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2.

Les liants

I. Définition et utilités

Un liant est une substance agglomérante qui fait corps. De consistance liquide, pâteuse ou
poudreuse, c'est un ingrédient de base des bétons et mortiers, des peintures et produits assimilés
parce qu’ils lient différents phases d'un mélange. Il est possible d'accroître les forces de cohésion
d'un sable en y introduisant un liant par exemple.

Les liants utilisés en maçonnerie diffèrent de ceux entrant dans la composition des peintures et
vernis. En construction, on utilise deux grandes familles de liants : aériens ou hydrauliques. Les
liants des peintures et vernis sont constitués de macromolécules (polymères) d'origine naturelle
ou synthétique.

Poudreux ou pâteux, ils se distinguent par leur mode de durcissement ou de prise. Les liants
aériens sont essentiellement de la chaux calcique (CL) ou dolomitique (DL). À base de roches
calcaires, ils sont hydratés (éteints) après cuisson à une température avoisinant 900 °C. Ils
durcissent lentement, au contact de l'air uniquement.

Les liants pour peintures et produits assimilés

Assurant la fixation au support, le liant permet à la peinture ou au vernis de durcir par


évaporation de son solvant ou par polymérisation. Les liants d'origine naturelle proviennent du
règne animal (caséine, œuf, colle de peau...), minéral (argile, chaux...) ou végétal (argile, fécule
de pomme de terre, gomme arabique, huile de carthame...). Les liants synthétiques sont des
résines dérivées du caoutchouc, de la cellulose, des résines plastiques diluables à l'eau
(acryliques, alkydes, uréthanes, vinyliques...) ou au white-spirit (glycérophtaliques, polyesters...).
Une peinture ou vernis peut combiner plusieurs liants afin d'améliorer certaines caractéristiques :
tendu ou durcissement du feuil, par exemple.

1. Types des liants

Selon leur composition, les liants peuvent être classés en deux grandes familles :
A- LES LIANTS MINERAUX OU INORGANIQUES:

Les liants minéraux sont généralement obtenus par traitement à haute température de matière
minéral. Selon leur mode de durcissement, il est connu que certains liants durcissent à l’air
seulement et d’autres dans des milieux humides ou dans l’eau. Cette propriété nous permet de
classifier les liants minéraux en deux familles :

a) Les liants aériens ou non hydrauliques : durcissement à l'air dû à une réaction de


carbonatation : chaux aériennes, plâtres, argiles ; ils font intervenir dans la réaction d'autres
éléments que l'eau, tels que : le CO2 de l'air avec lequel réagit la chaux grasse (Ca(OH)2, encore
appelée chaux aérienne, pour se carbonater et former du CaCO3; les chlorures de calcium, de
zinc et de magnésium avec lesquels réagissent les oxydes de ces mêmes éléments pour former les
oxychlorures:

• MgO + MgCl2 → ciment magnésien, caractérisé par sa grande dureté et son faible retrait;

• ZnO + ZnCl2 → ciment de zinc, utilisé pour le rejointoyage des pierres bleues;

• CaO + CaCl2 → oxychlorure de calcium formé lors de l'addition de chlorures aux ciments.

b) Les liants hydrauliques : durcissement en milieux humides ou dans l’eau dû à une réaction
d'hydratation de silicates ou d'aluminates : chaux hydrauliques, ciment prompt, ciments (ciment
Portland), laitiers.

On distingue plusieurs types de liants hydrauliques. Le ciment durcit (se pétrifie) en réaction
avec l'eau servant à homogénéiser le mélange. Selon leur composition, la prise est rapide, demi-
lente ou lente. La chaux hydraulique naturelle (NHL) présente la particularité de durcir au
contact de l'eau d'abord, puis de l'air.

Le ciment est un liant hydraulique, c’est-à-dire une matière inorganique finement moulue
qui, gâchée avec de l’eau, forme une pâte qui fait prise et durcit par suite de réactions et
processus d’hydratation et qui, après durcissement, conserve sa résistance et sa stabilité, même
sous l’eau.
Préparation de la chaux et du ciment

1. la chaux
La chaux est le produit de la cuisson d’un calcaire, suivi d’une extinction à l’eau.
La chaux aérienne est obtenue par calcination d’un calcaire très pur à une température variable de
1 050 à 1 250 °C. Le carbonate de calcium constituant l’essentiel du calcaire, se dissocie pour
donner l’oxyde de calcium (CaO, chaux vive) et du gaz carbonique.

Il existe la chaux aérienne et la chaux hydraulique, La Distinction entre chaux aérienne et chaux
hydraulique se fait par la composition du gisement, dès que la silice est présente, une XHN est
obtenue.
- La chaux aérienne ne durcit après gâchage qu’au contact de l’air (CO2) ; on s’en sert par
exemple pour le traitement des sols argileux, les badigeons de chaux ou encore certaines
peintures (peinture FOAM),
Matériaux de construction 20
- La chaux hydraulique après gâchage durcit quant à elle au contact de l’air (part aérienne) et
avec l’eau (part hydraulique). Il existe deux types de chaux hydraulique : les naturelles (XHN) et
les artificielles (XHA)

Utilisation de la chaux : dans la construction L’utilisation de la chaux a progressivement diminué


au profit du ciment même dans les secteurs où ses qualités étaient largement reconnues.

Aussi, la chaux doit retrouver une utilisation dans les domaines où son emploi est préférable,
grâce à ses qualités de plasticité, d’élasticité, de perméabilité à la vapeur d’eau. Ces qualités sont
particulièrement adaptées à la réalisation d’enduits et de badigeons. Les classes de résistance
associées aux chaux hydrauliques sont : Chaux hydraulique naturel (XHN) : 30, 60, 100 (valeurs
de résistance exprimées en daN/cm2, soit respectivement 3 MPa, 6 MPa et 10 Mpa) ƒ Chaux
hydraulique artificiel (XHN) : 60, 100

2. Le ciment
Principe de fabrication du ciment Portland
La cuisson à 1 450°C (Clinkérisation) d’un mélange composé d’environ 80 % de calcaire et 20 %
d’argile, donne une roche artificielle appelée CLINKER. C’est le constituant de base du Ciment.
Le clinker est ensuite broyé avec environ 5% de gypse pour donner du ciment Portland artificiel
(C.P.A.)

3. Les plâtres

Les plâtres sont des produits obtenus par déshydratation et pulvérisation de gypse (sulfate de
chaux hydraté : SO4 Ca2 H2O) après échauffement dans le four. D’après la température de
l’échauffement de gypse on obtient des plâtres sémi-hydraté et des plâtres anhydratés.
Les plâtres sémi-hydratés s’obtiennes en échauffant du sulfate des calcaire de 125 jusqu’à 180
degrés et en le broyant en suite finement. La poudre blanche ainsi obtenue et grasse au toucher et
colle aux doigts. C’est un liant qui durcit très vite lorsqu’il est additionné à l’eau.
Les plâtres anhydratés ou anhydrites s’obtiennent par la cuisson de gypse à des températures
atteignant 1000 à 1100 degrés Celsius, ces plâtres additionné d’eau deviennent durs et résistent
aux intempéries, leurs durcissement est légèrement plus lent que celui du plâtre semi-hydraté, il
est donc plus facile à travailler.
B- LES LIANTS ORGANIQUES :

Les liants organiques sont synthétisés par des organismes vivants, ou par la science de l’homme,
au départ de matière minérale ou de matière organique préexistante. On distingue :

1 - Les liants hydrocarbonés : bitumes, goudrons ; ce sont des liants noirs utilisés dans le
revêtement routier et étanchéités.

2 - Les résines et surtout les polymères : les aminoplastes, par exemple, sont des polymères
largement utilisés comme liants dans l'industrie du bois et de ses dérivés. Il existe des résines
naturelles et aussi des résines artificielles.

Les produits n'ont pas besoin d'eau pour développer leurs propriétés d'adhérence vis-à-vis de
matières inertes.

II - CARACTERISTIQUES ET APPLICATIONS DES LIANTS HYDRAULIQUES

L'industrie cimentière met aujourd'hui à la disposition de l'utilisateur un grand nombre de


ciments qui présentent des caractéristiques précises et adaptées à des domaines d'emplois
déterminés. La gamme étendue de compositions, de résistances, de vitesse de prise et de
durcissement répond aux usages très divers qui sont faits du béton sur chantier ou en usine pour
la réalisation de bâtiments ou de structure de génie civil.

RESISTANCE A LA COMPRESSION ET TEMPS DE PRISE

Pour rappel : le mégapascal Mpa est une unité de mesure de pression ou de tension
équivalent à une force d’un million de newton N s’exerçant sur une surface d’un mètre carré.
1 MPa = 106 N/m2= 1 N/mm2= 10 kg/cm2
Les liants minéraux peuvent être utilisés seuls sous forme de lait, de peinture, de
coulis, ... ou en mélange avec des agrégats sous forme de mortier, d’enduits, de béton, ...,
quelques fois additionnés d’adjuvants.
Un premier principe à retenir est que la résistance à la compression d ’un matériau
diminue toujours lorsque la porosité augmente, et cela quelque soit la nature du liant.
-Les chaux hydrauliques font prise assez rapidement et peuvent atteindre des valeurs de
résistance à la compression, supérieures à 30 MPa. Leur temps de prise et leur résistance dépend
de leur teneur en silice soluble : la NHL-2 contenant moins de 8% de silice soluble atteint au
minimum 2 MPa après 20 jours alors que la NHL-5 contenant plus de 12% de silice peut
atteindre 15 MPa après seulement 3 jours.

-Les ciments portland font prise très rapidement. Leur résistance nominale, de l’ordre de
30 à 60 MPa est supérieure à celle des chaux hydrauliques, et est atteinte généralement en moins
de 28 jours. Leur durcissement n’entraîne à long terme qu’une faible élévation de ces valeurs
nominales. La résistance est due essentiellement à la formation de tobermorite γ(à court terme) et
β(à long terme).

-Les ciments alumineux font prise extrêmement rapidement (moins d’un jour, début de
prise après 1h30), et n’évoluent plus après. Leur résistance finale est de l’ordre de 60 MPa.

B - LA RESISTANCE A LA TRACTION ET A L’ADHERENCE

La résistance à la traction des chaux aériennes ou hydrauliques est généralement très


faible : la valeur de 2 MPa peut être considéré comme un maximum, pour les chaux
hydrauliques.

La valeur de 2 à 3 MPa doit par contre être considérée comme un minimum pour les
matières à base de ciment portland ou du plâtre. L’adhérence de ces matières sur un support
minéral est en général égale à leur valeur de résistance à la traction.

C - LE RETRAIT ET LA FISSURATION

A l’exception du plâtre, qui gonfle durant la prise, tous les liants minéraux subissent un
retrait sensible, qui peut être limité par un choix adéquat d’agrégats ou être compensé par des
adjuvants.
Du fait de leur faible cohésion, les chaux hydrauliques ne se fissurent pas par retrait :
leur faible résistance à la traction répartit en de milliers microfissures espacées de quelques
millimètres.

Pour le ciment portland, les fissures apparaissent là où les tensions internes cumulées
dépassent la résistance à la traction plus élevée de la matière : le phénomène se traduit par un
faïençage présentant des fissures apparentes, espacées d’une dizaine à quelques dizaines de
centimètres. Le phénomène affecte principalement les mortiers de rejointoiement et les enduits
trop riches en liant. Le retrait normal est de l’ordre de 0,5‰ pour le béton et de 2 ‰ pour les
mortiers de ciment. Il peut être nettement plus élevé si les matières ont été mal mises en œuvre.

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