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CANG U I L H E M , C. - Descartes e a técnica. Trad . de Lígia Fraga Silveira . Trans/Forml Ação , São
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comme eux , Descartes releve le travail , la maine est des l ' origine pourvue de toutes
construction des machines et l ' accommo ses perfections et quand le monde renaitra
dement par eux de la nature à l ' humanité, de l'embrasement universel, la même hu
du mépris dans lequel les avaient tenu s la manité et le même Socrate renaitront. La
pensée philosophique des anciens, excep pensée stoicienne est si peu équivoque que
tion faite pour les atomiste s . Lucrece, au cinquieme livre du De rerum
S u r c e point de d o ctrine, il n ' est pas natura , dans l ' intention de la réfuter, lie
douteux que la pensée cartésienne a cons la négation de tout plan providentiel rela
cience de marquer une conversion . C ' est tif à l ' univers à l ' affirmation du progres
seulement en cessant de considérer le technique par lequel l ' humanité, touj ours
Díscours de la Méthode comme l ' histoire plus ingénieuse et mieux informée, modi
d' une formation q u ' o n pourrait être sur fie son rapport au milieu cosmique, se
pris par l ' opposition des principes de la donne ce qui ne lui fut pas donné et s 'éle
morale tels q u ' ils sont exposés à la troisi� ve par le travail j usqu ' à la perfection dont
me partie et à la sixiemc partie, confirmée toute philosophie théologique la fait des
par la préface des Príncipes . L a résigna cendre ( 1 ) .
tion stoicienne à la séparation entre ce qui
dépend de l ' homme et ce qui n ' en dépend Dans l a doctrine d e Descartes , com
pas, la résolution de changer les désirs hu me dans celle des atomistes, une matiere
mains plutõt que l ' ordre d u monde, com sans qualités réeles, un univers sans hié
me par exemple de ne pas désirer la santé rarchie téléologique sont les raisons mé
au moment de la maladie, tous ces aveux taphysiques de la foi en l'efficacité créa
d' humilité, et d ' impuissance sont point trice de la techniqu e . L' énergique néga
par point contredits par la profession de tion de la finalité naturelle est dans la phi
foi technicienne, par l ' enthousiasme do losophie de Descartes la condition d ' une
minateur qui inaugure la sixieme partie . théorie mécanique de la nature et d ' une
Rendre l ' homme " M aitr e et p ossesseur de théorie mécanicienne de l ' art. A cet égard,
la nature" , souhaiter l ' invention d ' une in il n'est pas sans intérêt de remarquer que
finité d 'artifices utiles, s ' exempter des le soin mis par Descartes à défendre, dans
maladies et peut-être aussi vaincre la sa théorie des vérités éternelles , l ' absolue
mort, tous ces voeux clairement formulés liberté de Dieu et à combattre toute inter
sont présentés comme tout autre chose prétation des attributs divins qui, les dis
que des songe s . Renonçant à faire de ne tinguant les uns des autres, les subordon
céssité vertu , Descartes se propose et nous nerait les uns aux autres, et spécialment la
propose de tourner en puissance la con volanté à l 'entendement, est pleinement
naissánce de la nécessité. O n sait com intelligible dans l ' hypothese qui fait de la
ment la philosophie stoicienne niait aussi préocupation technique un des foyers de
vigoureusement le progres humain q u ' elle la philosphie cartésienne . N ' admettre pas
affirmait la providence divin e . Toute phi la moindre antériorité, même logique, de
losophie qui identifie réalité et finalité l'entendement sur la volonté, tenir les
doit stabiliser les attributs humains dans principes de toute connaissance vraie dans
un systeme hiérarchique de qualités et sa forme com me dans son contenu pour
d' essences d ' o u toute possibilité de cor des créautures , ce n ' est pas seulement li
rection et de réaménagement est exclue bérer Dieu d ' u n esclavage incompatible
comme devant entrainer ia chute de tout avec son infinité, c ' est nier la finalité dans
l'edifice. Selon les stoiciens , l ' espece h u - l' univers . Cette négation n ' est pas seule-
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ment la condition préliminaire d ' une in tics médicaux , usage et dousage des reme
telligence effective de la matiere réduite à des, fontaines tenues pour m iraculeuses,
I'extériorité quantitative, elle est, aussi et automates, traj ectoire des boulets, vitesse
par là même, la raison de formuler I ' obli des bailes, force dés épées, sonorité des
gation pour I ' homme de la construction cloches . Notons d ' ailleurs que I ' intérêt de
technique et d 'en augurer le succes. Descartes pour l ' artillerie, pour la médeci
ne, pour les automates est partagé par
Qu'est-ce que Descartes connaissait beaucoup de ses contemporains en France
et espérait des techniques? Sa correspon et en Italie . M ais ce que est important
dance, releu de ce point de vue, nous im c'est que I ' attention aux détails techni
pose I'image d ' un homme tres diverse ques, à toutes les difficultés, si menues
ment curieux de recettes et de pratiques et soient-elles, que I ' homme rencontre dans
tres attentif à découvrir en chacune d ' elles sa prise de possession de la nature soit
les causes ou les lois que en expliquent sous-tendue par toute une physique et
I'efficacité. Sans doute, la taille des verres toute une métaphysique. Quant aux rêves
pour instruments d ' optique, la construc de Descartes dont I ' ambition de parvenir
tion des machines et I ' art médical sont-ils à la maitrise de I ' u nivers est le programme
les sujects les plus communs de ses ré fle abrégé ils sont bien connu s : rendre la vue
xions. Mais les routines du campagnard et aux aveugles, voir les animaux de la lune,
du soldat comme aussi I ' i n formation s'il y en a, rendre les hommes sages et heu
pragmatique du voyageur lui fournissent reux par la médecine, voler comme I ' oi
des termes nombreux de comparaison ou seau . Les considérations d ' ordre médical
des occasions de vérifier ses explications sont éparses dans toute I ' oeuvre cartésien
théoriques . La croissance des végétaux ne. Descartes confesse à la princesse Elisa
transplantés en fonction des terrains , la beth que la conservation de la santé a tou
maturation des fruits sur les arbres, la fa jours été le principal but de ses études (2 ,
brication du beurre par séparation des p. 329), et il a sans doute pensé, selon le
corps différemment denses, la façon dont mot populaire que lui cite Huygens, que
les enfants se hissent Sur les chevaux en "cette fâcheuse coutume de mourir pren
agitant les j ambes, la sonnerie des cloches dra fin un j our" (3, p . 5 50) . Les préoccu
en vue de crever les nuages à foudre, sont pations techniques relatives à I ' optique
autant d ' invitations à réfléchir que la vie à sont consignées dans sa correspondance
la campagne lui a o fferte s . Le soldat sait avec Ferrier (anées 1 629 a 1 63 8 ) et dans la
qu'on frotte d ' huile les pointes des piques Dioptrique. Quant aux recherches et expé
pour les nettoyer et qu'il y p arait quelque riences de Descartes relatives aux machi
fois des flammes . L ' habitant d 'Amster nes nous n ' en connaissons, outre le petit
dam est sensible à tout ce que la vie d ' un traité sur I ' explication des engins de leva
grand port manifeste d 'industrie humaine ge écrit pour Huygens en 1 63 7 , que le ré
vouée à la création de commodités et sume fait par B aillet des relations entre
d' embellissements, à tout ce que cette po Descartes et V illebressieu , ingénieur du
pulation ou I'on voit tous les j ours plu Roi (4, p . 209, 2 1 4, 2 1 8) . B aillet nous fait
siers personnes qui sont revenues des anti I'énumération des inventions dont V ille
podes oJfre de témoignages de la diversité bressieu serait redevable aux suggestions
humaine. C ' est avec une surprise admira de Descartes: machine à élever les eaux ,
tive qu 'on voit Descartes traiter indiffé pont roulant poul' I ' escalade des places,
remment et avec le même scrupule d ' intel bateau pliant et portatif pour passer les ri
ligence méthodique les problemes techni vieres, chariot-chaise pour le transport
ques les plus spéciaux et les plus dispara des soldats blessés . Ce bref recensement
tes : cheminées qui fument, élévation des des suj ets, si infimes puisent-ils paraite,
eaux et asséchement des marais, diagnos- de recherches techniques auxquelles s ' in-
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téressait Descartes devait être fait, car relles" ( 1 , p . 3 2 1 -322) . C ' est pourquoi "il
c'est, à notre avis, pour n ' avoir pas dé faut avoir expliqué quelles sont les lois de
daigne " d 'abaisser sa pensée j usqu ' aux la nature et comment elle agit à son ordi
moindres inventions des mécaniques" (4, naire avant qu'on puisse enseigner com
p . 1 85) que Descartes a conçu entre la ment elle peut être appliquée à des effects
théorie et la pratique des rapports dont la auxquels elle n ' est past accoutumée (3 ,
signification philosophique nous parait p . 50) . Faire sans comprendre, c ' est le pro
importante à la fois pour l'intelligence de pre du technicien que n ' est que tel, pro
sa pensée et pour toute réflexion philoso mettre sans effectuer c ' est la définition du
phique en géneral . charlatan , obtenir à volonté des effets par
l'intelligence des causes, c ' est l ' ambition
On doit maintenant chercher dans les cartésienne. L a conscience du possible
textes comment Descartes a posé et résolu technique nous est do i mée par la connais
le probleme des rapports entre la théorie sance du nécessaire theórique. Jusqu ' ici il
et la technique . Les textes sont innombra n'y a rien dans la philosophie cartésienne
les ou Descartes proclame l ' i n firmité des relativement à la technique qui ne nous
routines artisanes étrangeres à toute con paraisse évident, si nous appelons éviden
naissance des obj ets et des p hénoménes ce la longue familiarité de la pensée mo
qu ' elles utilisent, ou il a ffirme que toute derne avec un theme de réflexion qui, de
action consciente de sa portée est posté Vinci à Marx en passant par les Encyclo
rieure à la science correspondante . Des pédistes et Comte, a été l ' oc.asion d ' un dé
cartes méprise l ' art sans explication (4, veloppement devenu classique.
p . 1 95 ) , les inventeurs sans méthode (5 ,
p . 3 80) , se défie à l ' estrême des artisans Toutefois, cette these de la connais
qui ne travaillent pas sous sa direction aux sance convertible en action technique ne
applications q u ' il leur suggere (4, p . 50 1 et va pas dans la pensée cartésienne sans
506) . Les Regulae renferment à ce sujet les d'importants restrictions . Descartes aper
passages les plus significatifs . Des la pre çoit tres clairement, dans le passage de la
miere rêgle, Descartes oppose à la diversi th é orie à la pratique, des "difficultés "
té des aptitudes techniques, exclusives les que l' intelligence supposée parfaite ne
unes des autres, l ' unité de l ' intelligence saurait par elle-même résoudre . Toute la
théorique et se propose de parvenir par el connaissam:e possible supposée donnée ne
le à une connaissance intégrale et sans saurait, en certains cas, éliminer de la réa
omission. Toute acquisition de vérité de lisation technique certains imper fections .
venant regle méthodique, la pensée portée Encore qu'un ange réalisât un miroir
de vérité en vérité, se rend capable d ' assu d' Archimede il ne saurait le faire capable
rer à l ' action sécurite et efficacité, consé de bnller à une lieue ode distance sans lui
quences d 'une attention sans distraction donner une grandeur excessive (4, p . 1 09) .
que la specialisation artisane, bornée et Encore qu'un ange donnât les instructions
partiale, recherche vainement. A la regle théoriques pour la construction d ' une ro
conquieme, D escartes cite parmi les illu maine capable de peser j usqu ' à deux cents
sions que sa méthode tend à éliminer celle livres "il est presque impossible q u ' on ob
des gens qui "étudient la m écanique sans serve tout si j ustement en le faisant q u ' il
savoir la physique et qui fabriquent au ha ne s ' y trouve de la faute et ainsi la prati
sard de nouveaux m o teurs " . A cette ab que ferait honte à la théorie " (3, p . 469) ,
surde présomption s ' oppose l ' admirable et c'est pourquoi Descartes conseille de
affirmation des Príncipes : " Toutes les re grandeur l ' instrument par tâtonnement
gles des Mécaniques appartiennent à la empirique . De même, cinq ans apres avoir
Physique, en sorte que toutes les choses fait la théorie des lunettes, Descartes écrit
qui sont artificielles sont avec cela natu- à Mersenne, concernant la fabrication de
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ces instruments, q u ' il y a de la différence peces de corp s " font obstacle au dévelop
entre la théorie et la pratique et que celle pement continu de la deduction analyti
ci ne peut atteindre à la perfection de que. Le savant peut déduire des premiéres
celle-Ià (6, p . 5 8 5 ) . 11 importe de remar causes " des cieux, des astres, une terre et
quer qu'en ces trois exemples du miroir, même sur la terre de I ' eau, de I ' air, du
de la romaine et de la lunette, les théories, feu, des minéraux" , c ' est-à-dire des " ef
relativement simples, de la réflexion et de fets ordinaires " , des "choses communes
la réfraction optiques et du levier ont été et simples " . Mais si la matiere est pour la
les premiers succes de la science cartésien science I ' h omogêne et I ' anonyme, la ma
ne. Bien plus expressément encore, si le tiere que le technicien se propose de " rap
probleme du vol parait insoluble à Des porter à notre usage" c ' est le particulier et
cartes ce n ' est pas pour des raisons d ' or le diverso C ' est pour-quoi la science carté
dre théorique, mais pour des raisons d ' or sienne avoue la nécessité du tâtonnement
dre technique: "On peut bien faire une expérimentaJ . Et le texte d u discours ou la
machine qui se soutienne en I ' air comme pensée de Descartes procede de la théorie
un oiseau, metaphysice loquen d o , car les à la technique nous paralt recevoir une lu
oiseaux mêmes, du moins selon moi, sont miere éclatante de cet autre text des
de telles machines , mais non pas physice Principes ou le progrés de pensée va de la
ou moralier loquendo, parce q u ' il y fau technique à la théorie: "La M édecine, les
drait des ressorts si subtils et ensemble si Mécaniques et géneralement tous les arts à
forts qu'ils ne sauraient être fabriqués par quoi la connaissance de la physique peut
des hommes " (6, p . 1 63 ) . servir n ' ont pour fin que d ' appliquer telle
ment quelques corps sensibles les uns aux
S u r c e décalage entre les fonctions autres , que, par la suite des causes natu
humaines de science et de construction relles, quelques effets sensibles soient pro
que pourtant sa philosophie semble nous duits; ce que nous ferons tout aussi bien,
inviter à tenir pour homogenes et conver en considérant la suite de quelques causes
tibles dans lesens de la premiere à la se ainsi imaginées , bien que fausses, que si
conde, Descartes ne s ' est pas expliqué et elles étaient les vraies , puisque cette suite
c'est à nous de chercher quelque lumiere est supposée semblable, en ce qui regarde
dans les textes ou dans u n rapprochement les effets sensibles" ( 1 , p. 322- 3 2 3 ) . Ainsi
des themes de sa pensée . Descartes a affir donc si, dans bien des cas, la pratique
mé qu'on doit pouvoir déduire I ' expérien "fait honte à la théorie " , c ' est parce que
ce à partir de principes intuitivement dis "toute applications des corps sensibles les
cernés qu'il appelle tantôt " s emences de uns aux autres " , disson toute synthese
vérités" , tantôt " n atures simples " , tantôt technique : doit normalement inclure, opé
"absolu s " ; et simultanément il a estimé rant sur es especes de corps dont la déduc
ne pouvoir rendre compte des effets parti tion ne peut être intégrale, de I ' imprévisi
culiers sans chercher d ' abord à les consta ble et de I ' inattendu .
ter, c'est-à-dire à les subir comme des
données qu'un autre acte de Dieu aurait Allant plus loin , on découvre dans
pu faire autres quoique non moins intelli I' oeuvre cartésienne la conscience d ' une
gibles . Le célebre passage du Discours forme de relation entre la connaissance et
(VI . e partie) , ou I ' impossibilité d ' une dé la construction autre que celle qui fait dé
duction intégrale des effets à partir des pendre, même avec des réserves, la secon
causes conduit Descartes à admettre 1 ' 0 - de de la premiere. Tel nous parit être I ' en
bligation de " venir au devant des causes seignement de I 'admirable Dioptrique at
par les effets" , indique nettement que tentivement relue en fonction- du proble
c'est à proportion de leur possibilité d ' uti me géneral qui nous occupe. L e point de
lisation technique que les " formes ou es- départ de I ' optique théorique c ' est I ' in-
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vention de la lunette d ' approche, inven justifie lt! soin q u ' il apporte à se conserver
tion due à l ' experiénce et à la fortune, sui (4, p. 507); de même pour q u ' il écrive la
vie d ' une imitation servile et aveugle . Dioptrique il faut que des yeux malades
Mais cette invention souffre encore b eau ou capables d ' illusions aient rendu quel
coup de difficultés et Descartes pense que homme inapte à discerner infaillible
qu'il faut en déterminer scientifiquement ment toutes choses utiles à la conduite de
les conditions d ' efficacité, c ' e st-à-dire dé la vie . Et puisque " nous ne saurions nous
duire la figure des verses des lois de la lu. faire un nouveau corps" (7 , p. 1 47 ) , nous
miere . Ainsi une réussite technique pure devons aj outer aux organes intérieurs des
ment fortuite est l ' occasion à laquelle organes extérieurs (7, p. 1 48 ) , aux organes
"beaucoup de bons esprits ont trouvé plu naturels, des organes artificiels (7 , p .
sieurs choses en optique" (7 , p. 82) et spé 1 65 ) . C ' est dans les besoin s , l ' appétit e t la
cialement a donné à Descartes " occasion volonté qu'il faut chercher l ' initiative de
d'écrire ce traité" (7 , p. 82 et 1 5 9) . La la fabrication technique ( 1 , p. 1 23 ) . Le
connaissance de la nature dépend dooc soin mis par Descartes à affirmer dans sa
doublement, d ' apres la Dioptrique, de la théorie de l ' union de l ' âme et du corps
technique humaine . E n ce sens d ' abord , l' irréductibilité des affections et dans sa
que l 'instrument, ici la lunette grossissan théorie de l ' erreur, l ' originalité de la vo
te, sert à découvrir de nouveaux phéno lonté, signifie vraisemblablement l ' impos
menes (7, p. 81 et 226) . E n ce sens, ensuite sibilité à ses yeux d ' u nifier dans une philo
et surtout, que l ' i mperfection technique sophie de l ' entendement pur, dans un pur
fournit " l ' occasion" de recherches théorÍ systeme de j ugements de connaissance,
ques par les "difficulté s " q u ' il faut rés ou cette vie que le propos de la phi!osophie
dre. La science procede de la technique consiste à vouloir bien vivre . Ainsi l ' irré
non pas en ceci que le vrai serait une codi ductibi!ité finale de la technique à la scien
fication de l ' utile, un enregistrement du ce, du construire au connaitre, l ' impossi
succes, mais au contraire en ceci que l ' em bilité d 'une transformation totale et conti
barras technique, l ' i n succes et l ' échec in nue de la science en action, reviendraient
vitent l' esprit à s' interroger sur la nature à l' affirmation de l' originalité d' un " pou
des résistances recontrées par l ' art hu voir" . Dans la conscience humaine com
main, à concevoir l ' ob stacle comme objet me en Dieu, la volonté ou la liberté ne
indépendant des désir humains, et à re sont pas aux limites de l ' intelligence . Voir
chercher une connaissance vraie . De cette dans la technique une action touj ours à
technique que la science prétend désor quelque degré synthétique, donc en tant
mais régenter en lui proposant de conver que telle inanalysable, ce n ' est pas, du
tir consciemment des lois en regles, mais point de vue cartésien même, nous
dont l ' élan n'a pas attend u la permission semble-t-il, lui retirer toute valeur, puis
du théoricien, ou faut-i! chercher l ' initia que c ' est voir en elle un mode, quoique in
tive? Cette initiative n ' est pas dans l ' en férieur; de création .
tendement, alors même que l ' entende
ment donne à l ' homme informé le moyen Reste évidemment à se p oser la ques
de dépasser "la portée ordinaire des arti tion de savoir pourquoi, si les vues som
sans" (7 , p. 227 ) . L ' initiative de la techni mairement exposées ci-dessus sont exac
que est dans les exigences du vivant. De tes, il n'y a pas dans la philosophie carté
même que Descartes éprouve l ' urgente sienne une théorie de la création , c 'est-à
obligation de constituer la médecine in dire au fond une esthétique . Sans dou te;
faillible dont il rêve depuis longtemps de l'absence, il est difficile de conclure
lorsque ses cheveux blanchissent (4, p . quoique ce soit. M ais on peut se deman
435) et parce que l a mort l e priverait de der si Descartes n ' a paspeut-être confuse
cette " espérance de plus d'un siecle " qui ment senti q u ' en admettant la possibilité
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d'un problême esthétique en génêral, il al terrogação sobre sua obj etividade ( 1 , p .
lait contredire la solution donnée au pro 1 23) . N o entanto isto não deve dar o direi
blême théorique en génêral . Descartes a to de assimilar o pensamento de Descartes
résolu par une mécanique et une physique a estas filosofias que em nossos dias tenta
géométrique le problême de I ' intelligence ram , com diversas finalidades e de diver
du réel . En se donnant le mouvement sas maneiras, reduzir todos os valores do
comme une intuition fondamentale du julgamento ao valor P ragmático . Descar
même ordre que I ' étendue et le nombre, tes diz expressa e freqüentemente que a
en éliminant d ' avance tout ce que le mou eficácia das artes tem por condição a ver
vement inclut de qualitatif et de synthéti dade do conhecimento, observando mes
que, Descartes , encore q u ' il vit en cette mo que o desenvolvimento de uma arte
notion le principe de toute variété maté rudimentar é o sinal de que suas regras
rielle, s 'obligeait à ne pas poser le problê utilizam inconscientemente verdades ( 1 ,
me de la diversification, qui est un des as p . 1 8 , 1 . 22-27) . E ainda que não haja con
pects du problême de la création . 11 a três sagrado especialmente um tratado em sua
loyalement avoué, comme on sait par le obra ao problema técnic o , não nos é proi
DÍscours, que I ' analyse geométrique avait bido pensar que a reflexão filosófica so
des limites , mais peut-être n ' a-t-il pas bre a natureza e o valor d a atividade técni
voulu s ' avouer ou avouer que I ' impossibi ca não sej a em Descartes acidental e se
lité d' une morale " définitive" , puisqu'il cundária . Após Leonardo da Vinci e Ba
ne peut y en avoir dês que I ' action com con e assim como eles, Descartes reabilita
porte normalement un élan et un risque, o trabalho, a construção das máquinas e a
signifiait également I ' impossibilité d ' une acomodação por eles da natureza à huma
science analytique " définitive" , comme il nidade, do desprezo no qual tinham sido
avait voulu que fut la sienne. mantidos pelo pensamento filosófico dos
antigos, exceção feita aos atomista s .
SUM Á RIO - A atividade técnica é
um simples prolongamento do conheci Sobre este p onto , n ã o c a b e duvidar
mento obj etivo, como tornou-se comum que o pensamento cartesiano tenha cons
pensá-Ia a partir da filoso fia positivista , ciência de marcar uma conversão . Somen
ou é ela a expressão de um " p oder" pro te cessando de considerar o Discours de la
ginal, fundamentalmente criador e para o Methode como a história de uma forma
qual a ciência elaboraria, algumas vezes ção, que se poderia ser surpreendido pela
posteriormente um programa de desen oposição existente entre os princípios da
volvimento ou um código de p recauções? moral tais quais são expostos na terceira .
A filosofia cartesiana p arece ter abordado parte e tais como são na sexta parte, sen
frontalmente este importante problema e do esta última confirmada pelo prefácio
ter considerado , mais do que se crê nor dos Príncipes . A resignação estóica pro
malmente, a relação da teoria e da prática move a separação entre o que depende do
de uma maneira ampla e nuançada . Tem homem e o que não depende, a resolução
se o direito , portanto, de pensar que a re de antes mudar os desej o s humanos do
flexão sobre a significação da técnica é que a ordem do mundo, como por exem
central no sistema cartesiano . plo não desej ar a saúde no momento da
Descartes nunca deixou de afirmar doença, todas essas confissões de humil
que a ciência que tinha a ambição de dar dade e de impotência são ponto por p onto
ao mesmo tempo o exemplo e o m odelo à contraditos pela profissão de fé na técni
humanidade era uma ciência " ú til à vi ca, pelo entusiasmo dominador que inau
da" . Certas passagens dos Principes pare gura a sexta parte. Tornar o homem
cem deixar mesmo entender que a utilida " M estre e possuidor da natureza" , desej ar
de da física cartesiana dispensaria uma in- a invenção de uma infinidade de artifícios
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1 Namque alid ex alio clarescere corde videbant Artibus ad summun donec venere cacumen . (De rerum natura, V . ' Li·
vre, vers 1 456· 1457)
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soldado sabe que friccionando óleo nas pequeno tratado sobre a explicação dos
pontas das lanças para limpá-las isso faz engenhos de levantar peso escrito por
aparecer algumas vezes labaredas. O habi Huygens em 1 63 7 , só o resumo feito por
tante de Amsterdã é sensível a tudo que a 8aillet as relações entre Descartes e V ille
vida de um grande porto m anifesta de in bressieu , engenheiro do Rei (4, p. 209,
dústria humana devotada à criação de co 2 1 4, 2 1 8) . 8aillet nos faz a enumeração
modidades e de embelezamento , a tudo o das invenções que V illebressieu seria deve
que essa população da qual se vê todos os dor das sugestões de Descartes: máquina
dias várias pessoas vindas de lugares para levantar as águas, ponte rolante para
opostos pode oferecer como testemunho a escalada das praças, navio dobrável e
da diversidade humana. É com surpresa portátil para atravessar os rios, carreta
admirativa que se vê Descartes tratar indi para o transporte dos soldados ferido s .
ferentemente e com o mesmo escrúpulo de Este breve recenseamento tão ínfimo pos
inteligência metódica os problemas técni sa parecer de temas, de pesquisas técnicas
cos os mais especiais e os mais disparates : às quais se interessava D escartes deveria
chaminés que fumegam , elevação das ser feito , pois, em nossa opinião, é por
águas e a secagem dos brej o s , diagnósti não ter rej eitado "de abaixar seu pensa
cos médicos, uso e dosagem dos remédios, mento até as menores invenções m ecâni
autômatos , traj etória e velocidade das ba cas " (4, p . 1 8 5) que Descartes concebeu
las, força das espadas, sonoridade dos si entre a teoria e a prática relações cuja sig
nos . Notemos ainda que o interesse de nificação filosófica nos parece importante
Descartes pela artilharia , pela medicina, ao mesmo temp o para a inteligência de
pelos autômatos é partilhado por muitos seu pensamento e para toda reflexão filo
de seus contemporâneos na França e na sófica em geral .
Itália. Mas o importante é que a atenção
aos detalhes técnicos , a todas as dificulda Deve-se agora buscar nos textos co
des por menores que sej a m , que o homem mo Descartes colocou e resolveu o proble
encontra em seu domínio sobre a natureza ma das relações entre teoria e técnica. São
esteja sustentada numa física e numa me inúmeros os textos onde D escartes procla
tafísica . Quanto aos sonhos de Descartes ma a imperfeição das rotinas artesãs es
cuj a ambição em alcançar o domínio so tranhas a qualquer conhecimento dos ob
bre o universo é o programa abreviado , jetos e dos fenômenos que elas utilizam ,
são bem conhecidos: restituir a visão aos afirmando ao mesmo temp o que toda
cegos, ver os animais da lua, se é que há, ação consciente de seu alcance é p osterior
tornar os homens sábios e felizes pela me à ciência correspondente. Descartes des
dicina, voar como os pássaro s . A s consi preza a arte sem explicação (4, p . 1 95 ) , os
derações de ordem medicinal estão disper inventores sem método (5, p . 3 80), descon
sas em toda a obra cartesiana . Descartes fia ao extremo dos artesãos que não tra
confessa à princesa Elisabeth que a con balham sob sua direção quanto às explica
servação da saúde foi sempre a principal ções que ele lhes sugere (4, p . 50 1 e 506) .
finalidade de seus estudos (2 , p. 329) e As Regulae contêm sobre esse assunto as
sem dúvida pensou segundo a palavra po mais significativas passagens. Desde a pri
pular citada a ele por H uygen s , que " este meira regra, Descartes opõe à diversidade
desagradável costume de morrer terá fim das aptidões técnicas , exclusivas umas das
um dia" ( 3 , p . 5 50) . As preocupações téc outras, a unidade da inteligência teórica e
nicas relativas à ótica estão consignadas se propõe alcançar por ela um conheci
em sua correspondência com Ferrier (de mento integral e sem omissão . Toda aqui
1 629 a 1 638) e na Dioptrique. Q uanto às sição de verdade constituindo-se em regra
pesquisas e experiências de D escartes rela metodológica, o pensamento conduzido
tivas às máquinas conhecemo s , além do de verdade, em verdade torna-se capaz de
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CANGUILHEM, C. - Descartes e a técnica. Trad . de Lígia Fraga Silveira. Trans/FormlAçã o , São
Paulo, 5 ; 1 1 1 - 1 22, 1 98 2 .
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CANGU ILHEM, C . - Descartes e a técnica. Trad. de Lígia Fraga S ilveira . Trans/Form/ Ação , São
Paulo, 5 : 1 1 1 - 1 22 , 1 98 2 .
um outro ato de Deus teria podido fazer Indo ainda mais longe, descobre-se
outros ainda que não menos inteligívei s . na obra cartesiana a consciência de uma
A célebre passagem do Discours de la Mé forma de relação entre o conhecimento e a
thode (VI P arte) , onde a impossibilidade construção diversa daquela que faz de
de uma dedução integral dos efeitos a par pender, mesmo com reservas, a segunda
tir das causas conduz D escartes a admitir da primeira . Tal nos parece ser o ensina
a obrigação "que se vá de encontro às m e n t o da a d m i r á v e l Diop triq u e
causas pelos efeitos " , indica nitidamente atentamente relida e m função d o proble
que é na proporção de sua p ossibilidade ma geral que nos ocupa. O ponto d e parti
de utilização técnica que as " formas ou da da ótica teórica é a invenção d a luneta
espécies de corpos" são obstáculo ao de de aproximação, invenção devida a expe
senvolvimento contínuo da dedução riência e à fortuna, seguida de uma imita
ção servil e cega. Mas esta invenção sofre
analítica. O sábio pode deduzir das pri
meiras causas "céus, astros , uma terra e ainda muitas dificuldades e Descartes
mesmo sobre a terra água, ar, fog o , mine pensa que é necessário determinar cientifi
rais " , isto é, " e feitos ordinários " , " coi camente as condições de eficácia, isto é,
sas comuns e simples " . Mas se a m atéria é deduzir a figura dos vidros das leis da luz.
Assim um sucesso técnico puramente for
para a ciência o homogêneo e o anônim o ,
tuito é a ocasião na qual " muitos bons
a matéria q u e o técnico se propõe " rela
cionar ao uso que dela fazemo s " é o p arti espíritos encontraram várias coisas em
cular e o diverso . Este é o m o tivo porque ótica" (7 , p . 82) e especialmente deu a
a ciência cartesiana reconhece a necessida Descartes " ocasião para escrever este tra
tado" (7, p. 82 e 1 59) . O conhecimento da
de da tentativa experimental . E o texto do
natureza depende portanto duplamente,
Discours de la Méthode onde o pensamen
to de Descartes procede d a teoria à técnica segundo a Dioptrique, da técnica huma
parece-nos receber uma luz incontestável na. Primeiramente, no sentido que o ins
trumento, aqui a luneta d e aumento serve
deste outro texto dos Príncipes, onde o
para descobrir novos fenômenos (7 , p . 8 1
progresso do pensamento vai da técnica à
e 226) . A dependência n o entanto
teor i a: . . . "a Medicina, as M ecânicas e em
geral todas as artes que o conhecimento manifesta-se sobretu d o , n o sentido que a
imperfeição técnica fornece " a ocasião "
da física pode servir têm por finalidade
de pesquisas teóricas pelas " dificuldades"
aplicar de tal modo alguns corpos
que é preciso resolver . A ciência procede
sensíveis uns aos outros que, pela seqüên
da técnica não como se o verdadeiro fosse
cia das causas naturai s , alguns efeitos
uma codificação do útil, um registro do
sensíveis sej am produzidos; o que fare
sucesso, mas ao contrário na medida em
mos tão bem , considerando a seqüência
que o embaraço técnic o , o insucesso e o
de algumas causas assim imaginadà s , ain fracasso convidam o espírito a se interro
da que falsas, como se elas fossem as ver gar sobre a natureza das resistências en
dadeiras, pois que esta seqüência é supos contradas pela arte humana, a conceber o
ta semelhante, naquilo que concerne os
obstáculo como objeto independente dos
efeitos sensíveis " ( 1 , p . 322-323 ) . Assim se desejos humanos e a buscar um conheci
em certos casos , a prática "envergonha a mento verdadeiro . Desta técnica que a
teoria" , é porque " toda aplicação dos clenci a , pretende entretanto reger,
corpos sensíveis uns aos outros " , digamo s propondo-lhe converter conscientemente
toda síntese técnica, deve normalmente leis em regras, mas cuj o elã não esperou a
incluir, operando sobre espécies de corpos permissão do teórico , onde é necessário
cuja dedução não pode ser integral, o im buscar a iniciativa? Esta iniciativa não se
previsível e o inesperado . encontra no entendimento, ainda que o
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CANGU ILHEM , C. - Descartes e a técnica. Trad . de Lígia Fraga Silveira. Trans/Form/Ação , São
Paulo, S: 1 1 1 - 1 22 , 1 9 8 2 .
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