Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Évaluer, prévoir et
identifier le
comportement
fréquentiel
d’un SLCI
2016-2017
CI10 Cours - Evaluer et prévoir le comportement fréquentiel des SLCI CPGE 1re année
Sommaire
VII Démonstrations 18
VII.1 Démonstration D1 : relation entre G() et H( j) , relation entre () et arg H( j) 18
VII.2 Démonstration D2 : existence d’une pulsation de résonnance 18
L’analyse fréquentielle d’un système s’intéresse à sa réponse à une sollicitation périodique. Elle permet
(1) En régime permanent, de prévoir son comportement(1) lorsqu’il est soumis à des entrées sinusoïdales, ce qui est indispensable
c’est-à-dire lorsque t est en phase de conception de certains systèmes.
suffisamment grand..
Pour une entrée sinusoïdale, la sortie en régime permanent d’un SLCI est aussi un signal
sinusoïdal.
Tout SLCI, soumis à une entrée sinusoïdale e(t), s(t) en régime permanent
(4) appelé aussi réponse d’amplitude E0 et de pulsation , présente s=rad/ <0 dans cet exemple
forcée ou régime établi. (4) E0
une réponse en régime permanent sinusoïdale :
- de même pulsation (en rad/s), S0
- déphasée de (en rad ou en deg), t
- d’amplitude S0 différente.
À une pulsation donnée du signal d’entrée, quelle que soit l’amplitude E0 du signal
d’entrée :
S0 unité de sortie
- le rapport , appelé gain ( ), est constant ;
E0 unité d ' entrée
- le déphasage , appelé phase (en rad ou en deg), est aussi constant.
S0
Les courbes de gain G() () et de phase () caractérisent alors le comportement fréquentiel
E0
du système. Une fois connues, elles peuvent donc permettre de prévoir la réponse du système à
n’importe quelle entrée sinusoïdale.
Le diagramme de Bode est constitué de deux courbes tracées l’une en dessous de l’autre
en utilisant une échelle logarithmique en abscisse :
(1) Le décibel, qui est une
unité sans dimension est • le diagramme de gain en dB GdB () 20log G() , avec GdB () en décibel(1),
utilisé pour des raisons
historiques et pratiques • le diagramme de phase () , avec () en radian ou en degré.
issues de l’acoustique.
(1) Attention, car c’est le Par lecture du digramme de Bode, on peut déterminer l’expression du signal de sortie :
gain en décibel GdB ()
GdB ()
qui est relevé sur le
diagramme. Il faut s(t) E0 G() sin t () (2)
avec G() 10 20
ensuite, à partir de cette
valeur, calculer le gain
G () .
Exemple : S0
Le diagramme de Bode d’un système GdB 20log
E0
est donné ci-contre.
20 dB
La connaissance du signal Amplification au dessus de 0 dB
sinusoïdal e(t) 10 sin(40t)
appliqué en entrée du système et (rad/s)
0
la détermination, à l’aide du
diagramme de Bode, de 0,01 0,1 1 10 100
GdB (40) 12dB et (40) 90
Atténuation au dessous de 0 dB
, permet de connaître
– 20 dB
l’expression du signal de sortie :
s(t) 2,5 sin(t )
2 décade
En effet : (rad/s)
0
• GdB (40) 12dB 0,01 0,1 1 10 100
20log G(40) 12
12
– 45
G(40) 10 20 0,25
– 90
• (40) 90 rad
2
Pour bien appréhender un diagramme de Bode, il est nécessaire de connaître certaines de ces
particularités :
(3) Ils pourront être Comme pour les études temporelles des SLCI usuels, les résultats qui suivent et qui concernent les
ensuite utilisés sans systèmes très couramment rencontrés en SII sont à connaître par cœur(3).
démonstration.
Il s’agit de connaître :
les pentes et points d’intersection (cassures) des asymptotes ;
les allures et quelques points particuliers des courbes réelles.
-180°
Droite à -40 dB / décade et de gain nul en K
Phase = -180°
+180°
Droite à +40 dB / décade et de gain nul en 1 / K
0°
Phase = +180°
Pour 0 , H( j) K :
K
Pour , H( j) :
j
Équation de l’asymptote en : GdB () 20log K 20log() 20log K 20log 20log
1
La pulsation de cassure, cassure correspond à la pulsation du point d’intersection
des asymptotes.
1
Ainsi la pulsation de coupure à -3dB est la pulsation de cassure : c 3dB cassure .
II.8 Prévoir la réponse fréquentielle d’un modèle du 1er ordre inverse : K(1+p)
G () 20log H( j) 20log K 20log 1 2 2
H(p) K 1 p H( j) K 1 j dB
() arg(H ( j)) arg(1 j) arctan()
2 2
2 2z
GdB () 20log H( j) 20log K 20log 1 2
0 0
2 z
2
arctan 0 si 1 0
02
2
1 2
0
2
() arg(H( j)) 90 si 1 0 (pour 0 )
02
2 z
0 180
2
arctan si 1
0
2 02
1 2
0
Pour 0 , H( j) K
2
Pour , H( j) K 20
(1) Voir la démonstration Pour certaines valeurs du facteur d’amortissement z, la courbe de gain peut présenter un
D2 en annexe. extrémum(1) :
1
• si z 0,707 , la courbe de gain présente un maximum pour la pulsation de
(1) à ne pas confondre 2
avec la pulsation amortie
de la réponse à un résonance(1) r 0 1 2z2
échelon :
a 0 1 z2 GdB (r ) 20log K QdB avec QdB 20log 2z 1 z2 facteur de surtension qui
Pour 0,707<z<1, la varie de 0 à quand z varie de 0,7 à 0.
réponse à un échelon
présente des 1
dépassements, mais la • si z 0,707 alors la courbe de gain est strictement décroissante (il n’y a pas
réponse fréquentielle ne 2
présente pas de de résonance).
résonance.
G(r ) H( jr ) 1
La définition du facteur de surtension permet aussi d’écrire : Q .
G(0) H( j)0 2z 1 z2
Q varie de de 1 à quand z varie de 0,7 à 0 ;
K 1 1
Pour z>1, H(p) K
1
2z 1
p 2 p2 (1 T1 p) (1 T2 p)
0 0
qui est un produit de 3 fonctions de transfert : 1 système à action proportionnelle et 2
systèmes du 1er ordre de constantes de temps T1 et T2.
Leurs diagrammes de Bode s’additionnent.
Le diagramme asymptotique est plus précis que celui tracé avec le 2nd ordre du départ…
t t
INSTABLE Oscillant amorti Non oscillant amorti z
0 2 /2 1
Résonant Non résonant
GdB GdB GdB
KdB KdB KdB
COMPORTEMENT
FREQUENTIEL
II.10 Prévoir la réponse fréquentielle d’un modèle du 2ème ordre inverse : K[1+(2z/0)p+(1/02)p2]
2z 1 2
H(p) K 1 p p Par analogie au 2ème ordre, on obtient pour différentes valeurs de z :
0 02
GHdB () 20log H( j) GHdB () GAdB () GBdB ()
Si H(p) A(p) B(p) alors(1) :
20log A( j) H () A () B ()
20log B( j)
Les modules en dB et les arguments en degrés s’ajoutent quand les fonctions de transfert
et H () arg(H( j)) se multiplient.
arg(A( j))
On ajoute les 2 diagrammes de A(p) et B(p) , pour déterminer le diagramme de H(p) .
arg(B( j))
Méthode
Étape n°1 : mettre la fonction de transfert sous la forme d’un produit de fonctions
usuelles intégrateurs d’ordre PUIS 1er et 2nd ordre, 1er et 2nd ordre inverses…
Produit de 2ème ordre inverse
Produit de 1er ordre inverse
Gain statique de H(p) 2
2z 1
(1 Tm p) 1 k p p
K k 0k 0k
H (p) m
p (1 Tn p) 2zp 1
2
n 1 p p
p
0p 0p
Intégrateur
Produit de 1er ordre
d’ordre Produit de 2ème ordre
Étape n°3 :
s’il y a un intégrateur d’ordre , construire en premier le diagramme de Bode de
K
H(p) , puis successivement en avançant vers les pulsations croissantes, faire
p
intervenir les courbes asymptotiques des autres fonctions usuelles dans l’ordre dans
lequel elles ont été rangées.
s’il n’y pas d’intégrateur d’ordre à tracer, associer le gain statique K à la première
fonction à tracer, puis successivement en avançant vers les pulsations croissantes,
faire intervenir les courbes asymptotiques des autres fonctions usuelles dans l’ordre
dans lequel elles ont été rangées.
Sur le tracé, faire apparaitre les pulsations de cassure, les pentes des asymptotes
croissantes ou décroissantes et les valeurs des asymptotes horizontales.
Étape n°4 : tracer l’allure de la courbe réelle en plaçant certains points particuliers
connus ou déterminés à l’aide de la calculatrice.
Lorsque l’on trace le diagramme de Bode d’une fonction de transfert qui est le produit de
plusieurs fonctions usuelles, si la distance qui sépare les différentes pulsations de cassure
est trop faible ( 1 décade ) les courbes réelles ne passent pas exactement par les points
particuliers à connaître par cœur.
En effet, l’influence des fonctions les unes sur les autres ne laisse pas « le temps » aux
courbes de passer par ces points particuliers ou de tangenter avec les asymptotes.
Étape n°3 : relever la valeur du gain aux pulsations de cassures des 2èmes ordres et 2èmes
ordres inverses
Cette valeur (=20log(2z)) permet de déterminer la valeur de z.
Attention, si les pulsations de cassures sont proches (<1 décade), il faut relever les valeurs de gain pour
différentes pulsations et résoudre le système à plusieurs inconnues.
Si dans le modèle de comportement, il existe 3 inconnues (exemple 2 pulsations de cassure et un
facteur d’amortissement z), alors relever 3 valeurs sur la courbe :
GdBcomportement (1 ) GdB relevé (1 )
GdBcomportement (2 ) GdB relevé (2 ) avec GdB () le gain du modèle de comportement.
GdBcomportement (3 ) GdB relevé (3 )
Puis résoudre le système à 3 inconnues.
On parle de filtre auquel est associé une bande passante délimitée par des pulsations
de coupure.
Les pulsations de coupure sont définies à partir d’un gain de référence. Il existe plusieurs façons de les
définir, nous retiendrons cette année :
Détermination à partir Détermination à partir
Définition du gain du gain en dB
(méthode analytique) (méthode graphique)
c 3db : pulsation de coupure à -3 dB
G(c 3dB ) 70% Gref GdB (c 3dB ) 20log Gref 20log0,7
gain diminué de 30% par rapport à
0,7 Gref Gref dB 3dB
une valeur de référence Gref
c 6dB : pulsation de coupure à -6 dB
G(c 6dB ) 50% Gref GdB (c 6dB ) 20log Gref 20log0,5
gain diminué de 50% par rapport à
0,5 Gref Gref dB 6dB
une valeur de référence Gref
Le système laisse
Gref passer une bande de
Filtre passe-bande Gref ndB fréquence.
La bande passante est
c1 , c2
c1 c2
Le système laisse
Gref passer les hautes
ndB
Filtre passe-haut Gref ndB fréquences
La bande passante est
c1 ,
c1
1
NB : Pour un 1er ordre c 3dB cassure
Pulsation de résonance d’un système du 2ème ordre
1
r 0 1 2z2 (seulement pour z 0,707 ).
2
Pulsation où le gain présente un maximum.
En fréquentiel, une fonction de classe 0 avec un gain statique égal à 1 se représente par
un gain en dB aux basses fréquences égal à 0, ce qui implique un système précis.
VII Démonstrations
VII.1 Démonstration D1 : relation entre G() et H( j) , relation entre () et arg H( j)
Soit un système linéaire continu et invariant de grandeurs d’entrée e(t) et de sortie s(t) caractérisé par
l’équation différentielle à coefficients constants :
e(t) s(t)
d n s(t ) d m e(t ) Système
an ... a0 s(t ) bm ... b0 e(t )
dt n dt m
Pour déterminer la solution de l’équation différentielle linéaire, on pose les variables complexes :
E E0 e j t et S S0 e j (t ) avec e(t) Im(E) et s(t) Im(S) .
Les variables complexes vérifient l’équation différentielle :
dn S d mE
an ... a0 S bm ... b0 E .
dt n dt m
Cette équation devient, après calcul des dérivées :
an j S ... a0 S bm j E ... b0 E ;
n m
S bm j ... b0
m
soit finalement : H j
E a jn ... a
n 0
On reconnaît la fonction de transfert du système où la variable de Laplace p a été remplacée par j .
S S0 j
Or, par définition de E et S , le rapport e G() e j
E E0
20log K 20log 2 z 1 z 2
(r ) n’est pas une valeur particulière.
a
log(a b) log(a) log(b) log log(a) log(b)
b
log(an ) nlog(a) 10nlog(a) an
alors z zz a2 b2 et arg(z)
Soient zi des nombres complexes : z1 z2 z1 z2 et arg z1 z2 arg z1 arg z2 2
z1 1 z
z1 et arg 1 arg z1 arg z2 2
z2 z2 z2
K
notamment arg arg z2 2 (si K 0)
z2
Remarque 1 : si 15[2] alors vaut aussi 345[2]
Mais on préférera dire que s(t) est en retard de phase de 15° plutôt que s(t) est en avance de phase de 345°.
Dès que la partie réelle du complexe est négative, on détermine la phase en ajoutant
+180° à l’angle déterminé par l’arc tangente.