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Ressources documentaires.

Technologies de l’environnement / Module Eau – Techniques en


qualité de l’eau

Techniques en qualité de l’eau

Zita Antoine ONDOA

Table des matières

Introduction ................................................................................................................... 3
SÉQUENCE 1 : La qualité de l’eau (normes de qualité sanitaire, normes de
qualité environnementale) ........................................................................................... 4
A. EAU DE BOISSON ..................................................................................................... 4
1. Définition................................................................................................................................... 4
2. Normes de qualité .................................................................................................................... 4
3. Paramètres de suivi de routine ................................................................................................ 4
4. Schéma de principe de la chaîne de traitement des eaux souterraines .................................. 5

B. EAUX USÉES.............................................................................................................. 7
1. Définition................................................................................................................................... 7
2. Identification (Caractérisation) de la pollution dans les eaux usées ........................................ 7
3. Les NORMES (ou EXIGENCES) à respecter .......................................................................... 7
4. Les principaux paramètres (non exhaustifs) normés ou à respecter....................................... 8

SÉQUENCE 2 : Potabilisation (désinfection) de l’eau ............................................. 9


A. Définition .................................................................................................................... 9
B. Désinfection de l’eau................................................................................................. 9
1. Hypochlorite de sodium ............................................................................................................ 9
2. Désinfection d’un VOLUME D’EAU FIXE ET DEMANDE DE CHLORE ............................... 10

C. Désinfection des conduites, bassins et contenants (récipients) ...................... 11


D. Pompe Doseuse (PD) – SIMDUT ............................................................................ 12
E. SIMDUT & STOCKAGE DE L’HYPOCHLORITE DE SODIUM .............................. 13
SÉQUENCE 3 : Contrôle de qualité .......................................................................... 14
A. Contexte : ................................................................................................................. 14
B. Analyses et appareils .............................................................................................. 14
1. pH et Température : ............................................................................................................... 14
2. Couleur : (400 nanomètres) ................................................................................................... 15
3. Turbidité : (525 nanomètres) .................................................................................................. 16
4. Pour ce qui est de la Microbiologie : ...................................................................................... 16

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5. Conductivité : .......................................................................................................................... 16

Références ................................................................................................................... 18

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qualité de l’eau

Introduction
Bonjour et bienvenue dans ce module axé sur les techniques de suivi de la qualité de l’eau.

Vous avez peut-être déjà suivi sur la plateforme des modules sur la production d’eau potable
ou le traitement des eaux dans le cours Métiers de l’environnement, et celui-ci s’inscrit en
complément.

De façon pratique, nous aborderons les normes de qualité à respecter à chaque étape de la
chaîne du traitement.

À cet effet, nous couvrirons les aspects :

• des exigences de qualité de l’eau potable et des eaux usées épurées,


• de la désinfection de l’eau pour sa potabilisation,
• des techniques d’analyses relevant du contrôle qualité.

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qualité de l’eau

SÉQUENCE 1 : La qualité de l’eau (normes de qualité sanitaire, normes


de qualité environnementale)
Bienvenue dans cette séquence portant sur la qualité de l’eau potable et des rejets des eaux
usées.

Nous aborderons ici les aspects qualité de l’eau de boisson et qualité des rejets d’eaux usées.

A. EAU DE BOISSON

1. Définition

L’eau de boisson doit respecter des exigences de qualité (il s’agit des normes ou des
règles) reconnues par tous (services techniques, service de santé publique).

Ces normes sont fixées comme cibles au bout de chacune des étapes de la chaîne de
traitement.

Pour des raisons pratiques, nous allons examiner tous ces aspects à l’échelle d’un procédé
de production alimenté à partir des eaux souterraines, c’est-à-dire un puits de pompage,
correspondant à un cas de petite installation de production d’eau potable desservant moins de
500 personnes.

Ces normes se classent en deux grands groupes.

2. Normes de qualité

Les normes microbiologiques soulignent l’obligation selon laquelle l’eau potable doit être
exempte de tout micro-organisme pathogène ainsi que tout micro-organisme indicateur de
contamination d’origine fécale :

• bactérie Escherichia coli,


• bactérie entérocoques et,
• virus coliphages F-spécifiques
Les normes physico-chimiques concernent les substances inorganiques (exemple
nitrates-nitrites, Bromates, métaux), les substances organiques (exemples pesticides,
acides Halo acétiques, Trihalométhanes), les substances radioactives.

3. Paramètres de suivi de routine

Il est recommandé d’effectuer un suivi routinier au quotidien axé sur des paramètres usuels
à savoir : turbidité, pH, température, chlore libre, chlore total, couleur, dureté, alcalinité.

Ces analyses du suivi de routine sont effectuées à l’interne (par l’Opérateur en charge).

D’autres paramètres de suivi de qualité dont la cédule d’analyses peut être


hebdomadaire, mensuelle, semestrielle, annuelle (saisonnier) sont effectuées à l’externe
par un laboratoire accrédité (laboratoire ayant des compétences et autorisé).

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4. Schéma de principe de la chaîne de traitement des eaux souterraines

Je propose que nous examinions ensemble le schéma de procédé de production d’eau potable
suivant à titre d’exemple, en parcourant les exigences de qualité étape par étape.

1- L’EAU BRUTE : désigne toute eau naturelle encore non traitée y compris les eaux
souterraines. Généralement, les eaux souterraines :

• bénéficient d’une meilleure protection ;


• sont de meilleure qualité et stable dans le temps, comparativement aux eaux de
surface ;
• leur traitement (POTABILISATION) est relativement moins complexe et moins
couteux.
Les eaux brutes, quoi que bénéficiant d’un traitement en aval, doivent OBLIGATOIREMENT
satisfaire un minimum d’exigences de qualité (microbiologique).

Puis les eaux brutes passent une première filtration : une sorte de PRÉTRAITEMENT.

2-1ère FILTRATION : à la sortie du filtre membranaire en cartouche, l'eau rencontre


l’EXIGENCE de qualité au niveau de la TURBIDITÉ (à savoir + ou – 5 Unités de Turbidité
Néphélométrique-UTN).

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Cette 1ère FILTRATION peut être exclue si en tout temps la TURBIDITÉ des Eaux brutes
est déjà ≤ 5 UTN.

Puis s’ensuit :

3-LA FILTRATION AU CHARBON ACTIF GRANULAIRE : c’est une unité modulaire garnie
d’un média ADSORBANT, non sélectif et polyvalent permettant l’enlèvement d’une large
gamme de [micro] polluants encore présents dans l’eau à savoir :

• des sous-produits de la matière organique en décomposition,


• des métaux (fer, manganèse, etc…)
Cette étape complète donc le traitement par l’enlèvement du GOÛT, des ODEURS, de la
COULEUR.

À la sortie de la filtration sur média granulaire, l’eau devrait respecter l’ÉXIGENCE ou la


NORME de couleur ≤ 5 Unités de Couleur Vraie-UCV (C’EST-À-DIRE SANS AUCUNE
COULEUR PUISQU’EN PRATIQUE LA COULEUR N’EST PERCEPTIBLE QU’AU-DELÀ DE
10 à 15 UCV).

Par la suite, et en aval du traitement, commence la désinfection de notre eau qui va se dérouler
dans les :

4- BASSINS DE CONTACT (B.C1, B.C2, B.CTr) : il s’agit de favoriser un temps de contact


(TEMPS DE RÉACTION) suffisant entre l’eau et l’hypochlorite de sodium (courant appelée
eau de javel/NaOCl).

En effet, la configuration hydraulique des entrées et sorties des 3 bassins devrait favoriser le
brassage (mélange) optimal de l’eau et du désinfectant au cours de son transit d’un bassin
à l’autre.

Par ailleurs, cette configuration devrait AUSSI aider à la décantation de tout dépôt (solide) et
éventuellement leur purge par des vannes de fond des bassins.

Deux points majeurs méritent notre attention ici :

1) la dose du désinfectant injectée devrait être légèrement au-delà de la demande


pour garantir une concentration résiduelle dans l’eau traitée jusqu’au point de
consommation.
2) le dosage d’un désinfectant dans l’eau n’est pas un « raccourci », ni un « traitement
de l’eau en accéléré ». L’eau rendue à l’étape de désinfection DOIT AUTANT QUE
POSSIBLE être déjà « saine » afin de minimiser la formation des sous-produits de
désinfection qui MALHEUREUSEMENT sont dangereux pour la santé : c’est le cas par
exemple des Trihalométhanes (cancérigènes).
Alors, comme EXIGENCE règlementaire :

La concentration de Cl résiduel (à la sortie) ≥ 0.30 mg/L vers la distribution.

5- De façon classique, la dernière étape consiste à la CORRECTION DU PH FINAL par le


dosage (ÉVENTUELLEMENT) d’une base (Soude Caustique / NaOH) par exemple.

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Le pH de l’eau distribuée devrait se situer entre 6.5 et 8.3.

B. EAUX USÉES

Elles doivent respecter les normes de qualité fixées comme Objectifs Environnementaux de
Rejet (OER) avant leur disposition dans l’environnement.

1. Définition

On peut tout simplement comprendre les OER comme étant des concentrations unitaires (en
mg/L) et des charges journalières maximales (en kg/jour) de polluants à ne pas dépasser lors
du rejet des eaux usées traitées pour « donner la chance » à la nature de continuer à s’auto-
épurer sans risque de dévaluer la qualité de notre environnement.

2. Identification (Caractérisation) de la pollution dans les eaux usées

Pour des fins de caractérisation, la pollution présente dans les eaux usées est regroupée sous
forme de :

• demande Biochimique en Oxygène (DBO5) : elle quantifie indirectement la matière


organique en présence,
• demande Chimique en Oxygène (DCO) : c’est la pollution globale organique et
inorganique.
• matières En Suspension (MES) : c’est toute la charge solide.
• azote : composés azotés (urée, acides aminés, …),
• phosphore : principalement, des résidus des produits de ménage (détergents,…)
• huiles et graisses : tous les corps gras,
• organismes pathogènes : les microorganismes,
• odeurs malodorantes (nuisance olfactive).
Comme mentionné précédemment, le but ultime en épuration des eaux usées est de pouvoir
les retourner dans la nature sans danger ni pour la santé des humains ni préjudice à la qualité
de l’environnement.

À cet effet,

3. Les NORMES (ou EXIGENCES) à respecter

Elles se situent à plusieurs niveaux.

La première exigence à respecter est la capacité de la fosse septique et de l’élément


épurateur (réseau de drains épurateurs) pour éviter les débordements dans la nature.

Alors,

1- Pour ce qui est de la capacité minimale d’une fosse septique, un des repères de
dimensionnement peut être le nombre de chambres à coucher (selon les directives de
construction au Québec par exemple).

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2- Par la suite, il faut prévoir la superficie minimale disponible pour le réseau de conduites
servant à faciliter l’infiltration des eaux usées traitées dans un champ épuratoire.

ULTIMEMENT, un échantillon prélevé à la sortie du 2 ème compartiment de la Fosse Septique


doit satisfaire les EXIGENCES de qualité :

4. Les principaux paramètres (non exhaustifs) normés ou à respecter

• les matières solides en suspension (MES < 10 – 20 mg/L),


• la charge organique biodégradable dissoute et en solution (DBO5 < 10 mg/L),
• la charge organique et inorganique totale (DCO),
• le phosphore (Ptotal < 0.5 – 0.6 mg/L) : le phosphore est responsable du
développement des algues dans les plans d’eau (eutrophisation);
• l’oxygène dissous (O.D ˃ 2 – 4 mg/L) : elle donne une idée du déficit en oxygène
dans l’eau rejet afin de préserver la vie aquatique,
• pH (6.5 – 8.3) : l’eau rejetée ne devrait être ni trop acide ni trop basique pour
éviter de modifier le milieu récepteur,
• Coliforme-F.
C’est sur ces paramètres normés que nous mettons un terme à cette séquence. Nous vous
donnons rendez-vous à la prochaine portant sur la désinfection de l’eau.

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SÉQUENCE 2 : Potabilisation (désinfection) de l’eau


Bienvenue dans cette séquence portant sur la potabilisation de l’eau.

A. Définition

La désinfection consiste à doser (ajouter) un oxydant dans l’eau afin de la rendre propre à la
consommation humaine.

Plusieurs facteurs permettent d’optimiser cette opération, entre autres : la nature du


désinfectant, la dose injectée, le temps de contact, etc.

Par principe de précaution, il est FORTEMENT recommandé de procéder à la désinfection


des eaux souterraines compte tenu des activités humaines tout autour.

Cette séquence couvrira :

• la technique de désinfection de l’eau,


• la technique de désinfection des conduites (tuyaux), des bassins et des contenants
(récipients), et BRIÈVEMENT,
• la pompe doseuse,
• le SIMDUT ou Système d’Information sur les Matières Dangereuses Utilisées au
Travail – et les Équipements de Protection Individuelle (EPI).

B. Désinfection de l’eau

Il n’est pas pratique d’injecter (doser) directement une solution concentrée commerciale
d’hypochlorite de sodium (eau de javel) dans de l’eau.

Pour des raisons de santé sécurité et de précision de dosage, l’Opérateur va devoir préparer
lui-même une solution DILUÉE d’eau de javel à partir de la solution mère commerciale
concentrée tel que livrée.

1. Hypochlorite de sodium

Pour ce qui est donc de la préparation d’une solution d’hypochlorite de sodium, il existe
2 à 3 façons de faire :

1- méthode de la mesure directe

• mesurer soi-même la densité de l’eau de javel livrée (avec un densimètre),


• lire la concentration en pourcentage (%) tel que sur l’emballage,
• 3-. utiliser la relation :
X (mg/L) = (% NaOCl) sur l’étiquette x Densité (mesurée) x 10 x 1000

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2- Méthode d’utilisation d’une relation préétablie

Des documents techniques fournissent des relations (graphiques et formules) déjà


préétablies du type :

Concentration en mg/L = Y = [12.559 x (% NaOCl livrée) – 5.7312] x 1000

3- Méthode du tableau (abaque)

Il existe des tables qui renseignent DIRECTEMENT de façon estimée la concentration en g/L
ou en mg/L de l’eau de javel. Ainsi, en lisant la concentration en pourcentage (%) sur
l’emballage, l’on peut déduire la concentration en g/L ou en mg/L.

Alors,

Jusqu’ici, on a déjà été capable de :

• Déterminer la concentration en milligramme par Litre (mg/L) de l’eau de javel


COMMERCIAL qui nous a été livré.
• Mais quel volume élémentaire (Vi) de cette SOLUTION MÈRE faut-il prélever pour
ajouter dans un GRAND VOLUME (1 000 L par exemple aux fins de désinfection ???).

2. Désinfection d’un VOLUME D’EAU FIXE ET DEMANDE DE CHLORE

À partir de la représentation ci-dessous, l’Opérateur en charge de la désinfection de l’eau a


une seule question à se poser et la solution est tout aussi simple :

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Connaissant déjà la concentration en mg/L de mon FÛT d’eau de javel livré (à partir du tableau
ici joint) soit 4% (c’est-à-dire ≈ 43 000 mg/L)

Question : quel volume (Vi) d’eau de javel à 4% (A) faudrait-il introduire dans mon BAC d’eau
brute (B) pour que j’ai à ma disposition un CHÂTEAU D’EAU TRAITÉ de 1000 L.
RENFERMANT une dose de chlore à + ou - 1 mg/L

Alors ce volume :

Vi = [ (1 mg/L x 1000 L) / (43 000 mg/L) ] x1000 ≈ 23.5 millilitres (mL).(eau de javel)

Mais dans la réalité, la concentration finale de chlore dans l’eau ainsi désinfectée sera en
dessous de 1 mg/L soit par exemple 0.6 mg/L.

Cette différence entre 1 mg/L (dosage réel effectué) et le 0.6 mg/L (concentration résiduel)
= 0.4 mg/L représente ce qu’on désigne par la DEMANDE DE CHLORE.

AUTREMENT dit, il faudra AU DÉPART injecter (doser) un peu plus que ce volume V i (23.5
mL) d’eau de javel (soit par exemple 30 mL) puisqu’une fraction de ce volume servira à «
BRULER » (OXYDER) toute la pollution (microorganismes et éléments chimiques : Fer,
Manganèse, etc..) présente dans l’eau DURANT UN TEMPS DE CONTACT SUFFISANT (30
minutes) pour espérer avoir une QUANTITÉ de chlore résiduelle proche de ce qu’on vise
(exemple 0.8 mg/L)

C. Désinfection des conduites, bassins et contenants (récipients)

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Tout contenant (conduite/tuyau/récipient) nouvellement utilisé ou qui retourne en utilisation


nécessite de subir une désinfection.

Il s’agit là de s’assurer que l’eau potable ne perde pas sa qualité durant son transit du lieu de
production à son lieu de consommation finale.

Si l’on se réfère aux pratiques ayant fait leurs preuves ailleurs, il existe deux techniques selon
la norme AWWA (American Water Works Association) et le Réseau Environnement au
Québec.

** La méthode de trempage à l’eau de javel durant 24 heures (Méthode 24 heures) dans


une solution concentrée de 25 mg/L,

** La méthode de super chloration en 3 heures de temps de trempage (Méthode 3


heures) dans une solution d’eau de javel hyper concentrée.

** une dernière méthode (la Méthode 2 mg/L au bout de 24 heures) consiste à se rassurer
qu’on a un chlore résiduel de 2 mg/L au terme de la période de trempage :

Quelle que soit la méthode utilisée, le but ULTIME est une bonne désinfection de nos ouvrages
et contenants.

Pour ce faire :

AVANT LA RÉUTILISATION DES ÉQUIPEMENTS :

• vidanger, rincer à grande eau et remplir à nouveau les contenants (réservoirs)


ou tuyaux ainsi désinfectés,
• prélever un échantillon et faire faire des analyses microbiologiques auprès d’un
laboratoire accrédité AU BESOIN.
Le résultat ESPÉRÉ étant :

• L’ABSENCE TOTALE de microorganismes pathogènes (ciblées) dans un


échantillon ainsi prélevé pour des analyses bactériologiques à l’externe.

Malheureusement, la manipulation des produits chimiques exige beaucoup de précautions.

À cet effet, et à titre d’exemple, l’on peut avoir recours à une pompe pour l’injection de l’eau
de javel dans de l’eau

D. Pompe Doseuse (PD) – SIMDUT

La pompe doseuse (PD) facilite l’injection (dosage) de produits chimiques de façon sécuritaire
et optimale.

La fiabilité de son fonctionnement se vérifie par un test de précision appelé DROP TEST.

C’est un test au cours duquel on chronomètre le temps et le volume de produit délivré.

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Le résultat est exprimé en mL/secondes, ou en mL/minute, ou en Litre/heure et est comparé


avec la capacité théorique de la pompe telle qu’affichée sur la plaque du manufacturier sur la
PD : En effet, c’est comparer la capacité réelle à la capacité théorique.

Si l’usage de PD permet de minimiser les risques associés à la manipulation des produits


chimiques, il est important d’avoir des rudiments d’informations sur leur niveau de dangerosité.

E. SIMDUT & STOCKAGE DE L’HYPOCHLORITE DE SODIUM

Le SIMDUT ou Système d’Information sur les Matières Dangereuses Utilisées au Travail est
un système d’information universelle qui dans notre cadre renseigne l’Opérateur en eau sur :

• la manipulation sécuritaire des produits chimiques,


• les équipements de protection individuelle,
• les risques pour la santé associés,
• les premiers soins à administrer,
• les actions à poser en cas de déversement dans l’environnement,
• les conditions de stockage, etc…

L’ensemble de cette information sécuritaire de première main est souvent disponible sur la
Fiche Signalétique fournie par le livreur de produits chimiques.

Pour ce qui est de l’eau de javel et très brièvement :

• elle doit être stockée à l’abri de la lumière, dans une pièce aérée,
• sa manipulation exige le port (minimalement) de lunettes de sécurité, de gants, d’une
combinaison imperméable.
• éviter de stocker des grandes quantités (au-delà de 2 mois d’entreposage) puisque le
produit perd sa concentration (mg/L) et donc son efficacité avec le temps rendant
erronée l’information sur sa concentration en pourcentage (%) mentionnée sur
l’emballage.
Nous sommes arrivés au terme de cette séquence. Rendons-nous à la prochaine qui abordera
les techniques d’analyses (en termes de protocole de manipulation et des appareils utilisés à
cet effet).

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SÉQUENCE 3 : Contrôle de qualité


Bienvenue dans cette séquence portant sur le contrôle qualité de l’eau. Nous aborderons
l’essentiel des analyses de qualité de base ou courantes.

A. Contexte :

Tous les procédés de traitement d’eau y compris ceux supervisés (en contrôle automatique
avec des boucles de régulations fiables) exigent un contrôle de qualité de l’eau produite.

Quelle que soit la fiabilité du procédé, il persiste toujours un écart entre la VALEUR CIBLE
(valeur désirée) et la VALEUR RÉELLE.

Exemple : notre objectif est de distribuer une eau avec une concentration de chlore libre
résiduel de 1.0 mg/L, mais malheureusement la concentration réelle à la suite du test
est de 0.7mg/L.

Il est donc opportun de se familiariser avec les techniques d’analyses de laboratoire sur des
paramètres usuels afin de prendre connaissance de ces écarts et éventuellement d’effectuer
des correctifs.

Cette section couvrira des techniques-protocoles et des appareils utilisés pour l’analyse de
chacun des paramètres à savoir :

le pH, la Température, la Conductivité, le chlore libre résiduel, le chlore total, la turbidité, la


couleur, la dureté, l’alcalinité, la microbiologie.

B. Analyses et appareils

1. pH et Température :

D’un point de vue pratique, le pH renseigne si un milieu


(eau) tend vers un état acide (pH < 7) ou vers un état
basique (pH ˃ 7) ou neutre (pH ≈ 7).

L’eau est distribuée à un pH de : 6.5 – 8.3

Il influence l’efficacité du traitement de l’eau et beaucoup


plus encore celle de sa désinfection : le pouvoir
bactéricide du chlore est moins efficace à des pH ˃ 8.

La mesure du pH est presque le tout premier contact qu’on établit avec un liquide (eau) et pour
ce faire :

• sortir la sonde de la solution d’entreposage,


• la rincer avec de l’eau naturelle propre,

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• la plonger directement dans l’échantillon d’eau en question et sous agitation pendant


quelques minutes,
• arrêter l’agitation et effectuer la lecture 1 à 2 minutes après.
De plus en plus la sonde de Température est incorporée à celle de pH.

À titre d’exemple, il est suggéré de rapporter le pH comme ceci : pH = 7.83 à 21.60C

Le protocole d’entretien et de calibration d’une sonde de pH sort du cadre de ce Module


mais est disponible au besoin.

Pour ce qui est du :

Chlore libre (ClL) et Chlore total (ClT) :

Il existe plusieurs méthodes de mesure du chlore libre et du chlore total dans l’eau.

La méthode colorimétrique (au DPD-


SFA) est suffisamment pratique et utilise
des sachets de réactifs colorants HACH
spécifiques à l’analyse de chacune des
deux formes de chlore (libre et totale).

Le réactif (indicateur coloré) une fois


ajouté à un échantillon d’eau, crée une coloration rougeâtre. Plus intense est la coloration,
plus élevée est la valeur lue de la concentration du chlore dans l’eau à l’affichage du
Colorimètre HACH.

Le protocole dans les grandes lignes consiste à :

• remplir la fiole avec de l’eau traitée et l’insérer dans le colorimètre pour


COMMUNIQUER le ZÉRO à l’appareil,
• y ajouter un sachet de réactif (HACH chlore libre ou HACH chlore total selon le besoin)
et
• effectuer la lecture directement au Colorimètre HACH en milligramme par Litre (mg/L).

2. Couleur : (400 nanomètres)

La couleur est causée par des molécules en


solution dans l’eau.

La mesure de la couleur est AUSSI basée sur


le principe de la COLORIMÉTRIE.

Plus la concentration des matières colorantes


est élevée, plus la valeur de la couleur lue au Spectrophotomètre est aussi élevée.

La procédure en bref consiste à :

• remplir la fiole avec de l’eau distillée

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• placer dans la le puits-cellule de lecture et communiquer le ZÉRO à l’appareil,


• remplir une autre fiole avec l’échantillon d’eau à analyser,
• l’insérer dans le puits de lecture et faire la lecture de la couleur en Unités de Couleur
Apparente (UCA).
NB : la couleur vraie (UCV) est déterminée sur un échantillon filtré ce qui permet de
réduire l’interférence avec la turbidité (les matières en suspension et non la couleur).

3. Turbidité : (525 nanomètres)

A titre de rappel, la turbidité est le caractère trouble de l’eau, elle est causée par des particules
en suspension dans l’eau.

De façon imagée, la mesure de la turbidité repose sur le rapport (le ratio) entre la fraction de
rayons du faisceau lumineux traversant librement une cellule d’eau et la fraction de rayons
frappant des particules en suspension et qui réfléchissent.

• Initialement, la turbidité était considérée comme un paramètre ESTHÉTIQUE,


• Par la suite, elle est devenue un paramètre de qualité de l’eau :
• En effet, la turbidité (particules en suspension) constitue des niches pour des
microorganismes. Plus la turbidité est élevée, moins efficace est la désinfection.
• Ce qui affecte donc l’efficacité de la désinfection de l’eau : empiriquement, à une
turbidité de 1.5 UTN, l’efficacité de désinfection aux coliformes totaux est estimée à
100% alors qu’à une turbidité de 13 UTN, cette efficacité tombe à 20% (Monique Henry,
2008).
La turbidité se mesure avec le DR/2400 Hach (à 525 nanomètres) comme suit :

• Remplir une cellule (fiole), l’insérer directement dans l’appareil (le DR) et appuyer sur
mesure puis lire la valeur affichée en UTN.
4. Pour ce qui est de la Microbiologie :

Les analyses microbiologiques sont plus exigeantes.

Il est donc recommandé de se rapprocher des services techniques.

Prélever des échantillons (selon le protocole approuvé) et les faire analyser à l’externe.

5. Conductivité :

Avoir l’information sur la valeur de la conductivité d’une eau est assez


pratique ceci pour avoir un profil ionique de ces eaux.

La conductivité peut renseigner sur une éventuelle contamination (pour le


cas ici des eaux souterraines par des eaux de surface).

Elle donne une idée sur la concentration des ions en solution.

Elle se mesure à l’aide d’un Conductivimètre.

Nous sommes arrivés au terme de cette séquence et de l’ensemble du module.


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En somme, des analyses de contrôle qualité nous aident à apprécier l’écart entre la
valeur réelle et la norme (valeur souhaitée-visée) afin de poser des actions correctives
en temps opportun.

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Références
DGPE : Direction générale des politiques de l’eau (2019). Guide de conception des petites
installations de production d’eau potable. Québec, ministère de l’Environnement et de la
Lutte contre les changements climatiques, 978-2-550-84624-6 (PDF), 135 p. (Anouka Bolduc,
Néry Charles, Donald Ellis).

Groupe de la Banque Mondiale, 2017. Performance des services d’eau en Afrique. Rapport
mondiale de l’eau.

Ministère du Développement Durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs. Québec.


Guide d’Interprétation du Règlement sur la Qualité de l’Eau Potable, 2012/2014/2019.

DDELCC, GT-TEERI, 2015, Développement Durable Environnement et Lutte Contre les


Changements Climatiques-Guide Technique-Traitement des Eaux Usées des Résidences
Isolées. Éd 2009, révision 2015.

American Water Works Association, Réseau Environnement, 2008. Désinfection des


conduites d’eau. (Norme AWWA).

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