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La coupe des métaux et ses théories sont à la base des connaissances de l’usinage par
enlèvement de la matière, une des techniques de fabrication mécanique, très complexe, lui
valant souvent les termes « process de coupe », « procédé de coupe », « procédé
d’usinage » ou « process d’usinage ».
Le procédé d’usinage, dont l’origine est très ancienne, a connu une grande expansion avec de
nouvelles Machines-Outils et aussi avec la mécanisation de plus en plus poussée des ateliers
de fabrication. Malgré l’apparition de nouvelles techniques au cours des dernières années, elle
reste à l’heure actuelle l’un des procédés les plus largement utilisés. Pour se convaincre de
son importance économique, il suffit de considérer le volume des dépenses faites aux U.S.A.
pour l’usinage des métaux. Il représente 5 % du produit national brut ()المنتوج القومي الخام, ce
qui est énorme pour une seule technique.
La recherche d’une productivité, toujours meilleure, de la coupe des métaux est donc une
préoccupation majeure. Cette amélioration permanente repose plus ou moins directement sur
l’étude approfondie des mécanismes physiques et des lois régissant ce procédé. Celle-ci
reste donc un objectif essentiel. Son intérêt ne peut être éclipsé par le développement de
nouveaux moyens d’usinage ou de nouvelles techniques de commande et de programmation,
même si ces derniers points participent aussi au développement de la fabrication à grande
vitesse.
La mise en œuvre rationnelle de ces techniques passe en effet par une connaissance
approfondie du processus de coupe et une maîtrise des paramètres qui le contrôlent.
COUPE
DEFORMATI FROTTEMEN
ON T
ENERGIE LATENTE -
CHALEUR
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Connaître le processus de coupe, c’est connaître :
La Formation du Copeau
Les Géométries d'Outils et de Coupe
Les Matériaux de Coupe
Le Régime de Coupe
Les Efforts et la Puissance de Coupe
La Température de Coupe
La coupe orthogonale, modèle très simple de coupe, est effectuée avec une arête de coupe
rectiligne, perpendiculaire au vecteur vitesse d’écoulement de la matière en chaque point, et
perpendiculaire au mouvement d’avance de l’outil. Les conditions de coupe se résument donc
à la vitesse de coupe et à l’avance par tour.
Expérimentalement, on rencontre deux cas classiques de coupe orthogonale en tournage :
l’usinage de tube en bout et l’usinage de palier comme indiqués sur la figure suivante.
Lorsque l’épaisseur du copeau reste faible devant sa largeur, la coupe orthogonale permet de
se rapporter à un problème bidimensionnel. En effet, exceptés les effets de bords, tous les
phénomènes mis en jeu dans les plans perpendiculaires à l’arête de coupe sont identiques. Le
problème se ramène donc à un cas de déformation plane.
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1.2.2 - Phénomènes physiques mis en jeu lors de l’usinage
Les trois zones de cisaillement, expliquées par l'approche ESPINOSA (figure 2), sont
étendues à quatre zones suivant l'approche Pierre BOURDET (figure 4).
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Zone 1 : Zone de séparation du métal en deux. Cette zone entoure de manière étroite l'arête de
l'outil en se développant légèrement en amont (l'arête de l'outil exerce un effort de
compression et il existe un point singulier ou le métal est séparé en deux parties, l'une
constituera la face usinée de la pièce, l'autre le copeau).
Zone 2 : Zone de glissement plastique dite de formation du copeau. Appelée également zone
de cisaillement primaire, cette zone engendre le copeau, elle est limitée par deux lignes : une
ligne amont ou la ligne élastique est atteinte, et une ligne avale marquant la fin de la
déformation plastique au cours de l'écoulement.
Zone 3 : Frottement de glissement intense à l'interface copeau / face de coupe (d'attaque) de
l'outil.
Zone 4 : Frottement de glissement intense à l'interface surface usinée / face de dépouille de
l'outil. Ce frottement de glissement est moins énergique.
Dans la zone 1, il y a une déformation intense par refoulement du métal de cette zone qui
constitue l'arête rapportée ou encore appelée zone morte ou copeau adhérent.
Dans la zone 2, les méthodes de visualisation permettent de tracer les filets d'écoulement du
métal, ils sont parallèles entre eux et à la surface libre. Plus la vitesse de coupe VC est grande,
plus les lignes frontales, délimitant la zone de cisaillement primaire, tendent à devenir
rectilignes, parallèles et plus rapprochées l'un de l'autre, et plus inclinées sur la direction de V.
Il convient de préciser qu'en pratique, les essais montrent un festonnement très fin de la
surface libre du copeau.
Dans les zones 3 et 4, la structure à fines bandes met en évidence le champ de glissement,
d'autant plus intense que l'on se rapproche de l'interface avec l'outil, comme si l'outil
s'opposait à l'écoulement du métal. Dans le cas des aciers au carbure, on décèle dans la zone 3
la plus énergique sollicitation par la présence de carbure hexagonal, ce qui montre que le
métal a été porté à haute température et a subi la transformation. Ces températures très élevées
sont confirmées par mesures de pyrométrie optique.
Le festonnage du copeau est formé par un phénomène pseudo périodique, à chaque période
correspond un élément géométrique caractérisé par une vague.
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Causes de la formation irrégulière du copeau
Les causes sont très nombreuses, mais les raisons à considérer le plus sont :
a) - manque de constance des éléments géométriques de la coupe : épaisseur du métal à
couper, qui n'est pas constamment égale à la profondeur de coupe théorique, variation de
l'angle d'attaque conséquente à l'usure de la face d'attaque de l'outil, émoussement de l'arête
d'outil,...etc.
b) - manque d'homogénéité du métal coupé et du métal de l'outil.
c) - manque de stabilité de la pièce, du dispositif porte-pièce, de l'outil, du dispositif porte-
outil et de la machine-outil (système machine-pièce-outil).
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Figure 5 : Formation du copeau par éléments suivant le déplacement de l’outil
(avance pas à pas de l'outil).
A) - Vitesse de coupe 6 m/mn : on observe une arête rapportée qui s'enfonce comme un coin
entre la pièce et le copeau. Cette arête provoque une variation de la forme, des dimensions et
de la position de la zone de glissement plastique ainsi que la variation de la géométrie de
l'outil. Le copeau est festonné à la surface extérieure.
B) - Vitesse de coupe 10 m/mn : l'arête rapportée a une position et une configuration
différentes de la précédente (VC = 6 m/mn). Le copeau est plus faiblement festonné.
C) - Vitesse de coupe 20 m/mn : il n'y a plus d'arête rapportée, il y a formation de la couche
mince de frottement de glissement en correspondance de l'interface copeau-face de coupe de
l'outil. Le copeau est faiblement festonné.
D) - Vitesse de coupe 65 m/mn : on observe une couche mince de frottement de glissement
en correspondance de l'interface copeau-face de coupe de l'outil. Le copeau est fortement
festonné.
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E) - Vitesse de coupe 200 m/mn : on observe une couche mince de frottement de glissement
en correspondance de l'interface copeau-face de coupe de l'outil. Le festonnage de la surface
est moins marqué que les deux cas précédents.
Dans le but de trouver une répartition de température dans les différentes zones de la plaquette
de coupe nous nous intéressons à la source de chaleur Qo et précisément sa situation dans les
zones de contacte puis sa température T dégagée.
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Il existe un point chaud, situé à une distance moyenne comprise entre 0,2 et 0,25 mm de la
pointe de l’outil. Sa température est la plus élevée de tout le champ. Elle varie avec la vitesse
de coupe, l’avance, la dureté de la pièce et le matériau de l’outil.
La formulation simplifiée de T est :
T = Tα -Tβ 1-e-kv
Balance thermique
Comprendre par balance, l'équation des chaleurs entre celles qui apparaissent et celles qui
s'évacuent dans un intervalle de temps
Q1 + Q2 + Q3 = q1 + q2 + q3 + q4.
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Troisième cas : ∑q > ∑Q d'après les expériences le courant thermique q2 progressivement
chauffe l'outil, celui-ci est dépendant du coefficient de conductibilité thermique du matériau
d'outil.
La figure 9 représente les résultats d'une simulation thermique de la coupe pour différentes
vitesses de coupe (100 m/min en haut à droite, 500 m/min en bas à droite) ; on observe bien
une augmentation de la température du point chaud avec la vitesse de coupe.
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Figure 9 : Carte thermique d'un outil pour différentes vitesses de coupe
Cette technique d'usinage des pièces mécaniques, aux conditions de coupe spécifiques, utilise
de larges plages de vitesses de coupe. Selon le matériau utilisé, ces plages varient, mais il est
toujours possible de distinguer trois zones de vitesses de coupe distinctes :
une zone de vitesses correspondant à « l'Usinage Conventionnel »,
une zone de vitesses inexploitables, parfois surnommée « Vallée de la mort », où les
conditions de coupe sont dégradées (usure rapide de l'outil, mauvais état de surface...),
une zone de vitesses de coupe correspondant à « l'Usinage Grande Vitesse ».
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A titre indicatif et pour l'acier, l'usinage conventionnel correspond aux vitesses de coupe
comprises entre 30 et 200 m/min, alors que l'UGV aux vitesses de coupe comprises entre 500
et 2000 m/min.
L'UGV exige donc des conditions de coupe assez particulières, mais il offre d'excellents
résultats en qualité des surfaces usinées et en productivité. Les excellentes qualités de surfaces
obtenues s'expliquent par les phénomènes de formation du copeau.
Les copeaux en cours de formation, avec variation de la vitesse de coupe, ont été observés par
l'utilisation du « Quick Stop Test », test ou la pointe de l'outil est retirée brutalement par un
système explosif. L'étude des copeaux obtenus en cours de formation, avec des vitesses de
coupes variables, a donné les résultats donnés aux figures 10 et 11.
Comme il a été rapporté en début de ce chapitre, pour les métaux, le processus de formation
du copeau est principalement basé sur des déformations plastiques (permanentes) de
cisaillement.
Aux faibles vitesses de coupe, le copeau est continu et ces déformations sont quasi-
stationnaires (figures 10A et 11).
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Aux hautes vitesses de coupe, le copeau est dentelé et formé d'éléments séparés (figure 10C),
ce qui semble être généré par une rupture du matériau plus que par un cisaillement.
En UGV, des fragments de copeaux se détachent par la propagation de fissures, comme
l'illustrent les figures 12 et 13.
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Figure 14 : Différents types de copeaux
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Chapitre 2 : Géométrie des outils de coupe
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Pour définir ces angles, des plans de références sont introduits [Barlier et al, 1999] :
C’est l’angle, projeté dans le plan Pr, entre l’arête de coupe et la direction d’avance, défini par
la direction de la vitesse d’avance.
C’est l’angle dans le plan Ps entre l’arête de coupe et le plan de référence Pr de l’outil.
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Les caractéristiques géométriques de la partie active de l’outil de coupe sont définies dans le
plan P0 par trois angles :
L’angle entre la face de coupe et le plan de référence Pr dénommé γ o, l’angle de coupe.
L’angle entre la face de coupe et la face de dépouille dénommé β o, l’angle de taillant.
L’angle entre la face de dépouille et le plan perpendiculaire au plan de référence Pr
dénommé αo, l’angle de dépouille principal.
Les faces de coupe et de dépouille sont reliées par le rayon d’acuité R
La formation du copeau se fait suivant un plan de cisaillement dont la position (angle Φ) peut
être déterminée comme il suit :
f
f cos
sin e cos f sin
sin tan
e .cos
f cos
tan
e f sin
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Chapitre 3 : Usure des outils de coupe
Ainsi, pour apprécier un outil de coupe, il faut déterminer soit sa durée de vie, soit son
usure. L'un ou l'autre paramètre nous donne une idée sur sa performance.
La théorie de coupe montre que lorsque l'outil s'engage dans la matière pour la couper, des
efforts apparaissent sur ses différentes surfaces et font que le bec soit sollicité par un
ensemble de contraintes causant ainsi l'élévation de la température dans toute la zone de
coupe, l'accroissement de la pression, un frottement énorme surtout au niveau de l'interface
surface d'attaque - copeau. Tous ces éléments réunis aboutissent à l'usure de l'outil.
3.1 - Les paramètres et les éléments de coupe ayant une influence sur l'usure
La vitesse de coupe (++) : La température étant croissante avec la vitesse de coupe,
l'outil devient fragile et l'usure est rapide.
L'avance (+).
La profondeur de passe (-).
Le matériau usiné (++).
Le matériau de l'outil (++).
La lubrification (+).
Selon leurs natures, les phénomènes d'usure intervenant dans le processus de coupe sont les
suivants :
L'abrasion : C'est l'arrachement des particules d'outil par des constituants durs de la
matière usinée, il est du aux frottements entre la surface d'attaque et le copeau d'une part,
et d'autre part entre la surface en dépouille et la pièce. Ce genre d'usure est limité par
l'emploi d'outils en carbures.
L'adhésion : Cette usure est également due à un arrachement des particules de l'outil par
copeau, mais après formation de microsoudures. Ces dernières sont dues à des pressions
très importantes dans la zone de contact, entraînant ainsi des déformations et une élévation
de température. Ce type d'usure diminue lorsque la vitesse de coupe augmente jusqu'à une
vitesse critique, au-delà de laquelle se produit une usure par diffusion.
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La déformation plastique : Elle se manifeste par un affaissement plastique de la pointe
de l'outil sous l'action des températures élevées et des pressions énormes. Elle n'apparait
qu'aux vitesses de coupe très élevées de l'ordre de 600-1080 m/min dans le cas de
l'usinage de l'acier avec des carbures métalliques. Plusieurs recherches ont abouti à l'idée
que la déformation plastique de la matière de l'outil s'annule lorsque sa dureté dans la zone
de contact, est de 1.3 à 1.4 fois plus grande que celle du copeau. Ce type de déformation
n'a pas lieu en dessous de 200 m/min.
La diffusion : Favorisée par la température au niveau du bec, des fines particules de
l'outil sont extraites par le copeau, d'autres provenant de ce dernier s'insèrent et les
remplacent comme des éléments d'addition superficiels. L'outil s'affaiblit donc par des
constituants durs et par conséquent, sa résistance superficielle diminue.
De ces points de vue métallurgique, l'usure de l'outil de coupe a un facteur commun qui est la
chaleur produite dans le processus de coupe. Celle-ci augmente avec surtout l'augmentation
de la vitesse de coupe, affectant énormément la durée de vie des outils.
Les phénomènes physiques qui provoquent la dégradation progressive du tranchant et par là,
les qualités géométriques et mécaniques de la surface usinée, se traduisent par certaines
modifications d'aspect visibles à l'œil nu ou à l'aide d'une loupe de forte puissance (ou
microscope). Ces manifestations macroscopiques permettent d'apprécier objectivement
l'évolution de l'usure en fonction des divers paramètres géométriques mesurables. Suivant la
nature de l'outil et le régime de coupe, cela peut être :
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Ebréchure d'arête : Elle est caractérisée par des arrachements de matière sur l'arête de
coupe qui sont dus à la grande fragilité du tranchant, à des fissurations par suite de chocs
thermiques ou mécaniques répétés causés par la rencontre de zones très écrouies ou par
l'homogénéité de la composition chimique de la pièce.
Usure en dépouille : On l'appelle aussi usure frontale. Elle se présente sous forme d'une
bande plus ou moins large, sa hauteur moyenne est "VB" ou « hz ». Elle est due au
frottement de la pièce sur la face en "dépouille", elle détermine la vie de l'outil, elle influe
sur la précision d'usinage et sur les efforts de coupe.
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Figure 26 : Usure en surface d'attaque (cratérisation).
3.4 - Evolution de l'usure : Koren et Lenz ont bien expliqué l'évolution des usures.
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3.5 - Critères d'usure
Usure en cratère
Usure en dépouille
Critère d'usure de la face de dépouille : Ce critère est caractérisé par une largeur limite
[VB] de la bande d'usure sur la face en dépouille de l'outil. La valeur de [VB] dépend de la
nature du matériau à usiner et la forme que prend l'usure. Avec des plaquettes, celle-ci peut
varier de 0.3 à 1mm. Pour plus de précision on admet les valeurs suivantes :
Critère d'usure en cratère : Dans le cas ou l'usure frontale c'est-à-dire en dépouille est
peu importante, il est préférable de faire appel à un autre critère pris cette fois sur la surface
d'attaque.
Important : un outil est déclaré usé quand le critère d'usure est atteint.
Ce paramètre, symbolisé par T, est déterminé par le temps de travail d'un outil coupant entre :
Deux affûtages successifs d'un outil monobloc ou à plaquette brasée.
Deux remplacements successifs d'arêtes d'un outil à plaquette amovible, suite à la
détérioration des critères d'usinage établis.
Cette caractérisation est étroitement liée à l'usure.
La durée de vie représente un facteur très important qui limite la production. Il est donc
nécessaire, dans la recherche des conditions de coupe optimales, de connaître les lois d'usure
des outils de coupe.
Pour un outil donné, à partir des résultats des essais expérimentaux, on peut représenter la
durée de vie en fonction de la vitesse de coupe.
Sa représentation graphique est une droite dans un système à coordonnées logarithmiques.
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T = Cv*Vcn (modèle de Taylor)
ou Cv - Constante caractérisant le matériau usiné;
Vc - Vitesse de coupe donnée en m/min;
n - Coefficient directeur ou pente de la droite caractérisant le matériau de l'outil
(voir transformation en droite ci-après). Valeurs admises : - 10 < n < - 1
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Nous obtenons une droite à partir des couples (Vi et Ti). Ces couples de points sont obtenus
pour un critère d'usure choisi et pour une limite admissible du critère choisi. Ils seront
reportés sur un papier log-log. Il restera à ajuster une droite représentative de ces couples de
points (figures ci-dessus) en particulier de deux manières : par ajustement a l’œil ou par
méthode statistique.
(modèle de Gilbert)
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Chapitre 4 : Actions mécaniques de la coupe (Forces de coupe, Puissances)
4.1 - Etude expérimentale et Composantes de l'Effort de coupe
Afin de simplifier l'étude de la coupe, on considère la coupe dite "orthogonale" dont les plans
d'étude sont définis par les directions de coupe et d'avance.
Les trois directions d'actions (mouvements) retenues sont celle du mouvement de coupe, du
mouvement d'avance et du mouvement de profondeur de passe (pénétration) formant un
trièdre trirectangle. Le léger fléchissement de l'outil en porte à faux, qui peut être mesuré, est
la preuve d'une existence d'un effort. Plus la flèche est mesurée sera grande, plus l'effort sera
grand.
Composante axiale Fa ; de même direction que le mouvement d’avance (Fx), elle est
égale à la résistance du métal à usiner dans la direction de l’avance et des forces de
frottement, sa détermination est nécessaire dans le calcul de la rigidité de l’appui du
mandrin et du mécanisme des avances de la machine-outil.
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Composante tangentielle Ft ou (Fc) ; même direction que le mouvement de coupe
(Fz), elle est la principale et la plus importante. Elle est la somme des actions des
forces de résistance du métal : rupture, déformation du copeau, frottement… etc.
F F F F
2 2 2
r Z Y X
1) Fz : sert à dimensionner les éléments de la machine (boite des vitesses et ses composantes,
broches,…), déterminer la puissance de coupe qui est nécessaire pour calculer la puissance de
la machine (Pm = Pc / η).
2) Fx : sert à déterminer les éléments de la boite d’avance (chariot, vis mère,…).
3) Fy : sert à calculer les éléments du bâti de la machine, notamment les glissières.
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Figure 39 : Apparition de l'arête rapportée et de l'usure aux variations de Vc, HB0 et γ0.
(HB1=3 à 4 HB0; γ1>> γ0)
Vc augmente => T° augmente, le copeau de forme pâteuse facilite le glissement sur l’outil et
dans la zone de contact (forme de liquide) après le glissement du copeau, il provoque une
usure sur la surface d’attaque qui change l’angle d’attaque (augmentation) qui facile
l’arrachement du copeau, l’augmentation de la profondeur de coupe entraîne l’accroissement
de la force de coupe.
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Liquide de lubrification et de refroidissement
Remarque :
Pour obtenir Fc, Ff et Fa en N, il faut exprimer f en mm/tr, ap en mm, kc en N/mm2.
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des paramètres de coupe en fonction de la matière a usiner,
des forces de coupe de l'outil sur la pièce au travers d'une variable kc appelée "Pression
spécifique de coupe"
L’étude et l'approximation des efforts de coupe sont nécessaires pour principalement choisir
les outils et dimensionner le porte pièce; leurs directions permettent de déterminer le sens de
déplacement des outils afin que les appuis du montage s'opposent à ces efforts.
A - Cas du tournage :
L’effort de coupe Ft exercé par la pièce sur l’outil admet trois composantes :
Fc = kc . a . f
ou Fc - effort tangentiel en daN
kc - pression (ou coefficient) spécifique de coupe. Elle est fonction de
l’épaisseur du copeau (h) et du matériau usiné, elle représente donc une
force de coupe par unité de surface et est donnée en daN/mm2.
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Remarque : Il existe des banques de données qui permettent de
déterminer à l'aide d'un tableau, la valeur de kc à prendre, en fonction
de la matière à usiner, de sa résistance à la traction (dureté Brinell) et de
l'épaisseur du copeau.
a - valeur de la profondeur de passe, en mm.
f - valeur de l’avance, en mm/tr.
B - Cas du fraisage
L’effort tangentiel par dent, dû à Vc, est donné par la même formule qu’en tournage.
Seule la démarche de recherche de la valeur du coefficient (pression) spécifique de coupe kc
change. L’épaisseur du copeau varie, donc il faut déterminer hm.
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4.4 - Détermination de la Puissance de coupe
La puissance de coupe (Pc) : puissance de coupe absorbée par la broche, elle dépend des
paramètres de coupe en fonction de la matière à usiner (principalement la vitesse de coupe
Vc) et de l'effort tangentiel de coupe (Fc) de l'outil sur la pièce à travers " la pression
spécifique ou coefficient de coupe" kc appelée.
ou kc = Fc / AD
avec kc : pression spécifique de coupe en N/mm2
Fc : Force de coupe en N
AD : Section du copeau en mm2
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Evaluation de la section du copeau et Puissance de coupe en Fraisage
hm
Selon l'illustration d'une dent en prise, schéma ci-dessus, la section du copeau moyen peut
s'écrire :
ADm = hm . bD
et
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Copeau du fraisage centré
On a donc
On a donc
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Puissance de coupe , dans le cas du fraisage (formule générale)
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On retrouve donc les mêmes formules finales que pour le fraisage centré :
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Chapitre 5 : Choix des conditions de coupe
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2ème étape : Calculer la durée de vie économique Te de l'outil. Pour cela, il est nécessaire de
connaître le coefficient ou paramètre 1/3 (ou n) de la loi de Taylor, les différents coûts
relatifs à l'outil, au moyen de production (taux horaire) et aux frais généraux.
3ème étape : Choisir la profondeur de passe maxi compatible avec les contraintes liées à la
surépaisseur et à la longueur de l'arête effective de coupe.
4ème étape : Choisir l'avance maxi compatible avec le diagramme brise copeau de l'outil, les
déformations de la pièce sous les efforts de coupe le maintien de la pièce dans son montage
d'usinage, la puissance disponible. Le calcul de la puissance nécessite de calculer la vitesse de
coupe économique qui elle-même nécessite de connaître l'avance que l'on cherche à
déterminer.
K
Vé = ------------------
f1 a2 Te3
De manière générale, le coefficient K correspond au couple outil-matière et Te est de 15 mn
pour une usure frontale VB de 0,4 mm.
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