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COURS D’HYDRAULIQUE ROUTIERE

Volume horaire : 20h (10h de C.T ; et 10h de T.D)

Objectifs :
 Savoir évaluer la crue d’un projet ; 
Savoir déterminer les affouillements ; 
Savoir dimensionner des fossés latéraux.

Prérequis : Routes I et II

Contenu du cours :
 I. position du problème et données
 II. Climatologie
 III. Evaluation de la crue du projet
 IV. Franchissement des vallées fluviales 
V. Détermination des affouillements ;  VI.
Dimensionnement des fossés latéraux.

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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Introduction
L’eau, sous toutes ses formes : météorite, superficielle ou souterraine, cause à l’ingénieur d’énormes
difficultés, en ce sens qu’elle constitue une des premières causes de dégradations diverses rencontrées
sur la route. Les problèmes liés à l’eau surgissent en tous points : traversées de grandes rivières,
écoulement des eaux sur zones inondables, écoulement des eaux pluviales, franchissement des petits
cours d’eaux ou des thalwegs. Ces problèmes surviennent en tout moment : pendant la phase d’étude,
en cours de réalisation, durant l’exploitation.

Les effets de l’eau sur la route sont de deux sortes :

 Ceux qui influent sur la pérennité de la chaussée à savoir, les problèmes de glissance,
d’inondation, d’altération, des problèmes de visibilité par la pluie ou par projection produite
par la circulation des véhicules.
 Ceux qui influent sur la pérennité des ouvrages routiers : il s’agit des problèmes d’érosion, de la
stabilité des talus, de la fatigue de la chaussée par défaut de portance des sols.

Donc la lutte contre l’action négative de l’eau se fait à tous les stades de durée d’une route : dès
l’élaboration du projet, pendant la construction, et pendant l’utilisation (la mise en service).

En revanche, la prise en compte de l’assainissement dans l’étude d’un projet routier est basée sur deux
projets essentiels à savoir :

• Favoriser l’évacuation rapide des eaux superficielles en contrôlant et dirigeant le ruissellement de


manière à éviter qu’il endommage les ouvrages routiers et les propriétés riverains.
• Empêcher ou réduire les infiltrations dans les chaussées où à leurs abords immédiats et drainer les
eaux éventuellement infiltrées et les nappes souterraines de manière à établir et à maintenir le sol
dans un état d’équilibre hydraulique compatibles avec les structures des chaussées choisies.

En conclusion, l’étude hydraulique doit s’intégrer dans l’étude générale d’un projet et se développer
progressivement de l’avancement du projet.

Aussi, pour réussir le dimensionnement judicieux des ouvrages, les trois grands étapes doivent être
respectées : l’étude climatologique, l’étude hydrologique, les calculs hydrauliques en fonction des débits et
de la topographie du terrain naturel.

Définition
L’hydraulique routière ou l’assainissement routier est l’ensemble des moyens techniques utilisés pour
résoudre les problèmes de collette et d’évacuation des eaux superficielles et des eaux internes sur
l’emprise de l’ouvrage routier mais aussi ceux du rétablissement des petits écoulements naturels qui
devraient se faire si l’ouvrage n’était pas implanté.
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Chap I : position du problème et données

Les problèmes d’hydraulique routière résultent de deux considérations fondamentales suivantes:

 la route est un ouvrage se développant linéairement sur le terrain au relief duquel elle apporte par
ses déblais et remblais des modifications qui perturbent les écoulements préexistants, naturels ou
déjà modifiés par d’autres ouvrages précédemment construits ;
 toute submersion de la route par des eaux a des conséquences dommageables, d’une part parce
que cela constitue une gêne, voir un obstacle de circulation des véhicules, d’autre part parce que
la submersion de la chaussée et des accotements entraine des dégradations dues aux
écoulements (érosions…) , des imbibitions des sols qui en réduisent la portance.

L’ingénieur routier a toujours à l’esprit le principe fondamental : maintenir la chaussée hors d’eau. Il est
donc confronté à des problèmes hydrauliques.

Les écoulements d’eau provenant des précipitations atmosphériques ainsi que des affleurements et
résurgences d’eaux souterraines, les accumulations éventuelles de ces eaux, sont privilégiées par des
thalwegs et dépressions du relief plus ou moins accentués. Ces thalwegs et dépressions peuvent être
décelés sur des cartes en courbe de niveaux et sur des photos aériennes mais s ont plus particulièrement
repérés par les points bas du profil en long du terrain naturel selon l’axe du projet routier. L’attention du
projeteur devra se porter d’abord sur ses points. Il devra compléter ces données par examen de cartes ou
plans en courbes de niveaux et sur le terrain : savoir si ces points bas correspondent à des écoulements
pérennes ou temporaires et connaitre le sens de l’écoulement de ces eaux. Dans tous les cas, il y a lieu de
rechercher des informations sur le niveau atteint par les eaux selon les saisons : on distinguera dans un
premier temps :

 les plus hautes eaux exceptionnelles : PHEE 


les plus hautes eaux habituelles : PHEH.

Selon les fréquences des observations, par exemple une fois tous les 20 à 50 ans pour les PHEE, à peu près
tous les 2 ou 3 ans pour les PHEH. Ces diverses informations pourront d’ailleurs conduire à retoucher le
tracé.

Les conditions imposées au profil en long : pentes et rampes maximales, y compris les raccordements,
certains passages obligés par des obstacles naturels ou artificiels préexistants, certaines carac téristiques
des terrains traversés, la présence d’une nappe phréatique, des sujétions relatives aux mouvements des
terres etc. vont conduire à l’établissement d’une première ligne rouge.

A l’égard des points bas du terrain et compte tenu des conditions ci-dessus, plusieurs cas peuvent se
présenter par rapport aux PHEE :

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• la ligne rouge est manifestement au-dessus des PHEE.
• La ligne rouge n’est pas fixée rigidement : il convient alors de la choisir précisément en fonction du
niveau des eaux.
Ainsi sont dégagées schématiquement deux grandes catégories de problèmes :

 Les problèmes de la première catégorie : abordent l’étude du tracé et du profil en long. Ils
comportent d’abord la détermination de « la ligne rouge », opération pour laquelle l’hydraulique
intervient faiblement ou pas du tout (cas a) ou beaucoup (cas b). ils comportent ensuite dans ces
deux cas la détermination des ouvrages et des débouchés commandés essentiellement par les
débits des petits et grands écoulement que doit franchir la route.
 Les problèmes de la deuxième catégorie : ils ne sont à abordés qu’une fois arrêter le tracé, la ligne
rouge, et les profils en travers : ils constituent l’assainissement de la route.

Dans les parties en déblai, on devra empêcher les eaux de ruissellement provenant des terrains
surplombants, ainsi que des talus eux-mêmes de venir sur la plateforme. Des dispositions doivent être
prévues pour leur évacuation. A ces eaux s’ajoutent d’ailleurs celles des eaux souterraines auxquelles le
déblai a permis de déboucher à l’air libre et les eaux des ruissellement venant de la plate-forme elles-
mêmes.

Dans les parties en remblai, les eaux de ruissellement sur le terrain naturel avoisinant peuvent venir buter
sur le pied de remblai qui constitue alors un nouveau cheminement des eaux auxquelles viendront
s’ajouter celles de la plate-forme et des talus.

On procède à l’examen dans le détail des ruissellements et des écoulements d’eau provenant de la
plateforme, des talus de déblai et de remblai, ainsi que des terrains du proches voisinage, puis on étudie
les dispositions à prendre pour éviter que les eaux ne stagnent ou ne viennent sur la plate-forme, pour
qu’elles soient écartées et conduites en des endroits où elles ne risquent pas de gêner.

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Chap II : Climatologie
La climatologie est une science de l’atmosphère qui consiste à l’étude des climats. Il est important de
connaitre les caractéristiques de la région que l’on voudrait aménager :

 La genèse des crues qui dépendent des facteurs climatiques ;


 Les contraintes et avantages climatiques afin de fixer le déroulement du chantier.

Le travail de l’ingénieur à ce stade consiste à :

 La collecte et la vérification des données ;


 L’analyse des données indispensables à l’étude hydrologique à savoir : la température ; l’humidité
; l’évaporation et la pluviométrie. En d’autres termes, examiner le bilan hydrique :

𝑃𝑃𝑟é𝑐𝑖𝑝𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛= 𝑅𝑅𝑢𝑖𝑠𝑠𝑒𝑙𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 + 𝐸𝐸𝑣𝑎𝑝𝑜𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 + 𝐼𝐼𝑛𝑓𝑖𝑙𝑡𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

II.1) Les températures


On s’intéresse essentiellement à la distribution moyenne des températures maximales journalières 𝑻̅𝑿 ,
minimales journalières 𝑻̅𝒏 , moyennes journalières ( 𝑻̅𝑿 + 𝑻̅𝒏 )/2 et l’écart diurne moyen 𝑻̅𝑿 - 𝑻̅𝒏 .

Exemple de bilan de température d’une ville du Burkina Faso obtenue grâce à une station de référence
assez fiable.

Satation jan Fév Mars A vril Mai Juin Jui Aout Sept Oct Nov D éc Année
A
𝑻̅𝑿 22 23.5 39 50 49 46.5 39 27 29 39 38 3 36.2
2
𝑻̅𝒏 17 18 27 3 38 37 34 22 24 29.5 28.5 16 27.5
9
( 𝑻̅𝑿 + 19. 20.75 33 4 4.5 43.5 41.75 36.5 24.5 26.5 34.25 33.25 2 31.85
𝑻̅𝒏 5 4
)/2

𝑻̅𝑿 - 𝑻̅𝒏 5 5.5 12 1 11 9.5 5 5 5 9.5 9.5 1 8.7


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II.2) L’humidité relative.
Elle participe directement dans le processus de pertes par évaporation. Des eaux de ruissellement. Les
valeurs intéressantes à prendre en compte sont les valeurs moyennes relevées à une station à 6h ; 12h
; 18h.

Exemple d’humidité relative relevée dans une ville au cours de l’année.

mois jan Fév Mars Avril Mai Juin Jui A out Sept Oct Nov Déc Année
heures
6h 98 97.5 81 68 72 84.5 92 99 94 86 81 88 86.75
12ℎ 82 61 50.5 31 34 49.5 67 78 71 64 62.5 75 58.79
18h 90 80 69 51.5 55 63.5 81 90 87.5 78.5 74 86 74.83

II.3) l’évaporation
Ces variations de l’humidité relative et des températures influencent directement sur l’évaporation
dont les valeurs moyennes mensuelles (en mm piche ) sont données dans le tableau ci -dessous :

Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Déc Année
82 94 174 256 223 182 168 69 86 198 181 130 1843

II.4.) Pluviométrie
La pluviométrie est l’un des facteurs les plus importants à considérer dans le comportement des
matériaux routiers. Autant les sols ont besoin d’un minimum de teneur en eau pour remplir leur rôle
dans un corps de chaussée ou dans un terrassement, autant un excès d’eau est toujours néfaste à leur
bonne tenue.

La pluviométrie représente le facteur primordial de genèse de crue sur un bassin versant. Pour cette
raison, l’étude de la pluviométrie doit être détaillée. Elle devra porter sur la distribution moyenne dans
le temps et dans l’espace mais également sur la distribution statique fréquentielle quand cela est
nécessaire pour la distribution des crues correspondantes.

Les pluviométries annuelles et mensuelles permettent de percevoir l’évolution spatiale de la


pluviométrie, de tracer approximativement les isohyètes et de déceler les singularités éventuelles dans
les précipitations.

Les relevés pluviométriques journaliers permettent de noter la précipitation la plus forte de chaque
année. Il faut noter également qu’il existe une corrélation assez étroite entre la entre la pluviométrie
moyenne annuelle et la pluie journalière décennale, valeur nécessaire dans la détermination des crues.

Exemple de pluviométrie et distribution moyenne mensuelle d’une ville.


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Jan Fév Ma Avril Mai Juin Juille Aou t Sept Oct No Déc Année
rs t v
Pluviométrie 0 0 8 47 103 155 233 290 225 78 4 0 1143
moy
mensuelle
Distribution 0 0 0,7 4,1 9,0 13,6 20,4 25, 19,7 6,8 0,3 0 100
moy annuelle 4

Chap 3 : Evaluation de la crue du projet


I.) DEFINITION DE QUELQUES TERMES USUELS EN HYDROLOGIE
Précipitation
- Averse On désigne par averse une période de forte pluie ininterrompue qui dure rarement plus de
quelques heures.

- Intensité de pluie : hauteur de pluie tombée durant l’unité de temps en mm/h.

- Pluie journalière : hauteur de pluie tombée en 24 heures.


- Régime désertique : régime pluviométrique de moins de 150mm de pluie par an

(Pan<150mm)

- Régime sahélien : 150 < Pan < 850mm

- Régime tropical sèche ou de transition : 850 ≤ Pan < 1000mm

- Régime tropical : 1000 ≤ Pan < 1200mm

- Régime équatorial de transition : Pan ≥ 1200mm

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Ecoulement

- Crues : Périodes de hautes eaux consécutives à une averse.

- Hydrogramme de crue : graphique de variation du débit en fonction du temps durant une crue.

- Coefficient de pointe : rapport du débit maximum ruisselé Qr au débit moyen

ruisselé.

- Ruissellement : la partie de l’écoulement qui parvient à l’exutoire sans avoir pénétré dans le sol.

- Coefficient de ruissellement : c’est le rapport du volume ruisselé sur le volume précipité en


pourcentage.

- Temps de montée : temps qui s’écoule entre le début du ruissellement et la pointe de la crue.

- Temps de base : Temps compris entre le début et la fin du ruissellement.

- Débit de pointe Qmax : débit maximal instantané. Il correspond à la valeur du débit à la pointe de
l’hydrogramme de la crue.

- Débit moyen de crue Qmr : le rapport entre le volume ruisselé et le temps de base :
Qmr = (Pm.Kr.S) / Tb

II.) OBJECTIFS DE L’HYDROLOGIE.


L'hydrologie est une science qui étudie l'eau dans la nature et son évolution sur la terre dans ses trois
états: solide, liquide et gazeux.

Elle vise trois objectifs majeurs :

a. la mesure et la collecte des données du phénomène à étudier sur le terrain : hauteurs de


pluie, intensité de pluies, débits etc.

b. le contrôle, la critique et le dépouillement des données ;

c. le traitement et l’analyse des données.

Les données hydrologiques sont nécessaires pour des besoins multiples dans l’environnement. Comme
exemples, on peut citer : Cas d’un pont sur une route.

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Pour la construction d’un pont, il faut connaître les plus hautes eaux, donc les débits de crues qui
permettent de se fixer une ouverture juste pour le passage des eaux. Cas d’un collecteur d’eau de pluie en
zone urbaine : Fixer les dimensions d’un canal ouvert pour la collecte et l’évacuation des eaux il faut .

Canal de dérivation reliant les fleuves Mouhoun et Sourou


(Vallée du Sourou - Burkina Faso)

III.) DUREE DE RETOUR, QUANTILE


En réalité dans la conception des projets d’aménagement hydraulique, ce n’est pas la loi de l a loi de
probabilité de la variable aléatoire qui est indispensable. C’est la valeur X de la variable qui a la probabilité
annuelle p d’être dépassée qui est indispensable car c’est elle qui est le paramètre déterminant pour les
dimensions de l’ouvrage.

En rappel, on appelle durée de retour l'inverse de la probabilité annuelle de l’évènement considéré, soit T
= 1/p. C’est ainsi qu’on désignera par exemple les crues par les termes quinquennal, décennal, centennal,
millénaire si leur durée de retour est respectivement de cinq ans, dix ans, cent ans ou mille ans. Leur
probabilité annuelle de dépassement est 1/5, 1/10, 1/100, 1/1000.

IV.) ESTIMATION DES CRUES DECENNALES DE PROJET.


Pour la détermination des crues de projet, on peut utiliser les méthodes dites statistiques et les méthodes
déterministes. Nous nous intéresserons aux méthodes déterministes.

Parmi ces méthodes, on peut citer les plus utilisées pour les petits bassins des cours d’eau d’Afrique
sahélienne et tropicale sèche :

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Ce sont : la méthode rationnelle, la méthode de Caquot, la méthode de l’Orstom, la méthode du CIEH.

Ces différentes méthodes permettent de calculer les crues décennales.

Le passage à la crue centennale se fera par d’autre technique que nous verrons plus loin. Pour
l’utilisation de la méthode de l’ORSTOM et du CIEH, il est très important de connaître les
caractéristiques physiques, physiographiques et anthropiques d’un bassin versant.

IV.1) BASSIN VERSANT


Définition

Le Bassin versant se définit comme la totalité de la surface topographique drainée par un cours d'eau
et ses affluents. Tous les écoulements permanents naissant à l'intérieur de cette surface doivent
traverser une section droite considérée pour poursuivre leur trajet vers l'aval.

Donc un bassin versant est obligatoirement lié à un exutoire.

Délimitation et planimetrage

Chaque bassin possède obligatoirement des bassins versants voisins et est séparé de ceux-ci par ce
qu’on appelle ligne de partage des eaux.

Dans les régions à topographie marquée, cette ligne de partage des eaux est déterminée précisément par
les lignes de crête.

1°) repérer le réseau hydrographique, c'est à dire l'ensemble des cours d'eau ou talwegs susceptibles de
drainer les eaux de surface.
2°) repérer les points hauts puis les courbes de niveau autour de ces points hauts

3°) tracer la ligne de partage des eaux en suivant les lignes de crête puis en rejoignant l'exutoire par une
ligne de plus grande pente perpendiculaire aux courbes de niveau.

4°) évaluer la superficie du bassin versant avec un planimètre ou un papier millimétré.

On trouve généralement les superficies des bassins versants en Km2

Exemple: Kamboinsé 8 km2; Lumbila 2100 km2;

Mouhoun 33 000 km2

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Matadi en RDC barrage Dinga 3 600 000 km2

En général les bassins versants de très petites tailles ne sont pas perceptibles sur les cartes aux échelles
réduites (1/200 000) par exemple. Pour estimer la superficie de tels bassins versant, on procède s ur le terrain
à une appréciation physique des lieux. Il s’agit de repérer trois principaux points hauts (ligne de crête) et leurs
distances correspondantes par rapport à l’exutoire

Ligne de partage des eaux

L par estimation visuell e

PK n passage d'eau
PK n+1

Tracé de la route

Exutoire pour recevoir l'ouvrage Stationnement de l'observateur


Figure 1
. Un simple calcul géométrique permet alors d’estimer la superficie du bassin par la formule suivante:

[PK (n+1) – PK (n)] x L.

Pour certains bassins, ces points principaux sont difficiles à apprécier parce que le terrain est
relativement plat. Il est alors conseillé de passer par la méthode hydraulique (Manning) après avoir
déterminer et la géométrie du lit à l’exutoire, et les hautes eaux habituelles par enquête. Cette
technique nécessite une bonne expérience de terrain. L’inconvénient est qu’il y aura toujours une sous -
estimation ou une surestimation des débits.

 Indice de forme
Il permet de comparer plusieurs bassins versant identiques. Cet indice est déterminé par le coefficient de
compacité.

K= P/ 2x * πS = 0,28 xP / S

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P - périmètre du bassin versant.
S - surface du bassin versant.

K= 1 si le bassin versant est circulaire.

K > 1 et d'autant plus élevé que le bassin versant est allongé.

Allongement moyen d'un bassin versant.


L:longueur du bassin? ou hauteur de la crête?

Rectangle équivalent

C'est le rectangle ayant la même surface et le même périmètre que le bassin versant, donc de longueur et
de largeur telles que:

2 x (L + l) = P et L x l = S ⇒ L = (P+ P 2 −16 S ) /4

 Densité de drainage
La densité de drainage est définie comme le rapport entre la longueur totale du réseau hydrographique à
la surface du Bassin Versant.

D
Indice global des pentes de L'ORSTOM et classe des pentes (Reliefs)

 L'indice global des pentes :

C'est l'indice qui caractérise le relief.

L'ORSTOM a proposé: Ig = H / L

H - dénivelé entre les points correspondant à 5% et 95% de la courbe hypsométrique.

L - longueur du rectangle équivalent.

L'ORSTOM a ainsi défini 6 classes de pentes:

R1 - pente extrêmement faible i < 0,3%


R2 - pente faible supérieure à 0,3% > i < 0,5% ce sont des bassins de plaine R3 - pente
modérée, 0,5% < i < 1%

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R4 - pente assez forte 1% < i < 2%

R5 - pente forte 2% < i < 5% région de collines

R6 - pente très forte i > 5% région de montagne

Figure 2

 Perméabilité (Infiltrabilité) du sol


La nouvelle classification de l’ORSTOM comprend 6 classes d’infiltrabilité qui sont les suivantes :

TI : bassin rigoureusement imperméable et sans irrégularités. Ce type de bassin n’existe pas à l’état
naturel.

PI : bassin particulièrement imperméable

I : bassin imperméable. 80 à 90% de la superficie sont constituées de sols imperméables tels que des
roches saines (granite, basalte etc. les plaines d’argiles et de cailloux, vertisols, sols argilo-sableux, sablo-
argileux qui sont souvent recouvert de pellicule imperméable)
RI : bassin relativement imperméable. Mélange en proportions à peu près égales de sols imperméables
(I) et perméables (P).

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P : bassin perméable. Les éboulis rocheux tels que gré très fissuré ou désagrégé, cuirasse ou affleurements
de roches disloquées, sols sableux fins ou grossiers avec couvert végétal significatif.

TP : bassin très perméable. Affleurements rocheux très diaclasés et disloqués, dunes, carapaces
latéritiques très fissurées.

 Atres caractéristiques du bassin versant : le couvert végétal

Généralement le couvert végétal naturel n’est pas un facteur à considération particulière puisse qu’il est
lié au découpage climatique utilisé dans le concept de la méthode.

Aspect des réseaux hydrographiques

Réseau radial Réseau en arrêt de poisson

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Réseau détritique

Figure 3

IV.2) Méthodes d’évaluation des crues.

IV.2.1) METHODE RATIONNELLE

Cette méthode est la plus ancienne, mais cependant elle est utilisée lorsqu’on ne dispose d’aucune autre
donnée. La formule est la suivante :

Q=C.I.A

Q est le débit maximal en m3/s

I l’intensité de la pluie choisie en mm/s

Si on exprime Q en mètre cube par seconde, I en mm/h et A en ha alors:

Q = 1/360 x C x I x A

Ou si A est en km2

Alors Q = 0,278 x C x I x A

La difficulté d’utilisation de cette formule reste la détermination de l’intensité de la pluie I.

Intensité des averses

Pour les très petits bassins versants (superficie S < 4 km2), le débit est calculé par la formule de la méthode
rationnelle faisant intervenir l’intensité de l’averse dont la durée est égale au temps de concentration du
bassin.

Les courbes Intensité Durée Fréquence trouvent leur application dans ce domaine. Les courbes ont
déjà été établies à partir des enregistrements pluviographiques disponibles (Courbe Hauteur – Durée
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– Fréquence, Afrique de l’Ouest et Centrale, pour les pluies de durée 5 min à 24 h C PUECH et CHABI

GONNI 1984)
En réalité ce sont les courbes Hauteur Durée Fréquence mais à partir de la relation I = H/t on en déduit
les intensités avec t en heures.

Tableau 13 : Exemple de données « hauteur Intensité Durée » station synoptique de BoboDioulasso

Station Durée (mn) 5 10 15 30 45 60

Bobo H10 (mm) 25,1 33,5 39,6 52,7 62,4 70,3

I10 (mm/ h) 301 201 158 105 83,2 70,3

Détermination des valeurs des paramètres caractéristiques des bassins versants

- Superficie

Les feuilles topographiques de la zone d’étude ont permis d’identifier et de déterminer les superficies des
bassins par planimétrie ou par estimation visuelle directe sur le terrain.

- longueur du bassin : c’est la distance entre l’exutoire et le point le plus éloigné du bassin.

Cette distance est mesurée directement sur la carte.

- Dénivelée du bassin

∆H est la différence de niveau entre l’exutoire et le point le plus éloigné du bassin.

- Temps de concentration Tc

La formule retenue pour la détermination de Tc est la formule empirique de Kirpich :

avec P =

Tc temps de concentration en mn

L plus long chemin de parcours, en m

H dénivelé du bassin, en m

P pente du bassin en m/m

La formule de Kirpich tend à donner des valeurs courtes de Tc et par là conduit à des valeurs fortes de
l’intensité et du débit. Ceci joue dans le sens de la sécurité.
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- Coefficient de ruissellement

Le coefficient de ruissellement exprime le rapport entre la partie de la précipitation qui ruisselle


(précipitation totale moins celle qui disparaît à cause des phénomènes suivants : rétention par les
plantes, infiltration à travers le sol, rétention par les dépressions de surface, évaporation et
évapotranspiration) et la précipitation totale. Ce coefficient doit être évalué avec rigueur car il influence
directement la valeur du débit de pointe.

En zone rurale, le coefficient de ruissellement peut être considéré et formé des valeurs suivantes :

C = 1− (C1 + C2 + C3)

Avec C1 - coefficient dû à la topographie

C2 - coefficient dû à la nature du sol

C3 - coefficient dû au couvert végétal

Caractéristiques du bassin versant Valeur de Cn

Topographie C1
Bassin de classe R1 – R3 0,30

Bassin de classe R3 – R5 0,20

Bassin de classe R5 – R6 0,10

Sol C2

Bassin de classe I 0,10

Bassin de classe RI 0,20

Bassin de classe P 0,40

Couvert végétal C3

Terrain cultivé 0,10

Terrain boisé 0,20

La méthode rationnelle présente des inconvénients en ce sens qu'elle ne tient pas compte de
l'évolution de C au cours d'une averse et ne tient pas compte des dépressions sur le bassin qui

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peuvent conduire à un effet de laminage de l’hydrogramme. Ce qui signifie que cette méthode peut
conduire à des surdimensionnements tout à fait excessifs.

IV2.2. METHODE RATIONNELLE GENERALISEE (TIME AREA METHOD)


Le principe de cette méthode est le suivant:
- on décompose le BV en n zones élémentaires A1, A2, ……..An limitées par des lignes isochrones (en
min ou en heure) de ruissellement telles qu'une goutte d'eau tombant sur celleci arrive en des temps
successifs T, 2T, …... nT.

- on suppose qu'il tombe sur ce bassin une averse uniforme d'intensité constante I de durée égale à
l’intervalle de temps t.

- on admet que le coefficient de ruissellement garde dans chaque zone élémentaire Aj une valeur
constante Cj pendant toute la durée de l'averse.

Moyennant ces hypothèses on montre que le débit à l'exutoire est:

qj - débit maximum limite

I - intensité de la pluie

Cj - coefficient de ruissellement de la surface Aj


Aj - surface de la zone j

L’hydrogramme de ruissellement correspondant à l’apport de la zone Aj parviendra à l’exutoire au


temps Tj-1 avec un débit qj = Cj . I . Aj de sorte que :

du temps T = 0 à T=t q1 = C1 . I . A1 du temps T

=t à T = 2t q2 = C2 . I .A2

du temps T = 2t à T = 3t q3 = C3 .I.A3

……………………………………………………………
……………………………………………………………
du temps T = (n-1)t à T = nt qn = Cn.I.An le temps de concentration
est égal à nt.

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HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
La méthode rationnelle présente des inconvénients en ce sens qu'elle ne tient pas compte de
l'évolution de C au cours d'une averse et ne tient pas compte des dépress ions sur le bassin qui peuvent
conduire à un effet de laminage de l’hydrogramme. Ce qui signifie que cette méthode pe ut conduire à
des surdimensionnements tout à fait excessifs.

5. METHODE DE CAQUOT

Partant de la théorie de la méthode rationnelle, la formule de CAQUOT permet le calcul du débit


maximal d'un bassin urbanisé en tenant compte de la capacité de stockage du réseau d'égouts et de
la période de retour T.

Q = 𝐾 (𝑀, 𝑇)1/𝑈(𝑇) *𝐶1/𝑈(𝑇) ∗ 𝐽𝑉(𝑇)/𝑈(𝑇) ∗𝐴𝑊(𝑇)/𝑈(𝑇)


Où C est le coefficient de ruissellement

Valeurs usuelles du coefficient de ruissellement en aménagement urbain.

- Toiture, chaussée et trottoirs bitumés 0,90

- Pavage 0,60

- Voies non bitumées 0,35 Allées en


gravier 0,20

- Surface vierge 0,30

- Surfaces boisées et gazon 0,05.

En réalité le coefficient de ruissellement varie en fonction de la durée de la pluie.

C ; P = perméabilité du sol en pourcentage

19
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Durée, mn Figure
4

Variation du coefficient de ruissellement en fonction de la durée de la pluie

K(M,T) - coefficient fonction de l'allongement M du bassin versant et de la période de retour T de l'averse. K

(M ,T ) = (a (T ) xµ(M ) b (T ) )/ 6 (β+δ)

a(T) et b(T) étant les coefficients de Montana. Ils sont donnés par les abaques du CIEH ou de l'ORSTOM ; βet δ
coefficients d'ajustement

U ( T) = 1− b( T) x f
V (T ) = c x b(T ) ; W(T)=dxb(T)+1−ε

c, d, f = coefficients d'ajustement ; ε = coefficient d'abattement qui tient compte de

l'inégale répartition de la pluie.

Toute fois cette méthode s'applique dans les limites suivantes:

• 0,25 < C ≤ 0,90

• 22,0 < A < 400 ha

Pour la région Ouest Africaine Sighomnou D. propose:

f = - 0,287 ; β+δ= 1,40 ; ε= 0,05 ; µ(M )= 0,19M 0,84 ; c = -0,41 ; d= 0,57

20
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Des corrections sont ensuite apportées aux valeurs des débits trouvées en multipliant par le
𝟎 𝟕𝒃 𝑻̅
à comprendre
coefficient correctif : m =

En effet, les débits évacués par les égouts et stockés dans les dépressions sont éliminés du débit réel trouvé par les
calculs si l’on applique la correction.

6. METHODE DE L’ORSTOM révisée 1993

Cette méthode la plus usitée va sur le principe qu’une crue de fréquence décennale est provoquée par
une pluie de fréquence décennale.

La méthode qui ne permet que la détermination des crues décennales et centennales permet
d’intégrer dans la fonction de production des débits, les paramètres les plus significatifs à savoir la
superficie du bassin versant, la hauteur de la pluie décennale, le coefficient de ruissellement,
l’infiltrabilité du sol et le relief.

La méthode a été élaborée à partir de 65 bassins versants de superficie inférieure à 120 km2. Elle
s’applique en théorie à toute l’Afrique de l’ouest entre 150 et 1600mm de précipitations annuelles.

Pour une meilleure précision, les deux grandes régions climatiques : sahélienne et tropicale sèche ont été
traitées séparément.

L’étude a porté sur les bassins sahéliens de superficies inférieures à 10 km2 ce qui a permis de mettre
au point la méthode qui a ensuite été portée à l’ensemble des autres bassins.

Pour les bassins de superficies supérieures à 120km2 surtout pour ceux dépassant les 350 km2, la
méthode prend seulement en compte la partie avale du bassin susceptible de générer un
écoulement vers l’exutoire.
Pour les bassins versants de superficie supérieure à 1500 km2, la méthode ne donne plus de

résultats fiables.

Néanmoins, pour une bonne utilisation de la méthode, on se référera toujours aux check-lists qui
sont un document qui donne toutes les considérations majeures permettant de faire une bonne
estimation des débits de crues.

21
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Etapes à suivre

Les différentes étapes à suivre pour la détermination des crues sont :

1. déterminer les caractéristiques physiques du bassin versant : superficie S ; indice globale de pente
𝑰𝒈 et 𝑰𝒈𝒄𝒐𝒓 (périmètre P, indice de compacité𝑰𝒄𝒐𝒎𝒑, longueur du rectangle équivalent L) ;
infiltrabilité ; aspect du réseau hydrographique ; pourcentage de zones cultivées ; présence
d’ouvrages et aménagement. Cette première étape doit s’accompagner d’une reconnaissance de
terrain.
2. Consulter la check-liste et modifier si nécessaire les caractéristiques physiques (prise en compte
d’un bassin réduit par exemple).
3. Estimer la hauteur de l’averse ponctuelle de fréquence décennale 𝑷𝟏𝟎
4. Calculer la hauteur de précipitation moyenne sur le bassin de fréquence décennale 𝑷𝒎𝟏𝟎
5. Déduire des point 1 à 4 les caractéristiques suivantes :
 Le coefficient de ruissellement 𝑲𝒓𝟏𝟎 et le volume de ruissellement 𝑽𝒓𝟏𝟎

𝑽𝒓𝟏𝟎(𝑚3) = 1000*𝑷𝒎𝟏𝟎 (mm) *𝑲𝒓𝟏𝟎 *S (k𝒎𝟐)

 Le temps de base 𝑻̅𝒃𝟏𝟎


 Le débit moyen de ruissellement 𝑸𝒎𝟏𝟎 durant le temps de base 𝑻̅𝒃𝟏𝟎
 Le coefficient de pointe ∝𝟏𝟎
 Le débit de pointe dû au ruissellement 𝑸𝒓𝟏𝟎 = ∝𝟏𝟎*𝑸𝒎𝟏𝟎 = 𝟏𝟎 ∗A*𝑷𝟏𝟎*𝑲𝒓𝟏𝟎 *S/𝑻̅𝒃𝟏𝟎

6. Calculer le débit maximal total 𝑸𝟏𝟎 , en ajoutant à 𝑸𝒓𝟏𝟎 , le débit d’écoulement retardé 𝑸𝒓𝒆𝒕𝟏𝟎

𝑸𝟏𝟎 = 𝑸𝒓𝟏𝟎 + 𝑸𝒓𝒆𝒕𝟏𝟎

7. Estimer le volume total de la crue 𝑽𝒄𝟏𝟎

𝑽𝒄𝟏𝟎 = (𝑸𝒎𝒓𝟏𝟎 + 𝑸𝒓𝒆𝒕𝟏𝟎 ) * 𝑻̅𝒃𝟏𝟎

8. préciser la forme de l’hydrogramme décennale en déterminant également le temps de montée


𝑻̅𝒎𝟏𝟎
9. retourner à la check liste pour d’éventuels ajustements

Estimation du coefficient de ruissellement Kr10.

à s'inspirer Pour une précipitation décennale ponctuelle P10 de 70 et 100mm, l’estimation du coefficient de
ruissellement Kr10 est faite par interpolation linéaire entre les valeurs Kr70 et Kr100. Les coefficients
de ruissellement Kr70 et Kr100, correspondant à des précipitations décennales P10.1 = 70 mm et

P10.2 = 100 mm ont été déterminés en fonction de la superficie S du bassin, pour les classes d’infiltrabilité
PI, I, RI, P, TP et pour différentes valeurs de l’indice globale de pente Ig ou Igcor si la pente est corrigée.

22
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Notion d’interpolation linéaire
Soient 𝑥1, et 𝑥2 des valeurs sur un ensemble de réels.
Sur cet ensemble on a : x1 < x0 < x2 et soit une fonction linéaire f telle que f(x1)
< f(x2)
Pour trouver la valeur intermédiaire de la fonction f(x0), on procède par interpolation linéaire
: [ 𝒇( 𝒙 ) − 𝒇 ( 𝒙 ) ]
𝒇(𝒙𝟎 ) = 𝒇(𝒙𝟏 ) + 𝒙𝟐 − 𝒙 𝟏 (𝒙𝟎 − 𝒙𝟏 )
𝟐 𝟏

Lame ruisselée en mm pour q Classe d’infiltrabilité


Pu = 50 mm et IK = 5mm

> 40 Très imperméable (TI)


Particulièrement imperméable (PI)
30-37
Imperméable (I)
24-26
Relativement imperméable (RI)
12-18
Perméable (P)
6-9
1-5 Très perméable (TP)
Tableau6 : classe d’infiltrabilité d’Orstom.

Pu- pluie utile, IK- indice d’humidité de Kohler

Calcul de l’indice global des pentes corrigées

Si la pente transversale du bassin It est différente de la pente longitudinale (Ig), différence de plus de
20%, alors il faut calculer Igcor.

Si ∆I (%) = (It-Ig)/It >20%, alors

Igcor = [ (n-1) x Ig + It ] /n

Où n = 2 pour L < 5 km

3 pour 5 < L < 25 km

4 pour 25 < L < 50 km

23
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
5 pour 50 km < L
It est la moyenne de quatre à six pentes transversales en prenant la ligne de plus grande pente des
versants.

Région sahélienne

Ig ou Igcor < 3m/km Qu’est ce qu’il


faut ?

a) Pour 3m/km < Ig ou Igcor < 15m/km Si S


> 10 km2, on utilise la formule suivante :

Kr70 ou Kr100 = a/(S+b) + c.

Les coefficients a, b, c sont donnés dans les tableaux 7 et 8.

Si S < 10km2, on utilise les courbes empiriques pour déterminer Kr70 et Kr100.

b) Pour Ig ou Igcor > 15m/km

Ce cas est généralement rare dans les régions sahéliennes parce qu’on ne l’observe que sur des
bassins de superficie ne dépassant pas quelques km2.

En effet en région sahélienne, le bassin est exposé à de fortes érosions ce qui diminue la pente avec
l’augmentation de la superficie du bassin.

Tableau 7 : constantes pour la détermination de Kr70

Caractéristiques a b c

Infiltrabilité Ig ou Igcor

15 3650 51 27
PI 7 2636 2239 41 39 23
3 22

24
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
15 1455 33 21
I 7 1140 30 25 20
3 19
825

15 329 239 18,5 16,5 14,5


RI 7 17,7
164 10,5
3 17

P 7 131 13,8 5

TP 7 35 5 1,5

Tableau 8 : constantes pour la détermination de Kr100

Caractéristiques a b

Infiltrabilité Ig ou Igcor

15 5528 3656 69 51 28 26

PI 7
2727 44 25
3

15 1833 1476 38 37 24 22

I 7
1125 32,5 20
3

25
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15 421 20,5 17,5

RI 7 300 250 20 20 15
3
12

P 15 200 20 8
7 150 20 6

TP 7 67 14 2

Région tropicale sèche

Quelque soit Ig ou Igcor et pour 1 < S < 2000 km2


Kr70 et Kr100 seront déterminés par la formule :

Kr70 ou Kr100 = a’/ (S+b’) + c’.

Les coefficients a’, b’, c’ sont donnés aux tableaux 9 et 10.


Tableau 9 : constantes pour la détermination de Kr70

c’

Caractéristiques a’ b’

Infiltrabilité Ig ou Igcor

15 2000 100 100 29,5

I 7 1620 27,5
100
3
1250 25

26
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15 250 20 21,7

RI 7 200 20 18,5
3
150 20 15

P 7 50 15 8

TP Kr70 = 2% quelle que soit la pente Ig ou Igcor

Tableau 10 : constantes pour la détermination de Kr100

c’

Caractéristiques a’ b’

Infiltrabilité Ig ou Igcor

15 2400 100 32

I 7 1940 100 30
3
1440 100 28

15 325 30 26

RI 7 240 30 22
3
200 30 17

P 7 55 17 9,5

27
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TP Kr100 = 3% quelle que soit la pente Ig ou Igcor

Détermination des caractéristiques de l’hydrogramme décennal.

Ces caractéristiques sont : le temps de base Tb10, le débit de pointe Q10 et le temps de montée Tm10

Temps de base Tb10 : région sahélienne

Il est fonction de l’indice global des pentes Ig ou Igcor et de la superficie du bassin. Pour les
petits bassins, l’infiltrabilité sera pris en compte pour améliorer la détermination de Tb10. Le
principe est de trouver un hydrogramme proche de l’hydrogramme unitaire quelle que soit la
superficie du bassin versant.

 Ig ou Igcor = 3m/km
Pour une telle pente faible, l’hydrogramme décennal obtenu est unitaire quelle que soit le superficie du
bassin.

pour S < 7km2 Tb10 = 215x(S−0,5)0,45 +300

pour S > 7km2 Tb10 = 250xS 0,35 +300

A Ig ou Igcor environ 7m/km, pour obtenir la forme de l’hydrogramme unitaire, il faut que la superficie du
bassin soit supérieure à une certaine valeur ou on est obligé de prendre en compte l’infiltrabilité.

 Ig ou Igcor = 7m/km

- pour S < 6km2 avec infiltrabilité I : Tb 10 = 13 ,9xS + 255

avec infiltrabilité P : Tb 10 = 19 ,6 xS + 218

- pour S > 6km2 Tb10 =126 x 𝑆0,35 +100


28
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
 Ig ou Igcor = 10m/km

- pour S < 10km2 avec infiltrabilité I : Tb 10 = 8,9 xS + 183 avec

infiltrabilité P : Tb 10 = 8,9 xS + 165

- pour S > 20-25 km2 Tb10 = 81 x𝑆0,35 + 80


- pour 10 km2 < S < 20-25 km2 interpolation logarithmique entre les valeurs de Tb10
correspondant à S=10km2 et S=20-25 km2

 Ig ou Igcor = 15m/km

- pour S < 10km2 : avec infiltrabilité I : Tb 10 = 5 xS +139 avec

infiltrabilité P : Tb 10 = 5 xS + 120

- pour S > 45-50 km2 Tb10 = 55 x 𝑆0,35 +30


- pour 10 km2 < S < 45-50 km2 interpolation logarithmique entre les
valeurs de Tb10 correspondant à S=10km2 et S=45-50 km2
 Ig ou Igcor = 25m/km

- pour S < 10km2 avec infiltrabilité I : Tb 10 = 4,1xS + 116 ,5 avec

infiltrabilité P : Tb 10 = 4,1xS + 101

- pour S > 100-140 km2 Tb10=42x S 0,35+20


- pour 10 km2 < S < 100-140 km2 interpolation logarithmique entre les valeurs de Tb10
correspondant à S=10km2 et S=100-140 km2.

 Ig ou Igcor = 60m/km

Ces pentes ne se rencontrent que sur des petits bassins

29
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
- pour S < 10-12km2 avec infiltrabilité I : Tb 10 = 2,7 x S + 97 avec

infiltrabilité P : Tb 10 = 2,3 x S + 77

Temps de base Tb10 (mn)

Région tropicale sèche

On peut le déterminer soit graphiquement (par les courbes) soit par les relations suivantes :

Ig ou Igcor = 1 Tb10 =560S 0,36 +400

Ig ou Igcor = 3 Tb10 = 325S 0,36 + 315

Ig ou Igcor = 7 Tb10 =163S 0,36 +142

Ig ou Igcor = 10 Tb10 = 95S 0,36 + 80

Ig ou Igcor = 15 Tb10 = 75S 0,36 + 55

Ig ou Igcor = 25 Tb10 = 44S 0,36 + 28

Ig ou Igcor = 30 Tb10 = 35S 0,36 + 20

A des valeurs intermédiaires de Ig ou Igcor, procéder à l’interpolation linéaire pour trouver Tb10.

 Détermination du débit de pointe décennal Qmax

𝑸𝟏𝟎 = 𝑸𝒓𝟏𝟎 + 𝑸𝒓𝒆𝒕𝟏𝟎 en 𝒎𝟑/𝒔

Qr10 – débit maximum de ruissellement, m3/s


Qr10 = α10 x Qmr10, m3/s α10 – coefficient de pointe décennal égal

à 2,6 quelque soit S

Cependant il est conseillé de voir la cheik-list pour d’éventuel ajustement de α10 .

30
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
𝑄𝑚𝑟10 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑒 𝑑𝑒𝑏𝑖𝑡 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 𝑟𝑢𝑖𝑠𝑠𝑒𝑙𝑙é
Qmr10 = Vr10 / Tb10 en m3/s si Tb est en mn

alors Qmr10 = 16,7xVr10 / Tb10

Vr10 – volume ruisselé, m3

Vr10 = Pm10 x Kr10 x S

Pm10 – précipitation moyenne journalière décennale

Pm10 = A x P10, mm

A – coefficient d’abattement de la pluie

On calcule A à l’aide de la formule suivante :

A
Pan- hauteur pluviométrique annuelle ponctuelle, mm. Elle est déterminée sur la carte des isohyètes ou
par traitement des données pluviométriques de la zone.

P10 – pluie journalière décennale ponctuelle, mm

On la détermine à partir de la carte des isohyètes.

Tb10 – temps de base, mn

 Estimation du débit retardé Qret


En région sahélienne, Qret n’est pas très important. D’où

- pour un bassin d’infiltrabilité I

Qret = 3% de Qr10 ⇒ Q10 = 1,03 x Qr10

- pour un bassin d’infiltrabilité P

Qret = 6% de Qr10 ⇒ Q10 = 1,06 x Qr10

En région tropicale sèche,

- pour les petits bassins (quelques dizaines de km2) d’infiltrabilité

I : Qret = 3% de Qr10 ⇒ Q10 = 1,03 x Qr10


- pour les petits bassins (quelques dizaines de km2) d’infiltrabilité P :
31
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Qret = 5% de Qr10 ⇒ Q10 = 1,05 x Qr10

- pour les grands bassins (plusieurs centaines de km2)


d’infiltrabilité I avec un réseau bien marqué :

Qret = (10-15%) de Qr10 ⇒ Q10= (1,10-1,15) x Qr10

- pour les grands bassins (plusieurs centaines de km2) d’infiltrabilité P avec un lit suffisamment
large :

Qret = (15-20%) de Qr10 ⇒ Q10= (1,15-1,20) x Qr10

Temps de montée Tm10 En région tropicale sèche,


on considère que le temps de montée est égale à :

Tm10 = 0,33 x Tb10

En région sahélienne

Ig ou Igcor = 3m/km

- pour S < 11km2


Tm10 = 71x(𝑆 − 0,5) 0,5+75
- pour S > 11km2 100x S 0,35+75 Tm10 = 100

Ig ou Igcor = 7m/km

- pour S < 6km2. Avec infiltrabilité I : Tm 10 = 2,5 xS + 60. Avec infiltrabilité P : réduire les valeurs

calculées pour I de :

- 10% pour S = 1Km2

- 8% pour S = 5km2

- pour S > 6km2 Tm10=32 x S 0,35 +23

32
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Ig ou Igcor = 15m/km
- pour S < 10km2 avec infiltrabilité I : Tm 10 = 1,2 xS + 44 avec

infiltrabilité P : réduire les valeurs calculées pour I de :

- 15% pour S = 1Km2

- 5% pour S = 5km2

- pour S > 45-50 km2 Tm10=13x S 0,35+15


- pour 10 km2 < S < 45-50 km2 interpolation logarithmique entre les valeurs de Tm10 correspondant
à S=10km2 et S=45km2

Ig ou Igcor = 25m/km

- pour S < 10km2 avec infiltrabilité I : Tm 10 = 1,02 xS + 33 ,8

avec infiltrabilité P : réduire les valeurs calculées pour I de :

- 28% pour S = 1Km2

- 18% pour S = 5km2

- pour S > 100-140 km2 Tm10=9x S 0,35+10


- pour 10 km2 < S < 100-140 km2 interpolation logarithmique

Ig ou Igcor = 60m/km

- pour S < 10-12km2 avec infiltrabilité I : Tm 10 = 0,45 xS + 27 ,5

avec infiltrabilité P : réduire les valeurs calculées pour I de :

- 30% pour S = 1Km2

- 20% pour S = 5km2

- 18% pour S = 10km2

33
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Avec les résultats des calculs, on pourra alors construire l’hydrogramme des crues.

Passage à la crue centennale Q100


Le passage à la crue de projet se fait en multipliant la crue décennale par un coefficient majorateur C.

Q100 = C x Q10

Ce coefficient majorateur est calculé par la méthode dite du Gradex.

P10 – précipitation journalière ponctuelle décennale, mm

P100 – Précipitation journalière ponctuelle centennale, mm

Tb – temps de base, heures

Kr10 – coefficient de ruissellement de la crue décennale, en fraction et non en %.

7. METHODE DE PUECH ET CHABI-GONNI DU CIEH

Cette méthode a été élaborée à partir des travaux menés sur 414 bassins versants expérimentaux en
Afrique sahélienne.

L’expression du débit de pointe décennal est basée sur un schéma de régression multiple sous la
forme suivante :

Q10 = a x S s x (Pan )p x (Ig )i x (Kr 10 )k x (Dd )d ..........

a, s, p, i, k, d ……. sont des coefficients qui montrent le degré de lien (corrélation) entre les paramètres et

le débit. a est une constante qui tient compte de la particularité de forme du bassin versant.

S- superficie du bassin en km2

Pan – pluie annuelle moyenne en mm

Ig- indice globale de pente en m/km

Kr10-coefficient de ruissellement en pourcentage

Dd- densité de drainage en km-1

Les 414 bassins versants ont été regroupés en sous ensembles pour les calculs.
34
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Les sous ensembles de bassins ont été formés à partir des critères climatiques et géographiques.

Critères climatiques

0 < Pan < 400mm ……………...sous-ensemble 1 de bassins versants 400 <

Pan < 800mm……………sous-ensemble 2 de bassins versants 800 < Pan <

1200mm ………….sous-ensemble 3 de bassins versants 1200 < Pan <

1600mm…………sous-ensemble 4 de bassins versants

Critères géographiques
Groupe de pays voisins

Ex : Burkina Faso + mali + Niger Situation


géographique :

- Afrique de l’Ouest: 20° longitude Ouest à 10° longitude Ouest comme sous ensemble1

- Afrique de l’Ouest : 10° longitude Ouest à 10° longitude Est comme sous -ensemble. 2

- Afrique centrale : > 10° longitude Est comme sous-ensemble. 3

On a ainsi obtenu des sous ensembles de bassins à partir de ces critères de regroupement. Les
paramètres des bassins des sous ensembles ont été successivement introduits dans l’équation
pour trouver leurs degrés de corrélation r avec les débits trouvés par hydrométrie.

Sur la base de ces résultats, on a retenu les paramètres qui ont les degrés de corrélation les plus
élevés. Ce sont S, Ig, Pan liée à P10, Kr10, Pm10 et parfois Dd.

Voir tableau 11.

Estimation des débits

Etapes à suivre

1. Calculer ou évaluer les paramètres suivants : S, Ig ou Igcor, Pan, Pm10, Dd.

2. Estimer Kr10. Il faut noter que les formules suivantes pour la détermination de Kr10 ne sont
valables que pour la zone sahélienne.

Tableau 11
35
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Catégorie Formulation r
Granite + gneiss Kr 10 = 2300 xPan −0 ,67 0,661

Grés Kr 10 = 300 xPan −0,375 0,361

Sables 0,602
Kr 10 = 2.10 7 xPan −2,2
Argiles 0,376
Kr 10 = 300 xPan −0 ,3
Schistes 0,370
Kr 10 = 370 xPan −0,375

En zone tropicale, on fera recours seulement à la méthode de l’Orstom pour déterminer Kr10.
3. Sélectionner les régressions correspondantes aux critères climatiques ou géographiques du bassin.
4. Sélectionner les équations qui montrent une valeur élevée de r2 en favorisant les échantillons pour
lesquels n est élevé.

5. Calculer Q10 pour chacune de ces équations

6. Choisir le débit probable.

CHAP IV : Franchissement des vallées fluviales


I.) Définition et critères essentiels de choix d’un ouvrage de franchissement routier

Nous entendons par ouvrages hydrauliques de franchissement routier, les petits ouvrages parmi lesquels
on distingue les buses, les dalots et les radiers qui servent au franchissement des cours d'eau. Il faut les
différencier des grands ouvrages que sont les ponts: Les méthodes pour les études des diverses catégories
étant en effet, totalement différentes. Les conditions hydrologiques, hydrauliques, topographiques,
géotechniques et économiques particulières à chaque type d'ouvrage font de chaque cas est un cas
d'espèce et le choix du type d'ouvrage est rarement immédiat

Pour faire un choix judicieux parmi cette panoplie d'ouvrages, il faut essentiellement:

1°) Connaître la conception technologique de chacun de ces ouvrages;

2°) Connaître leurs fonctionnements hydrauliques qui sont un facteur déterminant dans la sécurité de
ces ouvrages;

3°) Connaître et savoir porter une analyse descriptive du profil du cours d'eau à Franchir;

36
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
4°) Maîtriser toutes les conditions environnementales de la zone de projet;

5°) Apprécier les crues de projet et leur classification par rapport aux ouvrages;

6°) Savoir dégager les contraintes économiques et les contraintes techniques de mise en
œuvre propres à chaque type ouvrage;

7°) Porter une analyse prévisible sur le trafic sur l'axe concernée.

II) TYPES D’OUVRAGES DE FRANCHISSEMENT ROUTIER

Parmi ces ouvrages de franchissement routier, on distingue:

 Les buses

Les buses sont des ouvrages hydrauliques de franchissement routier constituées de conduites circulaires métalliques
ou en béton, ou de conduites métalliques en arche. Elles permettent de transiter les crues de l'amont vers l'a val de
l'ouvrage et ce généralement par-dessous la chaussée.
Il faut canaliser de façon sûre dans les buses les débits d’eau qui arrivent, afin d’éviter de dangereux
contournements des ouvrages. Par ailleurs, dans les restitutions, il faut se méfier de l’érosion sur le fond du lit et
sur les berges qui, en régressant, risque de constituer un danger pour les structures.

Suivant la conception structurelle de ces ouvrages de franchissement on distingue:


Buses saillantes hors du remblai

37
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
remblai

A-A

Figure 01
Le tube est saillant hors du remblai. Elles sont le plus souvent utilisées pour les passages d’eau de faible
profondeur. De ce fait leur hauteur reste assez faible.

• Buse biseautée selon les talus


remblai

A- A

Dans certaines conditions d’évacuation des débits, on utilise les buses biseautées afin d’améliorer l’entrée
de l’eau dans la conduite. Ce qui favorise une évacuation rapide des eaux.

• Buse avec mur de tête

Dans le cas des cours d’eau particulièrement encaissés, on conseille des structures capables d’offrir aussi
bien une action de retenue et de soutènement du remblai.

38
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
• Buse avec mur de tête et murs en aile
chaussée

mur de tête

mur en aile

buse

Les murs de tête et murs en ailes sont conçus pour assurer deux fonctions essentielles :

- soutenir le remblai quand le site est encaissé et assez profond ;

- tranquilliser le courant d’eau afin de faciliter son entrée dans l’ouvrage


Lorsque le lit d’un cours d’eau n’est pas déterminé de façon certaine, il faut prolonger latéralement la
protection le long du pied du remblai, jusqu’aux conduits souterrains, pour éviter un écoulement
incontrôlé le long des remblais.

Coefficient d'entrée des débits

Le transfert des débits à travers les buses dépend du coefficient d'entrée Ke de l'ouvrage. Le coefficient
Ke est fonction de la conception technologique de l’entrée de l'ouvrage. Tableau 1 : C oefficient
d'entrée Ke des buses

Buses en béton
- Biseautées selon les talus Ke = 0,7

Ke = 0,5
- Saillantes hors du remblai avec extrémité amont à emboitement femelle

- Avec mur de tête (ou avec mur de tête et mur en aile)


extrémité amont à emboîtement femelle Ke = 0,2

39
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Ke = 0,2
- Entrée chanfreinée

Buses métalliques

- Saillantes hors du remblai Ke = 0,9

- Biseautés selon les talus Ke = 0,7


- Avec mur de tête (ou avec mur de tête et mur en aile) Ke = 0,5

- Entrée chanfreinée Ke = 0,2

 Les dalots
Les dalots sont des ouvrages de franchissement routier en béton armé et présentent une section
rectangulaire ou carré. Ce sont des ouvrages sous chaussées qui ne nécessitent aucun remblai. Parfois ils
peuvent admettre une faible épaisseur de remblai (de l'ordre d'un ou deux mètres). A des hauteurs de
remblai au delà de ces valeurs, il faut spécialement calculer la dalle aux surcharges. On les utilise pour
évacuer des débits assez élevés de l'ordre de 10 m3 /s. Il faut signaler que la capacité limite d’évacuation
des débits par les dalots se situe dans l’ordre de 30 à 40 m3/s. Au delà de ces débits, il est souvent difficile
d’obtenir une vitesse de sortie acceptable sans érosion des sols meubles au pied aval de l’ouvrage. Ou
encore il faut opter pour des cellules de grande portée ou de grande hauteur des piédroits.

Dalot triple avec mur incliné

Parmi les ouvrages on distingue:

- Les dalots ordinaires;


40
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
- Les dalots cadres;

- Les dalots portiques

• Dalot ordinaire sur radier général : ce sont des ouvrage avec piédroits fondés sur un radier
général.
dalle
plate forme routière

Piedroit
mur en aile

radier général

Figure 05
• Dalot ordinaire sur semelles isolées: ce sont des ouvrages avec piédroits fondés sur semelles
isolées. Avant d’opter pour ces types de dalot, il faut s’assurer du bon état du sol de fondation.
Le sol support devra être d’une bonne portance et être capable de résister aux affouillements
dus à l’énergie de l’eau.
dalle
plate forme routière

Piedroit
mur en aile

semelle isolée

Figure 06

• Les dalots cadres : dans lesquels la dalle, les piédroits et le radier constituent une structure
rigide en béton armé (cadre). Ces types de dalots sont le plus souvent en élément préfabriqués.

41
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
plate forme routière

• Les dalots portiques : qui ressemblent aux dalots cadres mais sans radier général (piédroits
fondés sur semelles).
plate forme routière

1. Coefficient d'entrée des débits


Le transfert des débits à travers les dalots dépend du coefficient d'entrée Ke de l'ouvrage. Le coefficient Ke est un
paramètre qui tient compte de la conception technologique du dalot.

Tableau 2 : Coefficient d'entrée Ke des dalots

Mur de tête sans mur en aile

- A bord francs sur les 3 côtés Ke = 0,5

Ke = 0,2
- chanfreiné sur 3 côtés

Murs en aile inclinés sur l'axe de 30° à 75°

42
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
- Toit à bord franc Ke = 0,4

Ke = 0,2
- Toit à bord arrondi ou chanfreiné

Murs en aile inclinés sur l'axe de 10° à 25°

- Toit à bord franc Ke = 0,5

Ke = 0,2
- Toit à bord arrondi ou chanfreiné

Murs en aile dans le prolongement des parois latérales

- Toit à bord franc Ke = 0,7

- Toit à bord arrondi ou chanfreiné Ke = 0,4

Extrait hydraulique routière Nguyen Van Tuu 1981

 Les radiers
Les radiers sont des ouvrages permettant de franchir les rivières en basses eaux, et qui sont submergés en
cas de crue.

On les établit sur les fonds des rivières et l'eau passe par dessus. Ils sont employés dans les rivières qui
restent sèches pendant une importante partie de l'année.

43
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Radier ordinaire

Radiers à palier horizontal

On distingue parmi ces ouvrages:

• Les radiers à palier horizontal

Ces types de radier sont prévus pour le franchissement des cours d'eau de grandes largeurs. Ils sont
comme un déversoir à large crête qui épouse la forme du fond du lit. On les utilise également pour la
traversée des bas-fonds plus ou moins boueux à cause de leur poids relativement faible et de leur grande
surface de contact avec le sol de fondation.

Amont Aval

radier

Les radiers à partie courbe


Ils dépendent surtout de la géom orphologie du site et du profil en long de la ligne rouge.

r
Plate forme

44
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
• Les radiers à parties courbes et palier horizontal

• radiers Les surélevés

Zam
Zav
Ham B
Hav

Surelévation e
TN

Parfois les contraintes du profil en travers du site obligent à adopter un radier surélevé par rapport au fond
du lit naturel. On adopte généralement ce type de radier quand le fil d'eau du cours du lit est assez grand.

 Digues routières

Les digues routières sont aussi des ouvrages de franchissement qui sont le plus souvent utilisées pour
traverser des rivières pérennes et larges. Elles fonctionnent comme des déversoirs à large crête avec une
lame d'eau inférieure à 0,60m pour le passage des grands véhicules et inférieure à 0,40m pour le passage
des petits véhicules.

On les appelle également des digues déversantes parce que pendant les crues, les eaux passent obligatoirement par -
dessus la digue et sur toute sa longueur.

45
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Tapis étanche Protection étanche en béton

Bassin de dissipation d'énergie

Recharge
Parafouille Ecran étanche

III) FONCTIONNEMENTS HYDRAULIQUES DES OUVRAGES DE FRANCHISSEMENT


1. Fonctionnement hydraulique des buses

Pour ces ouvrages, on distingue essentiellement deux types de fonctionnement hydraulique

 Fonctionnement à sortie noyée

C'est quand le niveau de l'eau à l'exutoire immédiat de l'ouvrage dépasse le bord supérieur de l'ouvrage.
Le transit de l'eau vers l'aval est effectué sous la charge ∆H.
remblai
Zamont
H Zaval

buse

 Fonctionnement à sortie libre

Le niveau de l'eau à l'exutoire immédiat de l'ouvrage est en dessous du bord supérieur de l'ouvrage. Le
type d'écoulement dans ce cas de sortie libre dépend du niveau amont H1 :

Si H1< 1,25 D, l'écoulement se fait à sortie libre

Zam
Zav
H1 Diamètre D

46
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Si H1> 1,25 D, l'écoulement peut se faire à sortie libre ou à pleine section mais avec une profondeur
compressée à l'entrée de la buse.

Zam

H1 Zav
Diamètre D

Figure 15.b

2.2. Fonctionnement hydraulique des dalots

Les dalots peuvent avoir le même régime de fonctionnement comme les buses: sortie libre et sortie
noyée. Cependant dans le cas précis des dalots, le fonctionnement à sortie noyée est assez rare. Les calculs
sont identiques à ceux des buses.

 Dalots fonctionnant à sortie noyée


Plate forme
Zaval
Remblai

 Dalots fonctionnant à sortie libre


Plate forme

Remblai
Zaval

Figure 16.b 3. Dalots

fonctionnant en pleine section Plate forme

47
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Remblai Zaval

Figure 16.c
3. Fonctionnement hydraulique des radiers
 Radiers à palier horizontal

La variation des niveaux d'eau entre l'amont et l'aval est très peu sensible, parce que l'ouvrage épouse généralement
la pente du terrain naturel. Le régime d'écoulement observé est alors un régime d'écoulement uniforme.

Zam Zav
Amont he TN Aval

radier

Figure 17
 Radiers à palier courbe

Ils fonctionnent comme un canal parabolique.

Figure 18
1. Radiers à parties courbes et partie horizontale

2. Radiers surélevés

La présence de ces ouvrages sur le lit du cours d'eau va provoquer une perturbation du régime
d'écoulement naturel de l'eau. On assistera généralement à une surélévation progressive du niveau
48
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
amont de l'eau. La surface libre peut alors s'abaisser progressivement pour rejoindre le niveau normal de
l'eau à l'aval en passant par une section de contrôle. On dit que l'écoulement est dénoyé avec régime
graduellement varié.

Ces radiers peuvent fonctionner en régime noyé ou en régime dénoyé :


Si on a un régime dénoyé. L’ouvrage fonctionne comme un déversoir à

large crête avec Q =µL√( 2gH 3 / 2 ) . Q = débit, m3/s ; µ - coefficient de débit

L - longueur du radier, m ; H - lame d’eau, m

Si on a un régime noyé avec courbe de remous avant la section h am

de contrôle et courbe de décrue après la section de contrôle.

Le débit est calculé par la formule suivante : Q = 1,9K(0,70 + 0,185ham/ B)LHam3 / 2

K – coefficient réducteur, L – longueur


du radier, m

Ham – lame d’eau, m

B – largeur du radier, m

Si on a un régime noyé avec formation de ressaut hydraulique instable.


Ce dernier cas est à proscrire pour les radiers des voies de communication parce que le ressaut se développe
généralement au niveau du radier et rend ainsi le passage des véhicules très difficile à cause forces de
pulsation hydraulique.

4) Digues routières ou seuils déversant

La présence de ces ouvrages sur le lit du cours d'eau va provoquer une perturbation du régime
d'écoulement naturel de l'eau. On assistera à une surélévation du niveau amont de l'eau. La surface libre

49
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
s'abaisse brusquement pour rejoindre le niveau normal de l'eau à l'aval avec formation d'un ressaut
hydraulique.
Niv. Amont des crues
réssaut hydraulique
Niv. Aval des crues

bassin de dissipation

Parafouille recharge
écran étanche

Figure 21
IV) CRITERES DE CHOIX D'UN OUVRAGE HYDRAULIQUE DE FRANCHISSEMENT

1) Les profils topographiques des zones de franchissement

Les zones de franchissement où il y a nécessité d'implanter un ouvrage de franchissement hydraulique


sont le plus souvent les lits de cours d'eau (pérenne ou non pérenne).

Qu'est ce qu'un lit de cours d'eau?


En hydraulique on le définit comme étant le résultat de l'action de l'écoulement concentré de l'eau sur le
terrain naturel. On observe que le lit se maintient, se développe ou au contraire disparaît en fonction de la
fréquence et de l'importance des écoulements qui le produisent. Lors des tracés des routes, très souvent
l'ingénieur de conception est confronté au franchissement de ces obstacles topographiques. Il est alors
amené à faire une étude du profil du lit afin de choisir l'ouvrage de franchissement le mieux adapté et le
plus économique avec toutes les conditions de sécurité possibles.

En hydrométrie, selon la morphologie des lits trois types de lits de cours d'eau se dégagent:

1. Lit fluvial ordinaire

C'est le type de lit le plus connu et qui est caractérisé par la présence d'un lit majeur et d'un lit mineur. Le
lit majeur peut être défini comme les champs d'inondation. Le lit mineur est en

50
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
général le chenal d'étiage.
b

lit majeur saisonnier lit mineur lit majeur exceptionel


lit majeur exceptionnel
ou ordinaire
crue exceptionnelle
sable
crue saisonnière

banc de sable et de gravillon

Profil d'un lit fluvial ordinaire

Ces types de profils sont observés le plus souvent au niveau des fleuves Les largeurs sont généralement
de plusieurs dizaines de mètres.

Le rapport b / h est de plusieurs dizaines.

Généralement leur franchissement se fait par des ponts quand les profondeurs sont grandes ou par des
digues routières quand les profondeurs sont moindres (2 à 5m). Les dalots et buses ne sont généralement
pas adaptés à cause d'énormes pertes de charge dues au taux d'obstruction du lit par ces ouvrages.

2. Les méandres

C'est quand le tracé du lit ordinaire est en courbes et contre-courbes alternées plus ou moins régulières. Les
méandres s'observent au niveau des lits fluviaux ordinaires. Les ponts et digues routières s'y adaptent mais
il faut toujours prendre les soins de ne pas les implanter au niveau des mouilles où se concentre l'énergie
provoquant les affouillements des berges et des fonds.

Géométrie des méandres

51
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Selon Léopold, Woldman et Miller r/b = 2,7 en moyenne λ

/ b sensiblement égal à 10 et l/r voisin de 5

Et tout ceci quelque soit l'importance du cours d'eau.

Le rapport de la largeur à la profondeur b / h est de l'ordre de quelques dizaines avec h (profondeur


moyenne) avoisinant quelques mètres.

Par conséquent, à cause de leur grande largeur ils sont plus prédisposés à recevoir les ponts parfois et
digues routières qui sont moins coûteux pour des raisons de matériaux.
B- B
b

Profil en travers d'un méandre au point d'inflection

A-A

banc de sable mouille

3. Chenaux divagants

A cause de leur grande largeur et de leurs profondeurs variables, on utilise souvent une combinaison de
plusieurs ouvrages d'art pour franchir ces zones : les buses au niveau des profondeurs moyennes, et les

52
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
dalots au niveau des profondeurs exagérées et parfois même des digues routières quand le fond est peu
accidenté avec une présence permanente d'eau dans le lit.

H2 H3
H1

Profil en travers des lits à chenaux divagants

4. Lits calibrés naturellement

Les lits calibrés sont souvent formés sur des sols plus ou moins consolidés. Ils sont généralement assez
profonds et les berges sont stables.

Géométrie

Le rapport b / h est de l'ordre de quelques unités (5 - 10) avec h avoisinant quelques mètres. Le tracé est
peu sinueux et le profil en travers peu différencié. Généralement ils contiennent toutes les crues ou
presque. A cause donc de leur grande profondeur et du fait du caractère peu affouillabl e des berges, on les franchit
le plus souvent par des dalots quand la largeur du lit est étroite ou par des ponts quand on a une grande largeur.

53
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
A B

B
A
b
B-B
A-A

Profil en travers des lits calibrés en U

he

Profil en travers des lits calibrés en V

5. Lit à forme héritée du fond de vallée

Quand le rapport b / h est de l'ordre de dizaine de mètres avec h environ un mètre, on a un lit évasé qui
s'adapte mieux aux radiers.

Profil en travers d'un lit à forme héritée du fond de vallée


Tableau : récapitulatif des critères de choix d’un ouvrage de franchissement
Type de lits Rapport b / h Ouvrages conseillés

Lit fluvial ordinaire Plusieurs dizaines Pont quand h > 5 m


Digue routière quand h < 5 m

54
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Méandres Quelques dizaines Pont quand h > 5 m
Digue routière quand h < 5 m
Choix de l'ouvrage en fonction de
Chenaux divagants Très variable l'aspect du fond ( buse, dalot et digue)

Dalot et buse quand b est étroit et


h<5m
Lits calibrés naturellement 5 - 20 Pont quand b est de dizaines de
mètres et h > 5 m

Lits à forme héritée du fond Dizaines de mètres et Radier à palier horizontal ou radier
de vallée h environ un ou deux surélevé
mètres

2. INFLUENCE DE LA ZONE DE PROJET SUR LE CHOIX D'UN OUVRAGE

La zone du projet de construction a une importance dans le choix des ouvrages de franchissement. Selon
qu'on soit en zone urbaine ou en campagne, le niveau de surélévation permis des eaux en amont, va
influencer sur le choix des ouvrages. En zone urbaine, les ouvrages les mieux adaptés sont les dalots ou
les ponts dont les effets d'accumulation en amont sont moindres par rapport à ceux provoqués par les
buses.

En effet, les buses génèrent beaucoup plus de pertes de charge hydraulique en raison du d'obstruction
élevé qu'elles induisent au niveau du lit sur toute sa largeur tandis que les ponts et dalots provoquent le
plus souvent un simple étranglement du lit et par conséquent génèrent moins de pertes de charge.

La surélévation étant directement proportionnelle au taux d'obstruction du lit, il est par conséquent
conseillé d'opter pour des ouvrages d'évacuation de gros débits (Ponts et dalots ) de manière à pouvoir
éviter les débordements qui peuvent provoquer des inondations.

Figure 28

55
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Le remblai barre totalement le lit du cours d'eau avec comme conséquence une grande perte de charge dans
l'écoulement ce qui induit une surélévation conséquente du niveau d'eau en amont avec susceptibilité
d'inondation des terres ou zones d'habitation.

Obstruction du lit par les ponts ou dalots

pile

remblai d'accès

Figure 29

Pour les dalots et ponts, on observe un simple étranglement du lit par les remblais d'accès avec moins de
pertes de charge dans l'écoulement. En zone urbaine les radiers sont moins utilisés parce qu'en cas de
crues le plus souvent, certains usagers sont obligés d'attendre la décrue pour pouvoir traverser l'ouvrage.
En plus, la circulation à double sens sur un radier nécessite une augmentation de la largeur de la chaussée
ce qui réduit le coefficient de débit et par conséquent une évacuation lente des crues.

Il arrive parfois que compte tenu du débit très élevé dans un lit large et peu profond, on est contraint
d'utiliser une batterie de plusieurs buses ou de dalots pour la mise hors d'eau de la route et permettre en
même temps le passage des usagers pendant tout le temps de transit de la crue.

Batterie de plusieurs buses

En campagne, l'utilisation de tous ces ouvrages est possible du faite que les inondations y sont moins
risquées qu'en ville. Cependant il convient de faire attention aux risques d'obstruction des buses par des
branchages et souches en zone boisée, ce qui peut être une condition suffisante pour écarter la variante
buse et laisser le choix se porter entre un dalot, un radier ou un pont. Cela veut dire qu'en analysant les
variantes d'ouvrages, il est très important de faire un examen du couvert végétal des berges qui est
56
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
également un facteur physique permettant de fixer les dimensions de sécurité en ajoutant le tirant d'air
approprié aux dimensions requises pour l'évacuation des débits.

A titre indicatif, pour des ponts et dalots de longueur inférieure ou égale à 50 m, on adopte en général un
tirant d'air au moins égal à:

- 1m en zone désertique ou sub-désertique;

- 1,50 m en zone de savane arbustive;

- 2 m en zone à végétation arbustive dense; - 2,50 m en zone forestière

Pour des ponts de longueur supérieure à 50m, on ajoute 0,50m aux tirants d'air minima donnés ci-dessus.

Tableau : Méthode d'approche dans le choix d'un ouvrage routier

OUVRAGE ET CHOIX INDIQUE

Radiers
Critèrede choix Description du critère Buses Dalots Radiers ordinaires suréle
Oui :mais pas
Régime noyé Oui conseillé Non Oui

Fonctionnement hydraulique Régime dénoyé Oui Oui Non Oui


Oui en U
et Oui Oui en U et Oui Oui en U et
Lits calibrés en U ou V en V en V Non Oui
Lits ordinaires (lit majeur et lit mineur) Non Oui Non Oui
Lits à forme héritée de fond de vallée Non Non Oui Non
Géométrie du cours d'eau Lits méandriques (Biais) Non oui Oui Oui
Végétation:attention aux obstructions Fréquent Possible Non Non
Environnement du projet Habitation:attention aux inondations Non Non Non Non
Pédologie:attention à l'ensablement Fréquent Fréquent Fréquent Possible

Q = 0 - 10 m3/s Oui Oui Oui Oui

Q = 10 - 30 m3/s Non Oui Oui Oui


Oui mais
Le débit de crue Q = Plus de 30 m3/s Non attention Oui Oui
Trafic routier Route bitumée RB Non Oui Non Non
Route en terre moderne RM Non Oui Non Non
Route en terre ordinaire RO Oui Oui Oui Oui
Piste améliorée de type A : PA Oui Oui Oui Oui
Piste améliorée de type B : PB Oui Oui Oui Oui
Très peu Très peu ou
ou pas du Très peu ou pas Très peu ou pas du pa
Piste ordinaire : PO tout du tout tout tout
Coût
Moins Coût relativement relativem
Contraintes économiques Coût des ouvrages préliminairement choisis coûteux elévé Moins coûteux

57
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
elévé selon l
surélevation

CHAP V : Détermination des affouillements


Par la réduction de la section mouillée du cours d’eau, les ponts conduisent à une augmentation des
vitesses et l’apparition de sillage et de vortex qui entraine l’affouillement du fond du lit. Celui-ci peut
atteindre la profondeur des fondations des piles et des culées, pouvant ainsi compromettre la stabilité de
l’ouvrage.

L’affouillement maximal est atteint pendant la période de crue et il est ensuite atténué pendant la
décrue. L’affouillement se présente sous forme d’une fosse tronconique ayant sa plus grande profondeur
le long de la génératrice amont de la pile. L’évolution de cette profondeur dans le temps étant liée aux
paramètres hydrauliques de l’écoulement.

La profondeur d’affouillement au droit des piles d’un pont peut être considérer comme la somme des
trois termes suivants :

 Profondeur normale d’affouillement 𝐻𝑁 : se produit dans un lit uniforme et résulte d’une


modification de débit,
 Profondeur due à la réduction de la section 𝐻𝑎 causer par les remblais d’accès.
 Profondeur d’affouillement locale due à la présence des piles. 1) Profondeur normale
d’affouillement

La profondeur normale d’affouillement 𝐻𝑁 au-dessous du niveau d’équilibre du lit est donnée par la
relation suivante :

𝐻𝑁 = 𝐷0 − 𝑆1/𝐵 𝑚

𝑆1(𝑒𝑛 𝑚2) est la section correspondante aux plus hautes eaux PHE (crue projet)

𝐵 𝑚 est la largeur au miroir du lit mineur de la rivière corres pondante à la crue

 Lit à sédiments fins

Les particules solides constituants le lit sont considérer fin si 𝑑90 < 6𝑚𝑚 où 𝑑90 désigne la dimension du
maille du tamis laissant passer 90 en poids de l’échantillon considéré. Des études théoriques et
expérimentales en laboratoire ou sur cours d’eau naturel constitués d’éléments fins, permettent de lier la
profondeur moyenne de l’écoulement 𝐷0 au débit du projet 𝑄0 par l’équation :

𝐷0 = 𝑘 ∗ 𝑄0𝑁

58
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
Pour 1,5𝑚 < 𝐷0 < 18𝑚 et 28 < 𝑄0 < 30000 𝑚3/𝑠 on aura :

𝐷0 = 0,48 ∗ 𝑄00 ,36 soit 𝐻𝑁 = 𝑄00, 36 − 𝑆1 /𝐵𝑚 .

𝐷0 = 𝑝𝑟𝑜𝑓𝑜𝑛𝑑𝑒𝑢𝑟 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 = 𝑆0/𝐵 0 (𝑚)

 Lits à sédiments grossiers


Les équations régissant la stabilité des lits graveleux (𝑑90 > 6𝑚𝑚, à la différence des lits sableux, font
intervenir la dimension caractéristique des matériaux constitutifs noter 𝑑90 :

−𝟎 ,𝟖 −𝟎 ,𝟏𝟐 −𝟎 ,𝟖
D’après KELLERHALS , 𝑯𝑵 = 𝟎, 𝟐𝟒𝟗 ∗ 𝑸𝟎 ∗ 𝒅𝟗𝟎 𝑩𝒎 − 𝑺 𝟏/𝑩𝒎 .

Pour des canaux partiellement pleins, la relation suivante déterminée expérimentalement, peut ètre
utiliser pour déterminer 𝐷0 correspondant à 𝑄0 , connaissant 𝐷1 d’un débit 𝑄1 connu :

2) Profondeur d’affouillement due à la réduction de section du cours d’eau

La contraction de section de la section de l’écoulement provoque une augmentation locale des vitesses. Si
le lit du cours d’eau est constitué de terrain meuble, il y a affouillement spontané du profil du lit. Cet
affouillement se poursuit jusqu’à ce que le profil tende vers un nouvel équilibre où les profondeurs seront
plus élevées et les vitesses plus faibles. Si la largeur du pont est faible devant la largeur du lit, le
creusement du lit peut être considérable.

La formule suivante est proposée par LAURSEN pour le calcul de la profondeur d’affouillement due à une

réduction de section 𝐻𝑅 :

𝐷0 est fonction de la nature du matériau constituant le lit ; 𝑈1 est la vitesse moyenne de l’eau en amont du
pont ; 𝑑50𝑠𝑢𝑟𝑓 est la dimension des mailles de tamis carrée laissant passer 50 en poids de l’échantillon
prélevé à la surface du lit au droit de franchissement ; 𝑑50𝐻𝑅 est est la dimension des mailles de tamis

59
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
carrée laissant passer 50 en poids de l’échantillon prélevé au droit de franchissement à la profondeur 𝐻𝑅
; 𝑩𝒎𝑨𝑴 est la largeur de la surface libre sous le pont ( égale à 𝐵 0 , largeur du pont si le débouché linéaire
est inférieur à la largeur 𝐵 𝑚 du lit mineur de la rivière.

3) Profondeur d’affouillement locale due à la présence des piles

Par la présence d’une pile de pont dans la rivière, l’écoulement n’est plus uniforme. En présence d’une pile
non profilée, un vortex en fer à cheval se forme. Si la pile est profilée, aucun vortex n’est observé.
Cependant si l’axe d’une pile profilée est inclinée d’un angle par rapport à la direction de l’écoulement,
la pile se comporte comme si elle était non profilée et peut entrainer des affouillements importants. D ans
certains cas, un sillage alterné peut se former derrière la pile, qui engendre des fosses de d’affouillement
à l’aval.

 Calcul de la profondeur d’affouillement local en eaux claires autour d’une pile cylindrique

SHEN propose la formule empirique suivante pour calculer la profondeur maximum d’affouillement autour
d’une pile cylindrique en eaux claires :

𝑯𝑳 = 𝟎, 𝟐𝟕𝟕(𝑼𝟏𝑷)𝟎,𝟔𝟏𝟗

𝐻𝐿 est la profondeur locale d’affouillement autour d’une pile, mesurée au-dessous du lit moyen sous le
pont ; 𝑯𝟏 est la vitesse moyenne à l’amont du pont ; P est la largeur de la pile sur un plan perpendiculaire
à l’écoulement ou maitre-couple

 Calcul de la profondeur d’affouillement local en eaux chargées de sédiments

Dans ce cas, la profondeur maximale d’affouillement local n’est pas influencé par la vitesse de
l’écoulement. BREUSERS propose la formule empirique suivante :

𝑯𝑳 = 𝟏, 𝟒𝑷 où P est le maitre-couple.

4) Protection des piles contre les affouillements

Il convient de prendre des précautions dans le dimensionnement du pont afin de réduire les
affouillements. Toutefois cette solution pourrait être couteuse. Des circonstances imprévisibles

60
HIEN.W. Bruno : cours d’hydraulique routière
pourraient également survenir après la construction du pont (par exemple formation d’un méandre) qui
pourraient aggraver singulièrement les affouillements initiaux.

Si malgré ces précautions ainsi prises, les affouillements atteignent encore des profondeurs importantes,
des dispositifs de protection localisés sont alors nécessaires. Les procédés indirects consistent à réduire
les vitesses de l’écoulement et de diriger les piles dans la direction des lignes de courant dans le ca s des
ponts biais. Les vitesses peuvent être réduites en réalisant des accès qui coupent le moins possible le lit
du cours d’eau ou en réduisant le nombre de piles et en prévoyant un tirant d’air suffisant pour le
passage des corps flottants qui présentent des obstacles à l’écoulement (normalement de 1,50m à 2m, et
en zones forestière 2m à 2,50m).
Parmi les procédés directs permettant de réduire localement les affouillements, nous distinguons :

 Caisson de fondation : la solution optimale consiste à réaliser un caisson de diamètre triple de


celui de la pile et dont la cote d’arasement sous le terrain naturel serait de l’ordre de la moitié
du diamètre de la pile.

 Tapis d’enrochements : il s’agit de la méthode la plus couramment utilisée qui consiste à


déverser des blocs d’enrochement dans la fosse d’affouillement. La détermination du diamètre
des enrochements se fait généralement à l’aide de la formule d’IZBASH :

Avec 𝑽𝒎𝒂𝒙 la vitesse de l’écoulement en crue ; g= accélérateur de la pesanteur ; = masse volumique de


l’enrochement ; est la masse volumique de l’eau ; 𝑫𝒔 est le diamètre de l’enrochement.

Pour éviter tout affouillement, les dimensions du tapis en plan doivent être de l’ordre de trois fois le
diamètre du pile pour une pile circulaire. En épaisseur, il est conseillé de prendre la plus grande des deux
valeurs : dimension de la pile ou triple du diamètre des enrochements.

Toutefois, cette solution nécessite une surveillance régulière car le tapis d’enrochement nécessite des
recharges fréquentes notamment après de fortes crues qui ont pour effet d’entrainer les enrochements
vers l’aval ou vers le fond de la fosse d’affouillement qui se forme autour du tapis d’enrochements.

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CHAP VI : Dimensionnement des fossés latéraux
Les fossés sont des ouvrages longitudinaux destinés à collecter les eaux superficielles qui
ruissellent sur la chaussée, sur les accotements, les talus et sur les terrains avoisinants. Le débit à
évacuer est celui du secteur du bassin versant drainé par le fossé ; il est déterminé par la formule
:

Les sections des fossés peuvent avoir des formes triangulaires, trapézoïdales, rectangulaires ou
demi-circulaires avec des parois revêtues ou non.

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Nous optons pour les formes triangulaires ou trapézoïdales en fonction des débits, pour les facilités
d’entretien et moins de danger pour l’usager.
Les pentes longitudinales sont proches de celles du TN en remblai tandis qu’en déblai, elles doivent
être proches de celle de la ligne rouge.
Afin d’éviter une dégradation rapide par érosion, le choix doit tenir compte de la vitesse limite
d’entraînement des matériaux qui est fonction de la nature des sols ou du type de revêtement.
La méthode de dimensionnement la plus utilisée de nos jours est celle du guide pratique avec
les abaques de « Open Channel hydraulique ».
Après avoir déterminé le débit de calcul, on recherche, à travers les tableaux, la capacité Q’≥
Q pour laquelle on a immédiatement :

_ les caractéristiques du fossé ( h, b, S, P)


_ les pentes Imin et Imax
_ la vitesse maximale(Vmax)
Ainsi, en fonction des débits à évacuer, on peut choisir les types de fossés revêtus ou non avec
la forme des sections appropriés. Par exemple :

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