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CHAPITRE II : LES TERRASSEMENTS ET ENGINS DE TERRASSEMENT

I-OBJECTIFS DE LA LECON :

Cette leçon vise à présenter à l’ingénieur, l’ensemble des techniques de réalisation de l’une
des opérations incontournables dans l’art de construire. Elle peut être entreprise dans le but
soit de fonder un ouvrage (fouilles), soit d’aménager des grandes aires, soit de créer une
voie (voies), soit de protéger une enceinte. Parce que le terrassement est une phase
complexe, chacun des objectifs qui sous-tendent sa mise en place, présente des difficultés
qu’il faut pouvoir juguler. Ainsi, au sortir de cette leçon, le futur ingénieur devra entre
autres, pouvoir :
- Identifier les types de terrassements pratiqués dans la mise en place des ouvrages de
génie civil (bâtiments et ouvrages) ;
- Maitriser les contraintes de stabilité liées aux terrassements de grande profondeur
ou de grande hauteur ;
- Surmonter les obstacles naturels pouvant s’opposer à un terrassement, par la
connaissance de techniques appropriées ;
- Pouvoir déterminer en fonction de leur nature, les quantités de terre à mettre en
mouvement ;
- Pouvoir opérer un choix d’engin de production, de transport ou d’assistance,
connaissant leurs caractéristiques
- Déterminer la durée d’une opération de terrassement.
- Prescrire des essais de sol pouvant servir à la matérialisation d’un projet donnée
Tous ces objectifs ont pour finalité la maitrise du corps d’état terrassement dont besoin
l’ingénieur pour s’affranchir des problèmes de tassements de fissuration ou de glissement
éboulement, causes probables de certains sinistres en génie civil.

II- DEFINITION :
II.1- Terrassement
Pour rappel, le terrassement est l’ensemble des mouvements de terres qui consiste à modifier
le relief d’un terrain par enlèvement (déblai) ou par apport (remblai) la terre sur un site. Il
est préalable à tous travaux de génie civil. Il peut être manuel ou mécanique.

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Dès lors, on constate que les terrassements sont pratiqués pour des ouvrages légers
(tranchées, fouilles, aménagements pour habitats individuels…) et pour ouvrages lourds
(travaux routiers, aménagements des plateformes, aménagements portuaires ou
aéroportuaires…). Le projet à réaliser peut ainsi imposer un terrassement dans une direction
horizontale ou dans une direction verticale.

III- PHASES D’EXECUTION D’UN TERRASSEMENT

Une opération complète de terrassement peut comporter six opérations élémentaires :


 Extraction des terres pour fondations d’ouvrages (la fouille).
 Le chargement ou reprise des déblais et chargement sur les engins de transport.
 Transport des déblais.
 Décharge des déblais pour mise en remblais.
 Le compactage éventuel des remblais par les engins de différents calibres.
 La consolidation éventuelle des déblais en remblai.

IV-NOTION DE FOUILLES

IV. 1. CHOIX DU MODE D’OUVERTURE DES FOUILLES :

Les caractéristiques du sol et de l’environnement du terrassement conditionnent le choix


du mode d’ouverture de la fouille. Deux possibilités, parfois combinées entre elles sont
retenues :
La fouille talutée :
Elle est obtenue en réalisant au-delà de l’emprise, des parois avec des talus naturels, ce qui
implique de disposer au sol de la surface nécessaire à l’emprise augmentée des têtes de
talus. Pour obtenir un équilibre stable nécessaire à la bonne tenue des terres, il convient de
donner aux talus une inclinaison convenable. On définit cette inclinaison soit par la valeur
de l’angle « i » avec l’horizontal. L’angle i doit toujours être inférieur à l’angle de
frottement interne appelé φ, ce dernier étant caractérisé par ce que l’on appelle la pente
naturelle des terres, c’est à dire, l’inclinaison que prend un talus soumis à l’action des seuls
agents atmosphériques. Cet angle de frottement interne dépend essentiellement de la nature
du degré de consistance et de la teneur en eau du terrain. En terrain meubles, le degré de
consistance du terrain a une grande influence sur la valeur de l’angle φ, qui est grande pour

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les talus de déblais en terrain non fraîchement remué ou vierge (terrain naturel) que pour
les talus de déblais en terrain rapporté ou fraîchement remué et les talus de remblais. Cette
différence tient au fait que le glissement, les unes sur les autres, des particules constituant
une terre meuble, rencontre dans des terrains non fraîchement remués, une résistance
distincte de celle provoquée par le frottement réciproque des particules. Cette résistance
appelée « cohésion », est d’ailleurs sujette à s’atténuer ou à disparaître dans les cas de
sécheresse, gelée, etc.
En ce qui concerne la teneur en eau du terrain, c’est un correctif important à la valeur de
l’angle φ, car elle facilite le glissement des particules les unes sur les autres, en adoucissant
leur frottement, ce qui a pour effet de réduire sensiblement cet angle quand le degré
d’humidité est élevé. Il faut signaler cependant que les sables humides possèdent une
cohésion qu’ils n’ont pas quand ils sont secs ou immergés. Compte tenu de ces
considérations, il faut donc éviter de donner aux talus une pente plus raide que celle du
talus naturel de la terre correspondante possédant un degré d’humidité identique.
Quelques valeurs usuelles des paramètres de terrassement
Les terrains sont classés selon les difficultés d'extraction :

Tableau I. : classification selon les difficultés d'extraction.

Lorsqu’il y a risque d’éboulement, il convient de prendre des dispositions pour les éviter.
D’une manière générale, lors de l’exécution des terrassements en remblai, le rapport admis
entre la base et la hauteur est de 3 à 2. On définit cette inclinaison soit par la valeur de
l’angle « i » avec l’horizontal, soit par tg i = h/b.

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Des valeurs des angles obtenues après plusieurs expériences sont données dans le tableau
ci-dessous.

Tableau 2 : Angles des talus en fonction des conditions du taux d'humidité du sol

La fouille ouverte verticalement :

Elle est exécutée en agglomération ou la surface du chantier est très limité ; cela limite
l’importance des déblais mais oblige à blinder les parois naturellement instables afin
d’éviter d’une part son effondrement, d’autre part, la modification de la stabilité des
constructions voisines.

IV2.DIFFERENTS TYPES DE FOUILLES :

Selon la forme géométrique de la fouille, cette dernière sera classée ainsi qu’il suit :

2.a) Fouille en rigole :

Lorsque la double condition suivante est réalisée : L ≤ 2m et P ≤ 1m

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2.b) Fouille en tranchée :

1er cas : L ≤ 2m avec P > 1m

2ème cas : L >2m avec P > L/2

Ces fouilles sont utilisées pour construire les égouts ou pour réaliser les fondations
profondes.

2.c) Fouille en puits :

On les appelle ainsi lorsque P > 1m et que la longueur « l » est du même ordre que la
largeur L

2.d) Excavation superficielle :

Une fouille est dite excavation superficielle lorsque : L ≥ 2m et P ≤ L/2

NOTA : la profondeur P est dans tous les cas mesurés à partir du niveau sol naturel livré
après terrassements généraux

Remarque : il faut noter que la largeur d’une fouille est prise à la base inferieure, sans
intégration des pentes éventuelles des talus.

Fig. 1 : Système de repérage des types de terrassements

V- CARACTERISTIQUES DES TERRAINS DE TERRASSEMENTS :


Tout problème de terrassement est rattaché à la nature du terrain à extraire, suivant leurs
consistances et leurs duretés, les différents terrains se prêtent plus ou moins bien à l’action des
engins de terrassement. La nature du terrain détermine la méthode du travail à adaptés, le choix

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des engins à mettre en œuvre, le rendement des engins choisis, le prix de revient des terrassements
et la valeur des pentes à donner aux talus de déblais ou de remblais.

V.1. Classification des terrains de terrassement :


Le tableau suivant donne la classification des terrains et les engins employés en fonction des
natures de terrain.
Tableau 3 : Classification des types des terrains

Une Classification des terres est également en fonction du foisonnement des terrains,
phénomène qui fait varier le volume de terre lors des travaux de terrassement. Ces terres
peuvent être divisées en classes suivant leur dureté :

Classe A : terre végétale, terre sablonneuse, sable ; Classe B : terre argileuse, terrain
caillouteux ; Classe C : argile ; Classe D : roche moyennement dure ; Classe E : roche dure.
A titre indicatif, les pourcentages de foisonnement généralement retenus pour les terrains A
et B sont :

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Classe A : 20 % soit un coefficient de foisonnement de 1,20

Classe B : 35 % soit un coefficient de foisonnement de 1,35.

ETUDES DE TERRASSEMENT

Les études générales sont de deux ordres : géométriques : terrain naturel, emprises,
ouvrages ; géologiques et géotechniques : Les études concernent également :
- Dimensionnement géotechnique : (stabilité des ouvrages élémentaires, assises de
remblais, pentes de talus / tassement, durée de consolidation),
- Dimensionnement des plateformes (PST, couche de forme), assainissement et
drainage associés.

VI- PROBLEMES LIES AUX TERRASSEMENTS EN FUOILLE

En principe l’exécution des travaux de terrassements malgré les sondages préalables, réserve
souvent des surprises. Elles sont à classer à deux niveaux : les surprises dues à l’ampleur des
travaux et celles dues à la présence des obstacles naturels.

VI.1 : PROBLEMES LIES A L’AMPLEUR DES TRAVAUX.


Sans corps étranger, une opération de terrassement peut présenter comme difficultés
particulières :
- Hétérogénéité du sol (le bon ne se trouve pas partout à la cote prévue par les études) ;
- Présence d’un terrain peu consistant (terrassement en terrain particulièrement éboulant)
- Bon sol à de grandes profondeurs (opérations nécessitant les étaiements ou des blindages)
- Exiguïté de l’emprise du site à terrasser (Terrassements en zone urbaine à proximité des
constructions).
-terrain sensible à l’eau ou comportant des cavités

VI.2 : PROBLEMES LIES AUX OBTACLES NATURELS.

La présence de l’eau (nappe phréatique) ; Présence de masse rocheuse Présence de souches


ou de gaz.

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VII. POINTS DE VIGILANCE
VII.1 : POUR LES PROBLEMS LIES AUX L’AMPLEUR DES TRAVAUX
Les questions d’hétérogénéité et de consistance de sol peuvent être résolus par rapport au
choix de dimensionnement des ouvrages. De même ces terrains peuvent bénéficier d’un
traitement par utilisation des produits appropriés.
Les grandes profondeurs ou grandes hauteurs imposeront soit la maitrise de l’angle de talus
naturel, soit la disposition des blindages (à voir). La difficulté de terrassement en zone
urbanisée impose quant à elle, la connaissance de l’emplacement des réseaux souterrains et
celle de l’infrastructure (type et profondeurs) des constructions existantes.
VII.2 : POUR LES PROBLEMS LIES AUX OBSTACLES NATURELS
VII.2.1 : Présence d’une nappe phréatique
La nappe phréatique peut se trouver sous plusieurs formes dans le sol. Sa situation détermine
la solution à envisager pour la réalisation de l’opération de terrassement. On distingue deux
types de nappes : libres et captives.
Les nappes libres aussi appelées nappes phréatiques, sont directement alimentées par les
eaux de pluie. Elles sont plus vulnérables aux pollutions.
Les nappes captives sont alimentées, non pas directement par les pluies, mais latéralement
par les zones parfois très éloignées où elles sont libres.

VII.2.2 : Rappels d’hydrogéologie et d’hydraulique souterraine.


VII.2.2.1 : Aquifères : On distingue trois grands types de terrains selon leur capacité à
laisser passer l’eau
- les terrains semi-perméables ou l’eau circule très lentement
- les terrains imperméables.
- et les terrains aquifères (ou l’eau circule librement).
Il existe trois types de nappes phréatiques :

Nappe libre : quand son niveau supérieur peut varier sans être contraint par un substrat
supérieur de sol imperméable. Le forage d'un puits sur ce type de couche n'influencera pas
la nappe phréatique, qui ne variera que pour d'autres raisons.

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Nappe confinée : l'eau sera sous pression et si un puits est foré, l'eau remonte à son niveau
d'équilibre, qui sera celui où la pression de l'aquifère est égale à la pression atmosphérique.
Si cet équilibre existe au-dessus du niveau du sol, c'est un puits artésien.

Nappe captive : nappe confinée, mais sans aucun contact avec l'extérieur et qui n'est pas
rechargée depuis des temps très lointains, et qu'on appelle eau souterraine fossile.

- Aquifère à surface libre

Fig.2 : Nappe libre


Nappe, dont la partie supérieure n'est pas limitée par une couche imperméable, de ce fait,
son niveau peut monter et parfois atteindre la surface du sol si les précipitations augmentent.
Un aquifère ouvert n'est pas fermé au sommet par un matériau imperméable et détermine la
nappe phréatique. L'eau d'une nappe libre est en équilibre avec la pression atmosphérique et
atteint naturellement son niveau piézométrique. Les nappes phréatiques saturées sont de
nappe libre. En effet, une nappe phréatique est une accumulation d'eau dans le sol qui est
d'une profondeur relativement faible sous le niveau pédologique. Plus précisément, elle est
une nappe d'eau souterraine aquifère, avec la différence que les aquifères peuvent également
être à de plus grandes profondeurs.

Nappe aquifère captive

C’est un aquifère saturé sur toute son épaisseur. Il est limité vers le haut par une couche
imperméable (argile) ou semi-perméable. Le niveau piézométrique, différent de celui de la
surface de la nappe et toujours au-dessus de la base de la couche imperméable supérieure,
est virtuel, tant qu’un forage ou un piézomètre n’a pas atteint l’aquifère au travers de son
toit.

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Fig.3 : Nappe captive
Un tel forage est appelé forage artésien et si l'eau remonte jusqu'à la surface (niveau
piézométrique au-dessus de la surface du sol) on l'appellera forage artésien jaillissant. Il
s’écoule naturellement sans pompage.
Aquifère à nappe semi-captive ou à drainance (confinée).

Fig.4 : Nappe semi-captive


Ici, les volumes importants d’eau peuvent traverser des horizons imperméables ou semi-
perméables lorsque la superficie de cet horizon est grande et qu’il existe une différence de
pression de part et d’autre de cet horizon. Ce phénomène permet des échanges importants
entre nappes superposées ou sous-jacentes au travers du substratum ou du toit en cas de
différence de charge. On parle alors de nappes semi-captives avec substratum et toit semi-
perméables.

Dans la présente leçon, l’on s’intéressera à l’étude de la nappe phréatique dont la profondeur
plus ou importante peut constituer un obstacle aux travaux de terrassement. Il est alors
question d’étudier les techniques d’asséchement des fouilles et de rabattement des nappes

VIII. ASSECHEMENT DES FOUILLES SUITE A UNE PRESENCE D’EAU :


Certains travaux de fondation ne peuvent pas être réalisés sans procéder à un assèchement
préalable de la fouille, il peut être nécessaire d’évacuer l’eau contenue dans le terrain situé

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dans la zone à excaver. Cette opération peut être réalisée de plusieurs façons, la méthode
adoptée dépend de la nature du terrain et de la quantité d’eau à évacuer. Parmi les méthodes
utilisées, on distingue :

VIII.1. L’épuisement des eaux à ciel ouvert


Il nécessite un système de captage des eaux relativement simple, constitué de tranchées de
cheminement (rigoles) et de puits (puisards), depuis lesquels on évacue l’eau par des
pompes. Ce système est utilisé si le fond de fouille est au-dessus de la nappe, il faut prévoir
l’élimination des eaux de pluie ou d’infiltration par l’installation d’un puisard au point de
profondeur vers le quel convergent toutes les eaux drainées par les fouilles en tranchée et
par de petites rigoles creusées à cet effet.

VIII.1.1 : Rabattement de nappes par tranchées drainantes


Un drain est déposé au fond d'une tranchée qui est ensuite comblée d'un matériau drainant.
Le drain est connecté à une pompe à vide qui évacue l'eau. Les conditions régissant
l’application de cette méthode sont adossées sur les propriétés hydrauliques du sol et la
profondeur de la nappe. Ainsi, seuls les sols caractérisés par une perméabilité du sol : 10-7
à 10-4 m/s et une profondeur de nappe maximale de 5 m sont concernés.
Leur réalisation est assurée par une draineuse qui permet simultanément l’excavation de la
tranchée et le remplissage de celle-ci avec un massif filtrant.

VIII.2 Rabattement de la nappe phréatique :


Il s’effectue si le fond de fouille est en-dessous du niveau de la nappe d’eau, et cela par
pompage à l’intérieur d’éléments filtrants (pointes filtrantes, puits filtrant) réalisés autour
de la fouille.
VIII.2.1 : Réseau de pointes filtrantes (Φ 40 à 90 mm)

Les pointes filtrantes sont utilisées dans le cas de sable fin où le débit à pomper reste assez
faible. C’est un rabattement par des aiguilles filtrantes : Il s’effectue par pompage à l’intérieur
d’éléments filtrants.

VIII.2.1.1 : Principe du système de captage


- Une ou plusieurs pointes filtrantes de diamètre 40 à 90 mm sont foncées dans l'aquifère
par lançage (c'est-à-dire par injection d’eau sous pression sortant à la base de la pointe
munie d’un clapet), par battage ou par vibro-fonçage/percussion.
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- Lorsqu'on est en présence de batteries de pointes, l'importance des volumes vides d'eau à
l'amorçage ainsi que les risques de dénoyage des crépines, rendent nécessaire l'emploi
d'une pompe à vide couplée-à la pompe centrifuge qui sera liée à une pompe centrifuge.
Dans le cas de ces pompes centrifuges, l'exploitation est limitée par la hauteur d'aspiration
7,5 à 8 m pour les plus performantes.

L’eau est aspirée en bas du tube grâce à une partie aiguille logée dans l’aquifère mesurant
entre 1 et 2m et de même diamètre que le tube d’aspiration. En PVC, acier ou inox selon
le type de crépines, les dimensions d'ouvertures et les pourcentages de vide requis en
fonction de la granulométrie des matériaux.

Si la hauteur à rabattre est supérieur à 8m, il faut implanter les pointes sur plusieurs
étages. Le débit unitaire est de l’ordre de 0.15 l/s pour une pointe.

Au bout de la crépine se trouve la pointe de fonçage avec ou sans dispositif de lançage.


L'utilisation de ces techniques "rustiques" supposent des terrains non cohérents tels que les
sables ou graviers. Ci-dessous l’illustration du système de captage.

Figure 5 : Schématisation du système de captage par pointes filtrantes

L’exhaure de l’eau pour les besoins des travaux de construction ou même d’alimentation
en eau consiste en un épuisement de cette eau de sa nappe naturelle. Le principe de
fonctionnement est ici représenté

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Fig.6 : Batterie de pointes exhaure de l’eau d’une nappe phréatique

VIII.2.2 Les puits filtrants (Φ 150 à 350 mm)


Sont utilisées quand on a de grands débits à évacuer, pour des sols de forte perméabilité :
sables, graviers. Une crépine et un outil de pompage sont descendus dans un puits foré au
préalable (Φ 400 à 600 mm). Entre le tube crépine et le forage, un massif filtrant (gravier)
est mis en place. Les puits sont espacés de quelques mètres jusqu’à une cinquantaine de
mètres et leur profondeur varie entre 10 et 50 m. les pompes, généralement immergées au-
delà de 6m d’aspiration, évacuent 1.5 à 110 l/s.
Dans le cas où le fond de fouille est en dessous de la couche perméable, il faut d’abord faire un
premier rabattement de la nappe dans le terrain perméable puis mettre en place un rideau étanche
et enfin faire un deuxième rabattement dans la couche moins perméable

VIII.2.2 .1 : Principe du système


L’installation d’une pointe filtrante est réalisée par lançage hydraulique avec une foreuse.
Le trépan de forage creuse un trou dans le sol, en tournant sous la pression de l’eau injectée.
Dès la perforation terminée, le puits est équipé d’une pointe filtrante 50mm en PEHD.
L’espace annulaire entre la pointe filtrante et le forage est rempli avec du sable de rivière
afin de former un filtre masse et qui évite l’entraînement des fines. Les pointes filtrantes
sont ensuite branchées avec des flexibles sur le collecteur d’aspiration relié sur une pompe
à piston. Les eaux de pompage sont enfin évacuées par le collecteur de refoulement
jusqu’au point de rejet autorisé.

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Le suivi de la piézométrie, qui caractérise la pression de la nappe en un point donné, nous
permet de confirmer sur nos chantiers que nos objectifs de rabattement sont atteints.
Très peu rencontré dans nos chantiers, la pointe filtrante est un élément primordial qui
empêche la remontée des particules solides par filtrage à partir des équipements de sa
pointe. Elle est ainsi définie par la forme de ses ouvertures et la section de passage de l’eau.

Fig.7 : Image de pointes filtrantes.


Ces puits sont constitués de deux cercles concentriques où celui de l’extérieur est constitué
de fentes et celui de l’intérieur plein et débouché au niveau de la pointe. La pression
d’enfoncement par lançage est en moyenne de 5 à 8 kg/m2. Ci-dessous un système
d’installation de rabattement par puits filtrants.

Fig.8 : Installation du système de rabattement de nappe par puits filtrants.

Les pointes et puits filtrants sont placés le plus près possible de la tranchée future, soit
environ à 0,50 m du bord de la fouille. En présence de terrains fins qui risquent de boucher
les pores des pointes filtrantes, ou de terrains hétérogènes qui risquent de ne laisser évacuer
qu'une partie de la nappe. Il faut alors procéder au "sablage", qui est la partie la plus délicate
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du travail. Cela consiste à entourer la crépine d'une gaine de gravier fin qui filtrera l'eau,
augmentera la surface filtrante, et empêchera la crépine de se boucher. Dans le cas des
terrains hétérogènes, comme celui d'une couche imperméable entre deux couches gorgées
d'eau, un sablage correctement réalisé permettra à la nappe phréatique supérieure de
descendre et d'être aspirée par la crépine.

IX. TERRASSEMENT EN PRESENCE D’EAU


Lorsque l’ouvrage à réaliser est totalement immergé, deux principales méthodes de
terrassement s’imposent à nous. La mise en place d’un batardeau ou le principe de
congélation.

IX.1 : Le batardeau

On le défini comme une digue ou barrage provisoire, établi en site aquatique pour mettre à
sec la base d'une construction que l'on veut réparer ou l'emplacement sur lequel on veut
élever un ouvrage.

Il peut être réalisé en palplanches. C’est un pieu conçu pour être battu en terre en
s’enclenchant aux pieux voisins par l’intermédiaire de nervures latérales appelées serrures.
Elle peut être en bois, en béton, en fibre de verre, mais plus souvent en métal (acier). Elle
forme ainsi un élément d’un rideau ou d’un caisson en vue de former un mur de
soutènement, un batardeau, une palée ou un écran imperméable. Elle se présente
généralement sous la forme ci-dessous.

Fig.9 : Terminologie d’une palplanche

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La base du batardeau est construite avec différentes matériaux tels que des blocs de béton,
des sacs remplis de sable ou de gravier ou sur structure de métal et le dessus est recouvert
d’une géo membrane pour favoriser l’étanchéité du barrage. En complémentarité, une
pompe peut est nécessaire afin de pomper l’eau qui peut s’infiltrer au travers du batardeau
et un géotextile non-tissé peut être requis pour assurer l’intégrité de la géo membrane afin
d’éviter de la percer. Le batardeau peut être également être préfabriqué.

Fig.10 : Images de batardeaux

Canal de dérivation : Le canal de dérivation est un ouvrage temporaire qui permet le libre
écoulement des eaux tout en travaillant à sec dans une section de cours d’eau. Combiné à
un batardeau, il est majoritairement creusé dans le sol et est recouvert d’une géo membrane
ou d’un géotextile.

Le batardeau bloque l’écoulement de l’eau et permet la déviation du cours d’eau vers un


canal de dérivation pour permettre le libre écoulement naturel de l’eau. L’utilisation de ces
techniques de construction diminue l’impact de l’utilisation de machineries lourdes dans
les cours d’eau, facilitent l’exécution des travaux et peut rendre le site de travail plus
sécuritaire pour les travailleurs.

Plusieurs types de travaux nécessitent la mise en place d’un batardeau et d’une déviation
de cours d’eau dans un canal de dérivation, par exemple lors de la construction ou la
démolition de la pile d’un pont, la mise en place d’une descente à bateau, l’installation ou
le remplacement d’un ponceau, la construction d’un mur de soutènement, la construction
ou la réparation d’un barrage, l’aménagement ou la restauration d’une berge.

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IX.2 : Congélation
Dans les zones aquifères, on préconise cette solution qui consiste à installer les tubes dans
le sol, à espacement d’environ 1,50m, tubes dans lesquels circule un liquide réfrigérant
dont la température varie de 15 à 20°C. Le terrain ainsi congelé se prête mieux au
terrassement. Ces tubes sont généralement placés à 0,50m de la zone à traiter.

CONCLUSION
La première partie du cours de terrassement nous a permis de comprendre les notions de
fouilles et excavation ou fouille en pleine masse. De ces deux notions, la première classe
de terrassement caractérise l’encastrement des ouvrages fixes, alors que la deuxième est
adaptée aux travails de grande surface ou de grande longueur. Compte tenu des obstacles
au-dessus ou en dessous de la cote ou de la profondeur de fondation, nous avons vu que
certains obstacles prévus ou imprévus, peuvent imposer des techniques particulières de
terrassement.

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