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03/05/2022
Les liants
_____
Dr. Nafissatou SAVADOGO
nafissatou.savadogo@gmail.com
2

03/05/2022
Objectif :

•Connaissance des différents types de liants

•Caractérisation des différents types de


liants

•Choix de liants en adéquation aux


ouvrages
3

03/05/2022
I Introduction générale

II Liants minéraux

III Liants organiques


I Introduction
4

Un liant est un produit «colle» qui sert à agglomérer des


particules solides sous forme de poudre ou de granulats.

Selon leur composition, les liants peuvent être classés en


deux grandes familles : les liants organiques et les liants
minéraux
I Introduction
5
 Les liants minéraux sont généralement obtenus par
traitement à haute température de matière minérale, et font
prise en présence d’eau.
Le carbone ne s’y rencontre que sous la forme oxydée de
CO2 (carbonate).

Les liants organiques sont synthétisés par des


organismes vivants, ou par la science de l’homme, au
départ de matière minérale ou de matière organique
préexistante.
Leur mode de prise est complexe, et le carbone s’y
rencontre principalement sous la liaison ≡C−H.
II Liants minéraux
6
Les liants minéraux sont des substances finement broyées,
capable de former avec l’eau une pâte qui peut durcir
progressivement pour prendre la consistance d’une pierre.

Dans les travaux de construction, les liants minéraux sont


mélangés avec l’eau et/ou les granulats (sable, gravillon,
gravier), pour devenir une pâte ou un mortier ou encore un
béton.

Il est connu que certains liants durcissent à l’air seulement et


d’autres dans des milieux humides ou dans l’eau.

Cette propriété nous permet de classifier les liants minéraux


II Liants minéraux
7
➢ Liants aériens qui ne durcissent et ne peuvent conserver
leurs propriétés mécaniques qu’à l’air (ex.: chaux grasse,
plâtre),

➢ Liants hydrauliques qui durcissent et conservent leurs


propriétés mécaniques non seulement à l’air mais aussi
dans l’eau (ex.: chaux hydraulique, ciment Portland,…)
II.1 Les liants aériens
8

Les liants aériens ne peuvent durcir et conserver longtemps


leurs résistances que dans l’air. On distingue essentiellement :

 liants plâtreux

 chaux aériennes
II.1.1 Les liants plâtreux
Les Égyptiens ont probablement été les premiers à utiliser le
plâtre, obtenu par la cuisson du gypse (CaSO4.2H2O).

Selon la température et les conditions de cuisson, on distingue:


 le plâtre de construction
 le plâtre de haute cuisson
II.1 Les liants aériens
II.1.1 Les liants plâtreux 9

• Le plâtre de construction

La fabrication d’un plâtre de construction consiste à transformer


le gypse en sulfate de calcium semi hydraté.
CaSO4.2H2O 150-160°C CaSO4.0,5H2O + 1,5H2O
gypse sulfate de calcium semi hydraté

Le plâtre est un matériau qui a une prise rapide accompagnée


d’un dégagement de chaleur.

Son hydratation nécessite une grande quantité d’eau, environ


80% du poids du plâtre pour obtenir une pâte plastique.
• Le plâtre de haute cuisson
10

Le plâtre de haute cuisson s’obtient en faisant cuire le gypse à une


température comprise entre 800 et 1000°C.
1000°C
CaSO4.2H2O CaO + SO3

Lorsque la température dépasse 170°C, le gypse se transforme


d’abord en CaSO4 anhydre puis en chaux avec du dégagement du
gaz sulfureux entre 800 et 1000°C.
Le produit ainsi obtenu, finement broyé possède les propriétés de
liants. On l’utilise dans les mortiers de maçonnerie, les enduits,…
II.1.1 Les liants plâtreux
a) Résistance mécanique 11

• Influence de l’eau de gâchage


Résistance
[MPa]
15

10
Compression

5
Traction

0
0,5 0,6 0,7 0,8 Teneur en eau
II.1.1 Les liants plâtreux
a) Résistance mécanique 12

• Influence du temps (durée)

• Influence de l’environnement
Conservé en milieu humide, la résistance à 28 jours serait 4 fois
plus faible.
b) Isolation thermique
Le plâtre a un faible coef. de conductivité thermique (λ). λ est de
l’ordre de 0,5 pour les masses volumiques apparentes comprises
entre 1120 et 1300 kg/m3; et de l’ordre de 0,35 pour les masses
volumiques (900 et 1000 kg/m3).
II.1.1 Les liants plâtreux
13
c) Isolation acoustique
A l’égard de sa masse volumique relativement faible, le plâtre
n’est pas un matériau de choix pour assurer une isolation
acoustique.

d) Régulateur d’hygrométrie
Grâce à ses nombreux pores, le plâtre peut réguler la teneur en
eau de l’air. Il absorbe l’humidité de l’air lorsque celle-ci est
excessive et la restitue à l’atmosphère en période de sécheresse.
II.1.1 Les liants plâtreux
14
e) Résistance au feu
Le plâtre est un excellent rempart contre le feu, il est
incombustible.
Lors d’un incendie, les réactions chimiques qui se produisent sont
identiques à celles qui ont lieu pendant la cuisson du gypse en
usine.
Ces réactions endothermiques absorbent de la chaleur et libèrent
une fraction importante de son eau de constitution qui est de
l’ordre de 18 à 20%.
Tant que toute l’eau n’est pas libérée et vaporisée, la température
de la masse du plâtre (100°C) reste inférieure aux 140°C prévus
par la réglementation, pour obtenir la classification coupe-feu.

Sous l’action du feu, le plâtre ne donne naissance à aucun gaz ou


vapeur de caractère toxique, corrosif ou asphyxiant.
II.1.1 Les liants plâtreux
15
Utilisation

Le plâtre est essentiellement employé comme revêtement


intérieur des murs ou pour la fabrication d'éléments préfabriqués
en y ajoutant des fibres végétales, de verre ou d'autres matériaux.

Des exemples courants d'éléments préfabriqués sont: les plaques


de cloisons (séparation à l'intérieur de maisons), de plaques de
faux plafonds et les éléments décoratifs…etc..
II.1.2 Les chaux aériennes
16

Le plus ancien liant élaboré par l'homme est la chaux.


Elle s'obtient en calcinant des calcaires à une température moyenne
de 1000°C dans un four.
CaCO3 1000°C CaO + CO2
Calcaire Chaux vive + gaz carbonique

Au dessus de 850°C, le calcaire (pur: CaC03 ≥95%) se décompose en


chaux vive et en dioxyde de carbone.

Par hydratation on obtient la chaux éteinte, moins dangereuse à


manipuler que la chaux vive:

CaO + H2O Ca(O H) 2 + dégagement de chaleur


II.1.2 Les chaux aériennes
17

L’extinction consiste à ajouté de l’eau aux morceau de chaux et il se


produit une réaction violente qui les fragmente en particules
minuscules.

Le produit ainsi obtenu est appelé chaux éteinte. Elle a une prise lente
et dégage peu de chaleur.

L´extinction de la chaux s´accompagne d´une grande augmentation de


volume.

Ceci explique la raison pour laquelle on ne doit pas utiliser de la chaux


non complètement éteinte.

La chaux vive est susceptible de gonfler avec l´eau.


II.1.2 Les chaux aériennes
18

C'est ce matériau qui, mélangé à du sable pour constituer un mortier,


est utilisé comme liant.

Le phénomène de prise résulte de la carbonatation lente du liant au


contact du gaz carbonique de l'air, selon la réaction.

Ca(O H) 2 + CO2 CaCO 3

En cristallisant, le carbonate de calcium rigidifie le mortier, adhère


aux granulats et blocs la construction et confère à l'ensemble
architectural la résistance recherchée.
II.1.2 Les chaux aériennes
19

Pierres
calcaires
Et
Morceaux
de la chaux
vive

Morceaux de
chaux vive
aspergés
d’eau
Et
Poudre de
chaux éteinte
II.1.2 Les chaux aériennes
20

Le cycle de la chaux
II.1.2 Les chaux aériennes
Utilisation 21

La chaux aérienne n’est quasiment pas utilisée comme liant.

Cependant elle peut être utilisée comme composant additif à certains


matériaux de construction (mortiers, bétons, enduits, peintures…etc.),
afin d’améliorer certaines de leurs propriétés.

Dans la construction routière, on utilise parfois la chaux vive moulue


pour :
 Assèchement : La chaux vive est épandue sur les sols humides afin
de diminuer leur teneur en eau et faciliter ainsi le travail des engins
de terrassement.
 Stabilisation : La chaux vive, mélangée aux sols argileux, se
combine chimiquement avec ces derniers. L'argile passe alors d'une
consistance plastique à une consistance grenue, stable et très peu
sensible à l'eau.
II.2 Les liants hydrauliques
22

Les liants hydrauliques sont des produits ayant la propriété de durcir


au contact de l’eau, et qui après durcissement conservent leur
résistance et leur stabilité même sous l’eau.

Parmi les liants hydrauliques, on peut citer :

 la chaux hydraulique

 les ciments.
II.2.1 La chaux hydraulique
23

On avait observé au 17e et au 18e siècles, sans pouvoir l'expliquer, que


certaines chaux dites "maigres" obtenues à partir de calcaires impurs,
résistaient mieux que les chaux grasses provenant de calcaires trop
purs (et qu'elles pouvaient même légèrement durcir sous l'eau).

Louis Vicat, grâce à des recherches commencées en 1812, montra que


pour obtenir des chaux hydrauliques, il fallait que la matière première
utilisée contienne une certaine proportion d'argile.

Vicat en préconisant la cuisson d'un mélange en proportion


convenable de chaux et d'argile en 1817 fût donc à la fois l'inventeur
des chaux hydrauliques et le Père des ciments artificiels Portland.
II.2.1 La chaux hydraulique
24
II.2.1 La chaux hydraulique
25

• Matières premières
Les calcaires sont souvent mélangés à des argiles (6-20%) riches en
éléments chimiques comme l’oxyde fer (Fe2O3), l’alumine (Al2O3) et
de la silice (SiO2).

• Cuisson
Au cours de la cuisson du calcaire marneux certaines molécules CaO
s’allient avec les oxydes SiO2, Al2O3, Fe2O3, contenus dans les
minéraux d’argiles et forment les silicates CaO.SiO2, les aluminates
CaO.Al2O3 et les ferrites CaO.Fe2O3 de calcium, qui durcissent à l’air
comme dans l’eau.
Le reste de molécules CaO s’éteint comme pour la chaux aérienne.

En conséquence plus la quantité de CaO est grande la chaux est moins


apte de durcir sous l’eau
II.2.1 La chaux hydraulique
26
• Cuisson

2(CaCO3 ) + SiO2 → 2CaOSiO2 + 2CO2

CaCO3 +Al2O3 → 3(CaOAl2O3 )

CaCO3 + Fe2O3 → 4(CaOAl2O3 Fe2O3)

Par contact avec l’eau, ces produits forment des hydrates


insolubles qui confèrent au liant un caractère hydraulique.
II.2.1 La chaux hydraulique
27
• Emploie de la chaux hydraulique

Les chaux sont utilisées pour les carrelages, les enduits, les
ouvrages peu délicats pour lesquels ne sont pas recherchées de
hautes résistances: murs de clôtures, habitations à un ou deux
étages, etc...

Les chaux hydrauliques sont classées selon la masse volumique


ou la densité.
II.2.1 La chaux hydraulique
28
• Emploie de la chaux hydraulique
On distingue :

1) Chaux légère
Densité apparente inferieur à 600 kg/m3;
Indice d´hydraulicité inferieur à 0,3
La résistance à la compression après 28 jours inferieur à 3 MPa

2) Chaux lourde
Elle possède 3 classes suivant la résistance, la densité apparente.
II.2.2 Les ciments
29
Historique
1756, Smeaton en Angleterre découvre que les chaux qui
présentent les meilleures propriétés « hydrauliques » sont celles
contenant des matières argileuses.

1796, Parker en Angleterre, développe le ciment « Roman » en


calcinant certains gisements naturels de calcaires argileux.

1813, Vicat en France met en évidence le rôle de l’argile et


fabrique un ciment à partir d’un mélange intime de calcaire et
d’argile.

1824, Joseph Aspdin en Angleterre, fabrique et brevète une


chaux hydraulique a laquelle il donne le nom de ciment Portland,
car sa couleur, après prise, ressemble à la pierre de Portland.
II.2.2 Les ciments
30
Historique

1835, Issac-Charles Johnson qui travaille dans une usine de


ciment, observe que les morceaux trop cuits donnent, après
mouture, un meilleur ciment. Il augmente la température de
cuisson et donne ainsi naissance au véritable ciment portland

1838, William Aspdin produit le ciment Portland à coté de la


Tamise et convainc Brunel de l’utiliser pour réparer son tunnel
sous la Tamise (Thames Tunnel) – 1ère utilisation du ciment
Portland dans le génie civil.
II.2.2 Les ciments
31
a) Technologie de fabrication
Le ciment est le liant hydraulique le plus utilisé dans la
construction. Le constituant principal des ciments est le clinker.

La fabrication de ciment se réduit schématiquement aux trois


opérations suivantes :

❑ Préparation du cru

❑ Cuisson (clinker)

❑ Broyage et conditionnement
II.2.2 Les ciments
32
a) Technologie de fabrication
Le clinker est obtenu à partir de la cuisson d’un mélange
approprié de calcaire et d’argile, en proportion moyenne 80% de
calcaire - 20% d’argile.

Le calcaire et l’argile sont extraits à partir de carrières naturelles


à ciel ouvert sous forme de blocs de roches qui sont broyés en
éléments de dimensions maximales de 50 mm.

Les grains de calcaire et d’argile sont infiniment mélangés par


broyage et délayage, dans les proportions définies, en un mélange
très fin appelé "cru".
II.2.2 Les ciments
33
a) Technologie de fabrication
Des corrections de composition peuvent être effectuées en incorporant
des ajouts en faible proportion comme l’oxyde de fer.

Le cru est préparé automatiquement sous forme de poudre pré-


homogénéisé présentant une finesse bien définie (refus d’environ 1,5
% à 160 µm) pour la rendre plus réactive et homogénéisée.

Composition normalisée du cru


La composition chimique du cru est également bien précise.

Carbonates de calcium (CaCO3) : de 77 à 83%


Les éléments provenant d’argile:
Silice (SiO2) : de 13 à 14 % ;
Alumine (Al2O3) : de 2 à 4% ;
Oxyde ferrique (Fe2O3) : de 1,5 à 3%
II.2.2 Les ciments
34
a) Technologie de fabrication
Il existe 4 méthodes de fabrication du clinker qui dépendent
essentiellement du matériau:

• Fabrication du ciment par voie humide (la plus ancienne).

• Fabrication du ciment par voie semi-humide (en partant de la


voie humide).

• Fabrication du ciment par voie sèche (la plus utilisée).

• Fabrication du ciment par voie semi-sèche (en partant de la


voie sèche).
Étapes des différentes voies de fabrication du clinker
35
II.2.2 Les ciments
a) Technologie de fabrication 36

Fabrication par voie sèche

Etapes de cuisson pour obtenir le clinker


La cuisson se fait dans des fours rotatifs de 70 à 120 mètres de long et
de 5 mètres de diamètre.
Ces fours sont inclinés de 3 à 4 degré par rapport à l´horizontale.

T = 100 °C: Evaporation de l´eau libre


T = 500 °C: Départ de l´eau liée chimiquement
T = 800 °C à 1000 °C: Dissociation du calcaire CaCO3 CaO + CO2
T = 1000 °C à 1450 °C: Commencent les réactions entre CaO et les
éléments d´argile (SiO2, Al2O3, et Fe2O3); et Formation des phases du
clinker. C3A; C4AF; C2S; C3S.
II.2.2 Les ciments
a) Technologie de fabrication 37

À la fin de la cuisson, la matière


brusquement refroidie se présente
sous forme de granules qui
constituent le clinker.

Celui-ci finement broyé avec le


gypse (<5%), donne le ciment
Portland.

Le gypse retarde la réaction


d’hydratation du clinker pour
permettre la manipulation et le
transport du béton frais.
b) Principaux constituants du clinker
38
Le composé de base des ciments actuels est un mélange de silicates et
(ferro) aluminates de calcium résultant de la combinaison de la chaux
vive (CaO) avec la silice (SiO2), l´alumine (Al2O3) et l´oxyde de
fer (Fe2O3)

Les oxydes se combinent en début de fusion (Température de 1450 °C)


pour former des silicates et aluminates hydrauliques:
b) Principaux constituants du clinker
39

Notation Notation Notation


Constituants Proportion
chimique oxyde cimentière
Silicate
Ca3SiO5 3CaO,SiO2 C3S 50 – 70%
tricalcique
Silicate
Ca2SiO4 2CaO,SiO2 C2S 10 – 30%
bicalcique
Aluminate
Ca3Al2O6 3CaO,Al2O3 C3A 2 – 15%
tricalcique
MgO (2%), SO3 (<1%), CaO libre (<1%), Na2O + K2O (<1%), TiO2
Aluminoferrite Ca4Al2Fe2 4CaO,Al2O3,Fe2
(<1%) C4AF 5 – 15%
tetracalcique O10 O3
Outre les oxydes C(62-68%), S(21-24%), A(4-8%), F(2-5%), le clinker
contient d’autres oxydes en faible teneur.
c) Les constituants secondaires du ciment
40

Les ajouts cimentaires sont des matériaux présentant une


granulométrie très fine que l'on incorpore le plus souvent au
ciment, quelquefois également au béton.

Ils permettent soit d'améliorer les caractéristiques du béton ou de


lui conférer des propriétés spécifiques.

Ils sont souvent meilleur marché que le ciment Portland et


permettent d'obtenir un ciment composé plus économique.

Leur utilisation dans le ciment présente de nombreux avantages


sur plusieurs plans :
c) Les constituants secondaires du ciment
41

 Avantages fonctionnels
- Amélioration de la maniabilité et la réduction de la demande en eau;
- Diminution de la chaleur d’hydratation dégagée du béton;
- Amélioration des propriétés mécaniques et de la durabilité du béton;

 Avantages économiques
- Le coût des ajouts minéraux des sous produits industriels est souvent
égal au coût du transport et de la manipulation;
- Réduction de la consommation d’énergie, ce qui réduit le prix du
ciment.

 Avantages écologiques
- Diminution de l’émission du CO2 dégagée par l’industrie cimentaire.
- Elimination des sous produits de la nature.
c) Les constituants secondaires du ciment
42
Classification des ajouts cimentaires
Selon la norme ENV 206, il existe deux types d’addition:

 Les additions de type I: ce sont des matériaux quasiment inertes,


organiques naturelles ou synthétiques spécialement sélectionnées
qui, par leur composition granulométrique, améliorent les propriétés
physiques du ciment portland (ouvrabilité, pouvoir de rétention
d’eau….). Parmi ces additifs on distingue le calcaire, la poussière et
les fillers :
 les additions de type II: Ce sont des matériaux finement broyés à
caractère inorganique, pouzzolanique ou hydraulique latent. Ils ont
une teneur élevée en dioxyde de silicium seul ou, en dioxyde de
silicium et oxyde d’aluminium combinés. Parmi ces additifs on
distingue la fumée de silice, le laitier, les cendres volantes et les
pouzzolanes naturelles.
c) Les constituants secondaires du ciment
• Laitier granulé de haut fourneau (S) 43

Le laitier granulé de haut fourneau est obtenu par refroidissement rapide


de la scorie fondue de composition convenable provenant de la fusion du
minerai de fer dans un haut fourneau.
• Pouzzolanes naturelles (Z)
Les pouzzolanes naturelles sont des produits essentiellement composés de
Silice, d’alumine et d’oxyde de fer, présentant soit naturellement (lorsqu’
elles sont d’origine volcanique) soit après activation thermique, des
propriétés pouzzolaniques (c’est – à – dire une aptitude à fixer la chaux à
la température ambiante et à former des composés ayant des propriétés
hydrauliques, c’est-à-dire pouvant faire prise et durcit par hydratation).
• Cendres volantes siliceuses (V) ou calciques (W)
Les cendres volantes sont des particules pulvérulentes de grande 44finesse
(0 à 315μ dont 50% <40μ) résultant de la combustion, en centrale
thermique, de combustibles minéraux solides (houille…).
• Fumées de silice (D)
Les fumées de silices sont des particules très fines (environ 1μm)
présentant une très forte teneur silice amorphe. Elles proviennent de la
réduction de quartz de grande pureté par du charbon dans des fours à arc
électrique utilisés pour la production de silicium et d’alliages de
ferrosilicium.
• Fillers (F)
Produits obtenus par broyage fin ou pulvérisation de certaines roches
(calcaire, basalte, bentonite,…) naturelles ou non, agissant principalement
grâce à une granulométrie appropriée, par leurs propriétés physiques sur
certaines qualités du ciment (accroissement de la maniabilité, diminution
de la perméabilité et de capillarité, réduction de la fissurabilité…).
• Schistes calcinés (T)
Les schistes calcinés sont produits dans des fours spéciaux à une température
45

d’environ 800°C. Compte tenu de la composition naturelle d’un schiste


(roche sédimentaire ou métamorphique) et du traitement appliqué, les
schistes calcinés présentent des phases du clinker (principalement du silicate
bicalcique et de l’aluminate monocalcique ainsi que des petites quantités de
chaux libre CaO et un peu de CaSO4 mais également des quantités plus
importantes d’oxyde de type SiO2 réagissant de façon pouzzolanique.)
• Calcaire (L)
Les calcaires sont utilisés comme fillers, c’est-à-dire des additions
minérales qui jouent un rôle de remplissage mais n’ont a priori aucune
propriété hydraulique. Ils sont obtenus par broyage fin de roches naturelles
présentant une teneur en carbonate de calcium (CaCO3) supérieure à 75%.
II.2.3 Les différents types de ciments
46
Les ciments courants sont définis dans la norme EN 197-1. Cette
dernière est subdivisée en trois rubriques:

❑ une première partie descriptive qui définit les constituants du


ciment et délimite les différents types de ciments;

❑ une deuxième partie qui fixe les classes de résistance, les


spécialisations mécaniques et physico-chimique;

❑ une troisième partie est consacrée aux critères de conformité, les


procédures de leur vérification et les seuils de garantie.
II.2.3 Les différents types de ciments
Les ciments courants sont subdivisés en 5 types selon leur composition
47
Constituants
Types de ciments Clinker (K) + secondaires (S, Autres
Notation
courants gypse D, P, Q, V, W, T, constituants
L et LL)
Ciment Portland (I) CEM I 95 – 100 - 0–5

Ciment Portland CEM II/A 80 – 94 6 – 20 0–5


composé (II)
CEM II/B 65 – 79 21 – 35 0–5
CEM III/A 35 – 64 36 – 65 0–5
Ciment de haut
fourneau (III) CEM III/B 20 – 34 66 – 80 0–5

CEM III/C 5 – 19 81 – 95 0–5

Ciment CEM IV/A 65 – 89 11 – 35 0–5


pouzzolanique (IV)
CEM IV/B 45 – 64 36 – 55 0–5

Ciment composé CEM V/A 40 – 64 36 – 60 0–5


(V)
CEM V/B 20 – 38 62 – 80 0–5
• Ciment Portland: CPA-CEM I
48
Il contient au moins 95% de clinker et au plus de 5% de constituants
secondaires (fillers).

• Ciment Portland composé: CPJ-CEM II/A ou B

Il contient au moins 65% de clinker et au plus 35% d’autres constituants:


laitier de haut fourneau, fumée de silice (limitée 10%), pouzzolane
naturelle, cendres volantes, calcaires,…

• Ciment de Haut Fourneau: CHF-CEM III/A ou B

Il contient entre 36 et 80% de laitier et 20 à 64% de clinker.


II.2.4 Classification des ciments
Les ciments sont classés en fonction de leur résistance nominale 49qu’on
obtient en faisant des essais de compressions(mesurées à 28 jours) sur des
éprouvettes normalisées.
II.2.4 Classification des ciments
La norme EN 197-1 définit 3 classes en fonction de la résistance 50normale
à 28 jours. Des sous classes « R » sont associées à ces 3 classes
principales
pour désigner des ciments dont les résistances au jeune âge sont élevées.
Résistance à la compression (MPa) EN 196-1
Classe au jeune âge à 28 jours
2jours 7jours mini maxi
32,5 N (17,5) ≥32,5 (30) ≤52,5
32,5 R ≥13,5 (12) - ≥32,5 (30) ≤52,5
42,5 N ≥12,5 (10) - ≥42,5 (40) ≤62,5
42,5 R ≥20 (18) - ≥42,5 (40) ≤62,5
52,5 N ≥20 (18) - ≥52,5 (50) -
52,5 R ≥30 (28) - ≥52,5 (50) -
Exemple de dénomination
CEM II / B - M (S-V) 42,5N PM-ES-CP2 51

Famille de ciments Noms des constituants principaux


Il existe : S : laitier granulé de hauts fourneaux
CEM I : ciment Portland V : cendres volantes siliceuses
CEM II : ciment Portland composé W : cendres volantes calciques
CEM III : ciment de haut fourneau L ou LL : calcaire (en fonction du taux
CEM IV : ciment pouzzolanique de carbone organique)
CEM V : ciment au laitier et aux cendres D : fumée de silice
P ou Q : matériaux pouzzolaniques
T : Schiste calciné
Quantité de constituants
Classes de résistance (résistance caractéristique
principaux autres que le
minimum à 28 jours exprimée en MPa) :
clinker (en % d’ajout)
32,5 ou 42,5 ou 52,5
A : de 6 à 20%
B : de 21 à 35 %
Sous-classes de résistance (résistance caractéristique
C : de 36 à 65 %
minimum à 2 jours exprimée en MPa).
(laitier pour les CEM III)
N : Normal
R : Rapide
Ciment avec au moins Caractéristiques complémentaires
2 constituants principaux PM : ciment pour travaux à la mer
autres que le clinker ES : ciment pour travaux en eau à haute teneur en sulfates
CP : ciment à faible chaleur d’hydratation initiale et à teneur en
sulfures limitée
Les résistances nominales X sont calculées à partir de la formule suivante:
52
X = Xm – k.S pour la limite inférieure
X = Xm + k.S pour la limite supérieure

Xm est la moyenne des contraintes de compression effectuées sur les


éprouvettes.
S est leur écart type.
k est la constante d’acceptabilité.
S = √((Σ(xi – Xm)²)/(n-1))
n est le nombre d’éprouvettes testées
xi la résistance de compression de l’éprouvette i

r 0.1% 0.5% 1% 2.5% 5% 10% 16% 20% 50%

k 3.09 2.58 2.33 1.96 1.64 1.28 1 0.8 0


Les essais de compression sur des éprouvettes de mortier
normal ont donné à 2 et 28 jours, les résultats consignés dans
53
le tableau ci-dessous.

a) Calculer la résistance nominale (limite inférieure) de ce


ciment à 2 et 28 jours. (On admettra que 20% de valeurs risque
d’être inférieures à la valeur caractéristique de l’ensemble de la
production).

b) Déterminer la classe de ce ciment selon la norme EN 197-1.


Eprouvette n° Contrainte à 2 jours Contrainte à 28 jours
1 21,55 MPa 56,30 MPa
2 20,90 MPa 56,50 MPa
3 20,10 MPa 56,69 MPa
4 19,95 MPa 56,92 MPa
5 20,03 MPa 56,85 MPa
6 20,42 MPa 57,02 MPa
En plus des différentes classes, la norme oblige le producteur de ciment
de porter quelques lettres supplémentaires dans le cas de ciments54
particuliers:
• pour travaux de mer « prise mer » PM
en cas d’immersion totale : CPA-CEM I avec C3A ≤ 10%
en cas de zone de marnage : CPA-CEM I avec C3A ≤ 5%
• pour les travaux en eau à haute teneur en sulfates ES
Ce sont des ciments qui présentent des teneurs limités en C3A. Ceci
confère au béton une résistance accrue à l’agression des ions sulfates.
• à faible chaleur d’hydratation initiale et à teneur en sulfures limité CP
ce sont des ciments qui présentent à 12h une hydratation peu
exhothermique et dont la teneur en ion sulfure S2- est limitée à 0,5%. Ils
représentent un intérêt pour la réalisation des ouvrages de masse et/ou en
béton précontraint.
II.2.5 Domaines d’emploi principaux des ciments courants
55
• Ciment Portland: CPA-CEM I
CPA-CEM I ordinaire
travaux de toute nature, béton armé et/ou précontraint.
pas souvent utilisés dans les bétons de masse ou faiblement armés.
CPA-CEM I R
utilisés beaucoup plus en préfabrication car permettant un décoffrage rapide
CPA-CEM I 52,5 ou 52,5 R
bétons armés ou précontraints pour lesquels est recherchée une résistance
exceptionnelle
II.2.5 Domaines d’emploi principaux des ciments courants
• Ciment Portland composé: CPJ-CEM II/A ou B 56

Les CEM II sont en général, bien adaptés pour les travaux massifs
exigeant une élévation de température modérée.

Lorsque l’aspect est important (béton brut, enduits), il convient d’éviter


l’emploi de certains CEM II comportant des proportions importantes de
constituants susceptibles d’entraîner des variations de teinte trop
marquées, les cendres volantes notamment.
II.2.5 Domaines d’emploi principaux des ciments courants
57
• Ciment de Haut Fourneau: CHF-CEM III/A ou B
Ces ciments sont bien adaptés aux travaux suivants:
❖ travaux hydrauliques, souterrains, fondations
❖ travaux en eaux agressives: eaux de mer
❖ ouvrage massifs: fondations, murs de soutènement, barrages

Ils sont sensibles à la dessiccation.


Le ralentissement de la vitesse d’hydratation par le froid très marqué, ce
qui conduit à éviter l’emploi de ce type de ciment par temps froid.
II.2.5 Domaines d’emploi principaux des ciments courants
58
Remarque
Outre les ciments gris, il existe également des ciments blancs. 59

• Composition et caractéristiques
La teinte blanche est obtenu grâce à des matières premières très pures
(calcaire et kaolin) débarrassées de toutes d’oxyde de fer.
Les caractéristiques sont analogues à celles des ciments Portland gris.
• Domaines d’emploi
Grâce à sa blancheur, le ciment blanc permet la mise en valeur des teintes
des granulats dans les bétons apparents.
La pâte peut être elle-même colorée à l’aide de pigments minéraux, ce qui
fournit des bétons avec une grande variété de teintes tant pour les bétons
de structure que pour les bétons architectoniques et les enduits décoratifs.
60
II.2.6 Finesse d’un ciment, masse volumique, masse spécifique
61

La finesse d’un ciment est caractérisée par sa surface spécifique.


La surface spécifique du ciment est la surface totale des grains (cm²)
contenus dans 1 g de ce ciment. Elle est exprimée en cm²/g (EN 196-6).
II.2.6 Finesse d’un ciment, masse volumique, masse spécifique
62

A une augmentation de finesse correspond une augmentation de


résistance précoces (2 et 7 jours).

En général, la finesse des ciments varie 2700 à 3500 cm²/g.

La masse volumique des ciments est en général de 800 à 1200 kg/m3 (en
moyenne 1100 kg/m3 pour un ciment en vrac non tassé).

La masse spécifique varie en général de 2900 à 3200 kg/m3 soit en


moyenne une densité absolue de 3,1 généralement admise.
II.3 Hydratation, Prise, Durcissement
63
II.3.1 Hydratation

L’hydratation du ciment fait intervenir les réactions de ces constituants


avec l’eau de gâchage.

Les anhydres vont réagir avec l’eau du gâchage pour former des hydrates.

Dans ce paragraphe, nous verrons l’hydratation des principaux minéraux


de clinker purs cités auparavant.
II.3.1 Hydratation
• hydratation du C3S 64

Les études ont montré qu’environ 70% du C3S ont réagi au bout de 28 jours,
et qu’à peu près tous les C3S se sont hydratés après 1an pour former du CH
et du CSH. Ce dernier est principalement à l’origine du développement des
caractéristiques mécaniques du matériau cimentaire.

L’hydratation de C3S se décompose classiquement en 4 phases successives:

❖ La période initiale correspondant au gâchage


Au cours du gâchage, le C3S se dissout superficiellement et libère des
ions en solution:
la protonation des ions SiO44 – à la surface de C3S, la formation
d’ions solubles H2SiO42 – et la libération de Calcium. Très
rapidement, la solution devient saturée, le CSH précipite rapidement.
II.3.1 Hydratation
• hydratation du C3S 65

Les réactions amenant à la précipitation rapide de CSH peuvent être


écrites suivant les équations:

❖ Après cette première précipitation rapide de CSH, les réactions


d’hydratation se poursuivent lentement. Cette période est dite
« la période dormante » et dure quelques minutes ou quelques heures
suivant les conditions de gâchage.
Au cours de cette période, la pâte de C3S reste maniable et la
solution devient de plus en plus sursaturée en portlandite.
Dès que le seuil de sursaturation de la solution en portlandite est
atteint, cette dernière se précipite suivant l’équation:
Ca2+ + 2 OH- Ca(OH)2
II.3.1 Hydratation
• hydratation du C3S 66

Avec la précipitation de CH, la solution interstitielle devient de plus


en plus pauvre en ion Ca2+ et OH-. Ce phénomène traduit la fin de la
période dormante.
❖ La précipitation de CH entraîne une dissolution des graines de C3S
conduisant ainsi à une formation rapide et en quantité des hydrates
CSH.
La pâte devient alors de plus en plus consistante : c’est le début de
prise. Les cristaux de CH et les fibres de CSH s’enchevêtrent et
remplissent peu à peu les pores capillaires.
❖ L’hydratation se poursuit mais beaucoup plus lentement car les
hydrates formés entourent les anhydres de C3S. La porosité du
matériau décroît continuellement et le réseau de produits hydratés
devient de plus en plus dense : c’est la période de durcissement.
II.3.1 Hydratation
• hydratation du C2S 67

L’hydratation de C2S est identique à celle de C3S, mais avec une cinétique
différente. Contrairement au C3S, seul 30% de C2S a réagi au bout de 28
jours, et 90% en 1 an.

On résume ci-dessous la réaction d’hydratation de C3S et de C2S

C3S + 3 H CSH + 2 CH

C2S + 2 H CSH + CH
II.3.1 Hydratation
• hydratation du C3A 68

Une pâte de ciment contenant uniquement du C3A perd rapidement toute


maniabilité, ce qui se caractérise par une prise rapide.
Au contact de l’eau, le C3A forme directement des phases hydratées
intermédiaires C2AH8, C4AH19, C4AH13.
La prise rapide de la pâte de C3A est liée à la formation de ces phases
hydratées intermédiaires.
Ces phases évoluent ensuite vers une phase plus stable C3AH6 avec une
cinétique fortement dépendante de la température.
Les équations chimiques qui gouvernent la réaction d’hydratation de
C3A peuvent être présentées comme suit:
2 C3A + 27 H C2AH8 + C4AH19
2 C3A + 21 H C2AH8 + C4AH13
C2AH8 + C4AH19 2 C3AH6 + 15 H
II.3.1 Hydratation
• hydratation du C3A 69

L’addition de gypse permet de régulariser l’hydratation de C3A et


d’éviter le phénomène de fausse prise de la pâte du ciment.
Au cours du gâchage, le C3A et le gypse se dissolvent très rapidement
selon les réactions suivantes:
C3A + 2 H 3 Ca2+ + 2 AlO2- + 4 OH-
CaSO4,H2O Ca2+ + SO42- + H2O
Les sulfates passent en solution plus rapidement que l’alumine de C3A.
De ce fait, ils arrivent au contact de C3A alors que l’alumine à très peu
diffusé dans la solution. Les ions libérés au cours de la dissolution du
gypse et de C3A se combinent pour former instantanément le
trisulfoaluminate de calcium hydraté (Aft) jusqu’à l’épuisement du gypse
suivant la réaction:
29 H2O + 6 Ca2+ + Al2O3- + 3 SO42- + 6 OH- C3A.3(CS).H32
II.3.1 Hydratation
• hydratation du C3A 70

29 H2O + 6 Ca2+ + Al2O3- + 3 SO42- + 6 OH- C3A.3(CS).H32

La solution s’appauvrit alors en ions sulfates et le trisulfoaluminate de


calcium hydraté (Aft) évolue vers une phase de type Afm
(monosulfoaluminate de calcium hydraté : C3A.CS.H12).
II.3.1 Hydratation
• hydratation du C4AF 71

De nombreuses études ont montré que, dans les conditions identiques


d’hydratation, les produits issus de l’hydratation de C4AF sont similaires
à ceux formés par l’hydratation de C3A.

Dans le cas de C4AF, une partie de l’aluminium est remplacée par du fer
dans l’ettringite et dans le monosulfoaluminate.

A température ambiante, la cinétique d’hydratation de C4AF est 4 à 5 fois


beaucoup plus faible que celle de C3A.

En effet, la solubilité de l’hydroxyde de fer en milieu basique est plus


faible celle de l’hydroxyde d’aluminium.
II.3.1 Hydratation
72

En résumé, dès le contact du ciment avec l’eau on observe une dissolution


des différentes espèces, les C-S-H et l’ettringite se forment et la vitesse de
la réaction d’hydratation diminue.

La précipitation de la portlandite provoque l’accélération de l’hydratation


et les hydrates formés sont la portlandite (CH), les silicates de calcium
hydratés (C-S-H) et l’ettringite (Aft).

À l’épuisement du gypse, l’ettringite se dissout et libère des ions sulfates


qui réagissent avec l’excès de C3A pour former le monosulfoaluminate de
calcium (Afm).
II.3 Hydratation, Prise, Durcissement
73
• Processus de durcissement en quelques images
II.3.1 Hydratation
• Remarque 74

Dans cette partie où nous avons parlé de l’hydratation du ciment, nous


avons pris isolement les principaux minéraux du clinker.
Il convient de noter que les réactions d’hydratation de ces minéraux ne se
déroulent pas de façon indépendante, mais sont au contraire soumises à
des interactions.
Par exemple, une faible proportion de C3S suffit à activer fortement la
réaction d’hydratation de C2S.
De même, les réactions de silicates sont thermo activées par la chaleur de
réactions des aluminates.
A l’inverse, l’augmentation des concentrations en ions Ca2+ et OH- dans
la phase aqueuse, due à la libération de la chaux lors de l’hydratation de
C3S, modifie notablement la vitesse de la réaction d’hydratation de C3A.
II.3.1 Hydratation
• Chaleur d’hydratation 75

La chaleur d’hydratation est la chaleur dégagée lors de l’hydratation du


ciment provenant des diverses réactions qui se produisent dans la pâte.
Sa mesure est importante, car elle peut engendrer des dégradations de
l’ouvrage si elle est trop élevée.

Calorimètre semi-adiabatique pour la mesure de la chaleur d'hydratation


II.3.1 Hydratation
• Chaleur d’hydratation 76

Évolution du flux thermique en fonction du temps


II.3.1 Hydratation
77

Les hydrates cités dans ce paragraphe sont résumés dans le tableau ci-
dessous.
II.3.2 La consistance du ciment
78
L’essai de consistance est effectué selon la norme EN 196-3 et consiste à
déterminer la quantité d’eau nécessaire à un ciment pour avoir une
consistance normalisée.
La pâte de ciment de consistance normalisée a une résistance spécifiée à
la pénétration d’une sonde normalisée.

L’eau nécessaire pour obtenir


une telle pâte est déterminée
par des essais de pénétration sur
des pâtes contenant différentes
quantités d’eau.
II.3.2 La consistance du ciment
79

La teneur en eau retenue est celle permettant d’obtenir une distance « d »


entre l’extrémité de la sonde (aiguille de 10 mm² de section pesant 300 g)
et la plaque de base de d = 6±1mm. Cet essai permet d’avoir l’évolution
de la demande en eau des liants de différente composition
II.3.3 Prise
80
Après une à deux heures pour la plupart des ciments, on observe une
augmentation brusque de la viscosité de la pâte de ciment : c’est le début
de prise, qui est accompagné d’un dégagement de chaleur.
La fin de prise correspond au moment où la pâte est devenue un bloc
rigide.
II.3.3 Prise
81
Le début de prise est déterminé par l’instant où l’aiguille de Vicat
(aiguille de 1 mm² de section pesant 300 g) ne s’enfonce plus
complètement jusqu’au fond de la coupelle mais s’arrête à 4 mm ±1 mm.

La fin de prise est rarement demandée, sa détermination est faite sur la


même coupelle que celle utilisée pour la recherche du début de prise,
mais retournée; la fin de prise correspondant au moment où l’aiguille ne
pénètre plus que de 0,5 mm dans la pâte.

Les modalités de l’essai font l’objet de la norme EN 196-3.


II.3.3 Prise
82
Application
Des essais de prise réalisés sur un ciment ont donnés les valeurs
suivantes représentant le nombre d’enfoncement de l’aiguille dans la pâte

Essais Début (d=4mm) Fin (d=39,5mm)


1 16,3 32,4
2 15,1 30,9
3 16,1 31,1
Calculez le temps moyen de début et de fin de prise de ce ciment sachant
que chaque essai est lancé 5 minutes après le gâchage et que l’aiguille
s’enfonce dans la pâte chaque 10 minutes.
II.3.3 Prise
83
Le début de prise est supérieur à
90 min pour les ciments des classes 32,5 et 32,5 R
60 min pour les ciments des classes 42,5; 42,5R; 52,5 52,5R.
• le temps de prise dépend entre autres
du type de ciment
de la finesse du ciment
de la température ambiante
des adjuvants
II.3.4 Stabilité du ciment
L’essai de stabilité permet de s’assurer que le ciment ne contient 84
pas de
substances susceptibles de provoquer une expansion dangereuse au cours
du temps.
II.3.4 Stabilité du ciment
85

Selon la norme EN 197-1, l’expansion des ciments ne doit pas dépasser


10 mm.

• Les constituants du ciment qui sont susceptibles


de générer une expansion sont
le gypse ajouté au moment du broyage
la chaux libre
la magnésie libre
II.3.5 Le retrait
86
La pâte de ciment se rétracte dans l'air sec et ce phénomène se poursuit
dans le temps et ceci pendant des durées d'autant plus longues que les
pièces sont massives.
Ce retrait cause des fissures que l'on observe dans des pièces en béton.
Il existe différents types de retrait qui peuvent être regroupés en deux
grands groupes:
 Le retrait endogène
On appelle retrait endogène, le retrait provoqué par des phénomènes
strictement internes au béton, en absence de tout échange d'eau avec
l'extérieur
 retrait exogène
Le retrait exogène se produit lorsque les surfaces de l’élément sont libres
et peuvent échanger l’humidité avec le milieu extérieur. Ceci provoque
une perte d’eau à travers les pores de la pâte ce qui atteste de la qualité
de la microstructure à conserver ou à perdre son humidité
II.3.5 Le retrait
87
 Le retrait endogène
Le retrait endogène est un phénomène propre à l’hydratation du ciment
qui témoigne de son évolution et de la quantité des hydrates formés.
On distingue:

✓ Retrait de serrage (Contraction Le Chatelier): il est dû au fait que le


volume des hydrates est inférieur au volume des constituants de départ

✓ Retrait thermique: qui est dû à la contraction du béton lors de son


refroidissement

✓ Retrait d'hydratation (auto-dessiccation): qui est dû à la poursuite de


l’hydratation de la pâte de ciment durcit qui entraine un départ d’eau
des pores capillaires
II.3.5 Le retrait
88
 Le retrait endogène
Mesure de retrait endogène
II.3.5 Le retrait
89
 Le retrait exogène
Il est essentiellement dû à une perte d’eau à travers les pores de la pâte ce
qui atteste de la qualité de la microstructure à conserver ou à perdre son
humidité. On distingue:
✓ Le retrait plastique: dû essentiellement à l’évaporation de l’eau à la
surface du béton encore frais. Ce retrait provoque des contraintes de
traction supérieures à la résistance du béton à la traction, qui est alors
pratiquement nulle, et se traduit par l'apparition, à la surface du béton
encore plastique, de grosses crevasses peu profondes, pouvant être
refermées par talochage.
✓ Le retrait de dessiccation: c’est la contraction au séchage due à
l’évaporation de l’eau du béton durci
✓ Le retrait de carbonatation: dû à l’évaporation de l’eau issue de la
réaction de carbonatation entre la portlandite et CO2 de l’air qui
pénètre dans le béton
II.3.5 Le retrait
90
 retrait exogène
Mesure de retrait libre de dessiccation
II.3.6 Durcissement
91

On a l’habitude de considérer le durcissement comme la période qui suit


la prise et pendant laquelle l’hydratation de ciment se poursuit.
Elle est beaucoup plus longue. Pour les ciments de sous classe « R », on
obtient après quelques jours la quasi totalité de la résistance mais pour
d’autres ciments le durcissement se poursuit pendant des mois.
II.3.6 Durcissement
92

Évaluation des résistances mécaniques au fil du temps


II.4 Spécifications et valeurs normatives
93

Spécification et valeurs garanties en fonction de la classe


II.5 Hydratation des ciments composés
94

Ciments au laitier

➢ Laitiers = produits hydrauliques


En général, réaction plus lente que pour les ciments Portland

➢ Hydratation => C-S-H + AFt et Afm

➢ Ciments moins exothermiques que les Portland => adaptés aux


structures massives (barrages,…)
II.5 Hydratation des ciments composés
95

Ciments pouzzolaniques

Les additions pouzzolaniques doivent d’abord réagir avec la chaux pour


devenir hydrauliques

❖ Cendres volantes siliceuses = pouzzolaniques


➢ Les 1ers hydrates sont ceux du clinker de ciment Portland
➢ Après réaction avec la chaux, les cendres forment des C-S-H dans un
CEM II/B

❖ La fumée de silice est fortement pouzzolanique


➢ => C-S-H dans un CEM II/A

➢ limité à 10% de fumée de silice


II.5 Hydratation des ciments composés
96

Ciments aux fillers calcaires

➢ La calcite (CaCO3) réagit avec C3A au cours de l’hydratation =>


monocarboaluminate de calcium

➢ Calcite moins réactive que le clinker => le clinker du CEM II/B aux
fillers est broyé plus finement que le clinker du CEM I pour obtenir
la même résistance
97
Exercice

1) Décrire brièvement la fabrication du ciment Portland.

2) Citer les principaux constituants du clinker.

3) Décrire sommairement le phénomène d’hydratation du C3S.

4) Citer les principaux hydrates obtenus après l’hydratation d’un ciment

Portland.

5) Existe-t-il une interaction entre l’hydratation des principaux

constituants du clinker? Justifier votre réponse.


III Liants organiques
Introduction 98

Les liants organiques sont également appelés liants hydrocarbonés.


L’adjectif «hydrocarboné» indique que le liant renferme
principalement des atomes de carbone et d’hydrogène.
Les liants hydrocarbonés sont des mélanges organiques qui, grâce aux
phénomènes physiques d’adhésion et de cohésion changent de
consistance.
Ce fait les différencie des liants minéraux dans lesquels le rôle
principal pendant la prise est joué par les réactions chimiques.
Les grandes classes de liants hydrocarbonés sont les suivantes :
• les bitumes (issus de produits de type pétrolier),
• les goudrons (extraits de la houille).
III Liants organiques
Introduction 99

Le 1er liant hydrocarboné est issu de la distillation de la Houille


(La Pyrolyse)
<=Utilisé pour l’éclairage public puis le gaz domestique
LE GOUDRON (1902 / 1930)
Origine = organisme végétaux → CARBOCHIMIE

Aujourd’hui, le liant hydrocarboné le plus utilisé est issu du


Raffinage du Pétrole
LE BITUME
Origine = organisme animaux pyrolysés→
PETROCHIMIE
III Liants organiques
Introduction 100

On distingue, très schématiquement, les périodes suivantes :

• de 1900 à 1930 : le goudron de houille ;

• de 1930 à 1950 : les émulsions de bitume ;

• Jusqu’en 1970 : les bitumes purs ;

• les années 1970 : les bitumes polymères ;

• les années 1980 : les liants modifiés et les additifs ;

• les années 1990 : les bitumes spéciaux.


III Liants organiques
III.1 Le goudron 101

Ce sont des liquides visqueux noirs ou bruns, obtenus par


condensation des vapeurs générées lors de la décomposition
des matériaux organiques (houille, bois, etc.) sous haute
température et sans accès d’air.

Dans la pratique on utilise surtout le goudron de houille.

Le goudron est une suspension de carbone dans une phase


huileuse aromatique.

Le développement de plus en plus étendu des matériaux à base


de bitume réduit l’emploi des matériaux préparés avec des
compositions de goudron.
III Liants organiques
III.2 Liants bitumeux 102

Les bitumes sont des mélanges d’hydrocarbures macromoléculaires


d’origine naturelle ou obtenus à partir du traitement des pétroles.
Ils sont de couleur noire et de consistance solide, semi-solide ou
liquide.

Historique du Bitume:
La connaissance et l’utilisation du bitume remontent à la plus haute
antiquité :

Des découvertes archéologiques au Moyen-Orient vers 4000 à 5000


ans avant JC montrent la présence de bitume naturel mélangé à de
la matière minérale (filon)

Aujourd’hui, le bitume provient exclusivement du pétrole brut


III Liants organiques
III.2 Liants bitumeux 103

Le bitume possède des utilisations multiples.


- Route
- Étanchéité (terrasse, barrages, murs…)

Ainsi, selon leur destination, on distingue les bitumes routiers,


de constructions et les bitumes de toitures.
III.2 Liants bitumeux
104
a) les bitumes naturels
Le bitume naturel se retrouve surtout auprès des sources de
pétrole:

 sous la forme de gisement de bitume (contenant des quantités


de bitume pur compris entre 55 et 98%)

 des roches imprégnées de bitume, en générale les calcaires,


dolomites, grès (avec des quantités de bitume pur entre 10 et
15%).

Les bitumes naturels peuvent être extraits des roches bitumeuses


par cuisson dans les chaudières ou en les dissolvant dans les
solvants organiques.
III.2 Liants bitumeux
b) les bitumes de pétrole 105

Ce sont les restes (fraction la plus lourde) de la distillation du


pétrole brut.

Suivant le degré de viscosité, les bitumes de pétrole se


subdivisent en :
 bitumes solides,
 semi-solides et
 liquides;

Suivant le procédé de fabrication en


 bitumes résiduels,
 oxygénés bitumes de craquage et
 d’extraction.
III.2 Liants bitumeux
b) les bitumes de pétrole 106

 Les bitumes résiduels sont obtenus par une distillation à l’air


à basse pression d’un pétrole très résineux après l’extraction
de l’essence, du pétrole lampant.
 Les bitumes oxydés sont obtenus par soufflage de l’air à
travers les résidus de pétrole. Lors de la production des
bitumes oxydés, l’oxygène de l’air réagit avec l’hydrogène
contenu dans les résidus pour former de la vapeur d’eau. La
perte d’hydrogène est suivie du compactage des résidus de
pétrole par suite de leur polymérisation et condensation.
 Les bitumes de craquage sont obtenus pendant le cracking
(décomposition à haute température) du pétrole et des huiles
de pétrole, dont le but est d’obtenir un grand rendement
d’essence
III.2 Liants bitumeux
b) les bitumes de pétrole 107

Selon le degré de traitement technologique, le résidu de la distillation


du pétrole brut peut avoir diverses propriétés et donne des produits qui
se repartissent en 2 groupes:
les bitumes routiers et les bitumes industriels.

 Le processus d’une distillation profonde permet d’obtenir des


produits finis sous forme de bitumes routiers.

 Les bitumes industriels sont obtenus en procédant à une


distillation à un niveau moyen.
III.2 Liants bitumeux
108
Les Avantages du Bitume
►Possède un grand pouvoir agglomérant :
Adhère à la majorité des matériaux usuels: pierre, bois, métal, verre.

►Excellent comportement mécanique: viscoélastique, déformable,


ductile, bonne cohésivité
►Insoluble dans l’eau à l’état pur (en solution avec des solvants
organiques, Emulsion de Bitume).
►Pratiquement inerte vis-à-vis de la plupart des agents organiques.
►Auto-réparable: → se régénère et se recolle avec l’augmentation de
la température

►RECYCLABLE : intégration de fraisats dans les enrobés


III.2 Liants bitumeux
Les inconvénients du Bitume 109

Le bitume

►Se rigidifie par Oxydation au contact des atomes d’oxygène :


catalyseur pour la rigidification = U.V.
→ vieillissement aux U.V. (altération de la couche de surface)

►Sensible aux variations de températures


→ variation du comportement mécanique
→ aux T° extrêmes: cassant à froid et mou à chaud
→ supporte une grande plage de températures
<==Températures atteinte par la chaussée:
→ en surface: -20°C / 65°C
→ dans la couche: -10°C / 45°C

►Problème: le prix du Bitume est lié au prix du Pétrole


III.2 Liants bitumeux
Structure Physico-Chimique du Bitume 110

Le bitume est un mélanges complexes de composés hydrocarbonés de


structures chimiques et de masses molaires très diverses
Carbones + Hydrogènes + oxygènes, souffre ou Azotes, + qq métaux

On note la présence de 3 familles de molécules


→ Molécule Naphténique
Hydrocarbures cycliques saturés
Molécule la plus simple= cyclohexane (C6H12)
III.2 Liants bitumeux
Structure Physico-Chimique du Bitume 111

→ Molécule Aromatique
Système cyclique hexagonal + 3 double liaisons alternées
Molécule la plus simple= benzène

→ Molécule Aliphatique
Chaine carbonée longue et acyclique
Acides gras, paraffine, éthylène
III.2 Liants bitumeux
Structure Physico-Chimique du Bitume 112

Le Bitume est fractionné en deux parties avec ajout d’un


hydrocarbure léger (solvant)
→ Maltènes = Fraction dissoute. C’est une huile visqueuse de
couleur foncée. Ils confère sa propriété visqueuse du Bitume

→ Asphaltènes = Fraction précipitée (Fraction lourde). C’est une


chaine moléculaires très longue, de poids moléculaire très élevé.
Sous formes d’aiguille, c’est une substance Solide et noirâtre

Les Asphaltènes baignent dans les huiles aromatiques Maltènes

NB: en vieillissant le bitume s’appauvrit en fractions légères


Maltènes et s’enrichit en fraction lourdes Asphaltènes
III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
III.3.1 Propriétés mécaniques 113

 Le bitume est un corps viscoélastique, c’est-à-dire que:


→ il subit une déformation sous une contrainte donnée Élasticité

→ cette déformation est proportionnelle au temps


d’application de la contrainte Viscosité

Pour une chaussée, ce comportement est:


→ parfait pour le trafic
→ mauvais pour le stationnement: orniérage statique

►Le bitume se déforme sous son propre poids


III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
III.3.1 Propriétés mécaniques 114

►La viscoélasticité du bitume est fonction de la Température


III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
III.3.2 Propriétés physiques 115

a) Imperméabilité
Les produits hydrocarbonés naturels ont été employés depuis
l’antiquité dans des travaux d’étanchéité.

Ces propriétés d’étanchéité sont pour la grande part à l’origine même


de l’emploi de ces produits.

Les liants hydrocarbonés élaborés, actuellement disponibles,


conservent ce caractère et sont tous totalement imperméables à l’eau
et y sont insolubles.
III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
116
III.3.2 Propriétés physiques
b) Susceptibilité thermique

Les liants hydrocarbonés sont très visqueux à la température


ambiante, mais leur consistance varie avec la température :
- par temps froid ils deviennent plus rigides ;
- par temps chaud ils se ramollissent ;
- à haute température ils sont fluides et s’écoulent facilement ;

Suivant que leur consistance varie considérablement en


fonction de la température, on dit qu’ils sont très susceptibles à
la température
III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
117
III.3.2 Propriétés physiques
b) Susceptibilité thermique
En construction routière on évitera d’utiliser des liants de haute
susceptibilité thermique pour que les propriétés mécaniques restent le
plus constantes possible dans la gamme de variation habituellement
observée à la surface des chaussées ( -20°C à +60°C).

Notons à ce sujet que les corps noirs absorbent la chaleur, ce qui


explique que la température d’un revêtement peut être nettement plus
élevées que celle de l’air ambiant.
III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
118
III.3.2 Propriétés physiques
c) Adhésivité
Pour pouvoir parler d’adhésivité, il faut avant tout qu’il y ait
contact entre le liant et le granulat, ce qui suppose un bon
mouillage (adhésivité active).

Ce mouillage ne peut se produire que si la fluidité du liant est


suffisante, c’est à dire que si sa consistance, donc sa viscosité
deviennent très faibles.

Cette condition est impérative qu’il s’agisse d’enrobage ou


d’enduisage.
III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
119
III.3.2 Propriétés physiques
c) Adhésivité
En pratique, ce mouillage est effectif quand la viscosité est
suffisamment faible.

Ce qui s’obtient en règle générale par élévation de la


température.

On peut en outre, pour certains usages y adjoindre d’autres


moyens tels que : fluidification, fluxage, émulsification, etc.

Le refroidissement rapide, après la mise en œuvre, vient ensuite «


figer » le film de liant déposé, sauf évidemment pour les
émulsions où un phénomène de rupture doit intervenir.
III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
III.3.2 Propriétés physiques 120

c) Adhésivité
Il faut ensuite que ce film de liant ne soit pas déplacé par l’eau,
c’est à dire qu’il n’y ait pas dés-enrobage par l’eau, ce qui
demande une bonne adhésivité passive.

L’adhésivité d’un liant n’est pas une caractéristique spécifique


de ce liant, mais ne peut s’évaluer que pour un couple liant -
granulat donné.

Cette notion très complexe fait intervenir, entre autres, les


compositions chimiques, les états de surface, etc.
III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
121
III.3.2 Propriétés physiques
d) Vieillissement
Sous l’influence de l’oxygène de l’air, les caractéristiques
d’origine des liants hydrocarbonés se modifient plus ou moins
au cours du temps.

D’une façon générale, ceci se traduit par un durcissement et une


diminution de la susceptibilité thermique.

Leur longévité est néanmoins proverbiale, des travaux


d’étanchéité réalisés au Moyen – Orient vers 3.000 ans avant
J.C. par les sumériens avec des bitumes et asphaltes naturels,
sont encore en bon état
III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
122
III.3.3 Contrôle du Bitume
ESSAIS
→ Mesure de consistance :
Pénétrabilité à l’aiguille
Essai Bille-Anneau

→ Mesure de la tenue au vieillissement :


Durcissement RTFOT
Durcissement TFOT

→ Mesure du comportement mécanique :


Viscosité Cinématique
Viscosité Dynamique
Point de Fragilité FRAASS
III.3.3 Contrôle du Bitume
Pénétrabilité à l’aiguille 123

►Principe: mesurer l’enfoncement dans le Bitume chauffé à 25°C


pendant 5s d’une aiguille sous une masse de 100g.
►Spécifications NF EN 12591: - 5 catégories: 20/30, 35/50, 50/70,
70/100 et 180/220
►Méthode d’essai: Norme NF EN 1426 → Caractérisation de la Dureté
2) Montée en 3) Mesure de
1) Préparation
Température (25°C) l’enfoncement de
de l’échantillon
l’aiguille après 5s

Pen à 25°C = enfoncement en 1/10mm


III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
124
III.3.3 Contrôle du Bitume
Essai Bille-Anneau
►Principe: mesurer la température à laquelle une bille d’acier de 3,5g
traverse un anneau de laiton rempli de Bitume, le tout immergé dans un
bain d’eau (si 30°C < TBA ≤ 80°C), ou de glycérine (si 80°C < TBA ≤
150°C ) chauffé à la vitesse constante de +5°C/min.
►Méthode d’essai: Norme NF EN 1427- 2000 → Mesurer la
Température de ramollissement
►Spécifications NF EN 12591:
5 catégories: 34/43, 42/48,
45/51, 50/56 et 55/63

T.B.A. = Température en °C
III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
125
III.3.3 Contrôle du Bitume
Durcissement RTFOT
►Principe: simuler en étuve le durcissement des bitumes routiers lors
de l’enrobage avec les granulats et lors de la mise en place d’un enrobé;
puis contrôler la Péné, TBA et (viscosité).
►Méthode d’essai: Norme NF EN 12607-1: 2000 → Caractériser le
vieillissement
• 8 éprouvettes cylindriques
• 35g de bitume
• Sole tournante à 15tr/min
• 163°C
• Film de bitume de 15μm
• Jet d’air à chaque rotation 4l/min
• 1h15min
III.3 Caractéristiques des liants hydrocarbonés
126
III.3.3 Contrôle du Bitume
Durcissement RTFOT

►Spécifications norme NF EN 12591:

Péné : 7 classes >55%, >53%, >50%, >46%, >43%, >37, >35

TBA : 9 classes >57°C, >54°C, >52°C, >49°C, >48°C, >45°C, >41°C,


>37°C, >31°C

RTFFOT = Péné à 25°C ↓ (exprime en %)


Bille-anneau ↑ (exprime en °C)
(Viscosité à 60°C ↑)
III.4 Classification des Bitumes
127
Les liants bitumineux issus du pétrole sont différenciés selon leur
structure :
► Les Bitumes Spéciaux : (norme NF 13924)
Bitumes purs non normalisés, nécessité d’une FTP (Fiche
Technique du Produit). On a par exemple :
Bitume 10/20 (bitume ≪ DUR ≫), utilisé pour améliorer le
module des enrobes ⇒résoudre les problèmes d’orniérage :
chaussée à fort trafic parking
► Les Bitumes Fluxés:
Bitume dont on a réduit la viscosité par transformation rhéologique
par ajout d’une huile de fluxage (10% à 12%)

Utilisés uniquement à la base pour les enduits superficiels


III.4 Classification des Bitumes
128

► Les Bitumes Fluidifiés (CUT BACK) = Bitume dont on à réduit


la viscosité par transformation rhéologique par rajout d’un diluant
assez Volatil (5%) = pétrole ou kérosène

► Les Emulsion de Bitume = Mélange de bitume et d’eau en


suspension (Enduits)

► Les Bitumes modifiés= ajout d’agent chimiques (polymères)


❖ Bitume Anti-orniérant: fort trafic, giratoire
❖ Bitume Anti-kérosène: résistance aux hydrocarbures
❖ Enrobés Minces (BBTM 2,5cm)
III.4 Classification des Bitumes
129

► Les Bitumes dopés = additifs pour compenser les problèmes de


collage du bitume sur les granulats

► Les Bitumes Multigrades = bitumes à faible susceptibilité


thermique = plus visqueux à haute température

moins cassant à faible température


bitumes améliorés par une meilleure distillation
nouveau produit commercial des pétroliers

► Les Bitumes de synthèse= liant clair sans asphaltènes (couleur


noire)
III.5 Différences entre les bitumes et les goudrons
130
 les bitumes sont plus adhérents que les goudrons et plus stables,

 le goudron est plus susceptible aux variations de température et vieillit


plus vite que le bitume,

 le goudron est de densité >1; insoluble dans l'eau, mais soluble dans
l'acide sulfurique.
Chauffé à 80 °C, il déborde des récipients et s'enflamme.
Au contact du gaz carbonique de l'air, il durcit et devient cassant,

 le bitume de densité voisine de l'unité, augmente la résistance du


revêtement.
En revanche, le goudron ne constitue qu'un liant élastique sans
accroître la résistance.

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