CHIMIE DE LA CHAUX

Présentation

Mars -Juillet 2023

 SOMMAIRE

1 Présentation de la transformation 3
1.1 Les différents réactifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Détermination des réactifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

2 Réactions mises en jeu 5

2.1 Présentation de la chaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1.1 Définition et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1.2 Fabrication de la chaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.1.3 Forme de chaux utilisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Réactions chimiques impliquées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.1 Hydratation - Phase 1 de solidification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.2 Agencement au sein des granulats et du papier . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.3 Carbonatation - Phase 2 de la solidification . . . . . . . . . . . . . . . . 7

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PRÉSENTATION DE LA TRANSFORMATION
La brique de papier est constituée de quatre matériaux : le papier recyclé, la chaux, le
sable concassé et de l’eau. Lorsque l’on effectue le mélange, on observe au bout de quelques
heures, un durcissement de la matière. Ce constat macroscopique nous indique qu’il existe une
transformation chimique.

A l’aide d’une étude bibliographique, nous allons tenter d’apporter une réponse argumentée
pour expliquer un tel constat.

1.1 Les différents réactifs

A partir des compositions chimiques des matériaux, nous dressons un récapitulatif des
différentes espèces chimiques mises en jeu.

• Le sable concassé est un sable réutilisé, issu de la démolition de murs d’un chantier à
proximité. Il est constitué principalement de béton et de briques. D’un point de vue
chimique, ce sable est composé de silice (SiO2 ), d’alcalins (comme le sodium (N a) ou le
potassium (K)), d’alumine (Al2 O3 ) et d’autres oxydes en plus faible proportion.

• Concernant l’eau, on peut y trouver des minéraux en très faible concentration.

• La chaux utilisée est celle de la marque Tradi’chaux XHA, une chaux hydraulique NHL
2 (terme que l’on explicitera). Elle est composée principalement de chaux, d’argiles et
de marnes. Chimiquement, on y trouve en grande proportion de la calcite ou calcaire
(CaCO3 ), de la silice (SiO2 ) et l’alumine (Al2 O3 ) plus rarement.

• Le papier est composé singulièrement de polymères organiques, notamment la cellulose

qui est une chaı̂ne linéaire de D-glucose.

• L’air ambiant contenant 78% de diazote N2 , 21% de dioxygène O2 et 1% d’autres gaz

notamment du CO2 .

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1.2 Détermination des réactifs

Pour pouvoir qualifier la transformation chimique, il faut repérer quels sont les matériaux
inertes et quels sont ceux qui peuvent réagir ensemble. On choisit de confronter plusieurs
mélanges pour pouvoir distinguer quelles sont les espèces qui pourraient réagir et on observe si
durcissement il y a.

• Mélange 1 : chaux + eau → Durcissement

• Mélange 2 : Papier + eau + sable → Pas de durcissement

• Mélange 3 : Papier + chaux + sable → Pas de durcissement

• Mélange 4 : Papier + eau + chaux + papier → Durcissement

• Mélange 5 : Papier + eau + chaux → Durcissement

• Mélange 6 : Sable + eau + chaux → Durcissement

En confrontant les résultats, nous arrivons à tirer des conclusions macroscopiques.

En comparant le mélange 2 et le mélange 4, il apparaı̂t que la chaux est nécessaire pour qu’il y
ait durcissement. De même pour l’eau en confrontant le mélange 3 et le mélange 4. De plus, le
mélange 1 indique qu’il y a suffisante de ces deux produits pour qu’il y ait durcissement. Enfin,
es mélanges 5 et 6 nous permettent de voir qu’il n’y a pas d’effet d’inhibition venant du papier
ou du sable.

On comprend donc que le couple (eau, chaux) joue principalement le rôle de solification du
mélange.

Macroscopiquement, on observe très peu de différences entre les mélange 4, 5 et 6. En ef-

fet, les mélanges sont assez héterogènes, c’est à dire qu’il existe des agrégats de papier et/ou
de sable qui sont liés par la chaux. Les agrégats ne semblent pas réagir de manière visible avec
la chaux active.

D’un point de vue théorique, il est peu probable que le papier réagisse avec la chaux puisque
l’on dispose d’un composé essentiellement organique (le papier est principalement constiué de
cellulose) et de composé minéral. Les minéraux contenus dans le sable pourrait en revanche
réagir avec la chaux de manière mineure.

Cette étape nécessaire nous a permis de simplifier le problème qui était à la base complexe.
Notre étude revient à étudier la réaction entre l’eau et la chaux dans l’air ambiant.

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 2
RÉACTIONS MISES EN JEU
Dans cette partie, nous allons tenter d’expliquer théoriquement la chimie qui se cache
derrière la solidification du mélange de la brique de papier. Nous tacherons d’expliciter les
concepts de la chimie minérale introduits afin de faciliter au mieux la compréhension du lecteur.
Ainsi, nous allons commencer par expliquer le processus de fabrication de la chaux puis nous
verrons dans quelle mesure elle se solidifie au contact avec l’eau.

2.1 Présentation de la chaux

2.1.1 • Définition et propriétés

La chaux est un produit minéral largement utilisé depuis l’Antiquité dans de nombreux
domaines comme par exemple la construction, l’agriculture ou bien l’industrie. Au sein de la
construction de bâtiments et de structures, elle est utilisée comme liant dans les mortiers et les
enduits. Son action est d’ailleurs similaire à celle du ciment. En effet, c’est elle qui va jouer le
rôle de colle pour lier les différents agrégats (graviers, sable).

Elle se présente sous la forme de poudre que l’on doit mélanger à l’eau pour activer son pouvoir
liant. On trouve la chaux prête à l’emploi sous la forme de chaux vive. Chaux vive est un terme
technique pour désigner oxyde de calcium (CaO). Elle est d’ailleurs très souvent mélangée à
d’autres minéraux.

La chaux a de nombreux avantages par rapport à d’autres matériaux de construction puisque

renforce la solidité des matériaux tout en étant résistante aux intempéries, perméable à l’air,
économique et également facile à travailler et possède surtout un impact carbone plus faible
que le ciment.

2.1.2 • Fabrication de la chaux

La fabrication de la chaux est un processus très ancien. Elle est produite en chauffant de
la pierre calcaire dans un four à chaux. Le processus de chauffage provoque la décomposition
thermique du carbonate de calcium (CaCO3 ) présent dans la pierre calcaire, qui se transforme
en oxyde de calcium (CaO) et en dioxyde de carbone (CO2 ). La transformation chimique de
la fabrication est la suivante :

CaCO3(s) → CaO(s) + CO2(g)

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 En pratique, le four à chaux est chauffé à une température comprise entre 900 et 1200 degrés
Celsius. La pierre calcaire est alors ajoutée au four, où elle est chauffée pendant plusieurs heures
jusqu’à ce qu’elle se transforme en chaux vive.

2.1.3 • Forme de chaux utilisée

Sur le marché actuel, il existe deux grandes formes de chaux, chacune ayant ses propres
caractéristiques et applications.

• La chaux aérienne est une forme de chaux hydratée contenant principalement de la chaux
éteinte (Ca(OH)2 ). Elle se durcit au contact avec le CO2(g) présent dans l’air libre. Le
contact est facilité en mélangeant avec de l’eau.

• La chaux hydraulique ou NHL (Natural Hydraulic Lime) est une forme de chaux deshy-
dratée actuellement commercialisée. Elle est issue d’un mélange de chaux vive, d’argiles et
de marnes. Elle est chimiquement constituée d’oxyde de calcium (CaO) et en plus faible
proportion de la silice (SiO2 ) et de l’alumine (Al2 03 ) présents dans les argiles ajoutées. Il
existe dans le commerce plusieurs types de chaux hydrauliques (NHL 2, NHL 3.5, NHL
5) dont la proportion en argiles varie.

Ces deux types de chaux se différencient sur plusieurs aspects : la plasticité, le temps de prise,
la résistance...

Les résultats de Mélanie étant plus concluants avec la chaux hydraulique, nous décidons de
focaliser notre étude sur cette forme de chaux.

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2.2 Réactions chimiques impliquées

La solidification de la chaux ou ”prise” est obtenue suite à une succession de mécanismes

physico-chimiques. Nous observons dans un premier temps une réaction d’hydratation du
mélange qui transforme le mélange en deux produits : la chaux éteinte (Ca(OH)2(aq) ) et en
silicates de calcium hydratés (C − S − H)(s) . Il vient ensuite un agencement physique où la
chaux pénètre et piège le réseau d’agrégats. Enfin, il y a une solidification du mélange grâce
à une réaction de carbonatation de la chaux éteinte (Ca(OH)2(aq) ) formant du carbonate de
calcium (CaCO3(s) ).

2.2.1 • Hydratation - Phase 1 de solidification

L’hydratation de la chaux est la réaction entre la chaux et l’eau, qui commence dès que
l’eau est ajoutée au mélange sec de chaux et de granulats. Cette réaction produit une pâte
visqueuse et collante qui relie les granulats ensemble. Les principaux produits de cette reaction
sont les silicates de calcium hydratés (C − S − H)(s) = (3 CaO, 2SiO2 , 3 H2 O)(s) et la chaux
libre (Ca(OH)2 )(aq) . La réaction chimique mis en jeu est la suivante :

2(2 CaO, SiO2 )(s) + 4 H2 O → (3 CaO, 2SiO2 , 3 H2 O)3(s) + Ca(OH)2(aq)

Cette première étape permet de figer le mélange puisque les silicates de calcium sont des produits
solides. Cette transfomation met ainsi en évidence un premier durcissement du mélange.

2.2.2 • Agencement au sein des granulats et du papier

Les granulats (sable, gravier, etc.) réagissent avec la pâte de ciment hydraté pour former une
structure solide qui relie les granulats entre eux. Cette réaction est souvent appelée réaction
d’agrégation. Les granulats constituent généralement environ 60 à 75% du volume total du
béton, ce qui en fait un élément clé de sa résistance et de sa durabilité.

2.2.3 • Carbonatation - Phase 2 de la solidification

La solidification se produit par carbonatation du mélange obtenu. La carbonatation est le
processus par lequel le dioxyde de carbone (CO2 ) présent dans l’air réagit avec la chaux libre
(Ca(OH)2 )(aq) et les silicates de calcium hydratés (C − S − H)(s) pour former notamment du
carbonate de calcium (CaCO3 )(s) minéral solide qui se trouvait à l’origine de la roche calcaire.
Elle se produit lors du séchage puisque l’on observe l’évaporation de l’eau piégée au sein du
mélange. On trouve d’ailleurs les deux réactions dans la litterature :

Ca(OH)2(aq) + CO2(g) → CaCO3(s) + H2 0(g)

(C − S − H)(s) + CO2(g) → CaCO3(s) + SiO2(s) + H2 O(l)

La chaux éteinte (Ca(OH)2 )(aq) et les silicates de calcium hydratés (C − S − H)(s) , une fois
agencés au milieu des agrégats se transforment chimiquement en calcite (CaCO3 )(s) qui est

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un minéral bien plus solide. C’est une transformation dont la cinétique est très lente mais qui
permet un durcissement sur un plus long terme et qui vient améliorer la solidification préalable.