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COURS DE CHIMIE ANALYTIQUE (AM 1) 20H

CONTENU :

Chapitre 1 : Généralités

Définition, rôle, classification des méthodes d’analyse, étapes de l’analyse


quantitative, erreurs dans les analyses chimiques (aléatoires, systématiques)

Chapitre 2 : Préparation de l’échantillon pour analyse.

Echantillonnage et sources d’erreurs lors de la décomposition ou dissolution des


échantillons, élimination des interférents lors d’une réaction.

Chapitre 3 : Techniques analytiques ( 1ère partie ) – Méthodes titrimétriques

 Technique du titrage acide / base


 Technique du titrage oxydo réduction (Manganimétrie ; iodométrie ;
chromatometrie)
 Technique du titrage Complexométrique (Chelatometrie)
 Technique du titrage par précipitation (Argentimetrie ; thiocyanometrie)
 Analyse gravimétrique

Chapitre 1 : Généralités


I – Définition et rôles de la Chimie Analytique

La chimie analytique est la partie de la chimie qui s’occupe de l’analyse des


substances. Elle a pour objet la séparation des constituants d’un échantillon de
matière, leur identification et la détermination de leurs quantités respectives.

Dans une analyse on recherche à la fois des informations qualitatives et


quantitatives :

- L’analyse qualitative révèle la nature chimique des substances présentes


dans un échantillon.
- L’analyse quantitative permet de chiffrer l’importance relative de ces
substances, qu’on appellera analytes.
On procède géneralement par 03 méthodes qui sont : l’analyse qualitative ,
l’analyse quantitative et l’analyse instrumentale.

La chimie analytique a de nombreuses applications dans l’industrie, la


médecine et toutes les sciences, comme l’illustre ces quelques exemples :

 La mesure de la concentration en oxygène et en CO2 dans des millions


d’échantillons sanguins permet de diagnostiquer des maladies et de les
traiter.
 Des mesures quantitatives d’ions Calcium dans le sérum sanguin, aident
à diagnostiquer une maladie de la parathyroïde chez l’homme.
 Le dosage de l’azote dans les aliments permet de connaitre leur teneur en
protéines, et donc leur valeur nutritive.
 Les agriculteurs ajustent les programmes d’irrigation et d’amendement
des sols pour répondre à l’évolution des besoins des plantes au cours de
leur croissance en estimant ces besoins par des analyses qualitatives des
végétaux et du sol.
II – Classification des méthodes
En général on calcule les résultats d’une analyse quantitative à partir de 2
mesures :
- L’une est la masse ou le volume de l’échantillon à analyser
- La seconde qui clôture normalement l’analyse est la mesure d’une
grandeur qui est proportionnelle à la quantité d’analyte présente dans
l’échantillon, comme : la masse, le volume, l’intensité de la lumière ou la
charge électrique.
Les méthodes analytiques sont classées selon la nature de cette mesure
finale
i) Les méthodes gravimétriques
On détermine la masse de l’analyte ou d’un dérivé qui lui est
apparenté chimiquement
Exemple : La combustion d’une masse m = 3,78 mg d’une
substance organique a fourni 4,44 mg de CO2 ; 2,27 mg d’eau et
0,71 mg d’azote. Quelles sont les formules brutes possibles de cette
substance ?
Indications : Soit CxHyOzNt la formule brute de la substance
3 mCO 2 1 mH 2 O 14 mNH 3
%C = 11 x 100  ; %H = x 100  ;%N = x 100
m 9 m 17 m
mN V ( N 2) % C % H % O % N 100
=
2 M ( N ) Vmolaire
 ; ∑ %=100 ;
12 x
=
y
= =
16 z 14 t
=
M

ii) Les méthodes volumétriques


On mesure le volume d’une solution qui contient assez de réactif
pour réagir complètement avec l’analyte. Connaissant le nombre
d’équivalent gramme qui a réagit , on peut déterminer la
concentration inconnue
iii) Les méthodes électroanalytiques
Impliquent la mesure de grandeur électrique telle que : le potentiel,
le courant, la résistance et la quantité d’électricité
Exemple : Détermination de l’électrophorèse de l’hémoglobine
iv) Les méthodes spectroscopiques
Basées sur la mesure de l’interaction entre un rayonnement
électromagnétique et des atomes ou des molécules d’analytes , ou
l’émission d’un rayonnement par des analytes.
Exemple : Dosage du Fe ; Mg ; P ; Ca
v) D’autres méthodes
Incluent la détermination du rapport masse / charge (spectroscopie
de masse) , l’indice de réfraction ; l’activité optique ; la vitesse de
désintégration radioactive ; la conductivité thermique ;…

III – Les étapes d’une analyse quantitative

Une étude de chimie analytique comporte classiquement quatre phases. Les


enjeux actuels demandent des progrès sur chacune de ces phases :

1) l’échantillonnage (la préparation de l’échantillon qui a la même


composition que l’ensemble du matériau dont il a été prélevé) ;

2) la purification et le fractionnement : quand on travaille sur des matrices


complexes, on a des milliers, voire des millions de molécules. La purification et
le fractionnement vont nous permettre de caler la classe de composés qui nous
intéresse ;

3) l’identification et la détection finale des composés individuels


via des techniques plus en plus sensibles et de plus en plus ciblées sur la
spectroscopie de masse dans les dernières années ;

4) le traitement des données.


IV – Les erreurs

IV-a) Erreurs systématiques

Elles sont liées aux instruments pour la plupart du temps ou à la méthode


utilisée. Elles affectent l’exactitude des résultats.

Exemples :- l’erreur de calibrage d’un instrument ; la fuite du matériau (gaz


dans un système sous pression ou sous vide) ; condition de mesure non remplie
(réaction incomplète dans la calorimétrie, la déshydratation incomplète d’un
précipité avant sa pesé)

Ces erreurs systématiques sont dites déterminées ou corrigeables car elles


peuvent être déterminées, corrigées ou évaluées en faisant attention à la pratique
de la mesure

En rappel l’exactitude est la proximité d’un résultat de la valeur


réelle. Elle peut s’exprimer soit par :

 L’incertitude absolue ( ΔX) : est l’erreur maximale que l’on est


susceptible de commettre dans l’évaluation de X. Δx = / Xi – Xréel/
X – ΔX ¿ X < X + ΔX
Si X = a + b – c alors ΔX = Δa + Δb + Δc
 L’incertitude relative Δx/x : représente l’importance de l’érreur par
rapport à la grandeur mesurée. S’exprime en %.
a xb ∆X ∆a ∆b ∆c
Si X = c alors X = a + b + c
 La dispersion des mesures est caractérisée par l’écart type

∑ ( X i − X́ )2 ∑ Xi
S=

de données
N −1
ou X́ =
N
est la moyenne des données, N le nombre

S x 100
Le coefficient de variabilité CV =

IV-b) erreurs aléatoires ou accidentelles

Liées à la personne qui manipule. Comme exemples on peut citer


- L’opérateur qui dans la précipitation confond l’échantillon (tout
chercheurs doit identifier au préalable l’échantillon à analyser, chaque
spécimen doit porter une étiquette)
- L’opérateur utilise une solution non étalonnée ou utilise un spécimen non
étiqueté

Chapitre 2 : Préparation de l’échantillon pour analyse


I – L’échantillonnage

Consiste à obtenir une petite masse de matériau dont la composition représente


exactement celle du matériau d’où elle a été prélevée.

C’est souvent l’étape la plus difficile d’une analyse, et constitue la source de la


plus grande erreur.

Exemple : un wagon contenant 25 tonnes de minerai d’argent, constitué de


nombreux blocs dont les teneurs en Ag sont variables. Le dosage de cette
cargaison sera effectué sur un échantillon d’environ 1 g ; pour que l’analyse soit
significative, il faut que la composition de ce petit échantillon soit représentative
des 25 tonnes de minerai du chargement.

Le choix des points d’échantillonnage fait intervenir les notions de


mathématiques, physique et statistique.

On distingue

I-1 L’échantillonnage aléatoire

Le choix des points de prélèvement est au hasard. Il existe 2 types


d’échantillonnage aléatoire :

 Echantillonnage aléatoire simple : ici on définit un périmètre, et on


détermine au hasard des points de prélèvements sur cette zone.
 Echantillonnage aléatoire stratifié : concerne les matériaux empilés en
couches successives. On prélève dans autant de secteurs qu’il y a de
couches.

I-2 L’échantillonnage non aléatoire

Il en existe 3 types :
- L’échantillonnage représentatif : réalisé lorsqu’une substance est
distribuée de manière homogène dans un milieu. Le prélèvement en un
seul point permet d’obtenir un résultat représentatif.
Exemple : - Dosage de la glycémie (sang)
- Dosage de la protéinurie (protéine dans l’urine)

- L’échantillonnage ciblé : ici on prélève la partie qui semble la plus


contaminée, après l’avoir localisée.

- L’échantillonnage selon le jugement : ici le prélèvement est en mesure


d’identifier la couleur, la texture de la substance d’un échantillon, qui lui semble
typique. Ce prélèvement réalisé selon l’opinion du spécialiste peut être
représentatif ou non de l’ensemble.

Remarque : les méthodes analytiques sont généralement classée en fonction de


la taille des échantillons

Méthode Masse échantillon (mg) Volume échantillon (μl)


Meso ¿ 100 ¿100
Semi micro 10 - 100 50 - 100
Micro 1 - 10 ¿50
Ultra micro ¿1
La classification en volume est celle employée dans les laboratoires d’analyse
médicale

II – Préparation de l’échantillon pour analyse

Les échantillons à analyser sont généralement des composés ioniques qui


demandent d’être préparés au préalable avant analyse ; certains peuvent être
des liquides dont la concentration initiale ne permet pas qu’une bonne analyse
soit faite.

Parfois il faut chauffer les échantillons dans des solutions aqueuses d’acide ou
base, oxydante ou réductrice, parfois aussi il faut élever l’échantillon à sa
température de fusion. Dès lors il se pose un problème de leur préparation.

II-1 ) Cas des solides

Pour préparer une solution à analyser à partir d’un solide, il faut choisir le
solvant susceptible de dissoudre totalement notre composé ionique. Une fois le
choix du solvant fait, il nous revient de déterminer la masse à prélever pour
dissolution dans un volume précis. La condition nécessaire est que le nombre de
moles du composé ionique soit égal au nombre de moles de la solution à
préparer :
mcomposé
n composé =n solution → =C solution x V solution
M composé

→ m composé=C solution x V solution x M composé

II-2) Cas des liquides

La préparation d’une solution S2 à partir d’une solution S1 se fait sur le principe


de la dilution. L’opération consistera à chercher le volume de la solution S1
nécessaire pour diluer avec de l’eau distillée afin d’obtenir la solution S2 voulue

II- 3) Décomposition des échantillons par un acide inorganique en récipient


ouvert

Généralement on chauffe à l’aide d’une flamme ou d’une plaque chauffante, une


suspension de l’échantillon dans l’acide, jusqu’à ce qu’on estime la dissolution
complète. Dans certaines structures modernes on peut utiliser des fours à micro
ondes. La température de décomposition est le point d’ébullition de l’acide.

Les acides couramment utilisés sont : l’acide phosphorique H3PO4 ; l’acide


perchlorique HClO4.

II-4 ) Décomposition par combustion

On l’applique au traitement des échantillons organiques.

a) Décomposition sur une flamme libre

Pour décomposer un échantillon organique afin de doser ses ions, il est plus
simple de chauffer l’échantillon sur une flamme jusqu’à ce que toutes les
matières carbonées soient carbonisées : les constituants non volatils seront
analysés après dissolution du résidu solide.

b) La pyrolyse

Elle est surtout utilisée pour les composés organiques dont la décomposition
en présence d’O2 donne des produits gazeux.

Les éléments pouvant subir ce type de réaction sont : carbone, hydrogène,


soufre, azote.

c) Combustion avec l’oxygène dans un récipient fermé


Les produits de la réaction seront solubilisés dans un solvant à l’ouverture du
récipient ou réacteur, et ensuite analysés par les méthodes habituelles.

III-5 Décomposition par les fondants

Cette méthode est essentiellement utilisée pour les matériaux inorganiques.


Les fondants sont des solvants très efficaces, introduisant des espèces ioniques
de concentrations très élevées dans les solutions aqueuses de leurs fontes.

Exemple : le fluorure d’acide HF

Les fondants décomposent la plus part des substances, étant donné la


température très élevée requise pour leur utilisation.

Les matériaux alcalins sont par exemple décomposés par les peroxydes

Les matériaux acides sont par exemple fondus par l’acide fluorhydrique ou
fluoranes.

Remarques 1) : Si l’échantillon à analyser est liquide, le laboratoire médical


utilise les règles de pourcentage et de dilution pour bon nombre de préparation :

- En hématologie : pour la dilution des éléments figurés avant comptage


- En bactériologie : pour la dilution des échantillons d’urine,etc
- En biochimie : pour la dilution des sérums
- En parasitologie : pour la dilution des colorants et liquides de
concentration
- En technologie : pour la préparation des réactifs et liquides de lavage

2) Dans un pourcentage de x% ou x/100 : x indique la quantité


de la substance à prendre , le chiffre inférieur (dénominateur) indique le volume
total à obtenir après mélange substance et diluant.

Ex.i) 1/10 veut dire 1 vol de substance / 9 vol. de diluant

ii) une solution de formol est à 10% si 100 ml de cette solution contiennent
10 ml de formol concentré.

3) La dilution d’une substance ne modifie pas sa quantité de


matière.

Ex. Pour préparer 50 ml d’une solution d’HCl au 1/10ième


quantité totale à préparer 50
Rechercher le multiplicateur M = taux de dilution(dénominateur) = 10 =5

- Sachant que 1/10 = 1 vol. de substance / 9 vol. de diluant


- Je pose 1 vol. x 5 / 9 vol. x 5 d’où la formule finale
HCl concentré 5 ml

Eau distillée (quantité suffisante pour : qsp) 45 ml

III -3 Sources d’erreurs lors du traitement des échantillons

Plusieurs sources d’erreurs peuvent être identifiées à l’étape de décomposition


de l’échantillon. On peut citer

 La dissolution incomplète du composé à analyser (dans le cas idéal le


solvant utilisé doit dissoudre tout l’échantillon)
 La perte d’analyte par évaporation. Ex le CO2 , SO2 et H2S peuvent se
volatiliser lorsque la réaction se fait en milieu fortement acide , auquel cas
il conviendra de rabaisser l’acidité du milieu avec une base forte.
 On peut aussi avoir l’introduction d’un contaminant par réaction du
solvant avec les parois du récipient. Cette source d’erreur se rencontre
souvent dans les décompositions qui impliquent des fusions à haute
température.
 L’absorption ou une perte d’eau peut modifier la composition chimique
des échantillons solides, il est conseillé de sécher les échantillons juste
avant de commencer une analyse ( il peut être judicieux de sécher
l’échantillon si celui-ci est hygroscopique).

III-4 Elimination des interférences

Une interférence est une espèce qui cause une erreur en augmentant ou
diminuant la grandeur mesurée par l’analyte.

Il y a interférence lorsque un élément autre que l’analyte (composer à doser)


produit un signal qui ne peut être distingué de celui de l’analyte.

Deux méthodes peuvent être utilisées pour limiter les interférences :

- Le masquage, c’est un processus qui consiste à supprimer une réaction


chimique ou un signal d’un interférent avant la détermination de la
caractéristique propre de l’analyte. Cet objectif est atteint par ajout d’un
complexant qui réagit sélectivement avec la molécule ou les molécules
interférentes sans toucher à l’analyte, qui se lie à l’espèce interférente et
l’empêche d’entacher l’analyte.
Ex. On masque les ions Fe3+ et Al3+ par l’EDTA
- Le passage du composé à analyser et de ses interférents dans des phases
distinctes, pouvant être séparées mécaniquement par précipitation et
gravimétrie. Il est parfois possible de former un composé peu soluble du
corps étudié, qui précipite sous forme solide ; le précipité peut être isolé et
purifié par filtration et lavage. Une fois sec, son poids permet de remonter
à la quantité initialement présente du corps étudié.

Par complexometrie la plus part des ions métalliques sont capables de


s’associer avec des molécules organiques ou minérales appelées ligands, le
produit formé est appelé complexe.

Chapitre 3 : Techniques analytiques


Les résultats analytiques dépendent de la mesure finale X d’une propriété
physique de l’analyte. Cette propriété doit varier d’une manière connue et
reproductible avec la concentration Ca de l’analyte. Idéalement la grandeur
physique mesurée est directement proportionnelle à la concentration : Ca
=k.X. Le plus souvent, les méthodes analytiques nécessitent la détermination
empirique de k à l’aide d’étalon chimique pour lequel Ca est connu. La
détermination de k qui est une étape importante s’appelle un étalonnage.

I- La chimie en solution aqueuse


La concentration exprime la quantité de substance par unité de volume.
Les expressions de la concentration sont les suivantes :
- La concentration molaire ou molarité : c’est le nombre de moles de soluté
par unité de volume de la solution
n m
C = V = M .V en mol/l
- La concentration normale ou normalité : c’est le nombre d’équivalent
gramme de soluté par litre de solution. L’équivalent gramme est la
quantité de substance susceptible d’échanger une mole de particules (H+ ,
e-,etc)
neq . g
N= en eq.g /l
V

Rq : N =x.C x étant le nombre de particules échangées

- La concentration en pourcentage
i) Le pourcentage massique ou fraction massique : c’est le rapport de
la masse de soluté sur la masse de la solution x 100
msoluté
%m = m x 100 en g de soluté/100 g de solution
solution

msolution =msoluté + msolvant

Rq. La fraction massique est souvent employée pour exprimer la concentration


des réactifs commerciaux. Ex. HCl 35% ; H2SO4 98%

ii) Le pourcentage volumique ou fraction volumique : c’est le rapport


du volume de soluté sur le volume de la solution x 100
V soluté
%V = V x 100 en ml de soluté/100 ml de solution
solution

iii) Le pourcentage en masse par volume : c’est le rapport de la masse


du soluté sur le volume de la solution
m msoluté g de soluté w
iv) % V =V =
100 ml de solution
en % V
solution

- La molalité
Exprime la quantité de soluté contenue dans 100 g de solvant

Rq : le ppm ou partie par million est une comparaison poids – poids , g de
soluté/ 106 g de solution

II – La stoechiometrie

Rien ne se crée rien ne se perd tout se transforme. La stoechiometrie exprime la


relation quantitative entre les quantités de réactifs et de produits.

Une réaction chimique équilibrée indique la relation quantitative entre les moles
de réactif et de produits. Ces relations

III – Acidimétrie / Alcalimétrie

Doser ou titrer une solution revient à déterminer sa concentration. Le principe


consiste à mettre la solution titrante (solution de concentration connue) dans la
burette graduée et celle à titrer dans le bécher et de repérer l’équivalence. Il
existe 02 moyens pour déterminer l’équivalence qui sont

- Le dosage pH-métrique
- Le dosage colorimétrique.
Dans le cas du dosage pH-métrique, on utilise un pH-mètre pour mesurer
les valeurs du pH du mélange après chaque ajout de la base / acide afin de
tracer la courbe pH=f(V). L’exploitation de la courbe permet de
déterminer le PE et de déterminer la concentration de la solution
inconnue.

Pour le dosage colorimétrique le dispositif reste le même à la différence


qu’on utilise plus un pH-mètre, mais on mets quelques gouttes d’indicateur
coloré dans le bécher. L’équivalence est ainsi atteinte dans la zone de virage de
l’indicateur coloré

i) Dosage acide fort / base forte


On pourra doser indifféremment l’acide ou la base. Comme indicateur
coloré on utilisera l’hélianthine, la phénolphtaléine ou le bleu de
bromothymol, car le saut du pH est plus important pour des
concentrations de 1x10-1 mol/l. Dans le cas des concentrations égale à
10-2 mol/l le saut de pH n’est plus important on utilise exclusivement le
bleu de bromothymol, car à l’équivalence le pH du milieu est de 7.
Nous avons à l’équivalence C A V A=C B V B qui nous permet de
déterminer la concentration inconnue recherchée
ii) Dosage acide faible / base forte
Les réactions sont quasi totales. La courbe pH=f(V) présente 02 points
particuliers qui sont : le point équivalent et le point de ½ équivalence.
A l’équivalence nous aurons CA.VA = CB.VB
La ½ équivalence est obtenue lorsqu’on aura versé la moitié du volume
de base de l’équivalence, ici le pH du milieu est égal ou pKa du couple
contenant l’acide faible.
Lors du dosage Af et BF les indicateurs colorés à utiliser sont le bleu
de bromothymol et la phénolphtaléine

IV- DOSAGE D’OXYDOREDUCTION

Un oxydant est une espèce chimique susceptible de capter un ou plusieurs


électrons.
Un réducteur est une espèce chimique susceptible de céder un ou plusieurs
électrons.

Une réaction d’oxydoréduction est une réaction chimique au cours de laquelle il


y a transfert d’électrons entre le réducteur et l’oxydant. Un grand nombre de
solution oxydante et réductrice est utilisé en analyse quantitative, mais nous
nous limiterons à l’iodométrie et la manganimétrie.

IV-a) L’iodométrie: I2/I- et S4O62- /S2O32-

L’iodométrie est une réaction de dosage de l’iode par une solution de


thiosulfate. L’iode qui est un oxydant doux, transforme le thiosulfate en tétra
thionate (S4O62-) ,et est réduit en ion iodure et le thiosulfate est oxydé en
tétrathionate. La solution d’iode ayant la coloration brune, à la fin de la réaction
deviendra incolore ; ce changement de teinte n’étant pas très perceptible on se
doit d’utiliser une solution d’empois d’amidon comme indicateur coloré qui
donnera une coloration bleu persistante en présence de l’iode

I2 + 2e- → 2I-

2S2O32- → S4O62- + 2e-

IV-b) la manganimétrie

Réaction d’oxydoréduction faisant intervenir le couple MnO4-/Mn2+

L’ion permanganate est un oxydant fort, susceptible en milieu acide de fixer 05


électrons en présence d’un réducteur. Les solutions oxydantes fortes ne sont pas
stables, car elle évolue dans le temps. On doit donc étalonner le permanganate à
l’aide d’une solution réductrice de titre connu, avant utilisation.

Remarques :- les solutions de permanganate dans l’eau sont fortement colorées


en violet, donc le permanganate sert lui-même d’indicateur de fin de réaction
dans tous les dosages manganimétriques.

-l’acide sulfurique permet l’augmentation de la température pour


atteindre 70° qui est la température réactionnelle nécessaire, son ajout
permet d’apporter les ions H3O+ qui acidifient le milieu réactionnel.

Exemple : dosage du sel de Mohr


L’agent réducteur dans la solution du sel de Mohr est l’ion Fe2+ , qui en
présence d’un oxydant suffisamment énergétique donne Fe3+ :

MnO4- + 8H3O+ + 5e- Mn2+ + 12H2O

(Fe2+ Fe3+ + e-) x 5

IV-c) la chromatométrie

Technique de dosage faisant intervenir le couple : Cr2O72- / Cr3+

L’ion dichromate étant un oxydant fort, ses solutions sont instables et leurs
concentrations évoluent avec le temps, d’où la nécessité de les étalonner avant
toute utilisation :

Cr2O72- + 14H3O+ +6e- 2Cr3+ + 21H2O

V- DOSAGE PAR PRECIPITATION

Il repose sur la formation d’un précipité insoluble par action d’un anion sur un
cation ou vice-versa. L’équation générale est : Aa- + Bb+ AbBa

Le PE de la réaction peut être déterminé en décelant l’excès de A ou de B dans


le milieu réactionnel.

V- 1) Méthode de Volhard

Cette méthode de dosage des ions argent, utilise la faible solubilité du


thiocyanate d’argent. L’équation de précipitation entre les ions argent et les ions
thiocyanate est : Ag+ + SCN- AgSCN

L’excès d’ions thiocyanate est mis en évidence par la formation d’un complexe
rouge de cyanate de fer III :Fe(SCN)2+

Equation: Fe3+ + SCN- Fe(SCN)2+

Le dosage est effectué en milieu acide.

V – 2) Méthode de Mohr

Ce dosage est basé sur la précipitation des ions chlorure par une solution d’ions
argent, en présence d’une petite quantité d’ions chromate ( CrO42-). L’équation
de précipitation du chlorure d’argent est : Ag+ + Cl- AgCl
Dès qu’on dépasse le PE l’excès d’ions Ag+ forme avec les ions CrO42- un
précipité rouge de chromate d’argent , suivant l’équation :

2Ag+ + CrO42- Ag2CrO4

VI- CHELATOMETRIE

Un complexe est organisé autour d’un ion métallique coordinateur auquel sont
liés des ions négatifs ou des molécules par des liaisons. Ces liaisons sont très
généralement semi-polaires, dites liaisons de coordinance.

Les ligands ou coordinats sont les groupes coordinés. Le nombre de


coordination ou indice de coordination est le nombre de liaisons que peut
contracter l’ion coordinateur, ce nombre est fixe.

L’émergence de la Chromatographie moderne (années 1970)

La chromatographie, schématiquement, est une technique d’analyse utilisant


une colonne dans laquelle on a mis des petites billes qui vont former un
labyrinthe, et dans laquelle on introduit un mélange de molécules. En fonction
de leur taille et d’autres propriétés, certaines de ces molécules restent attachées
sur ces microbilles et vont être entraînées séquentiellement (c’est l’ « élution ») :
la molécule A, puis la molécule B, puis la molécule C…

Dans les années 1970, on avait de très grosses colonnes, qui en fait ne
permettaient pas de séparer de manière très fine les composés.

Première innovation : avec l’introduction de colonnes capillaires


(30 mètres de long, à 50 mètres de long, avec des diamètres de 2 à 3
millimètres), on réalise un « labyrinthe » très puissant grâce auquel on peut
séparer des familles de composés voisins les uns des autres. C’est en particulier
ce type de technique qui a permis de caractériser de manière individuelle
l’ensemble des polychlorobisphényles, constituants de nombreux mélanges

industriels comme le pyralène en France, qui a été autorisé jusqu’à la fin des
années 1980.
Deuxième innovation importante : l’apparition de la chromatographie en phase
liquide haute pression (HPLC, « High pressure liquid chromatography »).
Auparavant, on utilisait essentiellement la chromatographie en phase gaz : on
poussait des mélanges de molécules avec du gaz pour les séparer, mais cela ne
s’appliquait qu’aux molécules volatiles. L’apparition de la chromatographie en
phase liquide haute pression, au début des années 1970, a été un événement qui
a considérablement élargi le champ de la technique.

L’émergence de la spectrométrie de masse moderne ( années 1980)

Pour une mesure de spectroscopie de masse, on bombarde la molécule à


caractériser avec des électrons. Elle se casse en de nombreux fragments que l’on
peut reconnaître et qui constituent une sorte de carte d’identité de la molécule ;
on peut ainsi identifier celle-ci quelle que soit sa matrice de départ.

Les principales difficultés pratiques venaient des problèmes de résolution, sur


lesquels des progrès importants ont été faits. Les « pouvoirs de résolution » sont
passés de 100 à 1 000 ou 10 000 (c’est-à-dire que les masses moléculaires
étaient définies avec autant de chiffres derrière la virgule de la masse atomique
du composé correspondant).

Dans les années 1980, on a vu apparaître des spectromètres de masse « de


paillasse », c’est-à-dire pratiquement accessibles à tout le monde.
D’autre part, on a commencé à travailler au niveau du nanogramme
d’échantillon en utilisant à la fois les techniques de chromatographie et les
techniques de spectrométrie de masse.

Les techniques analytiques d’aujourd’hui sont capables de mesurer des


niveaux de concentration aussi faibles. Le « picogramme par mètre cube »
est ainsi devenu une norme règlementaire sur la teneur à utiliser lorsque l’on
veut quantifier la présence dans l’air de dioxines, des produits toxiques
surveillés.

* Le picogramme (pg) correspond à un millième de nanogramme

(10-12 g).

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