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Introduction ................................................................................................................... 2
SÉQUENCE 1 : Aquaponie – Principe de fonctionnement, avantages et
contraintes ..................................................................................................................... 5
A. Fonctionnement d’un système aquaponique ........................................................ 5
B. Enjeux et avantages en aquaponie ......................................................................... 6
C. Limites et contraintes en aquaponie....................................................................... 7
D. Types de systèmes aquaponiques .......................................................................... 7
E. Applications système aquaponique ........................................................................ 9
SÉQUENCE 2 : Itinéraire de production en aquaponie.......................................... 12
A. Mise en place d’un système aquaponique ........................................................... 12
B. Démarrage d’un système aquaponique ................................................................ 13
C. Rapport taux d’alimentation et surface cultivée .................................................. 16
D. Planter en aquaponie .............................................................................................. 17
E. Mise en charge des poissons ................................................................................ 26
SÉQUENCE 3 : Étude de cas de la rentabilité de quelques exploitations
aquaponiques .............................................................................................................. 32
A. Rentabilité des exploitations aquaponique dans le monde ............................... 32
B. Exemple de calcul de rentabilité d’un système Aquaponique domestique à
petite échelle ....................................................................................................................... 36
Conclusion ................................................................................................................... 39
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Ressources documentaires. Technologies de l’environnement / Module Nourrir la planète –
Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Introduction
Bonjour et bienvenue dans ce module de formation portant sur l’aquaponie, qui facilite la prise
en compte des problématiques environnementales dans les approches de sécurité alimentaire
tout en soutenant l’employabilité des jeunes francophones. Cette formation vise à améliorer
les connaissances régissant l’aquaponie, notamment le fonctionnement et l’itinéraire
technique de production en vue de soutenir la sécurité alimentaire, créer des emplois, de
générer des revenus et de maximiser la contribution de ce secteur au développement
économique des pays.
Pour comprendre cette technologie savante, le module est structuré en trois séquences. La
première porte sur le principe de fonctionnement, les avantages ainsi que les contraintes de
l’aquaponie, la deuxième aborde l’itinéraire de production en aquaponie. Dans cette dernière
partie, nous aborderons l’étude de cas de la rentabilité de quelques exploitations
aquaponiques.
Définition de l’aquaponie
Le mot « aquaponie » traduction de l’anglais « aquaponic », est un mot-valise formé par fusion
des mots aquaculture (élevage de poissons ou autres organismes aquatiques) et hydroponie
(culture des plantes par l’eau enrichie en matières minérales). Aquaculture + Hydroponie =
Aquaponie (Bouhenni et al., 2018).
En Amérique du Sud, les Aztèques pratiquaient déjà des méthodes d’aquaponie. Ils
construisaient de petites îles flottantes appelés Chimpas qui permettaient aux cultures d’être
plantés dans la terre. Tout en bénéficiant des effets des eaux sur lesquelles elles étaient
situées.
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
© Museum of New
Zealand
©Théophile
Ischer
En Asie, dans la riziculture, l’aquaponie était très utilisée par les Chinois. Ils avaient très vite
compris l’importance de marier les écosystèmes entre eux. En plus des poissons, ils utilisaient
d’autres animaux comme les canards pour accroître les performances de leur culture.
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Depuis les années 2000, l’aquaponie est de plus en plus mise en avant pour répondre à des
problématiques écologiques et humanitaires, notamment dans les pays en voie de
développement. Par ailleurs, elle acquiert aussi une dimension artistique, dans la logique du
rapprochement entre les sciences et les arts. L’historique de l’aquaponie au fil du temps est
résumé au tableau 1.
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
• Un récipient rempli d’eau (par exemple un aquarium) où l’on élève des poissons ;
• Un bac de culture de végétaux (qui contient un substrat) ;
• Un filtre qui héberge les bactéries (qui contient les bio-filtre et les mousses filtrantes).
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
L’aquaponie est donc une bonne solution aux eaux polluées d’ammoniaque générée par
l’aquaculture ou la pisciculture (l’élevage de poissons dans un bassin), car grâce à cette
technique, l’eau reste en circuit fermé et n’a pas besoin d’être changée.
La plantation en aquaponie peut être très simple. Dans la plupart des cas, vous pouvez le
traiter comme vous le feriez avec un lit de jardin traditionnel, à quelques différences près.
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➢ Possibilité de cultiver sur des surfaces limitées (toits, garage, cour arrière…) ou des
sols de friches en béton ou partiellement pollués ;
➢ Permet au pisciculteur et à l’hydroponiste de réduire ses intrants (nourriture,
antibiotiques, engrais, etc) grâce à l’utilisation des déchets de poisson ;
➢ Permet au pisciculteur et à l’hydroponiste de réduire ses déchets et sa pollution ;
➢ Les déchets peuvent être valorisés (boues issues des filtres) ;
➢ Permet de cultiver toute l’année, même en hiver = rendement élevé ;
➢ L’économie d’eau est comprise entre 80 % et 95 %.
Ce système consiste à suspendre des plantes à des feuilles de polystyrène qui flottent dans
des canaux avec de l’air qui arrive du fond du bassin à peu près à chaque mètre carré (figure
5). Cette méthode est la plus utilisée dans les grandes exploitations aquaponiques
commerciales qui traitent d’une culture spécifique (de manière stéréotype, la laitue, les feuilles
de salade ou le basilic).
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Les unités de lit de culture à substrat (figure 6) sont la conception la plus populaire pour
l’aquaponie à petite échelle car elles sont efficaces en termes d’espace, ont un coût
relativement faible et conviennent aux débutants en raison de leur conception très simple.
Dans les unités de lit de culture, le substrat utilisé pour soutenir les racines des plantes agit
également comme moyen de filtration. Cette double fonction est la principale raison pour
laquelle les unités de lit de culture sont les plus simples.
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aquaponique peu profonde riche en nutriments et qui ruisselle au fond du bassin. Sur le
dessus, le tube est percé d’un certain nombre de trous dans lesquels sont placées les plantes
pour croître.
Certains particuliers soucieux de consommer des produits sains, locaux, d’origine extensive,
développent des systèmes de type « back yard » dans leur jardin (typiquement 1 m 3 d’élevage
pour quelques m² de culture végétale) (Figure 8 et 9). Le but est de produire de la nourriture
fraîche, saine, locale, à petite échelle, et ce avec une vocation de hobby. Ce « retour à la Terre
» témoigne de l’intérêt très vif que suscite cette pratique chez certains consommateurs de plus
en plus conscients des enjeux environnementaux et de plus en plus désireux de maîtriser
l’origine et la qualité de leur alimentation
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Systèmes moins complexes, à plus petite échelle, comptant souvent sur des activités annexes
pour être viables économiquement (propositions de stages et formations et de visites de sites,
mise en place de structures d’écotourisme à visée pédagogique…). Ces structures se trouvent
classiquement en milieu urbain, sur les toits d’immeubles ou terrains de collectivités
territoriales en agglomération, jardins, parc, écoles, etc.
La vente des produits se fait directement au consommateur, ou dans des épiceries fines, avec
une philosophie de vente en circuits courts et de fraîcheur des produits.
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Ces systèmes peuvent être installés en milieu urbain ou péri-urbain sur des friches
industrielles, ou sur des sites déjà identifiés pour l’aquaculture et sur lesquels il est possible
de coupler des cultures végétales, ou encore sur des sites de production maraîchère sur
lesquels il est possible d’installer des circuits aquacoles en recirculation.
Figure 11. Aquaponie commerciale à grande échelle ou industrielle (Bouhenni et al., 2018)
Ceci conclue cette première séquence. Comme vous avez pu le voir, différents systèmes sont
possibles en fonction de vos besoins et de vos moyens. Nous allons maintenant dans la
deuxième séquence nous pencher sur la mise en place de tels systèmes.
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Si vous souhaitez vous lancer dans l’aquaponie, vous pouvez commencer en acquérant un kit
d’aquaponie afin de bien comprendre et maitriser la technique. Par la suite, si vous êtes séduit,
vous pourrez développer et fabriquer des bacs plus élaborés et plus grands.
Un système aquaponique est constitué d’un bassin pour l’élevage de poissons, d’un filtre
contenant les mousses pour retenir les déchets solides (aliments non consommés,
excréments…) et de bio-filtres pour permettre le support aux bactéries, d’un bassin de culture
des légumes portant les tasseaux contenant les plantes aux racines supportées par les billes
d’argiles et le tout portés par les radeaux surnageant dans l’eau provenant du filtre. Une
pompe submersible pour remonter l’eau du bassin des poissons vers le filtre. Un aérateur
pour oxygéner l’eau de poissons. Une plomberie pour assurer la recirculation de l’eau du
système. Au besoin, tous ces matériels reposent sur un support métallique ou en bois.
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Billes d’argiles et
Panier Filtre
Aérateur
Bio-Filtre
Mousses Filtrantes
Plomberie
Bassin
Pompe submersible
La phase de démarrage d’un système aquaponique est un moment critique. En effet, les
cycles naturels que l’on souhaite mettre en place doivent s’établir avant d’atteindre leur vitesse
de croisière. Nous bâtissons ici un écosystème, et il est nécessaire d’adopter une
démarche ascendante : partir des plus bas niveaux de la chaine (en l’occurrence la vie
microbienne : les bactéries) avant d’introduire les niveaux les plus haut (les poissons).
Cycler le système est le processus au démarrage qui consiste à bâtir une colonie bactérienne
bénéfique, en mesure d’effectuer le processus de nitrification essentiel à la survie des
poissons.
Plusieurs familles de bactéries sont à l’œuvre pour convertir l’ammoniac des déchets
(excréments) de poissons en nitrites (Nitrosomonas) et les autres prenant le relai pour
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transformer les nitrites en nitrates (Nitrobacter ou Nitrospira). Les nitrates constituent l’Azote
qui est fourni aux plantes. Ces bactéries sont naturellement présentes, dans l’air ou dans l’eau.
Apprendre à les connaitre un peu mieux peut nous aider à leur procurer les conditions idéales.
Ces bactéries sont des bactéries aérobies, c’est à dire qu’elles apprécient un environnement
riche en oxygène. Elles ne supportent pas d’être exposées à la lumière (UV) qui les tue, ce
qui fait qu’elles se développeront dans les bio-filtres ou substrat des bacs de culture. Elles
apprécient une température entre 10 et 20 °C, et seront inactives sous 10°C ou au-delà de
38°. Elles apprécient un pH de l’eau légèrement basique mais se développeront dans une
fourchette de pH entre 6 et 8. Enfin, ces bactéries se développent à un rythme relativement
lent, et le maître mot est patience !
Il est essentiel de nourrir les poissons avec une alimentation équilibrée et complète pour
s’assurer que les plantes ne souffriront pas de carences en nutriments. Cependant, parfois,
un système aquaponique parfaitement équilibré peut devenir déficient en nutriments
spécifiques, comme des carences en fer, en potassium ou en calcium. En effet, les granulés
alimentaires constituent un aliment complet pour les poissons, mais pas nécessairement tout
ce qui est nécessaire à la croissance des plantes.
Les carences en nutriments peuvent être problématiques pour la production végétale, mais il
existe des solutions disponibles.
La première chose à faire est de se munir des kits de test d’eau pour aquarium permettant
de mesurer la concentration en ammoniac, nitrite et nitrate. En effet les bactéries sont
microscopiques et ce moyen détourné est la seule façon de détecter leur présence. Ensuite,
on va chercher à amener un apport progressif en ammoniac à notre système et ainsi créer
les conditions de développement de nos bactéries. Il existe différentes façons de faire cet
apport.
L’ammoniac chimique
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Il est possible de trouver l’ammoniac sous forme chimique pure dans une droguerie ou
magasin de bricolage. Attention on le trouve souvent additionné de parfums ou savons. Si ça
mousse, ne l’utilisez surtout pas. Il doit être clairement spécifié “ammoniac pur” (concentration
de l’ordre de 5 à 10%) ou pur “hydroxide d’ammonium”.
L’urée
L’urine d’une personne en bonne santé est stérile. Vous pouvez récolter votre urine et la laisser
maturer un peu pour environ deux semaines dans une bouteille en plastique fermée et la
verser dans votre filtre.
4. Suivi du cyclage
5. Accélérer le processus
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EN RÉSUMÉ
Les poissons ne devraient être introduits que lorsque le système est cyclé.
Cycler le système, c’est établir les bases de notre écosystème symbiotique, cette phase est à
la fois délicate et passionnante. Une fois le système mature et avec un peu d’expérience, le
suivi des paramètres de l’eau est beaucoup plus léger.
On peut planter les plantes dès le démarrage alors même qu’on est en train de cycler le
système. Elles auront clairement du mal à se développer dans les premières semaines, et
présenteront probablement des carences en nutriment tant que les poissons et leur nourriture
plus équilibrée ne seront pas introduits. Cependant, ce sera également pour elles le moment
de développer des racines et cela permettra d’avoir des plantes prêtes à absorber les nitrates
de l’eau lorsque vous introduirez les poissons.
En aquariophilie, la règle est d’avoir 1 litre d’eau pour 1 centimètre de poissons. Par exemple,
pour 1000 litres d’eau, il faudrait mettre 100 poissons de 10 centimètres. En aquaponie il n’y
a pas vraiment de règle, tout dépend des espèces de poissons et de la qualité de filtration des
systèmes.
Le docteur James Rakocy, éminent chercheur qui a dévoué sa vie à l’aquaponie nous propose
une autre méthode de dimensionnement d’un système aquaponique. Il propose de définir le
dimensionnement de son système en partant de la surface cultivée. Cette méthode s’appelle
le RTA (pour Rapport des Taux d’Alimentation).
En d’autres termes, c’est la surface cultivée qui va définir la quantité de nourriture à donner et
donc le nombre de poissons et donc le litrage total du système. On peut aussi partir du volume
total du système pour arriver à la surface cultivée.
Dans ses études, le Docteur Rakocy s’est principalement penché sur la culture de salades en
de lit de culture à substrat (DWC). Il explique que pour cultiver 1 mètre carré de salades en lit
de culture à substrat, il faut donner environ 60 grammes de nourriture par jour et par mètre
carré. Pour des fruits et légumes plus gourmands, il préconise d’en donner environ 100
grammes de nourriture par jour et par mètre carré aux poissons.
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La FAO préconise plutôt une valeur de 40 à 80 grammes de nourriture par jour et par mètre
carré.
Maintenant que nous savons combien il faut donner de nourriture aux poissons, nous allons
déduire combien de poissons il nous faudra en nous basant sur un taux d’alimentation moyen
de 2,3%. Cela veut dire qu’un poisson de 100 grammes mangera 2,3% de sa biomasse
quotidiennement, soit 2,3 grammes de nourriture.
En tablant sur la norme bio d’aquaculture qui définit une densité de 25 kg de poissons par
mètre cube (25kg/m3), nous pouvons nous baser sur ces seuils à condition d’avoir une bonne
filtration. Si vous avez un petit système avec une filtration légère, tablez plutôt sur 10 à 15 kg
de poissons par mètre carré (10 à 15 kg/m3).
Je désire cultiver 10m2 de salades en DWC, je vais donc devoir donner 10*30 grammes de
nourriture par jour. 300 grammes de nourriture par jour correspondant à peu près à 13 kilos
de poissons, il faudra alors prévoir un volume d’eau adapté pour élever 13 kilos de poissons.
Je pourrai donc utiliser un bassin de 520 litres pour mes poissons.
Pour la culture verticale vous pouvez adapter le volume spatial. Exemple, une tour Origamyk
permet de cultiver 16 plantes donc une tour correspondra à environ 0,8m2 de culture Raft (16
/ 20 = 0,8). Ainsi, si vous avez par exemple 10 tours, vous aurez 160 plantes soit l’équivalent
de 8 mètres carrés de culture horizontale. Vous pourrez alors facilement trouver la ration
quotidienne à donner à vos poissons.
Je désire cultiver 10m2 de salades en DWC, je vais donc devoir donner 10*100 grammes de
nourriture par jour. 1000 grammes de nourriture par jour correspondant à environ 43,5 kilos
de poissons, il faudra alors prévoir un volume d’eau adapté pour élever 43,5 kilos de poissons.
Encore une fois, il n’y a pas de règle générale, les travaux du docteur Rakocy sont une base
mais il existe aussi bien d’autres façons de calculer.
D. Planter en aquaponie
L’un des avantages de l’aquaponie est que vous pouvez cultiver à peu près toutes les plantes
telles que la laitue, les épinards, les carottes, les plantes à fruits comme les tomates et les
fraises, et même les herbes et les fleurs.
Lorsque vous décidez des plantes à cultiver dans votre système aquaponique, il est important
de choisir les variétés de légumes qui pousseront le mieux dans votre climat. La température
est difficile à contrôler, même si vous cultivez dans une serre, et les plantes prospèrent mieux
lorsque la température correspond à leur habitat normal.
Les légumes à feuilles vertes avec des besoins nutritifs faibles à moyens sont les plus adaptés
à la culture aquaponique : salades, épinards, bettes, poireaux, cresson d’eau, choux chinois,
laitue, épinards. Ainsi que les plantes aromatiques comme le basilic, la ciboulette, le persil, la
menthe, la coriandre. Si le système est plus robuste, d’autres plantes aux besoins nutritionnels
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plus élevés telles que les tomates, les concombres et les poivrons peuvent très bien
s’accommoder à un système aquaponique.
Diversité végétale : Les plantes sont sensibles aux maladies et aux parasites. Si une seule
culture est cultivée, le risque d’infestation grave est plus élevé, ce qui peut déséquilibrer tout
le système aquaponique. C’est pourquoi la plantation d’une gamme variée de plantes est
encouragée.
Plantation échelonnée : Il est important d’échelonner la plantation afin qu’il puisse y avoir
une récolte et une replantation constantes, ce qui aidera à maintenir l’équilibre des niveaux de
nutriments dans le système. La plantation échelonnée fournit également un
approvisionnement régulier de plantes sur la table.
Maximisez l’espace de votre lit de culture : Maximisez la surface de votre lit de culture ainsi
que l’espace et le temps verticaux. Par exemple, plantez des légumes avec de courtes
périodes de croissance comme la salade verte entre les plantes à plus long terme comme les
aubergines ou les tomates. L’avantage de cette pratique est que vous pouvez récolter les
salades tout en laissant plus de place aux aubergines pour mûrir.
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Vous pouvez obtenir des semis dans un magasin ou commencer vous-même des
graines. Pour certains semis, tremper ou gratter les graines aidera à briser le tégument de la
graine et aidera la graine à germer plus rapidement. Un arrosage excessif et pas assez
d’oxygène, la plantation de graines trop profondément et des conditions sèches peuvent
entraîner une mauvaise germination. Il existe trois principales façons de démarrer des graines
en aquaponie.
Semis direct
Certaines graines peuvent être semées directement dans vos plates-bandes. Cette méthode
est utilisée dans un système basé sur des supports, où les supports de culture tels que les
cailloux ou le gravier fourniront un soutien à la croissance des graines.
Répartissez les graines uniformément, poussez-les sous la couche sèche supérieure de votre
substrat de culture, puis attendez qu’elle germe naturellement. Cette méthode fonctionne bien
pour les légumes-feuilles et les herbes comme la laitue et les blettes. Cependant, certaines
graines germent mieux que d’autres dans ces conditions, vous devez donc semer de
nombreuses graines en vous attendant à ce qu’elles ne germent pas toutes.
Bouchons de démarrage
Commencer les graines dans un support séparé et les placer sur votre lit de culture est un
excellent moyen d’organiser vos plantes dans votre lit de culture. Il est préférable d’utiliser des
bouchons de démarrage pour les graines qui sont plus difficiles à germer ou qui nécessitent
plus de temps et de soins, comme les tomates, les poivrons et les aubergines. Une fois que
les graines ont germé à la taille souhaitée, elles peuvent être transférées dans votre lit de
culture en faisant un petit trou et en y plaçant doucement le plant. Ensuite, couvrez
soigneusement la fiche avec votre support de culture.
Il existe différents bouchons de démarrage, tels que la laine de roche ou la tourbe. La tourbe
comprimée, la laine de roche et les serviettes en papier sont les plus courantes car elles sont
peu coûteuses, stériles et faciles à trouver.
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Boutures et clonage
Certaines plantes peuvent être cultivées en aquaponie en collant des boutures directement
dans votre lit de culture. Les herbes à croissance rapide comme le basilic et la menthe
germeront des boutures, ce qui en fait un excellent moyen de planter sans utiliser de
semis. Les hormones d’enracinement qui induisent de nouvelles racines peuvent être utilisées
en plongeant l’extrémité coupée dans l’hormone d’enracinement.
Transplantation de semis
Une fois que vos graines ont germé, un bon sol et une forte lumière les aideront à
pousser. Lors de la transplantation de vos plants à partir du sol, remplissez un petit récipient
d’eau et rincez doucement la saleté des racines avant de placer la plante dans le support
suffisamment profondément pour que les racines touchent l’eau. L’application de composés
d’enracinement peut aider car le processus de transplantation peut parfois endommager les
racines de la plante. Le composé d’enracinement favorisera une repousse rapide.
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Les plantes sont l’un des principaux composants de votre système aquaponique, il est donc
essentiel d’en prendre soin. Les plantes filtrent l’eau de votre système et fournissent de la
nourriture à vous et à votre famille. La partie amusante du jardinage consiste à expérimenter
et à apprendre, alors ne vous inquiétez pas si vous faites des erreurs en cours de route, car
tout cela fait partie du processus.
❖ Laitue
Instruction de culture : Les semis peuvent être transplantés dans votre lit de culture à trois
semaines lorsque les plantes ont au moins 2-3 vraies feuilles. Vous pouvez ajouter de l’engrais
de supplément de phosphore aux semis au cours de la deuxième ou de la troisième semaine
pour éviter le stress des plantes pendant la transplantation.
Lors de la transplantation de laitue dans un climat plus froid, exposez vos plants à la
température plus froide et à la lumière directe du soleil pendant 3 à 5 jours pour un taux de
survie plus élevé. Lors de la transplantation par temps chaud, placez une légère ombre au
soleil sur les plantes pendant 2-3 jours pour éviter le stress des plantes.
Pour obtenir une laitue croustillante et sucrée, maintenez un niveau de nitrate élevé dans votre
système. Si vous cultivez dans un lit de culture, plantez une nouvelle laitue là où les plantes
les plus hautes les ombreront partiellement.
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Récolte : Vous pouvez récolter dès que les têtes ou les feuilles sont assez grandes pour être
mangées. Il est préférable de récolter tôt le matin lorsque les feuilles sont croquantes et pleines
d’humidité et de se refroidir rapidement pour conserver leur fraîcheur.
❖ Bette à carde
✓ pH: 6 à 7,5
✓ Espacement des plantes : 30-30 cm
✓ Temps et température de germination : 4-5 jours; 25 à 30 ° C
✓ Temps de croissance : 25-35 jours
✓ Température : 16-24 ° C
Instruction de culture : Les graines de bette à carde produisent plus d’un plant, il est donc
essentiel de faire un éclaircissage au fur et à mesure que les semis poussent. Au fur et à
mesure que les plantes poussent, les vieilles feuilles peuvent être enlevées pour encourager
une nouvelle croissance.
Récolte : Les feuilles de bette à carde peuvent être coupées en continu lorsqu’elles atteignent
la taille récoltable. L’élimination des feuilles plus grosses encourage une nouvelle croissance.
❖ Persil
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✓ pH: 6 à 7
✓ Espacement des plantes : 15-30 cm
✓ Temps et température de germination : 8-10 jours; 20 à 25 ° C
✓ Temps de croissance : 20-30 jours après la transplantation
✓ Température : 15-25 ° C
✓ Exposition à la lumière : mi-ombre à> 25 ° C
Instructions de culture : La germination initiale peut être difficile lors de la culture du persil,
ce qui peut prendre de 2 à 5 semaines. Pour accélérer la germination, vous pouvez faire
tremper les graines dans de l’eau tiède (20-23 ° C) pendant 24 à 48 heures pour ramollir les
cosses de graines. Après le trempage, égouttez l’eau et semez les graines dans des plateaux
de multiplication. Après 5-6 semaines, transplantez les plants dans votre lit de culture.
Récolte : La récolte commence une fois que les tiges individuelles de la plante mesurent au
moins 15 cm de long. Récoltez les tiges externes des plantes pour favoriser la croissance. Le
persil sèche et se congèle bien.
❖ Tomates
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✓ pH : 5,5 – 6,5 ;
✓ Espacement des plantes : 40-60 cm ;
✓ Temps et température de germination : 4-6 jours; 20 à 30 ° C ;
✓ Temps de croissance : 50 à 70 jours jusqu’à la première récolte, fructification de 90 à
120 jours jusqu’à 8 à 10 mois ;
✓ Température : 13-26 ° C la nuit; 22-26 ° C jour ;
✓ Exposition à la lumière : plein soleil.
Instruction de culture : Transplantez les plants dans votre lit de culture 3 à 6 semaines après
la germination lorsque les plants mesurent 10 à 15 cm. Utilisez des piquets ou un support
végétal lors de la transplantation pour éviter d’endommager les racines. Lors de la
transplantation de vos plants, évitez les conditions gorgées d’eau autour du collet de la plante
pour réduire le risque de maladies. Une fois que votre plant de tomate mesure environ 60 cm
de haut, vous pouvez tailler les branches supérieures inutiles et retirer les feuilles du bas de
la tige principale pour favoriser la circulation de l’air et réduire l’incidence des
champignons. Vous pouvez également retirer les feuilles qui recouvrent chaque branche de
fruit avant que les fruits mûrissent pour favoriser le flux nutritionnel vers les fruits et accélérer
la maturation.
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Récolte : Récoltez vos tomates lorsqu’elles sont fermes et entièrement colorées pour une
meilleure saveur, car le fruit continuera à mûrir après la récolte.
❖ Poivrons
✓ pH : 5,5 – 6,5 ;
✓ Espacement des plantes : 30-60 cm ;
✓ Germination et température : 8 à 12 jours; 22-30 ° C (les graines ne germent pas en
dessous de 13 ° C) ;
✓ Temps de croissance : 60-95 jours ;
✓ Température : 14-16 ° C de nuit, 22 à 30°C la journée ;
✓ Exposition à la lumière : plein soleil.
Instruction de culture : Transplanter les semis avec 6-8 vraies feuilles. Vous pouvez utiliser
des piquets ou des ficelles verticales suspendues à des fils de fer pour soutenir des plantes
touffues ou à haut rendement. Pour les poivrons rouges, laissez les fruits verts sur les plantes
jusqu’à ce qu’ils mûrissent et deviennent rouges. Réduisez le nombre de fleurs dans les
environnements fruitiers excessifs pour favoriser la croissance des fruits pour atteindre une
taille adéquate.
Récolte : Récoltez vos poivrons lorsqu’ils sont assez gros pour être récoltés. Pour améliorer
le niveau de vitamine C de votre plante, laissez les poivrons sur les plantes jusqu’à ce qu’ils
mûrissent complètement en changeant de couleur. Les poivrons peuvent être conservés frais
ou séchés.
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Les plantes sont l’un des principaux composants de votre système aquaponique, il est donc
essentiel d’en prendre soin. Les plantes filtrent l’eau de votre système et fournissent de la
nourriture à vous et à votre famille. La partie amusante du jardinage consiste à expérimenter
et à apprendre, alors ne vous inquiétez pas si vous faites des erreurs en cours de route, car
tout cela fait partie du processus.
De la même manière, vous pouvez décider d’élever, dans votre bassin des poissons de
consommation, tels que des tilapias, poissons chats, truites, saumons, gardons etc. ou bien
d’élever plutôt des poissons d’ornement du type carpes Koï ou poissons rouges.
Le choix de l’espèce à élever doit être du fait qu'elle soit parfaitement intégrée dans
l’alimentation et se prête à des combinaisons culinaires. Elle doit présenter des potentialités
biologiques remarquables en élevage tant artisanal qu’intensif (adaptation facile aux différents
types d’élevage en bacs, en étangs…) et elle doit être capable de fabriquer des protéines de
qualité à partir des détritus et des sous-produits agroindustriels.
Aujourd’hui, ce sont majoritairement des élevages de poissons d’eau douce (truite, carpe,
tilapia, poisson chat…) qui sont réalisés en aquaponie. De nombreuses espèces de poissons
d’eau douce chaude et d’eau froide s’adaptent parfaitement. Il existe cependant des
entreprises qui expérimentent l’aquaponie en milieu salé. Le Koï et le poisson rouge peuvent
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
également être utilisés si les poissons du système n’ont pas besoin d’être comestibles (Mikobi
et al, 2018).
Les légumes à feuilles vertes avec des besoins nutritifs faibles à moyens sont les plus adaptés
à la culture aquaponique : salades, épinards, bettes, poireaux, cresson d’eau, choux chinois,
laitue, épinards. Ainsi que les plantes aromatiques comme le basilic, la ciboulette, le persil, la
menthe, la coriandre. Si le système est plus robuste, d’autres plantes aux besoins nutritionnels
plus élevés telles que les tomates, les concombres et les poivrons peuvent très bien
s’accommoder à un système aquaponique.
Beaucoup d’entre vous se posent la question : comment accueillir les poissons dans mon
système d’aquaponie ? Pour que l’opération se passe bien, il est important d’observer
certaines règles. Bien sûr, pas question d’introduire les poissons avant que le système ne soit
prêt à les recevoir, c’est à dire parfaitement cyclé.
Le fait d’avoir été pêché et de changer d’environnement stresse les poissons. Et le stress est
la principale source de souci pour la bonne santé des poissons. Il sera nécessaire de ne pas
en rajouter en leur fournissant des conditions de transport adéquates.
➢ Pas de lumière
Dans un contenant opaque, les poissons seront moins stressés. On se débrouille pour y
ajouter un couvercle. Une poubelle noire (neuve, ou propre) bon marché fait parfaitement
l’affaire.
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Ou dans un bac avec un couvercle et bien rempli d’eau. Si vous ne remplissez pas le bac,
les poissons vont se faire balloter fort sur les parois par les vagues créées par le moindre
mouvement sur la route. Et conduisez tranquillement ! Mieux vaut un transport plus long et
plus tranquille que rapide et trop brusque. Et bien sûr le tout est lourd, sanglez solidement le
bac dans le coffre de la voiture.
A l’arrivée chez vous, prenez le temps de faire les choses bien, pour que l’acclimatation se
déroule en douceur.
➢ Une quarantaine ?
Si vous le pouvez, il est idéal d’accueillir vos poissons dans un bac séparé et découplé du
système d’aquaponie pour quelques jours.
Vous pourrez bien les observer et vérifier qu’ils ne paraissent pas malades ou blessés.
Surveillez qu’ils ne saignent pas, n’ont pas de voiles ou de points blanchâtres sur la peau. Si
c’est le cas, il est préférable de les soigner avant de les introduire dans l’aquaponie.
La transition se fera en douceur entre les deux milieux avec des eaux aux paramètres éloignés
(pH, température).
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➢ Observez
Observez bien vos poissons, surtout les premiers jours. Leur comportement en dit
beaucoup. Cherchent-ils de l’air à la surface ? Trouvez un bulleur. Sont-ils nerveux, se
cachent-ils dans un coin ? Procurez-leur un endroit moins éclairé en couvrant le bassin.
Ne les nourrissez pas les premiers deux jours. Stress et alimentation ne font pas bon ménage
chez le poisson. Puis, vous pourrez progressivement commencer à les alimenter. De l’ordre
de 1 à 2 % de poids du poisson par jour. En général mieux vaut trop peu que trop de nourriture.
En prenant bien garde à ces conditions, vous installerez sans problèmes vos poissons et ils
seront acclimatés en quelques jours. Des poissons en pleine santé qui mangeront bien, et
vous feront pousser plein de bonnes plantes !
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1. FARMED HERE
A ceux qui se disent encore mais à quoi bon l'aquaponie, à ceux qui pensent aussi que
l'aquaponie, c'est bien sympa, mais que ça ne peut pas produire de grosses quantités ou
encore que le modèle économique est fragile, les Américains apportent la preuve du contraire.
Aux USA, le pays leader du secteur des projets toujours plus grands se multiplient. Près de
l'aéroport de Chicago, Farmed Here, une société entièrement dédiée à l'aquaponie, fait
exploser tous les records avec près de 9000 mètres carrés de surface de culture. Cette ferme
d'aquaponie, est la plus grosse du monde. Leurs bassins de poissons comprennent entre 300
et 400 poissons chacun, avec une densité de poissons certes élevés, mais qui correspond aux
normes de l'aquaculture.
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Le système est constitué de 3 bassins d’élevage pour un total de 46 mètres cubes, qui
accueillent des truites arc-en-ciel, et les cultures sont principalement conduites sur radeaux.
Des démonstrateurs de culture verticale, de gouttières et de bacs à marée sont également
prévus. Sa gamme de culture est très diversifiée, ce qui lui permet de satisfaire une clientèle
locale de particuliers et restaurants.
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3. AQUAPONIE FRANCE
L’EURL Aquaponie France est une entreprise spécialisée dans l’aquaponie qui propose tout
type de services liés à la pratique de l’aquaponie hobbyiste et professionnelle : formations,
coaching, bureau d’études, accompagnement de projet, boutique particuliers et boutique
professionnels.
Figurant parmi les pionniers de l’aquaponie en France, Aquaponie France compte désormais
plusieurs milliers de clients à son actif et œuvre pour la démocratisation et la vulgarisation de
l’aquaponie dans l’hexagone.
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
C’est une l’œuvre de l’entrepreneur Guillaume Dekoninck, créateur de l’Écho Village, qui a
remporté grâce à ce projet l’un des prix de la Fabrique Aviva avec un chèque de 15 000 €.
Cette serre est installée sur un ancien site agricole de plus d’1,3ha situé à ROMAIN en France,
dont l’exploitation s’est terminée en 2014.
Les installations comprennent cinq serres (3600 m²), les quatre premières dédiées à la culture
végétale comprenant 38 bacs de culture de 35 m de long sur 1m20 de large et 18 tables à
marée dédiées au développement des plants. Sur la serre chapelle à gauche, se trouve la
zone aquaponique avec quatre bassins de 36 m³ d’élevage de truites, avec une densité
inférieure à 35 kg de poissons par m³
Les valeurs de l’Echo-village et de son créateur sont concentrées dans deux domaines :
Environnement (recherche absolue du zéro déchet, mise en place d’une phytoépuration, pas
d’intrants chimiques, destination des produits vers les marchés locaux…) et Social
(partenariat avec le ministère de la justice pour l’accueil des mineurs prisonniers, embauchés
par des programmes d’aide à l’emploi…).
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Figure 37 : Solutions durables apportées par le Kit Mbisi Moloni ; © Mbisi Moloni
Le Kit est une interconnexion de plusieurs bassins qui fonctionnent en circuit fermé permettant
ainsi de produire les légumes et élever les poissons en même temps :
Ventes
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
L’aquaponie est une activité très rentable et régénératrice des revenus. Comme on peut le
remarquer dans le tableau 2 ci-haut, il faut environ 1.850$ pour mettre en place un système
aquaponique, cas du kit Mbisi Moloni.
En 1 année, ce kit de 4m2 peut produire 360kg de légumes et 600kg de poissons qui peuvent
rapporter 3.360$ de recettes brutes. En déduisant les dépenses et charges (1.850$), 1.510$
de recettes nettes sont perçues. Au bout de 7 ans suivant sa durée de vie, le kit pourra
rapporter 10.570$ de chiffres d’affaires.
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Aquaculture : cas pratique de l’aquaponie
Conclusion
Nous voici au terme de ce module. Il a été articulé autour de trois points essentiels : le principe
de fonctionnement, les avantages ainsi que les contraintes de l’aquaponie, l’itinéraire de
production en aquaponie et l’étude de cas de la rentabilité de quelques exploitations
aquaponiques.
Il est à retenir que l’aquaponie est une savante combinaison de deux modèles d’élevage et de
culture : l’aquaculture (élevage de poissons et d’autres organismes aquatiques) et l’hydroponie
(culture hors-sol des plantes grâce à de l’eau enrichie en matières minérales). C’est une forme
d'aquaculture intégrée qui associe la culture de végétaux en « symbiose » avec l'élevage de
poissons et en fonctionnant en circuit fermé l’eau souillée (chargée en ammoniaque) des
poissons remonte jusqu’aux substrats du filtre qui transforment les matières organiques en
nitrites puis nitrates. Les plantes absorbent ces nitrates pour se développer. Ce faisant, elles
épurent et filtrent l’eau du bassin des poissons. Cette eau “nettoyée” revient ensuite dans le
bassin à poissons.
Les unités d’aquaponie peuvent être de diverses formes et tailles, du petit appareil posé sur
un banc de cuisine et ayant recours aux poissons rouges et à la culture d’herbes, aux systèmes
plus importants avec la perche d’argent ou le tilapia et des tomates, courgettes, laitues, etc. Il
existe aussi des unités plus complexes pouvant produire des tonnes de poisson et des milliers
de plantes mensuellement, ce qui est idéal pour une production à l’échelle commerciale.
Un système aquaponique peut être de divers forme et taille, du petit appareil posé sur un banc
de cuisine et ayant recours aux poissons rouges et à la culture d’herbes, aux systèmes plus
importants avec la perche d’argent ou le tilapia et des tomates, courgettes, laitues, etc. Il peut
être monté dans des tailles et avec des matériaux variés selon les besoins avec un budget
moyen de 1.850$ pour un kit de 4 mètre carré pour une production de 360kg de légumes et
600kg de poissons qui peuvent rapporter 3.360$ de recettes brutes. En déduisant les
dépenses et charges (1.850$), 1.510$ de recettes nettes sont perçues. Au bout de 7 ans
suivant sa durée de vie, le kit pourra rapporter 10.570$ de chiffres d’affaires
Dès maintenant, je vous encourage vivement à vous engager pour la promotion de cette
savante technologie qui est un modèle d'agriculture 2 en 1 (Modulable, peu encombrant,
permettant de produire les légumes et d'élever les poissons pour manger plus sainement et
bio : Sans pesticide et sans engrais chimique), une réponse aux besoins des familles et des
professionnels, une solution facile à mettre en place et à utiliser (Hors-sol et ne nécessite pas
d’avoir de terre) et permet une production 15 fois plus rentable qu'en culture traditionnelle (sol).
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