TECHNOLOGIE GENERALE

Module : BATIMENT 1ère année

TERRASSEMENTS ET FONDATIONS

BAMBRA IDRISSA 1ER JUMEAU

INSPECTEUR DE L’ENSEIGNEMENT
SECONDAIRE / TECHNIQUE INDUSTRIELLE
CHAPITRE 1 : IMPLANTATION - TERRASSEMENTS
I Implantation
1) Définition : l’implantation est l’activité qui consiste à représenter en dimension réelle
les principaux axes d’un ouvrage.
2) Les documents indispensables
3) Les techniques d’implantations
4) Les matériels nécessaires
1 Généralités
Pour construire un ouvrage, quel qu'il soit (tunnel, route, pont, bâtiment, barrage, ...), il est
nécessaire de modifier le terrain naturel. Il faut profiler la surface du terrain de telle sorte
qu'elle soit apte à supporter le poids de l'ouvrage et à en intégrer la forme. L'ensemble de ces
opérations s’appelle "le terrassement"

Le terrassement est donc l’ensemble des travaux qui se rapporte à la modification du relief
d’un terrain. Quand c’est nécessaire, ces opérations sont donc les premières sur le terrain.
La plate-forme est la surface de terrain que l’on aplanit et que l’on décape pour que la
construction ait une emprise adéquate. Dans certaines zones, elle est déjà réalisée. Mais
souvent, le terrain est vendu à l’état brut. Dans ce cas, il faut absolument faire une plate-
forme.
2. Définition et lexique
2.1 La plateforme
Trois possibilités pour cela :
 Si la parcelle est pratiquement plate : vous n’aurez que le décapage à faire. Cela
consiste à débroussailler et à enlever la terre végétale sous l’emprise de la
construction. Ce travail peut être réalisé manuellement, mais il est obligatoire.
  Si la parcelle est en pente douce (de 3 à 10 cm par mètre) : vous avez le choix entre
terrasser une plate-forme avec un petit talus ou un mur de soutènement (il faudra louer
un bulldozer), ou compenser la dénivellation avec un mur de soubassement plus haut
(ce qui coûtera plus cher en maçonnerie).

 Si la parcelle présente une forte pente (plus de 15 cm par mètre) : il n’y a pas de
choix, il faut terrasser plusieurs plates-formes à différents niveaux et faire des
fondations en escalier, voire même des caves en sous-sol quand la pente est très
prononcée. Cela implique généralement des terrassements importants, avec l’usage
absolu d’engins.

2.2 Décapage en surface (décapage de la terre végétale).

C’est un terrassement de très faible profondeur (environ de 25cm) et de grande surface
généralement destiné à éliminer la terre végétale. On quantifie souvent ce décapage en m².

2.3 Les déblais : C’est la terre issue du rabaissement du niveau d’un terrain par enlèvement
des terres.

2.4 Les remblais : c’est l’ensemble des terres apportées, afin de relever ce niveau. Dans un
projet, nous pouvons rencontrer deux (02) types de remblais à savoir

- Le remblai d’apport : il renvoie à la terre venant de l’extérieur pour combler les

cavités

- Le remblai sans apport : c’est une partie ou la totalité des terres issues de déblayage.
Il renvoie généralement à la terre utilisée pour remblayer les fondations (remblais
contre fondation)

2.5 Le talus : c’est la pente, ou inclinaison, donnée aux parois des terres pour éviter leur
éboulement. Il dépend de la nature du terrain.

2.6 Les fouilles : sont des terrassements dont la profondeur, rapportée à la surface ou à la
largeur, est plus importante. Les fouilles servent à l’exécution des bâtiments

2.7 L’emprise d’un terrassement : c’est la surface limitée sur laquelle on exécute le
terrassement et est matérialisée par l’intersection des talus (de déblais ou de remblais) et du
terrain naturel.

3- Les types de fouilles

Elles constituent le point de départ des travaux de fondations et sont destinées à la réalisation
des fondations ou des sous-sols et à la pose des canalisations. Il existe différents types de
fouilles de fondations :
3.1 Fouille en pleine masse : c’est un terrassement général de la surface à construire, dont la
profondeur est limitée, par exemple, au niveau du sol des caves de la construction.

3.2 Fouille en excavation : Elle a une largeur de plus de deux mètres mais la profondeur ne
dépasse pas la moitié de la largeur.
3.3 Fouille en rigole : c’est une fouille dont la largeur est supérieure à 40cm ainsi que sa
profondeur, destinée à recevoir les maçonneries, les fondations, les canalisations etc….

3.4 Fouille en tranchée : c’est une fouille dont la largeur est supérieure à 40cm avec une
profondeur supérieure à 1m destinée à recevoir les canalisations.
3.5 Fouille en pieux ou puits : c’est un terrassement de petite surface et de grande
profondeur. Ce genre de fouille est exécuté pour l’établissement des fondations de piliers
isolés, par exemple les dimensions minimales de ces terrassements sont limitées par les
moyens de réalisation.

3.6 Puisard : c’est un trou de 1m de profondeur environ (ou demi-tonneau enterré), on

l’installe en un point bas de la fouille, vers lequel convergent toutes les eaux de pluie ou
d’infiltration drainées par la fouille. Du puisard, l’eau est évacuée par pompage à l’extérieur
de la fouille.

Caractéristiques des fouilles

2.1.4- Appellation Dimensions

Largeur
Profondeur
Rigole L ≤ 2.00 h ≤ 1.00
Tranchée L ≤ 2.00 h > 1.00
Excavation L > 2.00 h ≤ L/2
Puits - h ≤ 8.00
Pieux - h > 8.00
Pleine masse Emprise du bâtiment Niveau bas du
dernier sous-sol
4. Le foisonnement

Le foisonnement des terres est l’augmentation de volume consécutive à l’ameublissement

provoqué lors de l’extraction. En effet, Lorsque l'on creuse un trou dans le sol, le volume
apparent des déblais est supérieur au volume du trou : c’est le foisonnement

On rencontre deux (02) types de foisonnement

- Foisonnement passager : c’est celui que l’on obtient à partir d’un déblai sans tasser la
terre.
- Foisonnement permanent ou résiduel : c’est celui qui reste après damage et tassement
de la terre mise en place. Concrètement si l'on remet les déblais en place et après
compactage, l'on constate un excédent de matériaux
- Le coefficient de foisonnement (Cf) permet d'évaluer le volume apparent foisonné
(Vf) d'un terrain déplacé en fonction du volume en place (Vp) : Vf = Cf x Vp

- Le coefficient de compactage (Cc) permet l'évaluation du volume reconstitué (Vr)

de ce même volume foisonné (Vf) après sa mise en place et son compactage définitif.
 Il est rare d'obtenir un volume de terrain reconstitué (Vr) égal au volume initial en
place (Vp) :

Vr = Cc x Vf

- 􀂾 Dans le cas des terrassements routiers ou sur les chantiers de terrassement très
importants, il est intéressant de prévoir l'exacte quantité à extraire pour obtenir un
volume reconstitué précis. Cela évite les mouvements de terre inutiles et donc
onéreux.

- Autre relation, on trouve que : Vr = Vp x Cf x Cc

- (Cf x Cc) est appelé le coefficient de foisonnement résiduel : (Cfr)

- Vr = Vp x Cfr

- Ces divers coefficients sont donnés en pourcentages :

Exemple : cas pratique

Si le foisonnement = 20 % ↔Cf = 1.20

- - Si le résidu suite au compactage = 10 % ↔ Cc = 1 - 0.1 = 0.90

- - Alors le foisonnement résiduel Cfr = Cf x Cc = 1.2 x 0.9 = 1.08

5. Stabilisation des parois

5.1 Les talus

Pour obtenir un équilibre stable, nécessaire à la bonne tenue des terres en remblais et des
tranchées, il convient de donner aux talus qui limitent ces terrassements une inclinaison
convenable. Cette pente peut se définir :

- Soit par la tangente de l’angle (pente) que fait ce talus avec l’horizontale (talus à

4/5 ou à 0.80 m ou encore à 80%)

- Soit par la cotangente de l’angle (inclinaison) dont la valeur s’exprime

généralement comme celle de la tangente par une fraction (5/1, 3/2, 1/1, 2/3, etc.)
Angle des talus.

L’angle i doit toujours être inférieur à l’angle de frottement interne appelé ϕ, ce dernier étant
caractérisé par ce que l’on appelle la pente naturelle des terres, c’est à dire, l’inclinaison
que prend un talus soumis à l’action des seuls agents atmosphériques.

Cet angle de frottement interne dépend essentiellement de la nature, du degré de consistance

et de la teneur en eau du terrain.

Pratiquement : la valeur ϕ variant dans des limites assez étendues, il convient d’adopter pour
les talus de terrassement les valeurs de l’angle i données dans le tableau ci-dessous.

Coefficient de
Désignation Nature des terres Angle du talus naturel
foisonnement

Sable Gravier 10 à 25° 10 à

Terrain ordinaire
Terre végétale 30 à 40° 20
30 à 50° %
Terrain semi-compact ou
Cailloux 40 à 50° 25
50 %
moyen
10 à
Argile 30 à 50° 252
Terrain compact
Marne 30 à 45° %5
Grès tendre 50 % %
Roches 50 à 90°
Roches diverses 2
plus de 50 %
5
%
5.2 Etayage (ou blindage) des fouilles.

Les fouilles sont exécutées par terrassements successifs de couches de 0.40m de profondeur.
Lorsque la profondeur d’une fouille est importante, pour prévoir les éboulements et les
risques d’accident d’une part et, d’autres part, pour diminuer l’emprise de l’excavation, il est
utile, voir nécessaire, d’étayer les terres.

L’inclinaison des talus naturels, dans un terrain déterminé, peut être défavorablement
influencée par certains facteurs extérieurs.

Les infiltrations d’eau possibles en profondeur, ou provenant des chutes de pluie, l’effet des
vibrations provoquées par les engins, les véhicules ou les machines. Les charges situées à
proximité immédiates de l’excavation sont des éléments qui modifient les plans de rupture
des terrains.

D’une façon générale, toute paroi d’une fouille doit être étayée lorsque la pente des talus
excède les rapports suivants.

1/1 dans les terrains ébouleux.

1/2 dans les terrains tendres mais résistants.

1/3 dans les terrains très compacts.

5.3 Parois en banquettes ou en gradins

5.4 Cas des pieux et puits de fondation( fondations profondes)

6. Réalisation des terrassements

Les outils et le matériel utilisés pour l’exécution des terrassements dépendent de l’importance
des travaux ; des possibilités de l’entreprise ; des exigences et des impératifs imposés par le
chantier lui-même ; des délais d’exécution. Les fouilles peuvent être exécutée à la main
lorsqu’il s’agit de terrassement de faible volume, ou lorsque des conditions particulières
l’exigent.

Dans ces cas les outils utilisés sont :

-La houe, la pelle pour la terre végétale, le sable.

-La pioche pour ameublir les terres, dont la cohésion n’est pas trop forte.

Le pic, les marteaux pneumatiques s’emploient pour les roches et les terres compactes.

Les terrassements s’effectuent par enlèvements successifs de couches de 40cm de profondeur.

La terre ameublie est rejetée hors de la fouille par le jet de pelle. L’accroissement de la
profondeur nécessite le jet des terres par étapes successives ou par banquettes.

Lorsque le volume des terrassements devient important il est plus économique d’utiliser des
engins mécaniques pour effectuer les terrassements.

Les engins de terrassement peuvent être regroupés en trois catégories

6.1 Les engins d’excavation ou de manutention

Ils permettent l'extraction des terres et leur chargement en vue du transport. Les principaux
engins sont :

a) La pelle hydraulique équipée en retro ou en buttée

 b) Les chargeurs : ils sont soit en chenilles ou en pneumatiques

chargeuse pelleteuse( tracto-pelle)

c) Les scarificateurs : Ils ont pour rôle essentiel le déplacement des masses de terres. Ils
sont montés

Chenilles ou en pneumatique. Ils peuvent etre équipés d’un ripper à l’arrière pour remuer
ou décompresser les sols très compacts et résistants

6.2 Transport des terres.

Ils assurent le transport des terres foisonnées du lieu d'excavation ou de reprise vers le site de
dépôt. Les principaux engins sont

a) Les bennes basculantes

 b) Les tombereaux

6.3 Les engins de finition

Ils assurent l’étalage, le nivellement et le compactage des terres pour permettre la

reconstitution du sol. Les principaux engins sont :

a) Les compacteurs à pieds dameurs (ou pied de mouton)

b) Compacteur monocylindre

c) Compacteur à pneus.
Terrassement en présence d’eau
La présence d’eau dans les sols, modifie de manière non négligeable ses
caractéristiques et les modes de terrassements pour cela il faut :
- Collecter les eaux de ruissellement
- Pomper les venues d’eau (faible) ou drainer
- Dans le cas de nappe phréatique avec présence d’eau permanente il faut
procéder à un rabattement de la nappe
EXEMPLE DE PALPLANCHES