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MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES

présenté pour l’obtention du DIPLOME D’INGENIEUR AGRONOME


Spécialité : Gestion de l’Eau, des Milieux cultivés et de l’Environnement

Analyse du Cycle de Vie des filières de traitement des


boues issues du traitement des eaux usées

par

Léa CHABAT

Année de soutenance : 2013


Organisme d’accueil : Institut national de Recherche en Sciences et Technologies
pour l’Environnement et l’Agriculture, Centre de Clermont-Ferrand, Site de
recherche et d’expérimentation de Montoldre
MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES
présenté pour l’obtention du DIPLOME D’INGENIEUR AGRONOME
Spécialité : Gestion de l’Eau, des Milieux cultivés et de l’Environnement

Analyse du Cycle de Vie des filières de traitement des


boues issues du traitement des eaux usées

par

Léa CHABAT

Mémoire préparé sous la direction de : Organisme d’accueil : IRSTEA, Centre de


Clermont-Ferrand, Site de recherche et
Arnaud HELIAS, INRA Montpellier d’expérimentation de Montoldre

Présenté le : 11/10/2013 Maîtres de Stage :

devant le Jury :
- Carole SINFORT, Montpellier SupAgro,
- Marilys PRADEL
Présidente du Jury
- Edith LECADRE, Montpellier SupAgro - Anne-Laure REVERDY

- Mélissa CORNELUS, IRSTEA / INRA


Montpellier Equipe Elsa
REMERCIEMENTS

Je tiens tout d’abord à remercier Emmanuel Hugo, directeur régional du centre de Clermont-
Ferrand et Romain Girault, délégué du directeur régional sur le site de Montoldre, de m’avoir
intégré pendant ces 6 mois au sein de leur structure et de leur équipe.
Je remercie vivement Marilys Pradel, Ingénieur d’étude Evaluation Environnementale/ACV et
maître de stage, pour son encadrement et son soutien. Je la remercie pour ses conseils et ses
remarques qui ont contribué au bon déroulement de mon stage.
Je remercie aussi Anne-Laure Reverdy, Ingénieur d’étude Evaluation Environnementale, pour sa
disponibilité et ses conseils.
Je remercie Arnaud Hélias, mon tuteur campus, qui a répondu à mes interrogations et m’a
conseillé tout au long du stage.
Mes remerciements vont également à toute l’équipe Irstea du site de Montoldre (permanents,
CDD, thésards et stagiaires), pour leur accueil, leur bonne humeur et la bonne ambiance qui
régnait au travail.
Enfin, je souhaite remercier toutes les autres personnes qui ont participé de près ou de loin à la
réalisation de cette étude.

Léa Chabat - Diplôme d’Ingénieur Agronome - Montpellier SupAgro - 2013


1
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ........................................................................................................................ 1
TABLE DES MATIERES ................................................................................................................ 2
LISTE DES ABREVIATIONS.......................................................................................................... 3
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 4
1 SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ........................................................................................... 6
1.1 LA METHODE ACV .............................................................................................................. 6
1.1.1 Principe général de l’ACV .......................................................................................... 6
1.1.2 Etat de l’art des ACV appliquées au traitement des boues d’épurations .................... 7
1.2 LE TRAITEMENT DES EAUX USEES ET LA PRODUCTION DE BOUES EN FRANCE.......................... 9
1.2.1 Le traitement des eaux usées à l’origine de la production de boues .......................... 9
1.2.2 Les différentes catégories de boues ........................................................................ 10
1.2.3 La composition des boues ....................................................................................... 12
1.3 LE TRAITEMENT DES BOUES .............................................................................................. 14
1.3.1 Le conditionnement ................................................................................................. 14
1.3.2 Les procédés d’épaississement ............................................................................... 15
1.3.3 Les procédés de déshydratation .............................................................................. 15
1.3.4 Les procédés de stabilisation ................................................................................... 16
1.3.5 Les procédés de séchage ........................................................................................ 17
2 CHAMPS DE L’ETUDE ET INVENTAIRE DU CYCLE DE VIE .............................................. 19
2.1 OBJECTIFS ....................................................................................................................... 19
2.1.1 Objectifs de l’étude .................................................................................................. 19
2.1.2 Choix de l’unité fonctionnelle ................................................................................... 19
2.2 FRONTIERES DU SYSTEME ................................................................................................. 19
2.3 INVENTAIRES DU CYCLE DE VIE .......................................................................................... 21
2.3.1 Méthodologie utilisée ............................................................................................... 21
2.3.2 Constitution des inventaires de cycle de vie ............................................................. 24
2.3.3 Bilans matières-énergies ......................................................................................... 31
3 EVALUATION DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ........................................................... 35
3.1 METHODOLOGIE ............................................................................................................... 35
3.1.1 Méthode de calcul d’impact ..................................................................................... 35
3.1.2 Procédés et filières analysés ................................................................................... 36
3.2 ANALYSE ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS ................................................................. 38
3.2.1 Caractérisation des impacts et identification des procédés les moins impactants .... 38
3.2.2 Identification des filières les moins impactantes ....................................................... 46
3.3 ANALYSE CRITIQUE ........................................................................................................... 49
CONCLUSION .............................................................................................................................. 51
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 52
TABLE DES FIGURES ................................................................................................................. 57
TABLE DES TABLEAUX ............................................................................................................. 58
TABLE DES ANNEXES ............................................................................................................... 59

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LISTE DES ABREVIATIONS

ACV : Analyse du Cycle de Vie


ADEME : Agence de l’Environnement et la Maitrise de l’Energie
CH4 : Méthane
CO2 : Dioxyde de Carbone
COV : Composé Organique Volatil
DBO5 : Demande Biochimique en Oxygène pendant cinq jours
DEHP : Di (2-ethylexyl) Phtalate
DERU : Directive Eaux Résiduaires Urbaines
DCE : Directive Cadre sur l’Eau
EH : Equivalent Habitant
ETM : Elément Trace Métallique
GES : Gaz à Effet de Serre
G
ESTABOUES : Evaluation des GES pour les filières de Traitement et de vAlorisation des BOUES
HAP : Hydrocarbure Aromatique Polycyclique
ICV : Inventaire du Cycle de Vie
Irstea : Institut national de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et
l’Agriculture
LSPR : Lits de séchage plantés de roseaux
MB : Matière Brute
MES : Matière En Suspension
MO : Matière Organique
MS : Matière Sèche
MV : Matière Volatile
N2O : Protoxyde d’azote
NTK : Azote Total Kjeldahl
Onema : Office Nationale de l’Eau et des Milieux Aquatiques
PBDE : Polybromodiphényléther
PCB : Polychlorobiphényle
STEU : Station de Traitement des Eaux Usées

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INTRODUCTION

Toutes les activités humaines, domestiques et industrielles, sont responsables de la production


d’eaux usées en France. Ces eaux usées sont traitées dans des stations d’épurations puis
rejetées dans le milieu extérieur. Ces rejets dans les cours d’eau entraînent une pollution accrue
des milieux aquatiques. Afin de restaurer une bonne qualité de ces milieux aquatiques, l’Europe a
mis en place plusieurs directives : la Directive Eaux Résiduaires Urbaines (DERU) (1991) et la
Directive Cadre sur l’Eau (DCE) (2000). La DERU concerne la collecte, le traitement et le rejet des
eaux résiduaires urbaines. Elle définit des critères à respecter au niveau des systèmes de collecte
et de traitement des eaux usées. La DCE, quant à elle, concerne le domaine de l’eau en général et
définit un cadre pour la gestion et la protection des eaux de surface et souterraines. L’objectif
général est l’atteinte du « bon état » des masses d’eaux d’ici 2015. Ces deux directives ont eu
pour conséquence l’installation de nouvelles stations d’épurations, l’amélioration des stations
existantes et de la qualité des eaux traitées.
Cependant, les eaux traitées ne sont pas les seuls produits d’une station d’épuration. Le traitement
des eaux usées est à l’origine de la production de boues d’épurations qui sont rarement prises en
compte dans l’analyse environnementale des stations de traitement des eaux usées (STEU). Le
traitement et le devenir des boues doivent être intégrés dans l’évaluation de l’impact
environnemental des stations d’épurations pour pouvoir mieux connaître leur rôle sur ce dernier et
au final sur la qualité environnementale des STEU.
Sur la période 2010-2012, une première étude, en partenariat avec le Ministère de l’Ecologie, de
l’Energie, du Développement Durable et de la Mer puis avec l’Office national de l’eau et des
milieux aquatiques (Onema), a été réalisée par l’Institut national de recherche en sciences et
technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea). Ce projet a permis de réaliser un état
des lieux des principales filières de traitement et de valorisation des boues issues du traitement
des eaux usées en France, d’évaluer leurs consommations de matières et d’énergies et de réaliser
le bilan carbone de ces filières. Pour cela, un outil de quantification des émissions de gaz à effet
de serre (GES) des filières de traitement et de valorisation des boues a été mis en place. Cet outil,
nommé GESTABOUES, est basé sur la méthode du Bilan Carbone® et permet ainsi aux exploitants
de STEU de se représenter les émissions de GES liées aux différents procédés qu’ils utilisent.
Cependant, les émissions de GES nous renseignent uniquement sur l’impact des filières de
traitement et de valorisation des boues sur le réchauffement climatique et ne prennent pas en
compte les impacts sur la santé humaine ou la qualité des écosystèmes par exemple. Un besoin
de la quantification de l’impact environnemental global des stations de traitement des eaux usées
se fait sentir.
C’est dans ce contexte de démarche de qualité environnementale que s’inscrit l’action 48 de la
programmation 2013-2016 de la convention entre l’Onema et Irstea. Cette action a pour but de
quantifier les impacts des filières de traitement et de valorisation des boues issues du traitement
des eaux usées sur la qualité environnementale des STEU.
Intégrée au sein du centre Irstea de Clermont-Ferrand (Site de recherche et d’expérimentation de
Montoldre), mon travail a consisté en la réalisation de la première partie de ce projet, à savoir la
constitution d'un inventaire du cycle de vie des filières de traitement des boues issues du
traitement des eaux usées. Ce travail a été réalisé au sein de l’unité de recherche Technologies et
systèmes d’informations pour les agrosystèmes (TSCF), dans l’équipe Matériaux et milieux
(Carac’Terre) avec la responsable Irstea de l’action 48, Marilys Pradel. En parallèle, une autre
stagiaire travaille sur les filières de valorisation des boues issues du traitement des eaux usées.

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La gestion des boues issues du traitement des eaux usées est donc génératrice d’impact sur
l’environnement, mais quels sont-ils ? Et concernant la gestion des boues issues du traitement des
eaux usées, quelles sont les solutions envisageables (parmi les solutions existantes) pour le
traitement des boues d’épurations en vue de l’amélioration de leurs performances
environnementales ?
Afin de répondre à ces questions, la méthode de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) sera utilisée et
servira à analyser et comparer les différentes filières de traitement des boues issues du traitement
des eaux usées.
La première partie de ce rapport sera dédiée à une synthèse bibliographique concernant la
méthode ACV et le traitement des boues issues du traitement des eaux usées. Dans un deuxième
temps, je détaillerais le champ de l’étude et les étapes de la constitution de l’inventaire du cycle de
vie. Pour finir, j’exposerais les résultats de l’évaluation de l’impact environnemental ainsi qu’une
analyse critique du travail réalisé avant de conclure.

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1 SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 La méthode ACV
1.1.1 Principe général de l’ACV

L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) est un outil d’évaluation des impacts sur l’environnement d’un
produit, d’un service ou d’un système ; incluant l’ensemble des activités liées à ce système depuis
l’extraction des matières premières jusqu’au dépôt et traitement des déchets. La quantification des
impacts se fait donc sur l’ensemble du cycle de vie du système en considérant chaque étape, « du
berceau à la tombe ». Pour chaque étape du cycle de vie, les flux de matières et énergies entrants
et sortants sont inventoriés.
L’ACV est une méthode d’évaluation environnementale multicritère dont le cadre est normalisé
(ISO 14 040 et 14 044). La norme ISO 14040 « Management environnemental – Analyse du cycle
de vie – Principes et cadres » décrit les caractéristiques essentielles de l’ACV et les bonnes
pratiques de conduite de cette étude. Cette norme est la première et date de 1997. Les normes
ISO 14041, ISO 14042 et 14043 ont été publiés par la suite (2000) et décrivent plus précisément
chaque étape de l’ACV. Ces trois dernières ont fusionnés en 2006 à la suite d’une révision pour
former la norme ISO 14044 « Management environnemental – Analyse du cycle de vie –
Exigences et lignes directrices ».
L’objectif de l’ACV est d’identifier les principales sources d’impacts environnementaux d’un
système. Cette méthode permet de comparer les étapes de la vie d’un produit entre elles et de
pointer du doigt les postes les plus impactants. Elle permet aussi de comparer des systèmes entre
eux et de choisir celui qui engendre le moins d’impacts sur l’environnement. C’est un outil
fournissant des éléments d’aide à la décision aux politiques industrielles ou publiques
(améliorations de produits, choix des procédés …).
L’Analyse du Cycle de Vie se décompose en quatre phases de travail (Figure 1) :

Figure 1 : Etapes de l'ACV (ADEME, 2005)


 Etape 1 : La définition des objectifs et du système permet de poser le problème et le
champ de l’étude. Cette phase détermine l’unité fonctionnelle à laquelle les flux entrants et
sortants seront rapportés. Elle définit également les frontières du système étudié.
 Etape 2 : La deuxième étape constitue l’inventaire du cycle de vie. Pour chaque étape, les
consommations et les émissions sont recensées et quantifiées. Elles sont exprimées en
fonction de l’unité fonctionnelle. L’inventaire des flux matières et énergies entrants et

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sortants quantifie ainsi les émissions polluantes vers trois compartiments : l’eau, l’air et le
sol. Cet inventaire est réalisé pour chaque processus élémentaire du système considéré
(Figure 2).

Figure 2 : Inventaire du cycle de vie

 Etape 3 : Lors de la troisième étape, l’impact environnemental de chaque émission et


extraction répertoriées est évalué. Cette analyse comprend une phase de classification qui
détermine quelles émissions contribuent à quelles catégories d’impacts environnementaux
(effet de serre, toxicité humaine …) suivie d’une phase de caractérisation intermédiaire qui
pondère les émissions à l’intérieur de chacune des catégories d’impact. Enfin la phase de
caractérisation des dommages regroupe les catégories d’impact en trois aires de protection
(santé humaine, diversité des écosystèmes, disponibilité des ressources) (Jolliet, 2005).
Cette étape est réalisée à l’aide d’un logiciel qui va modéliser l’inventaire de cycle de vie
réalisé et calculer les impacts environnementaux à partir de cet inventaire. Il existe
différents logiciels ACV. Les plus utilisés et les plus complets sont les logiciels SimaPro et
GaBi. Nous utiliserons ici le logiciel SimaPro 7.3.3. Les logiciels ACV intègrent plusieurs
méthodes d’évaluation des impacts et différentes bases de données. Ces bases de
données comprennent des inventaires de cycle de vie pour des processus élémentaires
universels tel que l’énergie (électricité, pétrole, charbon …), les matériaux (chimiques,
métaux, biomasse …), les transports (routières, ferroviaires, aériens, maritimes) et autres.
La base de données la plus utilisée, et celle que nous utiliserons, est la base de données
EcoInvent V2.2. incluse dans SimaPro.
 Etape 4 : La phase d’interprétation permet d’interpréter les résultats obtenus en fonction
des objectifs de l’étude et d’évaluer les incertitudes et variabilités des résultats (analyse de
sensibilité, comparaison des processus entre eux, validité des hypothèses retenues pour
l’étude …).

1.1.2 Etat de l’art des ACV appliquées au traitement des boues d’épurations

L’état de l’art des ACV appliquées aux filières de traitement et de valorisation des boues nécessite
une étude bibliographique des articles scientifiques publiés sur le sujet. Une telle étude a déjà été
réalisée sur les publications scientifiques publiés entre 1999 et 2007 et comparant différents
scénarios (Pradel, 2008) ; soit 9 articles scientifiques. Cet état de l’art portait sur la méthode et les
logiciels ACV utilisés, les frontières du système étudié et les unités fonctionnelles
correspondantes, les résultats et les principales conclusions. A cette étude s’ajoute ici deux ACV
comparatives supplémentaires : (Cao and Pawlowski, 2013) et (Tarantini et al., 2007).

 Frontières du système et unités fonctionnelles

Les ACV liées au traitement des déchets sont des ACV particulières dites ACV « fin de vie ». En
effet, seule la dernière étape du cycle de vie est prise en compte ici. Ces ACV sont souvent
utilisées pour comparer différentes filières entre elles. Elles nous renseignent sur les impacts
environnementaux dus à la gestion d’une certaine quantité de déchet.

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La plupart des études utilise la gestion d’une tonne de matière sèche de boue comme unité
fonctionnelle. Les frontières des systèmes étudiés incluent le traitement et la valorisation des
boues depuis la production de boues liquides épaissies jusqu’à la voie d’élimination finale
(épandage, incinération, co-incinération ou enfouissement en centre technique). Les
infrastructures sont rarement prises en compte dans ces ACV. Les impacts dus à la construction et
au démantèlement de ces dernières sont relativement plus faible que ceux dus à la phase de
traitement des boues (Suh and Rousseaux, 2002).

 Principaux résultats d’ACV dans la littérature

La comparaison d’études environnementales basées sur la méthodologie ACV est souvent


délicate du fait des différences entre les études réalisées. Ces différences se retrouvent tant au
niveau de l’unité fonctionnelle, que des frontières du système étudié et de la méthode d’évaluation
des impacts choisie. Le Tableau 1 illustre ces différences en présentant les données utilisées pour
les deux ACV comparatives étudiées : (Cao and Pawlowski, 2013) et (Tarantini et al., 2007).

Tableau 1 : Synthèse des données utilisées dans les deux ACV comparatives

Auteurs Tarantini et al. Cao and Pawlowski


An environmental LCA of alternative LCA of two emerging sewage sludge-to-
Titre scenarios of urban sewage sludge energy systems: Evaluating energy and
treatment and disposal greenhouse gas emissions implications
Date de
2007 2013
publication
- Système A : boues mixtes :
épaississement / digestion anaérobie
- Système CP : digestion anaérobie
(biogaz : production d’électricité) /
(biogaz : production d’électricité et de
épaississement / déshydratation /
chaleur) / déshydratation / séchage /
incinération
Systèmes pyrolyse (valorisation du gaz et du biochar
- Système B : boues mixtes :
étudiés produit)
épaississement/ déshydratation /
- Système SP : déshydratation / séchage /
incinération
pyrolyse (valorisation du gaz et du biochar
- Système C : boues mixtes :
produit)
épaississement / digestion anaérobie /
déshydratation / compostage
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Elimination de 20 tonnes de boues Traitement de 500 m de boue brute
Unité
d’épuration (à 5% de matière sèche et liquide (à 5% de matière sèche et 72% de
fonctionnelle
70% de matière volatile) matière volatile) par jour
TM
Logiciel utilisé TEAM Non précisé
- Acidification de l’air : CML 1992
- Eutrophisation : CML 1992
Impacts étudiés - Effet de serre : IPPC 1997, 100 ans
et méthode - Ecotoxicité (aquatique, humaine, - Consommation d’énergie
utilisée terrestre, sédiments) : USES 2.0 1998 - Emission de gaz à effet de serre
correspondante - Pollution photo-oxydante : WMO
- Appauvrissement des ressources non
renouvelables : CML 1992
- Données expérimentales provenant de la
STEU de Bologne (Italie)
Provenance des
- Projet AQUASAVE - Base de données EcoInvent V2.1
données
- Base de données TEAM 3.0 - Littérature scientifique
d’inventaires
- Littérature scientifique

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Les résultats montrent que d’une manière générale, le séchage des boues est le procédé le plus
défavorable pour le réchauffement climatique et le plus consommateur d’énergie lors du traitement
des boues (Cao and Pawlowski, 2013). A l’opposé, c’est la déshydratation qui est le procédé le
moins consommateur d’énergie (Figure 3). La digestion anaérobie permet la production de biogaz
et réduit les émissions de GES (Tarantini et al., 2007). Elle entraine de plus une forte diminution du
volume de boue en aval et limite ainsi la consommation d’énergie sur les procédés suivants.
Concernant les procédés de valorisation des boues de STEU, l’enfouissement en centre technique
est le procédé le plus défavorable pour l’effet de serre (Pradel, 2008). L’incinération sur lit fluidisé
et l’épandage agricole sont les scénarios les plus intéressants. L’incinération est toutefois moins
impactante que l’épandage agricole pour les écosystèmes terrestres et aquatiques (dû à la
présence d’éléments traces métalliques dans les boues épandues).

Figure 3 : Contribution de chaque procédé à l'énergie totale utilisée (A) et aux émissions de GES
(B) pour chaque système étudié (Cao and Pawlowski, 2013)

La méthode ACV est donc une méthode permettant de quantifier les impacts sur l’environnement
de nombreux systèmes. Appliquée aux filières de traitement des boues issues du traitement des
eaux usées, elle identifie les procédés les plus impactants sur l’environnement et les catégories
d’impact les plus touchées.

1.2 Le traitement des eaux usées et la production de boues en France


1.2.1 Le traitement des eaux usées à l’origine de la production de boues

Selon le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie (MEDDE, 2013), la


France comptait pour l’année 2012, 19 450 agglomérations d'assainissement comprenant 19 750
stations de traitement des eaux usées (STEU). L’ensemble de ces STEU représentait une charge
globale de 76 millions d'Equivalents-Habitants (EH) et une capacité épuratoire de 99 millions d’EH.

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L’Equivalent-Habitant est l’unité de mesure permettant d'évaluer la capacité d'une station
d'épuration. Elle se base sur la quantité de pollution émise par personne et par jour. L’article 2 de
la DERU du 21 mai 1991 définit l’EH comme la charge organique biodégradable ayant une
demande biochimique en oxygène pendant cinq jours (DBO5) de 60 grammes d'oxygène par jour.
Le traitement des eaux usées a pour objectif de dépolluer les eaux avant de les rejeter dans le
milieu naturel. De nombreux procédés sont utilisés afin d’épurer les eaux résiduaires. La première
phase du traitement des eaux usées est une phase de prétraitement consistant en un dégrillage,
tamisage, dessablage et dégraissage. Le but est d’éliminer les éléments supérieurs à 200 µm de
diamètre tel que les gros refus (bouteille, canette …), le sable, les sédiments ainsi que les
matières flottantes tel que l’huile.
Le traitement des eaux usées est à l’origine de nombreux sous-produits qui vont nécessiter à leur
tour un traitement. Seules les boues d’épuration sont prises en compte dans cette étude. Les
boues issues du traitement des eaux usées sont un mélange d’eau et de particules solides
(matières organiques non dégradées, matières minérales et micro-organismes) non éliminés par
les étapes du traitement des eaux résiduaires. Nous nous intéressons ici aux boues d’eaux
résiduaires urbaines. Il existe aussi des boues d’eaux résiduaires industrielles dont le traitement et
le devenir sont sous la responsabilité de l’industriel ; et des boues d’eau potable qui contiennent
généralement peu de matières dégradables et dont la quantité produite est relativement faible
(OTV, 1997). Si on considère qu’un EH produit 20 kg de matière sèche par an (Miquel, 2003), la
production de boue annuelle s’élève à 1,5 millions de tonne de matière sèche par an en moyenne.
Le statut réglementaire des boues issues du traitement des eaux usées est défini par le décret 97-
1133 du 8 décembre 1997 relatif à l’épandage. Selon ce décret, les boues constituent un déchet
au sens de la loi du 15 juillet 1975 : « Est un déchet au sens de la présente loi tout résidu d'un
processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou
plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon »
(1975).

1.2.2 Les différentes catégories de boues

 Les types de boues

La qualité des boues issues du traitement des eaux usées est très variable selon la nature et la
qualité des effluents d’origine et le type de traitement appliqué. Il existe trois grands types de
traitement des eaux usées qui génèrent différentes classes de boues (Figure 4).

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Figure 4 : Schéma simplifié de la production de boues issues du traitement des eaux usées
(Reverdy and Pradel, 2010)

On obtient ainsi trois grands types de boues :


 Les boues primaires sont issues d’une élimination des matières en suspension (MES) des
eaux brutes par décantation gravitaire (traitements primaires). Ces boues sont riches en
matières minérales et matières organiques particulaires.
 Les boues secondaires sont issues de procédés biologiques aérobies ou anaérobies, où
des bactéries minéralisent la matière organique contenue dans les effluents (traitements
tertiaires). Ces boues sont constituées essentiellement de cellules microbiennes. Elles sont
très organiques (50 à 80 % de MO dans la matière sèche) et contiennent très peu de
matière sèche (0,5 à 2 % dans la matière brute) (Uggetti et al., 2011). Dû à leur
composition en cellules microbiennes, les boues secondaires sont peu biodégradables
(Devlin et al., 2011). Les boues activées d’aération prolongée sont un type de boue
secondaire, elles proviennent du traitement des eaux usées par bassin d’aération et
clarificateur sans passage par un décanteur primaire. Ces boues sont peu concentrées et
peu minéralisées (Troesch, 2009).
 Les boues tertiaires sont issues de traitement physico-chimique des effluents (traitements
tertiaires). Ces traitements permettent d’éliminer les MES, le phosphore, l’azote et autres
composés spécifiques.
Les boues mixtes sont un mélange de boues primaires et de boues secondaires.
(OTV, 1997) propose un autre classement des boues issues du traitement des eaux usées
(Tableau 2).

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Tableau 2 : Classes de boues (OTV, 1997)
Boues de classe Boues de classe
Boues de classe A Boues de classe C Boues de classe D
B1 B2
Boues primaires Boues biologiques Boues biologiques Boues mixtes de Boues stabilisées
en eau brute : en eau décantée : type A + B2 biologiquement :
Boues primaires - Boues de faible - Boues de faible - Boues de digestion
physico-chimiques charge charge anaérobie
- Boues d’aération - Boues de moyenne mésophile
Boues de forte à prolongée charge - Boue de
très forte charge stabilisation aérobie
thermophile

Par la suite, nous retiendrons la classification suivante pour les boues brutes issues du traitement
des eaux usées : les boues primaires (classe A), les boues secondaires (classe B2), les boues
activées (classe B1) et les boues mixtes (classe C). Les boues tertiaires ne sont pas prises en
compte car elles ne représentent qu’une très faible proportion des boues produites en France et
sont peu représentées dans la littérature scientifique. Les boues de classe D, quant à elles, sont
des boues traitées par stabilisation biologique ; elles ne sont pas considérées comme des boues
brutes.

 La nature des boues

On distingue plusieurs natures de boues selon leur concentration en matière sèche (MS). On
définit la siccité comme la teneur en matière sèche (en %) contenue dans les boues. C’est
l’inverse du taux d’humidité. On distingue (Reverdy and Pradel, 2010) :
 Les boues liquides : 1 à 10 % de siccité,
 Les boues pâteuses : 10 à 30 % de siccité,
 Les boues solides : 30 à 90 % de siccité,
 Les boues sèches : plus de 90 % de siccité.
Le traitement des boues va par la suite modifier la nature des boues en changeant leur siccité.

1.2.3 La composition des boues

Les boues sont composées de toutes sortes d’éléments que l’on qualifiera d’utiles pour parler des
éléments nutritifs importants lors de la valorisation des boues par épandage ou d’indésirables
lorsque l’on parlera des micropolluants. Parmi les éléments utiles, on retrouve principalement le
carbone, l’azote et le phosphore. Concernant les éléments indésirables, ce sont les métaux qui
prédominent.

 Eléments nutritifs

La boue est composée d’eau et de matière sèche. En sortie du traitement des eaux usées, les
boues brutes sont liquides (1 à 2% de matière sèche).
La matière sèche (MS) représente la matière solide sèche obtenue après évaporation de l’eau
contenue dans la boue humide. La MS comprend la matière minérale et la matière organique aussi
appelée matière volatile sèche (MV). La teneur en MV s’exprime en % de MS. Elle permet
d’évaluer le degré de stabilisation de la boue et son aptitude à subir divers traitements. Plus le taux
de MV est faible, plus la boue est facile à épaissir ou à déshydrater (OTV, 1997).

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L’azote est présent dans les boues sous forme organique (protéines, acides aminés …) et sous
forme minérale (nitrates, nitrites et ammonium). La méthode de détermination de l’azote la plus
commune est la méthode Kjeldahl. L’azote total Kjeldahl (NTK) comprend l’azote organique et
l’azote ammoniacal (NTK = N-Norg + N-NH4+). La teneur en azote des boues dépend du type et de
l’origine des eaux usées et du type de traitement appliqué. L’azote ammoniacal est principalement
localisé dans la phase liquide des boues : les traitements ayant pour but de réduire la teneur en
eau ont également tendance à réduire la teneur en azote totale des boues (Reverdy et al., 2011).
La quantité de phosphore présente dans les boues dépend de la qualité des effluents entrants et
du type de traitement des eaux et des boues. Le phosphore est présent dans les boues sous
forme minérale et organique. Le phosphore minéral représente de 30 à 98% du phosphore total
selon le type de boue (Somellier et al., 1996). Dans les boues compostées et digérées anaérobies,
le phosphore est présent presque exclusivement sous forme minérale.
Les boues ont une faible valeur fertilisante en potassium (moins de 5 kg K / tonne de MS) quel que
soit le type de traitement qu’elles reçoivent, car cet élément fortement solubilisé se retrouve
éliminé avec l'eau lors du traitement des eaux usées.
Les boues contiennent aussi d’autres éléments minéraux tels que du calcium, du magnésium, de
l’aluminium, du chlore ou du sodium.

 Micropolluants

Les boues issues du traitement des eaux usées ne contiennent pas uniquement des éléments
utiles. En effet, les procédés de traitement des eaux usées ont une bonne efficacité vis-à-vis de
l’élimination des micropolluants contenus dans les eaux. Les eaux traitées ont ainsi une bonne
qualité mais la plupart de ces composés s’accumulent par la suite dans les boues (Besnault and
Martin, 2011). Parmi les micropolluants étudiés, on retrouve principalement les suivants.
Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) sont une série d’hydrocarbure dont les
atomes de carbone sont disposés en anneaux benzéniques unis les uns aux autres sous forme de
groupe. Ce sont des composés très hydrophobes (à l’exception du naphtalène) que l’on retrouve
dans les boues d’épurations.
Les métaux sont parmi les substances les plus surveillées dans les boues car de nombreuses
réglementations en font un facteur limitant à l’épandage des boues.
Les Polychlorobiphényles (PCB) constituent une famille de 209 composés aromatiques
organochlorés dérivés du biphényle. Depuis 20 ans, ces substances ne sont plus utilisées dans la
fabrication d’appareils en France. Ce sont des composés insolubles dans l’eau.
Les phtalates sont des produits chimiques dérivés de l’acide phtalique. Ils sont utilisés dans
l’industrie comme plastifiants des matières plastiques. Le DEHP (di-2-éthylexyle) est le plus utilisé
et le seul contrôlé par la législation. Il a une faible solubilité et une bonne adsorption dans la boue.
Les alkylphénols proviennent de l’alkylation des phénols et sont utilisés massivement dans
l’industrie comme précurseurs de détergents ou comme additifs de carburant et lubrifiants. Ils sont
très lipophiles et persistants.
Les Polybromodiphényléthers (PBDE) sont une suite de 209 produits chimiques bromés. Ils sont
utilisés comme retardateur de flamme pour les plastiques et textiles. Ce sont des composés
lipophiles et peuvent être volatiles selon leur degré de bromation.
De nombreuses autres substances comme les pesticides, les produits pharmaceutiques, ou les
produits de soin sont qualifiées de polluants émergents car leurs concentrations dans la nature

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sont relativement faibles mais les risques découlant de ces substances pour la santé humaine ou
animale ne sont pas bien connus.
Nombre de ces micropolluants ont été classés comme substances prioritaires par la Directive
Cadre sur l’Eau. Ces substances sont réparties en 3 familles : les pesticides, les éléments traces
métalliques (ETM) et les polluants industriels (Tableau 3).
L’Annexe I représente la concentration dans les boues brutes avant traitement de chacun de ces
éléments.
Tableau 3 : Liste des substances prioritaires suivies dans l'eau (Art R. 212-9 Code Environnement)
Alachlore, Atrazine, Chlorfenvinphos, Éthylchlorpyrifos, Diuron, Endosulfan,
Pesticides Hexachlorobenzène, Hexachlorocyclohexane, Isoproturon, Pentachlorobenzène,
Pentachlorophénol, Simazine, Trifluraline
ETM Cadmium, Mercure, Nickel et Plomb
Anthracène, Benzène, C10-13-Chloroalcanes, Chloroforme, 1,2-Dichloroéthane,
Dichlorométhane, Diphényléther bromé, DEHP, Naphtalène, Nonylphénol,
Polluants
Octylphénol, Tributylétain, Benzo(b,k)fluoranthène, Benzo(a)pyrène,
industriels
Benzo(g,h,i)perylène, Indeno(1,2,3-cd)pyrène, Fluoranthène, Trichlorobenzène,
Hexachlorobutadiène, Penta BDE (28, 47,99, 100, 153, 154)

Le choix d’une filière de traitement des boues doit prendre en compte plusieurs critères pour être
la plus performante possible : la qualité et la quantité de boue à traiter ainsi que la destination
finale de la boue. En effet, selon la filière de valorisation choisie, les siccités requises ne seront
pas les mêmes. Les différents critères de définition des filières de traitement des boues sont alors
le niveau de siccité souhaité, le degré de stabilisation recherché, la nature de la boue à
traiter, les coûts d’investissement et les coûts d’exploitation.

1.3 Le traitement des boues


Les objectifs du traitement des boues sont multiples. Le premier objectif du traitement des boues
sera donc de diminuer la teneur en eau contenue dans les boues, dans le but de réduire leur
volume tout au long de la filière. Le deuxième objectif est la stabilisation de la matière organique,
dans le but de réduire les nuisances olfactives engendrées lors de leur valorisation. Les boues
étant aussi composées d’agents pathogènes, le dernier objectif du traitement des boues est leur
hygiénisation qui passe par la réduction (voir la destruction) de ces micro-organismes.
Il existe quatre grands procédés de traitement des boues répondant à ces objectifs :
l’épaississement, la déshydratation, la stabilisation et le séchage.

1.3.1 Le conditionnement

Afin d’améliorer la séparation liquide-solide, un conditionnement préalable des boues est


nécessaire pour certains procédés, notamment dans le cas d’un épaississement dynamique et
d’une déshydratation mécanique. Il existe deux types de conditionnement : le conditionnement
chimique et le conditionnement thermique.
Pour le conditionnement chimique, deux types de réactifs sont disponibles :

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 Les réactifs minéraux : les sels de fer (chlorure ferrique ou chloro-sulfate de fer) et la
chaux. Ils sont principalement utilisés avec les filtres à plateaux.
 Les réactifs organiques : les polymères de type cationique. Ils peuvent être utilisés sous
forme de poudre ou liquide.
Le conditionnement thermique consiste à chauffer la boue à haute-température pendant un court
laps de temps. Il est moins utilisé que le conditionnement chimique et ne sera pas pris en compte
par la suite.

1.3.2 Les procédés d’épaississement

L’épaississement est généralement la première étape du traitement des boues. Il réduit le volume
de boue à transférer dans la filière et permet d’obtenir une boue plus concentrée de l’ordre de 3 à
5 % de MS (OTV, 1997) (Bravo and Ferrer, 2011) (Nakakubo et al., 2012). On distingue trois
technologies pour l’épaississement qui sont présentées dans le Tableau 4.
Pour chacun de ces procédés, l’eau clarifiée extraite de la boue est renvoyée en tête de STEU
pour être mélangée avec les eaux usées.
Tableau 4 : Comparaison des méthodes d'épaississement

Méthodes Caractéristiques Avantages Inconvénients


- Facilité de fonctionnement
- Faible consommation
- Décantation des boues - Besoin d’espace
énergétique
Epaississement sous l’effet de la pesanteur - Nuisances olfactives
- Pas de conditionnement
statique - S’applique de préférence possibles
nécessaire
gravitaire aux boues primaires et - Faibles performances
- Réduction du volume de
boues mixtes sur les boues biologiques
boue de 2 à 8 fois (Dewil et
al., 2009) (Soda et al., 2010)
- Dissolution d’air dans la
boue : formation de bulles - Consommation
Epaississement d’air entraînant les MES en d’énergie élevée
- Facilité d’exploitation
dynamique par surface - Conditionnement
- Surface réduite
flottation - S’applique de préférence nécessaire pour plus de
aux boues biologiques performances
(Almansour, 2011)
- Epaississement sur une - Besoin de main d’œuvre
Epaississement toile filtrante - Conditionnement
- Moins d’espace requis
dynamique par - Trois technologies nécessaire
- Simplicité d’exploitation
égouttage possibles : table, grille ou - Consommation d’eau de
tambour d’égouttage lavage

(OTV, 1997) cite aussi un épaississement dynamique par centrifugation. La centrifugation est
surtout utilisée pour la déshydratation et ne sera donc pas considéré ici comme un procédé
d’épaississement.

1.3.3 Les procédés de déshydratation

La déshydratation permet de réduire la teneur en eau des boues de façon plus poussée que
l’épaississement. A la sortie de cette étape, les boues obtenues deviennent pâteuses à solides
(Turovskiy and Mathai, 2006). Il existe deux types de déshydratation : la déshydratation
mécanique et la déshydratation naturelle. La technique la plus utilisée pour la déshydratation
naturelle est celle des lits de séchage plantés de roseaux (LSPR). Le détail des procédés de
déshydratation est présenté dans le Tableau 5.

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De la même façon que pour l’épaississement, l’eau clarifiée extraite de la boue est renvoyée en
tête de STEU pour être mélangée avec les eaux usées.
Tableau 5 : Comparaison des méthodes de déshydratation

Méthodes Caractéristiques Avantages Inconvénients


- Utilisation de la force
centrifuge - Fonctionnement en - Consommation d’énergie
- Siccité obtenue variant de continu élevée
Centrifugation
17 à 20 % (Reverdy and - Peu d’espace requis - Consommation de
Pradel, 2010) (Wakeman, - Automatisable polymère
2007)

- Déshydratation par
- Siccité limitée
compression et cisaillement - Fonctionnement en
- Consommation d’eau de
entre deux toiles continu
Filtre à bandes lavage
- Siccité obtenue variant de - Facilité d’exploitation
- Sensible au dosage en
15 à 18 % (Reverdy and - Coûts modérés
polymères
Pradel, 2010) (OTV, 1997)

- Déshydratation par
- Coûts d’investissement 2
compression entre deux
à 3 fois plus élevés (OTV,
Filtres à plateaux - Siccité élevée
1997)
plateaux - Siccité obtenue variant de - Bonne texture de boue
- Entretien et maintenance
25 à 40 % (Turovskiy and
spécialisés
Mathai, 2006)
- Espace requis important
- Faible coût - Nuisances olfactives
- Déshydratation à l’air
d’investissement possibles
libre : drainage et
- Faible consommation en - Emissions azotées
LSPR évaporation de l’eau
énergie potentiellement plus
- Siccité obtenue de 25 %
- Pas de conditionnement importantes
(Uggetti et al., 2011)
nécessaire - Dépendance aux aléas
climatiques

1.3.4 Les procédés de stabilisation

L’objectif de la stabilisation est de diminuer la fermentescibilité des boues (diminution des


nuisances olfactives) et de réduire les agents pathogènes contenus dans ces dernières. Les
différents procédés de stabilisation les plus utilisés sont présentés dans le Tableau 6.
Le biogaz produit par digestion anaérobie est généralement composé de deux tiers de méthane et
d’un tiers de dioxyde de carbone (Cao and Pawlowski, 2013). Il est ensuite valorisé pour fournir de
l’électricité et de la chaleur. La plupart des STEU en France utilise le biogaz pour la production de
chaleur pour le chauffage des digesteurs (Reverdy et al., 2011). L’inconvénient de cette méthode
est la faible proportion d’énergie valorisée. La cogénération permet une double valorisation
thermique et électrique du biogaz tout en assurant un bon rendement. En moyenne, 63 % du
biogaz produit par la digestion anaérobie est valorisé et les 37 % restants sont brulés en torchère
(Reverdy et al., 2011).

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Tableau 6 : Comparaison des méthodes de stabilisation

Méthodes Caractéristiques Avantages Inconvénients


- Augmentation du
Chaulage - Utilisation de chaux vive (CaO) - Intéressant pour
volume de boue à
(Barbe et al., - Ralentissement des processus l’épandage des boues
évacuer (+10%) (OTV,
2002) biologiques de fermentation sur sols acide
1997)
- Emissions d’ammoniac
- Dégradation de la MO par des - Assure une excellente
et de GES
micro-organismes stabilisation,
- Nécessité d’utiliser des
Compostage - Effectué en milieu aérobie hygiénisation et
agents structurants pour
- Phase de fermentation suivie valorisation agricole
améliorer la fermentation
d’une phase de maturation - Siccité élevée
(Mallard et al., 2005)
Digestion - Métabolisation de la MO par - Réduction du volume - Injection d’air dans le
aérobie des bactéries aérobies de boue bassin d’aération
- Procédé biologique naturel
- Production de biogaz
- Dégradation de la MO par des
Digestion riche en méthane,
micro-organismes
anaérobie récupéré et valorisé - Faible siccité obtenue
- Digestion mésophile (35°C) ou
(Méthanisation) - Réduction importante
thermophile (55°C) (Ughetto,
du volume de boue
2012)

1.3.5 Les procédés de séchage

Le séchage est généralement la dernière étape du traitement des boues. Le but est l’élimination
partielle ou totale de l’eau interstitielle contenue dans les boues afin de réduire leur volume (et
ainsi de diminuer les coûts de transport), l’augmentation de la valeur calorifique et l’amélioration de
la texture de la boue avant épandage. Le taux de siccité obtenue varie de 35 à plus de 90% (dans
ce cas il y a stabilisation, voire hygiénisation) et dépend de la destination finale des boues.
Tableau 7 : Comparaison des méthodes de séchage

Méthodes Caractéristiques Avantages Inconvénients


- Séchage sous l’action - Peu rentable pour les
d’une chaleur appliquée par petites stations
- Grande capacité de
Séchage un fluide - Usure/maintenance
séchage
thermique - Siccité obtenue pouvant - Coût du séchage fonction
- Séchage plus poussé
aller jusqu’à 95 % (Walter de la teneur en eau des
et al., 2006) boues
- Coûts d’entretien assez
- Utilisation de l’énergie
faible
solaire - Nuisances olfactives (NH3,
- Stockage possible
- Siccité obtenue variant de H2S) et poussières
Séchage - Pas d’énergie thermique
70 à 75 % (Lima et al., - Dépendance des
solaire requise
2012) (Wittmaier et al., conditions météorologiques
- Réduction du volume des
2009) - Espace requis important
boues d’un facteur 3 à 4
(Brison et al., 2010)

Dans une filière boue, au sein d’une STEU, tous les procédés de traitement des boues que nous
venons de décrire ne sont pas forcément utilisés. Le choix des procédés et leur couplage n’est pas
le même dans toutes les STEU. Il dépend fortement des contraintes socio-économiques locales
(capacité nominale, filière de valorisation disponible). Il existe donc ainsi une multitude de filière de
traitement des boues. Par exemple, la filière de traitement la plus utilisée en France est le

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couplage épaississement/déshydratation/compostage des boues (Reverdy and Pradel, 2010). On
retrouve aussi de nombreuses STEU ayant recours à la digestion anaérobie avant la
déshydratation par centrifugation des boues. La Figure 5 suivante montre des exemples de filière
de traitement des boues.

Figure 5 : Exemple de filières de traitement des boues

Le tableau suivant (Tableau 8) récapitule les valeurs de siccités obtenues après les différents
types de traitement des boues.
Tableau 8 : Récapitulatif des siccités obtenues selon le type de traitement des boues

Traitement Siccité en fin de traitement (%) Type de boue


Epaississement 2à6% Boue liquide
Digestion anaérobie 5 à 10 % Boue liquide
Digestion aérobie 15 à 20 % Boue pâteuse
Chaulage 20 à 30 % Boue pâteuse
Déshydratation 15 à 40 % Boue pâteuse à solide
Compostage 50 à 65 % Boue solide
Séchage 75 à 95 % Boue solide à sèche

Cette première partie bibliographique a permis d’identifier les procédés de traitement des boues et
les différentes technologies les plus utilisées en France. Afin de mener à bien l’ACV des filières de
traitement des boues, il faut maintenant réaliser les inventaires de cycle de vie de chaque procédé
avant de les modéliser sous SimaPro. La constitution de ces inventaires passe par la
détermination qualitative puis quantitative des différents consommables et émissions pour chaque
procédé au travers de la littérature scientifique. La méthodologie utilisée est décrite dans la partie
suivante.

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2 CHAMPS DE L’ETUDE ET INVENTAIRE DU CYCLE DE VIE
2.1 Objectifs
2.1.1 Objectifs de l’étude

A travers la méthode ACV, l’objectif est d’identifier les filières de traitement des boues à privilégier
d’un point de vue environnemental. Afin d’identifier les filières les moins impactantes, il faut
d’abord identifier les procédés les moins impactants et caractériser ces impacts. Les trois objectifs
principaux sont donc :
 La caractérisation de l’impact environnemental des procédés de traitement des boues.
 L’identification des procédés les moins impactants sur l’environnement en fonction des
technologies utilisées.
 L’identification des filières (couplage de plusieurs procédés) qui engendrent le moins
d’impact sur l’environnement.

2.1.2 Choix de l’unité fonctionnelle

Le choix de l’unité fonctionnelle fait partie de la première étape de l’ACV. Tous les flux matières et
énergies comptabilisés par la suite dans l’inventaire vont se rapporter à l’unité fonctionnelle. Elle
dépend de la fonction que l’on désire étudier de manière générale. L’objectif de cette étude est de
pouvoir comparer les procédés entre eux, ainsi que les filières de traitement des boues. Il est donc
essentiel de choisir une fonction commune à tous ces systèmes. La fonction principale est de
traiter les boues issues du traitement des eaux usées. Certains procédés peuvent avoir d’autres
fonctions, dites secondaires. C’est le cas de la digestion anaérobie avec la production de chaleur
et d’électricité.
L’unité fonctionnelle représente la grandeur quantifiant la fonction principale du système étudié.
Dans les ACV « fin de vie », celle-ci inclut très souvent la quantité de déchets à gérer. Cette
quantité peut s’exprimer de plusieurs façon : on parle soit de tonne de matière brute, soit de tonne
de matière sèche. Etant donné qu’il existe plusieurs types de boues ayant des siccités différentes
et que chaque procédé de traitement possède ses propres performances, l’unité fonctionnelle doit
permettre de comparer les procédés et les scénarios entre eux. Se baser sur la gestion d’une
tonne de MS remplit toutes ces conditions.
L’unité fonctionnelle choisie sera donc : 1 tonne de matière sèche de boue traitée.

2.2 Frontières du système


Après avoir identifié les objectifs et l’unité fonctionnelle de l’ACV, il faut définir les frontières du
système à étudier, c’est-à-dire ce que l’on va inclure ou non lors de la constitution des inventaires.
On s’intéresse dans cette ACV, uniquement aux impacts environnementaux dus à la filière boue.
Dans ce cas, l’impact des procédés de la filière eau sur la filière boue n’est pas pris en compte
(Pradel and Reverdy, 2012).
La Figure 6 représente les frontières du système étudié. L’ACV porte sur les étapes du traitement
des boues depuis la production de boue brute jusqu’à l’obtention d’une boue traitée. Le devenir
des boues une fois traitées n’est pas pris en compte ici. Les infrastructures nécessaires à chaque
type de traitement et les impacts que cela engendre sur l’environnent sont pris en compte.

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Le transport des boues n’est pas étudié dans l’ACV des filières de traitement des boues. On
supposera que les boues sont traitées sur leur lieu de production et stockées au même endroit.
Etant donné que la valorisation des boues fait l’objet d’un travail à part, le transport des boues
depuis la STEU jusqu’au lieu de leur valorisation est pris en compte dans l’ACV des filières de
valorisation des boues. Il en est de même pour le stockage des boues avant épandage.

Figure 6 : Frontières du système de traitement des boues de STEU

En entrée du système global, les boues brutes issues du traitement des eaux usées prises en
compte, sont les boues définies dans la première partie, à savoir des boues primaires, des boues
secondaires, des boues mixtes et des boues activées n’ayant subi encore aucun traitement.
Pour chaque procédé, les seules sorties de système sont les émissions vers l’air dues aux
procédés. En effet, pour le traitement des boues il n’y a aucune émission vers le sol ou vers l’eau.
Le choix des procédés à modéliser s’est basé sur la disponibilité des données dans la littérature.
Les procédés trop peu renseignés ou peu représentatifs des filières de traitement en France ont
été éliminés. Les procédés de traitement utilisés et modélisés sont les suivants :
 Le stockage de boues liquides en silo avant traitement.
 L’épaississement statique gravitaire, l’épaississement par flottation, l’épaississement par
égouttage sur table, grille et tambour.
 La déshydratation par centrifugation, la déshydratation par filtre à bandes, la
déshydratation par filtre à plateaux et les lits de séchage plantés de roseaux.
 Le compostage, le chaulage, la digestion aérobie et la digestion anaérobie.
 Le séchage thermique et le séchage solaire.
La digestion anaérobie est responsable de la production de biogaz. Ce coproduit est ensuite
valorisé pour produire de l’électricité et de la chaleur par cogénération ou bien il est brulé en

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torchère. Les procédés modélisés sont donc la valorisation du biogaz en électricité et chaleur par
la cogénération. Le procédé de combustion du biogaz en torchère ne sera pas modélisé car les
données trouvées dans la littérature sont trop peu nombreuses (émission de CO2 uniquement).
L’électricité et la chaleur produite seront ensuite réutilisées par les procédés en aval dans la filière
de traitement.
Les données nécessaires à la modélisation de certaines infrastructures proviennent d’un travail
antérieur réalisé pour le logiciel GESTABOUES. Ces données sont classifiées selon la taille de la
STEU considérée. C’est pourquoi, trois tailles de STEU seront prises en compte pour les procédés
de traitement concernés :
 STEU petite capacité : < 10 000 EH.
 STEU capacité moyenne : entre 10 000 et 100 000 EH.
 STEU grande capacité : > 100 000 EH.

2.3 Inventaires du cycle de vie


2.3.1 Méthodologie utilisée

Après avoir identifié les différents procédés de traitement des boues, il a fallu déterminer de
manière qualitative et quantitative la composition des boues, les consommations et les émissions
pour chaque procédé. Pour cela, je me suis principalement aidé de publications scientifiques sur le
sujet.

 Recherche bibliographique

Irstea est abonné à un certain nombre de revues scientifiques dont les articles sont consultables et
téléchargeables via des bases de données de publications scientifiques. J’ai effectué mes
recherches bibliographiques sur Web of Science qui est une base de données bibliographiques en
ligne disponible sur abonnement pour les universités et les centres de recherches. Cette base de
données est divisée en grands domaines de recherches (Science Citation Index, Social Sciences
Citation Index et Arts & Humanities Citation Index) qui peuvent être consultés ensemble ou
séparément. La période couverte par le Web of Science s’étend de 1975 à nos jours avec une
mise à jour hebdomadaire. Les recherches peuvent s’effectuer selon un grand nombre de critères
tel que l’auteur, la date de publication, le sujet … De plus, les publications disponibles sur cette
base de données sont téléchargeables sous EndNote (logiciel de gestion bibliographique).
Afin de faciliter et de bien orienter mes recherches, j’ai élaboré une liste de mots clés. Cette liste
se découpe en trois thèmes : un thème « matière », un thème « procédé » et un thème
« émissions » (Tableau 9). Les publications disponibles sur la base de données étant en anglais,
les mots-clés sont aussi en anglais.
Dans le thème « matière », se trouve deux déclinaisons de la matière première boue. Le terme
« sludge » est le mot anglais pour « boue » et le terme « biosolid » est le mot américain. La
troncature des mots va permettre une recherche plus élargie, elle est représentée par l’astérisque.
Ainsi la recherche va porter sur le mot tronqué mais aussi sur tous les mots qui en découle (pluriel
ou autre). L’opérateur logique « OR » signifie que les résultats contiendront au moins un des
termes recherchés. Lorsque l’on souhaite rechercher une expression au complet, on met celle-ci
entre guillemets anglais.
Le thème « procédés » regroupe tous les types de procédés pris en compte dans l’inventaire et les
différentes technologies utilisées. Ils sont divisés en quatre sous-thèmes représentant les quatre
types de procédés : l’épaississement, la déshydratation, la stabilisation et le séchage.

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Le dernier thème concerne les émissions au sens large. Ce thème contient les émissions vers l’air
dues aux procédés mais aussi les différents micropolluants contenus dans les boues en sortie de
traitement. Cette liste a été élaborée pour être la plus exhaustive possible.
Ces trois thèmes sont ensuite connectés par l’opérateur logique « AND ». Les résultats
contiendront trois des termes recherchés, au moins un dans chaque thème.
Tableau 9 : Liste des mots clés utilisés pour la recherche bibliographique

Matière sludge* or biosolid* or bio-solid


thicken* or “gravity thickening” or “dissolved air flotation thickening” or
Epaississement “flotation thickening” or “gravity belt thickening” or “rotary drum thickening”
or “roll thickening”
dewater* or “centrifugal dewatering” or “belt filter press” or “pressure filter
Déshydratation press” or “sand drying beds” or “paved drying beds” or “reed drying beds”
or “sludge treatment reed beds”
Procédés
stabilization* or stabilisation* or “aerobic digestion” or “thermophilic aerobic
digestion” or “mesophilic aerobic digestion” or “dual digestion” or
Stabilisation “anaerobic digestion” or “thermophilic anaerobic digestion” or “mesophilic
anaerobic digestion” or “liming” or “alkaline stabilization” or “alkaline
stabilisation” or "composting”
Séchage dry* or “thermal drying” or “solar drying”
supernatant or “reject water” or “suspended solid*” or “greenhouse gases
emissions” or emission* or phosphorus or sulfur* or sulphur* or “carbon
Emissions dioxide” or “carbon monoxide” or methane or “hydrogen sulfide” or
“hydrogen sulphide” or “volatile organic compound*” or “volatile fatty acid*”
or steam or “aromatic gases” or dust
Substances nitrogen* or “nitrous oxide” or ammoniac or ammonium or nitrate or
azotées dinitrogen or “nitrogen oxide”
pharmaceutical* or antibiotic* or drug* or hormone* or veterinary or
Polluants medicine* or PPCP* or steroid* or antimicrobial or antiviral or antimycotic
émergents or antifungal or beta-blocker or analgesic or anticonvulsant or
antidepressant or anti-inflammatory or antineoplas* or antihistamine
Emissions phthalate* or phtalate* or DEHP or PAE* or DBP or plasticizer* or
halogen* or "endocrine disrupt*" or LAS or "linear alkylbenzene sulfonate*"
or PFOS or PFOA or perfluoro* or PAH* or PCB* or nonylphenol* or
dioxin* or furan* or PCDD* or PCDF* or PBDE* or "flame retardant*" or
Micropolluants
BPA or bisphenol* or organotin* or polybrom* or polychlor* or
polydimethylsiloxane* or surfactant* or detergent* or polymer* or
"quaternary ammonium" or ethoxylate* or triclosan or triclocarban or
alkylphenol* or "polyaromatic hydrocarb*"
"trace element*" or metal* or "inorganic contam*" or "inorganic pollut*" or
“heavy metal*” or antimony or arsenic or cadmium or chromium or copper
ETM
or lead or mercury or nickel or selenium or tin or tellurium or thallium or
iron or zinc or silver or vanadium

Afin d’affiner les résultats, le thème « matière » est recherché dans le TITLE1 uniquement et les
thèmes «procédés » et « émissions » dans le TOPIC2. Voici ci-après un exemple de requête lancé
dans le Web of Knowledge portant sur le séchage :

1
Titre de l’article
2
Titre de l’article / Résumé / Mots-clés

Léa Chabat - Diplôme d’Ingénieur Agronome - Montpellier SupAgro - 2013


22
TI=(sludge* or biosolid* or bio-solid*) and TS=( dry* or “thermal drying” or “solar drying”) and TS=(
supernatant or “reject water” or “suspended solid*” or “greenhouse gases emissions” or emission* or
nitrogen* or phosphorus or sulfur* or sulphur* or “carbon dioxide” or “carbon monoxide” or methane or
“nitrous oxide” or ammoniac or ammonium or nitrate or dinitrogen or “nitrogen oxide” or “hydrogen sulfide” or
“hydrogen sulphide” or “volatile organic compound*” or “volatile fatty acid*” or steam or “aromatic gases” or
dust or pharmaceutical* or antibiotic* or drug* or hormone* or veterinary or medicine* or PPCP* or steroid* or
antimicrobial or antiviral or antimycotic or antifungal or beta-blocker or analgesic or anticonvulsant or
antidepressant or anti-inflammatory or antineoplas* or antihistamine or phthalate* or phtalate* or DEHP or
PAE* or DBP or plasticizer* or halogen* or "endocrine disrupt*" or LAS or "linear alkylbenzene sulfonate*" or
PFOS or PFOA or perfluoro* or PAH* or PCB* or nonylphenol* or dioxin* or furan* or PCDD* or PCDF* or
PBDE* or "flame retardant*" or BPA or bisphenol* or organotin* or polybrom* or polychlor* or
polydimethylsiloxane* or surfactant* or detergent* or polymer* or "quaternary ammonium" or ethoxylate* or
triclosan or triclocarban or alkylphenol* or "polyaromatic hydrocarb*" or "trace element*" or metal* or
"inorganic contam*" or "inorganic pollut*" or “heavy metal*” or antimony or arsenic or cadmium or chromium
or copper or lead or mercury or nickel or selenium or tin or tellurium or thallium or iron or zinc or silver or
vanadium)

Dans le but de limiter le bruit (c’est-à-dire le nombre de références non pertinentes trouvées lors
de la recherche), les publications dont le titre évoque un concept de boues industrielles, de boues
d’eau potable ou de procédés de traitement des eaux usées ont été éliminées.
Afin de compléter mes inventaires, j’ai aussi été amené à contacter Eva Risch (Irstea-UMR ITAP,
Montpellier SupAgro) qui m’a fourni des informations sur les émissions et la consommation de
polymère liées aux LSPR.
Ainsi pour chaque procédé, j’ai pu établir une liste des consommations, des émissions vers l’air et
des compositions des boues traitées. La composition des boues brutes issues du traitement des
eaux usées est aussi recensée.

 Traitement et choix des données

Après avoir inventorié l’ensemble de ces données à travers la littérature, il a fallu harmoniser les
unités et trier les données à conserver.
Toutes les unités sont ramenées à l’unité fonctionnelle (1 tonne de MS de boue traitée). La plupart
des données trouvées dans les publications scientifiques sont déjà exprimées par tonne de
matière sèche. Pour celles qui ne l’étaient pas, une conversion s’impose.
Exemple de conversion : Epaississement par flottation (Almansour, 2011) : La concentration en
azote total est de 2,56 g N/l boue épaissie. Or la concentration en MS dans la boue est de 40 g
MS/l boue. Ainsi la teneur en azote total dans la boue épaissie est de 2,56 ÷ 0,04 soit 64 kg N / t
MS.

Pour tous les procédés de traitement, les valeurs de composition des boues et les différents
facteurs d’émissions considérés sont calculés en faisant la moyenne des données disponibles
dans la littérature en séparant dans la mesure du possible les données en fonction du type de
boue en entrée de traitement. Certaines valeurs trouvées dans la littérature ne sont pas utilisées
lors du calcul des moyennes, soit parce qu’elles sont trop différentes des autres données
disponibles (exemple dans le Tableau 10) soit parce qu’elles sont inutilisables en l’état et que rien
ne permet de les convertir par tonne de MS.
Le tableau suivant est un extrait de l’inventaire réalisé pour le compostage. L’extrait concerne ici la
composition en chrome des boues compostées. Les lignes grisées et en rouge sont les valeurs
non utilisées pour le calcul du facteur d’émission final.

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23
Dans la littérature, l’origine des boues avant traitement n’est pas toujours spécifiée : l’appellation
« boue standard » regroupe alors toutes ces boues dont l’origine n’est pas précisée. La
composition des boues standards est donc une composition par défaut.
Tableau 10 : Exemple du traitement des données pour le compostage

Valeur Facteur
Nouvelle Type de boue
Valeur Unité Source recalculée d’émission Unité
unité en entrée
(moyenne) (moyenne)

(De Guardia,
25 à 50 mg/kg MS 37,50 g/t MS
2002)

(Tarantini et al.,
2,80 mg/kg MS 2,80 g/t MS
2007)

mg/kg (Nakakubo et al.,


1236,84 32,22 g/t MS
P2O5 2012)

(Walter et al.,
119,00 mg/kg MS 119,00 g/t MS Boue
2006) 35,65
standard
Chrome (De Guardia, g / t MS
50,59 mg/kg MS 50,59 g/t MS
2002)

0,021 kg/t MS (Ngelah, 2008) 21,00 g/t MS

(Mallard et al.,
2,80 à 183,1 mg/kg MS 50,60 g/t MS
2005)

0,02 g/kg MS (Almansour, 2011) 22,00 g/t MS

Boue digérée
(Andres and
50,70 mg/kg MS 50,70 g/t MS 50,70 anaérobie
Domene, 2005)
déshydratée

Ce travail d’harmonisation et de tri des données a été effectué à deux niveaux. Une partie des
données est utilisée pour la modélisation des procédés sous SimaPro et l’autre partie est utilisée
pour la réalisation des bilans matières.

2.3.2 Constitution des inventaires de cycle de vie

Les inventaires de cycle de vie (ICV) de chaque procédé ont été réalisés sous tableur Excel. Le
Tableau 11 représente l’ensemble des données répertoriées pour chaque type de procédé et
chaque technologie, ainsi que leur utilisation finale.
Tableau 11 : Données répertoriées dans les ICV

Type de données Utilisation


Consommations en électricité, chaleur, combustible, polymères, agents
SimaPro
structurants
Emissions vers l’air SimaPro / Bilans matières
Concentrations en éléments dans l’eau des retours en tête Bilans matières
Composition des boues traitées selon le type de boue en entrée de procédé Bilans matières
Rendements et taux d’abattement des procédés Bilans matières / SimaPro

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24
La Figure 7 illustre les entrées et sorties pour un procédé lors de sa modélisation sous SimaPro.
Pour chaque procédé, plusieurs scénarios sont établis selon la taille de la STEU considérée et
selon le type de boue en entrée de traitement. Selon le type de boue en entrée de traitement, les
consommations et les émissions ne seront pas les mêmes. La distinction pour la taille de la STEU
se fait au niveau des infrastructures.

Figure 7 : Frontière du système de chaque procédé sous SimaPro

 Modélisation des infrastructures

Concernant les infrastructures nécessaires pour chaque procédé, celles-ci ont été modélisées à
partir des données récoltées pour le logiciel GESTABOUES. L’Annexe II détaille la quantité de
matériaux nécessaires à la construction d’une unité « p » d’infrastructure. Trois modèles
d’infrastructures sont disponibles pour chaque procédé selon la capacité de la STEU. Sous
SimaPro, les infrastructures sont modélisées pour toute leur durée de vie. Seules les
infrastructures pour le compostage, le LSPR et la digestion anaérobie étaient déjà modélisées et
ne prennent pas en compte les tailles de STEU.
L’infrastructure utilisée pour le compostage est un processus dérivé du procédé « compost plant,
open » présent dans la base de données EcoInvent (Nemecek and Kägi, 2007). La nouvelle
infrastructure a été re-modélisée en considérant des matériaux d’origine française (fonte). De la
même façon, l’infrastructure nécessaire à la digestion anaérobie est dérivé du procédé « anaerobic
digestion plant, sewage sludge» présent sous EcoInvent (Doka, 2007) et est modifié en utilisant
des matériaux d’origine française (béton et fonte). L’infrastructure nécessaire à la déshydratation
par LSPR est issue d’un autre projet Onema (Boutin et al., 2011).
La quantité d’infrastructure « p » appelée pour le traitement de 1 tonne de MS est calculée en
fonction de la quantité (en tonne) de MS traitée durant toute la durée de vie de l’infrastructure.
Les données disponibles et calculées pour le projet GESTABOUES sont fonction des tonnes de
boues brutes traitées sur la durée de vie de l’infrastructure. Afin de ramener ces valeurs à des
tonnes de MS, des hypothèses sur la siccité des boues ont été posées. Elles sont présentées dans
le Tableau 12.
Pour l’épaississement par tambour d’égouttage, aucune donnée n’est disponible concernant les
infrastructures.
Le compostage de boues séchées peut sembler à première vue assez particulier. En effet, les
boues séchées n’ont pas pour habitude d’avoir comme finalité le compostage. Ces valeurs
proviennent d’une publication (Li et al., 2013) en Chine où le compostage figure comme procédé

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de valorisation au même titre que l’enfouissement en centre technique, l’incinération et la co-
incinération en cimenterie. Même si cela n’est pas représentatif de ce qu’il se passe en France,
ces données sont incluses dans l’inventaire afin de comparer les impacts avec les autres types de
boues compostées
Tableau 12 : Recapitulatif des hypothèses relatives à la modélisation des infrastructures
Type de boue en Siccité choisie
Procédé Hypothèses / Commentaires
entrée (kg MS / t MB)
Stockage de Boue brute
37,33
boue liquide standard
Valable pour l’épaississement statique,
Boue brute flottation, table, et grille d’égouttage et le
Epaississement 37,33
standard conditionnement chimique avant
épaississement
- Valable pour la déshydratation par
centrifugation, filtre à bande et filtre à plateau
Boue digérée et le conditionnement chimique avant
Déshydratation 32,65
anaérobie déshydratation
- Valeur calculée en faisant la moyenne des
siccités des boues digérées anaérobies
Valeur calculée en faisant la moyenne des
siccités de tous les types de boues
Chaulage Boue déshydratée 256,19
déshydratées par les quatre types de
technologies possibles
Valeur calculée en faisant la moyenne des
Digestion siccités de tous les types de boues
Boue déshydratée 256,19
aérobie déshydratées par les quatre types de
technologies possibles
Boue digéré Valeur calculée en faisant la moyenne des
32,65
anaérobie siccités des boues digérées anaérobies
Compostage Boue déshydratée 256,19 Idem chaulage et digestion aérobie
Valeur calculée en faisant la moyenne des
Boue séchée 864,62
siccités de tous les types de boues séchées
Valeurs disponibles et calculées dans
G
33 ESTABOUES en fonction de la quantité de
396,42 Nm / t
Digestion Boue brute ou biogaz produit sur la durée de vie de
MS entrant en
anaérobie épaissie l’infrastructure : utilisation de la production
digestion
spécifique de biogaz (moyenne entre boue
brute et boue épaissie)
Plus rare que le séchage de boue déshydratée
Boue digérée
Séchage 32,65 mais existe dans la littérature (Walter, 2006)
anaérobie
thermique (Ademe digestats, 2011)
Boue déshydratée 256,19 Idem chaulage et digestion aérobie
Séchage
Boue déshydratée 256,19 Idem chaulage et digestion aérobie
solaire

Les hypothèses posées peuvent sembler assez grossières à première vue. Cependant, la quantité
d’infrastructure « p » appelée étant de l’ordre du 10-5, une plus grande précision ne change pas les
impacts de manière significative.
Un récapitulatif du calcul pour les infrastructures est présenté dans le Tableau 13.

3
Normal Mètre Cube : volume de gaz pris dans les conditions normales de pression et température (0° et 1 bar).

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Tableau 13 : Détail du calcul de la quantité d'infrastructure nécessaire au traitement de 1 tonne de
MS de boue

 Modélisation des procédés

Pour chaque procédé, on considère le traitement d’une tonne de MS de boue.


Le type de boue considéré en entrée de chaque procédé n’est pas choisi de façon arbitraire. Il est
choisi en fonction des informations trouvées dans la littérature.
Comme expliqué dans la première partie, les bases de données disponibles avec les logiciels ACV
contiennent des ICV de procédés élémentaires. Nous travaillons avec la base de données
EcoInvent V2, c’est donc dans celle-ci que sont choisis les différents consommables et émissions
pour chaque procédé. Sous EcoInvent, les procédés sont modélisés selon leur représentativité
géographique (RER=Europe, FR=France …). La plupart des procédés sont modélisés en utilisant
des données moyennes européennes (RER). Seuls quelques procédés sont spécifiques à chaque
pays, comme l’électricité et le transport. Dans la mesure du possible, les procédés seront choisis

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en France (FR) et lorsque cela n’est pas possible, nous prendrons les procédés européens. Sous
EcoInvent, les procédés sont disponibles sous deux versions : « unit process » U et « system
process » S. Les « unit processes » contiennent uniquement les consommations et émissions
concernant l’étape considérée. Ils modélisent des procédés élémentaires en faisant appel à
d’autres procédés élémentaires. Dans un « system process », tous les procédés amont
nécessaires à l’étape sont directement intégrés dans le procédé. Lors de l’analyse des impacts
environnementaux, si nous utilisons des « unit processes » l’arbre des procédés sera plus
important et nous permettra d’apprécier la contribution de chaque « unit process » au résultat final
(Goedkoop and Oele, 2004). Nous utiliserons donc uniquement des « unit processes » pour notre
ACV.
Ainsi pour l’énergie électrique nécessaire aux procédés, le mix français sera utilisé. Dans le
modèle ACV pour les filières de traitement des eaux usées par Boues Activées (Boutin et al.,
2011), le polymère utilisé pour le conditionnement des boues avant épaississement est le methyl
methacrylate. Ce polymère a été choisi car il peut être utilisé en copolymérisation avec le
methacrylamide pour donner un copolymère anionique. Pour la consommation de polymère, nous
choisissons donc le methyl methacrylate, at plant/RER U. Dans ce procédé tout est pris en
compte, depuis la fabrication à partir de matière première jusqu’au transport des polymères jusqu’à
la STEU.
L’Annexe III présente une fiche récapitulative de chaque procédé avec l’ICV détaillé ainsi qu’un
schéma du système. Les procédés modélisés sous SimaPro sont les suivants :
 Stockage de boue liquide avant traitement :

Figure 8 : Système représentant le stockage de boue avant traitement


Les émissions de méthane sont fonction de la durée du stockage, on choisit donc un stockage de
3 mois et un stockage temporaire. Les émissions d’ammoniac sont fonction de la teneur en azote
des boues stockées. On prend donc une boue brute standard avec une teneur en azote de 44,33
kg N / t MS (Jungbluth et al., 2007) (Oleszczuk, 2008) (Sachon, 1994). Au total, le nombre de
procédés modélisés est de 6.
 Epaississement :
Tableau 14 : Diversité des procédés d'épaississement modélisés
Nombre total
Type de boue en
Procédé modélisé Tailles de STEU d’inventaires
entrée
modélisés
Epaississement
Boue standard 3 capacités de STEU 3
gravitaire
Epaississement par
Boue biologique 3 capacités de STEU 3
flottation
Boue primaire
Epaississement par Boue secondaire
3 capacités de STEU 12
table d’égouttage Boue activée
Boue mixte
Epaississement par
Boue standard 3 capacités de STEU 3
grille d’égouttage
Epaississement par
Boue standard / 1
tambour d’égouttage

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Figure 9 : Système représentant l’épaississement des boues

Déshydratation :
Tableau 15 : Diversité des procédés de déshydratation modélisés
Nombre total
Procédé Type de boue en Tailles de
Hypothèses d’inventaires
modélisé entrée STEU
modélisés
Boue standard
Emissions de CH4 et N2O
Boue primaire
trouvées dans la littérature
Boue activée 3 capacités de
Centrifugation valables pour des boues 15
Boue mixte STEU
digérées anaérobies : valables
Boue digérée
quelles que soit le type de boue
anaérobie
Boue standard
Boue primaire
Boue secondaire
Filtre à 3 capacités de
Boue activée 18
bandes STEU
Boue mixte
Boue digérée
anaérobie
Deux types de conditionnement
possible :
- conditionnement organique
Boue standard
- conditionnement minéral
Boue primaire
Filtre à Boue activée 3 capacités de
Pas de données pour le 30
plateaux Boue mixte STEU
conditionnement minéral des
Boue digérée
boues standard : moyenne
anaérobie
réalisée sur la quantité de réactif
nécessaire aux autres types de
boue
LSPR Boue standard / 1

Figure 10 : Système représentant la déshydratation des boues

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Stabilisation :
Tableau 16 : Diversité des procédés de stabilisation modélisés
Nombre total
Procédé Type de boue en Tailles de
Hypothèses d’inventaires
modélisé entrée STEU
modélisés
Boue standard 3 capacités de
Chaulage 6
Boue déshydratée STEU
Boue digérée
anaérobie Agents structurants
Boue digérée considérés comme neutre :
Compostage / 4
anaérobie déshydratée aucune charge
Boue déshydratée environnementale
Boue séchée

Quantité d’O2 et émissions


Digestion Boue standard 3 capacités de
de CO2 et NH3 fonction de 6
aérobie Boue déshydratée STEU
la quantité de MV éliminée

Trois types de digestion :


- digestion mésophile sans
prétraitement
- digestion thermophile
Digestion Boue standard sans prétraitement
/ 6
anaérobie Boue épaissie - digestion après hydrolyse
thermique

2% du biogaz fuit et est


émis vers l’air

Concernant le compostage, la consommation en électricité et les émissions de méthane et


protoxyde d’azote étant exprimée par tonne de matière brute, les siccités choisies pour la
conversion sont les mêmes que celles utilisées pour les infrastructures. Dans le procédé
d’infrastructure, les machines mobiles et stationnaires sont incluses. Le procédé de compostage
de 1 tonne de MS de boue devra donc faire appel à du combustible pour le fonctionnement des
machines. C’est le processus « diesel, at regional storage/ RER U » qui est utilisé comme
combustible. Cependant, dans ce processus les émissions dues à la combustion du diesel ne sont
pas prises en compte. Celles-ci sont modélisées dans un processus à part « emission combustion,
diesel » et proviennent du rapport n°15 EcoInvent (Nemecek and Kägi, 2007).
Le biogaz produit par digestion anaérobie est valorisé en électricité et chaleur par cogénération.
Pour la modélisation sous SimaPro de la valorisation du biogaz, je me suis inspirée du procédé
existant dans la base de données EcoInvent « biogas gas, burned in cogen with gas engine »
(Jungbluth et al., 2007) qui modélise la combustion de biogaz dans une usine de cogénération
pour la production de chaleur et d’électricité. Les deux produits de ce procédé sont de la chaleur
« heat, at cogen with biogas engine, allocation exergy » et de l’électricité « electricity, at cogen with
biogas engine, allocation exergy ». Le biogaz utilisé en entrée est un mélange entre du biogaz
produit à partir de boues de STEU (90 %) et du biogaz produit à partir de bio déchets. Les valeurs
d’inventaire présentes dans EcoInvent ont été adaptées aux caractéristiques du biogaz formé lors
de la digestion anaérobie trouvées dans la littérature. Les émissions vers l’air trouvées dans la
littérature ont été rajoutées aux émissions déjà présentes dans le procédé (voir Annexe III). Tout le
biogaz n’est pas valorisé, une certaine partie (37% environ, (Reverdy et al., 2011)) est brulée en
torchère.

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Séchage :
Tableau 17 : Diversité des procédés de séchage modélisés
Nombre total
Procédé Type de boue en Tailles de
Hypothèses d’inventaires
modélisé entrée STEU
modélisés

Boue digérée
anaérobie 2 capacités de Consommation de chaleur
Séchage
Boue digérée STEU (moyenne et électricité dépend de la 6
thermique
anaérobie déshydratée et grande) tonne d’eau évaporée
Boue déshydratée

Emissions vers l’air


Séchage 3 capacités de comparable aux émissions
Boue déshydratée 3
solaire STEU dues au stockage de boue
solide pendant 3 mois

Un exemple d’ICV modélisé sous SimaPro est donné dans le Tableau 18 pour du séchage
thermique de boue digérée anaérobie pour une STEU de moyenne capacité. En input, nous
retrouvons la matière première, l’énergie nécessaire au fonctionnement du procédé et
l’infrastructure. En sortie, nous avons les émissions vers l’air.
Tableau 18 : ICV pour le procédé de séchage thermique de boue digérée anaérobie

Séchage thermique_boue digérée anaérobie_moyenne capacité


Input
Boue ton 1,00
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 2131,43
Heat natural gas, at boiler condensing modulating > 100 kW/RER U MJ 99663,87
Sécheur thermique_moyenne capacité p 4,66E-04
Emissions vers l'air
Water ton 29,60
Carbon dioxide kg 8,10
Ammonia kg 3,42
Methane kg 0,18
VOC, Volatile organic compound kg 0,04
Propanoic acid kg 0,63
Acetic acid kg 0,18
Formic acid kg 1,18
n-Heptane kg 0,63

En parallèle de la modélisation des procédés sous SimaPro, il faut vérifier les bilans matières-
énergies pour chaque procédé de traitement des boues.

2.3.3 Bilans matières-énergies

Les bilans matières-énergies permettent de vérifier la cohérence des données. Ils permettent de
s’assurer que ce qui rentre dans le système soit égal à ce qui sort du système. Ils sont réalisés
pour chaque type de traitement. C’est donc la composition en éléments nutritifs et micropolluants
des boues, avant et après traitement qui rentre en compte. La concentration des retours en tête et
les émissions vers l’air sont aussi comptabilisées.

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31
Concernant les boues brutes liquides, celles-ci ont été séparées en cinq type de boue : les boues
primaires, les boues secondaires, les boues activées, les boues mixtes et un type de boue appelé
boue standard regroupant l’ensemble des données de composition des boues trouvées dans la
littérature sur des boues dont la provenance n’est pas spécifiée. Ce type de boue pourra être
utilisé par défaut lorsque la provenance et la composition des boues brutes ne sera pas connue.
Les concentrations en éléments nutritifs et ETM sont classées selon le type de boue mais pour les
autres micropolluants, une valeur commune à tous les types de boues est choisie. Les données
dans la littérature sont moins nombreuses pour ces derniers et ne spécifient pas toujours le type
de boue considérée.
De la même façon que pour les boues brutes, la composition des boues traitées est séparée en
fonction du type de boue en entrée de traitement.
Le Tableau 19 récapitule les différents bilans réalisés.
Tableau 19 : Liste des bilans matières calculés

Procédé Technologie Type de boue en entrée


Boue mixte
Epaississement gravitaire
Boue activée
Boue activée
Epaississement
Flottation Boue secondaire
Boue brute standard
Table d’égouttage Boue activée
Boue digérée anaérobie
Centrifugation
Boue digérée aérobie
Boue digérée anaérobie
Filtre à bande
Déshydratation Boue épaissie digérée anaérobie
Boue brute standard
Filtre à plateaux
Boue digérée anaérobie
LSPR Boue brute standard
Boue digérée anaérobie déshydratée par centrifugation
Chaulage
Boue déshydratée par LSPR
Boue brute standard
Digestion aérobie
Stabilisation Boue déshydratée par LSPR
Compostage Boue digérée anaérobie déshydratée par centrifugation
Boue brute standard
Digestion anaérobie
Boue épaissie de façon gravitaire
Boue digérée anaérobie déshydratée par centrifugation
Séchage thermique
Séchage Boue digérée anaérobie
Séchage solaire Boue digérée anaérobie déshydratée par centrifugation

En entrée de bilan, nous retrouvons uniquement les éléments de composition de la boue à traiter
(éléments utiles et micropolluants). Pour le chaulage et le compostage, la composition de la chaux
et des agents structurants sont aussi pris en compte. En sortie de bilan, nous considérons la
composition de la boue traitée, les émissions vers l’air et les retours en tête (filtrats lors de
l’épaississement, centrats lors de la déshydratation). Afin de simplifier les bilans, seuls les
éléments présents à la fois dans les boues en entrée et en sortie de traitement sont comptabilisés.
Pour réaliser le bilan matière du compostage, il faut connaitre la composition et la proportion
d’agent structurant ajouté aux boues. Les données dans la littérature sont assez peu nombreuses

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32
et peu exploitables : un mélange d’herbe et de bois est donc choisi. La quantité idéale d’agent
structurant à ajouter est de 1 kg/ kg de MS de boue (Mallard et al., 2005). Nous choisissons un
ratio 50/50 entre le bois et les déchets verts, soit 500 kg de bois et 500 kg de déchets verts pour
une tonne de boue. Les déchets verts apportent un complément en azote et le bois un
complément en carbone.
Les émissions vers l’air (ainsi que le biogaz pour la digestion anaérobie) et les retours en tête sont
décomposés en éléments simples afin de quantifier la composition en C, H, O, N, P, S en sortie.
Ne pouvant pas présenter tous les bilans réalisés, seulement deux d’entre eux seront décrits et
commentés. Le premier est présenté dans le Tableau 20 et correspond à l’épaississement
gravitaire de boue activée et le Tableau 21 représente la digestion anaérobie de boue brute
standard. Seuls les principaux éléments sont présentés ici.
Nous nous rendons tout de suite compte qu’aucun de ces deux bilans n’est équilibré. Ils illustrent
deux cas de figure : les entrées sont supérieures aux sorties (digestion anaérobie) ou les sorties
sont supérieures aux entrées (épaississement). Pour tous les éléments pris en compte pour
l’épaississement, le total des sorties est supérieur aux entrées. Seules les concentrations en
carbone, phosphore et soufre sont inférieures dans les boues traitées. Ce sont les émissions vers
l’air et les concentrations dans le filtrat qui font pencher la balance de l’autre côté pour ces
éléments. Pour la digestion anaérobie, c’est le cas contraire : les entrées sont supérieures aux
sorties totales (sauf pour l’hydrogène et l’oxygène). Les concentrations dans le digestat étant
toujours inférieures à celles dans les boues en entrée, nous pouvons calculer des taux
d’abattement de ces éléments par la digestion anaérobie. Les performances épuratoires de la
digestion anaérobie sont particulièrement importantes pour les éléments C, N et K. La digestion
anaérobie a un taux d’abattement des matières organiques d’environ 50% (Reverdy et al., 2011)
(Tarantini et al., 2007). Le carbone présent dans la MO est dégradé par les micro-organismes en
CH4 et CO2 principalement, l’hydrogène est émis sous forme de CH4, l’oxygène sous forme de
CO2, l’azote sous forme de N2 et le soufre sous forme de H2S.

Tableau 20 : Bilan massique des principaux éléments pour l'épaississement gravitaire de boue
activée (en kg pour 1 tonne de MS de boue à traiter)

Epaississement gravitaire
C H O N P S K
de boue activée

INPUT Boue à traiter 363,63 41,40 227,70 48,38 19,50 9,15 2,94

Boue traitée 362,98 49,94 241,98 54,71 18,32 7,22 3,85

OUTPUT Emissions vers


2,63 0,88 0,25 0,45 / 3,22E-5 /
l’air

Filtrat / 0,01 4,30 0,04 3,90 2,51 /

OUTPUT TOTAL 365,60 50,83 246,54 55,19 22,22 9,73 3,85

Différence entre les inputs


-1,97 -9,43 -18,84 -6,81 -2,72 -0,58 -0,91
et les outputs

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33
Tableau 21 : Bilan massique des principaux éléments pour la digestion anaérobie de boue brute
(en kg pour 1 tonne de MS de boue à traiter)

Digestion anaérobie de
C H O N P S K
boue brute standard

INPUT Boue à traiter 333,20 51,20 225,20 44,33 25,53 18,62 8,70

Digestat 132,28 26,37 196,37 17,60 14,09 14,47 2,02


OUTPUT
Biogaz 189,71 44,51 207,54 9,84 / 1,89 /

OUTPUT TOTAL 321,99 70,88 403,91 27,43 14,09 16,36 2,02

Différence entre les inputs


11,21 -19,68 -178,71 19,60 11,44 2,26 6,68
et les outputs

Taux d’abattement (%) 60,30 48,49 12,80 60,30 44,81 22,30 76,81

La littérature scientifique nous a permis de réaliser les ICV en identifiant les inputs et les émissions
vers l’air de chaque procédé. La prochaine étape de l’ACV des filières de traitement des boues, est
la modélisation sous SimaPro de ces ICV afin de caractériser l’impact sur l’environnement de ces
procédés et l’identification des filières les moins impactantes.

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34
3 EVALUATION DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
3.1 Méthodologie
3.1.1 Méthode de calcul d’impact

L’analyse de l’impact environnemental des filières de traitement des boues se fait à l’aide du
logiciel SimaPro 7.3.3. La version que possède Irstea est la version PhD, une licence éducative
comparable à la version professionnelle Analyst. La base de données utilisée est la base de
données EcoInvent V2.
La méthode de calcul des impacts choisie est la méthode ReCiPe V1.07. C’est une méthode
européenne qui regroupe les résultats en 18 catégories d’impacts agrégés ensuite en trois aires de
protection (catégories de dommages) (Tableau 22).
Tableau 22 : Catégories d'impact et de dommages selon la méthode ReCiPe

Catégorie d’impact Unité de référence Catégorie de dommage


Changement climatique kg CO2 eq
4
Destruction de la couche d’ozone kg CFC-11 eq
5
Toxicité humaine kg 1,4-DB eq
6 Santé humaine
Radiations ionisantes kg 235U eq
7
Pollutions photochimiques kg NMVOC
8
Formation de particules fines kg PM10 eq
Acidification terrestre kg SO2 eq
Ecotoxicité des milieux (x3) kg 1,4-DB eq
Eutrophisation des milieux aquatiques kg P eq
Diversité des écosystèmes
Eutrophisation des milieux marins kg N eq
2
Occupation des terres (x2) ma
2
Transformation des espaces naturels m
3
Appauvrissement des ressources en eau m
Disponibilité des
Appauvrissement des ressources minérales kg Fe eq
ressources
Appauvrissement des ressources fossiles kg pétrole eq

Cette méthode se décline selon trois perspectives ou scénarios reflétant différentes sources
d’incertitude et différents choix, en accord avec « Théorie culturelle » de Thompson, 1990. Ces
perspectives sont les suivantes :
 La perspective individualiste (I) est basée sur des intérêts à court-terme, les catégories
d’impacts ne sont pas contestées et elle soutient une vision optimiste quant à la capacité
d’adaptation humaine.

4
Trichlorofluorométhane
5
1,4-Dichlorobenzène
6
Uranium 235
7
Composés organiques volatiles autres que le méthane
8
Particules en suspension dans l'air d'un diamètre inférieur à 10 micromètres

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35
 La perspective hiérarchiste (H) est fondée sur les pratiques et les principes les plus
communs en termes de laps de temps et d’autres questions d’adaptation.
 La perspective égalitaire (E) est la plus prudente des perspectives, prenant en compte la
période de temps la plus longue ainsi que des types d’impacts dont les effets ne sont pas
encore complétement établis mais pour lesquels certaines indications sont disponibles.
La perspective recommandée par défaut est la perspective hiérarchiste (H) (Goedkoop et al.,
2009).
Une autre méthode de calcul des impacts a aussi été utilisée, il s’agit de la méthode CML 2.05
Baseline 2000. Cette méthode a été développée par l’Institut des sciences environnementales à
l’Université de Leiden aux Pays-Bas. Elle regroupe les résultats de l’ACV selon 10 catégories
d’impacts seulement. Une comparaison des résultats selon les deux méthodes a été réalisée. Les
résultats étant assez proches et la méthode ReCiPe plus complète, c’est celle-ci qui sera utilisée
par la suite pour analyser les résultats.
La méthode d’évaluation des impacts choisie est donc la méthode ReCiPe Midpoint (H) V1.07
avec la méthode de normalisation Europe ReCiPe H.

3.1.2 Procédés et filières analysés

 Comparaison des procédés

Dans le but de répondre aux objectifs fixés, il a d’abord fallu analyser chaque procédé et chaque
scénario un par un afin de caractériser les impacts de chacun. Une comparaison des technologies
utilisées pour chaque procédé a ensuite été réalisée.
Comme nous l’avons vu précédemment, le nombre d’inventaires modélisés pour chaque procédé
et technologie est assez important. L’analyse de tous ces inventaires a été réalisée, cependant
tous les graphiques et résultats ne peuvent être présentés ici.
Après avoir étudié les impacts pour chaque taille de STEU, nous travaillerons avec des STEU de
moyenne capacité pour la comparaison des technologies et procédés, en considérant que les
conclusions tirées pour cette capacité s’appliquent aux STEU de petite et moyenne capacité. De la
même façon, pour certains procédés nous avons plusieurs types de boue en entrée de traitement.
Pour la comparaison des technologies et des procédés, le choix sur le type de boue en entrée de
procédé est représenté dans le Tableau 23.
Tableau 23 : Choix du type de boue en entrée de procédé
Procédé Type de boue en entrée
Table d’égouttage Boue mixte
Déshydratation Boue standard
Compostage / Chaulage / Digestion aérobie Boue déshydratée
Digestion anaérobie Boue standard
Séchage thermique Boue déshydratée

 Choix des scénarios des filières de traitement des boues

Nous avons choisi de modéliser six filières de traitement des boues. L’Annexe IV représente les
différentes filières modélisées. Ces filières ont été choisies en fonction des données récoltées en
2010 (Reverdy and Pradel, 2010) lors de l’investigation réalisée sur les différentes filières de
traitement des boues en France. Elles ne représentent pas l’ensemble des possibilités et des

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36
filières présentes dans les STEU, toutes ne sont pas forcément équipées de digesteur. Ces filières
permettent d’illustrer entre autre la digestion anaérobie et la valorisation du biogaz en chaleur et
électricité.
Les filières retenues sont représentés dans la Figure 11 :

Filière 1 Filière 2 Filière 3

Filière 4 Filière 5 Filière 6

Figure 11 : Filières de traitement modélisées sous SimaPro

Pour ces filières, deux versions sont modélisées : une version A où l’électricité et la chaleur
utilisées proviennent de la production industrielle française et une version B où l’électricité et la
chaleur nécessaires aux procédés post-digestion proviennent de la valorisation du biogaz. Pour le
séchage thermique, la chaleur produite par digestion ne suffit pas à satisfaire tous les besoins : la
totalité de la chaleur produite est donc utilisée et ce qu’il manque provient de la production
française. L’Annexe V détaille les ICV pour les procédés dont la provenance de l’électricité et de la
chaleur change.
La digestion anaérobie mésophile étant plus commune que la digestion anaérobie thermophile
(Reverdy et al., 2011), c’est celle-ci qui sera utilisée dans les filières.

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37
3.2 Analyse et interprétations des résultats

3.2.1 Caractérisation des impacts et identification des procédés les moins


impactants

 Epaississement

Pour l’analyse des résultats d’épaississement nous comparons les impacts dus à l’épaississement
gravitaire, flottation, grille d’égouttage, table d’égouttage et tambour d’égouttage.
La quantité d’infrastructure influe très peu sur les impacts. Pour l’épaississement par flottation,
grille et table d’égouttage, les impacts dus aux trois tailles de STEU sont identiques (Annexe VI).
Pour l’épaississement gravitaire, c’est la STEU de petite capacité qui est la plus impactant,
notamment pour l’appauvrissement des ressources minérales car la quantité d’infrastructure
appelée est plus importante. Cependant les écarts étant assez faibles, nous considérerons que les
impacts sont les mêmes et nous modéliserons des STEU de moyenne capacité par la suite.
Pour l’épaississement par table d’égouttage, plusieurs types de boues sont disponibles en entrée
de procédé (des boues primaires, secondaires, activées, mixtes). La comparaison des impacts
pour chaque type de boue montre que c’est l’épaississement de boue secondaire qui engendre le
plus d’impacts sur la santé humaine et l’écotoxicité des milieux, dû à une consommation
supérieure de polymère (Annexe VI). A l’opposé, les boues primaires engendrent moins d’impacts
pour les mêmes catégories. Nous considérerons l’épaississement de boue mixte par la suite.
Changement climatique :
Pour cet impact, ce sont les émissions de gaz à effet de serre qui sont comptabilisées.
L’épaississement gravitaire est le seul procédé où des émissions, autres que du CO 2 fossile sont
recensées : émission de méthane et de protoxyde d’azote pour cet impact. C’est donc le procédé
le plus impactant vis-à-vis du réchauffement climatique.
Ecotoxicité :
Concernant la toxicité humaine et l’écotoxicité marine, c’est la production d’électricité qui engendre
le plus d’impact sur l’environnement. En consommant plus d’électricité que les autres procédés,
l’épaississement par flottation est le plus impactant. Pour l’écotoxicité terrestre et aquatique, la
fabrication de polymère est aussi impactante que l’électricité.

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38
70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%
Tambour d'égouttage

Tambour d'égouttage

Tambour d'égouttage

Tambour d'égouttage
Grille d'égouttage

Grille d'égouttage

Grille d'égouttage

Tambour d'égouttage

Grille d'égouttage

Grille d'égouttage

Grille d'égouttage
Gravitaire

Gravitaire

Gravitaire

Gravitaire

Gravitaire

Gravitaire
Table d'égouttage

Table d'égouttage

Table d'égouttage

Table d'égouttage

Table d'égouttage

Table d'égouttage
Flottation

Flottation

Flottation

Flottation

Flottation

Flottation
Changement Toxicité humaine Ecotoxicité terrestre Ecotoxicité aquatique Ecotoxicité marine Eutrophisation des
climatique milieux
aquatiques

Emissions vers l'air Polymère Electricité Infrastructure pour l'épaississement Infrastructure pour le conditionnement

Figure 12 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés d'épaississement pour
des STEU de moyenne capacité (1/3)

Pour toutes les catégories d’impact de la Figure 13, la fabrication de polymère et l’électricité sont
les postes les plus importants. L’épaississement par tambour d’égouttage consomme plus
d’électricité et de polymère (37,5 kWh et 5 kg/t MS respectivement) que la grille d’égouttage (33
kWh et 2,71 kg/t MS) et est donc plus impactant. La flottation consomme très peu de polymère
(0,20 kg/t MS) mais beaucoup d’électricité (115 kWh/t MS). Comme les impacts de la flottation
sont inférieurs à ceux de l’égouttage, on peut en conclure que la fabrication de polymère engendre
plus d’impacts sur ces catégories que la consommation d’électricité. L’épaississement gravitaire en
consommant peu d’électricité et pas de polymère est le procédé le moins impactant.
L’électricité est le poste le plus impactant les catégories d’impact de la Figure 14. La flottation,
consommant de 3 à 10 fois plus d’électricité que les autres procédés, est donc le procédé qui
engendre le plus d’impact sur l’appauvrissement de la couche d’ozone, les radiations ionisantes,
l’occupation des terres agricoles et urbaines, la transformation des espaces naturels et
l’appauvrissement des ressources minérales.

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39
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Tambour d'égouttage

Tambour d'égouttage

Tambour d'égouttage
Grille d'égouttage

Grille d'égouttage

Tambour d'égouttage

Grille d'égouttage

Grille d'égouttage

Grille d'égouttage
Gravitaire

Gravitaire

Gravitaire

Gravitaire

Gravitaire
Flottation

Table d'égouttage

Flottation

Table d'égouttage

Flottation

Table d'égouttage

Flottation

Table d'égouttage

Flottation

Table d'égouttage
Acidification du milieu Eutrophisation des milieux Pollutions photochimiques Formation de particules Appauvrissement des
terrestre marins ressources fossiles
Emissions vers l'air Polymère Electricité Infrastructure pour l'épaississement Infrastructure pour le conditionnement

Figure 13 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés d'épaississement pour
des STEU de moyenne capacité (2/3)

50%

40%

30%

20%

10%

0%
Tambour d'égouttage

Tambour d'égouttage

Tambour d'égouttage

Tambour d'égouttage

Tambour d'égouttage
Grille d'égouttage

Grille d'égouttage

Grille d'égouttage

Grille d'égouttage

Grille d'égouttage

Grille d'égouttage
Gravitaire

Gravitaire

Gravitaire

Gravitaire

Gravitaire

Gravitaire
Flottation

Table d'égouttage

Flottation

Table d'égouttage

Flottation

Table d'égouttage

Flottation

Table d'égouttage

Flottation

Table d'égouttage

Flottation

Table d'égouttage

Appauvrissement de la Radiation ionisante Occupation des terres Occupation des terres Transformation des Appauvrissement
couche d'ozone agricoles urbaines espaces naturels des ressources
minérales

Emissions vers l'air Polymère Electricité Infrastructure pour l'épaississement Infrastructure pour le conditionnement

Figure 14 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés d'épaississement pour
des STEU de moyenne capacité (3/3)
L’épaississement gravitaire, en ne consommant pas de polymère et peu d’électricité, semble le
procédé d’épaississement à favoriser malgré la quantité importante de substances émises vers
l’air. Ces émissions ne sont pas forcément fiables, étant donné qu’elles n’ont été recensées que
dans une publication chacune. Les émissions de GES proviennent d’une STEU située au Japon
(Soda et al., 2010) et les émissions de composés soufrés datent de 1990 (Bonnin et al., 1990). La
production d’électricité et la fabrication de polymère sont les postes les plus impactants lors de
l’épaississement. Les infrastructures, quant à elles, représentent une part infime des impacts.

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 Déshydratation

Si on compare un même procédé mais pour différents types de boues, les résultats sont assez
proches. Les différences en termes d’impact sont dues aux différentes quantités de réactifs et
d’électricité consommées. De même que pour l’épaississement, la taille de la STEU influence peu
les impacts sur l’environnement (Annexe VII). Les procédés de déshydratation sont donc choisis
pour des boues standard en entrée de déshydratation et des STEU de moyenne capacité.
La déshydratation par LSPR semble être le procédé le plus impactant (Figure 15). Cela est dû à
l’infrastructure nécessaire à la déshydratation des boues qui représente la totalité des impacts sur
l’environnement excepté pour le réchauffement climatique et les radiations ionisantes. C’est
ensuite la déshydratation par filtre à plateaux avec conditionnement minéral qui est le plus
impactant. Dans ce procédé, c’est la fabrication du chlorure de fer qui est le responsable de la
plupart des impacts sur l’environnement (Figure 16). Les autres types de déshydratation semblent
être équivalents.

100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%

Centrifugation Filtre à bande


Filtre à plateaux_conditionnement minéral Filtre à plateaux_conditionnement organique
LSPR

Figure 15 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés de déshydratation

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90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%

Emissions vers l'air Chlorure de fer Chaux


Electricité Infrastructure_filtre Infrastructure_conditionnement

Figure 16 : Analyse des impacts pour la déshydratation par filtre à plateaux avec conditionnement
minéral de boue standard : STEU de moyenne capacité

La déshydratation par filtre à plateaux avec conditionnement organique semble être le procédé le
moins impactant sur l’environnement et c’est de plus, le procédé qui permet d’obtenir les meilleurs
siccités. Cependant, pour la déshydratation par filtre à plateaux, aucune émission vers l’air autre
que du CO2 fossile n’a été répertoriée. La centrifugation reste le procédé le plus utilisé avec des
impacts assez limités.
Lors de la déshydratation, les infrastructures représentent une part plus importante des impacts
sur l’environnement que lors de l’épaississement. Cependant, l’électricité et la consommation de
polymère représentent encore une grande part des impacts sur l’environnement.

 Stabilisation

De même que pour l’épaississement et la déshydratation, nous considérerons des STEU de


moyenne capacité pour le chaulage et la digestion aérobie. La comparaison des impacts pour les
différentes tailles de STEU ne montre aucune différence significative sur les impacts.
Lors du chaulage, les émissions directes vers l’air sont responsables d’impacts importants sur
l’acidification du milieu terrestre (NOx, NH3, et SO2), la formation de particules fines, le
changement climatique (CH4), l’eutrophisation marine (NH3) et les pollutions photochimiques (COV
et CO). C’est ensuite la fabrication et la consommation de chaux qui engendrent le plus d’impacts,
en particulier sur l’écotoxicité humaine et le réchauffement climatique. La plupart des catégories
d’impacts citées précédemment participent à la catégorie de dommage sur la santé humaine.
Pour le compostage, la consommation d’électricité et de diesel ainsi que les émissions de CH4 et
N2O sont calculées en fonction de la siccité de la boue en entrée. Le compostage de boue digérée
anaérobie (5% MS) engendre le plus d’impact sur l’environnement. Celui de boue séchée (90%

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MS) est le moins impactant. Concernant les boues déshydratées, que la boue soit digérée ou non
cela ne change pas les impacts (Figure 17). De même que pour le chaulage, ce sont les émissions
directes qui engendrent le plus d’impacts : acidification du milieu terrestre (NH3), formation de
particules fines, eutrophisation marine (NH3) et changement climatique (CO2, CH4, N2O). La
consommation de diesel impacte beaucoup la transformation des espaces naturels. La plateforme
de compostage joue quant à elle sur l’écotoxicité des milieux aquatiques et marins mais
comparativement les impacts sont plus faibles (2 à 3 fois moins importants).

80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%

Compostage_Boue Digérée Anaérobie Compostage_Boue Déshydratée

Compostage_Boue Digérée Anaérobie Déshydratée Compostage_Boue Séchée

Figure 17 : Comparaison des impacts lors du compostage de plusieurs types de boues

Lors de la digestion aérobie, les catégories d’impacts sur l’acidification du milieu terrestre,
l’eutrophisation marine et la formation de particules fines sont les plus touchées. Ce sont les
émissions directes vers l’air qui sont responsables de ces impacts (NOx, NH3, SO2 et COV). Les
impacts sur le réchauffement climatique sont très faibles, en effet il n’y a pas d’émissions de GES
lors de la digestion aérobie. On retrouve des émissions de CO2 biogénique dont l’impact est
considéré quasi nul car le carbone biogénique est issu du cycle naturel « court terme » de la
biomasse. C’est ensuite la consommation d’électricité qui est le paramètre qui impacte le plus. La
consommation d’oxygène et l’infrastructure ont très peu d’impacts.
Pour la digestion anaérobie, nous avons comparé les trois modes de digestion pour des boues
standards en entrée de digestion (les résultats sont les mêmes pour des boues épaissies). C’est la
digestion anaérobie après hydrolyse thermique qui est la plus impactante car elle nécessite une
quantité de chaleur de deux à trois fois supérieure à la digestion sans prétraitement. La moins
impactante, et la plus utilisée, est la digestion anaérobie mésophile qui a besoin de moins de
chaleur (gamme de température de digestion moins élevée). Si l’on compare la digestion
anaérobie mésophile des boues standards et épaissies, nous pouvons nous rendre compte que
les impacts sont pratiquement identiques, malgré le fait que la digestion de boue épaissie
nécessite plus d’électricité et de chaleur et que la quantité de gaz émis est plus importante. Ce

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sont les consommations d’électricité et de chaleur qui sont les plus impactantes. Les émissions
vers l’air et l’infrastructure sont négligeables à côté.
Si l’on compare les quatre procédés de stabilisation, on se rend compte que selon la catégorie
d’impact considérée ce n’est pas toujours le même procédé qui est le plus impactant (Figure 18).
Le chaulage est prédominant pour les impacts sur le changement climatique et l’appauvrissement
de la couche d’ozone (émission de CO2 fossile et consommation de chaux). La digestion
anaérobie, dû à une importante consommation d’électricité, est le plus impactant sur l’écotoxicité
des milieux et la toxicité humaine ainsi que l’appauvrissement des ressources. La Figure 18 a été
réalisée à partir des données de caractérisation des impacts, la contribution de chaque procédé
est exprimée en % pour chaque impact. Ce graphique nous renseigne donc sur le procédé le plus
impactant pour une catégorie d’impact donnée mais pas sur l’impact le plus touché. La Figure 19
montre les résultats normalisés (méthode Europe ReCiPe H), c’est-à-dire chaque catégorie
d’impact est exprimée sans unité de façon à pouvoir comparer les impacts entre eux. On se rend
alors compte que les trois catégories d’impact les plus touchées (acidification du milieu terrestre,
formation de particules fines et eutrophisation des milieux marins) sont dues à la digestion aérobie.
Sur la Figure 18, on peut penser que la digestion anaérobie est le procédé le plus impactant car il
est prédominant sur un grand nombre d’impact. Cependant, ce sont les émissions vers l’air (NH3)
dues à la digestion anaérobie qui sont les plus nocives pour l’environnement. En deuxième
position du procédé le plus impactant vient la digestion anaérobie. Le chaulage et le compostage
engendrent relativement moins d’impacts.

80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%

Chaulage Compostage Digestion aérobie Digestion anaérobie

Figure 18 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés de stabilisation

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160%
140%
120%
100%
80%
60%
40%
20%
0%

Chaulage_boue déshydratée_moyenne capacité Compostage_boue déshydratée

Digestion aérobie_Boue déshydratée_moyenne capacité Digestion anaérobie

Figure 19 : Comparaison des impacts sur l'environnemnt des procédés de stabilisation


(normalisation des résultats)

 Séchage

Lors du séchage solaire, les STEU de petite capacité sont plus impactantes que les moyennes et
les grandes. Cela est dû au fait que la quantité de boue traitée dans une petite STEU est moins
importante que pour les autres ; ainsi pour le traitement de 1 tonne de MS, la quantité
d’infrastructure utilisée est plus grande (Annexe VIII).
Le séchage thermique est plus impactant que le séchage solaire (Figure 20). En effet, pour le
séchage solaire, aucune émission vers l’air n’est répertoriée et il n’y pas de consommation de
chaleur. Les impacts sont principalement dus à la consommation d’électricité (impacts dus à
l’infrastructure faibles).
Le séchage thermique de boue digérée anaérobie consomme beaucoup de chaleur et d’électricité.
La consommation de chaleur et d’électricité est calculée en fonction de la tonne d’eau évaporée,
les boues digérées anaérobies en entrée de séchage étant composée à 95 % d’eau, les
consommations sont très importantes. Le séchage de boue préalablement déshydratée (digérée
ou non) est à prioriser (Annexe VIII).

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100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%

Séchage solaire Séchage thermique

Figure 20 : Comparaison des impacts dus au séchage des boues

3.2.2 Identification des filières les moins impactantes

Les douze scénarios ont été modélisés et analysés.


Si l’on compare les filières avec procédés d’épaississement (filières 1, 2, 3) et celles sans
procédés d’épaississement (filières 4, 5, 6), les résultats montrent que les filières sont quasiment
équivalentes en terme d’impacts sur l’environnement. Pour toutes les catégories d’impact (excepté
le changement climatique), les filières sans épaississement représente 51% des impacts et les
filières avec épaississement 49% (Annexe IX). Cela est dû au fait que la quantité de procédé de
digestion anaérobie appelée dans les filières sans épaississement est plus importante, ce qui
augmente les impacts. Pour le changement climatique, l’épaississement est responsable de la
production de gaz à effet de serre contribuant ainsi aux impacts dans les filières 1, 2 et 3. Les
filières étant considérées comme équivalentes, seuls les résultats des filières avec épaississement
seront présentés par la suite.
Sur la Figure 21 et la Figure 22, les impacts de chaque procédé sont représentés pour la filière 1A
et 1B : séchage thermique de boue épaissie digérée déshydratée avec et sans valorisation du
biogaz. La digestion anaérobie et le séchage thermique sont prépondérants pour une grande
partie des impacts. Cela est dû à une importante consommation de chaleur et d’électricité. Pour
toutes les filières, la digestion anaérobie est le procédé prépondérant pour une grande majorité
des impacts sur l’environnement. De manière générale, l’épaississement et la déshydratation
représentent à eux deux moins de 20% des impacts (pas de consommation de chaleur et moins
d’émissions vers l’air).
Si l’on compare les filières avec et sans valorisation énergétique, les filières sans sont les plus
mauvaises pour l’environnement quelles que soit les catégories d’impacts considérées. En effet,
dans les filières avec valorisation, l’électricité et la chaleur produites sont réutilisées dans les

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procédés en aval de la digestion. L’utilisation de chaleur et d’électricité valorisée évite la
consommation de chaleur et d’électricité provenant de la production française et est donc à
l’origine d’impacts évités représentés en négatif sur la figure suivante. Les catégories d’impacts
concernées par des émissions évitées sont celles représentées sur la Figure 21 pour le séchage
thermique. Pour les autres catégories d’impacts, il n’y a pas d’émissions évitées et la filière 1A est
toujours la plus désavantageuse.
Cette différence au niveau des impacts est surtout visible pour la filière avec séchage thermique et
beaucoup moins pour les filières avec compostage et chaulage où il n’y a pas de consommation
de chaleur et où la consommation d’électricité est moins importante.

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%
Filière1B
Filière 1A

Filière1B

Filière 1A

Filière1B

Filière 1A

Filière1B

Filière 1A

Filière1B

Filière 1A

Filière 1A

Filière 1B
Filière1B

Filière 1A

Filière1B

Filière 1A
-10%
Eutrophisation Toxicité Ecotoxicité Ecotoxicité Radiation Occupation des Transformation Appauvrissment
des milieux humaine aquatique marine ionisante terres agricoles des espaces des ressources
aquatiques naturels en eau

Epaississement gravitaire Digestion anaérobie Déshydratation Séchage thermique

Figure 21 : Comparaison des impacts générés par les filières 1A et 1B avec émissions évitées

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70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%
Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B
1A 1A 1A 1A 1A 1A 1A 1A 1A 1A
Changement Appauvrissement Acidification du Eutrophisation Pollutions Formation de Ecotoxicité Occupation des Appauvrissement Appauvrissement
climatique de la couche milieu terrestre des milieux photochimiques particules terrestre terres urbaines des ressources des ressources
d'ozone marins minérales fossiles

Epaississement gravitaire Digestion anaérobie Déshydratation Séchage thermique

Figure 22 : Comparaison des impacts générés par les filières 1A et 1B

100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%

Filière 1A Filière 2A Filière 3A

Figure 23 : Comparaison des impacts dus aux filières 1A 2A et 3A

Pour la fin de traitement d’une boue digérée déshydratée trois choix s’offre à nous : le séchage
thermique, le compostage et le chaulage. Si l’on compare les trois filières, nous pouvons voir que
globalement les impacts sont assez similaires (Figure 23). La filière utilisant le chaulage (filière 3)
est celle la moins impactante (peu d’électricité et pas de chaleur). Le compostage et le séchage
thermique sont deux procédés intéressants, offrant des boues aux caractéristiques différentes et
n’influençant pas les mêmes catégories d’impacts.

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Parmi les procédés de traitement des boues issues du traitement des eaux usées,
l’épaississement et la déshydratation sont les moins impactants sur l’environnement.
L’épaississement gravitaire et la déshydratation par centrifugation sont les plus intéressants et
correspondent déjà aux procédés les plus utilisés. Pour la stabilisation, il existe plusieurs procédés
qui vont chacun donner une boue différente en termes de siccité et de composition. Le choix d’une
filière de traitement va certes dépendre de ses impacts sur l’environnement mais il va tout d’abord
prendre en compte les performances des procédés et la destination finale des boues traitées. Le
séchage thermique consomme beaucoup de chaleur mais la boue obtenue est sèche et facile à
transporter et valoriser par épandage. Le séchage solaire est une bonne alternative au séchage
thermique pour les petites stations rurales mais ce procédé n’est pas encore assez répandu et les
données disponibles sur celui-ci sont trop faibles.
Attention, ce n’est pas forcément parce qu’il y a peu de procédé au sein d’une filière de traitement
que les impacts totaux sur l’environnement seront moins importants. En effet, plus il y a de
procédés et plus la quantité de boue à transférer sur les procédés en aval sera faible. C’est ce que
nous avons pu voir avec la présence ou non d’épaississement dans une filière de traitement.

3.3 Analyse critique


Le travail réalisé se base entièrement sur des données trouvées dans des publications
scientifiques et cela engendre nécessairement quelques limites. Le premier problème posé est le
recueil des données et la qualité des données récoltées.
Le problème de ces données est leur hétérogénéité tant au niveau spatiale que temporelle. La
publication la plus ancienne date de 1990 et la plus récente de 2013. Les données sont aussi
géographiquement assez éloignées : Chine, Japon, Brésil, Angleterre, Belgique … et quelques
unes en France. L’hétérogénéité se retrouve aussi au niveau des données récoltées. Le type de
boue en entrée de procédé n’est pas toujours précisé et les unités ne sont pas toujours très claires
ou exploitables.
Les différents procédés ne sont pas représentés de manière égale dans la littérature scientifique.
L’Annexe X présente une synthèse sur les données disponibles dans la littérature et les données à
renforcer. L’épaississement par exemple fait partie des procédés les moins représentés dans les
publications scientifiques. Le compostage et la digestion anaérobie, quant à eux, sont largement
renseignés.
Cette hétérogénéité des données et cette inégalité au niveau des procédés posent un second
problème au moment de la constitution des ICV. En effet, le calcul des données pour la
modélisation sous SimaPro et la composition des boues est réalisé en faisant la moyenne des
données disponibles. Pour certains paramètres, une seule valeur est disponible alors que pour
d’autres la moyenne est calculée à partir de deux à dix références. De plus, entre les publications
les valeurs trouvées, notamment pour la composition des boues, varient parfois d’un facteur dix.
Les données les plus extrêmes ont été écartées pour le calcul des moyennes mais cela
n’empêche pas de se retrouver encore avec des valeurs assez éloignées pour un même procédé
selon le type de boue en entrée.
Le troisième problème est rencontré lors de la réalisation des bilans matières-énergies. En effet,
réaliser des bilans massiques à partir de données trouvées dans la littérature ne se révèle pas être
la meilleure solution. Comme énoncé précédemment, il y a un trop grand nombre de facteurs qui

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varient entre les publications : la date de parution, la localité, la boue utilisée en entrée de
traitement, les conditions de traitement et les mesures de composition des éléments. Les
technologies utilisées pour un procédé peuvent varier d’un pays à l’autre et cela n’est pas
forcément pris en compte lors de la réalisation des inventaires. Par exemple, pour la digestion
anaérobie trois types de digestion sont possibles. Dans le calcul de la composition des boues
après digestion, aucune distinction n’est faite selon le type de digestion utilisé, seulement selon le
type de boue en entrée. Cela vient du fait que soit les données étaient trop peu nombreuses pour
les séparer un niveau de plus, soit le type de digestion n’était pas précisé dans la publication. Tous
ces éléments ajoutés au fait de calculer des moyennes pour la composition des boues avec des
valeurs variant parfois d’un facteur cinq, font que les bilans sont rarement équilibrés. Parfois
même, la quantité d’élément en sortie est deux fois supérieure à la quantité d’élément en entrée.
Afin de remédier à ce problème, la composition des boues traitées pourrait être calculée à partir
des taux d’abattement trouvés dans la littérature ou par différence des inputs et des émissions
vers l’air. De plus, la composition des retours en tête est très peu renseignée dans la littérature et
est donc rarement prise en compte dans les bilans massiques.
Les résultats de la modélisation des ICV sous SimaPro sont très dépendants de la qualité des
valeurs récoltées dans la littérature. Pour certains procédés, aucune émission vers l’air n’a été
recensée. Pour d’autres, la provenance géographique et la date de parution de la publication
peuvent fausser les émissions. Certains procédés peuvent avoir amélioré leurs performances vis-
à-vis des rejets gazeux depuis la réalisation de l’expérience. A la vue des résultats de la
modélisation, il semble que l’épaississement et la déshydratation soient les procédés les moins
impactants sur l’environnement. Cependant, il convient de rappeler que l’épaississement est aussi
le procédé le moins bien renseigné dans la littérature. Lors de la modélisation sous SimaPro, nous
nous rendons compte que la digestion anaérobie engendre de nombreux impacts sur
l’environnement. Toutefois elle produit aussi du biogaz qui est ensuite valorisé en chaleur et
électricité mais le bénéfice de cette valorisation ne lui est pas attribué. La digestion anaérobie est à
l’origine d’émissions évitées, mais celles-ci sont prises en compte dans les procédés en aval sur la
filière.

La réalisation d’une ACV à partir de données récoltées dans la littérature n’est pas toujours très
juste, trop de facteurs de variations entrant en compte dans l’analyse. Le mieux serait de pouvoir
récolter des données auprès des STEU et des professionnels et réaliser des ACV propres à
chaque cas.
Cependant malgré tous ces problèmes, cette ACV nous permet quand même de nous rendre
compte des procédés les plus impactants et d’avoir une vision globale sur les impacts dus aux
filières de traitement des boues.

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CONCLUSION

Les procédés de traitement des boues issues du traitement des eaux usées sont nombreux. Il
existe une multitude de filière de traitement des boues. Chaque procédé a ses propres
caractéristiques en termes de performances épuratoires et siccité finale.
L’épaississement gravitaire et la déshydratation par centrifugation sont les procédés les plus
avantageux. Cependant, ils ne suffisent pas à eux seuls dans une filière de traitement des boues.
Afin d’obtenir une boue de bonne qualité agronomique et de bonne tenue mécanique, la
stabilisation et le séchage sont des procédés indispensables. L’impact environnemental des filières
de traitement n’est pas le premier souci des exploitants de STEU. Leur priorité reste avant tout de
pouvoir épuiser leur stock de boues traitées en les envoyant dans une des filières de valorisation
possible : épandage, incinération co-incinération et enfouissement en centre technique. C’est
pourquoi, malgré les impacts environnementaux plus importants dus à ces procédés, le séchage
thermique et la digestion anaérobie restent des procédés largement utilisés.
Les résultats de cette ACV sont à prendre avec précaution, ils sont entièrement basés sur des
données trouvées dans la littérature scientifique. La réalisation d’une ACV à partir de données
bibliographiques a cependant l’avantage de nous donner un aperçu général des impacts
environnementaux dus aux filières de traitement des boues. Les limites de ce travail pourraient
être palliées par la récolte de données terrains auprès des gestionnaires de STEU.
Ce stage s’inscrit dans un grand projet entre l’Onema et Irstea. A la suite de ce travail, les données
récoltées vont être ajoutées à celles concernant les filières de valorisation des boues afin de
réaliser un calculateur ACV de ces filières dédiées aux STEU. Par la suite, ce calculateur sera lui-
même intégré dans celui dédié à la filière eau réalisé auparavant, afin de pouvoir évaluer l’impact
global des stations de traitement des eaux usées depuis l’entrée de l’eau usées dans la station
jusqu’à la valorisation finale des boues.

Ce stage m’a permis de me perfectionner dans la réalisation d’une ACV. J’ai pu mener cette ACV
en entier depuis la première étape jusqu’à la dernière et ainsi me rendre compte de toute la
complexité de la méthode. Une ACV n’est pas quelque chose qui se fait à la va vite, c’est un outil
qui nécessite de la méthodologie et du temps. Avant de se lancer dans la modélisation et la
constitution des inventaires, l’important est de bien définir les frontières du système et de poser
correctement les hypothèses de départ. C’est de plus un outil intéressant qui permet de comparer
de nombreux systèmes entre eux, tout en caractérisant les impacts sur l’environnement.

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56
TABLE DES FIGURES

Figure 1 : Etapes de l'ACV (ADEME, 2005) .................................................................................... 6


Figure 2 : Inventaire du cycle de vie ................................................................................................ 7
Figure 3 : Contribution de chaque procédé à l'énergie totale utilisée (A) et aux émissions de GES
(B) pour chaque système étudié (Cao and Pawlowski, 2013) ......................................................... 9
Figure 4 : Schéma simplifié de la production de boues issues du traitement des eaux usées
(Reverdy and Pradel, 2010) .......................................................................................................... 11
Figure 5 : Exemple de filières de traitement des boues ................................................................. 18
Figure 6 : Frontières du système de traitement des boues de STEU............................................. 20
Figure 7 : Frontière du système de chaque procédé sous SimaPro .............................................. 25
Figure 8 : Système représentant le stockage de boue avant traitement ........................................ 28
Figure 9 : Système représentant l’épaississement des boues ....................................................... 29
Figure 10 : Système représentant la déshydratation des boues .................................................... 29
Figure 11 : Filières de traitement modélisées sous SimaPro ......................................................... 37
Figure 12 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés d'épaississement pour
des STEU de moyenne capacité (1/3)........................................................................................... 39
Figure 13 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés d'épaississement pour
des STEU de moyenne capacité (2/3)........................................................................................... 40
Figure 14 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés d'épaississement pour
des STEU de moyenne capacité (3/3)........................................................................................... 40
Figure 15 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés de déshydratation ........ 41
Figure 16 : Analyse des impacts pour la déshydratation par filtre à plateaux avec conditionnement
minéral de boue standard : STEU de moyenne capacité............................................................... 42
Figure 17 : Comparaison des impacts lors du compostage de plusieurs types de boues .............. 43
Figure 18 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés de stabilisation ............. 44
Figure 19 : Comparaison des impacts sur l'environnemnt des procédés de stabilisation
(normalisation des résultats) ......................................................................................................... 45
Figure 20 : Comparaison des impacts dus au séchage des boues ................................................ 46
Figure 21 : Comparaison des impacts générés par les filières 1A et 1B avec émissions évitées... 47
Figure 22 : Comparaison des impacts générés par les filières 1A et 1B ........................................ 48
Figure 23 : Comparaison des impacts dus aux filières 1A 2A et 3A .............................................. 48

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57
TABLE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Synthèse des données utilisées dans les deux ACV comparatives .............................. 8
Tableau 2 : Classes de boues (OTV, 1997) .................................................................................. 12
Tableau 3 : Liste des substances prioritaires suivies dans l'eau (Art R. 212-9 Code Environnement)
..................................................................................................................................................... 14
Tableau 4 : Comparaison des méthodes d'épaississement ........................................................... 15
Tableau 5 : Comparaison des méthodes de déshydratation .......................................................... 16
Tableau 6 : Comparaison des méthodes de stabilisation .............................................................. 17
Tableau 7 : Comparaison des méthodes de séchage ................................................................... 17
Tableau 8 : Récapitulatif des siccités obtenues selon le type de traitement des boues ................. 18
Tableau 9 : Liste des mots clés utilisés pour la recherche bibliographique .................................... 22
Tableau 10 : Exemple du traitement des données pour le compostage ........................................ 24
Tableau 11 : Données répertoriées dans les ICV .......................................................................... 24
Tableau 12 : Recapitulatif des hypothèses relatives à la modélisation des infrastructures ............ 26
Tableau 13 : Détail du calcul de la quantité d'infrastructure nécessaire au traitement de 1 tonne de
MS de boue .................................................................................................................................. 27
Tableau 14 : Diversité des procédés d'épaississement modélisés ................................................ 28
Tableau 15 : Diversité des procédés de déshydratation modélisés ............................................... 29
Tableau 16 : Diversité des procédés de stabilisation modélisés .................................................... 30
Tableau 17 : Diversité des procédés de séchage modélisés ......................................................... 31
Tableau 18 : ICV pour le procédé de séchage thermique de boue digérée anaérobie .................. 31
Tableau 19 : Liste des bilans matières calculés ............................................................................ 32
Tableau 20 : Bilan massique des principaux éléments pour l'épaississement gravitaire de boue
activée (en kg pour 1 tonne de MS de boue à traiter) .................................................................... 33
Tableau 21 : Bilan massique des principaux éléments pour la digestion anaérobie de boue brute
(en kg pour 1 tonne de MS de boue à traiter) ................................................................................ 34
Tableau 22 : Catégories d'impact et de dommages selon la méthode ReCiPe.............................. 35
Tableau 23 : Choix du type de boue en entrée de procédé ........................................................... 36

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58
TABLE DES ANNEXES

Annexe I : Composition des boues brutes avant traitement ........................................................... 60


Annexe II : Modélisation des infrastructures sous SimaPro ........................................................... 62
Annexe III : Fiche récapitulative et ICV pour chaque procédé ....................................................... 64
Annexe IV : Scénarios de traitement des boues ............................................................................ 84
Annexe V : Détail des ICV pour les filières avec valorisation ......................................................... 86
Annexe VI : Comparaison des procédés d’épaississement sous SimaPro .................................... 91
Annexe VII : Comparaison des procédés de déshydratation sous SimaPro .................................. 93
Annexe VIII : Comparaison des procédés de séchage sous SimaPro ........................................... 94
Annexe IX : Comparaison des filières de traitement des boues..................................................... 95
Annexe X : Synthèse des données trouvées dans la littérature ..................................................... 96

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59
Annexe I : Composition des boues brutes avant traitement

Boues Boues Boues


Eléments utiles Boues activées
primaires secondaires mixtes
kg MS / t boue
Matière sèche 41,75 7,25 13,03 19,00
brute
Matière volatile kg MV / t MS 650,00 772,50 690,30 648,10
C/N 12,46 8,61 7,50 9,30
Carbone kg C / t MS 349,88 425,38 363,63 374,40
Hydrogène kg H / t MS 45,50 51,93 41,40 50,42
Oxygène kg O / t MS 230,75 255,75 227,70 233,17
Azote total kg N / t MS 28,08 49,41 48,38 40,25
Soufre kg S / t MS 9,75 7,75 9,15 10,48
Phosphore kg P / t MS 11,84 23,75 19,50 23,08
Chlore kg Cl / t MS 8,00 8,00 8,00 6,90
Potassium kg K / t MS 3,22 2,75 2,94 5,45
Aluminium kg Al /t MS 2,00 2,00 2,00 4,07
Calcium kg Ca / t MS 100,00 100,00 100,00 65,54
Fer kg Fe / t MS 20,87 20,00 22,15 14,07
Magnésium kg Mg / t MS 6,00 6,00 6,00 5,76
Bore kg B / t MS 0,10
Sodium kg Na / t MS 21,20

Métaux
Argent g / t MS 35,00
Cadmium g / t MS 3,35 1,69 2,80 0,36
Chrome g / t MS 34,87 33,08 79,00 113,25
Cuivre g / t MS 178,04 183,40 301,00 258,00
Manganèse g / t MS 135,35 78,00 120,00 123,00
Mercure g / t MS 2,13 2,20 2,20 0,83
Molybdène g / t MS 6,79
Nickel g / t MS 38,91 27,20 83,00 33,25
Plomb g / t MS 40,73 42,96 128,00 72,85
Zinc g / t MS 798,64 550,29 919,00 862,00
Titane g / t MS 1505,00

Micropolluants
Fluoranthène g / t MS 0,54
Benzo(b)fluoranthène g / t MS 0,24
Benzo(a)pyrène g / t MS 0,17
Benzo(k)fluoranthène g / t MS 0,08
Benzo(g,h,i)perylène g / t MS 0,29
Naphtalène g / t MS 0,70
Acenaphtène g / t MS 0,19
Phenanthrène g / t MS 0,61
Pyrène g / t MS 1,23

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60
Fluorène g / t MS 0,21
Anthracène g / t MS 0,07
Indeno(1,2,3-cd)pyrène g / t MS 0,21
∑ 11 HAPs (sans napht) g / t MS 3,10
7 PCBs g / t MS 0,16
DEHP g / t MS 61,44
Nonylphenol (4-NP+NPE1-2) g / t MS 140,50
4-NP g / t MS 16,94
NP1EO g / t MS 41,80
NP2EO g / t MS 40,85
∑ PBDE (47 à 209) g / t MS 1,36
Benzothiazole g / t MS 0,18
PFAS g / t MS 0,34
LAS g / t MS 3324,33
AOX g / t MS 257,50
∑ PCDD mg / t MS 1,51
∑ PCDF mg / t MS 0,26
∑ PCDD/F mg / t MS 1,77
Hormone E1 mg / t MS 23,25
Hormone E2 mg / t MS 13,25
Hormone EE2 mg / t MS 4,00
Propranolol mg / t MS 126,00
Acébutolol mg / t MS 78,00
Aténolol mg / t MS 49,00
Sotalol mg / t MS 15,00
Carbamazépine mg / t MS 85,00
Nordazépam mg / t MS 12,00
Amitriptyline mg / t MS 195,00
Fluoxétine mg / t MS 104,00
Ibuprofène mg / t MS 245,00
Caféine mg / t MS 245,00
Théophylline mg / t MS 160,00
Source :
Boue
Boue primaire Boue activée Boue mixte Micropolluants
secondaire
(Besnault and
(Alonso et al., (Besnault and Martin,
Martin, 2011) (Bruus et al., 1993)
2009) 2011)
(Hoffmann et al., (Environnement,
(Carballa et al., (Gottschall et al.,
2010) 1999, Dewil et al.,
2008) 2010)
(Melidis et al., 2010) 2009)
(Hospido et al., (Knoth et al., 2007)
(Obarska- (Besnault and (Jain et al., 2010)
2005) (Mallard et al., 2005)
Pempkowiak and Martin, 2011) (OTV, 1997)
(OTV, 1997, (Oleszek-Kudlak et
Gajewska, 2008) (OTV, 1997) (Reverdy and Pradel,
Houillon and Jolliet, al., 2005)
(OTV, 1997) (Troesch, 2009) 2011)
2005) (Patureau et al.,
(Reverdy and (Troesch, 2009)
(Reverdy and 2008)
Pradel, 2011) (Turovskiy and
Pradel, 2011) (Sachon, 1994)
(Troesch, 2009) Mathai, 2006)
(Smith et al., 2008) (Soulier et al., 2011)
(Turovskiy and (Vincent, 2011)
(Tuncal et al., 2011)
Mathai, 2006)

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61
Annexe II : Modélisation des infrastructures sous SimaPro

STEU petite STEU moyenne STEU grande


capacité capacité capacité
Stockage de boues liquides avant traitement
steel, converter, unalloyed, at plant/FR U 439,00 3766,00 6893,00 kg
concrete normal, at plant/FR U 2,00 24,50 24,50 m3
Conditionnement chimique
Polyethylene, HDPE, granulate, at plant/FR U 356,00 715,00 1115,00 kg
cast iron, at plant/FR U 60,00 90,00 132,00 kg
Epaississement statique
concrete normal, at plant/FR U 35,50 89,50 146,10 m3
steel, converter, unalloyed, at plant/FR U 314,00 754,00 1256,00 kg
GX5CrNi19 10 (CF8) I 775,00 1365,00 2826,00 kg
cast iron, at plant/FR U 68,00 70,00 70,00 kg
Flottation
concrete normal, at plant/FR U 26,00 55,00 91,00 m3
steel, converter, unalloyed, at plant/FR U 485,00 1069,00 1900,00 kg
cast iron, at plant/FR U 350,00 500,00 1300,00 kg
Grille d'égouttage
GX5CrNi19 10 (CF8) I 31,00 151,00 241,00 kg
synthetic rubber, at plant/FR U 4,00 18,00 29,00 kg
cast iron, at plant/FR U 350,00 500,00 1500,00 kg
Table d'égouttage
polypropylene, granulated, at plant/RER U 8,00 19,00 31,00 kg
synthetic rubber, at plant/FR U 35,00 87,00 139,00 kg
cast iron, at plant/FR U 9,00 9,00 9,00 kg

Filtre a plateaux
cast iron, at plant/FR U 132,00 132,00 517,00 kg
GX5CrNi19 10 (CF8) I 2906,00 11296,00 52048,00 kg
polypropylene, granulated, at plant/RER U 118,00 956,00 6525,00 kg
Filtre à bande
cast iron, at plant/FR U 60,00 90,00 132,00 kg
GX5CrNi19 10 (CF8) I 740,00 1410,00 6168,00 kg
Polyester (unsat) I 207,00 390,00 1148,00 kg
Centrifugeuse
cast iron, at plant/FR U 368,00 855,00 1549,00 kg
GX5CrNi19 10 (CF8) I 1332,00 3845,00 14651,00 kg

Digestion aérobie
concrete normal, at plant/FR U 53,00 152,00 238,00 m3
GX5CrNi19 10 (CF8) I 160,00 250,00 650,00 kg
Chaulage
GX5CrNi19 10 (CF8) I 167,00 167,00 167,00 kg
steel, converter, unalloyed, at plant/FR U 4279,00 5901,00 9130,00 kg
cast iron, at plant/FR U 208,00 416,00 624,00 kg

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62
STEU petite STEU moyenne STEU grande
capacité capacité capacité
Séchage thermique
GX5CrNi19 10 (CF8) I 18220,00 33450,00 kg
PTFE 1722,00 1722,00 kg
Séchage solaire
Flat glass, uncoated, at plant/FR U 34620,00 111005,00 213847,00 kg
Polyethylene, HDPE, granulate, at plant/FR U 30465,00 97685,00 188186,00 kg
Polycarbonate, at plant/FR U 16617,00 53283,00 102647,00 kg
concrete normal, at plant/FR U 200,00 740,00 1500,00 m3
steel, converter, unalloyed, at plant/FR U 46240,00 92481,00 131014,00 kg

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63
Annexe III : Fiche récapitulative et ICV pour chaque procédé

EPAISSISSEMENT GRAVITAIRE

 Nombre de procédés modélisés


sous SimaPro : 3 selon les
tailles de STEU

 Procédés suivants dans une


filière de traitement :
déshydratation, digestion
anaérobie

Source :
(Bonnin et al., 1990)
(Comission, 2001)
(Dewil et al., 2009)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Soda et al., 2010)

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64
EPAISSISSEMENT PAR FLOTTATION

 Nombre de procédés modélisés


sous SimaPro : 3 selon les tailles
de STEU

 Procédés suivants dans une


filière de traitement :
déshydratation, digestion
anaérobie

Source :
(Comission, 2001)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Turovskiy and Mathai, 2006)

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65
EPAISSISSEMENT PAR TABLE D’EGOUTTAGE

 Nombre de procédés
modélisés sous SimaPro : 12
selon les tailles de STEU et les
boues en entrée

 Procédés suivants dans une


filière de traitement :
déshydratation, digestion
anaérobie

Source :
(Comission, 2001)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)

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66
EPAISSISSEMENT PAR GRILLE D’EGOUTTAGE

 Nombre de procédés
modélisés sous SimaPro : 3
selon les tailles de STEU

 Procédés suivants dans une


filière de traitement :
déshydratation, digestion
anaérobie

Source :
(Boutin et al., 2011)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)

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67
EPAISSISSEMENT PAR TAMBOUR D’EGOUTTAGE

 Nombre de procédés
modélisés sous SimaPro : 1

 Procédés suivants dans une


filière de traitement :
déshydratation, digestion
anaérobie

Source :
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)

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68
DESHYDRATATION PAR CENTRIFUGATION

 Taux d’abattement en MS : 5,5 %

 Type de boue en entrée de traitement : boue brute (primaire, activée, mixte), boue digérée aérobie, boue
digérée anaérobie, boue épaissie digérée anaérobie

 Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 15 selon les tailles de STEU et les boues en entrée

 Procédés suivants dans une filière de traitement : compostage, chaulage, séchage, stockage pour
valorisation

Source :
(Barber, 2009)
(Cao and Pawlowski, 2013)
(Comission, 2001)
(Hospido et al., 2005)
(Houillon and Jolliet, 2005)
(Jolliet, 2005)
(Liu et al., 2013)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Soda et al., 2010)
(Turovskiy and Mathai, 2006)

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69
DESHYDRATATION PAR FILTRE A BANDES

 Taux d’abattement en MS : 5 %

 Type de boue en entrée de traitement : boue brute (primaire, secondaire, activée, mixte), boue digérée
anaérobie, boue épaissie digérée anaérobie

 Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 18 selon les tailles de STEU et les boues en entrée

 Procédés suivants dans une filière de traitement : digestion aérobie, compostage, chaulage, séchage,
stockage pour valorisation

Source :
(Comission, 2001)
(Hospido et al., 2005)
(Murray et al., 2008)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Turovskiy and Mathai, 2006)

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70
DESHYDRATATION PAR FILTRE A PLATEAUX

 Taux d’abattement en MS : 3,5 %

 Type de boue en entrée de traitement : boue brute (primaire, activée, mixte), boue digérée anaérobie,
boue épaissie digérée anaérobie

 Type de conditionnement : conditionnement organique (polymère) ou conditionnement minéral


(mélange de chlorure de fer et chaux)

 Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 30 selon les tailles de STEU, les boues en entrée et
le conditionnement

 Procédés suivants dans une filière de traitement : digestion aérobie, compostage, chaulage, séchage,
stockage pour valorisation

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71
Source :
(Comission, 2001)
(Hospido et al., 2005)
(Liu et al., 2013)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Turovskiy and Mathai, 2006)

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72
DESHYDRATATION PAR LSPR

 Taux d’abattement en MS : 5 %

 Type de boue en entrée de traitement : boue brute

 Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 1

 Procédés suivants dans une filière de traitement : digestion aérobie, compostage, chaulage, séchage,
stockage pour valorisation

Source :
(Boutin et al., 2011)
(Pradel and Reverdy, 2012)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Uggetti et al., 2012)
(Uggetti et al., 2012)

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73
COMPOSTAGE

 Taux d’abattement en MS : 57 %

 Taux d’abattement en MV : 45 %

 Type de boue en entrée de traitement : boue digérée anaérobie, boue déshydratée, boue digérée
anaérobie déshydratée, boue séchée

 Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 4 selon le type de boue en entrée

 Procédés suivants dans une filière de traitement : stockage pour valorisation

Source :
(ADEME, 2012)
(Li et al., 2013)
(Mallard et al., 2005)
(Nakakubo et al., 2012)
(Nemecek and Kägi, 2007)
(Ngelah, 2008)
(OTV, 1997)
(Pradel and Reverdy, 2012)
(Reverdy and Pradel, 2011)

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74
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75
CHAULAGE

 Taux d’abattement en MS : 0 %

 Type de boue en entrée de traitement : boue déshydratée, boue digérée anaérobie déshydratée

 Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 6 selon les tailles de STEU et le type de boue en entrée

 Procédés suivants dans une filière de traitement : stockage pour valorisation

Source :
(Barbe et al., 2002)
(Belhani, 2008)
(Correa et al., 2012)
(Environnement, 1999)
(Guo et al., 2012)
(Houillon and Jolliet, 2005)
(Jamali et al., 2008)
(Mallard et al., 2005)
(Murray et al., 2008)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Suh and Rousseaux, 2002)

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76
DIGESTION AEROBIE

 Taux d’abattement en MS : 19,83 %

 Taux d’abattement en MV : 32,90 %

 Type de boue en entrée de traitement : boue épaissie, boue déshydratée

 Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 6 selon les tailles de STEU et le type de boue en
entrée

 Procédés suivants dans une filière de traitement : chaulage, compostage, séchage, stockage pour
valorisation

Source :
(Murray et al., 2008)
(OTV, 1997)
(Pradel and Reverdy, 2012)
(Reverdy and Pradel, 2011)

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77
DIGESTION ANAEROBIE

 Type de digestion : digestion anaérobie mésophile sans prétraitement, digestion anaérobie thermophile
sans prétraitement, digestion anaérobie après hydrolyse thermique

 Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 6 selon le type de digestion et le type de boue en entrée

 Procédés suivants dans une filière de traitement : déshydratation et plus rarement compostage et séchage

Source : (Hong et al., 2009) (Remy et al., 2013)


(AFSSET, 2008) (Hospido et al., 2005) (Reverdy and Pradel, 2010)
(Almansour, 2011) (Houillon and Jolliet, 2005) (Reverdy and Pradel, 2011)
(ATEE, 2011) (Jolliet, 2005) (Reverdy et al., 2011)
(Bonnier, 2008) (Jungbluth et al., 2007) (Soda et al., 2010)
(Cao and Pawlowski, 2013) (Mallard et al., 2005) (Suh and Rousseaux, 2002)
(Carballa et al., 2007) (Ngelah, 2008) (Tarantini et al., 2007)
(Comission, 2001) (OTV, 1997) (Vanyushina et al., 2012)
(Doka, 2007) (Poulleau, 2002) (Wong et al., 2008)
(Gori et al., 2011) (Pradel and Reverdy, 2012) (Zdanevitch, 2009)

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78
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79
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80
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81
SECHAGE THERMIQUE

 Taux d’abattement en MS : 20 %

 Type de boue en entrée de traitement : boue déshydratée, boue digérée anaérobie déshydratée, boue
digérée anaérobie

 Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 6 selon les tailles de STEU et le type de boue en entrée

 Procédés suivants dans une filière de traitement : stockage pour valorisation

Source :
(Barber, 2009)
(Deng et al., 2009)
(Hong et al., 2009)
(Hospido et al., 2005)
(Houillon and Jolliet, 2005)
(Li et al., 2013)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)

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82
SECHAGE SOLAIRE

 Taux d’abattement en MS : 30 %

 Type de boue en entrée de traitement : boue déshydratée

 Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 3 selon les tailles de STEU

 Procédés suivants dans une filière de traitement : stockage pour valorisation

Source :
(Perret and Canler, 2010)
(Pradel and Reverdy, 2012)
(Reverdy and Pradel, 2011)

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83
Annexe IV : Scénarios de traitement des boues

Filière 1 Filière 2 Filière 3

Filière 4 Filière 5 Filière 6

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84
La quantité « ton » de processus appelé provient du taux d’abattement en MS du procédé
précédant.
Exemple de calcul pour la filière 1 :

Taux d’abattement en Quantité appelée pour


Procédé Détail calcul
MS le procédé suivant

Epaississement
5% 0,95 ton 1 ton * (1 - 5%)
gravitaire

Digestion anaérobie 35,33 % 0,61 ton 0,95 ton * (1 - 35,33%)

Centrifugation 5,5 % 0,58 ton 0,61 ton * (1 – 5,5%)

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85
Annexe V : Détail des ICV pour les filières avec valorisation

Les lignes en rouges sont les lignes changeant par rapport aux filières A.
Les lignes en bleues sont les produits évités.

Filière 1B :

Déshydratation par centrifugation_boue digérée anaérobie_moyenne capacité


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue épaissie kWh 50,33
Methyl methacrylate, at plant/RER U kg 6,65
Centrifugeur_moyenne capacité p 1,49E-04
Conditionneur chimique_moyenne capacité p 1,49E-04
Emissions vers l'air
Carbon dioxide kg 28,2625
Methane kg 12,23
Dinitrogen monoxide kg 0,77
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 50,33

Séchage thermique_boue digérée anaérobie déshydratée_moyenne capacité


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue épaissie kWh 218,04
Chaleur par cogénération du biogaz_boue épaissie MJ 4094,71
Heat natural gas, at boiler condensing modulating > 100 kW/RER U MJ 6100,49
Sécheur thermique_moyenne capacité p 5,94E-05
Emissions vers l'air
Water ton 3,03
Carbon dioxide kg 8,10
Ammonia kg 3,42
Methane kg 0,18
Volatile organic compound kg 0,04
Propanoic acid kg 0,63
Acetic acid kg 0,18
Formic acid kg 1,18
n-Heptane kg 0,63
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 218,04
Heat natural gas, at boiler condensing modulating > 100 kW/RER U MJ 4094,71

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86
Filière 2B :

Déshydratation par centrifugation_boue digérée anaérobie_moyenne capacité


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue épaissie kWh 50,33
Methyl methacrylate, at plant/RER U kg 6,65
Centrifugeur_moyenne capacité p 1,49E-04
Conditionneur chimique_moyenne capacité p 1,49E-04
Emissions vers l'air
Carbon dioxide kg 28,2625
Methane kg 12,23
Dinitrogen monoxide kg 0,77
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 50,33

Compostage_boue digérée anaérobie déshydratée


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue épaissie kWh 65,99
Emissions combustion, diesel/RER U kg 7,84
Compost plant, open/FR I U p 1,56E-05
Emissions vers l'air
Carbon dioxide kg 635
Methane kg 14,26
Nitrogen monoxide kg 1,45
Ammonia kg 4,49
Hydrogen sulfide kg 0,05
Aromatic hydrocarbon solvent kg 0,003
Volatile organic compound kg 1,5
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 65,99

Filière 3B :

Déshydratation par centrifugation_boue digérée anaérobie_moyenne capacité


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue épaissie kWh 50,33
Methyl methacrylate, at plant/RER U kg 6,65
Centrifugeur_moyenne capacité p 1,49E-04
Conditionneur chimique_moyenne capacité p 1,49E-04
Emissions vers l'air
Carbon dioxide kg 28,2625
Methane kg 12,23
Dinitrogen monoxide kg 0,77

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87
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 50,33

Chaulage_boue déshydratée_moyenne capacité


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue épaissie kWh 43,00
Lime (burnt)/ETH U kg 279,62
Chaulage_moyenne capacité p 5,94E-05
Emissions vers l'air
Carbon dioxide kg 318,77
Methane kg 0,36
Carbon monoxide kg 1,20
Ammonia kg 2,09
Sulfur dioxide kg 0,30
Nitrogen oxide kg 0,20
Volatile organic compound kg 0,10
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 43,00

Filière 4B :

Déshydratation par centrifugation_boue digérée anaérobie_moyenne capacité


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue standard kWh 50,33
Methyl methacrylate, at plant/RER U kg 6,65
Centrifugeur_moyenne capacité p 1,49E-04
Conditionneur chimique_moyenne capacité p 1,49E-04
Emissions vers l'air
Carbon dioxide kg 28,2625
Methane kg 12,23
Dinitrogen monoxide kg 0,77
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 50,33

Séchage thermique_boue digérée anaérobie déshydratée_moyenne capacité


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue standard kWh 218,04
Chaleur par cogénération du biogaz_boue standard MJ 4168,88
Heat natural gas, at boiler condensing modulating > 100 kW/RER U MJ 6026,32
Sécheur thermique_moyenne capacité p 5,94E-05
Emissions vers l'air
Water ton 3,03

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88
Carbon dioxide kg 8,10
Ammonia kg 3,42
Methane kg 0,18
Volatile organic compound kg 0,04
Propanoic acid kg 0,63
Acetic acid kg 0,18
Formic acid kg 1,18
n-Heptane kg 0,63
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 218,04
Heat natural gas, at boiler condensing modulating > 100 kW/RER U MJ 4168,88

Filière 5B :

Déshydratation par centrifugation_boue digérée anaérobie_moyenne capacité


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue épaissie kWh 50,33
Methyl methacrylate, at plant/RER U kg 6,65
Centrifugeur_moyenne capacité p 1,49E-04
Conditionneur chimique_moyenne capacité p 1,49E-04
Emissions vers l'air
Carbon dioxide kg 28,2625
Methane kg 12,23
Dinitrogen monoxide kg 0,77
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 50,33

Compostage_boue digérée anaérobie déshydratée


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue standard kWh 65,99
Emissions combustion, diesel/RER U kg 7,84
Compost plant, open/FR I U p 1,56E-05
Emissions vers l'air
Carbon dioxide kg 635
Methane kg 14,26
Nitrogen monoxide kg 1,45
Ammonia kg 4,49
Hydrogen sulfide kg 0,05
Aromatic hydrocarbon solvent kg 0,003
Volatile organic compound kg 1,5
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 65,99

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89
Filière 6B :

Déshydratation par centrifugation_boue digérée anaérobie_moyenne capacité


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue épaissie kWh 50,33
Methyl methacrylate, at plant/RER U kg 6,65
Centrifugeur_moyenne capacité p 1,49E-04
Conditionneur chimique_moyenne capacité p 1,49E-04
Emissions vers l'air
Carbon dioxide kg 28,2625
Methane kg 12,23
Dinitrogen monoxide kg 0,77
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 50,33

Chaulage_boue déshydratée_moyenne capacité


Input
Boue ton 1,00
Electricité par cogénération du biogaz_boue standard kWh 43,00
Lime (burnt)/ETH U kg 279,62
Chaulage_moyenne capacité p 5,94E-05
Emissions vers l'air
Carbon dioxide kg 318,77
Methane kg 0,36
Carbon monoxide kg 1,20
Ammonia kg 2,09
Sulfur dioxide kg 0,30
Nitrogen oxide kg 0,20
Volatile organic compound kg 0,10
Produits évités
Electricity, medium voltage, production FR, at grid/FR U kWh 43,00

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90
Annexe VI : Comparaison des procédés d’épaississement sous SimaPro

Comparaison des tailles de STEU pour l'épaississement gravitaire


40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%

STEU petite capacité STEU moyenne capacité STEU grande capacité

Comparaison des tailles de STEU pour l'épaississement par grille


d'égouttage
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%

STEU petite capacité STEU moyenne capacité STEU grande capacité

Léa Chabat - Diplôme d’Ingénieur Agronome - Montpellier SupAgro - 2013


91
Comparaison de l'épaississement par table d'égouttage de plusieurs types
de boues
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%

Boue primaire Boue secondaire Boue activée Boue mixte

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92
Annexe VII : Comparaison des procédés de déshydratation sous SimaPro

Comparaison des tailles de STEU lors de la déshydratation par centrifugation


40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%

STEU petite capacité STEU moyenne capacité STEU grande capacité

Comparaison de la déshydratation par centrifugation de plusieurs types de


boues

25%

20%

15%

10%

5%

0%

Boue standard Boue primaire Boue activée Boue mixte Boue digérée anaérobie

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93
Annexe VIII : Comparaison des procédés de séchage sous SimaPro

Comparaison des tailles de STEU pour le séchage solaire


50%
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%

STEU petite capacité STEU moyenne capacité STEU grande capacité

Comparaison du séchage thermique de plusieurs types de boues


100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%

Boue déshydratée Boue digérée anaérobie déshydratée Boue digérée anaérobie

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94
Annexe IX : Comparaison des filières de traitement des boues

Comparaison des filières 1A et 4A du séchage thermique des boues avec


ou sans épaississement
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%

Scénario 1A Scénario 4A

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95
Annexe X : Synthèse des données trouvées dans la littérature

Epaississement E. Gravitaire E. Flottation E. Egouttage


Energie Valeur surtout pour table d'égouttage :
4 3 Valeurs homogènes dans la littérature 2
électrique grille et tambour peu de renseignement.
Input
Consommation Valeur surtout pour table d'égouttage :
1 Une source : OTV, 1997 2
réactifs grille et tambour peu de renseignement.
Concentration Peu de valeur chiffrée : surtout des taux Données OTV, 1997 : concentration en Données OTV, 1997 : concentration en MS
6 1 1
retour en tête d'abattement. MS uniquement uniquement
Emissions et
rejets 1 valeur pour CH4 et N2O : STEU au
Emissions vers Pas de données dans la littérature ou Pas de données dans la littérature ou pas
2 Japon. Autres données de composés 0 0
l'air pas d'émissions ? d'émissions ?
soufrés datant de 1990

Siccité boue Données assez hétérogènes selon le


5 3 Valeurs homogènes dans la littérature 1 Une source : OTV, 1997
épaissie type de boue en entrée

Une seule valeur pour chaque élément


Données provenant directement de
(Almansour, 2011). Pas de données
Données assez faibles, une seule valeur mesures sur STEU et non de publications
Eléments utiles 6 2 pour le C ; valeur assez élevée en 1
pour le C (STEU au Japon) scientifiques : uniquement N,P,K. Pas de
générale (P et Ca valeurs très
données dans la littérature
importantes)
Composition
boues traitées Valeurs trop peu nombreuses,
uniquement pour les boues mixtes
Valeur trop peu nombreuses
ETM 1 (STEU en Chine) mais cohérente avec 1 0 Pas de données
(Almansour, 2011)
les autres données de concentrations
en ETM

DEHP et DEHA uniquement : STEU au DEHP et DEHA uniquement : STEU au


Micropolluants 1 Québec. Pas de données sur les autres 1 Québec. Pas de données sur les autres 0 Pas de données
micropolluants micropolluants

Nombre de références totales : 14 7 4

Les chiffres représentent le nombre de références trouvées. Les couleurs sont données à titres indicatives : Vert = données suffisantes / Jaune = données à
renforcer / Rouge = données très insuffisantes à renforcer.

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96
Déshydratation Centrifugation Filtres à bandes Filtre à plateaux LSPR
Energie Valeurs assez homogène selon le Valeurs assez homogène selon Valeurs assez homogène selon Facteur 4 entre les 2
8 5 4 2
électrique type de boue. le type de boue. les publications publications trouvées
Input Valeurs provenant surtout de Valeurs provenant surtout de
Consommation
7 3 OTV, 1997 et reprise dans 4 OTV, 1997 et reprise dans
réactifs Reverdy, 2011 Reverdy, 2011
Concentration en N, P et ETM +
Valeur provenant d'une STEU
Beaucoup de valeur sur les taux Données OTV, 1997 : performances épuratoires des
Concentration en Angleterre principalement
8 d'abattement provenant d'une 2 1 concentration en MS 3 ETM. Pas de données sur la
retour en tête (concentration en MS de OTV,
Emissions et seule et même publication.
1997).
uniquement quantité d'eau évacuée dans le
rejets filtrat.

Emissions vers Une référence sur STEU au Japon Rejet de CO, SO2, NOx : STEU en Pas de données dans la Emissions uniquement de GES :
1 1 0 4
l'air : émission de CH4 et N2O. Chine. littérature ou pas d'émissions ? émission d'autres composés ?

Siccité boue Valeur provenant Valeurs homogènes selon les


13 8 5 4
épaissie principalement de OTV, 1997 publications
Valeurs assez homogène selon Peu de données : principaux
les publications : beaucoup de éléments (C, N, K, Fe, S). Pas de
Peu de données : uniquement Valeurs homogènes selon les
Eléments utiles 10 données concernant les boues 5 3 concentration en P. Données 8
C, N, P, K publications
déshydratées après digestion provenant de STEU en Australie
anaérobie. et Colombie.
Une publication sur STEU en
Composition Valeur pour des boues Turquie avec 20% eaux Une publication dont les
Peu de données : STEU en
boues déshydratées après digestion industrielles très différente des concentrations pour certains
ETM 5 4 2 Australie (2011) ou STEU en 6
traitées anaérobie : facteur 3 ou 4 entre autres (facteur 10 à 500) : non ETM sont très différentes sinon
Italie (2000).
certaines données. utilisée pour le calcul des facteur de 3 à 5.
moyennes.

Valeurs sur les principaux Valeurs sur PCDD/F et


Concentrations en HAP (détaillé) Très peu de données sur la
micropolluants : HAP, PCB, chlorophénols uniquement
et PCBs : STEU en Italie (2000). concentration en polluants :
Micropolluants 4 DEHP, NP, PBDE. Une publication 1 pour des boues épaissies 1 1
Peu de données mais données uniquement 1 publication avec
au japon sur des concentrations digérées anaérobies
cohérentes avec les autres. musc et DEHP
en musc polycyclique. déshydratées en Pologne.

Nombre de références
22 14 10 12
totales :

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97
Stabilisation Compostage Chaulage Digestion aérobie Digestion anaérobie
Energie Facteur 15 entre les deux
5 2 3 7
électrique valeurs

Input Données peu claires et agent


Agent
structurant utilisés dans les Données homogènes dans la
structurant / 6 10 1
publications trop différents pour littérature
Chaux / O2 … en tirer une conclusion
Quelques concentrations en N Très peu de données,
Concentration
1 et valeur DBO et DCO + perte 1 uniquement concentration en
retour en tête éléments nutritifs MES et DCO, DBO.

Emissions et Emissions : 2% du biogaz :


GES ok. Données concernant les
rejets Emissions vers COV peu nombreuses + manque
Emissions de NH3 ok, autres Peu de données : uniquement composition du biogaz ok pour
5 4 émissions proviennent d'une 2 SO2, CO et NOx pour une STEU 8 CH4, CO2, N2 et H2S. Pour les
l'air données AGV, eau évaporée et
STEU en Chine en Chine. autres composés : seulement
gaz odorants.
trois publications en parlent.

Siccité boue Données homogènes dans la Données homogènes dans la Nombre de références
12 6 1 11
épaissie littérature littérature insuffisantes

Beaucoup de publications sur le


compostage mais au final on
retrouve toujours les mêmes
Données sur C, N, P, K mais Concentration en C, N, P, K et S,
éléments : C, N, P, K. Peu de Beaucoup de données, données
Eléments aussi S, Ca et Mg. Données Ca, Mg mais trop peu de
Composition 26 données sur les autres éléments 9 4 22 similaires entre les publications
utiles homogènes selon les références à chaque fois pour
(6 publications mentionnent les (facteur 2 à 3).
boues publications confirmer.
concentrations en Ca et Mg).
traitées Données homogènes selon les
publications

Valeurs assez homogène selon


Valeur plutôt homogène mais
les publications (Tarantini, 2007 Peu de référence mais données Données homogènes selon les
ETM 10 2 pas assez nombreuse pour 4 9
à tendance à avoir des valeurs similaires entre les publications publications
confirmer
plus faible que les autres)

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98
Concentration des principaux
micropolluants (PCB, HAP, NP,
Uniquement une publication Données homogènes selon les
DEHP, PCDD, LAS). Pour les HAP
Micropolluants 10 1 mentionnant la concentration 0 Pas de données 8 publications ; il manque la
deux publis dont les valeurs sont
en PCB concentration en DEHP et NP.
assez différentes pour certains
composés

Nombre de références
30 15 8 30
totales :

Séchage Séchage thermique Séchage solaire


Energie
6 2 Peu de données disponibles
électrique
Input
Energie
6
thermique
Concentration
retour en tête
Emissions et
rejets Emissions vers Un seul rapport mentionne le fait que les émissions sont comparables
3 Une seule référence pour chaque émission : trop faible. 1
l'air aux émissions dues au stockage

Siccité boue
8 Données homogènes entre les publications. 2
épaissie
Données C, N, P, K ok et 3 publications donnent des valeurs de Une seule publication mentionne la composition des boues séchées par
Eléments utiles 9 1
Mg et Ca. énergie solaire : STEU au Brésil.
Composition
boues Valeurs assez homogènes entres les publications (facteur 2 à 5).
ETM 4 0 Pas de données
traitées Concentrations dans les boues des principaux ETM

Concentrations dans les boues des principaux micropolluants :


Micropolluants 4 HAP, PCB, DEHP, NP, PCDD/F et LAS. Une référence par type de 0 Pas de données
boue en entrée de séchage.

Nombre de références
21 4
totales :

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99
Abstract

The environmental assessment of a waste water treatment plant includes the water sector and the sewage
sludge one. We immediately think at the water part and the impact of the sewage sludge sector remains
unknown. This all context of environmental quality leads Onema (The French National Agency for Water
and Aquatic Environments) and Irstea (National Research Institute of Science and Technology for
Environment and Agriculture) to collaborate in a project whose goal is to assess the environmental impacts
of sewage sludge treatment and upgrading.

The approach and the first results are presented in this report. The sewage sludge treatment’s impacts on
the environment were determined thanks to Life Cycle Assessment. Several processes were identified and
simulated: thickening, dewatering, stabilisation and drying. Through a first bibliographic part, I was able to
make up the Life Cycle Inventories of each process. After that, these inventories were modeled in a specific
software called SimaPro and the impacts were identified using the ReCiPe method.

Thickening and dewatering seem to be the least impacting processes on the environment. However, the
results depend a lot on the data quality found in scientific publications and has to be taken with caution. For
some processes, there is more information than for others. A better way to characterize the impacts of each
process would be to collect data directly from waste water treatment plant.

Keywords: Life Cycle Assessment, Life Cycle Inventories, sewage sludge, thickening, dewatering,
stabilisation, drying
Résumé

L’évaluation de la qualité environnementale d’une station de traitement des eaux usées passe par
l’évaluation de la filière eau et de la filière boue. Bien souvent, la filière eau est prise en compte et la filière
boue est laissée de côté alors qu’elle représente une part non négligeable des coûts et des impacts. C’est
dans ce contexte de démarche de qualité environnementale que l’Onema (Office National de l’Eau et des
Milieux Aquatiques) et Irstea (Institut national de Recherche en Sciences et Technologies pour
l’Environnement et l’Agriculture) proposent un projet de quantification des impacts environnementaux dus
aux filières de traitement et de valorisation des boues issues du traitement des eaux usées.

Ce rapport présente la démarche adoptée et les premiers résultats obtenus. La méthode de l’Analyse du
Cycle de Vie (ACV) a été adoptée afin de quantifier les impacts sur l’environnement des filières de
traitement des boues. Les procédés identifiés et modélisés sont l’épaississement, la déshydratation, la
stabilisation et le séchage. Une première partie bibliographique a permis de constituer les Inventaires de
Cycle de Vie de chaque procédé. Ces inventaires sont ensuite modélisés grâce à un logiciel ACV, SimaPro
et les impacts sont identifiés à l’aide la méthode de caractérisation des impacts ReCiPe.

Les procédés d’épaississement et de déshydratation semblent les moins impactants sur l’environnement.
Cependant les résultats obtenus sont très dépendants des données trouvées dans la littérature et sont
donc à prendre avec précaution. Certains procédés sont mieux renseignés que d’autres dans la littérature
scientifique. L’acquisition de données terrains permettrait sans doute une caractérisation plus fine des
impacts de chaque procédé.

Mots-clés : Analyse du Cycle de Vie, Inventaire de Cycle de Vie, boue d’épuration, épaississement,
déshydratation, stabilisation, séchage

Pour citer cet ouvrage : [Chabat, Léa, 2013. Analyse du Cycle de Vie des filières de traitement des boues
issues du traitement des eaux usées. Mémoire de fin d’études, diplôme d’ingénieur agronome, spécialité
Gestion de l’Eau, des Milieux cultivés et de l’Environnement, Montpellier SupAgro. 100p.]

Montpellier SupAgro, Centre international d'études supérieures en sciences agronomiques


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