon qu’il soit très étanche, sans
fissure, quel que soit le liquide qu’il contient. il doit constituer pour le liquide qu’il
contient un volume clos sans fuite.
o Durabilité : Le réservoir doit durer dans le temps, c’est à dire il faut éviter l’influence
entre le béton et le liquide qu’il est destiné à contenir pour répondre au problème de
revêtement de protection. Le matériau béton, dont il est constitué, doit conserver ses
propriétés initiales après un contact prolongé avec le liquide.

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5. Etanchéité
Pour un bon fonctionnement des réservoirs, ils doivent être très étanche, sans fissure, quel
que soit le liquide qu’il contient.

L´étanchéité est la qualité caractéristique d´un ouvrage à s´opposer au passage de l´eau ou


d´un fluide (liquide et/ou gaz) dans les limites de débit de fuite qui ont été définies pour son
exploitation.

L´étanchéité d´un ouvrage peut être réalisée à partir de systèmes utilisés seuls ou en
combinaison :

• Structure béton armé seule,


• Revêtement d´imperméabilisation adhérente à la structure,
• Revêtement d´étanchéité.

- Un revêtement d’imperméabilisation (noté RI), constitue un écran


intérieur adhérent à son support, s’opposant au passage du liquide concerné et
ne résistant pas à la fissuration du support.
- Un revêtement d’étanchéité (noté RE), constitue un écran intérieur
adhérent ou non à son support, s’opposant au passage du liquide concerné et
résistant à la fissuration du support.

5.1. Classification de l’étanchéité

En fonction de la nature de l’étanchéité, on distingue 4 classes de réservoirs :

▪ Classe A : ouvrages dont l’étanchéité est assurée par la structure seule


Il s’agit essentiellement de structures en béton armé et/ou précontraint, le béton pouvant
faire l’objet, éventuellement, d’un traitement d’imperméabilisation de masse ou de surface.
Les fuites ne doivent pas dépasser une moyenne de 500 cm3/m2/jour.

Cela impose des conditions de mise en œuvre et d’exécution particulières telles que:

- Béton convenablement dosé (formulation et dosage en ciment élevé de 350 à 400 kg


de ciment par m3 de béton),
- Résistance caractéristique fc28 ≥ 25 MPa et une bonne mise en œuvre.
- Calcul en fissuration très préjudiciable (F.T.P.).
- etc.

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▪ Classe B : Ouvrages dont l’étanchéité est assurée par la structure complétée


par un revêtement d’imperméabilisation
Les compléments d’imperméabilisation peuvent être des enduits à base de mortiers
hydrauliques hydrofugés épais ou minces, des enduits et peintures à base de liants mixtes,
des revêtements à base de résines de synthèse non armées.

▪ Classe C : Ouvrages dont l’étanchéité est assurée par un revêtement d’étanchéité


adhérent ou indépendant du support

La structure assure uniquement une fonction mécanique, le revêtement assure l’étanchéité.

Les revêtements sont à base de résines de synthèse armées ou sous forme de membranes à
base de bitume ou de copolymères.

▪ Classe D : Ouvrages construits à l’aide d’éléments préfabriqués


Cette classe ne diffère des classes B et C que par la conception des joints de construction qui
nécessitent des dispositifs particuliers.

On veillera, à la conception et à la mise en œuvre, au choix et à la qualité des joints de


constructions entre des éléments de structures.

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Chapitre 2 : Technologie des réservoirs en béton armé


Introduction
Il existe trois types différents de réservoir :

• Le réservoir surélevé ou château d’eau : c’est une cuve surélevée, placé sur un
support.

• Le réservoir posé au sol : c’est une cuve placée sur le sol.

La forme de la cuve peut être carré ou rectangulaire, cylindrique ou circulaire et conique ou


sphérique.

• Le réservoir enterré (piscine sportif) ou semi enterré de forme rectangulaire ou carré.

1. Les différentes parties d’un château d’eau

1.1. Forme rectangulaire

Il comporte :

• Fondation (en radier ou semelles)


• Cuve (en parois planes rectangulaires)
• Poteaux
• D’une ceinture (une poutre pour solidariser les poteaux)
• Une couverture en dalle ou non

Cuve

Poteau

Ceinture

Réservoir rectangulaire en béton armé

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1.2. Forme cylindrique ou circulaire

Il comporte :

• Fondation (radier ou semelles)


• Poteaux ou tour
• Poutres en partie haute des poteaux
• Cuve ou jupe constitué d’un fond (en dalle circulaire), d’une paroi circulaire et d’un
couvercle

Cuve ou jupe

Réservoir cylindrique en béton armé

1.3. Forme conique ou sphérique

Il comporte :

• Le radier circulaire
• Le fût circulaire
• Poteaux symétriquement disposés en partie dans l’épaisseur du fût
• Une dalle intermédiaire en partie haute du fût
• Une cuve constituée d’une dalle, d’un cône et d’un couvercle

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Réservoir

Fût circulaire

Château d’eau Saint Quentin en Yvelines (78) Année de construction : 1982 – 1983

2. Les différentes parties d’une piscine


Une piscine est un réservoir enterré en béton armé de forme rectangulaire.

Les différents éléments sont :

• Un radier général au fond


• Des parois planes rectangulaires

3. Modes constructifs
Classiquement, le château d’eau en béton armé est construit à l’aide d’un échafaudage. En
raison de la hauteur de l’ouvrage, de l’étendue de la cuve, l’échafaudage provisoire doit être
robuste, volumineux, mais il représente un coût important.

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Les efforts des entreprises spécialisées ont donc porté sur la suppression de tout ou partie de
l’échafaudage et la rationalisation du coffrage.

Pour leur réalisation on utilise couramment :

- Des coffrages glissants


- Des coffrages grimpants

3.1. Technique n°1 : coffrages grimpants et coffrages glissants

3.1.1. Coffrage grimpant

Il permet la réalisation, par tranches verticales successives, du fût du château d’eau. Il


comporte les passerelles de travail nécessaires et prend appui sur la structure même.

▪ Principe :
1) Coffrage en appuis sur sol

2) Montage du coffrage et de sa plate-forme

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3) Mise en place d’une plate-forme supplémentaire en pied de coffrage puis


ouverture du coffrage

3.1.2. Coffrage glissant

Il en est de même du coffrage glissant, à cette différence que ce dernier monte de façon
continue, jour et nuit, de la base au sommet du fût. Quelques jours suffisent pour atteindre
une hauteur de plusieurs dizaines de mètres.

N.B : Ces méthodes s’appliquent le plus facilement à des éléments prismatiques ou de section
peu variable.

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3.2. Technique n°2 : Autre méthode de réalisation

Pour éviter l’utilisation d’un échafaudage, les entreprises construisent au sol le coffrage
d’ensemble de la cuve, autour du fût.

Le fût est réalisé préalablement en coffrage glissant.

La cuve est hissée le long du fût par des câbles et des vérins placés au sommet de celui-ci. La
cuve mise en place est fixée au fût par des éléments précontraints.

Pour la construction d’une piscine en béton armé, on a généralement deux options de


procédé :

- Coffrage
- Gunitage

3.3. La technique du coffrage

C’est le procédé classique de construction d’une piscine en béton armé, celle qu’utilisent le
plus souvent les maçons.

Il s’agit d’assembler préalablement des panneaux de coffrage avant d’y faire couler le béton.
C’est le ferraillage qui va permettre de solidariser toute la structure, du fond du bassin aux
parois. Côté forme, la technique du coffrage est mieux adaptée aux piscines carrées et
rectangulaires.

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3.4. La technique du gunitage

Le gunitage est une technique particulière puisqu’il s’agit de projeter le béton


directement sur le ferraillage grâce à un canon.

L’avantage avec le gunitage est que toutes les formes, même les plus improbables, peuvent
être envisagées. Mais ce procédé implique nécessairement l’intervention d’un professionnel
aguerri.

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Chapitre 3 : Dimensionnement des réservoirs

1. Prescriptions particulières aux réservoirs en Béton armé

Les réservoirs font l’objet de règles spécifiques pour leur conception, leur calcul et leur
exécution.

Actuellement, le texte réglementaire applicable est le CCTG (Cahier des Clauses Techniques
Générales des marchés de l’Etat) fascicule 74. Ce texte fait suite aux « Recommandations
professionnelles de mai 1990 ».

Ces textes apportent un complément par rapport au BAEL 91 mod 99 (calcul béton armé)
et au Règles NV 65 (Règles définissant les effets de la neige et du vent sur les constructions
et annexes).

1.1. Actions à prendre en compte


1.1.1. Les actions permanentes (G) :

Lors de l’étude et le calcul d’un réservoir, il faut prendre en compte quelques efforts, qui sont
les suivants :

• Poids propre de la construction :

Comme toute structure, le réservoir a son poids propre qu’on ne peut pas le négliger pour
que la méthode de calcul et la construction soient 100% sécurisées et correctes.

• Poids des superstructures : étanchéité gravillonnée sur couverture par exemple ;


• Poids des équipements fixes de toute nature ;
• Eventuellement, poids et poussée des terres ;
• Poids et pression de l’eau extérieure à l’ouvrage ; s’ils sont de valeur pratiquement
constante dans le temps ;
• Déformations imposées : tassements différentiels, retrait.

1.1.2. Les actions variables (Q) :

• Le poids et la pression du liquide contenu (Q), le cas de l’ouvrage vide (Q = 0)


étant également à considérer ;

Le poids volumique du liquide varie d’un liquide à un autre, par suite la charge du liquide qui
agit sur le réservoir varie avec la variation du contenu du réservoir.

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• Variations de température :

Les variations de la température et du retrait agissent sur le réservoir, mais ils ont plus
d’influence sur les réservoirs sur élevés. Lorsque le réservoir est plein, il y a gonflement et
pas retrait, ce qui réduit les contraintes de traction dans le béton.

• Les charges climatiques : neige (Sn), vent (W) ;

La neige n’intéresse que les couvertures plates et courbes. Le vent n’est pas à prendre en
compte que pour les châteaux d’eau.

• Les charges dues à l’exploitation de l’ouvrage, qui doivent être précisées et


quantifiées dans les pièces du marché ;
• Les charges dues à l’entretien et au fonctionnement des installations (charges sur
passerelles (2,5KN/m2) et couverture notamment ; à priori 1KN/m2, à défaut
d’indication au CCTP) ;
• Les variations de poussée de l’eau extérieure à l’ouvrage ;
• Les charges éventuelles sur terre-plein ;
• Les charges éventuelles au moment de la construction ;
• Le gradient thermique au travers d’une paroi ;
• Le gradient thermique entre deux faces opposées (ou génératrices) de l’ouvrage
dû à un ensoleillement différent.

1.1.3. Les actions accidentelles

Les actions accidentelles (séismes, crues, chocs, etc.), doivent être impérativement
définis dans les pièces du marché.

1.2. Combinaison des actions

1.2.1. Pour les états-limites ultimes (ELU) de résistance

• En combinaisons fondamentales

𝑺𝟏 = 𝟏, 𝟑𝟓 𝑮 + 𝟏, 𝟓(𝑸 + 𝟎, 𝟔𝑻) + 𝑾(𝒆𝒕/𝒐𝒖 𝑺𝒏)

𝑺𝟐 = 𝟏, 𝟑𝟓 𝑮 + 𝟏, 𝟓𝑾 + 𝟏, 𝟑(𝑸 + 𝟎, 𝟔𝑻)

𝑺𝟑 = 𝑮 + 𝟏, 𝟓𝑾 + 𝟎, 𝟕𝟖𝑻

Dans ces combinaisons, W représente 1,2 fois le vent « normal » des Règles NV 65.

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• En combinaisons accidentelles

𝑺𝟒 = 𝑮 + 𝑸 + 𝑭𝑨 + 𝟎, 𝟔𝑻 Où FA désigne l’action accidentelle, séisme par exemple.

1.2.2. Pour les états-limites de service (ELS)

𝑺𝟓 = 𝑮 + 𝑸 + 𝑻

𝑺𝟔 = 𝑮 + 𝑾(𝒆𝒕/𝒐𝒖 𝑺𝒏) + 𝟎, 𝟔𝑻 W désigne ici le vent « normal » des Règles NV 65.

1.3. Justification des sections

Pour les éléments devant assurer une étanchéité et les éléments en ambiance humide, les
sections sont justifiées suivant les règles BAEL en vigueur, en ELU et en ELS de
“fissuration très préjudiciable”.

L’état-limite d’ouverture des fissures est conventionnellement défini par une double
vérification :
- Limitation de la contrainte des aciers tendus
- Limitation de la contrainte de traction du béton en section homogène.
De plus, pour les éléments devant contenir un liquide, les conditions suivantes doivent être
respectées :

1.3.1. Contrainte limite dans les armatures tendues

Pour les parois en contact avec un liquide, avec ou sans revêtement d’étanchéité ou
d’imperméabilisation, la fissuration est considérée comme très préjudiciable, et l’état-limite
d’ouverture des fissures représente toujours la condition la plus contraignante pour la
détermination des armatures.

𝛈∙𝐟𝐭𝟐𝟖
̅̅̅ ≤ Min [ 𝜶 √
𝛔𝐬 + 𝜷𝛈 ; 0,5fe ; 90√𝛈 ∙ 𝐟𝐭𝟐𝟖 ]
𝚽𝐬

o α = 240 dans le cas général où le béton doit jouer, à la fois, un rôle de


structure mécanique et d’étanchéité.
o η : coefficient de fissuration de l’armature utilisée (1,6 pour HA, 1 pour les
ronds lisses)
o Φs = diamètre des barres exprimé en mm
o 𝜷 = 0 pour ouvrages à la mer ou à moins de 5km de la mer, ou parties
enterrées d’ouvrage soumise à eau saumâtre, lisier, cuves à vin
o 𝜷 = 30 Pour ouvrage en contact permanent de l’eau ou en atmosphère
saturée
o fc28 : résistance caractéristique du béton en compression
(ft28 = 0,6 + 0,06.fc28 (MPa))
o fe = limite élastique de l ‘acier.

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1.3.2. Contrainte limite de traction dans le béton

Les contraintes de traction du béton en service des sections entièrement tendues, ou celles
développées sur la face mouillée des parois, calculées vis-à-vis de l’état limite de service sur
la section non fissurée rendue homogène avec n = 15, ne peuvent excéder la valeur :

̅𝝈̅̅𝒃̅ = 𝟏, 𝟏 × 𝜽 × 𝒇𝒕𝟐𝟖

𝜽 = 𝟏 𝑒𝑛 𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑖𝑚𝑝𝑙𝑒;
𝟐.𝒆
𝜽 = 𝟏 + 𝟑𝒉 𝒐 𝑒𝑛 𝑓𝑙𝑒𝑥𝑖𝑜𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑠é𝑒 𝑠𝑖 𝑒𝑜 ≤ ℎ𝑜 ;
𝒐

𝟓
𝜽 = 𝟑 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑠

𝑴
𝒆𝒐 = 𝒆𝒙𝒄𝒆𝒏𝒕𝒓𝒊𝒄𝒊𝒕é = 𝑵

𝒉𝒐 = é𝑝𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖

1.4. Dispositions constructives minimales

En aucun cas les dispositions retenues ne peuvent être moins sévères que les dispositions
minimales données par les règles BAEL en vigueur ou les prescriptions des articles
précédents.

1.4.1. Epaisseur des parois

L’épaisseur minimale des parois est de :

- 15 cm pour les ouvrages de la classe A


- 12 cm pour les ouvrages des classes B ou C (0,15m si coffrage glissant).

L’épaisseur des parois doit tenir compte :

- Du type de coffrage utilise (coffrage glissant par ex.),


- De l’enrobage,
- Des diamètres des barres,
- Des conditions de mise en place du béton.

1.4.2. Les armatures

• Répartition obligatoire en deux nappes

Si 𝒉𝒐 ≥ 0,15 m ;

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• Dans le cas des ouvrages circulaires à axe vertical :


𝑨𝒉
- La nappe horizontale intérieure ≤ 𝟐
𝑨𝒉
- La nappe horizontale extérieure ≥ 𝟐
𝑨𝒉
- Acier vertical 𝑨𝒗 ≥ 𝟒

• Espacement maximal S pour les parois au contact du liquide :

S≤ Min (1,5. ho ; 20 cm)

• Diamètre Φs des barres :

𝒉
Φs ≤ 𝟏𝟎𝒐 𝒆𝒕 Φs ≥ 𝟖 𝒎𝒎

Dans la partie courante d’une paroi, le rapport de la section totale des armatures de chaque
direction à la section de la paroi doit être au plus égal à 2 %. Par face et dans chaque
direction, la section d’acier doit représenter 0,125 % de la section totale de béton et être
supérieure à la section minimale requise par les Règles BAEL.
𝑓𝑡28
- 0,23 En flexion simple
𝑓𝑒
𝑓𝑡28 𝑁
- 0,23 − 3ℎ En flexion composée
𝑓𝑒 𝑜 𝑓𝑒

𝑁 = 𝑒𝑓𝑓𝑜𝑟𝑡 𝑛𝑜𝑟𝑚𝑎𝑙 (𝑡𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 < 0)


𝑓𝑡28
- En traction simple
𝑓𝑒

1.5. Enrobage minimal

L’enrobage minimal sera de :

• 5 cm si brouillard salin, embruns et eau de mer


• 3 cm parements exposés aux intempéries, contact liquide ou condensations

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1.6. Recouvrement

La proportion des barres en recouvrement dans une même section ne doit pas être
supérieure à :
𝑴
• 1/3 dans les sections soumises à la traction (avec flexion d’excentricité ≤0,5. ho) ;
𝑵
𝑴
• 1/2 dans les sections soumises à la flexion (avec traction ≥ 0,5.ho ou
𝑵
compression) et dans les autres cas.

NB : N dans les formules ci-dessus est une traction.

2. Action des liquides dans les réservoirs


La pression pz exercée par un liquide en un point A de la paroi du réservoir qui le contient,
paroi présentant une inclinaison quelconque, est normale à cette paroi et a pour valeur :

𝑷𝒁 = ∆ ∗ 𝒛
Avec ∆ = 𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒;

Z= distance du point A à la surface libre du liquide.

Dans le cas de l’eau : ∆= 𝟏𝟎𝑲𝑵/𝒎𝟑

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2.1. Action de la poussée de l’eau exercée sur les parois du réservoir

Diagramme de la pression de l’eau

Considérons une paroi verticale AB d’un réservoir. Le long de la paroi, le diagramme de


pression est de forme triangulaire.

𝑷𝒁 = ∆ ∗ 𝒛

𝑩𝑪 = ∆ ∗ 𝒉

Si on considère, sur la paroi verticale, une tranche de 1,0m de largeur, la poussée du liquide
sur cette tranche est :

∆∗𝒉∗𝒉 ∆ ∗ 𝒉𝟐
𝑸= ×𝟏=
𝟐 𝟐

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∆ ∗ 𝒉𝟐
𝑸= (𝑲𝑵/𝒎)
𝟐
𝑄 : appliquée en G située à h/3 au-dessus de la base.

2.2. Action de la poussée de la terre exercée sur les parois du réservoir

Cette pression sera calculée par la formule suivante :


𝟏
𝑷𝒕𝒆𝒓𝒓𝒆 = 𝟐 × 𝑲𝒂 × 𝜸 × 𝑯𝟐

𝝅 𝝋
𝑲𝒂 : 𝑐𝑜𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑠𝑠é = 𝒕𝒈𝟐 (𝟒 − 𝟐 )
𝐴𝑣𝑒𝑐 ∶
𝜑 ∶ 𝑎𝑛𝑔𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑟𝑜𝑡𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒 𝑑𝑢 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑎𝑖𝑛
𝜸 ∶ 𝑝𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑠𝑜𝑙
𝑯 ∶ ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒

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Diagramme de la poussée de la terre

2.3. Moment dû au gradient thermique

Une différence de température en les deux faces d’une paroi engendre un moment fléchissant
dont il faut tenir compte pour le dimensionnement des armatures.

On montre que le moment fléchissant dû au gradient thermique s’écrit :

∆𝑡
𝑀∆𝑇 = 𝐸𝐼𝛼
ℎ𝑜

𝛼 = 10−1 𝐾 −1 , Coefficient de dilatation linéaire du béton

E : Module d’élasticité du béton

La valeur dépend de la sollicitation dans la section (entièrement comprimée, flexion simple


ou composé avec partie tendue, entièrement tendue)

𝐼 : moment d’inertie, par unité de hauteur ou de largeur de la paroi

ℎ𝑜 : Épaisseur de la paroi

∆𝑡 = 𝑡𝑒 – 𝑡𝑖

Remarque : disposer les aciers sur la face la plus froide de la paroi.

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3. Méthodes de calcul des réservoirs

3.1. Conditions d’appuis des parois

Les méthodes théoriques de calcul des réservons font appel aux conditions d’appuis en rives
des parois verticales ou horizontales.

Mais que faut-il admettre comme conditions d’appuis pour un réservoir réel ? A. GUERRIN
dit en substance ceci dans son ouvrage : ” La réponse est pratiquement impossible à donner
sauf dans quelques cas particuliers assez rares.

L’ingénieur doit faire appel à son sens constructif.

3.1.1. La paroi supérieure horizontale

• Si le bord n’est pas raidi, on peut le considérer comme libre.


• S’il est raidi par une nervure de faible section... le bord n’est donc pas parfaitement
libre et il n’est pas non plus parfaitement appuyé puisque l’appui n’est qu’élastique. il
n’est pas non plus parfaitement encastré bien sûr.

Une nervure raidisses de faible section est donc néfaste, car son introduction rend impossible
tout calcul précis.

Par contre si elle est de forte section ou s’il s’agit d’un petit réservoir, on est autorisé à la
considérer comme un appui véritable. Le plus souvent l’appui sera considéré comme
articulé.

Le choix est une question d’expérience.

3.1.2. La paroi inférieure horizontale

La paroi inférieure en liaison avec le radier est, soit articulée, soit encastrée.

Dans le cas courant d’une liaison rigide paroi-radier, il y a un effet d’encastrement, mais
assurément pas un encastrement parfait puisqu’il entre en jeu en ce point les réactions du sol.

Sur un sol très rigide (rocher), l’effet d’encastrement serait très important, il serait à peu près
nul sur un mauvais sol. Là encore il est impossible d’être précis ; mais il semble toutefois que,
sauf dans le cas d’un mauvais sol, on puisse admettre que l’encastrement est parfait.

3.1.3. Bords verticaux

Ils ne sont jamais parfaitement encastrés, sauf dans le réservoir carré en plan. La valeur de
l‘encastrement à prendre en compte dépend des dimensions respectives en plan des parois
perpendiculaires du réservoir.

Il faut recourir à des méthodes pratiques permettant un “calcul approché.”

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En pratique on procède par la méthode simplifiée qui suppose un encastrement parfait


entre les différents éléments constitutifs. Toutefois, selon la forme de la cuve, une majoration
d’environ 25% est faite sur les moments en travée pour tenir compte des éventuelles
rotations des appuis.

3.2. Forme des réservoirs

Les réservoirs peuvent avoir des formes très diversifiées, il n’est pas possible de donner ici
les méthodes de calcul pour tous les cas possibles.

Nous nous limiterons à l’étude des réservoirs de petites dimensions à section rectangulaire
ou à section circulaire.

3.3. Méthodes pratiques

Il existe plusieurs méthodes pour les réservoirs, plus ou moins bien adaptées, en fonction des
formes et des dimensions.

Les plus couramment rencontrées sont :

• La méthode des tranches verticales : qui convient bien aux réservoirs de


hauteur et de largeur faibles ; la longueur peut être quelconque.

• La méthode des tranches horizontales : qui est recommandée pour les


réservoirs de grande hauteur (h > 3 m) ; elle est préférable pour les
réservoirs à section carrée ou voisine du carré.

Remarque : D’autres méthodes de calcul existent ; elles résultent de l’analyse du système de


transmission des charges.

3.3.1. Réservoir prismatique

• Méthode des tranches verticales

Réservoirs de hauteur d’eau < 3m et de largeur (l) inférieure ou égale à 6m

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• Méthode des tranches horizontales

Réservoirs de hauteur d’eau ≥ 3m

𝒆𝒂 𝟑 𝒆𝒃 𝟑
𝒌𝒂 = 𝒌𝒃 =
𝟏𝟐𝒂 𝟏𝟐𝒃

𝒒𝒂 𝒂𝟐 𝒌𝒃 + 𝒒𝒃 𝒃𝟐 𝒌𝒂
𝑴𝒂 =
𝟏𝟐(𝒌𝒂 + 𝒌𝒃 )
Si on remplace 𝑘𝑎 et 𝑘𝑏 par leurs valeurs, on trouve :

𝑞(𝑎3 + 𝑏 3 )
𝑀𝑎 =
12(𝑎 + 𝑏)
• Dalle de couverture et radier surélevé

- Calcul identique à celui des planchers de bâtiment.


- Prise en compte des réactions d’appuis dues aux parois verticales

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3.3.2. Réservoir cylindrique

Un calcul rigoureux considère la paroi comme constituée de poutres verticales de largeur


unité prenant appui sur des anneaux horizontaux de hauteur unité (fonctionnement analogue
à celui des douves et des cercles d'un tonneau).

Il s'agit d'un calcul en poutres sur appuis continus élastiques.

On divise la paroi en viroles horizontales de 1 m de Hauteur à partir du bas.

On peut souvent se contenter d'un calcul approché en décomposant le réservoir en anneaux


horizontaux de hauteur unité. p étant la pression horizontale à la base d'un anneau
quelconque, celui-ci est soumis à un effort de traction tangentiel :

N = p. r
Avec r, rayon du feuillet moyen de l'anneau.

La section des cerces horizontales (à compléter par des armatures verticales de répartition)
de l'anneau considéré est :
𝑵 𝑨𝑺𝑷 𝑨𝑺𝑷
A= ≤ 𝑨𝒔𝒓 ≤
𝝈𝑺 𝟑 𝟐

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• Dispositions constructives

- Espacement des aciers principaux ne doit pas dépasser 20cm


- Espacement des aciers verticaux à la base est compris entre 10 et 12 cm
- Si le radier du fond est suffisamment indéformable, la paroi peut être considérée
comme encastrée dans le radier. Une valeur approchée du moment d'encastrement
par unité de longueur, en kN.m par mètre linéaire, est :

𝛾 × 𝐻 × ℎ𝑜 × 𝑟 √ℎ𝑜 × 𝑟
𝑀= (1 − )
√12 1,32 × 𝐻

𝛾 : Poids volumique du liquide (𝐾𝑁/𝑚3 )

𝐻 : Hauteur de liquide dans la cuve (m)

ℎ𝑜 : Épaisseur moyenne de la paroi (m)

𝑟 : Rayon du feuillet moyen de la cuve (m)

- Épaisseur minimale

Pour raisons de bonne exécution (mise en place du béton):

𝒉𝒐 >(m) Support d’étanchéité


Rigide Souple
Coffrage classique 0,12 0,10
Coffrage glissant 0,16 0,13

𝐻𝐷
ℎ𝑜 = ; (ℎ𝑜 𝑒𝑛 𝑐𝑚; 𝐻 𝑒𝑡 𝐷 𝑒𝑛 𝑚)
4

4. Calcul des réservoirs rectangulaires

4.1. Méthode des tranches verticales

Le calcul des réservoirs par la méthode des tranches verticales convient à des réservoirs de
hauteurs et de largeurs relativement faibles (sinon on arriverait à des efforts trop importants
dans les consoles et les parois transversales).

Par contre, la longueur du réservoir peut être quelconque.

La méthode des tranches verticales est donc applicable à des réservoirs longs mais
relativement bas et relativement étroits.

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A titre indicatif :

- La hauteur ne dépassera pas 3,00 m (h<3m)

- La largeur 5, OO à 6, OO m (a< 5 à 6 m)

4.1.1. Principe de la méthode

Soit un réservoir à section rectangulaire surélevé (reposant par exemple sur des murs en
maçonnerie).

Si on découpe dans ce réservoir une tranche verticale limitée par 2 plans parallèles distants
de 1, OO m, nous distinguerons :

- 2 consoles verticales,
- 1 traverse horizontale

• Les consoles sont soumises à la poussée de l’eau (pour le calcul de leurs


armatures, on peut négliger leur poids propre).
• La traverse horizontale est soumise au poids de l’eau et à son poids propre

Le diagramme des moments en ce qui concerne le seul effet de l’eau est :

OUVRAGES SPECIAUX 37
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Le schéma de calcul pour les diverses parties s’établit comme suit :

- Les 2 consoles travaillent en flexion simple ;

- La traverse horizontale travaille en flexion composée ;

Pour les parois latérales, on considère des tranches horizontales successives de 1,0 m.
Chaque tranche est calculée en flexion simple en la considérant comme semi-encastrée sur
les parois longitudinales :

𝑷𝒍𝟐 𝑷𝒍𝟐
𝑴𝒂 = 𝑴𝒕 =
𝟏𝟐 𝟐𝟒

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4.1.2. Application

Soit un réservoir de forme rectangulaire de dimension3 × 4 × 2𝑚. L’épaisseur des parois est
14cm.

La jupe est encastrée dans le radier.

Ce réservoir repose sur un sol de bonne qualité (𝜎𝑠𝑜𝑙 = 4𝑀𝑃𝑎)

Proposer la coupe transversale du plan de ferraillage de la jupe et du radier.

B 30 et HA FeE 400

4.1.3. Réservoir couvert de grande surface et de faible hauteur

• La paroi verticale considérée comme articulée aux extrémités

• La paroi verticale considérée comme encastrée aux extrémités

OUVRAGES SPECIAUX 39
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• La paroi verticale considérée comme articulée en haut et encastrée en


bas

4.2. Méthode des tranches horizontales

La méthode des tranches horizontales est recommandée pour les réservoirs rectangulaires
dont la hauteur est importante (h≥3,00 m) et ne permettrait pas d’utiliser la méthode des
tranches verticales.

Dans ce cas, des réservoirs à section carrée ou voisine du carré sont préférables.

4.2.1. Calcul des parois verticales

Considérons un réservoir de section rectangulaire a x b

Si on découpe une tranche horizontale de 1,00m de hauteur, à la profondeur moyenne zi, elle
sera soumise à la pression moyenne q. Nous obtenons alors un cadre fermé soumis à une
surcharge uniforme.

OUVRAGES SPECIAUX 40
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𝑞(𝑎3 + 𝑏 3 )
𝑀𝑎 =
12(𝑎 + 𝑏)
Avec :
𝑎 𝑏
𝑞 = 𝑞𝑎 × 𝑜𝑢 𝑞 = 𝑞𝑏 ×
2 2
Et

𝑞𝑎 = 𝑞𝑏 = 𝑃𝑒𝑎𝑢 = ∆ × ℎ𝑒𝑎𝑢

Le diagramme des moments est :

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𝒒×𝒂𝟐
- Pour les côtés AB et CD : 𝑴𝟏 = − 𝑴𝒂
𝟖
𝒒×𝒃𝟐
- Pour les côtés AD et CB : 𝑴𝟐 = − 𝑴𝒃
𝟖

4.3. Calcul de la dalle de couverture et du radier

4.3.1. Dalle de couverture et radier surélevé

Calcul identique à celui des planchers de bâtiment.

Le fond sera calculé comme une dalle portant sur 2 ou 4 côtes et prenant appui, suivant les
cas :

• Sur des murs en maçonnerie,


• Sur des poutres,
• Sur les parois considérées comme poutres-cloisons et transmettant leurs
charges à des piliers d’angle.

4.3.2. Cas particulier des radiers reposants sur le sol

Si le réservoir repose sur le sol (cas du sol rigide), le fond n’est soumis à aucun effort puisque
les charges agissantes sont équilibrées par la réaction du sol.

On pré verra, à la partie supérieure et à la partie inférieure, un quadrillage d’armatures


destine à combattre les effets du retrait et, éventuellement les tassements différentiels.

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4.3.3. Dispositions diverses

• L’épaisseur minimale est de 10 cm,

• Les recouvrements peuvent être assurés en totalité dans la même section, pour les
treillis dimensionnés par la condition de pourcentage minimal,

• Pour les radiers monolithes et solidaires des parois verticales, le pourcentage


minimal d´armature est fixé à 0,25 % pour les armatures à haute adhérence et à 0,4 %
pour les armatures lisses ; ce pourcentage est à répartir en deux nappes pour les
radiers d´épaisseur supérieure à 15 cm ;

• Pour les radiers désolidarisés des parois, les armatures sont dimensionnées pour
équilibrer les sollicitations dues au retrait ;

• Pour les radiers désolidarisés des parois, présentant un comportement assimilable à


celui d’un dallage, la section d’armature par unité de largeur pour équilibrer les
sollicitations dues au retrait est :

𝝁𝒈𝑳
𝑨𝑺 = 𝟎, 𝟕𝟓
𝒇𝒆

Avec :
𝑔 ∶ 𝑝𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒 𝑑𝑢 𝑟𝑎𝑑𝑖𝑒𝑟/𝑢𝑛𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒
L : longueur entre joints
𝜇 ∶ 𝑐𝑜𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑓𝑟𝑜𝑡𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑏é𝑡𝑜𝑛 − 𝑠𝑜𝑙 (1,5 en général ou 0,2 film polyane sur
lit de sable).

4.4. Applications

4.4.1. Application n°1

Soit réservoir couvert posé sur un sol : 4,00 x 6, 00 x 3 m ; h0 = 20 cm ; Classe A ;

Béton : C25/30 ;

Aciers : HA fe E 400 ;

Enrobage = 3 cm

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4.4.2. Application n°2

Soit à calculer un réservoir rectangulaire enterré en béton armé. Il a pour dimension 4×5×3
m ; l’épaisseur des parois est de 20 cm. Ce réservoir est de 60 m3 de capacité. L’enrobage
(non contact avec l’eau) est de 3 cm.

Poids volumique de l’eau = 10 KN/m3 :

Poids volumique remblais = 20 kN/m3 ;

Coefficient de poussée = 0,33 ;

Matériaux : Béton C35/45

Acier S400B

Maitrise de fissuration très préjudiciable

5. Calcul des réservoirs circulaires


5.1. Description

Un réservoir à section circulaire comprend un fond, une cuve circulaire et, éventuellement
une couverture qui peut être constituée par une dalle pleine ou par une coupole surbaissée.
Ici, on ne traitera que le cas des réservoirs possédant un fond plat, ce qui correspond aux
réservoirs enterrés ou reposant sur le sol.

5.1.1. Cas surélevés

Lorsque ces réservoirs sont surélevés, on leur donne généralement un fond en forme de

Calotte sphérique qui est plus économique que le fond plat.

5.1.2. Cas non surélevés

Dans le cas de réservoirs non-surélevés, le radier ne supporte aucun effort, en principe.

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5.1.3. Parois de la cuve

• Épaisseur minimal ℎ𝑜 > 8 cm

• Partie supérieure munie d’un renforcement servant de nervure de raidissement et de


ceinture destinée à équilibrer la poussée de la coupole si elle existe.

• Pour les réservoirs très important l’épaisseur à la base de la cuve est parfois
déterminée par la formule :

𝐻𝐷
ℎ𝑜 = ; (ℎ𝑜 𝑒𝑛 𝑐𝑚; 𝐻 𝑒𝑡 𝐷 𝑒𝑛 𝑚)
4
H : hauteur de la cuve en m

D : diamètre en m

- Si l’épaisseur ℎ𝑜 trouvée est importante, on peut la faire décroître linéairement


jusqu’au sommet.

5.2. Principe de calcul

Si on découpe de la cuve, une tranche de 1, OO m de hauteur et à une profondeur h du niveau


supérieur du liquide, la pression moyenne (à mi-hauteur de la tranche) est :

𝑷=∆∗𝒉

On démontre que chaque section droite de la tranche est soumise à un effort de traction

𝑭 = 𝑷 ∗ 𝑹 = ∆ ∗ 𝒉 ∗ 𝑹 (𝒏𝒐𝒏 − 𝒑𝒐𝒏𝒅é𝒓é)

Cet effort de traction doit être équilibré uniquement par des armatures disposées sous forme
de cerces. La section As des cerces pour une tranche de 1,00 m de hauteur est :

𝑷∗𝑹 ∆∗𝒉∗𝑹
𝑨𝑺 = =
𝝈𝑺
̅̅̅ 𝝈
̅̅̅𝑺

Avec :
𝑓𝑒
𝜎̅𝑆 = Si fissuration peu préjudiciable
𝛾𝑠

2
= Min (3 fe ; 110√η ∙ ft28 ) si fissuration préjudiciable

= Min (0,5fe ;90 √η ∙ ft28 ) si fissuration très préjudiciable

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On admet parfois, à la base du réservoir, le diagramme des moments suivants par mètre de
développement de circonférence :

𝑴𝟎 = 𝟑 ∗ 𝑹 ∗ 𝑯 ∗ 𝒆

𝑴𝟎
𝑴𝟏 = (𝑹, 𝑯 𝒆𝒏 𝒎)
𝟓
𝒆: é𝑝𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖 𝑒𝑛 𝑐𝑚

𝒚𝒐 = 𝟎, 𝟎𝟔 ∗ √𝑹 ∗ 𝒆

𝒚𝟏 = 𝟓 ∗ 𝒚𝒐 ( 𝒚𝒐, 𝒚𝟏 𝒆𝒏 𝒎 )

Les armatures de répartition, à la partie basse du réservoir, sont alors déterminées en


fonction de la valeur des moments calculés.

5.3. Dispositions diverses

• Le diamètre et l’écartement des cerces sont conservés constants sur toute la hauteur
de la tranche étudiée.

En réalité, on s’efforcera de garder le même diamètre pour les cerces sur la plus grande
hauteur possible, en faisant varier leur écartement, sans toutefois descendre a en- dessous
de 5 cerces/ m.

• On dispose des armatures de répartition verticales, dont la section par mètre linéaire
de développement, est de l’ordre de 11/3 de celle des cerces ;

• Dans les cuves d’une certaine importance, il est nécessaire de prendre certaines
précautions à la liaison de la paroi et du radier afin d’empêcher l’apparition de fissures
dans cette zone.

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5.4. Application

On désire construire un réservoir circulaire en béton armé de 4 m de hauteur et 8m de


diamètre ; ce dernier est destiné à alimenter une partie de la ville de Bobo Dioulasso.

Le radier se repose sur le gros béton.

Hypothèses :

• Matériaux : Fc28 = 25MPa ;


• Fe HA500
• Fissuration préjudiciable
• Coffrage glissant avec un support d’étanchéité rigide

Présenter la coupe transversale du plan de ferraillage de l’ouvrage.

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Chapitre 4 : Étude de cas : château d’eau

Introduction
Le château fait partie de la famille des réservoirs d’eau, il est un élément important du réseau
de distribution. Lorsque la topographie permet de disposer d’un point haut pour construire
un réservoir au sol, c’est cette solution qui est en général choisie.

Lorsque le terrain ne présente pas de point assez haut, le concepteur du réseau a le choix
entre un château d’eau (réservoir surélevé) et un réservoir au sol alimentant un surpresseur.

• Sur le coût de fonctionnement :

Le coût d’entretien d’un réservoir est faible, qu’il soit surélevé ou au sol. C’est le coût des
équipements électromécaniques qui est toujours prépondérant. Une installation de
surpression est en général complexe car elle doit gérer plusieurs pompes de débits différents.
Elle doit aussi disposer d’alimentation énergétique de secours. Le système de pompage d’un
château d’eau est simple et donc peu coûteux en maintenance et en entretien.

1. Description d’un château cylindro-tronconiques :

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L’étude d’un tel ouvrage n’est rien d’autre que l’analyse et le dimensionnement des éléments
constitutifs de sa structure porteuse tels que :

- Une couverture en forme de coupole de couverture ou supérieure,


- Une ceinture supérieure, situé à la base de la coupole,
- Une cuve cylindrique de section de paroi variable,
- Une ceinture inférieure, située à la base de la cuve,
- Une partie tronconique, réunissant la partie cylindrique à la coupole de fond,
- Une coupole de fond ou inférieure,
- Une cheminée, permettant d’accéder à l’intérieur du réservoir,
- Une ceinture d’appui de la cuve sur son support,
- Un support constitué de colonnes entretoisées.
- Fondation

OUVRAGES SPECIAUX 49
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2. Coupole supérieure ou de couverture


La coupole de couverture (de même que la coupole de fond) a une forme de calotte sphérique.
Elle se distingue des dalles plates par son caractère économique en termes de quantité du
matériau béton, mais aussi avec des difficultés d’exécution, notamment sur le coffrage.

On considère le cas de coupole surbaissée dans le calcul.

Soit 𝝆 le poids propre et surcharge par unité de surface de la coupole supérieure,

Le poids total 𝑷 de la coupole supérieure est :

𝑷=𝝆×𝑺

Avec :

𝑺 : la surface de la coupole supérieure

𝝆=𝑮+𝑸

Avec :

𝑮 = 𝒆 × 𝜸𝒃𝒆𝒕𝒐𝒏

𝑸 : charge de la neige

𝒆 : l’épaisseur de la coupole supérieure

OUVRAGES SPECIAUX 52
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On a :

𝑫𝟏
𝒇𝟏 ≥
𝟏𝟎
Et

𝑺 = 𝟐𝝅 × 𝑹𝟏 × 𝒇𝟏

Avec :

𝒇𝟏 : la flèche de la coupole supérieure

𝑺 : la surface de la coupole supérieure

D’où :

𝑷 = 𝝆 × 𝑺 = 𝝆 × 𝟐𝝅 × 𝑹𝟏 × 𝒇𝟏

Par mètre linéaire, on a :

𝝆 × 𝟐𝝅 × 𝑹𝟏 × 𝒇𝟏
𝑷=
𝟐𝝅 × 𝒓𝟏

Comme :

𝒓𝟏 𝟐 + 𝒇𝟏 𝟐
𝑹𝟏 =
𝟐𝒇𝟏

En remplaçant 𝑹𝟏 par son expression, on trouve finalement :

𝝆 × (𝒓𝟏 𝟐 + 𝒇𝟏 𝟐 )
𝑷=
𝟐𝒓𝟏

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Le poids total P (par mètre linéaire) de la coupole supérieure de couverture engendre un


effort de compression 𝑵𝟏 .

On calcul cet effort 𝑵𝟏 par la formule :

𝑵𝟏 = √𝑷𝟏 𝟐 + 𝑸𝟏 𝟐

Avec :

𝑷𝟏 : composante verticale de l’effort de compression qui est le poids total par mètre
linéaire de la coupole supérieure, donc :

𝑷𝟏 = 𝑷

D’où :

𝝆 × (𝒓𝟏 𝟐 + 𝒇𝟏 𝟐 )
𝑷𝟏 =
𝟐𝒓𝟏

𝑸𝟏 : composante horizontale de l’effort de compression qui est la poussée par mètre


linéaire de ceinture.

L’effort normal de compression 𝑵𝟏 étant porté par la tangente au cercle, on a deux


triangles semblables BDO et BP1N1.

D’après le théorème de Thalès

𝑸𝟏 𝑷𝟏 𝑷𝟏 × (𝑹𝟏 − 𝒇𝟏 )
= ⇨ 𝑸𝟏 =
𝑹𝟏 − 𝒇𝟏 𝒓𝟏 𝒓𝟏

En remplaçant 𝑹𝟏 par son expression, on trouve finalement :

𝑷𝟏 (𝒓𝟏 𝟐 − 𝒇𝟏 𝟐 )
𝑸𝟏 =
𝟐𝒓𝟏 𝒇𝟏

OUVRAGES SPECIAUX 54
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Cet effort (𝑵𝟏 ) entraine une compression du béton qui ne doit atteindre la contrainte
limite

Soit 𝒆 l’épaisseur en (cm) de la coupole supérieure, on a :

𝒆 ≥ 𝟖 𝒄𝒎

Soit 𝐵 (𝑐𝑚2 ) la section du béton, on a :

𝑩 = 𝒃𝒐 × 𝒆

Avec :

𝒃𝒐 = 𝟏𝒎 = 𝟏𝟎𝟎 𝒄𝒎 , car on fait les calculs sur une coupe de 1 mètre linéaire.

𝒆 : épaisseur de la coupole supérieure en cm

La Contrainte dans le béton est :

𝑵𝟏 𝑵𝟏
𝝈𝒃 = =
𝑩 𝟏∗𝒆
Avec l’épaisseur de la coupole e en (m)

Cette contrainte est généralement inférieure à la contrainte admissible dans le béton :

𝟏𝟎𝟎 × 𝒆 𝒆 + 𝟎, 𝟓𝟓
𝝈𝒃 ≤ 𝝈𝒂𝒅𝒎 = 𝑴𝒊𝒏 [ (𝒇𝒄𝟐𝟖 )𝟏⁄𝟑 ; 𝒇𝒄𝟐𝟖 ] , (𝒆, 𝑹𝟏 𝒆𝒏 𝒎)
𝑹𝟏 𝟑

• Section d’acier 𝑨𝒔𝒕

La section d’acier (𝑨𝒔𝒕 ) pour la coupole supérieure est la section d’acier minimale
(𝑨𝒔𝒎𝒊𝒏 ) fixé par RPA, et il vaut 𝟎, 𝟓% de la section de béton (𝐵(𝑐𝑚2 )) :

𝑩 × 𝟎, 𝟓
𝑨𝒔𝒕 = 𝑨𝒔𝒎𝒊𝒏 =
𝟏𝟎𝟎

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• Armatures de répartition

Les armatures de répartition (𝑨𝒓 ) sont prise égale à 𝟏⁄𝟒 de la section minimale :

𝑨𝒔𝒎𝒊𝒏
𝑨𝒓 =
𝟒

La charge verticale 𝑷𝟏 crée un cisaillement dans la même section. Cette valeur aussi doit
être assez faible :

𝑷𝟏
𝝉𝒃 =
𝟏×𝒆
Généralement, ces contraintes sont assez faibles et inférieures aux contraintes admissibles ;
c’est là une des raisons principales du choix des formes sphériques plutôt que les formes
plates (dalles pleines).

On met un ferraillage minima destiné à combattre les effets du retrait et des efforts
dissymétriques.

3. Ceinture supérieure
La ceinture supérieure reçoit par mètre linéaire de développement,

• Une poussée Q1 provenant de la coupole et éventuellement, suivant les dispositions


et la hauteur maximale de l’eau,
• Une poussée Q2 provenant de l’eau.

𝑷𝟏 (𝒓𝟏 𝟐 − 𝒇𝟏 𝟐 )
𝑸𝟏 =
𝟐𝒓𝒇𝟏

OUVRAGES SPECIAUX 56
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𝑷𝟏 (𝒓𝟏 𝟐 − 𝒇𝟏 𝟐 )
𝑸𝟏 =
𝟐𝒓𝒇𝟏

Soit Q l’effort résultant par mètre, on a :

𝑸 = 𝑸𝟏 + 𝑸𝟐

Cette poussée Q provoque dans la ceinture un effort de traction F :

𝑭 = 𝑸 × 𝒓𝟏

𝒓𝟏 : rayon de la cuve cylindrique

Cette force doit être équilibrée par des armatures dont la section des aciers 𝑨𝒔𝒕 est
donnée par :

𝑸 × 𝒓𝟏
𝑨𝒔𝒕 =
𝝈𝒔𝒕
̅̅̅̅

Le calcul est mené en fissuration très préjudiciable, on a donc :

𝟐
𝝈
̅ 𝒔𝒕 = 𝟎, 𝟖 𝒎𝒊𝒏 { 𝒇𝒆 ; 𝒎𝒂𝒙(𝟎, 𝟓 𝒇𝒆 ; 𝟏𝟏𝟎 × √𝜼 × 𝒇𝒕𝟐𝟖 )}
𝟑
Avec :

𝜼 = 𝟏, 𝟔 (Aciers haute adhérence)

𝒇𝒕𝟐𝟖 = 𝟎, 𝟔 + 𝟎, 𝟎𝟔 × 𝒇𝑪𝟐𝟖

La section 𝑨𝒔𝒕 sera constituée, suivant sa valeur, par quatre ou six aciers ou davantage si
nécessaire, réunis par des cadres. Les aciers de la coupole et de la parois verticale (cuve)
viendront s’ancrer dans la ceinture.

OUVRAGES SPECIAUX 57
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4. Cuve cylindrique
La méthode exposée ici se réfère à la méthode de calcul de la cuve cylindrique des réservoirs
circulaires reposant sur le sol ou enterrés.

4.1. Détermination de l'épaisseur des parois

On ne descend pas en dessous de 8 cm, à la partie supérieure du réservoir (12 à 15 cm selon


les règles BAEL) et la paroi est terminée par une ceinture servant de nervure de
raidissement ; dans le cas du château d'eau, nous avons la ceinture supérieure.

Pour se prémunir contre le risque de fissures, fissures qui auraient des conséquences graves
dans un réservoir, on vérifie que la contrainte du béton tendu reste modérée par exemple
inférieure à 2 MPa.
𝝆 × 𝒓𝟏
< 𝟐 𝑴𝑷𝒂
𝑩 − 𝒏𝑨𝒔𝒕

𝝆 : pression de l’eau.

𝑩 : la section du béton

𝑨𝒔𝒕 : la section d’une barre

𝒏 : le nombre de barre

En général on détermine empiriquement l'épaisseur de béton à la base par la formule


suivante :

𝑯∙𝑫
𝒆=
𝟒
𝑒 en cm, 𝐻 𝑒𝑡 𝐷 en m, et on fait ensuite décroitre linéairement l'épaisseur jusqu'au sommet.

Il faut que l'élément de béton compris à l'intérieur d'une maille constituée par deux réseaux
d'armatures ne risque pas d'être poinçonné sous l'effet de la pression de l'eau. On utilise donc
des armatures nombreuses et bien réparties.

4.2. Détermination des armatures

On divise le réservoir en tranches de 1 m de hauteur et on admet que la pression qui s'exerce


sur la hauteur de chaque tranche est constante égale à la pression moyenne.

𝝆=∆∙𝑯

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Considérons la section droite d'un cylindre de hauteur unité :

Et cherchons l'effort qui tend à séparer la partie (1), située au-dessus du diamètre AB de la
partie (2) située en dessous de AB.

Soit 𝑑𝑠 un élément du périmètre de la section droite. Si 𝜌 est la pression agissant de


l'intérieur vers l'extérieur, la force s'exerçant sur l'élément est 𝜌𝑑𝑠 et les composantes de
cette force ont pour valeurs :

𝑠𝑢𝑖𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑜𝑦 ∶ 𝜌𝑑𝑠 cos 𝛼

𝑠𝑢𝑖𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑜𝑥 ∶ 𝜌𝑑𝑠 sin 𝛼

Pour l’ensemble des éléments 𝑑𝑠, nous aurons :

∑ 𝜌𝑑𝑠 cos 𝛼 = 𝜌 ∑ 𝑑𝑥 = 2𝜌𝑅

∑ 𝜌𝑑𝑠 sin 𝛼 = 0

Puisqu'à chaque élément 𝑑𝑠 pour lequel on a 𝜌𝑑𝑠 sin 𝛼 correspond un élément symétrique
par rapport à Oy pour lequel on a (−𝜌)𝑑𝑠 sin 𝛼.

Donc, la force qui tend à séparer (1) et (2) est :

𝐹1 = 2𝜌𝑅

Cette force se décompose en deux forces 𝐹 = 𝜌𝑅 appliquée en A et en B ; comme on néglige


la résistance du béton à la traction, chaque force F doit être équilibrée par des aciers disposés
sous forme de cerces.

OUVRAGES SPECIAUX 59
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Si A est la section totale des cerces sur la hauteur considérée, on aura :

𝑭 𝝆𝑹
𝑨𝒔𝒕 = =
𝝈
̅𝒔 𝝈̅𝒔

𝑹 = 𝒓𝟏 : le rayon de la cuve

𝜼 ∙ 𝒇𝒕𝟐𝟖
̅ 𝒔 = 𝟐𝟒𝟎 × √
𝝈
∅𝑺

Avec

𝒉𝟎
𝟖 𝒎𝒎 ≤ ∅𝑺 ≤
𝟏𝟎
𝒇𝒕𝟐𝟖 = 𝟎, 𝟔 + 𝟎, 𝟎𝟔 × 𝒇𝒄𝟐𝟖

𝜼 = 𝟏, 𝟔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝑯𝑨

𝜼 = 𝟏 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒓𝒐𝒏𝒅𝒔 𝒍𝒊𝒔𝒔𝒆𝒔

Le diamètre des cerces et leur écartement sont en général conservés constants sur toute la
hauteur de la tranche étudiée.

Le ferraillage est complété par des armatures verticales servant d'armatures de répartition,
dont la section par mètre linéaire de développement est comprise entre la moitié et le tiers de
celle des cerces.

Leur écartement à la base est en général de l'ordre de10 à 12 cm et, dans ces conditions, une
barre sur deux peut être arrêtée à mi-hauteur.

OUVRAGES SPECIAUX 60
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5. Ceinture inférieure
Soit P’ le poids au mètre linéaire provenant de la coupole et de la paroi verticale.

Cette force se décompose en

• Force horizontale 𝑄 ′ :

𝑷′
𝑸′ =
𝐭𝐚𝐧 ∝

• Force dirigée suivant les génératrices du tronc de cône 𝐶 ′ :


𝑷′
𝑪 =
𝐬𝐢𝐧 ∝

𝑹 = 𝒓𝟏

La force 𝑪′ est transmise par le tronc de cône jusqu’à la ceinture d’appui

La force Q’ doit être équilibrée par la ceinture qui reçoit en outre, sur la hauteur h une
poussée provenant de l’eau et égale à 𝜸𝒆𝒂𝒖 × 𝒉 × 𝑯 par mètre.

La poussée totale 𝑸′𝟏 par mètre a donc pour valeur :

′ 𝑷′
𝑸𝟏 = + 𝜸𝒆𝒂𝒖 × 𝑯 × 𝒉
𝐭𝐚𝐧 ∝

OUVRAGES SPECIAUX 61
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Il en résulte une force de traction F :

𝑭 = 𝑸𝟏 ′ × 𝒓𝟏

• Section d’armatures 𝑨𝒔𝒕 :

𝑸𝟏 ′ × 𝒓𝟏
𝑨𝒔𝒕 =
𝝈𝒔𝒕
̅̅̅̅

Le calcul est mené en fissuration très préjudiciable, on a donc :

𝟐
𝝈
̅ 𝒔𝒕 = 𝟎, 𝟖 𝒎𝒊𝒏 { 𝒇𝒆 ; 𝒎𝒂𝒙(𝟎, 𝟓 𝒇𝒆 ; 𝟏𝟏𝟎 × √𝜼 × 𝒇𝒕𝟐𝟖 )}
𝟑

6. Partie tronconique

Soit un élément du tronc de cône de dimension 𝒅𝒔 ∗ 𝟏.

Cet élément est soumis à la pression de l'eau et à son poids propre.

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• Pression de l’eau

Soit 𝝆 la pression due à l'eau au centre de l'élément de coordonnées x, y.

Nous avons :

𝜌 = 𝛾𝑒𝑎𝑢 (ℎ − 𝑦)

Soit pour l’élément une force :

𝜌𝑑𝑠 ∗ 1 = 𝛾𝑒𝑎𝑢 (ℎ − 𝑦)𝑑𝑠

Cette force peut être décomposée en :

- Une force 𝒒𝟏 , qui aura pour valeur par unité de longueur suivant le parallèle :

𝒑𝒅𝒔 𝜸𝒆𝒂𝒖 (𝒉 − 𝒚)𝒅𝒚


𝒒𝟏 = =
𝐬𝐢𝐧 𝜶 𝒔𝒊𝒏𝟐 𝜶

𝛼 : angle de la paroi avec l'horizontale, 𝑑𝑥 𝑒𝑡 𝑑𝑦 , les projections de 𝑑𝑠 suivant les axes.

Comme dans le cas de la cuve cylindrique (réservoir circulaire), à la force 𝒒𝟏 correspondra


un effort de traction 𝒅𝑭𝟏 dans les cerces du tronc de cône élémentaire :

𝑦
𝛾𝑒𝑎𝑢 (ℎ − 𝑦) (𝑅 + 𝑡𝑎𝑛𝛼 ) 𝑑𝑦
𝑑𝐹1 = 𝑞1 (𝑅 + 𝑥) =
𝑠𝑖𝑛2 𝛼
La force 𝑭𝟏 due à la poussée de l’eau et s’exerçant sur toutes les cerces de la partie
tronconique a pour valeur :

𝛾𝑒𝑎𝑢 𝑙𝑡𝑎𝑛𝛼 𝑦
𝐹1 = 2
∫ (ℎ − 𝑦) (𝑅 + ) 𝑑𝑦
𝑠𝑖𝑛 𝛼 0 𝑡𝑎𝑛𝛼

Après intégration 𝑑𝐹1 de 0 à 𝑙𝑡𝑎𝑛𝛼, on a :

𝛾𝑒𝑎𝑢 𝑙 𝑙 𝑅 𝑙
𝐹1 = [ℎ (𝑅 + ) − ( + ) 𝑙𝑡𝑎𝑛𝛼]
𝑠𝑖𝑛𝛼𝑐𝑜𝑠𝛼 2 2 3

OUVRAGES SPECIAUX 63
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- Une force 𝑪𝟏 dirigée suivant les génératrices du tronc de cône :

𝜌𝑑𝑠 𝛾𝑒𝑎𝑢 (ℎ − 𝑦)𝑑𝑦


𝐶1 = =
tan 𝛼 𝑠𝑖𝑛𝛼 𝑡𝑎𝑛𝛼

La force 𝒄𝟏 ,donnera, pour le tronc de cône élémentaire d’arête 𝒅𝒔, un effort de


compression :

𝑦
2𝜋 × 𝛾𝑒𝑎𝑢 (ℎ − 𝑦) (𝑅 + 𝑡𝑎𝑛𝛼 ) 𝑑𝑦
𝑑𝐶1 = 2𝜋(𝑅 + 𝑥)𝐶1 =
𝑠𝑖𝑛𝛼 𝑡𝑎𝑛𝛼

La force de compression 𝒄𝟏 due à la poussée de l’eau et s’exerçant sur l’ensemble du


tronc de cône suivant la direction des génératrices aura pour valeur :

2𝜋 × 𝛾𝑒𝑎𝑢 𝑙𝑡𝑎𝑛𝛼 𝑦
𝐶1 = ∫ (ℎ − 𝑦) (𝑅 + ) 𝑑𝑦
𝑠𝑖𝑛𝛼 𝑡𝑎𝑛𝛼 0 𝑡𝑎𝑛𝛼

Après intégration 𝑑𝐶1 de 0 à 𝑙𝑡𝑎𝑛𝛼, on a :

2𝜋 × 𝛾𝑒𝑎𝑢 𝑙 𝑙 𝑅 𝑙
𝐶1 = [ℎ (𝑅 + ) − ( + ) 𝑙𝑡𝑎𝑛𝛼]
𝑠𝑖𝑛𝛼 2 2 3

OUVRAGES SPECIAUX 64
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• Effet Poids propre

Si 𝝎
̅ est le poids du mètre carré de paroi, nous aurons pour l'élément 𝒅𝒔 ∗ 𝟏 une force

̅ 𝒅𝒔 ∗ 𝟏.
𝝎

Cette force peut être décomposée comme précédemment en une force horizontale 𝒒𝟐 et
en une force 𝑪𝟐 dirigée suivant les génératrices :

̅ 𝐝𝐬
𝝎
𝒒𝟐 =
𝒕𝒂𝒏𝜶

̅ 𝐝𝐬
𝝎
𝒄𝟐 =
𝒔𝒊𝒏𝜶

OUVRAGES SPECIAUX 65
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D'où une force de traction dans les cerces de l'élément de tronc de cône :

𝑦
𝜔
̅ (𝑅 + tan 𝛼 ) 𝑑𝑦
𝑑𝐹2 = 𝑞2 (𝑅 + 𝑥) =
sin 𝛼 tan 𝛼

Et pour les cerces de toute la partie tronconique, en intégrant 𝒅𝑭𝟐 𝒅𝒆 𝟎 à 𝒍 𝐭𝐚𝐧 𝜶 :

𝜔
̅𝑙 𝑙
𝐹2 = (𝑅 + )
𝑠𝑖𝑛𝛼 2

La force 𝑪𝟐 donnera, pour le tronc de cône élémentaire d'arête 𝒅𝒔, un effort :

𝒚
̅ (𝑹 +
𝟐𝝅𝝎
𝒅𝑪𝟐 = 𝟐𝝅(𝑹 + 𝒙)𝑪𝟐 = 𝐭𝐚𝐧 𝜶) 𝒅𝒚
𝒔𝒊𝒏𝟐 𝜶

D'où la force de compression C2 due au poids propre de la partie tronconique :

2𝜋𝜔̅𝑙 𝑙
𝐶2 = (𝑅 + )
𝑠𝑖𝑛𝛼 𝑐𝑜𝑠𝛼 2

La force de traction F équilibrée par les cerces de la partie tronconique aura donc pour
valeur :

𝑭 = 𝑭𝟏 + 𝑭𝟐

𝛾𝑒𝑎𝑢 𝑙 𝑙 𝑅 𝑙 𝜔
̅𝑙 𝑙
𝐹= [ℎ (𝑅 + ) − ( + ) 𝑙𝑡𝑎𝑛𝛼] + (𝑅 + )
𝑠𝑖𝑛𝛼𝑐𝑜𝑠𝛼 2 2 3 𝑠𝑖𝑛𝛼 2
𝑹 : rayon de la base du tronc de cône

OUVRAGES SPECIAUX 66
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D’où la section des cerces est :

𝑭
𝑨𝒔𝒕 =
𝝈𝒔𝒕
̅̅̅̅

Quant à la force de compression C à la base du tronc de cône, elle aura pour valeur,

Si nous appelons P le poids transmis au tronc de cône par la ceinture inférieure :

𝑷
𝑪= + 𝑪 𝟏 + 𝑪𝟐
𝐬𝐢𝐧 𝜶

̅
𝝎 𝒍 𝑹 𝒍
𝑷 + 𝟐𝝅𝒍 [(𝜸𝒆𝒂𝒖 𝒉 + 𝐜𝐨𝐬 𝜶) (𝑹 + 𝟐) − 𝜸𝒆𝒂𝒖 𝒍 𝐭𝐚𝐧 𝜶 ( 𝟐 + 𝟑)]
𝑪=
𝐬𝐢𝐧 𝜶

On armera donc la partie tronconique à la compression, les armatures disposées à cet


effet serviront d'armature de répartition pour les cerces.

• Vérification de la contrainte de compression

La contrainte dans le béton est :

𝑪
𝝈𝒃𝒄 =
𝝅𝑫𝟐 . 𝒉𝟎

𝟏𝟑𝟎𝒆 𝒆 + 𝟎, 𝟓𝟓
𝝈𝒃𝒄 = 𝑴𝒊𝒏 [
̅̅̅̅̅ (𝒇𝒄𝟐𝟖 )𝟏⁄𝟑 ; 𝒇𝒄𝟐𝟖 ] , (𝒆, 𝑫 𝒆𝒏 𝒎)
𝑫𝟐 𝟑

OUVRAGES SPECIAUX 67
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7. Cheminée
La cheminée travaille à la compression.

Si nous considérons une tranche de 1m de hauteur, l’effort de compression aura pour valeur :

𝑭′ = 𝒑 ∙ 𝒓

Avec

𝒑 : la pression de l’eau et

𝒓 : le rayon intérieur de la cheminée.

On vérifiera que le béton peut résister à cet effort, ce qui est généralement réalisé et on
armera la cheminée à l’aide des cercles horizontales et d’armatures verticales.

Ces armatures sont plutôt destinées à combattre le retrait et à empêcher la fissuration qu’à
assurer la résistance proprement dite.

8. Coupole inférieure ou de fond


Cette coupole inférieure se calcule de la même manière que la coupole supérieure de
couverture.

OUVRAGES SPECIAUX 68
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𝑓2 ≥ 𝐷2 ⁄8

Soit e l’épaisseur en (cm) de la coupole inférieure, on a :

𝒆 ≥ 𝟏𝟓 𝒄𝒎

9. Ceinture d’appui
La ceinture d'appui permet comme son nom l'indique, l'appui de la cuve sur son support

OUVRAGES SPECIAUX 69
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D'après ce qui précède, la coupole inférieure donne, par unité de longueur, sur la ceinture
envisagée, une poussée horizontale 𝑄1 et un effort vertical 𝑃1 .

L'effort normal 𝑁2 dans le tronc de cône peut être décomposé en 𝑄2 et 𝑃2 :

𝑄2 = 𝑁2 cos 𝛼

𝑃2 = 𝑁2 sin 𝛼

On s'arrange généralement de manière que :

- 𝑄2 soit supérieur à 𝑄1 afin de ne pas créer un effort de traction dans la ceinture ;

Si l'on avait 𝑄2 < 𝑄1, alors il faudrait prévoir des armatures en conséquence

- La résultante de 𝑄2 𝑒𝑡 𝑄1 passe sensiblement à mi-hauteur de la poutre (ceinture),


afin qu'il n'existe pas d'effort de torsion.

Si le réservoir repose sur une tour, la ceinture d'appui est une simple poutre de rigidité qu'on
armera à la compression dans le cas où 𝑄2 > 𝑄1.

Si le réservoir repose sur des piliers (le cas que nous avons considéré), la ceinture d'appui est
soumise aux charges 𝑃1 , 𝑃2 et à son poids propre.

Comme la ligne joignant les centres des appuis n'est pas confondue avec la fibre moyenne de
la poutre, il en résulte des moments de torsion dont la valeur maximale est donnée par la
littérature.

Si les moments de torsion donnent des contraintes supérieures à la contrainte admissible, on


armera la poutre à la torsion. Il y a intérêt à réduire le plus possible ces moments de torsion,
donc à ne pas trop diminuer le nombre des piliers.

OUVRAGES SPECIAUX 70
Ecole Supérieure des Travaux Publics de Ouagadougou - ESTPO

P représente la charge totale agissant sur la poutre, le rayon R correspond à celui indiqué
dans la figure ci-dessous :

OUVRAGES SPECIAUX 71

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