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TERRASSEMENTS GENERAUX

Terrassements généraux :

Généralités :
Le terrain tel qu’il se trouve dans la nature n’est pas souvent apte à recevoir
l’emprise d’une opération de construction notamment si celle-ci est d’une grande
envergure ; car les ondulations du terrain naturel modelées spontanément par les
phénomènes naturels (vent, pluie) ne correspondent pas à la géométrie conçue
pour la construction en question, en outre le bon sol sur lequel la construction
devrait se tenir stable est loin d’être rencontrée sur la surface du terrain
naturel.
De ce fait, la modification du terrain naturel pour l’adopter à la construction
s’avère nécessaire même inévitable, l’opération qui a pour souci cette
modification, n s’appelle “ terrassement généraux ”.

1/ définition :
Les terrassements généraux sont l’ensemble des travaux qui ont pour objet de
mettre le terrain naturel en état de recevoir les bâtiments et les différents
réseaux publics, compte tenu de leur importance dans une opération
d’urbanisation.

2/ terminologie :

Déblaiement : c’est l’opération qui consiste à abaisser le niveau altimétrique du


terrain, en vue de réaliser une fouille, une tranchée,….etc.
Déblai : c’est le nom qui désigne les terres provenant de l’excavation.

Remblaiement : est l’opération opposée à la première, elle consiste à apporter


des terres en vue de combler un vide, ou former un massif de terre.

Remblai : est le nom qui désigne les terres à apporter pour l’opération de
remblaiement.

Cote plate forme (C.P.F) : est le niveau altimétrique à donner au terrain naturel
sur une surface définie par l’une des opérations de déblaiement ou de
remblaiement.

Dépôt : c’est l’endroit où on doit déposer les terres résultant d’une opération de
déblaiement.

Emprunt : c’est l’endroit où on doit apporter les terres afin de réaliser un


remblaiement.
Foisonnement : c’est une propriété que possède les sols d’augmenter le volume
lorsqu’on les met en mouvement, il se produit par la suite de décompression des
matériaux constituant le sol des vides partiels entre les particules plus ou moins
grosses.

Lorsqu’on remet en place les sols remanies, ils ne reprennent par leur volume
initial qu’ils occupaient, ceci est caractérisé par la variation de l’indice des vides
“ e ” qui est donne par l’expression suivante :

Vv avec Vv  : volume des vides


e=
Vs Vs  : volume des solides

Par suite, la variation du volume total Vo (avant déblaiement) qui devient V1


(après déblaiement) est donnée par la relation suivante :

V1 = Vo (1 + 1/m) avec : 1/m = taux d’augmentation de volume

Le foisonnement des sols est très variable suivant sa nature, il varie de 10 % à 40


% environ, on peut compter en moyenne 15 % à 25 % pour les argiles, en
particulier le coefficient 1/m varie de 20 % à 30 %.

Tassement : est la propriété que possède le sol de diminuer de volume par l’action
des phénomènes naturels dans le temps ou par compactage direct à l’aide des
engins mécaniques appropriés.
Le tassement ultérieur des sols fraîchement remues et remis en place, fait
diminuer leur volume de 15 % à 20 % environ et d’une manière générale, les
remblais se tassent naturellement à long terme sous l’effet de leurs poids, des
intempéries (eau, pluie) et des charges extérieures (circulation des véhicules).

Le taux des tassements varie de 15 à 20 %.

Exemple : soient le coefficient de foisonnement kf = 0,25


Le coefficient de tassement kt = 0,20
Déblai en place : pour un volume géométrique de 1 m3, on obtient le volume par :

1) foisonnement : V1 = 1(1+0,25) => V1 = 1,25 m3


2) tassement : V2 = V1 (1-0,2) => V2 = 1 m3

Classifications des Sols :

Dans la nature, nous pouvons trouver différents types de sols .Plus précisément,
du point de vue de l’opération ‘terrassements’ nous classons les sols selon le
degré de consistance ou de dureté.
Dans ce cas précis deux grandes catégories existent :
1. les terrains meubles ou encore sols faciles :
• les terrains légers (terres végétales, sables lâches, remblais de
• formation récente gravois
• les terrains ordinaires (sols argileux, sols pierreux ou caillouteux, tufs
• les terrains lourds (argiles compactes, glaises, sables fortement
• consolidés)
• les terrains très lourds (roches et rochers)

Tous ces terrains ne nécessitent, en général que des moyens mécaniques


d’extraction.

2. les terrains rocheux ou terrains difficiles.


• Les roches tendres
• Les roches demies dures
• Les roches dures
• Les roches très dures.

Ces terrains nécessitent dans la plupart des cas l’emploi de moyens spéciaux tels
que les explosifs ou encore l’emploi de gros engins tels que le brise roche ou le
marteau piqueur encore si la fouille reste modeste.

3- différentes phases des travaux de terrassement :

Pour exécuter un projet de terrassement dans un site destine à l’urbanisation, il


est raisonnable de décomposer cette tache en trois phases principales :

3-1 phase I : élaboration des documents :

• levé topographique
• Le plan de masse (plan d’implantation des bâtiments et de la voirie)
• l’étude géotechnique du sol (rapport complet du sol.)

3-2 Phase II : mise en évidence des :

• conditions de réalisations,
• les difficultés techniques,
• qualité des terres à emprunter pour les remblais,
• Mise en dépôt des déblais, le matériel approprie à engager
• Coût qui revient à cette opération.

3-3 Phase III :

- Réalisation établissement des plates formes au droit des bâtiments


- Réalisation des plateformes pour chaussée
- creusement des tranchées pour l’implantation des réseaux publics
(assainissement, AEP…etc.)
- soutènement des terres par des talus ou par des ouvrages spéciaux qui doivent
être éviter

4- études des travaux de terrassement : (mouvement des terres)

4-1 Cubature des terrasses :

a) décapage de la terre végétale : (nettoyage)

La couche de terre végétale est à décaper selon la nature du sol constituant le


site, son épaisseur varie entre 20 et 40 cm, elle est quantifiée de la manière
suivante
Il est évident, avant d’entamer les travaux de terrassement, de procéder au
nettoyage du sol naturel, cette tache consiste à débarrasser le terrain de toute
la terre végétale, des détritus, des matières organiques, des arbres et arbustes
qui pourraient s’y trouver, le terrain est mis à nu jusqu’à la couche saine.

N.B : la mise en réserve de la terre végétale est recommandée car elle peut
servir ultérieurement pour la conception des espaces verts, aires de jeu…..etc.

Pour les bâtiments, la terre végétale à décaper pour préparer les plates formes
des bâtiments quantifie au m3. (Ou bien au m2)

Le volume approximatif de la terre végétale (TV) (figure ci-dessous est égal à la


surface en plan du bâtiment (ou terrain) déborde de 1,5 à 2 m de part et d’autre,
multipliée par l’épaisseur de la couche qui varie de 20 à 40 cm.

Vt = a .b .e

a,b Dimensions de la platforme (outerrain)



e épaisseur

b) Calcul de la cote plateforme :

• cas où Si le terrain est a une surface est carrée ou rectangulaire plate ou de


faible pente:

La cote plate forme :

C.P.F. = H min + H /2

Sachant que H = Hmax – Hmin.


Hmax : l’altitude du sommet le plus haut de la plate forme considérée.
Hmin : l’altitude du sommet le plus bas de la plate forme considérée.
Application numérique :

Hmax = 650, Hmin = 648, H = 650 – 648 = 2 m

D’ou CPF = 648 + 2/2= 649 m

• cas où le terrain est accidente :

Si le terrain est accidente, les courbes de niveau sont trop serrées, on peut avoir
plusieurs courbes de niveau traversant la plate forme, dans ce cas la CPF est
fixée de la manière suivante :

H max + H min
CPF =
2

Avec la plus grande cote traversant la PF


Hmin : la plus basse cote traversant la PF

∑ Hi
Où : CPF = i
=1
N

Avec H : courbe traversant la plate forme


N : nombre de courbe traversant la PF
Application numérique :
            
650 + 651 + 652 + 653 + 654 + 655 + 656 + 657 + 658
CPF =  654m  
  9
                                            
 
2
• Cas des surfaces quelconques : CPF =
H min +
5
(H max− H min )

N B : les CPF calculées par les méthodes citées ci-dessus sont purement
théorique, elles sont prises sous réserve, car ces méthodes de calcul ne prennent
en considération que l’équilibre déblai – remblai,

B / méthodes de calcul des cubatures :


Deux méthodes de calcul des cubatures des plates formes peuvent être utilisées :
- méthode de quadrillage,
- méthode des triangles
- Méthode des profiles

1) Méthode des profiles

Soit à cuber un volume de remblai terrassement limité aux profils P. 1 P2 et


P.3 (figure ci-dessous)
Ces deux profils constituent les bases parallèles d'un volume V1 plus ou moins
régulier, dont la hauteur est la distance entre profils ici 50 m. Le volume V2 a
pour bases les profils P.2 et P3 et pour hauteur 20 m.

La somme des volumes partiels: V1 et V2 représente la cubature du remblai


cherchée.

On étend ce principe de proche en proche à un nombre quelconque de profils, les


différentes façons d'envisager les volumes élémentaires amenant des méthodes
de cubature distinctes.

Moyenne des aires

Le volume V1 est un polyèdre limite limité d’une par le terrain naturel et


d'autre part par les surfaces verticales ct parallèles des profils en travers P1 et
P2 désignées R1 et R2
On peut appliquer à cette figure la formule du prismatoïde ou formule de
trois niveaux :

h
V (B + B '+ 4B ") : - h est la distance entre profils:
1
=
6
- B est la superficie totale de remblai R1 du profil P1
- B' est la superficie totale de remblai R2 de P.2:
- B" est la superficie totale de remblai d’un profil
Intermédiaire situé a mi-distance de P1 et P2

 B + B '
on admet que B " =  
 2 

 B + B ' h  (B + B ')  B + B'


on admet que B=
"   →V
=  B + B '+ 4 =h
 2  6  2  2

Généralisation

Une suite de profils P1 P2 P3 P4 et P5.

 Entre le profil de remblai P1 et le profil de déblai P3

 R1 + R2  R2 + R3
V 1 D=
1  ; V 2 D2  
 2   2 

 Entre le profil de remblai P3 et le profil de déblai P4

Il existe une ligne de passage. C’est-à-dire une 'ligne de croisement du sol


et du projet, que l'on considère pour simplifier comme perpendiculaire à
l'axe ; après avoir calculé la distance horizontale partielle D3’ entre le
profil P.3 cette ligne de passage appliquer la méthode de la moyenne des
aires en considérant qu'à cette ligne de passage se trouve un profil fictif
P.F. de superficie nulle.
R3 + 0   0 + D4 
V 3r D=
3'  ; V 3d D 3 "  
 2   2 

 Entre le profil de remblai P4 et le profil de déblai P5

R 4 + R5
V 4 = D4 ;
 2 

Volume remblai = V1+V2+V3r . .. Volume déblai = V3d+V4

Distances des profils encadrant à la ligne de passage

Supposons un profil de remblai P.3 limité à un rectangle : r3= h3*m et un


profil déblai P4 également : réduit à un rectangle de même largeur m que le
précédent : d4 = h4 *m ;
Distants de la valeur de l'entre profils D3,. Ils encadrent la ligne de
passage (ab) située à la distance D3’ de P3 et D3 ‘’ de P.4.

Dans le plan vertical perpendiculaire aux profils c'est-à-dire le long du le


plan du profil en long. Les triangles semblables donnent

D 3' D 3" D 3'+ D 3" D3 h3


= = = ⇒ D 3' = D 3
h3 h4 h3 + h 4 h3 + h 4 h3 + h 4
r3 d4
=D 3' D=
3 ; D 3'' D 3
r3 + d 4 d 4 + r3

2) méthode de quadrillage : cette méthode consiste à :


a) décomposer la plate forme en surfaces élémentaires de forme
géométriques régulières et identiques (carres ou rectangles)

La méthode dite « des plans cotés » consiste à matérialiser au


préalable sur le terrain un quadrillage à l'aide de piquets, dont les
dimensions des mailles carrées ou rectangulaires varient de 5m à 20m
rn ou 25m selon les ondulations du terrain naturel. On procède
ensuite au nivellement des sommets du quadrillage et on admet que la
surface du sol est plane à l'intérieur de chaque maille ainsi obtenue.

a) tracer la courbe représentant la cote plate forme :


- les surfaces élémentaires au-dessous de CPF sont comptées en remblais
- les surfaces élémentaires au-dessus de CPF sont comptées en déblais

b) déterminer les quatre cotes (H1 H2 H3 H4) des sommets de chaque


surface élémentaire par interpolation des courbes

dHi = Hi – CPF > 0 => déblai


dHi = Hi – CPF < 0 => remblai

c) calculer la hauteur moyenne (Hm) qui est donnée par la relation :


∑ Hi
Hm =
4 dH> 0 => déblai
dH < 0 => remblai

Déterminer la dénivelée dH telle que : dH = Hm – CPF

Chacune des mailles formées par ce quadrillage représente la vue en plan


d'un prisme dont la hauteur est égale à la moyenne des différences de
niveau entre le terrain naturel et le projet

∑ Hi
Hm =
4

Le volume de chaque prisme est V= surface de la maille x H et par la suite, le


cube total des déblais (ou de remblais) sera égal à la somme des volumes de
chaque prisme.
Application numérique : soit la figure ci-dessus :

∑ Hi
653 + 652 + 652.5 + 651
Hm = 652,125
4

• dH = Hm – CPF = 652,125 – 652 = 0,125 m


• S = ai.bi =4.4 = 16 m²
Vi = 0,38.16 = 6,08 m3 => V est un volume en déblai.

méthode des triangles : cette méthode ne diffère de la première que par la


décomposition en surface élémentaire, donc la surface à considérer dans ce cas
est celle d’un triangle auquel on détermine la hauteur moyenne de ces trois
sommets :

∑ Hi
Hm =
3
>0 = > déblai
dHi = Hmi - CPF
>0 => remblais

La surface revenant à chaque triangle :

Si = ½ Bi.Hi
Bi : base du triangle
dHi : hauteur
Le volume élémentaire génère par chaque triangle : déblai – remblai séparé
Vi < 0 => remblai
Vi = ½ Bi.Hi.dHi = Si.dHmi
Vi < 0 => déblais

NB : Hmi : prise en valeur algébrique

Calcul du volume total D/R

VT (deb) = ∑ Vi avec Vi > 0


VT (remb) = ∑Vi avec Vi < 0

Remarque :
Les deux méthodes exposées ci-dessus présentent des résultats approximatifs,
cependant la méthode des triangles a trouve son champ d’application dans les
terrains accidentes car elle présente des résultats plus précis que la méthode
des quadrillages.
Il est à signaler que pour les deux méthodes, plus le nombre de surface
élémentaires est important plus la précision est meilleur.

Soutènement des terres :

Tous les sols rencontres dans la nature lorsqu’ils se trouvent en pente assurent
leur auto stabilité suivant leurs caractéristiques intrinsèques.
En effet, selon les considérations de la MDS, si la pente d’un sol quelconque est
inférieure à celle de son angle de frottement “ φ ”, le sol assure lui même la
stabilité dans le cas contraire, il y a risque d’éboulement des terres.

Les conditions de stabilité des talus , nécessaires pour une bonne conservation
des fouilles tant en déblai qu’en remblai , définissent l’angle ‘i’ “ du talus pris avec
l’horizontale et déterminé par sa tangente ou sa cotangente comme indiqué sur la
figure ci-dessous
En définissant l’angle ϕ comme étant l’angle de talus naturel ou encore l’angle
que prend le sol lorsqu’il est tout simplement déversé : la condition de stabilité
impose que l’on ait dans tous les cas i < ϕ .
Notons que l’angle de talus naturel dépend de :
La nature du sol (cohérent ou non)
De la teneur en humidité (sol sec ou non)
A titre indicatif, nous donnons sur le tableau suivant l’angle de talus naturel de
quelques types de sols
INCLINAISON
DEBLAI REMBLAI

Nature du sol E.M.M SEC E.M.M SEC

Sable fin 20 30 20 30
non argileux
Gravier gros 30 35 30 35
Sable argileux
Terre 20 40 20 35
argileuse
Argile normale
Terre forte de 30 45 30 35
pierre
Roche éboulée 40 45 40 45

Roche tendre 55 55 45 45
fissurée
Roche dure 80 80 45 45

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