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PIERARD Aurore (sur base du livre rose)

BA 1 : 2019-2020 Logique Formelle

Logique formelle
Chapitre 1 : Le calcul des propositions

0. Introduction
Le calcul des propositions traite des relations logiques entre proposition. Il nous livre ainsi
les règles d’inférence permettant d’enchainer des propositions selon un raisonnement
valide.

I. Langage et métalangage
En logique formelle, il existe deux niveaux de langage :
 Le langage-objet (L) qui formel et symbolique, c’est un langage construit.
 Le métalangage (‘’L‘’+1) ou ‘’langage de l’observateur‘’ qui est relatif au langage-
objet, qui parle du L. Il permet, à la fois, de citer les expressions du langage-objet et
de formuler ses propriétés et celles de ses expressions.

II. Syntaxe et sémantique


En logique, Il existe deux approches différentes mais complémentaires de la notion de vérité
logique en ce qui concerne les axiomes et les théorèmes. On distingue donc deux types de
métalangage qui en traduisent :
 La syntaxe : appelée la ‘’science de la déduction‘’, elle traite des relations et des
propriétés des propositions, abstraction faite de leur signification. (analyse de la
structure & de la forme)

Moyens : axiomes et règles d’inférences

Termes spécifiques : théorèmes, axiomes, démonstrations, règles d’inférence, …

 La sémantique : appelée la ‘’science de la vérité‘’, elle traite des propriétés et relations


qui relient les expressions du langage-objet et leur signification (analyse du sens)

Moyens : tables de vérité

Termes spécifiques : dénotation, intension, validité, …

1) Vérité et fausseté
Être vraie (V) ou fausse (F) est la propriété principale des propositions, on parle de valeurs
de vérité, dans la logique standard il y en a deux on parle alors du principe de bivalence. Il
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faut considérer que les prédicats ‘’vrai‘’ (V) et ‘’faux‘’ (F) n’appartiennent pas au langage-
objet, mais bien au métalangage, le but étant d’éviter certaines contradictions.

III. La notion de proposition


La logique s’intéresse aux types d’entités suivantes : les phrases, les énoncés et les
propositions.
Une phrase est une suite grammaticalement correcte et complète d’expressions d’un
langage naturel.
Un énoncé est une phrase déclarative énoncée ou inscrite. (contenu > acte
d’énonciation/inscription)
Une proposition est un ensemble de phrases déclaratives synonymes. Plusieurs phrases
peuvent exprimer une même proposition. (sens > forme)
 Le calcul propositionnel s’inscrit donc dans les propositions, c’est-à-dire dans :
Tout énoncé déclaratif grammaticalement correct susceptible d’être vrai ou faux
indépendamment de son contexte. Sa valeur de vérité est déterminée par les lois de
l’arithmétique.

REMARQUE : un énoncé dont la valeur de vérité varie en fonction du contexte, est ambigu et
ne peut être admise en tant que proposition.

EXEMPLE : « il pleut » est un énoncé vrai que lorsqu’il pleut présentement.

1) La forme propositionnelle
La logique exclue l’intension (c’est-à-dire le contenu particulier d’une phrase, sa signification
dans le monde physique). La logique consiste à considérer une série d’opérations visant à
dégager du langage naturel un certain type d’entités sur lesquelles la logique peut opérer un
raisonnement formel, c’est-à-dire un calcul. Son but est de supprimer toute ambiguïté et à
éviter les erreurs de raisonnements.

La série d’opérations est la suivante :


1° OPÉRATION D’ABSTRACTION : elle consiste à faire abstraction du locuteur, de la situation, du


temps et du lieu d’énonciation.
2° OPÉRATION D’ANALYSE : elle décompose les propositions complexes en propositions
simples.
3° OPÉRATION DE FORMALISATION : elle détermine les relations qu’entretiennent les
propositions simples au sein des propositions complexes.
4° OPÉRATION DE SYMBOLISATION : transcrit les propositions au moyen des lettres et les
relations qu’elles entretiennent à l’aide de foncteurs.
 ÉLIMINATION DE LA SIGNIFICATION DE L’ÉNONCÉ & DÉGAGEMENT DE LA FORME PROPOSITIONNELLE
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REMARQUES : La logique est indépendante du langage naturel, c’est une discipline


analytique qui vise, non pas à l’abstraction à partir du langage naturel, mais à la
formalisation de celui-ci. Une déduction n’est pas valide en fonction de la chaine des
abstractions, elle l’est selon la validité du raisonnement formel.
(logique = formalisation >< abstraction => forme > contenu)
La logique étant un langage artificiel, elle se base sur des règles de formalisation
déterminant la validité des propositions en fonction de leurs relations
Une métavariable est un symbole ou une chaîne de symboles qui appartient à un métalangage et
représente des éléments d'un certain langage objet.

Les métavariables, lorsqu’elles sont combinées à l’aide des foncteurs propositionnels,


permettent de distinguer, les expressions du langage-objet qui ont la même forme et de
celles qui ne l’ont pas.

2) Les propositions simples et complexes


Une proposition complexe (= propositions moléculaires) consiste en toute proposition
construite à partir d’une ou plusieurs propositions élémentaires et au moyen de foncteurs
propositionnels.
Une proposition simple (= proposition atomique/élémentaire) désigne toute proposition
qui n’est pas complexe.

IV. Les foncteurs propositionnels


En logique, le mode indicatif (discours déclaratif) est privilégié car il est le seul ‘’dans lequel
réside le vrai et le faux ‘’. Il y a deux manières d’indiquer quelque chose :
- En énonçant un état-de-choses au moyen d’une proposition. (calcul des propositions)
- En désignant un objet au moyen d’un nom. (calcul des prédicats)
En logique formelle, la proposition est étudiée par le calcul des propositions, tandis que le
nom l’est par le calcul des prédicats. On parle ici de termes catégorématiques, c’est-à-dire
qui ont une signification en eux-mêmes. À l’opposé de cela, on trouve des termes
syncatégorématiques, qui n’ont donc aucune signification indépendante, ils doivent être
inscrit dans un certain contexte. Les foncteurs constituent un type de syncatégorème.

 Il existe trois types de foncteurs :


• Les foncteurs propositionnels : Il s’agit de foncteurs qui, une fois pourvus de leurs
arguments, forment des propositions. On distingue, d’une part, les foncteurs
propositionnels à arguments propensionnels (forment des propositions sur base de
propositions plus simples), d’autre part, les foncteurs propositionnels à arguments
nominaux (forment des propositions s’appliquant aux noms).
• Les foncteurs nominaux : il s’agit de foncteurs qui, une fois pourvus de leurs
arguments, forment des noms.
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• Les foncteurs ni propositionnels ni nominaux : il s’agit de foncteurs qui, une fois


pourvus de leurs arguments, ne forment ni propositions ni noms, mais forment de
nouveaux foncteurs.

1) Le sens des foncteurs propositionnels


REMARQUE : En logique, le sens des foncteurs propositionnels peut différer de celui qu’ils
ont dans le langage naturel.
Les foncteurs sont donc définis sans ambiguïté et indépendamment de leur signification
dans le langage naturel. 2 manières de procéder :
- De manière implicite : les foncteurs primitifs sont définis par un système
d’axiomes qui les contient et codifie leur pouvoir.
- De manière explicite : les foncteurs dérivés sont définis au moyen d’autres
foncteurs dont la signification est déjà connue. (Exemple : biconditionnel)

2) Les foncteurs propositionnels

A est une métavariable représentant une proposition simple ou complexe, elle a deux
valeurs de vérité (V, F)
├A est le symbole de la notion de proposition valide. Une proposition valide correspond
syntaxiquement au fait qu’elle soit démontrable ou dérivable.

Métathéorème de la complétude :
Toute proposition valide est démontrable, et inversement, toute proposition démontrable est
valide. Toute tautologie du calcul des propositions est un théorème, et inversement.
╞A est équivalent à ├A

Le degré d’une proposition est le nombre de propositions simples (= variable sans foncteur)
qu’une proposition complexe transforme.
L’inconsistance est le caractère d’une variable fausse en raison de sa seule forme logique.
Foncteurs monadiques complexes : son application à une proposition simple engendre une
proposition complexe.
On parle ici de littéraux complémentaires, ce sont des paires composées d’une proposition
simple affirmative (A) et de sa négation complexe (~A) (car elle a le foncteur de la négation).
Un littéral est une proposition simple ou sa négation, on peut lui assigner les valeurs de
vérités V ou F, mais il ne peut être ni une tautologie ni antilogie.

Les foncteurs propositionnels


Monadiques (à un argument)
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La tautologie (╞A ,┬) La proposition est  Si ╞A, alors 


inconditionnellement/toujours vraie. est équivalent
à┬.
L’affirmation (┤ A, A) L’affirmation ne modifie pas la valeur  A est
de vérité de la variable, on considère équivalent à ┤
donc les propositions affirmées comme A.
propositions simples. La proposition est
vraie quand la proposition est vraie.
La négation (~A) La négation inverse la valeur de vérité A ~A
de la variable. V F
F V
L’antilogie (╞ ~A, ┴) La proposition est
inconditionnellement fausse. L’antilogie
est la négation de la tautologie.
Dyadiques (deux arguments)
La conjonction (A˄B) (et) La proposition est vraie lorsque les A B A˄B
La conjonction deux propositions sont vraies V V V
commutative (A˄B) ≡ (B˄A) V F F
F V F
F F F
La disjonction exclusive (AwB) La proposition est vraie A B AwB
(AwB) ≡ [(A˄~B)˅(~A˄B)] lorsqu’uniquement une des deux V V F
propositions est vraie. V F V
F V V
F F F
La disjonction inclusive (A˅B) La proposition est vraie lorsque que A B A˅B
(A˅B) ≡ [(A˄B)w(AwB)] l’une, l’autre, ou les deux propositions V V V
sont vraies. V F V
F V V
F F F
L’incompatibilité (A|B) La proposition est fausse lorsque les A B A|B
(A|B) ≡ ~(A˄B) deux propositions ne sont pas vraies. V V F
(A|A) ≡ ~A La proposition est vraie V F V
Lorsque l’une, l’autre, ou les deux F V V
propositions sont fausses. F F V

Le rejet (A↓B) La proposition est vraie lorsque ni l’une A B A↓B


(A↓B) ≡ ~ (A˅B) ≡ (~A˄~B) ni l’autre n’est vraie, quand elles sont V V F
toutes les deux fausses. V F F
F V F
F F V
Le conditionnel (A⊃B) La proposition est vraie lorsque A B A⊃B
l’antécédant est faux ou lorsque le V V V
conséquent est vrai. V F F
F V V
F F V
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Le biconditionnel (A↔B) La proposition est vraie lorsque les A B A↔B


deux propositions sont vraies ou V V V
qu’elles sont toutes les deux fausses. V F F
F V F
F F V

A B ┬ ˅ ← ┤A ⊃ ┤B ↔ ˄  w ~B  ~A ← ↓ ┴
V V V V V V V V V V F F F F F F F F
V F V V V V F F F F V V V V F F F F
F V V V F F V V F F V V F F V V F F
F F V F V F V F V F V F V F V F V F

V. Les tests de validité


1) Les tables de vérités
Les tables de vérités sont des tableaux nous permettant de déterminer la valeur de vérité
(relève de la sémantique) d’une proposition complexe en fonction des valeurs de vérité des
propositions simples qui la compose. Cette méthode décline toutes les combinaisons
possibles d’assignations de valeur de vérité aux propositions simples qui composent la
proposition complexe étudiée.
Cette méthode, certes très efficace, devient, cependant, rapidement longue et sujette à
l’erreur lorsque les propositions sont plus complexes.
2) Les arbres/tableaux sémantiques
La méthode des arbres sémantiques consiste à raisonner par l’absurde, ou par apagogie.
Pour montrer qu’une proposition est une tautologie : nous faisons l’hypothèse que la
proposition est fausse, en partant de sa négation, si toute les branches de l’arbre de
l’hypothèse mène nécessairement à une contradiction, celle-ci est une antilogie ; il est alors
démontré que l’affirmation de la proposition de départ est une tautologie.

REMARQUE :

- Dans la pratique de cette méthode, le segment (⋮) à toujours priorité sur


l’embranchement (⋰ ⋱)
- Une contradiction apparaît lorsque l’affirmation et la négation d’une
proposition sont présente dans une unique et même branche de l’arbre.

La conjonction Le conditionnel L’impossibilité


affirmation négation affirmation négation affirmation négation
A˄B ~(A˄B) A⊃B ~ (A⊃B) (A|B) ~(A|B)
⋮ ⋰ ⋱ ⋰ ⋱ ⋮ ⋰ ⋱ ⋮
A ~A ~B ~A B b A ~A ~B A
⋮ ⋮ ⋮
B ~B B
La disjonction exclusive Le biconditionnel Le rejet
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affirmation négation affirmation négation affirmation négation


A˅B ~ (A˅B) A↔B ~(A↔B) (A↓B) ~ (A↓B)
⋰ ⋱ ⋮ ⋰ ⋱ ⋰ ⋱ ⋮ ⋰ ⋱
A B ~A ~A Ab ~A A c ~A A B
⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮
~B ~B B c B ~B ~B
La disjonction inclusive
affirmation négation
(AwB) (AwB)
⋰ ⋱ ⋰ ⋱
~A A c ~A Ab
⋮ ⋮ ⋮ ⋮
B ~B ~B B c

VI. Principes du calcul de propositions


 Principe d’identité :
P⊃P
Une même chose, sous le même rapport est identique à elle-même. Relèvent du
 Principe du tiers-exclu : langage objet et
P ∨ ~P sont des
Soit une proposition est vraie soit sa négation vraie. tautologies
 Principe de non-contradiction :
~ (P ∨ ~P)
Une proposition ne peut-être nier et affirmer en même temps
 Principe de bivalence :
Relève du métalangage
Toute proposition est soit vraie soit fausse

VII. Validité inférentielle et vérité propositionnelle

Modus ponens Modus tolens Syllogisme Syllogisme disjonctif


conjonctif
p⊃q p⊃q ~(p ∧ q) pwq pwq
p ~p p p ~q
q ~q ~q ~q p

((p ⊃ q) ∧ q) ⊃ ((p ⊃ q) ∧ ~q) (~(p ∧ q) ∧ p) ((p w q) ∧ p) ((p w q) ∧ ~q)


q ⊃ ~p ⊃ ~q ⊃ ~q ⊃p

VIII. La méthode axiomatique


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La méthode axiomatique se place du point de vue syntaxique et se développe à partir de


définitions (formée par des termes non-définies) et de postulats formant ensemble des
axiomes. La démonstration permet de dérivée une proposition, au moyen des règles
d’inférence, à partir des axiomes, utilisés comme prémisse. Une proposition dérivable et
démontrée est un théorème. Le théorème peut par la suite être utilisé comme prémisse
pour en démontrer d’autres. Son but de permettre de démontrer toutes les vérités intuitives
des théories mathématiques et de leur assurer un fondement.
Problème 5ème axiome d’Euclide : « le tout est plus grand que la partie »
Cela parait évident, cependant, il courant qu’un ensemble soit composé d’une infinité
d’éléments. L’ensemble étant défini par la totalité de ses éléments il est donc infini. Prenons
un exemple : l’ensemble des nombres entiers prenons les nombres pairs, cette partie est
infinie tout comme le tout. Par conséquent, la partie est aussi grande que le Tout.

IX. Métathéorie
 La consistance :
La consistance est le réquisit minimal d’un système formel. La consistance assure la
cohérence d’un système.

 La consistance relative/simple est effective si et seulement si aucune formule A d’un


système S et sa négation ne sont toutes les deux des thèses de S, c’est-à-dire ne sont
pas des axiomes ou ne sont pas dérivables au moyen des règles d’inférence de S. (ne
peux s’appliquer à tout les systèmes logiques, EX : S sans négation)

 La consistance absolue est effective si et seulement si au moins une formule de S n’est


pas un théorème. (plus générale)

 La complétude :
S : système formel L : langage correspondant à un S

 La complétude sémantique d’un système formel S est effective si et seulement si toute


formule valide A de L, c’est-à-dire toute expression bien formée de L vraie dans toutes
les interprétations du L, est un théorème. (validité)

Si ╞L A, alors ┤ S A

 La complétude syntaxique d’un système formel S est assurée si et seulement si toute


formule fermée A (sans variable libre) de S est dérivable ou réfutable. (valeur de vérité)
Elle implique la complétude sémantique.

Soit ┤ s A, soit ┤ S ~A
 La cohérence sémantique d’un système formel S est effective si toute formule dérivable
est valide.

Si ┤ s A, alors ╞L A
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 L’adéquation sémantique est assurée si et seulement si un système formel S est


sémantiquement complet et cohérent.
┤ s A, si et seulement si ╞L A

 La catégoricité :
 La décidabilité :

X. La méthode de déduction naturelle


La déduction naturelle est une méthode déductive, elle ne nécessite aucun axiome. Celle-ci
est de nature syntaxique, elle consiste à déterminée si une proposition est valide.

 Règles opératoires :
Pour chacun des foncteurs, intervient deux types de règles (opératoires/d’inférence). La
règle d’introduction permet d’introduire un foncteur et la règle d’élimination permet de
supprimer un foncteur.
De plus, la règle de répétition affirme que toute proposition ayant été démontrée peut être
réutilisée au sein du raisonnement.

Règle d’introduction Règle d’élimination


conditionnel Lorsque l’on a l’antécédent A et le Lorsque que l’on a l’antécédent A et
conséquent B, on peut déduire la la proposition A ⊃ B, on peut en
proposition complexe A ⊃ B et déduire le conséquent B et procéder
procéder à l’introduction du à l’élimination du conditionnel ⊃E.
conditionnel ⊃I.

conjonction Lorsque l’on a le terme A et le Lorsque l’on a la proposition


terme B, on peut déduire la complexe A ∧ B, on peut éliminer la
proposition complexe A ∧ B et conjonction et en déduire soit le
procéder à l’introduction de la terme A soit le terme B.
conjonction ∧I.

disjonction Lorsque l’on soit le terme A soit le Si nous avons une disjonction A ∨ B
terme B on peut introduire la et que nous pouvons déduire de
proposition complexe A ∨ B, c’est- chacun de ses deux termes (A et B)
à-dire la disjonction ∨I. la même conclusion (C) alors nous
pouvons déduire cette conclusion
(C) et éliminer la disjonction ∨E.

biconditionnel Lorsque l’on a les deux membres Lorsque nous avons un


(A ⊃ B et B ⊃ A) du biconditionnel biconditionnel A ↔ B et l’un des
on peut déduire la proposition deux termes (A ou B), on peut en
complexe A ↔ B et introduire le déduire le second et éliminer le
biconditionnel (↔I). biconditionnel (↔E).
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Négation Si l’hypothèse de A découle sur L’élimination de la négation (~E)


une contradiction entre B et ~B s’effectue par la double négation
alors on peut en déduire et (~~A) de A.
introduire la négation (~I) de A, ~
A.

 Règles générales :
 Il est toujours admis d’introduire une nouvelle hypothèse, celle-ci ouvrant une nouvelle
sous-déduction. Cependant, les formules dérivées au sein d’une sous-déduction ne
peuvent être utilisées lorsqu’elle est close.
 Il est toujours autorisé de répéter une formule dans une déduction ou dans une sous-
déduction qui en dépend, mais d’une déduction plus générale.
 Nous pouvons toujours utiliser un théorème déjà démontré dans une déduction.

Chapitre 2 : La syllogistique
0. Introduction
La syllogistique inventée par Aristote constitue le précurseur du calcul des prédicats. Elle se
fonde sur le schéma d’analyse des propositions en sujet, copule et prédicat. Le présupposé
existentiel était admis.

I. La proposition aristotélicienne
Pour Aristote, une proposition est un discours déclaratif (ni négatif, ni interrogatif) et
apophantique, c’est-à-dire susceptible d’être vrai ou faux. La proposition aristotélicienne se
compose d’un sujet lié à un prédicat par la copule (être).
S est P
Il faut noter qu’il existe différentes façons de prédiquer. En syllogistique, on en distingue
deux :

 En quantité : Les propositions sont dites générales et peuvent-être universelles (tout)


ou particulières (quelque/au moins un). De plus, on distingue des propositions
singulières (un cas spécifique/un individu) mais sont excluent de la syllogistique, car
la science relève toujours du général et jamais du singulier.

 En qualité : Les propositions sont soit affirmatives (apophantique) soit négatives, ce


facteur portant sur la copule (est, n’est pas).
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II. Les inférences immédiates


1) Le carré des oppositions

A : affirmative universelle E : négative universelle


I : affirmative particulière O : négative particulière

 La contradiction :

Deux propositions contradictoires ne peuvent être ni toutes les deux vraies ni toutes les
deux fausses simultanément. On peut déterminer la valeur de vérité de la seconde à partir
de celle de la première car elle est forcément inverse.
La contradiction entre les propositions de type A et O consiste à passer de l’universel
affirmatif (il est vrai/faux que ‘’tout S est P’’) au particulier affirmatif (il est faux/vrai que
‘’quelque S n’est pas P’’), et inversement.
La contradiction entre les propositions de type E et I consiste à passer de l’universel négatif
(il est vrai/faux qu’ ‘’aucun S n’est P’’) au particulier négatif (il est faux/vrai que ‘’quelque S
est P’’), et inversement.

 La contrariété :

Deux propositions contraires ne peuvent être vraies simultanément mais elles peuvent être
fausses en même temps. De la vérité de l’une on peut en déduire la fausseté de l’autre,
cependant, on ne peut pas déterminée la valeur de vérité de la seconde lorsque la première
est fausse. Ces propositions entretiennent une relation d’incompatibilité ().
La contrariété entre les propositions de type A et E consiste à passer de l’universel affirmatif
(il est vrai/faux que ‘’tout S est P’’) à l’universel négatif (il est faux/vrai qu’ ‘’aucun S n’est
P’’), et inversement. Dans ce cas-ci il faut que la première proposition soit vraie pour pouvoir
déduire la valeur de vérité de la seconde.

 La subcontrariété :
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Deux propositions subcontraires ne peuvent être fausses simultanément mais elles peuvent
être vraies en même temps. De la fausseté de l’une on peut en déduire la vérité de l’autre,
cependant, on ne peut pas déterminer la valeur de vérité de la seconde lorsque la première
est vraie. Ces propositions entretiennent un rapport de disjonction inclusive (∨).
La subcontrariété entre les propositions de type I et O consiste à passer du particulier
affirmatif (il est faux/vrai ‘’quelque S est P’’) au particulier négatif (il est vrai/faux que
‘’quelque S n’est pas P’’), et inversement. Dans ce cas-ci, il faut que la première proposition
soit fausse pour pouvoir déterminer la valeur de vérité de la seconde.

 La subalternation :

Une proposition particulière (I ou O -> il est vrai/faux que ‘’quelque S est/n’est pas P’’) est
dite subalterne d’une proposition universelle (A ou E -> il est vrai/faux que ‘’que tout S est
P/qu’aucun S n’est P’’), lorsque de la vérité de l’universelle, nous pouvons déduire la vérité
de la particulière, ou lorsque de la fausseté de l’universelle, nous pouvons déduire la
fausseté de la particulière. Une proposition entretient un rapport d’antécédent à
conséquent avec sa subalterne, au sens du conditionnel (⊃). Dans les deux cas (A et I - E et
O) la subalternation fonctionne de la même manière. Si l’universelle est vrai alors le
particulier est vrai et si l’universelle est fausse alors le particulier est faux.

2) La conversion
La conversion consiste à passer de la vérité d’une proposition à la vérité d’une autre
proposition en permutant le sujet et le prédicat.
Cette relation vaut pour deux propositions de types E (il est vrai qu’ ‘’aucun n’est’’) ou deux
de types I (il est vrai que ‘’quelque est’’).

EXEMPLE : il est vrai qu’aucun S n’est P. -> il est vrai qu’aucun P n’est S.
il est vrai que quelque S est P. -> il est vrai que quelque P est S.
Ce rapport peut s’effectuer entre une proposition de type A (il est vrai que ‘’tout est’’) et une
proposition de type I (il est vrai que ‘’quelque est’’). Ce cas-ci implique un changement de
quantité.

EXEMPLE : il est vrai que tout S est P. -> il est vrai que tout P est S.

3) L’obversion
L’obversion consiste à déduire l’équivalence entre une proposition dans laquelle le prédicat
est nié (non-P) et une autre dans laquelle il est affirmé (P), et réciproquement.
- Tout S est P ≡ aucun S n’est non-P
- Aucun S n’est P ≡ tout S est non-P
- Quelque S est P quelque S n’est pas non-P
- Quelque S n’est pas P ≡ quelque S est non-P
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4) La contraposition
La contraposition consiste à obtenir une proposition équivalente à une autre en niant le
prédicat et le sujet de la première.
- Tout S est P ≡ tout non-S est non-P
- Quelque S n’est pas P ≡ quelque non-P n’est pas non-S

III. Les inférences médiates : le syllogisme


Le syllogisme est un discours dans lequel, certaines choses étant posées, une autre chose
différente d’elles en résulte nécessairement, par les choses mêmes qui sont posées.
C’est une déduction composée de deux prémisses, appelée majeure et mineure, dont on
déduit une conclusion. On distingue, le terme majeur, prédicat de la conclusion, figurant
dans la prémisse majeure ; et le terme mineur, sujet de la conclusion, figurant dans la
prémisse mineure ; pour finir, le terme moyen qui, absent de la conclusion, est distribué
dans la majeure et la mineure, et assure le passage du terme majeur au terme mineur.
Majeure : SM1 est PM2 Tous les 1 sont 2
Mineure : Sm3 est Pm1 Tous les 3 sont 1
Conclusion : Sm3 est PM2 Tous les 3 sont 2
Terme majeur : 1
Terme moyen : 2
Terme mineur : 3

REMARQUE : il faut distinguer la vérité matérielle de la vérité formelle (= validité) du


raisonnement. Un raisonnement peut être valide, c’est-à-dire vrai formellement, et
cependant conduire à une conclusion matériellement fausse, si au moins une des prémisses
est matériellement fausse. Par contre, si l’on assure empiriquement ou scientifiquement que
les deux prémisses sont vraies, l’application d’un schéma d’inférence valide conduit
nécessairement à une conclusion vraie.

1) La syllogistique et règles de validité


Il existe quatre figures de syllogisme en fonction de la place qu’occupe le terme moyen.
Il existe différents modes qui sont définis en fonction de la nature des propositions : quantité
(A, E, I, O) et qualité.
Parmi les 256 formes de syllogismes on distingue une petite partie qui sont vrais, à l’aide des
règles de validité suivantes suivant :
- Il faut pouvoir déduire une conclusion universelle (A ou E) de prémisses
particulières (I ou O)
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- Deux prémisses affirmatives (A ou I) ne peuvent conduire à une conclusion


négative (E ou O)
- Rien n’est déductible de deux prémisses négatives (E ou O)
- Rien n’est déductible de deux prémisses particulières (I ou O)

IV. Critiques
La syllogistique est jugée trop réductrice sur certains aspects formels. De plus, selon la
tradition, toute proposition véhicule un présupposé existentiel, ce qui pose problème est
que cela engendre un import existentiel, dans le cas des propositions universelles
affirmatives, empêchant de formaliser des raisonnements dans lesquels interviennent des
propositions universelles affirmatives vraies mais dont le sujet ne dénote aucun individu.

Chapitre 3 : Le calcul des prédicats


I. La notion de fonction propositionnelle et formalisation
Prédicats : lettres majuscules
Constantes d’individus : lettres minuscules a, b et c. (un individu singulier)
Variables individuelles : lettres minuscule x, y et z. (tout individu)
Fonctions propositionnelles : lettre prédicat (lettre de la variable).
Propositions : lettre prédicat (lettre de la constante).
Une fonction propositionnelle constitue le schéma d’engendrement d’une multitude de
propositions. Seules les propositions peuvent se voir attribuer une valeur de vérité.

II. La quantification (sur des individus)


La quantification permet de substituer aux variables d’individu n’importe quelle constante
d’individu, en faisant cela nous passons d’une fonction propositionnelle à une proposition.
De celle-ci découle deux types de propositions générales générées à l’aide de deux types de
quantificateurs, universel (∀x) et existentiel (∃x), (correspondant aux propositions
universelles et particulières en syllogistique). L’expression qui suit directement le
quantificateur, et qui y est liée, est nommée la portée. Tandis qu’une variable qui n’est liée à
aucun quantificateur est dite libre. Toute expression dans laquelle il y a une variable libre
une fonction propositionnelle. Tandis que les expressions dans lesquelles toutes les variables
sont liées sont des propositions, ainsi elles sont susceptibles d’être vraies ou fausses.
On distingue trois interprétations de la quantification :
PIERARD Aurore (sur base du livre rose)
BA 1 : 2019-2020 Logique Formelle

 La quantification objectuelle implique un engagement ontologique (existence de la


constante dans le réel) de la variable sur laquelle porte le quantificateur.
 La quantification substitutionnelle considère que ce ne sont pas des objets qui
satisfont les fonctions propositionnelles mais uniquement des noms qui sont
substituées aux variables.
 La quantification catégorielle implique la notion de catégorie sémantique et est
ontologiquement neutre.

1) Quantification universelle
Une proposition quantifiée universellement (∀x)F(x) signifie « toutes les valeurs de la variable
quantifiée x satisfont la fonction propositionnelle F(x) ». Une proposition universelle (∀x)F(x)
est vraie si toutes les valeurs de la variable x satisfont la fonction propositionnelle F(x). La
quantification universelle autorise des règles de déductions qui sont les suivantes :

 L’instanciation universelle (IU)

L’instanciation universelle que « ce qui vaut pour tous ∀ (x) (universel), vaut pour n’importe
quel individu quelconque x (générique) / chaque individu a (particulier -> ne possède des
propriétés qui lui sont propres) ».

(∀x)F(x)  F(a)
Il s’agit d’une règle d’élimination en ce que le quantificateur n’est plus présent dans la
conclusion :
1 (∀x)F(x)
2 F(a) ∀E, 1
 La généralisation universelle (GU)

La généralisation universelle autorise que « si une fonction vaut pour n’importe quel individu
x (générique), elle vaut pour tous ∀ (x) (universel) ». Par contre il est impossible de passer
d’une proposition singulière à une proposition universelle.

├ [F(y)]  (∀x)F(x)

Il s’agit de la règle d’introduction du quantificateur universel :


1 F(a)
2 (∀x)F(x) ∀I, 1

2) Quantification existentielle
Une proposition quantifiée existentiellement (∃x)F(x) signifie « au moins un individu x
satisfait la fonction propositionnelle F(x) ». Une proposition existentielle (∃x)F(x) est vraie si
au moins individu x satisfait la fonction propositionnelle F(x).
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BA 1 : 2019-2020 Logique Formelle

REMARQUE : Nous n’affirmons pas qu’un certain individu a la propriété d’exister mais que la
proposition existentielle est satisfaite par au moins une valeur d’individu. L’existence est un
prédicat de second ordre (prédicat de prédicat).
La quantification existentielle autorise des règles de déductions qui sont les suivantes :

 L’instanciation existentielle (IE)

L’instanciation existentielle autorise que « si une fonction proposition F(x) est satisfaite par
au moins une valeur d’individu x, nous pouvons l’appliquer à une valeur déterminée a ».

(∃x)F(x)  F(a)
Il s’agit de la règle d’élimination du quantificateur existentiel :
1 (∃x)F(x)
2 F(a) H(∃E)

3 A
4 A ∃E, 1, 2-3
REMARQUE : la valeur d’instanciation (EX : a) doit toujours être nouvelle dans le
raisonnement sinon il risque d’y avoir des contradictions dans celui-ci (EX : affirmation et
négation de la même valeur).

 La généralisation existentielle (GE)

La généralisation existentielle affirme que « si une fonction propositionnelle F(x) est


satisfaite par une valeur d’individu déterminée a , on peut affirmer qu’elle vaut pour au
moins une valeur de la variable (= une constante) ».

F(a)  (∃x)F(x)
Il s’agit de la règle d’élimination du quantificateur existentiel :
1 F(a)
2 (∃x)F(x) ∃I, 1

III. Le calcul d’ordre (quantification sur des propriétés)


 Calcul des prédicats -> distinction :
- Logique d’ordre 0 : proposition inanalysée : p
- Logique du premier ordre : variables individuelle : (∃x)F(x) (il existe un
individu tel qu’il possède la propriété F)
- Logique du second ordre : variables de prédicats : (∃F)F(a) (il existe une
propriété F tel que l’individu a la possède.
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BA 1 : 2019-2020 Logique Formelle

La quantification sur des propriétés permet de parler des propriétés de propriétés. Attention
il faut distinguer les ordres lors de calcul car leur confusion mène à des raisonnements en
apparence valides mais qui aboutissent sur une conclusion fausse.
L’identité est une propriété qui est uniquement de second ordre.

IV. La négation
La logique des prédicats permet de distinguer la négation de la proposition et négation du
prédicat.

 Négation de la proposition :

« Il est faux que tous les x sont F » ~(∀x)F(x)


« Il est faux que quelque x est F » ~(∃x)F(x)

 Négation du prédicat :

« Tous les x ont la propriété non-F » (∀x) ~F(x)


« Quelque x a la propriété non-F » (∃x) ~F(x)

 Double négation :

S’il est possible de nier soit la proposition soit le prédicat, il est également possible de nier
les deux en même temps.
« Il est faux que tous les x soient non-F » ~(∀x) ~F(x)
« Il est faux que quelque x soit non-F » ~(∃x) ~F(x)

V. Intertraductibilité des quantificateur (Voir p. 133 livre rose)

(∃x)P(x) ~(∀x) ~P(x)


équivalence À partir des négations des
propositions et des
prédicats on obtient quatre
équivalences :

duale négation duale (∀x)F(x) ≡ ~(∃x) ~F(x)


(∃x)F(x) ≡ ~(∀x) ~F(x)
~(∀x)F(x) ≡ (∃x) ~F(x)
équivalence
~(∃x) ~F(x) ≡ (∀x) ~F(x)
(∀x) ~P(x) ~(∃x)P(x)

L’intertraductibilité des quantificateurs repose sur le théorème de dualité. Pour obtenir la


duale d’une proposition quantifiée, il faut inverser les quantificateurs, remplacer chaque
foncteur par son dual et nier les prédicats. (A ≡ ~Ad)
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VI. Syllogistique et calcul des prédicats


Le calcul des prédicats permet de reformuler l’ensemble de la syllogistique aristotélicienne.
Elle n’est donc qu’un cas particulier de celui-ci.
A : (∀x)(P(x)  Q(x)) « tous les P sont Q »
E : (∀x)(P(x)  ~ Q(x)) « Aucun P n’est Q »
I : (x)(P(x)  Q(x)) « quelques P sont Q »
O : (x)(P(x)  ~ Q(x)) « quelques P ne sont pas Q »

 La procédure de preuve des syllogismes s’effectue en deux étapes (voir p. 138-144)


- Formaliser le syllogisme exprimé en langage naturel
- Effectuer la démonstration via à la méthode de déduction naturelle

VII. Les descriptions définies


Une description définie est une expression qui est singulière (dénote un unique individu) et
conceptuelle (identifie un individu par une description conceptuelle). La description définie
ne désigne pas directement la chose, mais la décrit conceptuellement (= caractère
descriptif). C’est une expression définie régie par deux conditions : l’existence (si un individu
singulier qui satisfait la fonction cela présuppose qu’au moins un individu satisfasse la
fonction : (∃x)P(x)) et l’unicité (il ne peut y avoir un individu maximum qui satisfasse la
fonction)
Russell introduit l’opérateur ( x) qui permet de traduire la singularité. Une description
définie se symbolise ( x) F(x) (l’unique individu tel qu’il est F).
Les descriptions définies sont des symboles incomplets, c’est-à-dire des expressions qui
n’ont pas de sens par elles-mêmes, mais qui contribuent à la signification des propositions
qui les contiennent. Elles doivent toujours être placé dans un contexte soit prédicatif soit
existentiel.
Les descriptions définies se distinguent noms propres qui demandent une connaissance
directe de la chose qu’ils désignent (en faire expérience).

Chapitre 4 : Le calcul des classes


I. Introduction
La théorie des classes ou des ensembles fut créée à la fin du XIXème siècle par Georg Cantor,
puis axiomatisée par Zermelo en 1908. Elle est basée sur les notions d’éléments, de classe et
d’appartenance. Cette théorie fut à la base du projet logiciste qui visait à en faire le
fondement de l’ensemble des mathématiques. Cependant, Russell mit cela en péril en
découvrant une antinomie.
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II. La notion de classe : définition en extension et en intension

Une classe  est une collection d’objets, appelés éléments a, qui lui appartiennent.
Il y a deux manières de définir une classe :

 En extension : cela consiste à désigner la classe par énumération de tous les objets
de celle-ci.

 = a, b, c
REMARQUE : lorsque le nombre d’éléments de la classe est infini, il n’est pas possible de la
définir en extension puisque nous ne pouvons spécifier tous ces éléments.

 En intension/compréhension : cela consiste à désigner la classe au moyen d’une


propriété caractéristique (= prédicat) de ces éléments.

 =x : P(x)
 L’appartenance : « a appartient à la classe F si et seulement si a satisfait F(x) »

a∈x :F(x)  = df F(a)


 Les abstracteurs de classes : sont se qui définissent la classe. Il s’agit de a, b, c et
x : P(x).

III. Le principe d’extensionalité


Une classe est entièrement caractérisée par ses éléments. Dès lors, deux classes sont
identiques si et seulement si elles possèdent les mêmes éléments.

∀ ∀ [( ≡ ) ≡ (∀z)((z ∈ ) ↔ (z ∈ ))].


De manière réciproque, deux classes ne diffèrent que par leurs éléments.
Deux fonctions propositionnelles équivalentes déterminent la même classe.
Une même classe peut être déterminée par des prédicats intensionnellement différent
(signification) mais extensionnellement identiques (mêmes éléments).

EXEMPLE : prédicat = possède 3 angles – prédicat = possède 3 côtés => classe = tous les
triangle

IV. Les classes remarquables


 La classe universelle et la classe nulle : V = df ~
U, l’univers est dénoté par la classe universelle V. Celle-ci contient tous les objets identiques
à eux-même.
V = df â (x=x)
La classe nulle est dénotée par . Celle-ci ne contient aucun objet. La classe vide est la classe
non-identiques à eux-mêmes.
 = df â (x≠x)
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BA 1 : 2019-2020 Logique Formelle
La classe vide ne peut pas être dite exister car elle n’a pas d’éléments qui la définissent,
cependant elle permet d’éviter le monisme ontologique. En effet, il y a au moins deux
classes. (rien n’est pas quelque chose)
 La classe unaire, singleton :

Une classe unaire ne contient qu’un seul élément. Il faut distingue la classe unaire de
l’élément de par leur nature.
a
 La paire :

Une paire ne contient que deux éléments. Elle ne doit pas se confondre avec le couple, en ce
que le n’a ici pas d’importance. Une paire contient deux couples différents.

a,b = b, a
< a, b > ≠ < b, a >
REMARQUE : Les classes sont, en générale, considérées comme des entités abstraites
ontologiquement suspecte, pour Russel elles sont des fictions.
La conception des classes présentée ici est distributive, une classe est générée par des
éléments qui satisfont la fonction propositionnelle définissant la classe. (classe vide =
admise) Cette conception se distingue de la vision méréologique (Lesniewski) des classes. Les
classes méréologiques sont des objets concrets, des agrégats qui peuvent comprendre des
éléments qui ne correspondent pas au concept de la classe à laquelle ils appartiennent.
(impossibilité classe vide + classe unaire = unique élément)

V. Quelques notions d’algèbre


Le calcul des classes autorise une série d’opérations mathématiques sur les classes.

 L’inclusion  d’une classe par une autre :

Une classe  sera dite incluse dans une autre classe  lorsque tous les éléments de la
première sont des éléments de la seconde. La classe incluse dans l’autre est nommée sous-
classe.

 =df (∀x)[(x ∈ ) (x ∈ )]


L’appartenance se distingue de l’inclusion en ce qu’elle ne vaut qu’entre un élément et une
classe.
- Loi de réflexivité : toute classe est incluse en elle-même
- Loi de transitivité : si une première classe est incluse dans une deuxième et
que la deuxième est incluse dans une troisième, alors la première est incluse
dans la troisième.
- La classe vide est incluse dans toute classe
- Toute classe est incluse dans la classe universelle
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 L’intersection ∩ de deux classes :

Il s’agit de la classe constituée de tous les éléments communs à deux classes


- L’associativité
- Loi de tautologie : l’intersection d’une classe avec elle-même est cette même
classe
 L’union ∪ de deux classes :

Il s’agit de la classe constituée de tous les éléments qui appartiennent aux deux réunies.
- L’associativité
- Loi de tautologie : l’union d’une classe avec elle-même est cette même classe.
 Le complémentaire  d’une classe :

Une classe complémentaire à une autre est une classe qui contient tous les éléments qui
n’appartiennent pas à l’autre classe.
- Loi de contradiction : l’intersection d’une classe et de son complémentaire est
la classe vide.
- Loi du tiers-exclu : l’union d’une classe et de son complémentaire est la classe
universelle.

VI. L’antinomie de Russel


Le principe d’extensionalité répond à deux réquisits. D’une part, le principe de stricte
délimitation des concepts qui stipule que, n’importe quel objet, on doit savoir dire s’il
appartient à une classe. D’autre part, le principe d’individuation des objets qui affirme que,
de n’importe quelle classe, on doit pouvoir dire quels objets lui appartiennent.
Ces deux principes énoncés par Frege posent le problème de l’antinomie des classes de
classes qui ne s’appartiennent pas. Et ce, notamment, à cause de l’axiome de
compréhension qui affirme que tout concept correspond à une classe, à savoir celle des
objets qui satisfont le concept en question.
Avant tout, il faut distinguer les classes qui peuvent s’appartenir à elle-même (EX : la classe
de toute les classes) des classes qui ne peuvent pas s’appartenir à elle-même (EX : la classe
des hommes). Pour qu’une classe s’appartienne à elle-même il faut qu’elle réponde à son
propre concept.
La question est ici de savoir si la classe des classes qui ne s’appartiennent pas s’appartient-
elle. Autrement dit, si la classe qui a pour éléments toutes les classes qui ne s’appartiennent
pas à elle-même, est un élément d’elle-même.
Cette classe de classe est une antinomie. Car si elle ne satisfait pas le prédicat (ne pas
s’appartenir), alors on peut dire qu’elle s’appartient et si elle satisfait le prédicat (ne pas
s’appartenir), alors on peut dire qu’elle ne s’appartient pas. Mais dans le premier pas si elle
ne répond pas au prédicat elle ne peut pas s’appartenir et dans le second cas si elle répond
au prédicat elle doit s’appartenir.
PIERARD Aurore (sur base du livre rose)
BA 1 : 2019-2020 Logique Formelle

Pour illustrer cela : Considérons l’unique barbier du village, la municipalité lui demande de
ne raser que les hommes qui ne se rasent pas eux-mêmes, le barbier doit-il se raser ?
L’antinomie de Russel remet en cause l’axiome de compréhension et dont met en péril la
théorie des classes.

VII. La théorie des types de Russel


Selon Russel, l’antinomie se produit parce que l’on autorise l’appartenance d’une classe à
elle-même. Il introduit alors une condition de signifiance d’après laquelle une classe ne peut
être un élément d’elle-même. Il construit une hiérarchie des domaines de signifiance,
appelés types , mutuellement exclusifs. C’est-à-dire qu’un objet d’un certain type peut
appartenir au type supérieur mais pas à un objet du même type que lui.

Ne peut pas appartenir à


Peut appartenir à
Type 0 : les individus (a, b, c, ect.)
Type 1 : les classes d’individus (a b a,b,c, ect.)
Type 2 : les classes de classes d’individus (a b a,b,c,b,c ect.)
Type n :

 a ϵ  = vrai et bien formée  ϵ  = faux et dénuée de sens


 Type n ϵ Type n+1 Type n ϵ type n ou n-1
Cette théorie bien qu’elle semble résoudre le problème de l’antinomie, elle en engendre
d’autre et met en péril la généralité des lois logiques. Par exemple, elle impose de définir un
infini pour chaque type. De plus, elle ne permet pas de distinguer les qualités individuelles
(s’appliquant à un individu) et la propriété d’être tel individu (possédant des qualités
individuelles).
Pour résoudre ce problème, Russell développe la théorie ramifiée des types qui introduit
une nouvelle hiérarchisation des ordres exclusifs, au sein de chaque types.
Type 1 :
Prédicat de 1er ordre
Prédicat de 2ème ordre
Cependant, cette manière de procéder complique le langage car il faut préciser à chaque à
quel type appartient telle ou telle propriété. Il serait impossible d’avoir une unique classe
universelle car il en faudrait une par type (une classe peut avoir uniquement des membres
de type uniforme). Il est ici impossible de donner « toutes les propositions de x » car cela
implique une quantification sur des prédicats d’ordres différents, ce qui pose problème pour
appliquer le principe d’identité. Car selon la loi de Leibniz (voir p. 162) « Deux individus sont
identiques si et seulement si toutes les propriétés qu’ils possèdent sont communes ».
La théorie ramifiée des types est donc insatisfaisante car elle sacrifie à nouveau la généralité.
PIERARD Aurore (sur base du livre rose)
BA 1 : 2019-2020 Logique Formelle

1) L’axiome de réductibilité + principe d’identité de leibniz


Le principe d’identité signifie « deux individus sont identiques si et s’ils possèdent toutes
leurs propriétés en commun ». Or dans le cadre de la théorie des types il est impossible de
déterminer toutes propriétés de x car cela implique une quantification sur des prédicats
d’ordres différents. Pour éviter ce problème du à la théorie des types ramifiés, Russel
introduit l’axiome de réductibilité. L’idée qui guide cet axiome est que chaque fonction
propositionnelle est équivalente, pour toutes ses valeurs, à une certaine fonction
prédicative, c’est-à-dire une fonction d’ordre immédiatement supérieur à sa variable. Ainsi,
pour toute fonction de n’importe quel ordre, il existe une fonction prédicative qui lui est
coexistente.

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