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par
Léa CHABAT
par
Léa CHABAT
devant le Jury :
- Carole SINFORT, Montpellier SupAgro,
- Marilys PRADEL
Présidente du Jury
- Edith LECADRE, Montpellier SupAgro - Anne-Laure REVERDY
Je tiens tout d’abord à remercier Emmanuel Hugo, directeur régional du centre de Clermont-
Ferrand et Romain Girault, délégué du directeur régional sur le site de Montoldre, de m’avoir
intégré pendant ces 6 mois au sein de leur structure et de leur équipe.
Je remercie vivement Marilys Pradel, Ingénieur d’étude Evaluation Environnementale/ACV et
maître de stage, pour son encadrement et son soutien. Je la remercie pour ses conseils et ses
remarques qui ont contribué au bon déroulement de mon stage.
Je remercie aussi Anne-Laure Reverdy, Ingénieur d’étude Evaluation Environnementale, pour sa
disponibilité et ses conseils.
Je remercie Arnaud Hélias, mon tuteur campus, qui a répondu à mes interrogations et m’a
conseillé tout au long du stage.
Mes remerciements vont également à toute l’équipe Irstea du site de Montoldre (permanents,
CDD, thésards et stagiaires), pour leur accueil, leur bonne humeur et la bonne ambiance qui
régnait au travail.
Enfin, je souhaite remercier toutes les autres personnes qui ont participé de près ou de loin à la
réalisation de cette étude.
REMERCIEMENTS ........................................................................................................................ 1
TABLE DES MATIERES ................................................................................................................ 2
LISTE DES ABREVIATIONS.......................................................................................................... 3
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 4
1 SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ........................................................................................... 6
1.1 LA METHODE ACV .............................................................................................................. 6
1.1.1 Principe général de l’ACV .......................................................................................... 6
1.1.2 Etat de l’art des ACV appliquées au traitement des boues d’épurations .................... 7
1.2 LE TRAITEMENT DES EAUX USEES ET LA PRODUCTION DE BOUES EN FRANCE.......................... 9
1.2.1 Le traitement des eaux usées à l’origine de la production de boues .......................... 9
1.2.2 Les différentes catégories de boues ........................................................................ 10
1.2.3 La composition des boues ....................................................................................... 12
1.3 LE TRAITEMENT DES BOUES .............................................................................................. 14
1.3.1 Le conditionnement ................................................................................................. 14
1.3.2 Les procédés d’épaississement ............................................................................... 15
1.3.3 Les procédés de déshydratation .............................................................................. 15
1.3.4 Les procédés de stabilisation ................................................................................... 16
1.3.5 Les procédés de séchage ........................................................................................ 17
2 CHAMPS DE L’ETUDE ET INVENTAIRE DU CYCLE DE VIE .............................................. 19
2.1 OBJECTIFS ....................................................................................................................... 19
2.1.1 Objectifs de l’étude .................................................................................................. 19
2.1.2 Choix de l’unité fonctionnelle ................................................................................... 19
2.2 FRONTIERES DU SYSTEME ................................................................................................. 19
2.3 INVENTAIRES DU CYCLE DE VIE .......................................................................................... 21
2.3.1 Méthodologie utilisée ............................................................................................... 21
2.3.2 Constitution des inventaires de cycle de vie ............................................................. 24
2.3.3 Bilans matières-énergies ......................................................................................... 31
3 EVALUATION DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ........................................................... 35
3.1 METHODOLOGIE ............................................................................................................... 35
3.1.1 Méthode de calcul d’impact ..................................................................................... 35
3.1.2 Procédés et filières analysés ................................................................................... 36
3.2 ANALYSE ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS ................................................................. 38
3.2.1 Caractérisation des impacts et identification des procédés les moins impactants .... 38
3.2.2 Identification des filières les moins impactantes ....................................................... 46
3.3 ANALYSE CRITIQUE ........................................................................................................... 49
CONCLUSION .............................................................................................................................. 51
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 52
TABLE DES FIGURES ................................................................................................................. 57
TABLE DES TABLEAUX ............................................................................................................. 58
TABLE DES ANNEXES ............................................................................................................... 59
L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) est un outil d’évaluation des impacts sur l’environnement d’un
produit, d’un service ou d’un système ; incluant l’ensemble des activités liées à ce système depuis
l’extraction des matières premières jusqu’au dépôt et traitement des déchets. La quantification des
impacts se fait donc sur l’ensemble du cycle de vie du système en considérant chaque étape, « du
berceau à la tombe ». Pour chaque étape du cycle de vie, les flux de matières et énergies entrants
et sortants sont inventoriés.
L’ACV est une méthode d’évaluation environnementale multicritère dont le cadre est normalisé
(ISO 14 040 et 14 044). La norme ISO 14040 « Management environnemental – Analyse du cycle
de vie – Principes et cadres » décrit les caractéristiques essentielles de l’ACV et les bonnes
pratiques de conduite de cette étude. Cette norme est la première et date de 1997. Les normes
ISO 14041, ISO 14042 et 14043 ont été publiés par la suite (2000) et décrivent plus précisément
chaque étape de l’ACV. Ces trois dernières ont fusionnés en 2006 à la suite d’une révision pour
former la norme ISO 14044 « Management environnemental – Analyse du cycle de vie –
Exigences et lignes directrices ».
L’objectif de l’ACV est d’identifier les principales sources d’impacts environnementaux d’un
système. Cette méthode permet de comparer les étapes de la vie d’un produit entre elles et de
pointer du doigt les postes les plus impactants. Elle permet aussi de comparer des systèmes entre
eux et de choisir celui qui engendre le moins d’impacts sur l’environnement. C’est un outil
fournissant des éléments d’aide à la décision aux politiques industrielles ou publiques
(améliorations de produits, choix des procédés …).
L’Analyse du Cycle de Vie se décompose en quatre phases de travail (Figure 1) :
1.1.2 Etat de l’art des ACV appliquées au traitement des boues d’épurations
L’état de l’art des ACV appliquées aux filières de traitement et de valorisation des boues nécessite
une étude bibliographique des articles scientifiques publiés sur le sujet. Une telle étude a déjà été
réalisée sur les publications scientifiques publiés entre 1999 et 2007 et comparant différents
scénarios (Pradel, 2008) ; soit 9 articles scientifiques. Cet état de l’art portait sur la méthode et les
logiciels ACV utilisés, les frontières du système étudié et les unités fonctionnelles
correspondantes, les résultats et les principales conclusions. A cette étude s’ajoute ici deux ACV
comparatives supplémentaires : (Cao and Pawlowski, 2013) et (Tarantini et al., 2007).
Les ACV liées au traitement des déchets sont des ACV particulières dites ACV « fin de vie ». En
effet, seule la dernière étape du cycle de vie est prise en compte ici. Ces ACV sont souvent
utilisées pour comparer différentes filières entre elles. Elles nous renseignent sur les impacts
environnementaux dus à la gestion d’une certaine quantité de déchet.
Tableau 1 : Synthèse des données utilisées dans les deux ACV comparatives
Figure 3 : Contribution de chaque procédé à l'énergie totale utilisée (A) et aux émissions de GES
(B) pour chaque système étudié (Cao and Pawlowski, 2013)
La méthode ACV est donc une méthode permettant de quantifier les impacts sur l’environnement
de nombreux systèmes. Appliquée aux filières de traitement des boues issues du traitement des
eaux usées, elle identifie les procédés les plus impactants sur l’environnement et les catégories
d’impact les plus touchées.
La qualité des boues issues du traitement des eaux usées est très variable selon la nature et la
qualité des effluents d’origine et le type de traitement appliqué. Il existe trois grands types de
traitement des eaux usées qui génèrent différentes classes de boues (Figure 4).
Par la suite, nous retiendrons la classification suivante pour les boues brutes issues du traitement
des eaux usées : les boues primaires (classe A), les boues secondaires (classe B2), les boues
activées (classe B1) et les boues mixtes (classe C). Les boues tertiaires ne sont pas prises en
compte car elles ne représentent qu’une très faible proportion des boues produites en France et
sont peu représentées dans la littérature scientifique. Les boues de classe D, quant à elles, sont
des boues traitées par stabilisation biologique ; elles ne sont pas considérées comme des boues
brutes.
On distingue plusieurs natures de boues selon leur concentration en matière sèche (MS). On
définit la siccité comme la teneur en matière sèche (en %) contenue dans les boues. C’est
l’inverse du taux d’humidité. On distingue (Reverdy and Pradel, 2010) :
Les boues liquides : 1 à 10 % de siccité,
Les boues pâteuses : 10 à 30 % de siccité,
Les boues solides : 30 à 90 % de siccité,
Les boues sèches : plus de 90 % de siccité.
Le traitement des boues va par la suite modifier la nature des boues en changeant leur siccité.
Les boues sont composées de toutes sortes d’éléments que l’on qualifiera d’utiles pour parler des
éléments nutritifs importants lors de la valorisation des boues par épandage ou d’indésirables
lorsque l’on parlera des micropolluants. Parmi les éléments utiles, on retrouve principalement le
carbone, l’azote et le phosphore. Concernant les éléments indésirables, ce sont les métaux qui
prédominent.
Eléments nutritifs
La boue est composée d’eau et de matière sèche. En sortie du traitement des eaux usées, les
boues brutes sont liquides (1 à 2% de matière sèche).
La matière sèche (MS) représente la matière solide sèche obtenue après évaporation de l’eau
contenue dans la boue humide. La MS comprend la matière minérale et la matière organique aussi
appelée matière volatile sèche (MV). La teneur en MV s’exprime en % de MS. Elle permet
d’évaluer le degré de stabilisation de la boue et son aptitude à subir divers traitements. Plus le taux
de MV est faible, plus la boue est facile à épaissir ou à déshydrater (OTV, 1997).
Micropolluants
Les boues issues du traitement des eaux usées ne contiennent pas uniquement des éléments
utiles. En effet, les procédés de traitement des eaux usées ont une bonne efficacité vis-à-vis de
l’élimination des micropolluants contenus dans les eaux. Les eaux traitées ont ainsi une bonne
qualité mais la plupart de ces composés s’accumulent par la suite dans les boues (Besnault and
Martin, 2011). Parmi les micropolluants étudiés, on retrouve principalement les suivants.
Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) sont une série d’hydrocarbure dont les
atomes de carbone sont disposés en anneaux benzéniques unis les uns aux autres sous forme de
groupe. Ce sont des composés très hydrophobes (à l’exception du naphtalène) que l’on retrouve
dans les boues d’épurations.
Les métaux sont parmi les substances les plus surveillées dans les boues car de nombreuses
réglementations en font un facteur limitant à l’épandage des boues.
Les Polychlorobiphényles (PCB) constituent une famille de 209 composés aromatiques
organochlorés dérivés du biphényle. Depuis 20 ans, ces substances ne sont plus utilisées dans la
fabrication d’appareils en France. Ce sont des composés insolubles dans l’eau.
Les phtalates sont des produits chimiques dérivés de l’acide phtalique. Ils sont utilisés dans
l’industrie comme plastifiants des matières plastiques. Le DEHP (di-2-éthylexyle) est le plus utilisé
et le seul contrôlé par la législation. Il a une faible solubilité et une bonne adsorption dans la boue.
Les alkylphénols proviennent de l’alkylation des phénols et sont utilisés massivement dans
l’industrie comme précurseurs de détergents ou comme additifs de carburant et lubrifiants. Ils sont
très lipophiles et persistants.
Les Polybromodiphényléthers (PBDE) sont une suite de 209 produits chimiques bromés. Ils sont
utilisés comme retardateur de flamme pour les plastiques et textiles. Ce sont des composés
lipophiles et peuvent être volatiles selon leur degré de bromation.
De nombreuses autres substances comme les pesticides, les produits pharmaceutiques, ou les
produits de soin sont qualifiées de polluants émergents car leurs concentrations dans la nature
Le choix d’une filière de traitement des boues doit prendre en compte plusieurs critères pour être
la plus performante possible : la qualité et la quantité de boue à traiter ainsi que la destination
finale de la boue. En effet, selon la filière de valorisation choisie, les siccités requises ne seront
pas les mêmes. Les différents critères de définition des filières de traitement des boues sont alors
le niveau de siccité souhaité, le degré de stabilisation recherché, la nature de la boue à
traiter, les coûts d’investissement et les coûts d’exploitation.
1.3.1 Le conditionnement
L’épaississement est généralement la première étape du traitement des boues. Il réduit le volume
de boue à transférer dans la filière et permet d’obtenir une boue plus concentrée de l’ordre de 3 à
5 % de MS (OTV, 1997) (Bravo and Ferrer, 2011) (Nakakubo et al., 2012). On distingue trois
technologies pour l’épaississement qui sont présentées dans le Tableau 4.
Pour chacun de ces procédés, l’eau clarifiée extraite de la boue est renvoyée en tête de STEU
pour être mélangée avec les eaux usées.
Tableau 4 : Comparaison des méthodes d'épaississement
(OTV, 1997) cite aussi un épaississement dynamique par centrifugation. La centrifugation est
surtout utilisée pour la déshydratation et ne sera donc pas considéré ici comme un procédé
d’épaississement.
La déshydratation permet de réduire la teneur en eau des boues de façon plus poussée que
l’épaississement. A la sortie de cette étape, les boues obtenues deviennent pâteuses à solides
(Turovskiy and Mathai, 2006). Il existe deux types de déshydratation : la déshydratation
mécanique et la déshydratation naturelle. La technique la plus utilisée pour la déshydratation
naturelle est celle des lits de séchage plantés de roseaux (LSPR). Le détail des procédés de
déshydratation est présenté dans le Tableau 5.
- Déshydratation par
- Siccité limitée
compression et cisaillement - Fonctionnement en
- Consommation d’eau de
entre deux toiles continu
Filtre à bandes lavage
- Siccité obtenue variant de - Facilité d’exploitation
- Sensible au dosage en
15 à 18 % (Reverdy and - Coûts modérés
polymères
Pradel, 2010) (OTV, 1997)
- Déshydratation par
- Coûts d’investissement 2
compression entre deux
à 3 fois plus élevés (OTV,
Filtres à plateaux - Siccité élevée
1997)
plateaux - Siccité obtenue variant de - Bonne texture de boue
- Entretien et maintenance
25 à 40 % (Turovskiy and
spécialisés
Mathai, 2006)
- Espace requis important
- Faible coût - Nuisances olfactives
- Déshydratation à l’air
d’investissement possibles
libre : drainage et
- Faible consommation en - Emissions azotées
LSPR évaporation de l’eau
énergie potentiellement plus
- Siccité obtenue de 25 %
- Pas de conditionnement importantes
(Uggetti et al., 2011)
nécessaire - Dépendance aux aléas
climatiques
Le séchage est généralement la dernière étape du traitement des boues. Le but est l’élimination
partielle ou totale de l’eau interstitielle contenue dans les boues afin de réduire leur volume (et
ainsi de diminuer les coûts de transport), l’augmentation de la valeur calorifique et l’amélioration de
la texture de la boue avant épandage. Le taux de siccité obtenue varie de 35 à plus de 90% (dans
ce cas il y a stabilisation, voire hygiénisation) et dépend de la destination finale des boues.
Tableau 7 : Comparaison des méthodes de séchage
Dans une filière boue, au sein d’une STEU, tous les procédés de traitement des boues que nous
venons de décrire ne sont pas forcément utilisés. Le choix des procédés et leur couplage n’est pas
le même dans toutes les STEU. Il dépend fortement des contraintes socio-économiques locales
(capacité nominale, filière de valorisation disponible). Il existe donc ainsi une multitude de filière de
traitement des boues. Par exemple, la filière de traitement la plus utilisée en France est le
Le tableau suivant (Tableau 8) récapitule les valeurs de siccités obtenues après les différents
types de traitement des boues.
Tableau 8 : Récapitulatif des siccités obtenues selon le type de traitement des boues
Cette première partie bibliographique a permis d’identifier les procédés de traitement des boues et
les différentes technologies les plus utilisées en France. Afin de mener à bien l’ACV des filières de
traitement des boues, il faut maintenant réaliser les inventaires de cycle de vie de chaque procédé
avant de les modéliser sous SimaPro. La constitution de ces inventaires passe par la
détermination qualitative puis quantitative des différents consommables et émissions pour chaque
procédé au travers de la littérature scientifique. La méthodologie utilisée est décrite dans la partie
suivante.
A travers la méthode ACV, l’objectif est d’identifier les filières de traitement des boues à privilégier
d’un point de vue environnemental. Afin d’identifier les filières les moins impactantes, il faut
d’abord identifier les procédés les moins impactants et caractériser ces impacts. Les trois objectifs
principaux sont donc :
La caractérisation de l’impact environnemental des procédés de traitement des boues.
L’identification des procédés les moins impactants sur l’environnement en fonction des
technologies utilisées.
L’identification des filières (couplage de plusieurs procédés) qui engendrent le moins
d’impact sur l’environnement.
Le choix de l’unité fonctionnelle fait partie de la première étape de l’ACV. Tous les flux matières et
énergies comptabilisés par la suite dans l’inventaire vont se rapporter à l’unité fonctionnelle. Elle
dépend de la fonction que l’on désire étudier de manière générale. L’objectif de cette étude est de
pouvoir comparer les procédés entre eux, ainsi que les filières de traitement des boues. Il est donc
essentiel de choisir une fonction commune à tous ces systèmes. La fonction principale est de
traiter les boues issues du traitement des eaux usées. Certains procédés peuvent avoir d’autres
fonctions, dites secondaires. C’est le cas de la digestion anaérobie avec la production de chaleur
et d’électricité.
L’unité fonctionnelle représente la grandeur quantifiant la fonction principale du système étudié.
Dans les ACV « fin de vie », celle-ci inclut très souvent la quantité de déchets à gérer. Cette
quantité peut s’exprimer de plusieurs façon : on parle soit de tonne de matière brute, soit de tonne
de matière sèche. Etant donné qu’il existe plusieurs types de boues ayant des siccités différentes
et que chaque procédé de traitement possède ses propres performances, l’unité fonctionnelle doit
permettre de comparer les procédés et les scénarios entre eux. Se baser sur la gestion d’une
tonne de MS remplit toutes ces conditions.
L’unité fonctionnelle choisie sera donc : 1 tonne de matière sèche de boue traitée.
En entrée du système global, les boues brutes issues du traitement des eaux usées prises en
compte, sont les boues définies dans la première partie, à savoir des boues primaires, des boues
secondaires, des boues mixtes et des boues activées n’ayant subi encore aucun traitement.
Pour chaque procédé, les seules sorties de système sont les émissions vers l’air dues aux
procédés. En effet, pour le traitement des boues il n’y a aucune émission vers le sol ou vers l’eau.
Le choix des procédés à modéliser s’est basé sur la disponibilité des données dans la littérature.
Les procédés trop peu renseignés ou peu représentatifs des filières de traitement en France ont
été éliminés. Les procédés de traitement utilisés et modélisés sont les suivants :
Le stockage de boues liquides en silo avant traitement.
L’épaississement statique gravitaire, l’épaississement par flottation, l’épaississement par
égouttage sur table, grille et tambour.
La déshydratation par centrifugation, la déshydratation par filtre à bandes, la
déshydratation par filtre à plateaux et les lits de séchage plantés de roseaux.
Le compostage, le chaulage, la digestion aérobie et la digestion anaérobie.
Le séchage thermique et le séchage solaire.
La digestion anaérobie est responsable de la production de biogaz. Ce coproduit est ensuite
valorisé pour produire de l’électricité et de la chaleur par cogénération ou bien il est brulé en
Après avoir identifié les différents procédés de traitement des boues, il a fallu déterminer de
manière qualitative et quantitative la composition des boues, les consommations et les émissions
pour chaque procédé. Pour cela, je me suis principalement aidé de publications scientifiques sur le
sujet.
Recherche bibliographique
Irstea est abonné à un certain nombre de revues scientifiques dont les articles sont consultables et
téléchargeables via des bases de données de publications scientifiques. J’ai effectué mes
recherches bibliographiques sur Web of Science qui est une base de données bibliographiques en
ligne disponible sur abonnement pour les universités et les centres de recherches. Cette base de
données est divisée en grands domaines de recherches (Science Citation Index, Social Sciences
Citation Index et Arts & Humanities Citation Index) qui peuvent être consultés ensemble ou
séparément. La période couverte par le Web of Science s’étend de 1975 à nos jours avec une
mise à jour hebdomadaire. Les recherches peuvent s’effectuer selon un grand nombre de critères
tel que l’auteur, la date de publication, le sujet … De plus, les publications disponibles sur cette
base de données sont téléchargeables sous EndNote (logiciel de gestion bibliographique).
Afin de faciliter et de bien orienter mes recherches, j’ai élaboré une liste de mots clés. Cette liste
se découpe en trois thèmes : un thème « matière », un thème « procédé » et un thème
« émissions » (Tableau 9). Les publications disponibles sur la base de données étant en anglais,
les mots-clés sont aussi en anglais.
Dans le thème « matière », se trouve deux déclinaisons de la matière première boue. Le terme
« sludge » est le mot anglais pour « boue » et le terme « biosolid » est le mot américain. La
troncature des mots va permettre une recherche plus élargie, elle est représentée par l’astérisque.
Ainsi la recherche va porter sur le mot tronqué mais aussi sur tous les mots qui en découle (pluriel
ou autre). L’opérateur logique « OR » signifie que les résultats contiendront au moins un des
termes recherchés. Lorsque l’on souhaite rechercher une expression au complet, on met celle-ci
entre guillemets anglais.
Le thème « procédés » regroupe tous les types de procédés pris en compte dans l’inventaire et les
différentes technologies utilisées. Ils sont divisés en quatre sous-thèmes représentant les quatre
types de procédés : l’épaississement, la déshydratation, la stabilisation et le séchage.
Afin d’affiner les résultats, le thème « matière » est recherché dans le TITLE1 uniquement et les
thèmes «procédés » et « émissions » dans le TOPIC2. Voici ci-après un exemple de requête lancé
dans le Web of Knowledge portant sur le séchage :
1
Titre de l’article
2
Titre de l’article / Résumé / Mots-clés
Dans le but de limiter le bruit (c’est-à-dire le nombre de références non pertinentes trouvées lors
de la recherche), les publications dont le titre évoque un concept de boues industrielles, de boues
d’eau potable ou de procédés de traitement des eaux usées ont été éliminées.
Afin de compléter mes inventaires, j’ai aussi été amené à contacter Eva Risch (Irstea-UMR ITAP,
Montpellier SupAgro) qui m’a fourni des informations sur les émissions et la consommation de
polymère liées aux LSPR.
Ainsi pour chaque procédé, j’ai pu établir une liste des consommations, des émissions vers l’air et
des compositions des boues traitées. La composition des boues brutes issues du traitement des
eaux usées est aussi recensée.
Après avoir inventorié l’ensemble de ces données à travers la littérature, il a fallu harmoniser les
unités et trier les données à conserver.
Toutes les unités sont ramenées à l’unité fonctionnelle (1 tonne de MS de boue traitée). La plupart
des données trouvées dans les publications scientifiques sont déjà exprimées par tonne de
matière sèche. Pour celles qui ne l’étaient pas, une conversion s’impose.
Exemple de conversion : Epaississement par flottation (Almansour, 2011) : La concentration en
azote total est de 2,56 g N/l boue épaissie. Or la concentration en MS dans la boue est de 40 g
MS/l boue. Ainsi la teneur en azote total dans la boue épaissie est de 2,56 ÷ 0,04 soit 64 kg N / t
MS.
Pour tous les procédés de traitement, les valeurs de composition des boues et les différents
facteurs d’émissions considérés sont calculés en faisant la moyenne des données disponibles
dans la littérature en séparant dans la mesure du possible les données en fonction du type de
boue en entrée de traitement. Certaines valeurs trouvées dans la littérature ne sont pas utilisées
lors du calcul des moyennes, soit parce qu’elles sont trop différentes des autres données
disponibles (exemple dans le Tableau 10) soit parce qu’elles sont inutilisables en l’état et que rien
ne permet de les convertir par tonne de MS.
Le tableau suivant est un extrait de l’inventaire réalisé pour le compostage. L’extrait concerne ici la
composition en chrome des boues compostées. Les lignes grisées et en rouge sont les valeurs
non utilisées pour le calcul du facteur d’émission final.
Valeur Facteur
Nouvelle Type de boue
Valeur Unité Source recalculée d’émission Unité
unité en entrée
(moyenne) (moyenne)
(De Guardia,
25 à 50 mg/kg MS 37,50 g/t MS
2002)
(Tarantini et al.,
2,80 mg/kg MS 2,80 g/t MS
2007)
(Walter et al.,
119,00 mg/kg MS 119,00 g/t MS Boue
2006) 35,65
standard
Chrome (De Guardia, g / t MS
50,59 mg/kg MS 50,59 g/t MS
2002)
(Mallard et al.,
2,80 à 183,1 mg/kg MS 50,60 g/t MS
2005)
Boue digérée
(Andres and
50,70 mg/kg MS 50,70 g/t MS 50,70 anaérobie
Domene, 2005)
déshydratée
Ce travail d’harmonisation et de tri des données a été effectué à deux niveaux. Une partie des
données est utilisée pour la modélisation des procédés sous SimaPro et l’autre partie est utilisée
pour la réalisation des bilans matières.
Les inventaires de cycle de vie (ICV) de chaque procédé ont été réalisés sous tableur Excel. Le
Tableau 11 représente l’ensemble des données répertoriées pour chaque type de procédé et
chaque technologie, ainsi que leur utilisation finale.
Tableau 11 : Données répertoriées dans les ICV
Concernant les infrastructures nécessaires pour chaque procédé, celles-ci ont été modélisées à
partir des données récoltées pour le logiciel GESTABOUES. L’Annexe II détaille la quantité de
matériaux nécessaires à la construction d’une unité « p » d’infrastructure. Trois modèles
d’infrastructures sont disponibles pour chaque procédé selon la capacité de la STEU. Sous
SimaPro, les infrastructures sont modélisées pour toute leur durée de vie. Seules les
infrastructures pour le compostage, le LSPR et la digestion anaérobie étaient déjà modélisées et
ne prennent pas en compte les tailles de STEU.
L’infrastructure utilisée pour le compostage est un processus dérivé du procédé « compost plant,
open » présent dans la base de données EcoInvent (Nemecek and Kägi, 2007). La nouvelle
infrastructure a été re-modélisée en considérant des matériaux d’origine française (fonte). De la
même façon, l’infrastructure nécessaire à la digestion anaérobie est dérivé du procédé « anaerobic
digestion plant, sewage sludge» présent sous EcoInvent (Doka, 2007) et est modifié en utilisant
des matériaux d’origine française (béton et fonte). L’infrastructure nécessaire à la déshydratation
par LSPR est issue d’un autre projet Onema (Boutin et al., 2011).
La quantité d’infrastructure « p » appelée pour le traitement de 1 tonne de MS est calculée en
fonction de la quantité (en tonne) de MS traitée durant toute la durée de vie de l’infrastructure.
Les données disponibles et calculées pour le projet GESTABOUES sont fonction des tonnes de
boues brutes traitées sur la durée de vie de l’infrastructure. Afin de ramener ces valeurs à des
tonnes de MS, des hypothèses sur la siccité des boues ont été posées. Elles sont présentées dans
le Tableau 12.
Pour l’épaississement par tambour d’égouttage, aucune donnée n’est disponible concernant les
infrastructures.
Le compostage de boues séchées peut sembler à première vue assez particulier. En effet, les
boues séchées n’ont pas pour habitude d’avoir comme finalité le compostage. Ces valeurs
proviennent d’une publication (Li et al., 2013) en Chine où le compostage figure comme procédé
Les hypothèses posées peuvent sembler assez grossières à première vue. Cependant, la quantité
d’infrastructure « p » appelée étant de l’ordre du 10-5, une plus grande précision ne change pas les
impacts de manière significative.
Un récapitulatif du calcul pour les infrastructures est présenté dans le Tableau 13.
3
Normal Mètre Cube : volume de gaz pris dans les conditions normales de pression et température (0° et 1 bar).
Déshydratation :
Tableau 15 : Diversité des procédés de déshydratation modélisés
Nombre total
Procédé Type de boue en Tailles de
Hypothèses d’inventaires
modélisé entrée STEU
modélisés
Boue standard
Emissions de CH4 et N2O
Boue primaire
trouvées dans la littérature
Boue activée 3 capacités de
Centrifugation valables pour des boues 15
Boue mixte STEU
digérées anaérobies : valables
Boue digérée
quelles que soit le type de boue
anaérobie
Boue standard
Boue primaire
Boue secondaire
Filtre à 3 capacités de
Boue activée 18
bandes STEU
Boue mixte
Boue digérée
anaérobie
Deux types de conditionnement
possible :
- conditionnement organique
Boue standard
- conditionnement minéral
Boue primaire
Filtre à Boue activée 3 capacités de
Pas de données pour le 30
plateaux Boue mixte STEU
conditionnement minéral des
Boue digérée
boues standard : moyenne
anaérobie
réalisée sur la quantité de réactif
nécessaire aux autres types de
boue
LSPR Boue standard / 1
Boue digérée
anaérobie 2 capacités de Consommation de chaleur
Séchage
Boue digérée STEU (moyenne et électricité dépend de la 6
thermique
anaérobie déshydratée et grande) tonne d’eau évaporée
Boue déshydratée
Un exemple d’ICV modélisé sous SimaPro est donné dans le Tableau 18 pour du séchage
thermique de boue digérée anaérobie pour une STEU de moyenne capacité. En input, nous
retrouvons la matière première, l’énergie nécessaire au fonctionnement du procédé et
l’infrastructure. En sortie, nous avons les émissions vers l’air.
Tableau 18 : ICV pour le procédé de séchage thermique de boue digérée anaérobie
En parallèle de la modélisation des procédés sous SimaPro, il faut vérifier les bilans matières-
énergies pour chaque procédé de traitement des boues.
Les bilans matières-énergies permettent de vérifier la cohérence des données. Ils permettent de
s’assurer que ce qui rentre dans le système soit égal à ce qui sort du système. Ils sont réalisés
pour chaque type de traitement. C’est donc la composition en éléments nutritifs et micropolluants
des boues, avant et après traitement qui rentre en compte. La concentration des retours en tête et
les émissions vers l’air sont aussi comptabilisées.
En entrée de bilan, nous retrouvons uniquement les éléments de composition de la boue à traiter
(éléments utiles et micropolluants). Pour le chaulage et le compostage, la composition de la chaux
et des agents structurants sont aussi pris en compte. En sortie de bilan, nous considérons la
composition de la boue traitée, les émissions vers l’air et les retours en tête (filtrats lors de
l’épaississement, centrats lors de la déshydratation). Afin de simplifier les bilans, seuls les
éléments présents à la fois dans les boues en entrée et en sortie de traitement sont comptabilisés.
Pour réaliser le bilan matière du compostage, il faut connaitre la composition et la proportion
d’agent structurant ajouté aux boues. Les données dans la littérature sont assez peu nombreuses
Tableau 20 : Bilan massique des principaux éléments pour l'épaississement gravitaire de boue
activée (en kg pour 1 tonne de MS de boue à traiter)
Epaississement gravitaire
C H O N P S K
de boue activée
INPUT Boue à traiter 363,63 41,40 227,70 48,38 19,50 9,15 2,94
Digestion anaérobie de
C H O N P S K
boue brute standard
INPUT Boue à traiter 333,20 51,20 225,20 44,33 25,53 18,62 8,70
Taux d’abattement (%) 60,30 48,49 12,80 60,30 44,81 22,30 76,81
La littérature scientifique nous a permis de réaliser les ICV en identifiant les inputs et les émissions
vers l’air de chaque procédé. La prochaine étape de l’ACV des filières de traitement des boues, est
la modélisation sous SimaPro de ces ICV afin de caractériser l’impact sur l’environnement de ces
procédés et l’identification des filières les moins impactantes.
L’analyse de l’impact environnemental des filières de traitement des boues se fait à l’aide du
logiciel SimaPro 7.3.3. La version que possède Irstea est la version PhD, une licence éducative
comparable à la version professionnelle Analyst. La base de données utilisée est la base de
données EcoInvent V2.
La méthode de calcul des impacts choisie est la méthode ReCiPe V1.07. C’est une méthode
européenne qui regroupe les résultats en 18 catégories d’impacts agrégés ensuite en trois aires de
protection (catégories de dommages) (Tableau 22).
Tableau 22 : Catégories d'impact et de dommages selon la méthode ReCiPe
Cette méthode se décline selon trois perspectives ou scénarios reflétant différentes sources
d’incertitude et différents choix, en accord avec « Théorie culturelle » de Thompson, 1990. Ces
perspectives sont les suivantes :
La perspective individualiste (I) est basée sur des intérêts à court-terme, les catégories
d’impacts ne sont pas contestées et elle soutient une vision optimiste quant à la capacité
d’adaptation humaine.
4
Trichlorofluorométhane
5
1,4-Dichlorobenzène
6
Uranium 235
7
Composés organiques volatiles autres que le méthane
8
Particules en suspension dans l'air d'un diamètre inférieur à 10 micromètres
Dans le but de répondre aux objectifs fixés, il a d’abord fallu analyser chaque procédé et chaque
scénario un par un afin de caractériser les impacts de chacun. Une comparaison des technologies
utilisées pour chaque procédé a ensuite été réalisée.
Comme nous l’avons vu précédemment, le nombre d’inventaires modélisés pour chaque procédé
et technologie est assez important. L’analyse de tous ces inventaires a été réalisée, cependant
tous les graphiques et résultats ne peuvent être présentés ici.
Après avoir étudié les impacts pour chaque taille de STEU, nous travaillerons avec des STEU de
moyenne capacité pour la comparaison des technologies et procédés, en considérant que les
conclusions tirées pour cette capacité s’appliquent aux STEU de petite et moyenne capacité. De la
même façon, pour certains procédés nous avons plusieurs types de boue en entrée de traitement.
Pour la comparaison des technologies et des procédés, le choix sur le type de boue en entrée de
procédé est représenté dans le Tableau 23.
Tableau 23 : Choix du type de boue en entrée de procédé
Procédé Type de boue en entrée
Table d’égouttage Boue mixte
Déshydratation Boue standard
Compostage / Chaulage / Digestion aérobie Boue déshydratée
Digestion anaérobie Boue standard
Séchage thermique Boue déshydratée
Nous avons choisi de modéliser six filières de traitement des boues. L’Annexe IV représente les
différentes filières modélisées. Ces filières ont été choisies en fonction des données récoltées en
2010 (Reverdy and Pradel, 2010) lors de l’investigation réalisée sur les différentes filières de
traitement des boues en France. Elles ne représentent pas l’ensemble des possibilités et des
Pour ces filières, deux versions sont modélisées : une version A où l’électricité et la chaleur
utilisées proviennent de la production industrielle française et une version B où l’électricité et la
chaleur nécessaires aux procédés post-digestion proviennent de la valorisation du biogaz. Pour le
séchage thermique, la chaleur produite par digestion ne suffit pas à satisfaire tous les besoins : la
totalité de la chaleur produite est donc utilisée et ce qu’il manque provient de la production
française. L’Annexe V détaille les ICV pour les procédés dont la provenance de l’électricité et de la
chaleur change.
La digestion anaérobie mésophile étant plus commune que la digestion anaérobie thermophile
(Reverdy et al., 2011), c’est celle-ci qui sera utilisée dans les filières.
Epaississement
Pour l’analyse des résultats d’épaississement nous comparons les impacts dus à l’épaississement
gravitaire, flottation, grille d’égouttage, table d’égouttage et tambour d’égouttage.
La quantité d’infrastructure influe très peu sur les impacts. Pour l’épaississement par flottation,
grille et table d’égouttage, les impacts dus aux trois tailles de STEU sont identiques (Annexe VI).
Pour l’épaississement gravitaire, c’est la STEU de petite capacité qui est la plus impactant,
notamment pour l’appauvrissement des ressources minérales car la quantité d’infrastructure
appelée est plus importante. Cependant les écarts étant assez faibles, nous considérerons que les
impacts sont les mêmes et nous modéliserons des STEU de moyenne capacité par la suite.
Pour l’épaississement par table d’égouttage, plusieurs types de boues sont disponibles en entrée
de procédé (des boues primaires, secondaires, activées, mixtes). La comparaison des impacts
pour chaque type de boue montre que c’est l’épaississement de boue secondaire qui engendre le
plus d’impacts sur la santé humaine et l’écotoxicité des milieux, dû à une consommation
supérieure de polymère (Annexe VI). A l’opposé, les boues primaires engendrent moins d’impacts
pour les mêmes catégories. Nous considérerons l’épaississement de boue mixte par la suite.
Changement climatique :
Pour cet impact, ce sont les émissions de gaz à effet de serre qui sont comptabilisées.
L’épaississement gravitaire est le seul procédé où des émissions, autres que du CO 2 fossile sont
recensées : émission de méthane et de protoxyde d’azote pour cet impact. C’est donc le procédé
le plus impactant vis-à-vis du réchauffement climatique.
Ecotoxicité :
Concernant la toxicité humaine et l’écotoxicité marine, c’est la production d’électricité qui engendre
le plus d’impact sur l’environnement. En consommant plus d’électricité que les autres procédés,
l’épaississement par flottation est le plus impactant. Pour l’écotoxicité terrestre et aquatique, la
fabrication de polymère est aussi impactante que l’électricité.
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Tambour d'égouttage
Tambour d'égouttage
Tambour d'égouttage
Tambour d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Tambour d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Gravitaire
Gravitaire
Gravitaire
Gravitaire
Gravitaire
Gravitaire
Table d'égouttage
Table d'égouttage
Table d'égouttage
Table d'égouttage
Table d'égouttage
Table d'égouttage
Flottation
Flottation
Flottation
Flottation
Flottation
Flottation
Changement Toxicité humaine Ecotoxicité terrestre Ecotoxicité aquatique Ecotoxicité marine Eutrophisation des
climatique milieux
aquatiques
Emissions vers l'air Polymère Electricité Infrastructure pour l'épaississement Infrastructure pour le conditionnement
Figure 12 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés d'épaississement pour
des STEU de moyenne capacité (1/3)
Pour toutes les catégories d’impact de la Figure 13, la fabrication de polymère et l’électricité sont
les postes les plus importants. L’épaississement par tambour d’égouttage consomme plus
d’électricité et de polymère (37,5 kWh et 5 kg/t MS respectivement) que la grille d’égouttage (33
kWh et 2,71 kg/t MS) et est donc plus impactant. La flottation consomme très peu de polymère
(0,20 kg/t MS) mais beaucoup d’électricité (115 kWh/t MS). Comme les impacts de la flottation
sont inférieurs à ceux de l’égouttage, on peut en conclure que la fabrication de polymère engendre
plus d’impacts sur ces catégories que la consommation d’électricité. L’épaississement gravitaire en
consommant peu d’électricité et pas de polymère est le procédé le moins impactant.
L’électricité est le poste le plus impactant les catégories d’impact de la Figure 14. La flottation,
consommant de 3 à 10 fois plus d’électricité que les autres procédés, est donc le procédé qui
engendre le plus d’impact sur l’appauvrissement de la couche d’ozone, les radiations ionisantes,
l’occupation des terres agricoles et urbaines, la transformation des espaces naturels et
l’appauvrissement des ressources minérales.
Tambour d'égouttage
Tambour d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Tambour d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Gravitaire
Gravitaire
Gravitaire
Gravitaire
Gravitaire
Flottation
Table d'égouttage
Flottation
Table d'égouttage
Flottation
Table d'égouttage
Flottation
Table d'égouttage
Flottation
Table d'égouttage
Acidification du milieu Eutrophisation des milieux Pollutions photochimiques Formation de particules Appauvrissement des
terrestre marins ressources fossiles
Emissions vers l'air Polymère Electricité Infrastructure pour l'épaississement Infrastructure pour le conditionnement
Figure 13 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés d'épaississement pour
des STEU de moyenne capacité (2/3)
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Tambour d'égouttage
Tambour d'égouttage
Tambour d'égouttage
Tambour d'égouttage
Tambour d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Grille d'égouttage
Gravitaire
Gravitaire
Gravitaire
Gravitaire
Gravitaire
Gravitaire
Flottation
Table d'égouttage
Flottation
Table d'égouttage
Flottation
Table d'égouttage
Flottation
Table d'égouttage
Flottation
Table d'égouttage
Flottation
Table d'égouttage
Appauvrissement de la Radiation ionisante Occupation des terres Occupation des terres Transformation des Appauvrissement
couche d'ozone agricoles urbaines espaces naturels des ressources
minérales
Emissions vers l'air Polymère Electricité Infrastructure pour l'épaississement Infrastructure pour le conditionnement
Figure 14 : Comparaison des impacts sur l'environnement des procédés d'épaississement pour
des STEU de moyenne capacité (3/3)
L’épaississement gravitaire, en ne consommant pas de polymère et peu d’électricité, semble le
procédé d’épaississement à favoriser malgré la quantité importante de substances émises vers
l’air. Ces émissions ne sont pas forcément fiables, étant donné qu’elles n’ont été recensées que
dans une publication chacune. Les émissions de GES proviennent d’une STEU située au Japon
(Soda et al., 2010) et les émissions de composés soufrés datent de 1990 (Bonnin et al., 1990). La
production d’électricité et la fabrication de polymère sont les postes les plus impactants lors de
l’épaississement. Les infrastructures, quant à elles, représentent une part infime des impacts.
Si on compare un même procédé mais pour différents types de boues, les résultats sont assez
proches. Les différences en termes d’impact sont dues aux différentes quantités de réactifs et
d’électricité consommées. De même que pour l’épaississement, la taille de la STEU influence peu
les impacts sur l’environnement (Annexe VII). Les procédés de déshydratation sont donc choisis
pour des boues standard en entrée de déshydratation et des STEU de moyenne capacité.
La déshydratation par LSPR semble être le procédé le plus impactant (Figure 15). Cela est dû à
l’infrastructure nécessaire à la déshydratation des boues qui représente la totalité des impacts sur
l’environnement excepté pour le réchauffement climatique et les radiations ionisantes. C’est
ensuite la déshydratation par filtre à plateaux avec conditionnement minéral qui est le plus
impactant. Dans ce procédé, c’est la fabrication du chlorure de fer qui est le responsable de la
plupart des impacts sur l’environnement (Figure 16). Les autres types de déshydratation semblent
être équivalents.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Figure 16 : Analyse des impacts pour la déshydratation par filtre à plateaux avec conditionnement
minéral de boue standard : STEU de moyenne capacité
La déshydratation par filtre à plateaux avec conditionnement organique semble être le procédé le
moins impactant sur l’environnement et c’est de plus, le procédé qui permet d’obtenir les meilleurs
siccités. Cependant, pour la déshydratation par filtre à plateaux, aucune émission vers l’air autre
que du CO2 fossile n’a été répertoriée. La centrifugation reste le procédé le plus utilisé avec des
impacts assez limités.
Lors de la déshydratation, les infrastructures représentent une part plus importante des impacts
sur l’environnement que lors de l’épaississement. Cependant, l’électricité et la consommation de
polymère représentent encore une grande part des impacts sur l’environnement.
Stabilisation
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Lors de la digestion aérobie, les catégories d’impacts sur l’acidification du milieu terrestre,
l’eutrophisation marine et la formation de particules fines sont les plus touchées. Ce sont les
émissions directes vers l’air qui sont responsables de ces impacts (NOx, NH3, SO2 et COV). Les
impacts sur le réchauffement climatique sont très faibles, en effet il n’y a pas d’émissions de GES
lors de la digestion aérobie. On retrouve des émissions de CO2 biogénique dont l’impact est
considéré quasi nul car le carbone biogénique est issu du cycle naturel « court terme » de la
biomasse. C’est ensuite la consommation d’électricité qui est le paramètre qui impacte le plus. La
consommation d’oxygène et l’infrastructure ont très peu d’impacts.
Pour la digestion anaérobie, nous avons comparé les trois modes de digestion pour des boues
standards en entrée de digestion (les résultats sont les mêmes pour des boues épaissies). C’est la
digestion anaérobie après hydrolyse thermique qui est la plus impactante car elle nécessite une
quantité de chaleur de deux à trois fois supérieure à la digestion sans prétraitement. La moins
impactante, et la plus utilisée, est la digestion anaérobie mésophile qui a besoin de moins de
chaleur (gamme de température de digestion moins élevée). Si l’on compare la digestion
anaérobie mésophile des boues standards et épaissies, nous pouvons nous rendre compte que
les impacts sont pratiquement identiques, malgré le fait que la digestion de boue épaissie
nécessite plus d’électricité et de chaleur et que la quantité de gaz émis est plus importante. Ce
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Séchage
Lors du séchage solaire, les STEU de petite capacité sont plus impactantes que les moyennes et
les grandes. Cela est dû au fait que la quantité de boue traitée dans une petite STEU est moins
importante que pour les autres ; ainsi pour le traitement de 1 tonne de MS, la quantité
d’infrastructure utilisée est plus grande (Annexe VIII).
Le séchage thermique est plus impactant que le séchage solaire (Figure 20). En effet, pour le
séchage solaire, aucune émission vers l’air n’est répertoriée et il n’y pas de consommation de
chaleur. Les impacts sont principalement dus à la consommation d’électricité (impacts dus à
l’infrastructure faibles).
Le séchage thermique de boue digérée anaérobie consomme beaucoup de chaleur et d’électricité.
La consommation de chaleur et d’électricité est calculée en fonction de la tonne d’eau évaporée,
les boues digérées anaérobies en entrée de séchage étant composée à 95 % d’eau, les
consommations sont très importantes. Le séchage de boue préalablement déshydratée (digérée
ou non) est à prioriser (Annexe VIII).
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Filière1B
Filière 1A
Filière1B
Filière 1A
Filière1B
Filière 1A
Filière1B
Filière 1A
Filière1B
Filière 1A
Filière 1A
Filière 1B
Filière1B
Filière 1A
Filière1B
Filière 1A
-10%
Eutrophisation Toxicité Ecotoxicité Ecotoxicité Radiation Occupation des Transformation Appauvrissment
des milieux humaine aquatique marine ionisante terres agricoles des espaces des ressources
aquatiques naturels en eau
Figure 21 : Comparaison des impacts générés par les filières 1A et 1B avec émissions évitées
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B Filière Filière1B
1A 1A 1A 1A 1A 1A 1A 1A 1A 1A
Changement Appauvrissement Acidification du Eutrophisation Pollutions Formation de Ecotoxicité Occupation des Appauvrissement Appauvrissement
climatique de la couche milieu terrestre des milieux photochimiques particules terrestre terres urbaines des ressources des ressources
d'ozone marins minérales fossiles
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Pour la fin de traitement d’une boue digérée déshydratée trois choix s’offre à nous : le séchage
thermique, le compostage et le chaulage. Si l’on compare les trois filières, nous pouvons voir que
globalement les impacts sont assez similaires (Figure 23). La filière utilisant le chaulage (filière 3)
est celle la moins impactante (peu d’électricité et pas de chaleur). Le compostage et le séchage
thermique sont deux procédés intéressants, offrant des boues aux caractéristiques différentes et
n’influençant pas les mêmes catégories d’impacts.
La réalisation d’une ACV à partir de données récoltées dans la littérature n’est pas toujours très
juste, trop de facteurs de variations entrant en compte dans l’analyse. Le mieux serait de pouvoir
récolter des données auprès des STEU et des professionnels et réaliser des ACV propres à
chaque cas.
Cependant malgré tous ces problèmes, cette ACV nous permet quand même de nous rendre
compte des procédés les plus impactants et d’avoir une vision globale sur les impacts dus aux
filières de traitement des boues.
Les procédés de traitement des boues issues du traitement des eaux usées sont nombreux. Il
existe une multitude de filière de traitement des boues. Chaque procédé a ses propres
caractéristiques en termes de performances épuratoires et siccité finale.
L’épaississement gravitaire et la déshydratation par centrifugation sont les procédés les plus
avantageux. Cependant, ils ne suffisent pas à eux seuls dans une filière de traitement des boues.
Afin d’obtenir une boue de bonne qualité agronomique et de bonne tenue mécanique, la
stabilisation et le séchage sont des procédés indispensables. L’impact environnemental des filières
de traitement n’est pas le premier souci des exploitants de STEU. Leur priorité reste avant tout de
pouvoir épuiser leur stock de boues traitées en les envoyant dans une des filières de valorisation
possible : épandage, incinération co-incinération et enfouissement en centre technique. C’est
pourquoi, malgré les impacts environnementaux plus importants dus à ces procédés, le séchage
thermique et la digestion anaérobie restent des procédés largement utilisés.
Les résultats de cette ACV sont à prendre avec précaution, ils sont entièrement basés sur des
données trouvées dans la littérature scientifique. La réalisation d’une ACV à partir de données
bibliographiques a cependant l’avantage de nous donner un aperçu général des impacts
environnementaux dus aux filières de traitement des boues. Les limites de ce travail pourraient
être palliées par la récolte de données terrains auprès des gestionnaires de STEU.
Ce stage s’inscrit dans un grand projet entre l’Onema et Irstea. A la suite de ce travail, les données
récoltées vont être ajoutées à celles concernant les filières de valorisation des boues afin de
réaliser un calculateur ACV de ces filières dédiées aux STEU. Par la suite, ce calculateur sera lui-
même intégré dans celui dédié à la filière eau réalisé auparavant, afin de pouvoir évaluer l’impact
global des stations de traitement des eaux usées depuis l’entrée de l’eau usées dans la station
jusqu’à la valorisation finale des boues.
Ce stage m’a permis de me perfectionner dans la réalisation d’une ACV. J’ai pu mener cette ACV
en entier depuis la première étape jusqu’à la dernière et ainsi me rendre compte de toute la
complexité de la méthode. Une ACV n’est pas quelque chose qui se fait à la va vite, c’est un outil
qui nécessite de la méthodologie et du temps. Avant de se lancer dans la modélisation et la
constitution des inventaires, l’important est de bien définir les frontières du système et de poser
correctement les hypothèses de départ. C’est de plus un outil intéressant qui permet de comparer
de nombreux systèmes entre eux, tout en caractérisant les impacts sur l’environnement.
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Tableau 1 : Synthèse des données utilisées dans les deux ACV comparatives .............................. 8
Tableau 2 : Classes de boues (OTV, 1997) .................................................................................. 12
Tableau 3 : Liste des substances prioritaires suivies dans l'eau (Art R. 212-9 Code Environnement)
..................................................................................................................................................... 14
Tableau 4 : Comparaison des méthodes d'épaississement ........................................................... 15
Tableau 5 : Comparaison des méthodes de déshydratation .......................................................... 16
Tableau 6 : Comparaison des méthodes de stabilisation .............................................................. 17
Tableau 7 : Comparaison des méthodes de séchage ................................................................... 17
Tableau 8 : Récapitulatif des siccités obtenues selon le type de traitement des boues ................. 18
Tableau 9 : Liste des mots clés utilisés pour la recherche bibliographique .................................... 22
Tableau 10 : Exemple du traitement des données pour le compostage ........................................ 24
Tableau 11 : Données répertoriées dans les ICV .......................................................................... 24
Tableau 12 : Recapitulatif des hypothèses relatives à la modélisation des infrastructures ............ 26
Tableau 13 : Détail du calcul de la quantité d'infrastructure nécessaire au traitement de 1 tonne de
MS de boue .................................................................................................................................. 27
Tableau 14 : Diversité des procédés d'épaississement modélisés ................................................ 28
Tableau 15 : Diversité des procédés de déshydratation modélisés ............................................... 29
Tableau 16 : Diversité des procédés de stabilisation modélisés .................................................... 30
Tableau 17 : Diversité des procédés de séchage modélisés ......................................................... 31
Tableau 18 : ICV pour le procédé de séchage thermique de boue digérée anaérobie .................. 31
Tableau 19 : Liste des bilans matières calculés ............................................................................ 32
Tableau 20 : Bilan massique des principaux éléments pour l'épaississement gravitaire de boue
activée (en kg pour 1 tonne de MS de boue à traiter) .................................................................... 33
Tableau 21 : Bilan massique des principaux éléments pour la digestion anaérobie de boue brute
(en kg pour 1 tonne de MS de boue à traiter) ................................................................................ 34
Tableau 22 : Catégories d'impact et de dommages selon la méthode ReCiPe.............................. 35
Tableau 23 : Choix du type de boue en entrée de procédé ........................................................... 36
Métaux
Argent g / t MS 35,00
Cadmium g / t MS 3,35 1,69 2,80 0,36
Chrome g / t MS 34,87 33,08 79,00 113,25
Cuivre g / t MS 178,04 183,40 301,00 258,00
Manganèse g / t MS 135,35 78,00 120,00 123,00
Mercure g / t MS 2,13 2,20 2,20 0,83
Molybdène g / t MS 6,79
Nickel g / t MS 38,91 27,20 83,00 33,25
Plomb g / t MS 40,73 42,96 128,00 72,85
Zinc g / t MS 798,64 550,29 919,00 862,00
Titane g / t MS 1505,00
Micropolluants
Fluoranthène g / t MS 0,54
Benzo(b)fluoranthène g / t MS 0,24
Benzo(a)pyrène g / t MS 0,17
Benzo(k)fluoranthène g / t MS 0,08
Benzo(g,h,i)perylène g / t MS 0,29
Naphtalène g / t MS 0,70
Acenaphtène g / t MS 0,19
Phenanthrène g / t MS 0,61
Pyrène g / t MS 1,23
Filtre a plateaux
cast iron, at plant/FR U 132,00 132,00 517,00 kg
GX5CrNi19 10 (CF8) I 2906,00 11296,00 52048,00 kg
polypropylene, granulated, at plant/RER U 118,00 956,00 6525,00 kg
Filtre à bande
cast iron, at plant/FR U 60,00 90,00 132,00 kg
GX5CrNi19 10 (CF8) I 740,00 1410,00 6168,00 kg
Polyester (unsat) I 207,00 390,00 1148,00 kg
Centrifugeuse
cast iron, at plant/FR U 368,00 855,00 1549,00 kg
GX5CrNi19 10 (CF8) I 1332,00 3845,00 14651,00 kg
Digestion aérobie
concrete normal, at plant/FR U 53,00 152,00 238,00 m3
GX5CrNi19 10 (CF8) I 160,00 250,00 650,00 kg
Chaulage
GX5CrNi19 10 (CF8) I 167,00 167,00 167,00 kg
steel, converter, unalloyed, at plant/FR U 4279,00 5901,00 9130,00 kg
cast iron, at plant/FR U 208,00 416,00 624,00 kg
EPAISSISSEMENT GRAVITAIRE
Source :
(Bonnin et al., 1990)
(Comission, 2001)
(Dewil et al., 2009)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Soda et al., 2010)
Source :
(Comission, 2001)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Turovskiy and Mathai, 2006)
Nombre de procédés
modélisés sous SimaPro : 12
selon les tailles de STEU et les
boues en entrée
Source :
(Comission, 2001)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
Nombre de procédés
modélisés sous SimaPro : 3
selon les tailles de STEU
Source :
(Boutin et al., 2011)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
Nombre de procédés
modélisés sous SimaPro : 1
Source :
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
Type de boue en entrée de traitement : boue brute (primaire, activée, mixte), boue digérée aérobie, boue
digérée anaérobie, boue épaissie digérée anaérobie
Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 15 selon les tailles de STEU et les boues en entrée
Procédés suivants dans une filière de traitement : compostage, chaulage, séchage, stockage pour
valorisation
Source :
(Barber, 2009)
(Cao and Pawlowski, 2013)
(Comission, 2001)
(Hospido et al., 2005)
(Houillon and Jolliet, 2005)
(Jolliet, 2005)
(Liu et al., 2013)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Soda et al., 2010)
(Turovskiy and Mathai, 2006)
Taux d’abattement en MS : 5 %
Type de boue en entrée de traitement : boue brute (primaire, secondaire, activée, mixte), boue digérée
anaérobie, boue épaissie digérée anaérobie
Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 18 selon les tailles de STEU et les boues en entrée
Procédés suivants dans une filière de traitement : digestion aérobie, compostage, chaulage, séchage,
stockage pour valorisation
Source :
(Comission, 2001)
(Hospido et al., 2005)
(Murray et al., 2008)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Turovskiy and Mathai, 2006)
Type de boue en entrée de traitement : boue brute (primaire, activée, mixte), boue digérée anaérobie,
boue épaissie digérée anaérobie
Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 30 selon les tailles de STEU, les boues en entrée et
le conditionnement
Procédés suivants dans une filière de traitement : digestion aérobie, compostage, chaulage, séchage,
stockage pour valorisation
Taux d’abattement en MS : 5 %
Procédés suivants dans une filière de traitement : digestion aérobie, compostage, chaulage, séchage,
stockage pour valorisation
Source :
(Boutin et al., 2011)
(Pradel and Reverdy, 2012)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Uggetti et al., 2012)
(Uggetti et al., 2012)
Taux d’abattement en MS : 57 %
Taux d’abattement en MV : 45 %
Type de boue en entrée de traitement : boue digérée anaérobie, boue déshydratée, boue digérée
anaérobie déshydratée, boue séchée
Source :
(ADEME, 2012)
(Li et al., 2013)
(Mallard et al., 2005)
(Nakakubo et al., 2012)
(Nemecek and Kägi, 2007)
(Ngelah, 2008)
(OTV, 1997)
(Pradel and Reverdy, 2012)
(Reverdy and Pradel, 2011)
Taux d’abattement en MS : 0 %
Type de boue en entrée de traitement : boue déshydratée, boue digérée anaérobie déshydratée
Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 6 selon les tailles de STEU et le type de boue en entrée
Source :
(Barbe et al., 2002)
(Belhani, 2008)
(Correa et al., 2012)
(Environnement, 1999)
(Guo et al., 2012)
(Houillon and Jolliet, 2005)
(Jamali et al., 2008)
(Mallard et al., 2005)
(Murray et al., 2008)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
(Suh and Rousseaux, 2002)
Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 6 selon les tailles de STEU et le type de boue en
entrée
Procédés suivants dans une filière de traitement : chaulage, compostage, séchage, stockage pour
valorisation
Source :
(Murray et al., 2008)
(OTV, 1997)
(Pradel and Reverdy, 2012)
(Reverdy and Pradel, 2011)
Type de digestion : digestion anaérobie mésophile sans prétraitement, digestion anaérobie thermophile
sans prétraitement, digestion anaérobie après hydrolyse thermique
Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 6 selon le type de digestion et le type de boue en entrée
Procédés suivants dans une filière de traitement : déshydratation et plus rarement compostage et séchage
Taux d’abattement en MS : 20 %
Type de boue en entrée de traitement : boue déshydratée, boue digérée anaérobie déshydratée, boue
digérée anaérobie
Nombre de procédés modélisés sous SimaPro : 6 selon les tailles de STEU et le type de boue en entrée
Source :
(Barber, 2009)
(Deng et al., 2009)
(Hong et al., 2009)
(Hospido et al., 2005)
(Houillon and Jolliet, 2005)
(Li et al., 2013)
(OTV, 1997)
(Reverdy and Pradel, 2011)
Taux d’abattement en MS : 30 %
Source :
(Perret and Canler, 2010)
(Pradel and Reverdy, 2012)
(Reverdy and Pradel, 2011)
Epaississement
5% 0,95 ton 1 ton * (1 - 5%)
gravitaire
Les lignes en rouges sont les lignes changeant par rapport aux filières A.
Les lignes en bleues sont les produits évités.
Filière 1B :
Filière 3B :
Filière 4B :
Filière 5B :
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Boue standard Boue primaire Boue activée Boue mixte Boue digérée anaérobie
Scénario 1A Scénario 4A
Les chiffres représentent le nombre de références trouvées. Les couleurs sont données à titres indicatives : Vert = données suffisantes / Jaune = données à
renforcer / Rouge = données très insuffisantes à renforcer.
Emissions vers Une référence sur STEU au Japon Rejet de CO, SO2, NOx : STEU en Pas de données dans la Emissions uniquement de GES :
1 1 0 4
l'air : émission de CH4 et N2O. Chine. littérature ou pas d'émissions ? émission d'autres composés ?
Nombre de références
22 14 10 12
totales :
Siccité boue Données homogènes dans la Données homogènes dans la Nombre de références
12 6 1 11
épaissie littérature littérature insuffisantes
Nombre de références
30 15 8 30
totales :
Siccité boue
8 Données homogènes entre les publications. 2
épaissie
Données C, N, P, K ok et 3 publications donnent des valeurs de Une seule publication mentionne la composition des boues séchées par
Eléments utiles 9 1
Mg et Ca. énergie solaire : STEU au Brésil.
Composition
boues Valeurs assez homogènes entres les publications (facteur 2 à 5).
ETM 4 0 Pas de données
traitées Concentrations dans les boues des principaux ETM
Nombre de références
21 4
totales :
The environmental assessment of a waste water treatment plant includes the water sector and the sewage
sludge one. We immediately think at the water part and the impact of the sewage sludge sector remains
unknown. This all context of environmental quality leads Onema (The French National Agency for Water
and Aquatic Environments) and Irstea (National Research Institute of Science and Technology for
Environment and Agriculture) to collaborate in a project whose goal is to assess the environmental impacts
of sewage sludge treatment and upgrading.
The approach and the first results are presented in this report. The sewage sludge treatment’s impacts on
the environment were determined thanks to Life Cycle Assessment. Several processes were identified and
simulated: thickening, dewatering, stabilisation and drying. Through a first bibliographic part, I was able to
make up the Life Cycle Inventories of each process. After that, these inventories were modeled in a specific
software called SimaPro and the impacts were identified using the ReCiPe method.
Thickening and dewatering seem to be the least impacting processes on the environment. However, the
results depend a lot on the data quality found in scientific publications and has to be taken with caution. For
some processes, there is more information than for others. A better way to characterize the impacts of each
process would be to collect data directly from waste water treatment plant.
Keywords: Life Cycle Assessment, Life Cycle Inventories, sewage sludge, thickening, dewatering,
stabilisation, drying
Résumé
L’évaluation de la qualité environnementale d’une station de traitement des eaux usées passe par
l’évaluation de la filière eau et de la filière boue. Bien souvent, la filière eau est prise en compte et la filière
boue est laissée de côté alors qu’elle représente une part non négligeable des coûts et des impacts. C’est
dans ce contexte de démarche de qualité environnementale que l’Onema (Office National de l’Eau et des
Milieux Aquatiques) et Irstea (Institut national de Recherche en Sciences et Technologies pour
l’Environnement et l’Agriculture) proposent un projet de quantification des impacts environnementaux dus
aux filières de traitement et de valorisation des boues issues du traitement des eaux usées.
Ce rapport présente la démarche adoptée et les premiers résultats obtenus. La méthode de l’Analyse du
Cycle de Vie (ACV) a été adoptée afin de quantifier les impacts sur l’environnement des filières de
traitement des boues. Les procédés identifiés et modélisés sont l’épaississement, la déshydratation, la
stabilisation et le séchage. Une première partie bibliographique a permis de constituer les Inventaires de
Cycle de Vie de chaque procédé. Ces inventaires sont ensuite modélisés grâce à un logiciel ACV, SimaPro
et les impacts sont identifiés à l’aide la méthode de caractérisation des impacts ReCiPe.
Les procédés d’épaississement et de déshydratation semblent les moins impactants sur l’environnement.
Cependant les résultats obtenus sont très dépendants des données trouvées dans la littérature et sont
donc à prendre avec précaution. Certains procédés sont mieux renseignés que d’autres dans la littérature
scientifique. L’acquisition de données terrains permettrait sans doute une caractérisation plus fine des
impacts de chaque procédé.
Mots-clés : Analyse du Cycle de Vie, Inventaire de Cycle de Vie, boue d’épuration, épaississement,
déshydratation, stabilisation, séchage
Pour citer cet ouvrage : [Chabat, Léa, 2013. Analyse du Cycle de Vie des filières de traitement des boues
issues du traitement des eaux usées. Mémoire de fin d’études, diplôme d’ingénieur agronome, spécialité
Gestion de l’Eau, des Milieux cultivés et de l’Environnement, Montpellier SupAgro. 100p.]