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Pr Khalid OBDA
Concepts et définitions
Le territoire
P. George et F Verger: le territoire est un espace
géographique qualifié par une appartenance juridique
(territoire national), une spécificité naturelle (territoire
montagneux) ou culturelle (territoire linguistique).
Un territoire implique l'existence de frontières ou de
limites, Ex. un territoire politique ou une subdivision
administrative sont délimités par une frontière alors
qu'un territoire naturel est circonscrit par une limite
naturelle non juridique.
Un territoire est un espace qui appartient à un groupe
humain qui le défend contre les autres hors les frontières.
Le territoire national, le territoire régional, le territoire
communal, le territoire tribal qui commence à disparaitre
au profit des précédents.
Le territoire hydraulique est un espace d’offre et de la
demande qui varie dans le temps, il nait, se développe, se
rétracte, meurt, et peut renaitre de nouveau.
Le territoire hydrologique correspond à l’unité
révérencielle de l’analyse hydrologique à savoir le bassin
versant qui est un espace drainé par un cours d’eau et ses
affluents, il est délimité par la ligne des partages des
eaux. Mais il existe dans la nature des bassins versants
réels différents du précédents car les eaux peuvent venir
du ou des bassins versants voisins ou échapper vers ces
derniers via un réseau de circulation souterraine.
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BV de l’oued Fès
3
Bassin versant topographique de l’oued Mellah affluent de l’oued Fès
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Bassin versant de l’oued Sebou avec la répartition pluviométrique
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Le long terme : réflexion des actions et projets sur une
échéance supérieure à 5 ans.
La précaution : maintien d’un certain nombre d’options
possibles ouvertes lorsque subsiste un doute ou une
incertitude.
La prévention : choix des solutions limitant au minimum
les impacts, afin de réduire les actions correctives après la
mise en œuvre des projets.
La responsabilité : engagement global et universel qui
renvoie à la responsabilité individuelle et locale. Elle
débouche sur le principe de pollueur-payeur qui stipule
que les responsables des pollutions et nuisances sont
ceux qui assument les coûts.
La subsidiarité : principe de travail à l’échelon de
décision le mieux approprié pour agir efficacement en
faveur de l’intérêt général.
La stratégie : c’est un ensemble d’actions ou de mesures
qui donnent vision claire de processus de l’amélioration.
Aperçu historique
La question de l’aménagement des bassins versants, à
l’échelle mondiale, a connu plusieurs progrès dont trois
étapes sont capitales :
1. Au début, dans la majorité des pays, l’aménagement
des bassins versants a été rattaché à la sylviculture et à
l’hydrologie forestière. Les populations ne sont ni prise
en compte ni associées au processus de
l’aménagement. L’approche était très techniciste, il
concernait seulement les services forestiers publics qui
ignoraient presque totalement les populations locales ;
2. Dans un deuxième temps, un lien a été établi avec la
gestion des ressources en terres et les bénéfices
économiques y afférant. Une plus grande attention a alors
été portée aux bénéficiaires directs ;
3. Aujourd’hui, l’aménagement des bassins versants
adopte une approche «participative et intégrée», basée
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sur la participation des populations locales. Cette nouvelle
approche est le résultat d’un long processus de recherche
d’abord et de discussion à l’échelle mondiale qui a abouti
à la finalisation d’une approche «participative et intégrée»
de l’aménagement des bassins versants dans l’Atelier de
Katmandou au Tibet.
Il faut signaler que l’approche «participative et intégrée»
de l’aménagement des bassins versants connait des
difficultés au niveau de l’application. Ces difficultés sont
d’ordres socioculturels et économiques.
Dans le monde entier, les changements globaux, les
transformations écologiques, socioéconomiques et
politiques remettent en question les bases sur lesquelles
s’est appuyé l’aménagement des bassins versants depuis
quelques décennies. Sur le plan pratique l’approche
traverse toujours une période d’expérimentation où se
mêlent et coexistent encore d’anciennes et de nouvelles
pratiques. La nouvelle génération de programmes
d’aménagement, qui est encore en cours d’élaboration,
adopte une approche, une conception et une stratégie
différentes, mais elle n’arrive pas à appliquer les modèles
conceptuels établis.
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bassins versants est confiée essentiellement aux Services
des Eaux et Forêts chapotés depuis 2003 par le Haut
Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la
Désertification (HCEFLCD) qui a comme objectifs
principaux : la conservation, la sauvegarde et la
valorisation des ressources naturelles suivantes
(végétation, eau et sol). Les premières tentatives de
l’aménagement des bassins versants, au Maroc,
apparaissent dès les années 60 sous forme de quelques
projets de développement (tel le projet DERRO) mais ils
visaient la protection des infrastructures de la grande
hydraulique ou les grands barrages situés généralement
près de l’aval ou à l’amont immédiat des grands
périmètres irrigués.
Que signifie « aménagement intégré des bassins
versants » ?
K. King, Directeur du Département des forêts de la
FAO, 1977 conclu que l’élaboration de plans
d’aménagement des bassins versants doivent tenir
compte de plusieurs caractéristiques des milieux et
des ressources hydriques que des facteurs
socioéconomiques qui se répercutent sur le
développement des êtres humains dans leurs milieux
en général, et sur l’utilisation des ressources
naturelles en particulier. Il faut également prévoir un
soutien et un accompagnement opérationnel
permanent. Si l’utilisation des ressources foncières et
hydriques mondiales n’est pas régie par un contrôle
social adéquat, leur surexploitation peut aboutir, à
long terme, à un sous-développement local ou
national. Il est en outre indispensable d’avoir
conscience de l’ensemble du système des
ressources en terres et en eaux, tant en amont qu’en
aval, et des avantages interdépendants qui peuvent
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être obtenus grâce à une application judicieuse de la
technologie moderne.
L’aménagement intégré des bassins versants vers la
fin des années 80 a été un précurseur du
développement rural durable, tel que prôné lors du
Sommet de Rio en 1992. L’intégration des questions
environnementales et socioéconomiques n’est pas
un fait nouveau dans la gestion des bassins versants
Les deux approches adoptent une perspective
systémique des interactions biophysiques et
sociales, s’intéressent aux conséquences des
changements introduits sur le site et hors du site, et
partagent la conviction qu’une gestion sociale
appropriée peut optimiser le fonctionnement des
écosystèmes humains. Toutes deux ont pour objectif
de produire des avantages pour la population comme
pour l’environnement dans laquelle elle vit. Il s’agit
d’une période d’expérimentation en matière de
gestion des bassins versants
L’aménagement des bassins versants au Maroc
ciblait essentiellement la lutte contre l’érosion des
sols puis a évolué avec le temps pour inclure la lutte
contre la désertification ou la dégradation des terres
au sens large.
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Aujourd’hui, le HCEFLCD a une vision ou une stratégie
plus complète au moins sur le plan théorique mais sur la
plan pratique il y a des obstacles liés aux moyens et les
réalités physiques et anthropiques variant d’une zone à
l’autre.
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Il est difficile d’établir une distinction entre l’aménagement
intégré des bassins BV et les programmes de
développement durable qui sont exécutés au niveau des
bassins. La pauvreté et l’absence de durabilité des
moyens d’existence locaux contribuent souvent à la
dégradation des bassins, et la planification doit tenir
compte des nombreuses relations entre la pauvreté et
l’aménagement des bassins. La gestion des ressources
naturelles, le développement socioéconomique et les
objectifs de durabilité des moyens d’existence et de
réduction de la pauvreté sont à présent intégrés dans les
programmes d’aménagement des BV. Cette approche n’a
toutefois pas toujours donné les résultats escomptés sur
les moyens d’existence et l’environnement.
Il existe un dilemme fondamental concernant la relation
entre les programmes d’aménagement intégré des BV et
les processus de développement durable: L'économiste
américaine Elinor Ostrom (cette spécialiste de la
gouvernance des biens communs (common-pool
ressources, prix Nobel d'économie en 2009 " pour avoir
démontré comment les biens communs peuvent être
efficacement gérés par des associations d'usagers ".
Elinor Ostrom était convaincue qu'on pouvait gérer les
biens communs, notamment les ressources naturelles,
sans les détruire " à condition de reconnaître leur valeur
sur le long terme " disait-elle au Monde en novembre
2011. " En pêcherie, si vous vendez le poisson et
retournez pêcher davantage, tant qu'on peut vendre, cela
conduira probablement à une surpêche. Mais si l'on établit
une règle commune pour ne pas pêcher une partie de
l'année, les pêcheurs gagneront plus d'argent sur vingt
ans, car la filière restera productive " expliquait-elle.
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Le HCEFLCD a élaboré une approche pour lutter contre la
dégradation des ressources naturelles. Dans un dernier
rapport complet concernant l’établissement de huit zones
homogènes pour lutter contre la désertification (LCD) a
mis au point une méthodologie permettant le zonage du
territoire national. La méthodologie suivie dans le rapport
du HCEFLCD consiste dans une cartographie, dressée
grâce à la superposition de cartes analytiques
d’interprétation, obtenues à partir des fonds du relief, des
sols et du bioclimat et corrigée pour tenir compte des
limites des provinces ; elle aboutit à la distinction de huit
zones de LCD. Elle permet aussi de spatialiser les
différentes manifestations de la désertification et de les
classer selon leur degré de sévérité. Des indices intégrés
à la base de données numérique permettent d’attribuer le
résultat en terme de sensibilité à la désertification aux
facteurs responsables de la vulnérabilité de l’espace
considéré.
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Fig. 1. Localisation de la zone
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Fig. 2. Relief et hydrologie de la zone rifaine
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Devant la gravité du phénomène de désertification,
compte tenu de ses répercussions tant socio-
économiques qu’environnementales, le Maroc a, depuis
longtemps, accordé une importance particulière à la
dimension environnementale tant en matière de priorité
politique qu'institutionnelle. Il a initié différentes mesures
susceptibles d'infléchir la tendance de ce phénomène et
d'en atténuer l'ampleur. Ainsi Plusieurs plans, stratégies et
programmes ont été mis en œuvre notamment depuis les
années 1990.
Cependant la planification au Maroc est restée pendant
longtemps basée sur l’approche sectorielle sans grand
succès c’est pour cela qu’une stratégie globale a
progressivement pris place. Elle vise l’amélioration du
niveau de vie des populations à travers plusieurs actions
de développement menées conjointement : projets de
développement agricole intégré, mobilisation des
ressources en eau de surface, aménagement et
amélioration des parcours, lutte contre l’érosion hydrique
et éolienne (ensablement), protection et conservation des
forêts, notamment par la création de parcs nationaux et
des réserves biologiques. Cette approche a été
concrétisée à travers un grand nombre de plans,
programmes et stratégies.
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1.1. Conservation des eaux et des sols
Dans le Rif, les différents chiffres avancés et les
affirmations sur la gravité de l’érosion hydrique depuis les
années 1960 et sur ses conséquences potentiellement
désastreuses, ont été à l’origine d’une longue série
d’interventions de l’état. Elles ont, au début, pris la forme
de mesures techniques appliquées en masse un peu
partout dans la région, avec le temps les interventions
vont changer de stratégies et d’approches.
Les premières actions de conservation du sol ont été
faites dans le cadre de la DRS fruitière conventionnée dès
les années 50. En se dotant d’un cadre réglementaire
approprié (Dahirs de 1951 puis de 1969), l’Etat a pu
prendre l’initiative d’intervenir « pour cause d’utilité public
» en dehors du domaine forestier. Souvent il réalisait
l’intégralité des travaux dans le cadre de conventions de
DRS avec des particuliers. L’entretien était à la charge
des bénéficiaires et les terres étaient soumises au
contrôle de l’Administration. Les techniques utilisées
étaient essentiellement des banquettes fruitières et parfois
des banquettes forestières.
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- l’élévation du niveau de vie des populations pour
atténuer les graves problèmes économiques après les
événements de 1959
- limitation de la migration intérieure en provenance du Rif.
Terrasses
Cette technique très ancienne, est utilisée partout dans le
Rif, notamment dans la partie Est de la zone 8. Elle
marque visiblement le paysage par les discontinuités
qu'elle crée dans la topographie. Selon le mode de
construction, la forme et la taille de l'ouvrage, son
utilisation et surtout sa position dans l'espace plusieurs
types de terrasses peuvent être distingués. Selon la
proximité de cette structure par rapport à l’habitat on peut
distinguer les terrasses des « Demna », terrain de culture
qui jouit d'un traitement particulier en relation avec sa
proximité de l'habitat. Il s’agit souvent de petites parcelles
aménagées sous forme de terrasses en escalier. Ce type
d'ouvrage a connu une impulsion importante à cause de la
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multiplication des puits en réponse aux sécheresses qui
ont sévi particulièrement après 1980.
La construction des terrasses est souvent en relation avec
la topographie en pente qui entour les habitations
généralement perchées sur des versants ou sur d'anciens
replats résultant des mouvements de masse ou encore
sur les bordures des affluents secondaires un peu en
retrait par rapport aux zones de confluence. Afin d'assurer
les besoins minimums en aliments, les paysans sont
contraints d'aménager ces terrains plus proches de leur
habitat, donc faciles à surveiller. Il s'agit de petites
parcelles dont la surface est soigneusement nivelée et
limitée à l'aval par un mur taillé à la fois dans le sol et la
roche en place et dont la hauteur augmente en fonction de
la raideur de la pente. On arrive facilement à des hauteurs
de l'ordre du mètre. Le mur est souvent renforcé par de la
pierre puisée localement, mais on observe aussi des
terrasses sans cet ouvrage de soutènement.
Les cultures pratiquées dans les terrasses de Demna
diffèrent selon qu'elles sont irriguées ou non. Dans le
premier cas les légumineuses dominent, alors que dans le
second, les céréales s'imposent. Lorsque la superficie des
terrains est importante, des arbres fruitiers
essentiellement des amandiers peuvent faire apparition en
marge des terrasses. Les terrasses construites loin des
habitations ne jouissent pas du même entretien sauf si
elles sont irriguées.
Haies vives
D’après les dires des habitants, c'est la plus ancienne
technique de lutte contre les inondations connue dans le
Rif. Elle consiste à planter la limite extérieure des
parcelles se trouvant dans le fond des vallées ou la limite
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des basses terrasses menacées d'être inondées par un
rideau très dense de roseaux. Ces derniers développent
un système radiculaire très robuste qui permet aux sols
des précieuses parcelles irriguées de résister à
l'inondation. Néanmoins ce traitement n'est pas suffisant
et résiste de moins en moins aux crues torrentielles des
oueds. Sur les berges des ruisseaux, dans le Rif
occidental (Sabir et al.2002). Les paysans maintiennent et
plantent une riche végétation sur les berges (frêne, chêne
vert, peuplier, Eucalyptus). Dans la partie orientale semi
aride de la zone 8, les plantations d'amandiers sont
également utilisées pour profiter de l’eau et préserver les
berges des basses terrasses.
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Citernes collectives (Matfias).
C’est une technique plus évoluée qui demande un
investissement important et qui ne peut être réalisé que
dans le cadre d’une entraide social ou avec l’aide de l’état.
Elle est fondée sur la collecte des eaux de pluies et de
ruissellement (photo 12).
Discussion et Conclusion
Le travail entrepris à l’échelle nationale par le HCEFLCD
constitue une base pertinente en termes de diagnostic des
aspects de la désertification au Maroc et de propositions
de réponses à ce phénomène dont les processus et les
caractéristiques sont très différents d’une zone à l’autre. À
l’échelle de chaque zone, le diagnostic demande des
données supplémentaires pour mieux comprendre les
facteurs du processus de dégradation et la diversité
spatiale et temporelle des facteurs en ligne pour mieux
asseoir les stratégies d’atténuation ou d’éradication. La
présente contribution essaie donc de faire progresser les
efforts en consolidant le travail déjà entrepris par des
analyses basés sur des observations de terrain. L’étude
du HCEFLCD appelle les remarques suivantes :
- D’abord, il importe de noter que, pour la définition des
zones homogènes, l’étude du HCEFLCD s’est basée sur
des cartes disponibles, à savoir : la carte des bioclimats
selon Emberger, la carte du relief, la carte des sols du
Maroc, et la carte des modes d’utilisation du sol. Or ces
cartes pâtissent par le caractère sommaire de l’information
qu’elles présentent ce qui a impacté négativement la
délimitation des zones homogènes. Concernant Le Rif, la
problématique de la dégradation des terres se posent
différemment selon que l’on soit sur le versant nord ou le
versant sud de la montagne rifaine. Le premier est moins
arrosé et très court et raide et le deuxième mieux arrosé,
plus allongée et aux pentes moins prononcées. La
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dégradation diffère aussi selon un axe Ouest- Est. Cette
fois-ci c’est le climat qui impose la différence, la partie
occidentale est beaucoup plus pourvu en précipitations
que la zone orientale, du coup les dynamiques changent.
Les nuances sont donc très grandes et ne sont pas
reflétées par le découpage utilisé.
- En ce qui concerne les facteurs pris en considération
pour définir l’indice de sensibilité a la désertification,
l’accent a été mis sur l’indice d’érosion (IE), l’indice de la
qualité de la végétation (IQV), l’indice de la qualité du
climat (IQC) et l’indice du surpâturage (IS). L’étude du
PANLCD a adapté le modèle MEDALUS d’une façon
réductrice, l’action anthropique a été réduite au
surpâturage, de surcroît les données utilisées pour la
caractérisation de la zone rifaine concernent les
communes de Chefchaouene seulement. L’indice qualité
des ressources en eau n’a pas été calculé, or l’eau est un
indicateur majeur dans la définition de la désertification.
Les caractéristiques socio-économiques n’ont également,
pas été, utilisés comme facteurs de dégradation mais
comme information de caractérisation.
- Au niveau des résultats obtenus, la figure 7 du rapport
principal montre que les zones homogènes 4 (chaîne
atlasique) et 8 (chaîne rifaine) sont les plus affectées par
une érosion hydrique moyenne à forte. Ce résultat est
difficile à accepter, si le Rif est connu pour être la chaîne
la plus affectée par l’érosion hydrique, il n’est pas de
même pour le moyen atlas qui se présente comme le
château d’eau du Maroc et qui recèle les plus grandes
forêts du Maroc et où la densité de population est la plus
faible à l’échelle nationale et enfin la majorité du relief est
sous forme de causses.
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En fait, le Rif porte en lui-même les facteurs de
dégradation qui sont en relation avec ses terrains en
majorité imperméables et friables, son relief jeune et
tectoniquement instable, ses pentes raides, sa
pluviométrie agressive et le ruissellement rapide et
concentré. C’est dire combien le potentiel de dégradation
est grand dans cette chaîne. De surcroit, Le Rif abrite une
population nombreuse qui se base encore sur les
ressources naturelles disponibles dans son milieu sans
création des nouvelles richesses même immatérielle et
sans grande valorisation de ses ressources naturelles.
La dégradation des terres est donc le résultat de tous ces
facteurs réunis, les situations diffèrent d’une sous zone à
une autre et d’une vallée à une autre. Si l’assise
géologique, le relief, le climat et le couvert décide de la
distribution des grandes aires de dégradation, le détail est
surtout tributaire du système des pentes, de l’exposition et
des sols. Bien des paramètres n’ont pas été pris en
considération par l’étude du HCEFLCD, pas plus que les
types d’utilisation du sol qui sont nombreux et différents.
En somme la dégradation revêt trois aspects distincts :
- le recul de la végétation qui est apparemment plus
poussée dans l’aile orientale du Rif que dans sa partie
occidentale. C’est un phénomène à mettre en relation
avec la pression anthropique, notamment avec la mise en
valeur des terres par une agriculture de subsidence ou
localement par la monoculture du cannabis.
- la dégradation des hydrosystèmes qui est en relation
avec la rareté de l’eau et la surexploitation entreprise par
l’homme, en plus des effets de pollution.
- l’érosion des sols dont l’extension spatiale, les intensités
et les rythmes de progression montrent une grande
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diversité en fonction d’une multitude de facteurs et
d’agissement.
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- réhabilitation des banquettes fruitières par le curage et
l’enlèvement des sédiments accumulés pour restituer leur
capacité de rétention des eaux de ruissellement ;
- plantations d’arbustes fourragers dans les terres de
parcours pour, à la fois, améliorer la protection des sols et
assurer plus de fourrage.
- appuis technique et financier aux paysans pour la
confection ou l’entretien des structures de lutte contre la
dégradation. Les actions suivantes sont à privilégier :
consolider les terrasses irriguées au niveau des murs de
soutènements, collecter les eaux de drainage des routes
et pistes, installer des murettes en pierres sèches en
courbe de niveau pour former des barrières contre le
ruissellement des eaux et piéger les sédiments.
Concernant les ressources en eau, les mesures qui
suivent sont à prendre en considération :
- mobilisation des eaux de ruissellement ;
-re-profilage des cours d’eau ou au moins certains
tronçons instables pour éviter les débordements lors des
crues.
- limiter l’extension des superficies irriguées au niveau des
zones connaissant une saturation des ressources en eau
de surface et souterraine ;
- imposer le respect du débit écologique au niveau des
barrages actuels et projetés et réserver une « dotation »
annuelle exprimée en volume d’eau ;
- limiter les pompages dans les nappes en surexploitation
;
- adopter la gestion participative des eaux des nappes par
la mise en place de contrats de nappes.
Pour contrecarrer la dégradation des forêts, les actions
suivantes peuvent aider :
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- régulation des activités de parcours dans les forêts
menacé par le surpâturage et l’écimage en se basant sur
les capacités productives de ces espaces ;
- promouvoir des sources d’énergie autres que le bois et
le charbon, et notamment celui de l’utilisation du gaz
butane.
- mener des reboisements à base d’espèces locales ;
- introduction de nouvelles espèces résistantes au stress
hydrique ;
- renforcement des efforts de lutte contre les incendies ;
47
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