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LA SIGNIFICATION HISTORIQUE
DE LA « GÉOMÉTRIE » DE DESCARTES
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P. BOUTROUX. - LA « GÉOMÉTRIE )) DE DESCARTES. 815
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816 RKVUK DE METAPHYSIQUE ET DE MOKALE.^
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P. BOUTROUX. - LA « GÉOMÉTRIE » DE DESCARTES. 817
par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, po
monter peu à pou,- comme par degrés, jusqu'à la connaissance d
plus composés ». (Disc, de la Méth., II.)
La sûreté, la régularité de la méthode, voilà ce qui est essentie
aux yeux de Descartes, voilà ce qui doit distinguer la science
moderne de la géométrie ancienne, ce champ clos où les virtuos
de la démonstration pouvaient seuls se mouvoir et accomplir leu
prouesses. Descartes se propose expressément de rompre avec
tradition, et c'est par là qu'il diffère profondément de Fermât.
C'est un fait sur lequel certains historiens modernes aiment à
insister que Fermât pratiquait pour son compte la méthode d
coordonnées, et qu'il l'avait exposée dans un traité didactique
antérieur de plusieurs années à la Géométrie : le Ad locos planos
et solidos Isagoge1. La méthode consiste à définir une courbe par
une relation2 entre les coordonnées de ses points rapportés à deux
axes rectangulaires ou obliques : après quoi l'on cherche à ramener
l'étude de la courbe à l'étude de la relation algébrique. Dans ce
procédé Fermât découvre des possibilités insoupçonnées, mais le
principe n'en est pas nouveau : car on le trouve déjà chez Apol-
lonius, qui s'en sert - dans un cas restreint, il est vrai - pour
étudier les propriétés des sections coniques. Prenant pour axe8 des
abscisses un diamètre d'une conique, pour axe des ordonnées la
parallèle aux cordes conjuguées à ce diamètre menée à l'une de
ses extrémités, Apollonius raisonne sur Y « équation » de la courbe
qui s'écrit en langage moderne :
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8d8 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.
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P. BOUTROUX. - LA « GÉOMÉTRIE )) DE DESCARTES. 819
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820 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.
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P. BOUTROUX. - LA « GÉOMÉTRIE )) DE DESCARTES. 821
♦ *
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822 REVUK DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.
(1) y'=¥(x,y).
Pour interpréter ct;tte relation,
se trouvera caractérisée par la prop
point quelconque est déterminée p
point, conformément à la relati
appelée pour abréger, courbe intég
- se trouve définie en tant que lieu géométrique de points
jouissant d'une même propriété.
La détermination de la courbe ainsi définie est le problème que
Ton appelait hu xviic siècle problème inverse des tangentes. Il s'agit,
non plus de construire la tangente en un point, mais, inversement, de
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P. BOUTROÜX. - LA « GÉOMÉTRIE )) DE DESCARTES. 823
y a
y = ce * (c constante arbitraire).
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824 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.
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P. BOUTROUX. - LA « GÉOMÉTRIE )) DE DESGARTES. 825
ligne comme une courbe ayant pour tangentes aux points successifs
Mo, Mt,... les droites M0T0, M/Tj,..., cette courbe satisfera bien en tous
les points Mo, M^... à la condition posée par l'équation différen-
tielle (1). Nous pouvons donc la considérer comme représentant
approximativement (avec une approximation arbitrairement grande)
une courbe intégrale de notre équation1.
La construction que nous venons d'indiquer constitue ce que Ton
appelle une méthode graphique de résolution des équations différen-
tielles. Or la simplicité de cette construction nous inspire immédia-
tement une idée : ne pourrait-on pas se fonder sur elle, non seule-
ment pour représenter les intégrales des équations, mais pour en
démontrer V existence? '' est, on le sait, un grand nombre d'équations
différentielles que nous sommes incapables d'intégrer : cela étant,
rien, dans l'état actuel de nos connaissances, ne nous autorise à
affirmer à l'avance que ces équations ont effectivement des solutions
ou intégrales: cependant nous pouvons toujours leur appliquer la
méthode de construction décrite ci-dessus, et cette méthode nous
conduira toujours à une ligne brisée M0Mt... qui se rapprochera
arbitrairement d'une courbe2 lorsque ses côtés seront arbitrairement
petits. [C'est un fait intuitivement évident qu'il en est ainsi, du
moins lorsque f(x, y) est une fonction continue- de x et t/.j N'est-il
pas permis, dè,s lors, de considérerla position-limite prise par la ligne
brisée M0Mia.. (lorsque la longueur de ses côtés tend vers zéro) comme
une courbe intégrale, et ne peut-on pas démontrer rigoureusement
que la fonction représentée par cette courbe est une solution de
notre équation?
La chose est possible, en effet, et le raisonnement que nous venons
d'esquisser est aujourd'hui passé dans la pratique courante. Mais
l'exemple du problème de Beaune nous montre que des difficultés,
alors insurmontables, devaient arrêter ceux qui auraient voulu
employer un pareil raisonnement au xviie siècle. Il soulève en effet
deux questions préalables auxquelles il n'était alors pas possible de
répondre : Sous quelles conditions une ligne tracée sur le papier
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826 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DK MOKALE.
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P. BOUTROUX. - LA « GÉOMÉTRIE » DE DESCARTES. 827
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