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Cours 1ère année MP-GI-ENSPD

Méthodes Informatiques et Dimensionnements

Robert NZENGWA/
Landry DJOPKOP

Ingénieurs Génie Civil


Ponts & chaussées/
Constructions hydrauliques et
Côtières

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INTRODUCTION

Pour mener à bien un projet technique, l’ingénieur ou technicien de bureau d’études


doit concevoir puis dimensionner l’ouvrage de manière à fournir à l’entreprise exécutante les
plans nécessaires à sa réalisation. Très souvent, celui-ci utilisera un outil de calcul basé sur la
méthode dite des éléments finis dont l’utilisation s’est généralisée dans l’industrie depuis une
vingtaine d’années.
Cette méthode, qui n’est pas uniquement dédiée aux problèmes de structures lui permettra
de résoudre un éventail très large de problèmes : structurels, thermiques, électromagnétiques,
fluidiques, avec des aspects linéaires ou non linéaires, stationnaires ou transitoires.
Différents éditeurs de logiciels se sont imposés sur ce marché. Ils proposent généralement
plusieurs modules permettant d’aborder des problèmes multi physiques. La structure de ces
codes comporte habituellement un préprocesseur, un ou plusieurs solveurs, un ou plusieurs
post-processeurs. Le préprocesseur est une interface graphique permettant à l’utilisateur de
décrire la géométrie et le type de problème à résoudre. Le ou les solveurs intègrent les bases des
méthodes de résolution (linéaire ou non linéaire, stationnaire ou transitoire, etc.) spécifiques
au cas étudié. Le ou les post-processeurs permettent de visualiser les résultats sous forme de
courbes (évolution en fonction du temps, des charges, des déplacements, etc.) ou d’isovaleurs
matérialisant le comportement de la structure par une échelle de couleurs variant du bleu au
rouge généralement.
Mais avant d’utiliser un tel code de calcul de manière opérationnelle, il est essentiel d’explorer
ses capacités et surtout ses limites. Pour ce faire, le futur utilisateur devra maîtriser un
minimum de prérequis théoriques dans le secteur visé (mécanique, géotechnique, génie civil,
etc.) mais également dans le domaine de la méthode des éléments finis. Toujours dans ce
même domaine et au niveau pratique, il devra être capable de résoudre des problèmes
simples avec le logiciel mis à sa disposition. Généralement, les éditeurs de ces logiciels
joignent au produit un manuel dit de vérification permettant de comparer les résultats
obtenus à un référentiel souvent issu de bases théoriques. Dans le cadre de la mise en œuvre
d’une nouvelle technique ou peut-être même lors d’une première utilisation, l’opérateur
pourra aussi utiliser ce manuel comme base de formation à l’outil. C’est la démarche que nous
avons essayé de reproduire en basant nos développements sur des résultats connus. Ce cours a
donc pour but de familiariser les apprenants à cette méthode en abordant sa problématique
par la pratique.

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CHAPITRE 1 : RAPPELS SUR LE CALCUL MATRICIEL

Le calcul par éléments finis nécessitant le maniement de nombreuses valeurs


numériques, il est plus aisé d’exprimer celles-ci sous forme matricielle.
En regroupant des termes de même nature au sein d’une seule et même variable, cette
écriture plus synthétique permet en effet une meilleure compréhension des différentes
phases de construction de la méthode.
Ceci nécessite néanmoins la maîtrise des opérations de base associées à ce type de calcul :
l’addition ou le produit de plusieurs matrices, la résolution de systèmes linéaires, etc.

1.1 - Notion de matrice

Soit la fonction polynomiale suivante :

Et sa dérivée

Supposant que v(x ) et v’(x ) valent v1 et 1 en x  0 , v2 et 2 en x  L , on peut


aisément établir le système de 4 équations suivant :

Cependant, ce système peut être exprimé de manière plus synthétique sous forme matricielle
en posant que le vecteur

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Peut-être relié au vecteur

via une matrice [R]

Dans ce cas {v} et {b} sont des vecteurs « colonne » à 4 lignes alors que la matrice [ R] est une
matrice dite carrée à 4 lignes et 4 colonnes. De manière générale, une matrice peut être
caractérisée par un ensemble de nombres ordonnés et regroupés en n lignes et m colonnes.
On aura alors une matrice de dimensions n x m :

𝑎𝑖𝑗 caractérisant le terme des ième ligne et jème colonne de la matrice [A]. Si n = 1 ou m = 1, la
matrice sera associée suivant le cas, soit à un vecteur ligne, soit à un vecteur colonne qui
sont généralement notés { }. De plus et spécifiquement pour les matrices dites carrées (n =
m), les termes 𝑎𝑖𝑖 seront appelés termes diagonaux et formeront la diagonale de la matrice.

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1.2 – Opération de base

1.2.1. Addition

Soit deux matrices  A  et B de dimensions n x m construites à partir de (2.4), la matrice C 


de mêmes dimensions, somme des matrices  A  et B  , sera obtenue en posant que chacun
des termes 𝑐𝑖𝑗 est égal à 𝑎𝑖𝑗  𝑏𝑖𝑗 . On aura alors :

Dans le cas d’une différence des matrices [A] et [B] , on posera de la même façon :

𝑐𝑖𝑗 = 𝑎𝑖𝑗  𝑏𝑖𝑗


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Exemples : Soit les matrices

1.2.2. Produit

■ Produit d’une matrice par un scalaire


Soit une matrice [A] de dimensions n x m, la matrice [C] , produit de la matrice [ A] par le
scalaire 𝜆 sera obtenue en multipliant chacun des termes de la matrice [ A] par 𝜆 . On aura
donc :
𝑐𝑖𝑗 = 𝜆. 𝑎𝑖𝑗

Exemple :

■ Produit de 2 matrices
Soit deux matrices [A] et [ B] de dimensions respectives n x m et m x l, la matrice [ C], produit
des matrices [A] et [ B], de dimensions n x l, sera obtenue en posant que les termes 𝑐𝑖𝑗 sont
égaux à :

Par exemple, on trouvera pour le premier terme :

Cependant et pour que ce produit soit possible, il est important de noter que de colonnes de
la matrice [A] doit être égal au nombre de lignes de la matrice [B].
Exemple : Soit les matrices

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■ Produit de 3 matrices

Soit trois matrices  A, B  et C  de dimensions respectives n x m, m x l et l x p, la matrice F  ,


produit des matrices  A  , B  et C  , de dimensions n x p sera obtenue en effectuant dans un
premier temps soit le produit  A    B  soit celui deB C  , les deux approches amenant
au même résultat.

Exemple : Soit les matrices

1.2.3. Transposée

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Soit la matrice A de dimensions n x m, la matrice B  de dimensions m x n transposée de
A (notée AT) sera obtenue en posant pour chacun des termes de B  que bij aji.
Pratiquement, ce calcul revient à échanger les lignes et les colonnes de la matrice A.

Exemple : soit la matrice

On notera par ailleurs que :

1.2.4. Matrice inverse

La matrice inverse de  A  notée A1 est définie telle que  A1   A    A    A  1  I 


et peut être calculée en posant :

Où ComA et detA sont respectivement la comatrice et le déterminant de la matrice A.


La matrice  A  sera donc inversible à condition que son déterminant soit différent de 0.

■ Calcul du déterminant
– 2 dimensions :

– 3 dimensions :

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■ Calcul de la comatrice et la matrice inverse

La comatrice
i de  A  , notée Com A , correspond à la matrice des cofacteurs de  A  . Le
cofacteur du terme i, j de la matrice  A  est obtenu en multipliant par 1
 j
le déterminant
de la sous-matrice issue de la suppression des lignes i et colonne j.
– 1 dimension :

– 2 dimensions :

– 3 dimensions :

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CHAPITRE 2 : RAPPELS SUR LES PRINCIPES DE LA MECANIQUE

2.1 Les contraintes


2.1.1 Notion de contrainte

Soit un solide en équilibre comportant 2 parties 1 et 2 limitées par une section S

Figure 2.1.1.a Equilibre d’un solide


Son état d’équilibre permet d’établir que la somme vectorielle des forces issues de 1 et
agissant sur 2 d’une part, et de 2 agissant sur 1 d’autre part, est nulle :𝐹⃗1→2 + 𝐹⃗2→1 = ⃗0⃗
L’équilibre de chacune des parties, 1 par exemple, est donc caractérisé par l’action des forces
extérieures de volume et de surface qui lui sont appliquées mais également par les forces
intérieures exercées par la partie 2 sur la section S. On définit donc le vecteur contrainte 𝑓⃗1
𝑑𝐹⃗
comme étant la limite de 𝑑𝑠 lorsque 𝑑𝑠 tend vers zéro. Quand dS est considérée dans le plan
yz, ce vecteur 𝑓⃗1 peut-être décomposé en trois composantes : une normale à cette surface et
deux dans son plan. La première, égale à :

est appelée contrainte normale alors que les deux autres, notées respectivement

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Et sont dites de cisaillement

Figure 2.1.1.b Notion de contrainte

En répétant l’opération pour les plans xz (𝑓⃗2 ) et xy (𝑓⃗3 ) deux contraintes normales et quatre
de cisaillement viennent s’ajouter aux trois précédentes, soit 𝜎𝑦𝑦 , 𝜏𝑦𝑥 , 𝜏𝑦𝑧 pour le premier
𝜎𝑧𝑧 , 𝜏𝑧𝑥 , 𝜏𝑧𝑦 pour le second. Finalement les vecteurs contrainte ont pour expressions :

La convention de signes la plus souvent retenue dans les logiciels éléments finis est d’associer
une contrainte normale positive à une traction.

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Figure 2.1.1.c Equilibre de volume

2.2. Critère de rupture de Mohr-Coulomb

La figure 2.2.a présente l’évolution de la contrainte de cisaillement au cours de


plusieurs essais. La contrainte de cisaillement à la rupture 𝜏′𝑟 correspond au pic de τ′
(contrainte de cisaillement maximum supportée par le sol).On remarque que la valeur de
𝜏′𝑟 n’est pas unique mais dépend de la valeur de la contrainte normale 𝜎′𝑟 ( 𝜏′𝑟 augmente
ave c𝜎′𝑟 ).La résistance au cisaillement d’un sol dépend de la contrainte normale exercée sur
le plan de cisaillement.

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Figure 2.2.a Courbes contrainte-déplacement

Le plan de Mohr est une représentation plane de l’état de contrainte dans des axes
liés à la facette. L’axe des abscisses (σ′) représente la contrainte normale exercée sur la
facette a lorsque l’axe des ordonnées (τ′) représente la contrainte de cisaillement. Chacun des
états de rupture d’un sol, caractérisé par un couple τ′r et σ′r, peut être représenté par un
point sur le plan de Mohr. La figure 2.2.b montre les points atteints à la rupture pour trois
contraintes normales σ′ différentes. On remarque que les points sont à peu près alignés
suivant une droite. Cette droite représente l’ensemble des états de rupture. Elle sépare le
plan de Mohr en deux domaines :
•le domaine sous cette droite représente l’ensemble des états de contrainte que
peut« supporter » le sol,
•le domaine au-dessus de la droite représente l’ensemble des états de contrainte qui
ne peuvent pas être atteints avec le sol considéré (il y a rupture avant de pouvoir les
atteindre)

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Figure 2.2.b –Représentation des états de rupture caractérisés à la boîte de Casagrande
dans le plande Mohr.
On appelle la droite représentant l’ensemble des états de rupture le Critère de Mohr-
Coulomb. Ce critère est défini par l’équation : τ′=σ′.tanφ′+c′.
•φ′ est appelé l’angle de frottement, il représente la pente de la droite et s’exprime
en degré. L’angle de frottement traduit le lien entre la contrainte normale appliquée et la
résistance au cisaillement.
•c′ est appelée la cohésion et a la dimension d’une contrainte. Elle correspond à la
résistance au cisaillement pour une contrainte normale nulle. La cohésion traduit un « effet
de colle »que l’on observe dans des argiles ou des sables partiellement saturés, elle est nulle
pour un sable sec ou saturé et les argiles normalement consolidées. Ainsi, si l’on connaît les
valeurs des paramètres de résistance mécanique φ′ et c ′d’un sol donné, on peut facilement
savoir si un état de contrainte défini par σ′ et τ′ provoquera la rupture, ou non, de ce sol. La
boîte de cisaillement direct est simple et rapide à mettre en œuvre, cependant elle ne permet
pas un contrôle correct des conditions de drainage du sol, ainsi qu’une maîtrise précise de
l’état de contrainte (il y a une concentration de contraintes aux extrémités de la
boîte).L’appareil triaxial d’écrit ci-après permet d’éviter ces inconvénients.

2.3. Appareil triaxial


2.3.1 Cisaillement à plan de rupture non imposé
L’objectif de ce paragraphe est de montrer que l’on peut imposer une contrainte de
cisaillement au sein d’un échantillon de sol, tout en imposant sur les frontières de
l’échantillon uniquement des contraintes normales aux faces de l’échantillon.
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•Contraintes principales majeure et mineure. Les contraintes s’appliquant aux trois
plans de l’espace sur lesquels le cisaillement est nul sont les contraintes principales notées :
σ1, σ2 et σ3. Dans les sols, les contraintes verticales et horizontales sont généralement
associées aux contraintes principales. La contrainte principale majeure σ1, la plus élevée,
correspond en général à la direction verticale. Les contraintes principale mineure σ3 et
intermédiaire σ2 correspondent alors aux deux directions horizontales.

Figure 2.3.a – Contraintes principales suivant les trois directions de l’espace.


En mécanique des sols, on considère le plus souvent que toutes les directions
horizontales jouent le même rôle vis-à-vis des contraintes, on considère donc que σ2=σ3.
L’état de contrainte en un point donné est donc entièrement défini uniquement à partir des
contraintes principales majeure σ1 et mineure σ3 (il ne sera donc plus fait mention de σ2 dans
la suite).
•Contrainte de cisaillement sur une facette d’orientation quelconque Considérons un
élément de sol tel que présenté sur la figure 2.3.b sur lequel sont appliquées les contraintes
𝜎⃗1 et 𝜎⃗3 . Cet élément de sol est délimité par un plan formant un angleαavec l’horizontale.
Pour que l’élément de sol soit à l’équilibre statique on doit appliquer une contrainte 𝑒⃗ =
𝜎⃗1 − 𝜎⃗3 sur ce plan. Ce vecteur contrainte se décompose en une composante σ, normale au
plan, et une composante τ, tangente au plan

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Figure 2.3.b Contraintes s’appliquant sur une facette d’orientationα.
On se rend donc compte qu’en imposant uniquement des contraintes
normalesσ1etσ3àla frontière d’un échantillon de sol (parallélépipédique par exemple), il se
développe au sein de l’échantillon, sur des facettes d’orientation quelconqueα, des
contraintes de cisaillement τ qui vont conduire le matériau à la rupture.

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CHAPITRE 3 : PRINCIPES VARIATIONNELS ET APPROXIMATION PAR ELEMENTS
FINIS

Nous introduisons dans ce chapitre la notion de problème aux limites elliptique. Même
en se limitant aux problèmes scalaires, i.e. dont l’inconnue est une fonction à valeurs
scalaires, cette classe de problèmes intervient dans un grand nombre de situations physiques
en sciences de l’ingénieur comme le montreront les quelques exemples que nous
considèrerons. La résolution numérique standard de ces problèmes est basée sur l’utilisation
d’une méthode d’éléments finis. Cette méthode est basée sur une formulation variationnelle
de ces problèmes et apparaît alors comme une méthode de Galerkin particulière. Nous nous
concentrerons sur cet aspect dans ce chapitre.
La forme générale des problèmes aux limites elliptiques est la suivante: il s’agit de
déterminer une fonction inconnue u sur le domaine où est posé le problème aux limites
elliptique, qui satisfait les conditions suivantes.
—Une équation aux dérivées partielles ;
—Des conditions aux limites sur la frontière du domaine.
Nous prendrons ici pour décrire les différentes situations qui peuvent se présenter en
pratique :

(1) —condition de Dirichlet 


(2) —condition de Fourier-Robin
(3) Et de Neumann

3.1. Cadre fonctionnel de la formulation variationnelle

Le cadre fonctionnel, comme la formulation variationnelle, est important non


seulement pour établir rigoureusement un résultat d’existence-unicité de la solution mais
aussi pour comprendre la dérivation des schémas numériques d’approximation de celle-ci.
Pour que la formulation variationnelle ait un sens, il faudrait d’abord que toutes les intégrales
existent.
Problème aux limites
Trouver 𝑢 𝜖 𝐻1 (Ω) (𝑒𝑠𝑝𝑎𝑐𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙 𝑑𝑒 𝑆𝑜𝑏𝑜𝑙𝑒𝑣) /
𝑑𝑖𝑣 𝜎 + 𝑓 = 0 𝑑𝑎𝑛𝑠 Ω
{𝜎 𝑛 = −𝑝 𝑠𝑢𝑟 Γ = 𝜕Ω
𝑐𝑎𝑙
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Formulation faible

On a 𝑑𝑖𝑣 𝜎 + 𝑓 = 0 / 𝑣 𝜖 𝐻01 (Ω)

∫ (𝑑𝑖𝑣 𝜎 + 𝑓) 𝑑Ω = 0
Ω

⇒ ∫ 𝑑𝑖𝑣 𝜎 𝑑Ω + ∫ 𝑓 𝑑Ω = 0
Ω Ω

⇒ ∫ 𝑑𝑖𝑣 [𝜎𝑣] 𝑑Ω − ∫ 𝜎: ∇𝑣 𝑑Ω + ∫ 𝑓 𝑑Ω = 0
Ω Ω Ω

⇒ ∫ 𝑑𝑖𝑣 [𝜎𝑣] 𝑑Ω − ∫ 𝜎: ∇𝑣 𝑑Ω + ∫ 𝑓 𝑑Ω = 0
Ω Ω Ω

⇒ ∫[𝜎𝑣]𝑛 𝑑S − ∫ 𝐶(𝐸)𝜀(𝑢): ∇𝑣 𝑑Ω + ∫ 𝑓 𝑑Ω = 0
Γ Ω Ω

⇒ ∫ 𝐶(𝐸)𝜀(𝑢): ∇𝑣 𝑑Ω = ∫ 𝑓 𝑑Ω + ∫𝑝 𝑣 𝑑S
Ω Ω Γ

∇𝑣 Symétrique, alors on peut écrire son symétrisé en posant :


∇𝑣 + ∇𝑣 𝑡
∇𝑣 = = 𝜀(𝑣)
2

⇒ ∫ 𝐶(𝐸)𝜀(𝑢): 𝜀(𝑣) 𝑑Ω = ∫ 𝑓 𝑑Ω + ∫𝑝 𝑣 𝑑S
Ω Ω Γ

⇒ 𝑎(𝑢, 𝑣) = 𝐿(𝑣)

3.2. Définition et mise sous forme matricielle

 la création du maillage consiste à recouvrir le domaine à l'aide d'éléments


géométriques de manière aussi fidèle que possible (h fait référence à la taille des éléments) ;

 la construction de l'espace de dimension finie s'effectue en associant à chaque élément T


du maillage le couple avec :
un espace, généralement polynômial, de dimension finie,
un ensemble de degrés de liberté
formes linéaires définies sur l'espace . Le triplet

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( ) est un élément fini si l'ensemble est unisolvant c’est-à-
dire s'il existe fonctions de l'espace
linéairement indépendantes, telles que :

Ces fonctions sont appelées fonctions de base.

Figure 3.2.a: Deux exemples d'élément fini


L’approximation par élément fini du problème consiste à discrétiser le domaine en
plusieurs sous domaines et à poser le champ de déplacement dans chaque domaine comme
suit :
𝑁

𝑈 = ∑ 𝑈𝑖 𝑁𝑖 = [𝑁][𝑈𝑖 ]
𝑖=1

Avec 𝑈𝑖 sont les inconnues nodales et 𝑁𝑖 les fonctions de formes associées aux nœuds
La formulation variationnelle devient donc :

∫ 𝜎(𝑈): 𝜀(𝑉)𝑑Ω = ∫ 𝐻𝜀(𝑈): 𝜀(𝑉)𝑑𝐸𝑒 = ∫ 𝐻𝐵𝑈: 𝐵𝑉𝑑𝐸𝑒


Ω 𝐸𝑒 𝐸𝑒

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∫ 𝐵 𝑡 𝐻𝐵𝑈𝑉𝑑𝐸𝑒 = ∫ 𝐵 𝑡 𝐻𝐵𝑈𝑖 𝑁𝑖 𝑉𝑖 𝑁𝑗 𝑑𝐸𝑒 = ∫ 𝑓𝑉𝑖 𝑁𝑗 𝑑𝐸𝑒 + ∫ 𝑝𝑉𝑖 𝑁𝑗 𝑑𝑠
𝐸𝑒 𝐸𝑒 𝐸𝑒 𝜕𝐸𝑒
La matrice de rigidité est donc : 𝐾𝑒 = ∫𝐸 𝐵 𝑡 𝐻𝐵𝑈𝑖 𝑁𝑖 𝑉𝑖 𝑁𝑗 𝑑𝐸𝑒
𝑒

Le vecteur chargement élémentaire est : 𝐹𝑒 = ∫𝐸 𝑓𝑉𝑖 𝑁𝑗 𝑑𝐸𝑒 + ∫𝜕𝐸 𝑝𝑉𝑖 𝑁𝑗 𝑑𝑠


𝑒 𝑒

Le traitement des conditions aux limites se fera à l’aide d’un multiplicateur de Lagrange
𝑢1
𝑢2
𝑢3
𝑢4
𝑣1
𝑣2
𝑣3
𝑣4
𝑢 𝑁1 𝑁2 𝑁3 𝑁4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
𝑤1
{𝑣} = [ 0 0 0 0 𝑁1 𝑁2 𝑁3 𝑁4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0] 𝑤
2
𝑤 0 0 0 0 0 0 0 0 𝑃1 𝑃2 𝑃3 𝑃4 𝑃5 𝑃6 𝑃7 𝑃8 𝑃9 𝑃10 𝑤
3
𝑤4
𝑤5
𝑤6
𝑤7
𝑤8
𝑤9
{𝑤10 }

3.2 Exemple d’application

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3.2.1. Organigramme général de résolution

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Soit un élément à deux nœuds

Les coordonnées nodales sont x1 et x2 avec L=x2−x1.Soient u1 et u2 les déplacements


nodaux. La transformation géométrique est de la forme :

[P(ξ)] est la base polynomiale de la transformation.


La transformation est nodale d’où

On en déduit :

D’où l’expression de la matrice d’interpolation :

Avec :

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3.2.2. Exercice (élément barre)

Définition

L’élément de barre est un élément à 2 nœuds comportant un seul degré de liberté


dans son repère local et deux (2D) ou trois (3D) dans le repère global. Ses caractéristiques
géométriques et matérielles se résument à une section constante S et un module d’élasticité
longitudinal E. Fonctionnant en traction ou compression uniquement. De plus et afin de
simplifier les développements, seul le cas plan sera traité.

Figure 3.2.b: Elément barre

L’élément barre possédant un seul degré de liberté en repère local et deux dans le
repère global, il est nécessaire, pour envisager ce changement de base, d’exprimer [Ke] sous
la forme d’une matrice de dimensions 4 x 4. Pour ce faire on ajoute à la matrice précédente
deux lignes et deux colonnes de zéros associés à des 𝑣𝑖 et 𝑣𝑗 fictifs.

On a alors :

Le changement de base est alors possible en posant que :

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On retrouve alors la forme générique de la matrice de rigidité [Ke] en repère global :

Soit la structure suivante formée de cinq éléments barres et quatre nœuds. Le chargement se
décompose en 2 charges horizontale et verticale, respectivement PX et PY appliquées toutes
deux au nœud 4. Les conditions d’appui à prendre en compte sont des appuis rotulés aux
nœuds 1 et 3. On désire déterminer les déplacements, les réactions et les efforts dans cette
structure.

Figure 3.2.c: Exemple structure treillis

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Solution

 Matrices de rigidités élémentaires

Les éléments 1, 2 et 5

Les éléments 3 et 4

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Figure 3.2.d: connectivité élémentaire et repères locaux.

 Matrices de rigidités en repère global

Les rigidités en repère global s’écrivent pour :


L’élément 1 : nœuds 1 → 2, 𝜃 = 0°

L’élément 2 : nœuds 2 → 3, 𝜃 = 0°

L’élément 3 : nœuds 1 → 4, 𝜃 = – 45°

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Élément 4 : nœuds 3 → 4, 𝜃 = – 135°

Élément 5 : nœuds 2 → 4, 𝜃 = – 90°

 système [K ].{Q } = {F }

L’assemblage des matrices élémentaires en repère global permet d’obtenir :

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Ce qui donne après simplification :

 Introduction des conditions d’appui

Les conditions d’appui permettent de déduire que 𝑈1 = 𝑈3 = 𝑉1 = 𝑉3 d’où le système à


résoudre :

Les déplacements aux nœuds 2 et 4 sont donc égaux à :

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Figure 3.2.e: déformée (logiciel Effel).
 Calcul des réactions aux appuis

 efforts dans les barres

Les barres 1 et 2 ne subissant aucun allongement ou raccourcissement(𝑈2 = 0), les


Efforts dans ces éléments sont bien évidemment nuls(𝑁1 = 𝑁2 = 0). De la même façon, il n’y
a pas d’effort dans la barre 5(𝑁5 = 0). Puisque V2 est égal V4. Pour obtenir les efforts dans
l’élément 3, on pose :

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D’où

Ce qui permet de trouver :

De la même façon et pour l’élément 4, on déduit :

D’où

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CHAPITRE 4 : TYPOLOGIE D’ELEMENTS FINIS EN GEOTECHNIQUE

En pratique, les logiciels de calcul par éléments finis sont devenus des outils pour
l'ingénieur, au même titre que les méthodes de calcul traditionnelles de la mécanique des
sols. L'utilisation d'un code de calcul a été rendue très facile par le développement de pré- et
de post-processeurs conviviaux et simples d'emploi. Les mailleurs automatiques offrent des
possibilités très intéressantes, mais la construction du maillage d'éléments finis dépend
encore pour beaucoup des choix de l'ingénieur. Cette étape est fondamentale dans la mise
au point du modèle d'éléments finis, et il n'est pas toujours évident de savoir jusqu'à quel
point il faut aller dans la discrétisation et le raffinement.
L'objectif de ce chapitre consiste à regrouper des conseils et des recommandations pratiques
pour la construction des maillages de massifs dans le domaine de la géotechnique.
4.1. Description des principaux éléments de massif

Un massif est défini généralement comme un milieu continu représentant un certain


volume de matériau dans l'espace. Un élément fini de massif représente alors un volume
élémentaire de matériau solide ou non (métal, béton, roche, sol, liquide) dont le
comportement mécanique peut être décrit par un ensemble d'équations (lois de
comportement et d'interactions).
4.1.1. Éléments de massif bidimensionnels
Les éléments finis de massif bidimensionnels sont constitués par des éléments de
forme triangulaire ou quadrangulaire.

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4.1.2. Éléments de massif tridimensionnels
Le tétraèdre à quatre nœuds (pyramide à base triangulaire), comparable au triangle à
trois nœuds en déformation plane, est l'élément tridimensionnel par excellence. Les fonctions
d'interpolation sont linéaires sur l'élément et, par conséquent, les contraintes et les
déformations y sont constantes.
Les autres éléments tridimensionnels usuels sont constitués par des pentaèdres ou
prismes (à six, quinze ou dix-huit nœuds) et des hexaèdres (à huit, vingt ou vingt-sept nœuds)
(fig. 2). Les fonctions d'interpolation sont trilinéaires pour l'élément hexaédrique à huit
nœuds, trilinéaires en base incomplète pour l'élément pentaédrique à six nœuds,
quadratiques en base complète pour les éléments tétraédriques à dix nœuds et hexaédriques
à vingt-sept nœuds, quadratiques en base incomplète pour l'élément hexaédrique à vingt
nœuds.
Les performances relatives de ces éléments sont assez proches de leur homologue
bidimensionnel. Ainsi, l'élément hexaédrique à vingt nœuds est l'élément le plus utilisé
actuellement dans les maillages tridimensionnels, comme l'élément quadrangulaire à huit
nœuds pour les problèmes bidimensionnels (plan et symétrie de révolution). Cet élément,
associé à une intégration réduite (à 2x2x 2 points de Gauss) pour le calcul des gradients,
conduit à de bons résultats.

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4.1.3. Quelques éléments de massif particuliers

Les éléments de massif sont donc des éléments généraux qui imposent notamment
des limites finies à la géométrie du milieu modélisé. Ils ne sont pas forcément adaptés au
traitement de certains problèmes de fondations ou d'interactions sol-structures (statique ou
dynamique) pour lesquels il peut être important d'imposer des conditions aux limites à l'infini.
Des éléments particuliers sont alors proposés pour prendre en compte les variations des
inconnues jusqu'à l'infini (par exemple, champ de déplacements nul à l'infini). Ces éléments
particuliers sont appelés éléments infinis et possèdent une longueur infinie dans une ou
plusieurs directions. D'autres éléments particuliers sont utilisés pour traiter les problèmes
suivants :
>- pour les problèmes de fissuration : des éléments finis sont transformés pour tenir compte
de la singularité des déplacements en fond de fissure. Un de ces éléments est construit à
partir d'un élément quadrangulaire à huit nœuds en confondant les trois nœuds d'un côté en
un nœud unique. L'élément apparaît alors sous la forme d'un triangle. Cette technique fournit
un champ singulier en fond de fissure (fig. 5b) ;
>- pour les problèmes d'écoulement dans un milieu indéformable avec recherche de la
position de la surface libre : des éléments finis spécifiques sont conçus pour être traversés
par la surface libre. La surface de l'élément est alors partagée en deux zones : une zone avec
perméabilité en dessous de la surface libre et une zone à perméabilité nulle, ou très faible,
au-dessus de la surface libre (fig. 5c).
Afin d'optimiser la taille d'un problème, il peut être intéressant de mélanger dans un même
maillage des éléments ayant des degrés d'interpolation différents : par exemple, des éléments
triangulaires à trois nœuds (pour une région située relativement loin de la zone sollicitée) et
des éléments quadrangulaires à huit nœuds. Ce type d'assemblage nécessite des éléments de
transition qui assurent une compatibilité entre les interpolations (fig. 5d). De tels éléments
sont assez peu employés pour la résolution des problèmes bidimensionnels. En revanche,

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pour les problèmes tridimensionnels, ils permettent de réduire notablement le nombre
d'inconnues.
4.1.4. Maillage et singularités
La grande majorité des modèles d'ouvrages de génie civil présentent des singularités
dues aux angles vifs, aux variations d'épaisseur des structures, aux cavités, aux renforcements
et autres types d'inclusion, aux conditions aux limites et aux changements de caractéristiques
mécaniques (hétérogénéité des matériaux, non-linéarité de comportement des matériaux).

Figure 4.1.a. Exemples de singularité dans les structures de génie civil.

4.1.5. Conseils pour la construction des maillages d'ouvrages de géotechnique

a) Recommandations générales
L'analyse par éléments finis nécessite la réalisation d'un maillage et la prise en compte de
conditions aux limites du domaine étudié : déplacements, contraintes, pressions interstitielles
ou températures imposés. Ces conditions peuvent se trouver à une distance « finie » (liaison
ou substratum rigide, obstacle empêchant un déplace- ment) ou « infinie » (déplacement nul
à l'infini, état de contraintes imposé). Le plus souvent, les maillages sont construits
uniquement avec des éléments finis ; ceci est possible car les effets d'un chargement statique
décroissent rapidement avec la distance du point (ou de la zone) d'application. Des études
paramétriques permettent alors de déterminer l'étendue minimale du milieu à modéliser
pour que l'effet des chargements ne soit pas perturbé par ces conditions aux limites. Ce type
de conseils n'est évidemment plus valable si un obstacle quelconque existe à proximité de
l'ouvrage.

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b) Maillages d'éléments finis pour les fondations
 Modèles d'éléments finis pour les fondations
Les modèles de fondations superficielles peuvent être divisés en trois catégories :

- les modèles en déformation plane (semelles filantes, radiers parallélépipédiques de


grandes dimensions, etc.) ;
- les modèles axisymétriques (fondations circulaires, réservoirs cylindriques, etc.) ;
- les modèles tridimensionnels lorsqu'aucune simplification géométrique n'est
possible (forte hétérogénéité des couches de sol, plates-formes pétrolières,
fondation de centrale nucléaire, interactions tridimensionnelles avec d'autres
ouvrages, etc.).

Exemple 1: Cas d'une fondation superficielle isolée

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Figure 4.1.a : Maillages de fondations superficielles.
(a) Dimensions conseillées pour le maillage d’une fondation isolée en
déformation plane ou axisymétrique
(b) Maillage axisymétrique utilisé pour retrouver la solution de Boussinesq
dans le cas d’une force appliquée au centre du massif (693 nœuds et 210
quadrilatères à 8 nœuds)
(c) Maillage tridimensionnel pour le calcul d’un bâtiment et de son massif de
fondation (6469 nœuds et 6897 éléments volumiques linéaires, poutres et
coques)

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Le maillage d'une fondation superficielle isolée, placée dans un massif de sol homogène semi-
infini, doit être réalisé en tenant compte des recommandations suivantes :
>- les limites latérales du maillage (condition u = 0) doivent être fixées à environ 10 fois la
largeur B de la fondation et la limite horizontale inférieure (condition v = 0 ou u = v = 0) à au
moins 6 fois B sous la base de la fondation, pour que les conditions aux limites n'aient pas
d'influence sur le comportement de la fondation (fig. 4.1.a.(a)) ;
>- le maillage du massif de sol doit être relativement resserré dans les zones où de forts
gradients risquent d'apparaître, c'est-à-dire au voisinage des interfaces entre la fondation et
le sol, et dans les régions situées à une distance inférieure à 2 fois B autour de la base de la
fondation ;
>- le rapport de forme (rapport de la plus grande dimension d'un élément fini à la plus petite)
devrait être limité à 5 pour les éléments proches de la fondation (i.e. situés dans le domaine
B x L x B pour un modèle tridimensionnel, où L est la longueur de la fondation, et B x B pour
le cas bidimensionnel) ; la largeur B (selon la direction horizontale) du premier élément de sol
directement adjacent à la fondation doit être au moins telle que B = 0,1B (à la rigueur B =
0,2B), pour décrire de manière satisfaisante les variations de la contrainte de cisaillement aux
bords de la fondation ;
>- lorsque la stratigraphie du sol, la géométrie de la fondation et celle de la structure, les
charges et les diverses conditions de liaison possèdent des symétries remarquables, il faut en
profiter pour simplifier le maillage ;
>- l'étude pour des charges inclinée >- l'étude pour des charges inclinées ou verticales
excentrées exige un maillage complet contrairement aux charges verticales centrées, car une
charge inclinée ne présente aucune symétrie particulière. De plus, cette inclinaison peut
entraîner l'apparition de zones en traction dans le sol, d'où la nécessité de prendre en compte
des éléments d'interface. La base de la fondation peut alors se décoller du massif de sol sur
une certaine longueur.
La (fig. 4.1.a.(b)) présente un exemple de maillage qui permet de retrouver à moins de 1% les
valeurs de la solution analytique de Boussinesq en déformation plane (fondation filante) ou
en déformation axisymétrique (fondation circulaire) (Mestat, 1994) et la (fig. 4.1.a.(c)), le
maillage tridimensionnel d'un bâtiment et du sol de fondation (Humbert et Mestat, 1995).
Note : Un maillage grossier conduit généralement à une réponse charge-tassement trop raide
et à une estimation de la charge limite trop élevée par rapport à la solution exacte ou par
rapport aux résultats fournis par un maillage raffiné.
Exemple 2: Cas d'un pieu isolé dans un massif de sol

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Figure 4.1.b : Maillages de fondations profondes.
(a) Dimensions conseillées pour le maillage d’un pieu cylindrique isolé
(symétrie de révolution)
(b) Maillage axisymétrique (1706 nœuds et 522 quadrilatères à 8 nœuds et 22
éléments d’interface à nœuds)
(c) Maillage axisymétrique avec zone de transition sous la pointe du pieu
(1109 nœuds 395 quadrilatères à 8 nœuds, 12 triangles à 6 nœuds, 18
éléments d’interface à 6 nœuds)

Modèles de pieu en déformation axisymétrique Le maillage d'un pieu isolé, placé dans un
massif de sol homogène semi-infini, doit être réalisé en tenant compte des recommandations
suivantes :
>- les limites verticales du maillage (condition u = 0) doivent être fixées à au moins 2 fois la
longueur L du pieu et la limite horizontale inférieure (condition v = 0 ou u = v = 0) à au moins
2 fois la longueur L au-dessous de la pointe (3 L depuis la surface), pour que les conditions aux
limites en déplacements n'aient pas d'influence sur le comportement du pieu (fig. 4.1.b.(a));
>- les interfaces entre le pieu et le sol (fût et pointe) sont représentées par des éléments finis
d'interface compatibles avec les éléments de massif utilisés pour décrire le sol ;
>- le maillage d'un pieu isolé doit être relativement resserré au voisinage des interfaces, c'est-
à-dire à la pointe et le long du fût, où de forts gradients risquent d'apparaître ;
>- un même raffinement devrait exister sous la pointe dans la direction verticale vers le
substratum ou la condition limite inférieure ;
>- le rapport de forme (rapport de la plus petite dimension d'un élément à la plus grande)
des éléments proches du pieu devrait être limité à 1/5 ;
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>- la largeur B (selon la direction horizontale) du premier élément directement adjacent au
pieu doit être au moins telle que B = 0,1d, où d est le diamètre du pieu.

Exemple 3: Cas des groupes de pieux


La modélisation d'un groupe de pieux (inclinés ou non) est un problème très complexe,
notamment à cause des multiples interactions et de la géométrie tridimensionnelle qu'il faut
dans la plupart des cas considérer. Quatre approches peuvent être envisagées selon le type
d'étude :
- une modélisation véritablement tridimensionnelle pour un groupe de pieux avec ou sans
chevêtre, et avec la possibilité d'exploiter des symétries remarquables. Malheureusement, le
nombre élevé de pieux rend souvent impossible l'élaboration d'un modèle avec des pieux de
section circulaire ou même octogonale. Pour réaliser une modélisation raisonnable, il faut
assimiler les pieux réels à des pieux de section carrée. Cette approximation n'a été «justifiée
» que pour des pieux soumis à des charges verticales ou peu inclinées ; des comparaisons
avec des calculs axisymétriques ont ainsi démontré que les résultats en déplacements sont
relativement peu affectés. En revanche pour des charges latérales, cette approximation peut
conduire à des erreurs non négligeables ;
- une modélisation locale et bidimensionnelle pour un groupe de pieux sans chevêtre. Le
modèle est une coupe transversale en déformation plane. Bien que chaque rangée de pieux
ait son propre comportement, il est parfois possible, selon le type de chargement et la nature
des couches de sol, de réduire l'étude du groupe à celui de deux types de rangées : une rangée
de pieux extérieurs au groupe et une rangée de pieux internes. L'utilisation des symétries et
de conditions limites en déplacements permettent de tenir compte de l'espacement entre les
files de pieux ;
- une modélisation bidimensionnelle équivalente d'une tranche verticale comprenant des
pieux, le chevêtre et éventuellement la structure. Les pieux sont supposés suffisamment
proches pour qu'ils soient représentés par un mur enterré de rigidité équivalente (fig. 17c).
Cette approche est vraiment très parti- culière et n'est pas conseillée
- une modélisation équivalente en déformation axisymétrique, dans un plan méridien. Par
exemple, les pieux du groupe dont les centres respectifs passent par un même cercle sont
assimilés à un tore équivalent de section rectangulaire. L'épaisseur de chaque tore est
déterminée pour que sa section soit égale à la somme des sections des pieux qu'il représente
et sa hauteur est égale à celle des pieux. Les caractéristiques d'adhérence le long d'un tore
sont estimées pour que le frotte- ment total soit le même que celui généré par les pieux réels.
Le module d'Young équivalent d'un tore est obtenu en écrivant que les rigidités axiales du
tore et des pieux sont égales.
Bien que les équivalences bidimensionnelles sup- posent de nombreuses approximations et
présentent de sérieuses limitations (notamment en ce qui con- cerne les mouvements du sol

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au sein du groupe), elles sont encore fréquemment utilisées car elles conduisent à des
modèles numériques moins importants en termes de nombres de nœuds et d'éléments.

Figure 4.1.c : Groupe de Pieux


Maillages

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CHAPITRE 4 : QUELQUES METHODES DE RESOLUTION NUMERIQUES
Annexe 1.1 : METHODE DE DECOMPOSITION DES DOMAINES
Les méthodes de décomposition de domaine consiste à remplacer la résolution d’une
EDP posée sur un domaine potentiellement gros et compliqué par une succession de résolutions
de la même EDP sur des sous-domaines de Ω, notés Ω𝑖 , supposément plus simples, plus petits,
etc. ...Cette méthode détaillée se trouve en annexe.

𝒅𝒊𝒗(𝝈) − 𝒇 = 𝟎 𝒅𝒂𝒏𝒔 Ω
{ 𝝈 = 𝑨𝓔 𝒅𝒂𝒏𝒔 Ω
𝑪𝒐𝒏𝒅𝒊𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒂𝒖𝒙 𝒍𝒊𝒎𝒊𝒕𝒆𝒔 𝒔𝒖𝒓 𝝏Ω
Problème global

𝒅𝒊𝒗(𝝈) − 𝒇 = 𝟎 𝒅𝒂𝒏𝒔 Ω𝟏,𝟐


𝒖𝟏 = 𝒖𝟐 𝒔𝒖𝒓 𝜞𝟑
{ 𝝈 = 𝑨𝓔 𝒅𝒂𝒏𝒔 Ω𝟏,𝟐 + {
𝝈𝟏 𝒏𝟏 = 𝝈𝟐 𝒏𝟐 𝒔𝒖𝒓 𝜞𝟑
𝑪𝒐𝒏𝒅𝒊𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒂𝒖𝒙 𝒍𝒊𝒎𝒊𝒕𝒆𝒔 𝒔𝒖𝒓 𝝏Ω ∩ Ω𝟏,𝟐
Problème local Conditions de raccord

Evidemment, ceci ne peut se faire tout à fait aisément et il s’agit de procéder à des résolutions
itératives sur les sous-domaines, choisies de telle sorte que la solution exacte du problème
complet soit obtenue à convergence.

Historiquement ces méthodes ont été introduites pour démontrer d’un point de vue théorique
l’existence de solutions au problème de Dirichlet sur des domaines plus complexes que ceux
pour lesquels un calcul explicite est possible (disque, carré, ...).

Aujourd’hui, ces méthodes sont plutôt utilisées à des fins numériques (ou bien sur le problème
continu avant discrétisation, ou bien directement sur le problème discrétisé, voire même
directement sur la matrice du problème) afin d’accélérer la résolution numérique des
problèmes, ou même de permettre un calcul parallèle des solutions

Dans le cadre de ce travail nous avons décomposé chaque plot de notre barrage de prise en
plusieurs éléments comme l’indique la figure ci-dessous
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La mise en œuvre de cette méthode consiste à définir pour chaque sous domaine une
matrice de rigidité globale notée 𝐾 (𝑠) , une matrice de condition aux limites notée 𝐶𝐴𝐿(𝑠) , une
matrice booléenne d’assemblage pour l’équilibre d’interface notée 𝐿(𝑠) une matrice booléenne
pour la compatibilité d’interface notée 𝐵 (𝑠) pour le sous domaine 𝑠

En décomposant notre domaine en 𝑠 sous domaines nous obtenons donc les équations
suivantes :
 Equation d’équilibre statique : 𝐾 (𝑠) 𝑈 (𝑠) = 𝑓 (𝑠) + 𝑔(𝑠) avec 𝑓 (𝑠) : forces extérieures
agissant sur le sous domaine s et 𝑔(𝑠) , forces de cohésions s’exerçant sur le sous
domaine s

𝑇
 Equation d’équilibre d’interface : ∑𝑁
𝑠=1 𝐿
(𝑠)
𝑔(𝑠) = 0

 Equation de compatibilité d’interface : ∑𝑁 (𝑠) (𝑠)


𝑠=1 𝐵 𝑈 =0

𝐾 (𝑠) 𝑈 (𝑠) = 𝑓 (𝑠) + 𝑔(𝑠)


𝑇
La mise sous forme de système nous donne : 𝐿(𝑠) 𝑔(𝑠) = 0
𝐵 (𝑠) 𝑈 (𝑠) = 0
{ 𝐶𝐴𝐿(𝑠) 𝑈 (𝑠) = 0
𝐾 (1) ⋯ 0 𝑈 (1)
(𝑠) (1) 𝑇 𝑇
𝐾=[ ⋮ ⋱ ⋮ ] ; 𝑈 = [ ⋮ ] ; 𝐿𝑇 = [𝐿 … 𝐿(𝑠) ] ; 𝐵 𝑇 = [𝐵 (1) … 𝐵 (𝑠) ]
0 ⋯ 𝐾 (𝑠) 𝑈 (𝑠)

𝑪𝑨𝑳(𝟏) ⋯ 𝟎
𝑪𝑨𝑳 = [ ⋮ ⋱ ⋮ ]
𝟎 ⋯ 𝑪𝑨𝑳(𝒔)
Dans le cadre de ce travail nous utiliserons la méthode duale qui consiste à utiliser un
multiplicateur de Lagrange sur chacune des contraintes soit donc : 𝑔 = −𝐵 𝑇 𝝀𝑩 nous les
noterons respectivement 𝝀𝑪𝑨𝑳 , 𝝀𝑩 les multiplicateurs de Lagrange sur les conditions aux
limites, et la compatibilité d’interface. Le système obtenu et résolu par la méthode du gradient
conjugué est donc :

𝐴𝑋 = 𝐹 ;

𝑲 𝑩𝑻 𝑪𝑨𝑳𝑻 𝑈 𝑓
𝐴=[ 𝑩 𝟎 𝟎 ]; 𝑋 = [ 𝝀𝑩 ] ; 𝐹 = [𝟎 ]
𝑪𝑨𝑳 𝟎 𝟎 𝝀𝑪𝑨𝑳 𝟎

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Annexe 1.2 : METHODE DE STOCKAGE MATRICIEL ET DE RESOLUTION DU PROBLEME

III.1 LE STOCKAGE MORSE DES MATRICES CREUSES

Dans la suite, 𝑨 = (𝒂(𝒊, 𝒋 ))𝟏 ≤ 𝒊 ≤ 𝒏; 𝟏 ≤ 𝒋 ≤ 𝒏 désigne une matrice carrée inversible de


nombres réels ou complexes.

Une des tâches fondamentales du numéricien consiste à résoudre, à l’aide d’un ordinateur, des
systèmes linéaires de la forme 𝑨𝒙 = 𝒃 où 𝑥 est l’inconnue et b un vecteur réel ou complexe.

Souvent, il arrive que la matrice A soit creuse, c’est à dire qu’elle contient beaucoup de zéros.
Par opposition, une matrice possédant peu de zéros est dite pleine.

Pour des raisons d’efficacité il faudra trouver des algorithmes permettant d’éviter au maximum
le stockage des zéros afin d’économiser la mémoire et les temps de calcul.

La méthode la plus économique pour stocker une matrice creuse consiste à mettre ses valeurs
dans un tableau de réels notée 𝒂𝒕𝒂𝒃(𝒌)𝟏 ≤ 𝒌 ≤ 𝑵 où 𝑁 est le nombre de valeurs non nulles
de𝐴. Les termes diagonaux de A seront toujours supposés non nuls.

Il faut alors deux tableaux 𝒊𝒏𝒅𝒊(𝒌)𝟏 ≤ 𝒌 ≤ 𝑵 𝒆𝒕 𝒊𝒏𝒅𝒋(𝒌)𝟏 ≤ 𝒌 ≤ 𝑵 pour repérer les


numéros de lignes et de colonnes suivant la formule :𝒂𝒕𝒂𝒃(𝒌) = 𝒂(𝒊𝒏𝒅𝒊(𝒌); 𝒊𝒏𝒅𝒋(𝒌))

Bien qu’économique en mémoire, ce stockage (dit stockage morse) est peu adapté à la
résolution directe des systèmes linéaires.

III.2 LA METHODE DU GRADIENT CONJUGUE

Nous allons présenter ici, une méthode de résolution itérative des systèmes linéaires
permettant d’obtenir une grande vitesse de calcul. Il s’agit non seulement d’une des techniques
les plus utiles pour résoudre de grands systèmes linéaires, mais elle peut même être adaptée de
telle manière à ce qu’elle résolve des problèmes d’optimisation non-linéaires.

Ces deux variantes, reposant sur la même idée de base, sont respectivement appelées méthodes
du gradient conjugué linéaire et non-linéaire.

La méthode présentée ci-dessous est celle trouvée dans les années 50 par 𝐻𝑒𝑠𝑡𝑒𝑛𝑠 et 𝑆𝑡𝑖𝑒𝑓𝑒𝑙,
elle se base sur la recherche de directions successives permettant d’atteindre la solution exacte
d’un système linéaire de matrice symétrique et définie positive et représente une alternative à
l’algorithme d’élimination de Gauss.

Elle est même souvent préférée à cette dernière lorsque les systèmes d’équations sont grands.
Nous allons aussi présenter l’effet d’amélioration provoqué par le pré conditionnement du
système linéaire ainsi qu’un grand nombre d’autres propriétés intéressantes de cette méthode.
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En effet c’est une méthode qui résoud deux problèmes équivalents possédant la même solution
unique. Ces problèmes sont le système d’équations linéaires 𝑨𝒙 = 𝒃 et le problème de
𝟏
minimisation suivant : 𝝓(𝒙) = 𝒙𝒕 𝑨𝒙 − 𝒃𝒕 𝒙
𝟐

Dans ces deux problèmes, 𝑨 est une matrice 𝒏 × 𝒏, symétrique et définie positive. Pour la
bonne compréhension de la suite, notons encore que le gradient de 𝝓 est égal au résidu du
système linéaire ∇𝝓 = 𝑨𝒙 − 𝒃 = 𝒓(𝒙)

Une des multiples propriétés intéressantes de la méthode du gradient conjugué est la création
économique d’une suite de vecteurs (𝑃𝑘 ) 𝑘∈ℕ de 𝑛 vecteurs A-conjuguées, avec A une matrice
symétrique définie positive.

L’ensemble de ces vecteurs non-nuls de ℝ𝑛 {𝑷𝒐 , 𝑷𝟏 , … , 𝑷𝒏−𝟏 } est dit A-conjuguée si 𝑷𝑻𝒊 𝑨𝑷𝒋 =
𝟎 pour tout 𝒊 ≠ 𝒋 et forme une base de ℝ𝑛

Grâce à l’A-conjugaison des vecteurs de direction {𝑷𝒐 , 𝑷𝟏 , … , 𝑷𝒏−𝟏 } il est possible de


minimiser 𝝓(. ) en seulement 𝑛 pas, en minimisant 𝝓(. ) successivement selon les 𝑛 directions.
Soient 𝑥0 ∈ ℝ𝑛 un point de départ quelconque et 𝑥 ∗ ∈ ℝ𝑛 la solution exacte d’un problème
comme présenté au point .définissons la suite 𝒙𝒌+𝟏 = 𝒙𝒌 + 𝜶𝒌 𝑷𝒌 où 𝛼𝑘 est le scalaire
𝒓𝑻
𝒌 𝑷𝒌
minimisant 𝝓(. ) selon la direction 𝒙𝒌 + 𝜶𝒌 𝑷𝒌 et qui est défini par 𝜶𝒌 = −
𝑷𝒌 𝑻 𝑨 𝑷𝒌

La méthode du gradient conjugué est une méthode de directions conjuguées qui possède la
propriété particulière de n’utiliser que le vecteur 𝑷𝒌−𝟏 et le résidu 𝒓𝒌 pour générer le vecteur
𝑷𝒌 de l’ensemble des vecteurs A-conjugués.

On a donc à faire avec un algorithme très bon marché en termes d’utilisation de la mémoire.
Dans la méthode du gradient conjugué, les directions 𝑃𝑘 sont choisies telles qu’elles sont des
combinaisons linéaires entre la direction de la plus grande pente : −∇𝝓(𝒙𝒌 ) = −𝒓𝒌 et la
direction de 𝑷𝒌−𝟏

𝑷𝒌 = −𝒓𝒌 + 𝜷𝒌 𝑷𝒌−𝟏

Où 𝜷𝒌 est choisi tel que l’A-conjugaison entre 𝑷𝒌 et 𝑷𝒌−𝟏 soit vérifiée. Après multiplication
par (𝑷𝒌−𝟏 )𝑻 𝑨 , on obtient

𝒓𝑻𝒌 𝑨 𝑷𝒌−𝟏
𝜷𝒌 =
𝑷𝒌−𝟏 𝑻 𝑨 𝑷𝒌−𝟏
On choisit la direction de la plus grande pente au point initial 𝑥0 comme la première direction
de recherche, 𝑃0 .

Algorithme du gradient conjugué


𝑥0 Fixé ;

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Posons 𝑟0 ← 𝐴𝑥0 − 𝑏 , 𝑃0 ← −𝑟0 , 𝑘 ← 0;

Tant que 𝑟𝑘 ≠ 0

𝑟𝑘𝑇 𝑃𝑘
𝛼𝑘 ← −
𝑃𝑘𝑇 𝐴 𝑃𝑘

𝑥𝑘+1 ← 𝑥𝑘 + 𝛼𝑘 𝑃𝑘

𝑟𝑘+1 ← 𝐴𝑥𝑘+1 − 𝑏
𝑇
𝑟𝑘+1 𝐴 𝑃𝑘
𝛽𝑘+1 ←
𝑃𝑘 𝑇 𝐴 𝑃𝑘

𝑃𝑘+1 ← −𝑟𝑘+1 + 𝛽𝑘+1 𝑝𝑘

𝑘 ←𝑘+1
Fin Tant que

III.3 LE PRECONDITIONNEMENT

Pour accélérer la méthode du gradient conjuguée, on peut transformer le système linéaire de


telle façon à ce que les valeurs propres de la matrice A soient mieux distribuées.

Le processus présenté par la suite est appelé le préconditionnement. Il s’agit de changer la


variable 𝑥 en une variable 𝑥̂ au moyen d’une matrice 𝐶 non-singulière: 𝒙 ̂ = 𝑪𝒙. Par
𝟏 𝑻
conséquent, 𝝓 est transformée en 𝝓̂ = 𝑥̂ [(𝐶 −𝟏 )𝑻 𝑨 (𝐶 −𝟏 )]𝑥̂ − [(𝐶 −𝟏 )𝑻 𝑏]𝑇 𝑥̂
𝟐

Le taux de convergence dépend des valeurs propres de la matrice (𝐶 −𝟏 )𝑻 𝑨 (𝐶 −𝟏 ) et non de


celles de la matrice 𝐴. On pourrait donc par exemple choisir 𝐶 de telle manière que le nombre
de condition de (𝐶 −𝟏 )𝑻 𝑨 (𝐶 −𝟏 ) soit plus petit que le nombre de condition de𝐴.

Une autre idée serait de choisir 𝐶 tel que les valeurs propres de (𝐶 −𝟏 )𝑻 𝑨 (𝐶 −𝟏 ) sont regroupées
en un petit nombre 𝑟 de groupes. Ainsi on trouve une bonne approximation après seulement 𝑟
itérations.

L’Algorithme ci-dessous nous n’est rien d’autre qu’une application de l’Algorithme précédent
par rapport à 𝑥̂. Ensuite, il transforme toutes les équations pour les exprimer par rapport à𝑥.

On remarque que cet Algorithme n’utilise pas explicitement𝐶, mais plutôt la matrice = 𝑪𝑻 𝑪 ,
qui est symétrique et définie positive par construction.

Algorithme du gradient conjugué préconditionné

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𝑥0 Fixé et M le pré conditionneur de 𝐴𝑖 ;

Résoudre 𝑀𝑦0 = 𝑟0 par rapport à 𝑦0

Posons 𝑃0 ← −𝑟0 , 𝑘 ← 0;

Tant que 𝑟𝑘 ≠ 0

𝑟𝑘𝑇 𝑃𝑘
𝛼𝑘 ← −
𝑃𝑘𝑇 𝐴 𝑃𝑘

𝑥𝑘+1 ← 𝑥𝑘 + 𝛼𝑘 𝑃𝑘

𝑟𝑘+1 ← 𝑟𝑘 + 𝛼𝑘 𝐴𝑃𝑘

𝑀𝑦𝑘+1 ← 𝑟𝑘+1
𝑇
𝑟𝑘+1 𝑦𝑘+1
𝛽𝑘+1 ← 𝑇
𝑟𝑘 𝑟𝑘

𝑃𝑘+1 ← −𝑦𝑘+1 + 𝛽𝑘+1 𝑝𝑘

𝑘 ←𝑘+1
Fin Tant que

CHAPITRE 5 : APPLICATIONS- CALCUL DES OUVRAGES GEOTECHNIQUES

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

[1] M. Cazenave, Méthode des éléments finis: approche pratique en mécanique des
structures, Ef, p. 288, 2010,
[2] A. Bendali , Méthode des éléments finis Toulouse -2013
[3] L. Djopkop , S. Boum, Projet de fin d’étude à l’ex-FGI/ENSPD, 2016
[4] P. Mestat, Maillages d’éléments finis pour les ouvrages de géotechnique Conseils et
recommandations, Bull. des Lab. des Ponts Chaussees, vol. 0, no. 212, pp. 39–64, 1997.

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