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ECOLE POLYTECHNIQUE DE THIES

Département Génie Civil


DIC3 (2018-2019)

Traitement des eaux


Chap 1: Introduction générale au traitement des eaux

Baba NGOM, Ph.D


Enseignant chercheur en Chimie et Environnement
Contacts: bngom@ept.sn, 782936809
Plan
• Contexte
• Problématiques
• Enjeux d’une gestion globale de l’eau
• Langage de l’eau
• Pathologies de l’eau
• Cadre normatif et réglementaire
1. Contexte
• Faible taux d’accès à un assainissement
adéquat de la population
• Inexistence de station d’épuration collective
en zone rurale
• Surexploitation des steps des grandes villes
• Sous exploitation des steps des villes
secondaires.
2. Problématiques
• Pollution des milieux aquatiques
• Difficultés de mise en place de réseaux
d’assainissement dans les vielles villes
• Dégradation du cadre de vie
• Inondations
• Emergence de maladies hydriques
• Eutrophisation des milieux aquatiques
3. Enjeux d’une gestion globale de l’eau

• Enjeux économiques
• Enjeux environnementaux
• Enjeux énergétiques
• Enjeux technologiques
• Enjeux sur l’image de marque
• Enjeux sur l’Hygiène, la Qualité et la Sécurité
3.1. Enjeux économiques
• Réduction de la facture d’eau
– Réutilisation des eaux
• Redevance sur la pollution: application
principe du pollueur payeur
– Norme Sénégalaise NS 05 – 061 juillet 2001,
– Notion de charge polluante
• CP(mg/l) = (MES–50) + [(DCO –200) + 2*(DBO5 – 80)]/3
• R (Fcfa) = 180*CP*V*10-3
• Coûts du traitement des eaux résiduaires
3.2. Enjeux environnementaux
• « Tout industriel est responsable des déchets
et des rejets qu’il produit ainsi que des
dommages que ceux-ci peuvent causer à
l’environnement, même s’il en a délégué
l’élimination à un tiers ».
• Gestion durable des ressources en eau
• Amélioration du cadre de vie
• Certification ISO 14001
3.3. Enjeux énergétiques
• Energie hydraulique
• Production de biogaz
– Valorisation des boues
3.4. Enjeux technologiques
• La bonne gestion de l’eau a un impact tangible
sur le fonctionnement et la performance des
installations de production
• Elle permet de garantir le fonctionnement des
ouvrages d’épuration et la qualité des rejets.
• Impact sur la qualité et la longévité des
ouvrages
3.5. Enjeux sur l’image de marque
• Les mesures prises par l’entreprise visant à
mieux respecter l’environnement sont des
atouts pour développer son image
d’entreprise responsable et écologique auprès
du public.
• Cette différenciation positive peut également
jouer son rôle auprès des bayeurs de fonds.
3.6. Enjeux sur l’Hygiène, la Qualité et la
Sécurité (HQS)
• La pollution résulte généralement des pertes de
matières ou de fluides qu’il convient de récupérer.
• Dans la démarche qualité: l’adoption de la
dépollution à la source permet de réaliser des
gains de productivité intéressants mais aussi et
surtout d’améliorer la qualité des produits.
• Une meilleure gestion peut également conduire à
une amélioration des conditions de travail,
d’hygiène et de sécurité.
4. Langage de l’eau
• Pour traiter l’eau, on a besoin de la connaitre
et donc de pouvoir la caractériser le plus
précisément possible.
• Dans le vocabulaire du traiteur d’eau, certains
termes s’écartent sensiblement des termes
scientifiques utilises par ailleurs.
• Ce vocabulaire varie légèrement selon le type
d’eau.
4.1. Pollution de l’eau
• La pollution des eaux peut être assimilée à
toute contamination susceptible d’altérer la
qualité des eaux de surface, souterraines ou
marines.
• Le terme eaux usées fait référence dans la
majeure partie des cas aux eaux résiduaires
ainsi qu’aux effluents liquides.
4.2. Turbidité
• Elle est fonction de la teneur en matières en
suspension de l’eau.
• Elle renseigne premièrement sur la teneur en
matières colloïdales, d’origine minérale ou
organique responsable de son aspect trouble.
• Elle est appréciée, soit:
– Par rapport à des solutions témoins opalescentes
(formazine)
– Par la mesure de la limite de visibilité d’un objet définie
(disque de secchi)
4.3. Matière en suspension
• Ce paramètre englobe l’ensemble des éléments
en suspension dans l’eau dont la taille permet
leur rétention sur un filtre de porosité donnée ou
leur rassemblement sous forme de culot, par
centrifugation.
• Il n’existe pas de relation générale entre turbidité
et MES mais il est possible de déterminer
empiriquement une corrélation entre ces deux
paramètres pour chaque type d’eau.
4.4. Couleur
• La couleur vraie après filtration est due le plus
souvent, à la présence de matières organiques
dissoutes ou colloïdales.
• Seulement il n’existe pas de relation entre la
concentration en mo et la couleur.
• Elle est mesurée par comparaison a une
solution de référence (Pt-Co).
4.5. Titre hydrotimétrique
• Il représente la concentration en ion
alcalinoterreux présente dans l’eau. On distingue:
– Le TH total = teneur en Ca et Mg
– Le TH calcique = teneur en Ca
– La dureté carbonatée = teneur en hydrogénocarbonate
et carbonate de Ca et Mg. Elle est égale au TAC si TH>
TAC et TH si TAC> TH
– La dureté permanente correspond à la teneur en Ca et
Mg associés à des anions forts = différence entre TH et
dureté bicarbonatée
4.6. Titre alcalimetrique
• Les valeurs relatives du TA et du TAC permettent
de connaître les teneurs en hydroxydes,
carbonate et hydrogénocarbonate alcalins et
alcalinoterreux contenus dans l’eau :
• Le TA permet de déterminer en bloc la teneur en
hydroxyde et seulement la moitié de celle en
carbonate.
• Le TAC assure la détermination de la teneur en
hydrogénocarbonate.
4.7. Teneur en sel d’acide fort (SAF)
• Dans les eaux naturelles il n’y a pas d’acide
fort libre ; ne sont présents que de sels de ces
acides, surtout sulfate, chlorure et nitrate.
• Le SAF exprime la teneur globale en sels de
ces acides forts.
• Le SAF est une partie de la salinité qui
correspond au total des cations et des anions
présents.
4.8. Oxydabilité au permanganate
• Elle correspond à l’ensemble des éléments
capables d’être oxydés par le permanganate
de potassium essentiellement organique et
parfois des réducteurs minéraux.
• Elle est également dénommée demande en
permanganate de potassium.
• Elle donne une idée sur la teneur en matière
oxydable
4.9. Demande chimique en oxygene
• La DCO représente la teneur totale de l’eau en
matières oxydables et correspond à la quantité
d’oxygène qu’il faut fournir pour oxyder par voie
chimique ces matières.
• Elle est exprimée en mg d’oxygène par litre d’eau
résiduaire.
• La DCO, ne rendant pas parfaitement compte de
l’aspect biologique d’une pollution, il est souvent
nécessaire de déterminer la Demande Biologique en
Oxygène (DBO).
4.10. Demande biochimique en oxygène
• La DBO exprime la quantité de matières organiques
biodégradables présentes dans l’eau.
• En effet ce paramètre mesure la quantité d’oxygène
nécessaire à la destruction des matières organiques
grâce aux phénomènes d’oxydation par voie biologique.
• Cependant, la détermination de la DBO totale est très
longue (20 à 25 jours).
• Pour mesurer ce paramètre, on prend comme référence
la quantité d’oxygène consommée au bout de cinq jours
et qui représente 68.5 % de la DBO (DBO5).
4.11. Eléments minéraux majeurs
• Il s’agit des composés phosphorés et des
azotes (nitrates).
• Les teneurs en azote et en phosphore sont
également des paramètres très importants.
• En effet, les rejets excessifs de phosphore et
d’azote contribuent à l’eutrophisation des lacs
et des cours d’eau.
4.12. Gaz dissous
• Il s’agit généralement de l’O2 et du CO2.
• Elle s’exprime généralement en mg /L.
• La solubilité des gaz dans l’eau diminue quand la
température augmente.
• les eaux naturelles contiennent des quantités
variables de CO2, généralement en équilibre avec les
carbonates et les bicarbonates qu’elles contiennent.
• CO2 dit agressif est celui qui se trouve en excès par
rapport à la dose d'équilibre
4.13. Expression de concentration
• Concentration (volumique)
– Concentration massique
c (g/l) = m/v
– Concentration molaire
M (mol/l) = n/v
• Equivalent gramme
• Pm/ne ( avec Pm : poids moléculaire de la
molécule et ne le nombre d’élément actif qu’elle
peut mettre en jeux)
4.13. Expression de concentration
• Normalité
– Une solution normale est celle qui contient un
équivalent – gramme du corps considéré par litre
de solution.
– N1V1 = N2V2
• Degré français
– Dans la pratique du traitement des eaux, on utilise
le degré français.
– 1oF = N/5000
4.13. Expression de concentration
• Correspondance des divers degrés
– 1oF = 10 ppm CaCO3
– 1oF = 0.7o anglais
– 1oF = 0.56o allemand
4.13. Expression de concentration
• Notion d’équivalent habitant (EH)
– L’équivalent-habitant (EH) est une unité
conventionnelle de mesure de la pollution
moyenne rejetée par habitant et par jour.
– La charge polluante rejetée par les ménages, les
industries, les artisans est exprimée en EH.
– Autrement dit une industrie de 100 EH pollue
autant que 100 personnes.
4.13. Expression de concentration
• Notion d’équivalent habitant (EH)
– 1 EH hydraulique = 170 litres / jour
– 1 EH MES = 90 g/ jour/Habitant
– 1 EH DBO5 = 60 g O2 / jour
– 1 EH DCO = 120 g O2 / jour
– 1 EH N-NH4 = 6.5 g N-NH4 / jour
– 1EH Ptot = 1.8 g P / jour
5. Pathologies de l’eau
• Entartrage
• Encrassement
• Corrosion
• Erosion
• Eutrophisation
5.1. Entartrage
• Dépôts plus ou moins durs et adhérents de
précipités de sels minéraux aux parois des
appareils et des canalisations d’eau chaude.
• Plusieurs facteurs interviennent sur le
processus de formation de ces dépôts
incrustants:
– La composition chimique de l'eau
– La température de l'eau
– Influence de la nature de la canalisation
5.1. Entartrage
• Ces dépôts peuvent être gênants à plus d'un titre. Les
conséquences sont :
– hydrauliques: abaissement du débit de fluide au niveau de la
tuyauterie ;
– technologiques : accumulation de chaleur au niveau des tuyaux
et à la longue leur déformation et leur fissuration par dilatation;
– énergétiques et thermiques : la diminution du coefficient de
transfert de chaleur provoqué par le dépôt de tartre modifie le
bilan;
– bactériologiques : conditions adéquates pour le développement
microbien.
5.2. Encrassement
• Encrassements (salissures): toutes matières exogènes
ou endogènes susceptibles de se déposer dans un
circuit.
• Ces salissures peuvent avoir plusieurs sources :
– L’eau d’appoint ;
– L’air atmosphérique ;
– Les fabrications ;
– Les développements biologiques endogènes.
• Ces salissures sont responsables de plusieurs
problèmes.
5.3. Corrosion
• Corrosion l’altération que subissent les métaux
exposés au contact de l’eau.
– Ces altérations sont surtout provoquées par des gaz
CO2 et O2.
– L’acidité provoque aussi des corrosions et le pH de
l’eau mesurée à froid, ne peut jamais être inférieur à
8.4.
– Une autre forme de corrosion résulte de l’adhérence
des incrustations.
– La corrosion peut aussi être d’origine bactérienne
6. Normes
• Norme Sénégalaise NS 05 – 061
• Recommendations de l’OMS
6.1. Norme Sénégalaise
• Au Sénégal, un ensemble de normes de rejet des
eaux usées industrielles ont été élaborées
Etablissements Classés.
– MEST 50 mg/L
– DBO5 (sur effluent non décanté) 80 mg/L si le flux
journalier maximal autorisé n’excède pas 30kg/j et 40
mg/L au-delà
– DCO (sur effluent non décanté) 200 mg/L si le flux
journalier maximal n’excède pas 100 kg/j et 100
mg/L au delà
6.1. Norme Sénégalaise
– Azote total 30 mg/L en concentration moyenne
mensuelle lorsque le flux journalier maximal est
égal ou supérieur à 50 kg/j
– Phosphore 10 mg/L en concentration moyenne
mensuelle lorsque le flux journalier maximal
autorisé est égal ou supérieur à 15g/j
– Arsenic 0,3mg/L si le rejet dépasse 3g/L
6.1. Norme Sénégalaise
• Lorsque le flux maximal apporté par l’effluent est
susceptible de dépasser 15 kg/j de MEST ou 15 kg/j de
DBO ou 45 kg/j de DCO, les valeurs limites imposées à
l’effluent à la sortie de l’installation avant raccordement
à une station d’épuration urbaine ne peuvent dépasser :
– MEST 600mg/L
– DBO5 800 mg/L
– DCO 2000 mg/L
– Azote total (exprime en N) 150 mg/L
– PH 6 à 9
6.1. Norme Sénégalaise
• Par rapport aux autres substances, les rejets
doivent respecter les valeurs limites suivantes :
– phénols 0,5 mg/L si le rejet dépasse 5 g/j
– chrome (VI) 0.2 mg/L si le rejet dépasse 5 g/j
– cyanure 0,2 mg/L si le rejet dépasse3g/j
– arsenic 0, 3 mg/L si le rejet dépasse
10g/j
– chrome 1 mg/L si le rejet dépasse 10g/j
– Hydrocarbures 15 mg/L si le rejet dépasse 150g/j
– Fluor 25 mg/L si le rejet dépasse 250 g/j
Merci de votre attention

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