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Valider les
performances
globales d’un
système
ASSER Cours - Valider les performances globales d'un système CPGE 1re année
Sommaire
2 Prévoir les performances d’un système continu linéaire et invariant à partir de son modèle 10
2.1 Modéliser un SLCI par une fonction de transfert à partir de son modèle de connaissance 10
Système Linéaire, Continu et Invariant (SLCI) et modèle de connaissance 10
Transformée de Laplace 11
Fonction de transfert (définie uniquement pour des conditions initiales nulles) 12
Forme canonique d’une fonction de transfert : gain statique, ordre et classe 12
2.2 Prévoir la stabilité d’un SLCI 13
Condition fondamentale de stabilité d’un SLCI : pôles à partie réelle strictement négative 13
Réduire l’ordre d’un modèle – Pôle dominant proche de l’axe des imaginaires 14
Polynôme caractéristique - Critère de Routh simplifié 16
Synthèse sur l’étude du comportement en stabilité 16
2.3 Prévoir la rapidité d’un SLCI 16
2.4 Prévoir la précision d’un SLCI 17
Transformée de Laplace des entrées test 17
Théorème de la valeur finale 17
Valeur finale d’un modèle stable, sans dérivateur, soumis à une entrée en échelon d’amplitude E 0 17
Fonction de transfert en poursuite et Erreur en régime permanent 18
Par convention, tous ces signaux sont nuls pour t négatif : e(t)=0 pour t<0
1.3 Valeur initiale, valeur finale et variation totale des grandeurs d’entrée et de sortie
d’un système continu
La valeur initiale de la grandeur d’entrée est notée e(tinit ) .
La valeur initiale de la grandeur de sortie est notée s(tinit ) .
Si tinit = 0 alors les valeurs initiales sont e(0) et s(0) .
Les valeurs finales des grandeurs d’entrée et de sortie, correspondent aux valeurs de
l’entrée et de la sortie du système en régime permanent, soit pour un temps
suffisamment grand ("tendant vers l'infini"). Elles sont notées e(+) et s(+) avec :
e(+) = lim e(t ) et s(+) = lim s(t ) .
t →+ t →+
(1) La stabilité est la Un système est stable(1) si, pour une entrée en échelon, la
performance qu’il faut grandeur de sortie converge vers une valeur finale constante.
évaluer en premier car un
système instable est (entrée bornée – sortie bornée).
inutilisable.
Une sortie (ou une réponse) présente un dépassement si, pour une entrée en échelon,
la grandeur de sortie dépasse sa valeur finale. La courbe de sortie présente alors un
extrémum.
D2=|2,7-3|=0,3
et D2%=|0,3/3|=0,1=10/100=10%
À condition que le système soit stable, la rapidité est caractérisée, pour une entrée en
échelon, par la durée que met le système pour que la sortie soit suffisamment proche
de sa valeur finale et ne plus s’en éloigner.
L’erreur notée er (t ) est la différence, à chaque instant, entre la variation souhaitée cons(t)
(=consigne) et la variation réelle de la sortie s(t) par la sortie : er (t) = cons(t) − s(t) .
Si le système est stable et que l’entrée et la sortie sont de même nature, la précision est
caractérisée par :
− l'erreur en régime permanent (ou erreur statique) : er (+) = cons(+) − s(+)
− ou par l'erreur relative en régime permanent (ou erreur statique relative) :
er (+)
er % (+) = pour une consigne en échelon.
cons(+)
NB : l’erreur statique relative n’est pas définie pour une consigne en rampe.
2.1 Modéliser un SLCI par une fonction de transfert à partir de son modèle de
connaissance
Système Linéaire, Continu et Invariant (SLCI) et modèle de connaissance
Le modèle utilisé suppose le Système Linéaire, Continu et Invariant : SLCI.
Un système de type SLCI, vérifie les hypothèses suivantes :
− les grandeurs d’entrée et de sortie évoluent de manière continue avec le temps,
(1) L’usure de certaines − le système est invariant, c'est-à-dire qu’il reste identique et valable à chaque instant
pièces, par exemple,
durant la période d'étude(1),
peut se traduire par des
évolutions des lois de − le système est linéaire(2), c'est-à-dire que la sortie est une combinaison linéaire des
comportement au cours
du temps, qui ne sont
réponses aux signaux d’entrée. Pour un signal d’entrée e(t) = e1 (t) + k e2 (t) , la
pas prises en compte. réponse est s(t ) = s1 (t ) + k s2 (t ) (voir exemples ci-dessous).
s2 (t ) e1 (t ) + e2 (t)
s1 (t )
e2 (t )
e1 (t )
Un SLCI est modélisé par des équations différentielles linéaires à coefficients constants
de la forme :
n n-1 m m-1
d s(t ) d s(t ) ds(t ) d e(t ) d e(t ) de(t )
an + an-1 + ... + a1 + a0 s(t ) = bm + bm-1 + ... + b1 + b0 e(t )
n n-1 dt m m-1 dt
dt dt dt dt
e(t ): entrée et s(t ): sortie
Transformée de Laplace
Intérêt
Les équations différentielles d’un modèle de connaissance ne permettent pas de
caractériser le comportement du modèle uniquement par ses paramètres, et
indépendamment des grandeurs d’entrée et de sortie.
La transformée de Laplace donne une réponse à ce problème en transformant les
équations différentielles en polynômes afin de modéliser le système uniquement par
ses paramètres.
PRODUIT DE
LINEARITE DERIVATION INTEGRATION
2 FONCTIONS
Il ne faut surtout pas
d n f (t ) f (u) dududu
oublier que les f (t ) K f (t) K1 g(t) + K2 h(t) f (t) g(t) n fois
n n fois
expressions fournies dans dt
ce tableau ne sont
valables que pour t≥0 et F (p)
pn F (p)
que toutes les fonctions F (p) K F (p) K1 G(p) + K2 H(p) F(p) G(p) pn
que nous utilisons sont
nulles pour t<0 ! avec conditions initiales nulles
Les conditions initiales sont supposées nulles. C’est-à-dire, que la fonction et ses
dérivées sont nulles pour t 0 :
f (0) = f '(0) = f ''(0) = ... = 0
Ce sont les conditions de Heaviside.
L
→ 7p5 S(p) + 4 p3 S(p) + 3p2 S(p) = 5p2 E (p) + 3pE (p) + 2E (p)
⎯⎯
La fonction de transfert est indépendante de l’entrée qui lui est appliquée. Elle ne
dépend que de la variable symbolique p et des paramètres du modèle.
Lorsque = 1 on dit que le modèle possède un intégrateur. Cela vient du fait que l’on peut écrire la fonction de
S (p) 1 A(p) 1
transfert sous la forme = , étant la transformée de Laplace d’une intégrale.
E (p) p B(p) p
S(p) 2 + 3p + 5p2
Application : Forme canonique de =
E(p) 3p2 + 4 p3 + 7p5
2 2
3p 5p 3 5 2 gain statique :
1+ + 1+ p+ p 3
forme S(p) 2 2 2 2 2 2
⎯⎯⎯⎯→ = = classe : 2
canonique E (p) 2 3 5 2 4 7 3
3p 4p 7p 3p 1+ p+ p
1+ + ordre : 5
2 2 3 3
3p 3p
Condition fondamentale de stabilité d’un SLCI : pôles à partie réelle strictement négative
Pour mieux comprendre l’influence des pôles de la fonction de transfert d’un système, l’allure de la
réponse à une entrée en échelon a été représentée selon la position de ces pôles dans le plan
complexe (figure ci-dessous) :
STABILITE Im INSTABILITE
Pseudo-pulsation
Amortissement de la de la réponse croit
réponse croit
INSTABLE
STABLE STABLE
s(t) s(t)
s(t)
t
t t
Pôles complexes
conjugués
Pôles complexes Pôles complexes
conjugués conjugués
Re
Pôle réel Pôle réel Pôle réel
Pôle réel
STABLE STABLE INSTABLE INSTABLE
s(t) s(t) s(t) s(t)
t t t t
Un système est donc stable (dans le sens entrée bornée/sortie bornée) si les pôles
(racine du dénominateur) de sa fonction de transfert sont à partie réelle strictement
négative.
Pôle réel
− non oscillatoire s’il possède 2 pôles réels (discriminant 0 ) ;
Pôle réel Pôle réel
Pôle réel
− oscillatoire s’il possède 2 pôles complexes conjugués Re(discriminant 0 ).
Pseudo-pulsation
STABLE STABLE
Le régime transitoire
de la réponse croit des modèles stables ayant des pôles très éloignés de l’axe
s(t) s(t) imaginaire est nettement plus court que celui des modèles ayant des pôles qui en sont
t t plus proches.
Amortissement de la réponse
Sciences industrielles decroit
l’ingénieur Page 13 sur 65 08/05/2020
ASSER Cours - Valider les performances globales d'un système CPGE 1re année
Réduire l’ordre d’un modèle – Pôle dominant proche de l’axe des imaginaires
On donne l’allure de la réponse à une entrée en échelon d’amplitude 1, de différents modèles stables
dont la partie réelle de leur pôle diffère d’un multiple de 10.
1 1
H1 (p) = H2 (p) =
1 + 0,1p −3
1 + 2 10 p + 10−4 p2
1 pôle réel : p = −10 2 pôles complexes : p = −10 j99,5
1 1
H3 (p) = H4 (p) =
1 + 0,01p 1 + 2 10 −4
p + 10 −6 p2
1 pôle réel : p = −100 2 pôles complexes : p = −100 j995
On remarque sur ces graphes, que le régime transitoire des modèles stables ayant des
pôles très éloignés de l’axe imaginaire est nettement plus court que celui des modèles
ayant des pôles qui en sont plus proches. Aussi, les pôles du modèle les plus proches
de l’axe imaginaire sont qualifiés de pôles dominants. Leur amortissement est plus
faible.
S’ils sont suffisamment éloignés des pôles dominants, les pôles les plus éloignés de l’axe imaginaire
peuvent être négligés, ce qui permet de diminuer l’ordre de la fonction de transfert modélisant le
système. On peut ainsi prévoir les performances attendues d’un modèle en limitant la complexité
des calculs, notamment pour la performance de rapidité.
Dans la pratique, on a l’habitude, à condition d’être dans le cas favorable où les pôles
sont suffisamment éloignés les uns des autres (facteur 10), de conserver le(les) pôle(s)
réel(s) et/ou la(les) paire(s) de pôles complexes conjugués les plus proches de l’axe
imaginaire, dits dominants.
Attention, le dénominateur doit être sous forme canonique avant d’effectuer la
simplification !!
S(p) 5
Application : =
E (p) (p + 1)(p + 100)
0,05
Sans le pôle
-100
s(t) réponses indicielles
S(p) K −1
Application : = avec le pôle dominant
E (p) (a + bp + cp2 )(d + p) d
S(p) K K 1 S(p) K 1
Donc : = =
E (p) 2
(a + bp + cp )(d + p) ad b c 2 1 E (p) ad 1
1 + p + p 1 + p 1 + p
a a d d
Pour qu’un modèle soit stable (dans le sens entrée bornée/sortie bornée), il est
nécessaire que tous les coefficients ai du polynôme caractéristique D(p) soient tous
strictement de même signe.
Nécessaire ne signifie pas suffisant !
Application : On considère trois systèmes ayant pour fonction de transfert respectives les fonctions :
1 + 3p Ce modèle ne satisfait pas à la condition nécessaire de stabilité car le terme
H1 ( p) =
2 3 4 2
4 + 3p − 2 p + 6 p + 8 p en p du polynôme caractéristique est négatif. Ce modèle est donc instable.
NB : de manière très similaire, le théorème de la valeur initiale permet de calculer la valeur de f (t ) quand
t → 0+ à partir de la transformée de Laplace : lim f (t) = lim p F (p) avec p .
+ p→+
t →0
Valeur finale d’un modèle stable, sans dérivateur, soumis à une entrée en échelon
d’amplitude E0
Ainsi s(+) = lim s(t) = lim pS(p) = lim pH(p)E(p) .
t →+ p→0+ p→0+
E0 E
Une entrée en échelon d’amplitude E 0 donne E (p) = et donc s(+) = lim+ pH(p) 0 = lim+ H(p)E0
p p →0 p p →0
Un modèle stable (donc de classe nulle), sans dérivateur, peut s’écrire sous la forme
S(p) 1 + p + p2 + + pm
H(p) = =K
E(p) 1 + p + p2 + + pn
On suppose que le gain statique de la fonction de transfert Hmoteur (p) d’un moteur vaut : K = 2 (rad/s)/V
La valeur finale de ce modèle pour une entrée en échelon d’amplitude 10V est : (+) = 2 10 = 20 rad/s .
Ainsi, pour un modèle stable, sans dérivateur, non perturbé, soumis à une consigne en
échelon d’amplitude Econs0 :
− la valeur finale vaut : s(+) = K pour Econs0 ;
Application : valeur finale et erreur en régime permanent d’un four stable non perturbé.
(p) 9 + 3p
avec H four (p) = =
c (p) 10 + 5p + 6 p2
Ainsi le gain statique vaut :
Pour une consigne en échelon d’amplitude Econs 0 = 10° : K pour = 0,9 (sans unité) .
Pour un modèle stable, non perturbé, soumis à une consigne en rampe ou avec un ou
des dérivateurs :
− l’erreur en régime permanent se détermine par le théorème de la valeur finale :
er (+) = lim cons(t ) − s(t ) = lim p Cons(p) − S (p) = lim p Cons(p) − H pour (p) Cons(p)
t →+ p→0 + p→0 +
V V
er (+) = lim p 1 − Hpour (p) Cons(p) = lim p 1 − Hpour (p) cons0 er (+) = lim 1 − Hpour (p) cons0
+
p→0 +
p→0 2 +
p→0 p
p
si gain statique K pour 1 er (+) = −
Comme lim Hpour (p) = K pour si gain statique K pour = 1 er (+) = cte
p →0 +
si gain statique K pour 1 er (+) = +
Vcons 0
K pour = 0,9 (sans unité) er (+) = lim 1 − H four (p) = + er (+) = +
+
p →0 p
(p) 10 + 3p
On modifie la fonction de transfert afin d’obtenir K pour = 1 (sans unité) : H four (p) = =
c (p) 10 + 5p + 6 p2
10 + 3p 10 + 5p + 6p2 10 + 3p 2p + 6p
2 2 + 6p
Alors 1 − H four (p) = 1 − = − = = p
2 2 2
10 + 5p + 6 p 10 + 5p + 6p 10 + 5p + 6 p 10 + 5p + 6p 10 + 5p + 6p
2 2
Vcons0 2 + 6p 10 2
Et er (+) = lim 1 − H four (p) = lim p = 10 er (+) = 2
2
p→0
+
p +
p→0 10 + 5p + 6p p 10
e(t)
La réponse à une entrée en échelon d'amplitude E0 d'un modèle à E0
action proportionnelle est une entrée en échelon d'amplitude K E0. s(t)
K E0
K 1
s(t) = K E0 pour t≥0
e(t)
La réponse à une entrée en échelon d'amplitude E0 d'un modèle E0
dérivateur est l'impulsion de Dirac (t) :
s(t) = (t)
On retiendra : s(t)=0 pour t>0 s(t)
t
3.3 Prévoir la réponse à une entrée en échelon d’un modèle intégrateur : K/p
L'équation temporelle et la fonction de transfert d'un modèle intégrateur sont :
t S(p) K
s(t ) = K e() d pour t 0 ⎯⎯
→
L
=
0 E (p) p
unité de la sortie −1
K : gain statique, unité = s car l’unité de p st s −1
unité de l ' entrée
s(t)
La réponse à un échelon d'amplitude E0 d'un modèle intégrateur est une
E0
rampe de pente K E0.
e(t)
s(t ) = K E0 t pour t≥0
K E0
3.4 Prévoir la réponse à une entrée en échelon d’un modèle du 1er ordre : K/(1+p)
L'équation temporelle (équation différentielle d’ordre 1) et la fonction de transfert d'un modèle du
premier ordre sont :
ds(t ) S(p) K
+ s(t ) = Ke(t ) pour t 0
L
⎯⎯
→ =
dt E (p) 1 + p
unité de la sortie
avec : K : gain statique, unité =
unité de l ' entrée
: constante de temps (>0) et exprimé en s
La solution de l'équation différentielle d’ordre 1 est un résultat classique qui sera démontré en
physique et mathématiques. On retiendra les résultats suivants :
Pour information, la solution de l'équation différentielle pour des conditions initiales nulles et une
(
entrée en échelon d'amplitude E0 est : s(t ) = K E0 1 − e −t / pour t≥0. )
On retrouve quelques valeurs particulières :
− pour t=0, on retrouve bien s(t) = 0
− pour t →+ , on obtient la valeur finale, s(+) = KE0
− ( )
pour t=, s() = KE0 1 − e −1 0,63 KE0 0,63 s(+)
− ( )
pour t=3, s(3) = KE0 1 − e −3 0,95 KE0 0,95 s(+)
= KE0 e(
ds(t ) 1 −0/ ) KE0
− la pente à l’instant initial est =
dt t =0 +
La tangente à l’instant initial coupe la valeur finale en t=
KE0
Car la droite tangente à l’instant initial a pour équation : y(t ) = t , d'où y(t ) = KE0 pour t = .
Cette propriété est vérifiée en tout point de la courbe : si y(t ) = s(t1 )(t − t1 ) + s(t1 ) alors y(t1 + ) = KE0 .
3.5 Prévoir la réponse à une entrée en échelon d’un modèle du 2ème ordre :
K/[1+(2z/0)p+(1/02)p2]
L'équation temporelle (équation différentielle d’ordre 2) et la fonction de transfert d'un modèle du
deuxième ordre sont :
La réponse dépend des pôles de la fonction de transfert, c’est-à-dire des racines du polynôme
caractéristique : 02 + 2z 0 p + p2 = 0 .
−t −t −t
t t
Si z=1 : s(t ) = KE0 1 − e − e = KE0 1 − 1 + e pour t≥0
1
avec =
0
Le cas z=0,
K ,
H(p) =
1 + ap2 Réponse oscillatoire (z<1)
régime oscillatoire non 1
amorti, correspond aux Si 0<z<1 : s(t ) = KE0 1 − e−0 zt sin( at + ) pour t≥0
systèmes harmoniques. La 1 − z2
valeur finale n’existe pas,
le temps de réponse à 5% 1 − z2
et le nombre de avec = arctan et a = 0 1 − z2
dépassements ne sont pas z
définis. Il ne sera pas
étudié ici.
Dépassements
Le nombre et les valeurs des dépassements Dk % dépendent que de z :
− lorsque z 1, il n’y pas de dépassement ;
− lorsque 0 < z < 1, la valeur du dépassement relatif d’ordre k est donnée par la relation
−z k
s(tk ) − s(+) 2
Dk % = = e 1− z ou par l’abaque ci-dessous ;
s(+)
(1) Lorsque 0<z<1, la − lorsque z = 0,69, il existe un seul dépassement visible à l’œil (>1%) qui vaut 5% ;
sortie oscille de façon − pour 0,9 < z < 1, il existe des dépassements mais qui ne sont pas visibles à l’œil (ils
amortie autour de sont très inférieurs à 1%)(1).
l’asymptote finale.
On considère que les
dépassements sont
négligeables à partir du
moment où ils ne sont plus
visibles à l’œil (1%) , mais Abaque des dépassements
ils existent ! relatifs pour la réponse à
un échelon d’un modèle du
2ème ordre.
Application :
Pour z=0,3 alors 4 dépassements supérieurs à
1% ont lieu :
D1% = 37%
D2% = 14%
D3% = 5%
D4% = 2%
Il n’existe pas d’expression simple qui permet de calculer tr 5% . On utilise l’abaque ci-
dessous qui nous donne la valeur du temps de réponse réduit, définit par tr 5%0 (sans
unité) en fonction du facteur d’amortissement z. Deux valeurs sont à connaître :
− lorsque z = 0,69, tr 5%0 3 tr 5% 3 / 0 ;
− lorsque z = 1, tr 5%0 5 tr 5% 5 / 0 .
À un facteur d'amortissement
correspond un temps de réponse réduit.
Par conséquent, pour un même facteur
z , plus 0 augmente, plus tr 5%
diminue et donc plus le modèle est
rapide.
Bilan
Le gain statique K caractérise le comportement du modèle en régime permanent :
s(+) = Ke(+) .
Le facteur d’amortissement z et la pulsation propre 0 caractérisent le comportement
du modèle en régime transitoire :
− plus z est faible, plus les dépassements sont importants ;
− plus 0 est faible, plus la pseudo-période est grande.
sR (t ) = sNR (t − T ) pour t T ⎯⎯
→
L
HR (p) =
SR (p)
= e −Tp avec T : retard
SNR (p)
Ou dit autrement :
SR (p) = e−Tp SNR (p)
L
sR (t) = sNR (t − T ) ⎯⎯
→
SNR (p)
Si HNR (p) = est la fonction de transfert d’un système non retardé (NR),
E (p)
SR (p)
alors H(p) = la fonction de transfert du système retardé vaut :
E (p)
S (p)
H(p) = R = HNR (p) e −Tp
E (p)
Le retard pur peut modéliser des décalages temporels liés à des phénomènes de traitements
numériques dans l’unité de commande ou des délais de transmission de l’information entre le capteur
et l’unité de commande.
Il est rarement pris en compte en première approche et se voit ajouté au modèle uniquement lorsque
ses effets s’avèrent non négligeables.
4.1 Principe
Il est parfois nécessaire, ou utile, de modéliser le comportement d'un système à partir de résultats
expérimentaux, sans passer par un modèle connaissance. On utilise dans ce cas-là une méthode
d’identification. Cela consiste à rechercher un modèle en analysant la réponse du système à une
entrée test connue, de type échelon dans notre cas.
Il existe de • Le système est considéré comme une « boite noire ».
nombreuses méthodes • On le soumet à une entrée en échelon et on compare les réponses obtenues
d’identification plus ou expérimentalement à un catalogue de réponses types de façon à choisir un modèle de
moins complexes, nous
nous limiterons ici aux comportement (1er ordre, 2ème ordre…).
plus simples. • On identifie les paramètres de sa fonction de transfert sur les relevés expérimentaux et on
établit ainsi un modèle de comportement du système.
Cette démarche permet d’obtenir un modèle qu'il convient de valider en comparant des
comportements prévus par simulation avec d'autres résultats expérimentaux.
Cette étape de validation permet aussi d'estimer le domaine de validité du modèle.
Au regard des caractéristiques des réponses temporelles à une entrée en échelon des modèles du 1er
et du 2ème ordre présentées précédemment, la démarche d’identification est proposée ci-dessous :
La courbe expérimentale s’apparente à la réponse à une entrée en échelon d’un modèle du 1er ordre : valeur
finale constante, tangente à l’instant initial de pente non nulle, réponse sans dépassement.
Cette simple observation permet, a priori, de proposer comme modèle de comportement du système, une
fonction de transfert de la forme :
K
H(p) =
1 + p
Identifier le modèle du système revient alors dans ce cas à déterminer les valeurs du gain statique K
et de la constante de temps .
Les paramètres caractéristiques d’un modèle du premier ordre sont identifiés ainsi :
− K à partir du relevé de la variation totale de la sortie et en utilisant la relation
s(+) = Ke(+) (attention aux conditions initiales) ;
− à partir du relevé de la durée pour atteindre 63% de la variation totale de la sortie.
La courbe expérimentale s’apparente à la réponse à une entrée en échelon d’un modèle du 2ème ordre
oscillatoire : valeur finale constante, tangente à l’instant initial de pente nulle, réponse avec dépassements
d’amplitudes décroissantes.
Cette simple observation permet, a priori, de proposer comme modèle de comportement du système, une
fonction de transfert de la forme :
K
H(p) =
2z 1 2
1+ p + 2 p
0 0
Identifier le modèle du système revient alors dans ce cas à déterminer les valeurs du gain statique K,
du facteur d’amortissement z et de la pulsation propre 0.
Dans le cas d’une réponse à une entrée en échelon avec dépassement, les
caractéristiques du 2ème ordre sont identifiées ainsi :
− 0 à partir
du relevé de la pseudo période Ta et en utilisant formule de la pseudo-période
2
Ta =
0 1 − z2
ou à partir du relevé du temps de réponse tr5% et en utilisant l’abaque qui lie le
temps de réponse réduit tr 5%0 et le facteur d’amortissement (mais cette
seconde méthode est moins précise).
Identification de la valeur de K
On connait la valeur de la variation totale de l’entrée e(+) = 2
On relève la valeur de la variation totale de la sortie s(+) = 28 , et on utilise s(+) = Ke(+) , d'où
K=28/2=14
Identification de la valeur de z
D1 14
On relève la valeur du 1er dépassement absolu D1 = 42 − 28 = 14 , donnant D1% = = = 0,5 = 50 %
s(+) 28
On utilise l’abaque qui lie les dépassements relatifs au facteur d’amortissement : z 0,21 .
(lnD1% )2 (ln0,5)2
Ou on utilise la formule des dépassements relatifs : z = = = 0,21
2 + (lnD1% ) 2 + (ln0,5)
2 2
Identification de la valeur de 0
On relève Ta 67 ms
2 2 2
On utilise la formule de la pseudo-période Ta = = 0 = 95rad/s
a 1 − z2 67.10−3 1 − 0,212
0
Ou on relève le temps de réponse tr 5% 140 ms
Et on utilise l’abaque qui lie le temps de réponse réduit tr5%0 et le facteur d’amortissement :
13 13
Pour z = 0,21 tr 5% 0 13 0 donc 0 93 rad/s
tr 5% 140.10−3
La courbe expérimentale s’apparente à la réponse à une entrée en échelon d’un modèle du 2ème ordre
apériodique : valeur finale constante, tangente à l’instant initial de pente nulle (ou existence d’un seul point
d’inflexion), réponse sans dépassement.
Cette simple observation permet, a priori, de proposer comme modèle de comportement du système, une
fonction de transfert de la forme :
K
H(p) =
2z 1 2
1+ p + 2 p
0 0
Or, dans le cas où z≥1, le dénominateur de H(p) admet deux racines réelles (≥0).
Il est alors préférable d’écrire la fonction de transfert sous la forme :
K
H(p) =
(1 + 1 p)(1 + 2 p)
Identifier le modèle du système revient alors dans ce cas à déterminer les valeurs du gain statique K,
(1) Et non pas les
et des deux constantes de temps 1 et 2 (1).
valeurs de z et 0 .
Dans le cas d’une réponse à une entrée en échelon sans dépassement, mais avec pente
nulle à l’instant initial, les caractéristiques du 2ème ordre sont identifiées en supposant
que pour t suffisamment grand, la courbe est assimilable à la réponse d’un premier
ordre de constante de temps 2, avec un retard 1. Les caractéristiques sont
déterminées ainsi :
On suppose que pour t suffisamment grand (>4,5 s ici), la réponse correspond à celle d’un modèle du
premier ordre de constante de temps 2 retardée de 1 .
Identification de la valeur de K
On connait la valeur de la variation totale de l’entrée e(+) = 2
On relève la valeur de la variation totale de la sortie s(+) = 12 , et on utilise s(+) = Ke(+) , d'où
K=12/2=6
6 6 1 2z
NB : H(p) = = d’où, = 3,5 , soit 0 = 0,53 rad/s, et = 4,5 ,
(1 + p)(1 + 3,5p) 1 + 4,5 p + 3,5 p2 02 0
soit z = 1,2 .
5.2 Constituants d’une chaîne fonctionnelle ayant un effet sur les performances d’un
système asservi
Dans la description par chaîne fonctionnelle, les fonctions communiquer, restituer, alimenter et
stocker de l’énergie n’interviennent pas directement sur les performances d’un système. Le modèle
d’un système asservi s’appuiera sur les éléments suivant :
Informations Informations
entrantes sortantes
COMMUNIQUER
Consignes Informations
utilisateur Périphérique de utilisateur
ACQUERIR communication RESTITUER
Adaptateur
STOCKER
Chaîne d'énergie
Unité de stockage
Matière d'œuvre
sortante
Dans ce schéma-
bloc fonctionnel,
l’entrée du
préactionneur
correspond à la
commande issue de
l’unité de commande.
Ce n’est pas la
puissance entrante que
l’on retrouve dans le
schéma des chaînes
fonctionnelles.
Les éléments suivants sont indispensables au bon fonctionnement d’un système asservi :
CONSTITUANT FONCTION
Sur le schéma ci-dessus, on remarque que l’entrée du pré-actionneur qui va nous intéresser pour
étudier l’asservissement de la grandeur de sortie est la commande issue de l’unité de commande et
non pas la puissance disponible (en pointillé sur le schéma) que l’on retrouve dans la représentation
chaîne d’énergie-puissance/chaîne d’information.
Il ne s’agit pas pour autant de penser que c’est la grandeur de commande, en général une tension (en
V) de faible niveau, qui fournit la puissance nécessaire à la chaîne d’énergie-puissance pour faire
évoluer la grandeur de sortie.
D’un point de vue modélisation, il suffira d’utiliser un bloc et sa fonction de transfert associée
(1) En général, une décrivant la relation(1) entre la valeur de la grandeur de commande et la quantité de puissance délivrée
simple relation de à l’actionneur et modélisant ainsi le comportement du pré-actionneur.
proportionnalité.
5.4 Schéma-bloc d’une grandeur asservie non perturbée : chaîne directe et chaîne de
retour
Dans le but de pouvoir déterminer plus facilement la fonction de transfert globale d’une activité d’un
système(2), la représentation schéma-bloc, en plus de s’appuyer sur la structure chaîne d’énergie-
(2) C’est cette fonction
qui permettra ensuite de puissance / chaîne d’information, met en évidence le modèle(3) de chacun des constituants intervenant
prévoir les performances dans l’asservissement.
du système.
Dans le cas général, la représentation d’une grandeur asservie non perturbée par schéma-bloc est la
suivante :
Le comparateur (soustracteur ou
sommateur) qui comporte plusieurs
entrées mais une seule sortie.
Ces entrées peuvent être additionnées ou
soustraites.
Exemple : Sur le robot Ericc du laboratoire, la position angulaire d’un bras est déterminée à l’aide de
la position angulaire mesurée sur l’axe du moteur (qui est une image de la position angulaire du bras).
En effet, cette position mesurée est directement proportionnelle, par l’intermédiaire du rapport de
transmission du réducteur de vitesse, à la position du bras qui est la grandeur asservie.
5.5 Modèle de connaissance liant deux grandeurs (une entrée et une sortie)
Chaque équation est représentée par un bloc qui contient sa fonction de transfert.
Loi entrée-sortie s (t ) = i e (t )
cinématique d’un s (p) = i e (p)
(avec i 1)
réducteur de vitesse
Loi entrée-sortie
pas pas
cinématique d’un vs (t ) = e (t ) Vs (p) = e (p)
2 2
vis-écrou
Codeur incrémental
qui délivre n(t) = 2000 (t) N(p) = 2000 (p)
2000 inc/tr
Loi de changement
360 360
d’unité entre radian et deg (t ) = rad (t ) deg (p) = rad (p)
degré 2 2
(1) En général il s’agit Or L’image de l’erreur (p) doit être proportionnelle à l’erreur Er (p) = Cons(p) − S(p) .
d’une tension (en V)
proportionnelle à la Donc :
grandeur imposée en G (p)
consigne ou mesurée en G0 (p) = 3
sortie.
G5 (p)
(p)
et (p) = G0 (p)Er (p) ou Er (p) =
G0 (p)
Blocs en
série
Blocs en
parallèle
Attention :
-bien vérifier les signes
dans le comparateur ;
- ne pas confondre avec D(p): FT de la chaine directe R(p): FT de la chaine de retour
le cas des blocs en
parallèle !
Démonstration pour la FTBF :
S(p) = D(p) (p) = D(p) E (p) − S '(p) = D(p) E (p) − R(p).S(p)
Blocs en = D(p) E (p) − D(p) R(p) S(p)
boucle
d’où, S(p) 1 + D(p) R(p) = D(p) E (p) et, finalement, S(p) =
D(p)
E (p) .
fermée 1 + D(p) R(p)
(FTBF)
Attention aux signes dans le comparateur :
Application : déterminer la fonction de transfert de l’activité d’un système représentée par le schéma-
bloc ci-dessous :
1
p 1
H1 (p) = =
1 p+4
1+ 4
p
1 2 2
H2 (p) = =
p+4 p+2 (p + 4)(p + 2)
2 2
p + 8p + 8 2 2(p + 8 p + 8)
H(p) = =
p(p + 4)(p + 2) (p + 2) p(p + 4)(p + 2)
2
1 1 2
2 8 p2 + p + 1 p + p + 1
et sous forme canonique : H(p) = 8 = 8
2 2
1 1 1 1
p 4 22 p + 1 p + 1 p p + 1 p + 1
4 2 4 2
NB : on peut immédiatement voir que ce modèle est instable car sa classe est non nulle…
En réalisant un essai dit « en boucle ouverte », c’est-à-dire en faisant en sorte que le capteur ne
renvoie rien à l’unité de commande (la boucle de retour est coupée, voir figure ci-dessous), alors sur
certains systèmes, il est possible d’envoyer une commande en échelon à l’entrée de G2 (p) , et ainsi de
pouvoir identifier son modèle en analysant sa réponse.
NB : Lors d’un essai en boucle ouverte, si G0 (p) et G1 (p) sont des constantes, alors il est possible
également d’envoyer une consigne en échelon. Dans ce cas, l’entrée de G2 (p) sera également un
échelon à un coefficient près.
6.3 Modèle de connaissance liant trois grandeurs (deux entrées et une sortie)
Chaque équation est représentée par un ou des blocs + un comparateur.
s(t ) = a b e1 (t ) − c e2 (t )
Cas général
S(p) = a b E1 (p) − c E2 (p)
Loi entrée-sortie
e1 (t ) − e2 (t ) + ( − 1 ) s (t ) = 0
cinématique d’un
train d’engrenages e1 (p) − e2 (p) + ( − 1 ) s (p) = 0
épicycloïdal à
1
2 entrées s (p) = e1 (p) − e2 (p)
1−
motorisées
d(t )
cm (t ) − cr (t ) − f (t ) = J
Loi de la dt
dynamique
Cm (p) − Cr (p) − f (p) = Jp (p)
appliquée sur l'axe
1
d’un moteur Soit (p) = Cm (p) − Cr (p)
f + Jp
Théorème de
superposition
S(p)
Hrégul (p) = donc S(p) = Hrégul (p) P(p) quand Cons(p) = 0
P(p) Cons(p)=0
Ainsi
S(p) = Hpour (p) Cons(p) + Hrégul (p) P(p) quand Cons(p) 0 et P(p) 0
Mode où l’entrée perturbation P(p) = 0 , Fonction Mode où l’entrée consigne Cons(p) = 0 , Fonction
de transfert en poursuite de transfert en régulation
Le schéma-bloc devient : Le schéma-bloc devient :
S(p) S(p)
Hpour (p) = Hrégul (p) =
Cons(p) P(p)=0 P(p) Cons(p)=0
G1 (p)G2 (p) −G2 (p)
= G0 (p) G5 (p) = G4 (p) G5 (p)
1 + G1 (p)G2 (p)G3 (p) 1 − G2 (p) G3 (p)(−1)G1 (p)
Lorsque les deux entrées interviennent en même temps, le théorème de superposition donne :
G0 (p)G1 (p)G2 (p)G5 (p) −G2 (p)G4 (p)G5 (p)
S(p) = Cons(p) + P(p) = Hpour (p)Cons(p) + Hrégul (p)P(p)
1 + G1 (p)G2 (p)G3 (p) 1 + G1 (p)G2 (p)G3 (p)
Rappel : Pour que l’image de l’erreur (p) soit nulle lorsque l’erreur est nulle, il est impératif que
G (p) G1 (p)G2 (p)G3 (p) −G2 (p)G4 (p)G5 (p)
G0 (p) = 3 , ainsi S(p) = Cons(p) + P(p) .
G5 (p) 1 + G1 (p)G2 (p)G3 (p) 1 + G1 (p)G2 (p)G3 (p)
Ainsi si le produit D4 (p)D5 (p) = constante , alors les deux fonctions de transfert
Hpour (p) et Hrégul (p) ont le même polynôme caractéristique. Les pôles des deux
fonctions de transfert sont par conséquent les mêmes, et une seule étude de stabilité
sera alors effectuée.
Si ce n’est pas le cas, alors il faudra étudier la stabilité des 2 fonctions Hpour (p) et
Hrégul (p) .
Ainsi, pour un modèle stable, sans dérivateur, soumis à une consigne en échelon
d’amplitude Econs0 et à une perturbation en échelon d’amplitude E pert 0 :
Pour un modèle stable, soumis à une consigne ou une perturbation en rampe, ou avec
un ou des dérivateurs :
− l’erreur statique se détermine par le théorème de la valeur finale :
er (+) = lim cons(t) − s(t) = lim pCons(p) − S(p) = lim p Cons(p) − Hpour (p)Cons(p) − Hrégul (p)P(p)
t →+ p→0+ p→0+
Déplacement
d’un bloc
après un point
de prélèvement
Déplacement
d’un bloc
avant un point
de prélèvement
Déplacement
d’un bloc
après un
comparateur
Permutation de
2
sommateurs(1)
Pour une entrée sinusoïdale, la sortie en régime permanent d’un SLCI est aussi un signal
sinusoïdal.
si e(t) = E0 sin(t) (
s(t) = S0 sin t + enrad )
À une pulsation donnée du signal d’entrée, quelle que soit l’amplitude E 0 du signal
d’entrée :
S0 unité de sortie
- le rapport , appelé gain ( ), est constant ;
E0 unité d ' entrée
- le déphasage , appelé phase (en rad ou en deg), est aussi constant.
S0
Les courbes de gain G() = () et de phase () caractérisent alors le comportement fréquentiel
E0
du modèle. Une fois connues, elles peuvent donc permettre de prévoir la réponse du modèle à
n’importe quelle entrée sinusoïdale.
Le diagramme de Bode est constitué de deux courbes tracées l’une en dessous de l’autre
en utilisant une échelle logarithmique en abscisse :
(1) Le décibel, qui est une
unité sans dimension est − le diagramme de gain en dB GdB () = 20log G() , avec GdB () en décibel(1),
utilisé pour des raisons
historiques et pratiques − le diagramme de phase () , avec () en radian ou en degré.
issues de l’acoustique.
(2) Attention, car c’est le Par lecture du digramme de Bode, on peut déterminer l’expression du signal de sortie :
gain en décibel GdB ()
GdB ()
qui est relevé sur le
diagramme. Il faut ensuite, s(t) = E0 G() sin( t + ()) (2)
avec G() = 10 20
à partir de cette valeur,
calculer le gain G () .
Application :
Le diagramme de Bode d’un modèle
est donné ci-contre.
20 dB
La connaissance du signal sinusoïdal Amplification au dessus de 0 dB
e(t) = 10 sin(40 t) appliqué en entrée
du modèle et la détermination, à l’aide (rad/s)
du diagramme de Bode, de 0
GdB (40) = −12dB et (40) = −90 , 0,01 0,1 1 10 100
permet de connaître l’expression du
signal de sortie : Atténuation au dessous de 0 dB
– 20 dB
s(t ) = 2,5 sin t −
2
En effet : Décade
(rad/s)
• GdB (40) = −12dB 0
20log G(40) = −12 0,01 0,1 1 10 100
−12
G(40) = 10 20 = 0,25
– 45
−
• (40) = −90 = rad
2 – 90
Pour bien appréhender un diagramme de Bode, il est nécessaire de connaître certaines de ces
particularités :
− l’écart entre et 10 est appelé une décade ;
− sur l’échelle logarithmique, il n’y a pas d’origine des abscisses (pas de 0) et le tracé
ne concerne qu’une plage de pulsations judicieusement choisie sur 3 ou 4 décades ;
− un gain de 0 dB correspond à un gain de 1, soit E0 et S0 de même amplitude ;
− un gain en dB positif correspond à un gain supérieur à 1, S0 > E0 : le modèle amplifie
l’amplitude de la sinusoïde d’entrée. Inversement si le gain en dB est négatif ;
− 20 dB (=20log10) correspond à un gain de 10, soit S0=10xE0, -20dB à un gain de 1/10.
− 40 dB (=20log102) correspond à un gain de 100, soit S0=100xE0, -40dB à un gain de
1/100, etc.
avec : (
GdB () = 20log H ( j ) ) (1)
Démonstration : relation entre G() et H( j) , relation entre () et arg H( j)
Soit un système linéaire continu et invariant de grandeurs d’entrée e(t) et de sortie s(t) caractérisé par
l’équation différentielle à coefficients constants :
e(t) s(t)
d n s(t ) d m e(t ) Système
an + ... + a0 s(t ) = bm + ... + b0 e(t )
dt n dt m
Pour déterminer la solution de l’équation différentielle linéaire, on pose les variables complexes :
E = E0 e j t et S = S0 e j (t +) avec e(t) = Im(E) et s(t) = Im(S) .
Les variables complexes vérifient l’équation différentielle :
dn S d mE
an + ... + a0 S = bm + ... + b0 E .
dt n dt m
Cette équation devient, après calcul des dérivées :
an ( j) S + ... + a0 S = bm ( j) E + ... + b0 E ;
n m
S bm ( j) + ... + b0
m
soit finalement : = = H ( j )
an ( j) + ... + a0
E n
S S0 j
Or, par définition de E et S , le rapport = e = G() e j
E E0
On parle de filtre auquel est associé une bande passante délimitée par des pulsations
de coupure.
Les pulsations de coupure sont définies à partir d’un gain de référence. Il existe plusieurs façons de les
définir, nous retiendrons :
Détermination à partir Détermination à partir
Définition du gain du gain en dB
(méthode analytique) (méthode graphique)
c −3d B : pulsation de coupure à -3 dB
G(c −3dB ) = 70% Gref GdB (c −3dB ) = 20log Gref + 20log0,7
→ pulsation à partir de laquelle le gain
est atténué de 30% par rapport à une = 0,7 Gref = Gref dB − 3dB
valeur de référence Gref
c −6dB : pulsation de coupure à -6 dB
G(c −6dB ) = 50% Gref GdB (c −6dB ) = 20log Gref + 20log0,5
→ pulsation à partir de laquelle le gain
est atténué de 50% par rapport à une = 0,5 Gref = Gref dB − 6dB
valeur de référence Gref
NB : pour des filtres passe-bas (voir définition ci-dessous), Gref = K (gain statique) et
Gref dB = 20log K = GdB ( → 0)
Le système laisse
Gref dB passer une bande de
Filtre passe-bande Gref dB − ndB fréquence.
La bande passante est
c1 , c2
c1 c2
Le système laisse
Gref dB passer les hautes
ndB
Gref dB − ndB fréquences
Filtre passe-haut
La bande passante est
c1 , +
c1
NB : pour les modèles du 2nd ordre, la présence d’une résonance implique que z<0,7.
Ainsi la réponse temporelle à une entrée en échelon aura des dépassements.
K
Pour →+ , H( j) → :
j
Équation de l’asymptote en →+ : GdB () = 20log K − 20log() = 20log K − 20log − 20log
1
La pulsation de cassure, cassure = correspond à la pulsation du point d’intersection
des asymptotes.
1
Ainsi la pulsation de coupure à -3dB est la pulsation de cassure : c −3dB = cassure =
8.7 Prévoir la réponse fréquentielle d’un modèle du 1er ordre inverse : K(1+p)
G () = 20log H( j) = 20log K + 20log 1 + 2 2
H(p) = K (1 + p ) H( j) = K (1 + j) dB
() = arg(H ( j)) = + arg(1 + j) = + arctan()
2 2
2 2z
GdB () = 20log H( j) = 20log K − 20log 1 − 2 +
0 0
2 z
2
− arctan 0 si 1 − 0
02
2
1 − 2
0
2
() = arg(H( j)) = − 90 si 1 − = 0 (pour = 0 )
02
2 z
0 2
− arctan + 180 si 1 −
0
2 02
1 − 2
0
2
Pour →+ , H( j) → −K 20
Comportement en haute fréquence équivalente à celui d’un intégrateur d’ordre 2 :
a = 0 1 − z
2
GdB (r ) = 20log K + QdB avec QdB = −20log 2z 1 − z2 facteur de surtension qui
Pour 0,707<z<1, la varie de 0 à + quand z varie de 0,7 à 0. Ainsi, GdB (r ) est toujours plus grand
réponse à un échelon
présente des que GdB ( → 0) = 20log K défini par l’asymptote horizontale pour les basses
dépassements, mais la pulsations. Sur le diagramme de gain, le point à r est donc toujours situé au-dessus
réponse fréquentielle ne
présente pas de de cette asymptote horizontale.
résonance.
1
• si z 0,707 alors la courbe de gain est strictement décroissante (il n’y a pas
2
de résonance).
G(r ) H( jr ) 1
La définition du facteur de surtension permet aussi d’écrire : Q = = = .
G(0+) H( j)→0 2z 1 − z2
Q varie de de 1 à + quand z varie de 0,7 à 0 ;
K 1 1
Pour z>1, H(p) = =K
1+
2z 1
p + 2 p2 (1 + T1 p) (1 + T2 p)
0 0
qui est un produit de 3 fonctions de transfert : 1 modèle à action proportionnelle et 2
modèles du 1er ordre de constantes de temps T1 et T2.
Leurs diagrammes de Bode s’additionnent.
Le diagramme asymptotique est plus précis que celui tracé avec le 2nd ordre du départ…
COMPORTEMENT
FREQUENTIEL
Influence de z :
et H () = arg(H( j)) On ajoute les 2 diagrammes de A(p) et B(p) , pour déterminer le diagramme de H(p) .
= arg(A( j))
Méthode
+ arg(B( j))
Le principe de tracé d’un diagramme de Bode consiste à factoriser le numérateur et le dénominateur
de H(p) pour en faire un produit de fonctions de transfert élémentaires bien connues et faciles à
tracer dans Bode.
Étape n°1 : mettre la fonction de transfert sous la forme d’un produit de fonctions
usuelles → intégrateurs d’ordre PUIS 1er et 2nd ordre, 1er et 2nd ordre inverses…
Produit de 2ème ordre inverse
Produit de 1er ordre inverse
Gain statique de H(p) 1
2
2z
(1 + Tm p) 1 + kp+ p
K m k 0k 0k
H (p) =
p 2zp 1
2
(1 + Tn p) 1 + p + p
n p
0p 0p
Intégrateur
Produit de 1er ordre
d’ordre Produit de 2ème ordre
Étape n°3 :
− s’il y a un intégrateur d’ordre , construire en premier le diagramme de Bode de
K
H(p) = , puis successivement en avançant vers les pulsations croissantes, faire
p
intervenir les courbes asymptotiques des autres fonctions usuelles dans l’ordre dans
lequel elles ont été rangées.
− s’il n’y pas d’intégrateur d’ordre à tracer, associer le gain statique K à la première
fonction à tracer, puis successivement en avançant vers les pulsations croissantes,
faire intervenir les courbes asymptotiques des autres fonctions usuelles dans l’ordre
dans lequel elles ont été rangées.
Sur le tracé, faire apparaitre les pulsations de cassure, les pentes des asymptotes
croissantes ou décroissantes et les valeurs des asymptotes horizontales.
Étape n°4 : tracer l’allure de la courbe réelle en plaçant certains points particuliers
connus ou déterminés à l’aide de la calculatrice.
Lorsque l’on trace le diagramme de Bode d’une fonction de transfert qui est le produit
de plusieurs fonctions usuelles, si la distance qui sépare les différentes pulsations de
cassure est trop faible ( 1 décade ) les courbes réelles ne passent pas exactement par
les points particuliers à connaître par cœur.
En effet, l’influence des fonctions les unes sur les autres ne laisse pas « le temps » aux
courbes de passer par ces points particuliers ou de tangenter avec les asymptotes.
1
NB : Pour un 1er ordre c −3dB = cassure =
Pulsation de résonance d’un modèle du 2ème ordre
1
r = 0 1 − 2z2 (seulement pour z 0,707 ).
2
Pulsation où le gain présente un maximum.
- si les pulsations de cassure sont éloignées d’au moins 1 décade, tracer les tangentes à
la courbe de gain. Leurs intersections permettent de déterminer les pulsations de
cassure. Pour le cas des 2èmes ordres et 2èmes ordres inverses, l’écart entre la tangente et
la courbe de gain à la pulsation de cassure permet de déterminer z
(écart_en_dB=-20log(2z)) ;
- si les pulsations de cassure ne sont pas éloignées d’une décade, et qu’un 1er ordre et
un 1er ordre inverse se compensent, déterminer la pulsation quand la valeur du
déphasage est maximale ou minimale. À cette pulsation, la courbe de gain et sa tangente
ont la même valeur. Tracer alors la tangente soit horizontalement ou soit avec une pente
de +/- nx20dB/décade passant par ce point ;
- si elles ne sont pas éloignées d’une décade, relever les valeurs de gain pour différentes
pulsations et résoudre le système d’équations à plusieurs inconnues. Exemple : si dans
le modèle de comportement, il existe 3 inconnues (exemple 2 pulsations de cassure et
un facteur d’amortissement z), alors relever 3 valeurs sur la courbe de gain :
GdB-modèle de comportement (1 ) = GdB-relevé sur la courbe de gain (1 )
GdB-modèle de comportement (2 ) = GdB-relevé sur la courbe de gain (2 )
GdB-modèle de comportement (3 ) = GdB-relevé sur la courbe de gain (3 )
Puis résoudre le système d’équations à 3 inconnues.
ANNEXE
Alphabet grec
Symboles courants
Nom Symbole
diamètre
nabla
dérivée partielle
Logarithmes et complexes
Sur les logarithmes en base 10
x (1) 10−2 10−1 1 101 102
(1) Le logarithme utilisé Log(x) -2 -1 0 1 2
est le logarithme en base
10.
a
log(a b) = log(a) + log(b) log = log(a) − log(b)
b
log(an ) = nlog(a) 10nlog(a) = an
alors z = zz = a2 + b2 et arg(z) =
Soient zi des nombres complexes : z1 z2 = z1 z2 et arg ( z1 z2 ) = arg ( z1 ) + arg ( z2 ) 2
z1 1 z
= z1 et arg 1 = arg ( z1 ) − arg ( z2 ) 2
z2 z2 z2
K
notamment arg = − arg ( z2 ) 2 (si K 0)
z2
Remarque 1 : si = −15[2] alors vaut aussi 345[2]
Mais on préférera dire que s(t) est en retard de phase de 15° plutôt que s(t) est en avance de phase de 345°.
Dès que la partie réelle du complexe est négative, on détermine la phase en ajoutant
+180° à l’angle déterminé par l’arc tangente (rapport de la partie imaginaire sur la partie
réelle)
22 2 2 dP(u)
Un extremum de GdB () existe si P(u) = (1 − u ) + 4 z u a un extremum, soit si s’annule.
du
dP(u)
Avec = 2(−2u)(1 − u2 ) + 4 z2 2u = 4u(2z2 − 1 + u2 ) ,
du
u = 0 (soit = 0) impossible en régime fréquentiel
dP(u)
=0 2 2 2 1
du u = 1 − 2z possible si 1 − 2z 0 soit z 2 0,707
= 20log K − 20log 2 z 1 − z 2
(r ) n’est pas une valeur particulière.
ASSER1 : Évaluer les performances d’un système continu à partir de la courbe de sa réponse
expérimentale ou de la courbe de sa réponse simulée
- citer les 4 signaux test utilisés pour évaluer les performances des systèmes continus ;
- citer les 3 types de performances évaluées sur les systèmes continus, ainsi que les critères permettant de les
mesurer ;
- donner les expressions du dépassement absolu et du dépassement relatif ;
- donner la définition du temps de réponse à 5% ;
- donner les définitions de l’erreur et de l'erreur en régime permanent, absolue et relative.
ASSER2 : Prévoir les performances d’un système continu linéaire et invariant à partir de
son modèle
- indiquer l’intérêt d’utiliser la transformée de Laplace ;
- à quel rapport correspond la fonction de transfert d’un système ou d’un constituant ? Donner sa forme générale
en précisant gain statique, classe et ordre ;
- donner la méthode permettant d’obtenir cette forme pour une fonction de transfert ;
- donner la condition fondamentale de stabilité ;
- quelle valeur doit avoir la classe d’un modèle stable ;
- quel type de pôle génère des oscillations ;
- comment réduire l'ordre d'un modèle, à l'aide de la notion de pôle dominant ?
- une paire de pôles complexes implique-t-elle des oscillations visibles ?
- expliquer le critère algébrique de Routh simplifié ;
- donner les transformées de Laplace des entrées tests « impulsion », « échelon » et « rampe » ;
- donner le théorème de la valeur finale, et celui de la valeur initiale ;
- donner la valeur finale d’un modèle stable, sans dérivateur, non perturbé, soumis à une entrée en échelon ;
- qu’appelle-t-on fonction de transfert en poursuite ?
- donner la valeur de l’erreur en régime permanent absolue et relative d’un modèle stable, sans dérivateur, non
perturbé soumis à une consigne en échelon ;
- donner la méthode pour déterminer l’erreur en régime permanent d’un modèle avec dérivateur ou avec une
consigne en rampe.