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Objectifs du cours
Enoncer les applications industrielles et les éléments qui forment l’installation d’une
Turbine à Vapeur (TV) ;
Etudier et tracer le cycle réel de Rankine des TV dans le diagramme entropique ;
Comparer et évaluer les techniques industrielles d’amélioration du rendement
thermodynamique des TV telles que le cycle de Hirn à resurchauffe et le cycle de
Hirn à resurchauffe et soutirage.
Introduction
L’É nergie fossile (solide : charbon et uranium ; liquide : fioul ; gaz : gaz naturel) dans
des centrales à vapeur, des turbines à gaz, des moteurs alternatifs à gaz…
L’É nergie chimique : dans des piles à combustible : la production de l’électricité se base
sur l’oxydation de l’hydrogène et la réduction simultanée de l’oxygène.
Les É nergies renouvelables : dans des centrales solaires thermiques, des installations
d’hydroélectricité, photovoltaïques, éoliennes…
Les centrales thermiques ainsi que les centrales nucléaires sont à la base des cycles moteurs
; que la chaleur soit apportée par la fission de l’uranium, ou par la combustion d’une source
d’énergie fossile, le principe général reposant sur une turbine à vapeur est le même.
Ces cycles moteurs utilisent un fluide (dit fluide moteur) qui change d’état au cours du cycle.
Ce changement d’état génère des variations importantes de l’enthalpie ce qui permet de
transformer de grandes quantités de chaleur en travail.
Les liquides ont une excellente capacité calorifique volumique en comparaison à celle de
l’air. Particulièrement, l’eau est la plus abondante et certainement la moins difficile à
manipuler.
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CYCLES DES TURBINES A VAPEUR SAKLY MZALI A.
correspondante ;
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CYCLES DES TURBINES A VAPEUR SAKLY MZALI A.
Cette chaudière représente la source chaude de l’installation qui permet de lui procurer de la
vapeur, elle est considérée comme isobare.
Une turbine à vapeur : c’est le corps maitre dans une centrale à vapeur. La vapeur
générée par la chaudière vient se détendre dans ce corps en cédant une partie de son
énergie sous forme de travail. Ce travail récupéré sur un arbre moteur est transmis aux
alternateurs de manière à le convertir en énergie électrique. La turbine assure donc la
détente de la vapeur avec production de travail.
Source :http://sciences-guadeloupe.fr/
https://images.app.goo.gl/mND1hQYj3GFhb1Df7
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CYCLES DES TURBINES A VAPEUR SAKLY MZALI A.
Remarque :
Les anciens cycles des turbines à vapeur étaient à l’origine des cycles ouverts où la
vapeur générée est rejetée dans l’atmosphère (tel est le cas des anciennes
locomotives à vapeur). Les cycles les plus récents sont des cycles fermés qui
exploitent la chaleur résiduelle de la condensation à d’autres fins telles que les
centrales électriques avec cogénération.
b. Diagramme entropique
Sur le diagramme entropique de l’eau, nous pouvons détecter les courbes suivantes :
Les isobares : Ces courbes (de couleur verte) représentent des pressions constantes.
L’allure de ces courbes dépend de l’état physique du fluide. Dans le domaine vapeur, ces
courbes sont croissantes et ont l’allure de courbes exponentielles pour les valeurs
importantes de températures. Cependant, dans le domaine diphasique, ces courbes
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représentent un palier horizontal. Dans le domaine liquide, toutes les courbes des isobares
sont collées les unes contre les autres et semblent totalement confondues.
Les iso-titres vapeur : Nous rappelons que le titre de vapeur x permet de caractériser le
pourcentage de vapeur que renferme un mélange. Donc, cette caractéristique est
disponible uniquement dans le milieu diphasique. Elle est utilisée notamment lors des
changements de phase ; de condensation ou d’ébullition. Les courbes iso-titres vapeur
(représentées par la couleur bleue) joignent les points caractérisés par le même
pourcentage de vapeur.
Les isenthalpes : Ces courbes (de couleur rouge) représentent les points possédant la même
valeur d’enthalpie, elles tendent vers des courbes asymptotiques d’autant que la
température augmente.
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Le cycle théorique de base d’une turbine à vapeur est appelé : cycle de Rankine idéal dont
la finalité est de transformer de la chaleur en travail. Ces transformations se déroulent
suivant le cycle représenté sur la figure 5. Il renferme :
Le cycle de Rankine présente un risque majeur de destruction des aubages de la turbine, causé
par les gouttelettes d’eau notamment pour des valeurs importantes des vitesses. A cet effet,
il est recommandé que la détente s’effectue en milieu vapeur sèche.
Le cycle de Hirn est un cycle de Rankine modifié, dans lequel la vapeur éjectée du
générateur de vapeur est surchauffée durant la phase B >2 (figure 6). Dans les installations
industrielles,
ce cycle nécessite l’ajout d’un surchauffeur. Cependant, cette surchauffe peut être effectuée
dans le générateur de vapeur lui-même après l’obtention de la vapeur. Ce cycle peut avoir
plusieurs avantages :
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2. Application
On considère une installation simple d’une turbine à vapeur (figure 5) fonctionnant suivant
le
cycle de Hirn. Le fluide de travail est l’eau. On donne :
Travail demandé :
a. Tracer l’allure du cycle sur le diagramme entropique.
b. Déterminer les propriétés suivantes : T(°C), P(bar), h(kJ/kg) et s(kJ/kg.K) pour
les points de référence du cycle thermodynamique sur le diagramme entropique.
c. Evaluer les différentes énergies mises en jeu et calculer le rendement du cycle.
d. Déterminer le débit du fluide en circulation.
Solution :
a. Le cycle présente l’allure suivante sur le diagramme entropique, comportant les
transformations suivantes (figure 7) :
1-- -A : échauffement isobare du liquide
A----B : ébullition du liquide : changement de phase à température et pression
constantes.
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Remarque :
Le doublet (T,P) ne peut pas déterminer les propriétés thermodynamiques du point
3. Dans un mélange diphasique, la température et la pression sont reliées par la
courbe de saturation (figure 8).
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c. Energies échangées
𝑑𝐸 2
= 𝑄̇ + 𝑊̇ + 𝑚̇ + 𝑣2 𝑜
� + 𝑔𝑧 )
(ℎ + �+ 𝑔𝑧 ) − 𝑚̇ (ℎ
𝑑𝑡 𝑖 𝑖
2 𝑖 𝑜 𝑜
2 𝑜
𝑄̇ + 𝑊̇ = 𝑚̇ (ℎ𝑜 − ℎ𝑖)
Au niveau de la turbine :
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Il est à remarquer que 𝑊𝑃 est très faible par rapport aux autres énergies mises en jeu.
Parmi les améliorations apportées au cycle de Hirn est la resurchauffe. Cette technique
industrielle se base sur l’utilisation d’une turbine à deux corps qui sont montés sur le même
axe ce qui permet de récupérer toute la puissance mécanique sur un seul arbre moteur. La
vapeur vient se détendre une première fois dans le premier corps jusqu’à une pression
intermédiaire PI, ensuite elle est acheminée vers le générateur de vapeur pour subir une
resurchauffe, avant de se détendre dans le deuxième corps de la turbine jusqu’à la basse
pression du cycle.
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Remarque :
La surchauffeur et le resurchauffeur peuvent être intégrés dans le générateur de vapeur
(l’exemple de la figure 9), comme ils peuvent être installés comme des corps autonomes à l’aval
de la chaudière.
2. Application
Pour pouvoir détecter les avantages de la resurchauffe sur le cycle de Hirn simple, nous
allons adopter l’installation précédente (voir page 6 avec la même puissance mécanique nette
𝑊̇ 𝑛𝑒𝑡
) en y apportant les modifications suivantes :
La pression de condensation : BP = 0.1 bar
La pression intermédiaire : PI= 50 bar
La pression d’ébullition : HP = 150 bar
Les deux turbines HP et BP présentent le même rendement isentropique
𝜂𝑖𝑠_𝑇 = 0.85
A la sortie du resurchauffeur, la vapeur est à la température 500 °C, donc :
𝑇6 = 𝑇2 = 500°𝐶
Nous allons reprendre les mêmes questions de l’application du cycle de Hirn simple.
Solution :
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Point 2 : ce point est le même que celui sur le cycle de Hirn simple : vapeur
surchauffée (sortie chaudière) : 𝑇2 = 500°𝐶; 𝑃2=HP = 150 bar et ayant les valeurs
d’entropie et d’enthalpie déjà extraites du tableau.
Point 5s (vapeur surchauffée) : on a (2---->5s) est une détente isentropique de
référence dans la turbine
HP. Donc :
𝑠5𝑠 = 𝑠2 = 6.3443 𝑘𝐽/𝑘𝑔.K
𝑃5𝑠 = 𝑃𝐼 = 50 𝑏𝑎𝑟 = 5 𝑀𝑃𝑎
Dans les tables relativement au domaine vapeur surchauffée et pour cette valeur de la
pression, cette valeur d’entropie est située entre les valeurs suivantes :
𝑃5 = 𝑃𝐼 = 50 𝑏𝑎𝑟 = 5 𝑀𝑃𝑎
et on a :
|𝑊𝑟é𝑒𝑙| ℎ2−ℎ5
𝜂 = =
𝑖𝑠_𝑇
Donc : ℎ5 = 3049.9 |𝑊𝑖𝑠| ℎ2−ℎ5𝑠
kJ/kg
Dans les tables relativement au domaine vapeur surchauffée et pour cette valeur de la
pression, cette valeur d’enthalpie est située entre les valeurs suivantes :
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c. Energies échangées
Au niveau de la turbine HP :
𝑤𝑇𝑏_𝐻𝑃 = ℎ5 − ℎ2 = −258.9 𝑘𝐽⁄𝑘𝑔
Au niveau de la turbine BP :
𝑤𝑇𝑏_𝐵𝑃 = ℎ3 − ℎ6 = −1040.4 𝑘𝐽⁄𝑘𝑔
Au niveau de la pompe :
𝑤𝑃 = ℎ1 − ℎ4 = 15.06 𝑘𝐽⁄𝑘𝑔
|𝑤𝑇𝑏_𝐻𝑃 + |𝑤𝑇𝑏|
𝑤𝑇𝑏_𝐵𝑃|
𝜂′𝑡ℎ = 𝑤𝑃 =
𝑄 𝑐ℎ + 𝑄′
𝑐ℎ + 𝑤𝑃
′
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≈ 36.9 %
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Le cycle de Hirn à resurchauffe et soutirage (figure 11) consiste à prélever ou soutirer une
petite fraction du débit total de la vapeur en sortie du 1er étage de la turbine (point 5) pour
en exploiter l’enthalpie (étant donné que l’enthalpie de la vapeur est nettement supérieure à
celle du liquide due à la chaleur latente de vaporisation). Cette quantité de chaleur, et au lieu
d’être rejetée inutilement sous forme de pertes dans le condenseur, sera transmise à l’eau
qui alimente la chaudière. Cette partie du débit soutirée est dirigée vers un mélangeur
(point 5’’) pour assurer le préchauffement de l’eau condensée. Pour que cette technique soit
possible, il faut que la température de la vapeur soutirée soit supérieure à celle du liquide.
Le reste du débit de la vapeur détendue dans la turbine HP (point 5’) subit une resurchauffe
soit dans un système conçu à cet effet (surchauffeur), soit dans la chaudière elle-même,
pour subir ensuite une deuxième détente dans la turbine BP avant d’être condensée dans le
condenseur. Ce liquide acheminé par la pompe d’extraction sera mélangé dans un
mélangeur avec la vapeur soutirée pour obtenir à sa sortie, du liquide préchauffé ramené vers la
chaudière via une pompe d’alimentation.
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Figure 11. Installation d’une turbine à vapeur selon le cycle de Hirn à resurchauffe et
soutirage
Le cycle à soutirage présente un rendement meilleur que le même cycle mais sans soutirage.
Les centrales thermiques utilisent ce type de cycle avec plusieurs soutirages effectués (6
voire 8) pour améliorer le rendement du processus. Cependant, dans ce cas, l’emploi de
plusieurs pompes auxiliaires est remplacé par des vannes statiques pour la commodité et la
simplicité de l’installation.
2. Application
Pour pouvoir détecter les avantages du soutirage, le cycle de Hirn à resurchauffe de
l’installation précédente (avec la même puissance mécanique nette 𝑊̇ 𝑛𝑒𝑡 , voir page 10) est
amélioré en y apportant les modifications suivantes :
La pression de condensation : BP = 0.1 bar
La pression intermédiaire : PI= 50 bar
La pression d’ébullition : HP = 150 bar
Les deux turbines HP et BP présentent le rendement isentropique 𝜂𝑖𝑠_𝑇 = 0.85
A la sortie du resurchauffeur, la vapeur est à la température 500 °C, donc :
𝑇6 = 𝑇2 = 500°𝐶
Les détentes sont adiabatiques et les compressions sont isentropiques.
La fraction soutirée est représentée par : α = 0.1
Le mélangeur est adiabatique.
Nous allons reprendre le même travail demandé que le cycle de Hirn avec resurchauffe.
Interpréter les résultats trouvés et l’apport de ce cycle sur le cycle précédent.
Indications :
Le mélangeur peut être représenté par le schéma simplifié suivant :
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