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DE
BLI
LYON
VIII
CHRISTIEN OSTROWSKI .
PRÉFACE DE L'AUTEUR .
(1) Ce fut aussi par cet acte de sainte transfiguration que les prophètes, dans
les premiers temps , produisirent leurs prophéties , les saints leurs intuitions
divines, comme le dit Gordius (Sup. Dyonis.) , à propos de l'instruction par
les Saintes Écritures : « Quare tantùm ad inaccessum illud lumen adspiremus,
quantùm se insinuaverit divinorum ille radius oraculorum, quò eminentioribus
istis rerum divinarum splendoribus, sobrietate quadam, ac sanctitate, con-
temperantur. »
Ce qui, dans la contemplation de la vie, a été atteint dans le principe par la
mortification des sens, par l'abaissement de l'individu, a été de nouveau re-
cherché, de nos jours, quoique rarement avec autant de pureté et d'élévation,
au moyen d'une sorte d'anticipation artificielle de la mort (par le magnétisme
animal). Le même fait a été aussi observé depuis longtemps dans des cas
d'altérations fortuites de la santé, qui ont pour effet particulier de concentrer et
d'élever momentanément la vie somatique de l'individu , et il a été reconnu là
comme somnambulisme artificiel , ici comme somnambulisme spontané.
C'est ce qui peut avoir conduit Hippocrate à formuler cette sentence : Ali-
quid divini latet in morbis.
Ici, je ne puis me défendre de répéter le mot de mon ami Fri-Schlegel , de
glorieuse mémoire : « Les germes de toute vérité et de toute vertu gisent dans
l'homme comme images de Dieu. Des pressentiments et des mouvements in-
complets précèdent souvent pendant longtemps ce qui doit plus tard avoir une
complète réalité. - De même que les pensées de la raison se lient l'une à l'au-
tre, de même aussi dans une plus haute région toutes les vérités qui se rap-
portent à ce qui est divin se touchent par des relations invisibles. -· Celui à
qui il a été donné une fois d'en connaître une, peut voir s'étendre sa percep-
tion et pressentir au moins la totalité ; seulement la première étincelle de lu-
mière de la vérité provient nécessairement d'en haut. »
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(1) Celui qui ne voit dans le cercle, de même que dans l'ellipse , que le pro-
fil d'un espace vide, et les prend l'un pour l'autre d'une manière absolue, celui-
là ne pense point à l'intériorité de la vie non révélée du premier, intériorité
admise déjà par les Indiens , ni à l'extériorité de révélation de celui-ci par la
seconde; - - c'est aussi pour cette raison que le cercle a été considéré, depuis
l'époque où les hommes ont pensé , comme l'hieroglyphe divin prégénésétique,
de même que l'ellipse l'a été comme l'hieroglyphe de la génésétique,
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(1) L'indifférence de la zône interfocale a bien lieu dans le cercle, mais ja-
mais dans l'ellipse toujours en mouvement à l'état de vie ; dans l'idéal comme
dans le réel , l'idée d'une différence relative peut seule avoir de la valeur, car
retourne-t-elle à l'indifférence, c'est-à-dire au passage de ses foyers dans un
centre originel, elle cesse dès-lors d'être une ellipse, c'est un cercle. - De
même que l'intelligence humaine a reconnu dans l'équivalence et le repos du
cercle une vie prégénésétique, divine (d'après Schelling : la vie de la vie), de
même aussi elle a trouvé dans une antithèse sexuelle des foyers de l'ellipse tou-
jours en mouvement, tout ce que nous connaissons de la création.
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(1) Si l'on a appelé la foi une raison sacrée, Jacob Boehm la précise d'autant
mieux lorsqu'il dit : « La faim et la soif de l'âme vers Dieu , reçues et mainte-
nues dans l'idée (Phantasie), telle est la foi. »>
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(1) Selon les Écritures , dans la révélation de saint Jean , apparaissent d'a-
bord les 7 communes, les 7 étoiles et les 7 flambeaux.
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(4) Selon les Saintes Écritures, interprétation des Septante , Zacharias cut
la vision de la sainte Trinité sous le symbole de deux branches d'olivier.
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(1) Si l'on observe, chez l'individu placé sous l'influence d'une pensée
profonde, dans le rapprochement et la fusion des deux courbes de sourcils au
milieu du front, les paisibles efforts qu'ils font pour tendre vers le centre du
cercle, on voit dans le cas opposé, par leur extension et leur rétraction dans
une ellipse plus ou moins allongée , la caractéristique des passions de l'homme
se manifester sans équivoque.
La Mythologie nous donne déjà l'explication du fait, lorsqu'elle représente
Jupiter ébranlant la terre par un mouvement de ses sourcils. - Dans le pre-
mier cas comme dans le second, la configuration des paupières, des lèvres et
des muscles du visage correspond précisément à cel'e des sourcils, et ainsi la phy-
sionomie entière devient un fidèle exposé de la direction haute ou basse de la
pensée et du sentiment. -– De même que la première direction conduit à un
angle droit du visage, de même la seconde en éloigne.
La profonde signification de l'angle droit du visage, était, comme en le sait,
si hautement reconnue des artistes classiques de la Grèce, et ils y attachaient
tant d'importance, que ce n'était que par lui et en lui qu'ils croyaient pouvoir
reconnaître la plus grande animation et déification de la physionomie.
Et en effet, nous retrouvons aussi dans cet angle droit le grand signe du pas-
sage de l'ellipse humaine dans le cercle divin.
L'angle facial consiste , on le sait , en deux lignes , dont l'une, proje-
tée de la partie latérale du crâne, divise en deux le trou de l'oreille et va
finir à la racine du nez, d'où l'autre part pour s'élever à la hauteur du front.
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déterminée par Dioclès. Mais comme nous n'avons jamais été à même de décou-
vrir ses œuvres, nous devons nous borner au commentaire que nous donne à ce
sujet Proclus sur Euclide. Voici ses propres paroles :
« Cum semicirculus cum terminis circuli et rectæ lineæ communicet, conside-
randus est uti binarius inter unitatem et numerum ( uti medius) ; nam si
unitas componatur plus facit ac si multiplicetur. Numerus vero contra. Que-
madmodum igitur iste binarius unitatis atque magnitudinis medietas est, ita
semicirculus cum rectis lineis juxta basim, cum circulo in circulumferentia
communicat. Progrediuntur autem rectilineæ figuræ per numerum, qui a
ternario incipit usque ad infinitum. »
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ce sujet ils admettaient dans Maïa , non point une image réelle,
mais bien une image idéale de l'être, non pas un sexe corporel ,
mais seulement un genre spirituel- animique , ainsi que nous l'a-
vons reconnu dans nos études sur la différence qui existe entre
animus ( l'esprit animal ) et anima ( l'âme ) durant la vie origi-
nelle de l'homme ( dans l'Éden selon les Écritures ) (1).
L'idéal d'une révélation générique de Maïa se joint à
telle sorte que, dans le cas cité , nous pourrions , au lieu du mot cercle , nous
servir de celui de circulation. Car le cercle étant une équivalence pure, au-
cun acte de changement ne peut avoir lieu en lui , à moins qu'il ne soit mis
en mouvement , mais alors il cesse par là même d'être cercle et devient el-
lipse. Proclus dit : « Que madmodum porro si circulus in modum fundæ mo-
veatur, ellipsis statim apparet. d
Je croirais presque que l'idée et le nom de cercle proviennent de cette trans-
formation, surtout par cette raison que c'est dans ce changement du cercle en
ellipse et réciproquement que nous concevons tout le procès de la vie dans
la création.
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tribus per naturam ter triplicatis efficitur alius cubus generis im-
paris. »
Censorinus : « Quadrati numeri potentissimi dicuntur cum Pla-
tone , qui quadrato numero annorum humanam vitam consummari
putavit , novenario qui complet annos 81. »
Anonymus : « Novenarius nihil suprà recipit , sed circumcingit
omnia inter se manifesta ex regressionibus ; nam usque ad illum
quidem naturalis progressio, post autem illum retrolabens. - De-
cem enim unitas fit per unius elementaris quantitatis substractio-
nem, hoc est per unitatem unam. - Undecim autem est rursum bi-
narius sive per unum sive per duo sublatus. »
« Oceanum et visum finientem vocabant eum.- Promethea, quia
non sinit quemquam ultra illum procedere numerum. Concordia ,
cum numeros in unum cogat. - Anæcia , quia primus impar qua-
drangularis est ex Triade perfecta. - Perfectus, quia ex perfecto
Ternario fit. »
On aperçoit dans toutes ces citations une tendance à atteindre
le chiffre 10 ou la décade génésétique ; qui , comme unité réalisée
dans un organisme spirituel et corporel complet (d'après la ma-
jestueuse allégorie indienne) , vient à se fixer dans Pran : ―― et
c'est par cette recherche que nous finirons.
>> Pran est grand , parce qu'il ne se lasse ni dans l'action d'entrer
ni dans celle de sortir.
infiniti qui ipse et ramos habet, quare ex illo numeri omnes tanquam
rami quidem nascuntur. »
Philoponus « Vocabat Denarium mundum illum , quidem nu-
merorum , hunc vero omnium corporum , ideo et vocabant sphae-
ram. »
CONCLUSION.
C'est aussi pour cela que les Indiens virent le triple développe-
ment de la Trimurti dans les puissances préformatives, et celles-
ci à leur tour dans la formation. - C'est pour cette raison qu'ils
Ce que nous avons dit de l'addition a lieu aussi pour les au-
tres opérations arithmétiques de la multiplication et de la sous-
traction dans leurs applications propres. Il en est de même
de la géométrie .
La signification donnée par Sacro Bosco dans les mots : bis
quinque figuris d'une décimale partagée en deux moitiés (comme
nous l'avons trouvée formulée dans l'allégorie de Pran) se con-
firme par une comparaison plus rigoureuse de la décade prégé-
nésétique avec la décade génésétique,
De même que là , Oum allégorique se tenait au milieu de
deux quaternaires de puissances préformatives , dont l'un avait
une valeur super-sensuelle (comme Logophanie) , l'autre une va-
leur sensuelle (Épiphanie) , de même ici le zéro elliptique vient
se placer comme hiéroglyphe de la mathèse entre deux quater-
naires de chiffres numériques, dont le premier représente l'idéal
(métaphysique) , de même que le second le réel (mathéma-
tiques).
De même que le premier quaternaire prégénésétique se révé-
lait dans Oum comme souffle de Dieu , comme parole , ainsi
le premier quaternaire génésétique se manifeste aussi dans le
zéro de la mathèse comme hiéroglyphe humain dans l'apparition
merveilleuse du langage.
Ainsi qu'Oum se pose dans Haranguerbehah comme première
¡ncorporation de l'esprit (commé œuf du monde spiritualisé) , de
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