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Objectifs :
Savoir évaluer la crue d’un projet ;
Savoir déterminer les affouillements ;
Savoir dimensionner des fossés latéraux.
Prérequis : Routes I et II
Contenu du cours :
I. position du problème et données
II. Climatologie
III. Evaluation de la crue du projet
IV. Franchissement des vallées fluviales
V. Détermination des affouillements ; VI.
Dimensionnement des fossés latéraux.
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Introduction
L’eau, sous toutes ses formes : météorite, superficielle ou souterraine, cause à l’ingénieur d’énormes
difficultés, en ce sens qu’elle constitue une des premières causes de dégradations diverses rencontrées
sur la route. Les problèmes liés à l’eau surgissent en tous points : traversées de grandes rivières,
écoulement des eaux sur zones inondables, écoulement des eaux pluviales, franchissement des petits
cours d’eaux ou des thalwegs. Ces problèmes surviennent en tout moment : pendant la phase d’étude,
en cours de réalisation, durant l’exploitation.
Ceux qui influent sur la pérennité de la chaussée à savoir, les problèmes de glissance,
d’inondation, d’altération, des problèmes de visibilité par la pluie ou par projection produite
par la circulation des véhicules.
Ceux qui influent sur la pérennité des ouvrages routiers : il s’agit des problèmes d’érosion, de la
stabilité des talus, de la fatigue de la chaussée par défaut de portance des sols.
Donc la lutte contre l’action négative de l’eau se fait à tous les stades de durée d’une route : dès
l’élaboration du projet, pendant la construction, et pendant l’utilisation (la mise en service).
En revanche, la prise en compte de l’assainissement dans l’étude d’un projet routier est basée sur deux
projets essentiels à savoir :
En conclusion, l’étude hydraulique doit s’intégrer dans l’étude générale d’un projet et se développer
progressivement de l’avancement du projet.
Aussi, pour réussir le dimensionnement judicieux des ouvrages, les trois grands étapes doivent être
respectées : l’étude climatologique, l’étude hydrologique, les calculs hydrauliques en fonction des débits et
de la topographie du terrain naturel.
Définition
L’hydraulique routière ou l’assainissement routier est l’ensemble des moyens techniques utilisés pour
résoudre les problèmes de collette et d’évacuation des eaux superficielles et des eaux internes sur
l’emprise de l’ouvrage routier mais aussi ceux du rétablissement des petits écoulements naturels qui
devraient se faire si l’ouvrage n’était pas implanté.
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Chap I : position du problème et données
la route est un ouvrage se développant linéairement sur le terrain au relief duquel elle apporte par
ses déblais et remblais des modifications qui perturbent les écoulements préexistants, naturels ou
déjà modifiés par d’autres ouvrages précédemment construits ;
toute submersion de la route par des eaux a des conséquences dommageables, d’une part parce
que cela constitue une gêne, voir un obstacle de circulation des véhicules, d’autre part parce que
la submersion de la chaussée et des accotements entraine des dégradations dues aux
écoulements (érosions…) , des imbibitions des sols qui en réduisent la portance.
L’ingénieur routier a toujours à l’esprit le principe fondamental : maintenir la chaussée hors d’eau. Il est
donc confronté à des problèmes hydrauliques.
Les écoulements d’eau provenant des précipitations atmosphériques ainsi que des affleurements et
résurgences d’eaux souterraines, les accumulations éventuelles de ces eaux, sont privilégiées par des
thalwegs et dépressions du relief plus ou moins accentués. Ces thalwegs et dépressions peuvent être
décelés sur des cartes en courbe de niveaux et sur des photos aériennes mais s ont plus particulièrement
repérés par les points bas du profil en long du terrain naturel selon l’axe du projet routier. L’attention du
projeteur devra se porter d’abord sur ses points. Il devra compléter ces données par examen de cartes ou
plans en courbes de niveaux et sur le terrain : savoir si ces points bas correspondent à des écoulements
pérennes ou temporaires et connaitre le sens de l’écoulement de ces eaux. Dans tous les cas, il y a lieu de
rechercher des informations sur le niveau atteint par les eaux selon les saisons : on distinguera dans un
premier temps :
Selon les fréquences des observations, par exemple une fois tous les 20 à 50 ans pour les PHEE, à peu près
tous les 2 ou 3 ans pour les PHEH. Ces diverses informations pourront d’ailleurs conduire à retoucher le
tracé.
Les conditions imposées au profil en long : pentes et rampes maximales, y compris les raccordements,
certains passages obligés par des obstacles naturels ou artificiels préexistants, certaines carac téristiques
des terrains traversés, la présence d’une nappe phréatique, des sujétions relatives aux mouvements des
terres etc. vont conduire à l’établissement d’une première ligne rouge.
A l’égard des points bas du terrain et compte tenu des conditions ci-dessus, plusieurs cas peuvent se
présenter par rapport aux PHEE :
3
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
• la ligne rouge est manifestement au-dessus des PHEE.
• La ligne rouge n’est pas fixée rigidement : il convient alors de la choisir précisément en fonction du
niveau des eaux.
Ainsi sont dégagées schématiquement deux grandes catégories de problèmes :
Les problèmes de la première catégorie : abordent l’étude du tracé et du profil en long. Ils
comportent d’abord la détermination de « la ligne rouge », opération pour laquelle l’hydraulique
intervient faiblement ou pas du tout (cas a) ou beaucoup (cas b). ils comportent ensuite dans ces
deux cas la détermination des ouvrages et des débouchés commandés essentiellement par les
débits des petits et grands écoulement que doit franchir la route.
Les problèmes de la deuxième catégorie : ils ne sont à abordés qu’une fois arrêter le tracé, la ligne
rouge, et les profils en travers : ils constituent l’assainissement de la route.
Dans les parties en déblai, on devra empêcher les eaux de ruissellement provenant des terrains
surplombants, ainsi que des talus eux-mêmes de venir sur la plateforme. Des dispositions doivent être
prévues pour leur évacuation. A ces eaux s’ajoutent d’ailleurs celles des eaux souterraines auxquelles le
déblai a permis de déboucher à l’air libre et les eaux des ruissellement venant de la plate-forme elles-
mêmes.
Dans les parties en remblai, les eaux de ruissellement sur le terrain naturel avoisinant peuvent venir buter
sur le pied de remblai qui constitue alors un nouveau cheminement des eaux auxquelles viendront
s’ajouter celles de la plate-forme et des talus.
On procède à l’examen dans le détail des ruissellements et des écoulements d’eau provenant de la
plateforme, des talus de déblai et de remblai, ainsi que des terrains du proches voisinage, puis on étudie
les dispositions à prendre pour éviter que les eaux ne stagnent ou ne viennent sur la plate-forme, pour
qu’elles soient écartées et conduites en des endroits où elles ne risquent pas de gêner.
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Chap II : Climatologie
La climatologie est une science de l’atmosphère qui consiste à l’étude des climats. Il est important de
connaitre les caractéristiques de la région que l’on voudrait aménager :
Exemple de bilan de température d’une ville du Burkina Faso obtenue grâce à une station de référence
assez fiable.
Satation jan Fév Mars A vril Mai Juin Jui Aout Sept Oct Nov D éc Année
A
𝑻̅𝑿 22 23.5 39 50 49 46.5 39 27 29 39 38 3 36.2
2
𝑻̅𝒏 17 18 27 3 38 37 34 22 24 29.5 28.5 16 27.5
9
( 𝑻̅𝑿 + 19. 20.75 33 4 4.5 43.5 41.75 36.5 24.5 26.5 34.25 33.25 2 31.85
𝑻̅𝒏 5 4
)/2
mois jan Fév Mars Avril Mai Juin Jui A out Sept Oct Nov Déc Année
heures
6h 98 97.5 81 68 72 84.5 92 99 94 86 81 88 86.75
12ℎ 82 61 50.5 31 34 49.5 67 78 71 64 62.5 75 58.79
18h 90 80 69 51.5 55 63.5 81 90 87.5 78.5 74 86 74.83
II.3) l’évaporation
Ces variations de l’humidité relative et des températures influencent directement sur l’évaporation
dont les valeurs moyennes mensuelles (en mm piche ) sont données dans le tableau ci -dessous :
Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Déc Année
82 94 174 256 223 182 168 69 86 198 181 130 1843
II.4.) Pluviométrie
La pluviométrie est l’un des facteurs les plus importants à considérer dans le comportement des
matériaux routiers. Autant les sols ont besoin d’un minimum de teneur en eau pour remplir leur rôle
dans un corps de chaussée ou dans un terrassement, autant un excès d’eau est toujours néfaste à leur
bonne tenue.
La pluviométrie représente le facteur primordial de genèse de crue sur un bassin versant. Pour cette
raison, l’étude de la pluviométrie doit être détaillée. Elle devra porter sur la distribution moyenne dans
le temps et dans l’espace mais également sur la distribution statique fréquentielle quand cela est
nécessaire pour la distribution des crues correspondantes.
Les relevés pluviométriques journaliers permettent de noter la précipitation la plus forte de chaque
année. Il faut noter également qu’il existe une corrélation assez étroite entre la entre la pluviométrie
moyenne annuelle et la pluie journalière décennale, valeur nécessaire dans la détermination des crues.
(Pan<150mm)
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Ecoulement
- Hydrogramme de crue : graphique de variation du débit en fonction du temps durant une crue.
ruisselé.
- Ruissellement : la partie de l’écoulement qui parvient à l’exutoire sans avoir pénétré dans le sol.
- Temps de montée : temps qui s’écoule entre le début du ruissellement et la pointe de la crue.
- Débit de pointe Qmax : débit maximal instantané. Il correspond à la valeur du débit à la pointe de
l’hydrogramme de la crue.
- Débit moyen de crue Qmr : le rapport entre le volume ruisselé et le temps de base :
Qmr = (Pm.Kr.S) / Tb
Les données hydrologiques sont nécessaires pour des besoins multiples dans l’environnement. Comme
exemples, on peut citer : Cas d’un pont sur une route.
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Pour la construction d’un pont, il faut connaître les plus hautes eaux, donc les débits de crues qui
permettent de se fixer une ouverture juste pour le passage des eaux. Cas d’un collecteur d’eau de pluie en
zone urbaine : Fixer les dimensions d’un canal ouvert pour la collecte et l’évacuation des eaux il faut .
En rappel, on appelle durée de retour l'inverse de la probabilité annuelle de l’évènement considéré, soit T
= 1/p. C’est ainsi qu’on désignera par exemple les crues par les termes quinquennal, décennal, centennal,
millénaire si leur durée de retour est respectivement de cinq ans, dix ans, cent ans ou mille ans. Leur
probabilité annuelle de dépassement est 1/5, 1/10, 1/100, 1/1000.
Parmi ces méthodes, on peut citer les plus utilisées pour les petits bassins des cours d’eau d’Afrique
sahélienne et tropicale sèche :
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Ce sont : la méthode rationnelle, la méthode de Caquot, la méthode de l’Orstom, la méthode du CIEH.
Le passage à la crue centennale se fera par d’autre technique que nous verrons plus loin. Pour
l’utilisation de la méthode de l’ORSTOM et du CIEH, il est très important de connaître les
caractéristiques physiques, physiographiques et anthropiques d’un bassin versant.
Le Bassin versant se définit comme la totalité de la surface topographique drainée par un cours d'eau
et ses affluents. Tous les écoulements permanents naissant à l'intérieur de cette surface doivent
traverser une section droite considérée pour poursuivre leur trajet vers l'aval.
Délimitation et planimetrage
Chaque bassin possède obligatoirement des bassins versants voisins et est séparé de ceux-ci par ce
qu’on appelle ligne de partage des eaux.
Dans les régions à topographie marquée, cette ligne de partage des eaux est déterminée précisément par
les lignes de crête.
1°) repérer le réseau hydrographique, c'est à dire l'ensemble des cours d'eau ou talwegs susceptibles de
drainer les eaux de surface.
2°) repérer les points hauts puis les courbes de niveau autour de ces points hauts
3°) tracer la ligne de partage des eaux en suivant les lignes de crête puis en rejoignant l'exutoire par une
ligne de plus grande pente perpendiculaire aux courbes de niveau.
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Matadi en RDC barrage Dinga 3 600 000 km2
En général les bassins versants de très petites tailles ne sont pas perceptibles sur les cartes aux échelles
réduites (1/200 000) par exemple. Pour estimer la superficie de tels bassins versant, on procède s ur le terrain
à une appréciation physique des lieux. Il s’agit de repérer trois principaux points hauts (ligne de crête) et leurs
distances correspondantes par rapport à l’exutoire
PK n passage d'eau
PK n+1
Tracé de la route
Pour certains bassins, ces points principaux sont difficiles à apprécier parce que le terrain est
relativement plat. Il est alors conseillé de passer par la méthode hydraulique (Manning) après avoir
déterminer et la géométrie du lit à l’exutoire, et les hautes eaux habituelles par enquête. Cette
technique nécessite une bonne expérience de terrain. L’inconvénient est qu’il y aura toujours une sous -
estimation ou une surestimation des débits.
Indice de forme
Il permet de comparer plusieurs bassins versant identiques. Cet indice est déterminé par le coefficient de
compacité.
K= P/ 2x * πS = 0,28 xP / S
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
P - périmètre du bassin versant.
S - surface du bassin versant.
Rectangle équivalent
C'est le rectangle ayant la même surface et le même périmètre que le bassin versant, donc de longueur et
de largeur telles que:
2 x (L + l) = P et L x l = S ⇒ L = (P+ P 2 −16 S ) /4
Densité de drainage
La densité de drainage est définie comme le rapport entre la longueur totale du réseau hydrographique à
la surface du Bassin Versant.
D
Indice global des pentes de L'ORSTOM et classe des pentes (Reliefs)
L'ORSTOM a proposé: Ig = H / L
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
R4 - pente assez forte 1% < i < 2%
Figure 2
TI : bassin rigoureusement imperméable et sans irrégularités. Ce type de bassin n’existe pas à l’état
naturel.
I : bassin imperméable. 80 à 90% de la superficie sont constituées de sols imperméables tels que des
roches saines (granite, basalte etc. les plaines d’argiles et de cailloux, vertisols, sols argilo-sableux, sablo-
argileux qui sont souvent recouvert de pellicule imperméable)
RI : bassin relativement imperméable. Mélange en proportions à peu près égales de sols imperméables
(I) et perméables (P).
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
P : bassin perméable. Les éboulis rocheux tels que gré très fissuré ou désagrégé, cuirasse ou affleurements
de roches disloquées, sols sableux fins ou grossiers avec couvert végétal significatif.
TP : bassin très perméable. Affleurements rocheux très diaclasés et disloqués, dunes, carapaces
latéritiques très fissurées.
Généralement le couvert végétal naturel n’est pas un facteur à considération particulière puisse qu’il est
lié au découpage climatique utilisé dans le concept de la méthode.
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Réseau détritique
Figure 3
Cette méthode est la plus ancienne, mais cependant elle est utilisée lorsqu’on ne dispose d’aucune autre
donnée. La formule est la suivante :
Q=C.I.A
Q = 1/360 x C x I x A
Ou si A est en km2
Alors Q = 0,278 x C x I x A
Pour les très petits bassins versants (superficie S < 4 km2), le débit est calculé par la formule de la méthode
rationnelle faisant intervenir l’intensité de l’averse dont la durée est égale au temps de concentration du
bassin.
Les courbes Intensité Durée Fréquence trouvent leur application dans ce domaine. Les courbes ont
déjà été établies à partir des enregistrements pluviographiques disponibles (Courbe Hauteur – Durée
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
– Fréquence, Afrique de l’Ouest et Centrale, pour les pluies de durée 5 min à 24 h C PUECH et CHABI
GONNI 1984)
En réalité ce sont les courbes Hauteur Durée Fréquence mais à partir de la relation I = H/t on en déduit
les intensités avec t en heures.
- Superficie
Les feuilles topographiques de la zone d’étude ont permis d’identifier et de déterminer les superficies des
bassins par planimétrie ou par estimation visuelle directe sur le terrain.
- longueur du bassin : c’est la distance entre l’exutoire et le point le plus éloigné du bassin.
- Dénivelée du bassin
- Temps de concentration Tc
avec P =
Tc temps de concentration en mn
H dénivelé du bassin, en m
La formule de Kirpich tend à donner des valeurs courtes de Tc et par là conduit à des valeurs fortes de
l’intensité et du débit. Ceci joue dans le sens de la sécurité.
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
- Coefficient de ruissellement
En zone rurale, le coefficient de ruissellement peut être considéré et formé des valeurs suivantes :
C = 1− (C1 + C2 + C3)
Topographie C1
Bassin de classe R1 – R3 0,30
Sol C2
Couvert végétal C3
La méthode rationnelle présente des inconvénients en ce sens qu'elle ne tient pas compte de
l'évolution de C au cours d'une averse et ne tient pas compte des dépressions sur le bassin qui
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
peuvent conduire à un effet de laminage de l’hydrogramme. Ce qui signifie que cette méthode peut
conduire à des surdimensionnements tout à fait excessifs.
- on suppose qu'il tombe sur ce bassin une averse uniforme d'intensité constante I de durée égale à
l’intervalle de temps t.
- on admet que le coefficient de ruissellement garde dans chaque zone élémentaire Aj une valeur
constante Cj pendant toute la durée de l'averse.
I - intensité de la pluie
=t à T = 2t q2 = C2 . I .A2
du temps T = 2t à T = 3t q3 = C3 .I.A3
……………………………………………………………
……………………………………………………………
du temps T = (n-1)t à T = nt qn = Cn.I.An le temps de concentration
est égal à nt.
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
La méthode rationnelle présente des inconvénients en ce sens qu'elle ne tient pas compte de
l'évolution de C au cours d'une averse et ne tient pas compte des dépress ions sur le bassin qui peuvent
conduire à un effet de laminage de l’hydrogramme. Ce qui signifie que cette méthode pe ut conduire à
des surdimensionnements tout à fait excessifs.
5. METHODE DE CAQUOT
- Pavage 0,60
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Durée, mn Figure
4
(M ,T ) = (a (T ) xµ(M ) b (T ) )/ 6 (β+δ)
a(T) et b(T) étant les coefficients de Montana. Ils sont donnés par les abaques du CIEH ou de l'ORSTOM ; βet δ
coefficients d'ajustement
U ( T) = 1− b( T) x f
V (T ) = c x b(T ) ; W(T)=dxb(T)+1−ε
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Des corrections sont ensuite apportées aux valeurs des débits trouvées en multipliant par le
𝟎 𝟕𝒃 𝑻̅
à comprendre
coefficient correctif : m =
En effet, les débits évacués par les égouts et stockés dans les dépressions sont éliminés du débit réel trouvé par les
calculs si l’on applique la correction.
Cette méthode la plus usitée va sur le principe qu’une crue de fréquence décennale est provoquée par
une pluie de fréquence décennale.
La méthode qui ne permet que la détermination des crues décennales et centennales permet
d’intégrer dans la fonction de production des débits, les paramètres les plus significatifs à savoir la
superficie du bassin versant, la hauteur de la pluie décennale, le coefficient de ruissellement,
l’infiltrabilité du sol et le relief.
La méthode a été élaborée à partir de 65 bassins versants de superficie inférieure à 120 km2. Elle
s’applique en théorie à toute l’Afrique de l’ouest entre 150 et 1600mm de précipitations annuelles.
Pour une meilleure précision, les deux grandes régions climatiques : sahélienne et tropicale sèche ont été
traitées séparément.
L’étude a porté sur les bassins sahéliens de superficies inférieures à 10 km2 ce qui a permis de mettre
au point la méthode qui a ensuite été portée à l’ensemble des autres bassins.
Pour les bassins de superficies supérieures à 120km2 surtout pour ceux dépassant les 350 km2, la
méthode prend seulement en compte la partie avale du bassin susceptible de générer un
écoulement vers l’exutoire.
Pour les bassins versants de superficie supérieure à 1500 km2, la méthode ne donne plus de
résultats fiables.
Néanmoins, pour une bonne utilisation de la méthode, on se référera toujours aux check-lists qui
sont un document qui donne toutes les considérations majeures permettant de faire une bonne
estimation des débits de crues.
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Etapes à suivre
1. déterminer les caractéristiques physiques du bassin versant : superficie S ; indice globale de pente
𝑰𝒈 et 𝑰𝒈𝒄𝒐𝒓 (périmètre P, indice de compacité𝑰𝒄𝒐𝒎𝒑, longueur du rectangle équivalent L) ;
infiltrabilité ; aspect du réseau hydrographique ; pourcentage de zones cultivées ; présence
d’ouvrages et aménagement. Cette première étape doit s’accompagner d’une reconnaissance de
terrain.
2. Consulter la check-liste et modifier si nécessaire les caractéristiques physiques (prise en compte
d’un bassin réduit par exemple).
3. Estimer la hauteur de l’averse ponctuelle de fréquence décennale 𝑷𝟏𝟎
4. Calculer la hauteur de précipitation moyenne sur le bassin de fréquence décennale 𝑷𝒎𝟏𝟎
5. Déduire des point 1 à 4 les caractéristiques suivantes :
Le coefficient de ruissellement 𝑲𝒓𝟏𝟎 et le volume de ruissellement 𝑽𝒓𝟏𝟎
6. Calculer le débit maximal total 𝑸𝟏𝟎 , en ajoutant à 𝑸𝒓𝟏𝟎 , le débit d’écoulement retardé 𝑸𝒓𝒆𝒕𝟏𝟎
à s'inspirer Pour une précipitation décennale ponctuelle P10 de 70 et 100mm, l’estimation du coefficient de
ruissellement Kr10 est faite par interpolation linéaire entre les valeurs Kr70 et Kr100. Les coefficients
de ruissellement Kr70 et Kr100, correspondant à des précipitations décennales P10.1 = 70 mm et
P10.2 = 100 mm ont été déterminés en fonction de la superficie S du bassin, pour les classes d’infiltrabilité
PI, I, RI, P, TP et pour différentes valeurs de l’indice globale de pente Ig ou Igcor si la pente est corrigée.
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Notion d’interpolation linéaire
Soient 𝑥1, et 𝑥2 des valeurs sur un ensemble de réels.
Sur cet ensemble on a : x1 < x0 < x2 et soit une fonction linéaire f telle que f(x1)
< f(x2)
Pour trouver la valeur intermédiaire de la fonction f(x0), on procède par interpolation linéaire
: [ 𝒇( 𝒙 ) − 𝒇 ( 𝒙 ) ]
𝒇(𝒙𝟎 ) = 𝒇(𝒙𝟏 ) + 𝒙𝟐 − 𝒙 𝟏 (𝒙𝟎 − 𝒙𝟏 )
𝟐 𝟏
Si la pente transversale du bassin It est différente de la pente longitudinale (Ig), différence de plus de
20%, alors il faut calculer Igcor.
Igcor = [ (n-1) x Ig + It ] /n
Où n = 2 pour L < 5 km
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
5 pour 50 km < L
It est la moyenne de quatre à six pentes transversales en prenant la ligne de plus grande pente des
versants.
Région sahélienne
Si S < 10km2, on utilise les courbes empiriques pour déterminer Kr70 et Kr100.
Ce cas est généralement rare dans les régions sahéliennes parce qu’on ne l’observe que sur des
bassins de superficie ne dépassant pas quelques km2.
En effet en région sahélienne, le bassin est exposé à de fortes érosions ce qui diminue la pente avec
l’augmentation de la superficie du bassin.
Caractéristiques a b c
Infiltrabilité Ig ou Igcor
15 3650 51 27
PI 7 2636 2239 41 39 23
3 22
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
15 1455 33 21
I 7 1140 30 25 20
3 19
825
P 7 131 13,8 5
TP 7 35 5 1,5
Caractéristiques a b
Infiltrabilité Ig ou Igcor
15 5528 3656 69 51 28 26
PI 7
2727 44 25
3
15 1833 1476 38 37 24 22
I 7
1125 32,5 20
3
25
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
15 421 20,5 17,5
RI 7 300 250 20 20 15
3
12
P 15 200 20 8
7 150 20 6
TP 7 67 14 2
c’
Caractéristiques a’ b’
Infiltrabilité Ig ou Igcor
I 7 1620 27,5
100
3
1250 25
26
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
15 250 20 21,7
RI 7 200 20 18,5
3
150 20 15
P 7 50 15 8
c’
Caractéristiques a’ b’
Infiltrabilité Ig ou Igcor
15 2400 100 32
I 7 1940 100 30
3
1440 100 28
15 325 30 26
RI 7 240 30 22
3
200 30 17
P 7 55 17 9,5
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
TP Kr100 = 3% quelle que soit la pente Ig ou Igcor
Ces caractéristiques sont : le temps de base Tb10, le débit de pointe Q10 et le temps de montée Tm10
Il est fonction de l’indice global des pentes Ig ou Igcor et de la superficie du bassin. Pour les
petits bassins, l’infiltrabilité sera pris en compte pour améliorer la détermination de Tb10. Le
principe est de trouver un hydrogramme proche de l’hydrogramme unitaire quelle que soit la
superficie du bassin versant.
Ig ou Igcor = 3m/km
Pour une telle pente faible, l’hydrogramme décennal obtenu est unitaire quelle que soit le superficie du
bassin.
A Ig ou Igcor environ 7m/km, pour obtenir la forme de l’hydrogramme unitaire, il faut que la superficie du
bassin soit supérieure à une certaine valeur ou on est obligé de prendre en compte l’infiltrabilité.
Ig ou Igcor = 7m/km
Ig ou Igcor = 15m/km
infiltrabilité P : Tb 10 = 5 xS + 120
Ig ou Igcor = 60m/km
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
- pour S < 10-12km2 avec infiltrabilité I : Tb 10 = 2,7 x S + 97 avec
infiltrabilité P : Tb 10 = 2,3 x S + 77
On peut le déterminer soit graphiquement (par les courbes) soit par les relations suivantes :
A des valeurs intermédiaires de Ig ou Igcor, procéder à l’interpolation linéaire pour trouver Tb10.
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
𝑄𝑚𝑟10 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑒 𝑑𝑒𝑏𝑖𝑡 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 𝑟𝑢𝑖𝑠𝑠𝑒𝑙𝑙é
Qmr10 = Vr10 / Tb10 en m3/s si Tb est en mn
Pm10 = A x P10, mm
A
Pan- hauteur pluviométrique annuelle ponctuelle, mm. Elle est déterminée sur la carte des isohyètes ou
par traitement des données pluviométriques de la zone.
- pour les grands bassins (plusieurs centaines de km2) d’infiltrabilité P avec un lit suffisamment
large :
En région sahélienne
Ig ou Igcor = 3m/km
Ig ou Igcor = 7m/km
- pour S < 6km2. Avec infiltrabilité I : Tm 10 = 2,5 xS + 60. Avec infiltrabilité P : réduire les valeurs
calculées pour I de :
- 8% pour S = 5km2
32
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Ig ou Igcor = 15m/km
- pour S < 10km2 avec infiltrabilité I : Tm 10 = 1,2 xS + 44 avec
- 5% pour S = 5km2
Ig ou Igcor = 25m/km
Ig ou Igcor = 60m/km
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Avec les résultats des calculs, on pourra alors construire l’hydrogramme des crues.
Q100 = C x Q10
Cette méthode a été élaborée à partir des travaux menés sur 414 bassins versants expérimentaux en
Afrique sahélienne.
L’expression du débit de pointe décennal est basée sur un schéma de régression multiple sous la
forme suivante :
a, s, p, i, k, d ……. sont des coefficients qui montrent le degré de lien (corrélation) entre les paramètres et
le débit. a est une constante qui tient compte de la particularité de forme du bassin versant.
Les 414 bassins versants ont été regroupés en sous ensembles pour les calculs.
34
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Les sous ensembles de bassins ont été formés à partir des critères climatiques et géographiques.
Critères climatiques
Critères géographiques
Groupe de pays voisins
- Afrique de l’Ouest: 20° longitude Ouest à 10° longitude Ouest comme sous ensemble1
- Afrique de l’Ouest : 10° longitude Ouest à 10° longitude Est comme sous -ensemble. 2
On a ainsi obtenu des sous ensembles de bassins à partir de ces critères de regroupement. Les
paramètres des bassins des sous ensembles ont été successivement introduits dans l’équation
pour trouver leurs degrés de corrélation r avec les débits trouvés par hydrométrie.
Sur la base de ces résultats, on a retenu les paramètres qui ont les degrés de corrélation les plus
élevés. Ce sont S, Ig, Pan liée à P10, Kr10, Pm10 et parfois Dd.
Etapes à suivre
2. Estimer Kr10. Il faut noter que les formules suivantes pour la détermination de Kr10 ne sont
valables que pour la zone sahélienne.
Tableau 11
35
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Catégorie Formulation r
Granite + gneiss Kr 10 = 2300 xPan −0 ,67 0,661
Sables 0,602
Kr 10 = 2.10 7 xPan −2,2
Argiles 0,376
Kr 10 = 300 xPan −0 ,3
Schistes 0,370
Kr 10 = 370 xPan −0,375
En zone tropicale, on fera recours seulement à la méthode de l’Orstom pour déterminer Kr10.
3. Sélectionner les régressions correspondantes aux critères climatiques ou géographiques du bassin.
4. Sélectionner les équations qui montrent une valeur élevée de r2 en favorisant les échantillons pour
lesquels n est élevé.
Nous entendons par ouvrages hydrauliques de franchissement routier, les petits ouvrages parmi lesquels
on distingue les buses, les dalots et les radiers qui servent au franchissement des cours d'eau. Il faut les
différencier des grands ouvrages que sont les ponts: Les méthodes pour les études des diverses catégories
étant en effet, totalement différentes. Les conditions hydrologiques, hydrauliques, topographiques,
géotechniques et économiques particulières à chaque type d'ouvrage font de chaque cas est un cas
d'espèce et le choix du type d'ouvrage est rarement immédiat
Pour faire un choix judicieux parmi cette panoplie d'ouvrages, il faut essentiellement:
2°) Connaître leurs fonctionnements hydrauliques qui sont un facteur déterminant dans la sécurité de
ces ouvrages;
3°) Connaître et savoir porter une analyse descriptive du profil du cours d'eau à Franchir;
36
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
4°) Maîtriser toutes les conditions environnementales de la zone de projet;
5°) Apprécier les crues de projet et leur classification par rapport aux ouvrages;
6°) Savoir dégager les contraintes économiques et les contraintes techniques de mise en
œuvre propres à chaque type ouvrage;
7°) Porter une analyse prévisible sur le trafic sur l'axe concernée.
Les buses
Les buses sont des ouvrages hydrauliques de franchissement routier constituées de conduites circulaires métalliques
ou en béton, ou de conduites métalliques en arche. Elles permettent de transiter les crues de l'amont vers l'a val de
l'ouvrage et ce généralement par-dessous la chaussée.
Il faut canaliser de façon sûre dans les buses les débits d’eau qui arrivent, afin d’éviter de dangereux
contournements des ouvrages. Par ailleurs, dans les restitutions, il faut se méfier de l’érosion sur le fond du lit et
sur les berges qui, en régressant, risque de constituer un danger pour les structures.
37
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
remblai
A-A
Figure 01
Le tube est saillant hors du remblai. Elles sont le plus souvent utilisées pour les passages d’eau de faible
profondeur. De ce fait leur hauteur reste assez faible.
A- A
Dans certaines conditions d’évacuation des débits, on utilise les buses biseautées afin d’améliorer l’entrée
de l’eau dans la conduite. Ce qui favorise une évacuation rapide des eaux.
Dans le cas des cours d’eau particulièrement encaissés, on conseille des structures capables d’offrir aussi
bien une action de retenue et de soutènement du remblai.
38
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
• Buse avec mur de tête et murs en aile
chaussée
mur de tête
mur en aile
buse
Les murs de tête et murs en ailes sont conçus pour assurer deux fonctions essentielles :
Le transfert des débits à travers les buses dépend du coefficient d'entrée Ke de l'ouvrage. Le coefficient
Ke est fonction de la conception technologique de l’entrée de l'ouvrage. Tableau 1 : C oefficient
d'entrée Ke des buses
Buses en béton
- Biseautées selon les talus Ke = 0,7
Ke = 0,5
- Saillantes hors du remblai avec extrémité amont à emboitement femelle
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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Ke = 0,2
- Entrée chanfreinée
Buses métalliques
Les dalots
Les dalots sont des ouvrages de franchissement routier en béton armé et présentent une section
rectangulaire ou carré. Ce sont des ouvrages sous chaussées qui ne nécessitent aucun remblai. Parfois ils
peuvent admettre une faible épaisseur de remblai (de l'ordre d'un ou deux mètres). A des hauteurs de
remblai au delà de ces valeurs, il faut spécialement calculer la dalle aux surcharges. On les utilise pour
évacuer des débits assez élevés de l'ordre de 10 m3 /s. Il faut signaler que la capacité limite d’évacuation
des débits par les dalots se situe dans l’ordre de 30 à 40 m3/s. Au delà de ces débits, il est souvent difficile
d’obtenir une vitesse de sortie acceptable sans érosion des sols meubles au pied aval de l’ouvrage. Ou
encore il faut opter pour des cellules de grande portée ou de grande hauteur des piédroits.
• Dalot ordinaire sur radier général : ce sont des ouvrage avec piédroits fondés sur un radier
général.
dalle
plate forme routière
Piedroit
mur en aile
radier général
Figure 05
• Dalot ordinaire sur semelles isolées: ce sont des ouvrages avec piédroits fondés sur semelles
isolées. Avant d’opter pour ces types de dalot, il faut s’assurer du bon état du sol de fondation.
Le sol support devra être d’une bonne portance et être capable de résister aux affouillements
dus à l’énergie de l’eau.
dalle
plate forme routière
Piedroit
mur en aile
semelle isolée
Figure 06
• Les dalots cadres : dans lesquels la dalle, les piédroits et le radier constituent une structure
rigide en béton armé (cadre). Ces types de dalots sont le plus souvent en élément préfabriqués.
41
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
plate forme routière
• Les dalots portiques : qui ressemblent aux dalots cadres mais sans radier général (piédroits
fondés sur semelles).
plate forme routière
Ke = 0,2
- chanfreiné sur 3 côtés
42
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
- Toit à bord franc Ke = 0,4
Ke = 0,2
- Toit à bord arrondi ou chanfreiné
Ke = 0,2
- Toit à bord arrondi ou chanfreiné
Les radiers
Les radiers sont des ouvrages permettant de franchir les rivières en basses eaux, et qui sont submergés en
cas de crue.
On les établit sur les fonds des rivières et l'eau passe par dessus. Ils sont employés dans les rivières qui
restent sèches pendant une importante partie de l'année.
43
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Radier ordinaire
Ces types de radier sont prévus pour le franchissement des cours d'eau de grandes largeurs. Ils sont
comme un déversoir à large crête qui épouse la forme du fond du lit. On les utilise également pour la
traversée des bas-fonds plus ou moins boueux à cause de leur poids relativement faible et de leur grande
surface de contact avec le sol de fondation.
Amont Aval
radier
r
Plate forme
44
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
• Les radiers à parties courbes et palier horizontal
Zam
Zav
Ham B
Hav
Surelévation e
TN
Parfois les contraintes du profil en travers du site obligent à adopter un radier surélevé par rapport au fond
du lit naturel. On adopte généralement ce type de radier quand le fil d'eau du cours du lit est assez grand.
Digues routières
Les digues routières sont aussi des ouvrages de franchissement qui sont le plus souvent utilisées pour
traverser des rivières pérennes et larges. Elles fonctionnent comme des déversoirs à large crête avec une
lame d'eau inférieure à 0,60m pour le passage des grands véhicules et inférieure à 0,40m pour le passage
des petits véhicules.
On les appelle également des digues déversantes parce que pendant les crues, les eaux passent obligatoirement par -
dessus la digue et sur toute sa longueur.
45
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Tapis étanche Protection étanche en béton
Recharge
Parafouille Ecran étanche
C'est quand le niveau de l'eau à l'exutoire immédiat de l'ouvrage dépasse le bord supérieur de l'ouvrage.
Le transit de l'eau vers l'aval est effectué sous la charge ∆H.
remblai
Zamont
H Zaval
∆
buse
Le niveau de l'eau à l'exutoire immédiat de l'ouvrage est en dessous du bord supérieur de l'ouvrage. Le
type d'écoulement dans ce cas de sortie libre dépend du niveau amont H1 :
Zam
Zav
H1 Diamètre D
46
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Si H1> 1,25 D, l'écoulement peut se faire à sortie libre ou à pleine section mais avec une profondeur
compressée à l'entrée de la buse.
Zam
H1 Zav
Diamètre D
Figure 15.b
Les dalots peuvent avoir le même régime de fonctionnement comme les buses: sortie libre et sortie
noyée. Cependant dans le cas précis des dalots, le fonctionnement à sortie noyée est assez rare. Les calculs
sont identiques à ceux des buses.
Remblai
Zaval
47
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Remblai Zaval
Figure 16.c
3. Fonctionnement hydraulique des radiers
Radiers à palier horizontal
La variation des niveaux d'eau entre l'amont et l'aval est très peu sensible, parce que l'ouvrage épouse généralement
la pente du terrain naturel. Le régime d'écoulement observé est alors un régime d'écoulement uniforme.
Zam Zav
Amont he TN Aval
radier
Figure 17
Radiers à palier courbe
Figure 18
1. Radiers à parties courbes et partie horizontale
2. Radiers surélevés
La présence de ces ouvrages sur le lit du cours d'eau va provoquer une perturbation du régime
d'écoulement naturel de l'eau. On assistera généralement à une surélévation progressive du niveau
48
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
amont de l'eau. La surface libre peut alors s'abaisser progressivement pour rejoindre le niveau normal de
l'eau à l'aval en passant par une section de contrôle. On dit que l'écoulement est dénoyé avec régime
graduellement varié.
B – largeur du radier, m
La présence de ces ouvrages sur le lit du cours d'eau va provoquer une perturbation du régime
d'écoulement naturel de l'eau. On assistera à une surélévation du niveau amont de l'eau. La surface libre
49
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
s'abaisse brusquement pour rejoindre le niveau normal de l'eau à l'aval avec formation d'un ressaut
hydraulique.
Niv. Amont des crues
réssaut hydraulique
Niv. Aval des crues
bassin de dissipation
Parafouille recharge
écran étanche
Figure 21
IV) CRITERES DE CHOIX D'UN OUVRAGE HYDRAULIQUE DE FRANCHISSEMENT
En hydrométrie, selon la morphologie des lits trois types de lits de cours d'eau se dégagent:
C'est le type de lit le plus connu et qui est caractérisé par la présence d'un lit majeur et d'un lit mineur. Le
lit majeur peut être défini comme les champs d'inondation. Le lit mineur est en
50
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
général le chenal d'étiage.
b
Ces types de profils sont observés le plus souvent au niveau des fleuves Les largeurs sont généralement
de plusieurs dizaines de mètres.
Généralement leur franchissement se fait par des ponts quand les profondeurs sont grandes ou par des
digues routières quand les profondeurs sont moindres (2 à 5m). Les dalots et buses ne sont généralement
pas adaptés à cause d'énormes pertes de charge dues au taux d'obstruction du lit par ces ouvrages.
2. Les méandres
C'est quand le tracé du lit ordinaire est en courbes et contre-courbes alternées plus ou moins régulières. Les
méandres s'observent au niveau des lits fluviaux ordinaires. Les ponts et digues routières s'y adaptent mais
il faut toujours prendre les soins de ne pas les implanter au niveau des mouilles où se concentre l'énergie
provoquant les affouillements des berges et des fonds.
51
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Selon Léopold, Woldman et Miller r/b = 2,7 en moyenne λ
Par conséquent, à cause de leur grande largeur ils sont plus prédisposés à recevoir les ponts parfois et
digues routières qui sont moins coûteux pour des raisons de matériaux.
B- B
b
A-A
3. Chenaux divagants
A cause de leur grande largeur et de leurs profondeurs variables, on utilise souvent une combinaison de
plusieurs ouvrages d'art pour franchir ces zones : les buses au niveau des profondeurs moyennes, et les
52
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
dalots au niveau des profondeurs exagérées et parfois même des digues routières quand le fond est peu
accidenté avec une présence permanente d'eau dans le lit.
H2 H3
H1
Les lits calibrés sont souvent formés sur des sols plus ou moins consolidés. Ils sont généralement assez
profonds et les berges sont stables.
Géométrie
Le rapport b / h est de l'ordre de quelques unités (5 - 10) avec h avoisinant quelques mètres. Le tracé est
peu sinueux et le profil en travers peu différencié. Généralement ils contiennent toutes les crues ou
presque. A cause donc de leur grande profondeur et du fait du caractère peu affouillabl e des berges, on les franchit
le plus souvent par des dalots quand la largeur du lit est étroite ou par des ponts quand on a une grande largeur.
53
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
A B
B
A
b
B-B
A-A
he
Quand le rapport b / h est de l'ordre de dizaine de mètres avec h environ un mètre, on a un lit évasé qui
s'adapte mieux aux radiers.
54
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Méandres Quelques dizaines Pont quand h > 5 m
Digue routière quand h < 5 m
Choix de l'ouvrage en fonction de
Chenaux divagants Très variable l'aspect du fond ( buse, dalot et digue)
Lits à forme héritée du fond Dizaines de mètres et Radier à palier horizontal ou radier
de vallée h environ un ou deux surélevé
mètres
La zone du projet de construction a une importance dans le choix des ouvrages de franchissement. Selon
qu'on soit en zone urbaine ou en campagne, le niveau de surélévation permis des eaux en amont, va
influencer sur le choix des ouvrages. En zone urbaine, les ouvrages les mieux adaptés sont les dalots ou
les ponts dont les effets d'accumulation en amont sont moindres par rapport à ceux provoqués par les
buses.
En effet, les buses génèrent beaucoup plus de pertes de charge hydraulique en raison du d'obstruction
élevé qu'elles induisent au niveau du lit sur toute sa largeur tandis que les ponts et dalots provoquent le
plus souvent un simple étranglement du lit et par conséquent génèrent moins de pertes de charge.
La surélévation étant directement proportionnelle au taux d'obstruction du lit, il est par conséquent
conseillé d'opter pour des ouvrages d'évacuation de gros débits (Ponts et dalots ) de manière à pouvoir
éviter les débordements qui peuvent provoquer des inondations.
Figure 28
55
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Le remblai barre totalement le lit du cours d'eau avec comme conséquence une grande perte de charge dans
l'écoulement ce qui induit une surélévation conséquente du niveau d'eau en amont avec susceptibilité
d'inondation des terres ou zones d'habitation.
pile
remblai d'accès
Figure 29
Pour les dalots et ponts, on observe un simple étranglement du lit par les remblais d'accès avec moins de
pertes de charge dans l'écoulement. En zone urbaine les radiers sont moins utilisés parce qu'en cas de
crues le plus souvent, certains usagers sont obligés d'attendre la décrue pour pouvoir traverser l'ouvrage.
En plus, la circulation à double sens sur un radier nécessite une augmentation de la largeur de la chaussée
ce qui réduit le coefficient de débit et par conséquent une évacuation lente des crues.
Il arrive parfois que compte tenu du débit très élevé dans un lit large et peu profond, on est contraint
d'utiliser une batterie de plusieurs buses ou de dalots pour la mise hors d'eau de la route et permettre en
même temps le passage des usagers pendant tout le temps de transit de la crue.
En campagne, l'utilisation de tous ces ouvrages est possible du faite que les inondations y sont moins
risquées qu'en ville. Cependant il convient de faire attention aux risques d'obstruction des buses par des
branchages et souches en zone boisée, ce qui peut être une condition suffisante pour écarter la variante
buse et laisser le choix se porter entre un dalot, un radier ou un pont. Cela veut dire qu'en analysant les
variantes d'ouvrages, il est très important de faire un examen du couvert végétal des berges qui est
56
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
également un facteur physique permettant de fixer les dimensions de sécurité en ajoutant le tirant d'air
approprié aux dimensions requises pour l'évacuation des débits.
A titre indicatif, pour des ponts et dalots de longueur inférieure ou égale à 50 m, on adopte en général un
tirant d'air au moins égal à:
Pour des ponts de longueur supérieure à 50m, on ajoute 0,50m aux tirants d'air minima donnés ci-dessus.
Radiers
Critèrede choix Description du critère Buses Dalots Radiers ordinaires suréle
Oui :mais pas
Régime noyé Oui conseillé Non Oui
57
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
elévé selon l
surélevation
L’affouillement maximal est atteint pendant la période de crue et il est ensuite atténué pendant la
décrue. L’affouillement se présente sous forme d’une fosse tronconique ayant sa plus grande profondeur
le long de la génératrice amont de la pile. L’évolution de cette profondeur dans le temps étant liée aux
paramètres hydrauliques de l’écoulement.
La profondeur d’affouillement au droit des piles d’un pont peut être considérer comme la somme des
trois termes suivants :
La profondeur normale d’affouillement 𝐻𝑁 au-dessous du niveau d’équilibre du lit est donnée par la
relation suivante :
𝐻𝑁 = 𝐷0 − 𝑆1/𝐵 𝑚
𝑆1(𝑒𝑛 𝑚2) est la section correspondante aux plus hautes eaux PHE (crue projet)
Les particules solides constituants le lit sont considérer fin si 𝑑90 < 6𝑚𝑚 où 𝑑90 désigne la dimension du
maille du tamis laissant passer 90 en poids de l’échantillon considéré. Des études théoriques et
expérimentales en laboratoire ou sur cours d’eau naturel constitués d’éléments fins, permettent de lier la
profondeur moyenne de l’écoulement 𝐷0 au débit du projet 𝑄0 par l’équation :
𝐷0 = 𝑘 ∗ 𝑄0𝑁
58
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Pour 1,5𝑚 < 𝐷0 < 18𝑚 et 28 < 𝑄0 < 30000 𝑚3/𝑠 on aura :
−𝟎 ,𝟖 −𝟎 ,𝟏𝟐 −𝟎 ,𝟖
D’après KELLERHALS , 𝑯𝑵 = 𝟎, 𝟐𝟒𝟗 ∗ 𝑸𝟎 ∗ 𝒅𝟗𝟎 𝑩𝒎 − 𝑺 𝟏/𝑩𝒎 .
Pour des canaux partiellement pleins, la relation suivante déterminée expérimentalement, peut ètre
utiliser pour déterminer 𝐷0 correspondant à 𝑄0 , connaissant 𝐷1 d’un débit 𝑄1 connu :
La contraction de section de la section de l’écoulement provoque une augmentation locale des vitesses. Si
le lit du cours d’eau est constitué de terrain meuble, il y a affouillement spontané du profil du lit. Cet
affouillement se poursuit jusqu’à ce que le profil tende vers un nouvel équilibre où les profondeurs seront
plus élevées et les vitesses plus faibles. Si la largeur du pont est faible devant la largeur du lit, le
creusement du lit peut être considérable.
La formule suivante est proposée par LAURSEN pour le calcul de la profondeur d’affouillement due à une
réduction de section 𝐻𝑅 :
𝐷0 est fonction de la nature du matériau constituant le lit ; 𝑈1 est la vitesse moyenne de l’eau en amont du
pont ; 𝑑50𝑠𝑢𝑟𝑓 est la dimension des mailles de tamis carrée laissant passer 50 en poids de l’échantillon
prélevé à la surface du lit au droit de franchissement ; 𝑑50𝐻𝑅 est est la dimension des mailles de tamis
59
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
carrée laissant passer 50 en poids de l’échantillon prélevé au droit de franchissement à la profondeur 𝐻𝑅
; 𝑩𝒎𝑨𝑴 est la largeur de la surface libre sous le pont ( égale à 𝐵 0 , largeur du pont si le débouché linéaire
est inférieur à la largeur 𝐵 𝑚 du lit mineur de la rivière.
Par la présence d’une pile de pont dans la rivière, l’écoulement n’est plus uniforme. En présence d’une pile
non profilée, un vortex en fer à cheval se forme. Si la pile est profilée, aucun vortex n’est observé.
Cependant si l’axe d’une pile profilée est inclinée d’un angle par rapport à la direction de l’écoulement,
la pile se comporte comme si elle était non profilée et peut entrainer des affouillements importants. D ans
certains cas, un sillage alterné peut se former derrière la pile, qui engendre des fosses de d’affouillement
à l’aval.
Calcul de la profondeur d’affouillement local en eaux claires autour d’une pile cylindrique
SHEN propose la formule empirique suivante pour calculer la profondeur maximum d’affouillement autour
d’une pile cylindrique en eaux claires :
𝑯𝑳 = 𝟎, 𝟐𝟕𝟕(𝑼𝟏𝑷)𝟎,𝟔𝟏𝟗
𝐻𝐿 est la profondeur locale d’affouillement autour d’une pile, mesurée au-dessous du lit moyen sous le
pont ; 𝑯𝟏 est la vitesse moyenne à l’amont du pont ; P est la largeur de la pile sur un plan perpendiculaire
à l’écoulement ou maitre-couple
Dans ce cas, la profondeur maximale d’affouillement local n’est pas influencé par la vitesse de
l’écoulement. BREUSERS propose la formule empirique suivante :
𝑯𝑳 = 𝟏, 𝟒𝑷 où P est le maitre-couple.
Il convient de prendre des précautions dans le dimensionnement du pont afin de réduire les
affouillements. Toutefois cette solution pourrait être couteuse. Des circonstances imprévisibles
60
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
pourraient également survenir après la construction du pont (par exemple formation d’un méandre) qui
pourraient aggraver singulièrement les affouillements initiaux.
Si malgré ces précautions ainsi prises, les affouillements atteignent encore des profondeurs importantes,
des dispositifs de protection localisés sont alors nécessaires. Les procédés indirects consistent à réduire
les vitesses de l’écoulement et de diriger les piles dans la direction des lignes de courant dans le ca s des
ponts biais. Les vitesses peuvent être réduites en réalisant des accès qui coupent le moins possible le lit
du cours d’eau ou en réduisant le nombre de piles et en prévoyant un tirant d’air suffisant pour le
passage des corps flottants qui présentent des obstacles à l’écoulement (normalement de 1,50m à 2m, et
en zones forestière 2m à 2,50m).
Parmi les procédés directs permettant de réduire localement les affouillements, nous distinguons :
Pour éviter tout affouillement, les dimensions du tapis en plan doivent être de l’ordre de trois fois le
diamètre du pile pour une pile circulaire. En épaisseur, il est conseillé de prendre la plus grande des deux
valeurs : dimension de la pile ou triple du diamètre des enrochements.
Toutefois, cette solution nécessite une surveillance régulière car le tapis d’enrochement nécessite des
recharges fréquentes notamment après de fortes crues qui ont pour effet d’entrainer les enrochements
vers l’aval ou vers le fond de la fosse d’affouillement qui se forme autour du tapis d’enrochements.
61
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
CHAP VI : Dimensionnement des fossés latéraux
Les fossés sont des ouvrages longitudinaux destinés à collecter les eaux superficielles qui
ruissellent sur la chaussée, sur les accotements, les talus et sur les terrains avoisinants. Le débit à
évacuer est celui du secteur du bassin versant drainé par le fossé ; il est déterminé par la formule
:
Les sections des fossés peuvent avoir des formes triangulaires, trapézoïdales, rectangulaires ou
demi-circulaires avec des parois revêtues ou non.
62
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Nous optons pour les formes triangulaires ou trapézoïdales en fonction des débits, pour les facilités
d’entretien et moins de danger pour l’usager.
Les pentes longitudinales sont proches de celles du TN en remblai tandis qu’en déblai, elles doivent
être proches de celle de la ligne rouge.
Afin d’éviter une dégradation rapide par érosion, le choix doit tenir compte de la vitesse limite
d’entraînement des matériaux qui est fonction de la nature des sols ou du type de revêtement.
La méthode de dimensionnement la plus utilisée de nos jours est celle du guide pratique avec
les abaques de « Open Channel hydraulique ».
Après avoir déterminé le débit de calcul, on recherche, à travers les tableaux, la capacité Q’≥
Q pour laquelle on a immédiatement :
63
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
64
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière