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Définitions d’un matériau

 Un matériau est tout produit (naturel ou artificiel) qui peut être utilisé pour
fabriquer des objets.
 C’est aussi toute substance, ou matière pouvant être destinée à être mise en
forme.

 Origines naturelles comme :


• les minéraux : ils sont extraits du sol (eau, terre, sable…)
•les organiques d’origine végétale ou animale (bois, coton, lin…)

 Origines artificielles : ils n’existent pas dans la nature ; il faut donc un travail humain pour
transformer des matériaux naturels afin de créer de nouveaux matériaux. C’est ce qu’on
appelle les matériaux de synthèse.

• les métaux que l’on extrait à partir des minéraux (cuivre, zinc, argent, aluminium, plomb...)
• les alliages qui sont des mélanges de plusieurs métaux (bronze, laiton, zamac…)
• les plastiques que l’on crée à partir d’éléments naturels comme le bois, le charbon et le
pétrole... (PVC, caoutchouc, polystyrène, polyamide, Nylon…)
Grandes familles des matériaux:

Classification des matériaux:


Critères de choix des matériaux:

Le choix d’un matériau, dans un projet de conception, dépend de plusieurs critères :

✓ Caractéristiques mécaniques : limite élastique, dureté, résilience, ténacité, ductilité…

✓ Caractéristiques physico-chimiques : masse volumique, point de fusion, conductibilité

électrique et conductibilité thermique, comportement à la corrosion, vieillissement…

✓ Caractéristiques de mise en œuvre : usinabilités, soudabilité, trempabilité…

✓ Caractéristiques économiques : prix, disponibilité, expérience industrielle


Caractérisation des matériaux:
Il est indispensable pour comprendre comment fonctionne un matériau de le caractériser,
c'est-à-dire d'en analyser les propriétés physiques et chimiques.

La caractérisation des matériaux est souvent utilisée pour:


 Comprendre et expliquer le comportement mécanique des matériaux
 Déterminer la composition chimique (fluorescence des RX, spectroscopie d’absorption
atomique...)
 Avoir des informations sur la structure des matériaux (DRX, IR/Raman, UV/Visible....)
 Avoir une idée sur l’état de surface des matériaux (MEB, MET, EDX...)
 Suivre les propriétés d’un matériau en fonction de la température (ATG, DSC,
Dilatomètre...)
Classification des méthodes de caractérisation:
Il existe de nombreuses techniques de caractérisation des matériaux qui reposent sur différents
principes physiques de base : les interactions rayonnement-matière, la thermodynamique et la
mécanique.

1- Caractérisation mécanique:

2- Caractérisation physico-chimiques:
Interaction rayonnement-matière dont La principales applications est la microscopie et les
rayons X.
3- Caractérisation thermique:

4- Essais non destructifs:


Caractérisation mécanique:
Les essais mécaniques sont des expériences dont le but est de caractériser les lois de
comportement des matériaux lorsque ceux-ci sont sollicités par un effort mécanique

Les essais mécaniques les plus classiques, communs à la plupart des matériaux, comprennent :
1. les essais de résistance des matériaux :
2. les essais de mécanique de la rupture :
3. les essais étudiant la vitesse de déformation
1. les essais de résistance des matériaux :
1.1 essai de traction
1.2 essai de dureté
1.3 essai de fatigue

1.1 essai de traction : on sollicite une éprouvette en traction uniaxiale jusqu'à la rupture
pour en déterminer des caractéristiques mécaniques telles que le module de Young E,
l'allongement à la rupture A%, la limite d'élasticité Re et la résistance à la traction Rm,
Voir aussi: compression, cisaillement, flexion, torsion,
Essai de traction

PRINCIPE :
L’essai consiste à soumettre une éprouvette à un
effort de traction et cela généralement jusqu’à
rupture en vue de déterminer une ou plusieurs
caractéristiques mécaniques.
On impose en général une déformation croissante
à une éprouvette sur laquelle on trace deux
repères distants d’une longueur normalisée L0
La partie calibrée de longueur L0 qui doit être usinée d’une
manière très soignée avec des tolérances bien définies.
Cette longueur doit être proportionnelle à la section selon
l’expression empirique :

S0 : section initiale de la partie calibrée


k = 5.65
et on mesure simultanément l’effort F
appliqué et l’allongement DL :

DL = L - Lo
DIAGRAMME CONVENTIONNEL
Le diagramme de traction représente l’évolution
de la contrainte charge unitaire

en fonction de la déformation taux d’allongement


Allure de la courbe
conventionnelle
R
B Déformation localisée
Rm
A C
Re
Déformation plastique

Déformation élastique

O
e
Matériau ductile
OA : domaine élastique à déformation réversible R = E.e
le coefficient de proportionnalité est le
module d’Young E
il représente la pente de la courbe dans sa partie linéaire
le point A marque la limite du domaine élastique
R
B Déformation localisée
Rm
A C
Re
Déformation plastique

Déformation élastique

O
e
Coefficient de poisson
défini dans le domaine élastique.
d0 diamètre initial
d diamètre sous charge
R
B Déformation localisée
Rm
A C
Re
Déformation plastique

Déformation élastique

O
e
AB : domaine de déformation permanente homogène
ou de déformation plastique
le point B marque la charge maximale et le début de la
striction

R
B Déformation localisée
Rm
A C
Re
Déformation plastique

Déformation élastique

O
e
BC : domaine de striction ou
déformation plastique localisée
C : point de rupture de l’éprouvette.

R
B Déformation localisée
Rm
A C
Re
Déformation plastique

Déformation élastique

O
e
Limite apparente d’élasticité Résistance à la traction

1 Mpa = 1 N / mm2
R
B Déformation localisée
Rm
A C
Re
Déformation plastique

Déformation élastique

O
e
Allongement pour cent après rupture

Ou Lu = longueur de l’éprouvette
reconstituée après rupture
Striction

coefficient de striction

allongement de striction

Su est la section minimale de


l’éprouvette après rupture.
lorsque la courbe de traction ne présentent
pas de limite apparente d’élasticité nette on
définit une limite conventionnelle d’élasticité
fixée à 0. 1% ou 0.2%

R p 0.2

0.2 % e%
DIAGRAMME RATIONNEL

La courbe conventionnelle permet de définir des


propriétés mécaniques pour caractériser un matériau

Comme elle ne teint pas compte de la diminution de la


section

elle ne peut pas renseigner sur la loi du comportement


du matériau dans les domaines élastique et plastique

(relation entre la charge réelle et la déformation réelle)


le diagramme rationnel de traction

Déformation déformation
conventionnelle rationnelle

Contrainte contrainte
conventionnelle vraie
Contrainte rationnelle

Elle tient compte de la variation de section au


cours de l’essai

La contrainte vraie est Egale à la charge F


rapportée à la section instantanée S
En admettant que le volume de la partie calibrée de
l’éprouvette reste constant, on a
Déformation rationnelle

Soit dL l’allongement instantané lorsque


la longueur de la poutre est L (>L0)

en considérant des taux


d’allongements infiniment petits
On déduit le taux d’allongement rationnel (réel)

depuis t = 0 (longueur = L0)


jusqu’à l’instant t > 0 (longueur = L)
Lois de comportement mécanique

Pour étudie le comportement plastique du matériau dans le


cadre des modèle d’écrouissage
isotrope, il convient de préciser la loi d’écrouissage σ(ε) reliant la
contrainte équivalente et la déformation plastique équivalente.
Les principales lois d’écrouissage utilisé sont citées comme suit :
•Ludwick  a proposé de modéliser l’évolution de
l’écrouissage suivant une loi Puissance telle que :
σe = σe0 + k εnpl

L’exposant n étant inférieur à 1.


•Si le domaine élastique n’est pas dissocié du
domaine d’écrouissage comme le Propose
Hollomon , la limite d’élasticité initiale
n’intervient plus et il vient l’expression :
σe = k εn pl

• Swift a reformulé la loi de ludwick en


l’exprimant en termes de déformation :
σe = CS (ε0 + εpl )n
• Voce propose non plus une loi de puissance mais
exponentielle avec saturation, ce qui présente
comme avantage de limiter les contraintes à une
valeur maximum :
σe = σe0 + Q0 (1 - exp(-βεpl ))

le module Q0 est en général supposé égale à


, Q0 = σm - σe0

ou σm est la contrainte maximum atteinte lors


d’un essai de traction monotone
exercice
A partir de l’enregistrement dans la zone de plasticité
(entre E et B pour nous), nous allons établir le
diagramme rationnel de la forme : σ = f(ε),
soit la contrainte en fonction de la déformation.
Ce diagramme nous permettra ensuite d’établir

la loi de comportement plastique du matériau.


La portion parabolique des allongements répartis
peut s’écrire sous la forme :

avec εp déformation plastique


Le paramètre n représente le coefficient
d’écrouissage,
il rend compte de la capacité du matériau à
se déformer plastiquement.

Le paramètre K représente le coefficient de


résistance du matériau (exprimé en Mpa)
Dl/Lo (%) F (N)
2.40 2150.00
3.20 2260.00
4.00 2350.00
4.80 2430.00
5.60 2490.00
6.40 2540.00 2800
7.20 2580.00 F (N)
2700
8.00 2620.00 2600
9.00 2650.00
2500
10.00 2670.00
11.00 2680.00 2400
11.80 2690.00 2300
2200
2100
Dl/l0
2000
0 2 4 6 8 10 12 14
Dl/Lo
(%) F (N) epsilon sigma
2.40 2150.00 0.02371653 266473009
3.20 2260.00 0.03149867 282294844
4.00 2350.00 0.03922071 295812152
4.80 2430.00 0.04688359 308235294
5.60 2490.00 0.05448819 318257081
6.40 2540.00 0.06203539 327107238
7.20 2580.00 0.06952606 334756718
8.00 2620.00 0.07696104 342483660
9.00 2650.00 0.0861777 349612685
10.00 2670.00 0.09531018 355482934
11.00 2680.00 0.10436002 360058097
11.80 2690.00 0.11154137 364006294
ln(epsilon) ln(sigma)
-3.7416 19.4008
-3.4578 19.4585
-3.2386 19.5052
-3.0601 19.5464 19.8
-2.9098 19.5784
19.7
f(x) = 0.205571517573219 x + 20.1726249198998
-2.7801 19.6058 R² = 0.997409965991486
-2.6661 19.6289 19.6
-2.5645 19.6517
19.5
-2.4513 19.6723
-2.3506 19.6890 19.4
-2.2599 19.7018
19.3
-2.1934 19.7127
19.2
-4 -3.8 -3.6 -3.4 -3.2 -3 -2.8 -2.6 -2.4 -2.2 -2
ln(K) = 20.17

n= 0.205

K = 5.75E+08 Pa
dureté : on applique sur une éprouvette un pénétrateur sous une certaine charge F. Il existe
plusieurs essais selon le type de dureté évaluée : Brinell HB, Rockwell HR, Vickers HV.
les essais de fatigue : on fait subir un nombre important de cycles à des éprouvettes, ce qui
permet de déterminer pour la géométrie choisie : limite d'endurance, courbe de Wöhler,
vitesses de propagation de fissure ;

Convention : contrainte de tension = positive


contrainte de compression = négative
Vitesse de fissuration
La vitesse de fissuration en fatigue lors du stade II varie en fonction de :
- l’amplitude de la contrainte appliquée
- la taille de la fissure
- les variables propres au matériau
La vitesse de fissuration en fatigue s’écrit sous la forme :
da
 AK 
m

dN
avec A et m constantes propres au matériau qui dépendent de l’environnement,
de la fréquence et du rapport des contraintes (R)
(m compris entre 1 et 6)
DK variation du facteur d’intensité de contrainte à l’extrémité de la fissure

K  K max  K min ou K  Y a  Y  max   min  a


Vitesse de fissuration

Représentation schématique de la da/dN en


fonction du de DK (en échelle log.)
3 régimes distincts :
Régime I : contraintes faibles ou petites
fissures
 Aucune propagation des fissures
existantes
Régime II : courbe quasi-linéaire
 Propagation régulière des fissures

Régime III : accélération de la fissuration


 Propagation brutale des fissures
Vitesse de fissuration
Régime II : courbe quasi-linéaire
 da 
log  
  log AK 
m
 
 da 
log    m log K  log A
 dN   dN 

Segment linéaire dont la pente et le point d’interception sont respectivement m et


log A
 déterminés à partir de données expérimentales

Durée de vie en fatigue : calcul de Nr


da Nr ac da
dN   N r   dN  
AK  AK 
m 0 a0 m

Nr ac da 1 ac da
N r   dN  
0 a0

A Y a  m Nr 
AY m m / 2  
m 
a0 am/ 2
2. les essais de mécanique de la rupture :
2.1 essai de résilience
2.2 essai de ténacité
2.3 essai de flexion 3 points

2.1 essai de résilience : on rompt une éprouvette entaillée en U ou en V en son milieu à l'aide
d'un mouton-pendule Charpy,
À partir de l’essai de résilience en mesurant l’énergie absorbée à la rupture de l’éprouvette
2.2 essai de ténacité : À partir de l’essai de ténacité en caractérisant le facteur d’intensité
de contrainte critique
3. les essais étudiant la vitesse de déformation
3.1 essai de fluage
3.2 essai de relaxation
Caractérisation physico-chimiques:
Ces techniques de caractérisation sont basées sur le principe physique de l’Interaction
rayonnement-matière
Les principales techniques utilisant l'interaction rayonnement-matière sont :
1. La microscopie :
2. rayons X :

microscope optique : la simple et traditionnelle observation à l'échelle microscopique,


microscopie électronique à balayage (MEB) : elle est une technique de microscopie
électronique basée sur le principe des interactions électrons-matière,

microscopie électronique en transmission (MET) : on bombarde d'un faisceau d'électrons un


échantillon mince principalement pour en obtenir la figure de diffraction,

microscope à force atomique (AFM) ;


microscope ionique à effet de champ,
microscope à effet tunnel,
microscope à sonde locale,
Méthodes microscopiques
Microscopie
Microscope optique
métallographie
Microscope électronique
Microscope électronique à transmission
Microscope électronique à balayage
Microscope électronique à balayage en transmission
Microscope à sonde locale
Microscope à force atomique
Microscope à effet tunnel
Microscope à fluorescence et confocal
2. rayons X :
diffraction des rayons X (DRX),
analyse dispersive en énergie (EDS ou EDX),
analyse dispersive en longueur d'onde (WDS ou WDX),
fluorescence X,
diffusion des rayons X aux petits angles (SAXS),
spectroscopie des pertes d'énergie (EELS),
spectrométrie photoélectronique X (XPS),
spectroscopie des éléctrons Auger (AES),
radiographie ;

3. rayonnement optique :
spectroscopie ultraviolet-visible (UV-vis),
spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (IRTF ou FTIR en anglais),
thermoluminescence,
photoluminescence ;
Caractérisation thermique
Les techniques d'analyse thermique font appel à la thermodynamique ; elles comprennent la
calorimétriedifférentielle à balayage (DSC) et l'analyse thermogravimétrique (ATG).
Analyse thermogravimétrique
Analyse thermo-différentielle
Analyse thermo-mécanique
Dilatométrie
Essais non destructifs
La plupart des techniques de caractérisation sont dites destructives car le matériau est
endommagé à l'issuedu test. Les techniques de contrôle dites non destructives, au contraire,
ne dégradent pas le matériau.
Grâce à ces méthodes, on peut, par exemple, tester la qualité mécanique (absence de
fissuration et corrosion)de chaque pièce à l'issue de la production de pièces aéronautiques
ou lors de leur vérification enmaintenance.
Rigidité du matériau
La capacité d’un objet à résister à la déformation
lorsqu’une contrainte externe est appliquée est
appelée « rigidité ». En complément, la
« déformation élastique » se réfère à la capacité de
l’objet à reprendre sa forme initiale lorsque la
contrainte n’est plus exercée. Le rapport entre
contrainte externe et déformation élastique est
appelé « module de Young ».

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