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Le discours de la méthode – Descartes

1ère partie  :

La raison ou le propre de l’homme de juger et de distinguer le vrai du faux est la propre de


l’Homme. On peut cependant être homme tout en possédant plus ou moins de mémoire ou
d’imagination car ces qualités intellectuelles ne définissent pas notre humanité.

La méthode que Descartes crée a pour objectif d’augmenter par degrés sa connaissance et de
l’élever au plus haut point possible.

La philosophie, définie comme recherche de la Vérité, apparaît à ce titre comme la seule


activité qui soit bonne et importante. Mais Descartes précise avec humilité que son objectif
n’est point d’enseigner comme science universelle et infaillible sa méthode mais uniquement
de montrer comment il a conduit sa raison, à la manière d’une fable ou d’une histoire où
chacun pioche ce qui lui est bénéfique.

Descartes étudie avec sérieux et application les humanités, les langues et les lettres mais se
trouve vite embarrassé de tant de doutes et d’erreurs et se tourne vers les mathématiques qui
produisent des raisonnements certains et évidents grâce à la logique et à la raison. C’est
pourquoi, sitôt ses études terminées, Descartes quitte les études et part en voyage afin
d’apprendre des autres des raisonnements sûrs et de se découvrir. Mené par son désir
d’apprendre toujours plus à distinguer le vrai du faux pour voir clair dans ses actions,
Descartes est pourtant déçu de ses découvertes et ne garde que peu de profit de ses voyages. Il
prend donc la résolution d’étudier en lui-même pour choisir ses propres chemins plutôt que de
chercher des réponses dans les livres ou les voyages.

2ème partie  :

Lors d’un voyage en Allemagne, Descartes se retrouve seul et a donc tout le loisir de
réfléchir en lui-même à comment distinguer le vrai du faux. Il arrive à plusieurs conclusions
qui vont constituer les règles principales de sa méthode :

- il y a plus de perfection dans les ouvrages fait par une seule personne que ceux auxquels
plusieurs personnes ont travaillé
Ex : bourgade devenue grande ville, peuple sauvage s’étant civilisé par la contrainte des
crimes, sciences des livres sans démonstration qui constituent l’opinion publique

La solution n’est pas de faire table rase du passé, de toute éducation/opinion, mais de remettre
tout en doute afin de conserver ce qui subsiste à un examen guidé par la froide raison

- c’est bien souvent la coutume et l’exemple qui nous persuade plutôt que la connaissance
certaine

1) ne jamais recevoir aucune chose pour vraie avant d’avoir vérifiée qu’elle était telle qu’elle :
éviter la précipitation, la prévention, les préjugés et ne garder que les opinions qui auraient
« survécus » au doute

2) diviser chacune des difficultés en autant de parties qu’il est possible afin de les résoudre
plus facilement

3) conduire par ordre les pensées en commençant par les objets les plus simples/aisés à
connaître pour monter en degré jusqu’à la connaissance la plus complexe

4) faire autant de dénombrement et de revues possibles afin de s’assurer de n’avoir rien omis
et de n’avoir aucune faille dans le raisonnement

3ème partie  :

Descartes établit ensuite une morale provisoire afin de s’assurer les plus grandes chances de
bonheur qui repose en 4 règles simples :

- obéir aux lois/coutumes du pays d’origine, garder la religion et s’efforcer de suivre les
opinions modérées, sans excès

-être le plus ferme et le plus résolu possible dans les actions et s’en tenir à une décision une
fois celle-ci prise : suivre donc les opinions les plus probables à défaut d’être sûr que celles-ci
sont vraies afin de se délivrer des remords/regrets

- changer plutôt ses désirs et soi-même que le monde : faire donc de son mieux et se contenter
de ce qu’on a mènera plus sûrement au bonheur et évitera la frustration. Même si l’on est
accablé par le mauvais sort, la maladie, la pauvreté, s’en soustraire par l’esprit et atteindre
ainsi la félicité. Respecter l’ordre de la nature (l’équilibre du cosmos) en restant à sa place et
en ne désirant pas ce qui n’est pas en notre pouvoir d’obtenir mène plus sûrement à la vertu et
au bonheur.
- employer toute sa vie à cultiver sa raison et s’efforcer de connaître la vérité en suivant la
méthode que Descartes s’était prescrit

4ème partie  :

Descartes pousse au bout le raisonnement par le doute et remet en question la moindre de ses
pensées/opinions, la tenant pour une illusion au même titre qu’un rêve et l’éprouvant pour
voir si elles étaient vraies et bien fondées. Mais un constat reste inébranlable : « je pense donc
je suis ». Ce fameux « cogito ergo sum » est la base, la pierre d’angle sur laquelle se construit
toute la philosophique cartésienne. Une première distinction nécessaire entre l’âme et le corps
s’opère alors.

Descartes se met en suite en quête de l’origine de ses pensées plus parfaites que lui-même et
s’aperçoit qu’il n’est pas concevable qu’elles viennent du néant ou de lui-même : il paraît
donc vraisemblable qu’elles aient été mises en lui par une nature plus parfaite ; Dieu. Il tient
pour sûr que tout ce qu’il est, vient de quelque part et qu’il a donc tout reçu d’un Être
supérieur et parfait, infini, éternel, immuable, tout puissant et tout connaissant.

Ne pas croire en l’existence d’un Dieu apparait à Descartes comme insensé car certaines
choses, quoique tenues pour vraies par l’opinion publique (comme avoir un corps) sont moins
certaines que celle-ci.

5ème partie  :

Descartes s’essaye ensuite à décrire la matière de manière intelligible et énonce les lois de la
nature et de l’univers. Il considère que dès le commencement, Dieu a créé le monde tel qu’il
devait être et a placé en l’homme une âme raisonnable, le distinguant ainsi des animaux. Il se
lance ensuite dans une description précise et complexe du fonctionnement du cœur et
comment les artères alimentent le corps en transportant le sang.

La raison/le logos/le langage : voilà ce que l’homme possède et qui le distingue de l’animal,
machine bien agencée, horloge bien huilée par la nature. De plus, les animaux agissent par
instinct ou par « déterminisme » sans avoir la connaissance de ce qu’ils font ni la volonté de
le faire. Descartes considère donc comme erreurs intolérables qui éloignent les esprits de la
vertu :

- nier l’existence de Dieu


- prétendre que rien ne sépare l’âme de l’homme et celle de l’animal et donc que nous n’avons
rien à espérer après cette vie terrestre

6ème partie  :

Descartes conclut son introduction, sa méthode en expliquant pourquoi il a entrepris d’écrire


cet ouvrage : la recherche de la science et de la vérité l’ont conduit à faire des constats qu’il se
devait de partager pour aider chaque lecteur dans sa quête personnelle. Il explique ensuite la
logique qui a guidé ses propos : toutes les prémices, les principes de base dont il s’est servi, il
les a tiré des « semences de vérité qui sont naturellement en nos âmes ». Il a ensuite déduit les
effets ordinaires qu’on pouvait déduire de ces causes et trouvé des choses simples comme la
Terre, les 4 éléments… Puis il s’est lancé dans la quête de la connaissance plus particulière et
précise de la nature mais cette tâche est si colossale qu’il reconnaît humblement combien son
œuvre reste misérable et qu’il invite tous les hommes vertueux à l’aider. Il reconnaît à
l’avance ses erreurs potentielles et demande à son lectorat de lui montrer son tort.

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