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RAPPORT DE STAGE M2
Eau spécialité Gestion des Littoraux et des Mers :
Study of the presence of fin whales close to shore in
Catalonian waters between Barcelona and Tarragona
Flavien Foncin
Flavien Foncin
NO GOUVERNMENTAL ORGANISM: EDMAKTUB
Rapport de stage deuxième année Master Eau spécialité Gestion des Littoraux
et des Mers
Foncin Flavien
Réalisé du 14 avril 2014 au 31 août 2014
Rapport de stage de deuxième année du Master Eau spécialité Littoral de l’Université Montpellier du
département des Sciences de la Terre et de l’Eau et de l’Environnement par Flavien Foncin au sein de
l’organisme non gouvernementale EDMAKTUB.
Remerciements
Je remercie plus particulièrement Monsieur Severin Pistre pour l’aide et les conseils qu’il
m’a apporté lors de ce stage et toute ma formation.
Eduard DEGOLLADA, mon tuteur de stage qui a établi ma convention et qui m’a tant
appris sur l’étude des cétacés, la conservation de leur milieu, les espèces qu’on y retrouve et
plus généralement la vie en mer.
Toute l’équipe de volontaires (Mireia Bou, Natàlia Amigó, Margarita Junza, Cristina
Martín, Myriam Rius, Steffen De Vresse, Ginebra Domènech et Jesus Tolosa) avec qui j’ai
travaillé et qui m’ont apporté énormément d’un point de vue professionnel et personnel lors
de ce stage.
Bien sûr sans oublier les personnes qui m’ont soutenu depuis la France, je remercie mes
parents et toute ma famille pour leur soutien et toute l’aide qu’ils m’apportent
continuellement.
Sommaire
Introduction Générale…………………................................5
I. Présentation de la structure d’accueil………………….7
II. Contextes de l’étude………………………………………….20
III. Présentation des espèces de cétacés présentes en
mer Catalane…………………………………………………………….23
IV. Proyecto Rorcual………………………………………………..38
V. Matériels…….……………………………………………………..43
VI. Méthodes…………………………………………………………..45
VII. Résultats.…………………………………………………………...59
VIII. Discussions…………………………………………………..…….65
Conclusion Générale………………………………………………...71
Avis personnel…………………………………………………………..72
Study of the presence of fin whales close to shore in Catalonian waters between Barcelona and Tarragona Septembre 2015
Introduction Générale
La « Planète Bleue » porte ce nom du fait que la majeure partie de sa surface, près de 70%,
est recouverte par l’eau à l’état liquide essentiellement constitué par les mers et les
océans. C’est ces océans et ces mers qui, après leur apparition, ont permis à la vie de s’y
développer, ce qui fait de ces milieux un pôle de biodiversité et de vie extrêmes important
pour notre planète. En effet, l’oxygène apporté à l’air présent dans notre atmosphère est issu
principalement des producteurs primaires marins qui créent et libèrent cet oxygène dans leur
milieu au sein de l’atmosphère. Cet écosystème est donc primordial et irremplaçable pour
l’ensemble de la vie sur terre, qu’elle soit marine, terrestre et pour les simples intérêts
humains.
L’Homme à de par tous les temps été fasciné par la mer et les océans qui lui apportaient
ressources naturelles et milieux de vie plus favorable à son installation et à son
développement. En plus du poisson, algues et autres ressources que ce milieu aquatique
apporte, il nous permet aussi de pouvoir relier et transporter nos marchandises partout dans
le monde, multipliant ainsi les connections entre les différentes civilisations. C’est pour cela
que nous retrouvons encore actuellement près de 70% de la population mondiale sur les
littoraux bordant ces eaux. Or ce milieu est sujet à de nombreuses contraintes globales ou
endémiques qui le menacent chaque jour. Ces contraintes d’origine naturelle, comme le
réchauffement climatique, vont avoir un impact important sur le bon fonctionnement de ces
écosystèmes et pourront avoir des conséquences planétaires. Mais l’Homme y possède
également sa part de responsabilité, par exemple l’industrialisation et la mondialisation de
nos modes de vie ont apporté de nombreux polluants qui se retrouvent dans ces milieux
aquatiques. Ou encore permis à certaines espèces de se développer dans des régions qu’ils
leur étaient normalement inaccessible.
Il est donc plus qu’essentiel de protéger ce milieu et toutes les espèces présente pour
maintenir cette chaîne alimentaire indispensable à toutes les espèces dépendante
directement et indirectement de ce milieu, et donc par la même occasion de protéger notre
espèce et notre mode de vie.
Dans ce rapport, nous allons donc commencer par présenter l’association sous ses différents
angles et projets pour continuer sur la présentation du contexte de l’étude. Nous verrons
ensuite les différentes espèces de cétacés présentes dans la zone d’étude et plus précisément
le projet rorquals pour lequel j’ai participé. Nous présenterons ensuite le matériel et les
méthodes utilisés afin de réussir au mieux cette étude pour continuer sur les résultats et leurs
interprétations. Nous finirons par une brève conclusion générale de l’étude et mon avis
personnel sur mon travail au sein des volontaires d’Edmaktub.
I. Présentation de la structure
d’accueil
Cette association possède plusieurs objectifs, son objectif principal est l'étude de
l'environnement marin et océanique en se focalisant principalement sur les mammifères
marins.
Elle cherche également à avoir une bonne vulgarisation de ses études afin de permettre la
bonne transmission de ses idées et de faire comprendre l'intérêt de sauvegarder cet habitat
et les espèces présentes par toute la population. Que ce soit les professionnels de la mer,
comme les pêcheurs, ou simplement les vacanciers et les habitants de la côte qui
profite des biens faits de la mer et de ses produits. Cette vulgarisation, ce fait en partie par
l'apprentissage de l'importance de ce milieu auprès des enfants et par la mise en place de
conférence scientifique sur le milieu marin.
Mais cette association cherche également à étudier l'impact des activités humaines sur
l'habitat marin de ces mammifères, que ce soit sur les concentrations de phytoplancton
présent dans l'eau ou plus directement sur l'activité de pêche de la région.
2. Personnels de l’association
Comme l'association est une organisation à but non-lucratif, aucun de ces membres n'est
rémunéré pour son travail ou ses prestations. La seule personne à travailler à temps plein
étant le présidant, Eduard Degollada. Les autres membres n'investissent qu'une partie de leur
temps, le plus souvent pendant leurs vacances ou leurs jours de congé, leur permettant ainsi
de garder travail rémunéré à côté de leurs actions pour Edmaktub. Les stagiaires et
volontaires sont, quant à eux, à temps complet, mais pour des périodes plus courtes, allant de
quelques jours à quelques mois, permettant ainsi de pouvoir participer aux différents projets
en cours.
3. Compétence de l’association
a. Projets réalisés
Ces projets ont été essentiellement réalisés dans trois zones géographiques distinctes.
- En méditerranée :
Une promotion a permis de mettre en évidence la présence de cétacés dans la mer catalane
avec le Royal Yacht Club de Barcelone (RCNB).
Une étude sur les mécanismes et les interactions sociales à l'aide des bio-sonars des cétacés
a été réalisée en partenariat avec l'université Polytechnique de Catalane (UPC) et la
municipalité de Vilanova i la Geltrú.
Une campagne maritime a été réalisée pour étudier les effets des pollutions marines sonores
sur les cétacés ainsi que les différentes méthodes d'échantillonnages du son à réaliser en
partenariat avec le Laboratoire Bioacoustique Appliqué (LAB) et l'UPC.
Un projet sur le sauvetage des tortues marines et des cétacés prient dans les palangres
présentes dans la mer des Baléares. Cette campagne a été financée par l'assurance sociale «
La Caixa »
Un projet pour une collecte de matériel audiovisuel sur les cétacés des îles Canaries et
des recherches développé par le docteur Michel André, vainqueur de l'édition 2002
de Rolex Awards for Entreprise qui a financé l'expédition.
Une campagne financé par les œuvres sociales de la « Fundació La Caixa » pour l’évènement
« Sea route Ibero ». Cet évènement suit la route du bateau « Ibero » passant par différents
ports des îles Canaries, de Galicia et des îles Baléares afin d’étudier et de protéger les cétacés
et les tortues présents dans ces eaux. Entre autre ils ont permis de secourir et réhabilité les
tortues, prises accidentelles des pêcheurs, autours des îles Baléares.
Mais les renseignements récoltés sur les autres espèces de cétacés sont également
récupérés, ainsi un suivi des différentes populations des espèces de baleine cuivré et de
dauphins (dauphin de Risso, le gindre, le tursion souffleur, le dauphin bleu et blanc ou encore
le dauphin commun) sont effectués.
Pour cela, plusieurs campagnes sont réalisées durant l'année et essentiellement pour
contrôle la présence des grands cétacés durant leur migration dans ces mers. C'est ainsi que
le projet rorquals est mené tous les ans de fin février à mi-juin pour contrôler la population et
essayer de répertorier les différents individus contrôlés. C'est pour la campagne
« Proyecto Rocuál 2015 » et pour pouvoir aider l'association que j'ai été pris en stage cette
année. Une deuxième campagne est réalisée en fin d'été (fin août à fin septembre) plus
spécifiquement tournée vers les cachalots qui se rapprochent des côtes à cette période de
l'année.
De plus petits projets sont également réalisés tout au long de l'année. Comme la
participation d'Edmaktub à différents congrès, ils ont notamment été représentés
au Congrès International de l’association européenne pour les mammifères aquatiques
(EAMM), ou encore à la « 29th conférence of the European Cetacean Society » le 23 au 25 mars
2015 à l’hôtel St Julian’s Bay (Malte). L’association est aussi représentée à différentes foires,
permettant ainsi de se faire connaître, trouver des partenariats ou tout simplement des
volontaires, comme la « Whale fest » de Brighton 2015 (Angleterre). Ainsi que la participation
à différents évènements, comme la régate*6 « Routa de la Sal » entre Barcelone et Ibiza, j’ai
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c. Projets futurs
Edmaktub étant une association à but non-lucratif et n’ayant pas de véritable revenu fixe,
il est difficile de prévoir de projet futur dans les années avenir. De plus, ces adhérents sont
tous bénévoles et, ne recevant aucune rémunération, ne peuvent venir participer aux projets
de l’association que sur leurs temps libres. Il est donc très difficile de prévoir d’importants
projets ou de planifier des activités dans un futur plus ou moins loin. Mais l’association essaye
de participer annuellement à certaines campagnes, comme le projet rorqual, pour lequel je
participe, qui se situe durant le printemps sur la côte de Garraf. Ainsi qu’une campagne
estivale pour l’étude des Cachalot dans les eaux entourant les îles Baléares.
Les horaires et lieux de travail varient donc énormément au cours de l'année et entre les
différents projets réalisés par l'association. De plus comme la partie terrains est une partie
importante du travail celle-ci est énormément liée aux conditions météorologiques. Lors de
grand coup de vent, il peut être impossible de sortir avec le bateau, ce qui limite énormément
le travail à réaliser lors de ces périodes. Les jours de repos et de congés sont donc
essentiellement pris lors des jours où le bateau ne peut sortir en mer. Même si les jours de
travail sont plus longs et important pendant le « rush » de la migration des baleines, les jours
sont récupérés lorsque le travail est moins important. Pour le lieu de travail, il varie également
en fonction des différents sites étudiés, s'il s'agit de la mer catalane entre Barcelone
et Tarragona ou des îles Baléares.
Mais en ce qui concerne les horaires de travail pour le projet rorqual, l'arrivé sur le bateau
est prévu pour 08h00 / 09h00 du matin au port de Vilanova i la Geltrú. Après la patrouille sur
la mer catalane, la journée se fini après avoir amarré le bateau et récupéré les données
récoltées dans la journée aux alentours de 17h00 / 18h00. Après la patrouille sur la mer
catalane, la journée se fini après avoir amarré le bateau et récupéré les données récoltées
dans la journée aux alentours de 17h00 / 18h00.
Pour ce qui est de la simple bureaucratie (compte, réponse aux mails...), l'association
possède un bureau à Barcelone avec un ordinateur, imprimante et tout le nécessaire pour
garder les comptes à jour et répondre aux différents organismes en contact avec
l'association. Ne possédant pas d'employer à temps complet ce travail ce fait essentiellement
par le présidant et lors des jours off durant et entre les campagnes.
6. Budget
Il s'agit d'une organisation non-gouvernementale à but non lucratif. Aucun des adhérents
de cette association n'est donc payé, même le président qui y travaille à temps complet. Les
différentes campagnes et entretient du matériel est donc essentiellement financé par des
donations. Ces donations peuvent provenir de simples personnes voulant soutenir Edmaktub
ou leur action, comme les touristes présents sur Vilanova i la Geltrú, ou par des donations
provenant d'organisme et de fondation plus importante. C'est cette deuxième catégorie qui
apporte le plus de soutien à l'association, en finançant certaine fois entièrement des projets,
ou en créant un partenariat avec Edmaktub. C'est ainsi que l'emplacement du bateau au club
nautique de Vilanova est offert par celui-ci, diminuant considérablement les frais d'entretien
annuels du bateau, une place reviendrait normalement à 8 000€ ou le prêt gratuit du bateau
qui reviendrait à un coût de 20 000 € par an à l'association ou près de 700 000 € pour un achat
neuf d'un bateau de même envergure. Ces partenariats permettent également de faire de la
publicité pour pouvoir, se faire connaître plus facilement du grand public, comme le
partenariat avec la municipalité de Vilanova i la Geltrú distribuant des flyers expliquant les
différents projets d'Edmaktub.
7. Partenariat
8. Position du stagiaire
Mon stage s'est donc déroulé en Espagne sur la côte Nord-Est méditerranéenne en
Catalogne, et plus précisément dans la ville de Vilanova i la Geltrú. C'est une petite ville de
plus de 66 590 habitants en 2012, située à 40 km au Sud de Barcelone et 45 km au Nord
de Tarragona. Cette ville est le chef-lieu de la comarque*7 du Garraf avec une superficie de
33,5 km².
Figure 1 : Situation Géographique de la ville de Vilanova i la Geltrú (Source : Esri, GEBCO, NOAA, National Geographic,
Detorme, HERE, Geoname.org and other)
Le climat de la région est un climat méditerranéen tempéré et doux présentant des été
chauds et secs, et des hivers tempérés. Ce climat rend les paysages catalans sensibles aux
incendies de forêt qui touche régulièrement la région. Le climat de la région est un climat
méditerranéen tempéré et doux présentant des été chauds et secs, et des hivers tempérés. Ce
qui va de même pour les parcs terrestre, comme le Parc national d'Aigüestortes i Estany de
Sant Maurici ou les Terres de l'Ebre déclarées Réserve de la biosphère par l'UNESCO. Mais elle
possède également d'importante réserve marine puisqu'elle possède plus de 580 km de côte
linéaire, on peut y retrouver la réserve du Cap de Creus ou des îles Medas au large
d'Estartit considéré comme un des plus beaux sites de plongée de méditerranée.
2. Contexte Historique
Comme la Catalogne, cette ville possède un patrimoine historique important du fait des
nombreux rois et seigneurs féodaux de la région. D'après la légende, la ville de Vilanova aurait
été créé après que le seigneur Geltrú se serai octroyé le droit de cuissage*8, amenant les
habitants de son peuple à migrer vers la côte pour s'installer et reconstruire une nouvelle
ville, Vilanova. Avec la croissance de Vilanova et Geltrú qui finir par se rapprocher, c'est en
1274 que le roi Jacques Ier d'Aragon la fonde officiellement sous le nom de Vilanova i la Geltrú.
Cette ville développa son économie en premier lieu sur l'agriculture et le commerce
maritime (essentiellement de vin et cava) durant les XVIIIe et XIXe siècles, elle s'est ensuite
avec l'industrialisation que la ville se tourne vers les usines de textile, métal et chimique au
XXe siècle. Actuellement, la ville possède toujours une activité agricole et de pêche, mais le
secteur secondaire à rapidement disparut pour laisser place au secteur tertiaire et au
tourisme, secteur important de la Catalogne.
3. Contexte Economique
Le deuxième point économique important de la ville est donc son port. Possédant deux
digues et un tirant d'eau de sept mètres, il est composé de sept docks pour 3 012 mètres
linéaires. Il est divisé essentiellement en deux partis avec une marina gérée par le
Club Nàutic Vilanova qui est composé de 800 amarres faisant de ce club nautique le deuxième
de Catalogne, et une confrérie de pêcheur composé d'une petite flotte de 74 embarcations
allant du Chalut*9, aux bateaux utilisant essentiellement des filet trémails*10 en passant par
les palangres*11 et les sennes*12. Toutes les pêches y sont donc représentées, de manière plus
ou moins importante, ce qui rend la pêche de cette commune très diversifiée touchant un
panel d'espèces très large. Le club nautique comprend environ 400 bateaux en saison
hivernale et plus de 700 durant la saison estivale, pour une capacité maximum de 25 mètres
pour les bateaux voulant accoster au port. Le port possède également un dock réservé au
bateau de cargaison afin d’accueillir les bateau transportant conteneur, sable ou autre
marchandise, cela dit la capacité d’accueil reste tout de même limité et n’atteint pas le niveau
du port de Barcelona. Il possède également un label écologique du à l’entretient du port et du
traitement des eaux sales dû port. Mais ce port, comme beaucoup de ports de la région,
possède un engraissement sédimentaire à l’entrée de celui-ci entrainant un dragage régulier
pour empêcher sa fermeture. Vilanova i la Geltrú devrait également devenir dans les années
qui suivent un port géré par la Generalitat pour recevoir des bateaux de croisière.
Dans ces eaux, nous retrouvons 8 cétacés présents au moins une partie de l'année, deux
font partie du groupe des baleines, avec le rorqual commun sujet principal de ce projet, une
dans les baleines à bec et cinq dans le groupe des dauphins océaniques. Ces espèces vous sont
présentées da ci-dessous dans cet ordre.
Il s’agit donc de l’espèce étudiée dans ce projet, même si les informations que l’on peut
récupérer sur les autres espèces sont également traitées.
De couleur noir ou vert olive sur la partie dorsale de l'animale et blanche ou crème sur la
partie ventrale, il possède une asymétrie remarquable facile à observer que l'on ne retrouve
pas chez les autres cétacés. En effet, cette espèce possède une dissymétrie de la pigmentation
de sa tête avec la mâchoire inférieure du profil droit blanche ou grise claire et celle du profil
gauche de l’animal plus grise foncé. Possédant une nageoire dorsale large, lisse et brillante, la
pointe est bien dessiné et tranchante, on la retrouve très à l'arrière de son dos se rapprochant
de la nageoire caudal. Cet aileron possède un angle et une forme spécifique à chaque individu
ce qui nous aidera part la suite à identifier les individus. De taille très importante, c'est la
deuxième espèce de baleine la plus grande après la baleine bleue (plus grand mammifère du
monde avec une taille dépassant les 30m), le rorqual commun peut atteindre 24 à 27 m pour
un poids d'environ 120 tonnes. Les mâles sont généralement légèrement plus petits que les
femelles, d'environ deux mètres, dès la naissance les petits ont une taille de 6 à 6 m 50 pour
un poids de 1 800 à 2 700 kg, pour une longévité pouvant dépasser les 80 ans.
Il s'agit d'une espèce pélagique que l'on retrouve plus généralement dans des eaux de
températures polaires à tempérer même si on peut les retrouver sur des climats plus
tropicaux. Présent dans tous les océans du monde à l'exception de l'océan Arctique, de l'Ouest
de la Méditerranée et des petites mers (comme la Mer Rouge, la Mer Noire ou la Mer du
Labrador et la Baie de Baffin), il s'agit d'une espèce à répartition cosmopolite*13. Leurs
migrations restent très compliquées est mal connues, même si nous savons que les individus
présents en Atlantique Nord et en Méditerranée appartiennent à deux populations
différentes, ainsi que la migration des individus méditerranéens passe par la côte catalane en
début de printemps (de Mars à Juin). Sa vitesse de voyage peut atteindre les 25 nœuds soit
environ 46 km ce qui fait de lui une des baleines les plus rapides. Lors de ses plongées, elle
reste généralement 6 à 8 minutes en apnée pour remonter à la surface et prendre deux à trois
respirations avant de repartir en apnée. Nous avons donc ces deux ou trois respirations pour
pouvoir s’approcher de l’animal et récolter les différentes caractéristiques que nous avons
besoin (photos, génétiques…). Bien entendu ces chiffres restent indicatifs et dépendent de
chaque animal et de son activité (travelling, foraging, resting…).
Figure 3 : Carte représentant l’aire de répartition mondiale de Balaenotpera physalus (Source : www.fisheries.noaa.gov)
Sa principale source d’alimentation et le krill qu’il mange à l’aide de ses fanons*14. On peut
également retrouver dans son alimentation des petits poissons pélagiques vivant en banc
comme le hareng, le capelan. Lors de son alimentation, sa vitesse est réduite lui permettant
d’avancer à environ 8 ou 10 nœuds. Dans la zone d’étude nous pensons que son alimentation
est principalement composée de krill puisque ces défécations sont de couleur très rouge vif,
couleur apporté par les petits crustacés planctoniques.
Trop rapide pour être chassé par les baleiniers, elle est devenue une proie après l'invention
du harpon à explosion permettant aux navires de les harponner malgré leur vitesse. C'est au
XXe siècle que sa population a chuté gravement avec plus de 750 000 individus tués seulement
dans l'hémisphère Sud. La Commission Baleinière Internationale (CBI) créé en 1946 gère la
chasse aux grands cétacés dans le monde. C’est en 1986, suite à la menace d’extinction de
nombreuses espèces de grands cétacés, qu’un moratoire illimité interdisant la chasse
commerciale de ces espèces a été adopté. Même si le Japon contourne encore cette règle et
continue la chasse sous un prétexte de « recherches scientifiques ». Le Rorqual commun est
donc maintenant protégé, sa chasse est maintenant illégale, il a été classé espèce en
danger d’extinction (EN) de la liste rouge de l'IUCN*15 depuis 2008 pour sa répartition
mondial, et vulnérable (VU) pour la sous-population méditerranéenne depuis 2012, sous
population encore mal connue. L’organigramme représentant les différents gradients
d’extinction d’une espèce, attribué par IUCN est donné en annexe 2. Les menaces actuelles
qui se retrouvent sur cette espèce sont en plus du braconnage qui est encore réalisé par
certains pays, la collision de ces mammifères avec des navires ainsi que les pollutions
acoustiques et chimiques des eaux océaniques liées aux activités humaines.
toujours bien présentes chez les femelles et les mâles immatures. Pouvant atteindre plus de
18 mètres pour les mâles avec un poids de 120 tonnes contre 11 mètres pour les femelles et
plus de 55 tonnes. À la naissance, les petits atteignant environ 4 mètres pour près d'une tonne,
pour une longévité allant de 60 à 70 ans. C'est cette espèce qui a inspiré la légende
de Mobi Dik sur un individu albinos violent qui s'attaquerait au navire.
Espèce pélagique comportant la même répartition que le rorqual commun, avec donc une
répartition cosmopolite. Les femelles vivant en groupe avec les jeunes immatures se
retrouvent principalement dans les eaux tempérées à chaude contrairement au mal solitaire
que l'on peut retrouver dans les eaux plus froides (polaire). Même si on les retrouve
essentiellement dans des zones possédant des fonds océaniques relativement important
comme les canyons. On les retrouve notamment près des îles Baléares et plus proche des
côtes catalanes à la fin de l'été.
importante que la première espèce présentée puisqu'elle est comprise entre 2 et 3 nœuds et
peut atteindre plus 12 nœuds pour un effort maximal.
Cette espèce a été sujette à d'importante chasse durant les XVIIIe et XIXe siècles pour son
huile et son spermacéti*17, très présent chez cette espèce, d’où son nom Sperm Whale en
anglais. Mais actuellement cette espèce est protégée comme tous les grands mammifères
marins, elle est classée espèce en danger d’extinction (EN) de la liste rouge de l’IUCN depuis
2012. Actuellement, ces principales menaces restent les prises accidentelles et la chasse,
même si celle-ci est sélective est se concentre sur les individus mâles adultes. Cette espèce
ayant une fécondation relativement faible, un petit par femelle tous les trois à six ans, pour
une maturité sexuelle extrêmement tardive des mâles, qui commence lorsqu’ils ont atteint
leur taille adulte près de leurs 50 ans, contre 7 à 13 ans pour les femelles. Le temps de
recrutement*18 de cette espèce est donc très grand ramenant la reconstitution de la
population des cachalots très lente. Sans oublier de prendre en compte leurs collisions
accidentelles avec des navires ainsi que les pollutions acoustiques et chimiques des eaux
océaniques liées à nos activités. Certains pays comme le Japon contourne toujours le
moratoire international pour continuer de prélever plus d’une dizaine d’individus par an.
De la famille des baleines à bec, elle possède un bec et une tête courte avec des nageoires
dorsale et pectorale relativement courte. Généralement, le corps et gris sombre brun. La tête
des mâles est blanche et le tour des yeux reste noir. On retrouve également beaucoup
de cicatrices sur le corps, des points blancs causés par des parasites (lamproie ou autres) et
des linéaires surement causé par la morsure d'autres mâles. Généralement, le corps et gris
sombre brun. Pouvant atteindre 7 mètres et 3 000 kg, les mâles sont légèrement plus petits
atteignant plus généralement 2 600 kg, et une taille d'environ 2,7 mètres et 250 à 300 kg à
leur naissance. Elles possèdent une longévité de l'ordre de 40 ans pouvant atteindre 60 ans.
Présent dans toutes les grandes mers et océans tempérés et chaud du monde (à
l'exception de la Mer Rouge, la Mer Noir et des mers fermées) sa réapparition est donc
Figure 7 : Carte représentant l’aire de répartition mondiale de Ziphius cavirostric (Source : www.fisheries.noaa.gov)
également cosmopolite. C'est une espèce très spécifique puisqu'elle demande un habitat avec
une pente importante du fond comportant un fort gradient de profondeur.
Vivant en petit groupe d’environ 7 individus leur alimentation de base est composé de
calmars et de quelques poissons et crustacés qu’ils trouvent à des profondeurs relativement
importante. Vivant sur des sites possédant d’important fond, ils sont capable de plongé à près
de 3 000 mètres pour trouver leur nourriture.
De nature très craintive, ils ont tendance à plonger à l’approche d’un bateau. Il est donc
très difficile de les identifier et de connaître leur nombre. Elles sont classées en préoccupation
mineure de danger d’extinction (LE) sur la liste rouge de l’IUCN, publié en 2008. La Baleine de
Cuvier ne faisant pas partit des grands cétacés, elle n’est donc pas protégée par le moratoire
international, de même que toutes les espèces qui vous sont présentées ci-dessous. Elles sont donc
toujours chassées dans différentes régions du monde comme au Japon, aux Antilles, en
Indonésie et en Taiwan. Sans oublier les effets des activités humaines, cette espèce étant
particulièrement vulnérable aux pollutions sonores.
Appelé baleine en anglais, surement dû à sa taille, il fait partie du groupe des dauphins
au même titre que l'orque. Il possède une tête bombée possédant un bulbe important, d'où
son nom latin Globicephala, et un corps trapus et compact. Sa nageoire dorsale très large à sa
base est caractéristique et ces nageoires pectorales sont beaucoup plus longues que celle de
son proche parent Globicephala macrorhynchus qu'on ne retrouve pas en Méditerranée. Son
corps est généralement très foncé allant du gris au brun, il possède une ligne grise au-dessus
des yeux et une zone plus claire derrière la nageoire dorsale. Une zone blanche est également
visible autour de la partie urogénitale et une en forme de cœur sur la partie inférieure de la
nuque et le haut du torse compris entre les nageoires pectorales. Pouvant atteindre plus de 6
mètres pour les mâles et près de 2 300 kg à l'âge adulte, les femelles sont plus petites avec
une taille maximale de 4,7 mètres et un poids de 1 300kg. À la naissance, leur taille est
d'environ 1,6 à 2 mètres pour un poids de 75 kg pour une espérance de vie d'environ 45 ans
pour les mâles est 60 ans pour les femelles.
Présent dans les eaux tempérées froides, on ne retrouve cette espèce que dans le Nord de
l'Atlantique, l'Ouest de la Méditerranée et le Sud de l'océan Pacifique, ou dans l’Océan
Atlantiques et Indien sur des latitudes comprise entre 20 et 70°. Pélagiques, ses migrations
suivent généralement celles de ses proies se rapprochant des côtes en été et en automne.
Figure 9 : Carte représentant l’aire de répartition mondiale de Globicephala melas (Source : www.fisheries.noaa.gov)
Vivant en groupe de 10 à 20 individus avec une grande cohésion sociale sont alimentation
est constitué principalement de calamars et de maquereaux, voire de crustacés pour les
jeunes individus. Pouvant plonger dans la zone des 200 à 500 mètres pour trouver sa
nourriture.
Cette espèce a longtemps été chassée, et les toujours dans certaines régions. Elles sont,
entre autres, sujettes au massacre organisé traditionnellement aux îles Féroé massacrant tous
les cétacés piégés dans les baies. Ne possédant pas assez de données cette espèce était encore
classée données insuffisantes (DD) par l’UICN en 2012.
Il possède un corps relativement large et trapu avec un front légèrement bosselé laissant
apparaitre un bec cours. Ses nageoires pectorales et dorsales sont longues. Sa coloration est
principalement grise, comme son nom latin nous le laisse l'imaginer, même si des zones plus
foncé peuvent s'observer autours des yeux et de la nageoire dorsale. On retrouve notamment
des zones plus claires couleur crèmes sur le ventre et de nombreuses cicatrices sur tout le
corps apporté par les autres mâles ou leurs proies. Pouvant atteindre près de 3,8 mètres les
femelles sont légèrement plus petites d'une vingtaine de centimètres, pour une taille
comprise entre 1,1 et 1,5 mètre à la naissance pour une longévité de 30 ans.
On les retrouve dans toutes les eaux tropicales et tempérées des océans et des mers
larges (ouest Méditerranée et Mer Rouge), ils sont pourtant absents de la mer noire et de la
partie Est de la mer Méditerranée. Présent essentiellement sur les plateaux continentaux ne
dépassant pas les 300 mètres de profondeur, ils possèdent des migrations saisonnières
surement dû au mouvement de leurs proies.
Figure 11 : Carte représentant l’aire de répartition mondiale de Grampus griseus (Source : www.fisheries.noaa.gov)
Vivant en grands groupes pouvant aller de 12 à 40 individus, ils sont capables de sauter
hors de l'eau et faire des acrobaties pour s'amuser et conforter les liens du groupe. Ils peuvent
plonger pendant une demi-heure à la recherche de nourriture principalement composée de
céphalopodes (calmars et poulpes), on retrouve tout de même la présence de poissons et de
crustacés en moindre quantité dans leur alimentation.
Apparemment abondant, il est sujet à de nombreuses pêches accidentelles telles que les
palangres et les longues lignes. Il est encore chassé au Japon, aux îles Salomon, en Indonésie
et aux Antilles. Il est notamment qualifié de disparu dans certaines zones comme au Sri Lanka
et aux Japon (région soumit à une pression de chasse). Ils sont classés en préoccupation
mineure de danger d’extinction (LE) sur la liste rouge de l’IUCN, publié en 2012 pour la sous-
population méditerranéenne et données insuffisantes (DD) pour la population mondiale.
Il s'agit du dauphin archétype, c'est celui qui est le plus représenté et auquel on pense
généralement en premier. Il possède un bec relativement court surmonté d'un crâne en
melon, ainsi que de longues nageoires pectorales. De couleur grise, on retrouve une zone
plus foncée sur la face dorsale et plus claire sur le vente. Pouvant atteindre les 2,45 à 3,8
mètres et les 500 kg à l'âge adulte, il ne dépasse pas les 20kg à la naissance pour une taille de
84 à 120 centimètres. Les femelles, moins larges, ne dépassent pas les 260 kg pour une taille
très proche de celle des mâles. Leur longévité est de 40 à 50 ans pour les mâles contre 50 ans
pour les femelles.
Espèce cosmopolite, on les retrouve sur tous les océans et les mers ouvertes tropicaux et
tempérés. Il occupe une grande variété d'habitats ce qui lui permet d'être présent dans toutes
les mers. Il peut être présent près des côtes et autours des îles océaniques et atolls, près des
cours d'eau continental (estuaire ou delta), mais aussi bien pélagique.
Figure 13 : Carte représentant l’aire de répartition mondiale de Tursiops truncatus (Source : www.fisheries.noaa.gov)
Il vit en groupe dont la taille dépend de son habitat, pouvant aller de deux à une quinzaine
d'individus. Cette espèce se rapproche souvent des bateaux pour les accompagner et jouer
dans le sillage, on peut également les voir se rapprocher des plongeurs pour initier un contact
ou simplement les voir sauter hors de l'eau. Son alimentation possède un panel très
large du à sa présence sur de nombreux habitats. Allant des poissons aux invertébrés, il mange
des espèces pélagiques, semi-pélagiques, côtières ou de mer profonde (capable de descendre
à plus de 500 mètres).
Cette espèce est, à l'heure actuelle, encore relativement abondante et bien distribué,
classé vulnérable au danger d’extinction (VU) sur la liste rouge de l'IUCN pour la sous-
population méditerranéenne et en préoccupation mineure de danger d’extinction (LC) pour la
population mondiale depuis 2012. Malgré une diminution de leur nombre suite à la
dégradation de leurs habitats, les pêches accidentelles ou non (comme par les Japonais) et les
pollutions liées aux activités humaines.
De morphologie plus fine que le Tursion souffleur, il possède un bec plus long un front
plus fuillant et des nageoires pectorales plus courtes. Ses couleurs tournent autour du gris
avec des reflets bleu et du blanc. On retrouve une zone blanche sur la face ventrale, une zone
plus foncée (gris bleu) sur la face dorsale et la présence d'un strip linéaire de chaque côté du
corps. La face ventrale de la queue et le tour des yeux sont également foncés. Une
zone gris clair sépare les deux autres couleurs. De plus petites tailles, ils ne dépassent pas les
2,65 mètres pour 160kg, pour une taille de d'environ 90 centimètres à la naissance et un poids
de 7 à 11 kg. Cette espèce possède une longévité d'environ 57 ans que ce soit pour les mâles
ou les femelles.
Possédant la même répartition géographique que le Tursion souffleur, cette espèce est
également cosmopolitaine et présente dans les eaux tropicales et tempérés. Présent dans les
océans très productifs, on le retrouve aussi bien près des côtes que dans des habitats
pélagiques.
Figure 15 : Carte représentant l’aire de répartition mondiale de Stenella coeruleoalba (Source : www.fisheries.noaa.gov)
Très sociaux, ils vivent dans de grands groupes qui dépendent principalement de leur
milieu, certains groupes de plus de 100 individus ont déjà été observés. Comme l'espèce
présentée précédemment, il possède une alimentation très variée allant de nombreuses
espèces de poissons aux invertébrés, même si c'est proie ne dépasse pas généralement 13
centimètres pour les poissons et 20 centimètres pour les céphalopodes.
Cette espèce reste globalement abondante dans monde, cependant, elle est toujours
chassée au Japon et fait partie des nombreuses prises accidentelles lors des grandes pêches
pélagiques au thon ou autres espèces recherchées. Sa situation est classée vulnérable au
danger d’extinction (VU) sur la liste rouge de l’UICN pour la population méditerranéenne
depuis 2012 et en préoccupation mineure de danger d’extinction (LC) pour la population
mondiale.
D'une morphologie assez proche que le dauphin bleu et blanc, il est assez difficile de les
différencier sur le terrain. Il possède cependant un bec plus court et sa couleur peut paraitre
relativement plus complexe. On retrouve toujours une zone plus claire sur le ventre et une
plus gris foncé sur la face dorsale. On retrouve cependant un patch thoracique jaune doré sur
les flancs avant de l'animale, ainsi qu'une zone grise plus claires se prolongeant sur la
queue. Le tour des yeux étant toujours noir. De taille relativement similaire, environ 2,7
mètres pour 150 kg pour 80 à 100 centimètres à la naissance, sa longévité n'est, à l'heure
actuelle, pas encore connue.
Sa distribution est beaucoup plus réduite et compliquée que les espèces précédentes. Il
s'agit d'une espèce exclusivement continentale, on le retrouve sur la côte ouest des Amérique,
la côte Est des États-Unis et sur la côte ouest de l'Europe et de l'Afrique, ainsi qu'en
Figure 17 : Carte représentant l’aire de répartition mondiale de Delphinus Delphis (Source : www.fisheries.noaa.gov)
Vivant en groupe pouvant aller jusqu’à 30 individus, son alimentation comprend des
calamars et des petits poissons comme les anchois, colins, poisson-lanterne ou garcettes
(Bathylagidae), poissons pélagique et d’eau profonde. Cette espèce présente essentiellement
une migration verticale surement amené par celles de ces proies.
1. Objectifs principaux
Par la même occasion, nous récupérons les données des différentes espèces de cétacés
(Tursiops truncatus, Grampus griseus…), d’oiseau marin (Puffinus mauretanicus, Stercorarius
pomarinus …), de tortues (la tortue Caretta caretta) ou encore d’espèces spécifiques de
poissons (Mola mola, Mobula mobular) rencontré sur le terrain. L’identification individuelle
de ces espèces étant plus compliqué, nous utilisons ces données pour pouvoir estimer les
populations présentes sur ce site.
L’identification des cétacés, ce fait principalement sous trois techniques qui vous seront
expliquées en détail ci-dessous. Une technique visuelle correspondant à l’identification des
individus par l’observation de la nageoire dorsale et des cicatrices présents sur le dos de
l’animal lorsqu’il remonte à la surface pour respirer, photo-identification. Une technique
acoustique permettant de repérer les individus présents dans une zone et de dénombrer leur
nombre. Et une technique génétique par le prélèvement d’échantillons du souffle des cétacés
par une méthode non-invasive et non-traumatisante pour les animaux.
Pour cela, Edmaktub travaille donc sur plusieurs campagnes dans un même temps, une
campagne visuelle, de photo-identification, acoustique, génétique et d’échantillons d’eau de
mer pour rechercher la présence et les concentrations de nutriment, de chlorophylle
(phytoplancton) et de contaminants dans la zone d’étude.
L’aire d’étude est donc la partie marine comprise entre Barcelone et Tarragona le long de
la côte de la comarque de Garraf autour de la ville de Vilanova i la Geltrú sur une superficie de
800 km². Cette zone possède une importance aire écologique reconnu puisqu’elle possède un
site d’importance communautaire (LIC) et une zone spéciale de protection des oiseaux (ZEPA)
présente en partie sous forme d’une réserve Natura 2000. On y retrouve également une aire
marine protégée inclus dans un plan d’espace d’intérêt naturel (PEIN).
Legend
Study area of fin whales project
Figure 18 : Carte représentant le plateau continental de l’ouest du bassin méditerranéen (Source : Esri,
GEBCO, NOAA, National Geographic, Detorme, HERE, Geoname.org and other)
Comme vous pouvez le voir sur cette carte, le plateau continental de cette région (au sud
de Barcelone) est beaucoup plus étroit que sur le reste de côtes de l’ouest de la Méditérannée.
C’est ce qui pourrait expliquer la présence de cette faune exceptionnelle aussi proche de ces
côtes nous poussant à réaliser cette étude. De plus en se penchant plus précisément sur la
zone d’étude, nous pouvons constater plusieurs caractéristiques typiques de cette zone.
Figure 19 : Carte bathymétrique représentant la zone d’étude du projet rorqual située entre Tarragona et Barcelone
(Source : Cristina Martin)
La zone d’étude est donc comprise à des profondeurs allant de 100 à 300 mètres de
profondeur, les courbes de profondeur des 200 premiers mètres ont été représentées sur
cette carte. La zone d’étude est principalement concentrée autour des villes de Barcelona et
de Tarragona où le plateau des 50 mètres y est plus important que sur le reste de la Côte
de Garraf. De plus, on peut voir la présence de plusieurs canyons sous-marins, le
plus important étant le Canyon Foix au large de la ville de Sitges et deux autres plus petits au
large des villes de Cubelles et Cunit portant le nom de ces villes respectives. On peut y
retrouver des profondeurs allant jusqu’à plus de 1 500 mètres à de faibles distances, de l’ordre
de 5 à 8 milles nautiques de la côte. Ce qui nous emmène à penser que les baleines et autres
cétacés des régions, comme les cachalots, pourraient être attirés par cette région due à la
présence de ce canyon. En effet, celui-ci pourrait apporter un terrain de chasse propice pour
certaines espèces de cétacés et/ou permettre de faire remonter des eaux plus froides et plus
riches en nutriment en surface, apportant ainsi les ressources indispensables prolifération du
plancton et ainsi la source de nourriture principale de nos rorquals communs.
Durant cette campagne, nous avons donc essayé de récupérer plusieurs caractéristiques
sur le terrain qui devraient nous servir à répondre à différents points de nos objectifs. La liste
de ces caractéristiques vous est présentée ci-dessous :
- Tracé GPS et horaire du circuit réalisé par le bateau (récupéré après chaque
expédition).
- Date de l’expédition.
- Numéro de l’expédition.
- Numéro de l’observation.
- Nom de l’embarcation.
- Points GPS de chaque individu ou groupe d’individus rencontré.
- Heure du début et de fin d’observation de l’individu ou du groupe d’individus.
- Espèce de l’individu rencontré (Balenoptera physalus, Tursiops trunctatus…).
- Nombre d’individus présents (pouvant aller à plus de 15 pour certain dauphins).
- Présence de petits ou non.
- Angle formé par l’individu le bateau (l’avant du bateau étant à 0° et l’arrière à 180°).
- Présence de l’animal sur la proue, la poupe, ou le côté bâbord ou tribord de
l’embarcation).
- Distance séparant l’animal du bateau (en mètre).
- Direction de l’individu (En spirale, en forme de huit ou Nord, Nord-Est…).
- Activité de l’animal (se nourrit, voyage, se repose).
- Réaction de l’individu suite à notre présence (indifférent, effrayé, attaque).
- Direction et vitesse du bateau, si la navigation est au moteur ou à la voile.
- Direction et force du vent (échelle de Beaufort : annexe 3).
- Taille des vagues (échelle de Douglas : annexe 3)
- Couverture nuageuse (0 aucun nuage, 10 totalement couvert).
- Visibilité autour du bateau (0 aucune visibilité, 10 visibilité excellente).
- Les photos d’individus observés utilisé pour la photo-identification.
- Les vidéos des espèces rencontrées, principalement utilisées comme support de
publicité pour illustrer notre étude (l’identification sur vidéo étant plus compliqué).
- Echantillon génétique du souffle de l’individu (récupéré à l’aide du drone).
- Echantillons de fèces d’animaux.
Nous prélevons également des échantillons d’eau de mer, en faisant bien en sorte de noter
la date, l’heure, les points GPS ainsi que la température et la salinité de l’eau prélevés avant
de l’envoyer à l’institut des sciences marines, ICM, pour étudier les concentrations de
chlorophylle et de nutriment présent dans cette zone au cours de la migration des rorquals
commun. Ainsi que la salinité et la température de toute la colonne d’eau sur des profondeurs
égale ou inférieure à 100 mètres à l’aide du capteur « CastAway CTD » prêté par l’institut, et
la température de la couche d’eau superficielle sur des distances plus ou moins longue à
l’intérieur de la zone d’étude. Cette étude devrait nous permettre d’expliquer où et quand
nous retrouvons des changements de température expliquant la présence de plancton et donc
le passage des baleines dans cette région.
Ce partenariat comporte donc près de 50 bateaux basés dans ces trois villes, dont 20
justes à Vilanova i la Geltrú. Le nom de chaque embarcation, du patron et son numéro de
téléphone sont récupérés et inscrits dans un tableau Excel permettant ainsi de garder leur
contacte et une trace au cours des années.
Bien entendu, le partenariat ne concerne pas que les pêcheurs professionnels, nous
divulguons également l’information de notre étude à toute la population pour que les
plaisanciers et les pêcheurs de loisirs, essentiellement présents le week-end, puissent nous
prévenir de la même façon.
Pour avoir une idée de ce que peut représenter cette étude voici quelques chiffres de la
campagne de 2014.
Durant cette campagne, nous avons recensé 62 rorquals communs dont 25 % ont été
aperçu et signalé par les pêcheurs. Cette campagne s’est déroulée sur 51 jours d’expéditions,
pour un totale de 295 heures d’effort, en recouvrant 2 289 km linéaires dans une zone de
superficie de 840 km².
Ces résultats nous montre bien la présence élevé de rorquals sur la côte Garraf durant le
printemps. D’après les données récupérées, cette concentration importante serait due à la
concentration de nourriture, de krill, qui serait apporté par les canyons sous-marins de la
région, et plus spécialement le canyon Foix. La côte de Garraf est donc potentiellement très
importante dans le fonctionnement de l’aire de distribution de ces grands mammifères, ou du
moins pour leur migration, ainsi que pour cet écosystème et toutes les espèces marines qui y
sont présentes.
V. Matériels
Pour cette étude, nous avons donc utilisé un panel important de matériels pour pouvoir la
mener à bien. Pour faciliter la compréhension, j’ai préféré classer le matériel par catégories,
de navigation et de vie en mer, de récupération des caractéristiques et informations, et de
traitements de celle-ci.
VI. Méthodes
Dans cette partie, je vais maintenant essayer de vous expliquer les différentes méthodes
utilisées pour cette étude. De la même façon que précédemment, je vais les regrouper en
catégories permettant ainsi une meilleure présentation et compréhension.
Campagne visuelle :
Figure 20 : Schéma du positionnement des bénévoles lors des campagnes des visuelles (Source : Flavien Foncin)
Il existe différents signes prouvant la présence d’un individu, le premier et le plus simple
est l’observation directe de l’animal, si celui-ci est assez proche. Ainsi, nous pouvons observer
la nageoire dorsale ou de l’animal entier lorsqu’il saute hors de l’eau pour les cétacés ou
encore les poissons rencontrés (Mola mola…). Mais nous identifiant principalement la
présence de rorqual commun, et des autres cétacés, mais dans de moindre mesure, pars
l’observation de leur souffle lorsque l’animal remonte à la surface (pouvant atteindre 4 à 6
mètres de hauteur). C’est ce dernier signe qui est le plus souvent repéré le premier pour
l’observation des rorquals communs, pouvant être aperçu à près de 2 mille nautiques.
La personne prenant le post le plus proche du poste de pilotage, le poste 1 sur le schéma
précédent, note les caractéristiques d’observation sur la fiche journalière de campagne
visuelle (présent en annexe 5) après chaque rotation. Ainsi, nous avons toutes les trente
minutes les points GPS, la direction, la vitesse du bateau, et autres données, permettant de
garder une trace précise sur le parcours et la réalisation du trajet du bateau. C’est également
sur cette fiche que l’on note l’activité de l’observation, début ou fin d’observation (« Start et
Stop Visual ») en début et en fin de campagne visuelle, ainsi que l’espèce si un individu a été
observé, que ce soit un mammifère marin, un poisson (Mola mola, Xiphias gladius , Prionace
glauca…), une tortue (Caretta caretta) ou un oiseau marin. On y inscrit également si nous
avons effectué une prise de la température salinité et autres caractéristiques du milieu à l’aide
du capteur CastAway CTD, du capteur de température Tinytag ou de la prise d’échantillons
d’eau de mer.
Pour faciliter la recherche, nous avons également un partenariat avec les pêcheurs,
professionnels ou non, et matelots locaux qui, dès qu’il aperçoive un individu, nous
préviennent par téléphones ou message internet sur l’application WhatsApp. Nous
permettant ainsi de nous rendre directement aux points GPS données et retrouver l’animal
plus facilement afin de prendre des photos et de pouvoir l’identifier ou de l’incorporer dans
notre catalogue d’identification si c’est notre première rencontre. Pour les individus
rencontrés par les pêcheurs se situant à des distances trop importantes pour que nous
puissions nous y rendre directement, où tout simplement si nous ne sommes pas sortis en
mer à ce moment précis, les données sont récupérées. Ainsi nous, récupérons la date, l’heure
et les points GPS données par les pêcheurs, et si possible, l’espèce rencontrée, que ce soit un
rorqual commun, un groupe de dauphin bleu et blanc, ou autre. De même que le nombre
d’individus ou leur direction si leur observation a pu le permettre, les pêcheurs n’arrêtant pas
leurs activités pour suivre les cétacés.
Recherche acoustique :
De plus, nous avons un partenariat avec le laboratoire LAB de Vilanova i la Geltrú qui
étudie la bioacoustique*21 et en particulier les pollutions sonores marines et les signaux
acoustiques produits par les animaux marins. Ils ont pour objectifs principaux l’étude et la
modélisation de l’environnement acoustiques marin permettant de trouver des solutions
technologiques pour limiter, contrôler et réguler la pollution sonore marine. Ayant installé en
partenariat avec eux une bouée équipée d’un hydrophone au large de Vilanova à un point
stratégique de la zone d’étude située entre le canyon de Foix et les canyons
de Cubellas et Cunit à une profondeur de 100 mètres. Elle est reliée directement par wifi et
Bluetooth à internet où les spécialistes du laboratoire sont capables d’écouter les sons
présents dans les eaux relativement proches de la bouée, le chant des baleines pouvant être
transmis sur près de 3000 km. Ce qui leur permet de nous prévenir si la présence d’un cétacé
est confirmée, nous prévenant par téléphone. Il est donc directement possible, pour tout le
monde, d’observer les sons captés par l’hydrophone en temps réel sur le
site www.lab.upc.edu, dévoilant le spectre acoustique de ce que nous pouvons retrouver dans
cette zone. De plus à l’aide du Bluetooth ou d’un câble Ethernet, Steffen De Vresse stagiaire
du LAB, volontaire régulier d’Edmaktub, peut télécharger les données récoltées par
l’hydrophone des derniers jours afin de les étudier plus en détail au laboratoire, ou tout
simplement d’observer à l’aide de son ordinateur pour observer les spectres auditifs des sons
captés par l’hydrophone et ainsi constater la présence ou non de chant des
cétacés. L’hydrophone présent sur la bouée et calibré est permet de prendre en compte les
sons basses fréquences, ce qui nous permet d’identifier les sons émis par les rorquals
communs, mais pas pour les dauphins ou les cachalots émettant des sons à des fréquences
beaucoup plus hautes.
Les autres bénévoles munis des appareils photos et des caméras vont récupérer le plus
d’images possible, et ceux si possible de la nageoire dorsale pour l’identification individuels
des rorquals. Cette animale ne sortant pas sa nageoire caudale lorsqu’il plonge et sautant ou
sortant ses nageoires pectorales que très rarement l’identification se fait principalement par
la nageoire dorsale et ou la présente de cicatrices et parasites sur le dos ou la partie haute de
sa tête. Si le temps s’y prête et que l’animal ne se déplace pas trop rapidement, nous pouvons
utiliser le drone afin d’avoir des photos et vidéos aériennes. De même s’il passe à proximité
du bateau, nous pouvons utiliser la caméra sous-marine et une perche afin de récupérer des
images sous-marines
réflexion afin de leur envoyer tous les échantillons génétiques pour pouvoir recentrer les
données de l’association. Cette technique a l’avantage de gêner le moins possible l’animale
puisqu’aucun contact n’est établi avec lui ou avec son milieu d’évolution, la mer, le drone
restant à trois ou quatre mètres au-dessus de la surface de l’eau à l’aplomb de l’animal.
Figure 21 : Schéma expliquant le système attaché au drone pour récupérer les échantillons
génétique provenant du souffle du rorqual commun (Source : Flavien Foncin)
Le contrôle du drone étant délicat et les résultats n’étant pas toujours suffisant, réussir à ce
placer à la bonne hauteur et juste au-dessus de l’évent de l’animal reste compliqué, même pour
une personne expérimenté. L’association utilisait, et utilise toujours, mais dans de moindre
mesure, le zodiac afin de se rapprocher le plus près possible de l’animal et de récolter un
échantillon de son souffle à l’aide d’une perche. Cette technique demande donc à l’équipe d’être
prête et très réactive pour mettre le bateau à l’eau et pouvoir s’approcher du cétacé assez
rapidement avant qu’il ne replonge pour plusieurs minutes.
Lors de l’étude, il nous arrive également de retrouver ou d’avoir des appels pour nous signaler
la présence de cétacés morts flottant à la surface, comme un cachalot longeant la côte
de Garraf début avril 2015. Nous essayons alors de nous rendre sur place pour récupérer un
échantillon de peau afin de les envoyer au laboratoire pour une analyse génétique.
Les différents échantillons génétiques ont pour but d’essayer d’identifier les différents
individus présents dans la zone d’étude et essayer de confirmer ou infirmer l’hypothèse de la sous-
population méditerranéenne de rorquals communs. Ce qui permettrait de pouvoir faire un lien et
connaitre les relations entre les individus rencontré sur les autres sites
méditerranéens (Sardaigne, Tunisie ou encore au niveau du détroit de Gibraltar), ou des
populations Atlantique.
Lorsqu’un animal défèque, très reconnaissable par la présence d’un large spot de couleur
rouge en surface, nous essayons de prélever un échantillon de selle avant qu’elle se dissolve dans
l’eau de mer. Pour cela si le navire est assez proche nous les récupérons à l’aide d’une épuisette à
maille très fine. Si l’animal est trop éloigné pour travailler directement du Maktub nous utilisons
d. Caractéristiques du milieu
Chlorophylle et nutriments
Un suivi de la chlorophylle et des nutriments présent dans la zone d’étude se fait tout au
long du projet. Pour cela des échantillons d’eau de mer sa prélevée chaque jour à différents
points de la zone d’étude, un point fixe (la bouée équipée de l’hydrophone) est régulièrement
ciblé pour ces mesures. Les échantillons sont récoltés à l’aide d’un sceau à l’avant du bateau,
pour qu’ils ne soient pas pollués par les moteurs du navire. Nous récupérons donc l’eau de
surface (dans les 50 premiers centimètres de profondeur) après avoir bien rincé le sceau
plusieurs fois, au moins trois fois, à l’eau de mer. Et c’est seulement après avoir rincé
soigneusement trois fois le bidon sans le polluer (en contaminant l’intérieur du couvercle avec
nos doigts par exemple), que nous le remplissons et le stockons dans le réfrigérateur du
bateau. Nous notons ensuite les données générales sur la fiche de données d’échantillonnage
d’eau de mer, comme les points GPS et l’heure. Ces échantillons seront ensuite traités au port
pour pouvoir être envoyés au laboratoire ICM et être analysé.
Il est également possible de suivre le niveau de chlorophylle sur internet à l’aide du site
web Giovanni :
(http://gdata1.sci.gsfc.nasa.gov/daac-bin/G3/gui.cgi?instance_id=ocean_month).
Ce site web créé par la NASA permet de visualiser différentes caractéristiques sur toute la
surface de la Terre à différentes échelles d’espaces et de temps. Les données sont récupérées
par plusieurs satellites qui récoltent les informations permettant ainsi à tout le monde de
pouvoir les consulter et les utilisé. On retrouve entre autres la température, les
Température et salinité
Le matériel étant différent pour récupérer les données de température et de salinité sur
toute la colonne d’eau, la méthode de travail y est donc
différente. Pour cela nous stoppons le navire et à l’aide d’un
poids de trois kilogrammes et d’un bout*22 de 100 mètres,
nous descendons, le plus verticalement possible, le
capteur CastAway CTD près du fond océanique après l’avoir
acclimaté à la température de l’eau de surface pendant 10
secondes. Le bout est ensuite remonté à la main permettant
au capteur de prendre toutes les données nécessaires durant
ce temps. Prenant en moyenne 2
mesures par seconde, nous
obtenons une courbe parfaitement
défini et très proche de la réalité
des différentes caractéristiques
recueillies par ce capteur, soit la
température, la salinité, la
conductivité, la profondeur, la
durée d’échantillonnage, l’heure,
ainsi que les points GPS avec la
Figure 22 : Schéma représentant le
Photo 17 : capteur CastAway longitude et la latitude. Ce matériel fonctionnement du « sensor t° CastAway
CTD (Source : Estefania Jimenez) CTD » (Source : Flavien Foncin)
très efficace et très cher nous est
Les données de températures récupérées par ces différentes techniques devraient nous
permettre de pouvoir identifier les différentes thermoclines présente dans la zone d’étude et
leur apparition dans le temps (début ou fin du printemps). Et ainsi essayer de corréler avec la
présence du phytoplancton pour comprendre quand celui-ci apparaît et donc logiquement
quand le krill, principale source d’alimentation du rorqual commun, abonde dans la
région. Le sensor t° track, devrait également nous permettre d’identifier les différentes zones,
peut être apporté par les canyons, où les eaux profondes plus riches en nutriment et en
matière organique remontent à la surface aidant ce boom planctonique. L’acquisition des
capteurs de température CTD et Tinytag s’étant faite au cours de l’étude les données
récupérées ne peuvent donc représenter toute la durée de cette étude, impliquant ainsi de
prendre en compte cette donnée dans l’interprétation des résultats.
Dans un même temps, nous travaillons sur les échantillons d’eau de mer récoltés. Pour
cela, après notre arrivée au port de Vilanova, nous récupérons deux tubes à essayer d’eau de
mer que nous avons préalablement rincés avec ce même échantillon trois fois. Et à l’aide
d’une seringue, également préalablement rincée trois fois, nous faisons circuler 100 mL de
l’échantillon dans un filtre en papier stérile. Nous étiquetons ensuite chaque prélèvement
avec sa date d’échantillonnage avant de les congeler, après avoir fini cette manipulation la
fiche d’échantillonnage d’eau de mer (en annexe 7) ayant l’heure, les points GPS, la
température et la salinité lors du prélèvement, est fini d’être rempli notant l’heure du
stockage des échantillons dans le congélateur. C’est à la fin de l’étude que tous les
prélèvements sont envoyés au laboratoire ICM pour analyser les concentrations de nutriment
et de chlorophylle présents.
Après avoir nettoyé et entretenu le bateau (réservoir d’eau douce, gasoil…) les fiches de
terrains sont récupérées pour être ensuite rentré informatiquement dans l’ordinateur
central. Pour cela, les fiches journalières de campagne visuelle et d’observation,
« Sighting sheet », (en annexe 6) sont enregistrées manuellement sur un
dossier Access regroupant toutes les données de l’année. Alors que les fiches papiers sont
regroupées chronologiquement dans un classeur. Les coordonnées GPS utilisées par le logiciel
des traitements des données demande un format en degrés et décimale (exemple
41,162333) alors que les coordonnées inscrites sur les fiches d’observation sont sous le format
degrés, minute, seconde (exemple 41°09’74’’). Nous utilisons donc un dossier Excel avec de
simple fonction afin de changer le format de ces données pour pouvoir, les stocker et les
travailler plus facilement.
Les données du capteur Tinytag, utilisé pour récupérer la température de la couche d’eau
superficielle sur une distance, sont également stocké dans l’ordinateur centrale à l’aide d’une
tablette et du logicielle TinyTag fournit avec ces capteurs. Ce qui permet également de
stopper la prise de température et de la commencer chaque matin avant de retourner sur le
navire.
Chaque point GPS indiquant l’emplacement du début de l’observation d’un animal ou d’un
groupe d’animaux est ensuite rentré sur le logiciel QGIS nous permettant de récupérer des
cartes localisant la présence de ces mammifères dans la zone d’étude sur toute la durée de
celle-ci. Bien entendu, nous y incorporons les individus observés par les pêcheurs partenaires
de cette campagne.
Cette partie du travail permet de pouvoir identifier les différents individus rencontrés
durant l’étude. Elle consiste à utiliser les photos, prisent lors des expéditions, des nageoires
dorsales et des chevrons (zone située entre l’évent et la nageoire dorsale des cétacés) seule
partis émergées de l’animal lorsqu’il prend sa respiration, en dehors des comportements
extraordinaires (sauts, sharking). Ces photos nous permettent ainsi de mettre en évidence des
caractéristiques propres de chaque individu et ainsi de savoir si celui-ci a déjà été aperçu
durant la campagne ou les années précédentes. Ces caractéristiques sont principalement la
forme de la nageoire dorsale et ses courbes, chaque individu ayant une forme d’aileron qui lui
est propre. Ainsi, des individus ayant une nageoire très recourbée ou très droite, possédant
donc une caractéristique importante, peuvent être identifiés très facilement. Nous observons
ensuite les différentes cicatrices et traces indélébiles que nous pouvons retrouver sur ces
parties du corps, il s’agit principalement de trou rencontré dans la nageoire dorsale, marques
blanche laissées habituellement par les parasites ou simple différence de pigmentation. Bien
entendu certaines cicatrices peuvent être apportées par d’autre évènement, prédation de
grand chasseur lors de l’enfance de l’animal ou dû à l’interaction entre la baleine et un
navire (hélice…). Nous pouvons également utiliser la présence de parasites, mais seulement
pour une reconnaissance de l’individu sur une petite échelle de temps, il est rare de rencontrer
le même parasite sur des durées longues atteignant plusieurs années.
Photo 20 : Photos représentant les différentes caractéristiques utilisé pour la photo-identification (Source : Edmaktub)
Nous créons ensuite un catalogue comportant les plus belles photos de chaque individu
rencontré par années et toute année confondue représentant chaque individu rencontré
depuis la première expédition de ce projet. Un dossier Excel comportant les numéros de
chaque individu par années et toutes années confondus est également créé permettant ainsi
de tenir un compte plus lisible.
pour répertorier et comparer les nageoires dorsales de l’espèce Tursiop truncatus, ce qui
laisse à désirer ces résultats sur le rorqual commun et demande à les relativiser.
Les données récoltées par le capteur « CastAway CTD » sur toute la colonne d’eau
sont enregistrées directement après chaque utilisation dans l’appareil. Nous enregistrons
également ces informations sur l’ordinateur central de l’association et sur les disques durs à
l’aide du logiciel Excel. Ce qui nous permet par la même occasion de ressortir les différents
graphiques qui nous fournissent, comme la température en fonction de la profondeur mettant
ainsi l’apparition d’une thermocline. Bien entendu, les points GPS récupéré par le capteur et
sur la fiche journalière de campagne visuelle nous permettent de placer les différents points
étudiés pour vérifier une différence de température sur une colonne d’eau de 100 m dans la
zone d’étude. La comparaison de ces graphiques récupérés sur un même point nous
permettent également de pouvoir identifier précisément le moment de l’apparition de la
thermocline au cours de l’étude, mettant ainsi en corrélation avec la présence de
phytoplancton et de zooplancton et ainsi essayer de comprendre la migration de ces
mammifères dans cette zone à cette période de l’année.
Les données récupérées par le capteur CTD sont traitées et sauvegardées de la même
façon que pour la température, permettant l’obtention de graphique représentant cette
salinité, calculée par la conductivité de l’eau, en fonction de la profondeur ou du temps au
cours de l’étude.
De même pour les données de températures, la salinité des échantillons d’eau de mer est
inscrite sur le livret de suivi d’échantillonnage afin d’être envoyée au laboratoire analysant les
échantillons d’eau pour vérifier et connaître la teneur en chlorophylle présente dans la couche
superficielle de la mer tout au long de l’étude. Certains échantillons sont prélevés à différents
points de la zone d’étude, pour nous permettre de mettre en évidence une différence de
salinité et de la présence de phytoplancton, apporté par les concentrations de chlorophylle,
sur le site. Ces différences pourraient également être apportées par la présence de canyon et
de courant marin de surface et ou profond sur le site. Pour une étude temporelle, certains
échantillonnages sont réalisés aux mêmes coordonnées GPS, comme au niveau de la bouée
équipé d’un hydrophone, nous permettant ainsi de pouvoir connaître la date d’apparition et
l’intensité du boom phytoplanctonique, corrélé avec la présence du rorqual.
Les données apportées par le site internet « Giovanni » sur les concentrations de
chlorophylle sont également utilisé pour expliquer et essayer de comprendre le
boom phytoplanctonique annonçant celui zooplanctonique, principale source alimentaire du
rorqual commun.
VII. Résultats
1. Résultats Généraux de l’étude
Au cours de cette campagne nous avons réalisé 61 une sorties journalières entre le 28
février et le 16 juin pour un trajet total parcouru de 2532,3 km dans la zone d’étude des 800
km². Suite à ces sorties, nous avons réalisé 29 observations de rorqual commun par les
volontaires de l’association Edmaktub et 20 observations réalisées par le partenariat de
pêcheur des ports de Tarragona, Vilanova et Barcelona au niveau de la zone d’étude. Nous
nous retrouvons donc avec près de 49 observations pour la campagne 2015 toute
principalement présente dans la zone des 100 à 200 mètres de profondeur.
Figure 24 : Carte représentant les différentes observations de rorqual commun réalisé par l’association Edmaktub et les
pêcheurs en 2015 (Source : Edmaktub)
Nous avons également pu observer cette année les différents comportements de ces
animaux dans la zone d’étude. Ces comportements ont été classés sous différentes classes :
Figure 25 : Histogramme représentant les différents comportements des rorquals communs rencontrés sur
la zone d’étude en 2015 (Source : Edmaktub)
On peut voir que les individus rencontrés et dont l’observation a permis de définir leur
comportement sont principalement à la recherche de nourriture. Ce comportement diffère
du simple traveling par une direction circulaire et non-précise de l’animal qui ne cherche pas
à se diriger vers un point précis. Et c’est donc dans de moindre mesure que nous retrouvons
des individus en train de se nourrir, de simplement voyager ou réalisant plusieurs de ces
comportements.
Les résultats que nous apporte l’étude des différentes photos prisent par les volontaires
sur les 29 observations réalisées cette année nous amènent à 20 individus différents
rencontrés. Sur ces 20 individus, nous avons recapturé deux individus, plusieurs fois, un
individu 5 fois et le deuxième 3 fois. De plus sur ces 20 individus identifiés 6 ne possédaient
pas de photos de qualités suffisantes pour pouvoir, travailler dessus et permettre une bonne
identification de l’animal sur une étude inter annuelle. Nous avons donc dû éliminer,
« DESCARTADO » dans le tableau 1 ci-dessous, ces individus du catalogue individuel général
regroupant les identifications des rorquals communs rencontrés toutes années
confondues. C’est en comparant avec ce dit catalogue général, nous avons pu mettre en
évidence la présence de deux individus déjà observés les années précédentes (2011, 2013
et/ou 2014) nous amenant à 14 individus différents rencontrés cette année dont 12 nouveaux
et 2 anciens, pour un nombre de 58 individus différents enregistrés dans la zone d’étude sur
4 ans depuis 2011.
Tableau 1 : Tableau représentant le catalogue individuel des individus observés et identifiés par photo-identification en
2015 (Source : Edmaktub)
Les différentes techniques utilisées nous ont permis d’obtenir de nombreux résultats sur
l’évolution de la température de la mer au niveau de la zone étudié sur toute la durée de la
campagne. Les températures récupérées en même temps que les échantillons d’eau de mer à
50 centimètres de fond nous ont permis de faire un lien avec les années précédentes comme
présenté dans la figure 26 ci-dessous. Graphique représentant l’évolution de la température
de la couche d’eau superficielle (environ 50 centimètres de profondeur) tout au long des
études de 2014 et 2015. On peut notamment remarquer que les températures sont plus au
moins proche durant les mois de mars et avril, mais que les températures de mai et juin reste
plus élevé lors de la campagne de 2015 en comparaison à la campagne de 2014. De plus,
l’augmentation de la température en 2014 est plus constante que celle de 2015 qui possède
une courbe plus importante.
Figure 26 : Graphique présentant l’évolution de la température de la couche superficielle dans la zone d’étude en 2014 et
2015 (Source : Edmaktub)
La prise de température effectué par le capteur « TyniTag track » nous a également permis
d’obtenir la localisation de points froid, possédant des température plus basse que dans le
reste de la zone d’étude, représenté sur la figure 27 ci-dessous. Cette carte nous permet
notamment de mettre en évidence la localisation de ces points froids situés autour du canyon
de Foix au niveau de la cassure du plateau continental.
Figure 27 : Carte localisant les points froids identifiés dans la zone d’étude (Source : Edmaktub)
Enfin la dernière technique utilisant le capteur « CastAway CTD » nous permet d’observer
la température de la colonne d’eau sur 100 mètres de profondeur tout au long de l’étude,
comme représenté sur le graphique de la figure 28 ci-dessous. Nous pouvons voir que lors du
mois de mars, nous ne retrouvons pas de thermocline séparant significativement les
températures de surface et profonde. Mais que celle-ci apparaît en avril pour être
progressivement de plus en plus marqué laissant apparaitre une différence de près de 10°C
entre une profondeur de 100 mètres et la surface, cette thermocline apparaissant aux
alentours de 30/20 mètres de profondeur.
Figure 28 : Graphique représentant l’évolution de la température sur une colonne d’eau de 100 mètres au cours de la
campagne de 2015 (Source : Edmaktub)
Le laboratoire ICM n’ayant pas encore traité les échantillons envoyés pour observer les
concentrations de chlorophylle présente sur le site d’étude. Nous utiliserons donc les données
apportées par le website « Giovanni ». La figure 29 ci-dessous représente les concentrations
de chlorophylle présente dans la zone d’étude prise par un satellite de la NASA. La carte (a)
représente le taux de chlorophylle entre le 14 et le 30 Mars 2014, la carte (b) entre le 23 Avril
et le 1 Mai 2014, la carte (c) entre le 15 et le 23 Avril 2014, la carte (d) entre le 14 et le 30 Mars
2015, la carte (e) entre le 15 et le 23 Avril 2015 et la carte (f) entre le 23 Avril et le 1 Mai 2015.
Figure 29 : Cartes représentant les concentrations de chlorophylle présente sur la zone d’étude à différents
moment de la campagne de 2014 et 2015 (Source : http://gdata1.sci.gsfc.nasa.gov/daac-
bin/G3/gui.cgi?instance_id=ocean_month)
Ces cartes nous montrent bien la différence importante entre les concentrations de 2014
et de 2015. Nous pouvons voir notamment que les concentrations de 2015 en avril son
presque nul alors qu’en 2014, elle reste encore très élevée avec près de 2,5 à 10 pour le
premier parti de ce mois. Ces informations corrélées avec les données de
température pourraient nous permettre de comprendre l’apparition et l’intensité de ce
boom phytoplanctonique qui pourrait expliquer la présence, ou non, de rorqual commun au
printemps.
VIII. Discussions
Ce projet a déjà été réalisé plusieurs fois les années précédentes, mais les campagnes de
2011 et 2013 ne possédant pas d’équipe disponible tous les jours, Eduard Degollada et les
autres volontaires ayant des activités professionnelles à côté de leur volontariat avec
l’association. Les sorties et les jours d’expéditions étant donc beaucoup plus faible ces deux
années, nous pouvons donc interpréter les seuls résultats des campagnes de 2014 et 2015
premières véritables années de la mise en place du projet rorqual.
Figure 30 : Carte représentant les observations de rorqual commun lors des campagnes de 2014 et de 2015 (Source :
Edmaktub)
D’après cette carte, nous pouvons voir que les observations lors des campagnes de 2014
et de 2015 sont toutes plus ou moins présentes dans la zone des 100 à 200 mètres de
profondeur. Ce qui peut donc nous amener à penser que ces animaux, de taille relativement
importante pouvant dépasser les 20 mètres, préfère évoluer dans des eaux relativement
profonde. Il est plus rare de les observer à des profondeurs faibles ne dépassant pas les
50 mètres. Ce qui nous permet de justifier le fait de commencer les efforts visuels après avoir
dépassé la bande des 50 mètres de profondeur et limiter la zone d’étude aux profondeurs
comprises entre 50 et 300 mètres de fond.
Figure 31 : Histogramme représentant le nombre d’animaux observés lors des campagnes de 2014 et 2015 par
l’association Edmaktub (Source : Edmaktub)
Nous pouvons observer un pic d’observations le mois de Mai de la campagne de 2014 avec
40 observations alors qu’on ne retrouve que 2 observations en 2015, cette absence de pic ne
peut s’expliquer par le nombre d’expéditions entre les deux campagnes puisqu’elles sont
légèrement plus nombreuses en 2015. Cette différence nous amène donc à penser qu’il
s’agirait d’une conséquence due à des conditions climatiques que nous verrons par la suite.
Cette même interprétation peut se lire sur les observations réalisées par les pêcheurs ou le
nombre d’individus différents observé, représenté sur les histogrammes des figures 32 et 33
ci-dessous.
Figure 32 : Histogramme représentant le nombre d’animaux observés lors des campagnes de 2014 et 2015 par le
partenariat réalisé avec les pêcheurs de la zone d’étude (Source : Edmakutb)
On peut également observer un pic d’apparition d’animaux autour du mois de mai pour
l’année 2014. Mais il faut également prendre en compte que le partenariat avec les pêcheurs
des villes de Barcelona, Vilanova et Tarragona a été créé au cours de cette campagne et a été
plus efficaces qu’au cours de celle-ci. Les pêcheurs rattachés au port
de Tarragona sont entrés dans le partenariat qu’au cours de la campagne 2015, et malgré le
fait que le port de Barcelona soit le port le plus important de la région, le port de pêche reste
très petit et possède moins de pêcheurs que les deux autres villes. Il est donc normal de
retrouver plus d’observation en fin de campagne 2014, malgré le fait que le mois qui devrait
être le plus important en 2015 possède tout de même une observation de moins que les mois
de Mars et d’Avril.
Figure 33 : Histogramme représentant le nombre d’animaux différents observés lors des campagnes de 2014 et 2015 par
les volontaires de l’association Edmaktub (Source : Edmaktub)
Cette étude nous a également permis de mettre en évidence le fait que certains
individus reviennent une année sur l’autre, les individus Bp_005 et Bp_018 ont été identifié
cette année alors que leur observation a été au cours des campagnes précédente. Ce qui nous
amène à penser que ce passage pourrait être un passage fréquent lors de la migration de cette
espèce est annuelle. Mais du fait du nombre important de nouveaux individus identifiés
chaque année, alors que le taux renouvellement de l’espèce reste très bas et lent, nous
rappelle qu’il est important de faire attention à ne pas interpréter trop vite. Sur les 42
individus répertoriés l’année dernière, seul deux ont été de nouveau observés et 12 autres
aperçus pour la première fois. Ce qui nous amène à penser que près de 40 individus non pas
été aperçues et pourraient ne pas être repassé par cette zone cette année lors de leur
migration. Ces résultats ne nous permettent donc pas encore de comprendre leur migration.
Flavien Foncin Page 67 of 84
Study of the presence of fin whales close to shore in Catalonian waters between Barcelona and Tarragona Septembre 2015
L’étude de la température de la colonne d’eau sur 100 mètres a été réalisée pour la
première fois lors de la campagne de 2015, il n’est pas possible de comparer ces données avec
ceux de 2014. Ils nous permettront donc de seulement confirmer la tendance de l’évolution
de la température qui augmente progressivement puis plus intensément à la fin du printemps
2015.
Comme présentées dans les résultats, les températures de la couche d’eau superficielle
sont plus importantes lors de la campagne 2015 que lors de celle de 2014 ceux-ci qui
augmentent de manière progressive tout au long de la campagne de 2014. Le tableau 2 ci-
dessous nous illustre bien cette différence en mettant en avant les moyennes de température
de chaque mois le long de ces deux études.
Tableau 2 : Tableau représentant les moyennes de température par mois de la couche d’eau superficielle au cours des
campagnes de 2014 et 2015 (Source : Edmaktub)
Nous pouvons remarquer que lors du mois de la température moyenne en 2015 est
légèrement plus basse en Mars et en Avril alors qu’elle est supérieure de près d'un degré
en Mai et de deux degrés en Juin. La question qui se pose est si c’est cette différence qui est
responsable de l’absence du rorqual commun au cours du mois de Mai ou s’il s’agit tout
simplement d’une coïncidence.
Pour cela nous avons corrélé ces différences de température avec les concentrations de
chlorophylle. Comme nous l’avons présenté dans la partie résultats grâce au site web «
Giovanni » nous avons pu remarquer que cette concentration et nettement moins importante
en 2015, presque nul lors des mois d’Avril et de Mai, alors qu’elle est toujours présente et
nettement plus élevée en 2014. Or la chlorophylle est essentiellement présente dans les
végétaux, producteurs primaires des écosystèmes. Ce qui revient à dire que l’étude de la
Or de nombreuses études nous montrent que le zooplancton, dont fait partie le krill,
principal source d’alimentation du rorqual commun, se nourrit principalement de
phytoplancton. Nous venons de voir précédemment que la concentration de chlorophylle
présente dans la couche d’eau superficielle a diminué entre 2014 et 2015, nous amenant à la
diminution de la concentration de phytoplancton, premier maillon de la chaîne
alimentaire. Cette diminution a donc toutes les chances de se répercuter sur toute la chaîne
alimentaire et ici sur le zooplancton et le rorqual commun. Il est donc plausible que
Conclusion Générale
Nous pouvons donc conclure que ce projet, malgré le fait qu’il soit très jeune, reste très
prometteur et commence à apporter un certain nombre de réponses aux questions qui
entoure cette espèce, Balenoptera physalus, encore très mal connu.
En effet, cette étude nous permet de connaître approximativement et d’avoir une idée du
nombre d’individus présents dans cette zone durant le printemps tout en identifiant les
individus rencontrés et le temps qu’ils y passent. Bien entendu, cette étude possède des
limites, et sur un premier point par le fait que les efforts visuels et les sorties d’expéditions ne
peuvent avoir lieu 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ce qui limite bien les chances d’observer
ces animaux et de tous les répertorier, sans oublier de prendre en compte qu’il n’ait pas
possible à l’équipe de se trouver à deux points en même temps. Mais certaines actions
sont misent en place pour essayer d’atténuer ces limites, comme le partenariat réalisé avec
les pêcheurs locaux pour augmenter le nombre de navire et de jours répertoriant l’observation
de ces animaux.
Ces résultats nous ont également permis de corréler la durée et l’intensité de cette
migration avec les conditions environnementales de la zone d’étude. En effet, nous avons pu
démontrer que la présence du canyon de Foix intervient au sein de la formation d’un
boom phytoplanctonique déclenchant ainsi l’apparition de la chaîne alimentaire où trône ce
mastodonte marin aussi proche de nos côtes.
De plus, la comparaison des résultats récupérés au cours des différentes campagnes nous
permet d’identifier les conditions environnementales majeures influençant cette migration,
comme la température. Nous avons ainsi observé que l’augmentation de quelques degrés de
celle-ci entraine des conséquences importantes sur la production primaire ce qui diminue de
plus de moitié le nombre de rorquals observés.
Cette étude étant très jeune et ne possédant actuellement que deux véritables
campagnes, il est important de prendre ces hypothèses pour ce qu’elles sont. Le maintien
annuel de cette campagne pourrait permettre de confirmer ou infirmer ces dires sans oublier
que les méthodes et les moyens utilisés sont plus efficaces et plus important d’une année à
l’autre. Certaines méthodes déjà connues pourraient avancer grandement cette étude,
comme la mise en place de balise GPS sur certains individus pour suivre leur mouvement et
leur entière migration. Mais la plupart de ces méthodes sont très onéreuses et ne permettent
pas à des associations à but non-lucratives comme Edmaktub de les réaliser.
Avis personnel
Personnellement, j’ai énormément apprécié travailler avec Eduard et les volontaires au
sein de l’association Edmaktub. Tout d’abord puisque que ce stage m’a permis d’obtenir de
nombreuses heures de travail sur le terrain se déroulant sur le Maktub, Catamaran de
quatorze mètres cinquante. Étant quelqu’un de relativement manuel et appréciant le travail
sur le terrain, je ne pense pas pouvoir travailler constamment où la plus grande partie de mon
temps enfermé devant un ordinateur et des documents. Sans oublier le fait que j’ai eu la
chance de pouvoir observer à mainte reprise les plus grandes baleines de
méditerranée, balenoptera physalus.
Mais également du fait que cette étude, une des premières sur cette espèce, permet de
donner une impression de découverte et de réel avancement sur ce sujet. Après avoir fini de
réaliser cette campagne, nous avons le sentiment d’avoir contribué à une étude permettant
d’expliquer le comportement de ces mammifères majestueux. Tout en effectuant un travail
scientifique cadré et de précision allant de la simple prise de données à leur traitement et
interprétation sur le sujet. Le seul inconvénient majeur étant d’arriver en début de projet, sur
la deuxième année consécutive de celle-ci, ne permettant pas de pouvoir interpréter
correctement et voir son évolution. Même si ma relation créée avec Edmaktub et son équipe
me permet de garder un contact pour obtenir de ces nouvelles et de participer à d’autres
projets, comme l’étude des cachalots début septembre 2015.
D’un point de vue professionnel, ce stage m’a apporté énormément, le réaliser dans un
pays étranger m’a permis de gonfler mon curriculum vitae en m’obligeant à travailler dans des
conditions qui ne me sont pas forcément confortables. La plupart des personnes travaillant
avec moi, et dont les personnes avec lesquelles je vivais et travaillais tous les jours, ne parlant
pas français, j’ai dû me mettre aux langues étrangères. Je peux maintenant dire et affirmer sur
mon CV qu’il met possible de travailler en anglais et de tenir une conversation, même si la
rédaction d’un rapport risque de m’être encore difficile. J’ai également pu améliorer mon
niveau d’espagnol me permettant de comprendre mon interlocuteur plus facilement
et transmettre mes idées et mon opinion. Sans oublier que cette région d’accueil très fière
possède son propre dialecte, le catalan, ce qui m’a permis de découvrir une nouvelle langue
même si je ne peux m’y exprimer dans une conversion.
D’un point de vue personnel, ce stage m’a énormément apporté, que ce soit par les
rencontres de personnes extraordinaires avec qui j’ai travaillé, ou sur des sujets qui m’étaient
encore inconnus ou très flous. Eduard m’a notamment enseigné et fait découvrir la navigation
au large des côtes et à la voile, je ne connaissais alors que la navigation au moteur ne
dépassant pas les 6 mille marin. Estefania m’a permis de e faire découvrir et aimé
l’ornithologie en me partageant sa passion, sans oublier de nombreux autres sujets tous plus
enrichissant les uns que les autres.
Si je dois conclure, malgré le fait de travailler dans une association à but non-lucratif, c’est-
à-dire de travailler sans rémunération et surtout sans compter ses heures, certaines journées
dépassant se rapprochant des 15 heures de travail. Je ne regrette en aucun cas cette aventure
qu’Eduard m’a permis de réaliser avec lui et toute son équipe de volontaire. Je conseille donc
à tout autre étudiant voulant réaliser un stage dans la conservation marine et l’étude des
cétacés de se rapprocher de l’association Edmaktub et d’Eduard Degollada pour réaliser son
stage.
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R. Reeves (Eandall), S. Stewart (Brent), J. Clapham (Phillip), A. Powell (James), 2002, SEA
MAMMALS of the World, A & C Black Publishers Ltd, 528 pages.
*5 ICM : Insitut de Ciencies del Mar, laboratoire de recherche sur les sciences marine.
*8 cuissage : ancien droit que s’octroyer les nobles pour pouvoir prendre la virginité de toutes
nouvelles mariée résident sur leurs terres.
*9 chalut : bateau de pêche industriel laissant trainer un filet derrière lui en raclant le fond et
récupérant toutes les espèces benthique dans une poche au bout du filet possédant des
mailles de plus en plus petite.
*10 trémail : filet de pêche dormant, tendu verticalement dans l'eau permettant de capturer
des poissons par la tête ou l’avant du corps d'une taille précise grâce au dimensionnement
des mailles ou du cordage.
*11 palangre : engin de pêche dormant, présentant une longue ligne possédant sur tout son
long des morceaux de cordage plus cours se terminant par un hameçon. Elle peut être
pélagique, de surface ou de fond et permet de capturer un grand nombre d’espèces dont les
thons, espadon, requins, dauphin ou encore tortue.
*12senne : technique de pêche qui consiste à capturer les poissons en pleine eaux en les
encerclant à la surface à l'aide d'un filet de pêche appelé senne (ou seine). Permet de capturer
de nombreuses espèces comme le maquereau, thons, sardines, anchois, capelans en grande
quantité.
*13 cosmopolite : espèce possédant une répartition biogéographique importante, que l’on
peut retrouver sur toutes les régions du monde, s’oppose à endémique.
*14 fanon : dents en peigne typique des mysticètes, baleine se nourrissant principalement de
krill par filtration de l’eau de mer.
*16 démersale : organisme vivant près du fond sans pour autant y vivre de façon permanente.
*17 spermaceti : ou blanc de baleine, substance blanche présente dans la tête de certains
cétacés comme le cachalot. Le terme est originaire du grec sperma (graine) et du latin cetus
(baleine), même s’il ne s’agit pas du liquide séminal de l’animal mais d’un composé complexe
contenant des graisses et des cires.
*19 VHF : Matériel de transmission permettant de prévenir les secours (le CROSS) en mer.
*20 écope : récipient permettant de vider l’eau de mer dans un bateau lors d’une voie d’entrée,
que le bateau prend l’eau et ne se vide pas normalement.
*22 bout : terme de navigation, corde d’un bateau permettant l’amarrage maintenir les voiles
ou autre, la seul corde gardant ce nom est celle permettant de sonner la cloche lors d’une
alerte.
Tableau 1 : Tableau représentant le catalogue individuel des individus observés et identifiés par
photo-identification en 2015 (Source : Edmaktub) ............................................................................... 61
Tableau 2 : Tableau représentant les moyennes de température par mois de la couche d’eau
superficielle au cours des campagnes de 2014 et 2015 (Source : Edmaktub) ...................................... 68
SOMMAIRE .................................................................................................................................. 4
6. Budget ................................................................................................................................................... 18
7. Partenariat............................................................................................................................................. 18
V. MATERIELS ......................................................................................................................... 43
BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................................................... 74
Annexes