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Introduction à la

Gestion des services d’eau


et d’assainissement
Rémi Barbier

Cours GSE – 2023 1


GESTE = UNITÉ MIXTE RECHERCHE INRAE – ENGEES
12 permanents ; interdisciplinarité en sciences sociales
économie, sociologie, géographie, sciences de gestion, sciences po
DEUX GRANDS THÈMES DE RECHERCHE
Gestion des services d’environnement (eau, déchets)
Gestion des ressources et des risques associés

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La GSE dans son contexte

www.services.eaufrance.fr/

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L’EAU, RESSOURCE CONVOITÉE

https://www.statistiques.developpement‐durable.gouv.fr/evolutions‐de‐la‐ressource‐en‐eau‐renouvelable‐en‐france‐
metropolitaine‐de‐1990‐2018

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QU’EST CE QUE LA RESSOURCE EN EAU?
DÉFINITIONS
« Les eaux de la Nature considérées du point de vue de leur utilité pour les humains
et des possibilités de les utiliser » (https://hydrologie.org/glu/FRDIC/DICRESSO.HTM)
L’eau « que l'on peut mobiliser, pour satisfaire en quantité et en qualité une
demande donnée en un lieu donné, pendant une période appropriée » (Unesco)
UNE NOTION CENTRÉE SUR L’UTILITÉ POUR LES HUMAINS
 Dominante depuis le XIXe pour satisfaire des usages croissants
 navigation, irrigation, alimentation et assainissement des villes,
hydroélectricité, refroidissement centrales nucléaires…
Une volonté d’exploitation fondée sur une ambition de connaissance :
« Les eaux de France, de quelque nature qu’elles soient, [doivent être] connues, décrites,
jaugées, analysées, expérimentées, de manière que toutes les branches de l’agriculture, de
l’industrie et de l’hygiène publique pussent en tirer les plus grands avantages » Source :
« Annuaire des eaux », 1851
 Des effets majeurs sur « l’hydrosphère »…

 Remise en cause à la fin du XXe


 Oubli des enjeux écologiques ‐> reconnaissance de la dimension ‘milieu’

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L’hydrosphère remodelée au XXe siècle
Drainage
« au cours du XXe siècle, l’humanité a drainé environ 15% de marais totalisant quelque 10
millions de km2, soit la taille du Canada »
Irrigation
« la superficie totale irriguée dans le monde s’est accrue, passant de 50 millions d’hectares
en 1900 [et 8 en 1800] à plus de 250 millions d’hectares en 1995 »
Barrages
« dans les années 90 les deux tiers environ des cours d’eau dans le monde passaient soit par‐
dessus soit au travers d’un barrage ou d’une autre structure de retenue »
Rectification
« environ 6 à 7% des rivières nord‐américaines coulent dans des chenaux façonnés par
l’homme.(…) Le Danemark a canalisé approximativement 90% de ses cours d’eau et la
Hollande n’est pas loin derrière »

Source : JR McNeill,
Du nouveau sous le soleil. Une histoire de l’environnement mondial au XXe siècle,
Points Histoire2010

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CARACTÉRISTIQUES DE LA RESSOURCE & ENJEUX DE GESTION
CARACTÉRISTIQUES MATÉRIELLES
 Elle est globalement renouvelable, mais localement épuisable
 Risques de surexploitation et de dégradation par pollution
 Enjeux de régulation des prélèvements et des rejets/pollutions

 Elle est inexorablement emportée par la gravité


 Création d’interdépendances entre usagers, entre territoires (amont / aval)
 Enjeux de coordination à l’échelle de ces interdépendances

 Elle pèse lourd…


 Son transport coûte cher et elle se consomme et se vend en gros (au m3)
 L’usage est surtout local, sauf exceptions (eaux de source, consommations
urbaines notamment)…
 Elle oppose une certaine résistance à l’objectivation
 Complexité des circuits de l’eau, des mesures de qualité ou d’état quantitatif…
 Enjeux de la production de savoirs robustes et utiles à la gestion

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CARACTÉRISTIQUES SPATIO‐TEMPORELLES
 Elle présente de fortes variabilités temporelles
 À l’échelle inter ou intra‐annuelle, avec déficits plus ou moins prolongés
 Enjeux des ouvrages de stockage et des mesures de gestion des pénuries

 Sa disponibilité spatiale relativement aux usages est très hétérogène


 Effet de l’hydro‐climatologie, des usages et des aménagements anthropiques
 Enjeu de l’équilibre structurel demande – ressources

CARACTÉRISTIQUES FONCTIONNELLES
 Elle est multiusage
 Des usages variés, potentiellement concurrents
 Enjeux de régulation des conflits d’usage
http://users.humboldt.edu/ogayle/hist383/Water.html

 Son exploitation est coûteuse


 « L’eau est gratuite mais les services qu’elle rend ont un coût… »
 Enjeu du financement : d’où vient l’argent de l’eau?
Trois grandes possibilités : des usagers, de l’impôt, des subventions

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PROFILS D’USAGES – PRÉLÈVEMENTS ET CONSOMMATIONS

https://journals.openedition.org/vertigo/18442 https://www.statistiques.developpement‐durable.gouv.fr/les‐prelevements‐deau‐douce‐
principaux‐usages‐en‐2020‐et‐evolution‐depuis‐25‐ans‐en‐france

Source : CIEau
http://www.unep.org/dewa/vitalwater/rubrique4.html
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L’ESSOR DES « RESSOURCES NON CONVENTIONNELLES »
L’EXTENSION DU « PORTEFEUILLE DE RESSOURCES »
 Le dessalement
 La récupération des eaux de pluie (local)
 La réutilisation des eaux usées traitées – REUT/REUSE
 Une « prolongation d’usage » des eaux déjà prélevées

LES ENJEUX DE LA REUT


 Réglementation des usages
Lien entre classes de qualité et usages autorisés
Règles d’attribution
 Effets écologiques sur les cours d’eau ‘alimentés’ par les step
 Confiance des consommateurs

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POLITIQUE ET GESTION DE L’EAU : VUE D’ENSEMBLE
LES GRANDS PRINCIPES : L’APPORT DES LOIS & DIRECTIVES
Eléments clefs des principales lois sur l’eau
Code civil 1804 Les fleuves et rivières navigables font partie du domaine public (propriété de l’Etat) –
l’Etat peut en autoriser l’usage
Loi de 1898 Établit et régule les droits d’usage & obligations des riverains sur les eaux des rivières
‘non navigables’, qui n’appartiennent à personne en particulier
Loi de 1964 Engage la lutte contre la pollution des eaux, introduit le principe pollueur‐payeur et
établit les institutions de la gestion par bassin versant (agences de l’eau)
Loi de 1984 Début du tournant écologique de la politique de l’eau : débit minimal obligatoire à
l’aval des ouvrages en rivière & promotion de la restauration des habitats piscicoles

Loi de 1992 L’eau devient « patrimoine commun de la nation » et doit faire l’objet d’une « gestion
durable et équilibrée » dans le cadre d’une planification pluriannuelle
Mise en place de la gestion quantitative de la ressource
Directive 2000 Fixe l’objectif d’atteindre (au plus tard en 2027) et de maintenir le « bon état » de
toutes les « masses d’eau », incluant un volet écologique pour les cours d’eau
Loi de 2006 Renforce la gestion qualitative et la gestion quantitative
Établit un droit d’accès à l’eau pour tous

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DEUX GRANDS ENJEUX DE GESTION : QUALITÉ ET QUANTITÉ

Pollutions ponctuelles Lutte via des solutions techniques :


(urbaines et industrielles) épuration des eaux usées

QUALITÉ DE
Pollutions diffuses Lutte via des solutions sociotechniques :
LA RESSOURCE
(agricoles, mais pas que…) changements de pratiques, de modes
ET DES
d’occupation des sols…
MILIEUX
Etat écologique des milieux Restauration et entretien des cours d’eau
(morphologie, continuité,
habitats, biodiversité…)

https://socratic.org/questions/what‐is‐the‐difference‐between‐point‐source‐and‐
nonpoint‐source‐water‐pollution

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Pénurie conjoncturelle : Mesures provisoires de restriction /
périodes d’étiage (basses eaux) interdiction de certains usages

Enjeux Pénurie structurelle : Augmentation de l’offre (transferts,


quantitatifs déficits chroniques REUT…) et/ou diminution de la demande

Inondation Contrôler l’eau (digues…) et réduire la


vulnérabilité des territoires (maîtrise de
l’urbanisme, mémoire du risque…)

Quali‐quanti : deux enjeux interdépendants


‐ Une baisse des débits entraîne une augmentation de la
concentration en polluants toutes choses égales par
ailleurs
‐ Une dégradation qualitative entraîne une baisse de la
quantité disponible pour certains usages

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DEUX CYCLES & UNE MULTIPLICITÉ D’ACTEURS
PETIT ET GRAND CYCLES DE L’EAU
Services de l’Etat

Collectivités

Gestion quantitative & qualitative,


lutte contre les inondations,
préservation/restauration des milieux

Institutions de bassin

Fourniture d’eau potable,


collecte et épuration des eaux
usées, eaux pluviales
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FOCUS SUR L’ETAT

Echelon Institutions Missions essentielles


Parlement et gouvernement Lois et stratégies nationales

Etat central Services des ministères Appui à l’élaboration des lois et règlements
(transition, santé, intérieur)

DREAL – Direction régionale Pilotage des politiques d’Etat, coordination


environnement, des DDT, production de connaissances,
Etat aménagement, logement contribution à la gestion des grands bassins…
déconcentré
DDT – Direction Régulation et contrôle des prélèvements et
départementale territoires rejets via la police de l’eau, gestion de crise
Office français de la Production de connaissances, police de l’eau
biodiversité
Autres Agences de l’eau Appui financier et contribution à la
organismes planification de la gestion de la ressource &
d’Etat des milieux
Agences régionales de santé Contrôle sanitaire

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FOCUS SUR LES COLLECTIVITÉS
L’univers des collectivités
Les collectivités territoriales Les intercommunalités
« Les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour Créées par l’Etat à l’initiative des communes, ce sont des EPCI :
l'ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en œuvre établissements publics de coopération intercommunale, spécialisés dans
à leur échelon. Dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités un nombre limité de compétences transférées par les communes
s'administrent librement par des conseils élus (…) Aucune collectivité adhérentes et qui en sont donc dessaisies. L’EPCI se substitue aux
territoriale ne peut exercer une tutelle sur une autre » (art 72 communes et agit en son nom, avec ses propres organes (conseil
constitution) syndical, communautaire…).

Bloc communal
Communes Syndicats de communes (EPCI)
Services de proximité… Regroupements de communes pour l’exercice de compétences
ciblées (eau potable, restauration de rivières…)

Communautés (EPCI‐FP)
de communes, d’agglomération, urbaine
Métropoles (EPCI‐FP)
Regroupements de communes pour l’exercice de compétences
générales (aménagement et développement) et ciblées
Départements
Solidarité sociale et territoriale, équipements…

Régions
https://www.youtube.com/watch?v=ElvrRdldNdQ
Développement économique, planification déchets…

Collectivités à statut particulier & d’outre‐mer https://www.youtube.com/watch?v=iGV9LQjNvao

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Echelon Institutions Missions principales
Régional Conseil Régional Animation‐coordination des autres institutions…
Appui technique et financier, planification
Départemental Conseil Départemental départementale, maîtrise d’ouvrage de certains
équipements…
Communes Rôle historique sur le petit cycle
Intercommunalités Prise en charge progressive des compétences du
classiques (syndicats de petit cycle
communes, communautés, Compétences sur le grand cycle : gestion des
Territorial
métropoles…) milieux & prévention des inondations
Intercommunalités de Entretien / restauration des rivières, prévention
bassin (syndicats de des inondations…
rivière…)

https://www.youtube.com/watc
h?v=r0Rpk2Wj4Kg

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FOCUS SUR L’ÉCHELLE DES GRANDS BASSINS
 Un système original mis en place en 1964

le Comité de bassin l’Agence de l’eau


Instance politique Instance opérationnelle qui
partenariale qui fixe les accompagne et aide les usagers
lignes directrices d’une via un programme
gestion durable et d’interventions financé par les
équilibrée redevances

Gestion durable,
équilibrée et intégrée

Le Préfet de bassin
Instance administrative qui
représente l’Etat et
coordonne la police de l’eau

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https://sigesrm.brgm.fr/Presentation‐du‐bassin‐Rhin‐Meuse

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 Le comité de bassin : un « parlement de l’eau »
 Une instance partenariale
 Il définit les grandes orientations
de gestion dans le SDAGE
Notamment le calendrier d’atteinte
du bon état des masses d’eau (DCE)
 L’agence de l’eau http://www.eau‐seine‐normandie.fr/le‐comite‐de‐
bassin/presentation
https://www.eau‐rhin‐meuse.fr/actualites

 Elle aide financièrement et techniquement les usagers de la ressource


 Ses ressources sont assurées par des redevances (« mutuelle agence »)

https://www.eau‐rhin‐meuse.fr/lagence‐de‐leau/le‐11eme‐programme

 Le préfet de bassin
 Il coordonne les services de police de l’eau
 Il détermine les mesures à mettre en place pour atteindre le bon état
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Le monde du service public
Eau potable et assainissement

Source : FNDAE

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https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/muse
e‐carnavalet/oeuvres/le‐marche‐et‐la‐fontaine‐des‐ http://bouges.lescigales.org/
innocents‐en‐1855

https://gallica.bnf.fr/blog/04052020/ladduction‐en‐eau‐potable‐lexemple‐de‐paris‐et‐sa‐banlieue‐13?mode=desktop

https://www.wikiwand.com/fr/Fosse_d%27aisances
https://www.parismuseescollections.paris.fr/de/node/207862
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Source : FNDAE

F. Mansotte, Histoire de l’hygiène publique en


France, ARS Aquitaine,

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Le schéma triangulaire des services publics

L’AO définit la politique


locale – dont le mode de
Autorité organisatrice gestion, la tarification… ‐
et est garante de son
Communes ou intercommunalités bon fonctionnement

Système
technique
Usagers Opérateur(s)
dont abonnés Flux financiers Public ou privé

L’opérateur assure la gestion


Seul l’abonné, titulaire opérationnelle du service. Sa
d’un contrat et d’un nature détermine le mode de
compteur, reçoit gestion (public/privé).
directement la facture. Une AO peut faire intervenir
plusieurs opérateurs.

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A QUELLE ÉCHELLE ORGANISER LE SERVICE ?
DEUX ÉCHELLES POSSIBLES
UN SERVICE D’ABORD COMMUNAL
 Développé par les communes sur une base volontaire
 Une compétence devenue obligatoire sur le tard
1992 pour l’assainissement collectif et 2006 pour la distribution d’eau potable
L’ENTRÉE EN SCÈNE DE L’INTERCOMMUNALITÉ
 Logique et principes de l’intercommunalité (EPCI)
 Faire mieux à plusieurs que chacun pour soi
Recherche d’économie d’échelle, mutualisation des moyens, ressource partagée…
 Implique un transfert de compétence à l’EPCI, devenant nouvelle AO
 Evolutions des cadres de l’intercommunalité depuis la fin du XIX
des syndicats techniques aux communautés et métropoles porteuses d’un projet territorial
 L’intercommunalité et l’eau
 Création de syndicats plus ou moins étendus
Du simple au complexe : fragmentation des compétences et emboîtement de structures
 Montée en échelle (vers EPCI‐FP) poussée par l’Etat
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LA LOI NOTRE (2015) : UNE MONTÉE EN ÉCHELLE CONTRARIÉE…
DU CONSTAT : UN SYSTÈME TROP COMPLEXE, ILLISIBLE, INADAPTÉ…
 Multiplicité de petits services inadaptés aux défis à venir
Déficit de moyens et de compétences pour garantir durablement la « sécurité hydrique »
 Une montée en échelle déjà effectuée dans d’autres pays
Échelon départemental (Italie) ou régional (UK)
… À LA LOI NOTRE : VOLONTÉ DE RATIONALISATION RADICALE DES AO
 Suppression des « petits services » au profit des grands syndicats et EPCI‐FP
 Résistances nombreuses : enjeu de proximité, attachement historique,
conviction ‘ça marche’ ‐> assouplissement et prolongement jusqu’en 2026…

https://www.services.eaufrance.fr/
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DES SERVICES PUBLICS… MARCHANDS
QU’EST‐CE QU’UN SERVICE PUBLIC?
UNE ACTIVITÉ D'INTÉRÊT GÉNÉRAL GÉRÉE PAR UNE STRUCTURE PUBLIQUE
 Un concept pour encadrer (limiter) l’intervention publique
 Une lente élaboration entre la fin du XIXe et le début du XXe
LES CONSÉQUENCES DU STATUT DE SERVICE PUBLIC POUR L’ACTIVITÉ
 Une protection vis‐à‐vis de la concurrence externe
 le SP bénéficie d’un monopole sur son territoire pour l’activité en jeu
 Une protection pour des usagers « captifs » du monopole
 Principe de continuité : garantit la permanence du fonctionnement du SP
 Principe d’égalité : garantit l’égalité d’accès (droit au branchement) et l’égalité
tarifaire (pas de tarif jeune, résidences secondaires…)
 Principe d’adaptabilité : garantit que le service suit l’évolution des besoins des
usagers et celle des technologies

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LE PETIT CYCLE : DES SERVICES PUBLICS INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX
LA DOUBLE NATURE DES SP : ADMINISTRATIF / INDUSTRIEL ET COMMERCIAL
 Une distinction imposée par l’évolution du champ des services publics
Activités de SP dont le fonctionnement est proche de celle d’activités privées
 Critères des SPIC
 L’activité est d’intérêt général & a une dimension productive
 La consommation est individualisable… donc facturable
Entretien des espaces publics : non individualisable ‐> SP administratif, financé par l’impôt
Eau et assainissement : individualisable ‐> SP I&C, financé par les ventes
LE MODÈLE ÉCONOMIQUE DES SERVICES INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX
 Un financement assurée par les recettes commerciales et non par l’impôt
 Toute fourniture d’eau doit être facturée & cela doit couvrir toutes les dépenses
Principe de recouvrement des coûts : (la facture de) l’eau paie (les dépenses de) l’eau
 La tarification de l’eau est encadrée par la réglementation
Elle comprend obligatoirement une part proportionnelle au volume
 Un budget spécifique au sein de l’autorité organisatrice
 Cela permet la traçabilité de l’équilibre entre recettes et dépenses du service
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Sauf exceptions

Impôts locaux Recettes


tarifaires
Budget Général Budget Eau
Dotations de Subventions Agence de
l’Etat
AO l’eau, CD…

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DES OPÉRATEURS PUBLICS OU PRIVÉS
LE RÔLE DES OPÉRATEURS
ASSURER LA GESTION OPÉRATIONNELLE DU SERVICE
 Deux dimensions de la gestion opérationnelle
 technique : fonctionnement et entretien des infrastructures, qualité de l’eau…
 commerciale : abonnement, facturation, relation usagers…
 L’opérateur agit sous le contrôle de l’AO, dans le cadre des orientations
stratégiques qu’elle a définies
 Orientations stratégiques de l’AO : politique tarifaire, politique patrimoniale…

DEUX CATÉGORIES D’OPÉRATEURS DÉFINISSANT DEUX MODES DE GESTION


 La régie, opérateur public « dans le giron » de l’autorité organisatrice
 On parle aussi de gestion directe avec contrôle étendu de l’AO
 Le délégataire, opérateur privé sous contrat avec l’AO
 Le délégataire a une mission globale d’exploitation sur une certaine durée
 Il est rémunéré directement par les abonnés du service et exploite le service « à
ses risques et périls » : il assume un risque commercial
 Il est choisi par l’AO (procédure de délégation), et lui rend des comptes
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RÉGIE OU DÉLÉGATION ?
UN CHOIX QUI APPARTIENT À L’AUTORITÉ ORGANISATRICE
 Un choix aux déterminants multiples
Préférences politiques, effet écran
en prévision de décisions difficiles,
arbitrage technico‐économique,
portage de la responsabilité en cas de problème,
mobilisations locales…
 Un choix à objectiver
 La mixité des modes de gestion :
une réalité parfois subie, parfois choisie
UN CHOIX LOCAL INSCRIT DANS UNE ‘COMPÉTITION’ NATIONALE

https://www.fp2e.org/ http://france‐eaupublique.fr

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Gestion directe Gestion déléguée
Avantages pour la
collectivité

Inconvénients pour la
collectivité

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https://www.grandorlyseinebievre.fr/fileadmin/PORTAIL/Deliberations_et_arretes/Deliberations_2021/20210413_Conseil/2021‐04‐
13_2326_EP_Gestion_eau_Valenton.pdf
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L’INFRASTRUCTURE DU SERVICE
LE RÉSEAU ET SON ÉCONOMIE SINGULIÈRE
UNE INFRASTRUCTURE PLUS QUE TECHNIQUE… SOCIOTECHNIQUE
 Le service est généralement assuré via un réseau dit centralisé
 Une infrastructure assurant la circulation des flux d’eau à l’échelle d’un
territoire et gérée centralement par un opérateur
 Exceptions au réseau centralisé
Systèmes décentralisés : exemple de l’assainissement non collectif
 Au‐delà de sa fonction technique, un réseau…
 connecte des territoires de prélèvement / consommation / rejet
 solidarise son territoire d’implantation (pour le meilleur et pour le pire)
 facilite, individualise, banalise, et obscurcit le rapport à l’eau
 implique une technicité forte, qui favorise la domination des ingénieurs
(syndrome de la « citadelle technique »)
 requiert des investissements élevés intéressants pour le secteur privé
 ne peut évoluer que lentement compte‐tenu du coût des interventions, et a un
modèle économique singulier

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LE POIDS DES « COÛTS FIXES » ET SES CONSÉQUENCES
 Les deux types de coûts d’une activité productive
 coûts fixes (à court / moyen terme)
coûts indépendants du niveau d'activité, dont l'entreprise doit s'acquitter pour son bon
fonctionnement : loyer, coûts administratifs, machines, tout ou partie des salaires…
 coûts variables
coûts qui varient selon le niveau d'activité de l'entreprise : matières premières, énergie…

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 Les activités de réseau : la domination des coûts fixes
 Les coûts fixes représentent jusqu’à 80% du coût total du service
principalement les coûts des infrastructures & du personnel nécessaire pour l’entretenir…
 Ce qui fait l’essentiel du coût, c’est la mise à disposition du service

 Conséquences de l’importance des coûts fixes


 Intérêt de les financer avec un grand volume de consommation pour
maintenir des prix faibles tout en équilibrant le budget
2 paramètres clefs : densité d’usagers (nb d’usagers/km de canalisation) & niveau de
consommation
 Les baisses de consommation peuvent se révéler problématiques…

Effets économiques des coûts fixes


Volume consommé 50 40 60
Coûts fixes du réseau 80
Coûts variables 20
Nouveau prix d’équilibre : Marge à prix constant :
Prix de l’eau 2

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UNE INFRASTRUCTURE À MAINTENIR DANS LA DURÉE : LA GESTION PATRIMONIALE
 Un patrimoine considérable, souvent mal connu et très hétérogène
 Un patrimoine constitué sur plusieurs décennies, avec un pic en 70‐80
diversité de matériaux, diamètres, conditions de pose et environnement de fonctionnement
Densités linéaire d’habitants desservis très hétérogènes
 Un patrimoine mal connu et globalement vieillissant, à dégradation lente et peu
visible… ‐> risque élevé d’un report des coûts d’entretien/renouvellement sur
les générations futures…

https://professionnels.ofb.fr/sites/default/files/pdf/documentation/2
021_Memos_1_ReseauEau.pdf

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 L’enjeu de la gestion patrimoniale
 Définition : ensemble des actions nécessaires pour maintenir dans la durée la
capacité du réseau à remplir correctement ses fonctions
Cela comprend le renouvellement mais aussi l’entretien, la réparation/réhabilitation…
 La GP en pratique
La gestion patrimoniale est très souvent guidée par les casses et les opérations de voirie, ce
qui ne garantit pas son efficacité
La mise en place d’une stratégie raisonnée suppose :
‐ un effort préalable de connaissance fine du réseau
‐ Un dimensionnement de l’effort pluriannuel à réaliser combiné avec une hiérarchisation
annuelle des priorités : changer le bon tuyau au bon endroit au bon moment…
 Le réseau d’eau au défi de ses fuites et du « déficit de renouvellement »
Un problème ancien (90’) et réactivé par la succession des situations de pénurie
Deux obligations réglementaires : établir des descriptifs détaillés des ouvrages pour le
transport et la distribution d’eau, la collecte et le traitement des eaux usées ; établir un plan
de réduction des pertes du réseau de distribution d’eau obligatoire si les pertes dépassent
un seuil fixé par décret
Une pression sociale sur le « déficit de renouvellement »
qui s’accentue au niveau national…
…. Mais des situations à apprécier et gérer au cas par cas
https://www.quechoisir.org/

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LA CONNEXION AU GRAND CYCLE
LES PRÉLÈVEMENTS AUX POINTS DE CAPTAGE & LA POTABILISATION
 Principes généraux des prélèvements
 Des prélèvements d’eau brute qui nécessitent une double autorisation
Police de l’eau (quantité) et police sanitaire (qualité)
 Des points de captage soumis à une obligation de protection
Finalité : protection contre les pollutions accidentelles et ponctuelles
Modalité : contraintes sur les activités situées au sein des « périmètres de protection »
 Les enjeux au‐delà des périmètres de protection
 Des captages mis en danger par la dégradation générale de la ressource
Pollution diffuse agricole, micropolluants émergents (résidus médicamenteux…)
‐> plus de 4000 captages abandonnés sur la période 1989‐2019
Domination historique des solutions curatives (abandon de captages, traitements) ou
palliatives (mélanges d’eau)
 L’évolution contemporaine vers le préventif
Extension spatiale de la protection aux « aires d’alimentation » des captages
Actions préventives pour faire émerger des « territoires producteurs d’eau potable » :
enjeux de coopération, sensibilisation, incitation des agriculteurs
Focus sur 1000 « captages prioritaires » : obligation AAC & plan d’action
Cours GSE – 2023 39
 La qualité de l’eau potable, de l’usine au robinet
 L’eau potable, un produit très réglementé
Une obligation d’auto‐surveillance & des contrôles de l’ARS
 un renforcement des exigences par la directive eau potable (2020)
Une directive adoptée à l’issue d’une initiative citoyenne (Right2water)
Objectif général : améliorer la sécurité sanitaire de l’eau et la confiance du consommateur
Moyens : nouvelles normes de qualité, obligation de plans de gestion de la sécurité sanitaire
des eaux (PGSSE), amélioration de l’information…

Cours GSE – 2023 40


L’ÉPURATION ET LE REJET DES EAUX USÉES
 Une épuration lente à être mise en place
 Entre insouciance et croyance dans le « pouvoir auto‐épurateur » des eaux…
 Équipement progressif en stations d’épuration à partir des années 60 grâce aux
subventions des agences de l’eau (1 de leurs grandes réussites)
 Un cadre réglementaire progressivement renforcé
 Directives européennes : ERU Eaux résiduaires Urbaines (1991) & DCE (2000)
 Eléments clefs
Niveau de traitement des eaux usées fonction de la taille de la station et de la sensibilité du
milieu récepteur
Les boues d’épuration sont des déchets dont les épandages sont soumis à réglementation
 Enjeux et tendances
 Prise en compte des polluants émergents
Actions de prévention à la source auprès des industriels, artisans, particuliers…
 Développement d’une économie circulaire
Valorisation énergétique des eaux usées
Développement de la REUT – ressources non conventionnelles

Cours GSE – 2023 41


ENJEUX GEO‐POLITIQUES DES CONNEXIONS AU GRAND CYCLE
 Accès aux eaux « non souveraines » ie hors territoire de la collectivité
Conflits avec les autres usagers, tensions urbains et ruraux notamment
 Rejets en aval des eaux usées et transfert de la charge polluante
Exemple des eaux usées et des champs d’épandage dans la relation entre Paris et les
communes de banlieue en aval à partir de la fin du XIXe

Cours GSE – 2023 42


LES USAGERS‐CONSOMMATEURS
CONDITIONS ET MODALITÉS D’ACCÈS AU SERVICE
EAU POTABLE
 Le droit au branchement, conséquence du principe d’égalité
Un droit historiquement limité aux zones desservies par le réseau ‐ > obligation de tenir à
jour un schéma de desserte du réseau
Le Conseil d'État a considéré qu'une collectivité territoriale n'a pas l'obligation de raccorder
au réseau public d'eau potable un hameau éloigné de l'agglomération principale
Frais de branchement à la charge de l’usager (selon dispositions du règlement de service)
 Les évolutions liées à la directive Eau potable (2020)
Une obligation d’accès « suffisant » à l’eau potable pour tous ‐> diagnostics à établir
ASSAINISSEMENT
 Un zonage préalable entre assainissement collectif & non collectif
Le contrôle de l’assainissement non collectif fait l’objet d’un service public spécifique
 Modalités de raccordement au réseau collectif
Obligatoire pour les immeubles à usage d’habitation
Eaux usées non domestiques : sous condition de convention de déversement

Cours GSE – 2023 43


LA RELATION DES USAGERS AU SERVICE
RAPPEL SUR LA DIFFÉRENCE ENTRE USAGERS ET ABONNÉS
 Les abonnés ont un contrat, un compteur et reçoivent une facture
En gestion déléguée, le contrat est établi avec l’entreprise délégataire
 Les abonnements peuvent être individuels ou collectifs
Tendance à l’individualisation : un logement = un compteur & un contrat
Objectifs : responsabilisation (éviter le gaspillage) et simplification de la gestion locative
 Les abonnés paient le service par application de la structure tarifaire à
leur niveau de consommation
UNE RELATION FIXÉE CONTRACTUELLEMENT DANS LE « RÈGLEMENT DE SERVICE »
 Le RS est devenu obligatoire en 2006
 Le RS précise les prestations et les obligations respectives de l’exploitant,
des abonnés, des usagers et des propriétaires :
Engagements de l’opérateur (pression, continuité…)
Modalités de fourniture (interruptions…) et de facturation
Tarifs de branchement, de fourniture…
 Il est obligatoire – souvent en annexe du contrat d’abonnement
Cours GSE – 2023 44
Cours GSE – 2023 45
AU‐DELÀ DE LA DIMENSION RÉGLEMENTAIRE, DES OPÉRATEURS « ENGAGÉS »…
Une forme d’alignement sur les politiques commerciales du privé

Cours GSE – 2023 46


DE L’USAGER AU CITOYEN : INFORMATION ET PARTICIPATION

Source : http://www.ccspl.grandlyon.com/

https://www.services.eaufrance.fr/docs/aide/RPQS.pdf

Cours GSE – 2023 47


Les marchés urbains de l’eau

https://www.quechoisir.org/actualite‐prix‐de‐l‐eau‐des‐ecarts‐faramineux‐d‐une‐commune‐
a‐l‐autre‐n55337/

Cours GSE – 2023 48


LE MARCHÉ DE LA DÉLÉGATION
GENÈSE ET NATURE DE LA DÉLÉGATION DE SERVICE
UN MODÈLE EN CONSTANTE ÉVOLUTION DEPUIS LE XIXE
 Le contrat de concession initial : une manière d’assurer le « financement
privé des équipements publics » (D. Lorrain)
 L’entreprise (le concessionnaire) finance, construit puis exploite les
infrastructures & se rembourse par la facturation du service
 À la fin du contrat, les infrastructures reviennent à la collectivité
 Le contrat d’affermage : un autre partage des rôles (aujourd’hui
dominant)
 La collectivité possède déjà les infrastructures / souhaite garder la maîtrise
initiale des investissements, mais pas forcément celle de l’exploitation
 L’entreprise (« le fermier ») exploite le service et entretient les infrastructures
qui lui sont confiées pendant la durée du contrat

Cours GSE – 2023 49


https://www.grandperigueux.fr/fileadmin/medias/Publications/Deliberations/2020/Conseil_du_19_novembre_2020/DD2020‐
123B_RAPPORT_CAGP_CHOIX_MDG.pdf
Cours GSE – 2023 50
Qui fait quoi dans un affermage?

Responsabilité

Performance du Exploitation – Renouvellement investissements


service maintenance

Qualité de l’eau
(normes, hygiène
publique)

Qualité du service
(continuité, facture,
informations…)

Génie civil

Canal.

Equipem- Electro-
ents méca

Brancheme
nts

compteur

Cours GSE – 2023 51


 Dans tous les cas : le délégataire est rémunéré par les abonnés & exploite
le service à ses « risques et périls »
Mais le risque d’exploitation pour un opérateur de l’eau a longtemps été très faible…

Importance de la notion de gestion aux « risques et périls » du délégataire


Cette importance apparaît de manière très nette dans cette réponse
ministérielle (JO Assemblée nationale du 15/05/2007) à la question d’un
député à propos de la légalité d’une clause tarifaire d’une délégation.
Cette clause prévoyait d’augmenter automatiquement les tarifs en cas de
réduction du nombre des usagers : dans la mesure où les coûts du service
sont globalement des coûts fixes, une telle réduction n’entraînerait qu’une
faible baisse des coûts mais une baisse significative des recettes, que
l’entreprise souhaitait alors compenser en augmentant le prix unitaire du
m3. Mais la réponse ministérielle est très claire :
« Le juge administratif ne manquerait donc certainement pas de relever
l'illégalité de clauses automatiques de hausse des tarifs, qui aboutiraient à
faire supporter à l'usager le risque commercial de gestion du service public,
à prémunir le cocontractant de la collectivité publique contre tout risque
financier d'exploitation, et à dénaturer ainsi la convention de délégation de
service public. »

Cours GSE – 2023 52


UNE RELATION SINGULIÈRE ENTRE COLLECTIVITÉ ET ENTREPRISE
 Un engagement global et pluriannuel du délégataire, justifiant
historiquement le « libre choix de l’élu » garant de l’intérêt général
Le délégataire est choisi « en considération de sa personne, de ses qualités et des garanties
qu'il offre » ‐ c’est un jugement global basé sur la confiance
Différence avec les règles des marchés publics visant le meilleur « rapport qualité – prix »
 Après signature du contrat, l’élu s’est longtemps contenté d’exercer une
« régulation globale et politique » du service fondée sur la confiance
« le service fonctionne et les usagers ne se plaignent pas » (D. Lorrain)
LA STRUCTURE DU MARCHÉ : UN OLIGOPOLE FACE À DES MILLIERS DE COLLECTIVITÉS
 Les entreprises de l’eau
Un ancrage initial dans la banque et la haute finance
Une longue histoire industrielle et capitalistique
 Une structure industrielle singulière
Un secteur dominé par 2 (1?) grandes entreprises …
 Des enjeux de régulation à deux niveaux
En amont, (faible) concurrence « pour le marché »
En aval, maîtrise du contrat en situation d’asymétrie d’expertise et de connaissance

Cours GSE – 2023 53


UN MARCHÉ REMANIÉ DEPUIS LES ANNÉES 90
LA CRISE DE LA DÉLÉGATION DES ANNÉES 90
 Scandales et crise de confiance dans un contexte de hausse des prix
Scandales en lien avec le financement des partis politiques, des mauvaises pratiques…
 Une mise en cause du niveau / de la légitimité du profit sur l’eau
 Est‐ce que les entreprises ne feraient pas des profits excessifs?
Des débats multiples sur les comparaisons de prix entre services en régie / en délégation
 Un bien vital / bien commun peut‐il être source de profit privé?

 Des associations qui s’instituent en “vigies de l’eau”


Contre‐expertise des contrats, suivi des contrats, politisation de la gestion de l’eau…
UNE SÉRIE DE RÉFORMES POUR ASSAINIR LE MARCHÉ
 Une procédure de sélection et des obligations contractuelles renforcées
 Un mode de sélection du délégataire plus transparent, collégial et formalisé
La « procédure loi Sapin » (1993) maintient mais encadre le libre choix par l’élu
 De nouvelles obligations contractuelles pour le délégataire
Pour faciliter le contrôle, la concurrence entre délégataires, le retour éventuel en régie…
 Des indicateurs de performance pour permettre une comparaison
Cours GSE – 2023 54
LE CYCLE DE VIE D’UNE DÉLÉGATION
DE LA DÉCISION DE DÉLÉGUER À LA CONTRACTUALISATION

Cours GSE – 2023 55


Exemple d’AAPC – source : http://centraledesmarches.com/

Cours GSE – 2023 56


Source : Chambre régionale des Comptes de PACA, avis DSP marseille, 2014
Cours GSE – 2023 57
LES PRINCIPALES CLAUSES DU CONTRAT D’AFFERMAGE
Souvent inspirées par le cahier des charges type d’affermage, d’usage obligatoire de 1951 à
1982] ou des guides AMF postérieurs
 l’objet précis du service délégué et un inventaire des installations remises
 la durée du contrat (< 20 ans)
 les clauses financières
le tarif du service & son évolution annuelle pour couvrir l’augmentation des coûts
le tarif des prestations complémentaires
 Les clauses relatives aux travaux : entretien / renouvellement
Renouvellement fonctionnel [nécessaire à la continuité du service]: en général, à la charge
du fermier (risques et périls)
Renouvellement patrimonial : en général à la charge de la collectivité, mais peut être confié
au fermier sur la base d’un programme contractuel annexé au contrat
 Les clauses relatives au service à l’usager
 Les clauses relatives à l’exercice des prérogatives de l’AO
Conditions du contrôle annuel, de modification unilatérale, de sanctions et résiliation…
La possibilité de modifier le contrat en cours de route pour tenir compte de l’évolution du
contexte et de la nécessité de garantir la continuité et l’adaptation du service public est une
caractéristique importante ; elle est encadrée
 Les clauses relatives à la fin du contrat
Cours GSE – 2023 58
L’EXÉCUTION DU CONTRAT
 Contrôle annuel par l’autorité organisatrice
Base : rapport annuel obligatoire du délégataire, comprenant le compte annuel de résultat
de l'exploitation de la délégation et une analyse de la qualité du service
& le cas échéant, compte‐rendu du programme contractuel de renouvellement et grosses
réparations à caractère patrimonial
 Révision (quinquennale) du prix et réajustement éventuel de la formule
d’actualisation
 Possibilité de signer des avenants pour adapter le service à de nouveaux
enjeux, nouvelles exigences
 Des modalités de fin du contrat progressivement renforcées
Obligations du délégataire : remise d’un inventaire détaillé des biens du service, du fichier
des abonnés, du plan des réseaux, des caractéristiques des compteurs, et le cas échéant
d’un bilan des engagements contractuels de renouvellement
Interdiction des renouvellements tacites
Prolongation possible d'un an pour intérêt général

Cours GSE – 2023 59


LE MARCHÉ DE LA DÉLÉGATION AUJOURD’HUI
UN RÉÉQUILIBRAGE AU PROFIT DE LA RÉGIE

Pezon, C. (2019). Les services d’eau potable à l’épreuve de la loi


NOTRe. Revue française d'administration publique, 172(4), 935‐
952

 Une relation AO – régie différente de la relation AO‐délégataire… mais qui


doit également être régulée

Cours GSE – 2023 60


DES ENJEUX PERSISTANTS DE RÉGULATION
 Faible concurrence pour le marché et renouvellement des délégataires
Interroge les conditions structurelles qui avantagent les entreprises en place…
 Difficultés de la négociation initiale & du contrôle
Opacité des comptes d’exploitation prévisionnels (charges réparties…)
Qualité des rapports annuels des délégataires, des informations fournies
Absence de concurrence externe
Risque de comportements opportunistes
(négligence en fin de contrat…)
difficilement observables…

Cours GSE – 2023 61


 Des évolutions encourageantes
 Des contrats de nouvelle génération visant un meilleur contrôle
sociétés dédiées, engagements chiffrés avec bonus/malus et prise en compte de la
performance, transfert de savoir‐faire, exigences accrues de redevabilité, ouverture
à la société civile…
 Et un pilotage renouvelé et renforcé de l’AO
Moyens et outils renforcés, implication plus forte des associations et usagers…

Cours GSE – 2023 62


LE MARCHÉ LOCAL DE L’EAU : DE L’EAU À QUEL PRIX ?
DU TARIF AU PRIX DE L’EAU
PRINCIPES DE BASE DE LA TARIFICATION
 La structure tarifaire doit permettre…
 D’équilibrer le budget du service car « l’eau paie l’eau »
Elle doit permettre d’obtenir les recettes nécessaires pour couvrir les coûts
 Et le cas échéant ii) de transmettre des incitations aux économies d’eau et iii)
d’intégrer des objectifs sociaux…
Par exemple une tarification progressive pour dissuader de consommer trop d’eau,
ou une tarification sociale afin que chacun ait accès au service à un « coût abordable »
 Les 2 ingrédients de base de la tarification
 Redevance fixe récurrente = abonnement
Paiement annuel ou semestriel par exemple
 Part(s) volumétrique(s) (€/m3)
Implique de disposer d’un compteur & d’organiser une relève de consommation
‐> induit coûts de fonctionnement à la charge de l’usager
 Leur combinaison définit les différentes structures tarifaires possibles

Cours GSE – 2023 63


Source : Focus sur la facture d’eau, M. Montginoul, SET, 2013

Cours GSE – 2023 64


L’ENCADREMENT RÉGLEMENTAIRE DE LA TARIFICATION
 Tarification binôme obligatoire depuis 1994
 Binôme = abonnement + part proportionnelle
Mais seule la part proportionnelle est obligatoire
 Le forfait (redevance fixe annuelle) est interdit sauf dérogation préfectorale
Essentiellement en territoires de montagne avec peu d’usagers et ressources abondantes
 La part fixe est plafonnée à un % de la facture 120m3
 Un compromis entre la logique économique des opérateurs et la revendication
des associations de consommateurs

Source : Rapport SISPEA, 2015, eaufrance


Cours GSE – 2023 65
Logique économique

Logique sociale
Recettes fixes
(abonnement)
Charges
fixes (80%)

Recettes
Charges variables
variables

Cours GSE – 2023 66


 En fonction de quels critères le tarif peut‐il varier?
 Certaines différenciations techniques sont possibles, voire encouragées
Temporelles : tarification saisonnière
Par tranches de consommation : avec des prix unitaires (dé)croissants
 Les différenciations entre catégories d’usagers sont encadrées
Règle de base : principe d’égalité des usagers du service public ‐> un tarif commun à tous
les usagers… placés dans des situations semblables
A contrario, des tarifications différentes sont possibles…
i) s’il existe des « différences de situation appréciables » entre usagers dans leur rapport au
service et à ses conditions de fonctionnement :
Un tarif résidence secondaire? Non, ce sont des usagers comme les autres
Un tarif spécifique pour la zone touristique d’un territoire? Oui, si les conditions de
fonctionnement y sont particulières (pointes de consommation…)
ii) si elles sont prévues par la loi : possibilités de tarifs différents pour les usagers
domestiques, agricoles, industriels
 Et la tarification sociale, liée à un critère de revenu?
Longtemps impossible car critère de revenu non pertinent pour un SP industriel
Désormais possible pour rendre effectif le droit à l’eau pour tous à un coût abordable

Cours GSE – 2023 67


Source: RPQS 2014, ville de
Six-Fours-les-Plages

Cours GSE – 2023 68


Exemple de tarification de l’eau à Dunkerque

Eau confort
2,04 €/m3
Tarif
(€/m3) Eau utile
1,53 €/m3

Eau essentielle

Foyers non CMUc


0,83 €/m3
Foyers CMUc
Consommation
0,32 €/m3
(m3/an)
75 m3 200 m3
Source : http://slideplayer.fr/slide/2962880/#

Un tarif a priori généreux mais qui pénalise les gros consommateurs qui sont en fait des
familles nombreuses…

Cours GSE – 2023 69


LE CAS DES AFFERMAGES : UN « DOUBLE » TARIF DE L’EAU
 Part collectivité (« sur‐taxe »)
Déterminée chaque année par l’AO en fonction de ses dépenses liées à l’eau :
remboursement d’emprunts, coût du personnel affecté au contrôle du délégataire
 Part fermière
Négociée initialement puis actualisée chaque année selon une formule inscrite au contrat
 La marge générée par un contrat est difficile à déterminer
 Elle dépend de facteurs dont le contrôle est réparti entre AO et fermier
Historique de la relation et perspectives futures ; lien avec d’autres contrats et possibilités
de mutualisation ; intensité de la concurrence et qualité de la négociation autour du compte
d’exploitation prévisionnel ; clef de répartition des charges indirectes (frais de siège…) ;
contrôle du respect des engagements ; gains de productivité et organisation de leur partage
entre l’entreprise et les usagers ; tendances de la consommation à la hausse ou à la baisse ;
fréquence et nature des avenants ; usage des recettes de trésorerie ; recettes annexes (frais
de branchement, travaux exclusifs pour la collectivité…)…
 La tentation d’obtenir des marges abusives peut être contenue…
Par le risque de réputation en cas d’abus, la comparaison avec d’autres services, les
sanctions en cas de manquement aux obligations, la menace de remunicipalisation…

Cours GSE – 2023 70


EXERCICE
On s’intéresse à la part délégataire du tarif. Soit Po la valeur initiale du prix du m3
au moment de la signature du contrat. Le contrat doit prévoir une formule
d’évolution. Le plus simple serait d’indexer le prix de l’eau sur l’indice général du
coût de la vie (la réglementation interdit néanmoins une telle pratique).
Toutefois, on peut essayer de mieux cerner la réalité économique du service en
introduisant des indices plus spécialisés, aboutissant à des formules du type :
ICT : indice du coût horaire du travail ; PSd : indice des prix des produits et services divers

ICTn PSd n
Pn  P0  (0,15  0,51  0,34 )
ICTo PSd 0

Le coefficient 0.15 a été imposé par la commune. Les coefficients 0,51 et 0,34 ont
été déterminés sur la base du compte d’exploitation prévisionnel présenté par le
fermier. Ils reflètent le poids respectif de chaque type de charges dans ce budget
1) Quel est le poids respectif des charges de personnel et des achats de produits et
services divers dans ce budget prévisionnel ?
2) Que se passe‐t‐il pour le prix unitaire de l’eau si tous les indices évoluent de
10% ?
3) A qui la présence du coefficient 0.15 est‐elle favorable ? Comment expliquer
néanmoins sa présence dans le contrat ?
Cours GSE – 2023 71
4) Application numérique. Le service facture un volume annuel constant égal à 100.
Ses coûts totaux sont de 50, et formés par 10 unités de travail et 10 unités de PSd.
Quel est le déficit de l’opérateur dans la situation où il n’opère aucun gain de
productivité?
Que se passe‐t‐il s’il fait des gains de productivité et parvient à réduire les quantités
de travail et de PSd à 9,5?

Cours GSE – 2023 72


DU TARIF À LA FACTURE & AU PRIX
 Le prix payé par un usager résulte :
 De l’application du tarif à son niveau de consommation
 Du rajout des redevances payées aux agences de l’eau, et de la TVA
 Le cas échéant, le délégataire perçoit le montant total et reverse son dû à
chacun
 En général quand on parle du « prix de l’eau » sans autre précision…
 on englobe eau et assainissement ainsi que les redevances
« prix de l’eau » (HT) = [Abo + Conso * (Pvar + Redevances)]/Conso
 Les comparaisons interannuelles ou interservices se basent sur le prix payé pour
une consommation de référence = 120 m3 / an

Cours GSE – 2023 73


Exemple de facture pour un service délégué

Source : http://www.i‐
services.com/membres/forum
/messages.php?uid=17425&id
sujet=1502070&page=2

Cours GSE – 2023 74


ELÉMENTS D’ANALYSE DU PRIX DE L’EAU EN FRANCE
LES COMPOSANTES DU PRIX DE L’EAU
 En moyenne, le prix se décompose en 77% pour l’exploitation du service et 23%
de taxes et redevances
 Une part désormais prépondérante de l’assainissement dans la part exploitation

Cours GSE – 2023 75


Un exemple de décomposition du prix de l’eau, en lien avec la fragmentation
du service : Paris avant la remunicipalisation

Cours GSE – 2023 76


LA GRANDE VARIABILITÉ SPATIALE DU PRIX MOYEN DE L’EAU
 Des disparités fortes entre services…

Source : Rapport BIPE/FP2E 2019

Cours GSE – 2023 77


 Facteurs explicatifs de la disparité du prix de l'eau
 Facteurs liés au caractère local de la gestion de l’eau
Contexte hydrique : caractéristiques de l’eau brute, topographie…
Contexte territorial : densité d’usagers (hab/km)
 Facteurs liés aux choix de la collectivité Source : Ch. Wittner, UMR GESTE

Niveau du service fourni : engagements de service, part de l'assainissement collectif…


Politique de l’AO en matière de gestion patrimoniale, de sécurisation du service…
 Facteurs spécifiques à la différence régie / délégation
En moyenne : prix délégation > prix régie…
Oui mais… la fiscalité n’est pas la même, les délégataires gèrent globalement les services les
plus complexes, il faut intégrer les différences d’endettement des services… ‐> nécessité de
mener des analyses ‘toutes choses égales par ailleurs’
Certes… mais il y a sans doute aussi l’étendue de la marge, fonction de la négociation
initiale du contrat sur la base du compte d’exploitation prévisionnel et de la
capacité/volonté de régulation par la collectivité tout au long de la délégation…

Cours GSE – 2023 78


LES FLUX FINANCIERS GLOBAUX

Source : rapport BIPE/FP2E 2019 ‐ https://fp2e.org/flowpaper/BIPE‐


2019/docs/FP2E‐BIPE‐2019‐eau‐assainissement‐.pdf?reload=1576148755458

Cours GSE – 2023 79


DU PRIX À LA PERFORMANCE DURABLE
L’ÉLARGISSEMENT DU RÉFÉRENTIEL D’INDICATEURS
 Nécessité d’une approche plus globale

Eléments pour un benchmark des services d’eau et d’assainissement, BIPE, 12/2003

 Les indicateurs de performance du RPQS


 décret et arrêté du 02/05/2007
 Indicateurs descriptifs [service d’eau] + Indicateurs de performance
Taux de conformité micro‐bio, indice linéaire de pertes en réseau, avancement protection
ressource, taux moyen de renouvellement, taux de réclamations…
 Des données bancarisées au sein de SISPEA

Cours GSE – 2023 80


Cours GSE – 2023 81
Cours GSE – 2023 82
LA CONSOMMATION ET LES RAPPORTS SOCIAUX À L’EAU
LA CONSOMMATION D’EAU ET SES DÉTERMINANTS
UNE CONSOMMATION DOMESTIQUE DOMINÉE PAR LES EAUX MÉNAGÈRES

Source : CIEau

Cours GSE – 2023 83


LES PRINCIPAUX DÉTERMINANTS DE LA CONSOMMATION DOMESTIQUE

MONTGINOUL, Marielle, La consommation


d’eau en France : historique, tendances
contemporaines,
déterminants,[online], Revue 120
m3 , 2013, no. 10, p. 68‐73. Disponible sur
<URL : http://www.set‐revue.fr/la‐
consommation‐deau‐en‐france‐historique‐
tendances‐contemporaines‐determinants>

Cours GSE – 2023 84


LA GRANDE RUPTURE DE LA BAISSE DES CONSOMMATIONS
 Un phénomène multi‐factoriel, en voie de stabilisation?
 Et des conséquences sanitaires et économiques problématiques

Cours GSE – 2023 85


LE CONSOMMATEUR ET SON RAPPORT À L’EAU
QUELQUES CARACTÉRISTIQUES
 Une méconnaissance globale du système
 Une « infrastructure discrète de la vie quotidienne » aux mains des ingénieurs

 L’importance des représentations, sentiments et émotions


 La confiance au cœur de la relation avec le service, et ses mises à l’épreuve
Épisodes de pollution, informations alarmantes, projets controversés…
 L’alternative de l’eau en bouteille…

 Une consommation guidée par des normes sociales et culturelles


 Normes d’hygiène corporelle et vestimentaire
 Attachement au jardin

UN LIEN RÉEL MAIS VARIABLE ENTRE PRIX ET CONSOMMATION


 Méconnaissance générale du prix de l’eau
 Un élément clef : l’élasticité‐prix de la consommation
 des mesures le plus souvent comprises entre ‐0,2 et ‐0,4
 Des valeurs variables selon les revenus, les usages…
Cours GSE – 2023 86
LE DROIT À L’EAU : UN SERVICE MARCHAND AU DÉFI DE LA SOLIDARITÉ
LES TERMES DU DÉBAT ET LES DIFFÉRENTES OPTIONS DE MISE EN ŒUVRE
 Le « droit à l’eau »
 Une reconnaissance internationale liée à son statut de bien essentiel
 Une convention sur « l’abordabilité de l’eau » : la dépense d’eau ne doit pas
excéder 3% du revenu
 Les solutions envisageables pour rendre effectif le droit à l’eau
 Limiter les recettes tarifaires dans le financement au profit des impôts
Les impôts sont généralement progressifs et donc favorables aux plus démunis
En France le recours aux impôts via le budget général de la collectivité est proscrit
 Mettre en place une tarification sociale cad modulée en fonction des revenus de
l’abonné
Mais tout le monde n’est pas abonné…
 Attribuer des aides directes : préventives (chèque eau) ou curatives (aide au
paiement de la facture ou des charges liées à l’eau)

Cours GSE – 2023 87


L’ÉVOLUTION DE LA SITUATION EN FRANCE
 Un problème mis à l’agenda par les associations caritatives
 Une évolution en 4 temps
 La reconnaissance d’un « droit à une aide » au titre de l’action sociale
 Une expérimentation pour déterminer comment concrétiser le droit à l’eau
Comment rendre effectif le droit à l’eau sans mettre en place un système trop complexe et
coûteux?
 Une interdiction des coupures pour non paiement, puis un droit reconnu à
mettre en place une tarification sociale & une palette d’outils
 Et désormais l’effet de la directive eau potable sur « l’accès suffisant »

https://www.ecologie.gouv.fr/bilan‐2019‐lexperimentation‐tarification‐sociale‐leau
Cours GSE – 2023 88
Complétez : « l’eau est gratuite mais les services qu’elle rend… Sont Ont un coût » Devraient l’être Attisent les
inestimables » aussi » conflits »

Une collectivité souhaite mettre en place une tarification forfaitaire de A sa guise Sur dérogation Après Jamais
l’eau potable. Elle peut le faire ? référendum
local
Dans le cas d’un service d’eau dont la gestion est assurée en affermage
par un délégataire :

Qui règle généralement les factures d’électricité relatives au Le percepteur La collectivité Le fermier Agence de l’eau
fonctionnement des équipements du service (pompes,
traitements...) ?
Qui assure généralement les investissements relatifs aux nouvelles Le percepteur La collectivité Le fermier Agence de l’eau
infrastructures du service (extensions par exemple) ?

Qui assure les réparations courantes des canalisations en cas de Le percepteur La collectivité Le fermier Agence de l’eau
ruptures ?

Qui assure la relève des compteurs des abonnés au service ? Le percepteur La collectivité Le fermier Agence de l’eau
Qui fixe le montant de la surtaxe communale ou syndicale perçue Le percepteur La collectivité Le fermier Agence de l’eau
auprès des abonnés ?

Qui établit les factures et les adresse aux abonnés ? Le percepteur La collectivité Le fermier Agence de l’eau
Qui assure le renouvellement des ouvrages du service ? Le percepteur La collectivité Le fermier Agence de Eau

Un service d’eau décide de livrer gratuitement l’eau potable aux Courante Déconseillée Tolérée Illégale
abonnés du troisième âge. Cette pratique est ?

Une commune accorde la gratuité pour la consommation d’eau de ses Un signe de Interdit Toléré Permis en cas
propres services. C’est… bonne gestion d’affermage

Cours GSE – 2023 89

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