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Trans/Form/ Ação , São Paulo

5 : 1 1 1 - 1 22, 1 982.

DES CARTES E A TÉCNICA .


Descartes et la technique .

Auto r : Georges CANGU I L H E M


Traduto r : Lígia Fraga S I L VEIRA·

o interesse de apresentar o original me important et avoir considéré le rapport


francês deste artigo de Georges Cangui­ de la théorie et de la pratique de façon
lhem de 1 93 7 e sua tradução , decorre não plus ample et nuancée q u ' on ne le croit gé­
só da dificuldade que muitos estudiosos néralement. On est en droit de penser que
de Descartes encontram para ter em mãos la réflexion sur la signification de la tech­
textos raros aqui entre nós, como da im­ nique est centrale dans le systeme carté­
portância do próprio tema desenvolvido sien .
pelo autor .
Descartes n ' a cessé d ' a ffirmer que la
Trata-se de uma exposição feita por sciente dont il avit l ' ambition de donner à
Canguilhem no 9 . o Congresso Internacio­ l'humanité à la fois l ' exemple et le m o dele
nal de Filosofia consagrado a D escartes e était une science " u tile à la vie " . C ertains
que pode ser completado por uma leitura passages des Principes semblent même
de "Machine et Organisme " , uma confe­ laisser entendre que l ' u tilité de la physique
rência do autor no C ollege p hilosophique cartésienne dispenserait de s ' interroger
( 1 946- 1 947) e que foi retomada em sua sur son objectivité ( 1 , p . 1 23 ) . O n n ' en
obra La Connaissance de la vie, J. Vrin , doit cependant tirer aucun droit d ' assimi­
Paris, 1 97 1 . ler la pensée de D escartes à ces philoso­
Quanto ao artigo ora reproduzido phies qui ont, de nos jours, tenté, à diver­
Descartes et la Técnique encontra-se em se fins et de diverses façons, de réduire
Actualités Scientifiques et Industrielles, toutes les valeurs du j ugement à la valeur
n.o 5 3 1 , Hermann et Cie Editeurs, P aris, pragmatique. D escartes a tres expressé­
1937, 1 1 , pp . 7 7 -8 5 . ment et tres fréquemment dit que l ' effica­
cité des arts a pour condition la vérité de
SOMMAIRE . - L ' activité techni­ la connaissance, remarquant même que le
que est-elle un sim pIe prolongement de la développement d ' u n art rudimentaire est
connaissance objective, comme il est de­ le signe que ses regles utilisent inconsciem­
venu commum de le penser à la suite de la ment des vérites ( 1 , p . 1 8) . Et bien qui'il
philosophie positiviste, ou bien est-elle n'y ait pas dans son oeuvre de traité spé­
l'expression d ' un " pouvoir " original, cialement consacré au probleme techni­
créauteur en son fond, et pour lequel la que, il ne nous est pas interdit d e penser
science élaborerait, parfois à la suite, un que la réflexion philosophique sur la natu­
programme de développement ou un code re et la valeur de l ' acitivité technique n 'est
de précautions? L a philosophie cartésien­ pas chez Descartes accidentelle ni secon­
ne parai! avoir abordé de face ce proble- daire . Apres Léonard de Vinci et Bacon et

• Departamento de Filosofia - Faculdade de Educação, Filosofia, Ciências Sociais e da Documentação - U N E S P -


1 7 . 500 - Marilia - S P .

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comme eux , Descartes releve le travail , la maine est des l ' origine pourvue de toutes
construction des machines et l ' accommo­ ses perfections et quand le monde renaitra
dement par eux de la nature à l ' humanité, de l'embrasement universel, la même hu­
du mépris dans lequel les avaient tenu s la manité et le même Socrate renaitront. La
pensée philosophique des anciens, excep­ pensée stoicienne est si peu équivoque que
tion faite pour les atomiste s . Lucrece, au cinquieme livre du De rerum
S u r c e point de d o ctrine, il n ' est pas natura , dans l ' intention de la réfuter, lie
douteux que la pensée cartésienne a cons­ la négation de tout plan providentiel rela­
cience de marquer une conversion . C ' est tif à l ' univers à l ' affirmation du progres
seulement en cessant de considérer le technique par lequel l ' humanité, touj ours
Díscours de la Méthode comme l ' histoire plus ingénieuse et mieux informée, modi­
d' une formation q u ' o n pourrait être sur­ fie son rapport au milieu cosmique, se
pris par l ' opposition des principes de la donne ce qui ne lui fut pas donné et s 'éle­
morale tels q u ' ils sont exposés à la troisi�­ ve par le travail j usqu ' à la perfection dont
me partie et à la sixiemc partie, confirmée toute philosophie théologique la fait des­
par la préface des Príncipes . L a résigna­ cendre ( 1 ) .
tion stoicienne à la séparation entre ce qui
dépend de l ' homme et ce qui n ' en dépend Dans l a doctrine d e Descartes , com­
pas, la résolution de changer les désirs hu­ me dans celle des atomistes, une matiere
mains plutõt que l ' ordre d u monde, com­ sans qualités réeles, un univers sans hié­
me par exemple de ne pas désirer la santé rarchie téléologique sont les raisons mé­
au moment de la maladie, tous ces aveux taphysiques de la foi en l'efficacité créa­
d' humilité, et d ' impuissance sont point trice de la techniqu e . L' énergique néga­
par point contredits par la profession de tion de la finalité naturelle est dans la phi­
foi technicienne, par l ' enthousiasme do­ losophie de Descartes la condition d ' une
minateur qui inaugure la sixieme partie . théorie mécanique de la nature et d ' une
Rendre l ' homme " M aitr e et p ossesseur de théorie mécanicienne de l ' art. A cet égard,
la nature" , souhaiter l ' invention d ' une in­ il n'est pas sans intérêt de remarquer que
finité d 'artifices utiles, s ' exempter des le soin mis par Descartes à défendre, dans
maladies et peut-être aussi vaincre la sa théorie des vérités éternelles , l ' absolue
mort, tous ces voeux clairement formulés liberté de Dieu et à combattre toute inter­
sont présentés comme tout autre chose prétation des attributs divins qui, les dis­
que des songe s . Renonçant à faire de ne­ tinguant les uns des autres, les subordon­
céssité vertu , Descartes se propose et nous nerait les uns aux autres, et spécialment la
propose de tourner en puissance la con­ volanté à l 'entendement, est pleinement
naissánce de la nécessité. O n sait com­ intelligible dans l ' hypothese qui fait de la
ment la philosophie stoicienne niait aussi préocupation technique un des foyers de
vigoureusement le progres humain q u ' elle la philosphie cartésienne . N ' admettre pas
affirmait la providence divin e . Toute phi­ la moindre antériorité, même logique, de
losophie qui identifie réalité et finalité l'entendement sur la volonté, tenir les
doit stabiliser les attributs humains dans principes de toute connaissance vraie dans
un systeme hiérarchique de qualités et sa forme com me dans son contenu pour
d' essences d ' o u toute possibilité de cor­ des créautures , ce n ' est pas seulement li­
rection et de réaménagement est exclue bérer Dieu d ' u n esclavage incompatible
comme devant entrainer ia chute de tout avec son infinité, c ' est nier la finalité dans
l'edifice. Selon les stoiciens , l ' espece h u - l' univers . Cette négation n ' est pas seule-

( I ) Nunque alid e x alio c1arescere corde videbant


Artibus ad summum donec venere cacumen.
(De rerum natura, V . o Livre, vers 1 456- 1 4 5 7 ) .

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ment la condition préliminaire d ' une in­ tics médicaux , usage et dousage des reme­
telligence effective de la matiere réduite à des, fontaines tenues pour m iraculeuses,
I'extériorité quantitative, elle est, aussi et automates, traj ectoire des boulets, vitesse
par là même, la raison de formuler I ' obli­ des bailes, force dés épées, sonorité des
gation pour I ' homme de la construction cloches . Notons d ' ailleurs que I ' intérêt de
technique et d 'en augurer le succes. Descartes pour l ' artillerie, pour la médeci­
ne, pour les automates est partagé par
Qu'est-ce que Descartes connaissait beaucoup de ses contemporains en France
et espérait des techniques? Sa correspon­ et en Italie . M ais ce que est important
dance, releu de ce point de vue, nous im­ c'est que I ' attention aux détails techni­
pose I'image d ' un homme tres diverse­ ques, à toutes les difficultés, si menues
ment curieux de recettes et de pratiques et soient-elles, que I ' homme rencontre dans
tres attentif à découvrir en chacune d ' elles sa prise de possession de la nature soit
les causes ou les lois que en expliquent sous-tendue par toute une physique et
I'efficacité. Sans doute, la taille des verres toute une métaphysique. Quant aux rêves
pour instruments d ' optique, la construc­ de Descartes dont I ' ambition de parvenir
tion des machines et I ' art médical sont-ils à la maitrise de I ' u nivers est le programme
les sujects les plus communs de ses ré fle­ abrégé ils sont bien connu s : rendre la vue
xions. Mais les routines du campagnard et aux aveugles, voir les animaux de la lune,
du soldat comme aussi I ' i n formation s'il y en a, rendre les hommes sages et heu­
pragmatique du voyageur lui fournissent reux par la médecine, voler comme I ' oi­
des termes nombreux de comparaison ou seau . Les considérations d ' ordre médical
des occasions de vérifier ses explications sont éparses dans toute I ' oeuvre cartésien­
théoriques . La croissance des végétaux ne. Descartes confesse à la princesse Elisa­
transplantés en fonction des terrains , la beth que la conservation de la santé a tou­
maturation des fruits sur les arbres, la fa­ jours été le principal but de ses études (2 ,
brication du beurre par séparation des p. 329), et il a sans doute pensé, selon le
corps différemment denses, la façon dont mot populaire que lui cite Huygens, que
les enfants se hissent Sur les chevaux en "cette fâcheuse coutume de mourir pren­
agitant les j ambes, la sonnerie des cloches dra fin un j our" (3, p . 5 50) . Les préoccu­
en vue de crever les nuages à foudre, sont pations techniques relatives à I ' optique
autant d ' invitations à réfléchir que la vie à sont consignées dans sa correspondance
la campagne lui a o fferte s . Le soldat sait avec Ferrier (anées 1 629 a 1 63 8 ) et dans la
qu'on frotte d ' huile les pointes des piques Dioptrique. Quant aux recherches et expé­
pour les nettoyer et qu'il y p arait quelque­ riences de Descartes relatives aux machi­
fois des flammes . L ' habitant d 'Amster­ nes nous n ' en connaissons, outre le petit
dam est sensible à tout ce que la vie d ' un traité sur I ' explication des engins de leva­
grand port manifeste d 'industrie humaine ge écrit pour Huygens en 1 63 7 , que le ré­
vouée à la création de commodités et sume fait par B aillet des relations entre
d' embellissements, à tout ce que cette po­ Descartes et V illebressieu , ingénieur du
pulation ou I'on voit tous les j ours plu­ Roi (4, p . 209, 2 1 4, 2 1 8) . B aillet nous fait
siers personnes qui sont revenues des anti­ I'énumération des inventions dont V ille­
podes oJfre de témoignages de la diversité bressieu serait redevable aux suggestions
humaine. C ' est avec une surprise admira­ de Descartes: machine à élever les eaux ,
tive qu 'on voit Descartes traiter indiffé­ pont roulant poul' I ' escalade des places,
remment et avec le même scrupule d ' intel­ bateau pliant et portatif pour passer les ri­
ligence méthodique les problemes techni­ vieres, chariot-chaise pour le transport
ques les plus spéciaux et les plus dispara­ des soldats blessés . Ce bref recensement
tes : cheminées qui fument, élévation des des suj ets, si infimes puisent-ils paraite,
eaux et asséchement des marais, diagnos- de recherches techniques auxquelles s ' in-

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téressait Descartes devait être fait, car relles" ( 1 , p . 3 2 1 -322) . C ' est pourquoi "il
c'est, à notre avis, pour n ' avoir pas dé­ faut avoir expliqué quelles sont les lois de
daigne " d 'abaisser sa pensée j usqu ' aux la nature et comment elle agit à son ordi­
moindres inventions des mécaniques" (4, naire avant qu'on puisse enseigner com­
p . 1 85) que Descartes a conçu entre la ment elle peut être appliquée à des effects
théorie et la pratique des rapports dont la auxquels elle n ' est past accoutumée (3 ,
signification philosophique nous parait p . 50) . Faire sans comprendre, c ' est le pro­
importante à la fois pour l'intelligence de pre du technicien que n ' est que tel, pro­
sa pensée et pour toute réflexion philoso­ mettre sans effectuer c ' est la définition du
phique en géneral . charlatan , obtenir à volonté des effets par
l'intelligence des causes, c ' est l ' ambition
On doit maintenant chercher dans les cartésienne. L a conscience du possible
textes comment Descartes a posé et résolu technique nous est do i mée par la connais­
le probleme des rapports entre la théorie sance du nécessaire theórique. Jusqu ' ici il
et la technique . Les textes sont innombra­ n'y a rien dans la philosophie cartésienne
les ou Descartes proclame l ' i n firmité des relativement à la technique qui ne nous
routines artisanes étrangeres à toute con­ paraisse évident, si nous appelons éviden­
naissance des obj ets et des p hénoménes ce la longue familiarité de la pensée mo­
qu ' elles utilisent, ou il a ffirme que toute derne avec un theme de réflexion qui, de
action consciente de sa portée est posté­ Vinci à Marx en passant par les Encyclo­
rieure à la science correspondante . Des­ pédistes et Comte, a été l ' oc.asion d ' un dé­
cartes méprise l ' art sans explication (4, veloppement devenu classique.
p . 1 95 ) , les inventeurs sans méthode (5 ,
p . 3 80) , se défie à l ' estrême des artisans Toutefois, cette these de la connais­
qui ne travaillent pas sous sa direction aux sance convertible en action technique ne
applications q u ' il leur suggere (4, p . 50 1 et va pas dans la pensée cartésienne sans
506) . Les Regulae renferment à ce sujet les d'importants restrictions . Descartes aper­
passages les plus significatifs . Des la pre­ çoit tres clairement, dans le passage de la
miere rêgle, Descartes oppose à la diversi­ th é orie à la pratique, des "difficultés "
té des aptitudes techniques, exclusives les que l' intelligence supposée parfaite ne
unes des autres, l ' unité de l ' intelligence saurait par elle-même résoudre . Toute la
théorique et se propose de parvenir par el­ connaissam:e possible supposée donnée ne
le à une connaissance intégrale et sans saurait, en certains cas, éliminer de la réa­
omission. Toute acquisition de vérité de­ lisation technique certains imper fections .
venant regle méthodique, la pensée portée Encore qu'un ange réalisât un miroir
de vérité en vérité, se rend capable d ' assu­ d' Archimede il ne saurait le faire capable
rer à l ' action sécurite et efficacité, consé­ de bnller à une lieue ode distance sans lui
quences d 'une attention sans distraction donner une grandeur excessive (4, p . 1 09) .
que la specialisation artisane, bornée et Encore qu'un ange donnât les instructions
partiale, recherche vainement. A la regle théoriques pour la construction d ' une ro­
conquieme, D escartes cite parmi les illu­ maine capable de peser j usqu ' à deux cents
sions que sa méthode tend à éliminer celle livres "il est presque impossible q u ' on ob­
des gens qui "étudient la m écanique sans serve tout si j ustement en le faisant q u ' il
savoir la physique et qui fabriquent au ha­ ne s ' y trouve de la faute et ainsi la prati­
sard de nouveaux m o teurs " . A cette ab­ que ferait honte à la théorie " (3, p . 469) ,
surde présomption s ' oppose l ' admirable et c'est pourquoi Descartes conseille de
affirmation des Príncipes : " Toutes les re­ grandeur l ' instrument par tâtonnement
gles des Mécaniques appartiennent à la empirique . De même, cinq ans apres avoir
Physique, en sorte que toutes les choses fait la théorie des lunettes, Descartes écrit
qui sont artificielles sont avec cela natu- à Mersenne, concernant la fabrication de

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ces instruments, q u ' il y a de la différence peces de corp s " font obstacle au dévelop­
entre la théorie et la pratique et que celle­ pement continu de la deduction analyti­
ci ne peut atteindre à la perfection de que. Le savant peut déduire des premiéres
celle-Ià (6, p . 5 8 5 ) . 11 importe de remar­ causes " des cieux, des astres, une terre et
quer qu'en ces trois exemples du miroir, même sur la terre de I ' eau, de I ' air, du
de la romaine et de la lunette, les théories, feu, des minéraux" , c ' est-à-dire des " ef­
relativement simples, de la réflexion et de fets ordinaires " , des "choses communes
la réfraction optiques et du levier ont été et simples " . Mais si la matiere est pour la
les premiers succes de la science cartésien­ science I ' h omogêne et I ' anonyme, la ma­
ne. Bien plus expressément encore, si le tiere que le technicien se propose de " rap­
probleme du vol parait insoluble à Des­ porter à notre usage" c ' est le particulier et
cartes ce n ' est pas pour des raisons d ' or­ le diverso C ' est pour-quoi la science carté­
dre théorique, mais pour des raisons d ' or­ sienne avoue la nécessité du tâtonnement
dre technique: "On peut bien faire une expérimentaJ . Et le texte d u discours ou la
machine qui se soutienne en I ' air comme pensée de Descartes procede de la théorie
un oiseau, metaphysice loquen d o , car les à la technique nous paralt recevoir une lu­
oiseaux mêmes, du moins selon moi, sont miere éclatante de cet autre text des
de telles machines , mais non pas physice Principes ou le progrés de pensée va de la
ou moralier loquendo, parce q u ' il y fau­ technique à la théorie: "La M édecine, les
drait des ressorts si subtils et ensemble si Mécaniques et géneralement tous les arts à
forts qu'ils ne sauraient être fabriqués par quoi la connaissance de la physique peut
des hommes " (6, p . 1 63 ) . servir n ' ont pour fin que d ' appliquer telle­
ment quelques corps sensibles les uns aux
S u r c e décalage entre les fonctions autres , que, par la suite des causes natu­
humaines de science et de construction relles, quelques effets sensibles soient pro­
que pourtant sa philosophie semble nous duits; ce que nous ferons tout aussi bien,
inviter à tenir pour homogenes et conver­ en considérant la suite de quelques causes
tibles dans lesens de la premiere à la se­ ainsi imaginées , bien que fausses, que si
conde, Descartes ne s ' est pas expliqué et elles étaient les vraies , puisque cette suite
c'est à nous de chercher quelque lumiere est supposée semblable, en ce qui regarde
dans les textes ou dans u n rapprochement les effets sensibles" ( 1 , p. 322- 3 2 3 ) . Ainsi
des themes de sa pensée . Descartes a affir­ donc si, dans bien des cas, la pratique
mé qu'on doit pouvoir déduire I ' expérien­ "fait honte à la théorie " , c ' est parce que
ce à partir de principes intuitivement dis­ "toute applications des corps sensibles les
cernés qu'il appelle tantôt " s emences de uns aux autres " , disson toute synthese
vérités" , tantôt " n atures simples " , tantôt technique : doit normalement inclure, opé­
"absolu s " ; et simultanément il a estimé rant sur es especes de corps dont la déduc­
ne pouvoir rendre compte des effets parti­ tion ne peut être intégrale, de I ' imprévisi­
culiers sans chercher d ' abord à les consta­ ble et de I ' inattendu .
ter, c'est-à-dire à les subir comme des
données qu'un autre acte de Dieu aurait Allant plus loin , on découvre dans
pu faire autres quoique non moins intelli­ I' oeuvre cartésienne la conscience d ' une
gibles . Le célebre passage du Discours forme de relation entre la connaissance et
(VI . e partie) , ou I ' impossibilité d ' une dé­ la construction autre que celle qui fait dé­
duction intégrale des effets à partir des pendre, même avec des réserves, la secon­
causes conduit Descartes à admettre 1 ' 0 - de de la premiere. Tel nous parit être I ' en­
bligation de " venir au devant des causes seignement de I 'admirable Dioptrique at­
par les effets" , indique nettement que tentivement relue en fonction- du proble­
c'est à proportion de leur possibilité d ' uti­ me géneral qui nous occupe. L e point de
lisation technique que les " formes ou es- départ de I ' optique théorique c ' est I ' in-

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vention de la lunette d ' approche, inven­ justifie lt! soin q u ' il apporte à se conserver
tion due à l ' experiénce et à la fortune, sui­ (4, p. 507); de même pour q u ' il écrive la
vie d ' une imitation servile et aveugle . Dioptrique il faut que des yeux malades
Mais cette invention souffre encore b eau­ ou capables d ' illusions aient rendu quel­
coup de difficultés et Descartes pense que homme inapte à discerner infaillible­
qu'il faut en déterminer scientifiquement ment toutes choses utiles à la conduite de
les conditions d ' efficacité, c ' e st-à-dire dé­ la vie . Et puisque " nous ne saurions nous
duire la figure des verses des lois de la lu. faire un nouveau corps" (7 , p. 1 47 ) , nous
miere . Ainsi une réussite technique pure­ devons aj outer aux organes intérieurs des
ment fortuite est l ' occasion à laquelle organes extérieurs (7, p. 1 48 ) , aux organes
"beaucoup de bons esprits ont trouvé plu­ naturels, des organes artificiels (7 , p .
sieurs choses en optique" (7 , p. 82) et spé­ 1 65 ) . C ' est dans les besoin s , l ' appétit e t la
cialement a donné à Descartes " occasion volonté qu'il faut chercher l ' initiative de
d'écrire ce traité" (7 , p. 82 et 1 5 9) . La la fabrication technique ( 1 , p. 1 23 ) . Le
connaissance de la nature dépend dooc soin mis par Descartes à affirmer dans sa
doublement, d ' apres la Dioptrique, de la théorie de l ' union de l ' âme et du corps
technique humaine . E n ce sens d ' abord , l' irréductibilité des affections et dans sa
que l 'instrument, ici la lunette grossissan­ théorie de l ' erreur, l ' originalité de la vo­
te, sert à découvrir de nouveaux phéno­ lonté, signifie vraisemblablement l ' impos­
menes (7, p. 81 et 226) . E n ce sens, ensuite sibilité à ses yeux d ' u nifier dans une philo­
et surtout, que l ' i mperfection technique sophie de l ' entendement pur, dans un pur
fournit " l ' occasion" de recherches théorÍ­ systeme de j ugements de connaissance,
ques par les "difficulté s " q u ' il faut rés ou­ cette vie que le propos de la phi!osophie
dre. La science procede de la technique consiste à vouloir bien vivre . Ainsi l ' irré­
non pas en ceci que le vrai serait une codi­ ductibi!ité finale de la technique à la scien­
fication de l ' utile, un enregistrement du ce, du construire au connaitre, l ' impossi­
succes, mais au contraire en ceci que l ' em­ bilité d 'une transformation totale et conti­
barras technique, l ' i n succes et l ' échec in­ nue de la science en action, reviendraient
vitent l' esprit à s' interroger sur la nature à l' affirmation de l' originalité d' un " pou­
des résistances recontrées par l ' art hu­ voir" . Dans la conscience humaine com­
main, à concevoir l ' ob stacle comme objet me en Dieu, la volonté ou la liberté ne
indépendant des désir humains, et à re­ sont pas aux limites de l ' intelligence . Voir
chercher une connaissance vraie . De cette dans la technique une action touj ours à
technique que la science prétend désor­ quelque degré synthétique, donc en tant
mais régenter en lui proposant de conver­ que telle inanalysable, ce n ' est pas, du
tir consciemment des lois en regles, mais point de vue cartésien même, nous
dont l ' élan n'a pas attend u la permission semble-t-il, lui retirer toute valeur, puis­
du théoricien, ou faut-i! chercher l ' initia­ que c ' est voir en elle un mode, quoique in­
tive? Cette initiative n ' est pas dans l ' en­ férieur; de création .
tendement, alors même que l ' entende­
ment donne à l ' homme informé le moyen Reste évidemment à se p oser la ques­
de dépasser "la portée ordinaire des arti­ tion de savoir pourquoi, si les vues som­
sans" (7 , p. 227 ) . L ' initiative de la techni­ mairement exposées ci-dessus sont exac­
que est dans les exigences du vivant. De tes, il n'y a pas dans la philosophie carté­
même que Descartes éprouve l ' urgente sienne une théorie de la création , c 'est-à­
obligation de constituer la médecine in­ dire au fond une esthétique . Sans dou te;
faillible dont il rêve depuis longtemps de l'absence, il est difficile de conclure
lorsque ses cheveux blanchissent (4, p . quoique ce soit. M ais on peut se deman­
435) et parce que l a mort l e priverait de der si Descartes n ' a paspeut-être confuse­
cette " espérance de plus d'un siecle " qui ment senti q u ' en admettant la possibilité

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d'un problême esthétique en génêral, il al­ terrogação sobre sua obj etividade ( 1 , p .
lait contredire la solution donnée au pro­ 1 23) . N o entanto isto não deve dar o direi­
blême théorique en génêral . Descartes a to de assimilar o pensamento de Descartes
résolu par une mécanique et une physique a estas filosofias que em nossos dias tenta­
géométrique le problême de I ' intelligence ram , com diversas finalidades e de diver­
du réel . En se donnant le mouvement sas maneiras, reduzir todos os valores do
comme une intuition fondamentale du julgamento ao valor P ragmático . Descar­
même ordre que I ' étendue et le nombre, tes diz expressa e freqüentemente que a
en éliminant d ' avance tout ce que le mou­ eficácia das artes tem por condição a ver­
vement inclut de qualitatif et de synthéti­ dade do conhecimento, observando mes­
que, Descartes , encore q u ' il vit en cette mo que o desenvolvimento de uma arte
notion le principe de toute variété maté­ rudimentar é o sinal de que suas regras
rielle, s 'obligeait à ne pas poser le problê­ utilizam inconscientemente verdades ( 1 ,
me de la diversification, qui est un des as­ p . 1 8 , 1 . 22-27) . E ainda que não haja con­
pects du problême de la création . 11 a três sagrado especialmente um tratado em sua
loyalement avoué, comme on sait par le obra ao problema técnic o , não nos é proi­
DÍscours, que I ' analyse geométrique avait bido pensar que a reflexão filosófica so­
des limites , mais peut-être n ' a-t-il pas bre a natureza e o valor d a atividade técni­
voulu s ' avouer ou avouer que I ' impossibi­ ca não sej a em Descartes acidental e se­
lité d' une morale " définitive" , puisqu'il cundária . Após Leonardo da Vinci e Ba­
ne peut y en avoir dês que I ' action com­ con e assim como eles, Descartes reabilita
porte normalement un élan et un risque, o trabalho, a construção das máquinas e a
signifiait également I ' impossibilité d ' une acomodação por eles da natureza à huma­
science analytique " définitive" , comme il nidade, do desprezo no qual tinham sido
avait voulu que fut la sienne. mantidos pelo pensamento filosófico dos
antigos, exceção feita aos atomista s .
SUM Á RIO - A atividade técnica é
um simples prolongamento do conheci­ Sobre este p onto , n ã o c a b e duvidar
mento obj etivo, como tornou-se comum que o pensamento cartesiano tenha cons­
pensá-Ia a partir da filoso fia positivista , ciência de marcar uma conversão . Somen­
ou é ela a expressão de um " p oder" pro­ te cessando de considerar o Discours de la
ginal, fundamentalmente criador e para o Methode como a história de uma forma­
qual a ciência elaboraria, algumas vezes ção, que se poderia ser surpreendido pela
posteriormente um programa de desen­ oposição existente entre os princípios da
volvimento ou um código de p recauções? moral tais quais são expostos na terceira .
A filosofia cartesiana p arece ter abordado parte e tais como são na sexta parte, sen­
frontalmente este importante problema e do esta última confirmada pelo prefácio
ter considerado , mais do que se crê nor­ dos Príncipes . A resignação estóica pro­
malmente, a relação da teoria e da prática move a separação entre o que depende do
de uma maneira ampla e nuançada . Tem­ homem e o que não depende, a resolução
se o direito , portanto, de pensar que a re­ de antes mudar os desej o s humanos do
flexão sobre a significação da técnica é que a ordem do mundo, como por exem­
central no sistema cartesiano . plo não desej ar a saúde no momento da
Descartes nunca deixou de afirmar doença, todas essas confissões de humil­
que a ciência que tinha a ambição de dar dade e de impotência são ponto por p onto
ao mesmo tempo o exemplo e o m odelo à contraditos pela profissão de fé na técni­
humanidade era uma ciência " ú til à vi­ ca, pelo entusiasmo dominador que inau­
da" . Certas passagens dos Principes pare­ gura a sexta parte. Tornar o homem
cem deixar mesmo entender que a utilida­ " M estre e possuidor da natureza" , desej ar
de da física cartesiana dispensaria uma in- a invenção de uma infinidade de artifícios

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úteis, livrar-se das doenças e talvez vencer tação d o s a t r i b u t o s d i v i n o s q u e ,


também a morte, todos esses desej os cla­ distingüindo-os u n s d o s outros , os subor­
ramente formulados são apresentados co­ dinaria uns aos outros, e especialmente a
mo outra coisa que meros sonhos . Renun­ vontade ao entendimento , é plenamente
ciando em fazer da necessidade virtude, inteligível na hipótese que faz da preocu­
Descartes propõe a si e a nós transformar pação técnica um dos núcleos da filosofia
em potência o conhecimento da necessida­ cartesiana . Não admitir a mínima anterio­
de. Sabe-se como a filosofia estóica nega­ ridade, mesmo lógica, do entendimento
va tão vigorosamente o progresso huma­ sobre a vontade, manter os princípios de
no quanto afirmava a providência divina. todo conhecimento verdadeiro em sua
Toda filosofia que identifica realidade e forma e em seu conteúdo como criaturas
finalidade deve estabilizar os atributos não é somente liberar Deus de uma depen­
humanos num sistema hierárquico de dência incompatível com sua infinitude, é
qualidades e de essências de onde toda negar a finalidade no univers o . Esta nega­
possibilidade de correção e de remanej a­ ção não é somente a condição preliminar
mento está excluída como arrastando con­ de uma inteligência efetiva da matéria re­
sigo a queda de todo o edifício . Segundo duzida à exterioridade quantitativa , é
os estóicos, a espécie humana é desde a também por isso mesm o , a razão de for­
origem provida de todas as suas perfei­ mular a obrigação para o homem da cons­
ções e quando o mundo renascer d o abra­ trução técnica e de vaticinar o seu sucesso .
samento universal, a mesma humanidade
e o mesmo Sócrates renascerão . O pensa­ O q ue Descartes conhecia e esperava
mento estóico é tão pouco equívoco que das técnicas? Sua correspondência, relida
Lucrécio, no quinto livro de De rerum na­ deste ponto de vista, nos impõe a imagem
tura , com a intenção de refutá-lo , liga a de um homem muito diversamente curio­
negação de todo plano providencial relati­ so de receitas e de práticas e m uito atento
vo ao universo à afirmação do progresso em descobrir em cada uma delas as causas
técnico pelo qual a humanidade, cada vez ou as leis que explicam sua eficácia. Sem
mais engenhosa e melhor informada, mo­ dúvida, o corte dos vidros para instru­
difica sua relação ao meio cósmico, dá a si mentos de ótica, a construção das máqui­
mesma o que não lhe foi dado e se eleva nas e a arte médica são o s temas mais co­
pelo trabalho até a perfeição da qual toda muns de suas reflexões . Mas as práticas
filosofia teológica a fez descer ( 1 ) . rotineiras do camponês e do soldado , co­
mo também a informação pragmática do
N a doutrina de Descartes , como na­ viaj ante lhe fornecem numerosas situa­
quela dos atomistas, uma matéria sem ções de comparação ou ocasiões de verifi­
qualidades reais, um universo sem hierar­ car suas explicações teórica s . O cresci­
quia teleológica, são as razões m etafísicas mento dos vegetais transplantados em
da fé na eficácia criadora da técnica. A função dos terrenos, o amadurecimento
enérgica negação da finalidade natural é '
dos frutos nas árvores, a fabricação da
na filosofia de Descartes a condição de manteiga pela separação dos corpos dife­
uma teoria mecânica da natureza e de rentemente densos , a maneira pela qual as
uma teoria mecanicista da arte . A este res­ crianças erguem-se sobre o s cavalos agi­
peito, não é sem interesse observar o cui­ tando as pernas, o repicar dos sinos com a
dado com que Descartes defende, em sua finalidade de fender as nuvens à maneira
teoria das verdades eternas , a absoluta li­ do raio , são igualmente convites à refle­
berdade de Deus e combate toda interpre- xão que a vida no campo lhe o fereceu . O

1 Namque alid ex alio clarescere corde videbant Artibus ad summun donec venere cacumen . (De rerum natura, V . ' Li·
vre, vers 1 456· 1457)

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soldado sabe que friccionando óleo nas pequeno tratado sobre a explicação dos
pontas das lanças para limpá-las isso faz engenhos de levantar peso escrito por
aparecer algumas vezes labaredas. O habi­ Huygens em 1 63 7 , só o resumo feito por
tante de Amsterdã é sensível a tudo que a 8aillet as relações entre Descartes e V ille­
vida de um grande porto m anifesta de in­ bressieu , engenheiro do Rei (4, p. 209,
dústria humana devotada à criação de co­ 2 1 4, 2 1 8) . 8aillet nos faz a enumeração
modidades e de embelezamento , a tudo o das invenções que V illebressieu seria deve­
que essa população da qual se vê todos os dor das sugestões de Descartes: máquina
dias várias pessoas vindas de lugares para levantar as águas, ponte rolante para
opostos pode oferecer como testemunho a escalada das praças, navio dobrável e
da diversidade humana. É com surpresa portátil para atravessar os rios, carreta
admirativa que se vê Descartes tratar indi­ para o transporte dos soldados ferido s .
ferentemente e com o mesmo escrúpulo de Este breve recenseamento tão ínfimo pos­
inteligência metódica os problemas técni­ sa parecer de temas, de pesquisas técnicas
cos os mais especiais e os mais disparates : às quais se interessava D escartes deveria
chaminés que fumegam , elevação das ser feito , pois, em nossa opinião, é por
águas e a secagem dos brej o s , diagnósti­ não ter rej eitado "de abaixar seu pensa­
cos médicos, uso e dosagem dos remédios, mento até as menores invenções m ecâni­
autômatos , traj etória e velocidade das ba­ cas " (4, p . 1 8 5) que Descartes concebeu
las, força das espadas, sonoridade dos si­ entre a teoria e a prática relações cuja sig­
nos . Notemos ainda que o interesse de nificação filosófica nos parece importante
Descartes pela artilharia , pela medicina, ao mesmo temp o para a inteligência de
pelos autômatos é partilhado por muitos seu pensamento e para toda reflexão filo­
de seus contemporâneos na França e na sófica em geral .
Itália. Mas o importante é que a atenção
aos detalhes técnicos , a todas as dificulda­ Deve-se agora buscar nos textos co­
des por menores que sej a m , que o homem mo Descartes colocou e resolveu o proble­
encontra em seu domínio sobre a natureza ma das relações entre teoria e técnica. São
esteja sustentada numa física e numa me­ inúmeros os textos onde D escartes procla­
tafísica . Quanto aos sonhos de Descartes ma a imperfeição das rotinas artesãs es­
cuj a ambição em alcançar o domínio so­ tranhas a qualquer conhecimento dos ob­
bre o universo é o programa abreviado , jetos e dos fenômenos que elas utilizam ,
são bem conhecidos: restituir a visão aos afirmando ao mesmo temp o que toda
cegos, ver os animais da lua, se é que há, ação consciente de seu alcance é p osterior
tornar os homens sábios e felizes pela me­ à ciência correspondente. Descartes des­
dicina, voar como os pássaro s . A s consi­ preza a arte sem explicação (4, p . 1 95 ) , os
derações de ordem medicinal estão disper­ inventores sem método (5, p . 3 80), descon­
sas em toda a obra cartesiana . Descartes fia ao extremo dos artesãos que não tra­
confessa à princesa Elisabeth que a con­ balham sob sua direção quanto às explica­
servação da saúde foi sempre a principal ções que ele lhes sugere (4, p . 50 1 e 506) .
finalidade de seus estudos (2 , p. 329) e As Regulae contêm sobre esse assunto as
sem dúvida pensou segundo a palavra po­ mais significativas passagens. Desde a pri­
pular citada a ele por H uygen s , que " este meira regra, Descartes opõe à diversidade
desagradável costume de morrer terá fim das aptidões técnicas , exclusivas umas das
um dia" ( 3 , p . 5 50) . As preocupações téc­ outras, a unidade da inteligência teórica e
nicas relativas à ótica estão consignadas se propõe alcançar por ela um conheci­
em sua correspondência com Ferrier (de mento integral e sem omissão . Toda aqui­
1 629 a 1 638) e na Dioptrique. Q uanto às sição de verdade constituindo-se em regra
pesquisas e experiências de D escartes rela­ metodológica, o pensamento conduzido
tivas às máquinas conhecemo s , além do de verdade, em verdade torna-se capaz de

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assegurar à ação segurança e eficácia, a construção de uma balança romana ca­


conseqüências de uma atenção sem distra­ paz de pesar até 200 libras "é quase im­
ção que a especialização artesã, limitada e possível que se observe de uma maneira
parcial, b u sca de u m a m aneira vã. Na tão j usta fazendo com que não haj a erro ,
quinta regra, Descartes cita entre as ilu­ e assim a prática faria vergonha à teoria"
sões que seu método tende a eliminar (3 , p.469), e é por este motivo que Descar­
aquela das pessoas que " estudam mecâni­ tes aconselha graduar o instrumento por
ca sem saber física e que fabricam ao aca­ meio de tentativa empírica. Da mesma
so novos motores " . A esta absurda pre­ maneira, cinco anos após ter feito a teoria
sunção se opõe a admirável a firmação dos das lunetas , Descartes escreve a M ersen­
PrinCÍpes : "Todas as regras das M ecâni­ ne, no que concerne à fabricação desses
cas pertencem à Física, de m aneira que to­ instrumentos , que há uma diferença entre
das as coisas que são artificiais são a par­ a teoria e a prática e que esta não pode
tir daí naturais " ( 1 , p . 3 2 1 -322) . Assim "é atingir a perfeição daquela (6 , p . 5 8 5 ) . Im­
necessário ter explicado quais são as leis porta observar que nesses três exemplos
da natureza e como age ordinariamente do espelho, da balança romana e da lune­
antes que se possa ensinar como pode ser ta, as teorias da reflexão e da refração óti­
aplicada a efeitos aos quais está acostu­ cas e da alavanca foram o s primeiros su­
mada" (3, p . 50) . Fazer sem compreender cessos da ciência cartesiana. De uma ma­
é próprio àquele que é s ó técnic o , prome­ neira ainda mais explícita, se o problema
ter sem efetuar é a definição do charlatão , do vôo aparece como insolúvel para Des­
obter efeitos pela inteligência das causas é cartes não é por razões de ordem teórica,
a ambição cartesiana . A consciência do mas por razões de ordem técnica: " P ode­
possível técnico nos é dada pelo conheci­ se muito bem fazer uma máquina que se
mento do necessário teóric o . Até aqui na­ sustente no ar como um pássaro,
da há na filosofia cartesiana relativamen­ metaphysice loq uendo , pois esses mesmos
te à técnica que não nos pareça evidente, pássaros, ao menos segundo eu , são tais
se compreendemos por evidência a longa máquinas, mas não physice ou m oraliter
familiaridade do pensamento moderno loquendo , porque seria necessário forças
com um tema de reflexão que, de Leonar­ tão sutis e unidade tão fortes que não po­
do da Vinci a M arx, passando pelos Enci­ deriam ser fabricadas por homens" (6,
clopedistas e Comte, foi a ocasião de um p. 1 63 ) .
desenvolvimento que se tornou clássico .
A respeito desta defasagem entre as
Entretanto, esta tese do conhecimen­ funções humanas de ciência e de constru­
to convertível em ação técnica não se ção que todavia sua filosofia parece nos
apresenta no pensamento cartesiano sem c"nvidar a ter como homogêneas e con­
importantes restrições . Descartes percebe vertí'reis no sentido da primeira para a se­
muito claramente, na passagem da teoria gunda, Descartes não se explicou e cabe­
à prática, " dificuldades " que a inteligên­ nos bU3car alguma luz nos textos ou numa
cia suposta perfeita não saberia por si aproximação dos temas de seu pensamen­
mesma resolver . Todo conhecimento to . Descartes afirmou que se deve poder
possível suposto dado não poderia, em deduzir a expenencia a partir de
certos casos , eliminar da realização técni­ princípios intuitivamente distintos , aos
ca certas imperfeições . Ainda que u m an­ quais denomina ora " sementes de verda­
jo realizasse um espelho de Arquimedes des " , ora "natureza simples " , ora "abso­
não poderia fazê-lo capaz de queimar a lutos" ; e simultaneamente estimou não
uma légua de distância sem lhe dar uma poder levar em consideração efeitos parti­
grandeza excessiva (4, p . 1 09) . Ainda q u e culares sem de início b uscar constatá-los,
um anj o desse as instruções teóricas para isto é, experimentá-los como dados que

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um outro ato de Deus teria podido fazer Indo ainda mais longe, descobre-se
outros ainda que não menos inteligívei s . na obra cartesiana a consciência de uma
A célebre passagem do Discours de la Mé­ forma de relação entre o conhecimento e a
thode (VI P arte) , onde a impossibilidade construção diversa daquela que faz de­
de uma dedução integral dos efeitos a par­ pender, mesmo com reservas, a segunda
tir das causas conduz D escartes a admitir da primeira . Tal nos parece ser o ensina­
a obrigação "que se vá de encontro às m e n t o da a d m i r á v e l Diop triq u e
causas pelos efeitos " , indica nitidamente atentamente relida e m função d o proble­
que é na proporção de sua p ossibilidade ma geral que nos ocupa. O ponto d e parti­
de utilização técnica que as " formas ou da da ótica teórica é a invenção d a luneta
espécies de corpos" são obstáculo ao de­ de aproximação, invenção devida a expe­
senvolvimento contínuo da dedução riência e à fortuna, seguida de uma imita­
ção servil e cega. Mas esta invenção sofre
analítica. O sábio pode deduzir das pri­
meiras causas "céus, astros , uma terra e ainda muitas dificuldades e Descartes
mesmo sobre a terra água, ar, fog o , mine­ pensa que é necessário determinar cientifi­
rais " , isto é, " e feitos ordinários " , " coi­ camente as condições de eficácia, isto é,
sas comuns e simples " . Mas se a m atéria é deduzir a figura dos vidros das leis da luz.
Assim um sucesso técnico puramente for­
para a ciência o homogêneo e o anônim o ,
tuito é a ocasião na qual " muitos bons
a matéria q u e o técnico se propõe " rela­
cionar ao uso que dela fazemo s " é o p arti­ espíritos encontraram várias coisas em
cular e o diverso . Este é o m o tivo porque ótica" (7 , p . 82) e especialmente deu a
a ciência cartesiana reconhece a necessida­ Descartes " ocasião para escrever este tra­
tado" (7, p. 82 e 1 59) . O conhecimento da
de da tentativa experimental . E o texto do
natureza depende portanto duplamente,
Discours de la Méthode onde o pensamen­
to de Descartes procede d a teoria à técnica segundo a Dioptrique, da técnica huma­
parece-nos receber uma luz incontestável na. Primeiramente, no sentido que o ins­
trumento, aqui a luneta d e aumento serve
deste outro texto dos Príncipes, onde o
para descobrir novos fenômenos (7 , p . 8 1
progresso do pensamento vai da técnica à
e 226) . A dependência n o entanto
teor i a: . . . "a Medicina, as M ecânicas e em
geral todas as artes que o conhecimento manifesta-se sobretu d o , n o sentido que a
imperfeição técnica fornece " a ocasião "
da física pode servir têm por finalidade
de pesquisas teóricas pelas " dificuldades"
aplicar de tal modo alguns corpos
que é preciso resolver . A ciência procede
sensíveis uns aos outros que, pela seqüên­
da técnica não como se o verdadeiro fosse
cia das causas naturai s , alguns efeitos
uma codificação do útil, um registro do
sensíveis sej am produzidos; o que fare­
sucesso, mas ao contrário na medida em
mos tão bem , considerando a seqüência
que o embaraço técnic o , o insucesso e o
de algumas causas assim imaginadà s , ain­ fracasso convidam o espírito a se interro­
da que falsas, como se elas fossem as ver­ gar sobre a natureza das resistências en­
dadeiras, pois que esta seqüência é supos­ contradas pela arte humana, a conceber o
ta semelhante, naquilo que concerne os
obstáculo como objeto independente dos
efeitos sensíveis " ( 1 , p . 322-323 ) . Assim se desejos humanos e a buscar um conheci­
em certos casos , a prática "envergonha a mento verdadeiro . Desta técnica que a
teoria" , é porque " toda aplicação dos clenci a , pretende entretanto reger,
corpos sensíveis uns aos outros " , digamo s propondo-lhe converter conscientemente
toda síntese técnica, deve normalmente leis em regras, mas cuj o elã não esperou a
incluir, operando sobre espécies de corpos permissão do teórico , onde é necessário
cuja dedução não pode ser integral, o im­ buscar a iniciativa? Esta iniciativa não se
previsível e o inesperado . encontra no entendimento, ainda que o

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entendimento dê ao homem informado o vontade ou a liberdade não estão nos limi­


meio de ultrapassar "o alcance ordinârio tes da inteligência. Ver na técnica uma
dos artesãos " (7, p. 227 ) . A inici ativa da ação sempre num certo grau sintética, e
técnica encontra-se nas exigências do enquanto tal não analisâvel , não é, do
vivente. Do mesmo modo que D escartes ponto de vista cartesiano, nos parece,
experimenta a urgente obrigação de cons- retirar-lhe todo valor, pois que é ver nela
tituir a medicina infalível com a qual hâ um modo, ainda que inferior, de criação .
longo tempo sonha para quando seus ca- Resta evidentemente colocar a ques­
belos embranquecerem (4, p. 435) e por- tão de saber por que, se as considerações
que a morte o privaria desta " esperança sumariamente expostas acima são exatas,
de mais de um sécul o " que j ustifica o cui- não hâ na filosofia cartesiana uma teoria
dado que ele emprega em se conservar (4, da criação , isto é, no fundo uma estética.
p . 507); da mesma m aneira para que es- Sem dúvida, da ausência, é difícil concluir
creva a Dioptrique é necessârio que olhos o que quer que sej a . Mas pode-se pergun­
doentes ou capazes de ilusões tenham tor- tar se Descartes não sentiu talvez confusa­
nado algum homem inapto para discernir mente que, admitindo a possibilidade de
infalivelmente todas as coisas úteis à con- um problema estético em geral, iria con­
duta da vida . E visto que " não p odería- tradizer a solução dada ao problema teó­
mos fazer para nós um novo corp o " (7 , p . rico em geral . Descartes resolveu por uma
147), devemos acrescentar aos órgãos in- mecânica e uma física geométrica o pro­
teriores, orgãos exteriores (7 , p. 1 48), aos blema da inteligência do real . Assumindo
órgãos naturais , órgãos artificiais (7, p . o movimento como uma intuição funda-
1 65 ) . É nas necessidades , no apetite e na mental da mesma ordem que a extensão e
vontade que é preciso buscar a iniciativa o número, eliminando logo de início tudo
da fabricação técnica ( 1 , p. 1 23) . O cuida- o que o movimento inclui de qualitativo e
do tomado por Descartes ao afirmar em de sintético, Descartes, ainda que visse
sua teoria da união da alma e do corpo a nesta noção o princípio de toda variedade
irredutibilidade das afeições e em sua teo- material, se obrigava a não colocar o pro­
ria do erro, a originalidade d a vontade, blema da diversificação , o qual constitui
significa verossimilmente aos seus olhos a um dos aspectos do problema da criação .
impossibilidade de unificar numa filoso- Confessou muito lealmente, como se sabe
fia do entendimento puro, num puro sis- pelo Discours de la Méthode, que a anâli­
tema de j ulgamento de conhecimento , es- se geométrica tinha limites, mas talvez
ta vida que o propósito da filosofia con- não tenha querido se confessar ou confes­
sistem em querer bem viver . Assim a irre- sar que a impossibilidade de uma moral
dutib.ilidade final da técnica à ciência, do "definitiva" , pois não pode haver uma tal
construir ao conhecer; a impossibilidade mqral desde que a ação comporta normal­
de uma transformação total e contínua da mente um elã e um risco, significava
ciência em ação , fariam voltar à afirma- igualmente a impossibilidade de uma ciên­
ção da originalidade de um " poder " . N a cia analítica " definitiva" , c o m o quis que
consciência humana como em Deus, a fosse a sua.
REFER�NCIAS B I B L I O G RÁFICAS
1. DESCARTES - P rincpipe s . In: Oeu vres de 4. DESCARTES - Correspondance, I , J . Vrin,
Descartes, Adam et P . Tannery, I X - 2 . 1 . Paris.
Vrin, Paris, 1 97 1 . 5 . DESCARTES - Regu1ae ad directionem inge­
2. DESCARTES - Correspondance. In : Oeuvres nH, X , 1. Vrin, Paris, 1 97 4 .
de Descartes, Adam et P. Tannery, IV, J . 6 . DESCARTES - Correspondance, 111, J .
Vrin, Paris. Vrin, Paris.
3. DESCARTES - Correspondance, lI, J. Vrin, 7. DESCARTES - Dioptrique, VI, J. Vrin, Pa­
Paris . ris, 1 96 5 .

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