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Chapitre 1 : Cinétique chimique

1. Vitesses des réactions

! Chaque réaction chimique est caractérisée par une vitesse propre :

AgNO3(aq) + KCl(aq) → AgCl(s) + KNO3(aq) semble avoir lieu instantanément

1/2 N2(g) + 3/2 H2(g) → NH3(g) se déroule très lentement

Chapitre 1 : Cinétique chimique

1. Vitesses des réactions

! Soit la décomposition du pentoxyde d’azote en dioxyde d’azote et en oxygène :

N2O5(g) → 2NO2(g) + ½O 2(g)


0,025

0,020
Concentration (M)

NO2
0,015

0,010
N2O5 O2
0,005

0,000
0 20 40 60 80 100 2
Temps (min)
Chapitre 1 : Cinétique chimique

1. Vitesses des réactions

! La vitesse de réaction est la variation de concentration divisée par le temps écoulé;


elle s’exprime donc en mol/l.s ou M/s

Chapitre 1 : Cinétique chimique

1. Vitesses des réactions

! N2O5(g) → 2NO2(g) + ½O 2(g)

" La vitesse de la disparition de N2O5 est deux fois plus grande


que celle de la production de O2 car deux molécules de N2O5 sont consommées
pour chaque molécule de O2 produite

" De même, la vitesse de disparition de N2O5 est la moitié de la vitesse


de production de NO2

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Chapitre 1 : Cinétique chimique

1. Vitesses des réactions

! Sachant que la concentration en N2O5 passe de 1,24.10-2 M à 0,92.10-2 M


entre 0 et 10 minutes, on peut calculer la vitesse moyenne de disparition
du pentoxyde d’azote durant ces 10 minutes

" On remarque que cette vitesse moyenne diminue au fur et à mesure


que la réaction progresse

Chapitre 1 : Cinétique chimique

1. Vitesses des réactions

! Si on réduit l’intervalle de temps ∆t, on s’approche de la vitesse instantanée


de la réaction au temps t définie comme la dérivée de la concentration en N2O5
par rapport au temps à l’instant t :

d [N2O5 ]
Vitesse = -
dt

" La représentation géométrique de la vitesse instantanée au temps t


est donnée par la pente de la tangente en t à la courbe [N2O5] en fonction du temps

" Si on se réfère à chacune des courbes, à tout instant t :

d [N2O5 ] d [ O2 ] 1 d [NO2 ]
Vitesse = - =2 =
dt dt 2 dt
6
Chapitre 1 : Cinétique chimique

2. Équation de vitesse et vitesses initiales

! Dans le cas de la décomposition de N2O5, on a :

v = k.[N2O5]x = équation de vitesse de la réaction

" k, la constante de proportionnalité, est appelée la constante de vitesse


de la réaction

Chapitre 1 : Cinétique chimique

2. Équation de vitesse et vitesses initiales

! Dans la méthode des vitesses initiales, on mesure la vitesse


au temps zéro de la réaction car, à ce moment,
on a directement accès à la concentration de chacun des réactifs

N°expérience [N 2O5]0 (M) v0 (M/min)

1 0,010 3.10-4

2 0,020 6.10-4

3 0,040 12.10-4

" Il s’agit d’une réaction d’ordre un

" La constante de vitesse peut ensuite être évaluée numériquement


8
Chapitre 1 : Cinétique chimique

2. Équation de vitesse et vitesses initiales

! De manière générale :

aA + bB + cC → produits

v0 = k. [A]0x. [B]0y. [C]0z

" On détermine les valeurs de x, y et z en faisant varier, tour à tour,


la concentration initiale de chacun des réactifs,
tout en maintenant les concentrations des autres réactifs constantes

Chapitre 1 : Cinétique chimique

2. Équation de vitesse et vitesses initiales

" Exemple illustratif 1 : à 325°C, NO 2(g) réagit avec CO(g) selon

NO2(g) + CO(g) → NO(g) + CO2(g)

! On a pu observer que la vitesse initiale de la réaction ne dépend pas


de la concentration de CO(g), de sorte que la loi de vitesse de cette réaction
ne fait pas intervenir [CO]

" v = k. [NO2]x. [CO]0 = k. [NO2]x

" On dit que cette réaction est d’ordre zéro en CO

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Chapitre 1 : Cinétique chimique

2. Équation de vitesse et vitesses initiales

" La vitesse dépend de [NO2]0, comme le montrent les résultats suivants :

N°expérience [NO 2]0 (M) v0 (M/s)

1 0,15 0,011

2 0,30 0,045

3 0,60 0,18

" Déterminer la loi de vitesse, ainsi que la valeur de la constante de vitesse ?

11

Chapitre 1 : Cinétique chimique

2. Équation de vitesse et vitesses initiales

" Exemple illustratif 2 : on a obtenu pour la réaction


2NO(g) + Br2(g) → 2NOBr(g)
les résultats suivants de mesures de vitesses initiales

N°expérience [NO] 0 (M) [Br2]0 (M) v0 (M/min)

1 1,00 1,00 1,30.10-3

2 1,50 1,00 2,93.10-3

3 1,50 3,00 8,78.10-3

" Déterminer la loi de vitesse de cette réaction,


ainsi que la valeur de la constante de vitesse ?
12
Chapitre 1 : Cinétique chimique

2. Équation de vitesse et vitesses initiales

! De manière générale :

aA + bB + cC → produits

v = k. [A]x. [B]y. [C]z

" x, y et z sont les ordres partiels respectivement en A, B et C ;


ils sont déterminés expérimentalement

" x + y + z est l’ordre global de la réaction ;


il détermine les unités de la constante cinétique

" k représente la vitesse intrinsèque de la réaction


et elle ne dépend que de la température 13

Chapitre 1 : Cinétique chimique

2. Équation de vitesse et vitesses initiales

! Lorsqu’un réactif est présent en large excès par rapport aux autres,
l’équation de vitesse doit être réarrangée :

aA + bB + cC → produits

v = k. [A]x. [B]y. [C]z

" Si C est en large excès par rapport à A et B, en fin de réaction,


lorsque A et B auront été consommés,
la concentration en C n’aura pratiquement pas changé

" On peut considérer le terme [C]z comme étant constant


et l’inclure dans la constante de vitesse
qui devient alors une constante de vitesse apparente 14
Chapitre 1 : Cinétique chimique

2. Équation de vitesse et vitesses initiales

v = k. [A]x. [B]y. [C]z

" v = kapp. [A]x. [B]y avec kapp = k. [C]z

" x + y devient alors l’ordre global apparent de la réaction

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Chapitre 1 : Cinétique chimique

3. Réactions d’ordre un, d’ordre deux et d’ordre zéro

! La loi de vitesse relative à une réaction d’ordre un


A→ B+ C
est v = -d[A]/dt = k.[A]

" Intégrons cette équation différentielle en séparant les variables :

[A] d[A] t
∫[A]0 [A]
= -k ∫ dt
0

ln[A] = ln[A]0 - kt

[A] = [A]0 .e-kt

16
Chapitre 1 : Cinétique chimique

3. Réactions d’ordre un, d’ordre deux et d’ordre zéro

! N2O5(g) → 2NO2(g) + ½O 2(g)

0,014
[N2O5]0
0,012

0,010
[N2O5] (M)

0,008

0,006
[N2O5]0.e-kt
0,004

0,002

0,000
0 20 40 60 80 100
Temps (min) 17

Chapitre 1 : Cinétique chimique

3. Réactions d’ordre un, d’ordre deux et d’ordre zéro

! N2O5(g) → 2NO2(g) + ½O 2(g)

-4,00
0 20 40 60 80 100
-4,50

-5,00
y = -k.x + ln[N2O5]0
-5,50
ln [N2O5]

y = -0,03x - 4,39
-6,00

-6,50

-7,00

-7,50

-8,00
Temps (min) 18
Chapitre 1 : Cinétique chimique

3. Réactions d’ordre un, d’ordre deux et d’ordre zéro

! La loi de vitesse relative à une réaction d’ordre deux


A→ B+ C
est v = -d[A]/dt = k.[A]2

" Intégrons cette équation différentielle en séparant les variables :

[A] d[A] t
∫ [A]0 [A] 2
= -k ∫ dt
0

1 1
= + kt
[A] [A]0

19

Chapitre 1 : Cinétique chimique

3. Réactions d’ordre un, d’ordre deux et d’ordre zéro

! NO2(g) + CO(g) → NO(g) + CO2(g)

0,120

0,100

0,080
[NO2] (M)

0,060

0,040

0,020

0,000
0 10 20 30 40 50 60
Temps (s) 20
Chapitre 1 : Cinétique chimique

3. Réactions d’ordre un, d’ordre deux et d’ordre zéro

! NO2(g) + CO(g) → NO(g) + CO2(g)

45,0

40,0
y = k.x + 1/[NO2]0
35,0
y = 0,5x + 10,0
30,0
1/[NO2] (1/M)

25,0

20,0

15,0

10,0

5,0

0,0
0 10 20 30 40 50 60
Temps (s) 21

Chapitre 1 : Cinétique chimique

3. Réactions d’ordre un, d’ordre deux et d’ordre zéro

! La loi de vitesse relative à une réaction d’ordre zéro


A→ B+ C
est v = -d[A]/dt = k = constante
[A] t
" Intégrons cette équation différentielle en séparant les variables : ∫ d[A] = -k ∫ dt
[A]0 0

[A] [A] = [A]0 - kt

[A]0

-k

22
temps
Chapitre 1 : Cinétique chimique

4. Demi-vie des réactions

! Le temps de demi-vie d’une réaction, ou t1/2, est le temps nécessaire


pour que la moitié d’une quantité d’un réactif soit consommée

" Dans le cas de l’ordre un, nous avons :

[A]
ln = -kt
[A]0

" A t1/2 , [A] = ½[A] 0 :

ln2
t1/2 =
k

23

Chapitre 1 : Cinétique chimique

4. Demi-vie des réactions

! N2O5(g) → 2NO2(g) + ½O 2(g) t1/2 = ln2/0,03min-1 = 23min

0,014
[N2O5]0
0,012

0,010
[N2O5] (M)

0,008
[N2O5]0 /2
0,006 t1/2

0,004
[N2O5]0 /4
t1/2
0,002

0,000
0 20 40 60 80 100
Temps (min) 24
Chapitre 1 : Cinétique chimique

4. Demi-vie des réactions

! N2O5(g) → 2NO2(g) + ½O 2(g) t1/2 = ln2/0,03min-1 = 23min

0,014
[N2O5]0
0,012

0,010
[N2O5] (M)

0,008
[N2O5]0 /2
0,006 t1/2

0,004
[N2O5]0 /4
t1/2
0,002 [N2O5]0 /8
t1/2
0,000
0 20 40 60 80 100
Temps (min) 25

Chapitre 1 : Cinétique chimique

4. Demi-vie des réactions

! La décomposition radioactive obéit à une équation de vitesse d’ordre 1

" Le nombre de désintégrations par unité de temps est proportionnel


au nombre de noyaux radioactifs

" La demi-vie d’une espèce radioactive est le temps nécessaire


pour que la moitié des noyaux d’un échantillon se soient désintégrés

" La constante radioactive est la constante cinétique du processus d’ordre 1

26
Chapitre 1 : Cinétique chimique

4. Demi-vie des réactions

! Exemple illustratif : datation au carbone 14

" Le carbone 14 est un isotope instable (stabilité d’un isotope liée au rapport Z/N),
formé de manière constante dans la haute atmosphère,
qui se désintègre en émettant une particule β (un électron)

" En 1988, des mesures sur des prélèvements effectués sur le saint suaire de Turin
ont indiqué que le contenu en carbone 14 de celui-ci
est 0,928 fois celui d’un échantillon contemporain de carbone d’origine biologique ;
estimer l’âge du saint suaire de Turin
sachant que la demi-vie du carbone 14 est de 5730 ans ?

27

Chapitre 1 : Cinétique chimique

5. Étape déterminante de vitesse

! Une équation chimique équilibrée fait connaître les relations stoechiométriques


qui existent entre les réactifs et les produits, mais elle ne fournit aucune indication
quant à la manière dont les réactifs se sont transformés en produits

! NO2(g) + CO(g) → NO(g) + CO2(g) v = k. [NO2]2

" Cette réaction se déroule en fait en deux étapes appelées processus élémentaires:

NO2(g) + NO2(g) → NO(g) + NO3(g) v1 = k1. [NO2]2

NO3(g) + CO(g) → NO2(g) + CO2(g) v2 = k2. [NO3].[CO]

28
Chapitre 1 : Cinétique chimique

5. Étape déterminante de vitesse

! Une série de processus élémentaires qui s’additionnent


pour donner une réaction globale est appelée un mécanisme réactionnel

! L’entité NO3 est une espèce intermédiaire qui est produite au cours d’une étape
et consommée au cours d’une autre

29

Chapitre 1 : Cinétique chimique

5. Étape déterminante de vitesse

NO2(g) + NO2(g) → NO(g) + NO3(g) v1 = k1. [NO2]2

NO3(g) + CO(g) → NO2(g) + CO2(g) v2 = k2. [NO3].[CO]

! La première étape est beaucoup plus lente que la seconde (k2>>k1)

" La vitesse de réaction ne peut être plus rapide que celle de l’étape la plus lente
et la vitesse de réaction globale sera déterminée uniquement par la vitesse
de la première étape : c’est l’étape déterminante de vitesse

30
Chapitre 1 : Cinétique chimique

6. Énergie d’activation

! Théorie des collisions : deux espèces doivent s’entrechoquer pour pouvoir réagir

! Mais une forte proportion des collisions ne donne pas lieu à la réaction

" Soit la réaction NO2(g) + F2(g) → FNO2(g) + F(g)

31

Chapitre 1 : Cinétique chimique

6. Énergie d’activation

O O O
F F N F FN F F N
O O O

Energie insuffisante

O F O F O F
N N N
F F F
O O O

Mauvaise orientation

O O O
F F N F FN F FN
O O O

Energie suffisante + bonne orientation 32


Chapitre 1 : Cinétique chimique

6. Énergie d’activation

! D’une manière générale, considérons le processus élémentaire suivant :

A+B → C + D

" Vitesse = (fréquence des collisions) . (fraction des collisions pourvues de


l’énergie requise) . (fraction des collisions pour lesquelles les
molécules sont orientées de manière adéquate)

1°/ La fréquence des collisions dépend (Rappel Chimie I) :


- de la concentration (fréquence des collisions ÷ [A].[B] )
- de la température (la vitesse quadratique moyenne des molécules
augmente avec la température)

33

Chapitre 1 : Cinétique chimique

6. Énergie d’activation

2°/ La fraction des collisions pourvues de l’énergie requise

T1
Fraction des
collisions
entre les
molécules
A et B T2
T2 > T1

Ea
Energie cinétique des molécules qui se heurtent 34
Chapitre 1 : Cinétique chimique

6. Énergie d’activation

2°/ La fraction des collisions pourvues de l’énergie requise

Ea = énergie minimale qui est nécessaire pour provoquer la réaction


entre les molécules qui s’entrechoquent
= énergie d’activation du processus

" La fraction des collisions caractérisée par une énergie cinétique > Ea
augmente avec la température

3°/ La fraction des collisions pour lesquelles les molécules sont orientées
de manière adéquate dépend des configurations des molécules
qui s’entrechoquent

35

Chapitre 1 : Cinétique chimique

6. Énergie d’activation

" Vitesse = k.[A].[B]

avec k = p.z.e-Ea/RT = constante de vitesse

# p = facteur stérique = fraction des collisions pour lesquelles les molécules


sont adéquatement orientées
# z = facteur de proportionnalité de l’équation de la fréquence des collisions
# Ea= énergie d’activation
# R = constante des gaz parfaits
# T = température en Kelvin

36
Chapitre 1 : Cinétique chimique

6. Énergie d’activation

# Le facteur e-Ea/RT est

- la fraction des collisions qui sont caractérisées par une énergie


supérieure à Ea
- très dépendant de la température alors qu’en comparaison
les quantités p et z ne varient que très peu

" k = A. e-Ea/RT = équation d’Arrhenius exprimant la dépendance de la constante


de vitesse d’une réaction vis-à-vis de la température

37

Chapitre 1 : Cinétique chimique

6. Énergie d’activation

! Linéarisation de l’équation d’Arrhenius

lnk
Ea > Ea

lnA

∆lnK ∆lnK
-Ea/R

1/T
∆T

38
Chapitre 1 : Cinétique chimique

6. Énergie d’activation

! L’équation d’Arrhenius permet de calculer l’énergie d’activation d’une réaction


en effectuant deux expériences identiques (mêmes conditions de concentration),
mais à des températures différentes

" Dans le cas d’un ensemble d’expériences réalisées à différentes températures,


on déduira l’énergie d’activation du graphe lnk = f(1/T)

39

Chapitre 1 : Cinétique chimique

7. Équilibre et constante cinétique

! Les réactions étudiées jusqu’ici présentaient des constantes d’équilibre


suffisamment élevées pour qu’elles puissent être considérées comme complètes

! Ceci est cependant loin d’être une généralité et bon nombre de réactions
sont dites équilibrées

" C’est par exemple le cas de la décomposition de N2O4 :

kd
N2O 4 ⇌ 2NO2
kin

" La disparition de N2O4 est atténuée par la réaction inverse

40
Chapitre 1 : Cinétique chimique

7. Équilibre et constante cinétique

[N2O4]
kd
N2O 4 ⇌ 2NO2
kin

[N2O4]éq

Temps 41

Chapitre 1 : Cinétique chimique

7. Équilibre et constante cinétique

! L’équation de vitesse globale qui tient compte des deux étapes élémentaires
directe et inverse s’écrit :

d [N2O 4 ] 2
- = k d [N2O4 ] - k in [NO2 ]
dt

" A l’équilibre, la variation de la concentration en N2O4 est nulle, ou encore,


les vitesses de disparition (étape directe) et de formation (étape inverse) de N2O4
sont égales

" On en extrait une relation générale entre la constante d’équilibre


et les constantes cinétiques des deux processus élémentaires direct et inverse :
2
[NO2 ]éq kd
K éq = =
[N2O4 ]éq k in 42
Chapitre 1 : Cinétique chimique

7. Équilibre et constante cinétique

! On peut représenter l’énergie d’activation dans un diagramme énergétique

Complexe activé
E A+ B ⇌C + D

Ea

A+B
Réactifs
∆H0réaction
C+D
Produits

Progression de la réaction 43

Chapitre 1 : Cinétique chimique

7. Équilibre et constante cinétique


kd
" K éq =
k in

! Si on augmente la température pour une réaction où


∆H0réaction est < 0, c’est-à-dire Ea d < Ea in

" kin croîtra plus vite avec la température que kd et Kéq diminuera
(déplacement de l’équilibre vers la gauche lorsque la température augmente
dans le cas d’une réaction exothermique = conforme au principe de Le Chatelier)

! Si on augmente la température pour une réaction où


∆H0réaction est > 0, c’est-à-dire Ea d > Ea in

" Kéq augmentera


44
Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse

! Un catalyseur est une substance qui accélère la vitesse d’une réaction


mais qui n’est pas consommée au cours de la réaction

! Il facilite une réaction en donnant accès à un mécanisme réactionnel différent


et plus rapide que celui qui se présente en l’absence de catalyseur

! Le chemin réactionnel catalysé est caractérisé


par une énergie d’activation plus faible que celle de la même réaction
exécutée en l’absence de catalyseur

45

Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse

A+ B ⇌C + D

E Réaction non catalysée

Ea Réaction catalysée

Ea (cat)

A+B
Réactifs
∆H0réaction
C+D
Produits

Progression de la réaction 46
Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse

" La présence d’un catalyseur n’affecte donc pas


les quantités finales des réactifs et des produits
et la constante d’équilibre de la réaction reste inchangée

47

Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse

! Lorsque le catalyseur se trouve dans la même phase que le mélange réactionnel,


on parle de catalyse homogène

" Exemple : la réaction d’ions cérium(IV) en solution aqueuse


avec une solution aqueuse d’ions thallium(I)
2Ce4+(aq) + Tl+(aq) → 2Ce3+(aq) + Tl3+(aq)

" Vitesse = k.[Tl+].[Ce4+]2

" Réaction lente car transfert simultané de 2 e- à partir d’un ion Tl+(aq)
vers deux ions Ce4+(aq ) différents (la probabilité de rencontre de trois particules
est 105 fois moins grande que celle de deux particules)

48
Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse

" Cette réaction est catalysée par Mn2+(aq), dont l’action est due
à différents étages d’oxydation du manganèse,
lesquels permettent de transiter par d’autres voies réactionnelles :

Ce4+(aq) + Mn2+(aq) → Mn3+(aq) + Ce3+(aq) étape lente déterminante de vitesse


Ce4+(aq) + Mn3+(aq) → Mn4+(aq) + Ce3+(aq) étape rapide
Tl+(aq) + Mn4+(aq) → Mn2+(aq) + Tl3+(aq) étape rapide

" Vitesse = kcat.[Ce4+].[Mn2+]

" Loi de vitesse différente de celle qui caractérise la réaction non catalysée
(cas général)

49

Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse

! Lorsque le catalyseur se trouve dans une autre phase que le mélange réactionnel,
on parle de catalyse hétérogène

" De nombreuses réactions chimiques d’intérêt industriel


sont catalysées par des surfaces métalliques

" Exemple : oxydation du SO2 en SO3 sur une surface métallique en platine
(cf. production d’acide sulfurique)

50
Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse

51

Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse

! Un autre attrait fondamental des catalyseurs


est qu’ils permettent d’orienter la sélectivité des réactions

" Exemple : combustion du sucre en présence de cendres de cigarette


(contient des sels et oxydes minéraux)

52
Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse

E
I II
Ea comb.

Ea caram.
Ea comb. (cat)

Saccharose

Caramel

CO2 + H2O

I = combustion II = caramélisation (polymérisation) 53

Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse

! Les enzymes sont des protéines qui catalysent les réactions chimiques
propres au systèmes vivants (cf. chapitre VI)

! Une propriété remarquable des enzymes est leur extraordinaire spécificité


catalytique : une enzyme catalyse généralement une réaction chimique précise

" Une des représentations simples de l’activité enzymatique


est ce qu’on appelle la théorie clef-serrure

" Exemple illustratif : hydrolyse de l’acétate d’éthyle

CH3COOC2H5 + H2O → C2H5OH + CH3COOH

54
Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse
(-)
O
(+)
CH3-C-O-C2H5
Substrat Enzyme

Complexe
enzyme-
O
substrat
CH3-C-O-C2H5

O
H H O
+ CH3-C + C2H5OH
OH
55

Chapitre 1 : Cinétique chimique

8. Catalyse

" L’enzyme s’accole au substrat (réactif) et le maintient d’une manière


telle qu’il est susceptible de subir une attaque chimique

56
Chapitre 2 : Thermodynamique

1. Première loi de la thermodynamique

! Loi de conservation de l’énergie : au cours de n’importe quelle transformation,


l’énergie n’est ni créée, ni détruite = loi fondamentale en sciences

" L’énergie peut être convertie d’une forme en une autre


ou transférée d’un système à un autre,
mais la quantité totale d’énergie reste toujours invariable

# Illustrations : - quelle est la hauteur maximale atteinte par une balle de fusil
tirée droit en l’air avec une vitesse initiale de 400 m/s ?
- dans une centrale hydroélectrique, si l’eau dévale 200 m,
quelle sera l’énergie cinétique disponible par kg d’eau ?

! La cadence à laquelle l’énergie est produite ou consommée


est la puissance exprimée en watt (1 W = 1 J/s) 1

Chapitre 2 : Thermodynamique

2. Travail et chaleur

! Réactions chimiques = transfert d’énergie entre le système réactionnel


et son environnement

" Il n’y a que 2 façons possibles de transférer de l’énergie


entre un système réactionnel et son environnement :
sous forme de travail ou sous forme de chaleur

2
Chapitre 2 : Thermodynamique

2. Travail et chaleur
a. Travail

! Travail = déplacement d’un système sous l’effet d’une force

A " Contraction du système : w = -F ∆X (∆X = Xf – Xi)


F
X = -P ∆V
Xi

Xf Par convention : le travail fourni à un système


est compté comme une quantité positive

F = cste

Chapitre 2 : Thermodynamique

2. Travail et chaleur
b. Chaleur

! Le transfert de chaleur, q, a lieu lorsqu’il existe une différence de température


entre le système et son environnement

" Un système ne contient ni chaleur, ni travail : ce sont des moyens


grâce auxquels l’énergie est transférée

4
Chapitre 2 : Thermodynamique

2. Travail et chaleur
c. Energie interne

! L’énergie interne d’un système est représentée par la lettre U


et la variation d’énergie interne s’écrit ∆U où ∆U = Uf – Ui

" Conservation de l’énergie appliquée à un système réactionnel : ∆U = q + w

! Comme ∆U = Uf – Ui, il ne dépend que de l’état initial et de l’état final du système,


et non du chemin parcouru pour aller de l’état initial à l’état final

" Des fonctions qui ne dépendent que de l’état d’un système


et non de la manière dont il a été atteint sont appelées des fonctions d’état
(elles sont représentées par des majuscules)

Chapitre 2 : Thermodynamique

2. Travail et chaleur
c. Energie interne

! Le travail et la chaleur ne sont pas des fonctions d’état,


mais des fonctions de transferts d’énergie
(elles sont représentées par des minuscules) :
leurs valeurs dépendent de la manière selon laquelle un processus est effectué

! Cas d’une réaction chimique : ∆Uréaction = q + w = variation d’énergie de la réaction

" Réaction s’effectuant sous pression constante : ∆Uréaction = qP - P ∆V

" Réaction s’effectuant à volume constant : ∆Uréaction = qV

6
Chapitre 2 : Thermodynamique

2. Travail et chaleur
d. Enthalpie

! Pour les réactions s’effectuant sous pression constante,


on a introduit une nouvelle fonction d’état thermodynamique, H, l’enthalpie
qui vaut : H = U + PV

" ∆Hréaction = variation d’enthalpie liée à la réaction


= qP = chaleur de réaction

Chapitre 2 : Thermodynamique

3. Chaleur absorbée ou dégagée lors des réactions chimiques

! Les combustibles sont des réactifs que l’on cherche à oxyder


pour fournir de la chaleur

" Combustion du méthane : CH4(g) + 2O2(g) → CO2(g) + 2H2O(l)


= réaction exothermique (>< endothermique = qui absorbe de la chaleur)

H Réactifs
Produits

∆Hréaction < 0
exothermique ∆Hréaction > 0
endothermique

Produits Réactifs

8
Chapitre 2 : Thermodynamique

3. Chaleur absorbée ou dégagée lors des réactions chimiques

! Lorsqu’on indique la valeur de la variation d’enthalpie d’une réaction chimique


qui a lieu sous 1 atm et à une température donnée ( = conditions standard),
on se sert de la notation
∆H°réaction = variation d’enthalpie standard de la réaction

# Dans les tables thermodynamiques, la température de référence est de 298 K

Chapitre 2 : Thermodynamique

3. Chaleur absorbée ou dégagée lors des réactions chimiques

" Combustion d’une mole de méthane :


CH4(g) + 2O2(g) → CO2(g) + 2H2O(l)
∆H°réaction = -890 kJ à 25°C (réaction exothermique)

" Réaction du gaz à l’eau (coke incandescent + vapeur d’eau) :


C(s) + H2O(g) → CO(g) + H2(g)
∆H°réaction = 131 kJ à 25°C (réaction endothermique)

" La valeur du ∆H°réaction dépend de la température, mais cette dépendance est faible
et nous n’en tiendrons pas compte

10
Chapitre 2 : Thermodynamique

4. Variations d’enthalpie

! Les valeurs de ∆H°réaction relatifs aux équations chimiques sont additives


car l’enthalpie est une fonction d’état = loi de Hess

" C(s) + 1/2O2(g) → CO(g) ∆H°réaction(1) = -110,5 kJ


CO(g) + 1/2O2(g) → CO2(g) ∆H°réaction(2) = -283,0 kJ
(1) + (2) :
C(s) + O2(g) → CO2(g) ∆H°réaction(3) = -393,5 kJ
∆H°réaction(3) = ∆H°réaction(1) + ∆H°réaction(2)

11

Chapitre 2 : Thermodynamique

4. Variations d’enthalpie

" On peut concevoir que les équations (1) et (2) représentent un processus
en 2 étapes dont les points de départ et d’arrivée sont les mêmes
que ceux de l’équation (3)

H
CO(g) + 1/2O2(g)
C(s) + O2(g)
∆H°r (1) ∆H°r (2) ∆H°r(1) = -110,5kJ
CO(g) + 1/2O2(g)
∆H°r(3) = -393,5kJ
C(s) + O2(g) CO2(g) ∆H°r(2) = -283,0kJ
∆H°r (3)

CO2(g)
État initial État final

12
Chapitre 2 : Thermodynamique

4. Variations d’enthalpie

" S(s) + O2(g) → SO2(g) ∆H°réaction(1) = -296,8 kJ


S(s) + O2(g) → SO2(g) ∆H°réaction(1) = -296,8 kJ
(1) + (1) :
2S(s) + 2O2(g) → 2SO2(g) ∆H°réaction(3) = -593,6 kJ
∆H°réaction(3) = 2 ∆H°réaction(1)

" Généralisation au cas de la multiplication de l’équation par n :


∆H°réaction = n ∆H°réaction (1)

13

Chapitre 2 : Thermodynamique

4. Variations d’enthalpie

" S(s) + O2(g) → SO2(g) ∆H°réaction(1) = -296,8 kJ


SO2(g) → S(s) + O2(g) ∆H°réaction(2) = 296,8 kJ
(1) + (2) :
Bilan nul ∆H°réaction(3) = ∆H°réaction(1) + ∆H°réaction(2) = 0

" ∆H°réaction(directe) = -∆H°réaction(inverse)

14
Chapitre 2 : Thermodynamique

4. Variations d’enthalpie

" Exemple illustratif :


2P(s) + 3Cl2(g) → 2PCl3(l) ∆H°réaction(1) = -640 kJ
2P(s) + 5Cl2(g) → 2PCl5(s) ∆H°réaction(2) = -886 kJ

PCl3(l) + Cl2(g) → PCl5(s) ∆H°réaction(3) = ?

15

Chapitre 2 : Thermodynamique

5. Chaleurs de formation

C(s) + O2(g) → CO2(g) ∆H°réaction = -393,5 kJ


H2(g) + 1/2O2(g) → H2O(l) ∆H°réaction = -285,8 kJ

! Ces valeurs de ∆H°réaction sont les enthalpies standard molaires de formation


de CO2(g) et H2O(l), ∆H°f [CO2(g)] et ∆H°f [H2O(l)] ou chaleurs de formation

" L’enthalpie standard molaire de formation est définie


comme la variation d’enthalpie relative à l’équation
au cours de laquelle une mole d’un composé est formée
à partir de ses éléments constitutifs, dans les conditions standard

16
Chapitre 2 : Thermodynamique

5. Chaleurs de formation

! Tous les composés ne peuvent pas être obtenus directement


à partir de leurs éléments
" 2C(s) + H2(g) → C2H2(g)

" On détermine la valeur du ∆H°f de l’acétylène grâce à la loi de Hess


et aux ∆H°réaction des réactions de combustion des substances incriminées
C(s) + O2(g) → CO2(g) ∆H°réaction = -393,5 kJ
H2(g) + 1/2O2(g) → H2O(l) ∆H°réaction = -285,8 kJ
C2H2(g) + 5/2O2(g) → 2CO2(g) + H2O(l) ∆H°réaction = -1299,5 kJ

" ∆H°f [C2H2(g)] = +226,7 kJ

17

Chapitre 2 : Thermodynamique

5. Chaleurs de formation

" Exemple illustratif : sachant que les chaleurs de combustion


de C(s), H2(g) et CH4(g) valent respectivement, -393,5 kJ, -285,8 kJ et -890,2 kJ,
calculer l’enthalpie standard molaire de formation du méthane CH4(g) ?

18
Chapitre 2 : Thermodynamique

5. Chaleurs de formation

! On peut élaborer une table où sont répertoriées les valeurs des ∆H°f
des composés, étant entendu que les valeurs des ∆H°f des éléments se trouvant
dans leur état physique normal sous 1 atm et à 25°C ont été posées égales à zéro
∆H°f (kJ/mol)

C2H2(g)
+226,7

C(s) + O2(g) H2(g) + 1/2O2(g) 2C(s) + H2(g)


0

H2O(l)
-285,8
CO2(g)
-393,5
19

Chapitre 2 : Thermodynamique

5. Chaleurs de formation

" ∆H°f [Fe(s)] = 0 ; ∆H°f [O2(g)] = 0

" Le brome est liquide sous 1 atm et à 25°C et l’iode est solide
∆H°f [Br2(l)] = 0 ; ∆H°f [I2(s)] = 0
∆H°f [Br2(g)] = 30,91 kJ/mol = enthalpie standard molaire de vaporisation du brome
∆H°f [I2(g)] = 62,4 kJ/mol = enthalpie standard molaire de sublimation de l’iode

" Le carbone solide existe sous deux formes cristallines : le graphite et le diamant
De ces deux formes, le graphite est le plus stable sous 1 atm et à 25°C
∆H°f [C(graphite)] = 0 ; ∆H°f [C(diamant)] = 1,897 kJ/mol

20
Chapitre 2 : Thermodynamique

5. Chaleurs de formation

! Lorsqu’on dispose d’une table où sont répertoriées les chaleurs de formation,


on peut, grâce à la loi de Hess,
calculer la variation d’enthalpie standard de n’importe quelle réaction

" C(s) + O2(g) → CO2(g) ∆H°réaction = ∆H°f [CO2(g)]


SnO2(s) → Sn(s) + O2(g) ∆H°réaction = -∆H°f [SnO2(s)]

" SnO2(s) + C(s) → Sn(s) + CO2(g)


∆H°réaction = ∆H°f [CO2(g)] - ∆H°f [SnO2(s)]

" ∆H°réaction = {∆H°f [Sn(s)] + ∆H°f [CO2(g)]} - {∆H°f [SnO2(s)] + ∆H°f [C(s)]}
∆H°réaction = ∆H°f [produits] - ∆H°f [réactifs]

21

Chapitre 2 : Thermodynamique

5. Chaleurs de formation

" Considérons l’équation générale :


aA + bB → cC + dD
∆H°réaction = ∆H°f [produits] - ∆H°f [réactifs]
∆H°réaction = c ∆H°f [C] + d ∆H°f [D] - a ∆H°f [A] - b ∆H°f [B]

" Exemple illustratif 1 : exprimer le ∆H°réaction qui correspond à


NH3(g) + 3Cl2(g) → NCl3(l) + 3HCl(g)
en fonction des enthalpies standard molaires de formation
des réactifs et des produits ?

" Exemple illustratif 2 : calculer le ∆H°réaction correspondant à la combustion


de l’éthanol à 25°C sachant que ∆H°f [CO2(g)] = -393,5 kJ/mol,
∆H°f [H2O(l)] = -285,8 kJ/mol et ∆H°f [C2H5OH(g)] = -277,7 kJ/mol ?
22
Chapitre 2 : Thermodynamique

6. Chaleur molaire à pression constante


a. Définition

! La chaleur molaire à pression constante (ou capacité calorifique molaire)


d’une substance est définie comme étant la quantité de chaleur qu’il faut fournir
à une mole de substance pour augmenter sa température d’un degré,
à pression constante

" CP = qP/∆T = ∆H/∆T

! Lorsqu’on se ramène à 1 g de substance, on parle de chaleur spécifique,


ce qui est utile pour les substances pour lesquelles il n’est pas possible d’écrire
des formules chimiques (bois, acier, verre,…)

" Csp = cP/m où cp est la capacité calorifique


23

Chapitre 2 : Thermodynamique

6. Chaleur molaire à pression constante


a. Définition

" Exemple illustratif : une pièce de cuivre de 50 g à 80°C


est plongée dans 100 ml d’eau à 10°C.
S’il n’y a pas de perte de chaleur avec l’entourage, quelle sera la température
finale du système cuivre-eau ?
Cp Cu(s) = 24,5 J/K.mol ; Cp H2O(l) = 75,2 J/K.mol

24
Chapitre 2 : Thermodynamique

6. Chaleur molaire à pression constante


b. Interprétation moléculaire dans le cas des gaz

! Tous les gaz monoatomiques ont une valeur de Cp = 20,8 J/K.mol à 25°C

" Ces espèces ne peuvent augmenter leur énergie


qu’en se déplaçant à des vitesses plus rapides (mouvement translationnel)

# Énergie cinétique moyenne d’une mole de gaz : <Ec> = 3/2 RT (Rappel Chimie I)

" L’énergie cinétique est la seule forme d’énergie disponible


pour un gaz monoatomique et on peut assimiler <Ec>
à l’énergie thermodynamique U

" Cp = 5/2 R = 5/2*8,31 = 20,8 J/K.mol


25

Chapitre 2 : Thermodynamique

6. Chaleur molaire à pression constante


b. Interprétation moléculaire dans le cas des gaz

! Les molécules polyatomiques peuvent aussi emmagasiner de l’énergie


sous d’autres formes, par exemple par vibration des atomes
autour de leurs positions d’équilibre dans les liaisons chimiques
que comptent la molécule (mouvement vibrationnel)

" Les gaz polyatomiques ont des valeurs de Cp supérieures à 20,8 J/K.mol

" Plus la molécule sera grande, plus Cp sera élevée


26
Chapitre 2 : Thermodynamique

6. Chaleur molaire à pression constante


b. Interprétation moléculaire dans le cas des gaz

! L’eau liquide est caractérisée par une Cp relativement grande (75,2 J/K.mol),
ce qui en fait un excellent agent de refroidissement

" Outre le fait de provoquer une augmentation de la température,


la chaleur absorbée sert également à vaincre les liaisons hydrogène (cf. chapitre 4)

27

Chapitre 2 : Thermodynamique

7. Calorimétrie

! La chaleur de réaction peut être mesurée grâce à un calorimètre

Résistance électrique

Couvercle

Vase de Dewar

Thermomètre

Agitateur

" ∆Hréaction = -∆Hcalorimètre = qP


" ∆Hcalorimètre = cP,calorimètre ∆T
" ∆Hréaction = -cP,calorimètre ∆T
28
Chapitre 2 : Thermodynamique

7. Calorimétrie

" Exemple illustratif : dans un calorimètre dont la capacité calorifique


vaut 4,60.103 J/K, on ajoute 0,500 l de NaCl(aq) 0,200 M
à 0,500 l de AgNO3(aq) 0,200 M et la variation de température que l’on observe
est égale à +1,423°C ; calculer la valeur du ∆Hréaction relatif à cette réaction

29

Chapitre 2 : Thermodynamique

7. Calorimétrie

! Pour mesurer la chaleur de combustion d’une substance,


on utilise une bombe calorimétrique
Entrée O2

Agitateur Fil d’allumage

Thermomètre

Eau

∞ O2 (excès)

Échantillon

" La réaction se déroule à volume constant : ∆Uréaction = qv


30
Chapitre 2 : Thermodynamique

7. Calorimétrie

" Exemple illustratif : dans une bombe calorimétrique


dont la capacité calorifique totale vaut 28,46 kJ/K,
on brûle un échantillon de 1,00 g d’octane, C8H18(l),
et on observe que la température augmente de 1,837 K ;
calculer la chaleur molaire de combustion de C8H18(l)
(on supposera ∆Hréaction ≈ ∆Uréaction)

31

Chapitre 2 : Thermodynamique

8. Spontanéité des réactions

! Un processus qui se déclenche sans qu’il y ait apport d’énergie


en provenance d’une source extérieure est dit être spontané

" Le gaz naturel brûle spontanément dans l’air lorsqu’on l’allume :


CH4(g) + 2O2(g) → CO2(g) + 2H2O(g) ∆H°réaction = -802 kJ

" Le fer, lorsqu’il est soumis à l’action de l’air humide, rouille spontanément :
4Fe(s) + 3O2(g) → 2Fe2O3(s) ∆H°réaction = -1648 kJ

" Ces deux réactions sont fortement exothermiques


et n’ont pas lieu spontanément en sens inverse

32
Chapitre 2 : Thermodynamique

8. Spontanéité des réactions

! Un bon nombre de processus spontanés ne sont cependant pas exothermiques


(cas du mélange de 2 gaz qui se trouvent au départ dans des enceintes séparées,
pour lequel ∆H° ≈ 0)

! D’autres sont même endothermiques

" NaCl(s) → Na+(aq) + Cl-(aq) ∆H°dissolution = 6,4 kJ

" Réaction en phase solide de l’hydroxyde de baryum avec du nitrate d’ammonium :


Ba(OH)2(s) + 2NH4NO3(s) → Ba(NO3)2(s) + 2H2O(l) + 2NH3(aq) ∆H° >> 0

" Le dégagement de chaleur n’est pas le critère absolu


de la spontanéité d’une réaction
33

Chapitre 2 : Thermodynamique

9. Deuxième loi de la thermodynamique

! Processus spontanés = processus irréversibles = transformation du système


qui se produit sans cause extérieure

" Cette transformation se poursuit jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint

" Le changement inverse est non spontané

! Processus réversibles = transformation du système


sous l’action d’un changement lent des conditions extérieures

" Le sens de cette transformation peut être inversé en inversant le changement


des conditions extérieures ; le système est constamment à l’équilibre
34
Chapitre 2 : Thermodynamique

9. Deuxième loi de la thermodynamique

! Pour différencier ces deux types de processus,


on a introduit une nouvelle grandeur : l’entropie S

! La variation d’entropie totale produite au cours d’un processus réversible est nulle
et positive pour un processus spontané = second principe de la thermodynamique
∆Stot = ∆Ssys + ∆Senv = 0 Processus réversible ou à l’équilibre
∆Stot = ∆Ssys + ∆Senv > 0 Processus irréversible ou spontané

! L’entropie est une fonction d’état et la variation d’entropie du système


entre les états initial et final est donc la même
indépendamment du chemin parcouru

! Lorsqu’un système placé à la température T reçoit une quantité de chaleur q,


son entropie s’accroît d’une valeur égale à q/T 35

Chapitre 2 : Thermodynamique

9. Deuxième loi de la thermodynamique

" Illustration : la chaleur se transfert toujours d’une région où la température


est plus haute vers une région où la température est plus basse

Environnement

+q -q -q +q
Tb < Th Tb < Th

Système

∆Stot = q/Tb + -q/Th > 0 ∆Stot = -q/Tb + q/Th < 0


spontané non spontané

Lorsque Tb = Th : ∆Stot = q/Tb + -q/Th = 0 et le système est à l’équilibre


36
Chapitre 2 : Thermodynamique

9. Deuxième loi de la thermodynamique

! Étant donné que tous les processus qui se déroulent dans la nature
sont spontanés, l’entropie de l’univers (= système + environnement)
augmente toujours lorsqu’un processus naturel a lieu

" Au contraire de l’énergie, l’entropie ne se conserve donc pas

37

Chapitre 2 : Thermodynamique

10.Entropie et désordre

! Du point de vue moléculaire, l’entropie d’une substance


est une mesure quantitative du désordre qui la caractérise

" Ce désordre peut être subdivisé en 2 catégories : le désordre de position


et le désordre thermique

" Entropie molaire d’une substance en fonction de la température

38
Chapitre 2 : Thermodynamique

10.Entropie et désordre
S (J/mol.K)

Gaz
v
v : accroissement du désordre thermique
x ∆Svap x : accroissement du désordre de position
Liquide
v
x ∆Sfus # Lorsqu’un système reçoit un apport d’énergie
Solide
v sous forme la chaleur, son entropie croît

0
0 Tfus Tébul T (K)

! Troisième loi de la thermodynamique : l’entropie molaire d’une substance pure


est nulle au zéro absolu

39

Chapitre 2 : Thermodynamique

10.Entropie et désordre

! Variation d’entropie qui accompagne la fusion d’une mole de substance


= entropie molaire de fusion

" ∆Sfus = ∆Hfus/Tfus > 0

" De même pour l’entropie molaire de vaporisation :

" ∆Svap = ∆Hvap/Tvap > 0

" ∆Ssubl = ∆Sfus + ∆Svap

40
Chapitre 2 : Thermodynamique

10.Entropie et désordre

! L’entropie d’une substance peut aussi augmenter à température constante,


à la suite d’une augmentation du désordre de position

" Exemple illustratif : prédire le signe de la variation d’entropie ∆Ssys


pour chacun des processus suivants :
H2O(l) → H2O(s) (0°C, 1 atm)
la dissolution du chlorure de sodium dans l’eau
Cu(s) (1 atm, 500°C) → Cu(s) (1 atm, 25°C)
NaCl(aq) (4,8 M, 20°C) → NaCl(aq) (1,0 M, 20°C)
C6H6(g) (10 torrs, 25°C) → C6H6(g) (adsorbé sur une surface métallique à 25°C)
4Al(s) + 3O2(g) → 2Al2O3(s) (25°C, 1 atm)

41

Chapitre 2 : Thermodynamique

11.Entropie et structure moléculaire

! Étant donné que l’entropie est nulle à 0K, il est possible d’établir une échelle
de valeurs d’entropies molaires absolues

" Si on se réfère aux conditions standard, les réactifs et les produits


sont dans leur état standard et on parlera d’entropies molaires standard, notées S°

" L’état standard d’une substance est la forme pure de cette substance à la pression
de 1 atm et à une température spécifiée (25°C dans les tables thermodynamiques)
" L’état standard d’un soluté est la solution 1 M de ce soluté

42
Chapitre 2 : Thermodynamique

11.Entropie et structure moléculaire

" Les entropies molaires standard des substances gazeuses sont les plus élevées,
tandis que celles des substances solides sont les plus faibles
S°[Ag(s)] = 42,6 J/mol.K et S°[He(g)] = 126,0 J/mol .K

" Plus il y a d’atomes d’un type donné dans une molécule,


plus il y a de manières différentes de vibrer qui existent pour la molécule
et plus grande est l’entropie
S°[C 2H2(g)] = 201 J/mol.K ; S°[C 2H4(g)] = 220 J/mol.K et S°[C 2H6(g)] = 230 J/mol.K

43

Chapitre 2 : Thermodynamique

11.Entropie et structure moléculaire

! L’entropie molaire d’un gaz ou d’un soluté dépend fortement de la pression


ou de la concentration, étant donné que le désordre de position
varie en fonction de la pression ou de la concentration

" Sous cet angle, l’entropie se distingue de l’enthalpie


qui est beaucoup moins sensible aux modifications de la pression
ou de la concentration (rappel : pour une mole de gaz parfait monoatomique :
∆H = 5/2 R ∆T = indépendant de la pression)

44
Chapitre 2 : Thermodynamique

12.Variations d’entropie des réactions

! La variation d’entropie standard d’une réaction est définie comme :


∆S°réaction = S°[produits] - S°[réactifs]

! Considérons l’équation générale :


aA + bB → cC + dD
" ∆S°réaction = cS°[C] + dS°[D] - aS°[A] - bS°[B]

" Exemple illustratif : calculer et commenter le ∆S°réaction des réactions


CO(g) + 3H2(g) → CH4(g) + H2O(g)
2H2O(l) → 2H2(g) + O2(g)

S°[CO(g)] = 198 J/mol.K ; S°[H 2(g)] = 131 J/mol.K ; S°[H 2O(g)] = 189 J/mol.K ;
S°[CH 4(g)] = 186 J/mol.K ; S°[H 2O(l)] = 70 J/mol.K ; S°[O 2(g)] = 205 J/mol.K
45

Chapitre 2 : Thermodynamique

12.Variations d’entropie des réactions

" Étant donné que les entropies molaires des gaz sont en général plus élevées
que celles des solides ou des liquides, la valeur des ∆S°réaction de réactions
où des gaz interviennent est toujours influencée de manière dominante
par ces espèces gazeuses

" ∆S°réaction est de même signe que ∆n (variation du nombre de moles de gaz
dans la réaction)

46
Chapitre 2 : Thermodynamique

13.Entropie et équilibre

! La nature cherche toujours, dans le cas de n’importe quel processus,


à rendre l’énergie minimale et l’entropie maximale

" Si ∆H < 0 et ∆S ≈ 0, le processus est énergétiquement favorisé


(cf. chute d’eau dans une centrale hydroélectrique)
" Dès que le système a atteint son minimum d’énergie,
il n’évolue plus et se trouve à l’équilibre

" Si ∆H ≈ 0 et ∆S > 0, le processus est entropiquement favorisé


(cf. mélange de deux gaz présents initialement dans des enceintes séparées)
" Dès que le système a atteint son maximum d’entropie,
il n’évolue plus et se trouve à l’équilibre

47

Chapitre 2 : Thermodynamique

13.Entropie et équilibre

" Tous les processus qui sont favorisés à la fois du point de vue énergétique
et du point de vue entropique sont spontanés

" Si ∆H > 0 et ∆S < 0, le processus n’aura pas lieu spontanément

! Bon nombre de réactions sont caractérisées par des valeurs de ∆Hréaction


et de ∆Sréaction qui s’opposent l’un à l’autre (∆H < 0 et ∆S < 0 ; ∆H > 0 et ∆S > 0 )

" De telles réactions peuvent ou non être spontanées : tout dépend


de la température et des grandeurs relatives du ∆Hréaction et du ∆Sréaction

48
Chapitre 2 : Thermodynamique

14.Énergie libre de Gibbs et spontanéité des réactions

! On introduit une nouvelle grandeur d’état thermodynamique


appelée énergie libre de Gibbs telle que : G = H - TS

" La variation d’énergie libre de Gibbs d’une réaction


effectuée à température constante est donnée par :
∆Gréaction = ∆Hréaction - T ∆Sréaction

" Les critères de Gibbs à propos de la spontanéité d’une réaction sont :


1. si ∆Gréaction < 0 , davantage de produits peuvent se former
2. si ∆Gréaction > 0 , aucun produit supplémentaire ne peut se former
en l’absence d’un apport d’énergie
3. si ∆Gréaction = 0 , la réaction est à l’équilibre
et aucun changement global apparent ne se produit
49

Chapitre 2 : Thermodynamique

14.Énergie libre de Gibbs et spontanéité des réactions

" Lors d’une réaction chimique, la composition du système se modifie


à la suite de la consommation de certaines espèces et de la formation d’autres,
ce qui a pour corollaire de changer leurs pressions ou leurs concentrations

" L’énergie libre de Gibbs varie en cours de réaction,


principalement au travers du terme entropique

" Un système évoluera spontanément dans un sens tel que son énergie libre
de Gibbs devienne minimale (∆Gréaction = Gf - Gi < 0)

50
Chapitre 2 : Thermodynamique

14.Énergie libre de Gibbs et spontanéité des réactions

! Soit la réaction : aA + bB → cC + dD

" La constante d’équilibre vaut :

K = ∏ aiυi
i

où υi = coefficients stoechiométriques
(+ pour les produits et - pour les réactifs)
ai = activités
pi
= pour les gaz (p0 = pressionstandard = 1atm)
p0
[ ]i pour les solutés ( 0 =concentrationstandard = 1M)
= 0 []
[]
51

Chapitre 2 : Thermodynamique

14.Énergie libre de Gibbs et spontanéité des réactions

" On réécrit souvent la constante d’équilibre sous la forme suivante :

c d
[C]éq ⋅ [D]éq c
Péq d
⋅ Péq
KC = a b
KP = a b
[ A ]éq ⋅ [B]éq Péq ⋅ Péq

" Il faut alors garder à l’esprit le fait qu’elle ne présente pas d’unités

" Le quotient réactionnel est un rapport qui a exactement la même forme algébrique
que l’expression de la constante d’équilibre, mais où interviennent
des concentrations qui ne sont pas les concentrations à l’équilibre :

c d
[C] ⋅ [D] Pc ⋅ P d
QC = a b
QP =
[ A ] ⋅ [B] P a ⋅ Pb
52
Chapitre 2 : Thermodynamique

14.Énergie libre de Gibbs et spontanéité des réactions

" Étant donné que ∆Gréaction détermine si une réaction est spontanée ou non,
il existe une relation entre ∆Gréaction et Q/K :

∆Gréaction = RT ln (Q/K)

1. Si Q/K < 1, ∆Gréaction < 0 ; la réaction se déroule spontanément de la gauche


vers la droite
2. Si Q/K > 1, ∆Gréaction > 0 ; la réaction se déroule spontanément de la droite
vers la gauche
3. Si Q/K = 1, ∆Gréaction = 0 ; la réaction est à l’équilibre

53

Chapitre 2 : Thermodynamique

14.Énergie libre de Gibbs et spontanéité des réactions

" Graphique de l’évolution de l’énergie libre de Gibbs lors d’une réaction chimique :

Sens des réactions spontanées


Équilibre

Réactifs purs Produits purs

Proportion croissante de produits

54
Chapitre 2 : Thermodynamique

14.Énergie libre de Gibbs et spontanéité des réactions

Équilibre situé à gauche : K << 1 Équilibre situé à droite : K >> 1

G G

Réactifs purs Produits purs Réactifs purs Produits purs

Proportion croissante de produits Proportion croissante de produits

55

Chapitre 2 : Thermodynamique

15.Relation entre ∆Gréaction et ∆G°réaction

" ∆Gréaction = RT ln (Q/K) = RT ln Q - RT ln K

" Lorsque tous les réactifs et produits sont dans les conditions standard
(sous la pression de 1 atm et à la concentration de 1 M pour les solutés), Q = 1

" Dans ces conditions, ∆Gréaction = ∆G°réaction = variation d’énergie libre de Gibbs
standard

∆G°r
-
" ∆G°réaction = - RT ln K soit K=e RT

" On peut dès lors déterminer la valeur de la constante d’équilibre


de n’importe quelle réaction chimique

56
Chapitre 2 : Thermodynamique

16.Énergies libres de formation

" Pour une réaction donnée, ayant calculé ∆H°réaction et ∆S°réaction


au moyen des tables thermodynamiques (298 K),
on trouve aisément ∆G°réaction via la relation
∆G°réaction = ∆H°réaction - T ∆S°réaction avec T = 298 K

! On peut également se référer aux énergies libres de Gibbs molaires standard


de formation qui sont répertoriées dans les tables thermodynamiques

" Considérons l’équation générale :


aA + bB → cC + dD
∆G°réaction = ∆G°f [produits] - ∆G°f [réactifs]
∆G°réaction = c ∆G°f [C] + d ∆G°f [D] - a ∆G°f [A] - b ∆G°f [B]

57

Chapitre 2 : Thermodynamique

16.Énergies libres de formation

" Exemple illustratif : calculer la valeur de la constante d’équilibre de la réaction


CO(g) + 2H2(g) → CH3OH(l) à 25°C

∆G°f [CO(g)] = -137 kJ/mol ; ∆G°f [H2(g)] = 0 kJ/mol ; ∆G°f [CH3OH(l)] = -166 kJ/mol

58
Chapitre 2 : Thermodynamique

17.Équation de van’t Hoff

! Comment la constante d’équilibre varie-t-elle en fonction de la température?

# ∆G°réaction = ∆H°réaction - T ∆S°réaction


# ∆G°réaction = - RT ln K

∆Hréaction
o
1 ∆Sréaction
o
" lnK = - ⋅ + (équation de van’t Hoff)
R T R

lnK
HT BT

-∆H°/R

∆S°/R

59
1/T

Chapitre 2 : Thermodynamique

17.Équation de van’t Hoff


" C’est donc le signe de ∆H°réaction qui détermine le sens de l’évolution de K
avec la température

# Ceci est conforme au principe de Le Chatelier :


sous une pression constante, une élévation de température déplace l’équilibre
dans le sens de la réaction endothermique
et un abaissement dans le sens de la réaction exothermique

60
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires

! La molécule la plus simple est l’hydrogène diatomique H2


qui ne contient que deux électrons

" Pourquoi H2 est-elle plus stable que deux atomes d’hydrogène séparés ?

" Si deux atomes se rapprochent,


d’autres forces vont apparaître :
les unes attractives,
entre l’électron du premier atome
et le proton du second et réciproquement,
et les autres répulsives, entre les électrons
et entre les noyaux respectivement

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires

On constate que l’énergie diminue


et donc que l’attraction l’emporte
jusqu’à ce que les atomes
soient si proches l’un de l’autre
que la répulsion nucléaire
Distance interatomique
d’équilibre (Re) devienne très importante
et domine

Energie de dissociation (D)

2
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires

! Lorsque les deux atomes d’hydrogène sont séparés,


leurs orbitales 1s sont distinctes

" Selon la théorie des orbitales moléculaires


(Robert Mulliken 1896-1986, prix Nobel de chimie en 1966),
lors du rapprochement des atomes,
ces orbitales à une certaine distance se recouvrent :
les électrons se distribuent sur les deux atomes et occupent une même orbitale
appelée orbitale moléculaire qui s’étend sur toute la molécule

" En réalité, quand deux orbitales 1s se recouvrent, les fonctions d’onde interfèrent
et elles forment deux orbitales moléculaires

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires


Énergie

ψ MO −
ψ 1s A
− ψ 1s B
→ ψ MO −

Orbitale
antiliante Interférence destructive
1sA 1sB

ψ MO +

Orbitale
liante

ψ 1s A
+ ψ 1s B
→ ψ MO +

Interférence constructive

4
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires


2
ψ MO +

ψ MO +

Axe internucléaire

ψ 1s + ψ 1s
A B
→ ψ MO +

Orbitale moléculaire liante

5
Courbes d’isodensité

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires


2
ψ MO −

ψ MO −

Axe internucléaire

ψ 1s − ψ 1s
A B
→ ψ MO −

Courbes d’isodensité
Orbitale moléculaire antiliante 6
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires

" On constate que dans l’orbitale liante,


2
la densité de probabilité électronique ( ψ )
est importante dans la région située entre les deux noyaux
et qu’elle s’annule dans l’orbitale antiliante

2
2
ψ MO = (ψ 1s + ψ 1s
+
A B
) = ψ 12s A + ψ 12sB + 2 × ψ 1s A ⋅ψ 1sB

2
2
ψ MO = (ψ 1s − ψ 1s

A B
) = ψ 12sA + ψ 12sB − 2 × ψ 1s A ⋅ψ 1sB

" C’est le terme 2 × ψ 1s ⋅ψ 1s qui explique de cette différence


A B

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires

8
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires

" Interaction entre un électron e- et 2 protons H1+ et H2+ de 2 noyaux atomiques

= ion H2+

" Lorsque l’électron se trouve dans la région de liaison,


il provoque le rapprochement des 2 noyaux atomiques
9

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires

" Plus les atomes sont proches, plus le recouvrement des orbitales atomiques
est important et plus grands sont l’abaissement énergétique de l’orbitale liante
et l’élévation énergétique de l’orbitale antiliante

Faible recouvrement
E Orbitale antiliante
1sa 1sb 1sa 1sb

Orbitale liante

Recouvrement important
E Orbitale antiliante
1sa 1sb 1sa 1sb

10
Orbitale liante
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires

" L’énergie potentielle moléculaire est la somme de l’énergie électronique


(liée à la présence de l’électron dans l’orbitale moléculaire)
et de l’énergie de répulsion internucléaire

" Emol (R ) = Eelec (R ) + Einternucléaire (R )


k ⋅ Z1 ⋅ Z2
Emol (R ) = Eelec (R ) +
R

= Eelec (R ) +
( )
2,31× 10 −16 J .pm ⋅ ( +1) ⋅ ( +1)
R

où Emol(R), Eelec(R) et Einternucléaire (R) sont respectivement


l’énergie potentielle moléculaire, l’énergie potentielle électronique
et l’énergie potentielle de répulsion internucléaire
11

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

1. Les orbitales moléculaires

Emol (R)

Orbitale antiliante : Eélec (> 0) + Einternucléaire (> 0)

0
R
Orbitale liante : Eélec (< 0) + Einternucléaire (> 0)

" Seule l’occupation de l’orbitale liante conduit à la formation d’une liaison chimique
12
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

2. Diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires

! Grâce aux diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires,


montrons que si l’union de deux atomes d’hydrogène conduit à une molécule,
celle de deux atomes d’hélium n’y conduit pas

" Le remplissage des orbitales moléculaires se fait de manière identique


au remplissage des orbitales atomiques : on remplit les orbitales
par ordre croissant d’énergie en respectant le principe de Pauli et la règle de Hund

E Électron libre
" σ (orbitale liante) et
I1(H2) I (H) σ* (orbitale antiliante)
présentent une symétrie
σ*
cylindrique suivant l’axe
1s internucléaire
σ
13
H H2 H

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

2. Diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires

! Grâce aux diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires,


montrons que si l’union de deux atomes d’hydrogène conduit à une molécule,
celle de deux atomes d’hélium n’y conduit pas

H H+ H H

He He+ He He
14
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

2. Diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires

! L’ordre de liaison, OL, relie semi-quantitativement l’énergie de dissociation, D, à la


distribution électronique présentée dans le diagramme des énergies moléculaires

" OL = ½ (nl - nal) où nl et nal représentent respectivement le nombre d’électrons


occupant les orbitales liantes et les orbitales antiliantes

" L’énergie de dissociation est d’autant plus élevée que OL est grand ;
si OL est nul, D = 0 et la molécule n’existe pas

" Un ordre de liaison égal 1 indique une liaison simple (une paire d’électrons),
un ordre de liaison égal 2 indique une liaison double (deux paires d’électrons),…

" Plus l’ordre de liaison est élevé, plus la distance d’équilibre Re (longueur de liaison)
est courte
15

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

2. Diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires

! Envisageons les diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires de N2 et O2

E σ* (2p)
π* (2p)

2p

σ (2p)
π (2p)
σ* (2s) OL = ½ (10 - 4) = 3
2s
σ (2s)

σ* (1s)
1s
σ (1s)

N N2 N 16
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

2. Diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires

! Les orbitales p (caractère directionnel px, py, pz)


font intervenir deux types de recouvrements

a) Recouvrement axial entre deux orbitales 2pZ (en appelant Z l’axe internucléaire) :
ce recouvrement donne naissance à deux orbitales de type σ
(symétrie cylindrique suivant l’axe internucléaire)

z z

17

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

2. Diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires

b) Recouvrement latéral entre deux orbitales 2pX ou 2pY :


que ce soit entre deux orbitales 2pX ou entre deux orbitales 2pY,
chacun de ces recouvrements donne naissance à deux orbitales de type π
(pas de symétrie cylindrique suivant l’axe internucléaire)

x x

18
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

2. Diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires

E σ* (2p)
π* (2p)

2p

σ (2p)
π (2p)
σ* (2s) OL = ½ (10 - 6) = 2
2s
σ (2s)

σ* (1s)
1s
σ (1s)

O O2 O
19

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

2. Diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires

Molécules OL Re (pm) D (kJ/mol) S (magnétisme)

N2 3 109 940 0 dia

O2 2 120 493 1 para

" Lorsque le spin total, S, (somme des spins individuels) vaut 1,


on dit que la molécule est paramagnétique :
elle est attirée à l’intérieur des pôles d’un aimant

" Dans le cas contraire (spin total = 0), elle est diamagnétique
20
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

2. Diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires

" La formule de Lewis de O2 n’explique pas le paramagnétisme de cette molécule :


cette formule laisse entrevoir à tort que la totalité des électrons sont appariés

21

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

2. Diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires

! Examinons le cas d’une molécule biatomique hétéronucléaire : HF

E Électron libre

I (H)
I1(F)
σ*

1s

2p

Électrons
2s
non liants

1s

22
H HF F
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

2. Diagrammes d’énergie des orbitales moléculaires

" En conclusion, pour l’établissement des diagrammes d’énergie


des orbitales moléculaires :

i. il y a toujours conservation du nombre total d’orbitales

ii. seules les orbitales de même énergie se recouvrent de manière appréciable

23

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

! Le nombre de liens formés par un atome


est égal au nombre d’électrons célibataires
qu’il possède dans sa couche valentielle

! Pour aborder le concept d’hybridation des orbitales atomiques,


considérons la molécule BeH2

" Le béryllium n’ayant pas d’électrons célibataires dans sa couche valentielle,


il ne devrait a priori pas réaliser de liaisons avec l’hydrogène

24
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

" Pour expliquer l’existence de deux liens, on fait l’hypothèse d’une promotion
d’un électron 2s vers une orbitale 2p (orbitale la plus proche en énergie)

E
2p

Promotion
2s

" Ce processus est très demandeur en énergie (+323 kJ/mol)


et se justifie par le fait qu’il va permettre la réalisation de deux liens covalents
dont la formation dégagera une quantité d’énergie plus élevée
que celle utilisée lors de la promotion 25

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

" Cependant, les liens ainsi réalisés par recouvrement,


d’une part, de l’orbitale 2s du Be avec l’orbitale 1s de l’H
et, d’autre part, de l’orbitale 2p du Be avec l’orbitale 1s de l’H
ne sont pas équivalents contrairement aux données expérimentales

" On fait l’hypothèse d’une hybridation des orbitales atomiques du béryllium :


il s’agit d’une opération de "mixage" d’un certain nombres d’orbitales valentielles
d’un même atome pour obtenir un même nombre d’orbitales hybrides équivalentes

E
2p 2p

Hybridation sp

2s

26
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

Mixage entre l’orbitale 2s et l’orbitale 2pz du Be :


2 orbitales sp orientées à 180° l’une de l’autre
27

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

Formation des deux liens équivalents et géométrie linéaire de BeH2

28
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

" Reprenons sur un diagramme d’énergie les différentes étapes proposées


pour la formation de BeH2

E
Be (1s22s12p1) + 2 H Be (hybridé) + 2 H

Promotion Hybridation
Formation des
Be (1s22s2) + 2 H deux liens équivalents

BeH2

29

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

! Pour expliquer la géométrie de BF3 et l’existence de trois liens B-F équivalents,


il faut considérer un autre type d’hybridation où sont utilisées l’orbitale 2s
et deux orbitales 2p du bore : on forme ainsi trois orbitales hybrides sp2
qui sont dirigées vers les sommets d’un triangle équilatéral

E
2p
sp2
Promotion Hybridation
2s

30
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

31

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

32
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

! Pour interpréter les quatre liens équivalents C-H dans le méthane CH4,
il faut considérer la promotion d’un électron 2s du carbone vers une orbitale 2p,
suivie de la formation de quatre orbitales hybrides sp3
obtenue par "mixage" de l’orbitale 2s et des 3 orbitales 2p ;
ces quatre orbitales sp3 sont dirigées vers les quatre sommets d’un tétraèdre

E
2p

Promotion Hybridation
sp3
2s

33

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

34
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

σ
σ

35

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

3. Hybridation

Nombre de paires Arrangements


Hybridation Exemples
stéréoactives des paires

2 Linéaire sp BeH2

3 Trigonal plan sp2 BF3

4 Tétraédrique sp3 CH4, NH3

Bipyramide
5 sp3d PF5
trigonal

6 Octaédrique sp3d2 SF6


36
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

! Prenons le cas de l’éthylène, C2H4, dont la structure de Lewis est :

H H
C C
H H

" Autour de chaque atome de carbone, il y a 3 paires stéréoactives :


l’arrangement adopté est donc trigonal plan et l’hybridation est de type sp2

E
2p
sp2
Promotion Hybridation
2s

37

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" Deux atomes de carbone réunis par recouvrement d’une orbitale sp2
en provenance de chacun d’eux forment un lien σ

38
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" Formation de liens σ entre les orbitales sp2 restantes


et les orbitales 1s des atomes d’hydrogène

σ σ

σ σ

39

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" La quatrième orbitale, qui est non hybridée et donc 2p, va former un lien π
par recouvrement latéral avec l’orbitale 2p correspondante
de l’autre atome de carbone

" Une double liaison est donc constituée d’une liaison σ et d’une liaison π
40
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" La liaison π verrouille la molécule dans une configuration coplanaire


de sorte qu’il y a absence de libre rotation autour du lien double

" Afin d’examiner les conséquences


de cette absence de rotation,
considérons la molécule
de 1,2-dichloroéthylène

41

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" La molécule de 1,2-dichloroéthylène existe sous deux formes distinctes,


différentes du point de vue structural, appelées isomères géométriques
et qui présentent des propriétés caractéristiques

" Pour réaliser le mouvement


de rotation de 180°
qui permet de passer
d’un isomère à l’autre,
il faut briser le lien π,
ce qui nécessite
une énergie importante
de l’ordre de 250 kJ/mol

Téb = 60°C 42
Téb = 48°C
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" Par contraste, le 1,2-dichloroéthane ne présente pas ce type d’isomérie


car la rotation d’une moitié de la molécule vis-à-vis de l’autre
ne nécessite pas la rupture d’un lien : il y a libre rotation autour d’un lien σ simple

= 1 seule molécule!

43

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

! Considérons à présent une molécule qui contient une liaison triple : l’acétylène

H C C H

" Autour de chaque atome de carbone, il y a 2 paires stéréoactives :


l’arrangement adopté est donc linéaire et l’hybridation est de type sp

E
2p

sp

2s
Promotion Hybridation

44
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" Les deux orbitales hybrides sp de chaque atome de carbone réalisent deux liens σ
par recouvrement avec d’une part l’orbitale 1s d’un atome d’hydrogène
et d’autre part une orbitale sp de l’autre atome de carbone

σ σ σ

45

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" Les deux autres orbitales non hybridées 2p, l’une dirigée selon x et l’autre selon y,
vont réaliser deux liens π par recouvrement latéral
avec les orbitales correspondantes de l’autre atome de carbone

46
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

! Dans bon nombre de molécules,


il existe des orbitales qui s’étendent au-delà de plus de deux atomes adjacents ;
le benzène (C6H6) est l’un des exemples les plus importants

" Deux formes de résonance principales décrivent la molécule de benzène :

47

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" La superposition de ces deux formules de Lewis


est décrite par l’hybride de résonance
qui fait apparaître la délocalisation des électrons :

" Dans le benzène, toutes les liaisons carbone-carbone sont équivalentes


(ce qui est corroboré par les mesures expérimentales)
et chacune de celles-ci a une longueur de 140 pm,
ce qui est une valeur intermédiaire entre la longueur d’une liaison carbone-carbone
simple (154 pm) et double (134 pm)
48
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" Dans chacune des structures de résonance, il y a trois paires stéréoactives


autour de chaque atome de carbone : l’arrangement adopté est donc trigonal plan
et l’hybridation est de type sp2

" Tous les atomes du benzène sont situés dans un même plan

49

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

σ σ σ σ

σ σ

σ σ σ σ

50
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" Il demeure sur chaque atome de carbone une orbitale 2p non hybridée
dirigée dans la direction perpendiculaire au plan du benzène

51

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" Ces 6 orbitales 2p donnent naissance, par recouvrement latéral,


à des orbitales moléculaires qui s’étendent sur l’ensemble des atomes de carbone
(délocalisation des paires électroniques formant les liens π sur les 6 atomes
de carbone)

52
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

" Nous verrons au chapitre 4 qu’on peut déterminer expérimentalement


que le benzène représenté par ses deux structures de résonance
est 149 kJ/mol plus stable que s’il était représenté par une seule structure
(c’est-à-dire sans délocalisation des électrons π)

53

Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

π
Reconnaissance éternelle
54
à Jean-Pierre Puttemans
Chapitre 3. La liaison chimique : aspects complémentaires

4. Description des liaisons multiples

Reconnaissance éternelle
55
à Jean-Pierre Puttemans
Chapitre 4 : la chimie organique

4.1 Préambule
4.2 Alcanes ou hydrocarbures saturés
4.3 Groupes fonctionnels
4.4 Réactions des alcools
4.5 Réactions des alcènes
4.6 Composés carbonylés
4.7 Synthèse organique
4.8 Composés aromatiques
4.9 Isomérie
4.10 Quelques molécules 1

4.1 Préambule

! Le Carbone est unique en son genre :


il forme des enchaînements pouvant contenir jusqu’à des milliers d’atomes

! Les composés organiques ainsi formés sont très nombreux (plusieurs millions) :
les combinaisons sont multiples et incluent d’autres atomes

! Nous nous limiterons à quelques notions sur leurs classes principales


et leurs réactions caractéristiques

2
4.2 Alcanes

1. Présentation

! On les appelle aussi hydrocarbures saturés ou paraffines

! Ils ne contiennent que du carbone et de l’hydrogène CnH2n+2


et sont très peu réactifs (parum affinis)

! Le méthane CH4 est le plus simple des alcanes,


c’est le constituant principal du gaz naturel

" Les quatre liaisons C‒H sont équivalentes: tétraèdre régulier

" La représentation usuelle (Lewis) ne montre pas cette géométrie

4.2 Alcanes

1. Présentation

! Dans l’ordre croissant du nombre de carbones vient alors l’éthane C2H6

" Les carbones sont hybridés sp3

4
4.2 Alcanes

1. Présentation

" On peut considérer l’éthane comme un dérivé du méthane,


par remplacement d’un hydrogène par un groupe CH3

" Ce groupe CH3 dérive lui-même du méthane, on l’appelle méthyle

" À partir d’autres alcanes, on peur former d’autres groupes, les groupes alkyles

4.2 Alcanes

1. Présentation

! À partir de l’éthane, on peut former le propane, C3H8, par remplacement


d’un hydrogène par un méthyle

" Le groupe CH3‒CH2 s’appelle éthyle

6
4.2 Alcanes

1. Présentation

! À partir du propane, on peut encore remplacer un hydrogène par un méthyle

" Parmi les huit atomes d’hydrogènes du propane, six sont liés à un carbone terminal
et deux au carbone central

" Si on remplace un hydrogène par un méthyle, on a donc deux possibilités :

normal butane isobutane


ou n-butane 7

4.2 Alcanes

1. Présentation

" Ces deux butanes, de même formule, C4H10, sont des isomères de position
(aussi appelés isomères structuraux), aux propriétés physiques et chimiques
légèrement différentes

8
4.2 Alcanes

1. Présentation

" L’isobutane est un hydrocarbure dit ramifié car un de ses atomes de carbone
est relié à trois atomes de carbone

" Son squelette carboné formant une chaîne,


le n-butane appartient quant à lui à la famille des hydrocarbures linéaires

La liaison C‒C permet la rotation !


9

4.2 Alcanes

1. Présentation

! Le nombre des isomères de position croît rapidement


lorsque le nombre d’atomes de carbone augmente :
il y a 3 isomères de C5H12, 5 isomères de C6H14 et 75 isomères de C10H22

! Mais tous les alcanes ont en commun deux caractéristiques structurales :

# chaque atome de carbone forme quatre liaisons covalentes


avec d’autres atomes C ou H
# l’angle de liaison est celui de la structure tétraédrique

10
4.2 Alcanes

1. Présentation

! Une seconde classe d’alcanes forme des enchaînements


qui se referment sur eux-mêmes : des cycles

! On les appelle cycloalcanes ou cycloparaffines

" Pour les plus petits, l’angle de liaison s’éloigne de celui de la structure tétraédrique

cyclopropane
cyclobutane 11

4.2 Alcanes

1. Présentation

" A partir de cinq atomes de carbone, on retrouve des angles de l’ordre de 109°

cyclopentane cyclohexane

12
4.2 Alcanes

2. Nomenclature

! Alcanes linéaires : méthane, éthane, propane, n-butane, n-pentane,


n-hexane, n-heptane, n-octane, n-nonane, n-décane …

! Alcanes ramifiés : ils sont considérés comme des dérivés alkylés de la plus longue
chaîne normale, c’est-à-dire de la substitution d’atomes d’hydrogène de celle-ci
par des groupes alkyles

" L’isobutane est un dérivé méthylé du propane : son nom systématique est
méthylpropane

13

4.2 Alcanes

2. Nomenclature

" Règles :

1. Chercher le plus long enchaînement carboné dans le composé


et considérer la molécule comme un dérivé de l’alcane correspondant

2. Numéroter les atomes de la chaîne à partir de l’extrémité de la molécule


la plus proche des ramifications

3. On prend comme préfixe le numéro de l’atome auquel est attaché le radical


substituant, suivi de son nom

" Exemples :

1. 2-méthyl-butane

2. 3,3-diméthyl-hexane
14
4.3 Groupes fonctionnels

1. Principe

! Le nombre de molécules qui peuvent s’obtenir en combinant le carbone


et l’hydrogène avec l’azote, l’oxygène, le soufre, … est quasiment illimité

" Ces composés sont regroupés en classes


dont les membres ont des propriétés chimiques semblables

" Les groupes fonctionnels, ou en bref les fonctions,


sont la base de cette classification :
ils déterminent les propriétés chimiques,
quelle que soit la forme du squelette carboné

15

4.3 Groupes fonctionnels

2. Les alcools

! Ils renferment le groupement hydroxyle, ‒ OH, lié à une structure hydrocarbonée

" On leur donne le nom de l’hydrocarbure dont il dérivent en remplaçant le e final


par ol

méthanol propanol
CH3OH éthanol CH3CH2CH2OH
CH3CH2OH

16
4.3 Groupes fonctionnels

2. Les alcools

" Les règles de nomenclature énoncées pour les alcanes


trouvent ici une extension assez intuitive

" Exemples :

1. 2-butanol

2. 4-méthyl-2-pentanol

17

4.3 Groupes fonctionnels

3. Les acides

! Ils renferment le groupement carboxyle, ‒ COOH, lié à une structure


hydrocarbonée

" On leur donne le nom de l’hydrocarbure dont il dérivent en remplaçant le e final


par oïque (on emploie plus souvent un nom trivial)

acide méthanoïque
acide oxalique
ou acide formique
HCOOH
acide éthanoïque
ou acide acétique 18
CH3COOH
4.3 Groupes fonctionnels

4. Les aldéhydes et les cétones

! Ils renferment le groupement carbonyle, ‒ CO ‒

" Dans les aldéhydes, l’une des deux liaisons du carbonyle


s’établit avec un hydrogène

" Dans les cétones, les deux liaisons se font avec des atomes de carbone

formaldéhyde acétaldéhyde acétone


ou méthanal ou éthanal ou propanone 19
CH2O CH3CHO CH3COCH3

4.3 Groupes fonctionnels

5. Les alcènes

! Ces composés (aussi appelés oléfines) renferment une liaison double C = C

" On leur donne le nom de l’alcane correspondant en remplaçant le suffixe ane


par le suffixe ène

éthène propène
ou éthylène ou propylène
CH2=CH2 CH2=CHCH3

cyclohexène

20
4.3 Groupes fonctionnels

6. Les alcynes

! Ces composés (aussi appelés acétyléniques) renferment une liaison triple C ≡ C

" On leur donne le nom de l’alcane correspondant en replaçant le suffixe ane


par le suffixe yne

éthyne
ou acétylène
CH≡CH propyne
CH≡CCH3

21

4.3 Groupes fonctionnels

7. Les éthers

! Les éthers-oxydes ou éthers sont caractérisés par le groupe ‒ C ‒ O ‒ C ‒

" On les appelle oxydes ou plutôt éthers en spécifiant le nom des groupes alkyles
qu’ils unissent

oxyde ou éther oxyde de méthyle et d’éthyle


diméthylique ou méthyl-éthyl-éther
CH3OCH3 CH3OCH2CH3

22
éther diéthylique
4.3 Groupes fonctionnels

8. Les esters

! Les esters résultent de la réaction de condensation entre un alcool et un acide

" Ils sont caractérisés par le groupe RCOOR’

+
!!⇀
H
↽!!
" Ils se nomment comme s’ils étaient des sels des acides organiques
et des groupes alkyles

23
acétate de méthyle formiate d’éthyle

4.3 Groupes fonctionnels

9. Les amines

! Les amines renferment le groupe aminé : ‒ NH2

" On peut se les représenter comme des dérivés de l’ammoniac NH3


par remplacement d’un ou plusieurs hydrogènes par un ou des alkyles

CH3NH2 méthylamine
CH3CH2NH2 éthylamine
(CH3)2NH diméthylamine
(CH3)3N triméthylamine

24
4.3 Groupes fonctionnels

10. Les réactions

! Les réactions en chimie organique se font au niveau des groupes fonctionnels,


laissant généralement le reste de la molécule inchangé

! Les réactifs possibles, organiques ou minéraux, sont nombreux,


mais les réactions se rangent essentiellement en trois classes :

i. les réactions de substitution :


un groupe fonctionnel en déplace (ou en remplace) un autre

ii. les réactions d’addition et d’élimination :


une fonction est modifiée par l’addition ou l’élimination d’atomes

iii. les réactions d’oxydation et de réduction :


certaines fonctions sont oxydables, d’autres réductibles,
et d’autres encore peuvent subir les deux types de réaction
25

4.4 Réactions des alcools

1. Généralités

! Les alcools à chaîne courte sont miscibles à l’eau, mais plus la chaîne s’allonge
plus le caractère hydrocarboné et hydrophobe se marque

! On classe les alcools en primaires, secondaires et tertiaires selon le nombre


de chaînes alkyles attachées au carbone porteur du groupe ‒ OH

Iaire IIaire IIIaire

! Les points d’ébullition des alcools sont plus élevés que ceux des hydrocarbures
correspondants (ex : méthanol vs méthane) à cause des liaisons hydrogène
qu’ils forment entre eux 26
4.4 Réactions des alcools

1. Généralités

! Les alcools sont des acides et des bases très faibles,


l’hydroxyle n’accepte de proton que des acides très forts
et ne cède de proton qu’aux bases très fortes

 R - OH +2 
!!⇀ R - OH
R - OH + H ↽!! + +
Kc = << 1
2
[ R - OH ] ⋅  H + 
R - OH + NaOH ⎯⎯
→ R - ONa + H 2 O
" Les composés R-ONa sont des alkoxydes ou alcoolates qui forment les ions
R-O- et Na+

27

4.4 Réactions des alcools

2. Réactions de substitution

! Exemple :

HBr + CH3CH 2 OH ⎯⎯
→ CH 3CH 2 Br + H 2 O
bromure
d’éthyle

" L’équation de vitesse est connue expérimentalement :

d [ CH 3CH 2 Br ]
= kexp  H +  ⋅  Br -  ⋅ [ CH 3CH 2 OH ]
dt

28
4.4 Réactions des alcools

2. Réactions de substitution

" Et elle s’explique par un mécanisme en deux étapes (mécanisme SN2) :

!!!!
CH 3CH 2 - OH + H + ↽!!!1
⇀ K +
! CH 3CH 2 - OH 2
rapide
k2
CH 3CH 2 - OH +2 + Br - ⎯⎯⎯
lente
→ CH 3CH 2 - Br + H 2O

" Qui donne une équation de vitesse théorique :

d [ CH 3CH 2 Br ]
= k2  Br -  ⋅ CH 3CH 2 OH 2+ 
dt
= k2 ⋅  Br -  ⋅ K1 ⋅  H +  ⋅ [ CH 3CH 2 OH ] kexp = k2 ⋅ K1
29

4.4 Réactions des alcools

2. Réactions de substitution

! La cinétique est différente lorsque l’alcool est tertiaire :

HBr + ( CH3 )3 C − OH ⎯⎯
→ ( CH 3 )3 C − Br + H 2O
d[(CH 3 )3 C − Br]
= kexp [H + ][(CH 3 )3 C − OH]
dt kexp = k2 ⋅ K1
" Le mécanisme comporte une étape supplémentaire due à la formation
d’un carbocation (ou ion carbénium) tertiaire stable mais réactif (mécanisme SN1)

!!!!
(CH 3 )3 C - OH + H + ↽!!!1
⇀ K +
! (CH3 )3 C - OH 2
rapide
k2
(CH 3 )3 C - OH 2+ ⎯⎯⎯
lente
→ (CH 3 )3 C + + H 2 O
+
(CH 3 )3 C +++ Br -⎯⎯⎯
⎯⎯ k
→→
rapide (CH 3 )3 C - −Br
3 30
4.4 Réactions des alcools

3. Réactions d’élimination

! Exemple :
H 2SO 4
CH 3CH 2 OH ⎯⎯⎯ → CH 2 = CH 2 + H 2 O
H 2SO 4
(CH 3 )3 COH ⎯⎯⎯ → CH 2 = C(CH 3 ) 2 + H 2 O
" La déshydratation de l’alcool tertiaire est plus facile
car elle passe par l’ion carbénium tertiaire que nous venons de voir,
et qui, en l’absence d’un anion avec qui réagir, perd un proton et engendre l’alcène

!!!!
(CH 3 )3 C - OH + H 2SO 4 ↽!!!1
⇀ K + −
! (CH 3 )3 C - OH 2 + HSO 4
rapide
k2
(CH 3 )3 C - OH +2 ⎯⎯⎯
lente
→ (CH 3 )3 C+ + H 2 O
k3
(CH 3 )3 C+ ⎯⎯⎯
rapide
→(CH 3 ) 2 C = CH 2 31

4.4 Réactions des alcools

4. Réactions d’oxydation

! L’oxydation des alcools par divers oxydants est une réaction importante,
tant au laboratoire que dans l’industrie

" Exemple 1 : l’oxydation d’un alcool secondaire par l’ion bichromate en milieu
aqueux et en présence d’acide acétique donne naissance à une cétone
=
Cr2 O7
(CH 3 ) 2 CHOH ⎯⎯⎯
H+
→(CH 3 ) 2 C = O
" Exemple 2 : l’oxydation d’un alcool primaire par l’ion bichromate en milieu aqueux
et en présence d’acide acétique donne naissance à un aldéhyde
= =
Cr2 O7 Cr2 O7
CH 3CH 2 OH ⎯⎯⎯
H+
→ CH 3CH = O ⎯⎯⎯
H+
→ CH 3COOH
Cet aldéhyde peut encore s’oxyder et former un acide carboxylique

" L’oxydation des alcools tertiaires ne peut se faire qu’aux dépens du squelette
32
carboné
4.5 Réactions des alcènes

1. Généralités

! Les alcènes sont des composés insaturés en ce que leurs principales réactions
sont des additions de réactifs sur la liaison double

" Les alcanes sont des composés saturés car ils ne subissent pas de réaction
d’addition

" Les alcènes ont toutefois des propriétés physiques (Fus, Eb, solubilité)
similaires à celles des alcanes

33

4.5 Réactions des alcènes

1. Généralités

! La double liaison conduit à une géométrie plane et rigide (sp2)


et à la possibilité de l’existence d’isomères géométriques

trans-2-butène
cis-2-butène

34
4.5 Réactions des alcènes

2. Réactions d’addition des oléfines

! Les oléfines réagissent rapidement avec le brome

CH 2 = CH 2 + Br2 ⎯⎯
→ CH 2 Br − CH 2 Br
! Les composés insaturés peuvent être hydrogénés facilement
en présence de catalyseurs métalliques,
c’est ainsi que l’on transforme les huiles végétales en margarines
Pt
CH 3 − CH = CH 2 + H 2 ⎯⎯
H 2 → CH 3 − CH 2 − CH 3

! Les acides halogénés s’additionnent aussi aux doubles liaisons


Pt
CH 3 − CH = CH 2 + HCl ⎯⎯
H 2 → CH 3 − CHCl − CH 3

" Lors de l’addition, le proton se fixe préférentiellement sur le carbone


contenant le plus grand nombre d’atomes d’hydrogène (règle de Markovnikov)
35

4.5 Réactions des alcènes

2. Réactions d’addition des oléfines

" C’est encore une fois la stabilité de l’ion carbénium


qui explique l’orientation de la réaction selon la règle de Markovnikov

36
4.5 Réactions des alcènes

2. Réactions d’oxydation des oléfines

! Les oléfines réagissent aisément avec de nombreux oxydants


MnO4
(CH 3 ) 2 C = C(CH 3 ) 2 ⎯⎯⎯
H+
2(CH
→ 2( CH33))22 =
C CO
=O
Rupture du lien C=C

MnO4
CH 3 - CH = CH - CH 3 ⎯⎯⎯
H+
2CH33-CH
→ 2CH =O
COOH
Rupture du lien C=C


MnO4
CH3 - CH = CH - CH3 ⎯⎯⎯
H+
→ 2CH - COOH
2CH33COOH
" Un atome de carbone lié à deux alkyles se transforme en cétone,
un atome de carbone lié à un hydrogène se transforme en acide

37

4.6 Composés carbonylés

1. Généralités

! L’acétone et le formaldéhyde ont une importance industrielle considérable ;


de plus, la multitude de réactions possibles des composés carbonylés
en fait des composés précieux pour la synthèse organique

! L’acétone est un solvant important, car elle est soluble dans l’eau mais dissout
aussi un grand nombre de composés organiques

! La double liaison conduit à une géométrie plane et rigide (carbone sp2)

! Puisque l’oxygène est plus électronégatif que le carbone, le groupe carbonyle


est polaire et son atome d’oxygène est négatif

δ+ δ-
" La représentation des charges dans le carbonyle est donc :

38
4.6 Composés carbonylés

2. Réactions d’addition

! Cette polarisation de la liaison double oriente l’addition de composés ioniques


comme H+ CN-

39

4.6 Composés carbonylés

2. Réactions d’addition

" Une réaction d’addition très utile des composés carbonylés


implique les organométalliques, appelés réactifs de Grignard,
qui ont pour structure commune R-Mg-X où R est un groupe alkyle,
Mg un atome de magnésium et X un atome halogène (Cl, Br ou I)

" Dans un organométallique, le carbone est porteur d’une charge partielle négative :

δ− δ+
R − Mg − X
" Les réactifs de Grignard se préparent par la réaction d’un halogénure d’alkyle
avec le magnésium métallique dans un solvant éthéré :

éther
R − X + Mg ⎯⎯⎯
anhydre
→ R − Mg − X
40
4.6 Composés carbonylés

2. Réactions d’addition

" La réaction entre les organomagnésiens et les aldéhydes


mènent à la formation d'un alcool secondaire:

" Sur les cétones, cette réaction conduit à la création d'un alcool tertiaire :

41

4.6 Composés carbonylés

3. Réactions d’oxydation et de réduction

! Les cétones sont très résistantes à l’oxydation

! Les aldéhydes s’oxydent facilement en acides carboxyliques

! Les aldéhydes et les cétones peuvent être réduits en alcools

42
4.7 Synthèse organique

! Après avoir passé en revue quelques réactions, nous sommes en mesure de voir
comment procéder pour synthétiser de nouvelles molécules

" Exemple 1 : synthèse de la 3-hexanone au départ du 1-propanol

" Exemple 2 : synthèse de l’isobutène à partir de 1-propanol et de bromure de


méthyle

" Exemple 3 : synthèse du méthylcyclopentane à partir de la cyclopentanone

43

4.7 Synthèse organique

Quelques transformations
de groupes fonctionnels

44
4.8 Composés aromatiques

1. Généralités

! Nous avons étudié la nature de la structure aromatique du benzène, C6H6,


et nous avons vu que cette molécule est un bon exemple de liaisons délocalisées

! On omet généralement d’indiquer les atomes de carbone et d’hydrogène :

! Un grand nombre de molécules organiques possèdent une structure benzénique :


on les appelle les composés aromatiques pour les distinguer des composés
aliphatiques dont les alcanes, par exemple, font partie 45

4.8 Composés aromatiques

1. Généralités

! La délocalisation électronique confère des propriétés particulières


à ces composés aromatiques

! Malgré leur insaturation, ils ne subissent que peu de réactions d’addition

" Cela tient à la stabilité particulière de la structure:


le benzène représenté par l’hybride de résonance est 149 kJ/mol plus stable
que s’il avait été représenté par une seule des deux formes de résonance

" Voyons comment on détermine cette énergie !

46
4.8 Composés aromatiques

1. Généralités

" L’hydrogénation du benzène en cyclohexane (C6H12) est exothermique


et vaut -208 kJ/mol

" Si le benzène était représenté par une structure


où les doubles liaisons sont localisées,
son hydrogénation en cyclohexane devrait avoir une exothermicité
égale à trois fois celle de l’hydrogénation du cyclohexène en cyclohexane,
soit : 3 x -119 = -357 kJ/mol

47

4.8 Composés aromatiques

1. Généralités

" Dans un diagramme enthalpique :

H
Une des deux formules de Lewis

∆H°r = -149 kJ/mol = énergie de résonance

Benzène
∆H°r = -357 kJ/mol

∆H°r = -208 kJ/mol

Cyclohexane

48
4.8 Composés aromatiques

2. Réactions de substitution

! Ce sont les réactions les plus importantes

" Mécanisme général de la substitution électrophile aromatique du benzène

Étape 1

Étape 2

49

4.8 Composés aromatiques

2. Réactions de substitution

" Mécanisme général de la substitution électrophile aromatique du benzène

" La charge du carbocation intermédiaire C6H6E+


est partagée par 3 atomes de carbone

50
4.8 Composés aromatiques

2. Réactions de substitution

" Exemple : l’alkylation du benzène

H H H
H
H H H
CH3Cl
⎯⎯⎯→
AlCl3
H + HCl
H H H H
H H

toluène

CH 3Cl + AlCl3 → CH 3+ + AlCl4 −

51

4.8 Composés aromatiques

2. Réactions de substitution

" Exemple : la nitration du benzène

HNO3 + 2H 2SO 4 → O = N += O + H 3O + + 2HSO 4 −

nitrobenzène

52
4.8 Composés aromatiques

2. Réactions de substitution

" Exemple : la chloration du benzène

chlorobenzène

" Autres congénères importants

H H H H
H OH H
H
H H H H
H H H Naphtalène
et d’autres hydrocarbures
phénol aniline les xylènes H
aromatiques polycondensés
53

4.8 Composés aromatiques

2. Réactions de substitution

" L’isomérie de position se rencontre également en série aromatique

1
1 2 1

3 4

orthoxylène métaxylène paraxylène


ou o-xylène ou m-xylène ou p-xylène

54
4.8 Composés aromatiques

2. Réactions de substitution

" Lorsque la substitution s’effectue sur un dérivé du benzène,


le ou les subsituant(s) se trouvant déjà sur le noyau exercent un effet d’orientation
sur la position du nouveau substituant
NO2 NO2

Cl2
⎯⎯⎯
AlCl3

Cl
(98%)

Cl Cl Cl
NO2
HNO3
⎯⎯⎯
H 2SO 4
→ +

NO2
(30%) (70%) 55

4.8 Composés aromatiques

2. Réactions de substitution

" Les groupes électronégatifs ou qui attirent des électrons, comme


-NO2, -CN, -CHO, -COR, -COOH, -COOR
orientent la substitution en position méta

" Les groupes qui, comme


-NH2, -OR, -OH, -OCOR, -R, -X (X = un halogène)
peuvent servir de sources d’électrons aux positions ortho et para
exercent un effet d’orientation ortho-para

" Ces règles permettent de prédire le cours de diverses réactions de substitution


aromatique

56
4.9 Isomérie

! En chimie organique, on parle d'isomérie


lorsque deux molécules possèdent la même formule brute
mais ont des structures moléculaires développées différentes

! Nous avons déjà rencontré plusieurs fois le phénomène d’isomérie :

" Tout d’abord l’isomérie de position (cf. diapos 7-8 et 54)

normal butane
ou n-butane isobutane
57

4.9 Isomérie

" L’isomérie de position inclut aussi l’isomérie de position de fonction

1-propanol 2-propanol

2-hexanone 3-hexanone

58
4.9 Isomérie

" Ensuite l’isomérie géométrique (cf. diapo 34)

59

4.9 Isomérie

! Ajoutons-y l’isomérie fonctionnelle

" On vérifiera aisément que les éthers sont les isomères des alcools

" Et les cycloalcanes des oléfines ...

60
4.9 Isomérie

! Et enfin l’isomérie optique

" Elle se produit quand une molécule n’a ni plan ni centre de symétrie

" Il existe entre deux isomères optiques


le même rapport qu’entre la main droite et la main gauche :
l’un est l’image de l’autre dans un miroir, ils ne sont pas superposables

61

4.9 Isomérie

! Ces isomères optiques, ou énantiomères, ont les mêmes propriétés physiques,


sauf que l’un fait tourner le plan de la lumière polarisée dans le sens horloger,
et l’autre dans le sens trigonométrique

62
4.9 Isomérie

" Pour qu’un composé soit optiquement actif,


il que faut sa molécule présente un centre asymétrique autour duquel
quatre groupes différents peuvent être liés de deux manières différentes

63

4.9 Isomérie

" Autre exemple : l’acide lactique

* *

! La plupart des composés présents dans les organismes vivants


sont optiquement actifs, notamment les acides aminés qui forment les protéines :

64
4.9 Isomérie

" Les processus métaboliques sont sensibles à la configuration des molécules


des aliments et des produits pharmaceutiques que l’organisme absorbe ;
malgré la similitude, l’organisme ne peut utiliser qu’un des deux énantiomères

" Les enzymes, catalyseurs des réactions métaboliques, renferment des carbones
asymétriques et ne peuvent s’associer qu’à des molécules qui leurs correspondent,
comme un gant ne peut s’enfiler que sur une des deux mains seulement

" De là l’importance de l’énantiomerisme dans la chimie pharmaceutique

65

4.9 Isomérie

" En synthèse organique, par exemple, la réaction de substitution d’un alcool


secondaire optiquement actif conduira à une inversion de configuration
(mécanisme SN2)

Br Br OH2 Br * H2O

66
4.9 Isomérie

" Tandis que la même réaction au départ d’un alcool tertiaire optiquement actif
aboutira à un mélange racémique (mécanisme SN1)

Br
*
Br-
-H2O

Br-
*
Br 67
Carbocation IIIaire

4.10 Quelques molécules…pour le fun

! La vanilline est responsable de l’arôme de la vanille


et la cinnamaldéhyde de celui de la cannelle

68
4.10 Quelques molécules…pour le fun

" La benzaldéhyde est responsable de l’arôme des amandes


et l’ionone de celui des framboises

69

4.10 Quelques molécules…pour le fun

" La carvone est responsable de l’arôme de la menthe verte


et la 2-heptanone de celui du clou de girofle

70
4.10 Quelques molécules…pour le fun

" L’acide citrique est responsable du goût acide des citrons

71

4.10 Quelques molécules…pour le fun

" Le butanoate de méthyle est largement responsable du goût des pommes


et le butanoate d’éthyle de celui des ananas

72
4.10 Quelques molécules…pour le fun

" La triméthylamine sent le poisson pourri et la cadavérine sent…

73

4.10 Quelques molécules…pour le fun

" Question odeur, les thiols ne se défendent pas mal non plus…

74
4.10 Quelques molécules…pour le fun

" Enfin, l’acide acétylsalicylique (aspirine) résulte de la réaction d’estérification


entre l’acide acétique et l’acide salicylique

75
Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

1. Les lipides

! Les lipides naturels comprennent principalement les graisses,


animales ou végétales, qui sont des esters d’acides gras et du glycérol

Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

1. Les lipides

" La formule générale des triglycérides est :

2
Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

1. Les lipides

! Les acides gras sont des acides carboxyliques, RCOOH, de poids moléculaire
élevé, où le groupement alkyle R est généralement une chaîne ouverte
et non ramifiée, présentant ou non une ou plusieurs insaturations

" Presque tous les acides naturels ont un nombre pair d’atomes de carbone

Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

1. Les lipides

" L’acide palmitique (C16) et l’acide stéarique (C18) sont respectivement le premier
et le deuxième en abondance dans les graisses animales

" L’acide oléique (C18) et l’acide palmitoléique (C16) sont les deux acides insaturés
les plus répandus

" Les acides gras insaturés les plus abondants ont la formule :
RCH=CH(CH2)7COOH
où sept atomes de carbone saturés séparent la fonction acide carboxylique
du groupement éthylénique (le groupement R pouvant lui-même être insaturé)

" La présence de doubles liaisons rend possible l’isomérie cis-trans


et la configuration cis est celle qu’on rencontre dans presque tous les acides
d’origine naturelle 4
Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

1. Les lipides

! Dans les graisses (esters triglycéryliques des acides gras), les groupes alkyles R,
R’ et R’’ des acides gras peuvent être identiques ou différents

" Les triglycérides des acides gras saturés fondent à température plus élevée
que ceux des acides gras insaturés de poids moléculaires équivalents

" La teneur des graisses animales en triglycérides saturés est relativement


considérable, ce qui explique qu’elles sont solides à température ambiante

" Les huiles végétales ont un plus fort pourcentage de triglycérides insaturés
et sont liquides à température ambiante

" On hydrogène les huiles végétales pour en faire une graisse solide (ex : margarine)
5

Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

1. Les lipides

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

1. Les lipides

Tristéarine = glycérol + 3 molécules d’acide stéarique

Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

1. Les lipides

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Trioléine = glycérol + 3 molécules d’acide oléique
Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

! Les glucides sont des aldéhydes ou des cétones polyhydroxylés


de formule brute CnH2nOn

" Les glucides les plus simples sont appelés monosaccharides (ou oses)
et ceux qui ont de 5 à 8 atomes de carbone ont un goût sucré

" Les monosaccharides les plus importants sont les sucres à cinq ou six atomes
de carbone, appelés respectivement pentoses (ribose, 2-désoxyribose,…)
et hexoses (glucose, fructose, galactose,…)

Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

! Un exemple particulièrement intéressant d’hexose est la molécule de glucose

" Un sucre non combiné à cinq ou six atomes de carbone existe toujours à l’état
de mélange en équilibre de deux formes : cycle et chaîne ouverte

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

" L’orientation du groupe OH sur le carbone 1 de la forme cyclique


est très importante : lorsque les deux groupes OH liés au carbone1 et au carbone2
sont du même côté du cycle, la configuration est celle de l’α-glucose,
tandis que lorsqu’ils sont situés de part et d’autre du cycle,
la configuration est celle du β-glucose

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

" Les deux formes peuvent se transformer l’une en l’autre grâce à l’ouverture
du cycle en la structure aldéhydique suivie de la fermeture du cycle

" L’amidon, facilement digestible par les humains, est un polymère de l’α-glucose,
tandis que la cellulose, indigeste pour les humains, est un polymère du β-glucose

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

! Les molécules formées par la condensation, avec élimination d’eau,


de deux à dix éléments monosaccharides sont dits oligosaccharides
(quelques disaccharides importants : le maltose, le lactose, le saccharose,…)
et le terme polysaccharide est réservé aux polymères
qui peuvent contenir plusieurs milliers d’éléments monosaccharides

Lien formé par condensation


de 2 fonctions alcools
avec élimination
d’une molécule d’eau
= lien glycosidique

Glucose Fructose

Saccharose 15

Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

! L’amidon, la cellulose et le glycogène sont trois des plus importants


polysaccharides

" Toutes ces substances sont des polymères du glucose


et elles ne diffèrent entre elles que par leur poids moléculaire,
la nature de la liaison entre les molécules de glucose
et le degré de ramification de la chaîne de polymère

" L’amidon est un aliment produit dans les plantes,


la cellulose est l’élément structural de ces dernières
et le glycogène est la forme sous laquelle le glucose est emmagasiné
dans les cellules animales

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

! La cellulose est un polymère à longue chaîne comprenant environ 3000 à 4000


éléments glucose ; elle est le constituant d’environ 90% du coton
dont la nature fibreuse est attribuable à la longue chaîne structurale des molécules
de la cellulose (les chaînes ont tendance à s’aligner entre elles et sont connectées
par de nombreuses liaisons hydrogène)

H
O O O
H H

Partie de la chaîne de la cellulose :


liaison β-glycosidique entre les atomes de carbone 1 et 4 des cycles adjacents 17

Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

! Dans la molécule d’amidon (abondant dans le riz, la pomme de terre, le maïs


et le blé) c’est une liaison α-glycosidique qui unit les éléments glucose
entre les atomes de carbone 1 et 4 de deux cycles successifs

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

" L’amidon présente deux constituants majeurs : l’amylose et l’amylopectine

" L’amylose qui représente environ 20% en poids de l’amidon


est constitué de molécules à longue chaîne non ramifiée

" L’amylopectine qui constitue les 80% restant est un polymère très ramifié
dont la plupart des monomères sont unis par des liaisons 1,4
et dans lequel il se trouve des ramifications unies par l’intermédiaire de liaisons 1,6

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

Liaison 1,4
Liaison 1,6

Structure de l’amylopectine

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

2. Les glucides

! Chez les animaux, le glycogène est la contrepartie de l’amylopectine des plantes ;


il se trouve dans tous les tissus animaux, mais c’est surtout dans le foie
qu’il s’accumule

" Il présente une structure tridimensionnelle similaire à celle de l’amylopectine,


mais les molécules de glycogène sont plus grosses (≥ 100 000 unités de glucose)
et les ramifications plus nombreuses

" Avec les acides gras obtenus par hydrolyse enzymatique des triglycérides
(dans l’intestin), il constitue la plus grosse réserve d’énergie chez l’homme
et les animaux

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

! Les protéines qui comprennent les enzymes (catalyseurs très spécifiques


des réactions qui se déroulent dans les organismes vivants - cf. chapitre1)
et beaucoup d’hormones sont également les composants de la membrane
des cellules et d’une partie des chromosomes ;
elles servent en outre aussi d’anticorps contre les antigènes étrangers
et d’agents de transport de l’oxygène dans le sang (hémoglobine)

" Les protéines déterminent donc la forme, le développement et la reproduction


des êtres vivants

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

! Les protéines sont des polymères d’acides α-aminés ;


ces derniers ont la structure générale :

" On trouve 20 acides aminés dans les molécules de protéines


et les propriétés particulières de ces acides
sont fonction de la nature du groupement R 24
Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines
H O

NH2

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

! La liaison reliant les acides aminés dans les protéines est dite liaison peptidique :
elle est le résultat de la condensation du carboxyle d’un acide aminé
avec le groupement amine d’un autre acide aminé,
accompagnée de l’élimination d’eau

R R’ R R’

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

" On appelle l’élément qui se répète dans la chaîne polypetidique


"résidu acide aminé" parce qu’il comprend ce qui reste de l’acide aminé
après élimination d’une molécule d’eau

NH2 COOH

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

! Les caractéristiques particulières des différentes protéines résultent du nombre,


de la variété et de la séquence des acides aminés dans la chaîne polymère,
ainsi que de la configuration spatiale de la chaîne elle-même

" On étudie la structure des protéines en envisageant quatre caractéristiques


différentes : chacune d’elles peut être très importante en ce qui concerne le rôle
biologique des protéines

i. La première caractéristique concerne la séquence des acides aminés


dans la chaîne (structure primaire de la protéine)

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

Structure primaire de l’insuline bovine : elle comporte deux chaînes A et B unies


grâce à des liaisons disulfures -S-S- à deux endroits entre des résidus cystéine
se trouvant dans chacune des deux chaînes ; il y a aussi une autre liaison disulfure
entre deux résidus cystéine dans la chaîne A

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

ii. La deuxième caractéristique concerne la configuration spatiale de la chaîne


(structure secondaire de la protéine) qui est soit une structure étirée
(également appelée structure en feuille plissée), soit une structure en hélice
(cas le plus fréquent) au pas de vis droit

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

Partie d’une chaîne


polypeptidique
dans la conformation β
ou étirée

La structure hélice α droite

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

iii. La troisième caractéristique se rapporte à la façon selon laquelle l’hélice est pliée
et enlacée (structure tertiaire de la protéine)

Structures secondaire et tertiaire de la


molécule myoglobine : la chaîne peptidique
n’a plus la conformation hélicoïdale
dans les courbes et les boucles
de la molécule

Noyau porphyrine

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

iv. La quatrième caractéristique a trait à l’association des diverses protéines


pour former d’énormes complexes moléculaires (structure quaternaire)

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

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Chapitre 5 : Lipides, glucides et protéines

3. Les protéines

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