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CHAPITRE II : LES CYCLES DE PUISSANCE A DEUX PHASES

II.1. Rappels et quelques définitions


Avant d’étudier les cycles thermodynamiques à vapeur (cycle de Rankine et Hirn), nous révisons
brièvement le changement de phase d’eau et le mode de fonctionnement des composants les plus courants
des centrales.
II.1.1. Équilibre des phases d’une substance pure
Soit le système constitué de la masse d’1 kg d’eau (liquide) contenue dans le dispositif cylindre-piston
représenté ci-dessous. La température initiale est de 20 ˚C et la pression maintenant le piston et les poids en
équilibre est de 1 atm.
On chauffe l’eau, sa température s’élève (sans changement de volume appréciable). Lorsque la température
atteint 100 ˚C, tout nouvel apport de chaleur entraîne la vaporisation d’une certaine quantité d’eau (b).
Pendant cette transformation, la pression et la température restent constantes, alors que le volume augmente
considérablement. Lorsque tout le liquide a disparu, tout nouvel apport de chaleur s’accompagne d’une
augmentation de volume et de température (c).

Figure II.1. Processus d’échauffement d’1 kg de l’eau sous une pression constante.
On appelle température de saturation, la température à laquelle la vaporisation se produit pour une pression
donnée. Semblablement, cette même pression est appelée pression de saturation pour la température
donnée. Pression et température de saturation sont donc liées par une relation fonctionnelle, que l’on appelle
courbe de saturation.

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Figure II.2. Diagramme T-v d’échauffement de l’eau sous une P=Cte.

Figure II.3. Courbe de saturation d’une substance pure (l’eau).


– Lorsqu’une substance est à l’état liquide dans des conditions (p, T) de saturation, on la désigne sous le nom
de liquide saturé.
– Une substance à l’état liquide à une température inférieure à la température de saturation à la pression
donnée (et par conséquent à une pression supérieure à la pression de saturation à la température donnée)
est appelée liquide refroidi ou comprimé.
– Lorsqu’une substance est à en partie sous forme liquide et en partie sous forme de vapeur (mélange
liquide/vapeur, cas (b)), on définit le titre en vapeur ou simplement titre comme le rapport de la masse de
vapeur à la masse totale x = mv/m.

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On peut le considérer comme une variable intensive. Il n’est défini que lorsque la substance est dans un état
saturé.
– Lorsqu’une substance est à l’état de vapeur dans des conditions de saturation, on la désigne sous le nom
de vapeur saturée.
– Une substance à l’état de vapeur à une température supérieure à la température de saturation est appelée
vapeur surchauffée.
II.1.2. Echangeurs de chaleur
Les échangeurs de chaleur sont des dispositifs permettant de transférer de l’énergie thermique d’un
fluide chaud à un autre froid (deux fluides à des températures différentes). Dans la plupart des cas,
les deux fluides ne sont pas mélangés (pour garder les caractéristiques physico-chimiques de
chaque fluide), et le transfert thermique s’effectue à travers une surface d’échange qui sépare les
deux fluides. L’échangeur de chaleur peut utiliser comme :
 Générateur de vapeur (évaporateur) : un échangeur de chaleur dans lequel l’eau change sa
phase de l’état liquide à l’état gazeux (vapeur d’eau saturée) à température et pression
constante, en récupérant la chaleur d’un autre fluide (huile, gaz brûlés, …).
 Condenseur : un échangeur de chaleur avec à deux phases (transformation de la vapeur
saturée en liquide saturé). La chaleur générée par le changement de phase de la vapeur au
liquide est éliminée par un liquide de refroidissement (l’eau).
 Préchauffeur : un échangeur de chaleur dont l'objectif principal est d'apporter l'eau entrant
à l’état liquide saturé.
 Surchauffeur et réchauffeur : sont tous les deux des échangeurs de chaleur, qui augmentent
la température de la vapeur d'entrée mais avec différentes pressions de fonctionnement.

̇II.1.3. Pompe
La pompe dans le cycle a pour but de déplacer de liquide à l’état liquide en augmentant sa pression.

II.1.4. Turbine
La vapeur d’eau pénètre dans la turbine à l’état surchauffé avec haute température et pression. L'expansion
de la vapeur lorsqu'elle se déplace à partir de la haute pression à une pression plus basse transforme l'énergie
potentielle (à la forme de pression) à une énergie cinétique par cette impulsion aux aubes de la turbine, ce
qui entraîne l'arbre solidaire en rotation. Le travail mécanique créé par l'arbre de rotation est converti en
énergie électrique par un générateur.

II.2. Cycle de Rankine idéal


C’est le cycle théorique le plus simple permettant à une machine de puissance en utilisant la vapeur
d’eau comme fluide. Ensuite pour produire l’énergie, il reste à choisir le moyen qui permet de chauffer l'eau,
en utilisant soit des combustibles fossiles (centrales thermiques), soit par les énergies renouvelables (centrale
solaire, centrale thermique de biomasse), soit des réactions nucléaires (centrales nucléaires). Le cycle
théorique est composé de quatre transformations suivantes :
 1→2 : Compression isentropique.
 2→3 : Vaporisation isobare.
 3→4 : Détente isentropique.
 4→1 : Liquéfaction isobare.

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Figure II.4. Turbine à vapeur simple.

Figure II.5. Diagrammes (a) P-V et (b) T-S de cycle de Rankine.


Les travaux de la pompe et la turbine peut être calculé comme suit :
= (ℎ − ℎ ) = ( − ) = × ( − )
Ou ℎ = ℎ @ ≅ = @
= (ℎ − ℎ )
Tandis que les quantités de de chaleur dans l’évaporateur et le condenseur peuvent être calculées comme
suit :
é = (ℎ − ℎ )
= (ℎ − ℎ )

Rendement théorique du cycle de Rankine



= = = 1−
Avec
= − = −

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II.3. Cycle de Rankine actuel


Le cycle actuel de Rankine diffère du cycle idéal dû à l’irréversibilité des transformations réelles.
Figure II.6, montre le diagramme TS du cycle réal (idéal) de Rankine. La même chose que le cycle de Baryton
étudié dans le chapitre précédent, et suite d’existence des forces de frottement interne dans la pompe et la
turbine à vapeur, qui se manifeste par un accroissement d’entropie, la compression et la détente ne sont pas
isentropiques. D’autre part, la vaporisation et la condensation de l’eau eux-mêmes sont accompagnés d’une
légère chute de pression.

Figure II.6. Diagramme T-S du cycle actuel de Rankine.

En conséquence, le travail actuel de la pompe est plus comparé au travail idéal, tandis que le travail
réel obtenu par la turbine est moindre en raison des irréversibilités. Ces déviations dans les deux travaux
peuvent être prises en compte en utilisant les rendements isentropiques de la turbine et de la pompe
comme suit:
ℎ −ℎ
, = =
ℎ −ℎ
ℎ −ℎ
, = =
ℎ −ℎ

II.4. Techniques pour l’amélioration du cycle de Rankine simple :


Il y a des limites dans la réduction des irréversibilités dans le système. Il existe cependant des stratégies pour
augmenter le rendement du cycle Rankine au niveau de base (idéal):
 Augmenter la température à laquelle la chaleur est fournie au caloporteur au sein de la chaudière.
 Ou diminuer la température à laquelle la chaleur est évacuée du caloporteur au sein de condenseur.
 Ajouter la resurchauffe.
 Ajouter la régénération.

II.4.1. Diminuer la température de rejet de chaleur

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En réduisant la pression dans le condenseur, on réduit automatiquement la température Tf.

II.4.2. Chauffer la vapeur à haute température:


On peut augmenter la température à laquelle la chaleur est transmise à la vapeur sans accroitre la pression
dans la chaudière : Chauffer la vapeur à haute température.

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II.4.3. Le cycle à resurchauffe:


Pour faire face aux limitations (propriétés thermiques des matériaux), on modifie le cycle de Rankine en y
insérant une évolution de resurchauffe.

II.4.4. Le cycle à régénération:


Une partie de la vapeur soutirée de la turbine et détournée dans un “régénérateur” ou “réchauffeur”.

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