Vous êtes sur la page 1sur 37

18/02/2021

UNIVERSITE DE DSCHANG UNIVERSITY OF DSCHANG


FACULTE D’AGRONOMIE ET DES FACULTY OF AGRONOMY AND
SCIENCES AGRICOLES AGRICULTURAL SCIENCES
ANTENNE D’EBOLOWA EBOLOWA BRANCH

FILIÈRE DES MÉTIERS DU BOIS, DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT

PEA 462 : INGENIERIE DES PROCEDES DES SYSTEMES


MEMBRANAIRES

COURS INTEGRAL

Année académique
2020- 2021 Dr. Emilienne Laure NGAHANE

CONTENU DU COURS

Introduction
I. Généralités
II. Les différents procédés membranaires dans le traitement des eaux
III. Les membranes et leurs caractéristiques
IV. Les installations (configurations) membranaires
V. Etudes de cas

1
18/02/2021

INTRODUCTION

L’EAU C’EST LA VIE…

 Les organismes vivants sont composés d’eau :


 60 à 70 % pour les êtres humains
 80 à 90 % pour les végétaux

 Sans eau, l’homme ne peut survivre au-delà de quelques jours. Beaucoup de maladies sont dues à
une mauvaise qualité d’eau.
 Il en est de même pour les animaux et les plantes qui, en fonction de leur résistance particulière,
réagissent différemment au manque d’eau.

… MAIS CA PEUT AUSSI ETRE LA MORT

INTRODUCTION

L’EAU POTABLE…

 Le Monde / dimanche 23 lundi 24 mars 1997 : L’eau pourrait constituer le «choc pétrolier» du
XXIème siècle
 Le Monde / vendredi 17 mars 2000 : La planète est menacée par de graves pénuries d’eau au
XXIème siècle
 Constat dressé par les experts du Forum ouvert vendredi 17 mars 2000 à La Haye :
Si les gouvernements n’améliorent pas l’exploitation des ressources actuelles pour alimenter
une population mondiale qui va augmenter de 2 milliards en 25 ans, des catastrophes sont
inévitables.

… UNE SOURCE DE CONFLIT

2
18/02/2021

INTRODUCTION

RESSOURCES NATURELLES TOTALES : 1400 MILLIONS DE KM3

INTRODUCTION

RESSOURCES ANNUELLES FACILEMENT MOBILISABLE : 40 000 KM3

3
18/02/2021

INTRODUCTION

DISPONIBILITE ANNUELLE DE L’EAU PAR HABITANT

INTRODUCTION

DISPONIBILITE ANNUELLE DE L’EAU PAR HABITANT

 Des disponibilités hétérogènes (en m3/habitant/an) :


 60 % des ressources en eau naturelle du monde (40.000 km3/an) dans neuf pays : Brésil,
Russie, Chine, Canada, Indonésie, États Unis, Inde, Colombie, Zaïre.

 Des inégalités peuvent exister au niveau d’un pays. En Algérie, 75 % de ressources


renouvelables sont concentrées sur 6 % du territoire

4
18/02/2021

INTRODUCTION

DEMANDE EN EAU

 USAGES DOMESTIQUES
 Besoins individuels
 Besoins de la collectivité
 USAGES INDUSTRIELS
 Eau de refroidissement
 Eau de process
 USAGES AGRICOLES

INTRODUCTION

NOTION D’EAU VIRTUELLE


L’eau virtuelle associe à des biens de consommation ou intermédiaires la quantité d’eau
nécessaire à leur fabrication.
 L’intérêt du concept d’eau virtuelle est de montrer l’importance en terme quantitatif de l’eau :
 Besoins physiologiques : 4 litres/jour/personne
 Besoins domestiques : 40 à 400 litres/jour/personne
 Besoins alimentaires : 2.000 à 4.000 litres/jour/personne
« Consommer un kg de blé, c’est aussi, dans les faits, consommer les 1000 litres d’eau qu’il a
fallu pour faire pousser cette céréale ».
« Manger un kg de bœuf, c’est aussi consommer les 13 000 litres d’eau qui ont été nécessaires
pour produire cette quantité de viande »

5
18/02/2021

INTRODUCTION

NOTION D’EAU VIRTUELLE

INTRODUCTION

RISQUE DE PENURIE D’EAU


 Seuil de pauvreté ou de tension : Ressources par habitant ≤ 1000 m3/an (tous usages confondus)
et Indice d’exploitation > 50 %
 Seuil de pénurie : Ressources par habitant ≤ 500 m3/an et Indice d’exploitation ≥ 100 %
Indice d’exploitation = quantités d’eau prélevées / ressources disponibles

6
18/02/2021

INTRODUCTION

COMPOSITION DE L’EAU : entre nature, pollution et sous-produits de traitement…

INTRODUCTION

QUE FAIRE ???

 Accroître l’offre
 Construire des barrages, des unités de dessalement,
 Développer la réutilisation …
 Maîtriser la demande
 Réduire la consommation de l’agriculture (70 % de l’usage) par l’amélioration des techniques
d’irrigation
 Augmenter la qualité
 Limiter la pollution
 Mettre au point des techniques d’analyses des polluants
 Mettre au point des techniques de traitement plus fiables

7
18/02/2021

I. GENERALITES

I.1. Procédés de séparation


 Définition : techniques permettant de transformer un mélange de substances en deux ou plusieurs
composants distincts
 But : purification, concentration, fractionnement, clarification d’une solution en contrôlant et en orientant les
échanges de matière à travers une barrière sélective
 Principe : utilisation d’une différence de propriétés entre le composé d'intérêt et le reste du mélange
 Force motrice : Différence de pression, de température, de concentration, de potentiel électrique

 Exemples :
 Décantation, flottation, centrifugation ; Filtration
 Extraction liquide-liquide, liquide-solide
 Chromatographie, adsorption ; Cristallisation, précipitation ; Distillation
 Techniques membranaires : microfiltration, ultrafiltration, nanofiltration, osmose inverse,
électrodialyse, distillation membranaire, pervaporation…

I. GENERALITES

I.2. Historique
 Première étude sur l’utilisation de membrane : découverte du phénomène d’osmose au milieu du
18ème siècle par Nollet. L’éthanol traversait préférentiellement la vessie de porc quand cette
vessie était mise au contact d’un mélange eau-éthanol d’un côté et de l'eau pure de l'autre côté
 Toutefois, développement de la technologie membranaire et son utilisation à grande échelle
relativement récente : années 1960, les membranes pas considérées comme performantes pour
toutes applications
 1970 et 1980 : développement de la technologie des membranes et beaucoup pensaient qu'elles
allaient résoudre tous les problèmes de séparation
 De nos jours : place de choix pour la filtration membranaire dans de nombreuses applications de
traitement d’eau et d’effluents industriels
 Application commerciale des membranes la plus importante aujourd'hui : osmose inverse pour le
dessalement de l'eau, l’hémodialyse et l’hémofiltration

8
18/02/2021

I. GENERALITES

I.3. Principe
 Procédés membranaires sont basés sur le
principe du tamis donc, du passage à travers
des pores calibrés d'une membrane
 Membrane : barrière (fine couche de matière)
sélective, qui sous l’effet d’une force motrice de
transfert, va permettre le passage de certains
composants entre deux milieux qu’elle sépare
 Division du fluide d’alimentation en 2 fluides :
 Le perméat ou filtrat (fluide qui traverse la
membrane) et
 Le rétentat ou concentrât (fluide qui ne traverse pas
la membrane)

Dans le traitement des eaux, c’est le perméat qui est


le flux valorisé !

I. GENERALITES

I.3. Principe
 Deux modes standards de fonctionnement : Frontal et Tangentiel
 Filtration frontale : toute la solution d’alimentation traverse les pores de la membrane
généralement par application d'une pression du côté alimentation.
 Accumulation des espèces retenues du côté rétentat : formation d’un dépôt (gâteau de filtration) causant
une diminution rapide du flux de perméation au cours du temps.
 Mode de filtration inadapté au traitement de soluté colmatant car il est discontinu.

9
18/02/2021

I. GENERALITES

I.3. Principe

 Filtration tangentielle : la solution d'alimentation


circule tangentiellement à la surface de la
membrane et pénètre à travers la membrane grâce
à la différence de pression.
 Réduction de la formation du gâteau de filtration par la
contrainte tangentielle liée à la vitesse de circulation.

I. GENERALITES

I.4. Avantages et inconvénients des procédés membranaires


De nombreux procédés membranaires peuvent être utilisés dans la potabilisation des eaux et le
traitement des effluents liquides.
 Avantages majeurs :
 Peu énergétivores : absence de changement de phase ou d’état
 Préservent les qualités gustatives : séparation à température modérée
 Pas d’ajouts de réactifs

 Inconvénients majeurs :
 Investissements élevés et/ou cinétiques lentes.
 Vieillissement des membranes et sensibilité à certains oxydants (ClO-, Cl2, …)
 Applicables uniquement sur eaux relativement « propres ».

10
18/02/2021

II. Procédés membranaires utilisés dans le traitement des eaux

II. Procédés membranaires utilisés dans le traitement des eaux

II.1. Procédés à transfert de gradient électrique


 Electrodialyse simple, l’électrodialyse à membranes, l’électrodialyse à membranes bipolaires,
l’électro-ultrafiltration et l’électroosmose.
Ces procédés ne peuvent être utilisés qu’en présence d’espèces chargées.

11
18/02/2021

II. Procédés membranaires utilisés dans le traitement des eaux

II.2. Procédés à gradient de concentration


Toute différence de concentration de part et d’autre d’une membrane engendre un transfert aussi bien
des solutés que du solvant. Selon la perméabilité de la membrane :
 Transfert du solvant seul du milieu le moins concentré vers le milieu le plus concentré : Osmose
 Transfert des solutés du milieu concentré vers le milieu dilué : Dialyse

II. Procédés membranaires utilisés dans le traitement des eaux

II.3. Procédés à gradient de température


Distillation sur membrane : procédé de séparation pour les solutions aqueuses, basée sur l’utilisation
des membranes microporeuses hydrophobes.
La différence de température à travers la membrane fournit une force d'entraînement pour le transport
de la vapeur d'eau tandis que la membrane, uniquement perméable à la phase vapeur, sépare le distillat
pur de la solution.

12
18/02/2021

II. Procédés membranaires utilisés dans le traitement des eaux

II.4. Procédés à gradient de pression : quatre


principaux procédés se distinguant par la taille des
pores, le type d’espèces qu’ils peuvent séparer et la
pression transmembranaire requise

 La microfiltration :
 Taille des pores : 0,1 à 5 µm ;
 Pression transmembranaire requise : 0,1 à 3 b

 Utilisation principale : séparation des solides en


suspension dans l'eau.
 Mécanisme : séparation par tamisage à travers les
macropores

II. Procédés membranaires utilisés dans le traitement des eaux

 L’ultrafiltration :
 Taille de pores : 1 à 100 nm ;
 Pression transmembranaire : entre 2 et 10 b

 Utilisation principale : séparation des solutés de


poids moléculaire compris entre 500 et 100.000
Daltons : colloïdes (protéines), petites molécules
(polysaccharides)
 Mécanisme : séparation par « tamisage » à
travers les mésopores

13
18/02/2021

II. Procédés membranaires utilisés dans le traitement des eaux

II.4. Procédés à gradient de pression


 La nanofiltration :
 Taille des pores : 0,5 à 10 nm ;
 Pression transmembranaire : 10 à 50 b

 Utilisation principale : séparation des solutés de


poids moléculaire de 100 à 500 Daltons.
Adoucissement des eaux, déminéralisation du
lactosérum
 Mécanisme : séparation grâce à la combinaison
rejet électrostatique, solubilité-diffusion et «
tamisage » à travers des micropores

II. Procédés membranaires utilisés dans le traitement des eaux

II.4. Procédés à gradient de pression


 L’osmose inverse :
 Taille des pores : inférieur à 0,5 nm ;
 Pression transmembranaire : 30 à 100 b

 Utilisation principale : séparation des solutés


de poids moléculaires inférieurs à 1000
Daltons (sels et acides aminés). Généralement
utilisée pour le dessalement et la production
d’eau pure
 Mécanisme : séparation grâce à la différence
de solubilité et au taux de diffusion du solvant
et du soluté dans la membrane.

14
18/02/2021

II. Procédés membranaires utilisés dans le traitement des eaux

 Procédés à gradient de pression

II. Procédés membranaires utilisés dans le traitement des eaux

15
18/02/2021

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.1. Typologie des membranes


III.1.1. En fonction de leur nature (chimie des éléments
constitutifs) :
 Membranes organiques : fabriquées à partir de polymères.
Environ 90 % des membranes d'ultrafiltration et de
microfiltration sont constituées de membranes organiques
 Dérivés cellulosiques et polyamides : encore très utilisés
 Polysulfones, Polyacrylonitriles (PAN) et Polyfluorures de
Vinylidène (PVDS) : de plus en plus répandus du fait de leur
grande résistance à l’oxydation, au pH et à la T°

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.1. Typologie des membranes


III.1.1. En fonction de leur nature (chimie des éléments
constitutifs) :
 Membranes minérales : ou inorganiques composées de corps
entièrement minéraux (matières céramiques, métal fritté,
verre). Leur arrivée a permis de travailler dans des conditions
extrêmes de température et d'agression chimique.
 Zircone (ZrO2) sur support carbone macroporeux ou sur alumine
(AlO3)
 Oxyde de titane (TiO2) sur alumine ou encore totalement en
carbone ou en alumine

16
18/02/2021

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.1. Typologie des membranes


III.1.1. En fonction de leur nature (chimie des éléments
constitutifs) :
 Membranes composites : Apparues au début des
années 1990, elles peuvent être :
 Organiques (superposition de polymères organiques
différents),
 Organo-minérales ou minérales (association de carbone ou
d'alumine comme support et de métaux tels le zircone,
l'alumine et le titane)

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.1. Typologie des membranes


III.1.1. En fonction de leur nature (chimie des éléments constitutifs) :
 Membranes échangeuses d’ions : Introduites en 1950, elles fonctionnent sur le principe du rejet
d'ions grâce à leur charge.
 Les techniques d'électrodialyse, la dialyse et l'électro-désionisation (EDI) font appel à cette technologie
 Application : dessalement de l'eau et traitement des effluents des installations de protection et de décoration
des métaux

17
18/02/2021

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.1. Typologie des membranes


III.1.2. En fonction de leur structure :
 Membranes symétriques ou isotropes : structure homogène (taille des pores uniforme) sur toute
l’épaisseur de la membrane
 Membranes poreuses : structure rigide avec un grand nombre de pores interconnectés distribués
aléatoirement et de petite taille (0,01 à 1 micron)
 Membranes microporeuses : diamètre des pores inférieur à 2 nm ;
 Membranes mésoporeuses : diamètre des pores compris entre 2 et 100 nm ;
 Membranes macroporeuses : diamètre des pores supérieur à 100 nm.

Le mécanisme de transfert de matière sous l’effet de la pression est exclusivement convectif pour le
solvant, celui-ci n’entraîne avec lui que les espèces dont la taille est < à celle des pores (effet tamis).

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.1. Typologie des membranes


III.1.2. En fonction de leur structure :
 Membranes symétriques ou isotropes : structure homogène (taille des pores uniforme) sur toute
l’épaisseur de la membrane
 Membranes denses (Dp < 0,5 nm) : film dense à travers lequel le perméat est transporté par diffusion
sous l’effet d’un gradient de pression, de concentration ou de potentiel électrique.
 Séparation des composés directement reliée à leur diffusivité et leur solubilité à travers la membrane.
 Lorsque les pores se réduisent aux espaces libres situés entre les chaines de polymères, leur taille est voisine de
celles des molécules organiques simples ou des ions hydratés. L’effet tamis devient donc négligeable

18
18/02/2021

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.1. Typologie des membranes


III.1.2. En fonction de leur structure :
 Membranes asymétriques ou anisotropes :
formées d’une couche de surface très fine (la
peau) déposée sur un support poreux plus
épais (le corps de la membrane).
 La peau : très mince (0,1 à 1 µm d’épaisseur),
représente la couche active de filtration. Poreuse
ou dense selon l’application envisagée
 Le support : d’une épaisseur de 0,1 à 1 mm, il
peut être organique (matrice à base de
polymères), minéral (matrice en alumine ou en
carbone sur laquelle sont appliquées une ou
plusieurs couches d’oxydes minéraux) ou
composite

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.2. Caractéristiques des membranes


Les membranes sont caractérisées principalement par la taille des pores, le seuil de coupure, la
sélectivité, la pression transmembranaire et la perméabilité
III.2.1. La taille des pores : elle n’est jamais parfaitement uniforme
 En deçà du nm, le mécanisme de transfert de solvant est plutôt de type solution/diffusion que
convection
 L’eau n’est pas seulement poussée pour s’infiltrer au travers de la membrane mais elle diffuse aussi
au travers du matériau membranaire
 Les procédés membranaires selon la taille décroissante des pores : MF, UF, NF, OI

19
18/02/2021

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.2. Caractéristiques des membranes


III.2.2. Le seuil de coupure
 Définition : masse molaire critique pour laquelle 90% des solutés sont retenus par la membrane
 Unité : g/mol ou Dalton (1 Dalton = 1 g/mol)
 Le seuil de coupure se définit par rapport à un soluté donné car il dépend des caractéristiques de
celui-ci

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.2. Caractéristiques des membranes


III.2.3. La sélectivité
 Définition : taux de rejet ou de rétention de l’espèce (sel, macromolécule, particule) que la
membrane est censée retenir
 Caractéristique de la surface de la membrane qui détermine quels solutés la traversent
 Elle est liée à la nature même de la membrane (chimique et physique)

 Expression :

 Co = concentration de l’espèce à retenir dans la solution


 Cp = concentration de la même espèce dans le perméat
 TRNaCl ≈ 99% pour les membranes de dessalement de l’eau de mer

20
18/02/2021

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.2. Caractéristiques des membranes


III.2.4. La pression transmembranaire (PTM)
 Définition : différence entre la pression côté alimentation et la pression côté perméat
 Unité : bar, Pa ou Nm-²

 Expression :

 PA : pression d’entrée (alimentation)


 Pr : pression de sortie du côté alimentation (retentât)
 Pp : pression côté filtrat (perméat), généralement négligeable

III. Membranes et leurs caractéristiques

III.2. Caractéristiques des membranes


III.2.5. La perméabilité hydraulique (LP)
 Paramètre caractérisant l’aisance ou la facilité avec laquelle l’eau traverse la membrane
 Elle dépend principalement de la taille des pores, de l’épaisseur de la membrane (pour les
membranes poreuses) et des propriétés chimiques (pour les membranes denses)
 Unité : L.h-1.m-2.bar-1
 Expression : avec :

 JV : flux volumique de perméat qui traverse la membrane (L.h-1.m-2)


 A : surface de la membrane (m²)
 QP : débit du perméat (L.h-1)

21
18/02/2021

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.1. Géométrie des modules


Plusieurs types de configuration ou géométries et de manières dont
la membrane est montée et orientée par rapport à l’écoulement de
l’eau déterminent la performance globale du processus.
Les plus courants : module plan, module tubulaire, module spiralé et
module à fibres creuses
IV.1.1. Les modules plans
 Description : dérivés du filtre-presse, empilement de membranes en
feuilles plates comprenant une plaque de support (qui permet également
le passage du perméat), la membrane et le séparateur.
 Avantages : grande flexibilité, bon accès aux membranes pour le
nettoyage ou le remplacement
 Inconvénients : peu compacts, peu adaptés aux débits élevés,
colmatage facile et préfiltration nécessaire

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.1. Géométrie des modules


IV.1.2. Les modules spiralés
 Description : membranes planes enroulées
successivement autour d’un axe creux perforé collecteur
de perméat
 L’ensemble est introduit dans une enveloppe cylindrique
dont les sections donnent accès à l’entrée de
l’alimentation et à la sortie du rétentat
 Avantages : large champs d’application (traitement
d’eaux usées, potabilisation, biotechnologie, pharmacie),
très compacts, adaptés aux traitements à haute pression
 Inconvénients : grande sensibilité au colmatage,
nettoyage et désinfection peu aisés, débit d’opération
limité

22
18/02/2021

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.1. Géométrie des modules


IV.1.3. Les modules tubulaires
 Description : tubes (membranes inorganiques ou
organiques de diamètres internes entre 4 et 25 mm)
regroupés en parallèle ou en série dans un module. Le
perméat est récupéré dans l’enveloppe du module, à
l’extérieur des tubes.
 Avantages : grands diamètres internes (capables de
traiter le flux d'alimentation contenant des grosses
particules), plus résistants au colmatage et nettoyage
facile (nettoyage mécanique raclant les parois des tubes)
 Inconvénients : énergivore (écoulement turbulent),
grand espace au sol nécessaire et coûts
d'investissement élevés

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.1. Géométrie des modules


IV.1.4. Les modules à fibres creuses
 Description : plusieurs milliers de fibres fines assemblées en
faisseaux et dont les extrémités sont noyées dans des
bouchons de colle qui isolent le perméat de l’eau à traiter
(étanchéité).
 La membrane comporte une couche de peau dense qui assure
sa sélectivité tandis que la sous-structure poreuse assure le
soutien mécanique nécessaire
 Avantages : très compacts, peu coûteux et adaptés aux
fluides peu visqueux présentant de faibles risques de
colmatage, résistants aux rétrolavages (écoulement laminaire)
 Inconvénients : préfiltration fortement recommandée

23
18/02/2021

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.2. Systèmes membranaires


Un système membranaire comprend :
 Un système de prétraitement : prévention du colmatage prématuré des membranes et/ou des canaux
d’écoulement tangentiel ;
 Des pompes : établissement de la PTM et circulation de l’eau à traiter dans ou entre les modules ;
 Un ensemble de modules : séparation des flux (rétentat et perméat) ;
 Un poste unitaire chimique de nettoyage : ajustement ou réajustement de la composition chimique de
l’eau traitée ;
 Un post-traitement chimique au besoin.
Suivant la manière dont est appliquée la pression membranaire, deux types de systèmes :
 Les systèmes de filtration sous pression ;
 Les systèmes à membranes immergées.

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.2. Systèmes membranaires


IV.2.1. Systèmes sous pression
 Description : modules installés dans des caissons
pressurisés
 Contrôle de la PTM et du TR global par ajustement du
débit d’alimentation et ajustement d’une vanne située en
aval des modules
 Pression du perméat proche de la pression atmosphérique
 Recirculation possible du concentrat à l’entrée des
modules via une pompe additionnelle

 Configurations possibles :
 Plusieurs modules placés en série dans un même caisson ;
 Plusieurs caissons utilisés en série et/ou en parallèle.

24
18/02/2021

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.2. Systèmes membranaires


IV.2.2. Systèmes immergés
 Description : membranes sont plongées dans un bassin alimenté avec
l’eau à traiter
 Côté alimentation soumis à une pression hydrostatique et un vide partiel
appliqué du côté perméat
 Réduction de l’accumulation de particules à la surface des fibres par
agitation de l’eau autour des membranes (écoulement tangentiel libre)
 Contrôle du taux de récupération par la vitesse de soutirage du
concentrat à même le bassin.

 Configuration possible dans le domaine de l’eau potable n’existe


actuellement qu’avec des membranes à fibre creuses de types UMF

IV. Installations membranaires

IV.3. Sélection du procédé


Sélection du meilleur procédé à membranes
selon des critères de qualité et de traitement
donnés (Bergman et Lozier – 1993)

25
18/02/2021

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.4. Bases de la conception


La conception d’un système consiste à déterminer les points suivants :
 Type de membrane ;
 Type de module ;
 Mode d’opération ;
 Nombre d’unités de traitement ;
 Nombre de modules par unité de traitement et agencement des modules à l’intérieur d’une unité de
traitement ;
 Nombre, type et caractéristiques des pompes ;

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.4. Bases de la conception

 Conditions d’opération des modules :


 pressions ;
 débits ;
 taux de récupération ;
 fréquence, débits et conditions des rétrolavages…
 Type, caractéristiques et conditions d’opération du pré-traitement ;
 Procédures de lavage des membranes ;
 Procédure de vérification de l’intégrité des membranes ;
 Procédure d’hygiène et de sécurité ;
 Estimation de la consommation d’énergie et de produits chimiques

26
18/02/2021

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.4. Bases de la conception


Détermination de ces paramètres de conception par un concepteur professionnel hautement qualifié.
Conception du système en fonction des :
 Caractéristiques de l’eau brute ;
 Objectifs de traitement (quantité et qualité) ;
 Conditions environnementales locales ;
 Contraintes techniques inhérentes à la technologie des membranes au moment de la conception ;
 Ressources techniques et humaines disponibles.

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.5. Entretien
IV.5.1. Phénomènes limitant le transfert de matière
 Enjeu le plus important de l’exploitation des systèmes membranaires : maintenir l’intégrité des systèmes afin
que leur capacité de séparation des contaminants, établie préalablement, soit conservée.
 Graves conséquences d’une perte d’intégrité : passage de micro-organismes pathogènes et diminution
significative de la séparation d’autres indésirables.
Principaux facteurs limitant l'utilisation des membranes :
 Colmatage : processus résultant à une chute des performances (diminution de flux de filtrat et/ou de la
sélectivité) d'une membrane en raison du dépôt de matières en suspension ou dissoutes sur sa surface
extérieure ou à l’intérieur des pores de la membrane

 Polarisation de la concentration : processus lié à l'accumulation des solutés totalement ou partiellement


retenus à la surface amont de la membrane (la concentration en soluté à proximité de la surface de la
membrane est généralement plus élevée que celle au cœur de la solution en raison de la rétention des solutés)

27
18/02/2021

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.5. Entretien
IV.5.1. Phénomènes limitant le transfert de matière
a) Le Colmatage
 Modification réversible ou irréversible de la membrane provoquée par des interactions physiques et/ou
chimiques entre la membrane et les composants présents dans les solutions d'alimentation
 Cette modification nécessite un nettoyage ou le remplacement de la membrane !
 Paramètres influençant le degré d’encrassement d’une membrane :
 la nature et concentration des solutés et des solvants,
 le type de membrane,
 la distribution de la taille des pores,
 les caractéristiques de la surface et des matériaux membranaires et
 l’hydrodynamique du module.

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.5. Entretien
IV.5.1. Phénomènes limitant le transfert de matière
a) Le Colmatage
 Les mécanismes de colmatage
 Adsorption,
 Formation de gâteau,
 Blocage des pores par des particules.

 Les conséquences :
 Obstruction ou au blocage partiel de la zone active de la membrane
 Dépôt d'une couche sur la surface de la membrane

28
18/02/2021

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.5. Entretien
IV.5.1. Phénomènes limitant le transfert de matière
a) Le Colmatage
 Classement du colmatage selon la nature des éléments colmatant :
 Tartre : précipitation des sels solubles
 Colmatage colloïdal
 Colmatage organique
 Bio-colmatage : formation de biofilm
 Effet net du colmatage :
 Réduction du flux d'eau à pression constante appliquée OU
 Augmentation de la PTM pour maintenir un flux constant d'eau.
Dans les deux cas, augmentation significative de la demande d'énergie pour traiter une unité de volume d'eau.
! Nécessité d’un nettoyage approprié de la membrane afin de retrouver ses caractéristiques initiales.

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.5. Entretien
IV.5.1. Phénomènes limitant le transfert de matière
a) Le Colmatage
 Prévention du colmatage :
 Pré-filtration ;
 Enlèvement plus poussé des particules et des colloïdes ;
 Ajustement de pH (acidification) afin de déplacer les équilibres de solutés des sels susceptibles de précipiter (sel de fer,
de manganèse, de calcium, de baryum…) ;
 Ajout d’un agent anti-tartre afin d’empêcher le dépôt de sels à la surface des membranes ;
 Coagulation de la Matière Organique Naturelle (l’effet colmatant des flocs étant moins fort que celui des colloïdes) ;
 Limitation de l’accumulation des agents colmatant en augmentant la surface de la membrane utilisée (réduction de la
vitesse de filtration et ainsi des risques de colmatage en opérant dans les systèmes à plus faible PTM ;
 Augmentation du rétrotransport des agents colmatant vers le cœur de l’écoulement ;
 Désinfections régulières du système afin de limiter le colmatage biologique.

29
18/02/2021

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.5. Entretien
IV.5.1. Phénomènes limitant le transfert de matière
a) Le Colmatage
 Modalités d’élimination des éléments colmatant : Nettoyage physique et Nettoyage chimique
 Nettoyage physique (ou mécanique) : décollage de la matière accumulée sur la membrane par des forces
mécaniques, d’origine hydrodynamique.
Les pratiques courantes :
 Le rétrolavage : retour d’une partie du perméat à contre-courant à travers la membrane. Pratique nécessitant une
membrane capable de supporter physiquement un gradient de pression inversé.
 Les écoulements pulsés : augmentation périodique de la vitesse tangentielle à la surface de la membrane.
 L’injection continue ou occasionnelle d’air (ou de gaz) à travers la membrane afin de décoller la matière déposée en
surface.
! En cas de non restauration complète de la membrane, un processus de nettoyage chimique peut être appliqué.

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.5. Entretien
IV.5.1. Phénomènes limitant le transfert de matière
a) Le Colmatage
 Modalités d’élimination des éléments colmatant : Nettoyage physique et Nettoyage chimique
 Nettoyage chimique : Utilisation d’une solution de nettoyage spécifique contenant des détergents appropriés
et/ou des produits chimiques (acides et bases)
Pratique courante : séquence de lavage acide et basique suivie de phases de rinçage
 Nettoyage à base d’acides : solubilisation des couches de tartre contenant les sels de calcium (carbonate et
phosphate) et les oxydes métalliques.
Acides généralement utilisés :
 acide chlorhydrique (HCl), acide sulfurique (H2SO4) et acide nitrique (HNO3). Mais très corrosifs pour les
membranes et leurs modules.
 acide phosphorique (H3PO4) : moins corrosif mais plus onéreux.
 acides organiques (acide citrique) : Acides plus faibles causant moins de dommages

30
18/02/2021

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.5. Entretien
IV.5.1. Phénomènes limitant le transfert de matière
a) Le Colmatage
 Modalités d’élimination des éléments colmatant : Nettoyage physique et Nettoyage chimique
 Nettoyage chimique :
 Nettoyage à base d’alcalins : hydrolyse de la silice, des colloïdes inorganiques, de la matière organique et biologique.
Alcalins généralement utilisés :
 Hydroxydes (NaOH) ; Carbonates (Na2CO3) ; Silicates (Na2SiO3) et Phosphates.
 Hypochlorite de sodium (NaOCl) : souvent recommandé pour ses grandes performances de nettoyage.
Cependant, sa propriété oxydante et son pH de travail élevé ont la capacité d’endommager la membrane
 Nettoyage à base de détergents : déplacement des éléments colmatant de la surface de la membrane en raison de
leur forte adsorption de surface, émulsion des huiles et solubilisation des éléments colmatant hydrophobes.
Large gamme de détergents (tensioactifs) : certains possèdent des groupes hydrophiles neutres (non ionique), sont
chargés négativement (anionique) ou chargés positivement (cationique).
Exemple : le tween 20 pour le nettoyage des membranes de polyéthersulfone

IV. Installations (configurations) membranaires

IV.5. Entretien
IV.5.1. Phénomènes limitant le transfert de matière
 La Polarisation de la concentration :
 Le gradient de concentration au voisinage de la surface de la membrane
conduit à une rétrodiffusion des molécules de soluté vers le cœur de la
solution.
 Lorsque la rétrodiffusion s’équilibre avec le transport convectif des solutés
vers la membrane, un profil de concentration de polarisation constante s’établit
! C'est une conséquence naturelle de la sélectivité de la membrane et
correspond à la limite de transfert de masse.
 Si la force motrice est stoppée, la perméation cesse, et le phénomène de
polarisation de concentration disparaît
 A l’équilibre, le flux total du perméat correspond à la somme du flux rétro-
diffusif et du flux convectif
D, coefficient de diffusion des solutés dans la couche limite

31
18/02/2021

V. Etudes de cas

Trois études de cas d’installations utilisant les techniques membranaires en milieu


rural
 Cas de Bernay-Ouest ( 27) : microfiltration 1 000m3/jour
 L’Ultrafiltration couplée au charbon actif sur l’usine de Vigneux sur Seine (55 000
m3/j)
 L’usine de Magenta 2 qui utilise la nanofiltration pour un débit de 130 m3/h

V. Etudes de cas

V.1. La Microfiltration à Bernay-Ouest ( 27) : 1 000 m3/j


 Contexte :
 Le Syndicat d’Alimentation en Eau potable de la région de Bernay-Ouest pompe son eau brute dans
une résurgence d’un aquifère karstique et alimente 1 650 abonnés.
 Cette eau brute peut être très turbide, riche en germes microbiens ainsi qu’en fer, aluminium et
matières organiques.
 Dans l’attente d’une solution définitive, une unité de microfiltration avait été mise en œuvre sur le
site d’un débit de 1 000m3/jour mais a été arrêtée en 1996.

32
18/02/2021

V. Etudes de cas

V.1. La Microfiltration à Bernay-Ouest ( 27) : 1 000 m3/j


 La filière de traitement :
 42 modules en parallèle représentant une surface de filtration de 420 m², protégée par une préfiltration à
500µm.
 Les membranes utilisées, d’un diamètre moyen de pore de 0.2µm, sont en polypropylène.
 L’eau filtrée est chlorée en sortie de station.
 Les résultats présentés ci-dessous correspondent à un fonctionnement entre octobre 1993 et février 1994.

 Les performances :
 A partir d’une eau brute de turbidité pouvant atteindre 70 NTU, voire 704 NTU en pointe, l’eau traitée est
toujours restée inférieure ou égale à 0.3 NTU.
 Le taux d’élimination du fer et le manganèse est de 100% ; de même pour les germes indicateurs de
contamination fécale.
 L’abattement du COT est compris entre 16 et 76%.

V. Etudes de cas

V.1. La Microfiltration à Bernay-Ouest ( 27) : 1 000 m3/j


 L’entretien :
 Décolmatage automatique ( 1 à 4 par heure) par injection d’air sous pression (6 bars) dans le canal central
de la fibre et de l’eau filtrée à contre courant.
 Pour une turbidité de l’eau brute égale à 5 NTU, la fréquence des décolmatages était de 1 toutes les 30
minutes.
 Son augmentation à 20 NTU a induit une accélération, automatiquement ajustée afin de maintenir le débit de
production de 55 m3/h, à un décolmatage toutes les 15 minutes.
 La pression membranaire est passée dans le même temps de 0.7 à 1.1 bar.

 Les eaux de décolmatage sont envoyées vers une cuve appropriée qui se vide gravitairement vers
l’extérieur.
 Nettoyage chimique une fois par mois, sauf en cas de turbidités exceptionnelles où cette fréquence est
augmentée, à l’aide de réactifs (soude, acide si besoin est).

33
18/02/2021

V. Etudes de cas

V.2. L’Ultrafiltration couplée au charbon actif : Usine de Vigneux sur Seine (55
000 m3/j)

 Contexte : La distribution d’eau potable dans le sud de l’agglomération parisienne est assurée
essentiellement par 3 usines situées à Vigneux-sur-Seine, Morsang-sur-Seine et ViryChâtillon.
 L'usine de Vigneux-sur-Seine (Essonne), créée en 1890, alimente les 200000 habitants des communes de
Vigneux, Villeneuve-Saint-Georges, Valenton, Bonneuil et Créteil.
 La capacité nominale de cette unité de traitement est de 2 300 m3/h.
 L’eau brute est l’eau de la Seine, qui comme toute eau de surface est sujette à de fréquentes variations de
qualité (turbidité, algues, pesticides...).

V. Etudes de cas

V.2. L’Ultrafiltration couplée au charbon actif : Usine de Vigneux sur Seine (55
000 m3/j)
 La filière de traitement :
 Pré chloration,
 Clarification,
 Filtration sur CAG.
 Ozonation : ajoutée en fin de traitement en 1994 afin de palier à la présence occasionnelle de composés
halogénés , de micropolluants, de goûts, d'odeurs et de microorganismes.
 Affinage par CRISTAL® depuis 1997 :
 Combinaison des Réacteurs Incluant Séparation par membranes-Traitement par Adsorption en voie Liquide et
précédée d’une préfiltration sur 200 µm
 Ce procédé est composé d’un couplage traitement au charbon actif en poudre et ultrafiltration tangentielle. Cette
dernière est constituée de 8 blocs de 28 modules soit 224 modules au total représentant 1.2 ha de surface filtrante.
 Une chloration est mise en œuvre en fin de filière.

34
18/02/2021

V. Etudes de cas

V.2. L’Ultrafiltration couplée au charbon actif : Usine de Vigneux sur Seine (55
000 m3/j)
 La filière de traitement :

V. Etudes de cas

V.2. L’Ultrafiltration couplée au


charbon actif Elimination cumulée des polluants au cours de la chaîne de
traitement
 Les performances :
 Quantité totale de chlore utilisée divisée par 10
grâce aux propriétés désinfectantes des
membranes ;
 CRISTAL® est plus efficace en été que
l’ozonation sur les organiques insaturés,
triazines, mauvais goûts et odeurs.
 L’entretien :
 Rétrolavage des modules afin d’éliminer les
impuretés retenues.
 Rétrolavage automatique des membranes
avec de l’eau ultrafiltrée toutes les heures
d’une durée moyenne d’une minute.
 Lessivage trimestriel complet des modules ce
qui induit un arrêt du fonctionnement.

35
18/02/2021

V. Etudes de cas

V.3. La Nanofiltration : Usine de Magenta 2 (130 m3/h)


 Contexte : SIVOM de la Baie, en Côte d’Armor, regroupe les
communes de Trégueux, Langueux, Plédran, Hillion et Yffiniac
soit une population de 27 000 habitants.
 But du SIVOM : produire et distribuer de l’eau potable à la population.
La première usine de Magenta a été construite en 1957.
 Face à la dégradation de la qualité de la ressource en eau, le SIVOM
a décidé de s’engager sur une filière de nanofiltration en 1998. Cette
nouvelle usine Magenta 2 a été mise en service début 2001.
 Population desservie : 10 500 abonnés et 4 industriels de l’industrie
alimentaire représentant 20% du volume distribué
 Eau brute issue de la rivière de l’Urne : faible minéralité, forte
variabilité de la turbidité (25 à 80 NTU) atteignant des valeurs ˃ 300
NTU accompagnée de pointes importantes en matières organiques.

V. Etudes de cas

V.3. La Nanofiltration : Usine de Magenta 2 (130 m3/h)


 La filière de traitement : L’eau brute pompée puis clarifiée et filtrée sur sable.
 Prétraitement :
 Pré-oxydation au bioxyde de chlore
 Coagulation / floculation au polychlorure d’aluminium
 Décantation lamellaire de type Multiflo
 Filtration
 Affinage :
 Préfiltration sur cartouche en polypropylène jetable de 5 µm
 Nanofiltration sous 6 à 11 bars dans 2 files indépendantes : un séquestrant est injecté en amont des membranes.
 Chaque file est composée de 3 étages soit 13 tubes en cascade.
 Chaque tube renferme 6 modules de membranes spiralées de 1 mètre de long.
 Chaque module de membrane est composé de 29 feuilles doubles enroulées en spirale qui assurent une surface filtrante efficace
d’environ 37 m² soit 2 886 m² par file et 5 772 m² pour l’ensemble de l’unité.
 Le taux de conversion est de 85%. La surface filtrante totale est de 5 772 m².
 Minéralisation par injection de CO2 et d’eau de chaux et Désinfection

36
18/02/2021

V. Etudes de cas

V.3. La Nanofiltration : Usine de Magenta 2 (130 m3/h)


 La filière de traitement

 Les performances
 Abattement des nitrates : + de 65% (55 à 65 mg/l en eau brute ; 17 à 22 mg/l dans l’eau traitée) ;
 Abattement des pesticides : + de 95% sur les triazines, + de 60% sur le Diuron ;
 En sortie d’usine, l’eau traitée présente une turbidité de 0.8 NTU

37

Vous aimerez peut-être aussi