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République du Sénégal

Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche


Scientifique et de l’innovation

ECOLE POLYTECHNIQUE DE THIES

DEPARTEMENT GENIE CIVIL

ETUDE DE PROJET :
DIMENSIONNEMENT D’UNE STEP

GROUPE 4:
Mouhamed Abdallahi ZEINE
Sokhna TOURE
Cheikh Ahmadou Bamba TOURE
Hassan Niakhar THIAM
Arame SARR
Papa Ali SAMB

Professeur :
M. Baba NGOM
TABLE DES MATIERES

Table des matières


INTRODUCTION ..................................................................................................................... 3
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ........................................................................................ 3
EAUX NATURELLES.................................................................................................................. 3
1. Eaux souterraines .................................................................................................................. 3
2. Eaux de surface...................................................................................................................... 3
3. Eaux des mers et océans : ..................................................................................................... 3
EAUX DE CONSOMMATION ................................................................................................... 4
EAUX INDUSTRIELLES : ...................................................................................................... 4
EAUX USEES ............................................................................................................................ 5
1. Définitions .............................................................................................................................. 5
2. Caractérisation qualitative des eaux usées .......................................................................... 6
3. Caractérisation quantitative des eaux usées ....................................................................... 7
4. Epuration des eaux usées ...................................................................................................... 7
TYPOLOGIE DES POLLUANTS ............................................................................................. 13
1. Paramètres Physiques ......................................................................................................... 13
2. Paramètres Organoleptiques .............................................................................................. 13
3. Paramètres Chimiques ........................................................................................................ 14
DIMENSIONNEMENT .............................................................................................................. 17
ESTIMATION DE LA POLLUTION ....................................................................................... 17
Choix du système de traitement ................................................................................................. 19
1. Système de traitement ......................................................................................................... 19
2. Méthode retenue pour notre STEP .................................................................................... 30
CALCUL DES DIFFERENTS OUVRAGES ....................................................................... 30
1. Dimensionnement de la station de relèvement .................................................................. 30
2. Calcul du prétraitement ...................................................................................................... 33
3. Traitement primaire............................................................................................................ 38
4. Le traitement secondaire .................................................................................................... 40
5. Traitement tertiaire ............................................................................................................. 50
D. CONCLUSION ........................................................................................................................ 51
E. REFERENCES ........................................................................................................................ 51

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INTRODUCTION
Les eaux usées lorsqu’elles sont déversées dans la nature sont autant une source de pollution
qu’une atteinte à la santé publique.
Dès lors le génie humain a mis en pratique ses connaissances en science pour subvenir à la
menace: ainsi fut la naissance de l’assainissement.
C’est dans le cadre de cours qu’un projet visant à dimensionner une station de traitement d’une
capacité de 50000 EH nous a été soumis pour évaluer les connaissances déjà acquises.

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

EAUX NATURELLES
1. Eaux souterraines
De point de vue hydrogéologique les couches aquifères se divisent en :
 Nappes phréatiques ou alluviales : Peu profondes et alimentées
directement par les précipitations pluvieuses ou les écoulements d’eau en
dessus.
 Nappes captives : Plus profondes que les premières et séparées de la
surface par une couche imperméable, l’alimentation de ces nappes est
assurée par l’infiltration sur leurs bordures.

La nature du terrain sous lequel se trouvent ces eaux est un déterminant de leurs compositions
chimiques, cependant elles sont appelées aussi les eaux propres car ils répondent `en
général aux normes de potabilité. Pourtant, ces eaux sont moins sensibles aux pollutions
accidentelles, elles perdent totalement leur pureté originale dans le cas de contamination
par des polluants.
Quand une eau souterraine contient une concentration en certains minéraux dépassant les
normes de potabilité, mais elle représente des propriétés thérapeutiques on la distribue en
bouteilles avec parfois un traitement bien définit, cette eau est dite eau minérale.

2. Eaux de surface
Ce type d’eau englobe toutes les eaux circulantes ou stockées à la surface des continents
(rivières, lacs, étangs, barrages,…). La composition chimique des eaux de surface dépend
de la nature des terrains traversés par ces eaux durant leurs parcours dans l’ensemble des
bassins versants. Ces eaux sont le siège, dans la plupart des cas, d’un développement
d’une vie microbienne à cause des déchets rejetés dedans et de l’importante surface de
contact avec le milieu extérieur. C’est à cause de ça que ces eaux sont rarement potables
sans aucun traitement.

3. Eaux des mers et océans :


Les mers et les océans constituent des énormes réservoirs d’eau, elles représentent près de
97.4% du volume d’eau existant actuellement sur notre planète, le reste est la part des eaux
continentales (eaux souterraines et superficielles). Les eaux de mers sont caractérisées par une
grande salinité, elles sont dénommées aussi « eaux saumâtres », ce qui rend leur utilisation
difficile, notamment leur coût très élevé pour leur traitement.

3
EAUX DE CONSOMMATION
Ce sont les eaux destinées à la consommation domestique, elles ont connu une énorme
croissance suite au développement démographique et à l’amélioration des conditions de
vie des populations. La consommation domestique en eau varie de quelques litres par
jour dans les pays sans adduction publique et à faible confort ménager jusqu’à plusieurs
centaines de litres dans les pays très développés. Même si ce n’est qu’une petite quantité qui
va être bu, jamais ces eaux ne sont distribuées qu’après traitement, trois facteurs déterminent
le choix d’un traitement:
 La quantité : La source doit couvrir la demande, en toute circonstance.
 La qualité : La qualité de l’eau brute dont on dispose doit être compatible avec la
législation en vigueur.
 L’économie : Le coût d’investissement et de fonctionnement du procédé de
traitement relatif à chacune des ressources disponibles est déterminant lors de la prise
d’une décision.

Il faut signaler que les établissements distributeurs des eaux de consommation sont
responsables de la conformité de ces eaux aux normes jusqu’à leurs arrivées au
consommateur.

EAUX INDUSTRIELLES :
La qualité et la quantité des eaux utilisées dans l’industrie sont très variables, elles dépendent
du type de l’entreprise productrice et de sa taille (voir tableau suivant). Une eau qui va entrer
dans un cycle de refroidissement d’une chaudière est moins exigeante que l’eau utilisée dans
l’industrie électronique.

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Tableau : Principales utilisation industrielles de l’eau et sources d’eau possibles

EAUX USEES
1. Définitions
Les activités humaines, domestiques, agricoles et industrielles produisent toutes sortes de déchets et de
souillures qui sont transportés par voie liquide. Ils sont susceptibles d’engendrer différentes sortes de
pollution et de nuisance dans le milieu récepteur. Cet ensemble d’eau rejetée et de déchet constitue ce
qu’on appelle les eaux usées.
Les eaux usées sont classées en quatre types :

a) Les eaux usées domestiques :


Ce sont les eaux usées qui proviennent des établissements et services résidentiels, produites
essentiellement par le métabolisme humain et les activités ménagères (eaux ménagères et eaux de
vannes).

b) Les eaux usées industrielles :


Ce sont les eaux usées qui proviennent de locaux utilisés à des fins industriels, commerciales,
artisanales ou de services, leurs eaux de refroidissement de pompes à chaleur et de climatisation.

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Les eaux usées industrielles doivent faire l’objet, avant rejet vers le réseau publique, d’un
traitement adapté à leur nature afin d’assurer la protection du milieu récepteur [3] « Norme de
rejet indirect ». La composition de ces eaux est liée à l’activité industrielle, on peut catégoriser
les établissements industriels sur la base des secteurs d’activité industrielle de la classification
SIC (Standard Industriel Classification) en les répartissant en neuf secteurs qui sont :
 Les fabriques de pâtes et papiers ;
 Les raffineries de pétrole ;
 Les industries de la métallurgie primaire ;
 Les industries de chimie (organique et inorganique à l’exception des raffineries de
pétrole) ;
 Les industries de transformation du métal (métallurgie secondaire, machinerie,
équipements électroniques, matériel de transport, instrument de mesure…etc.) ;
 Les industries agro-alimentaires ;
 Les industries de textile et du vêtement ;
 Les industries de transformation du bois (scieries, fabrication de meubles, …etc.) ;
 Les industries diverses non classées dans les secteurs précédents par exemple
(transformation de la pierre, de l’argile, de l’imprimerie….etc.).

c) Les eaux pluviales :


Ce sont les eaux usées qui proviennent des précipitations atmosphériques, elles sont chargées
de matières minérales en suspension, d’hydrocarbures.
d) Les polluants d’origine agricoles :
Ces effluents proviennent des terres cultivées après lessivages et ruissellement. Ces eaux sont riches
en éléments fertilisants (azote et phosphore) et en polluants organiques (pesticides)

2. Caractérisation qualitative des eaux usées


a) Les caractéristiques physiques de l’eau usée

 Couleur : grisâtre qui devient noirâtre avec le temps.


 Odeur : désagréable, nauséabonde (H2S), ces deux caractéristiques peuvent être
changées par l’apport de rejets industriels.
 Température : élevée par rapport à la température des eaux de consommation
 Matières solides : composées de matière dissoute (sucre, sels) matière colloïdale
(turbidité), matière en suspension (papier), matière flottante (graisse).
b) Les caractéristiques chimiques de l’eau usée
Parmi les paramètres chimiques des eaux usées :
 Les matières azotées : On y trouve l’azote organique (provient des cellules vivantes),
l’azote ammoniacal (NH4+), l’azote nitreux (NO2-), l’azote nitrique (NO3- ) et l’azote
gazeux (N2 ), ce dernier est un gaz peu soluble dans l’eau mais très présent dans l’air.
𝐍𝐓𝐊 (𝐀𝐳𝐨𝐭𝐞 𝐊𝐣𝐢𝐥𝐝𝐡𝐚𝐥) = 𝐍 𝐨𝐫𝐠𝐚𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞 + 𝐍 𝐚𝐦𝐦𝐨𝐧𝐢𝐚𝐜𝐚𝐥
𝐍𝐆𝐋 (𝐀𝐳𝐨𝐭𝐞 𝐠𝐥𝐨𝐛𝐚𝐥) = 𝐍𝐓𝐊 + 𝑵𝑶𝟐− + 𝑵𝑶𝟑−

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 Les matières phosphatées : on distingue le phosphore organique (résidu de la matière
vivante) et le phosphore minérale ou les ortho phosphates (PO43-) (agent fertilisant).
𝐏 𝐓𝐨𝐭𝐚𝐥 = 𝐏 𝐨𝐫𝐠𝐚𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞 + 𝐏 𝐦𝐢𝐧é𝐫𝐚𝐥
Le phosphore minéral représente entre 50 à 90% du phosphore total.
 Les matières organiques carbonées : La matière carbonée est caractérisée
essentiellement par la demande en oxygène qui lui est associé. Elle est évaluée en termes de
DBO5 (Quantité d’oxygène consommé en 5 jours par les bactéries aérobies pour décomposer
la matière organique biodégradable présente dans l’eau usée) et de DCO (Demande chimique
en oxygène). Elle correspond à la quantité d’oxygène consommé, dans des conditions
particulières, par les matières oxydables présentes dans l’eau usée, c’est-à-dire la majeure
partie des composés organiques et une très faible quantité des sels minéraux.
 Les micropolluants : On distingue les micropolluants organiques (Hydrocarbures,
pesticides, phénols, détergents…etc.) et les micropolluants inorganiques à savoir : Fe, Cd, Se,
Mn, Cr, Hg, B, Pb, Zn…
 Les caractéristiques biologiques des eaux usées : Dans les eaux usées on décèle de
nombreux microorganismes : Bactéries, virus, microchampignons et parasites.

3. Caractérisation quantitative des eaux usées


Pour la détermination des débits des eaux usées plusieurs méthodes ont été utilisées parmi
lesquelles :
a) La limnimétrie
Elle consiste à mesurer une hauteur entre un plan d’eau et un repère fixe, de façon continue
ou discontinue. La connaissance de cette hauteur permet à partir d’une relation établie
expérimentalement ou mathématiquement de déterminer le débit de l’effluent. De même
l’utilisation de dispositifs pré-étalonnés par cette seule mesure de hauteur permet d’exprimer
un débit. On distingue l’échelle limnimétrique, le limnimètre bulle à bulle et le limnimètre à
ultrasons.
b) La vélocimétrie
L’application de la loi Q = V.S aux écoulements à surface libre nécessite la connaissance de la
section mouillée du canal d’une part et la connaissance de la vitesse moyenne de l’effluent
d’autre part.
 Q : Débit des eaux usées
 V : Vitesse moyenne de l’effluent
 S : Section mouillée.
c) Les systèmes à ultrasons
Un signal acoustique qui se propage au sein d’un fluide voit sa vitesse modifiée par le
mouvement du fluide, ainsi, la vitesse augmente si le signal se propage dans le sens de
l’écoulement et décroît en sens inverse. La différence entre ces deux vitesses est proportionnelle
à la vitesse d’écoulement.

4. Epuration des eaux usées


La mission de l’assainisseur ne se limite pas uniquement à la mise en place d’un réseau de
collecteurs qui déplace les eaux polluées avec leurs nuisances vers l’extérieur de

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l’agglomération, mais il a également la noble tâche de protéger le milieu récepteur et de
préserver la qualité de l’environnement.
La station d’épuration (STEP) permet de traiter les eaux polluées de manière à réduire
considérablement leur degré d’altération pour qu’elles puissent être réutilisées ou rejetées dans
le milieu récepteur sans impacts. Les normes de rejet précisent les caractéristiques de ces eaux
selon l’usage ultérieur et imposent par conséquent le niveau d’épuration à atteindre.
Les procédés d’épuration les plus couramment utilisées reposent sur le principe biologique (les
micro-organismes absorbent la pollution), et se présentent selon deux systèmes différents :
 Systèmes intensifs (ou systèmes compacts) : font appel à des technologies appropriées
et nécessitent plus d’énergie.
 Systèmes extensifs : font appel aux pouvoirs épurateur de la nature, mais nécessitent
plus d’espace.
Une station d’épuration comprend en général les étapes de traitement suivantes :
Prétraitements
 Traitements primaires
 Traitements physico-chimiques
 Traitements secondaires
 Traitements tertiaires
 Traitement des boues
a) Prétraitement
L’objectif principal de cette étape est de séparer de la phase liquide les matières solides
grossières, parmi les étapes de prétraitements on peut citer : le dégrillage, le dessablage,
déshuilage et le dégraissage.
i. Dégrillage :
Il a pour but d’éliminer toutes les impuretés qui pourraient, par obstruction, provoquer dans
les pompes des difficultés de fonctionnement, cette étape est très importante parce qu’elle
permet de soumettre les eaux usées aux traitements ultérieurs sans trop de problèmes.
ii. Dessablage
Les dessableurs sont utilisés pour la sédimentation de particules minérales contenues dans les
eaux usées et ayant une taille de 0,2 à 2 mm. Selon le principe de fonctionnement on distingue
deux types de bassin de dessablage : Les dessableurs longitudinaux et les dessableurs
circulaires.
iii. Déshuilage et dégraissage
Des séparateurs d’huiles spéciaux ont été réalisés pour séparer l’huile minérale et les produits
pétroliers provenant des eaux résiduaires des raffineries. La séparation des huiles se fait dans
cette étape par flottation c’est pourquoi, il faut nettoyer aussi bien la surface que le fond du
bassin. Pour le nettoyage on utilise des ponts racleurs et des racleurs à chaîne et à lames, la
figure ci-dessous montre la photo d’un déshuileur utilisé dans l’épuration des eaux usées.

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b) Traitement primaire
Dans l’épuration des eaux usées, le traitement primaire est une simple décantation qui permet
d’éliminer la majeure partie des matières en suspension. Les bassins de traitement primaire sont
souvent de forme conique mais il existe d’autres types de décanteurs. Cette étape permet
d’éliminer 70% environ des matières minérales et organiques en suspension qui se déposent au
fond du bassin où elles constituent les boues dites ‫״‬primaires‫״‬.
Les performances de la décantation peuvent être améliorées en cas des eaux potables par l’ajout
des produits chimiques (sulfate d’alumine, chlorure ferrique...) qui neutralisent les particules
chargées, en augmentant ainsi la probabilité de collision entre les particules (coagulation
floculation), ainsi que la formation des flocs par la suite facilement décantables. Cette étape
permet d’éliminer 90 % des matières colloïdales.
c) Traitement secondaire
Il consiste à utiliser les bactéries pour éliminer les polluants restants. Cette étape est accomplie
en forçant le mélange entre les eaux usées, les bactéries et l’oxygène, l’oxygène aide les
bactéries à éliminer plus rapidement les polluants. L’eau est ensuite acheminée dans d’autres
réservoirs où les particules solides se déposent à nouveau dans le fond, le traitement secondaire
élimine entre 90 et 95% des polluants, soit un abattement de 85 à 90% de la DBO5 et 90 à 99%
des bactéries coliformes selon la réaction suivantes :
𝐄𝐚𝐮 𝐮𝐬é𝐞 + 𝐛𝐢𝐨𝐦𝐚𝐬𝐬𝐞 + 𝐨𝐱𝐲𝐠è𝐧𝐞 𝐄𝐚𝐮 é𝐩𝐮𝐫é𝐞 + 𝐚𝐜𝐜𝐫𝐨𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐛𝐢𝐨𝐦𝐚𝐬𝐬𝐞 + 𝐠𝐚𝐳

Le traitement secondaire est généralement constitué de quatre ouvrages :


 Zone anoxie
 Bassin d’aération
 Dégazeur
 Clarificateur

i. Zone anoxie : Pour assurer une élimination complète de la charge azotée, il est
nécessaire de distinguer les deux étapes respectives de nitrification et
dénitrification. En effet, la nitrification nécessite de l'oxygène dissous dans le
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milieu (processus aérobie) alors que la dénitrification est réalisée en anoxie. Le
phasage peut être réalisé dans le temps dans un bassin unique par syncopage de
l'aération ou dans deux bassins distincts (zone d'anoxie en tête).
ii. Bassin d’aération : Un bassin d'aération est un type de bac (conteneur) dans lequel
les eaux usées sont mises en contact intime avec la boue activée et où une forte
concentration d'Oxygène est entretenue au moyen d'aérateurs qui maintiennent la
boue en suspension.
iii. Dégazeur : Le dégazeur, placé en amont du clarificateur et en aval du bassin
d’aération, est un ouvrage fortement conseillé pour permettre une élimination des
bulles contenues dans le mélange eau/boue. Ces bulles proviennent essentiellement
de la formation de gaz au cours de réaction en anoxie avec notamment la présence
d’azote gazeux. Cette élimination évite ainsi la présence d’à coup hydraulique au
niveau du clarificateur, qui pourrait réduire son bon fonctionnement.
iv. Clarificateur : Le clarificateur permet la séparation par gravité entre Le
clarificateur permet la séparation par gravité entre les bactéries épuratrices (ou
«boues biologiques») et l’eau épurée. L’eau épurée est évacuée par débordement
vers un chenal Venturi.

d) Traitement tertiaire
L’expression «Traitement tertiaire» peut désigner plusieurs types de traitements ou différentes
fonctions en vue d’atteindre un niveau de traitement de qualité supérieure à ce que l’on pourrait
normalement atteindre d’un traitement secondaire. Le traitement tertiaire peut viser un
enlèvement plus poussé pour des paramètres conventionnels comme les matières en suspension
ou encore certains paramètres pour lesquels il y a peu d’élimination dans un traitement
secondaire comme le phosphore, les nitrates …etc.
Parmi les étapes qu’on peut trouver dans un traitement tertiaire :
 La déphosphoration
 La désinfection
 La dénitrification

i. Déphosphoration
Le phosphore contenu dans les eaux usées domestique constitue un élément nutritif susceptible
d’entraîner une croissance excessive d’organismes végétaux (algues, plantes aquatiques) et
causer l’eutrophisation du milieu récepteur. Pour être enlevé des eaux usées, le phosphore doit

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être fixé à des solides qui pourront être séparés de l’effluent au moyen d’un processus physique.
L’élimination du phosphore des eaux usées se fait essentiellement par précipitation chimique
(sulfate d’alumine, chlorure ferrique, sulfate ferreux, chlorure ferreux, aluminate de sodium,
chlorure d’aluminium prépolymérisé ), par voie biologique (basée sur un traitement par culture
en suspension ou par boues actives) et par l’utilisation des plantes aquatiques flottantes
(utilisation de la jacinthe d’eau et la lenticule, ces deux plantes ont été utilisées au Etats-Unis
et au Québec, les résultats trouvés sont encourageants).
ii. Désinfection
Les rejets d’eaux usées domestiques peuvent causer une contamination microbienne
susceptible d’affecter une prise d’eau en aval ou de compromettre la pratique sécuritaire de
nombreux usages de l’eau, comme la consommation de mollusques et les activités récréatives
de contact direct avec l’eau (dont la baignade, le ski nautique et la planche à voile) ainsi que le
contact indirect avec l’eau (dont la pêche sportive, le canotage et la voile). La désinfection des
eaux usées s’avère donc nécessaire.
La désinfection des eaux usées est exigée lorsque la protection des usagers du milieu récepteur
le requiert et seulement durant les périodes de l’année ou cette protection est nécessaire. Le
désinfectant choisi doit renfermer les caractéristiques suivantes :
 Efficace pour la plupart des micro-organismes pathogènes ;
 N’engendre pas la formation de sous – produits indésirables ;
 Non dangereux pour les humains et pour la vie aquatique.
Les moyens de désinfection des eaux usées les plus couramment utilisés, pour les eaux à
utilisation spécifique, dans le monde sont la chloration, l’ozonation, les rayons ultraviolets
…etc.
iii. Dénitrification
La dénitrification consiste à éliminer les nitrates présents dans un élément, en l’occurrence
l’eau. L’élimination a lieu par la transformation des nitrates en gaz inerte, le processus peut
s’opérer de façon naturelle selon le schéma :

NO3- NO2- NO N2 (gaz)


La réaction globale de la dénitrification est la suivante :
1
𝑁𝑂3− + 6 𝐻+ + 5e N2 + 3H2O
2
La dénitrification aura lieu par l’intermédiaire d’organisme vivant, des bactéries qui ont besoin
d’oxygène pour leur propre respiration.
La thiobacilus dénitrificans est une bactérie qui utilise l’oxygène des nitrates et réduit ces
derniers en azote gazeux.
Ce processus a donc lieu lorsque la bactérie se trouve en présence de nitrates dans un milieu
pauvre en oxygène. Plus le milieu est pauvre en oxygène, plus les bactéries vont trouver
l’oxygène qui leur manque dans les nitrates.

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Certaines plantes telles que la luzerne sont également propices à cette dénitrification naturelle.
La dénitrification naturelle suppose certaines conditions à savoir :
 Oxygène rare
 Alimentation en eau pas trop abondante
 Bactéries dénitrifiantes fragiles.
a. Traitement des boues

Les boues de stations d’épuration sont des produits résiduaires qui résultent du traitement des
eaux usées dans les stations d’épuration. Au cours des traitements primaires et secondaires,
des boues sont produites. Elles sont classées en trois catégories :
 Les boues primaires : sont obtenues au niveau du décanteur primaire, après séparation
physique des matières en suspension par décantation, de nature fortement organique.
 Les boues secondaires : proviennent des traitements biologiques des eaux usées.
 Les boues mixtes : correspondent au mélange des boues primaires et secondaires.
Les constituants des boues les plus importants sont :
 La matière organique
 Les nutriments
 Les pathogènes
 Les métaux
 Les composés organiques traces.
Les étapes de traitement des boues sont les suivantes :
 Epaississement : C’est une étape de réduction du volume des boues, elle est réalisée :

 Soit par décantation : les boues sont introduites dans un épaississeur où le


temps de séjour est élevé.
 Soit par flottation : les microbulles d’air injectées se fixent aux particules
de boues et remontent en surface puis elles sont raclées.

 Stabilisation : Elle a pour objectif de réduire le pouvoir fermentescible des boues et


leur nuisance olfactive. Elle est effectuée soit par digestion anaérobie, soit par digestion
aérobie thermophile, soit par stabilisation chimique (utilisation de la chaux), soit par
compostage.
 Conditionnement : C’est une étape qui conduit à l’élimination d’environ 40 à 50 % de
la phase liquide, elle est réalisée par centrifugation, par filtration ou par séchage.
 Elimination finale : Les boues issues de traitement des eaux usées posent actuellement
de réels problèmes environnementaux et économiques pour les collectivités locales,
plusieurs filières d’élimination sont actuellement proposées aux producteurs de boues
urbaines
 La mise en décharge : après une étude géologique, les boues sont mises dans
un terrain de grande surface, les inconvénients de ce procédé sont l’absence de
réduction du volume des déchets et le danger de mettre en décharge certains
produits toxiques.
 L’incinération : ce traitement fait appel à des réactions de combustion qui
mettent en œuvre des phénomènes d’oxydation.
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 L’épandage agricole : ce procédé consiste à épandre des boues préalablement
stabilisées sur des terres agricoles pour tirer parti de leur pouvoir fertilisant.
L’épandage est encadré par une réglementation stricte, qui fixe les modalités
techniques et administratives, ainsi que la traçabilité.

TYPOLOGIE DES POLLUANTS


Dans cette partie, nous passerons en revue les principaux paramètres physicochimiques
analysés au cours de la partie expérimentale ainsi que les paramètres bactériologiques les
plus rencontrés dans les eaux usées.

1. Paramètres Physiques
a) La température
Il est important de connaître la température de l’eau avec une bonne précision. En effet, celle-
ci joue un rôle dans la solubilité des sels et surtout des gaz, dans la dissociation des sels dissouts
donc sur la conductivité électrique, dans la détermination du pH, pour la connaissance de
l’origine de l’eau et des mélanges éventuels,…etc.
b) Les matières en suspension (MES)
La pollution particulaire est due à la présence de particules de grande taille, supérieure à 10µm,
en suspension dans l’eau, et que l’on peut assimiler aux matières en suspension (MES). En
fait, les matières en suspension ne sont des particules solides véritablement en suspension
que dans des conditions moyennes d’écoulement des effluents correspondant à une vitesse
minimale de 0,5 m/s. En fonction de la taille des particules, on distingue les matières
grossières ou décantables (diamètre supérieur à 100 µm) et les matières en suspension. On
peut également prendre en compte une partie des matières colloïdales, de dimension inferieure,
qui constitue la limite entre la phase solide et la phase dissoute (entre 1 et 10-2µm).
2. Paramètres Organoleptiques
a) La Turbidité
La turbidité représente l’opacité d’un milieu trouble. C’est la réduction de la transparence d’un
liquide due à la présence de matières non dissoutes. Elle est causée, dans les eaux, par la
présence de matières en suspension (MES) fines, comme les argiles, les limons, les grains de
silice et les microorganismes. Une faible part de la turbidité peut être due également à la
présence de matières colloïdales d’origine organique ou minérale. Les unités utilisées pour
exprimer la turbidité proviennent de la normalisation ASTM (American Society for Testing
Material) qui considère que les trois unités suivantes sont comparables:

Unité JTU (Jackson Turbidity Unit) = unité FTU (Formazine Turbidity Unit) = unité
NTU (Nephelometric Turbidity Unit).
b) La couleur
Une eau pure observée sous une lumière transmise sur une profondeur de plusieurs mètres émet
une couleur bleu clair car les longueurs d’ondes courtes sont peu absorbées alors que les
grandes longueurs d’onde (rouge) sont absorbées très rapidement.
La coloration d’une eau est dite vraie ou réelle lorsqu’elle est due aux seules substances en
solution. Elle est dite apparente quand les substances en suspension y ajoutent leur propre
coloration.

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3. Paramètres Chimiques
a) Le potentiel Hydrogène (PH):
L’acidité, la neutralité ou l’alcalinité d’une solution aqueuse peut s’exprimer par la
concentration en H3O+ (noté H+ pour simplifier). De manière à faciliter cette expression ; on
utilise le logarithme décimal de l’inverse de la concentration en ion H+: c’est le pH.

PH = log 1/ [H+]
b) La Conductivité
La conductivité est la propriété que possède une eau de favoriser le passage d’un courant
électrique. Elle est due à la présence dans le milieu d’ions qui sont mobiles dans un champ
électrique. Elle dépend de la nature de ces ions dissous et de leurs concentrations. La
conductivité électrique d’une eau est la conductance d’une colonne d’eau comprise entre deux
électrodes métalliques de 1 cm2.
L’unité de conductivité est le siemens par mètre (S/m).

1 S/m = 104µS/cm = 103mS/m.


c) L’Oxygène Dissout
L’oxygène dissout est un composé essentiel de l’eau car il permet la vie de la faune et il
conditionne les réactions biologiques qui ont lieu dans les écosystèmes aquatiques.
La solubilité de l’oxygène dans l’eau dépend de différents facteurs, dont la température,
la pression et la force ionique du milieu.
La concentration en oxygène dissous est exprimée en mg O2 l-1.
d) La Demande Chimique en Oxygène (DCO)
La demande chimique en oxygène (DCO) est la quantité d’oxygène consommée par les matières
existantes dans l’eau et oxydables dans des conditions opératoires définies. En fait la mesure
correspond à une estimation des matières oxydables présentes dans l’eau quel que soit
leur origine organique ou minérale.
La DCO étant fonction des caractéristiques des matières présentes, de leurs proportions
respectives, des possibilités de l’oxydation.
La DCO est la concentration, exprimée en mg.L , d’oxygène équivalente à la quantité
-1

de dichromates consommée par les matières dissoutes et en suspension lorsqu’on traite un


échantillon d’eau avec cet oxydant dans des conditions définies par la norme.
e) La Demande Biochimique en Oxygène (DBO)
Pratiquement, la demande biochimique en oxygène devrait permettre d’apprécier la charge du
milieu considéré en substances putrescibles, son pouvoir auto-épurateur et d’en déduire la
charge maximale acceptable, principalement au niveau des traitements primaires des stations
d’épuration.
La demande biochimique en oxygène après 5 jours (DBO5) d’un échantillon est la quantité
d’oxygène consommé par les microorganismes aérobies présents dans cet échantillon pour
l’oxydation biochimique des composés organiques et/ou inorganiques.
f) L’azote
L’azote présent dans l’eau peut avoir un caractère organique ou minéral. L’azote organique
est principalement constitué par des composés tels que des protéines, des polypeptides,

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des acides aminés, de l’urée. Le plus souvent ces produits ne se trouvent qu’à de très faibles
concentrations. Quant à l’azote minéral (ammoniaque, nitrate, nitrite), il constitue la majeur
partie de l’azote total.
g) Les nitrates
Les nitrates se trouvant naturellement dans les eaux provenant en grande partie de l’action de
l’écoulement des eaux sur le sol constituant le bassin versant. Leurs concentrations
naturelles ne dépassent pas 3 mg /L dans les eaux superficielles et quelques mg/L dans les
eaux souterraines. La nature des zones de drainage joue donc un rôle essentiel dans leur
présence et l’activité humaine accélère le processus d’enrichissement des eaux en nitrates.
La teneur en nitrates est en augmentation ces dernières années, de l’ordre de 0,5 à1 mg/l/an,
voire 2 mg/l/an dans certaines régions. Cette augmentation a plusieurs origines :
 Agricole : agriculture intensive avec utilisation massive d’engrais azoté ainsi que
rejets d’effluents d’élevage. Cette source représente les 2/3 de l’apport en nitrates dans
le milieu naturel ;
 Urbaine : rejet des eaux épurées des stations d’épuration où l’élimination de l’azote
n’est pas total et qui peuvent rejeter des nitrates ou des ions ammonium qui se
transformeront en nitrates dans le milieu naturel.
Cette source représente les 2/9 des apports;
 Industrielle : rejet des industries minérales, en particulier de fabrication des engrais
azotés. Cette source représente 1/9 des apports.

h) L’azote ammoniacal
Pour désigner l’azote ammoniacal, on utilise souvent le terme d’ammoniaque qui
correspond au formes ionisées (NH4+) et non ionisées (NH3) de cette forme d’azote.
L’ammoniaque constitue un des maillons du cycle de l’azote. Dans son état primitif,
l’ammoniac (NH3) est un gaz soluble dans l’eau, mais, suivant les conditions de pH, il se
transforme soit en un composé non combiné, soit sous forme ionisée (NH4+). Les réactions
réversibles avec l’eau sont fonction également de la température et sont les suivantes:

NH3 +H2O → NH4OH → NH4+ + OH-


i) Le Phosphore
Le phosphore peut exister dans les eaux en solution ou en suspension, à l’état minéral
ou organique. Les composés phosphorés qui, sans hydrolyse ou minéralisation, répondent
au test spectrophotométrique sont considérés comme étant des ortho phosphates.
L’hydrolyse en milieu acide fait apparaître le phosphore hydrolysable et minéralisation, le
phosphore organique. Chaque fraction (phosphore en solution ou en suspension) peut être
séparée analytiquement en ortho phosphates, phosphore hydrolysable et phosphore organique.
Suivant les cas, la teneur en phosphates peut être exprimée en mg/L de PO4 ou de P2O5

1mg/L PO4 = 0,747 mg/L P2O5 = 0,326 mg/L P


j) Le sulfate
La concentration en ion sulfate des eaux naturelles est très variable. Dans les terrains
ne contenant pas une proportion importante de sulfates minéraux, elle peut atteindre 30
à 50 mg/L, mais ce chiffre peut être très largement dépassé (jusqu’à 300 mg/L) dans

15
les zones contenant du gypse ou lorsque le temps de contact avec la roche est élevé. La
teneur en sulfates des eaux doit être reliée aux éléments alcalins et alcalinoterreux de la
minéralisation. Leur présence dans l’eau est généralement due à des rejets en provenance
d’ateliers de blanchiment (laine, soie, etc.), d’usines de fabrication de cellulose (pâte à
papier, etc.) et d’unités de déchloration. Sont utilisées, par ailleurs, les propriétés
réductrices des sulfites dans les eaux de chaudières pour éviter la corrosion liée à la présence
d’oxygène dissous ; l’injection dans le circuit se fait habituellement en continu à la
concentration de 20 mg/L. Cependant un excès d’ions sulfites dans les eaux de
chaudières peut avoir des effets néfastes car il abaisse le pH et peut alors développer la
corrosion. En cas de rejet dans l’environnement, les sulfites se combinent à l’oxygène en
donnant des sulfates.
3. Paramètres Bactériologiques :
Les bactéries sont ubiquitaires dans la nature car il s’agit probablement des premiers êtres
vivants apparus sur la terre (archéobactéries). Seules quelques dizaines d’espèces sont
adaptées à l’homme : la plupart sont inoffensives ou même utiles, étant commensales et
faisant partie des flores cutanées, digestive, buccale, génitale ; certaines sont pathogènes,
opportunistes ; une minorité est régulièrement pathogène.
Vu leur rôle dans le processus, il nous a paru utile l’étude de quelques bactéries les plus
rencontrées:

k) Les coliformes :
Sous le terme de « coliformes » est regroupé un certain nombre d’espèces bactériennes
appartenant en fait à la famille des Enterobacteriaceae.
La définition suivante a été adoptée par l’Organisation Internationale de Standardisation
(ISO) :
« Bacille à Gram négatif, non sporogène, oxydase négative, facultativement anaérobie,
capable de croître en présence de sels biliaires ou d’autres agents de surface possédant des
activités inhibitrices de croissance similaire, et capable de fermenter le lactose (et le
mannitol) avec production d’acide et d’aldéhyde en 48 h, à des températures de 35 à 37 C° ».
l) Les streptocoques fécaux et Enterococcus
Sous la dénomination générale de « streptocoques fécaux », il faut entendre l’ensemble
des streptocoques possédant la substance (acide teichoïque) antigénique caractéristique du
groupe D de Lancefield, c'est-à-dire essentiellement : Enterococcus faecalis, E.faecium,
E.durans, E. hirae, Streptococcus bovis, S. suis et S. Equinus. Ces streptocoques du
groupe D sont généralement pris globalement en compte comme des témoins de pollution
fécale, car tous ont un habitat fécal.
Toutefois, d’une façon générale, les concentrations en streoptocoques fécaux sont, dans les
milieux naturels autres que ceux spécifiquement pollués par le bétail, inferieurs à celles des
coliformes fécaux. Il faudra tenir compte de cette différence des concentrations ( que l’on peut
évaluer à un rapport de 1 à 2 ou 4) dans le choix des prise d’essai).
L’application à ces bactéries des techniques de biologie moléculaire a donné un nouveau
système de classification. Le genre unique original est maintenant séparé en 3 genres
différents :

16
 Streptococcus : comprend la plupart des espèces pathogènes pour l’homme ;
 Enterococus : correspond au précédent groupe des enterocoques ;
 Lactococcus : correspond aux streptocoques lactiques.

m) Les bactéries sulfito-réductrices


Les Clostridium sulfitoréducteurs sont souvent considérés comme des témoins de pollution
fécale. La forme spore, beaucoup plus résistante que les formes végétatives des coliformes
fécaux et des streptocoque fécaux, permettrait ainsi de déceler une pollution fécale
ancienne ou intermittente.
Sans débattre de l’intérêt réel d’une telle indication concernant la date de pollution, il faut
cependant considérer que si les Clostridium sulfito-réducteurs peuvent certes être des germes
fécaux, ce sont également des germes telluriques et que, de ce fait, aucune spécificité
d’origine fécale ne peut être attribuée à leur mise en évidence.
Dans une telle optique d’interprétation, il y a intérêt à ne rechercher que les espèces les plus
susceptibles d’être d’origine fécale : c’est le cas en particulier de Clostridium perfringens.
Les spores des bactéries anaérobies sulfitoréductrices et celles de Clostridium perfringens
peuvent être intéressantes en tant qu’indicateurs de traitement. Ainsi, elles peuvent montrer
l’efficacité d’un traitement de filtration, où elles se comportent comme des kystes de
parasites, aussi bien au niveau d’une station de traitement qu’au niveau du sol : signe
d’efficacité de la filtration naturelle. De plus, Clostridium perfringens, sous sa forme
sporulée, est très résistant à la chloration et va donc se comporter comme les microorganismes
plus difficiles à mettre en évidence.
Donc la nomenclature sulfitoréducteurs est attribuée à ces germes car ils ont comme point
commun de réduire le sulfite de sodium en sulfure selon la réaction suivante :

SO3-2 + 6H+ + 6e- → S2-+ 3 H2O

DIMENSIONNEMENT

ESTIMATION DE LA POLLUTION
La pollution de l'eau est une dégradation physique, chimique, biologique ou bactériologique
de ses qualités naturelles, provoquée par l'homme et ses activités. Elle perturbe les conditions
de vie de la flore et de la faune aquatiques; elle compromet les utilisations de l'eau et
l'équilibre du milieu naturel.
La station de traitement que nous aurons à dimensionner a une capacité de 50000 EH.
L’équivalent habitant(EH) est une unité d'évaluation de la pollution correspondant à celle d'un
habitant réel, soit en moyenne d’après le cours:
 170 litres/jour d’eau usée par habitant
 60 g O2 / jour de DBO5(Demande Biologique en Oxygène en 5 jours)
 120 g O2 / jour de DCO (Demande Chimique en Oxygène) par habitant
 6.5 g N-NH4 / jour de N-NH4(azote) par habitant

17
 1.8 g P / jour de Ptot (phosphore totale) par habitant
 Le débit journalier
𝑸𝑱 = 𝑹 ∗ 𝑵

Avec :
• N : Nombre d’habitant
• R : Débit rejeté par hbt/j=170 l/j
𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎
𝑸𝑱 = 𝟏𝟕𝟎 ∗ 𝑄j = 8500𝑚3/jour
𝟏𝟎𝟎𝟎

 Le débit moyen horaire


𝑄𝑗
Le débit moyen horaire est donné par la relation : 𝑄m = 24
8500
𝑄m = 𝑄m = 354.17𝑚3 /ℎ 𝑄m = 98.38 𝑙/s
24

 Le débit de pointe
Le débit de pointe se calcule par la formule :
𝑸𝑷 = 𝐐𝐦 ∗ 𝐂𝐩
2.5
Avec Cp=1.5+ 𝑄𝑚

2.5
Cp=1.5+ Cp=1.525
98.38

D’où le débit de pointe Qp=354.17*1.525 Qp= 540.11m3/h

 La charge polluante
 La DBO5
Nous avons 60 g O2 / jour de DBO5 (Demande Biologique en Oxygène en 5 jours) par EH,
Ce qui fait une totale pollution de 60*50000=3000000g/j soit 3000kg O2/j
 La DCO
Nous avons 120 g O2 / jour de DCO (Demande Chimique en Oxygène) par habitant, ce qui
fait une totale de 120*50000=6000000g/j soit 6000kg/j
 Le N-NH4
Nous avons 6.5 g N-NH4 / jour de N-NH4 (azote) par habitant ce qui fait une totale de
6.5*50000=325000g/j soit 325kg/j
 Le Ptot
Nous avons 1.8 g P / jour de Ptot (phosphore totale) par habitant alors une totale pollution de
1.8*50000=90000g/j soit 90kg/j

18
 Les matières en suspension
Charges de MES par habitant et par jour:
Réseau séparatif: 60 – 80 g
Réseau unitaire: 70 – 90 g
Nous prenons 70g/hbt/j ce qui fait une totale pollution de 70*50000=3500000g/j soit
3500kg/j.
Nous avons également pris MVS=75% MES soit une charge en MVS de 2625kg/j.

Débits et charges polluantes


Qj (m3/jour)
8500

Qm (m3/h) 354,17
Cp 1,525
Qp (m3/h) 540,11
DBO5 (kg O2/j) 3000
DCO (kg O2/j) 6000

N-NH4 (kg de N-NH4/j) 325

Ptot (kg de P/j) 90


MES (kg /j) 3500
MVS (kg /j) 2625

Choix du système de traitement


L’établissement du réseau d’assainissement d’une agglomération doit répondre à deux
catégories de préoccupation, à savoir, assurer :
 Le transit vers l’épuration des eaux usées et, le cas échéant, des eaux résiduaires
industrielles ;
 L’évacuation des eaux pluviales, de manière à empêcher la submersion des zones
urbanisées et éviter toute stagnation dans les points bas après les averses.
Il est permis d’imaginer un ou plusieurs réseaux de canalisations où l’effluent s’écoule
généralement gravitairement, mais qui peut, dans certaines sections, se comporter en
écoulement forcé.
Plusieurs systèmes d’évacuation des eaux résiduaires et des eaux de pluie sont susceptibles
d’être mis en en service.

1. Système de traitement
On distingue :

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 Le système unitaire, i.e. l’évacuation de l’ensemble des eaux usées et pluviales par un
unique réseau généralement pourvus de déversoirs permettant en cas d’orage, le rejet
d’une partie des usées, par surverse, directement dans le milieu naturel.
 Le système séparatif, qui consiste à affecter un réseau à l’évacuation des eaux
domestiques (eaux vannes et eaux ménagères) alors que l’évacuation de toutes les eaux
pluviales est assurée par un autre réseau.
 Les systèmes mixtes, désignant communément des réseaux constitués, selon les zones
d’habitation, en partie en système unitaire et en partie en système séparatif.
 Les systèmes non gravitaires, que l’on appelle encore transferts forcés mis en œuvre
chaque fois que la topographie l’exige.
 Les systèmes non collectifs, proposés lorsque la faible densité de l’habitat rend trop
coûteuse la mise en place de réseaux publics.
Les critères influent sur le choix des systèmes :
 évacuer au plus bas coût possible les eaux de ruissellement
 concevoir un écoulement aussi rapide que possible des eaux usées urbaines, pour que
celles-ci arrivent à la station d’épuration dans un état de fraîcheur suffisante, ce qui
facilite le traitement biologique ;
 respecter les objectifs de qualité des eaux rejetées dans le milieu naturel ;
 tenir compte des perspectives de développement de la collectivité ;
 estimer l’impact des installations sur le milieu naturel.
Ainsi, généralement, le choix entre les systèmes d’assainissement résulte d’une suite de
considérations : techniques, liées à des objectifs de qualité, économique, urbanistiques,
politiques, environnementale, d’exploitations, de réduction des débits de pointe des eaux
pluviales, de sensibilité d’une nappe, de proximité des réseaux voisins et de leurs positions en
profondeur (conduites d’eau potable, canalisations de gaz, câbles électriques ou téléphoniques,
etc.).

Dans notre cas, on a choisi le système séparatif, qui consiste à spécialiser chaque réseau selon
la nature des effluents, car présentant plusieurs avantages parmi lesquels :
 il est le seul concevable si la population est relativement dispersée ;
 il permet le recours à des postes de relèvement ou refoulement que la faiblesse
du relief imposerait ;
 les eaux de ruissellement pourront être rejetées gravitairement dans les cours
d'eau ;
 il s'impose si le cours d'eau traversant l'agglomération est de faible importance ;
 il permet d'évacuer rapidement et efficacement les eaux les plus polluées sans
aucun contact avec l'extérieur ;
 il assure un fonctionnement régulier de la station
1. comparaison des différentes méthodes
Traiter les eaux demande l’application de différentes techniques différentes. Leur mise en
œuvre peut être simultanée ou successives suivant les pollutions mises en jeux dans les eaux à
traiter. Ces techniques peuvent être d’ordre mécaniques, physiques, chimiques, ou encore

20
biologiques. Le but étant toujours d’assainir l’eau rejetée ou utilisée afin qu’elle soit compatible
avec l’environnement ou l’usage que l’on compte en faire.

Les méthodes d’épuration des eaux usées sont divisées en deux catégories :
 Les techniques intensives
 Lits bactériens
 Disques biologiques
 Boues activées
 Biofiltration ou filtration biologique accélérée
 Les techniques extensives :
 Les techniques extensives à culture libre
 Lagunage naturel
 Lagunage à macrophytes
 Lagunage aéré
 Les techniques extensives à culture fixe
 Les filtres plantés de roseaux à écoulement horizontal.
 Les filtres plantés à écoulement vertical.
 L’infiltration percolation
a) Les techniques intensives
i. Lits bactériens
Le principe de ce procédé consiste à faire ruisseler les eaux usées, préalablement décantées sur
une masse de matériaux poreux ou caverneux qui sert de support aux micro-organismes
(bactéries) épurateurs. L’aération est pratiquée soit par tirage naturel soit par ventilation forcée.
Il s’agit d’apporter l’oxygène nécessaire au maintien des bactéries aérobies en bon état de
fonctionnement. Les matières polluantes contenues dans l’eau et l’oxygène de l’air diffusent, à
contre-courant, à travers le film biologique jusqu’au micro-organisme assimilateurs. Le film
biologique comporte des bactéries aérobies à la surface et des bactéries anaérobies près du fond.
Les sous-produits et le gaz carbonique produits par l’épuration s’évacuent dans les fluides
liquides et gaz
ii. Les disques biologiques :
 Principe et fonctionnement d’épuration
Les disques biologiques ou biodisques sont une filière de traitement biologique aérobie à
biomasse fixée.
Les supports de la microflore épuratrice sont des disques partiellement immergés dans l'effluent
à traiter et animés d'un mouvement de rotation lequel assure à la fois le mélange et l'aération.
Lors de la phase immergée, la biomasse absorbe la matière organique qu'elle dégrade par
fermentation aérobie grâce à l'oxygène atmosphérique. Dès qu’il dépasse une épaisseur de
quelques millimètres, le biofilm (les boues) en excédent se détache et est entraîné vers le
décanteur final où il est séparé de l’eau épurée. Les boues ainsi piégées sont automatiquement
renvoyées par pompage périodique vers l’ouvrage de tête pour y être stockées et digérées (filière
classique). La qualité de l'eau épurée est directement liée à la charge polluante appliquée par

21
unité de temps et de surface mouillée des disques. Le clarificateur peut être remplacé par une
lagune de finition (tout comme le décanteur-digesteur par une lagune de décantation) et plus
récemment, par des lits plantés de roseaux. Dans cette dernière configuration, il n'y a pas de
décanteur-digesteur et les lits plantés assurent à la fois la séparation entre les boues et l'eau
épurée, la déshydratation et le stockage des boues.

 Domaine d’application recommandé


Cette filière est adaptée pour les petites et moyennes collectivités avec des charges de pollution
à traiter comprises entre 300 et 2 000 E.H. (Equivalent Habitants).

Schéma de principe d'une filière classique Disques biologiques

 Avantages et inconvénients

iii. Les boues activées

22
La filière de traitement des eaux usées domestiques par boues activées dimensionnée en
aération prolongée est l’une des filières d’épuration les plus développées, notamment pour
des tailles d’agglomérations d’assainissement supérieures à 120 kgDBO5/j (> 2 000 EH).
Le traitement est réalisé par une culture bactérienne maintenue en suspension sous forme
de floc (agglomérat de particules de diverses natures et de colonies microbiennes). Le
réacteur biologique, appelé aussi bassin d’aération, est alimenté en eaux usées
préalablement prétraitées et séquentiellement aérées par un dispositif d’aération (turbines,
insufflation, etc.). La séparation entre l’eau traitée et la biomasse épuratrice (ou boues
d’épuration) est assurée par un décanteur secondaire ou clarificateur, placé en aval du bassin
d’aération. Afin de maintenir l’efficacité du traitement, les boues décantées sont
régulièrement réinjectées dans le réacteur biologique, l’excédent étant extrait, puis traité par
une file spécifique de traitement des boues.
Ce procédé de traitement des eaux usées permet d’obtenir des performances épuratoires très
élevées, en ce qui concerne l’élimination des pollutions carbonées, azotées et
éventuellement phosphorées.

iv. Le procédé d’épuration par filtration biologique accélérée


La biofiltration est une technique biologique ayant fait l’objet de nombreuses applications
industrielles pour la dépollution des gaz ou de l’eau. Cette technique consiste à forcer le
passage du gaz ou l’effluent à traiter au travers d’un matériau granulaire sur lequel sont
fixés les microorganismes épurateurs. Les biofiltres permettent d’augmenter l’activité d’une
culture bactérienne grâce à une plus grande surface d’échange avec le substrat et le
dioxygène. En effet les micro-organismes sont fixés sur des supports granulaires de taille
inférieure à 4 ou 5 mm avec une surface spécifique développée. Les biofiltres peuvent être
à flux ascendant ou à flux descendant selon le sens de l’eau et le sens du gaz d’aération, la
régénération du support doit être effectuée par un lavage périodique. Les rendements de
cette technique sont de l’ordre de 80 à 95% de DBO5 et de 10 à 20 mg/l en MES
b) Techniques extensives
i. Les techniques extensives à culture libre : le lagunage

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Le lagunage est un système de traitement des eaux qui se sert des mécanismes naturels de
l’environnement où l’eau est épurée par des communautés de micro-organismes variés.
L’épuration par lagunage naturel repose sur la présence de bactéries aérobies en cultures libres
et d’algues. L’oxygène nécessaire à la respiration bactérienne est produit par des végétaux en
présence de rayonnement lumineux.
 Principe et Fonctionnement
Les bactéries présentent dans le système consomment la pollution dissoute dans l’eau pour
respirer. L’oxygène est produit grâce aux mécanismes photosynthétiques des algues qui
poussent et se développent grâce aux engrais qu’apportent les eaux d’égout.
Ces eaux traversent trois bassins successifs d’environ un mètre de profondeur.
-Lors de l’arrivée dans le premier bassin où les bactéries prolifèrent, la partie organique des
eaux usées va être dégradée pour produire des éléments nutritifs. Ces bactéries consomment de
l’oxygène et produisent du CO2. Les particules lourdes décantent dans ce premier bassin et
s’accumulent sous forme de boues au fond du bassin.
-Lors de l’arrivée dans le second bassin, les eaux usées sont en présence de sels nutritifs, de
soleil et de CO2. Le phytoplancton se développe et produit ici de l’oxygène. Les bactéries
pathogènes sont éliminées.
-Le zooplancton se développe dans le troisième bassin. Il se nourrit avec le phytoplancton
produit dans le second bassin et de bactéries. Il consomme de l’oxygène. La clarification de
l’eau peut être assurée par le développement de petits crustacés.

24
 Les réactions
La dégradation et l’oxydation des matières polluantes s’effectuent grâce aux actions de
l’oxygène, des algues et de la microflore :
 eaux usées + oxygène => boues + effluent traité
La transformation aérobie se modélise comme suit :
 acides aminés => CO2 + NH3 (ammoniac)
 (CH2O) n + n O2=> n CO2 + n H2O
 azote d’origine organique (N) => NH3 => NO2 (dioxyde d’azote) => NO3- (nitrate)
 soufre d’origine organique (S) => SO42- (sulfates)
 phosphore d’origine organique (P) => H3PO4 (acide phosphorique) => PO42-
(phosphate)
Il existe deux zones dans la lagune qui détermine l’activité microbienne :
-La zone supérieure où la dégradation est facilitée (production de CO2, H2O, phosphates et
sulfates).
-La zone inférieure ou la matière organique se stabilise dans la couche sous-jacente à l’action
des bactéries anaérobies où elle sera dégradée en éléments simples qui remonteront dans la
partie supérieure.
 Cinétique et Performance
Les contraintes et domaines d’application aux collectivités et sur l’environnement se définissent
comme suit :

 Pour les collectivités de 250 à 2000 EH (équivalent habitant) maximum


 Seulement applicable aux eaux résiduaires domestiques uniquement et faiblement
concentrées (DB05 < 300mgO2/l).
 Une nature de sol peu perméable

25
 Espaces suffisants pour l’aménagement
 Exploitations lourdes à prévoir (lors du curage par exemple)
 Avantages et Inconvénients du lagunage
 Avantages
 Bonne élimination de la pollution bactériologique
 Efficace sur des effluents peu concentrés
 Bonne réactivité à des variations de charges polluantes
 Très faible consommation énergétique
 Bonne intégration paysagère
 Exploitation simple
 Inconvénients
 Performances épuratrices faibles
 Sensible aux effluents concentrés
 Besoin en surface important
 Entretien des berges des bassins
 Curage tous les 10ans
 Possibilité d’altération du traitement au cours du temps
 Pas de maîtrise humaine du processus
ii. Les techniques extensives à culture fixée

 Filtres plantés de roseaux à écoulement horizontal


Un filtre planté à écoulement horizontal sous surface est un grand canal rempli de gravier et de
sable sur lequel la végétation aquatique est plantée. Comme l’eau usée coule horizontalement
à travers le canal, le matériau filtrant filtre les particules et les micro-organismes dégradent la
matière organique.

26
Le niveau d’eau dans un filtre planté à écoulement sous surface est maintenu de 5 à 15 cm en
dessous de la surface pour assurer un écoulement souterrain. Le lit devrait être large et peu
profond de sorte que le chemin d’écoulement de l’eau soit maximisé. Une zone d’admission
devrait être utilisée pour distribuer également l’écoulement. Le traitement primaire est essentiel
pour éviter le colmatage et assurer un traitement efficace.
Le lit devrait être garni d’un revêtement imperméable (argile ou géotextile) pour empêcher
l’infiltration dans le sous-sol. Un gravier petit, rond et de taille égale comprise entre 3 et 32 mm
de diamètre est généralement employé pour remplir le lit à une profondeur de 0,5 à 1 m. 27
Pour limiter le colmatage, le gravier devrait être propre et exempt de fines particules, les eaux
à traiter devraient subir un traitement primaire avant d’entrer dans le filtre et le matériau filtrant
nécessite un remplacement tous les 8 à 15 ans. L’efficacité de l’abattement du filtre est en
fonction de la superficie et de la section.
Dans les filtres à écoulement horizontal, le massif filtrant est réparti sur toute la largeur et la
hauteur du lit par un système répartiteur situé à une extrémité du bassin, il s’écoule ensuite dans
un sens principalement horizontal au travers de substrat. La plupart du temps, l’alimentation
s’effectue en continu car la charge organique apportée est faible. La variété la plus utilisée est
le roseau Phragmites Australis en raison de sa vitesse de croissance de développement racinaire
et de sa résistance aux conditions de saturation du sol, la plantation peut se faire à l’aide de
graines, de jeunes pousses ou de rhizomes avec une densité de l’ordre de 4 par m 2.
 Filtres plantés à écoulement vertical
Le principe des filtres verticaux consiste à admettre les eaux usées, sans traitement préalable,
sur un massif de gravier planté de roseaux (Phragmites Australis). Les bactéries épuratrices sont
fixées sur les grains de sable, sur les rhizomes des roseaux et la couche de boue de surface.
Elles se développent et dégradent la pollution. Le filtre planté de roseaux est généralement
composé de deux étages : le premier retient les particules solides et débute le traitement, le
second affine l’épuration. Le dispositif est alimenté de façon séquencée grâce à la présence d’un
réservoir de chasse placé en tête permettant d’assurer une alimentation homogène sur
l’ensemble de la surface du filtre. Cette filière a de bon rendement sur la matière organique et
traite partiellement l’azote. Le procédé est recommandé pour une population de 50 à 1000
équivalents habitants, globalement 10 m2 /EH. L’exploitation et l’entretien sont simples et
peuvent être confiés à l’employé communal
 Infiltration-percolation
L’infiltration percolation a vu le jour aux Etats-Unis après la guerre mondiale précisément en
1949. En 1981, L’Environnemental Protection Agency recense plus de 320 installations à
travers les Etats-Unis. La première installation française est celle de Port Leucate en 1981.
Cinquante-six installations y étaient répertoriées en 1991. Au Maroc, à partir des années 80,
des systèmes extensifs plus économiques sont plus performants sur le plan des abattements
sanitaires ont étaient réalisés. Les expérimentations réalisées sur les systèmes naturels
d’épuration pendant plus de 10 ans sont riches de renseignements. Il en ressort que les
traitements par filtration sur colonnes du sol, s’avèrent très efficaces et qu’il constitue une
alternative au lagunage dans beaucoup de petites communes. Parmi les formes d’épuration par
le sol les plus utilisées l’irrigation extensive, l’épandage par ruissellement et l’infiltration-
percolation.

27
L’infiltration-percolation est une technique non conventionnelle d’épuration des eaux
résiduaires, le principe de cette technique consiste à infiltrer, après décantation, l’effluent à
épurer à travers un massif de sable. Ce dernier constitue un réacteur aérobie à biomasse fixée,
le sable sert de support à une filtration biologique. Ce procédé est adapté à des contextes
géographiques spécifiques tel que :
Zones sans exutoire : Dans les régions à sous-sol calcaire, de nombreuses communes ne
disposent pas de cours d’eau permanent où rejeter leurs eaux usées. Celles-ci n’ont pas d’autres
issues que le milieu souterrain. L’infiltration percolation est un moyen économique pour gérer
le rejet des eaux usées en préservant la qualité des eaux souterraines.
Les franges littorales : La nappe phréatique du cordon dunaire est choisie comme le milieu
récepteur des eaux usées de préférence à la mer et aux étangs littoraux, de manière à préserver
la qualité des eaux de baignade et les activités de loisir. Les sables dunaires constituent un
milieu très favorable à l’épuration.

Les plaines alluviales : Le traitement par infiltration-percolation protège les eaux de baignade
en évitant les rejets directs en rivière des eaux usées traitées en station d’épuration. L’infiltration
des effluents dans des massifs sableux suffisamment épais assure une bonne élimination de la
pollution microbienne.
 Mécanismes d’épuration par infiltration percolation
Au niveau d’un filtre à sable, utilisé dans le procédé d’infiltration percolation, plusieurs
réactions peuvent avoir lieu, parmi ces réactions :
 la filtration :
Les solides en suspension ainsi retenus par le milieu poreux s’y accumulent au niveau des
premiers centimètres du support filtrant. Elle permet d’obtenir une bonne élimination des
bactéries, de la couleur, de la turbidité et de l’odeur.
 Échange d’ions :
C’est un processus réversible d’échange de cations et d’anions entre phase solide et phase
liquide ou entre les phases solides présentant un contact étroit. Il s’agit d’un procédé par lequel,
une substance insoluble attire un ion positif ou un ion négatif d’une solution et rejette un autre
ion de même signe.
 Adsorption :
C’est la fixation ou la rétention d’ions libres, d’atomes ou de molécules à une surface donnée.
L’adsorption est la conséquence des interactions physico-chimiques qui se produisent à la
surface de l’adsorbant. Elle permet la fixation des substances responsables de : la couleur, le
goût, l’odeur…etc., ainsi que plusieurs substances toxiques non biodégradables à la surface du
support d’une manière physique et chimique.
 Oxydo-réduction :
Généralement en cas de l’azote, en aérobiose c’est le phénomène d’oxydation qui domine (cas
de nitrification), en anaérobiose on assiste à la réduction (cas de la dénitrification).

28
 Biodégradation :
L’oxygène et les nutriments véhiculés par l’eau usée à traiter favorisent la croissance et la
multiplication des micro-organismes. Ces derniers ont un rôle très important dans la
dégradation des composés organiques retenus par le support filtrant. Les micro-organismes
responsables de l’épuration sont fixés autour du support filtrant en formant un biofilm. Une
station d’épuration par infiltration-percolation comprend, un prétraitement, une décantation, un
stockage et une alimentation séquentielle des filtres et des unités d’infiltration.

Schéma du procédé d’infiltration-percolation utilisé pour l’épuration des eaux


usées

Les massifs filtrants sont constitués par des sables dunaires en place, des sables rapportés
calibrés ou par des matériaux alluvionnaires en place. La surface des massifs filtrants est
déterminée sur la base de 1,5 m2 par habitant pour un traitement secondaire, elle est subdivisée
en au moins deux unités d’infiltration de manière à permettre l’alternance des phases de
fonctionnement et de séchage. L’épaisseur de sable peut varier de 0,7 à 3 m. Une épaisseur
importante est généralement requise pour permettre un abattement microbiologique significatif.
Le système d’alimentation des unités d’infiltration détermine les performances épuratoires
d’une installation, ce système doit assurer la répartition uniforme de l’eau sur la surface
d’infiltration, plusieurs techniques d’alimentation sont utilisées à savoir la technique de
submersion temporaire, la technique par tourniquet hydraulique et la technique d’irrigation par
aspersion. La ré-oxygénation du massif filtrant est assurée par des échanges gazeux entre
l’atmosphère et les interstices du sable lorsque la plage d’infiltration est laissée à sec entre deux
apports d’eau ou pendant les périodes de repos. Les lits d’infiltration sont alimentés en
alternance (jours de repos -jours de fonctionnement). Au cours des périodes de repos, les
bactéries consomment leurs réserves et leur nombre décroît, ce qui empêche un engorgement
du massif sableux. Le procédé d’infiltration percolation a donné des résultats encourageants sur
l’élimination des matières en suspension (avec un abattement qui peut aller jusqu’à 98%),
l’élimination des matières organiques (avec un abattement de 85 à 94% de DCO et un
abattement de 96% de DBO5), l’élimination de l’azote ammoniacale, et sur l’élimination des
micro-organismes pathogènes contenus dans les eaux usées.

29
La technique d’infiltration-percolation est une technique bien adaptée aux petites et moyennes
collectivités, elle ne nécessite pas d’énergie si la topographie des lieux le permet et la qualité
de l’eau traitée est meilleure que celle de lagunage. La main- d’œuvre est moins nombreuse et
moins spécialisée que les techniques intensives. Les coûts d’investissements sont inférieurs à
d’autres techniques et les conditions d’exploitation sont simples. Les inconvénients de ce
procédé sont : l’odeur (éliminé par le choix du site de la station), la faible élimination de l’azote
par dénitrification et le problème le plus important est celui du colmatage des bassins
d’infiltration qui peut être éliminé par grattage de la surface superficielle.

2. Méthode retenue pour notre STEP


D’après notre étude, on se rend compte que la seule méthode qui peut être retenue pour notre
cas est le traitement par boues activées. Non seulement c’est la méthode la plus utilisée et elle
offre un bon niveau de traitement, mais aussi, compte tenu des caractéristiques de notre zone
(taille d’agglomérations d’assainissement supérieur à 2000EH (=5000EH)) et du système de
traitement adopté, elle demeure la plus adéquate pour le dimensionnement de notre STEP.

CALCUL DES DIFFERENTS OUVRAGES


1. Dimensionnement de la station de relèvement
L’assainissement collectif nécessite souvent une station de relevage que l'on appelle aussi poste
de relèvement. Ce dispositif doit être installé si les eaux usées ne peuvent pas s'écouler par
gravité vers le prétraitement, le traitement et l'évacuation. Il est dimensionné en fonction du
débit du réseau et des pentes à remonter.

Pour faire son dimensionnement nous allons nous accentuer sur :


 La bâche de relèvement
 La détermination de la hauteur manométrique totale
 La détermination de la puissance des pompes

30
a) La bâche de relèvement
i. Volume utile de la bâche
Le dimensionnement de la bâche de pompage est basé sur le volume utile (Vu) calculé par
𝑄
la formule: Vu =
4∗𝑛∗𝑓
Avec :

 Q : débit maximum à pomper en m3/h


 n : nombre de pompes en fonctionnement simultané
 f : nombre de démarrages ou d'enclenchement à l'heure
• f = 4 pour P < 30 kW
• f = 6 pour P < 15 kW
• f = 8 pour P < 8 kW
• f = 10 pour P < 4 kW
Hypothèses de calcul

On dimensionnera avec les données suivantes :


– Pour le débit on prendra le débit de pointe Q=Qp
– On choisit 3 pompes dont 2 en fonctionnement simultané donc n=2
– On suppose une puissance P<15 kW donc on prend f=6
540.11
Vu = Vu=11.25m3
4∗2∗6
ii. Dimensions de la bâche
Le volume utile est aussi donné par la formule Vu≤S*Hu avec Hu =Hencl - Hdecl
Et Hencl - Hdecl = de l'ordre de 0,80 m à 2,00m
Prenons Hu=1m
Si on prend une bâche cylindrique on se retrouve avec :

𝜋∗𝑑² 4∗𝑉𝑢
Vu≤S*Hu= * Hu d≥ √𝜋∗𝐻𝑢 d≥ 3.78m prenons d=4m
4

Hu=1m
d=4m

iii. La détermination de la hauteur manométrique totale


La hauteur manométrique totale est donnée par la formule suivante :
HMT= Hgéo+⅀Pdc
– La hauteur géométrique est donnée dans le cours comme étant égale à :

Hgéo= (Hfe(s) – Hfe (e)) + 0.2 + Hu


31
Avec
 Hfe(s) : la cote du fil d’eau de la conduite de sortie, elle est égale ici à la cote du collecteur
principal = 1.8m
 Hfe (e) : la cote du fil d’eau de la conduite d’entrée qui est prise égale à la cote du niveau
le plus haut de la STEP = 3m
 Hu=1m
Donc nous nous retrouvons avec Hgéo= (3-1.8) + 0.2 +1
Hgéo= 2.4m prenons Hgéo=2.5m
– Pour les pertes de charges elles sont égales pour ce projet à ⅀Pdc= 15%HMT
HMT= Hgéo+⅀Pdc = Hgéo + 15%HMT
𝐻𝑔é𝑜 2.5
Donc HMT= = HMT = 2.941m on prend HMT=3m
0.85 0.85

b) La détermination de la puissance des pompes


Nous prendrons comme hypothèses de calcul :
 Le débit de la pompe Q=100l/s =0.1m3/s
 L’accélération de la pesanteur g = 9.81m/s2 ;
 Le rendement de la pompe (de l’ordre de 0.6), on prend 0.75
 ηmoteur = rendement moteur (de l’ordre de 0.85), on prend 0.85

i. Puissance sur arbre moteur


𝑸
Parbre=HMT*9.81*
𝜼𝒑𝒐𝒎𝒑𝒆

0.1
Parbre=9.81*3* Parbre=3.92 kW
0.75

ii. Puissance absorbée aux bornes du moteur


𝑷𝒂𝒓𝒃𝒓𝒆
La puissance absorbée aux bornes moteur en kW est de : Pborne=
𝜼𝒎𝒐𝒕𝒆𝒖𝒓
3.92
Pborne= Pborne=4.6 kW
0.85

iii. Intensité électrique absorbée aux bornes du moteur


𝑷𝒂𝒃𝒔 ∗𝟏𝟎𝟎𝟎
I= , avec
𝑼∗√𝟑∗𝒄𝒐𝒔𝝋

 Pabs = P absorbée aux bornes en kW


 U = tension en volt=220
 Cosϕ = suivant la qualité de l'installation électrique (par défaut prendre 0,85)
𝟒.𝟔∗𝟏𝟎𝟎𝟎
I= I=14.2 A
𝟐𝟐𝟎∗√𝟑∗𝟎.𝟖𝟓

32
2. Calcul du prétraitement
Le prétraitement a pour objectif de séparer les matières les plus grossières et les éléments
susceptibles de gêner les étapes ultérieures du traitement.
Il comprend le dégrillage pour retenir les déchets volumineux, le dessablage pour obtenir une
meilleure décantation, le dégraissage et le déshuilage pour éviter l’encrassement de la station
par des corps gras.
a) Dimensionnement du dégrilleur

critères valeurs admises


Diamètre des barreaux (mm) 8 – 10

Espacement entre les barres (mm) 10 – 50

Pente par rapport à l’horizontale (°) 70– 85

La vitesse à travers les grilles (m/s) 0,4 – 1.4

Les pertes de charges admissibles


150
(mm)

Coefficient de colmatage 0.1-0.3 (M) 0.4-0.5 (A)

i. Calcul de la superficie ouverte

𝑸𝑷
𝑺=
𝑽∗𝑶∗𝑪
• QP : débit de pointe à travers la grille en m3/s
• V : vitesse de l’influent dans le caniveau en m/s
• O : coefficient de passage libre donné par la relation : e/(e+d)
• e : espacement entre barreaux en mm
• d : diamètre des barreaux en mm
• C : coefficient de colmatage
Choisissons un dégrilleur automatique avec espacement des barres de 10mm, ayant les
caractéristiques suivantes :
 Largeur de la grille (l) =0.6m ;
 Hauteur de canal (h) =1.20m ;
 Vitesse de passage admise (v) = 0.8m/s ;

33
 Coefficient de colmatage (c) =0.5
 L’angle d’inclinaison de la grille :𝛼 = 75°
 Diamètre des barreaux droits en acier : d= 10mm

𝑸𝑷 𝑸𝑷
𝑺= =
𝑽∗𝑶∗𝑪 𝑽∗𝒆/(𝒆+𝒅)∗𝑪

540.11
3600
S= 10 =0.75 S=0.75m2
0.8∗ ∗0.5
10+10

540.11
Le débit maximal à traiter par la station est de Qp= =0.15m3/s
3600
Vérifions les caractéristiques dimensionnelles du canal

𝑄𝑃
h’=
𝐶∗𝑙∗𝑉
avec h’ : la hauteur d’accumulation au débit de pointe
𝑄𝑃 0.15
h’= 𝐶∗𝑙∗𝑉 =0.5∗0.6∗0.8=0.625<1.20m ;
La hauteur pour le débit de pointe est inférieure à la hauteur du canal, nous pouvons donc
conserver notre choix de dégrillage. Les détritus tombant dans un compacteur peuvent être
directement ensachés ou déversés dans une benne. Le jus du compactage sera renvoyé en tête
de station après le comptage des effluents.
ii. Calcul de la longueur mouillée

La longueur mouillée L ou hauteur de la grille sera estimée par la relation :


𝑡
L=sin 𝛼 ; avec
– t: tirant d'eau amont:
• t = 0,30 ≤ 50 000 eq.hab
– α: l’angle d’inclinaison de la grille
𝑡 0.3
L=sin 𝛼 = sin 75° = 0.31𝑚 ;

34
Choisissons une longueur mouillée L=0.5m
iii. La largeur de la grille
La largeur de la grille est donnée par la relation suivante :
• L : longueur mouillée (m)
• S : superficie ouverte (m2)
𝑆 0.75
𝑙= = 𝒍 = 𝟏. 𝟓𝒎
𝐿 0.5

iv. Le nombre de barreaux verticaux Nbv

𝑙−𝑒
𝑁𝑏𝑣 =
𝑒+𝑑
• l : largeur de la grille (m)
• e : espacement des barres (m)
• d : diamètre des barreaux (m)
1.5−0.01
𝑁𝑏𝑣 = = 75.5
0.01+0.01
𝑵𝒃𝒗 = 𝟕𝟔𝒃𝒂𝒓𝒓𝒆𝒂𝒖𝒙
v. Le nombre de barreaux horizontaux Nbh

𝐿−𝑒
𝑁𝑏ℎ =
𝑒+𝑑
• L : longueur mouillée (m)
• e : espacement des barres (m)
• d : diamètre des barreaux (m)
0.5−0.01
𝑁𝑏ℎ =
0.01+0.01
=24.5
𝑵𝒃𝒉 = 𝟐𝟓𝒃𝒂𝒓𝒓𝒆𝒂𝒖𝒙
vi. Pertes de charges occasionnées par la traversée de la grille

𝐾𝑉 2
𝐽=
2𝑔
• V: vitesse maximale d’approche
• g: accélération de la pesanteur = 9.81m/s2
• K: coefficient de frottement: K = Cs (d/e)3/4

35
• Cs: coefficient de forme du fer: rectangulaire (2.4)
• d: épaisseur du fer =10mm
• e: espacement des barreaux = 10mm
10 3
𝐾 = 2.4 ∗ ( ) ∗ = 1.8
10 4

1.8 ∗ 1.42
𝐽= 𝑱 = 𝟎. 𝟏𝟕𝟗𝒎
2 ∗ 9.81

Tableau : Dimensions de la grille:

Désignation valeur
Superficie ouverte (m2) 0.75
Longueur mouillée (m) 0.5
Largeur (m) 1.5
Nombre de barreaux verticaux 76
Nombre de barreaux horizontaux 25
Pertes de charges (mm) 179
Pente de la grille (degrés) 75

b) Dimensionnement du dessableur
L’élimination des sables présents dans les effluents bruts est une opération indispensable pour
éviter les dépôts dans les canalisations induisant leur bouchage ; protéger les pompes et autres
organes mécaniques contre l’abrasion ; éviter de perturber les autres stades de traitement, en
particulier le réacteur biologique ; réduire la production des boues etc.
Choisissons le dessablage combiné avec le dégraissage.
Le dégraissage est effectué par flottation à l’aide d’une pompe aératrice immergée. Les matières
d’une densité inférieure ou voisine de 1 voient leur densité apparente diminuer sensiblement par
absorption des fines bulles d’air produites par la pompe aératrice. Les graisses sont récupérées
en surface par un racleur diamétral et dirigées vers un piège à graisses.

i. Critères de conception du dessableur/dégraisseur


La conception de l’ouvrage repose sur:

• Le débit (Q)

36
• La vitesse ascensionnelle (Va)
• Le temps de séjour

Vitesse ascensionnelle
Débits Ts (mn)
(m/h)
Qmoyen temps
6-10 15-20
sec
Qpointe temps sec 10-15 10-15
Qmax temps pluie 15-130 5-10

ii. Surface du dégraisseur


𝑄
𝑆=
𝑉𝑎
On prend : Va= 14m/h
540.11
𝑆= S=38.58m2
14

iii. Volume du dégraisseur

𝑉 = 𝑄 ∗ 𝑇𝑠
On prend Ts= 10mn
10
𝑉 = 540.11 ∗
60
V=90.018m3
iv. Vérification du rapport V/S

𝑽 𝟗𝟎. 𝟎𝟏𝟖
= = 𝟐. 𝟑𝟑𝒎
𝑺 𝟑𝟖. 𝟓𝟖
𝑽
Le rapport 1.25𝑚 < < 2.5m est vérifié, donc les hypothèses de calcul peuvent être
𝑺
maintenues.
v. Diamètre du dégraisseur

𝟒∗𝑽 𝟒∗𝟗𝟎.𝟎𝟏𝟖
𝑫=√ =√ D=7m
𝝅∗𝑯 𝝅∗𝟐.𝟑𝟑

vi. Débit d’air de l’Aeroflot


Q=1.5Nm3/h/m2 d’ouvrage utile

Q=1.5*38.58 Q=57.87m3/h
Pabs=70W/ par m2 d’ouvrage utile

37
Pabs=70*38.58 Pabs =2700.6W
vii. Quantités de matières éliminées
Le dessableur élimine 80% de la matière minérale existant dans les eaux usées. La matière
minérale représente 20% de la charge en matière en suspension (MES), les 80% restants,
représentent les matières volatiles en suspension (MVS).
Partant de ces hypothèses, il s’ensuit :
 Les matières minérales totales = 0,20 * 3500 =700 kg/j
 Les matières minérales éliminées par le dessableur = 0,80 * 700 = 560 kg/j
 Les matières minérales restantes = 700 - 560 = 140kg/j
 MES sortant du dessableur = 0,80 * 3500 +140 = 2940 kg/j

Tableau : Caractéristiques des dimensions et performances du dessableur

Désignation valeur
Temps de séjour (mn) 10
Hauteur (m) 2.33
Volume (m3) 90.018
Débit d'air à injecter (m3/h) 57.87
Quantité de matières éliminées (kg/j) 560
Quantité de MES sortant (kg/j) 2940
Puissance absorbée (w) 2700.6
Diamètre (m) 7

3. Traitement primaire
a)
Le décanteur primaire
i. Caractéristiques essentielles d'un décanteur primaire:
 le temps de séjour (V/Q) t= 2 heures
 la vitesse ascensionnelle (Q/S) 1,3 à 1,5 m/h
 Hauteur : 2,5 à 3 m
ii. La surface du décanteur
𝑄 𝑄 540.11
On prend = 1.4𝑚/ℎ 𝑆= = S= 385.79m2
𝑆 1.4 1.4

iii. Le volume du décanteur


𝑉
On a = 2ℎ V=2h*Q=2*540.11 V =1080.22m3
𝑄

iv. La hauteur du décanteur


𝑉 1080.22
𝐻= = H=2.8m
𝑆 385.79
38
On a 2.5 < 𝐻 < 3 donc nos hypothèses peuvent être maintenues.
v. Le diamètre du décanteur
𝟒∗𝑽 𝟒∗𝟏𝟎𝟖𝟎.𝟐𝟐
𝑫=√ =√ D=22.16m
𝝅∗𝑯 𝝅∗𝟐.𝟖

vi. Charges polluantes après décantation


On se fixe les rendements épuratoires suivants :
 MES : 55%= 55% * 3500=1925kg/j
 DCO particulaire : 30%=30%*6000= 1800 kg d’O2/j
 DBO5 particulaire : 25%=25%*3000=750 kg d’O2/j
 Azote particulaire : 8%=8%*325=26kg/j
 Phosphore particulaire : 10%=10%*90=9kg/j
Les charges polluantes après décantation sont donc :
 MES : 45%= 45% * 3500=1575kg/j
 DCO : 70%=70%*6000= 4200 kg d’O2/j
 DBO5 : 75%=75%*3000=2250 kg d’O2/j
 Azote : 72%=72%*325=234kg/j
 Phosphore: 90%=90%*90=81kg/j

39
Tableau : dimensions et performances de chaque décanteur
Désignation valeur
Volume (m3) 1080.22
Hauteur (m) 2.8
Diamètre (m) 22.16
Temps de rétention (h) 2
Surface (m2) 385.79
Charges à la sortie (kg/j) :
MES 1575
DCO 4200
DBO5 2250
Azote 234
Phosphore 81
4. Le traitement secondaire

𝐷𝐶0 4200
On a :𝐷𝐵05 = 2250 = 1.87 < 3

Donc on utilise un bassin d’aération pour l’élimination des matières organiques

a) Le bassin d’aération
i. Critère de conception du bassin d’aération
Les bassins d’aération sont des réacteurs biologiques dans lesquels s’effectue l’élimination de
la matière organique par les microorganismes aérobies. Ils constituent un élément
fondamental de la filière boues activées.
Nous allons supposer que le traitement par les boues activées sera à moyenne charge.
 Une charge massique : 0,2 <Cm <0,5 kg DBO5 / kg MVS J
 Une charge volumique : 0,6 <Cv <1,5 kg DBO5 / m 3J
 Longueur / largeur =1,5 et une hauteur du bassin d’aération comprise entre 3 et 5m.
 La concentration en DBO5 à la sortie doit être inférieure à 30mg /l (normes de
rejets établies par l’OMS).
 La puissance pour le brassage par m² du bassin doit être entre 70 ≤ 𝑃𝑎 ≤ 80
ii. Les charges polluantes en DBO5
Les charges polluantes en DBO5 à l’entrée du bassin d’aération seront notées

(L0) DBO5= L0 =2250kg/j


La concentration en DBO5 à l’entrée est S0

40
𝑺𝟎 =𝑳𝟎=𝟐𝟐𝟓𝟎 S0=0.2647kg/m3
𝑸𝒋 𝟖𝟓𝟎𝟎

La concentration en DBO5 à la sortie, doit répondre aux normes de rejets établies par l’OMS
30mg /l, d’où Ss=0,03* kg/m3
La charge en DBO5 à éliminer est :

Le= (S0-Ss)*Qj= (0.2647-0.03)*8500 Le=1995 kg/m3


iii. Le rendement d’élimination

Le rendement d’élimination est de :

S0−Ss 0.2647−0.03
𝜂 = 100 ∗ = 100 ∗ 𝜼 = 𝟖𝟖. 𝟔𝟔𝟕%
S0 0.2647

iv. Le volume du bassin


Le volume du bassin est déduit de la charge volumique Cv :

𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑒𝑛 𝐷𝐵𝑂5 à 𝑙 ′ 𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒


𝐶𝑣 =
𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑢 𝑏𝑎𝑠𝑠𝑖𝑛
2250
Pour Cv=0.75, on a 𝑉 = V=3000m3
0.75

v. La masse des boues dans le bassin


La masse totale des boues dans le bassin est déduite de la charge massique:

𝑄. [𝐷𝐵𝑂5 ]
𝐶𝑚 =
𝑉. [𝑀𝑉𝑆]

540.11∗2250
𝐶𝑚 = Cm=0.257 kg DBO5/ kg MVS j
3000∗1575

La charge en DBO5 à l’entrée du bassin d’aération égale à 2250 kg/j


Soit Xa : la masse totale des boues dans le bassin
Lo
Xa  2250
Cm 𝑋𝑎 = Xa = 8748.2 kg
0.257

La concentration des boues dans le bassin est :


𝑋𝑎
[𝑋𝑎 ] =
𝑉

41
8748.2
[𝑋𝑎 ] = [Xa]=2.57 Kg/m3
3000

Pour dimensionner le bassin d’aération, nous prendrons comme base de calcul la relation
suivante L=1,5l et une hauteur du bassin d’aération comprise entre 3 et 5 m.
vi. La surface horizontale
𝑽
𝑺𝑯 =
𝑯
Pour H=4m, on a
3000
𝑆𝐻 = SH=750m2
4

vii. La largeur du bassin

𝑺𝑯
𝒍=√
𝟏. 𝟓

750
𝑙=√ 𝒍 = 𝟐𝟐. 𝟑𝟔𝒎
1.5

viii. La longueur du bassin

𝐿 = 1.5 ∗ 𝑙
𝐿 = 1.5 ∗ 22.36 L= 33.54m
ix. Le temps de séjour
𝑉
𝑇𝑆 =
𝑄𝑝
3000
𝑇𝑆 = 𝑻𝑺 = 𝟓. 𝟓𝟒𝒎
540.11

x. Les besoins en oxygène


Pour favoriser la réaction aérobie, qui est plus rapide que la fermentation anaérobie, il faut que
le milieu contienne une concentration suffisante en oxygène.
On admet que les micro-organismes aérobies n’utilisent pas, directement, l’oxygène mais il doit
être dissous dans l’eau.

– Besoins pour la dégradation de la pollution carbonée


La quantité théorique d’oxygène est la somme de celle nécessaire à la synthèse et celle
nécessaire à la respiration endogène. Elle est donnée par la relation :

𝑞𝑂2(𝑘𝑔⁄𝑗) = (𝑎′ ∗ 𝐿𝑒) + (𝑏′ ∗ SV), avec


• qO2 : besoin en oxygène (Kg/j).

42
• SV : les matières en suspension volatiles
• Le : charges en DBO5 éliminée.
• Cm = 0,3kg DBO5/ kg MVS j
Les paramètres a’ et b’ sont des coefficients déterminés expérimentalement sous une
température de 20°C.
• a’ : besoin pour la synthèse de la biomasse.
• b’ : besoin pour la respiration.

Tableau : valeurs de a’ et b’ en fonction du type de traitement par boues activée

Type de traitement a' b'


Faible charge 0.65 0.065
Moyenne charge 0.6 0.08
Forte charge 0.55 0.12

On prend a’=0,60 et b’=0,08 puisqu’on est en traitement moyenne charge.

𝑞𝑂2 (𝑘𝑔⁄𝑗) = (𝑎′ ∗ 𝐿𝑒) + (𝑏′ ∗ SV)= (0.60* 1995) + (0.08*2625)


𝑞𝑂2 (𝑘𝑔⁄𝑗) =1407kg/j
D’où la quantité horaire d’oxygène nécessaire est de :
𝑞𝑂2 1407
𝑞ℎ = = 𝑞ℎ = 𝒒𝒉 = 58.625kg/h
24 24

– Besoins pour la dégradation de la pollution azotée

QO2/j = c' N à nitrifier – d’ N' à dénitrifier


Formes de l’azote N:
− azote entrant dans le bassin d’aération
− azote sortant par l’effluent= 28.53 kg/j donné par les normes
− azote assimilé dans les boues (10% des boues en excès)
− azote nitrifié

• c' = taux de conversion de l'azote ammoniacal (N-NH4) en azote nitrique (N-NO3-):


• c‘ = 4,53 kg O2/kg N-NH4 nitrifié
• d’ = taux de conversion de l'azote nitrique en azote gazeux.
• d’ = 2,86 kgO2/kg N-NO3 dénitrifié
On suppose que N=N’

43
N-NH4 nitrifié= (N-NH4) entrant-(N-NH4) dans les boues-(N-NH4) par l'effluent

(N-NH4) dans les boues = 10% de la quantité des boues en excès

 Calcul de la quantité des boues en excès


Les boues en excès sont proportionnelles à la quantité de la DBO5 éliminée et dépend de la
charge massique dans le bassin d’aération.
La quantité des boues en excès est déterminée par la relation suivante :(cf Technique de
l’ingénieur page 11)

∆𝐵 = 𝑎′ 𝐿𝑒 − 𝑏 ′ 𝑋𝑎 + 𝐵𝑚𝑖𝑛 + 𝐵𝑑𝑢𝑟
Avec :
• ΔB : Boues en excès exprimé en kg/j,
• Le: Charge de la DBO5 éliminée exprimé en kg/j
• Xa : Boues organiques dans le bassin (MVS) exprimé en kg
• Bmin : Matières minérales (MM) en suspension apportées par l’effluent exprimé en kg/j
• Bdur : Matières organiques en suspension difficilement biodégradables apportées par
l’effluent exprimé en kg/j .Elles sont estimées à 25% des MVS
• a’ : Augmentation de la biomasse par élimination de la DBO5.
• b’ : Diminution de la biomasse par respiration endogène.

Remarque : a’=0,6 et b’= 0,08 (voir tableau)


• Bmin=0.2*(0.2*MES)
• Bmin=0.2*3500*0.2 =140kg
• Bdur =25% MVS=25%*2625 = 656.25 kg/j

Il suit :
∆𝐵 = 0.6 ∗ 1995 − 0.08 ∗ 8748.2 + 140 + 656.25
ΔB = 1293.394 Kg/j

N-NH4 nitrifié= 325-0.1*1293.394-28.53=167.1306kg/j


N-NH4 nitrifié=167.1306kg/j
QO2/j= N*( c’-d’)= 167.1306*(4.53-2.86) QO2/j=279.11 O2/j
xi. Le débit d’air nécessaire

𝑶𝑼𝑹
𝑫é𝒃𝒊𝒕 𝒅′ 𝒂𝒊𝒓 =
𝑹𝒆𝒏𝒅𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 ∗ 𝑪𝑮𝑻 ∗ 𝑪𝟎𝟐 ∗ 𝑯𝒆
Avec :
• Débit d'air en Nm3/h

44
• OUR (cf. Calcul de l'OUR (Oxygen Uptake Rate)) : (kg/h)
• Rendement : rendement d'oxygénation (4.5-6 %/m CE)
• CGT : coefficient global de transfert (0.55-0.7)
• C O2 : concentration en oxygène dans l'air (300 g/Nm3)
• He : hauteur liquide au-dessus des diffuseurs (5.5-6 m)

Calcul de l'OUR (Oxygen Uptake Rate)


𝑎′ ∗ 𝐿 4.3 ∗ 𝑁𝑇𝐾
𝑂𝑈𝑅 = + 𝑏𝑋𝑉24 +
𝑡𝑎é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑡𝑎é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
Avec :
• L : charge organique (kg DBO5 dégradée /j)
• a' : coefficient fonction de la charge massique relatif à l'oxydation de la pollution
carbonée
• XV : quantité de microorganismes (kg MVS avec X : concentration et V : volume du
bassin)
• b’ : coefficient fonction de la charge massique relatif aux besoins énergétiques
bactériens
• 4,3 : coefficient stœchiométrique de nitrification (nitrification)
• taération : temps d'aération par jour (Charge diurne)

Tableau N° : valeur des coefficients a’ et b’ en fonction des charges massiques

Charge massique (kg a' b'


DBO5/kgMVS/j (kgO2.kgDBO5-1) (kgO2.kg MVS-1.j-1)

0.05 0.67 0.04


0.1 0.65 0.07
0.2 0.6 0.084

0.5 0.5 0.123


1 0.48 0.136

Pour une charge massique Cm=0.257, on trouve, après interpolation, a’=0.58119 et


b’=0.0906
NTK=N =167.1306kg/j
On prend taération=5h
Il suit :
𝑎′ ∗ 𝐿 4.3 ∗ 𝑁𝑇𝐾
𝑂𝑈𝑅 = + 𝑏′𝑋𝑉24 +
𝑡𝑎é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑡𝑎é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

0.58119∗1995 4.3∗167.1306
𝑂𝑈𝑅 = + 0.0906 ∗ 8748.2 ∗ 24 + OUR=19397.71kg/h
5 5
On prend les hypothèses suivantes :
45
 Rendement : 5 %/m CE
 CGT : 0.65
 C O2 : 300 g/Nm3
 He : 5.80 m
𝑂𝑈𝑅
𝐷é𝑏𝑖𝑡 𝑑′ 𝑎𝑖𝑟 =
𝑅𝑒𝑛𝑑𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 ∗ 𝐶𝐺𝑇 ∗ 𝐶02 ∗ 𝐻𝑒
𝟏𝟗𝟑𝟗𝟕.𝟕𝟏
𝑫é𝒃𝒊𝒕 𝒅′ 𝒂𝒊𝒓 = Débit d’air=343.018Nm3/h
𝟓%∗𝟎.𝟔𝟓∗𝟑𝟎𝟎∗𝟓.𝟖

xii. Le temps de séjour :


Le temps de séjour est de :
𝑽
𝑻𝒔 =
𝑸𝑷

• Qp : débit de pointe par temps sec =Qp (m3/h)


• V : volume du bassin
3000
𝑇𝑠 = 𝑻𝒔 = 𝟓. 𝟓𝟓𝒉=5h33mn
540.11

On a 4h<𝑇𝑠 <8h, les hypothèses de départ sont donc vérifiées.

b) Le dégazeur
Le dégazeur est un ouvrage fortement conseillé pour permettre une élimination des bulles
contenues dans le mélange eau/boue. Il est placé en amont du clarificateur. Les bulles
proviennent essentiellement de la formation de gaz au cours de réaction en aérobiose ou
anoxie avec notamment la présence d’azote gazeux.

Comme matérialisé sur la figure, le dégazeur est composé de trois zones :


 Zone 1 : c’est la zone d’agitation ;
Cette agitation est assurée par une chute depuis le bassin d'aération de 0,75 à 1,50m. Elle
permettra de chasser les bulles de la structure des flocs.
 Zone 1’ : c’est la zone d’amortissement ;

46
Elle constitue en effet une transition entre les zones 1 et 2. Elle permettra de calmer l’eau
avant qu’elle n’accède dans la zone 2.
 Zone 2 : c’est la zone calme ;
Dans cette zone des conditions hydrodynamiques plus calmes vont permettre aux bulles
libérées des flocs de remonter à la surface.
Nous allons maintenant passer au dimensionnement de chacune de ces trois zones :
i. Zone 1 : zone d’agitation
Pour cette zone nous calculerons dans un premier temps le volume et dans un second temps la
surface ;
 Calcul du volume
Le volume de cette zone est donné par la formule suivante :
V= (Qpointe + Qrpointe)*TSH
Avec
 V : volume en m3
 Qp: débit de pointe en entrée (m3/h) = 540.11
 TSH : temps de séjour hydraulique (h) (TSH usuel = 1mn)
 Qrp : débit de recirculation en pointe (m3/h) =Qp *r
Ce débit dépend du taux de recirculation r qui dépend du domaine de fonctionnement : faible
charge, moyenne charge et forte charge.

47
Moyenne
Données Faible charge Forte charge
charge
Cm (Kg DBO /kg MVS.J) 0,05 - 0,2 0,2 - 0,5 0,5 à 1/5
Cv (Kg DBO /kg m3.J) 0,4 0,6 - 1,5 01-mai
Rendement(%) 95 90 80
Temps de séjour(h) 24 4à8 <1 heure
Conso d'O2 Boue
formée en kg O2/ kg 0,8 - 1,5 0,6 - 1 0,3 - 0,1
DBO5
Concentration boue 0,5 kg / kg 0,8 à 1 kg / kg >1 kg / kg DBO5
(g/L) DBO5 éliminée DBO5 éliminée
Ages des boues (jour) 4 ,0 - 6,0 3,0 - 5,0 2,0 - 3,0
Recirculation (%) 20 - 30 8 -- 18 2--3
MVS/MES 100 - 120 80 - 100 0 - 80
Nitrification 0,63 - 0,66++ 0,66 - 0,68 + 0,68 - 0,69/0,72-

Petites Collectivités Eaux industrielles à


Application
collectivités importantes forte concentration

Comme ici nous avions trouvé pour les valeurs de Cm et Cv Cm (Kg DBO /kg MVS.J) =0.257
et Cv (Kg DBO /kg m3.J)=0.75, nous nous retrouvons, en nous référant au tableau ci-dessus, au
domaine de fonctionnement de moyenne charge. Donc on peut prendre comme taux de recirculation r
= 10%

Qrp= 10% * 540.11 Qrp=54.011 m3/h


1
V = (540.11+54.011)* V =9.902m3 soit Vzone 1=10 m3
60

 Calcul de la surface
Nous utiliserons pour le calcul de cette surface la formule du cours suivante :
𝑽𝒛𝒐𝒏𝒆𝟏
Szone1= avec Hd : la hauteur du clarificateur en m
𝑯𝒅

Prenons Hd= 2m
𝑉𝑧𝑜𝑛𝑒1 10
Szone1= = Szone1=5 m²
𝐻𝑑 2

ii. Zone 1’ : zone d’amortissement


Dans cette zone on calcule la surface :
(𝐐𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭𝐞 + 𝐐𝐫𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭𝐞)
S=
𝑽𝒉𝟏′

48
Avec :
Qpointe : débit de pointe en entrée (m3/h)
Qrpointe: débit de recirculation en pointe (m3/h)
Vh1’: vitesse ascensionnelle dans la zone 1’ (1m/s soit 3600 m/h)
(540.11 + 54.011)
S= S= 0.165m²
3600

iii. Zone 2 : zone calme


Dans la zone calme nous calculerons son volume et sa surface.
 Calcul du volume
Le volume se calculera avec la formule :
V= (Qpointe + Qrpointe)*TSH
Avec TSH : temps de séjour hydraulique (h) (TSH usuel = 4mn)
4
V= (540.11+54.011)* Vzone2= 39.6m3
60

 Calcul de la surface
Nous utiliserons la formule du cours :
𝑽𝒛𝒐𝒏𝒆𝟐
Szone2=
𝑯𝒅
39.6
Szone2= Szone2= 19.8m²
2

 Vérification de la vitesse ascensionnelle résultante


Cette vitesse doit être au maximum égale à 2.5cm/s
Elle sera calculée avec la formule :
(𝐐𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭𝐞 + 𝐐𝐫𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭𝐞)
Vh2=
𝑆𝑧𝑜𝑛𝑒2
(540.11+54.011)
Vh2= Vh2=30m/h =0.83cm/s < Vhmax=2.5cm/s
19.8

c) Le clarificateur
Le clarificateur est un ouvrage, placé en sortie du bassin d'aération, qui présente trois fonctions :
une première fonction consistant en la séparation de la boue et de l'eau épurée, une
seconde d’épaississement en permettant par la suite une recirculation de boues concentrées vers
la zone anoxie et enfin un stockage temporaire des boues. De façon générale, le système
fonctionnera tel que le flux ascendant d’eau clarifiée ne perturbe pas le flux descendant de boue.

49
Pour le dimensionnement d’un tel ouvrage on déterminera la surface de clarification qui sera
calculée par la formule :
𝑸𝒑+𝑸𝒑𝒓
S= Avec
𝒗

 S = surface (m2)
 Q pointe : débit de pointe en m3/h
 v = vitesse superficielle fixée (ex. 0,6 m/h)
540.11+54.011
S= 0.6
S =990.2m²

5. Traitement tertiaire
Le traitement tertiaire est une étape facultative et dépendante de la finalité de l’eau traitée. Son
objectif est d’améliorer la qualité de l’eau épurée en vue de leur rejet dans le milieu naturel ou
de leur réutilisation.
Elle comprend : la déphosphatation (biologique et physico-chimique), l’élimination des
micropolluants chimiques, la désinfection et le lagunage.
En ce qui concerne le dimensionnement nous nous limiterons au réacteur de déphosphatation
biologique.
iv. Déphosphatation biologique
Le volume du réacteur se calcule avec la formule suivante :
𝑉 = 𝑇𝑆𝐻 ∗ (𝑄mTS + 𝑄𝑟)
 V : volume de la zone anaérobie (m3)
 TSH : temps se séjour hydraulique dans la zone anaérobie (h)
 QmTS : débit moyen de temps sec en entrée (m3/h) =354.17m3/h
 Qr : débit de recirculation (m3/h)=10% QmTS
50
Le volume de ce réacteur sera calculé sur un temps de séjour de 2 à 3 heures, prenons pour
notre projet TSH=2h

V= 2*(354.17+354.17*0.1) V=779.174m3
D. CONCLUSION
Ce travail nous a permis de revoir dans son intégralité les étapes nécessaires à la dépollution
des eaux usées mais aussi de bien réviser les notions déjà vues dans le cours.
Dans un second temps, il nous amène à reconsidérer toute l’importance d’un traitement effectif
puisque chaque étape fait l’objet d’élimination d’un déchet très nocif.
Ainsi, en dépit de l’expérience tirée de ce projet, nous témoignons de la pertinence de faire le
traitement des eaux dans le sens où il éloigne un danger public mais également constitue un
potentiel à procurer de l’électricité pour pallier au déficit mondial en énergie.
Enfin, nous proposons de bien choisir les sites d’implantation des stations de traitement vu que
la quantité de déchets (les boues notamment) qui y est stockée pourrait contaminer la biosphère
mais aussi nous proposons de refaire des analyses périodiques sur les eaux à l’idée d’inspecter
la présence de nouveaux types de polluants.

E. REFERENCES

 Guide Technique de l’assainissement de Marc Satin et Béchir Selmi Editions Le


Moniteur.

 Cours de traitement des eaux 2018 :Dr Baba NGOM

 Conception d’une station de traitement des eaux usées dans une commune
rurale de CHEVALIER, Gary GAE3 – 2014 – 2015.

 DIMENSIONNEMENT D'UNE STATION D’EPURATION PAR BOUES ACTIVEES du


Dr. R. SALGHI : Professeur à l’Ecole Nationale des Sciences Appliqués d’Agadir.

 Mémoire de fin d’études Pour l’obtention de : La Licence en ès Sciences et


Techniques « Eau et Environnement » de Mlle SOPHIA BOUZIT et Mlle ZINEB
TAALIBI de la Faculté des Sciences et Techniques de Marrakech à RABAT.

 REJSEK (2002)

 GROSCLAUDE (1999)

 PROJET DE FIN D’ETUDES : ETUDE DE RECYCLAGE DES EAUX USEES


DOMESTIQUES DANS LA ZONE DES ALMADIES-DAKAR de Soda NIANG EPT, 2012.

 Moulin ,Soléne, Traitement des eaux usées

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