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3 – Logique
logique des propositions
logique des prédicats
Bertrand LIAUDET
SOMMAIRE
SOMMAIRE 1
Références
Mathématique pour l’informatique – BTS SIO – Dunod – 2015 : Chapitre 1, pp. 3-33.
Méthodes mathématiques pour l’informatique – IUT-Licence-Ecole d’ingénieurs-CNAM –
Dunond 2013.
Notions de Logique – Philippe Thiry – De Boeeck Université – 1997
Site http://exo7.emath.fr/
Contenu du cours
En jaune : là où sont les exercices
Les propositions
• Théorie de la proposition
• Proposition atomique et proposition complexe
• Table de vérité
• Logique d’ordre 0
• Exercices
Les opérateurs logiques
• Présentation
• La négation : non(p)
• La conjonction : p et q
• La disjonction : p ou q
• Priorité des opérateurs
• Exercices et code Python
• Table de vérité et proposition complexe
• L’équivalence
• Le ou exclusif
• Exercices et code Python
• L’implication
• Généralisation : les 16 opérateurs
• Exercices récapitulatifs
Propriétés et démonstration
• Propriétés = tautologies
• Tables de vérité et démonstration
• Exercices récapitulatifs
Raisonnement (ou syllogisme)
• Le modus ponens
• Le modus tollens
• Exercices récapitulatifs
Applications aux circuits booléens
• Forme normale disjonctive
1 : Les propositions
Présentation
Définition
Une proposition est un énoncé ayant un sens et qui est vrai ou faux.
Exemples de propositions
« Il fait beau » : proposition vraie en fonction du contexte
« 8 = 4*2 » : proposition vraie
« 10 = 5+6 » : proposition fausse
Subtilité :
On note la proposition dont on parle entre guillemets pour la distinguer de ce qu’on en dit : qu’elle est vraie
ou fausse. On a 2 langages en présence : celui de la proposition. C’est le langage « objet ». Celui qui parle
de la proposition : c’est le métalangage.
Subtilités
• « x==3 » tel quel n’est pas une proposition car on ne sait pas ce qu’est x. Il n’est pas défini. En
mathématiques, il faudra le définir pour avoir une proposition. Par exemple : « il existe x E N
tel que x=3 » est une proposition mathématique vraie. En informatique, ce sera une proposition
si x est déclaré. Dans ce cas, x contient une valeur et on peut le comparer à 3. Selon sa valeur,
la proposition sera vraie ou fausse.
• « 8 x + 5 » en tant qu’expression informatique, est une proposition. Si x est défini et est un entier
positif, on peut évaluer l’expression. Si le résultat vaut 0, la proposition est fausse, sinon elle
est vraie.
• « 8 x + 5 » en tant qu’expression mathématique n’est pas une proposition. Elle n’a pas de valeur
de vérité.
Notation symbolique
Les propositions se notent : p, q, P, Q
Ø Exemples
Ø Proposition atomique
Une proposition atomique ne comporte pas de parties. Elle ne contient pas d’autres propositions
qu’elle-même.
Ø Proposition complexe
Une proposition complexe est composée de plusieurs propositions atomiques ou complexes.
Ø Exemples
« Il fait beau » : est une proposition atomique.
« Le soleil brille et il y a du vent » est une proposition complexe constituée de 2 propositions
atomiques : « le soleil brille » et « il y a du vent ».
Connecteurs logiques
Les propositions complexes relient entre elles des propositions atomiques ou complexes par des
connecteurs logiques.
Les 2 principaux connecteurs sont « et » et « ou ».
Ø Exemples
« Le soleil brille et il y a du vent » : c’est un proposition complexe.
« Le soleil brille ou il y a du vent » : c’est un proposition complexe.
Les deux propositions complexes peuvent être vraies ou fausses en fonction des valeurs de vérités
des propositions atomiques.
Si « le soleil brille » est vraie et si « il y a du vent » est fausse, alors la première proposition est
fausse et la seconde est vraie.
Notation symbolique
P= « Le soleil brille et il y a du vent »
On utilise plutôt les majuscules pour les propositions complexes et les minuscules pour les
propositions atomiques.
On peut écrire une proposition complexe sous forme symbolique en utilisant l’expression
symbolique des propositions atomiques qui la constitue :
p = « Le soleil brille »
q = « Il y a du vent »
P = p et q
Ø Expression booléenne
En informatique, les expressions booléennes sont des propositions :
Dans le code suivant :
a=-5;
if(a<0):
print("négatif");
L’expression « a<0 » est une expression booléenne : c’est une proposition qui est vraie ou fausse.
Elle est évaluée : selon la valeur de a, elle est vraie ou fausse et on fera ou pas le travail.
Ø Présentation
Une table de vérité est un tableau dans lequel :
• on met en colonne des propositions
• on met en ligne les valeurs de vérité possibles pour les propositions : vrai ou faux.
Ø Exemple
Il fait beau
Vrai
Faux
Ø Présentation
Dans le cas d’une proposition complexe, on met chaque proposition atomique en colonne et aussi
la proposition complexe.
En ligne, on met tout les cas possibles de valeurs de vérité pour l’ensemble des propositions
atomiques.
Ø Exemple
La proposition complexe contient 2 propositions atomiques : n=2.
On a donc 4 cas possibles (4 lignes dans la table) selon les valeurs de vérité des 2 propositions
atomiques.
Le nombre de cas possibles vaut 22 et d’une façon générale : 2n.
Pour définir tous les cas possibles, dans la première colonne on met une première moitié de 1
puis une deuxième moitié de 0.
Dans la deuxième colonne on met une moitié de 1 et une moitié de 0 dans la zone des 1 précédent,
puis la même chose dans la zone des 0.
Même logique pour la troisième colonne qui finalement alterne les 1 et les 0.
Définition
La logique d’ordre 0 c’est la logique des propositions.
Une proposition peut être vraie ou fausse.
La logique d’ordre 0 s’occupe à la vérité ou à la fausseté des propositions.
Elle s’occupe aussi des opérations que l’on peut effectuer sur ces propositions.
Proposition scientifique
Subtilité : la falsifiabilité
Certains philosophes disent qu’une proposition dont on dit qu’elle est vraie est scientifique si elle peut être
réfutée, c’est-à-dire si on peut prouver sa négation.
On dit qu’une proposition scientifique doit être « falsifiable ». Les propositions qui ne sont pas falsifiables
sont des croyances.
Par exemple : « Le Mont Blanc est la plus haute montagne de France » est une proposition scientifique.
Pour prouver le contraire, il suffit de trouver une montagne plus haute.
Autre exemple : « Les extraterrestres n’existent pas » est une proposition qui peut être vraie ou fausse.
Si on considère qu’elle est vraie, alors son contraire est « les extraterrestres existent ». Cette proposition est
« facilement » prouvable : il suffit d’en trouver un ! Comme on n’en a toujours pas trouvé, la proposition
« les extraterrestres n’existent pas » est une proposition scientifique vraie jusqu’à preuve du contraire.
Il en va de même pour les dragons et les fantômes !
Par contre, « les extraterrestres existent » est aussi une proposition qui peut être vraie ou fausse. Mais le
contraire est : « les extraterrestres n’existent pas ». Comment le prouver ? Il faudrait parcourir l’univers
tout entier dans tous ses recoins ! Impossible. Donc la proposition « les extraterrestres existent » n’est pas
une affirmation scientifique : c’est une croyance. Il en va de même pour l’existence des dragons et des
fantômes !
Donc la seule proposition scientifique possible est « les extraterrestres n’existent pas », au moins jusqu’à
preuve du contraire.
Ca n’empêche pas d’y croire !
Présentation
Ø négation
A partir de la proposition : p = « il fait beau »
on peut construire sa négation : non(p) = « il ne fait pas beau ».
Ø conjonction
A partir d’une deuxième proposition : q = « il y a du vent »
on peut construire la conjonction des deux propositions : P = « il ne fait pas beau et il y a du
vent »
Cette dernière proposition pourra s’écrire en formalisme logique : P = non(p) et q
« non » et « et » sont des opérateurs logiques (ou connecteurs logiques).
Ø Proposition atomique
Une proposition atomique ne comporte pas de parties. Elle ne contient pas d’autres propositions
qu’elle-même. Elle est toujours affirmative.
Ø Proposition complexe
Toutes les propositions construites avec des connecteurs logiques sont des propositions
complexes.
Ø Exemples
« il pleut » est 1 proposition atomique.
« il ne pleut pas » est 1 proposition atomique.
« il pleut et il fait froid » est une proposition complexe.
Table de vérité
Pour déterminer la valeur de vérité d’une proposition complexe, on utilise les tables de vérité.
On présente des exemples et le principe général au fil du cours.
Formalisme
non(p), not(p), !p, ¬p, p
Langage naturel
p= « il fait beau »
non(p) = « il ne fait pas beau »
non(p), c’est la négation : « ne … pas »
Table de vérité
La table de vérité permet de calculer la valeur de vérité pour une opération donnée (ici la
négation) en partant des valeurs possibles pour la proposition de départ.
Exemples
p : « PI est un entier » non(p) : « PI n’est pas un entier »
q:3>4 non(q) : 3 <= 4
Formalisme
p et q, p and q, p∧q, pxq, p.q, pq, p ∩ q
Table de vérité
Langage naturel
P et Q veut dire les deux en même temps.
Si P et Q sont des ensembles (les animaux marins et les mammifères), les deux en même temps
veut dire l’intersection des deux ensembles : les dauphins et les baleines.
La disjonction : P ou Q
Formalisme
P ou Q, P or Q, P∨Q, P+Q, P ∪ Q
Table de vérité
Langage naturel
P ou Q veut dire l’un ou l’autre ou les deux en même temps.
Si P et Q sont des ensembles (les animaux marins ou les mammifères), l’un ou l’autre veut dire
l’union des deux ensembles : les lions, les thons, les dauphins.
###################################################################
p=2>3
p # combien vaut p ?
q=not(p)
q # combien vaut q ?
###################################################################
x=0
p= x>0 and x<10
p # combien vaut p ?
x=5
p= x>0 and x<10
p # combien vaut p ?
###################################################################
x=5
p= x<0 or x>10
p # combien vaut p ?
x=20
p= x<0 or x>10
p # combien vaut p ?
p= 3 >2 ou 7 >6
p # combien vaut p ?
p= 3 >2 ou 5 >6
p # combien vaut p ?
p= 3 >4 ou 5 >6
p # combien vaut p ?
Présentation
Une table de vérité permet d’analyser la valeur de vérité d’une proposition complexe en partant
des différents cas possibles pour chaque proposition atomique.
On part de proposition atomique affirmative.
Exemple 1
P = « Il fait beau et il ne pleut pas »
q = « il fait beau »
r = « il pleut »
non(r) = « il ne pleut pas »
P = q et non(r)
Ø Table de vérité
On commence par mettre les propositions atomiques en colonnes.
Ensuite met les négations qui interviennent dans la propositions complexes.
Enfin, on met la proposition complexe.
Formalisme
P⇔Q
Table de vérité
Valeur de vérité Algèbre booléenne
P Q P⇔Q P Q P⇔Q
Vrai Vrai Vrai 1 1 1
Vrai Faux Faux 1 0 0
Faux Vrai Faux 0 1 0
Faux Faux Vrai 0 0 1
Langage naturel
P ⇔ Q veut dire que quand on a l’un, on à l’autre et quand on n’a pas l’un on n’a pas l’autre non
plus.
Les deux propositions vont ensemble.
Ca peut se rapprocher de l’égalité : dire que deux proposition sont équivalentes, c’est comparer
leur valeur de vérité et constater qu’elles sont identiques dans tous les cas.
Propriété : P <=> P
P <=> P est toujours vraie.
On peut le démontrer avec une table de vérité :
Table de vérité
P P P <=> P
1 1 1
0 0 1
Formalisme
P xor Q, P ⊕ Q
Table de vérité
Langage naturel
P xor Q veut dire l’un ou l’autre mais pas les deux, comme dans l’option « dessert ou café » dans
certains menus de restaurant.
x=1 ;
« 4x - 8 == 0 <=> x == 2 »
x=2 ;
« 4x - 8 == 0 <=> x == 2 »
x=1 ;
« 4x – 8 == 0 <=> x == 1 »
x=2 ;
« 4x – 8 == 0 <=> x == 1 »
x=3 ;
« 4x – 8 == 0 <=> x == 1 »
« 4 + 4 == 8 <=> 1 < 2 »
« 4 + 4 == 9 <=> 1 < 2 »
« 4 + 4 == 9 <=> 2 < 1 »
« La Terre est un cube <=> Les chats ont 6 pattes »
Formalisme
p implique q, p donc q, si p alors q, p ⇒ q, p => q, p -> q
Antécédent et conséquent.
Si on a p => q, on appelle « p » l’antécédent, « q » le conséquent.
Exemple
Il pleut donc le sol est mouillé.
p = il pleut
q = le sol est mouillé
p => q
On peut aussi dire : s’il pleut alors le sol est mouillé.
Table de vérité
Ø Exemple
Il pleut donc le sol est mouillé.
La pluie est une condition suffisante d’un sol mouillée. Il suffit qu’il pleuve pour que le sol soit
mouillé.
Le sol mouillé est une condition nécessaire de la pluie. Il faut (nécessité) que le sol soit mouillé
pour qu’il pleuve. C’est nécessaire mais pas suffisant : si on a que cette information (le sol
mouillé), il ne pleut pas forcément.
Table de vérité
P P P => P
1 1 1
0 0 1
P => P est toujours vrai.
Ø Par exemple :
Il pleut donc le sol est mouillé. p = il pleut. q = le sol est mouillé.
p => q <=> non (p et non q)
Ce qu’on peut traduire par : on ne peut pas avoir de la pluie sans que le sol soit mouillé.
Ø Par exemple :
Il pleut donc le sol est mouillé. p = il pleut. q = le sol est mouillé.
p => q <=> non q => non p
Le sol n’est pas mouillé donc il ne pleut pas.
Ø Démonstration formelle :
nonQ => nonP
ó non (nonQ et non(non(P))
ó non (nonQ et P)
ó non (P et nonQ)
ó P=>Q
3. Doit-on dire : « Le temps est sec donc il ne pleut pas » ou « Il ne pleut pas donc le temps est
sec » ? Traduisez en propositions symbolique les énoncés et justifier votre réponse. Donnez
aussi la contraposé.
4. Traduisez en propositions et implications les phrases suivantes. Dans chaque cas, donnez
aussi la contraposé
• Le cours a lieu si le professeur est arrivé.
• Je cours beaucoup donc je suis fatigué
• Si l’accusé est coupable il n’a pas d’alibi.
• Pour que les étudiants réussissent, il faut qu’ils étudient.
5. Dans les deux derniers cas, faites le tableau de vérité et interpréter tous les cas.
Valeur de vérité
P Q P et Q
1 1 1
1 0 0
0 1 0
0 0 0
P Q et P xor ou ó Q =>
P Q 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
1 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1
1 0 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1
0 1 0 0 0 0 1 1 1 1 0 0 0 0 1 1 1 1
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1
Cela nous montre qu’il y a 9 autres opérateurs que ceux qui sont intuitifs pour nous. On
peut imaginer des théories avec ces opérateurs.
Écrire la négation des assertions suivantes sans parenthèses où P, Q, R, S sont des propositions
1. P⇒Q
2. P et nonQ
(Exercice 8 de exo7.emath.fr).
Construire la table de vérité des expressions précédentes à partir de leur formule en langage
symbolique
Propriétés = tautologies
Définition
Les propriétés sont des expressions logiques qui sont toujours vraies.
On les appelle des « tautologies »
Propriétés de base
Les premières propriétés sont assez évidentes.
1 Principe d’identité P⇔P
2 Principe de non contradiction non (P ⇔ non(P))
3 Principe du tiers exclu (P ou non(P))
4 Double négation P ⇔ non(non(P))
5 Commutativité du « et » P et Q ⇔ Q et P
6 Commutativité du « ou » P ou Q ⇔ Q ou P
7 Associativité du « et » (P et Q) et R ⇔ P et (Q et R)
8 Associativité du « ou » (P ou Q) ou R ⇔ P ou (Q ou R)
Distributivité
On a une distributivité du « ou » sur le « et » et du « et » sur le « ou ».
9 Distributivité du « ou » sur le « et » P ou (Q et R) ⇔ (P ou Q) et (P ou R)
10 Distributivité du « et » sur le « ou » P et (Q ou R) ⇔ (P et Q) ou (P et R)
Lois de Morgan
11 Loi de Morgan - 1 non(P et Q) ⇔ non(P) ou non(Q)
12 Loi de Morgan - 2 non(P ou Q) ⇔ non(P) et non(Q)
Méthode de démonstration
Pour démontrer les propriétés, on utilise un tableau de vérité et on calcule la valeur de vérité de
la propriété à démontrer.
Dans tous les cas pour les propositions de départ, la tautologie doit être vraie.
Double négation
Ø Démonstration :
P non (P) non(non(P)) P ⇔ non(non(P))
Vrai Faux Vrai Vrai
Vrai Faux Vrai Vrai
Faux Vrai Faux Vrai
Faux Vrai Faux Vrai
On a que des vrais pour la tautologie quelles que soient les valeurs de départ de chacune des
propositions atomiques.
Distributivité du « ou » sur le « et »
P ou (Q et R) ⇔ (P ou Q) et (P ou R)
Ø Démonstration :
P Q R Q et R A= P ou Q P ou R B= A<=>B
P ou (Q et R) (P ou Q) et (P ou R)
1 1 1 1 1 1 1 1 1
1 1 0 0 1 1 1 1 1
1 0 1 0 1 1 1 1 1
1 0 0 0 1 1 1 1 1
0 1 1 1 1 1 1 1 1
0 1 0 0 0 1 0 0 1
0 0 1 0 0 0 1 0 1
0 0 0 0 0 0 0 0 1
On a que des 1 (vrai) pour la tautologie T quelles que soient les valeurs de départ de chacune des
propositions atomiques.
Sachant que P, Q, R, S sont des propositions, écrire à la négation des propositions suivantes sous
la forme d’une disjonction de propositions atomiques ou de conjonctions.
1. P et (Q et R)
2. P ou (Q et R)
3. (P et Q) ⇒ (R ⇒ S)
(Exercice 8 de exo7.emath.fr)
(p et p=>q) => q
La forme de base (p et p=>q) => q est appelée : « modus ponens » ou encore « règle du
détachement » : c’est une tautologie.
Remarque
Quand on a dit « p => q », on n’a dit ni « p », ni « q » : on ne connaît pas les valeurs de vérité de
« p » et de « q ».
Si maintenant on pose que p est vrai, alors on peut en déduire que q est vrai.
On peut écrire :
p
+ p => q
= q
Ø Démonstation
Sachant que a=>b <=> !(a et !b) :
(p et p=>q) => q
ó ! ( (p et p=>q) et !q)
ó ! ( p et (p =>q) et !q)
ó ! ( !q et (p =>q) et p)
ó ! ( (!q et (p =>q)) et !(!p))
ó (!q et (p =>q) => ( !p)
Série 1
1. Démontrez que le modus tollens est une tautologie.
2. Démontrez que le modus ponens est une tautologie.
3. Démontrez que -p + p xor q => q
4. Démontrez que a xor b <=> (a et !b) ou ( !a et b)
Série 2
Pour chaque raisonnement proposé, démontrez sa validité ou sa non validité.
Commencer par exprimer les propositions atomiques qu’ils recèlent, puis la ou les
propositions complexes et faites les déductions.
Pour déterminer les implications, on utilisera la méthode de la condition suffisante :
l’antécédent d’une implication est la condition suffisante du conséquent. Il suffit d’avoir
l’antécédent pour avoir le conséquent.
1. Pour gagner la course, il faut courir très vite. Or j’ai gagné la course, donc j’ai couru très vite.
2. Il suffit qu’il pleuve pour que l’escargot sorte, or il pleut, donc l’escargot sort.
3. Il suffit qu’il pleuve pour que l’escargot sorte, or l’escargot sort. Donc il pleut.
4. Pour ne pas rater cet exercice, il faut garder la tête froide. Or vous ne perdez pas la tête. Donc
vous ne raterez pas cet exercice.
5. Si mon raisonnement est valide, je ne raterai pas mon exercice. Or ou bien je rate mon
exercice, ou bien la logique est facile. Et précisément la logique n’est pas facile, donc mon
raisonnement n’est pas valide.
Eléments
Ø PC : proposition conjonctive
On appelle proposition conjonctive (PC) une proposition constituée de propositions atomiques
ou de leurs négations reliées entre elles uniquement par des conjonctions (et).
« p et !q et r » est une proposition conjonctive.
Ø FD : si on a un atome et sa négation
Une FND ne doit pas présenter un atome seul (p, q, etc.) et sa négation dans une PC.
« pqr ou !pqr ou r » est une FND. « r » est le seul atome. !r n’est pas présent dans une PC de la
FND.
« p ou (!p et q) » est une simple forme disjonctive : FD. Ce n’est pas une FND car p est un atome
et !p se trouve dans une PC.
La FND correspondante est : « p ou q ».
Il suffit d’appliquer la distributivité du ou sur le et pour arriver au résultat :
p ou (!p et q)
<=> (p ou !p) et (p ou q)
<=> vrai et (p ou q)
<=> p ou q
Ø FND-TD : une FND peut s’écrire sous la forme d’une FND totalement développée
Par exemple :
« ab ou !ac » <=>
« abc ou ab!c ou !abc ou !a!bc »
Une FND-TD est une FND dont chaque PC contient tous les atomes de la proposition.
A partir d’une FND, on peut trouver la FND-TD en ajoutant à chaque PC tous les cas possibles
avec les autres atomes : ce qu’on a fait dans l’exemple.
Utilité
Ces tableaux permettent de produire des formes normales disjonctives (FND) plus facilement.
Tableau à 2 variables : a et b
Le tableau a 4 cases. On croise les valeurs de vérité de a et de b.
b b b b
a ab a b a ab a b
a ab a b a ab a b
a + b
Quand on a une expression, par exemple : ab + b , on colorie la case du ab et la colonne du b .
A partir de là, on analyse le résultat graphique pour produire la FND la plus simple. Ici on voit
que la ligne du a est pleine ainsi que la colonne du b, donc on peut écrire :
ab + b = a + b
On aurait pu trouver ce résultat par calcul, mais ça va plus vite avec le tableau.
Par calcul :
ab + b
ó (a + b) et (b + b)
ó (a + b) et (b + b)
ó (a + b) et Vrai
ó (a + b)
Tableau à 3 variables : a, b et c
Le tableau aura 8 cases : on croise les valeurs de vérité de a avec celles des couples possibles
entre b et c : b c, b c, b c, b c dans cet ordre là par convention.
bc b c b c bc
a abc ab c a b c a bc
a abc a b cb a b c a bc
bc b c b c bc
a abc ab c a b c a bc
a abc a b cb a b c a bc
Tableau à 4 variables : a, b, c et d
Le tableau aura 16 cases : on croise les valeurs de vérité de du couple ab avec celles du couple
cd.
L’utilisation est la même que pour un tableau à 3 variables.
Notion de relais
Les relais peuvent être ouverts ou fermés et ainsi laisser ou non passer le courant.
Un relais ouvert vaut 1. Un relais fermé vaut 0.
Circuit ET
Le courant circule de l’entrée E vers la sortie S en passant par 2 relais A et B.
Circuit OU
Le courant circule de l’entrée E vers la sortie S en passant par 2 relais A et B.
|--------------A ------------|
E --------------------- | |-----------------------S
|--------------B ------------|
Circuit complexe en OU
|-----A-------------non B----|
E --------------------- |--A----------B---------C----|-----------------------S
|-------A------------non C---|
Circuit complexe en ET
FND de Z et de r
r = (x y c) + (x ¬y c ) + (¬x y c) + (x y ¬c)
xy x y x y xy
c cxy cx y c x y c xy
c cxy c x yb c x y c xy
r= xy + xc + yc
c cxy c x yb c x y c xy
Cette configuration du tableau de Karnaugh correspond à une situation particulière qu’on n’a pas
abordée : le ou exclusif
Ø Exercice de vérification
Prouver avec une table de vérité que :
x⊕y⊕có
(x y c) + (¬x ¬y c) + (x ¬y ¬c ) + (¬x y ¬c)
Transformation supplémentaire
r= xy + xc + yc
ó r = xy + c ( x + y )
ó r = xy + c ( x ⊕ y )
Cette dernière équivalence n’a rien d’évident !
L’intérêt de cette formulation est qu’on trouve une opération commune entre Z et r, ce qui
facilitera la construction du circuit.
Ø Exercice de vérification
Prouver avec une table de vérité que :
xy + c ( x + y ) ó
xy + c ( x ⊕ y )
Conclusion
Z=x⊕y⊕c
r = xy + c ( x ⊕ y ) = ( x ⊕ y ) c + xy
-a
ab
a+b
a⊕b
Présentation
La logique des prédicats ou logique d’ordre 1 permet d’écrire des propositions avec des
variables :
Variables et prédicats
Proposition
Une proposition est un énoncé ayant un sens et qui est vrai ou faux.
Notion de variable
La logique des prédicats fait intervenir des variables dans les énoncés.
Une variable correspond à un objet non déterminé.
Ø Exemples
x, dans « x est un chat », est une variable.
x, dans l’énoncé « x = 3 » est une variable.
Ø Formalisme
Les variables s’écrivent : x, y, z, etc. Fin de l’alphabet, en minuscule.
Notion de prédicat
Le prédicat, c’est ce qu’on affirme de la variable.
C’est l’attribut du sujet si le verbe est « être ».
C’est le verbe dans les autres cas.
Ø Exemples
Dans l’énoncé « x est un chat », un « chat », ou « chat » est le prédicat.
Dans l’énoncé « x mange », « mange » est le prédicat. On peut aussi dire « x est mangeant ».
Notion de constante
Une variable correspond à un objet non déterminé.
Une constante correspond à un objet déterminé.
Ø Exemples
« Tom est un chat » est une proposition vraie. « Tom» est une constante (le chat du dessin
animé). Chat est un prédicat.
Tom est un Chat concret. On dit aussi que c’est une « instance » de Chat.
Ø Formalisme
Les constantes s’écrivent : a, b, c, etc. Début de l’alphabet, en minuscule.
« Tom est un chat » s’écrit Ca, C étant le prédicat « Chat » et « a » étant l’objet Tom.
Notion d’énoncé
« Px », « x est un chat », « Cx », « x=3 » sont des énoncés.
Etant donné qu’ils incluent une variable, on ne sait pas s’ils sont vrais ou faux.
Px n’est donc pas une proposition. Pas plus que « x est un chat », ni « x=3 ».
Ø Variable mathématique
Une variable mathématique a les caractéristiques suivantes :
• Elle n’est pas forcément déterminée : quand j’écris x +x +x +x +x=2, il n’est pas certain
5 4 3 2
0 valeurs (pas de solution), 1 valeur (une seule solution) ou 2 valeurs possibles (2 solutions).
• Les valeurs possibles d’une variable ne change jamais. Par contre, on peut diminuer le
nombre de valeurs possibles. Si on dit x =1, on a deux valeurs possibles : 1 et -1. Si on ajoute
2
Ø Variable mathématique
Une variable informatique à des caractéristiques totalement opposées !
• Elle est toujours déterminée : quand on déclare une variable, elle est forcément dans un
état physique auquel correspond une certaine valeur selon l’interprétation qu’on en a (c’est-
à-dire selon son type). Même la valeur « undef » correspond à une valeur possible !
• Elle ne peut avoir qu’une seule valeur : quand variable est dans un état unique qui
correspond à sa valeur unique.
• La valeur d’une variable change à chaque affectation. En cours de programme, on peut
changer la valeur des variables.
Notion de quantificateur
Pour transformer un énoncé avec un prédicat en proposition, on introduit 2 quantificateurs :
• Le symbole ∀ signifie « pour tout » : c’est le quantificateur universel.
• Le symbole ∃ signifie « il existe » : c’est le quantificateur existentiel.
Propositions prédicatives
Pour passer d’un énoncé prédicatif à une proposition, on précède l’énoncé par un quantificateur
associé à une variable :
« ∀x Px » est un proposition qui se lit « pour tout x, x est un P » ou « pour tout x, P de x est
vrai »
« ∃x Px » est une proposition qui se lit « il existe au moins un x tel que x est un P » ou « il existe
au moins un x tel que P de x soit vrai ».
Exemples
On peut trouver beaucoup d’exemples de proposition simple et vraie avec le quantificateur
existentiel :
« Il existe un chat » : « ∃x Cx »
« Il existe x tel que x = 3 » : « ∃x, x∈ N et x=3 »
Dans ce dernier cas, on peut aussi écrire : « ∃x ∈ N, x=3 ». On pourrait aussi écrire, mais ce n’est
pas l’usage : « ∃x, Nx et x=3 », avec N pour le prédicat « Nombres entiers ».
Il est plus difficile de trouver des propositions simples et vraies avec le quantificateur universel.
On a toutefois des propriétés mathématiques simples qu’on peut exprimer :
« Pour tout x, x2 >=0 » : « ∀x ∈ N, x2 >=0 »
Exemples
Formalisme
Plutôt que : « ∃x, x ∈ R ∧ x > 3,5 », on écrit « ∃x∈ R, x > 3,5 » qui traduit : « Il existe un réel
tel que x >3,5 »
Plutôt que : « ∀x, x ∈ R => x2 > x », on écrit « ∀x ∈ R, x2 > x » qui traduit : « pour tout x
appartenant à R, x2 > x »
Ø Généralisation :
Soit C, le prédicat Chat, N le prédicat Noir.
On peut écrire : « ∃x∈ C, Nx » pour dire « il existe un chat noir ».
De même, pout dire « tous les hommes sont mortels», on peut écrire : ∀x∈ H, Mx
Constat
Le quantificateur existentiel ∃ est en général associé à une conjonction : ∧
Le quantificateur universel ∀ est en général associé à une implication : =>
Exemples
∀x ∈ R, ∃y ∈ R, y > x :
Traduction : « pour tout x appartenant à R, il existe au moins un y appartenant à R tel que x>y »
Cette proposition est vraie.
On peut aussi l’écrire ainsi :
∀x, ∃y, (x ∈ R ∧ y ∈ R) => y > x
Traduction : « pour tout x, il existe au moins un y tel que si x appartient à R et y appartient à R,
alors y >x »
Règle d’écriture
Tous les quantificateurs doivent être placés avant les prédicats.
Exercices
Traduisez les énoncés suivants du langage naturel au langage du calcul des prédicats
1. Une porte est ouverte ou fermé. On prendra : Px : x est un porte. Ox : x est ouvert. Fx : x est
fermé.
2. Toutes les vérités sont mathématiques. On prendra : Vx : x est une vérité. Mx : x est
mathématiques.
3. Les élèves préfèrent le cours de python au cours de logique formelle. On prendra : Ex : x est
un élève. Cx : x est un cours. Pxyz : x préfère y à z.
4. Tout ce qui brille n’est pas en or.
5. Il y a des peines et des plaisirs, mais aucune peine n’est un plaisir.
6. Les seules peines qui soient des plaisirs sont les peines d’amour.
7. Il y a des bonnes actions qui ne sont pas récompensées mais aucune mauvaise action n’est
récompensée.
Propriétés
¬ (∀x, Px) ó ∃x, ¬ Px
¬ (∃x, Px) ó ∀x, ¬ Px
¬ (∀x, ∃y, Pxy) ó ∃x, ∀y, ¬ Pxy : ceci étant généralisable quelque soit le nombre de
quantificateurs.
Exemples
Ø C : Chat, N : Noir
¬ ( ∃x∈ C, Nx) ó ∀x∈ C, ¬Nx
Dire « il est faux qu’il existe un chat noir », c’est dire « aucun chat n’est noir »
Ø H : Homme, M : Mortel
¬ (∀x, Hx => Mx) ó ∃x, Hx ∧ ¬Mx
Dire « il est faut que tous les hommes sont mortels « , c’est dire « il existe un homme qui n’est
pas mortel ».
Démonstration
Ø H : Homme, M : Mortel
∀x, Hx => Mx <=> ∀x, -Hx ou Mx
Contraposé
Rappel
La contraposé : P=>Q ó nonQ => nonP
Je parle donc j’existe ó je n’existe pas donc je ne parle pas
Trouvez la négation
1. Dans l’exercice précédent (chapitre 1), donnez la négation des énoncés trouvés en langage
du calcul des prédicats.
2. Traduisez cette négation en langage naturel.
Parmi les énoncés suivants, trouvez les équivalents et les opposés (contradictoire)
1. Pour argumenter de façon logique, on commencera par traduire les énoncés la langue du
calcul des prédicats.
2. Les amours heureuses sont imaginaires.
3. Les amours imaginaires sont heureuses.
4. Les amours malheureuses ne sont pas imaginaires
5. Il n’y a pas d’amours heureuses qui ne soient pas imaginaires
6. Il n’y a d’imaginaire que les amours heureuses
7. Toutes les amours imaginaires sont heureuses
Présentation
Les raisonnements fonctionnent de la même manière en logique des propositions et en logique
des prédicats.
Il y a 4 règles de raisonnements classique qu’on peut traduire sous forme de prédicat.
Ces raisonnements se construisent avec 3 propositions : 1 Majeure, une Mineure et une
Conclusion.
Chacune de ces propositions peut correspondre à un des coins du carré logique et donc avoir un
code.
Les raisonnements avaient été classés par des moyens mnémotechnique : 1 mot avec les 3
voyelles correspondant à chaque proposition.
BARBARA
Le syllogisme BARBARA est constitué de trois propositions A.
(Barbara vient de Barbarum en latin qui veut dire Emplatre).
Tous les humains sont mortels (A)
Les Français sont des humains (A)
Donc les Français sont mortels (A)
∀x, Hx => Mx
+ ∀x, Fx => Hx
= ∀x, Fx => Mx
CELARENT
Le syllogisme CELARENT est constitué d’une proposition A et de deux propositions E
(Celarent vient de Celo en latin qui veut dire cacher).
Aucun humain n’est immortel (E)
Les français sont humains (A)
Donc aucun français n’est immortel (E)
FERIO
Le syllogisme FERIO est constitué d’une proposition E, d’une I et d’une O
(Ferio veut dire frapper en latin).
Aucun humain n’est immortel
Je suis un humain
Donc je suis ne suis pas immortels
Diagrammes
Ces raisonnements se représentent avec des ensembles en mixant les diagrammes de VENN, les
diagrammes d’EULER et les instances dans les ensembles.
1. Nul animal à respiration branchiale n’est une baleine. Or tout poisson a une respiration
branchiale.
2. Tous les chats sont des créatures qui comprennent le français. Quelques poulets sont des
chats.
3. Tous les logiciens sont perspicaces. Tout étudiants est logicien.
4. Aucun chat ne sait voler. Les animaux sont des chats.
5. Aucun professeur n’est naïf. Alfred est professeur.
6. Les Français sont européens. Certains francophones sont français.
7. Les animaux légendaires n’existent pas. Les licornes sont des animaux légendaires.
8. Tous les végétaux de ce jardin sont rouges. Ces fleurs viennent de ce jardin.