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ENSA-TETOUAN, 2AP1
Loubna ZLAIJI
Table des matières
1 Logique Mathématique 1
1.1 Assertion et Proposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Les connecteurs logiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.1 Négation, conjonction, disjonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.2 Implication, équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Les quantificateurs mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.1 Les quantificateurs simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.2 Les quantificateurs multiples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4 Méthodes de raisonnement mathématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.1 Raisonnement par hypothèse auxiliaire . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.2 Raisonnement par contraposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4.3 Raisonnement par l’absurde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4.4 Raisonnement par contre-exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4.5 Raisonnement par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2 Structures fondamentales 15
2.1 Ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.1 Généralités sur les ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.2 Parties d’un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.1.3 Produit cartésien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.2.1 Composition des applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2.2 Image et Image réciproque d’un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.2.3 Injections,bijections, surjections, application réciproque d’une bijec-
tion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.2.4 Prolongements et restrictions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
ii
Table des matières
3 Arithmétique 42
3.1 Relation de divisibilité, division euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.1.1 Relation de divisibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.1.2 Congruences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.1.3 Division Euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.2 PGCD, théorèmes d’Euclide et de Bézout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.2.1 Algorithme d’Euclide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.2.2 Identité de Bézout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.2.3 Nombres premiers entre eux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.3 Nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.3.1 Définition et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.3.2 Décomposition en facteurs premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4 Structures Algébriques 60
4.1 Loi de composition interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
4.2 Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
4.2.1 Sous-groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.2.2 Morphisme de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
4.3 Anneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
4.4 Corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
5 Nombres Complexes 85
5.1 Construction et Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
5.1.1 Conjugué . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
5.1.2 Module . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
5.1.3 Argument . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
5.2 Équations du second degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
5.2.1 Racines carrées d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . 99
5.2.2 Équations du second degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
5.2.3 Racines n-ièmes d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . 102
iii
Table des matières
6 Polynômes 107
6.1 Polynômes à une indéterminée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
6.2 Opérations sur K[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
6.2.1 Notion d’indéterminée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
6.2.2 Composition de polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
6.3 Arithmétique dans K[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
6.3.1 Divisibilité dans K[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
6.3.2 Division euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
6.3.3 Division selon les puissances croissantes . . . . . . . . . . . . . . . . 116
6.3.4 PGCD, théorèmes d’Euclide et de Bezout . . . . . . . . . . . . . . 118
6.4 Polynômes dérivés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
6.4.1 Fonction polynomiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
6.4.2 Définitions et propriétés de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
6.4.3 Dérivées successives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
6.5 Racines d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
6.5.1 Multiplicité d’une racine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
6.6 Polynômes scindés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
6.6.1 Factorisation dans C[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
6.6.2 Factorisation dans R[X] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
iv
Chapitre 1
Logique Mathématique
Définition 1.1.1 —
On appelle assertion un énoncé qui peut être vrai (noté V ) ou faux (noté F ), on
appelle ces derniers valeurs de vérité de l’assertion.
On utilise généralement des lettres majuscules pour noter une assertion (par exemple
P , Q, R . . .). On peut décrire une assertion à l’aide d’une table de vérité
P
V
F
1
2 1.2 Les connecteurs logiques
Définition 1.1.2 —
On appelle proposition un énoncé qui dépend d’une ou de plusieurs variables, vrai
pour certaines valeurs de ces variables et faux pour les autres.
Exemples 1. l’énoncé
est une proposition à une variable, vraie pour les nombres pairs et fausse pour les
nombres impairs. Mais
— P (6) : " 6 est un nombre pair " est une proposition vraie
— P (7) : " 7 est un nombre pair " est une proposition fausse
2. l’énoncé
P(x,A) : x∈A
Remarque 1.1.1 —
On peut considérer une assertion comme une proposition sans variable. Ce qui permet de
n’utiliser par la suite que les propositions.
Définition 1.2.1 —
La négation d’une proposition P , notée non(P) ou P̄ , est vraie lorsque P
est fausse, fausse lorsque P est vraie.
3 1.2 Les connecteurs logiques
P non(P)
V F
F V
Exemples
• Non (x ∈ A) ⇐⇒ x ∈
/ A.
• Non (x ≤ 1) ⇐⇒ x > 1.
• Non ("24 est un multiple de 2") ⇐⇒ "24 n’est pas un multiple de 2".
Définition 1.2.2 —
Soient P et Q deux propositions.
Les tables de vérité des deux connecteurs logiques "et" et "ou" sont comme
suit :
P Q P∧Q P Q P∨Q
V V V V V V
V F F V F V
F V F F V V
F F F F F F
4 1.2 Les connecteurs logiques
–
P (x) ou Q(x) : x ≤ 1 ou x ≥ 2
est fausse pour tout x ∈ R (On dit que les deux propositions sont
incompatibles).
Définition 1.2.3 —
Soient P et Q deux propositions.
P Q P =⇒ Q P Q P ⇐⇒ Q
V V V V V V
V F F V F F
F V V F V F
F F V F F V
Proposition 1.2.1 —
Soit P , Q et R trois propositions. Alors :
1. P ⇐⇒ P
2. P ∧ P ⇐⇒ P
3. P ∨ P ⇐⇒ P
6. (Lois de Morgan)
P ∨ Q ⇐⇒ P ∧ Q
P ∧ Q ⇐⇒ P ∨ Q
P Q P∨Q P ∨Q P Q P ∧Q
V V V F F F F
V F V F F V F
F V V F V F F
F F F V V V V
Proposition 1.2.2 —
Soit P , Q deux propositions. Alors :
1. (P =⇒ Q) ⇐⇒ (P ∨ Q)
2. (P =⇒ Q) ⇐⇒ (P ∧ Q)
3. (P =⇒ Q) ⇐⇒ (Q =⇒ P )
4. (P ⇐⇒ Q) ⇐⇒ (Q ⇐⇒ P )
5. (P ⇐⇒ Q) ⇐⇒ (P =⇒ Q et Q =⇒ P )
9. (P ∧ (P =⇒ Q)) =⇒ Q
7 1.3 Les quantificateurs mathématiques
• Les propositions suivantes sont toujours vraies (quelque soit les valeurs
de vérité des propositions qui les constituent) :
Définition 1.3.1 —
Soit P (x) une proposition définie sur un ensemble E.
∀x ∈ E, P (x)
∃x ∈ E, P (x)
8 1.3 Les quantificateurs mathématiques
∀x ∈ [−3, 1], x2 + 2x − 3 ≤ 0
2. La proposition quantifiée :
∃x ∈ R, x2 = −1
est fausse (puisqu’elle est vérifiée pour x = ±i qui ne sont pas des
réels).
∃!x ∈ E, P (x)
Proposition 1.3.1 —
1. ∀x ∈ E, P (x) ⇐⇒ ∃x ∈ E, P (x)
2. ∃x ∈ E, P (x) ⇐⇒ ∀x ∈ E, P (x)
par suite
Définition 1.3.2 —
Soit E et F deux ensembles et P (x, y) une proposition à deux variables
x ∈ E et y ∈ F .
• La proposition quantifiée
∀x ∈ E, ∀y ∈ F, P (x, y)
• La proposition quantifiée
∃x ∈ E, ∃y ∈ F, P (x, y)
• La proposition quantifiée
∀x ∈ E, ∃y ∈ F, P (x, y)
10 1.3 Les quantificateurs mathématiques
• La proposition quantifiée
∃x ∈ E, ∀y ∈ F, P (x, y)
∃x ∈ R, ∃y ∈ R, x+y =5
2. La proposition quantifiée
∀x ∈ R+ , ∃y ∈ R, y2 = x
√
est vraie (y = ± x).
3. La proposition quantifiée
∃x ∈ R, ∀y ∈ R, x≤y
∃!x ∈ E, P (x)
est équivalente à
Proposition 1.3.2 —
1. On peut permuter deux quantificateurs identiques :
(P ∧ (P =⇒ Q)) =⇒ Q
(P =⇒ Q) ⇐⇒ (P ∧ Q).
12 1.4 Méthodes de raisonnement mathématique
(P =⇒ Q) ⇐⇒ (P ∨ Q)
1. n2 pair =⇒ n pair .
[(P =⇒ Q) et (P =⇒ Q)] ⇐⇒ P
qui signifie que l’on suppose que P est fausse, ensuite sous cette hypothèse
on cherche une proposition Q qui soit à la fois vraie et fausse. On dit alors
que l’on a obtenu une contradiction ou que l’hypothèse est contradictoire.
∀x ∈ E P (x)
est fausse. Pour cela on montre que sa négation est vraie, c’est à dire on
cherche un élément x de E ne vérifiant pas P (x).
Remarque 1.4.1 —
Attention, les propositions
et
∀x ∈ R ∀ϵ > 0 (|x| < ϵ =⇒ x = 0)
∀n ∈ N P (n)
∀n ∈ N∗ (1 + 2 + . . . + n)2 = 13 + 23 + . . . + n3 .
Chapitre 2
Structures fondamentales
2.1 Ensembles
2.1.1 Généralités sur les ensembles
Définition 2.1.1 —
Un ensemble est la réunion de certains objects bien déterminés, on ap-
pelle ces objets les éléments de l’ensemble.
Ensembles usuels : N, Z, Q, R, C.
15
16 2.1 Ensembles
Définition 2.1.2 —
Un ensemble E est défini :
E = {x | P (x)}
A = {0, 1, 2, 3, 4}
A = {x ∈ N | 0 ≤ x ≤ 4}.
Définition 2.1.3 —
• Un ensemble E est dit fini lorsque le nombre de ses éléments est fini
(un entier naturel). Dans ce cas le nombre d’éléments est appelé le
cardinal de l’ensemble.
Définition 2.1.4 —
E et F étant deux ensembles , on dit que E est inclus dans F (ou que
E est une partie, un sous-ensemble de F , ou encore que F contient
E), et on note E ⊂ F , si tous les éléments de E appartiennent aussi à F .
En d’autres termes
E⊂F équivaut à ∀x (x ∈ E =⇒ x ∈ F ).
Sa négation est
E ̸⊂ F équivaut à ∃x (x ∈ E et x ∈
/ F ).
2. N ⊂ Z ⊂ Q ⊂ R ⊂ Z.
3. N ̸⊂ R∗ (car 0 ∈
/ R∗ ).
card(A) ≤ card(B)
18 2.1 Ensembles
Définition 2.1.5 —
L’ensemble des parties d’un ensemble E se note P(E)
A ∈ P(E) ⇐⇒ A ⊂ E.
2. P(∅) = {∅}.
Proposition 2.1.1 —
Si E est un ensemble fini de cardinal n alors P(E) est fini et
card(P(E)) = 2n .
Définition 2.1.6 —
Soit E un ensemble. Soit A et B deux parties de E. La réunion de A
et B est définie par :
A ∪ B = {x ∈ E | x ∈ A ou x ∈ B}.
Proposition 2.1.2 —
Soit E un ensemble et A, B et C trois sous-ensembles de E. La réunion
satisfait aux propriétés suivantes :
• A ⊂ A ∪ B et B ⊂ A ∪ B
19 2.1 Ensembles
• A ⊂ C et B ⊂ C =⇒ A ∪ B ⊂ C
• A ⊂ B ⇐⇒ A ∪ B = B. En particulier
A ∪ ∅ = A, A ∪ A = A, A∪E =E
A∪B =B∪A
A ∪ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∪ C
Définition 2.1.7 —
Soit E un ensemble Soit A et B deux parties de E. L’intersection de A
et B est définie par :
A ∩ B = {x ∈ E | x ∈ A et x ∈ B}.
Proposition 2.1.3 —
Soit E un ensemble et A, B et C trois sous-ensembles de E. On a les
propriétés suivantes :
• A ∩ B ⊂ A et A ∩ B ⊂ B
• C ⊂ A et C ⊂ B =⇒ C ⊂ A ∩ B
• A ⊂ B ⇐⇒ A ∩ B = A. En particulier
A ∩ ∅ = ∅, A ∩ A = A, A∩E =A
20 2.1 Ensembles
A∩B =B∩A
A ∩ (B ∩ C) = (A ∩ B) ∩ C
A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)
A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C)
Définition 2.1.8 —
Soit E un ensemble et A une partie de E. On définit le complémentaire
de A dans E par :
CEA = {x ∈ E | x ∈/ A}.
Proposition 2.1.4 —
CA
• CE E = A, en particulier CE∅ = E et CEE = ∅.
• A ∩ CEA = ∅, A ∪ CEA = E.
• A ⊂ B ⇐⇒ CEB ⊂ CEA .
Définition 2.1.9 —
Soit E un ensemble, A et B deux parties de E. On définit la différence
de A et de B :
A\B = {x ∈ E | x ∈ A et x ∈
/ B} = A ∩ CEB .
Définition 2.1.10 —
Soit E un ensemble, A et B deux parties de E. On définit La différence
symétrique :
autrement dit, A∆B est l’ensemble des éléments qui appartiennent à une,
et une seule, des parties A et B.
Définition 2.1.11 —
1. Soit A et B deux ensembles. On appelle produit cartésien de A et
B l’ensemble
A × B = {(x, y) | x ∈ A, y ∈ B}
22 2.1 Ensembles
i=1
et si E1 = E2 = . . . = En on note
E n = E × E × . . . × E.
Remarque 2.1.1 —
Il faut faire la différence entre un n-uplet (x1 , x2 , . . . , xn ) et un ensemble
{x1 , x2 , . . . , xn }. En effet dans un n-uplet l’ordre est important
A×B = {(a, 1), (a, 2), (a, 3), (a, 4), (b, 1), (b, 2), (b, 3), (b, 4), (c, 1), (c, 2), (c, 3), (c, 4)}.
23 2.2 Applications
On remarque que
ce qui est aussi vrai pour un produit de deux ensembles finis quel-
conques.
Proposition 2.1.5 —
• A′ ⊂ A et B ′ ⊂ B =⇒ A′ × B ′ ⊂ A × B
• A × B = ∅ ⇐⇒ A = ∅ ou B = ∅
• A × (B ∩ C) = (A × B) ∩ (A × C)
• A × (B ∪ C) = (A × B) ∪ (A × C)
• C ̸= ∅ et A × C = B × C =⇒ A = C
2.2 Applications
Définition 2.2.1 —
• Une application (ou fonction) f d’un ensemble E dans un en-
semble F (ou de E vers F ) est une correspondance qui à tout élément
x de E associe un et un seul élément y de l’ensemble F .
f: E → F
f :E→F ou ou x 7−→ f (x).
x 7→ f (x)
G = {(x, y) ∈ E × F | y = f (x)}
définie par
∀x ∈ E, idE (x) = x
∃a ∈ F, ∀x ∈ E, f (x) = a.
f : A×B → C
(x, y) 7→ f (x, y)
Définition 2.2.2 —
Deux applications f : E → F et g : E ′ → F ′ sont dites égales, et on écrit
f = g si les trois propriétés suivantes sont vérifiées :
Définition 2.2.3 —
Soient E, F et G trois ensembles. Soit f une application de E dans F et g
une application de F dans G. La composée de f par g est l’application de
E dans G notée g ◦ f qui à tout x de E associe g(f (x)), i.e. l’application
définie par
∀x ∈ E, (g ◦ f )(x) = g(f (x)).
f: R → R g: R → R
et .
x 7→ ex x 7→ x2
g◦f : R → R f ◦g : R → R
et
x 7→ (e ) = e2x (x2 )
= ex
x 2 2
x 7→ e
Proposition 2.2.1 —
Soient E, F , G et H quatre ensembles quelconques. Soient f : E → F ,
g : F → G et h : G → H trois applications. Alors on a
h ◦ (g ◦ f ) = (h ◦ g) ◦ f.
Notation :
Définition 2.2.4 —
Soient E et F deux ensembles et f : E → F une application.
Proposition 2.2.2 —
Soient E et F deux ensembles et f : E → F une application.
1. f (X) = ∅ ⇐⇒ X = ∅.
f ({x}) = {f (x)}
.
28 2.2 Applications
π 5π
f −1
({2}) = ∅ et f −1
({1/2}) = + 2kπ, + 2kπ | k ∈ Z .
6 6
2. L’image d’une partie par une application est une partie de l’ensemble
d’arrivée et non un élément de cet ensemble.
3. Il ne faut pas confondre l’image d’une partie avec l’image d’un élément
ou l’image d’une application.
Proposition 2.2.3 —
Soient E et F deux ensembles et f : E → F une application. Alors :
D’où l’inclusion.
2. Soit y ∈ F . Alors
f (A ∩ A′ ) ⊂ f (A)
f (A ∩ A′ ) ⊂ f (A′ )
on obtient
f (A ∩ A′ ) ⊂ f (A) ∩ f (A′ ).
Définition 2.2.5 —
Soient E et F deux ensembles quelconques et f : E → F une application.
∀y ∈ F, ∃x ∈ E, y = f (x)
f (E) = F.
30 2.2 Applications
∀y ∈ F, ∃!x ∈ E, y = f (x)
g ◦ f = idE et f ◦ g = idF .
∀x ∈ E, ∀y ∈ F, x = f −1 (y) ⇔ y = f (x)
Proposition 2.2.5 —
• Si f et g sont injectives alors gof est injective.
(gof )−1 = f −1 og −1 .
∀x ∈ E ′ , g(x) = f (x)
32 2.2 Applications
Exemple L’application
f: R → R
x 7→ sin x
h i
peut être restreinte à − π2 , π2 en l’application
h i
g : − π2 , π2 → R
x 7→ sin x
g2 : [0, 1] → R
g1 : [0, 1] → R
et x si x ̸= 0
x 7→ x x 7→
1 si x = 0
f : ]0, 1] → R
x 7→ x
Définition 2.2.9 —
Soient E et I deux ensembles.
Proposition 2.2.6 —
Soit I un ensemble et (Ai )i∈I une famille de parties de E.
Ai = {x ∈ E | ∃i ∈ I, x ∈ Ai }.
[
i∈I
Ai = {x ∈ E | ∀i ∈ I, x ∈ Ai }.
\
i∈I
Remarque 2.2.1 —
Les propriétés de commutativité, associativité, distributivité et les lois de
Morgan sont aussi valables pour la réunion ou intersection de familles d’en-
sembles.
Recouvrement-partition
34 2.3 Relations
Ai = E.
[
i∈I
∀i ∈ I, Ai ̸= ∅,
∀(i, j) ∈ I 2 , i ̸= j =⇒ Ai ∩ Aj = ∅
Ai = E.
[
i∈I
2.3 Relations
2.3.1 Relations binaires
35 2.3 Relations
Définition 2.3.1 —
Soit E un ensemble. On appelle relation binaire dans E une relation R
portant sur des couples d’éléments de E. Si (x, y) est un couple d’éléments
de E vérifiant la relation R, on dit que x est en relation avec y et on
écrit
xRy
Définition 2.3.2 —
Une relation binaire définie sur un ensemble E est dite :
• réflexive si
∀x ∈ E, xRx
• symétrique si
• antisymétrique si
• transitive si
ẋ = {y ∈ E | xRy}.
P = ẋ.
37 2.3 Relations
ẋ ∩ ẏ = ∅ ou bien ẋ = ẏ.
E=
[
ẋ.
x∈E
E=
[
ẋ
en effet, ∀y ∈ E
y ∈ ẏ =⇒ y ∈
[
ẋ
38 2.3 Relations
d’où
[
E⊂ ẋ
Définition 2.3.5 —
• Une relation binaire R entre éléments d’un ensemble E est une re-
lation d’ordre si elle est réflexive antisymétrique et transitive. On
note
x≺y
2. Sur N∗ la relation a|b que l’on énonce « a divise b » est une relation
d’ordre.
4. La relation :
a ≺ b et a ̸= b
n’est pas une relation d’ordre, car elle n’est pas réflexive.
39 2.3 Relations
Définition 2.3.6 —
On dit qu’une relation d’ordre R définit sur E un ordre total si pour
tous x et y on a :
x ≺ y ou y ≺ x.
∀x ∈ X x ≺ a.
∀x ∈ X b ≺ x.
supE X ou sup X
infE X ou inf X
X⊂F ⊂E
41 2.3 Relations
X peut avoir une borne supérieure (ou inférieure) dans E et non pas
dans F . Par exemple, soit X l’ensemble des rationnels x positifs tels
que x2 < 2. Alors X a un sup dans R et pas dans Q.
∀x ∈ E a ≺ x.
∀x ∈ X x ≺ b.
Proposition 2.3.2 —
X étant une partie d’un ensemble ordonné E. Les deux propriétés suivantes
sont équivalentes :
Arithmétique
Définition 3.1.1 —
Soit (a, b) ∈ Z2 . On dit que l’entier a divise l’entier b, et on note a|b si
et seulement si
∃k ∈ Z, b = ka.
2. ∀n ∈ N, 0|n =⇒ n = 0.
42
43 3.1 Relation de divisibilité, division euclidienne
6. ∀(a, b, c) ∈ Z3 , a | b ⇒ a | bc
3. Soit (a, b) ∈ Z2 . On a :
Il vient alors :
• si a = 0 alors b = ka = 0 et donc a = b.
• si a ̸= 0, kk ′ = 1, comme k et k ′ sont des entiers, cette égalité n’est
possible que si k = k ′ = 1 ou k = k ′ = −1. On obtient finalement
a = ±b.
=⇒ a|(k1 b + k2 c)
44 3.1 Relation de divisibilité, division euclidienne
a | b =⇒ ∃k ∈ Z, b = ka =⇒ bc = (kc)a =⇒ a | bc
Remarque 3.1.1 —
La divisibilité n’est ni symétrique, ni antisymétrique. Donc ce n’est ni une
relation d’équivalence, ni une relation d’ordre sur Z. Mais sur N, c’est une
relation d’ordre partiel.
3.1.2 Congruences
Définition 3.1.2 —
On considère un entier strictement positif n ∈ N∗ et deux entiers (a, b) ∈
Z2 . On dit que a est congru à b modulo n, et on note a ≡ b[n] lorsque n
divise (b − a) :
a ≡ b[n] ⇐⇒ n|(b − a) ⇐⇒ ∃k ∈ Z, b = a + kn
a ≡ b[n]
1. (Réflexivité) a ≡ a [n].
Preuve — 1. ∀a ∈ Z, n|(a − a) = 0.
Ensemble quotient:
Soit a ∈ Z. Alors
x ∈ ȧ ⇐⇒ x ≡ a [n] ⇐⇒ ∃k ∈ Z, x = a + kn ⇐⇒ x ∈ a + nZ.
Ainsi
ȧ = a + nZ
a = nq + r.
46 3.1 Relation de divisibilité, division euclidienne
Il vient alors
Par conséquent .
2. a × c ≡ b × d[n] ;
3. ∀p ∈ N, ap ≡ bp [n].
Puisque n|A et n|B, alors n|αA + βB. L’égalité ci-dessus permet alors
de conclure.
2. On a
n|(ap − bp ).
1. a = b × q + r
2. 0 ≤ r < b
• Existence :
M = {n ∈ N | nb ≤ a}.
n ≤ nb ≤ a
donc n ≤ a.
On en déduit que M admet un plus grand élément noté q qui
vérifie :
(a) qb ≤ a car q ∈ M .
(b) (q + 1)b > a car q + 1 > q et q est le plus grand élément de
M , donc q + 1 ∈
/ M.
Posons r = a − bq. On a bien a = bq + r . Par ailleurs 0 ≤ r car
a ≥ bq et r < b car b = (q + 1)b − qb > a − qb = r .
2. Supposons maintenant que a ∈ Z. Si a est positif, on se ramène
au cas précédent. Sinon −a est positif et il existe (q0 , r0 ) ∈ Z2 tel
que :
−a = q0 b + r0 et 0 ≤ r0 < b.
On a donc
a = b(−q0 ) − r0 .
a = b(−q0 − 1) + (b − r0 ).
236 4 33
−
231 71
5 4
−
3 3
2 1
pgcd(a, b) = ppcm(a, b) = 0.
Remarque 3.2.1 —
b | a ⇔ pgcd (a, b) = b.
∃!(q, r) ∈ N2 a = bq + r et 0 ≤ r < b.
50 3.2 PGCD, théorèmes d’Euclide et de Bézout
Alors
pgcd (a, b) = pgcd (b, r) .
366 = 43 × 8 + 22
43 = 22 × 1 + 21
22 = 21 × 1 + 1
21 = 1 × 21 + 0
a = bq + r et 0 ≤ r ≤ b − 1.
Donc
Remarque 3.2.2 —
Le couple (u, v) n’est pas unique.
pgcd(a, b) = 6.
Corollaire 3.2.1 —
Soient deux entiers (a, b) ∈ Z2 .
au + bv = δ.
Comme d|a et que d|b, on sait que d|δ. La réciproque est facile.
d = qµ + r
la = qka + r et l′ b = qk ′ b + r
Corollaire 3.2.2 —
Soit k ∈ N∗ .
D′ = am1 = bm2
54 3.2 PGCD, théorèmes d’Euclide et de Bézout
Exemple
12000 = 12 × 1000 et 32000 = 32 × 1000
donc
pgcd(12000, 32000) = 1000 × pgcd(12, 32) = 4000
Définition 3.2.3 —
Deux entiers relatifs a et b non tous deux nuls sont dits premiers entre
eux si
pgcd(a, b) = 1.
Exemple 35 et 26 sont premiers entre eux, car leur seul diviseur commun
positif est 1.
Corollaire 3.2.3 —
Soient a et b deux entiers relatifs non tous deux nuls, d leur PGCD. Alors
!
a b
pgcd , = 1.
d d
• a′ = a
d
et b′ = b
d
sont bien définis et sont bien des entiers .
pgcd(da′ ,db′ )
• pgcd(a′ , b′ ) = d
= pgcd(a,b)
d
= 1.
pgcd(a, b) = 1 ⇔ ∃(u, v) ∈ Z2 au + bv = 1
Preuve — On a
pgcd(a, b) = 1 ⇒ au + bv = 1
avec
(u, v) ∈ Z2 .
De plus,
a|bc ⇒ bc = aq
avec q ∈ Z.
au + bv = 1 ⇒ auc + bvc = c
⇒ auc + aqv = c
⇒ a(uc + vq) = c
D’où a|c.
56 3.3 Nombres premiers
Corollaire 3.2.4 —
Soient a, b et c trois entiers.
Définition 3.3.1 —
Un entier n ∈ N est dit premier si n ≥ 2 et si ses seuls diviseurs dans N,
sont 1 ou lui-même :
∀k ∈ N∗ , k/n =⇒ k ∈ {1, n}
n|a1 × . . . × ak =⇒ ∃1 ≤ i ≤ k n|ai .
i=1
504 = 23 × 32 × 71 .
58 3.3 Nombres premiers
Théorème 3.3.2 —
Soient deux entiers non nuls (a, b) ∈ N ∗ 2 . Leur décomposition en facteurs
premiers s’écrit :
m m
a= p i αi et b= pi βi
Y Y
i=1 i=1
i=1 i=1
a = 32 × 5 × 7
b = 22 × 3 × 52
On obtient
pgcd (a, b) = 20 × 31 × 51 × 70 = 15
ppcm (a, b) = 22 × 32 × 52 × 71 = 6300
ap ≡ a[p]
ap−1 ≡ 1[p].
59 3.3 Nombres premiers
(p − 1)! ≡ −1[p].
Chapitre 4
Structures Algébriques
Définition 4.1.1 —
• On appelle loi de composition interne (l.c.i) sur un ensemble E
une application f : E × E −→ E.
Pour alléger les notations, on représente une loi de composition in-
terne par un signe. Par exemple
f (x, y) = x ⋆ y
60
61 4.1 Loi de composition interne
Définition 4.1.2 —
On dit que A ⊂ E est stable pour la loi ⋆ si
∀(x, y) ∈ A2 , x ⋆ y ∈ A.
x ⋆A y = x ⋆ y
Définition 4.1.3 —
Soit E un ensemble. Une loi de composition interne ⋆ sur E est dite :
x ⋆ y = y ⋆ x.
(x ⋆ y) ⋆ z = x ⋆ (y ⋆ z).
62 4.1 Loi de composition interne
Remarque 4.1.1 —
Si une loi T est associative, on peut omettre les parenthèses
Définition 4.1.4 —
Soit ⋆ une loi de composition interne sur un ensemble E. On dit qu’un
élément e de E est neutre pour cette loi si ∀x ∈ E
x ⋆ e
=x
e ⋆ x =x
Proposition 4.1.1 —
Si (E, ⋆) possède un élément neutre, il est unique.
e⋆x=x⋆e=x
e′ ⋆ x = x ⋆ e ′ = x
d’où e = e′ .
63 4.1 Loi de composition interne
∀A ∈ P (E), A ∩ E = A.
2. Soit E un ensemble non vide. Alors (A(E, E), o) admet comme élément
neutre l’application identité idE
Définition 4.1.5 —
Soient (E, T ) un magma possédant un élément neutre e et a ∈ E. On dit
que a est symétrisable s’il existe b ∈ E tel que
aT b
=e
bT a =e
Remarque 4.1.2 —
Notons par a′ le symétrique de a. alors a est le symétrique de a′ . En d’autres
termes
(a′ )′ = a.
Définition 4.1.6 —
Soit (E, T ) un magma, et a ∈ E.
aT x = aT y =⇒ x = y.
64 4.1 Loi de composition interne
xT a = yT a =⇒ x = y.
Proposition 4.1.2 —
Soit (E, T ) un magma dont la loi est associative et admettant un élément
neutre.
(xT y)′ = y ′ T x′
aT a′ = a′ T a = e
aT a′′ = a′′ T a = e.
Donc a′ = a′′ .
65 4.1 Loi de composition interne
a est régulier : On a
aT x = aT y =⇒ a′ T (aT x) = a′ T (aT y)
=⇒ (a′ T a)T x = (a′ T a)T y
=⇒ eT x = eT y
=⇒ x = y
De même
zT (xT y) = e
ainsi
zT x = y ′ .
ainsi
zT (xT y) = e =⇒ z = y ′ T x′ .
66 4.2 Groupes
4.2 Groupes
Définition 4.2.1 —
On appelle groupe un magma (G, ⋆) telle que :
Exemples 1. Les magmas (Z, +), (Q, +), (R, +), (C, +) sont des groupes
commutatifs. Par contre, (N, +) n’est pas un groupe car tout élément
non nul de N n’est pas symétrisable.
2. Les ensembles (Q∗ , ×),(Q∗+ , ×), (R∗ , ×),(R∗+ , ×), (C∗ , ×) sont des groupes
commutatifs. Par contre, (Z∗ , ×) n’est pas un groupe car les seuls élé-
ments symétrisables de Z∗ sont 1 et -1.
A ∪ A′ = ∅.
A ∩ A′ = E.
3. Lorsqu’il n’y a pas d’ambiguité sur la loi, on dit "le groupe G" au lieu
de dire "le groupe (G, ⋆)".
Dorénavant :
x ⋆ y = xy.
x ⋆ y = x + y.
Définition 4.2.2 —
Si G est un groupe fini, Card(G) s’appelle l’ordre de G.
4.2.1 Sous-groupes
68 4.2 Groupes
Définition 4.2.3 —
Soit G un groupe. On dit que H ⊂ G est un sous groupe de G si la loi
induite par celle de G sur H lui confère une structure de groupe.
Proposition 4.2.1 —
Soit G un groupe et H un sous groupe de G. Alors :
1H = 1G
1H 1G = 1H
1H 1H = 1H
1H 1H = 1H 1G
1H = 1G .
aa′ = 1H = 1G = aa′′
1. H ̸= ∅
2. ∀(x, y) ∈ H, xy −1 ∈ H.
∀(x, y) ∈ H 2 , xy −1 ∈ H.
Soit x ∈ H. On a
1G = xx−1 ∈ H
1G x−1 ∈ H =⇒ x−1 ∈ H.
xy = x(y −1 )−1 ∈ H
2. Pour montrer qu’un ensemble est un groupe, on peut montrer que c’est
un sous-groupe d’un groupe connu.
Corollaire 4.2.1 —
Soit G un groupe et (Hi )i∈I une famille de sous-groupes de G. Alors i∈I Hi
T
est un sous-groupe de G.
xy −1 ∈ Hi , ∀i ∈ I =⇒ xy −1 ∈ H.
Remarque 4.2.1 —
H1 ∪ H2 n’est pas un sous-groupe de G, sauf si H1 ⊂ H2 ou H2 ⊂ H1 (voir
Exercice TD).
Définition 4.2.4 —
Soient G1 et G2 deux groupes . Une application f : G1 −→ G2 est un
morphisme de groupes ou homomorphisme si et seulement si
• endomorphisme lorsque G1 = G2
1. f (1G1 ) = 1G2
2. ∀x ∈ G1 f (x−1 ) = f (x)−1
Preuve — 1. Si u = f (1G1 ), on a
D’où
1G2 = u−1 u = u−1 uu = u = f (1G1 ).
−1 −1
f (x′ ) = f (x′ )−1 = y ′
il vient
−1 −1 −1
yy ′ = f (x)f (x′ ) = f (xx′ )
−1
xx′ ∈ H1 .
−1
f (xx′ ) = f (x)f (x′ )−1 ∈ H2
sous-groupe de G1 .
Théorème 4.2.3 —
Le composé de deux morphismes (resp. isomorphismes) de groupes | est
un morphisme (resp. isomorphisme) de groupes.
f (xy −1 ) = 1G2 .
4.3 Anneau
Exemples 1. (Z, +, ×), (Q, +, ×), (R, +, ×), (C, +, ×) sont des anneaux
commutatifs.
˙ y
ẋ + ẏ = x +
˙ y.
ẋ × ẏ = x ×
+ 0̇ 1̇ 2̇ × 0̇ 1̇ 2̇
0̇ 0̇ 1̇ 2̇ 0̇ 0̇ 0̇ 0̇
1̇ 1̇ 2̇ 0̇ 1̇ 0̇ 1̇ 2̇
2̇ 2̇ 0̇ 1̇ 2̇ 0̇ 2̇ 1̇
5. L’ensemble des suites réelles (ou complexes) S(R) (ou S(C)) muni de
l’addition et de la multiplication de suites est un anneau commutatif.
0R[X] = 0 + 0X + 0X 2 + . . .
1R[X] = 1 + 0X + 0X 2 + . . .
Remarque 4.3.1 —
Sur un groupe commutatif (G, +), on peut toujours définir une soustraction
∀(x, y) ∈ G2 , x − y = x + (−y)
−y étant l’opposé de y.
77 4.3 Anneau
2. ∀x ∈ A, (−1A ) × x = −x ;
0A × x + 0A × x = (0A + 0A )x = 0A × x.
0A × x = 0A .
Notations
Soit n ∈ N∗ et x ∈ A. On note
1. nx = |x + x +{z. . . + x}
nfois
3. xn = x
|
× x ×{z. . . × x}
nfois
x−n = (x−1 )n
5. 0x = 0A
6. x0 = 1A
Proposition 4.3.2 —
Soit (A, +, ×) un anneau. Alors :
3. ∀x ∈ A, ∀(n, m) ∈ N2 , xn+m = xn × xm .
5. ∀x ∈ A, ∀n ∈ Z, (−n)x = −(nx).
Remarque 4.3.2 —
En général,
x × y = 0A =⇒
̸ x = 0A ou y = 0A .
∃n ∈ N∗ , an = 0A .
a × b = 0A .
a × b = 0A = a × 0A =⇒ b = 0A , absurde (car b ̸= 0A ).
1A = 0A ⇐⇒ A = {0A }
1. A ̸= {0A };
3. ∀(x, y) ∈ A2
x × y = 0A =⇒ x = 0A ou y = 0A .
Exemples 1. Les ensembles (Z, +, ×), (Q, +, ×), (R, +, ×), (C, +, ×) sont
des anneaux intègres.
Remarque 4.3.4 —
Dans un anneau intègre, on peut simplifier à gauche et à droite, c.-à-d. ∀(x, y) ∈
A2 , ∀a ∈ A avec a ̸= 0A on a
ax = ay =⇒ x = y.
p=0
n
(a + b)n = Cnp an−p bp
X
p=0
1. 1A ∈ B
1. f (1A ) = 1B
2. f (x + y) = f (x) + f (y)
• endomorphisme lorsque A = B
4.4 Corps
Si de plus la loi ×est commutative, on dit que le corps (K, +, ×) est com-
mutatif.
84 4.4 Corps
Exemple (Q, +, ×), (R, +, ×), (C, +, ×) sont des corps, mais (Z, +, ×) ne
l’est pas car ses seuls éléments inversibles sont 1 et -1.
Remarque 4.4.1 —
Si (K, +, ×) est un corps alors (K \ {0K }, ×) est un groupe appelé groupe
multiplicatif du corps.
Nombres Complexes
Définition 5.1.1 —
On munit l’ensemble R2 de deux lois internes ⊕ et ⊗ définies par :
∀(a, b), (a′ , b′ ) ∈ R2
(a, b) ⊕ (a′ , b′ ) = (a + a′ , b + b′ )
(a, b) ⊗ (a′ , b′ ) = (aa′ − bb′ , ab′ + a′ b)
Alors (R2 , ⊕, ⊗) est un corps commutatif dont le zéro est (0, 0) et l’unité
est (1, 0). On l’appelle corps des nombres complexes et on le note C.
Remarque 5.1.1 —
Soit l’application Φ : R −→ R \ {0} définie par
Φ(x) = (x, 0)
∀a ∈ R, (a, 0) = a.
85
86 5.1 Construction et Définition
Définition 5.1.2 —
On note
i = (0, 1)
z = a + ib.
En effet
z = (a, b) = a(1, 0) + b(0, 1) = a + ib
Définition 5.1.3 —
Soit z un nombre complexe.
z = a + ib
a = Re(z) et b = Im(z).
87 5.1 Construction et Définition
Proposition 5.1.1 —
1. L’addition dans C est définie par : ∀(a, b), (a′ , b′ ) ∈ R2
a b
z −1 = − i
a2 + b 2 a2 + b 2
Proposition 5.1.2 —
Soit (z, z ′ ) ∈ C2 et n ∈ N∗ . Alors :
1. Formule du binôme :
n
(z + z ′ )n = Cnp z n−p z ′p
X
p=0
88 5.1 Construction et Définition
2. Formule de factorisation :
n−1
z n − z ′n = (z − z ′ ) z n−1−p z ′p
X
p=0
3. Somme géométrique :
n
n−1 1−z
si z ̸= 1
zp = 1−z
X
n si z = 1
p=0
(1 − z)(1 + z + . . . + z n−1 ) = 1 − z n .
1 − zn
1 + z + . . . + z n−1 = .
1−z
1 + z + . . . + z n−1 = n.
Proposition 5.1.3 —
Soient z, z ′ ∈ C. Alors :
Re(z) = 0
1. z = 0 ⇐⇒
Im(z) = 0
Re(z) = Re(z ′ )
2. z = z ′ ⇐⇒
Im(z) = Im(z ′ )
89 5.1 Construction et Définition
3. z ∈ R ⇐⇒ Im(z) = 0
z ∈ iR ⇐⇒ ∃b ∈ R, z = ib ⇐⇒ Re(z) = 0
5.1.1 Conjugué
Définition 5.1.4 —
Pour tout (x, y) ∈ R2 , le conjugué du nombre complexe z = x + iy, noté
z, est le nombre complexe défini par :
x + iy = x − iy
Proposition 5.1.4 —
Soit z, z ′ ∈ C. Alors :
1. zz = Re(z)2 + Im(z)2
2. Re(z) = z+z
2
et Im(z) = z−z
2i
3. z = z
4. z = z ⇐⇒ z ∈ R
5. z = −z ⇐⇒ z ∈ iR
6. z + z ′ = z + z ′
7. zz ′ = zz ′
8. z
z′
= z
z′
si z ′ ̸= 0.
90 5.1 Construction et Définition
3 − 2i
2+i
5.1.2 Module
Définition 5.1.5 —
Pour tout (x, y) ∈ R2 , le module du nombre complexe z = x + iy, noté |z|,
est le réel positif défini par :
√ q q
|z| = zz = Re(z)2 + Im(z)2 = x2 + y 2
Remarque 5.1.2 —
Si z est un réel, on retrouve la valeur absolue
√
|z| = z2.
Alors
1. |j| = 1 et j = 1
j
= j2 :
D’une part
√ !2
1 3 1 3
2
|j| = jj = −
2
+ = + =1
2 2 4 4
91 5.1 Construction et Définition
par suite
1
|j| = 1 et j =
j
D’autre part on a
√ !2 √
1 3 1 3
j = − +i
2
=− −i =j
2 2 2 2
Ainsi
1
j= = j2
j
2. j3 = 1 :
En effet
1
j2 = =⇒ j3 = 1
j
3. 1 + j + j2 = 0 :
On a
1
1 + j + j = 1 + j + j = 1 + 2 Re(j) = 1 + 2 −
2
=0
2
Proposition 5.1.5 —
Soit z, z ′ ∈ C. Alors :
1. |z| = 0 ⇐⇒ z = 0
2. |z| = |z|
3. 1
z
= z
|z|2
si z ̸= 0.
5. |zz ′ | = |z||z ′ |
|z|
6. z
z′
= |z ′ |
si z ′ ̸= 0.
1. On a
√
|z| = 0 ⇐⇒ a2 + b2 = 0 ⇐⇒ a2 + b2 = 0 ⇐⇒ a = b = 0.
2. Clair.
3. On a
z zz |z|2 1 z
z× = = = 1 =⇒ = 2
|z|2 |z|2 |z|2 z |z|
4. On a
√ √
| Re(z)| = |a| = a2 ≤ a2 + b2 = |z|
5. On a
|zz ′ |2 = zz ′ zz ′ = zz ′ zz ′ = zzz ′ z ′ = |z|2 |z ′ |2
6. On a
z 2 z z z z |z|2
= = =
z′ z′ z′ z′ z′ |z ′ |2
7.
|z + z ′ |2 = (z + z ′ )(z + z ′ ) = |z|2 + 2 Re(zz ′ ) + |z ′ |2
Or
Re(zz ′ ) ≤ | Re(zz ′ )| ≤ |zz ′ | = |z||z ′ | = |z||z ′ |
On obtient
|z| = |(z − z ′ ) + z ′ )| ≤ |z − z ′ | + |z ′ | = |z − z ′ | + |z ′ |
93 5.1 Construction et Définition
D’où
|z| − |z ′ | ≤ |z − z ′ |
|z ′ | − |z| ≤ |z − z ′ |
Ainsi
−|z − z ′ | ≤ |z| − |z ′ | ≤ |z − z ′ |
5.1.3 Argument
√
Soit z = x+iy un nombre complexe non nul. Comme |z| = x2 + y 2 ̸= 0
on peut écrire
Re(z) Im(z)
! !
x y
z = |z| +i = |z| +i = |z|(α + iβ)
|z| |z| |z| |z|
avec α2 + β 2 = 1.
Définition 5.1.6 —
Soit z un nombre complexe non nul.
α′ ≡ α[2π].
Comme |j| = 1 on a
Re(j) 1 π π 2π
cos(arg(j)) = = − = − cos( ) = cos(π − ) = cos( )
|j| 2 3 3 3
√
Im(j) 3 π π 2π
sin(arg(j)) = = = sin( ) = sin(π − ) = sin( ).
|j| 2 3 3 3
2π
arg(j) ≡ [2π].
3
Proposition 5.1.6 —
Soit z, z ′ ∈ C. Alors :
1. arg(z) ≡ −arg(z)[2π]
4. ∀n ∈ Z, arg(z n ) ≡ n arg(z)[2π]
Preuve — 1. On a
cos(−arg(z))
= cos(arg(z)) = Re(z)
= Re(z)
|z| |z|
sin(−arg(z)) − Im(z)
= − sin(arg(z)) = |z| = Im(z)
|z|
2. On a
cos arg(z) + arg(z ′ ) = cos(arg(z)) cos(arg(z ′ )) − sin(arg(z)) sin(arg(z ′ ))
Re(z) Re(z ′ ) Im(z) Im(z ′ ) Re(zz ′ )
= − =
|zz ′ | |zz ′ | |zz ′ |
96 5.1 Construction et Définition
De même
sin arg(z) + arg(z ′ ) = sin(arg(z)) cos(arg(z ′ )) + sin(arg(z ′ )) cos(arg(z))
Im(z) Re(z ′ ) Im(z ′ ) Re(z) Im(zz ′ )
= + =
|zz ′ | |zz ′ | |zz ′ |
z 1
arg ′ = arg z(z ) ′ −1
≡ arg(z) + arg ′ [2π]
z z
Or
1 z′ 1 Re(z ′ ) 1 Im(z ′ )
′
= ′
=⇒ Re ′ = ′
et Im ′ =
z |z |2 z |z |2 z |z ′ |2
Re(1/z ′ ) Re(z ′ )
cos 1
z′
= |1/z ′ |
= |z ′ |
= cos z ′
=⇒
Im(1/z ′ ) Im(z ′ )
sin 1
z′
= |1/z ′ |
= |z ′ |
= sin z ′
Donc arg 1
z′
≡ arg(z ′ )[2π], et à partir de l’assertion 1, on obtient
z
arg ′ ≡ arg(z)+arg((z ′ )−1 )[2π] ≡ arg(z)+arg(z ′ )[2π] ≡ arg(z)−arg(z ′ )[2π]
z
1
zn =
z −n
Définition 5.1.7 —
Soit θ ∈ R. On définit l’exponentielle imaginaire de θ par :
π
Exemple Des exemples à retenir : ei0 = 1, eiπ = −1, ei 2 = i.
Proposition 5.1.7 —
Soit θ, θ′ ∈ R.
2. eiθ = e−iθ = 1
eiθ
.
′ ′ eiθ ′
3. eiθ × eiθ = ei(θ+θ ) et eiθ′
= ei(θ−θ )
′
4. eiθ = eiθ ⇐⇒ θ ≡ θ′ [2π]
5. Formules d’Euler :
6. Formule de Moivre : ∀p ∈ Z
(eiθ )p = eipθ .
On a
U = {z ∈ C | |z| = 1}
φ(θ) = eiθ
Ker φ = 2πZ
Im φ = U
Définition 5.1.8 —
Soit z = x + iy un nombre complexe non nul. On appelle forme polaire
ou trigonométrique de z l’expression :
z = |z|ei arg(z)
Remarque 5.1.4 —
Si un nombre complexe non nul z prend la forme z = reiθ où r > 0 et θ ∈ R,
alors
r = |z| et θ = arg(z).
99 5.2 Équations du second degré
En effet,
q q
|z| = r2 cos2 (θ) + r2 sin2 (θ) = r cos2 (θ) + sin2 (θ) = r
et
r cos(θ) = Re(z)
=⇒ θ = arg(z).
r sin(θ) = Im(z)
Définition 5.2.1 —
Soit α = a + ib un nombre complexe. On appelle racine carrée de α tout
complexe z = x + iy vérifiant :
z 2 = α.
Remarque 5.2.1 —
Tout nombre complexe non nul possède exactement deux racines carrées. De
plus, ces deux racines carrées sont opposées l’une de l’autre. Le complexe nul
z = 0 ne possède qu’une seule racine carrée 0.
√
x 2
+ y 2
= a2 + b 2 (1)
⇐⇒
x −y =a
2 2
(2)
2xy = b (3)
100 5.2 Équations du second degré
Enfin, d’après l’équation (3) le produit xy doit etre négatif, c’est à dire
x
= −3
y =1
ou
x
=3
y = −1
z = −3 + i ou z = 3 − i.
Proposition 5.2.1 —
Soient a, b, c trois nombres complexes avec a ̸= 0. On considère l’équation
101 5.2 Équations du second degré
d’inconnue z ∈ C
az 2 + bz + c = 0 (∗)
b
z0 = −
2a
−b + δ −b − δ
z1 = et z2 =
2a 2a
z 2 − 3iz − 3 − i = 0.
z1 = 1 + 2i et z2 = −1 + i.
Corollaire 5.2.1 —
Soient a, b, c trois nombres réels avec a ̸= 0. On considère l’équation
d’inconnue x ∈ C
ax2 + bx + c = 0 (∗)
b
x0 = −
2a
Définition 5.2.2 —
Soit n ∈ N∗ et z = a + ib un nombre complexe. On appelle racine n-ième
de z tout complexe ξ = x + iy vérifiant :
ξ n = z.
−4 i2π
z= √ = 2e 3 .
1+i 3
Définition 5.3.1 —
1. Le plan complexe, appelé plan d’Argand, est un plan muni d’un
repère orthonormé direct R = (O, →
−
u ,→
−
v ).
3. L’affixe du vecteur w
⃗ = a⃗u + b⃗v est le complexe z = a + ib que l’on
notera Aff(w).
⃗
−−→
|z| = OM = ∥OM ∥
−−→
5. L’argument de z est une mesure de l’angle orienté (→
−
u , OM ), ce que
l’on écrit
−−→
(→
−u , OM ) ≡ arg(z)[2π]
104 5.3 Représentation géométrique des complexes
angle.png
Remarques 5.3.1 — 1. Les points du plan d’affixe réelle sont situés sur
→
−
l’axe réel (O, u ). Ceux qui ont une affixe imaginaire sont situés sur
l’axe imaginaire (O, → −v ).
2. Si w
⃗ est un vecteur du plan complexe d’affixe z, alors
∥→
−
w ∥ = |z|
(→
−
u ,→
−
w ) ≡ arg(z)[2π]
→
− −−→
w = OM .
5.3.2 Propriétés
Proposition 5.3.1 —
Soit M et M ′ deux points et w⃗1 , w⃗2 deux vecteurs du plan complexe. Alors
:
1. Aff(−
→+−
w 1
→) = Aff(−
w 2
→) + Aff(−
w 1
→)
w2
−−−→
2. Aff(M M ′ ) = Aff(M ′ ) − Aff(M )
3. La distance de M à M ′ est
−−−→
M M ′ = ∥M M ′ ∥ = |Aff(M ′ ) − Aff(M )|
105 5.3 Représentation géométrique des complexes
−−→ −−→
4. L’angle orienté entre les deux vecteurs OM et OM ′ est:
−
→ = a→
w −
u + b→
−
v et −
→ = c→
w −
u + d→
−
v =⇒ −
→+−
w → = (a + c)→
w −
u + (b + d)→
−
v
1 2 1 2
ainsi
Aff(−
→+−
w 1
→) = (a + c) + i(b + d).
w 2
soit
−−−→ −−→ −−→
Aff(M M ′ ) = Aff(OM ′ ) − Aff(OM ) = Aff(M ′ ) − Aff(M ).
Définition 5.3.2 —
Soit a ∈ C et R > 0, on définit dans le plan complexe:
Polynômes
Définition 6.1.1 —
1. On appelle polynôme à coefficients dans K une suite (an ) ∈ KN
d’éléments de K nulle à partir d’un certain rang :
P = (a0 , a1 , . . . , aN , 0, . . . , 0),
107
108 6.2 Opérations sur K[X]
adeg(P ) = 1
Définition 6.1.2 —
1. On appelle polynôme nul le polynôme dont tous les coefficients
sont nuls :
0K[X] = (0, 0, . . .).
Par convention
deg(0K[X] ) = −∞.
Définition 6.2.1 —
Soit λ ∈ K, P = (an ), Q = (bn ) deux polynômes à coefficients dans K. On
définit :
109 6.2 Opérations sur K[X]
• La somme de P et Q :
P + Q = (a0 + b0 , a1 + b1 , . . . , an + bn , . . .)
P × Q = (c0 , c1 , . . . , cn , . . .)
n
cn = ak bn−k = a0 bn + a1 bn−1 + . . . + an−1 b1 + an b0 .
X
k=0
c 0 = a0 b 0 = 1
c1 = a0 b1 + a1 b0 = 2(1 + i)
c2 = a0 b2 +a1 b1 + a2 b0 = 2(1 + 2i)
| {z }
=0
c3 = a 0 b3 + a1 b2 +a2 b1 + a3 b0 = 4
| {z } | {z } | {z }
=0 =0 =0
c4 = a 0 b 4 + a1 b 3 + a2 b 2 + a3 b 1 + a4 b 0 = 0
| {z } | {z } | {z } | {z } | {z }
=0 =0 =0 =0 =0
..
.
cn = 0, ∀n ≥ 4
On obtient ainsi
Proposition 6.2.1 —
Soit P et Q deux polynômes non nuls de K[X]. Alors :
• Si p > q : alors
P + Q = (a0 + b0 , . . . , aq + bq , aq+1 , . . . , ap , 0, . . .)
• Si p = q : alors
P + Q = (a0 + b0 , . . . , ap + bp , 0, . . .)
ainsi
deg(P
+ Q) = p = deg(P ) = max(deg(P ), deg(Q)) si ap + bp ̸= 0
deg(P
+ Q) < p = deg(P ) = max(deg(P ), deg(Q)) si ap + bp = 0
cp+q ̸= 0 et cp+q+l = 0, ∀l ≥ 1.
111 6.2 Opérations sur K[X]
On a
p+q
cp+q = ak bp+q−k =a0 bp+q +a1 bp+q−1 + . . . + ap−1 bq+1
X
k=0
| {z } | {z } | {z }
=0 =0 =0
et
p+q+1
cp+q+1 = ak bp+q+1−k =a0 bp+q+1 +a1 bp+q + . . . + ap−1 bq+2
X
k=0
| {z } | {z } | {z }
=0 =0 =0
Proposition 6.2.2 —
1. (K[X], +, ×) est un anneau commutatif intègre dont le zéro et l’unité
sont :
0K[X] = (0, 0, . . .)
1K[X] = (1, 0, 0, . . .)
0 = 0K[X]
1 = 1K[X]
P = α et Q = α−1 .
P × Q = 1.
Alors
1
c0 = a0 b0 = 1 =⇒ b0 = (a0 ̸= 0)
a0
Définition 6.2.2 —
On appelle indéterminée le polynôme de K[X] défini par
X = (0, 1, 0, ...)
place d’indice n
X n = (0, . . . , 0, 1 , 0, . . . , 0)
avec la convention
X 0 = 1K[X] = 1
n−ième place
P = a0 (1, 0, . . .) + a1 (0, 1, 0, . . .) + a2 (0, 0, 1, . . .) + . . . + an (0, . . . , 0, 1 , 0, . . . , 0)
n
= a0 + a1 X + a2 X 2 + . . . + an X n = ak X k .
X
k=0
Définition 6.2.3 —
Soient deux polynômes P, Q ∈ K[X]. On suppose que P = a0 + a1 X + ... +
an X n . On définit le polynôme composé de Q par P , noté P oQ, par :
n
P oQ = ak Qk
X
k=0
Proposition 6.2.3 —
Soient deux polynômes non nuls P, Q ∈ K[X]. Alors :
Définition 6.3.1 —
Soient deux polynômes P, Q ∈ K[X]. On dit que P divise Q ou que Q est
un multiple de P , et on note P |Q, si et seulement si il existe R ∈ K[X] tel
que
Q = RP
3. (X − 1) divise X 2 − 2X + 1 et X 2 − 1. En effet :
X 2 − 2X + 1 = (X − 1)2 et X 2 − 1 = (X − 1)(X + 1)
Remarque 6.3.1 —
Si P |Q, alors
deg(P ) ≤ deg(Q)
Définition 6.3.2 —
Soit P ∈ K[X] tel que deg(P ) ≥ 1. On dit que P est irréductible (ou
premier) dans K[X] si et seuleument si ses seuls diviseurs sont les poly-
nômes constants R = α ou les polynômes R = αP , où α ∈ K∗ . Sinon, on
dit qu’il est réductible.
Théorème 6.3.1 —
Soient A, B ∈ K[X] deux polynômes. On suppose que B ̸= 0. Alors il
existe un unique couple (Q, R) de polynômes de K[X] vérifiant :
A = BQ + R
deg(R) < deg(B)
Exemple
−6X 3 − 2X 2 + X + 3 X 2 − X + 1
6X 3 − 6X 2 + 6X 6X + 4
−4X 2 − 5X + 3
4X 2 − 4X + 4
−X − 1
A=0×B+A
Q=0
R=A
ce qui implique
Définition 6.3.3 —
Soit P ∈ K[X] un polynôme. On appelle valuation de P , noté val(P ), le
plus petit entier n tel que an ̸= 0
Théorème 6.3.2 —
Soient A, B ∈ K[X] deux polynômes. On suppose que le terme constant de
B n’est pas nul (c’est à dire val(B) = 0). Soit p ≥ deg(B). Alors il existe
un unique couple (Qp , Rp ) de polynômes de K[X] vérifiant :
A = BQp + X p+1 Rp
deg(Qp ) ≤ p
−1 + 3X + 2X 2 − 7X 3 1 + X − 2X 2
1 + X − 2X 2 1 + 2X + 2X 2 − 5X 3
− + 2X + 4X 2 − 7X 3
+ 2X + 2X 2 − 4X 3
− + 2X 2 − 3X 3
2X 2 + 2X 3 − 4X 4
− − 5X 3 + 4X 4
− 5X 3 − 5X 4 + 10X 5
+9X 4 − 10X 5
Ce qui s’écrit :
1 + 3X + 2X 2 − 7X 3 = (1 + X − 2X 2 )(1 + 2X + 2X 2 − 5X 3 ) + X 4 (9 − 10X)
118 6.3 Arithmétique dans K[X]
Définition 6.3.4 —
Soient P et Q deux polynômes de K[X] non tous les deux nuls.
3. On dit que P et Q sont premiers entre eux si leur PGCD est égal à
1.
P U + QV = pgcd(P, Q)
A = BQ1 + R1
• si R1 = 0, c’est terminé.
119 6.3 Arithmétique dans K[X]
• si R1 ̸= 0, alors
pgcd(A, B) = pgcd(B, R1 ).
1
pgcd(A, B) = RN .
ap
X 4 + 2X 3 + X + 1 = (X 3 + X − 1)(X + 2) − X 2 + 3 = BQ1 + R1
X 3 + X − 1 = (−X 2 + 3)(−X) + 4X − 1 = R1 Q2 + R2
1 1 47
− X + 3 = (4X − 1) − X −
2
+ = R2 Q3 + R3
4 16 16
R1 = A − BQ1 = A − B(X + 2)
R2 = B − R1 Q2 = B − (A − B(X + 2))(−X) = XA + (−X 2 − 2X + 1)B
1 1
R3 = R1 − R2 Q3 = A − B(X + 2) − XA + (−X 2 − 2X + 1) − X −
4 16
1 2 1 1 9 7 31
= X + X + 1 A + − X3 − X2 − X − B
4 16 4 16 8 16
16
pgcd(A, B) = 1 = R3
47
16 1 2 1 16 1 9 7 31
= X + X +1 A+ − X3 − X2 − X − B
47 4 16 47 4 16 8 16
= UA + V B
Proposition 6.3.1 —
Soient P et Q deux polynômes de K[X] non tous les deux nuls. Alors
∃λ ∈ K∗
pgcd(P, Q) × ppcm(P, Q) = λ(P × Q)
Définition 6.4.1 —
Soit P = a0 + a1 X + ... + an X n ∈ K[X] un polynôme. On appelle fonction
polynomiale associée à P la fonction Pe : K −→ K donnée par
∀x ∈ K, Pe (x) = a0 + a1 x + ... + an xn .
P (X) = a0 + a1 X + ... + an X n
Définition 6.4.2 —
Soit P = nk=0 ak X k = a0 + a1 X + . . . + an X n ∈ K[X] un polynôme. On
P
k=1
Remarque 6.4.1 —
La dérivée d’un polynôme coïncide avec celle de sa fonction polynomiale.
Proposition 6.4.1 —
Soient P, Q ∈ K[X] deux polynômes, α, β ∈ K deux scalaires. Alors :
2. (P Q)′ = P ′ Q + P Q′ .
Proposition 6.4.2 —
Soient P ∈ K[X] un polynôme.
1. Si deg(P ) > 0 alors deg(P ′ ) = deg(P ) − 1.
k=0 k=1
Comme nan ̸= 0,
deg(P ′ ) = n − 1 = deg(P ) − 1.
Définition 6.4.3 —
Soit P ∈ K[X] un polynôme. On définit par récurrence la dérivée n-ième
(ou d’ordre n) de P par :
1. P (0) = P
2. ∀n ∈ N, P (n+1) = [P (n) ]′ .
Théorème 6.4.1 —
1. Formule de Leibniz pour les polynômes : Soient P, Q ∈ K[X]
deux polynômes. On a :
n
(P Q) (n)
= Cnk P (n−k) Q(k)
X
k=0
k=0 k!
123 6.5 Racines d’un polynôme
Définition 6.5.1 —
Soit P ∈ K[X] un polynôme, α ∈ K. On dit que α est une racine de P si
et seulement si
P (α) = 0.
Remarque 6.5.1 —
Trouver les racines d’un polynôme P ∈ K[X] revient donc à résoudre dans
K l’équation d’inconnue x ∈ K P (x) = 0.
Théorème 6.5.1 —
Soient P ∈ K[X] un polynôme et α ∈ K un scalaire. On a équivalence
entre:
P = (X − α)Q + R
deg(R) < deg(X − α) = 1
124 6.5 Racines d’un polynôme
0 = P (α) = β
Corollaire 6.5.1 —
Si α1 , α2 , . . . , αp sont p racines distinctes d’un polynôme P ∈ K[X] alors
le polynôme
p
(X − α1 ) . . . (X − αp ) = (X − αk )
Y
k=1
divise P .
P = (X − α1 ) . . . (X − αp−1 )B.
Comme ∀1 ≤ i ≤ p − 1, αi ̸= αp , alors
2. Tout polynôme qui admet une infinité de racines est le polynôme nul :
En effet, si le polynôme est non nul, son degré n ≥ 0, donc en consé-
quence de la remarque précédente il admet au plus n racines.
θ(P ) = Pe
Définition 6.5.2 —
Soient P ∈ K[X] un polynôme, α ∈ K, m ∈ N∗ .
P = (X − α)m Q.
127 6.5 Racines d’un polynôme
Q = (X − α)Q0 .
P = (X − α)m Q et Q(α) ̸= 0.
k=0 k!
Proposition 6.5.2 —
Si α1 , α2 , . . . , αp sont p racines distinctes d’un polynôme P ∈ K[X], de
multiplicités respectives m1 , m2 , . . . , mp , alors ∃Q ∈ K[X] tel que
P = (X − α1 )m1 . . . (X − αp )mp Q
avec Q(αi ) ̸= 0, ∀1 ≤ i ≤ p.
P = (X − αp )mp C (∗∗)
P = (X − α1 )m1 . . . (X − αp )mp Q.
d’où
Q(αi ) ̸= 0, ∀1 ≤ i ≤ p − 1.
Remarque 6.5.2 —
Soient P ∈ K[X], a ∈ K et m ∈ N∗ . Si a est une racine d’ordre m de P alors
a est une racine d’ordre m − 1 de P ′ :
en effet, comme a est une racine d’ordre m de P , il existe Q ∈ K[X] tel
que : P = (X − a)m Q et Q(a) ̸= 0. Par conséquent
et on a clairement B(a) ̸= 0.
Définition 6.6.1 —
Soit P ∈ K[X] de degré n. On dit que P est scindé sur K si et seulement
si il s’écrit :
n
P = an (X − α1 ) . . . (X − αn ) = an (X − αk )
Y
k=1
Remarque 6.6.1 —
Ce théorème est faux dans R. Par exemple P = X 2 + 1 est non constant mais
ne possède aucune racine dans R.
131 6.6 Polynômes scindés
Théorème 6.6.2 —
Tout polynôme P ∈ C[X] de degré n possède n racines (comptées avec
leur multiplicité) dans C.
2ikπ
ξk = e n , 0≤k ≤n−1
k=0
Théorème 6.6.3 —
Tout polynôme de C[X] est scindé sur C, c’est à dire tout polynôme P ∈
C[X] s’écrit sous la forme :
m
P = an (X − α1 )h1 . . . (X − αn )hm = an (X − αk )hk
Y
k=1
m ≤ n, h1 + . . . + hm = n
Proposition 6.6.1 —
Soit P un polynôme à coefficients réels. Si α est une racine complexe
d’ordre r de P alors son conjugué α est aussi une racine d’ordre r de P .
Remarque 6.6.2 —
On en déduit que les racines d’un polynôme P à coefficients réels sont ou
bien réelles ou bien complexes conjuguées.
132 6.6 Polynômes scindés
Théorème 6.6.4 —
Soit P un polynôme non nul à coefficients réels, an est le coefficient de
plus haut degré de P . Alors la factorisation de P en facteurs irréductibles
dans C[X] est
m p
P = an (X − αk )hk (X − βi )si (X − β̄i )si
Y Y
k=1 i=1
Théorème 6.6.5 —
Soit P ∈ R[X] un polynôme non nul, an est le coefficient de plus haut
degré de P . Alors la factorisation de P en facteurs irréductibles dans R[X]
est
m p
P = an (X − αk )hk (X 2 + bi X + ci )si
Y Y
k=1 i=1
h1 + . . . hm + 2(s1 + . . . + sm ) = n