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Chapitre III : CAPTAGE, ADDUCTION ET DISTRIBUTION DES EAUX

D’ALIMENTATION

Introduction
L’approvisionnement en eau potable (AEP) se fait généralement à partir d’eaux de
surface et / ou d’eaux souterraines. Ces eaux généralement de surface ou de nappe sont ;
pour les eaux de surface issues de rivières ou de lacs qui sont traitées et distribuées.
Ces eaux sont transportées à l’usine de traitement à l’aide d’une conduite d’adduction.
A l’usine de traitement, cette conduite aboutit au puits d’eaux brutes. Ce puits sert de
réserve pour les pompes à basses pressions.
Le captage des eaux de surface comprend trois éléments :
 La prise d’eau
 La conduite d’adduction
 Le puits d’eau brute
I. Prise d’eau
La prise d’eau est une structure submergée installée à l’extrémité de la conduite
d’adduction.
Cette structure doit permettre, tout au long de la période de design, de prélever dans le lac
ou la rivière l’eau brute ayant la meilleure qualité possible.
La conception et la localisation de cette pièce d’équipement doivent être faites avec soin
car ses performances affecteront le comportement de toute l’usine de traitement.
Cette prise d’eau doit être située aussi loin que possible de toute source de pollution.
.NB : On évite de placer la prise d’eau en aval d’une conduite de déversement d’égoût.
Les facteurs à surveiller lors de la localisation de la prise d’eau sont différents pour une
prise d’eau en rivière ou une prise d’eau dans un lac.
Dans le cas d’une prise d’eau dans une rivière, il faut tenir compte des variations de
régimes d’écoulement de la rivière (crues, étiages) et des variations des niveaux d’eaux.
Lors de ces variations, on observe souvent des modifications rapides et imprévisibles de
la qualité de l’eau. On éloigne généralement la prise d’eau des rives qui sont souvent plus
polluées. On évite aussi les zones stagnantes.
Dans le cas d’un lac, on observe habituellement une meilleure qualité d’eau que dans une
rivière. En effet, le lac agit comme un immense bassin de décantation. De plus, les
variations de qualité des eaux sont moins fréquentes et moins sévères.
Il faut se souvenir que les lacs profonds, à cause de la stratification thermique, sont sujets
au retournement saisonnier.
Dans un lac profond, il n’est pas rare que la qualité de l’eau varie avec la profondeur.
Dans le premier mètre, près de la surface, il y a des algues durant l’été. Près du fond,
l’eau est froide et ne contient pas d’oxygène dissous. Cette condition anaérobie est
favorable à la dissolution du fer.
NB : La qualité de l’eau de surface est moindre que celle des eaux souterraines. En effet,
elles sont soumises à la possibilité d’une dégradation naturelle causée par :
 Le transport solide
 Les minéraux dissous, bien que l’eau soit moins dure que les eaux souterraines
 La matière organique naturelle
En rivière, la qualité est généralement meilleure en l’amont qu’en l’aval.
Dans le cas d’un lac encore appelé réservoir, la turbidité est faible car la décantation y est
favorisée.
Le captage des eaux souterraines (nappes libres et captives) constitué généralement de
puits et de forages se fait par un système de pompage pour faire remonter l’eau à la
surface.

I.1 Relevé hydraulique et sanitaire


Lorsqu’un endroit possible pour une prise d’eau a été localisé, on doit procéder à un
relevé sanitaire complet. Ce relevé doit permettre de connaître la quantité et la qualité de
l’eau lors de toutes les saisons.
Autant que possible, on doit aussi évaluer les risques futurs de contamination. Pour faire
ce relevé, on peut procéder comme suit :
1. Faire une inspection des environs de la prise d’eau
2. Faire le relevé des sources de pollution sur le bassin de drainage : émissaire
d’égoût, exploitation agricole, pâturage, zones érodées,…
3. Etudier la vocation du bassin de drainage (agriculture, industrie,…)
4. Faire un relevé de toutes les données concernant le régime des eaux : débits maxi
et mini, profondeur mini, niveau d’inondation, courants, directions des vents.
5. Effectuer une campagne d’échantillonnage des eaux sur une période d’au moins
une année. A partir de ces échantillons, on procède à toutes les analyses
microbiologiques, chimiques et physiques requises pour caractériser les eaux
brutes et préciser le traitement requis.

I.2 Conception de la prise d’eau


La vitesse d’entrée dans la prise d’eau doit être, en tout temps, inférieure à 15 cm/s.
Une vitesse aussi faible permet d’éviter l’entraînement de matières flottantes et la
création de tourbillon au-dessus de la prise. On suppose que la vitesse d’entrée est 15
cm/s lors de la journée de consommation maximale à la fin de la période de design. La
période de design d’une prise d’eau est longue de 30 ans ou plus.
L’ouverture de la prise d’eau est adossée au courant et recouverte de barres de 2,5 cm de
diamètre, espacées d’environ 15 cm. Les surfaces de prise sont situées à moins 1 mètre
sous la surface de l’eau et à au moins 1, 2 m du fond, préférablement à 1,8 m.

II. Conduite d’adduction


C’est la conduite ou le tunnel qui relie la prise d’eau au puits d’eau brute. Cette conduite
alimente donc le puits d’eau brute par gravité et en fait une vase communicant avec la
source d’eau brute.
Les débits de design sont le débit journalier maximum à la fin de la période de design et
le débit journalier minimum lors de la mise en route de l’usine.
La période de design est la même que pour la prise d’eau.
La conduite doit avoir un diamètre permettant d’observer en tout temps les vitesses
d’écoulement suivantes :

Vitesse en m / s
Minimal Maximal
Objectif 0,9 1, 2
Limite 0, 3 3

NB : Si les vitesses d’écoulement sont trop faibles, la conduite d’adduction risque de


s’ensabler ; par contre, des vitesses d’écoulement trop élevées risquent d’entraîner une
usure prématurée de la conduite et de générer des pertes de charge excessives. Ces pertes
de charge peuvent entraîner une excavation supplémentaire pour le puits d’eau brute et
des frais supplémentaires pour le pompage basse pression.
La conduite doit être installée avec une pente constante ; autrement des sédiments
risquent de s’accumuler aux points bas et de l’air aux points hauts. Dès lors, il sera
nécessaire d’installer des ventouses aux points hauts et des vidanges aux points bas.

III. Puits d’eau brute


La conduite d’adduction aboutit dans le puits d’eau brute où les eaux sont tamisées avant
d’être pompées au niveau des bassins de traitement.
Le puits d’eau brute constitue donc une réserve de matière première pour l’usine de
traitement. Il permet de simplifier les problèmes d’aspiration des pompes et dans certains
cas prévenir les coups de bélier.
Le puits d’eau brute a habituellement la même surface que la salle des pompes basse
pression située au-dessus. La largeur du puits doit cependant être au moins 4 à 5 fois la
section de la conduite d’adduction.
La profondeur du puits dépend des niveaux minimal et maximal de la rivière ou du lac,
des pertes de charge dans la prise d’eau, de la conduite d’adduction et des conditions
d’aspiration des pompes. Il est rare que cette profondeur soit inférieure à 2,5 m. Pour
faciliter l’entretien et le nettoyage, il est suggéré de diviser le puits d’eau brute en deux
bassins.

IV. Distribution des eaux de consommation


IV.1 Infrastructures d’un réseau de distribution d’eau potable
Un réseau de distribution et d’alimentation en eau potable est composée de :
 Source d’alimentation ou de captage (eaux souterraines ou de surface)
 Usine de traitement d’eau (si nécessaire)
 La station de pompage ou poste de surpression
 Réservoir de stockage d’eau potable
 Le réseau de distribution
NB : L’usine de traitement d’eau est appelée à assurer aux consommateurs en volume
suffisant, une eau de qualité suffisante, répondant aux normes minimales prescrites dans
les recommandations de l’OMS. Ce volume correspond en règle générale à 150 % de la
consommation journalière moyenne.
La pression d’exploitation pour les secteurs relativement plats variera entre 50 et 60 m
d’eau.
Une pression suffisante doit être assurée aux consommateurs.
La pression minimale requise, en pratique, est de 2 mCE
Les pressions maximales varient de 10 bars (PVC) à 25 bars (fonte).
Le réseau de distribution d’eau doit être en mesure d’évoluer au même rythme que la
municipalité.
IV.2 Ossature des réseaux
On distingue en général deux types de réseaux :
 Les réseaux maillés
 Les réseaux ramifiés ou étoilés

IV. 2.1 Le réseau maillé


Le réseau maillé convient pour les zones urbaines et les centres urbains. Il offre des
avantages hydrauliques particulièrement intéressants puisqu’il permet l’alimentation à un
point de plusieurs directions.
C’est une alimentation multidirectionnelle beaucoup flexible.

C1 C2

C3 C5 C6
C7
C4
C8 C10

C9

Ce réseau a 3 mailles ou boucles et 8 nœuds.

IV. 2.2 Le réseau ramifié


Un réseau ramifié ou étoilé est appelé ainsi car il a topologiquement une structure
d’arbre. Cette ossature de réseau est caractérisée par une alimentation à sens unique. Tout
tronçon qui doit être mis hors service entraîne avec lui la mise hors service de tous les
tronçons en amont.
Le réseau ramifié est plus utilisé en milieu rural et sur la périphérie des villes.
NB : il existe un réseau dit mixte qui est une combinaison de réseaux maillé et ramifié.

IV.3 Accessoires d’un réseau de distribution


Ce sont essentiellement :
 Les vannes d’isolement
 Les clapets
 Les vannes de réduction de pression
 Les pièces de protection du réseau (purgeurs, ventouses, régulateurs de pression,
….)
 Les réservoirs de stockage
 Les stations de pompage
 Les compteurs
 Les branchements
 Les pièces de protection d’incendie

IV. 4 Les réservoirs d’eau potable


Les réservoirs d’eau potable constituent une infrastructure de toute première importance
d’un réseau de distribution d’eau. Les réservoirs sont généralement conçus pour faire face
aux fluctuations importantes de la demande en eau, pour assurer un volume d’eau
nécessaire à la protection incendie et pour faire face aux différentes situations d’urgence
entraînant la mise hors – service de l’usine de traitement d’eau ou de l’une de ses
composantes.
IV. 5 Systèmes de distribution
Il y a trois types de systèmes de distribution :
 Le système par gravité
 Le système pompage – stockage
 Le système pompage et refoulement direct dans le réseau

IV. 5.1 Système par gravité


Il est caractérisé par la présence d’une source à l’amont du site à desservir.
C’est le meilleur, le plus économique car il ne requiert aucune consommation d’énergie.
Mais, la dénivellation doit être suffisante pour assurer une pression d’exploitation
suffisante à travers le réseau compte tenu des pertes de charge dans le réseau.

IV. 5.2 Système de pompage et de stockage


Il est caractérisé par la présence d’un poste de pompage et d’un ou plusieurs réservoirs
répartis à travers le réseau. Les réservoirs servent à combler la différence entre la
demande en eau et la capacité de production de l’usine de traitement d’eau. Durant les
périodes de faible consommation (la nuit généralement), ces réservoirs sont remplis.
Les pompes assurent une pression uniforme.
Les avantages d’un tel système sont nombreux :
 Pression uniforme
 Réserve d’eau disponible en cas d’incendie
 Débit de pompage uniforme. Les pompes peuvent donc fonctionner dans la zone
de rendement optimal
 Le réservoir élevé peut assurer une alimentation par gravité en cas de panne

IV. 5.3 Système pompage et refoulement direct dans le réseau


C’est un système fortement déconseillé car il est sujet à des variations importantes de
pression et des variations de débits pouvant entraîner des fuites à cause des hautes
pressions qui peuvent exister à certains moments.
V. Conduites de distribution
Pour les conduites de Distribution, on utilise généralement des diamètres commerciaux
(PAM = Pont à Mousson, fournisseurs agréés).
Les matériaux de ces conduites sont soit en PVC, en fonte, en acier galvanisé, en amiante
ciment, en béton armé,…

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