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CHAPITRE III

LA NOTION DE LOGIQUE

Définition- La logique peut-être définie comme la science des lois idéales de la pensée, et
l'art de les appliquer correctement à la recherche et à la démonstration de la vérité. Se
contenter de réciter cette définition ne suffit pas, car, il nous reste à savoir : Qu′est-ce que
la science? Qu'est-ce que l′art? C′est quoi la vérité? Comment peut-on la reconnaitre?
Quel est le sens de l′expression loi idéale?
3.1. Les différentes façons d'employer le mot logique.
Le terme Logique Réfère à deux concepts bien différents selon qu′il est utilisé comme
adjectif ou comme substantif. L′adjectif désigne notamment la cohérence d′un discours,
c′est-à-dire la liaison des idées, leur enchaînement. Le substantif renvoie, quant à lui, à
une discipline formulant les lois gouvernant le discours cohérent, le bon raisonnement.
3.2. Objet de la logique
La logique étudie les opérations de l′esprit humain (concevoir, juger, raisonner) en quête
du vrai et les méthodes qu'emploient les diverses sciences dans l′étude de leurs objets.
En ce sens on peut dire qu′elle est la science de la science; car, elle enseigne comment il
faut étudier toutes choses. Roger Bacon a dit que la main est l'instrument des
instruments, ainsi la logique est l'art de tous les arts. C'est ce caractère de généralité qui
fait de la logique une science philosophique, car il la place n'ont pas à côté des autres
sciences, mais au-dessus.
3.3. Logique et psychologie
-
La psychologie, ayant pour objet les phénomènes de conscience, étudie l'âme tout
entière, toutes ses fonctions et toutes ses facultés. La logique se borne à l′étude des
seules opérations intellectuelles qui se rapportent directement à la connaissance
de la vérité, à savoir : le concept ou l'idée, le jugement et le raisonnement.

La psychologie analyse aussi, ces diverses forment de la pensée, mais elle les étudie en
elles-mêmes, en tant que fait, et dans le but de déterminer les conditions de leurs
existence et de leur développement ; tandis que la logique les étudie dans leurs rapports
avec la vérité, comme étant de moyen d'arriver au vrai; elle cherche les conditions, non
de leur existence, mais de leur légitimité.
Différence de loi
La loi de la psychologie est réelle, c′est-à-dire un rapport entre deux phénomènes qui se
supposent et se conditionnent nécessairement; tandis que celle de la logique est une loi
idéale, c′est-à-dire un rapport entre une opération de l′esprit et une règle à laquelle elle
doit se conformer sous peine d'aboutir en erreur.
Ainsi, c′est une loi psychologique du syllogisme que, pour saisir le rapport qu'il cherche
entre deux idées, l'esprit doit recourir à une troisième idée, prise pour intermédiaire.
Mais, que le moyen terme doive être pris au moins une fois dans toute son extension;
qu'aucun terme ne doive avoir dans la conclusion plus d'extension qu′il n′en a dans les
prémisses, ce sont des lois logiques.
-La psychologie est une science concrète qui nous apprend comment nous pensons de
fait, sa méthode est inductive. La logique est une science abstraite et idéale, qui nous
enseigne comment nous devons penser; sa méthode déductive.

-En fin la psychologie est une science purement théorique, qui se borne à
rechercher les causes et les lois de certains faits; elle est comme l'anatomie de l
′intelligence et la physiologie de la pensée. La logique en est plutôt la géométrie; elle est
une science essentiellement pratique, c′est-à-dire à la foi science et art : art, car elle trace
les règles à suivre pour penser juste; science, parce que de ces règles, elle ne se contente
pas de les appliquer empiriquement : elle les déduit des lois réelles de l′intelligence et de
la nature des objets qu′ils s′agit d′étudier.

-Union possible entre les deux


On comprend, dès lors, quels rapports étroits unissent ces deux sciences et jusqu′à quel
point elles se supposent mutuellement. Si, d'une part, la psychologie, comme
toute science, doit consulter la logique sur la méthode qui lui convient; de l'autre une
certaine connaissance de la psychologie est indispensable à l′étude de la logique; car,
avant de tracer à l′intelligence des règles qui la conduiront au vrai, il faut connaître les
diverses facultés dont elle dispose, les lois réelles qui président à leur fonctionnement,
ainsi que les dangers d′erreur auxquels elles sont exposées.
3.4. Logique et morale
La logique est la discipline qui régit les opérations de l’esprit humain en quête du vrai,
alors que la morale est la discipline qui régit les opérations de la volonté en quête du
bien.
3.5. La logique et le bon sens
Constatons d′abord que nous sommes souvent arrivés au vrai sans le secours de la
logique. La raison en est que tous, nous sommes plus ou moins doués d'une certaine
logique naturelle appelée bon sens, laquelle n′est autre que l'aptitude innée de l
′intelligence à rechercher et à découvrir la vérité.

De même que nous avons respiré et avant d'étudier les lois de la physiologie ainsi nous
avons souvent pensé juste avant d'apprendre les règles de la logique. Ici comme toujours
la pratique spontanée a précédé la théorie, cette situation tant à justifier la déclaration de
Leibniz ″les lois de la logique ne sont que les règles du bon sens mises en ordre et par
écrit.
3.5.1. Le bon sens, logique imparfaite
Toutefois, s'il ne faut pas s'exagérer l'importance de cette étude encore, moins faut-il la
méconnaitre, comme Descartes, par exemple, lorsqu’il prêtent qu’elle sert plutôt à
expliquer à autrui les choses qu'on sait, ou même parler sans jugement de celle qu′on
ignore, plutôt qu'à les prendre″. Non, le simple bon sens est loin de suffire à tous les
besoins de l′esprit.

-Bien qu'on puisse observer spontanément et comme instinct les règles de la


logique, il est évident qu'on a plus de chances de le faire quand on les connaît que quand
on les ignore.
-Si le bon sens arrive souvent à la vérité, c′est presque toujours sans se rendre compte du
pourquoi et du comment; aussi est-il d'ordinaire impuissant à résoudre l′objection et à
réfuter l′erreur. Au contraire, en nous surprenant à raisonner notre certitude, en nous
initiant aux méthodes qui la légitiment, la logique nous permet de démarquer le
sophisme et de faire partager notre conviction.
-Le bon sens suffit à tirer d′une vérité les conséquences les plus prochaines, mais il se
perd dans une longue suite de raisonnements. La logique nous apprend à descendre aux
conséquences plus éloignées, comme à remonter jusqu′aux premiers principes; aussi sa
connaissance est-elle indispensable, dès qu′on aborde l′étude de la science et qu′on veut
aller plus avant dans la recherche de la vérité.
3.5.2. Rapports de la logique et du bon sens.
Ces rapports peuvent se résumer dans les propositions suivantes
:
-Le bon sens supplée souvent la connaissance de la logique; elle le suppose, elle ne le
donne pas.
Si la logique ne donne pas le bon sens à celui que en serait dépourvu, elle le développe
grandement celui qui le possède; elle le rend plus rompt, plus sûr, plus pénétrant, elle lui
fait voir mieux et plus vite ce qu′il voyait déjà imparfaitement, elle lui découvre de
nouvelle vérité, auxquelles, il ne serait jamais parvenir sans secours.
-Bien que la logique dépasse le bon sens, jamais cependant elle n′a le droit de le
contredire, et celui-ci demeure un précieux instrument de contrôle, toujours bon à
consulter dans les questions de sa compétence; car, s′il a la vue un peu courte, du moins l
′a-t-il claire, et l′on peut conclure d′avance que toute proposition qui lui est évidemment
contraire, l′est par là même aussi dans la saine logique.
3.6. Division de la logique
Généralement la logique se divise en deux grandes partie, selon qu′elle trace deux sortes
de règles permettant d′arriver au vrai.
3.6.1-Logique formelle
La logique formelle qui émane des règles qui assurent l′accord de la pensée avec elle-
même. Ces règles sont absolues, universelles, applicables à toutes espèces de matière
parce qu′elle découlent de la nature de l′entendement. La logique formelle est appelée
aussi logique générale, elle détermine les lois générales de la pensée qui dérivent de sa
forme même, l′abstraction faite de sa matière.
3.6.2- Logique appliquée
La logique appliquée, méthodologie ou encore logique des sciences, élabore des règles
qui assurent l′accord de la pensée avec les objets. Ces règles sont spéciales parce qu′elles
dépendent de la nature des objets à étudier et varient avec lui. Cette partie détermine les
lois particulières ou méthodes spéciales qu′imposent à l′esprit la nature des différents
objets à connaitre.
3.6.3-Logique dialectique
La dialectique peut être conçue d’abord comme l’art de la parole, non pas de la parole
qui touche et persuade – c’est l’objet de la rhétorique -, mais de celle qui fait
comprendre et convainc ; ensuite comme l’art de la discussion. Elle comprend l’art de la
démonstration et l’art de la réfutation. Le dialecticien sait organiser son savoir en un
système cohérent et surtout trouver un fondement logique à ses opinions ; mais il se
distingue principalement par son habileté à discerner le vrai et le faux dans les
affirmations des autres, à découvrir le point faible de leur thèse et l’argument décisif
capable de réduire l’objectant au silence.
3.6.4-Logique formelle moderne. Notion de logistique
Leibniz rêvait déjà au XVIIe siècle d’une nouvelle logique, d’une «caractéristique
universelle », plus rigoureuse que celle d’Aristote, qui mettait en formules symboliques
tous les raisonnements. À l’époque contemporaine, avec Russell par exemple, la
«logistique » prétend exprimer les termes, les propositions, les relations par des
symboles simple et veut ramener les opérations logiques à des calculs s’effectuant selon
des règles précises.
Voici par exemple quelques règles essentielles du calcul des propositions :
Une proposition complexe telle que je mange et je bois est constituée par la conjonction
de deux propositions élémentaires : 1e je mange ; 2e je bois. Je remplace chacune des
propositions Par des lettres p et q. J’exprime la conjonction par le signe • pour que la
proposition complexe p et q, autrement dit p•q soit vrai, il faut d’une part p soit vrai et
d’autre part «q » soit vrai. La valeur «vraie » est exprimée par la lettre V, la valeur
«faux » par la lettre F. Voici le tableau qui exprime les règles de la conjonction :

P Q P et q

V V V

V F F

F V V

F F F

Considérons maintenant la proposition : je mange ou je bois, en donnant au mot ou un


sens exclusif. C’est la disjonction exprimée par le signe ˅. La proposition je mange ou
je bois n’est fausse que si les deux autres propositions élémentaires : 1e je mange ; 2e je
bois sont fausses tous les deux. Voici le tableau des règles de la disjonction :

P Q P ˅q

V V V

V F V

F V V
F F F

Considérons maintenant la proposition : si je mange, alors je bois. La proposition n o 1 est


dite «impliquée » la proposition no2 je bois. Le signe de l’implication est […]. Il suffit
d’un seul cas où je mange sans boire pour que l’implication soit fausse :

P Q P […]
q

V V V

V F F

F V V

F F V

Prenez garde à la signification du mot «impliquer ». Vous pourriez penser que l’exemple
est bien mal choisi puisque après tout du fait que je mange on ne peut pas déduire, on ne
peut pas inférer le fait que je bois. Mais l’implication n’est pas une inférence. La
première ligne du tableau d’implication m’autorise à poser que p […]q si p est vrai et si q
est vrai, je puis donc remplacer p et q par deux propositions vraies quelconques. Par
exemple je puis dire que la proposition deux et deus font quatre implique que lion est en
France.

3.7. Étude de la logique formelle


La logique formelle, c′est la science des règles que doit observer l′esprit humain pour
éviter la contradiction et rester conséquent avec lui-même dans des diverses opérations.
Or les opérations fondamentales de l′esprit sont : concevoir, juger, raisonner; selon
qu′elle concerne l′idée, le jugement et le raisonnement.

La logique est dite formelle parce qu′elle ne considère que la liaison des idées sans tenir
compte de leur vérité. ″ Les êtres humains sont immortels. Julio est un être humain. Julio
est immortel. Ici chaque proposition s′enchaine de façon parfaitement logique pour
aboutir à une fausseté : Julio est immortel! Un raisonnement peut donc être rigoureux et
déboucher sur une fausseté.
3.7.1. Le concept
Le concept appelé aussi notion ou idée, se définit la simple représentation
intellectuelle d′un objet. C′est une représentation mentale, abstraite, et générale
désignant une classe d′objets ayant certaines propriétés en commun. Soit par exemple, le
concept de triangle. On dit de lui qu′il est abstrait, car il va ″abstraire″ de tous les
triangles possibles leurs propriétés communes et seulement ces propriétés.

On dit qu′il est général, car il s′applique à tous les triangles possibles, et pas
seulement quelques-uns d′entre eux. Éliminons immédiatement deux confusions
courantes au sujet du concept.

Ce que n′est un concept :

Concept

Mot (étiquète) chose (exemple)

Premièrement le concept n′est pas un mot. Le mot est plutôt l′expression écrite ou orale,
du concept. Il n′est que l′étiquète du projet du concept.
Deuxièmement le concept n′est pas une image. On peut confondre le concept avec
l’image mentale, il n′est pas de l′ordre du visuel. Il est foncièrement intellectuel.
3.7.1.1-Compréhension et extension des concepts.
Le concept possède deux propriétés dont la connaissance se révélera
particulièrement utile lorsque nous abordons la théorie de la définition : il s′agit de
l′extension et de la compréhension.
La compréhension d′un concept est l′ensemble des attributs essentiels que l′analyse
découvre dans un concept : elle ce qui est inclus dans le concept. Par attribut
essentiel, il faut entendre ces caractéristiques ou propriétés qui font qu′un objet est
ce qu′il est la nature). Par exemple il entre dans la compréhension du
concept chien d′être un mammifère; en effet, un chien qui ne serait pas un
mammifère ne serait tout simplement pas un chien. ″animal″ et ″quadrupède″ sont
aussi des attributs essentiels du concept de chien pour la même raison que
précédemment. L′ensemble constituée par ses trois (mammifère, animal et
quadrupède) forme la ″compréhension″ (bien qu′incomplète encore) de ce qui
est chien.

Pour déterminer la compréhension d′un concept on posez-vous la question


suivante : quelle sorte de chose est X? Par exemple un labrador, c′est un animal, un
mammifère, un chien.
L′extension d′un concept est constitué par l′ensemble des objets ou exemples
auxquels le concept s′applique, autrement dit, par l′ensemble de tous les membres
de la classe désignée par ce concept : elle est ce à quoi s′applique l′idée. Par
exemple, chien et labrador sont des êtres qui se situent dans l′extension du concept
animal. De la même manière, le concept de labrador et doberman se situent dans l
′extension du concept chien.
Extension Compréhension

Quelles sortes de X y –t-il ? Quelle sorte chose est X

Exemple 1 Attribut 1

Exemple 2 Attribut 2

Exemple N Attribut N

Etre Charlemagne

Etre corporel Empereur

Etre vivant Homme

Animal Animal

Homme Etre vivant

Empereur Etre corporel

Charlemagne Etre

3.7.1.2-Les propriétés des concepts


Au point de vue modal. Le concept est positif ou négatif, suivant qu′il caractérise sont
objet par la présence ou l′absence d′une note positive. Exemple : Cristal, corps amorphe;
être vivant, être non vivant; vertébré, invertébré.

-Le concept est distinct ou confus selon qu′il permet ou ne permet ou ne permet pas de
distinguer son objet de tout autre. Quand je considère un poisson comme un animal qui
nage, mon idée est confuse. L′idée distincte du poisson est celle d′un animal qui respire
au moyen de branchies pendant toute la durée de son existence.
-Le concept est intuitif ou propre, quand il procède de l′appréhension immédiate de son
objet.
-Le concept est analogique

Au point de vue de la compréhension


-Le concept est simple quand il se réduit à une note unique, composée quand il
comprend plusieurs.
-Le concept est adéquat, quand il comprend toutes les notes connaissables de son objet;
inadéquat dans le cas contraire.
Au point de vue de l′extension.- le concept est :
-singulier, quand il représente un être individuel, déterminé [tel homme
(PLATON), telle ville (Cap-Haitien)].
-particulier représente quelques individus d′un groupe.

-Transcendantal, s′élevant au-dessus de tous les genres et toutes les catégories,


convenant donc à tout ce qui peut être objet de la pensée;
-Collectif, désignant un ensemble d′individus formant un tout.

-Relation entre les concepts


-Deux concepts sont mêmes différents selon qu′elles ont ou n′ont pas mêmes
compréhension ou extension (même idée : homme, animal raisonnable; idée
différente : homme, animal, tel homme).
-Des concepts sont compatibles quand elles peuvent convenir à un même objet (liquide,
chaud); incompatibles dans le cas contraire (liquide, solide)
-Deux concepts sont contradictoires, quand l′une implique l′affirmation, l′autre la
négation d′un même sujet (juste, injuste).
-Deux concepts sont contraires, en tant que s′opposant comme termes extrêmes d′une
série comprenant des termes intermédiaire, (tous les hommes, aucun homme,
intermédiaire : quelques hommes, pauvre, riche, intermédiaire : homme peu
fortuné; blanc, noir intermédiaire couleurs diverse.
3.7.2. Jugement
Le jugement est l′acte de l′intellect percevant un rapport de convenance ou de non
convenance entre deux concepts. En d′autre mots : le jugement est l′acte de l′intellect
voyant l′identité ou la distinction de deux objets d′appréhension.
L′expression verbale du jugement se nomme proposition. Toute proposition se compose
toujours de trois termes : le sujet, le prédicat ou attribut, la couple ″est″ (souvent
impliqué dans autre verbes) ordinairement le sujet a moins d′extension que le prédicat.
Ainsi, quand on dit ″la vertu est aimable″, on entend que la vertu est comprise parmi les
choses aimables. Font exception les jugements d′identité. Dieu est l′ être parfait.
3.7.2.1-Les types de propositions ou jugements
Les propositions se rangent en diverse classe selon le point de vue où on les
considère.
Point de vue modal.
1- Un jugement est affirmatif ou négatif suivant qu′il affirme ou nie la convenance du
prédicat au sujet (l′homme est mortel, l′âme n′est pas mortelle).
-Le jugement apodictique affirme ou nie un rapport absolument nécessaire du prédicat au
sujet (Le monde exige une cause première, deux chose absolument identiques à une
même troisième sont identiques entre elles : (
-La proposition assertorique est l′énoncé d′un fait contingent (César conquit la Gaule. Le
corps s′attire en raison de leur masse…).
-La proposition problématique (qu′on norme conjecturale) énonce la simple
possibilité d′un fait (l′homme peut atteindre l′âge de cent ans et plus; il peut aussi mourir
jeune).
Point de vue de l′extension.
-La proposition universelle affirme que tel attribut convient à tous les objets d′une idée ou
ne convient à aucun d′eux (tous les hommes sont mortels; nul n′est absolument parfait)
-Le jugement particulier est pourvu d′universalité, soit qu′elle s′énonce d′un seul individu
(Napoléon mourut à Sainte-Hélène), soit quelques individus de même espèce (il y a des
hommes malheureux).

Au point de vu divers
-Un jugement est vrai ou faux, selon que le rapport énoncé et le prédicat est conforme ou
non à la réalité des choses.
-Deux propositions sont équivalentes quand la même chose en termes différents (tout
homme est mortel, la mort termine chaque existence humaine). Entre les deux, point de
milieu.
Elles ne peuvent être vraies ou fausses toutes deux.
La vérité de l′une entraine la fausseté de l′autre.

Deux propositions sont contraires quand, ayant, la même extension universelle, l′une
affirmative, l′autre négative (tout homme est injuste, nul homme n’est juste. Deux
propositions contraires ne peuvent être vraies toutes deux, mais elles peuvent être toutes
deux fausses. (Tout homme est injuste, nul homme n’est injuste).
L′erreur
définitions.- il y a erreur quand on attribut a un sujet ce qui ne lui convient pas, ou quand
on lui dénie ce qui lui revient.
L′erreur ne peut donc être que dans le jugement.
Les sens, par eux-mêmes, n′induisent pas en erreur. Si l′on se trompe, c′est que dans le
jugement. Il y a plus ou moins, ou autre chose que dans le concept.
La certitude est l′état de l′esprit qui admet la vérité d′un jugement sans crainte fondée d
′erreur.
Le doute
Le doute est l′hésitation de l′esprit en face de deux jugements contradictoire dont aucun
ne s′impose comme vrai.
Le doute est positif s′il y a des raisons pour et des raisons contre la vérité d′une assertion.
3.7.3. Le raisonnement
Le raisonnement consiste à aller du connu vers l′inconnu, en vertu des lois de la raison.
On peut le définir : cette opération de l′esprit qui, d′un ou plusieurs rapports connus,
conclu logiquement à un autre rapport. D′autre part entre deux idées s′exprimant par la
proposition, on peut encore définir le raisonnement : cette opération qui consiste à tirer
logiquement une proposition d′ une ou de plusieurs propositions données.

L′enchainement plus ou moins logique des propositions qui compose un


raisonnement en constitue la forme, appelé aussi conséquence, et les propositions elles-
mêmes, prises absolument avec leur valeur propre en constituent la matière.

Or la logique formelle, étant proprement la logique de conséquence, n′ a pas à s′ occuper


de la matière du raisonnement, mais uniquement de sa forme. En d′autres termes, elle fait
abstraction de la vérité matérielle des propositions, et contente de tracer les règles qui
permettent à l′esprit de rester d′ accord avec lui-même dans ses conclusions.
3.7.3.1-Différentes espèces de raisonnements
La pensée obéit à deux mouvements fondamentaux. Le premier consiste à s
′appuyer sur des cas particuliers pour finalement abstraire l′universel, lorsque l′autre
mouvement s′appuie sur l′universel pour se prononcer en dernier lieu sur des particuliers.
Ces deux mouvements de la pensée se nomment respectivement induction et déduction.
-L′induction
L′induction est le mouvement de la pensée qui s′appuie sur une séries d
′informations obtenues dans le cadre de l′observation d′un certain nombre de choses
possédant des éléments communs et de laquelle on conclut qu′il en est de même pour tous
les autres choses apparentant. En d′ autres termes, il s′ agit là d′ une opération qui nous
permet d′abstraire ce que les choses particulières peuvent avoir en commun et d′ en
dégager l′ universel. C′est cet éléments commun à l′ensemble des choses observées qui
nous permet de parler de celle-ci de manière universelle.

Exemple : le fer se dilate à la chaleur; l′or, le zinc, le cuivre, etc.…; se dilatent; j′induis
donc tous les métaux se dilatent à la chaleur.
A l′instar de toutes nos activités naturelles, la démarche inductive est parfois trompeuse.
De là, l′importance de procéder à un examen minutieux de tous les cas possibles et
imaginables avant d′affirmer hors de tout doute raisonnable qu′il sera ainsi pour tous les
autre cas.

-La déduction
La déduction est le mouvement de pensée qui va dans le sens inverse de l
′induction. Ce mouvement se dessine de la manière suivante : certaines choses étant
posées, quelques choses d′autres ces données en découlent nécessairement, par le seul fait
de ces données. En sommes, déduire consiste à titrer les conséquences d′énoncés donnés,
c′est-à-dire à rendre explicite ce qui résulte implicitement. Sans fait appel à l′ observation
c′est extraire l′autre énoncé qui s′ y trouve ou ainsi dire contenu.
On distingue deux sortes de déduction.
La déduction immédiate dont sa conclusion découle d′ une seule proposition. Et
autrement dit, un raisonnement compose de deux propositions de telle sorte que
la seconde est une conséquence logique de la première. Exemple : tous les mammifères
sont vivipares; la baleine est vivipare. Tout Capois est haïtien; quelques haïtiens sont
Capois.
La déduction médiate : le syllogisme
La déduction est médiate, quand la conclusion se tire, n′ont pas d′ un seul
jugement, mais de plusieurs; autrement dit quand on saisit le rapport entre deux idées au
moyen d′une troisième.
La forme régulière de la déduction médiate est le syllogisme.
Le syllogisme est un discours dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose
d’autre que ces donnes en résultent nécessairement par le seul fait de ces données. Un
syllogisme est composé de trois propositions : deux prémisses comprenant une majeure et
une mineure puis une conclusion. En d’autre mots un syllogisme est un raisonnement qui
par le rapprochement de deux (2) propositions nommées prémisses établit la vérité d’une
troisième proposition nommée conclusion.
Dans les trois propositions nous trouvons trois termes : un grand terme, un petit terme
et un moyen terme. Ce dernier joue un rôle considérable dans la théorie du syllogisme
dans la mesure où il est porteur d’essence.
C’est de la fonction du moyen terme dans les prémisses que dépend la figure du
syllogisme.

Majeure: un bien parfait est souverainement aimable; Antécédent


Mineure : Or Dieu est le bien parfait; Antécédent
Conclusion: Donc Dieu est souverainement aimable. Conséquent

Pour montrer que le prédicat : souverainement aimable (Pr) convient au sujet : Dieu (s),
on a recours à un terme moyen : bien parfait (M). Mettons le syllogisme sur la forme
suivante :

M = Pr; or S = M; donc S = Pr.


À cause de la mineure, on peut remplacer M de la majeure par S, d′où la conclusion.

M Pr
Majeure un bien transitoire ne peut satisfaire tout désir; Antécédent
S M
Mineure : Or le bien du monde est transitoire ;
S Pr
Conclusion : Donc le bien du monde ne peut satisfaire tout désir .

Quelques figures
-Le syllogisme de la première figure est celui dans lequel le moyen est sujet dans le
majeure et attribut dans la mineure.
-Le syllogisme de la deuxième figure est celui dans lequel le moyen terme est attribut
dans la majeure et dans la mineure.
-Le syllogisme de la troisième figure est celui dans lequel le moyen terme est sujet dans
la majeure et dans la mineure.
À l’intérieure de chaque figure on peut distinguer des modes selon que les propositions
sont affirmatives, négatives, universelles, particulières

er
1 mode AAA
A tout B est A Tous les oiseaux volent

A tout C est B Toutes les pintades sont des oiseaux

A tout C est A Toutes les pintades volent

2ème mode E A E
E Nul B n’est A Nul homme n’est parfait
A Tout C est B Tous les américains sont des hommes

E Nul C n’est A Nul Américain n’est parfait

3ème mode A.I.I


A Tout B est A A Tous les vertueux sont aimables

I Quelque C est B I Quelques hommes sont vertueux

I Quelque C est A I Quelques hommes sont aimables

ème
4 mode : E.I.O
E nul B n’est A Nul vicieux n’est aimable

I Quelque C est B Or quelques hommes sont vicieux

O Quelques C n’est pas B Donc quelques hommes ne sont pas


aimables

ème er
2 figure, 1 mode : EAE C'est-à-dire (si l’on appelle le moyen terme M’le grand
terme N et le petit terme X comme le fait Aristote)
Nul N n’est M E Nul oiseau n’est pas vivipare

Tout X est M A tous les bovidés son vivipares

Nul X n’est N E nul bovidé n’est oiseau

ème
2 mode A.E.E.
A Tout N’est M Tous les oiseaux sont ovipares

E Nul X n’est M Nul ruminant n’est ovipare

E Nul X n’est N Nul ruminant n’est oiseau

ème
3 mode E.I.O
E Nul N n’est M Nul ouvrier n’est employeur
I Quelque X est M Quelques Haïtiens sont employeurs

O Quelque X n’est pas N Quelques Haïtiens ne sont pas employeurs

Raisonnement analogique : il consiste à conclure d’une ressemblance partielle constatée


sur des objets à une ressemblance non constatée. Le raisonnement analogique se ramène à
une comparaison entre personnes, objets ou animaux sur un point donné

3.8. La logique et la vérité


Nous avons dit au départ, que la logique est la science des lois qui nous permet d′arriver
au vrai. Mais qu′est-ce que la vérité? Comment peut-on la reconnaitre? Trois théories
philosophiques s′offrent à nous : la théorie de correspondance avec la réalité, la théorie de
la cohérence, la théorie pragmatiste. Toutefois chacune cause des problèmes et aucune ne
réussit à vider la question. Peut-être vaudrait-il mieux parler ici de trois notions de
vérité, plutôt que d′exiger une réponse définitive et globale de la question.
Pour la théorie de correspondance : serait vrai ce qui est réel. La proposition ″il pleut
dehors″ ne sera vrai que s′il pleut réel. Personne n′a jamais douté du bien-fondé de la
notion de vérité ainsi utilisé.
La théorie de cohérence définit la vérité, n′ont pas comme une correspondance avec la
réalité extérieure problématique, mais plutôt comme un accord avec d′autres vérités déjà
acceptées. Sera alors vrai ce qui ″ se tient″.

La théorie pragmatiste, quant à elle, mettra l′accent sur ″ce qui marche″, est utile. Une
proposition, une explication ou une théorie ne sont donc vraies que dans la mesure où
elles permettent de résoudre le problème pour lequel elles ont été énoncées. En ce sens,
la science est pragmatiste dans sa conception de la vérité : une théorie vraie est celle
permettant d′expliquer et de prédire certains phénomènes à partir de loi. Une ″vraie″
définition du bonheur sera celle qui rendra la personne heureuse, la religion sera vraie
dans où elle permettra à l′individu de donner un sens à sa vie, etc. Bref, ce n′est pas parce
que c′est vrai que cela marche, c′est parce cela marche que c′est vrai.

La notion de vérité s′opposera donc, selon le contexte, soit à ce qui est illusoire, soit à ce
qui est contradictoire, ou encore à ce qui est inutile ou inefficace. Aucune théorie n′est
pleinement satisfaisante, car aucune ne réussit à rendre compte des trois usages du terme
de vérité. Est-ce alors jouer avec les mots que de s′interroger sur la vérité? Ou n′est-ce
pas au contraire les prendre au sérieux pour s′éviter de faux problèmes? Le philosophe
veut savoir ce dont il est question avant de s′engager : il veut savoir ce qu′il en est avant d
′en être.

EVALUATION
Encerclez la bonne réponse
1- La discipline qui réagit les opérations de l’esprit humain enquête du vrai est :
a) La psychologie b) la problématique c) la logique d) la science
2-La science qui étudie l’âme, toutes ses fonctions et toutes ses facultés est :
a) La logique b) La morale c) l’axiologie d) La psychologie

3-Le type de logique qui trace des règles générales qui assurent l’accord de la pensée
avec elle-même s’appelle :
a) logique critique b) syllogisme c) méthodologie d) logique
formelle

II-Complétez
1-La représentation mentale, abstraite et générale désignant une classe d’objet ayant
certaines propriétés en commun est……………………………………………………
2-Quand la conclusion découle d’une seule proposition la déduction est
dite…………………………………………
3-Le raisonnement qui par le rapprochement de deux proposition nommes prémisses
établit la vérité d’une troisième appelle…………………………

Considérez le syllogisme suivant


-Tous les oiseaux sont ovipares
-Nul ruminant n’est ovipare
-Nul ruminant n’est oiseau.

1- Identifier le grand terme et le petit terme.


2- Identifier la majeure et la mineure
3- Identifier le prédicat et la couple pour chaque proposition.

Dites à quel type appartient les jugements suivants


1- Tous les humains sont vertueux
2- Deux mots sont homonymes selon le contexte
3- Port-au-Prince est la capitale d’Haïti
M = Pr; or S = M; donc S = Pr.

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