Vous êtes sur la page 1sur 5

I- le doute 

:
Descartes entreprend de douter pour parvenir à la connaissance certaine des choses.
Dans ce travail, nous voulons aborder la notion du doute afin de mieux comprendre
l’anthropologie cartésienne. Dans son projet d’élaboration d’une science certaine, Descartes
commence par tout remettre en cause. Pour répondre la question qu’est-ce que l’homme ?
« Ou qui suis-je ? » le doute devient incontournable chez Descartes, nous l’avons déjà dit, il
permet de connaître certainement et fondamentalement les choses, c’est aussi la condition sine
qua none et justificative permettant de comprendre son anthropologie. C’est pourquoi, nous
faisons un arrêt pour découvrir le sens et la nature véritable du doute cartésien
Le doute peut s’entendre d’abord comme le premier état de l’intellect connaissant face
à la vérité, c’est-à-dire l’état ou l’intellect ne se prononce pas sur la vérité d’une connaissance
acquise. L’essence du doute se situe sur l’indécision, voir la suspension d’une évaluation ou
d’un jugement. Le doute peut donc être positif ou négatif. Positif si les motifs pour affirmer
ou nier la vérité sont égaux ; et le doute peut être négatif s’il n’y a aucun motif pour affirmer
ou nier une vérité. Le doute peut encore être partial ou universel ; partial s’il est relatif à
quelques connaissances, et universel s’il investit toute connaissance possible. Enfin le doute
peut aussi être sceptique ou méthodique : sceptique ou systématique s’il est adopté comme
système et présente l’incapacité de l’homme à connaître la vérité, et méthodique s’il est une
voie pour mieux découvrir la vérité.
Au sens cartésien pur, douter est d’abord sa méthode philosophique lui permettant
d’arriver aux connaissances certaines et immuables des choses. Il est donc un doute
philosophique et fondamentalement métaphysique. Le doute de Descartes est universel : il
porte sur toutes les opinons reçues, car avant la construction par ordre du savoir, il ne doit rien
rester. Le doute est aussi volontaire : il est animé par une volonté de vérité et science ; le
doute est méthodique, il est réglé et suit un ordre rationnel. En effet, Descartes commence à
douter des choses les plus faciles pour s’élever de proche en proche vers le plus profond et le
plus difficile. Le doute est radical, il s’attaque aux fondement eux-mêmes : « la ruine des
fondements entraine nécessairement avec soi le reste de l’édifice ». Le doute est hyperbolique,
c’est-à-dire excessif, il dépasse la mesure : « le moindre sujet de douter que j’y trouverai
suffira pour me les faire toutes jeter ». Descartes dit, par exemple, que lorsque dans une
corbeille de pommes, il en est des pourries, on doit premièrement vider toute la corbeille, et,
ensuite, y remettre, les uns après les autres, les fruits sains, qu’il n’est pas question de rejeter,
même si l’on a dû sortir tous de la corbeille. Ainsi, c’est par le doute que tout savoir futur,
selon Descartes, aura de base inébranlable et solide.

II – Qu’est-ce que l’homme ?

Descartes donne sa définition de l’homme dans sa deuxième méditation. En effet, en


voulant tout recommencer dès les fondements, il rejette tout, l’extériorité c’est-à-dire le
monde et même son corps jusqu’à ce que le doute s’arrête. Mais. Le doute ne saurait s’arrêter
dans le doute, c’est une certitude qui doit y mettre fin. ; pour arriver cette fin, puisqu’il n’y
plus l’extériorité, il faut donc retourner vers l’intériorité c’est pourquoi il se demande après
avoir tout rejeté: « Moi donc à tout le moins ne suis-je point quelque chose ? ». Si j’ai tout
supprimé, je n’ai pas pu supprimer l’être qui pense avoir tout supprimé, et cet être n’est pas du
monde, qui a été supprimé. En rejetant tout, il reste la chose qui a tout rejeté, et cette chose est
sure et certaine de son existence même après avoir tout rejeté. S’il reste seulement la chose
qui doute ou qui pense, qu’est-ce que je suis finalement ? Un corps ? une âme, ou alors une
pensée ?
1 – du corps
Nous l’avons dit, le doute cartésien a rejeté l’existence de toute extériorité, le monde et
son corps. Dans ce sens, il ne peut donc plus se définir à partir du corps ; il ne peut donc plus
définir l’homme à partir du corps, mais il donne plutôt une définition de ce qu’est un corps.
Qu’est-ce que le corps humain ? l’idée que Descartes avait avant du corps est celle d’un
étendu, un ensemble formé d’un visage, des mains, des bras, et toute cette machine composée
d’os et de chair, telle qu’elle paraît en un cadavre. Par le corps, Descartes entendait « tout ce
qui peut être terminé par quelque figure ; qui peut être compris en quelque lieu, et remplir un
espace en telle sorte que tout autre corps en soi exclu. Le corps est tout ce qui peut être senti,
ou par l’attouchement, ou par la vue, ou par l’ouïe, ou par le goût, ou par l’odorat ; c’est ce
qui peut être mû en plusieurs façons, non par lui-même, mais par quelque chose d’étranger
duquel il soit touché et dont il reçoive l’impression.
2 – de l’âme
Pour ce qu’il s’agit de l’âme, selon la conception traditionnelle : âme nutritive,
locomotive, sensitive et intellectuelle, ses attributs sont ceux de se nourrir et marcher ; mais
Descartes dit : « s’il est vrai que je n’aie point de corps, il est vrai aussi que je ne puis marcher
ni me nourrir » ; l’autre attribut de l’âme est celui de sentir, mais, dit-il, on ne peut aussi sentir
sans un corps ; le dernier attribut de l’âme selon la conception traditionnelle est celui de
penser. Descartes trouve que parmi tous les attributs traditionnels, seule celui de penser lui
appartient. La pensée seule ne peut être détachée de lui. Descartes revient donc,
exclusivement, à la certitude du « je suis, j’existe » : l’existence dont il est certain, qui est son
existence, est celle de sa pensée. C’est pourquoi il affirme : « Je ne suis donc, précisément
parlant, qu’une chose qui pense. » C’est-à-dire un esprit, un entendement ou une raison.
« Précisément parlant », car je suis peut-être d’autres choses (corps, homme, par exemple),
mais la pensée est la seule chose qui me puisse être attribuée clairement. Le moi pensant est le
seul moi qui ne soit pas annulé par le doute radical ; il est donc ce qu’il y a de radical dans le
moi (21). Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est la chose qui doute, qui conçoit, qui
affirme, qui nie, qui veut, qui aime, qui hait, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent
(par l’entremise des organes du corps).
Le moi ou la chose qui pense a des idées innées. La faculté de concevoir ce que c’est
qu’on nomme en général une chose, ou une vérité, ou une pensée est naturelle.

3 – la nature de l’âme et la nature du corps selon Descartes : unité et différence


L’âme, selon Descartes, est pure pensée, il la désigne par le terme « mens ». Chez
Aristote, l’âme et le corps sont unis, elle est signifiée par le terme « anima », « anime », c’est
elle qui finalise et fait mouvoir le corps. Pour Aristote encore, l’âme est « l’entéléchie
première d’un corps naturelle ayant la vie en puissance » (Aristote, De l’âme, II, 1, 412a, 38-
39). Descartes crée une rupture entre une conception de l’âme qui anime le corps et sa
conception de l’âme qui vit indépendamment du corps. Descartes annule la conception de
l’âme nutritive et végétative conclue par Aristote. Il dit « l’esprit est ce par quoi les actions de
la pensée sont immédiatement exercées dans l’homme et il ne consiste précisément que dans
cette faculté que l’homme a de penser ». Chez Descartes, l’âme se qualifie comme une
conscience : « je pense donc je suis », mettant en écart le « je » qui pense et le « je » qui suis.
La conscience et la pensée sont donc, chez Descartes, le mode d’être de l’esprit.
Le corps est matériel. C’est une substance étendue et corporelle. Descartes dit que
« notre corps n’est qu’une machine qui fonction automatiquement ». Le corps est
naturellement divisible, contrairement à l’âme qui ne l’est pas.
Le corps et l’âme sont distincts. La distinction de l’âme et du corps se démontre
facilement et très certainement, puisque nous avons l’idée claire d’une telle distinction : nous
pouvons concevoir par deux idées claires, et rigoureusement séparées, et la substance
pensante et la substance étendue. Nous pouvons penser entièrement l’une sans aucunement
l’autre. Cette évidence autorise à conclure que cette distinction est réelle : si ces deux
substances existent, elles existent indépendamment l’une de l’autre, Dieu pouvant les produire
indépendamment. C’est une séparation essentielle. Il en résulte que, si le moi pensant (seul
certain de lui-même) a un corps (ce qui n’est pas impossible), ce corps n’est pas le moi
pensant. Donc, si nous avons un corps, ce corps est bien un corps et non une simple
conscience de corps ; il existe extérieurement à nous. Même s’il est nôtre, notre corps n’est
pas nous, car le seul être dans lequel nous pouvons nous reconnaître est notre être pensant. Le
« je » qui a un corps n’est pas le corps.
Si on appelle homme l’union d’un corps et d’un esprit, alors en effet nous sommes des
hommes, mais il reste vrai que nous sommes d’abord esprit avant d’être hommes, et plus
fondamentalement. Ainsi, le cartésianisme est spiritualisme avant d’être humanisme. Notre
première certitude n’est pas celle de l’humanité.
Cependant, par notre humanité, nous ne faisons qu’un avec notre corps : corps et âme.
Assurément, les deux substances ne peuvent être conçues clairement que si on les sépare, et
elles sont réellement distinctes. Mais nous vivons leur unité comme une troisième substance
simple qui définit l’homme vivant. En ce sens, il est vrai que nous sommes aussi notre corps,
et tous nos sentiments sont là pour nous rappeler qu’une atteinte à notre corps est toujours
atteinte à nous-mêmes. Nous ne sommes pas logés en lui ainsi « qu’un pilot en son navire »,
car nous ne faisons qu’un avec lui. Cette union, c’est le sentiment qui la prouve : c’est n’est
pas l’intellect qui nous apprend qu’une mouche nous pique, cela ne nous ferait pas mal. Nous
sentons, pour ainsi dire, que son dard ne s’enfonce pas moins dans notre âme que dans notre
peau. L’étendu et l’inétendu se confondent en nous, notre âme, par la sensibilité, rayonne à
travers toute la surface et l’épaisseur de notre corps dont il n’est pas un point qui ne soit aussi
notre âme.
Une telle unité substantielle est forcément confuse et inconnaissable : là réduire à l’une
ou à l’autre substance serait en manquer l’originalité. Ce n’est pas moins de détruire le
sentiment que de le ramener à la pensée pure plutôt qu’à une mécanique strictement
corporelle. Le sentiment étant inconnaissable par essence, nous ne l’atteignons qu’en
l’éprouvant, et le plaisir de vivre n’aurait aucun sens si nous n’étions indissolublement corps
et âme. Si nos sentiments ne nous font rien connaître, ils nous aident à vivre. L’esprit est
indivisible tandis que le corps l’est. L’âme doit donc être unie à toutes les parties du corps,
mais cette union s’opère en un point qui est comme un centre recueillant tout ce qui vient de
la périphérie. C’est le centre du cerveau qui est le siège privilégié de l’union de l’âme et du
corps, point qui est à la fois en rapport avec l’âme, et relié, par les filets nerveux, à toutes les
autres parties du corps. En ce lieu, les mouvements multiples de la sensibilité se transmettent
à une conscience une. Le bon fonctionnement de la sensibilité consciente dépend de la
correcte adaptation à cette fin de l’ensemble du système nerveux. Grâce à ce réseau de corde,
l’esprit peut à la fois éprouver lui-même la sensation et la localisation dans une partie du
corps.

III – Analyse critique de l’anthropologie cartésienne


1 – herméneutique de l’anthropologie de René Descartes
: « Je ne suis donc, précisément parlant, qu’une chose qui pense. » C’est-à-dire un esprit, un
entendement ou une raison.
Qu’est-ce qu’une chose qui pense  ? C’est la chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie,
qui veut, qui aime, qui hait, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent (par l’entremise
des organes du corps
Descartes affirme que l’homme est une chose qui pense, ou alors l’homme est la
pensée, la conscience ou le cogito. Seule pensée nous rend compte de notre existence. La vie
d’homme n’est vie que par la capacité de penser. Il ne s’agit d’une vie biologique qui revient
à tout homme, y compris ceux qui n’ont pas la capacité de se servir de leur pensée. L’homme
essentiellement parlant n’est tel ne peut se reconnaître tel que par sa pensée. Le corps ne
pense pas la pensée, mais la pensée pense le corps. Le corps ne nous rend pas compte de notre
existence. Le corps chers Descartes est comme une phénoménalité de l’existence de la pensée
dans le monde. Cela ne voudrait pas dire que le corps est la dérivée de la pensée, mais le
mode de l’existence de la pensée tel que voulu par Dieu. La pensée est première dans la
conscience de l’existence ; elle est un degré quelconque de la dérivée de Dieu. Attention, nous
ne prétendons pas être un mode quelconque de l’existence de Dieu. Le cogito est comme une
sorte d’hypostase de l’être de Dieu, car notre conscience ne vient d’autre part que chez celui
qui nous la donnée. Dieu n’a pas fait existé notre conscience à partir d’une autre chose que
lui-même. Le cogito est directement lié à Dieu, qui dans sa bonté et sa toute-puissance a voulu
exister dans le corps. Le cogito est l’image de Dieu, c’est le mode quelconque de l’existence
de Dieu ; bref, le cogito c’est Dieu qui existe avec le corps et non dans le corps, car le corps
est corps sans la pensée et la pensée est pensée sans le corps. Le corps ne fait pas l’existe de la
pensée ni la pensée l’existence du corps. Si on me supprime la pensée le corps reste, et si on
me prive du corps la pensée reste également. Et puisque le corps ne me dit pas j’ai une pensée
mais plutôt le contraire, alors l’homme est donc une pensée. La pensée peut concevoir qu’elle
est une pensée, qu’elle pense ; mais le corps ne peut pas penser qu’il est corps.
Le cogito est le commencement de tout ; sans lui il n’y a rien ; dans ce sens il peut dire
non à tout, même à Dieu et Dieu ne peut rien faire. Le cogito est un être fort et tout puissant, il
résiste à tout toutes les fois qu’il est conscient de son existence. Les attributs du cogito ou de
la conscience sont le doute, l’entendement, la volonté ; l’imagination ; le désir et la sensation.

Quel est le sens réel de l’homme cartésien ? Dans le Discours de la méthode, Descartes
affirme ce principe : « Cogito ergo sum » (Discours de la méthode, quatrième partie) « je
pense donc je suis ». Ceci se comprend comme l’attitude d’un homme qui revendique une
forme de pensée contraire à celle des autorités de l’Eglise, et proclame son droit à l’existence
par la pensée (http://fr.m.wikipedia.org/wiki/cogito_ergo_sum 18/02/2020 à 18h 45)
Descartes dit que l’homme est « une chose qui pense », dans le Discours de la
méthode, Descartes le confirme par cette célèbre proposition : « je pense donc je suis ». Car
même s’il y a un malin génie qui emploie tout son industrie à me tromper, il y a une chose
qu’il ne peut pas faire : « m’empêcher de penser ». Même si je pense ce qui est faut, mais
c’est l’acte de penser qui important.
La pensée de la scolastique prédominait, tout le monde devait prendre les textes
religieux pour apprendre à réfléchir, la religion était au cœur de la pensée. Tous étaient
obligés à philosopher à partir des concepts des anciens, tout ceux qui contredisaient la
philosophie de l’Eglise étaient condamnés (Galilée). Descartes a pu rompre tranquillement,
par son doute, avec la tradition scolastique en donnant une place centrale à la pensée et la
subjectivité humaine. Il n’a pas touché aux lois et institutions de la société, mais il s’est retiré
tranquillement et personnellement par son doute.
Nicolas Malebranche précisera à la suite de son maître Descartes que « la distinction
de l’âme et du corps est le fondement des principaux dogmes de la philosophie et entre autre
de l’immortalité de notre être » (Nicolas Malebranche, Entretient sur la métaphysique et sur la
religion suivie des entretiens sur la mort, T 1, Ed. J. Vrin, Paris, 1948, p. 5)
Paul Foulquie : « c’est dans la conception des rapports de l’âme et du corps qu’on peut
faire consiste la révolution cartésienne. Tant disque que l’école professait l’union substantielle
de l’âme et du corps et une collaboration étroite des deux éléments dans le composé humain.
Descartes creuse un abime entre l’esprit et la matière. L’âme n’est pas incomplète sans le
corps. Elle se suffit à elle-même et connaît les objets matériels, y compris le corps auquel elle
éprouve »
2 – contextualisation
Conclusion

Vous aimerez peut-être aussi