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Partiels / Janvier 2021

NOM : Bertin
Prénom : Sandrine
N° étudiant : 28705161
Année 2020-2021
Niveau : Licence 1
Cours : Descartes, Discours de la méthode (F. Chareix)

Commentaire de texte

René Descartes, Discours de la méthode, Seconde partie

« Ces longues chaînes de raisons, toutes simples et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir, pour parvenir à leurs
plus difficiles démonstrations, m'avaient donné occasion de m'imaginer que toutes les choses, qui peuvent tomber sous la
connaissance des hommes, s'entre-suivent en même façon et que, pourvu seulement qu'on s'abstienne d'en recevoir aucune
pour vraie qui ne le soit, et qu'on garde toujours l'ordre qu'il faut pour les déduire les unes des autres, il n'y en peut avoir de si
éloignées auxquelles enfin on ne parvienne, ni de si cachées qu'on ne découvre. Et je ne fus pas beaucoup en peine de
chercher par lesquelles il était besoin de commencer : car je savais déjà que c'était par les plus simples et les plus aisées à
connaître; et considérant qu'entre tous ceux qui ont ci-devant recherché la vérité dans les sciences, il n'y a eu que les seuls
mathématiciens qui ont pu trouver quelques démonstrations, c'est-à-dire quelques raisons certaines et évidentes, je ne doutais
point que ce ne fût par les mêmes qu'ils ont examinées; bien que je n'en espérasse aucune autre utilité, sinon qu'elles
accoutumeraient mon esprit à se repaître de vérités, et ne se contenter point de fausses raisons. Mais je n'eus pas dessein, pour
cela, de tâcher d'apprendre toutes ces sciences particulières, qu'on nomme communément mathématiques, et voyant qu'encore
que leurs objets soient différents, elles ne laissent pas de s'accorder toutes, en ce qu'elles n'y considèrent autre chose que les
divers rapports ou proportions qui s'y trouvent, je pensai qu'il valait mieux que j'examinasse seulement ces proportions en
général, et sans les supposer que dans les sujets qui serviraient à m'en rendre la connaissance plus aisée; même aussi sans les y
astreindre aucunement, afin de les pouvoir d'autant mieux appliquer après à tous les autres auxquels elles conviendraient. »

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Observations et Note (Réservé au correcteur)

[Début du devoir]
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La Mathesis Universalis est une méthode basée sur les mathématiques. Cette méthode
vient de Descartes lorsqu’il a le pressentiment d’une unité et d’une universalité du savoir
humain. Il ne parviendra pas d’emblée à théoriser cette idée puisqu’il commencera à
l’évoquer en outre dans les Règles pour la direction de l’esprit (1627-1628) puis dans le
Discours de la méthode (1637). En effet, bien avant le Discours de la méthode, dans ses
Règles pour la direction de l’esprit, Descartes énonçait l’idée d’une refondation de toutes les
sciences par un seul et ce à l’aide d’une méthode unique et universelle en raison de l’unité du
corps des sciences c’est-à-dire de l’ensemble du savoir humain. Il y présentait deux sciences :
l’arithmétique et la géométrie qui servent de modèle à sa méthode (appelée méthode ou
mathesis universalis). Par la suite, dans le Discours de la méthode, il poursuivra cette même
idée de l’unité du corps des sciences. Cependant, contrairement aux Règles pour la direction
de l’esprit, les modèles exposés ici sont l’algèbre, la logique et l’analyse des géomètres. Dans
ce texte de la seconde partie du Discours de la méthode, Descartes évoque l’idée de la science
pour atteindre le savoir humain. Les mathématiques sont le fondement même de la méthode
de Descartes. Il soutient la thèse selon laquelle les sciences sont des modèles à suivre
puisqu’elles sont capables d’apporter une connaissance certaine à l’homme. De part leurs
objets simples et purs, elles sont évidentes et donc elles ne peuvent conduire à l’erreur sauf en
cas d’inattention. Le fait qu’elles (les sciences) soient évidentes et qu’elles n’apportent pas
d’erreur démontre bien leur caractère certain, puisqu’elles sont claires, on ne peut se tromper.
On ne pourra alors rien admettre de vrai sans que ce ne soit pas le cas et en ce sens, on atteint
la vérité.
Le texte soulève deux problèmes. Un premier problème porte sur le fait que la méthode
cartésienne est singulière et supérieure aux méthodes antérieures. Elle a en outre l’avantage de
se caractériser par son unité et son unicité qui lui permettent de porter sur tous les domaines
du savoir humain c’est-à-dire d’être universelle. Mais d’un autre coté, avant Descartes des
méthodes semblaient avoir permis d’obtenir des résultats (les méthodes aristotéliciennes
scolastiques). Dès lors qu’est-ce qui rend la méthode cartésienne singulière et supérieure aux
autres méthodes ? Le deuxième problème concerne l’unicité de la méthode cartésienne. D’un
coté, Descartes énonce sa méthode de différentes manières. On constate que la méthode
possède de nombreuses règles dans les Règles sur la direction de l’esprit alors qu’il y a que
quatre préceptes rapidement énoncés dans le Discours de la méthode. D’un autre coté,
Descartes ne cesse d’affirmer l’unicité de la méthode dans l’ensemble de ses textes. Dès lors,
la méthode est-elle vraiment unique ? Pourquoi est-elle présentée de façons diverses par

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Descartes ? Puisque sa méthode est fondée sur les mathématiques, part-elle des sciences dans
leur intégralité ou bien prend t-elle des branches bien spécifiques ? Ne serait-ce pas pour ça
que sa méthode est présentée de manière diverse?
Pour répondre à ces questionnements nous serrons amener à voir dans un premier temps
(l.1-11) que Descartes fonde sa méthode sur le travail des géomètres, nous serrons aussi
amener à montrer pourquoi Descartes préfère s’orienter vers des objets pouvant lui apporter
une connaissance certaine et indubitable. Pour terminer notre explication, nous serons conduit
dans un second temps (l.11-17) à expliquer pourquoi Descartes préfère examiner les
propositions générale pour sa méthode.

Tout d’abord, Descartes commence à énoncer d’où lui vient son idée de la méthode
basée sur les mathématiques et ce qui fait d’elle une science certaine (l.1-11).
Rappelons tout d’abord que pour Descartes le bon sens, c’est-à-dire la faculté de juger le
bien du mal est en tout homme. Mais tout homme ne sait pas bien conduire sa raison alors que
c’est notre véritable capacité à raisonner. En plus du bon sens, il montre qu’il faut une
méthode et cette dernière est fondée à partir des mathématiques et en ce sens, elle saurait
apporter une connaissance certaine à l’aide de l’intuition. Il commence alors son
raisonnement par ce qu’il a pu constater des géomètres. Par “chaînes de raisons’’ on entend
bien le fait de passer d'une évidence à une autre progressivement selon les règles de la
méthode et de parvenir à donner la consistance d'une vérité c’est-à-dire d’une certitude aux
raisonnements les plus complexes en tant qu'ils sont tirés progressivement des propositions
les plus simples grâce à la méthode : «  Ces longues chaînes de raisons, toutes simples et
faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir, pour parvenir à leurs plus difficiles
démonstrations […] tomber sous la connaissance des hommes » (l.1-2). Puisque le travail du
géomètre c’est-à-dire de ceux qui font la géométrie ou en outre les mathématiciens en général
est selon lui remarquable car il raisonnent de façon simple et facile c’est-à-dire que leur
interprétation est évidente même pour démontrer des choses compliquées, il est judicieux
d’utiliser ce qu’ils font afin de penser parvenir à une connaissance certaine en émettant des

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objets aussi simples et faciles. La géométrie a véritablement un sens dans le discours de la
méthode.
Ensuite, il fait allusion à la déduction : « s’abstiennent d’en recevoir aucune pour vraie
qui ne le soit » (l.4) qui est la règle de l’évidence. Ici, Descartes émet cependant une condition
: elle ne faut pas se hater, se précipiter en d’autres termes, les personnes «  se croyant plus
habiles qu’ils ne sont  ». En effet, il faut accepter pour vrai ce qui se présente avec une si
grande clarté et une grande distinction à notre esprit qu’il n’est plus possible de douter. Il faut
ainsi refuser comme douteux ou faux tout le reste. Il faut souligner que l’évidence joue un
rôle important puisqu’elle garantit à chaque moment du raisonnement que nous ne soyons pas
dans l’erreur. Ainsi on s’approche de la vérité. On remarque qu’il continue encore avec une
règle, une règle de synthèse « qu’on garde toujours l’ordre qu’il faut pour les déduire les unes
des autres » (l.4-5). La règle de synthèse énoncé par Descartes consiste à dire qu’on doit
énoncer nos pensées en suivant un certain ordre, c’est-à-dire on doit d’abord chercher à
comprendre les choses les plus simples avant d’espérer comprendre les choses les plus
complexes. Descartes favorise le passage d’une évidence à une autre progressivement selon
les règles de la méthode et de parvenir à donner la consistance d'une vérité c’est-à-dire d’une
certitude aux raisonnements les plus complexes en tant qu'ils sont tirés progressivement des
propositions les plus simples grâce à la méthode. Cette manière de concevoir la vérité est
effectivement beaucoup plus contraignante que celle qui consiste à recevoir des opinions dont
certaines sont plus probables que d'autres mais dont aucune n'est mieux fondée qu'une autre.
D’ailleurs Descartes énonce une autre règle qui est celle de l’analyse : « il n'y en peut avoir de
si éloignées auxquelles enfin on ne parvienne, ni de si cachées qu'on ne découvre » (l.5-6).
Descartes sous-entend ici qu’il faut diviser une difficulté à résoudre en autant d’éléments
simples nécessaires, en ce sens, c’est comme si on passait d’une chose inconnue (la difficulté)
à une chose qu’on pourrait connaître (les éléments simples). Il est logique que plusieurs
éléments simples sont plus faciles à résoudre qu’un seul élément complexe. Ces règles
caractérise trois des quatre préceptes. Déjà dans la Règle II, Descartes défendait l’idée que
pour rechercher la vérité, il fallait s’attacher qu’aux objets certains et indubitables
contrairement aux « opinions probables » scolastiques.
De plus, Descartes dit que sans chercher, il est logique qu’il commence par les choses les
plus simples (c’est-à-dire les plus faciles) et les plus aisées (c’est-à-dire qui ne demande pas
d’effort, qui est sans difficulté) à connaître et ce grâce à l’intuition. Descartes dit : « je savais
déjà que c’était par les plus simples et les plus aisées à connaître » (l.6-7) qui est le troisième

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précepte. Encore ici, Descartes prime sur le certain, le sur, que l’incertain, le douteux, le
probable. Puisqu’il recherche à avoir des connaissances certaines, il suit sa logique. Il faut
noter que Descartes s’appuie sur ses réussites dans les mathématiques pour affirmer qu’on
peut avoir confiance en sa méthode. Il affirme même qu’il y a eu des tentatives afin de
rechercher la vérité grâce aux sciences mais parmi eux, seulement les mathématiciens ont pu
émettre une connaissance certaine et évidente qu’on ne saurait les remettre en doute : « entre
tous ceux qui ont ci-devant recherché la vérité dans les sciences, il n’y a eu que les seuls
mathématiciens qui on pu trouver quelques démonstrations, c’est-à-dire quelques raisons
certaines et évidentes » (l.7-9). Les mathématiques sont les plus certaines des sciences
puisqu’elles ont un objet pur et simple et qu’elles admettent l’intuition. Descartes fait ici une
allusion à trois sciences (logique, analyse géométrique et algèbre) qui servent de modèles
insuffisants à la méthode lorsqu’il dit : « entre tous ceux qui ont ci-devant recherché la vérité
dans les sciences » (l.8-9). La logique syllogistique scolastique aristotélicienne puisqu’elle se
base sur des syllogismes qui sont «  inutiles » et dangereux car ils sont des obstacles à la
recherche de la vérité. L’analyse géométrique (des Anciens soit des grecs) puisqu’elle prend
en compte l’imagination et non l’entendement seul. Déjà dans la Règle IV, Descartes disait
qu’il était vain de s’occuper de figues imaginaires. Enfin l’algèbre des modernes qui utilise
par exemple des nombres confus et variables selon les auteurs. Descartes cherche à « assouvir
sa faim » de savoir dans les mathématiques parce qu’il ne veut pas être dans le dénie, comme
quand lorsqu’il était jeune et lorsqu’il se contentait de choses fausses ou probable sans
chercher de réponse. Il dit : «  sinon qu’elles accoutumeraient mon envie à se repaître de
vérités, et ne se contenter point de fausses raison » (l.10-11). On remarque qu’il préfère
orienter son esprit vers des certitudes que des choses fausses ou probable. Il dit une chose
intéressante qui est qu’il est bien de tout examiner (même les choses superstitieuses et
fausses) pour pouvoir avoir le vrai savoir à propos de ces choses et éviter une occasion de se
faire tromper.

Ainsi, toutes les sciences ne peuvent pas apporter une vérité qui serait certaine et
indubitable. Comment doit-on alors aborder la science afin de pouvoir à partir de la méthode
de Descartes, espérer obtenir une connaissance certaine des choses ?

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Descartes préfère examiner les propositions en général et non apprendre toutes les
sciences particulières (l.11-17).
Pour commencer, on regarde que Descartes précise qu’est-ce qu’est les mathématiques :
«  je n’eus pas dessein, pour cela, de tâcher d’apprendre toutes ces sciences particulières,
qu’on nomme communément mathématiques » (l.11-12). Les sciences particulières c’est-à-
dire l’arithmétique, la géométrie, l’astronomie, la musique, l’optique, la mécanique sont des
mathématiques. Il dit que son but n’a donc pas été d’étudier toutes ces sciences particulière
puisque ces sciences traitent d’objets différents et ne peuvent pas toutes avoir un lien entre
elles : «  voyant encore que leurs objets soient différents, elles ne laissent pas de s’accorder
toutes, en ce qu’elles n’y considèrent autre chose que les divers rapports ou proportions qui
s’y trouvent » (l.13-14). Dès lors, il commence à élaborer une « science nouvelle » qui serait
une généralisation des procédures mathématiques afin de résoudre toutes les questions de
géométrie. Il indique en effet que ces autres sciences, à savoir l’astronomie, la musique,
l’optique et la mécanique, sont aussi des parties des mathématiques car, même si leurs objets
sont différents, elles ne sont toutes que des rapports et proportions. D’ailleurs, il faut se
rappeler que considérées en elles-mêmes, du point de vue des objets particuliers qui sont les
leurs, les mathématiques, sont pour Descartes, vaines.
Effectivement, Descartes énonce la phrase suivante : « je pensai qu’il fallait mieux que
j’examinasse seulement ces proportions en général, et sans les supposer que dans les sujets
qui serviraient à m’en rendre la connaissance plus aisée » (l.15-16). Il ne fait pas des
mathématiques en général le modèle de la méthode, mais de certaines parties des
mathématiques seulement, à savoir de l’arithmétique et de la géométrie, voire de la logique.
Les autres parties des mathématiques, à savoir l’astronomie, la musique, l’optique et la
mécanique, sont, certes, aussi certaines que l’arithmétique et la géométrie, mais sont déjà des
mathématiques appliquées qui n’ont pas d’objet pur, c'est-à- dire d’objet hors de l’expérience,
comme les nombres pour l’arithmétique, et les figures pour la géométrie. Il termine en disant :
«  afin de les pouvoir d’autant mieux appliquer après à tous les autres auxquels elles
conviendraient » (l.16-17). En d’autres termes, les mathématiques n’ont d’intérêt qu’en tant
qu’elles mettent en œuvre la méthode pour laquelle on peut atteindre une connaissance
certaine, à laquelle on doit s’accoutumer avant de la dégager des objets particuliers de ces
disciplines, pour l’appliquer à tout le savoir humain c’est-à-dire à tous les autres domaines de
la connaissance humaine. Il s’agit en fait, de dégager des mathématiques ce qui fait leur
certitude, c’est-à-dire la mathématicité des mathématiques, afin d’étendre non les

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mathématiques elles-mêmes, mais cette mathématicité à l’ensemble du savoir humain. D’où
le pourquoi, il y a que quatre préceptes dans le Discours de la méthode et de vingt-et-une
règles dans les Règles pour la direction de l’esprit. Il s’agit pour Descartes de donner moins
de règles pour facilité l’accès à la méthode en la rendant plus claire et moins confuse.

Nous pouvons alors conclure que, pour pouvoir fonder la méthode elle-même, c’est-à-
dire de fonder le Discours de la méthode II, il convient de se libérer de l’ensemble des
préjugés. Descartes explique que toutes les sciences forment une unité car elles ont une
sources communes qui est la raison et donc par intuition. Ensuite, il s’intéresse à ce qui nous
conduit à l’erreur et pour lui c’est les préjugés (la précipitation). Le premier précepte : ne rien
admettre pour vrai qui ne soit évident est au cœur même de cette méthode. Il a même montré
dans cette seconde partie du Discours de la méthode que certaines parties des mathématiques
sont insuffisantes à sa méthode et que les mathématiques en elles-mêmes sont vaines.

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