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Le dualisme : une définition à deux sens

On nous répète souvent qu’il est humain de faire des erreurs et que personne n’est
parfait. De plus, l’Homme est le seul être vivant à souffrir et à en prendre conscience. Selon
Descartes, nous sommes l’union de deux parties, soit l’âme et le corps, dont l’une est
prisonnière de l’autre. C’est le doute cartésien qui fait en sorte de nous amener à la vérité
absolue et de nous remettre en question. Pourtant, du côté de Nietzsche, c’est la conscience
qui emprisonne le corps et qui empêche ses forces créatrices de faire leur travail. La raison n’a
aucun pouvoir sur l’humain, c’est le corps qui pousse l’être humain à penser et à agir. Mais qui
dit vrai? Le corps est-il une source de souffrance et d'erreurs?

Pour commencer, le philosophe Descartes met de l’avant le doute cartésien. Il s’agit


d’une manière selon lui de développer son esprit critique dans l’espoir d’arriver à une certitude.
Ce doute est donc un moyen d’arriver à la vérité (la fin), ce qui contraste avec l’idée du doute
sceptique, où le fait de douter serait une fin en soi. Le penseur évoque de cette manière que le
corps est rempli d’erreurs que seule la pensée est capable d’éviter grâce au doute. Il met de
l’avant le dualisme de notre être, soit le fait que nous sommes faits de deux substances.
L’homme a pour lui deux natures, une pensante et une matérielle. L’esprit est prisonnier du
corps : les sens créent des illusions qui l’empêchent d’atteindre la vérité, les besoins ainsi que
les désirs corporels l'éloignent de la connaissance et de la raison. De plus, tous les malheurs de
ce monde sont en partie créés par le corps comme les maladies, les guerres, les peurs,
l’encombrement de notre pensée, etc. C’est donc pourquoi Descartes croit qu’il faut détacher
l’esprit du corps.

Selon moi, Descartes possède une bonne partie de la vérité dans ses idées et je suis
d’accord avec ce qu’il dit. Le doute cartésien est, je crois, la partie la plus fondée de ce qu’il dit,
parce qu’il est vrai qu’en se remettant en question, on s’approche toujours plus de la vérité. En
évaluant ce que les gens nous disent autour de nous et en écoutant les deux points de vue d’un
conflit, on arrive toujours à avoir un esprit critique plus fort et on est capable d’être rationnel.
Cette rationalité vient aussi avec la gestion des instincts du corps. Ils sont si présents dans
notre corps qu’il faut apprendre à se poser et faire travailler notre esprit pour distinguer le Bien
du Mal. Il est vrai que lorsqu’on laisse nos désirs primitifs nous guider, on finit par nous perdre
dans le subjectif et on ne peut arriver à la vérité sans qu’elle soit biaisée. Je suis donc d’avis
que la philosophie de Descartes est véridique.

Selon Nietzsche, il faut arrêter de dire que l’esprit doit dominer le corps, puisqu’il doit en
fait se faire animer par ses passions et ses instincts. Il affirme que la tradition occidentale et la
religion ont voulu trop souvent emprisonner ces derniers dans le but de mettre de l’avant la
raison. Sauf que pour lui, la conscience a été surestimée et doit être égale au corps. Il faut
repenser le dualisme mis en place entre le corps et l’esprit, puisque cette hiérarchie établie
n’est pas représentative. Selon son courant de pensée, tout ce qui touche à l’animalité de
l’humain, ses instincts, ainsi que ses forces vives de la vie doit être plus important que les
concepts de l’esprit. C’est de cette manière qu’il introduit la grande pensée et la petite pensée,
deux moyens pour arriver à la fin (la vie). La grande pensée, soit le corps, est arrivée avant la
petite pensée, aussi appelée l’esprit, et est donc plus développée. La petite pensée, qui est
arrivée après, est donc une source d’erreurs, puisqu’elle est imparfaite. Nietzsche remet donc
en cause tout ce que la philosophie traditionnelle soutient.

Pour moi, Nietzsche tient une réflexion avec plusieurs points non-fondés. En effet, je
crois pertinemment que les règles de la société sont faites pour nous aider à éviter de faire des
erreurs et de souffrir volontairement. Nous sommes entourés de règlements qui sont établis
pour notre bien-être et qui nous guident. Les lois ne nous empêchent pas de nous épanouir,
mais nous dictent un chemin de vie plus facile. Par la suite, quand le philosophe parle du fait
qu’il faut s’affranchir des enracinements et retrouver sa liberté, je trouve qu’il oublie de parler
des effets néfastes d’une société basée sur les instincts humains. Si tout le monde agissait
selon ses passions, on ne serait plus en mesure de différencier le Bien du Mal, puisque
personne n’utiliserait son esprit critique. On se baserait tous sur ce que notre propre être désire
et le concept de communauté n’existerait plus. Nietzsche sous-entend également qu’on ne
devrait pas non plus faire le contraire de ce qui est moral. Mais le concept de moralité vient de
notre esprit et pour savoir ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, il faut utiliser sa raison. Il est
donc contradictoire pour moi d’agir selon ses instincts sans toutefois rejeter la moralité,
puisqu’elle fait partie de la petite pensée et donc de l’esprit.

Ainsi, les deux philosophes exposent des points de vue qui comportent des fondements
similaires, mais qui divergent au final. Leurs deux idéologies se ressemblent quant au dualisme
du corps et de l’esprit. Ils croient que le corps et l’esprit sont deux parties différentes de
l’humain et que chacun d’eux jouent des rôles distincts. Par contre, Nietzsche et Descartes se
séparent au niveau de la hiérarchie de chacun des concepts. L’un croit que l’esprit est inférieur
au corps et que celui-ci l’emprisonne, tandis que l’autre est persuadé du contraire. Tous deux
croient que l’esprit ou le corps est une source de souffrance et d’erreurs, mais ils ne sont pas en
accord sur lesquels des deux l’est. Pour Nietzsche, le dualisme du corps et de l’esprit de
Descartes se définit comme petite et grande pensée. Il est d’avis que l’esprit devrait être égal
au corps et que ce dernier devrait être plus écouté. Pour Descartes, c’est l’esprit qui devrait être
mis de l’avant, puisque c’est lui qui détient la Vérité.

Pour ma part, je crois en effet que le corps est une source de souffrance et d’erreurs.
C’est avec ses instincts et son animalité que l’humain est tenté d’être subjectif et de faire des
erreurs lorsqu’il veut atteindre la Vérité. C’est aussi à cause de lui qu’on vit des souffrances,
puisqu’il agit souvent sans réfléchir et nous pousse vers les dangers de la vie. Finalement, c’est
seulement grâce à l’esprit critique qu’on discerne le Vrai du Faux, puisque les cinq sens du
corps peuvent nous tromper.

En premier lieu, je suis d’avis que nos instincts et notre animalité enfouis en nous nous
enlèvent notre objectivité. Quand on écoute nos désirs, nos passions et nos envies, on laisse
cette part de nous contrôler notre esprit et on oublie d’être rationnel. C’est de cette manière
qu’on commet des erreurs. On n’utilise plus la réflexion et la raison pour penser et faire agir
notre esprit critique, donc on réagit sur le vif. La spontanéité fait en sorte qu’on regrette
certaines choses par la suite, qu’on appelle par après des erreurs. Toute personne qui ne fait
pas aller sa conscience n’est pas en mesure d’atteindre la Vérité absolue et selon moi, le fait
d’être spontané et de ne pas penser avant d’agir nuit à l’atteinte du vrai.

En deuxième lieu, notre corps est une source de souffrance puisque c’est lui qui nous
pousse vers des actes qu’on n’aurait pas commis avec la connaissance. Il nous amène à
combattre quand on est frustré, à faire des crises d'angoisse quand on a peur et à souffrir lors
de peines d’amour. Ces exemples peuvent sembler banals, mais sont tous la cause de
souffrance pour un être humain. L’esprit utilise la rationalité dans ces cas-ci pour limiter les
impacts de la douleur, qu’elle soit physique ou émotive. Mais le corps ne sait pas faire la
différence entre ce qui est rationnel et son instinct, donc il fonce tout le temps vers ce qui lui
semble le plus bénéfique. Ce sont souvent des dangers qui vont résulter de ces actions, ce
pourquoi on appelle le corps une source de souffrance.

En troisième lieu, le corps est rempli d’illusions qui nous mènent à croire à la fausseté.
Nos sens en sont la cause première, puisqu’ils nous font croire ce qui n’est pas réel. Lorsqu’on
voit des images truquées ou qu’on entend des rumeurs, on laisse notre vue ainsi que notre ouïe
nous guider vers le chemin de la Vérité. Pourtant, aucun des deux sens ne nous a menés vers
ce qui est véridique. On suit donc beaucoup trop les instincts que nous donne notre corps au
lieu d’écouter notre esprit. Je crois que la théorie du doute cartésien devrait être utilisée par
tous pour arriver à la Vérité. On devrait se remettre en question, se demander pourquoi l’image
que l’on voit est vraie, par qui elle a été prise, qui l’a distribué au grand public, etc. Sans cela,
nous ne sommes jamais sûrs que ce qu’on affirme est valide et les instincts ne sont pas de
bonnes raisons pour justifier une croyance.

Aujourd’hui, on a trop tendance à penser avec notre corps et ce qu’il nous véhicule
qu’avec notre tête. On devrait mettre de l’emphase sur le fait de réfléchir, de se questionner ou
de remettre en question les points de vue qui nous sont apportés. La technologie est tellement
avancée de nos jours qu’il est impossible de distinguer ce qui est vrai et ce qu’il ne l’est pas
seulement avec nos sens. Les fake news en sont la preuve : même l’ancien président des
États-Unis, Donald Trump, a propagé plus de 30 500 faussetés durant son mandat de 4 ans
selon Cairn.info! Des figures qu’on pourrait prendre pour des sources sont elles-mêmes des
victimes de leur matière (corps) et n’écoutent pas assez leur conscience (esprit). C’est pourquoi
il faut être très vigilant et aller vérifier ses sources auprès de plusieurs références. On est
jamais sûr de ce qu’on avance surtout si on ne l’a pas validé avant.

Comme dit plus haut, Descartes et Nietzsche avancent des théories sur le dualisme de
l’être humain entre son esprit et son corps. On a vu avec le premier philosophe que l’esprit
domine le corps et que celui-ci est une source d’erreurs et de souffrance. Ensuite, le deuxième
penseur nous a montré que ce serait le corps qui devrait dominer l’esprit, et que celui-ci serait
imparfait dû à sa nouveauté. Leurs points de vue, autant convergents que divergents, m’ont
amené à penser qu’en effet le corps serait une source de souffrance et d’erreurs. Nos instincts
nous pousseraient à être subjectif, à aller vers les dangers de la vie et à nous tromper. Même
dans la vie actuelle, on serait tout le temps porté à suivre ces derniers au détriment de notre
esprit critique. Au secondaire, la nouvelle réforme du premier ministre François Legault
éliminerait les cours d’éthique et culture religieuse pour les remplacer par des cours sur la
culture et la citoyenneté québécoise. De plus en plus, les jeunes sont portés à ne plus
développer leur esprit critique. Ce cours étant le seul où on peut exprimer notre pensée, nous
sommes portés à mettre de côté notre réflexion. Mais est-il souhaitable de délaisser notre esprit
critique et de mettre de l’avant des notions qui nous sont inculquées par notre professeur?

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