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RÉPUBLIQUE DU CONGO AFRICA-GÉNIE

***Unité-travail-progrès*** ***responsabilité-excellence-service***

PREMIÈRE S
GROUPE VI

EXPOSÉ DE PHILOSOPHIE
thème : LES RÈGLES POUR LA DIRECTION DE
L’ESPRIT

Ce travail vous est présenté par:


-NGASSAKI Destino (chef de groupe)
-EBARA Ashley
-BOUANGA Prévue
-NKARI Straussy coordonnée par:
Mme. BOUKA Mikhaëlle

Année académique 2022-2023

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SOMMAIRE

I- Introduction

II- Developpement

1-)Première partie: la nature de la science


(règle I-règle XII)
2-) Deuxième partie: méthode de
résolution des questions parfaitement
comprises.

III- Conclusion.
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INTRODUCTION

Les regulae ad directionem ingenii de sa traduction française


“les règles pour la direction de l'esprit” appartiennent aux œuvres
posthumes du philosophe et mathématicien français René Descartes
(1596-1650). Composés entre 1628 et 1629, et publiées à titre posthume, les
regulae constituent le premier grand texte philosophique de Descartes.
Elles se présentent comme un texte de jeunesse inachevée de Descartes. Ici
l'esprit est perçu comme étant une force cognitive qui s'applique aux
facultés corporelles. Dans la pensée de l'auteur, l'ouvrage devrait être
subdivisé en trois parties de douze règles chacune mais seule la première
partie est complète, la deuxième inachevée et la dernière n'a pas été
rédigée. Dans la première partie comportant les douze premières règles,
Descartes explique la nature de la science, dans la seconde il fournit une
méthode de résolution des <<questions parfaitement comprises>> et la
dernière aurait dû exposé la résolution des questions imparfaitement
comprises. Par les regulae l'auteur vise aussi à expliciter le mode de
résolution sur l’ensemble des questions qui peuvent se poser à l'homme et
à manifester la foncière unité de l'esprit . Il analyse aussi par là des
problèmes différents comme la nature de la science et de la certitude, la
définition de l'ordre et de la méthode, la définition de la mathesis
universalis (science universelle de l’ordre et de la mésure) ou encore le rôle
de l’imagination.

Première partie : La nature de la science.

Cette partie est composée des douze premières règles pour la direction de
l’esprit à travers lesquelles Descartes apportent une compréhension claire
sur la nature de la science.
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Règle I: “l’objet des études doit être de diriger l’esprit jusqu'à le rendre capable
d’énoncer des jugements solides et vrais sur tout ce qui se présente à lui”.

Dans cette règle, Descartes développe une idée très importante selon
laquelle il ne faut pas adopter en science le principe de spécialisation, à savoir
étudier une seule science. En effet, ce principe est nécessaire dans l’art: on ne
devient un maître (par exemple, un virtuose au violon), que si l’on ne se
consacre qu’à l’objet de son art raison pour laquelle Descartes affirme dans la
page 75 des regulae: en effet, ce ne sont pas les mains d’un même homme qui
peuvent s’accoutumer à cultiver les champs et à jouer de la cithare. On a donc
cru que l’on devrait appliquer ce principe en science, qu’on devrait les étudier
chacune à part en raison de la diversité de leurs objets et c’est là qu'on s’est
complètement trompé car toutes les sciences ne sont rien d’autre que
l’humaine sagesse, qui demeure toujours une et identique à elle-même,
quelque différents que soient les objets auxquels elle s’applique, et qui ne
reçoit pas d’eux plus de diversité que n’en reçoit la lumière du soleil de la
variété des choses qu’elle éclaire.
L’unité est donc cette sagesse universelle, que Descartes appelle aussi le bon
sens (bona mens), l’homme a cru bon de se limiter pour découvrir des vérités
en se spécialisant dans telle ou telle discipline, alors qu’au contraire, chaque
vérité découverte nous aide à en découvrir d’autres, dans d’autres domaines.Le
but de l’étude doit être cette fin générale (la sagesse universelle), plutôt que
telle ou telle fin particulière. L’utilité ou le bonheur sont des exemples de fins
particulières que visent certaines sciences, à tort. Il ne faut pas étudier les
sciences dans le but d’améliorer l’existence humaine. Cela nous ferait, si nous
ne cherchions que cela, omettre bien des choses nécessaires pour parvenir à
d’autres connaissances, parce qu’elles apparaissent de prime abord
dépourvues d’intérêt ou d’utilité. Ainsi par exemple, nous n’ étudierons pas ce
qui peut se passer dans telle ou telle galaxie si éloignée que nous ne pourrons
jamais nous y rendre, parce que c’est là quelque chose d’inutile à l’homme.
Alors que faut-il faire ? Il faut au contraire se persuader que toutes les sciences
ont entre elles un enchaînement si étroit qu’il est bien plus facile de les
apprendre toutes ensemble que d’en séparer une seule de toutes les autres .
Il faut également songer à développer la lumière naturelle de notre raison .
Cela nous permettra de progresser bien plus vite que ceux qui s’appliquent à
des sciences particulières.
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Règle II: “Il ne faut s’occuper que des objets dont notre esprit paraît pouvoir
atteindre une connaissance certaine et indubitable”.

Par cette règle Descartes veut nous faire comprendre qu’il faut dans nos études
et raisonnements éviter le douteux, le probable, l’incertain. En effet, si l’on
introduit le doute dans nos raisonnements en acceptant des arguments
simplement probables, alors l’espérance d’étendre notre savoir n’est pas si
grande que le risque de l’ amoindrir.
Il faut au contraire chercher le certain, l’évident, le nécessaire, et en s’élevant
ainsi de propositions certaines en propositions certaines, découvrir des vérités
indubitables.
Mais les connaissances certaines ne sont-elles pas très rares ? En fait, elles sont
bien plus nombreuses qu’on ne le pense et suffisent à démontrer
rigoureusement d’innombrables propositions, sur lesquelles ils n’ont pu
énoncer jusqu’à présent rien de mieux que des probabilités.
Pourtant, il semble qu’aucune idée ne fasse l’objet d’un consensus de la part
de la communauté scientifique, et qu’aucune idée ne puisse être présentée
comme une vérité universelle indubitable. En fait, il existe un domaine dans
lequel un tel assentiment universel existe (du moins à l’époque de Descartes):
il s’agit de l’arithmétique et de la géométrie. Celles-ci vont constituer une
sorte de modèle : l’esprit doit s’efforcer de parvenir à l’humaine sagesse, en
adoptant les mêmes procédés et la même exigence de certitude qu’on trouve
en mathématique.

Règle III : “ Touchant les objets que nous proposons à notre étude, il
faut rechercher, non point ce que d’autres ont pensé, ou ce que nous
mêmes nous entrevoyons, mais ce dont nous pouvons avoir une
intuition claire et évidente, ou ce que nous pouvons déduire avec
certitude; car ce n’est pas autrement qu’on acquiert la connaissance”.

Dans la règle III, Descartes définit les deux opérations de l’esprit à


savoir l’intuition et la déduction comme les deux facultés susceptibles de
fournir une vérité certaine. Cela veut aussi dire que la lecture des
ouvrages des anciens peut être certes utile, mais il faut se souvenir qu’ils
peuvent contenir des erreurs, et ne pas les prendre pour vérité établie.
L’origine de toutes nos erreurs est de mélanger le certain et le probable :
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Nous sommes avertis qu’il ne faut jamais mêler une seule conjecture à
nos jugements portant sur la vérité des choses. C’est de là également
que naissent les controverses et les disputes. Si l’on ne peut trouver dans
les livres et dans l’enseignement des vérités certaines, comment
procéder en pensant par nous-mêmes? Nous avons en nous deux
facultés dont nous pouvons faire usage pour parvenir à la connaissance
des choses sans aucune crainte d’erreur: l’intuition et la déduction.
l'intuition ici n’est pas celle qu’on entend habituellement c'est-à -dire un
pressentiment d’un événement à venir. Descartes la définit comme une
représentation si facile et si distincte qu’il n’en subsiste aucun doute sur
ce que l’on y comprend, ou bien, ce qui revient au même, une
représentation inaccessible au doute, représentation qui est le fait de
l’intelligence pure et attentive, qui naît de la seule lumière de la raison.
l’intuition est une représentation, au sens où elle est saisie de
l’entendement, d’un objet simple et indécomposable. Elle est l’acte de
l’esprit qui assure la plus parfaite certitude de son objet mais elle
est malheureusement souvent dédaignée, parce que les vérités qu’elle
révèle sont simples. Mais on a bien tort, puisqu’elle se retrouve
également au cœur du second « acte de l’entendement » qui permet de
découvrir des vérités complexes : la déduction. Les différentes étapes
d’une déduction doivent en effet être validées l’une après l’autre par
l’esprit qui opère celle-ci. C’est par intuition qu’il saisit la vérité de
chacune de ces étapes, ainsi que celle du passage de l’une à l’autre.
Descartes définit la déduction comme tout ce qui se conclut
nécessairement de certaines autres choses connues avec certitude. Grâce
à la déduction, certaines connaissances peuvent être dites certaines, tout
en n’étant pas par elles-mêmes évidentes : il suffit qu’elles soient
déduites de manière certaine à partir d’autres idées qui elles sont
évidentes en elles-mêmes. L’intuition valide donc chaque étape d’une
déduction, des premiers principes à la conclusion, et telles sont les deux
voies les plus certaines pour parvenir à la science ou à la vérité des
choses.
Règle IV: “ On ne peut se passer d'une méthode pour se mettre en quête
de la vérité des choses”.
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Chercher la vérité sans méthode, c’est comme chercher un trésor en fouillant


au hasard : on voit que nul résultat ne pourrait être espéré en procédant de la
sorte. Si par miracle cela réussit, cela relève de la chance plutôt que de la
science. Ce pourquoi il vaut mieux ne jamais songer à chercher la vérité sur
quelque objet que ce soit, plutôt que le faire sans méthode. Ces réflexions
désordonnées troublent la lumière naturelle de l’esprit. Cette expression,
caractéristique de la pensée cartésienne, se retrouve dans plusieurs de ses
ouvrages. C’est précisément parce que tout esprit dispose naturellement de
deux facultés, intuition et déduction, pour reconnaître par lui-même une vérité
certaine, qu’on peut parler de lumière naturelle. Qu’est-ce qu’une méthode ?
Si étymologiquement, une méthode est une route qui permet d’atteindre un
but, chez Descartes elle est définie comme un ensemble de règles certaines et
faciles, par l’observation exacte desquelles on sera sûr de ne jamais prendre
une erreur pour une vérité, et de parvenir à la connaissance vraie de tout ce
dont on sera capable.

Règle V : “Toute la méthode réside dans la mise en ordre et la disposition


des objets vers lesquels il faut tourner le regard de l’esprit pour découvrir
quelque vérité. Et nous observerons fidèlement, si nous réduisons par degrés
les propositions complexes et obscures à des propositions plus simples, et
si ensuite, partant de l’intuition des plus simples de toutes, nous essayons de
nous élever par les mêmes degrés jusqu'à la connaissance de toutes les
autres.”
le principe fondamental de la méthode consiste à partir des choses
simple,et de s'élever peu à peu vers des objets plus complexe:(donc
commencer simplement et avance petit à petit vers le plus dure)toute
cette méthode consiste dans l’ordre et dans la disposition des objets sur
lesquels l’esprit doit tourner ses effets pour arriver : à quelque chose.
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Règle VI: “Pour distinguer les choses les plus simples de celles qui sont
complexes et pour en poursuivre l’examen avec un ordre, il faut, dans
chaque série de termes où nous avons déduit directement certaines
vérités les unes à partir des autres, identifier celui qui est le plus
simple, et voir comment tous les autres en sont, soit plus, soit moins,
soit également éloignés.”
Quoique cette règle ne paraisse apprendre rien de nouveau, elle contient
cependant tout le secret de la méthode, et il n’en est pas de plus utile
dans tout ce traité. Elle nous apprend que toutes les choses peuvent se
classer en diverses séries, non en tant qu’elles se rapportent à quelque
espèce d’être (division qui rentrerait dans les catégories des
philosophes), mais en tant qu’elles peuvent être connues l’une par
l’autre, en sorte qu’à la rencontre d’une difficulté, nous puissions
reconnoître s’il est des choses qu’il soit bien d’examiner les premières,
quelles elles sont, et dans quel ordre il faut les examiner.
Règle VII: “Pour parfaire la science, il faut passer en revue dans leur
totalité et une par une, d’un mouvement continu et absolument
interrompu de la pensée, toutes les choses qui concerne notre propos, et
les embrasser en une énumération suffisante et ordonnée.”
Ici, Descartes insiste sur le fait qu’une science achevée est celle dans
laquelle on a embrassé en un mouvement ininterrompu sur l’ensemble
de la chaîne des propositions qui se déduisent les unes des autres, cette
énumération devrait être <<suffisante et ordonnée>>.

Règle VIII: “Si dans la série des objets de recherche il s’en présente une
dont notre entendement ne puisse acquérir une intuition satisfaisante,
il faut s'arrêter là : on ne doit point examiner ceux qui suivent, mais se
dispenser d’une peine superflue.”
Les trois règles précédentes prescrivent l’ordre et montrent ce qu’il est
tandis que celle-ci montre dans quel cas il est absolument nécessaire, et
dans quel cas il est utile seulement.
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Règle IX: “Il faut tourner tout entier le regard de l’esprit vers les choses
les choses les plus insignifiantes et les plus faciles, et s’y attarder assez
longtemps pour s’accoutumer à prendre de la vérité une intuition
distincte et parfaitement nette.”
Après avoir exposé les deux opérations de l’intelligence, l’intuition et la
déduction, les seules qui puissent nous conduire à la connoissance, nous
continuons d’expliquer, dans cette règle et dans la suivante, par quels
moyens nous pouvons devenir plus habiles à produire ces actes, et en
même temps à cultiver les deux principales facultés de notre esprit,
savoir la perspicacité, en envisageant distinctement chaque chose, et la
sagacité, en déduisant habilement les choses l’une de l’autre.

Regle X: “Pour que l’esprit gagne en sagacite, on doit lui donner de


l’exercice en lui faisant chercher ce qu les autres ont deja trouve, et en
lui faisant examiner methodiquement toutes les techniques humaines,
meme les pus insignifiantes, mais de preference celles qui manifestent
ou presupposent un orde.”
Comme tous les esprits ne sont pas également aptes à découvrir tout
seuls la vérité, cette règle nous apprend qu’il ne faut pas toutàcoup
s’occuper de choses difficiles et ardues, mais commencer par les arts les
moins importants et les plus simples, ceux surtout où l’ordre règne,
comme sont les métiers du tisserand, du tapissier, des femmes qui
brodent ou font de la dentelle ; comme sont encore les combinaisons des
nombres, et tout ce qui a rapport à l’arithmétique, tant d’autres arts
semblables en un mot, qui exercent merveilleusement l’esprit, pourvu
que nous n’en empruntions pas la connoissance aux autres, mais que
nous les découvrions nousmêmes. En effet, comme ils n’ont rien
d’obscur, et qu’ils sont parfaitement à la portée de l’intelligence
humaine, ils nous montrent distinctement des systèmes innombrables,
divers entre eux, et néanmoins réguliers. Or c’est à en observer
rigoureusement l’enchaînement que consiste presque toute la sagacité
humaine. Aussi avonsnous averti qu’il faut examiner ces choses avec
méthode ; or la méthode, dans ces arts subalternes, n’est autre que la
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constante observation de l’ordre qui se trouve dans la chose même, ou


qu’y a mis une heureuse invention.

regle XI: “Apres avoir considere intuitivement un petit nnombre de


propositions simples, si nous en concluons quelque autre, il est utile de
toutes les parcourir d’un mouvement continu et ininterrompu de la
pensee, de reflechir a leur elations mutuelles, et d’en concevoir
distinctement plusieurs a la fois, dans la mesure du possible : car c’est
ainsi que notre connaissance progresse considerablement en certitude,
et que la capacite de notre esprit recoit son plus grand accroissement.”

Cette regle explique avec plus de clarte ce que nous avons dit de l’intuition
dans la regle III et VII. en effet, il existe deux elements pour elements pour
parler d’intuition: savoir que la proposition apparaisse claire et distincte,
ensuite qu’elle soit comprise tout entière à la fois et non successivement
tandis que l’examition de la formation de la deduction comme dit dans la
regle III ne s’opere pas immediatement mais elle implique un cerain
mouvement de notre esprit.
La neuvième ayant traité de l’intuition et la dixième de l’émunération, la
règle actuelle explique comment ces deux règles s’aident et se
perfectionnent mutuellement, au point de parfois n’en faire qu’une seule.
cela donne donc un double avantage aux pratiquants de celle ci : d’une part
de connaitre avec plus de certitude la conclusion qui nous occupe et d’autre
part de rendre notre esprit plus apte à en découvrir d’autres. en effet, c;est
de de la memoire que depend le certitude dedes conclusions trop
complexes pour que l’intuition puisse les embrasser d’un seul coup or la
memoire est une chose fragile elle a donc besoin d’etre d’être renouvelée et
raffermie par ce mouvement continuel et répété de la pensée. Par la, on
remédie à la lenteur de l’esprit, et augmente même temps sa capacite.
L’utilite de cette regle consiste surtout en ce que, accoutumés à réfléchir à
la dépendance mutuelle de propositions simples, nous acquérons l’habitude
de distinguer d’un seul coup celles qui sont plus ou moins relatives, et par
quels etapes il faut passer pour les ramener à l’absolu.
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Regle XII: “En somme, il faut se servir de tous les secours que peuvent
fournir l’entendement, l’imagination, les sens et la memoire, tant pour
prendre une intuition distincte des propositions simples, que pour
combiner selon les regles les choses qu’on cherche avec celles qu’on
connait, afin de les trouver, comme aussi pour decouvrir les choses qu’il
faut ainsi rapporter les unes aux autres, tout cela de maniere a ne negliger
aucune fraction des ressources humaines.”
Cette regle rassemble tout ce qui a ete dit de la premiere a la onzieme. Elle
enseigne ce qu’il fallait d’abord expliquer en detail. Pour arriver a la
connaissance des choses deux il n’y acque deux choses a considerer: nous
qui connaissons et les choses qui sont a comprendre. Il y a en nous quatre
facultés dont nous pouvons nous servir pour connaître: l’intelligence,
l’imagination, les sens et la mémoire. L’intelligence seule est capable de
concevoir la vérité. Elle doit cependant s’aider de l’imagination, des sens et
de la mémoire, afin de ne laisser sans emploi aucun de nos moyens. Quant
aux objets eux mêmes, trois choses seulement sont à considérer : il faut voir
d’abord ce qui s’offre à nous spontanément, ensuite comment une chose est

connue par une autre ; enfin quelles choses sont déduites des autres, et
desquelles elles sont déduites.

Deuxieme partie: La methode de resolution des questions parfaitement


comprises.

Apres avoir illustre la nature de la science dans la premiere partie, nous


donnerons de la regle XIII a la regle XVIII la methode de resolution des
questions parfaitement coprises.

Règle XIII: “Placés devant une question parfaitement comprise, nous


devons l’abstraire de toutes représentations superflue , la réduire à sa
forme la plus simple, et la diviser en parties aussi petites que possible dont
on fera l'énumération.”
Voici le seul point sur lesquels nous imitons les dialecticiens. de la meme
maniere que eux pour enseigner les formes des syllogismes, ils supposent
les termes comme etant connu, nous aussi nous exigeons au prealable que
la question soit parfaitement comprise. Mais contrairement a eux nous ne
distinguons pas deux extremes et un moyen mais la considerons la question
tout entiere comme suit: D’abord, dans toute question il est nécessaire qu’il
y ait quelque chose d’inconnu, sans quoi il n’y aura pas de question.
Secondement, ce quelque chose doit être désigné d’une manière
quelconque, autrement il n’y aurait pas de raison pour chercher telle chose
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plutôt que telle autre. Troisièmement, il ne peut être désigné que par
quelque chose qui soit connu. Prenons comme exemple la question : Quelle
est la nature de l’aimant? cette interrogation prouve déjà qu’il y’a quelque
chose d’inconnu qui est la nature de l’aimant, mais de plus pour que la
question soit parfaite, il faut que qu’elle soit entièrement déterminée,
tellement qu’on ne cherche rien de plus que ce qui peut se déduire des
données : par exemple, si l’on me demande ce qu’il faut inférer sur la
nature de l’aimant, précisément des expériences que Gilbert dit avoir faites,
qu’elles soient vraies ou fausses ; ou encore, si on me demande ce que je
pense sur la nature du son, précisément de ce que les trois cordes a, b, c
rendent un son égal ; b, dans l’hypothèse, étant deux fois plus gros que a,
d’une longueur égale, et tendu par un poids double ; et c n’étant pas plus
gros que a, mais deux fois plus long, et tendu par un poids quatre fois plus
lourd, etc. toutes ces experiences montrent que les questions imparfaites
peuvent être rendues parfaites et de plus ils enseignent de quelle manière
notre règle peut être observée quand elle commande de dégager de toute
conception superflue la difficulté bien comprise, et de la ramener à ce point
que nous ne nous occupons plus de tel ou tel objet, mais seulement, en
général, de grandeurs à comparer entre elles. Car, par exemple, une fois
que nous sommes déterminés à n’examiner que telle ou telle expérience sur
l’aimant, nous n’avons plus aucune difficulté à éloigner notre pensée de
toute autre chose. On ajoute aussi qu’il faut rendre la difficulte la plus
simple possible.

Regle XIV: “La question doit etre en même temps transportée dans
l’étendue réelle des corps, et representée toute entière à l’imagination; à
l’aide des figures schématiques : ainsi sera-t-elle en effet saie avec
beaucoup plus de distinction pas.”

Pour nous servir du secours de l’imagination dans le probleme pose, il faut


savoir que lorsqu’on deduit quelque chose d’inconnnue a partir de quelque
chose de connu, on acquiert point une nouveaute de connaissance, mais
c’est simplement la connaissance que nous avons deja qui s’etend
d’avantage au point de nous faire comprendre que la chose cherchée
participe d’une façon ou d’une autre à la nature des choses que contiennent
les données.

Regle V: “Il est utile aussi, la plupart du temps de dessiner ces figures et de
les présenter au sens externes, afin que par là; notre pensée soit plus
aisement retenue en état d’attention.”
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Il faut alors les tracer, pour qu’au moment où elles frappent nos yeux leur
figures se représentent dans notre imagination. Nous pouvons peindre
l’unité de trois manières, par un carré , si nous la considérons comme
longue et large ; par une ligne —, si nous la considérons seulement comme
longue ; et enfin par un point . , si nous ne l’examinons qu’en tant qu’elle
sert à former la pluralité. Mais, de quelque manière qu’on la représente et
qu’on la conçoive, nous comprendrons toujours qu’elle est un sujet étendu
en tous sens, et capable d’une infinité de dimensions.

Regle XVI: “Pour ce qui n’exige pas l’attention immédiate de l’esprit, tout
en étant nécessaire pour arriver à la conclusion, il vaut mieux le designer
par des signes très concis que par des figures complètes : car ainsi la
mémoire ne pourra se tromper, cependant la pensée ne se dispersera pas a
la retenir, tout en s’occupant a deduire d’autres choses.”
Comme nous l’avons dit, parmi les dimensions innombrables qui peuvent
defiler dans notre imagination, on n’a dit qu’on ne doit pas comtempler
plus de deux differences en une seule et meme intuition, qu’elle soit visuelle
ou intellectuelle il est bon de retenir toutes les autres assez exactement
pour qu’elles puissent se présenter à nous toutes les fois que nous en
aurons besoin. Et c’est a cette fin que la nature a insataure la memoire mais
vu que celle-ci est souvent fuyante , et pour ne pas être obligés de donner
une partie de notre attention à la renouveler, pendant que nous sommes
occupés à d’autres pensées, l’art a fort à propos inventé l’écriture, à l’aide
de laquelle, sans rien remettre à notre mémoire, et abandonnant notre
imagination librement et sans partage aux idées qui l’occupent, nous
confions au papier ce que nous voudrons retenir, et cela au moyen de
courtes notes, de manière qu’après avoir examiné chaque chose
séparément, d’après la règle neuvième, nous puissions, d’après la règle
onzième, les parcourir tous par le mouvement rapide de la pensée, et en
embrasser à la fois le plus grand nombre possible.

Regle XVII: “La difficulté proposé doit être parcourue en ordre direct,
abstraction faite de ce que certains de ces termes sont connus et d’autres
inconnus, et en acquerant, selon les étapes véritables, l’intuition de la
dépendance mutuelle de chacun d’eux par rapport aux autres.”

Les quatre dernières règles ont appris comment les difficultés déterminées
et parfaitement comprises doivent être abstraites de chaque sujet, et
réduites au point qu’on n’ait plus rien à chercher que quelques grandeurs
que l’on connoîtra, parcequ’elles se rapportent de telle ou telle façon à
certaines données. Maintenant nous exposerons dans les cinq règles
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suivantes comment ces difficultés doivent être traitées, de façon que toutes
les grandeurs inconnues, contenues dans une proportion, soient
subordonnées les unes aux autres, et que le rang que la première occupe
par rapport à l’unité, la seconde l’occupe à l’égard de la première, la
troisième à l’égard de la seconde, la quatrième à l’égard de la troisième, et
ainsi de suite, si le nombre va plus loin, pour qu’elles fassent une somme
égale à une grandeur connue ; et tout cela par une méthode tellement
certaine, que nous pouvons affirmer sûrement qu’aucun autre procédé n’ait
pu la réduire à des termes plus simples.

Regle XVIII: “Pour ce faire il n’est besoin que de quatre opérations,


l’addition, la soustraction, la multiplication et la division; dont il arrive
souvent que les deux dernières ne soient pas à effectuer ici, tant pour ne
rien compliquer a la légère, que parce qu’elles peuvent s’exécuter plus
facilement par la suite.”
La multiplicité des règles vient souvent de l’ignorance des maîtres, et ce qui
pourrait se réduire à un principe général unique est moins clair lorsqu’on
le divise en plusieurs règles particulières. Aussi réduisons nous sous quatre
chefs seulement toutes les opérations dont nous avons besoin pour
parcourir les questions, c’est à dire pour déduire les grandeurs les unes des
autres. Comment ce nombre est il suffisant ? c’est ce que l’explication de
cette règle démontrera. En effet, si nous parvenons à la connaissance d’une
grandeur parceque nous avons les parties dont elle se compose, cela a lieu
par l’addition ; si nous connaissons une partie parceque nous avons le tout
et l’excédant du tout sur la partie, cela se fait par soustraction. Il n’y a pas
d’autre moyen pour déduire une grandeur quelconque d’autres grandeurs
prises absolument, et dans lesquelles elle est contenue de quelque manière
que ce soit. Si au contraire une grandeur est intermédiaire entre d’autres,
dont elle est entièrement distincte et qui ne la contiennent nullement, il
faut l’y rapporter par quelque point ; et ce rapport, si c’est directement
qu’on le cherche, on le trouvera par la multiplication ; si c’est
indirectement, par la division.

les regles XIX,XX et XXI n’ont malheuresement pas pu être expliquer par
Descartes, mais nous pouvons néanmoins les énumerer pour ne pas vous
laissez dans l’ignorance.

Regle XIX: “Par cette méthode de raisonnement, il faut chercher autant de


grandeur exprimées de deux manières différentes qu’il y aura des termes
inconnus que nous aurons supposés comme connus, pour pouvoir
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parcourir la difficulté en ordre direct, car ainsi l’on obtiendra, en nombre


égal, des comparaisons entre deux termes égaux.”

Règle XX: “Ces équations découvertes, il faut effectué les opérations que
nous avons laissées de côté en ne faisant jamais usage de la multiplication
chaque fois que ce sera l’occasion de faire une division.”

Règle XXI: “S’il y a plusieurs équations de cette sorte, il faut les déduire
toutes à une seule, savoir celles dont les termes occuperont des dégrés
moins élévées dans la série des grandeurs en propositions continue, selon
laquelle les termes doivent etres disposés en ordre.”

Conclusion.

A la lumière de ce qui précède, on peut affirmer que le texte des


regulaes même s’il n’a pas pu être achevé reste une mine d’or que Descartes
a laissé à l’humanité. Ces règles apportent une ouverture d’esprit
incommensurable et une compréhension des choses de la manière la plus
simple sans pourtant donner trop de travail a son intelect. Le lecteur des
regulaes sera donc capable de résoudre toutes les difficultés qui puvent se
poser a lui. C’est pourquoi j’affirme “comprendre les regulaes, c’est diriger
son esprit à dimension la plus haut.”.

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