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Université Abdelmalek Esaadi Faculté Des Sciences Tetouan

Filière : sciences de la vie


Master : conservation de la biologie marine

Mémoire sur les espèces végétales menacées :


Importance socio-économique des algues marines benthiques
au Maroc

Présenté par : Encadré par :


Bilal Aarab Professeur Libiad Mohamed
Mahelia Bilé
Kenza Fassi Halfaoui
Ayoub El Aissaoui

Date de la soutenance :
1 juin 2023
Remerciements
Résumé

Les algues représentent une ressource biologique importante. Elles


jouent un rôle majeur dans le développement socio-économique de
plusieurs pays du fait de leurs utilisations multiples et variée et ceux
dans plusieurs domaines. Au Maroc notamment l’exploitation des
algues benthiques fait face à de nombreux défis qui peuvent être
relevés et cela malgré l’importance diversité algale dont bénéficie le
pays.
L’objectif de cette étude est de mettre en évidence les enjeux de
l’exploitation des algues benthiques à travers l’exemple du Gelidium
sesquipedale. La problématique est par conséquent la suivante : quels
sont les enjeux de l’exploitation des algues benthiques au Maroc ?
Pour répondre à la question, des articles antérieurs traitant du sujet ont
été cherchés et exploités et filtré de manière à obtenir que des
informations nécessaires.
Les informations retenues montrent que le secteur de l’exploitation
algale repose en grande majorité sur l’exploitation d’une seule espèce
le Gelidium sesquipedale pour la production de l’agar agar.
A partir de ces conclusions, les autorités compétant peuvent mettre en
place un système durable et efficace pour une exploitation optimale de
cette ressource.
Liste des figures
Figure 1 : Prolifération des cyanobacteries
Figure 2 : Ulva lactuca (algue verte)

Figure 3 : Les algues rouges


Figure 4 : Le fucus, algue brune

Figure 5 : Gelidium sesquipedale

Figure 6 : Cycle de vie de l’algue rouge

Figure 7 : Carte géographique de l’exploitation des algues au Maroc

Figure 8 : Plage recouverte de Gelidium


Liste des tableaux

Tableau 1 : Espèces d’intérêt économique sur les côtes marocaines et leurs


utilisations actuelles dans d’autres régions du monde.

Tableau 2 : Les agarophytes du Maroc


Liste des acronymes
°C : degré Celsius, Cm : centimètre
pH : Potentiel hydrogène, mm: millimètre
g/l : gramme par litre, %: pourcentage
Dhs : dirhams
Sommaire
Remerciements ....................................................................................................2
Résumé ................................................................................................................3
Liste des figures ....................................................................................................4
Liste des tableaux .................................................................................................5
Liste des acronymes .............................................................................................6
Introduction générale...........................................................................................9
Introduction : .....................................................................................................10
Chapitre I : Revue bibliographique .....................................................................10
1 Données bibliographiques sur les algues marines : ....................................10
1.1 Définition : .............................................................................................10
1.2 Classification des algues :.......................................................................10
1.3 Utilisation des algues : ...........................................................................13
1.4 Les constituants des algues : ..................................................................13
1.5 Facteurs écologiques de la répartition : .................................................14
1.6 Richesse spécifique sur les façades maritimes : .....................................15
2 Importance socio-économique des algues benthiques au Maroc : .............16
2.1 Enjeu économique des algues au Maroc : ..............................................18
2.2 Espèces ciblées : ....................................................................................19
2.3 Gelidium sesquipedale : .........................................................................20
2.3.1 Description : .................................................................................20
2.3.2 Cycle de vie : .................................................................................20
2.4 Cadre géographique :.............................................................................22
2.5 Production : ...........................................................................................24
2.6 Mode de pêche : ....................................................................................24
2.6.1 Engins de pêche : ..........................................................................25
2.7 Problématique : .....................................................................................25
2.8 Algoculture : ..........................................................................................26
2.9 Plan de gestion appliquée : ....................................................................26
3 MATERIEL ET METHODES ...........................................................................27
Conclusion : ........................................................................................................29
Référence bibliographique : ...............................................................................30
Introduction générale

A l’échelle planétaire, les algues constituent un enjeu majeur de


développement économique (Elmtili et al.,2013). Source importante
de polysaccharides (agar, carraghénanes, alginates) elles sont utilisées
comme agents émulsifiants, épaississent et stabilisateurs en industries
alimentaires. Quant à leurs propriétés antibiotiques, anti-
inflammatoires et antivirales elles leurs confèrent une valeur
appréciée en pharmacie et en médecine (Ainane, 2011). De ce fait,
elles sont pour ainsi dire reconnues dans de nombreux domaines
variés tels que : l’alimentation, la cosmétique, le textile, la papeterie,
la pharmaceutique et la médecine.
Du fait de sa situation géographique, le Maroc est le seul pays du
continent africain à bénéficier d’une double façade maritime
méditerranéenne et atlantique. Longue de 3500km, ces deux façades
font du Maroc un pays profondément influencé par la mer, ce qui
implique la présence de milliers d’espèces marines dont les algues qui
représentent une biomasse très importante en comparaison a d’autre
pays (Ainane, 2011).
Toutefois le secteur des algues au Maroc est très peu développé, car il
repose en grande majorité sur l’exportation de la matière brute.
Dans un souci de développement durable quelle est l’importance
socio-économique des algues benthiques au Maroc ?
Les objectifs de ce travail consisteront dans un premier temps à
montrer la divers biologique algale marocaine ainsi que l’espèce
exploitée et sa gestion durable.

9
Introduction :
Dans cette partie, nous aborderons trois axes principaux :

• Données sur les algues marines.


• L’algue la plus exploité au Maroc : gelidium sesquipedale.
• Importance socio-économique des algues marines au Maroc.

Chapitre I : Revue bibliographique

1 Données bibliographiques sur les algues marines :


1.1 Définition :
Les algues regroupent un ensemble de végétaux photosynthétiques très divers
et dont l’appareil végétatif relativement simple est appelé « thalle », elles ont
des formes et des dimensions très variables. Certaines sont microscopiques et
d’autres mesurent plusieurs mètres de longueur, mais elles ont toutes des
caractères communs. Elles sont essentiellement aquatiques dans les eaux
douces ou marines, et certaines vivent sur la neige ou la glace des régions
polaires et des hautes montagnes. D’autres au contraire supportent dans les
eaux des sources thermales des températures élevées (algues thermophiles).
Elles comprennent 20 000 à 30 000 espèces dans le monde, soit 18% du règne
végétal.

1.2 Classification des algues :


Les algues sont classées en 4 groupes :

Cyanophycée :
L’algue bleue ou cyanobactérie, est un organisme procaryote appartenant
au règne des bactéries. Les algues bleues sont des bactéries
photosynthétiques qui ont la capacité de produire leur propre nourriture
grâce à la photosynthèse. Elles sont présentes dans une grande variété
d'habitats, tels que les océans, les lacs, les rivières, les sols humides et
même les déserts. Elles peuvent également se développer en colonies ou
former des tapis flottants à la surface de l'eau.
10
Figure 1 : prolifération des cyanobactéries

Chlorophycée :

L’algue verte se caractérise par sa couleur verte, due à la présence de


chlorophylle dans ses cellules, qui lui permet de réaliser la
photosynthèse. Les algues vertes sont présentes dans différents habitats
aquatiques, tels que les océans, les lacs, les rivières et même dans
certaines zones humides terrestres.
Les algues vertes sont un groupe diversifié comprenant de nombreuses
espèces différentes, allant des microalgues unicellulaires aux Macro
algues multicellulaires. Elles jouent un rôle important dans les
écosystèmes aquatiques en tant que producteurs primaires,
convertissant l'énergie solaire en matière organique et en oxygène.

Figure 2: Ulva lactuca (algue verte)

11
Rhodophycée :

Les algues rouges sont des organismes marins appartenant à la classe des
Rhodophytes. Elles sont ainsi nommées en raison de leur couleur rouge
caractéristique, qui provient des pigments photosynthétiques appelés
phycoérythrines. Les algues rouges sont principalement présentes dans
les environnements marins, allant des eaux superficielles aux
profondeurs océaniques. Elles se caractérisent par une grande diversité
de formes et de tailles, elles sont principalement des organismes
multicellulaires, bien qu'il existe également des formes unicellulaires.

Figure 3 : les algues rouges

Phéophycée :

L’algue brune est un type d'algue appartenant au groupe des


Phaeophytes. Elles sont principalement présentes dans les
environnements marins, où elles prospèrent le long des côtes et dans les
eaux froides ou tempérées.

Les algues brunes tirent leur nom de leur couleur brune ou brune-verte,
qui est due à la présence de pigments bruns tels que la fucoxanthine
dans leurs cellules. Elles se caractérisent par leur taille variable, allant
des petites formes filamenteuses aux grandes algues laminaires qui
peuvent atteindre plusieurs mètres de long.

12
Figure 4 : le fucus, algue brune

1.3 Utilisation des algues :

A cause des propriétés de plusieurs de leurs éléments, les algues ont été et sont
encore utilisées à de nombreuses fins :

• Agro-alimentaire : Gélose et alginates utilisées comme agents émulsifiants,


épaississants, stabilisants, gélifiants.
• Agriculture : utilisées comme engrais (goémon).
• Dentisterie : pâtes pour les empreintes dentaires.
• Industries chimiques : Les colles, peintures, résines, caoutchoucs, savons
utilisent des produits d’algues.
• Médecine : en thalassothérapie on utilise les bains d’algue (algothérapie)
pour traiter les rhumatismes ou certaines affections de l’appareil locomoteur,
en chirurgie ou en gynécologie on utilise des stipes de laminaires pour
débrider une plaie ou dilater une voie naturelle.
• Pharmacie : on utilise les propriétés laxatives ou vermifuges, anticoagulantes.

1.4 Les constituants des algues :

Les polysaccharides extraits à partir des algues rouges forment une famille très
complexe dont les représentants les mieux connus sont les agars et les
carraghénanes. Ils trouvent de nombreuses applications comme agents
texturant, filmogènes ou émulsifiants dans de nombreux domaines de
l’industrie agro-alimentaire ou pharmaceutique. Les principaux macrophytes

13
exploités pour la production d’agar appartiennent à l’ordre des Gélidiales et
des Gracilariales, ceux utilisés pour leurs extraits de carraghénanes sont
principalement des Gigartinales.

1.5 Facteurs écologiques de la répartition :

La répartition des algues le long des côtes est dépendante d’un certain nombre
de facteurs écologiques que l’on peut grouper en :
• Facteurs physiques : Le substrat, la température et la lumière.
• Facteurs chimiques : La salinité, le PH, l’oxygène et les sels nutritifs.
• Facteurs dynamiques : L’agitation de l’eau et l’émersion.
• Facteurs biotiques : L’association avec d’autres espèces (Algues
épiphytes ou épizoiques)
Les façades maritimes marocaines ont des profils côtiers variables et des
caractéristiques physico-chimiques et dynamiques différentes.
Les masses d’eaux marines méditerranéennes sont plus chaudes (25º en été) et
plus salé (38.5g/l) que celles de l’Atlantique. Cette différence de densité est due
á une évaporation des eaux marines méditerranéennes qui ne sont pas
compensées par les apports des cours d’eaux. Ce déficit en eau, fait appel à des
courants océaniques superficiels qui pénètrent par le détroit de Gibraltar, un
contre-courant profond se produit et qui entraîne les eaux méditerranéennes
vers l’atlantique pour compenser le courant de surface. Ces échanges d’eaux au
niveau du détroit de Gibraltar sont à l’origine de la migration d’espèces
animales et végétales entre l’Atlantique et la Méditerranée.
Les côtes Atlantiques, où la biomasse algale est importante, ont une hydrologie
complexe, elles sont influencées en particulier par les courants des Canaries de
direction S.E. qui sont responsables en partie de la circulation des eaux de
surface dont la température varie saisonnièrement entre 15ºc á 23ºc et la
salinité entre 35.9 et 36.5g/l. Une autre influence sur ces côtes, c’est les vents
Alizés venant du Nord qui sont responsables de la remontée en surface d’eaux
froides «Upwelling» riches en éléments nutritifs et une productivité primaire
intense au niveau des zones concernées. Ce phénomène est aussi à l’origine de
la convergence de faune et de flore d’origines différentes surtout au sud
d’Azemmour.
14
Concernant l’amplitude des marées, celle-ci est beaucoup plus faible en
Méditerranée (20 à 30cm) qu’en Atlantique et ce qui influe en partie
l’étagement des algues entre les deux côtes.

1.6 Richesse spécifique sur les façades maritimes :

1-Maroc méditerranéen 381 taxa


Cyanophyceae Liliopsideae
Chlorophyceae 6 4
69

Pheophyceae Rhodophyceae
77 235

2-Maroc atlantique 323 taxa


Cyanophyceae Liliopsideae
12 2
Chlorophyceae
53

Rhodophyceae
Pheophyceae
198
72

15
A l’échelle de la région méditerranéenne, On a recensé 235 espèces de
Rhodophycée, 77 espèces de Phéophycée et 69 espèces de Chlorophycée.
Quant a l’Atlantique, 198 espèces de Rhodophycée, 72 espèces de Phéophycée
et 53 espèces de Chlorophycée.
La répartition sectorielle de la diversité spécifique diffère d’une région à l’autre
du Maroc.
Concernant les espèces d’intérêt économiques, les Rhodophycées comportent
le nombre de taxa le plus élevé, certaines espèces appartenant á ce groupe et
aussi aux deux autres doivent faire l’objet d’études pour une éventuelle
valorisation et exploitation de la diversité spécifique.

2 Importance socio-économique des algues benthiques au


Maroc :

Les algues représentent actuellement une source nutritionnelle et un produit


industriel à valeur montante. Les côtes marocaines emmagasinent une richesse
en matière algale Inestimable de point de vue économique et qui pourra
fournir la solution à de nombreux problèmes rencontrés dans plusieurs
secteurs (agroalimentaire ; pharmaceutique, médical…), comme elle pourra
faire l’objet d’un développement socio-économique régional voire même
national.

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Tableau 1 : Espèces d’intérêt économique sur les côtes marocaines et leurs
utilisations actuelles dans d’autres régions du monde :

M : médecine ou pharmacie, h : alimentation humaine, a : alimentation animal, f : fertilisant,


Ic : industrie chimique, ia : industrie des alginates, iaa : industrie de l’agar-agar, icg : industrie
Des carraghénanes.

Les côtes marocaines emmagasinent une richesse en matière algale inestimable


de point de vue économique et qui pourra fournir la solution à de nombreux
problèmes rencontrés dans plusieurs secteurs, comme elle pourra faire l'objet
d'un développement socio-économique régional voire même national.
17
Tableau 2 : Les agarophytes du Maroc

+++ : Très Exploitée localement ou exportée à l’état brute.

+ : Exploitée dans certaines zones en mélange avec le G.sesquipedale.

Malgré la grande diversité algale des côtes marocaines, un seul genre est
exploité « le Gelidium » pour l’extraction de l’agar-agar. Les autres espèces
restent très peu exploitées.

2.1 Enjeu économique des algues au Maroc :

Au Maroc, la particularité des courants marins, la salinité et les conditions hydro


– climatiques particulières favorisent le développement des algues marines.
L’abondance de cette ressource a permis d’installer dès les années 50 une
industrie de valorisation des algues.
Le Maroc est le deuxième producteur mondial d’Agar. Ce phycocolloïde est
utilisé pour ses propriétés de gélification aussi bien dans les industries
agroalimentaires qu’en pharmacie ou en biotechnologie
Ce secteur emploie 700 personnes à plein temps, fournit un travail saisonnier à
8000 personnes et réalise un chiffre d’affaires de plus de 180 millions de Dhs.
La production nationale des algues marines a évolué de 8525 tonnes en 1999 à
14870 tonnes d’algues sèches en 2006. Par le volume de ses expériences et par

18
la qualité du produit extrait (agar-agar), le Maroc est actuellement classé parmi
les principaux producteurs mondiaux avec 1095 tonnes d’agar agar et 200
millions de Dirhams comme chiffre d’affaires.
Les algues sont surtout récoltées pour l’exploitation vu le prix élevé auquel les
acheteurs étrangers les procurent 15 MAD/Kg alors que les industries de
transformation locales proposent 8 MAD le kilogramme. La principale espèce
d’algue marine exploitée localement est le Gelidium sesquipedale, une algue
rouge, qui se trouve sur les côtes atlantiques marocaines, un biotope idéal pour
son développement. Elle est considérée comme l’une des meilleures matières
premières pour l’extraction de l’agar – agar. On trouve aussi d’autres espèces
telles que :
Gigartina qui représente 5 %, Pterocladia 0,5% et Gracilaria qui représente 0,5
% également.

2.2 Espèces ciblées :


Les principales algues pêchées sont :

• Les algues agarophytes : Gelidium corneum (Ex : Gelidium


sesquipedale) et Gracilaria Sp.

• Les carraghénophytes : Chondrachanthus acicularis, (Ex Gigartina


acicularis), Chondracanthus teedi (Ex Gigartina teedi) et Gigartina
pistillata forment des tapis éparpillés et mélangés le plus souvent à
d'autres espèces d'algues rouges.

• Les alginophytes : Laminaires.

19
2.3 Gelidium sesquipedale :

Figure 5 : Gelidium sesquipedale

2.3.1 Description :

Algue rouge sombre de consistance cartilagineuse non cassante, formant


des touffes rigides, dressées, pouvant atteindre 25 cm de haut,
constituées de lames étroites, de 1 à 2 mm de larges, ramifiées plusieurs
fois dans un plan ; les ramifications étant plus ou moins opposées. Les
touffes sont fixées sur des crampons. Les axes principaux des différents
rameaux sont toujours bien visibles.

2.3.2 Cycle de vie :

Dans de très nombreux cas, la reproduction des algues s’effectue par


multiplication végétative. Il s’agit d’une multiplication sexuée qui consiste
en la division d’une cellule isolée (cas des algues bleues), soit en une
fragmentation de thalle aboutissant à la formation de plusieurs

20
organismes identiques. Elle est souvent réalisée par la formation de
cellules spécialisées : les spores.
Les algues eucaryotes réalisent en plus une reproduction sexuée au cours
de laquelle l’union de deux cellules reproductrices, ou gamètes, produit
un œuf, ou zygote. La reproduction des algues se déroule ainsi selon une
alternance de phases de reproduction asexuée assurée par les thalles
(sporophytes)et de phases de reproduction sexuée, assurée par des
thalles producteurs de gamètes (gamétophytes).

Le cycle de développement de Gelidium est trigénétique dimorphe (3


générations se succèdent et le gamétophyte est identique
morphologiquement au carposporophyte) ; les organes sexuels
apparaissant à l’extrémités des rameaux pendant la saison estivale.

Figure 6 : cycle de vie de l’algue rouge

21
2.4 Cadre géographique :

Gelidium corneum (sesquipedale) :

Au Maroc, les champs les plus importants de Gelidium corneum sont identifiés
au niveau de six régions : entre Temara et Bouznika, de part et d'autre d'El
Jadida, à Safi et à Essaouira. Plus au Sud, G. corneum est présent du côté Sud de
Tarfaya, dans la région de Boujdour et au Sud de Dakhla. Le gisement le plus
important en termes de biomasse et de production est celui de la
circonscription d'El Jadida. En 2019, ce gisement représentait 70% de la capture
nationale et comptait 86% des canots alguiers opérant cette année-là.
Gracilaria sp :
Les gracillaires constituent des gisements importants au niveau des lagunes de
Sidi Moussa et Oualidia ainsi qu'au niveau de la lagune de Nador. De faibles
quantités sont rapportées au niveau de la zone de Lassarga à Dakhla où des
projets d'aquaculture de ces espèces sont en cours d'expérimentation. D'autres
essais de culture de gracillaires sont également en cours au niveau de la lagune
de Nador.

Gigartina sp :

Ces algues gazonnantes se trouvent au niveau des platiers rocheux de la côte


Atlantique marocaine principalement au niveau de la région de Sidi Rahal, El
Jadida et Essaouira.

Laminaria sp :

Ces algues sont présentes entre El Jadida et Essaouira ainsi qu'au sud de Dakhla
et dans la région de Cap Barbas.

22
Figure 7 : Carte géographique de l’exploitation des
Algues au Maroc

Surtout pour l’espèce G. sesquipedale qu’on trouvait en abondance rejetée en


épave par la mer ou sur les rochers du médiolittorale. Lors des périodes de
récolte, ce sont quelques milliers de riverains démunis et quelques centaines de
barques qui charrient une biomasse algale avoisinant les 14000.

Figure 8 : Plage recouverte de Gelidium

23
2.5 Production :

La production de Gelidium corneum est régie par le quota alloué pour chaque
zone de pêche. Ce quota est épuisé pour la circonscription maritime d'El Jadida
qui approvisionne plus de 70% de la production nationale.
La production globale de Gigartina sp à l'état sec est passée de 95 tonnes en
2010 à des quantités avoisinant 1376 tonnes en 2014 au niveau de la zone d'El
Jadida. Depuis juillet 2014, la production s'est stabilisée autour de 200 tonnes
suite à l'instauration d'un quota à l'export des Gigartinacées fixé à 300 tonnes
d'algues sèches (décision n° 05/15 du 25 juillet 2014 portant sur l'instauration
des mesures d'aménagement de la pêche, de ramassage et la
commercialisation des algues marines agarophytes, carraghénophytes et
laminaires).
Pour les algues appartenant au genre Gracilaria sp, une quantité maximale de
1000 tonnes humides est allouée à la pêche. Toutefois, les statistiques sur les
captures réelles ne sont pas encore disponibles.

2.6 Mode de pêche :

❖ Plongée sous-marine

Ce mode de pêche concerne uniquement les agarophytes, Gelidium corneum


et Gracilaria sp, qui sont immergées à marée haute ou marée basse, à une
profondeur de 2 à 20 m. La plongée s'effectue à partir de canots de pêche de
tonnage inférieur à 3 TJ, équipés de narguilés. Le nombre total de barques
alguiers était de 1394, en 2019, qui sont réparties par zone selon le graphique
ci-dessous.
❖ Pêche à pied

La collecte à pied concerne toutes les algues ciblées, aussi bien Gelidium sp,
Gracilaria sp., Gigartina sp. Elles sont arrachées lorsqu'elles sont découvertes à
marée basse ou immergées à une profondeur ne nécessitant pas la plongée
sous-marine avec des équipements de respiration.

❖ Collecte des échouages d'algues

24
Toutes les algues échouées sont collectées par les riverains. Tout
particulièrement pour les laminaires, jusqu'à aujourd'hui, seules les laminaires
échouées sont autorisées à l'exploitation.

2.6.1 Engins de pêche :

❖ Plongée sous-marine

Pour tous les modes d'exploitation des algues (par plongée sous-marine, à pied
ou par échouage) seul l'arrachage à la main est autorisé. Toutefois, d'autres
outils de coupe sont observés lors de la collecte et seraient encore utilisés
malgré leur interdiction, tels que la raclette et différents types de pioches, qui
sont utilisés en particulier pour la collecte des Gigartinacées.

2.7 Problématique :
A l'échelle mondiale, le long des côtes marines y compris les côtes marocaines,
plusieurs espèces d'algues; conçues comme étant d'un grand intérêt
économique ou écologique, sont menacées à cause de :
- La surexploitation des espèces très recherchées, comme les
agarophytes,récoltées d'une manière très abusive, ce qui entraîne des
problèmes d'approvisionnement à long terme pour les industriels de même
que l'hétérogénéité du matériel algal. C'est le cas, par exemple, de Gelidium
sesquipedale qui fait l’objet d’une exploitation intensive sur notre littoral
atlantique et qui présente d’importants signes de dégradation.
Cette situation serait de nature à favoriser l’introduction volontaire de
nouvelles espèces ou l'invasion d’espèces non indigènes suite au déséquilibre
du milieu marin.
- La pollution des milieux marins qui peut détruire des champs
d’alguessensibles ou favoriser, accidentellement, des espèces tolérantes à
certains agents polluants qui peuvent, à leur tour, endommager des espèces
économiquement plus intéressantes.
- Le déracinement massif des algues, suite à des violentes tempêtes, de
typetsunami, accompagnées des vagues déferlantes qui rejettent sur les côtes
des tonnes d'algues déracinées. De telles catastrophes, pourraient provoquer
un déséquilibre de la flore algale comme par exemple la disparation de
certaines espèces rares.
25
2.8 Algoculture :

La préservation des ressources naturelles deviendrait une nécessité primordiale


pour le maintien de la diversité génétique locale.
Pour les raisons précitées, il n’est plus question de se limiter à des collectes
naturelles des algues désirées pour assurer l’approvisionnement régulier en
matière première. Ainsi, plusieurs pays, notamment asiatiques et sud
américains tels que la Chine, les Philippines, la Corée, le Japon, le Chili et
l’Argentine, ont eu recours depuis plusieurs années, à l'aquaculture de
plusieurs espèces d'algues; appelée aussi algoculture; pour répondre à leurs
besoins en progression continue.
L'accroissement de la demande, exige de passer d'une économie de récolte ou
d'une aquaculture semi extensive à des stratégies d'amélioration, notamment,
génétiques qui ont été à la base des progrès spectaculaires chez les plantes
supérieures (révolution verte).
L'algoculture assistée par les progrès biotechnologiques, a permis
l'accroissement de la production mondiale des algues.

2.9 Plan de gestion appliquée :

Le plan d'aménagement des algues, instauré depuis 2010, fixe les mesures de
gestion de l'exploitation et de la commercialisation suivantes :
• L'interdiction de récolter des algues marines de la famille des floridées,
du 1er octobre au 30 juin de chaque année.
• L'interdiction de récolter des algues pendant la nuit.
• Le ramassage sur les côtes des algues détachées est autorisé, leur
arrachage, hors saison de pêche, est strictement interdit.
• La pêche doit être effectuée exclusivement au moyen de navires
immatriculés conformément à la réglementation en vigueur et disposant
d'une licence de pêche des algues.
• L'instauration du système de traçabilité des algues marines et de l'agar
agar le long des circuits de commercialisation depuis la production
jusqu'à l'exportation.

26
• La soumission des algues brutes et de l'agar agar au régime des licences à
l'exportation.
• L'instauration d'un quota à l'export des algues marines et de l'agar agar :
valorisation de 80 % de cette ressource via l'industrie nationale de
transformation (agar-agar) permettant ainsi la génération d'une plus
grande valeur ajoutée et 20 % des exportations à l'état brut.

Malgré la réglementation en vigueur, l’espèce Gelidium subit une


surexploitation alarmante au risque de sa disparition des côtes marocaine. Son
biotope et sa flore accompagnatrice, connaissent une réduction drastique à
cause d’un excès d’arrachage et, par conséquent, un bouleversement de leur
écosystème.

Des gisements immenses ont été rasés ; les arracheurs ne font le tri qu’à la
surface au moment du séchage ; parfois l’algue est arrachée avec son support.
Les habitants d’El Jadida, qui vivaient de cette pratique, rapportent qu’il n’est
plus possible d’atteindre l’espèce qu’à des profondeurs élevées alors qu’elle
était à la portée de la main à marée basse.

Les industriels savent bien que la plongée coûte cher ; c’est pour cette raison
qu’ils cherchent d’autres sites non encore exploités au sud du Maroc et où les
gisements sont très proches.

Il est donc indéniable que l’arrachage et la surpêche, sans négliger les


conséquences des autres pollutions, doivent être considérés comme les
principales causes de la dégradation du stock de l’algue à El Jadida comme aux
autres régions du Maroc (Larache, Essaouira et Lâayoune).

3 MATERIEL ET METHODES

➢ Matériels :
Ordinateurs, téléphones portables.
➢ Méthodes :

27
Nous avons fait un groupe WhatsApp pour partager les informations, planifier,
et organisé notre mémoire.
Nous avons consulté des plateformes, chacun a récolté des documents, des
articles, des thèses… Nous avons réalisé une analyse de ces documents, et tiré
ce qui nous intéresse.

28
Conclusion :

Le Maroc en tant que pays Méditerranéen occupe une place


convenable relative à sa richesse spécifique algale, malgré la non
exploration de plusieurs parties de ses côtes marines.
La répartition sectorielle de la diversité spécifique diffère d’une région
à l’autre du Maroc. Le domaine de l’exploitation algale reste très peu
développé au Maroc malgré la grande diversité des espèces
présentent sur le territoire.
Concernant les espèces d’intérêt économiques, les Rodophyceae
comportent le nombre de taxa le plus élevé, certaines espèces
appartenant á ce groupe et aussi aux deux autres doivent faire l’objet
d’études pour une éventuelle valorisation et exploitation de la
diversité spécifique, G.sesquipedale est la seule espèce exploitée pour
la production de l’agar, son exploitation se résume à l’exploitation de la
matière première .
De plus la pression écologique exercée sur le genre G.sesquipedale
peut être réduite en développant l’exploitation d’autre genre
potentiel.

29
Référence bibliographique :

Ainane T, 2011. Valorisation de la biomasse algale du Maroc : Potentialités


pharmacologiques et Applications environnementales, cas des algues brunes
Cystoseira tamariscifolia et Bifurcaria bifurcata. Thèse Doctorat, Université
Hassan II. Casablanca, 184p

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