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Jean-Marie Monier | Guillaume Haberer

MATHS
MPSI MP2I
MÉTHODES & EXERCICES

5e édition
Couverture : création Hokus Pokus, adaptation Studio Dunod

© Dunod, 2021
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-083127-2
Table des matières

Pour bien utiliser cet ouvrage vi 17 Arithmétique des polynômes,


fractions rationnelles 265
Remerciements ix
18 Analyse asymptotique 281
1 Raisonnement,
vocabulaire ensembliste 1 19 Espaces vectoriels 301
2 Calculs algébriques et trigonométrie 19 20 Espaces vectoriels de dimension finie 313
3 Nombres complexes 37
21 Applications linéaires 324
4 Fonctions d’une variable réelle 54
22 Matrices 339
5 Calcul différentiel élémentaire 68
23 Groupe symétrique et déterminants 355
6 Fonctions usuelles 85
24 Intégration 372
7 Calculs de primitives 102
25 Dénombrements 392
8 Équations différentielles linéaires 121
26 Probabilités sur un univers fini 409
9 Nombres réels, suites numériques 141
27 Variables aléatoires 428
10 Limites, continuité 163
28 Couples de variables aléatoires 444
11 Dérivabilité 178
29 Espaces préhilbertiens réels 470
12 Convexité 193

13 Arithmétique dans Z 204 30 Séries numériques 487

14 Structures algébriques usuelles 218 31 Familles sommables 509

15 Calcul matriciel et systèmes linéaires 233 32 Fonctions de deux variables réelles 525

16 Algèbre des polynômes 250 Index 549

Compléments en ligne
Des compléments en ligne, disponibles sur la page de présentation de l’ouvrage du site de Dunod
(https://dunod.com/EAN/9782100821044), vous donnent accès à des exercices de colles entièrement
corrigés.

v
Pour bien utiliser cet ouvrage

La page d’entrée de chapitre


Elle propose un plan du chapitre, les
thèmes abordés dans les exercices,
ainsi qu’un rappel des points essen-
tiels du cours pour la résolution des
exercices.

Z x
f (t) t
x7 ! x0

8n 2 N,
8q 2 R
\ {1}, X
n

qk = 1 q n+1
q=0
1 q
X
n

Les méthodes à retenir


k = n(n + 1) X
n
k=1
2 ,
k 2 = n(n + 1)(2n
k=1 + 1)
6

Cette rubrique constitue une synthèse


8n 2 N,
8(x, y)
2 R 2, X
n ✓ ◆
(x + y) n
= n
k n
k x y

des principales méthodes à connaître,


k
k=0 .

détaillées étape par étape, et indique


les exercices auxquels elles se rap-
n
X n2N
n
( 1) k(2k n=0
k=0 + 1) =
( 1) n(n
+ 1).

portent.
n2N
n
X
( 1) k(2k
k=1 + 1) =
( 1) n(n

Chaque méthode est illustrée par un


+ 1).
n+
X1
( 1) k(2k
k=0 + 1) n
X
=
( 1) k(2k

ou deux exemples qui la suivent.


k=0 + 1) +
( 1) n+1
= (2n
+ 3)
( 1) n(n
+ 1) +
= ( 1) n+1 ( 1) n+1
(2n +
(n + 1) 3)
= ( 1) n+1 + (2n
(n + 3)
+ 2),

n+1

n2N

vi
B
g 2 L(F, C D
G)
E
F
B,D (g
f) = G
f 2 L(
B, B 0 C,D (g) E, F )
B,C (f ).
B B0 E x2

Vrai ou Faux ?
E X=
X0 = P B (x),
B, B 0 X X0 =
B 0 (x) P
B B0 E f2
L(E) A
✓ A0 = P 1 =
A= 1 1◆ AP. B (f ), A 0
=

Dix questions pour vérifier la bonne


1 0 , f: B 0 (f ) P
A 2 (R)
!
2 (R),
f M 7 !
AM
MA

compréhension du cours.
n 2 N⇤
f :P 7
! P 0 +P
A2
n,p (K)
(A) = p R Rn [ ]
↵ 2 K, (A)
A2
n,p (K)
(↵A) =
(A)
A, B 2
n (K)
(AB) =
A, B 2 n ()
n (K), (A) =
f: (B ) =
f n (K) n
!
n (K) n (K),
M ! AM
f 1 B
: n (K)
!
n (K),
E, F N 7 !
g f= A 1
NB
K 1
.
E
f g
f 2 L(
g=f 1 E, F ), g 2
L(F, E)

90
100 +2
N =7
2n+1 .
4n+2 + 5
14 | 3
8n 2 N,
p2 + 2
p 8
0, 1,

Énoncés des exercices


8
a2

n
a2Z n 7

De nombreux exercices de difficulté


8
4
n2N
4y .
| 5x +

croissante sont proposés pour s’entraî-


+ 3y () 13
Z2 13 | 7x
(x, y) 2
4

ner. La difficulté de chaque exercice


8
3
a=7

est indiquée sur une échelle de 1 à 4.


1
| 7n +
3n + 1
n2Z

.
2 39y + 40
Z2 x2 = 9y
Z2

3y = 17
2
2
x
5
| ab.
2 =) 5
2 1=b
Z2 24a +
(a, b) 2
(1)
8 [11]
>
> 5x ⌘ 7
>
< (2)
[5]
7x ⌘ 11
( ) > (3).
>
: 11x ⌘ 5 [7]
>
Z

Pn (1)
= 0, P 0
n (1) = 0, P 00
n (1) = 0, P (3)
n (1) 6= 0.
n

2
2
+ + 1.

3
.

(P, Q)
2 R[
] 2
P 2 + Q2
= (P +
Q)(P
Q).
+ 1. 0
= + 1. ( 1)P = n+1
1 ( n
1)Q =
2 ( n n+
) 1
1. 1.
a a > b,
a b
1 b
N⇤
1
K[ ]
x= p ( + )3 (
(p, q) 2 )3
q P 0
Z ⇥ N⇤ P0
q | 2, p ^ q
= 1. P, 35 ⇣ 7 (P 0) =
P = 6
+ 3
1 5
2 p | 6 16 ⌘
7 + 3
2 5 +

, P.
2 P0
1

Du mal à démarrer ?
P
P0
P

( ) =)
P ( ),
F = P R[ ]
2 R[ ]
; 9 (A,

Des conseils méthodologiques sont


F B) 2
R[ ] 2
, P = 2
A + B2 ,

proposés pour bien aborder la résolu-


tion des exercices.

vii
Vrai ou Faux, les réponses
Chaque affirmation vraie est justifiée
par une référence au cours ou une
X
|xi| 6 M
J I
(xi)i2I
(xi)i2I i2J
)i2I
(xi + yi

courte démonstration, et chaque af-


|xi| 6 M
M 2 R+ J = {i}
yi
i2I 6 xi + (xi, yi)
(xi, yi)
i2I

firmation fausse est réfutée par la pro-


6 p=q
i2I 0

(1)p2N

duction d’un contre-exemple explicite.


N⇤
1

) Z
(Z , Z+

2
1 un + vn = 2n
= n2 , unvn
un = vn
unvn = un
un v n 6 vn L
0 6 un + vn M 2 R+
8n 2 N, L J
(zi)i2J
(zi)i2I
X
|zi| 6 M X
K I |zi| 6 M
i2K 1⌘
I i2L ⇣ ( 1)p+
p2N
p+1
q = 1 n+1 ! +1
+1
1) = n 2
n1
n k
X 1 n(n + 2
= n 2
n>2 n
n2N k=0

f
C2
x 2 ]0 ;
+1[
g 0(x) = ⇣ ⌘ g
f 1 1 ⇣1 ⌘ C2
x f0
x x , g 00(x) = 1 ⇣ ⌘ f (x) + 8(x, y)
2 ]0 ; +1 2
f 00 1 f (y) > x + y [ ,
x3
g x . x=0 x + y f (x + y) =
() g 00 y=0 f (x +
>0 y).
() 8x 8(x, y)
2 ]0
; +1[, 1 ⇣ ⌘ 2 [0 ; +1 2
() 8x f 00 1 [ , f (x
+ y) 6
x >0
2 ]0 ; +1 ⇣ x3 f (x) +
() 8t [, f 00 1 ⌘ n 2 N⇤ f (y).
2 ]0 ; +1 >0 a1 , ...,
an 2 R
[, f 00(t) x +
> 0 ()
f a1 , ...,
an
.
a2I f a1 , ...,
an
]0 ; +1 >0
[
f x7 !
I x
⌧a : I \ k = 2k
{a} ! R, a1 , ...,
x 7 ! f (x) n(n + an
f (a) 1)
f 1 n
X >0
I x
">0 a k = n(n + 1)
k=1
[a ", a 2
8x 2 [a a + "] ⇣X
n
⇢I ⌘
8 ";a + n
X
"], f (x) k ak
>
> 6 f (a) k=1 6
< 8x 2 [a . k( ak )
" ; a[, () ⇣X
n k=1
⌧a (x) = f (x)

Corrigés des exercices


> f (a) ⌘
>
: k ak ⇣Y
n
8x 2 ]a x a >0 k=1 6 ⌘
; a + "], ak k
⌧a ⌧a (x) = f (x) () n
X
f (a) n
Y k=1
x a 6 0. k ak >
8x 2 [a k=1 ak k
";a + n
X k=1
8x 2 [a "], ⌧ ()
a (x) = 2kak
f 0

Tous les exercices sont corrigés de fa-


";a + n
Y
1) >
"], f (x) k=1 n(n + 2k
= f (a) akn(n+1)
a . ⇣ k=1
a () 2
f n
X ⌘ n(n+1)
n(n + kak
x 2 ]0 ; 1) 2 n
Y

çon détaillée.
+1[ k=1 >
f akk,
k=1
⌧0 : ]0 ;
+1 [ ! R, a2I
x 7 ! f (x) f
(0) f
8y 2 ]0 x 0 ⌧a : I \
; +1[, {a} I
⌧0 (x + ! R,
y) 6 ⌧ x 7 ! f (x) f
8y 2 ]0 0 (x), (a)
; +1[, f (x + a2I x a
y) f ,
x + y 6 (x). (u, v) 2 2
8(x, y) x I
2 ]0 ; +1 2 f ⌧a (v) ⌧a u<a
[ , (x + y) [u ; a[ <v
f
x + y 6 (x). f
8(x, y) x
2 ]0 ; +1 2 ⌧a (u) ⌧a
[ , f (x) ]a ; v] a a
> x
x+y f (x + y). f
(y, x)
8(x, y) f
2 ]0 ; +1 2 (x, y) a
[ , f (y) I a
> y a2I
x + y f (x + y).
⌧a
a
⌧a a

a a

viii
Remerciements

Nous tenons ici à exprimer notre gratitude aux nombreux collègues qui ont accepté de réviser des parties
du manuscrit :

Marc Albrecht, Bruno Arsac, Jean-Philippe Berne, Jacques Blanc, Gérard Bourgin, Sophie
Cohéléach, Carine Courant, Sylvain Delpech, Hermin Durand, Jean Feyler, Viviane Gaggioli,
Marguerite Gauthier, Daniel Genoud, André Laffont, Cécile Lardon, Hadrien Larôme, Ibrahim
Rihaoui, René Roy, Philippe Saadé, Marie-Dominique Siéfert, Marie-Pascale Thon, Audrey Verdier.

ix
Raisonnement, Chapitre 1 TITRE FICTIF

vocabulaire ensembliste
Raisonnement,
vocabulaire ensembliste

Plan
Les méthodes à retenir 2
Thèmes abordés dans les exercices
• Mise en œuvre, sur des exemples simples, des différents
Vrai ou faux ? 7 types de raisonnement
Les énoncés des exercices 8 • Égalités et inclusions d’ensembles obtenus par opérations
Du mal à démarrer ? 12 sur des parties d’un ensemble
Vrai ou faux, les réponses 13
• Injectivité, surjectivité, bijectivité
Les corrigés des exercices 14
• Image directe, image réciproque d’une partie par une ap-
plication.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition et propriétés des opérations entre ensembles,
∩, ∪, complémentaire, \
• Définition de la fonction indicatrice d’une partie d’un en-
semble
• Définition du produit cartésien d’un nombre fini d’en-
sembles
• Définition et propriétés de l’injectivité, de la surjectivité,
de la bijectivité pour les applications
• Définition de l’image directe, de l’image réciproque d’une
partie par une application
• Relations d’équivalence, relations d’ordre.

1
Chapitre 1 – Raisonnement, vocabulaire ensembliste

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer de passer par les éléments des ensembles, ou de calculer globa-
lement sur les ensembles. La deuxième voie est en général plus courte
Pour travailler de ma-
et plus claire (si elle est praticable).
nière générale sur des
➟ Exercices 1.1, 1.2, 1.7, 1.8, 1.16 à 1.18
ensembles

Exemple
On a :
(A \ C) \ (B \ C) = (A ∩ C) \ (B ∩ C)
Soient E un ensemble, A, B, C ∈ P(E).
= (A ∩ C) ∩ B ∩ C
Montrer : (A\C)\(B\C) = A\(B ∪ C).
= (A ∩ C) ∩ (B ∪ C)
= (A ∩ C ∩ B) ∪ (A ∩ C ∩ C)
= A ∩ B ∩ C
= A ∩ (B ∪ C)
= A \ (B ∪ C).

Méthode
Essayer de :
Pour établir une égalité • soit montrer directement l’égalité
d’ensembles • soit montrer deux inclusions : A ⊂ B et B ⊂ A
• soit utiliser les fonctions indicatrices des parties d’un ensemble.
➟ Exercices 1.2, 1.7, 1.8, 1.12, 1.18

Dans chacune des deux premières options, on essaie de passer par les
éléments ou de calculer globalement sur les ensembles.

Exemple
On a :
(A \ B) ∪ (A \ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)
Soient E un ensemble, A, B ∈ P(E).
= A ∩ (B ∪ C)
Montrer :
= A ∩ B ∩ C
(A \ B) ∪ (A \ C) = A \ (B ∩ C).
= A \ (B ∩ C).

2
Les méthodes à retenir

Exemple
• Soit y ∈ R tel qu’il existe x ∈ [−1 ; 2] tel que y = x2 .
Si x ∈ [−1 ; 0], alors y ∈ [0 ; 1].
Montrer :
Si x ∈ [0 ; 2], alors y ∈ [0 ; 4].
y ∈ R ; ∃ x ∈ [−1 ; 2], y = x2 = [0 ; 4]. On déduit y ∈ [0 ; 4].


Ceci montre que le premier ensemble est inclus dans le second.


• Réciproquement, soit y ∈ [0 ; 4].

En notant x = y, on a x ∈ [0 ; 2] ⊂ [−1 ; 2] et y = x2 .
Ceci montre que le second ensemble est inclus dans le premier.
On conclut à l’égalité demandée.

Méthode
Montrer que :
Pour montrer, par ré- • P(n0 ) est vraie (initialisation)
currence (faible), qu’une • pour tout entier n fixé tel que n > n0 , si P(n) est vraie, alors
propriété P(n) est vraie P(n + 1) est vraie (hérédité).
pour tout entier n tel
➟ Exercice 1.5
que n > n0

Exemple
Initialisation :
Pour n = 0, on a : φ21 − φ2 φ0 = 12 − 1 · 0 = 1 = (−1)0 ,
On considère la suite de Fibonacci donc la formule est vraie pour n = 0.
(φn )n∈N définie par φ0 = 0, φ1 = 1 et :
Hérédité : Supposons que la formule soit vraie pour un n ∈ N fixé.
∀n ∈ N, φn+2 = φn+1 + φn . On a alors :
Montrer : φ2n+2 − φn+3 φn+1 = φ2n+2 − (φn+2 + φn+1 )φn+1

∀n ∈ N, φ2n+1 − φn+2 φn = (−1)n . = (φ2n+2 − φn+2 φn+1 ) − φ2n+1


= φn+2 (φn+2 − φn+1 ) − φ2n+1
= φn+2 φn − φ2n+1
= −(φ2n+1 − φn+2 φn )
= −(−1)n = (−1)n+1 ,
donc la formule est vraie pour n + 1.
Ceci montre, par récurrence, que la formule est vraie pour tout n ∈ N.

Méthode
Montrer que :
Pour montrer, par récur- • P(n0 ) et P(n0 + 1) sont vraies (initialisation)
rence à deux pas, qu’une • pour tout entier n fixé tel que n > n0 , si P(n) et P(n + 1) sont
propriété P(n) est vraie vraies, alors P(n + 2) est vraie (hérédité).
pour tout entier n tel
➟ Exercice 1.10
que n > n0

3
Chapitre 1 – Raisonnement, vocabulaire ensembliste

Exemple
Initialisation : Pour n = 1, on a u1 = 1 > 0, et, pour n = 2, on a
u1 + u0 1
u2 = = > 0 donc la propriété est vraie pour n = 1 et pour
On considère la suite réelle (un )n∈N dé- n = 2.
2 2
finie par u0 = 0, u1 = 1 et :
Hérédité : Supposons que la propriété soit vraie pour n et n + 1, où
un+1 + un un+1 + un
∀n ∈ N, un+2 = . n ∈ N∗ est fixé. On a donc un > 0 et un+1 > 0, d’où > 0,
2 2
Montrer : donc la propriété est vraie pour n + 2.
∀n ∈ N∗ , un > 0. Ceci montre, par récurrence à deux pas, que la propriété est vraie pour
tout n ∈ N∗ .

Méthode
Montrer que :
Pour montrer, par ré- • P(n0 ) est vraie (initialisation)
currence forte, qu’une • pour tout entier n fixé tel que n > n0 , si P(n0 ), ..., P(n) sont
propriété P(n) est vraie vraies, alors P(n + 1) est vraie (hérédité).
pour tout entier n tel
➟ Exercice 1.11
que n > n0

Exemple
Initialisation : Pour n = 1, on a bien 0 < u1 6 1 car u1 = 1.
Hérédité : Supposons, pour un n ∈ N∗ fixé, que l’on ait :
On considère la suite réelle (un )n∈N∗ dé-
finie par u1 = 1 et : ∀k ∈ {1, ..., n}, 0 < uk 6 1.
u1 + u22 + ··· + un u1 + u22 + · · · + un 0 + ··· + 0
∀n ∈ N∗ , un+1 = n
. On a alors : un+1 = n
> =0
nn nn nn
Montrer : ∀n ∈ N∗ , 0 < un 6 1. et un+1 =
u1 + u22 + · · · + un
n
6
1 + ··· + 1 n 1
= n = n−1 6 1.
nn nn n n
Ceci montre, par récurrence forte : ∀n ∈ N∗ , 0 < un 6 1.

Méthode
Essayer de :
Pour résoudre une ques- • utiliser les définitions et les propositions du cours sur la com-
tion portant sur injecti- posée de deux applications injectives (resp. surjectives)
vité, surjectivité, bi- • utiliser le résultat de l’exercice classique 1.14 (en le redémon-
jectivité, d’applications trant).
dans un cadre général ➟ Exercices 1.3, 1.14, 1.15

4
Les méthodes à retenir

Exemple
? • Injectivité : Soit (x1 , x2 ) ∈ E 2 tel que f (x1 ) = f (x2 ).
On a alors :
Soient E un ensemble, f : E −→ E une
application telle que f ◦ f = IdE .
 
x1 = (f ◦ f )(x1 ) = f f (x1 ) = f f (x2 ) = (f ◦ f )(x2 ) = x2 .
Montrer que f est bijective et que :
Ceci montre que f est injective.
f −1 = f. • Surjectivité : Soit y ∈ E.
On a : y = (f ◦ f )(y) = f f (y) , donc il existe x ∈ E (on peut prendre

x = f (y)) tel que y = f (x). Ceci montre que f est surjective.

On conclut que f est bijective.


? Puisque f est bijective, on peut utiliser f −1 et on a :
f −1 = f −1 ◦ IdE = f −1 ◦ (f ◦ f ) = (f −1 ◦ f ) ◦ f = IdE ◦ f = f.

Méthode
Appliquer les définitions.
Pour manipuler, dans Pour f : E −→ F, A ∈ P(E), A0 ∈ P(F ), on a :
un cadre général, des 
images directes, des f (A) = y ∈ F ; ∃ a ∈ A, y = f (x) ,
images réciproques f −1 (A0 ) = x ∈ E ; f (x) ∈ A0 .

de parties par des
applications Autrement dit :
pour tout y ∈ F : y ∈ f (A) ⇐⇒ ∃ a ∈ A, y = f (a)


et, pour tout x ∈ E : x ∈ f −1 (A0 ) ⇐⇒ f (x) ∈ A0 .


➟ Exercices 1.16, 1.17

Exemple
On a, pour tout x ∈ E :
 
Soient E, F deux ensembles, une appli- x ∈ f −1 A0 ⇐⇒ f (x) ∈ A0
cation f : E −→ F et A0 ∈ P(F ). ⇐⇒ / A0
f (x) ∈
Montrer :
Non f (x) ∈ A0

  ⇐⇒
f −1 A0 = f −1 (A0 ).
Non x ∈ f −1 (A0 )

⇐⇒
⇐⇒ x ∈ f −1 (A0 ),
d’où l’égalité voulue.

Méthode
Revenir à la définition, c’est-à-dire montrer que :
Pour montrer qu’une re- • R est réflexive : ∀x ∈ E, x R x
lation R, dans un en- • R est symétrique : ∀(x, y) ∈ E 2 ,

x R y =⇒ y R x
semble E, est une rela- (
tion d’équivalence • R est transitive : ∀(x, y, z) ∈ E ,
3 xRy
=⇒ x R z.
yRz
➟ Exercice 1.6

5
Chapitre 1 – Raisonnement, vocabulaire ensembliste

Exemple
? • On a, pour tout x ∈ R, |x| = |x|, d’où x R x, donc R est réflexive.
• On a, pour tous x, y ∈ R :
On note R la relation définie dans R par :
x R y ⇐⇒ |x| = |y| ⇐⇒ |y| = |x| ⇐⇒ y R x,
∀(x, y) ∈ R2 , x R y ⇐⇒ |x| = |y| .

donc R est symétrique.
Montrer que R est une relation d’équi- • On a, pour tous x, y, z ∈ R :
valence dans R et déterminer, pour tout ( (
x ∈ R, la classe de x modulo R. xRy |x| = |y|
⇐⇒ =⇒ |x| = |z| ⇐⇒ x R z,
yRz |y| = |z|

donc R est transitive.


On conclut que R est une relation d’équivalence dans R.
? Pour tout x ∈ R, la classe de x modulo R est :

si x 6= 0
(
{x, −x}
b = {y ∈ R ; x R y} = {y ∈ R ; |x| = |y|} =
x
{0} si x = 0.

Méthode
Revenir à la définition, c’est-à-dire montrer que :
Pour montrer qu’une re- • R est réflexive : ∀x ∈ E, x R x (
xRy
lation R, dans un en-

• R est antisymétrique : ∀(x, y) ∈ E 2 , =⇒ x = y
semble E, est une rela- yRx
tion d’ordre
(
xRy 
• R est transitive : ∀(x, y, z) ∈ E 3 , =⇒ x R z .
yRz
➟ Exercices 1.9, 1.13

Exemple
? • On a, pour toute f ∈ E : ∀x ∈ R, f (x) 6 f (x),
d’où f 6 f , donc 6 est réflexive.
On note E = RR l’ensemble des applica- • On a, pour toutes f, g ∈ E :
tions de R dans R et 6 la relation définie
dans E par, pour toutes f, g ∈ E :
 
f 6 g ∀x ∈ R, f (x) 6 g(x)
 ⇐⇒
f 6 g ⇐⇒ ∀x ∈ R, f (x) 6 g(x) . g 6 f ∀x ∈ R, g(x) 6 f (x)

Montrer que 6 est une relation d’ordre



⇐⇒ ∀x ∈ R, f (x) = g(x) ⇐⇒ f = g,
dans E. Cet ordre est-il total ? donc 6 est antisymétrique.
• On a, pour toutes f, g, h ∈ E :
 
f 6 g ∀x ∈ R, f (x) 6 g(x)
⇐⇒
g 6 h ∀x ∈ R, g(x) 6 h(x)

=⇒ ∀x ∈ R, f (x) 6 h(x) ⇐⇒ f 6 h,
donc 6 est transitive.
Ceci montre que 6 est une relation d’ordre dans E.
? Considérons f : R −→ R, x 7−→ 0 et g : R −→ R, x 7−→ x.
On a f (1) = 0 < 1 = g(1), donc on n’a pas g 6 f .
On a f (1) = 0 > −1 = g(−1), donc on n’a pas f 6 g.
On conclut que l’ordre 6 sur E n’est pas total.

6
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
1.1 Pour toutes parties A, B d’un ensemble E, on a : A ∩ B = ∅ ⇐⇒ B ⊂ A. V F

1.2 Pour toutes parties A, B d’un ensemble E, on a : A ∩ B = A ∩ B. V F

1.3 ∀x ∈ R, ∃ y ∈ R, x 6 y. V F

1.4 ∃ y ∈ R, ∀x ∈ R, x 6 y. V F

1.5 Si les applications f : E −→ F et g : F −→ G sont injectives, V F


alors l’application g ◦ f est injective.

1.6 Si l’application composée g ◦ f est injective, alors f et g sont injectives. V F

1.7 Si une application f : E −→ E vérifie f ◦ f = IdE , alors f est bijective et f −1 = f . V F

1.8 Si une application f : E −→ E vérifie f ◦ f = f , alors f = IdE . V F

1.9 Soient E, F des ensembles, f : E −→ F une application, A, B des parties de E. V F


On a alors :
f (A ∪ B) = f (A) ∪ f (B).

1.10 Soient E, F des ensembles, f : E −→ F une application, A, B des parties de E. V F


On a alors :
f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B).

7
Chapitre 1 – Raisonnement, vocabulaire ensembliste

Énoncés des exercices


1.1 Exemple de calcul ensembliste : inclusion
Soient E un ensemble, A, B, C ∈ P(E).
a) Montrer : (A ∪ B) ∩ C ⊂ A ∪ (B ∩ C).
b) Établir qu’il y a égalité dans l’inclusion précédente si et seulement si : A ⊂ C.

1.2 Exemple de calcul ensembliste : équivalence entre deux égalités


Soient E un ensemble, A, B, C ∈ P(E). Montrer :

A ∪ B = A ∪ C ⇐⇒ A ∪ B = A ∪ C.

1.3 Exemple d’une restriction bijective


3x − 1
On considère la fonction f de R dans R donnée par : f (x) = .
x−2
a) Montrer qu’il existe un réel et un seul, noté a, n’ayant pas d’image par f .
b) Montrer qu’il existe un réel et un seul, noté b, n’ayant pas d’antécédent par f .
c) Montrer que la restriction g de f à R\{a} au départ et à R\{b} à l’arrivée est bijective,
et préciser l’application réciproque g −1 de g.

1.4 Exemple de calcul de composée de deux applications


On note f, g : R −→ R les applications définies, pour tout x ∈ R, par :

f (x) = 1 + x, g(x) = x2 .

Préciser f ◦ g et g ◦ f. A-t-on f ◦ g = g ◦ f ?

1.5 Exemple de raisonnement par récurrence (faible)


On considère la suite de Lucas (Ln )n∈N définie par L0 = 2, L1 = 1 et :

∀n ∈ N, Ln+2 = Ln+1 + Ln .

Montrer, par récurrence, pour tout n ∈ N :


a) L2n+1 − Ln Ln+2 = 5(−1)n+1
n
b)
X
L2k = Ln Ln+1 + 2
k=0
c) L2n = L2n − 2(−1)n et L2n+1 = Ln Ln+1 − (−1)n .

8
Énoncés des exercices

1.6 Exemple de relation d’équivalence dans R


On note R la relation définie dans R par :

∀(x, y) ∈ R2 , x R y ⇐⇒ x2 − 2x = y 2 − 2y .


a) Montrer que R est une relation d’équivalence dans R.


b) Déterminer, pour tout x ∈ R, la classe d’équivalence de x modulo R.

1.7 Réunion ou intersection de produits cartésiens


Soient E, F deux ensembles, A1 , A2 des parties de E, B1 , B2 des parties de F .
a) Montrer : (A1 × B1 ) ∩ (A2 × B2 ) = (A1 ∩ A2 ) × (B1 ∩ B2 ).
b) 1) Montrer : (A1 × B1 ) ∪ (A2 × B1 ) = (A1 ∪ A2 ) × B1 .
2) A-t-on nécessairement : (A1 × B1 ) ∪ (A2 × B2 ) = (A1 ∪ A2 ) × (B1 ∪ B2 ) ?

1.8 Équivalence entre trois assertions faisant intervenir des différences ensemblistes
Soient E un ensemble, A, B, C ∈ P(E).
Montrer que les trois assertions suivantes sont deux à deux équivalentes :
1) A \ B ⊂ C, 2) A \ C ⊂ B, 3) A ⊂ B ∪ C.

1.9 Exemple de relation d’ordre sur les entiers

On considère la relation R définie dans N∗ par : x R y ⇐⇒ ∃ n ∈ N ∗ , y = xn .




a) Montrer que R est un ordre sur N∗ .


b) Est-ce que R est total ?

1.10 Exemple de raisonnement par récurrence à deux pas


On considère la suite réelle (un )n∈N définie par u0 = 0, u1 = 1 et :
un+1 + un
∀n ∈ N, un+2 = + 1.
2
Montrer que la suite (un )n∈N est strictement croissante.

1.11 Exemple de raisonnement par récurrence forte


On considère la suite réelle (un )n∈N définie par u0 = 1 et :
n
X uk
∀n ∈ N, un+1 = .
k!(n − k)!
k=0

Montrer : ∀n ∈ N, un ∈ Q∗+ .

9
Chapitre 1 – Raisonnement, vocabulaire ensembliste

1.12 Fonction indicatrice d’une partie d’un ensemble


Soit E un ensemble.
On rappelle que, pour toute A ∈ P(E), la fonction indicatrice de A est l’application

si x ∈
(
0 /A
1A : E 7−→ {0, 1}, x 7−→
1 si x ∈ A.

On note 1 l’application de P(E) dans {0, 1} constante égale à 1.


a) Montrer, pour toutes A, B ∈ P(E) :

A = B ⇐⇒ 1A = 1B , 1A = 1 − 1A ,

1A ∩ B = 1A 1B , 1A ∪ B = 1A + 1B − 1A 1B , 1A\B = 1A − 1A 1B .
b) En déduire, pour toutes A, B ∈ P(E) : A ∩ (A ∪ B) = A et A ∪ (A ∩ B) = A.

1.13 Exemple de relation d’ordre sur un ensemble de suites réelles


On note E l’ensemble des suites réelles u = (un )n∈N telles que u0 = 0 et on note R la
relation définie dans E par, pour tout (u, v) ∈ E 2 , u R v si et seulement si v − u est
croissante.
a) Montrer que R est une relation d’ordre sur E.
b) L’ordre R est-il total ?
c) Montrer : ∀(u, v) ∈ E 2 , (u R v =⇒ u 6 v).
d) A-t-on : ∀(u, v) ∈ E 2 , (u 6 v =⇒ u R v) ?

1.14 Composée injective, composée surjective


Soient E, F, G des ensembles, f : E −→ F, g : F −→ G des applications. Montrer :
a) si g ◦ f est injective, alors f est injective
b) si g ◦ f est surjective, alors g est surjective
c) si g ◦ f est bijective, alors f est injective et g est surjective.

1.15 Applications : composition, injectivité, surjectivité


Soient E, F des ensembles, f : E −→ F, g : F −→ G des applications.
a) Montrer que, si f ◦ g ◦ f = f et si f est injective, alors g est surjective.
b) Montrer que, si g ◦ f ◦ g = g et si g est surjective, alors f est injective.

1.16 Images directes de parties par une application


Soient E, E 0 deux ensembles, f : E −→ E 0 une application. Montrer, pour toutes par-
ties A, B de E :
a) A ⊂ B =⇒ f (A) ⊂ f (B)
b) A ⊂ f −1 f (A)


c) f (A ∪ B) = f (A) ∪ f (B)
d) f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B).

10
Énoncés des exercices

1.17 Images réciproques de parties par une application


Soient E, E 0 deux ensembles, f : E −→ E 0 une application. Montrer, pour toutes par-
ties A0 , B 0 de E :
a) A0 ⊂ B 0 =⇒ f −1 (A0 ) ⊂ f −1 (B 0 )
b) f f −1 (A0 ) ⊂ A0


c) f −1 (A0 ∪ B 0 ) = f −1 (A0 ) ∪ f −1 (B 0 )
d) f −1 (A0 ∩ B 0 ) = f −1 (A0 ) ∩ f −1 (B 0 ).
1.18 Différence symétrique, associativité
Soit E un ensemble. On note, pour toutes parties A, B de E :

A M B = (A ∪ B) ∩ (A ∩ B),

appelée différence symétrique de A et B.


a) Deux exemples : Déterminer A M B dans les deux exemples suivants :
1) E = {1, 2, 3, 4}, A = {1, 2}, B = {1, 3}
2) E = R, A = ] − ∞ ; 2], B = [1 ; +∞[.

b) Établir : ∀(A, B) ∈ P(E) , A M B = (A ∩ B) ∪ (B ∩ A).


2

c) Montrer, pour tout (A, B) ∈ P(E) : 1A M B = 1A + 1B − 2 · 1A 1B .


2

d) En déduire que la loi M est associative dans P(E), c’est-à-dire :


3
∀(A, B, C) ∈ P(E) , (A M B) M C = A M (B M C).

11
Chapitre 1 – Raisonnement, vocabulaire ensembliste

Du mal à démarrer ?
1.1 a) Utiliser la distributivité de ∩ sur ∪. • Utiliser les résultats précédents.
b) Séparer l’équivalence logique en deux implica- b) Calculer 1A ∩ (A ∪ B) et 1A ∪ (A ∩ B) .
tions.
1.13 a) Revenir à la définition d’une relation d’ordre.
1.2 Première méthode :
b) Envisager u et v de façon que v − u ne soit pas
Raisonner par équivalences logiques en passant aux
monotone.
complémentaires.
c) Remarquer que, si u R v, alors v − u est croissante
Deuxième méthode : et u0 = v0 .
Supposer A ∪ B = A ∪ C. d) Envisager u, v de façon que v > u et que v − u ne
? Partir d’un élément quelconque x de A ∪ B et rai- soit pas croissante.
sonner par l’absurde, pour déduire x ∈ A ∪ C.
1.14 a) Revenir aux définitions.
? L’autre inclusion s’en déduit en échangeant B et C.
b) Revenir aux définitions.
1.3 a) a = 2. b) b = 3. c) Se déduit directement de a) et b).
c) À partir de y = f (x), calculer x en fonction de y.
1.15 a) Partir d’un élément x de E, considérer f (x) et
1.4 Calculer, pour tout x ∈ R, (f ◦ g)(x) et (g ◦ f )(x), déduire x = g f (x) .


et trouver un x ∈ R tel que ces deux résultats soient b) Partir de x1 , x2 ∈ E tels que f (x1 ) = f (x2 ), uti-
différents. liser la surjectivité de g, puis g = g ◦ f ◦ g, et déduire
1.5 Récurrence (faible) sur n, pour chacune des trois x1 = x2 .
questions. 1.16 a) Supposer A ⊂ B.
Pour c), utiliser a). Partir d’un élément quelconque y de f (A) et utili-
ser la définition de l’image directe d’une partie de E
1.6 a) Revenir à la définition d’une relation d’équiva- par f .
lence.
b) Partir de a ∈ A et utiliser les définitions.
Noter f : R −→ R, x 7−→ x2 − 2x, pour la commo-
dité. c) • Montrer, en utilisant a) :
b) Revenir à la définition de la classe d’équivalence f (A) ∪ f (B) ⊂ f (A ∪ B).
b de x modulo R : ∀y ∈ R, y ∈ x

x b ⇐⇒ x R y .
• Réciproquement, partir de y ∈ f (A ∪ B) et utili-
1.7 a) Raisonner par équivalences logiques successives, ser la définition de l’image directe d’une partie de E
en partant de (a, b) ∈ (A1 × B1 ) ∩ (A2 × B2 ). par f .
b) 1) Même méthode qu’en a). d) Utiliser a).
2) Envisager un élément de A1 × B2 .
1.17 a) Supposer A0 ⊂ B 0 .
1.8 Montrer 1) =⇒ 3) et 3) =⇒ 1) en passant par Partir d’un éléments quelconque x de f −1 (A0 ) et uti-
les éléments, puis échanger B et C pour en déduire liser la définition de l’image réciproque d’une partie
2) ⇐⇒ 3). de F par f .
b) Partir de y ∈ f f −1 (A0 ) et utiliser les défini-

1.9 a) Revenir à la définition d’une relation d’ordre.
tions.
b) Envisager les éléments 1 et 2 de N∗ , par exemple.
c) Raisonner par équivalences logiques successives en
1.10 Récurrence à deux pas sur n. partant de x ∈ f −1 (A0 ∪ B 0 ) et en appliquant les dé-
finitions.
1.11 Récurrence forte sur n. d) Raisonner par équivalences logiques successives en
partant de x ∈ f −1 (A0 ∩ B 0 ) et en appliquant les dé-
1.12 a) • Un sens est évident. finitions.
Réciproquement, supposer 1A = 1B et partir d’un 1.18 a) Réponses :
élément quelconque a de A, pour montrer A ⊂ B.
1) A M B = {2, 3},
• Pour x ∈ E, séparer en cas : x ∈ A, x ∈
/ A.
2) A M B = ] − ∞ ; 1[ ∪ ]2 ; +∞[.
• Pour x ∈ E, séparer encore en cas : x ∈ A ∩ B,
x∈
/ A ∩ B. b) Calculer A M B d’après sa définition, en utilisant
• Passer aux complémentaires à partir du résultat les formules sur le calcul sur les ensembles.
précédent. c) Utiliser b) et les formules sur les fonctions carac-
téristiques (cf. Exercice 1.12).

12
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
En particulier, pour tous ensembles X, Y : d) Calculer les fonctions caractéristiques des deux
membres.
1X = 1 − 1X , 1X ∩ Y = 1X 1Y ,
1X ∪ Y = 1X + 1Y − 1X 1Y .

Vrai ou Faux, les réponses


1.1 B ⊂ A ⇐⇒ Non (∃ x ∈ B, x ∈ A) V F
 
∀x ∈ B, x ∈
/A ⇐⇒
⇐⇒ Non (A ∩ B 6= ∅) ⇐⇒ A ∩ B = ∅.


1.2 Contre-exemple : E = {1, 2}, A = {1}, B = {2}. V F


La formule correcte est : A ∩ B = A ∪ B.
1.3 Par exemple, y = x + 1. V F

1.4 Il n’existe pas de réel y fixé plus grand que tout réel x. V F

1.5 C’est un résultat du cours. V F

1.6 Contre-exemple : E = F = G = R, f : x − 7 → e x , g : y 7−→ |y|. V F


On a alors g ◦ f : x 7−→ | e | = e , g ◦ f est injective, mais g ne l’est pas.
x x

1.7 L’application f est injective, car, pour tout (x1 , x2 ) ∈ E 2 , si f (x1 ) = f (x2 ), alors V F
f f (x1 ) = f f (x2 ) , donc x1 = x2 .


L’application f est surjective car, pour tout y ∈ E, on a y = f f (y) .




Il en résulte que f est bijective, puis, en composant à gauche par f −1 , on obtient f = f −1 .

1.8 Contre-exemple : E = R, f : R −→ R, x 7−→ 0. V F

1.9 Soit y ∈ f (A ∪ B). Il existe x ∈ A ∪ B tel que y = f (x). On a alors x ∈ A d’où V F


f (x) ∈ A, ou x ∈ B d’où f (x) ∈ f (B), et donc : f (x) ∈ f (A) ∪ f (B). On obtient
f (A ∪ B) ⊂ f (A) ∪ f (B).
Réciproquement, soit y ∈ f (A) ∪ f (B). On a y ∈ f (A) ou y ∈ f (B). Si y ∈ f (A), alors
il existe x ∈ A tel que y = f (x), d’où x ∈ A ∪ B et y = f (x), donc y ∈ f (A ∪ B). De
même, si y ∈ f (B), on déduit y ∈ f (A ∪ B). On obtient f (A) ∪ f (B) ⊂ f (A ∪ B).
Par double inclusion, on conclut : f (A ∪ B) = f (A) ∪ f (B).

1.10 Contre-exemple : E = F = R, f : R −→ R, x 7−→ x2 , A = R− , B = R+ . V F


On a alors : A ∩ B = {0}, f (A ∩ B) = {0}, f (A) = R+ , f (B) = R+ , f (A) ∩ f (B) = R+ .

13
Chapitre 1 – Raisonnement, vocabulaire ensembliste

Corrigés des exercices


1.1 1.3

a) On a, par distributivité de ∩ sur ∪ : a) Il est clair que : a = 2.


b) Soit (x, y) ∈ (R \ {2}) × R. On a :
(A ∪ B) ∩ C = (A ∩ C ) ∪ (B ∩ C) ⊂ A ∪ (B ∩ C).
| {z } 3x − 1
⊂A y = f (x) ⇐⇒ y = ⇐⇒ xy − 2y = 3x − 1
x−2
b) •Supposons (A ∪ B) ∩ C = A ∪ (B ∩ C). ⇐⇒ xy − 3x = 2y − 1 ⇐⇒ (y − 3)x = 2y − 1.

Soit x ∈ A. 2y − 1
Si y 6= 3, on a : y = f (x) ⇐⇒ x =
y−3
Alors, x ∈ A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ C, donc x ∈ C.
2y − 1
Ceci montre : A ⊂ C. donc y admet un antécédent et un seul par f , qui est .
y−3
•Réciproquement, supposons A ⊂ C. Si y = 3, alors : y = f (x) ⇐⇒ 0x = 5,

On a alors, par distributivité de ∩ sur ∪ : donc y n’a pas d’antécédent par f .


Il existe donc un réel et un seul, b = 3, n’ayant pas d’antécé-
(A ∪ B) ∩ C = (A ∩ C ) ∪ (B ∩ C) = A ∪ (B ∩ C). dent par f .
| {z }
=A 3x − 1
c) L’application g : R \ {2} −→ R \ {3}, x 7−→
On conclut qu’il y a égalité dans l’inclusion obtenue en a) si x−2
et seulement si A ⊂ C. est la restriction de f à R \ {2} au départ et à R \ {3} à
l’arrivée.
1.2
On a, pour tout (x, y) ∈ (R \ {2}) × (R \ {3}) :
En appliquant la première implication avec (B, C) à la place
de (B, C), on obtient la seconde implication. 3x − 1 2y − 1
y = g(x) ⇐⇒ y = ⇐⇒ x = .
Il suffit donc de montrer la première implication. x−2 y−3
Ainsi, tout élément y de l’arrivée admet un antécédent et un
•Première méthode : par les ensembles, globalement
seul par g, donc g est bijective, et l’application réciproque de
On a : 2y − 1
g est : g −1 : R \ {3} −→ R \ {2}, y 7−→ .
y−3
A ∪ B=A ∪ C
=⇒ A ∪ B=A ∪ C 1.4
•On a, pour tout x ∈ R :
=⇒ A ∩ B=A ∩ C 
(f ◦ g)(x) = f g(x) = f (x2 ) = 1 + x2

=⇒ A ∪ (A ∩ B) = A ∪ (A ∩ C)
=⇒ (A ∪ A) ∩ (A ∪ B) = (A ∪ A) ∩ (A ∪ C) (g ◦ f )(x) = g f (x) = g(1 + x) = (1 + x)2 = 1 + 2x + x2 .
=⇒ A ∪ B = A ∪ C.
•Par exemple : (f ◦ g)(1) = 2 et (g ◦ f )(1) = 4,
•Deuxième méthode, par les éléments
donc : f ◦ g 6= g ◦ f.
On suppose A ∪ B = A ∪ C.
1.5
? Soit x ∈ A ∪ B. Alors x ∈ A ou x ∈ B. a) •Initialisation :
Si x ∈ A, alors x ∈ A ∪ C. Pour n = 0, on a :
Supposons x ∈
/ A, donc x ∈ B.
L2n+1 − Ln Ln+2 = L21 − L0 L2 = 12 − 2 · 3 = −5
Raisonnons par l’absurde : supposons x ∈
/ A ∪ C.
et 5(−1)n+1 = −5,
Alors, x ∈ A ∪ C = A ∩ C, donc x ∈ C,
puis x ∈ A ∪ C, donc x ∈ A ∪ B, contradiction avec x ∈
/A donc la formule est vraie pour n = 0.
et x ∈
/ B.
•Hérédité :
Ce raisonnement par l’absurde montre : x ∈ A ∪ C,
Supposons la formule vraie pour un n ∈ N fixé.
et on a donc établi l’inclusion A ∪ B ⊂ A ∪ C.
On a alors : L2n+2 − Ln+1 Ln+3
? Par rôles symétriques de B et C dans l’égalité d’hypothèse
A ∪ B = A ∪ C, on a alors aussi l’autre inclusion, d’où = L2n+2 − Ln+1 (Ln+2 + Ln+1 )
l’égalité.
= (L2n+2 − Ln+1 Ln+2 ) − L2n+1

14
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
= Ln+2 (Ln+2 − Ln+1 ) − L2n+1 = Ln+1 Ln+2 − (−1)n+1 ,
= Ln+2 Ln − L2n+1 donc la formule est vraie pour n + 1.

−(L2n+1 − Ln Ln+2 )
= Ceci montre, par récurrence sur n, que la formule proposée
est vraie pour tout n ∈ N.
= − 5(−1)n+1 = 5(−1)n+2 ,


donc la formule est vraie pour n + 1. 1.6


Ceci montre, par récurrence sur n, que la formule proposée a) Notons f : R −→ R, x 7−→ x2 − 2x.
est vraie pour tout n ∈ N.
1) Réflexivité :
b) •Initialisation :
On a, pour tout x ∈ R, f (x) = f (x), donc x R x.
n
Pour n = 0 : 2) Symétrie :
X
L2k = L20 2
= 2 = 4,
k=0 Soit (x, y) ∈ R2 tel que x R y.
et : Ln Ln+1 + 2 = L0 L1 + 2 = 2 · 1 + 2 = 4, On a alors f (x) = f (y), donc f (y) = f (x), d’où y R x.
donc la formule est vraie pour n = 0. 3) Transitivité :
•Hérédité : Soit (x, y, z) ∈ R3 tel que x R y et y R z.
Supposons la formule vraie pour un n ∈ N fixé. On a alors f (x) = f (y) et f (y) = f (z), donc f (x) = f (z),
d’où x R z.
On a alors :
On conclut : R est une relation d’équivalence dans R.
n+1 n
b) Soit x ∈ R.
X X 
L2k = L2k + L2n+1
k=0 k=0 Notons xb la classe d’équivalence de x modulo R.
= (Ln Ln+1 + 2) + L2n+1 On a, pour tout y ∈ R : y ∈ x
b
= (Ln Ln+1 + L2n+1 ) + 2 ⇐⇒ xRy
= Ln+1 (Ln + Ln+1 ) + 2 = Ln+1 Ln+2 + 2, ⇐⇒ x2 − 2x = y 2 − 2y
donc la formule est vraie pour n + 1.
⇐⇒ x2 − y 2 − 2x + 2y = 0
Ceci montre, par récurrence sur n, que la formule proposée ⇐⇒(x − y)(x + y − 2) = 0
est vraie pour tout n ∈ N.
y = x ou y = 2 − x .

⇐⇒
c) •Initialisation : 
  {1} si x = 1
L2n = L0 = 2 On conclut : x
b=
Pour n = 0 : {x, 2 − x} si x 6= 1.
L2 − 2(−1)n = 22 − 2 = 2
n
 Il en résulte que x
b est de cardinal 1 si x = 1, de cardinal 2 si
L2n+1 = L1 = 1 x 6= 1.
et
1.7
Ln Ln+1 − (−1)n = 2 · 1 − 1 = 1,

donc la formule (système de deux formules) est vraie pour a) On a, pour tout (a, b) ∈ E × F :
n = 0.
(a, b) ∈ (A1 × B1 ) ∩ (A2 × B2 )
•Hérédité : (a, b) ∈ A1 × B1 et (a, b) ∈ A2 × B2

⇐⇒
Supposons la formule vraie pour un n ∈ N fixé. ⇐⇒ a ∈ A1 et b ∈ B1 et a ∈ A2 et b ∈ B2
 

On a alors :
a ∈ A1 et a ∈ A2 et b ∈ B1 et b ∈ B2
 
⇐⇒
L2n+2 = L2n+1 + L2n
a ∈ A1 ∩ A2 et b ∈ B1 ∩ B2

⇐⇒
Ln Ln+1 − (−1)n + L2n − 2(−1)n
 
=
⇐⇒ (a, b) ∈ (A1 ∩ A2 ) × (B1 ∩ B2 ),
= (Ln Ln+1 + L2n ) − 3(−1)n
donc : (A1 × B1 ) ∩ (A2 × B2 ) = (A1 ∩ A2 ) × (B1 ∩ B2 ).
= Ln (Ln+1 + Ln ) − 3(−1)n
b) 1) On a, pour tout (a, b) ∈ E × F :
= Ln Ln+2 − 3(−1)n
(a, b) ∈ (A1 × B1 ) ∪ (A2 × B1 )
L2n+1 − 5(−1) n+1
− 3(−1)n

=
(a, b) ∈ A1 × B1 ou (a, b) ∈ A2 × B1

⇐⇒
= L2n+1 + 2(−1)n
(a ∈ A1 ou a ∈ A2 ) et b ∈ B1

⇐⇒
= L2n+1 − 2(−1)n+1
et
a ∈ A1 ∪ A2 et b ∈ B1

L2n+3 = L2n+2 + L2n+1 ⇐⇒
L2n+1 − 2(−1)n+1 + Ln Ln+1 − (−1)n
 
= ⇐⇒ (a, b) ∈ (A1 ∪ A2 ) × B1 ,
Ln+1 Ln+1 + Ln − (−1)n+1 donc : (A1 × B1 ) ∪ (A2 × B1 ) = (A1 ∪ A2 ) × B1 .

=

15
Chapitre 1 – Raisonnement, vocabulaire ensembliste

2) L’ensemble (A1 ∪ A2 ) × (B1 ∪ B2 ) contient, entre autres, 1.10


les couples (a, b) où a ∈ A1 et b ∈ B2 , et ces couples ne sont Puisque un+2 est donné en fonction de un+1 et de un , on va
pas nécessairement dans A1 × B1 ou A2 × B2 . effectuer une récurrence à deux pas.
Donnons un contre-exemple. •Initialisation :
Notons E = F = {0, 1}, A1 = B1 = {0}, A2 = B2 = {0, 1}. Pour n = 0, on a u1 > u0 , car u1 = 1 et u0 = 0.
On a alors : (A1 × B1 ) ∪ (A2 × B2 ) = {(0, 0)} ∪ {(1, 1)} Pour n = 1, on a u2 > u1 ,
et (A1 ∪ A2 ) × (B1 ∪ B2 ) = {0, 1} × {0, 1} car u1 = 1 et u2 =
u1 + u0 3
+1= .
2 2

= (0, 0), (0, 1), (1, 0), (1, 1) .
Ainsi, (0, 1) est dans le premier ensemble et non dans le se- •Hérédité :
cond. Supposons que, pour un n ∈ N fixé, on ait un+1 > un et
On conclut qu’en général il n’y a pas égalité entre les deux un+2 > un+1 . On a alors :
ensembles envisagés. un+2 + un+1 un+1 + un
un+3 = +1> + 1 = un+2 .
2 2
1.8
Ceci montre, par récurrence à deux pas sur n :
1) =⇒ 3) :
Supposons A \ B ⊂ C. Soit x ∈ A. ∀n ∈ N, un+1 > un .
Si x ∈ B, alors x ∈ B ∪ C. On conclut que la suite (un )n∈N∗ est strictement croissante.
Si x ∈
/ B, alors x ∈ A \ B, donc x ∈ C, puis x ∈ B ∪ C.
Ceci montre : x ∈ B ∪ C. 1.11
On a donc : A ⊂ B ∪ C. Puisque un+1 est donné (entre autres) en fonction de
u0 , ..., un , on va effectuer un raisonnement par récurrence
3) =⇒ 1) : forte.
Supposons A ⊂ B ∪ C.
•Initialisation :
Soit x ∈ A \ B, donc x ∈ A et x ∈
/ B. Pour n = 0, on a u0 = 1 ∈ Q∗+ .
Comme x ∈ A et A ⊂ B ∪ C, on a x ∈ B ∪ C.
•Hérédité :
Puisque x ∈ B ∪ C et x ∈
/ B, on déduit x ∈ C.
Supposons, pour un n ∈ N fixé : u0 , ..., un ∈ Q∗+ .
Cela montre : A \ B ⊂ C.
n
uk
On a donc établi l’équivalence logique : 1) 3). Comme un+1 = , que u0 , ..., un sont dans Q∗+
X
⇐⇒
k!(n − k)!
Comme B ∪ C = C ∪ B, on déduit, en remplaçant (B, C) k=0
et que 0!, 1!, ..., n! sont dans N∗ , par opérations, on déduit :
par (C, B) dans le résultat précédent : 2) ⇐⇒ 3).
un+1 ∈ Q∗+ .
Finalement, les trois assertions 1), 2), 3) sont deux à deux
équivalentes. On conclut, par récurrence forte sur n : ∀n ∈ N, un ∈ Q∗+ .

1.9
1.12
a) 1) Réflexivité :
a) •Il est clair que, si A = B, alors 1A = 1B .
On a, pour tout x ∈ N∗ , x R x, car x = x1 .
Réciproquement, supposons 1A = 1B .
2) Antisymétrie : Pour tout a ∈ A, on a 1B (a) = 1A (a) = 1, donc a ∈ B, ce
Soient x, y ∈ N∗ tels que x R y et y R x. qui montre A ⊂ B, puis, de même, B ⊂ A, donc A = B.
Il existe n, p ∈ N∗ tels que y = xn et x = y p . On conclut : A = B ⇐⇒ 1A = 1B .
On a x ∈ N∗ et n ∈ N∗ , donc x > 1 et n > 0, d’où xn > x, Autrement dit, la connaissance de 1A détermine entière-
donc y = xn > x. ment A.
De même, x > y, et on déduit x = y.
•On a, pour tout x ∈ E :
3) Transitivité : si x ∈ A, alors x ∈/ A, donc 1A (x) = 1 et 1A (x) = 0, d’où
1A (x) = 1 − 1A (x)
Soient x, y, z ∈ N∗ tels que x R y et y R z.
Il existe n, p ∈ N∗ tels que y = xn et z = y p . / A, alors x ∈ A, donc 1A (x) = 0 et 1A (x) = 1, d’où
si x ∈
1A (x) = 1 − 1A (x).
On a alors : z = y p = (xn )p = xnp et np ∈ N∗ , donc x R z.
Ceci montre : ∀x ∈ E, 1A (x) = 1 − 1A (x).
On conclut : R est un ordre sur N∗ .
On conclut : 1A = 1 − 1A .
b) On n’a ni 1 R 2, car il n’existe pas n ∈ N∗ tel que 2 = 1n ,
ni 2 R 1, car il n’existe pas n ∈ N∗ tel que 1 = 2n . •On a, pour tout x ∈ E :
On conclut : R n’est pas total. si x ∈ A ∩ B, alors x ∈ A et x ∈ B, donc 1A ∩ B (x) = 1,
1A (x) = 1, 1B (x) = 1, d’où 1A ∩ B (x) = 1A (x)1B (x)

16
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
si x ∈
/ A ∩ B, alors x ∈
/ Aou x ∈/ B, donc 1A ∩ B (x) = 0 et d) Donnons un contrexemple, dans lequel u 6 v et non u R v.
1A (x) = 0 ou 1B (x) = 0 , d’où 1A ∩ B (x) = 1A (x)1B (x). Il suffit de trouver u, v ∈ E telles que v − u > 0 et que v − u
Ceci montre : ∀x ∈ E, 1A ∩ B (x) = 1A (x)1B (x). ne soit pas croissante.
L’exemple donné dans la solution de la question b), un = 0,
On conclut : 1A ∩ B = 1A 1B .
vn = 1 − (−1)n , convient.
•On a, en passant par des complémentaires et en utilisant
des résultats précédents : 1.14
1A ∪ B = 1 − 1A ∪ B a) Supposons g ◦ f injective.
= 1 − 1A ∩ B
Soit (x1 , x2 ) ∈ E 2 tel que f (x1 ) = f (x2 ). On a alors :
= 1 − 1A 1B  
g ◦ f (x1 ) = g f (x1 ) = g f (x2 ) = g ◦ f (x2 ).
= 1 − (1 − 1A )(1 − 1B )
= 1 − (1 − 1A − 1B + 1A 1B ) Puisque g ◦ f est injective, il s’ensuit : x1 = x2 .
= 1A + 1B − 1A 1B . On conclut que f est injective.
b) Supposons g ◦ f surjective.
•On a : Soit z ∈ G. Puisque g ◦ f est surjective, il existe x ∈ E tel
que : z = g ◦ f (x).
1A\B = 1A ∩ B = 1A 1B = 1A (1 − 1B ) = 1A − 1A 1B .
On a alors : z = g f (x) et f (x) ∈ F.

b) On a, pour tout A, B ∈ P(E).
Ceci montre : ∀z ∈ G, ∃ y ∈ F, z = g(y).
1A ∩ (A ∪ B) = 1A 1A ∪ B = 1A (1A + 1B − 1A 1B )
On conclut que g est surjective.
= 1A + 1A 1B − 1A 1B = 1A ,
c) Si g ◦ f est bijective, alors g ◦ f est injective et surjective,
donc, d’après a) : A ∩ (A ∪ B) = A. donc, d’après a) et b), f est injective et g est surjective.
De même :
1.15
1A ∪ (A ∩ B) = 1A + 1A ∩ B − 1A 1A ∩ B
a) On suppose f ◦ g ◦ f = f et f injective.
= 1A + 1A 1B − 1A (1A 1B ) = 1A + 1A 1B − 1A 1B = 1A ,
Soit x ∈ E.
donc, d’après a) : A ∪ (A ∩ B) = A.
On a : f (x) = (f ◦ g ◦ f )(x) = f g ◦ f (x) .

On peut aussi remarquer que, puisque A ⊂ A ∪ B, on a
A ∩ (A ∪ B) = A, et que, puisque A ∩ B ⊂ A, on a Comme f est injective, on déduit :
A ∪ (A ∩ B) = A.

x = (g ◦ f )(x) = g f (x) .

1.13 Cela montre que g est surjective.

a) 1) Réflexivité : b) On suppose g ◦ f ◦ g = g et g surjective.


Soit u ∈ E. On a u − u = 0 croissante, donc u R u. Soient x1 , x2 ∈ E tels que f (x1 ) = f (x2 ).
2) Antisymétrie : Puisque g est surjective, il existe y1 , y2 ∈ F tels que :
Soit (u, v) ∈ E 2 tel que u R v et v R u. x1 = g(y1 ) et x2 = g(y2 ).
Alors, v − u est croissante et u − v est croissante, donc v − u
est constante, et puisque u0 = 0 = v0 , on déduit v − u = 0, On a alors :
u = v.
  
x1 = g(y1 ) = (g ◦ f ◦ g)(y1 ) = g f g(y1 ) = g f (x1 )
3) Transitivité : 
Soit (u, v, w) ∈ E 3 tel que u R v et v R w. = g f (x2 ) = (g ◦ f ◦ g)(y2 ) = g(y2 ) = x2 ,
Alors, v − u est croissante et w − v est croissante, donc, par et on conclut que f est injective.
addition, w − u = (w −v)+(v − u) est croissante, donc u R w.
On conclut que R est une relation d’ordre sur E. 1.16
b) Pour montrer que l’ordre R n’est pas total, il suffit de
trouver u, v ∈ E telles que v − u et u − v ne soient pas crois- a) Supposons A ⊂ B.
santes, c’est-à-dire telles que v − u ne soit pas monotone. Soit y ∈ f (A). Il existe a ∈ A tel que y = f (a).
Il est clair que les suites u = (un )n∈N , v = (vn )n∈N définies, Comme a ∈ A ⊂ B, on a a ∈ B, puis y = f (a) ∈ f (B).
pour tout n ∈ N, par un = 0 et vn = 1 − (−1)n conviennent.
On conclut que l’ordre R n’est pas total. On obtient : f (A) ⊂ f (B).
c) Soit (u, v) ∈ E 2 tel que u R v. b) Soit a ∈ A. On a : f (a) ∈ f (A),
 donc par définition d’une
image réciproque, a ∈ f −1 f (A) .
Alors, v − u est croissante et v0 − u0 = 0 − 0 = 0, donc, pour
tout n ∈ N, vn − un > 0, c’est-à-dire u 6 v. On conclut : A ⊂ f −1 f (A) .


17
Chapitre 1 – Raisonnement, vocabulaire ensembliste

c) •En utilisant a) : d) On a, pour tout x ∈ E :



A ⊂ A ∪ B

f (A) ⊂ f (A) ∪ f (B) x ∈ f −1 (A0 ∩ B 0 )
=⇒ ⇐⇒ f (x) ∈ A0 ∩ B 0
B ⊂ A ∪ B f (B) ⊂ f (A) ∪ f (B)
f (x) ∈ A0 et f (x) ∈ B 0

⇐⇒
=⇒ f (A) ∪ f (B) ⊂ f (A ∪ B).
x ∈ f −1 (A0 ) et x ∈ f −1 (B 0 )

⇐⇒
•Soit y ∈ f (A ∪ B). ⇐⇒ x ∈ f −1 (A0 ) ∩ f −1 (B 0 ).
Il existe x ∈ A ∪ B tel que y = f (x).
On conclut : f −1 (A0 ∩ B 0 ) = f −1 (A0 ) ∩ f −1 (B 0 ).
On a : x ∈ A ou x ∈ B.
Si x ∈ A, alors f (x) ∈ f (A) ⊂ f (A) ∪ f (B). 1.18
Si x ∈ B, alors f (x) ∈ f (B) ⊂ f (A) ∪ f (B). a) 1) Pour E = {1, 2, 3, 4}, A = {1, 2}, B = {1, 3}, on a :
On a donc : f (x) ∈ f (A) ∪ f (B). A ∪ B = {1, 2, 3}, A ∩ B = {1},
Ceci montre : ∀(A ∪ B) ⊂ f (A) ∪ f (B).
A ∩ B = {2, 3, 4}, A M B = {2, 3}.
On conclut : f (A ∪ B) = f (A) ∪ f (B). 2) Pour E = R, A = ] − ∞ ; 2], B = [1 ; +∞[, on a :
d) En utilisant a) :
A ∪ B = R, A ∩ B = [1 ; 2],
 
A ∩ B ⊂ A f (A ∩ B) ⊂ f (A) A ∩ B = ]−∞ ; 1[ ∪ ]2 ; +∞[, A M B = ]−∞ ; 1[ ∪ ]2 ; +∞[.
=⇒
b) On a, pour tout (A, B) ∈ P(E) :
2
A ∩ B ⊂ B f (A ∩ B) ⊂ f (B)

=⇒ f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B). A M B = (A ∪ B) ∩ (A ∩ B) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ B)
= (A ∩ A) ∪ (A ∩ B) ∪ (B ∩ A) ∪ (B ∩ B)
1.17 = (A ∩ B) ∪ (B ∩ A).

c) On a, pour tout (A, B) ∈ P(E) :


2
a) Supposons A0 ⊂ B 0 .
Soit x ∈ f −1 (A0 ). 1AMB = 1(A ∩ B) ∪ (B ∩ A) = 1A 1B + 1B 1A − 1A 1B 1B 1A
On a f (x) ∈ A0 , donc f (x) ∈ B 0 , puis x ∈ f −1 (B 0 ).
| {z }
=0
On conclut : f −1 (A0 ) ⊂ f −1 (B 0 ). = 1A (1 − 1B ) + 1B (1 − 1A ) = 1A + 1B − 2 · 1A 1B .
b) Soit y ∈ f f −1 (A0 ) .

d) Soit (A, B, C) ∈ P(E) . On a :
3
Il existe x ∈ f −1 (A0 ) tel que y = f (x).
1(AMB)MC = 1AMB + 1C − 2 · 1AMB 1C
Puis, comme x ∈ f −1 (A0 ), on a f (x) ∈ A0 , donc y ∈ A0 .
= (1A + 1B − 2 · 1A 1B ) + 1C − 2 · (1A + 1B − 2 · 1A 1B )1C
On conclut : f f −1 (A0 ) ⊂ A0 .

= 1A + 1B + 1C − 2(1A 1B + 1A 1C + 1B 1C ) + 4 · 1A 1B 1C .
c) On a, pour tout x ∈ E :
De même :
x ∈ f −1 (A0 ∪ B 0 ) 1AM(BMC) = 1A + 1BMC − 2 · 1A 1BMC
⇐⇒ f (x) ∈ A0 ∪ B 0 = 1A + (1B + 1C − 2 · 1B 1C ) − 2 · 1A (1B + 1C − 2 · 1B 1C )
f (x) ∈ A0 ou f (x) ∈ B 0 = 1A + 1B + 1C − 2(1A 1B + 1A 1C + 1B 1C ) + 4 · 1A 1B 1C .

⇐⇒
x ∈ f −1 (A0 ) ou x ∈ f −1 (B 0 ) Ceci montre : 1(AMB)MC = 1AM(BMC) .

⇐⇒
⇐⇒ x∈f −1 0
(A ) ∪ f −1 0
(B ). On déduit : (A M B) M C = A M (B M C),
et on conclut que la loi M est associative dans P(E).
On conclut : f −1 (A0 ∪ B 0 ) = f −1 (A0 ) ∪ f −1 (B 0 ).

18
Calculs algébriques Chapitre 2 TITRE FICTIF

et trigonométrie
Calculs algébriques et trigonométrie

Plan
Les méthodes à retenir 20
Thèmes abordés dans les exercices
• Calculs de sommations simples ou doubles, de produits
Vrai ou faux ? 25 simples ou doubles
Les énoncés des exercices 26 • Manipulation des coefficients binomiaux, obtention d’égali-
Du mal à démarrer ? 29 tés et calculs de sommes les faisant intervenir
Vrai ou faux, les réponses 30
• Résolution de systèmes linéaires
Les corrigés des exercices 31
• Résolution d’équations et d’inéquations trigonométriques.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition et propriétés du symbole pour une somma-
X

tion d’un nombre fini de termes, et du symbole pour


Y

un produit d’un nombre fini de facteurs


• Règles de calcul élémentaire sur les nombres entiers, sur les
nombres réels
n n n
• Sommations usuelles :
X X X
k, k2 , qk
k=1 k=1 k=0
• Factorisation de an − bn pour n ∈ N∗
 
n
• Définition et propriétés des coefficients binomiaux ,
p
en particulier :
 
n n!
◦ l’expression à l’aide de factorielles = ,
p p!(n − p)!
     
n n n+1
◦ la formule fondamentale + = ,
p p+1 p+1
◦ la formule du binôme de Newton
• Opérations élémentaires, méthode du pivot
• Définition et propriétés de sin, cos, tan, formules de trigo-
nométrie.

19
Chapitre 2 – Calculs algébriques et trigonométrie

Les méthodes à retenir


Méthode
• Si le résultat est fourni, essayer de raisonner par récurrence
Pour calculer certaines • Essayer de se ramener aux sommations classiques :
sommations indexées ◦ la sommation géométrique :
par un entier
n
X 1 − q n+1
∀n ∈ N, ∀q ∈ R \ {1}, qk =
q=0
1−q

◦ la sommation d’entiers, de carrés d’entiers consécutifs :


n n
X n(n + 1) X n(n + 1)(2n + 1)
k= , k2 =
2 6
k=1 k=1

◦ la formule du binôme de Newton :


n  
2 n
X n
∀n ∈ N, ∀(x, y) ∈ R , (x + y) = xk y n−k .
k
k=0

• Essayer de faire apparaître un télescopage.


➟ Exercices 2.1 à 2.3, 2.9, 2.10, 2.16, 2.21 à 2.23

Exemple
Récurrence sur n.
• Pour n = 0, la formule proposée est évidente.
Montrer, pour tout n ∈ N : • Supposons, pour un n ∈ N fixé :
n
X n
(−1)k (2k + 1) = (−1)n (n + 1).
X
(−1)k (2k + 1) = (−1)n (n + 1).
k=0
k=1

On a alors :
n+1
X n
X
(−1)k (2k + 1) = (−1)k (2k + 1) + (−1)n+1 (2n + 3)
k=0 k=0

= (−1)n (n + 1) + (−1)n+1 (2n + 3)


(−1)n+1 − (n + 1) + (2n + 3)

=
= (−1)n+1 (n + 2),

donc la formule est vraie pour n + 1.


Ceci montre, par récurrence, que la formule est vraie pour tout n ∈ N.

20
Les méthodes à retenir

Exemple
On a, pour tout n ∈ N∗ :
n n n
Calculer, pour tout n ∈ N∗ :
X X X
Sn = k(k + 1) = k2 + k
n k=1 k=1 k=1
X
Sn = k(k + 1). n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)
= +
k=1 6 2

n(n + 1) (2n + 1) + 3 n(n + 1)(n + 2)
= = .
6 6

Exemple 1 1 1
On remarque, pour tout k ∈ N∗ : = − ,
k(k + 1) k k+1
Calculer, pour tout n ∈ N∗ : d’où, pour tout n ∈ N∗ :
n n  n n
X 1 X 1 1  X 1 X 1
Sn = . Sn = − = −
k(k + 1) k=1
k k+1 k=1
k k=1
k + 1
k=1
n n+1
X 1 X 1 1 1 1
= − = − =1− .
k=1
k k=2
k 1 n + 1 n + 1

Méthode
Essayer de :
Pour calculer des som- • emboîter deux sommations simples, emboîter deux produits
mations doubles, ou des simples
produits doubles • utiliser une permutation de symboles , une permutation de
X

symboles
Y

• exploiter des rôles éventuellement symétriques des deux indices.


➟ Exercices 2.12, 2.14, 2.15, 2.19, 2.20, 2.23

Exemple
On a, pour tout n ∈ N∗ :
n X
n n X
n
Calculer, pour tout n ∈ N∗ :
X X X X
Sn = 2i + 3j = 2 i+3 j
X 16i,j6n 16i,j6n i=1 j=1 i=1 j=1
Sn = (2i + 3j).
n Xn  n X
n  n n
16i,j6n
X X X X
= 2 i 1 +3 j =2 in + 3n j
i=1 j=1 i=1 j=1 i=1 j=1
n n n
X X X 5n2 (n + 1)
= 2n i + 3n j = 5n i= .
i=1 j=1 i=1
2

21
Chapitre 2 – Calculs algébriques et trigonométrie

Méthode
Essayer de :
Pour calculer une som- • remplacer les coefficients binomiaux par leurs expressions à l’aide
mation faisant interve- de factorielles
nir des coefficients bino- • utiliser la formule du binôme de Newton
miaux • utiliser un raisonnement par récurrence, si l’énoncé donne la
valeur de la sommation.
➟ Exercices 2.3, 2.16, 2.21, 2.22

Exemple
On a :
n n!
k(k − 1) = k(k − 1)
Montrer, pour tout (n, k) ∈ N2 tel que k k!(n − k)!
26k6n:
k(k − 1) n!
n n − 2 =
k(k − 1) = n(n − 1) . k! (n − k)!
k k−2
1 n!
=
(k − 2)! (n − k)!
(n − 2)!
= n(n − 1)
(k − 2)!(n − k)!
(n − 2)!
= n(n − 1) 
(k − 2)! (n − 2) − (k − 2) !
n − 2
= n(n − 1) .
k−2

Exemple
On applique la formule du binôme de Newton à 1 et 21/2 :
n   n   √
X n k/2 X n n−k 1/2 k
n  
n 2 = 1 (2 ) = (1 + 2)n .
Calculer, pour n ∈ N :
X
2k/2 . k=0
k k=0
k
k=0
k

Méthode
• Utiliser une méthode de Gauss.
Pour résoudre un sys- • Utiliser des combinaisons linéaires d’équations pour se ramener
tème linéaire à un système équivalent plus simple.
➟ Exercices 2.4 à 2.6

22
Les méthodes à retenir

Exemple
 
3x + y = 1 L1 3x + y = 1 L1
⇐⇒
Résoudre le système(d’équations, d’in- 2x − 3y = 8 L2 11x = 11 L2 ←− L2 + 3L1
3x + y = 1
connue (x, y) ∈ R2 :

x = 1
2x − 3y = 8. ⇐⇒
y = −2.

Exemple
On a, en additionnant les trois égalités :

4x + y + z = 5 L1
Résoudre le système d’équations, d’in- 

connue (x, y, z) ∈ R3 :
 

(S) x + 4y + z = −1 L2

 (S) ⇐⇒ ⇐⇒
4x + y + z = 5 6(x + y + z) = 12 
x + y + 4z = 8 L3

 

 

(S) x + 4y + z = −1 x+y+z =2 L4



x + y + 4z = 8. 
3x = 3 L1 ← L1 − L4
 


 x=1
3y = −3

L2 ← L2 − L4


⇐⇒ ⇐⇒ y = −1


3z = 6 L3 ← L3 − L4 




 z = 2.
x+y+z =2

Méthode
Essayer de se ramener à une des équations ou inéquations simples que
l’on sait résoudre, du type cos x = a, cos x 6 a, cos x > a, ...
Pour résoudre une équa-
tion ou une inéquation • par utilisation de formules de trigonométrie
portant sur des fonc- • par changement d’inconnue
tions trigonométriques
• par factorisation.
➟ Exercices 2.7, 2.8

Exemple
On a, pour tout x ∈ R :
1 1
Résoudre l’équation cos4 x + sin4 x = ⇐⇒ (cos2 x + sin2 x)2 − 2 sin2 x cos2 x =
2 2
1
cos4 x + sin4 x = , 1
⇐⇒ 2 sin2 x cos2 x = ⇐⇒ 4 sin2 x cos2 x = 1 ⇐⇒ sin2 2x = 1
2 2
d’inconnue x ∈ R. ⇐⇒ sin 2x = ±1 ⇐⇒ 2x =
π
[π] ⇐⇒ x =
π hπi
.
2 4 2
nπ π o
On conclut : S = +k ; k ∈Z .
4 2

23
Chapitre 2 – Calculs algébriques et trigonométrie

Exemple
On a, pour tout x ∈ R :
π 
Montrer : cos x + sin x = sin − x + sin x
2
π π  √ π 
∀x ∈ R, (cos x + sin x)4 6 4 = 2 sin cos − x = 2 cos −x ,
4 4 4
et étudier le cas d’égalité. 4 π
 
donc : (cos x + sin x) = 4 cos
4
− x 6 4 · 1 = 4.
4
Pour le cas d’égalité :
π  π 
(cos x + sin x)4 = 4 ⇐⇒ 4 cos4 − x = 4 ⇐⇒ cos4 −x = 1
4 4
π  π π
⇐⇒ cos − x = ±1 ⇐⇒ − x = 0 [π] ⇐⇒ x = [π].
4 4 4
π
On conclut : il y a égalité si et seulement si x = [π].
4

Exemple
En notant t = tan x, on a :
2t 2t2
Résoudre l’inéquation (1) ⇐⇒ t < 1 ⇐⇒ < 1.
1 − t2 1 − t2
(1) tan x tan 2x < 1,
Si 1 − t2 < 0, alors l’inégalité est trivialement vraie.
2t2
h πh
d’inconnue x ∈ 0 ; Si 1 − t2 > 0 : < 1 ⇐⇒ 2t2 < 1 − t2 ⇐⇒ 3t2 < 1.
2 − t2
1
1
Ainsi : (1) ⇐⇒ t2 > 1 ou t2 <
3 
1 
donc, puisque t = tan x > 0 : (1) ⇐⇒ t > 1 ou t < √ .
π 1 h πh i π π h3
Comme tan = √ , on conclut : S = 0 ; ∪ ; .
6 3 6 4 2

24
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
n
2.1 Pour tout n ∈ N∗ : V F
X
1 = 1.
i=1

n
2.2 Pour tout n ∈ N∗ : V F
X
i = in.
i=1
   
n n−1
2.3 Pour tout (n, k) ∈ N tel que 1 6 k 6 n : k
2
=n . V F
k k−1
n
2.4 Pour tout n ∈ N∗ et tout (x, y) ∈ R2 : (x + y)n = V F
X
xk y n−k .
k=0

2.5 Pour tout (x, y) ∈ R2 : |x + y| 6 |x| + |y|. V F

√ √ √
2.6 Pour tout (x, y) ∈ (R+ )2 : x+y 6 x+ y. V F

2.7 La fonction |.| est croissante sur R. V F

2.8 Tout nombre réel admet un inverse. V F

2.9 Après calculs, le système d’équations, d’inconnue (x, y, z) ∈ R3 : V F




 2x + y − z = −1

x−y+z =4


x − 2y − z = 2

admet une solution et une seule, qui est (1, −1, 2).
n
2.10 Pour une suite réelle (un )n∈N , si on note, pour tout n ∈ N, Sn = uk , V F
X

k=1
n
alors, pour tout n ∈ N, S2n = u2k .
X

k=0

25
Chapitre 2 – Calculs algébriques et trigonométrie

Énoncés des exercices


2.1 Calcul d’une somme, par récurrence
n
(−1)n (2n + 1) − 1
Montrer : ∀n ∈ N∗ ,
X
(−1)k k = .
4
k=1

2.2 Exemple d’inégalité, raisonnement par récurrence


n
1 1
Montrer : ∀n ∈ N ,
X

62− .
k2 n
k=1

2.3 Somme de coefficients binomiaux de 2 en 2


X n 
n

Calculer, pour tout n ∈ N : An = et Bn =
X

.
2k 2k + 1
k, 062k6n k, 062k+16n

2.4 Exemples simples de résolution de systèmes d’équations linéaires

a) Résoudre les systèmes d’équations suivants, d’inconnue (x, y) ∈ R2 :


( (
4x − 2y = 1 x − 3y = −1
(1) (2)
6x − 3y = 2 2x + y = 5.

b) Résoudre les systèmes d’équations suivants, d’inconnue (x, y, z) ∈ R3 :


  
2x + y − z = 4

 x − 2y + z = 1

 2x + y + z = 2


(1) x − y + z = −1 (2) 2x − 3y − z = 3 (3) x + 2y + z = 0

 
 

x − 2y − z = 0 3x − 4y − 3z = 4 3x + z = 4.
  

2.5 Exemples de résolution de systèmes d’équations linéaires avec paramètres

Résoudre et discuter les systèmes d’équations suivants, d’inconnue (x, y, z) ∈ R3 et de


 
x + y − 2z = 2
 
 ax + y + z = 1
 
paramètre a ∈ R : a) x−y+z =0 b) x + ay + z = 1

 

4x − 2y + az = a x + y + az = 1.
 

2.6 Exemple de résolution d’un système d’équations linéaires avec paramètres

Résoudre et discuter le système d’équations suivant, d’inconnue (x, y, z, t) ∈ R4 et de


paramètre (a, b) ∈ R2 :
x − y + 2z + t = 0, −2x + 3y + z − 4t = 1, −3x + 5y + 4z − 7t = a, −x + 2y + 3z − 3t = b.

26
Énoncés des exercices

2.7 Résolution d’une équation trigonométrique


Résoudre l’équation sin x + sin 2x + sin 3x = 0, d’inconnue x ∈ [0 ; π].

2.8 Résolution d’une inéquation trigonométrique


Résoudre l’inéquation cos 2x > cos x, d’inconnue x ∈ R.

2.9 Calcul d’une somme


n
Calculer, pour tout n ∈ N∗ : Sn =
X
(−1)k k 2 .
k=1

n
2.10 Calcul de
X
k3
k=1
n
On note, pour tout (n, p) ∈ N∗ × N : Sp (n) =
X
kp .
k=1

a) Rappeler les valeurs de Sp (n) pour p ∈ {0, 1, 2}.


b) En développant (k + 1)4 puis en sommant, déduire la valeur de S3 (n) pour tout n ∈ N∗ .

2.11 Calcul d’une somme par télescopage


n
s
1 1
Calculer, pour tout n ∈ N : Sn =
X

1+ + .
k2 (k + 1)2
k=1

2.12 Sommes de nombres harmoniques


k
1
On note, pour tout k ∈ N∗ , Hk = , appelé k-ième nombre harmonique.
X

p=1
p
n n
Calculer, pour tout n ∈ N∗ : Hk et kHk en fonction de n et de Hn .
X X

k=1 k=1

2.13 Calcul d’une somme contenant des factorielles

a) Décomposer linéairement le polynôme P = X2 − 2X + 1 de R[X] sur les polynômes


P0 = 1, P1 = X, P2 = X(X + 1).
n
b) En déduire, pour tout n ∈ N, la valeur de Sn =
X
(k − 1)2 k!.
k=1

2.14 Somme de minimums

Calculer, pour tout n ∈ N∗ : Sn = Min (i, j).


X

16i6n, 16j6n

27
Chapitre 2 – Calculs algébriques et trigonométrie

2.15 Exemple de calcul d’une somme double


q
n X
Calculer, pour tout n ∈ N : Sn =
X
2p .
q=0 p=0

2.16 Une formule sur les coefficients binomiaux et un calcul de somme


   
n n−1
a) Montrer, pour tout (n, k) ∈ (N ) tel que k 6 n : k
∗ 2
=n .
k k−1
n  
n
b) En déduire, pour tout n ∈ N, la valeur de Sn =
X
k .
k
k=0

2.17 Exemple d’égalité de deux produits


n 2n
Montrer, pour tout n ∈ N :
Y Y

(4k − 2) = p.
k=1 p=n+1

2.18 Exemple d’utilisation d’une récurrence forte


n n
X 2
Soit (un )n∈N∗ une suite à termes dans R∗+ telle que : ∀n ∈ N∗ ,
X
u3k = uk .
k=1 k=1
Montrer : ∀n ∈ N∗ , un = n.

2.19 Exemple de calcul d’une somme double


Calculer, pour tout n ∈ N∗ : Sn =
X
ij.
16i6j6n

2.20 Exemple de calcul d’une somme double


i
Calculer, pour tout n ∈ N \ {0, 1} : Sn =
X
.
j
16i<j6n

2.21 Exemple de calcul d’une somme de coefficients binomiaux


n    
k n+1
Montrer, pour tout (n, p) ∈ N tel que n > p :
X
2
= .
p p+1
k=p

2.22 Calcul d’une somme double concernant des coefficients binomiaux


n h X k  i
n n+1
Montrer : ∀n ∈ N,
X
= 22n .
k i
k=0 i=0

2.23 Exemple de calcul d’un produit double


Calculer, pour tout n ∈ N∗ : Pn =
Y
ij.
16i<j6n

28
Du mal à démarrer ?

Du mal à démarrer ?
n(n + 1) n(n − 1)
2.1 Récurrence sur n. 2) Réponse : Hn − .
2 4
2.2 Récurrence sur n. 2.13 a) Réponse : P = P2 − 5P1 + 4P0 .
Pour l’hérédité, faire apparaître une condition suffi- b) Utiliser a) puis des télescopages.
sante.
2.3 Former An + Bn et An − Bn et appliquer la for- Réponse : Sn = (n − 2)(n + 1)! + 2.
mule du binôme de Newton pour (1 + 1)n et pour n
1 + (−1) . 2.14 Pour i fixé, décomposer Min (i, j) à l’aide de la
n X

j=1
2.4 Utiliser, par exemple, les opérations licites sur les relation de Chasles sur les sommations.
lignes.
n(n + 1)(2n + 1)
2.5 Utiliser, par exemple, les opérations licites sur les Réponse : .
6
lignes. q
a) Séparer les cas : a = 1, a 6= 1. 2.15 Calculer 2p par sommation géométrique, puis
X

b) Séparer les trois cas : p=0


Sn en utilisant la formule du binôme de Newton.
a = −2, a = 1, a 6= −2 et a 6= 1 .


2.16 a) Remplacer les coefficients binomiaux par leurs ex-


2.6 Utiliser, par exemple, les opérations licites sur les
pressions à l’aide de factorielles.
lignes. Séparer les cas : (a, b) = (2, 1), (a, b) 6= (2, 1).
b) Utiliser a) et la formule du binôme de Newton.
2.7 Transformer sin x + sin 3x à l’aide d’une formule de
trigonométrie, puis factoriser. 2.17 Mettre 2 en facteur dans chaque 4k−2, puis intercaler
les nombres pairs entre les nombres impairs 2k − 1.
2.8 Exprimer cos 2x à l’aide de cos x, puis factoriser.
2.18 Récurrence forte sur n.
n
2.9 Noter Tn = k , Considérer Sn + Tn et séparer Pour l’hérédité, on suppose, pour un n ∈ N∗ fixé :
X
2

k=1 ∀k ∈ {1, ..., n}, uk = k.


en cas selon la parité de n. Obtenir :
 n+1 n 2
si n = 2p, p ∈ N∗
X
Partir de , isoler les termes
X
 p(2p + 1) u3k = uk
Sn =
−(p + 1)(2p + 1) si n = 2p + 1, p ∈ N. k=1 k=1
d’indice n + 1, déduire une équation portant sur
Regrouper les deux résultat s en une même formule. un+1 , d’où la valeur de un+1 .

n(n + 1) 2.19 Calculer la somme double par emboîtement de deux


Réponse : Sn = (−1)n . n X j
2 
sommes simples :
X X
ij = ij .
2.10 a) Formules du cours. 16i6j6n j=1 i=1
b) Obtenir :
2.20 Calculer la somme double par emboîtement de deux
(n + 1)4 − 1 = 4S3 (n) + 6S2 (n) + 4S1 (n) + S0 (n). n  j−1
i X i
sommes simples :
X X
1 1 = .
2.11 Calculer 1 + + , puis sa racine carrée, 16i<j6n
j j=2 i=1
j
k2 (k + 1)2
1
qui se simplifie, et enfin décomposer en 2.21 Récurrence sur n, pour p fixé. Utiliser la formule fon-
k(k + 1) damentale des coefficients binomiaux.
1 1
− .
k k+1 2.22 Emboîter les sommations et utiliser la formule fon-
damentale sur les coefficients binomiaux :
n2 + 2n
Réponse : Sn =
     
. n+1 n n
n+1 = + .
i i i−1
2.12 Exprimer la somme proposée sous forme d’une
somme double triangulaire et permuter convenable- 2.23 Remarquer, par rôles symétriques :
ment les symboles de sommation.
Y   Y 
Pn2 = ij / ij .
1) Réponse : (n + 1)Hn − n.
16i,j6n 16i=j6n

29
Chapitre 2 – Calculs algébriques et trigonométrie

Vrai ou Faux, les réponses


n
2.1 Si n > 2, on a V F
X
1 = n 6= 1.
i=1

2.2 La formule proposée n’a pas de sens car la lettre i du second membre n’est pas définie. V F
n
n(n + 1)
La formule correcte est : .
X
i=
i=1
2
   
n n! n! (n − 1)! n−1
2.3 k =k = =n =n . V F
k k!(n − k)! (k − 1)!(n − k)! (k − 1)!(n − k)! k−1
 
n
2.4 Il y a oubli du coefficient binomial dans le second membre. V F
k

2.5 C’est un résultat du cours, l’inégalité triangulaire. V F

2.6 On a, en élevant au carré, pour des nombres tous > 0 : V F


√ √ √ √ √ √ √
x + y 6 x + y ⇐⇒ x + y 6 x + 2 x y + y ⇐⇒ 0 6 2 x y

et cette dernière inégalité est vraie.

2.7 Contre-exemple : On a −2 6 1 et on n’a pas | − 2| 6 |1|. V F

2.8 Le réel 0 n’a pas d’inverse. V F

2.9 Le triplet proposé (1, −1, 2) ne satisfait pas la troisième équation. V F

2.10 On a S2n = u0 + u1 + · · · + u2n , qui est la somme de tous les uk (sans condition de V F
n
parité sur k) pour k allant de 0 à 2n, alors que u2k = u0 + u2 + · · · + u2n est la
X

k=0
somme des termes d’indices pairs seulement.

30
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
2.1 D’où, en additionnant et en utlisant la formule du binôme de
n  
Récurrence sur n. n
Newton : An + Bn =
X
n = (1 + 1)n = 2n ,
(−1)n (2n + 1) − 1 p
•Pour n = 1 : (−1)k k = −1 et
X
p=0
= −1,
k=1
4 et, en soustrayant et en utilisant la formule du binôme de
donc la formule est vraie pour n = 1. n  
n
Newton : An − Bn =
X n
(−1)p = 1 + (−1) = 0.
•Supposons la formule vraie pour un n ∈ N∗ fixé. p
p=0
On a alors : On conclut : An = Bn = 2n−1 .
2.4
n+1
X n
X
(−1)k k = (−1)k k + (−1)n+1 (n + 1) ( (
k=1 k=1 4x − 2y = 1 L1 4x − 2y = 1
a) (1) ⇐⇒
(−1)n (2n + 1) − 1 6x − 3y = 2 L2 0 = 12 ; L2 ← L2 − 32 L1 .
= + (−1)n+1 (n + 1)
4 On conclut : S = ∅.
(−1)n  1 ( ( (
= (2n + 1) − 4(n + 1) − x − 3y = −1 x = 3y − 1 x=2
4 4 (2) ⇐⇒ ⇐⇒
2x + y = 5 2(3y − 1) + y = 5 y = 1.
(−1)n 1
= (−2n − 3) − On conclut : S = {(2, 1)}.
4 4 
(−1)n+1 2(n + 1) + 1 − 1
 2x + y − z = 4 L1


= , b) (1) x − y + z = −1 L2
4 

x − 2y − z = 0 L
3
donc la formule est vraie pour n + 1.
 
 2x + y − z = 4 x = 1

On conclut, par récurrence sur n, que la formule est vraie

 
⇐⇒ 3x = 3 L2 ← L2 + L1 ⇐⇒ y=1
pour tout n ∈ N∗ . 
 

2x − 3y = −1 L ← L + L z = −1.
3 3 2
2.2
On conclut : S = {(1, 1, −1)}.
Récurrence sur n.
n
1 1 
•Pour n = 1 : = 1 et 2 − = 1,
X
x − 2y + z = 1 L1

2

k=1
k 1
(2) 2x − 3y − z = 3 L2
donc la formule est vraie pour n = 1. 

3x − 4y − 3z = 4 L3
•Supposons la formule vraie pour un n ∈ N∗ fixé. 
On a alors : x − 2y + z = 1


n+1 n ⇐⇒ y − 3z = 1 L2 ← L2 − 2L1
X 1 X 1  1 
= +

2y − 6z = 1
2 2 L3 ← L3 − 3L1
k=1
k k=1
k (n + 1)2
et les deux dernières équations sont incompatibles.
 1 1 (n + 1)2 − n
6 2− + =2− On conclut : S = ∅.
n (n + 1)2 n(n + 1)2
n2+n+1 +n n2 1  
=2− 62− =2− ,
n(n + 1)2 n(n + 1)2 2x + y + z = 2 L1 x + 2y + z = 0
 
n+1  
(3) x + 2y + z = 0 L2 ⇐⇒ 2x + y + z = 2 L1 ↔ L2
donc la formule est vraie pour n + 1. 
 

3x + z = 4 L3 3x + z = 4
On conclut, par récurrence sur n, que la formule est vraie
pour tout n ∈ N∗ .

x + 2y + z = 0


2.3 ⇐⇒ −3y − z = 2 L2 ←− L2 − 2L1
Par définition de l’énoncé :


−6y − 2z = 4 L3 ←− L3 − 3L1
     
X n n n (
x + 2y + z = 0
(
x = −2y − (−2 − 3y) = y + 2
An = = + + ··· ,
2k 0 2 ⇐⇒ ⇐⇒
k, 062k6n 3y + z = −2 z = −2 − 3y.
     
X n n n On conclut : S = (y + 2, y, −2 − 3y) ; y ∈ R .

Bn = = + + ··· .
2k + 1 1 3
k, 062k+16n

31
Chapitre 2 – Calculs algébriques et trigonométrie

2.5 2.6
 Combinons linéairement les équations pour, par exemple,
x + y − 2z = 2 L1


 faire disparaître x des équations 2 et 4 :
a) (S) x − y + z = 0 L2
 
x − y + 2z + t = 0 L1


4x − 2y + az = a L3 



 1 −2x + 3y + z − 4t = 1

L2

2x − z = 2 L ← L + L
x= z+1 (S) ⇐⇒
 1 1 2 
 2
−3x + 5y + 4z − 7t = a L3

 
 
1

⇐⇒ 2y − 3z = 2 L2 ← L1 − L2 ⇐⇒ y =


z+1 
−x + 2y + 3z − 3t = b L4


 
 2
4x − 2y + az = a (1)
 


(1),

où : 
x − y + 2z + t = 0 L1


1  3  y + 5z − 2t = 1

L2 ←− L2 + 2L1
(1) 4 z + 1 − 2 z + 1 z + az = a⇐⇒(a − 1)z = a − 2. ⇐⇒
2 2 

2y + 10z − 4t = a L3 ←− L3 + 3L1

Si a = 1, alors (1) n’a pas de solution, donc (S) non plus.

y + 5z − 2t = b L4 ←− L4 + L1

Si a 6= 1, alors (S) admet une solution unique, donnée par : 



 x − y + 2z + t = 0
a−2


z= , y + 5z − 2t = 1

a−1 ⇐⇒


 y + 5z − 2t = a/2
1 a−2 3a − 4 

x= z+1= +1= , y + 5z − 2t = b.

2 2(a − 1) 2(a − 1)
3 3(a − 2) 5a − 8 Si a 6= 2 ou b 6= 1, alors (S) n’a pas de solution.
y= z+1= +1= .
2 2(a − 1) 2(a − 1) Si a = 2 et b = 1, alors :
Finalement, l’ensemble S des solutions est :
(
x − y + 2z = t = 0
si


 ∅ a=1 (S) ⇐⇒
S = n 3a − 4 y + 5z − 2t = 1
5a − 8 a − 2 o
 , , si a 6= 1.
2(a − 1) 2(a − 1) a − 1

(
y = −5z + 2t + 1
b) En additionnant les trois équations du système pro- ⇐⇒
posé (S), on obtient : (a + 2)(x + y + z) = 3. x = (−5z + 2t + 1) + 2z + t = −3z + 3t + 1.

•Si a = −2, alors (S) n’a pas de solution. On conclut :

•Si a 6= −2, alors :


si (a, b) 6= (2, 1)

a−1
  ∅
(a − 1)x =
 

S=
 
 ax + y + z = 1 a+2




(−3z + 3t + 1, −5z + 2t + 1, z, t) ; (z, t) ∈ R2
 
a−1 si (a, b) = (2, 1).

 
 


(a − 1)y =
 
x + ay + z = 1

 

a+2
(S) ⇐⇒ ⇐⇒
 x + y = az = 1  a−1

 
(a − 1)z =
3 a+2 2.7

 

 
x + y + z =
 

a+2 x + y + z = 3 .

On a, pour tout x ∈ [0 ; π] :


a+2
∗ Si a = 1, alors : (S) ⇐⇒ x + y + z = 1. sin x + sin 2x + sin 3x = (sin x + sin 3x) + sin 2x
1 1 1 = 2 sin 2x cos x + sin 2x = sin 2x(2 cos x + 1),
∗ Si a 6= 1, alors : (S)⇐⇒ x= , y= , z= .
a+2 a+2 a+2
d’où :
On conclut que l’ensemble S des solutions de (S) est :

sin x+sin 2x+sin 3x = 0 ⇐⇒ sin 2x = 0 ou 2 cos x+1 = 0



si


 ∅ a = −2
2π 2π
  
⇐⇒ 2x = 0 [π] ou x = − [2π] ou x =

(x, y, 1 − x − y) ; (x, y) ∈ R2 si

a=1 [2π] .
S= 3 3

 n 1 1 1 o
; si a 6= −2 et a 6= 1.


 , ,
a+2 a+2 a+2
n π 2π o
Comme x ∈ [0 ; π], on conclut : S = 0, , ,π .
2 3

32
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
2.8 On remarque que, dans le premier cas :
On a, pour tout x ∈ R : n 1
p(2p + 1) = (n + 1) = n(n + 1)
cos 2x > cos x 2 2
et que, dans le deuxième cas :
⇐⇒ 2 cos2 x − cos x − 1 > 0
n+1 1
⇐⇒ (2 cos x + 1)(cos x − 1) > 0 −(p + 1)(2p + 1) = − n = − n(n + 1).
2 2
 2 cos x + 1 > 0 2 cos x + 1 6 0 On peut donc grouper la réponse en une seule formule et
( (

⇐⇒ ou n
n(n + 1)
cos x − 1 > 0 cos x − 1 6 0 conclure : ∀n ∈ N∗ ,
X
(−1)k k2 = (−1)n .
  k=1
2
1 1
cos x > − cos x 6 −
2.10
  
⇐⇒ 2 ou 2
cos x > 1 cos x 6 1 a) D’après le cours, on a, pour tout n ∈ N∗ :
 

 1 n(n + 1) n(n + 1)(2n + 1)


⇐⇒ x = 0 [2π] ou cos x 6 − , S0 (n) = n, S1 (n) = , S2 (n) = .
2 2 6
b) On a, pour tout k ∈ N∗ , d’après la formule du binôme de
[ h 2π 4π i Newton : (k + 1)4 = k4 + 4k3 + 6k2 + 4k + 1.
donc : S = {2kπ ; k ∈ Z} ∪ + 2`π ; + 2`π .
`∈Z
3 3 En sommant, pour k allant de 1 à n, on déduit, pour tout
n ∈ N∗ :
2.9 n n n n n n
X X X X X X
n
(k + 1)4 = k4 + 4 k3 + 6 k2 + 4 k+ 1.
Notons, pour tout n ∈ N∗ : Tn =
X
2
k . k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
k=1
On a, pour tout n ∈ N∗ : Par télescopage, on a :
n n n n
X n
X n+1
X n
X
(k + 1)4 − k4 = k4 − k4 = (n + 1)4 − 1.
X X X
(−1)k k2 + k2 = (−1)k + 1 k2 .

Sn + Tn =
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=2 k=1

Dans cette dernière somme, les termes d’indices impairs sont D’où : (n + 1)4 − 1 = 4S3 (n) + 6S2 (n) + 4S1 (n) + S0 (n),
nuls, donc il ne reste que les termes d’indices pairs.
et donc :
Séparons en deux cas, selon la parité de n.
1er cas : n pair, n = 2p, p ∈ N∗ 4S3 (n)
n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)
p p
p(p + 1)(2p + 1) = (n + 1)4 − 1 − 6 −4 −n
On a : Sn + Tn =
X X
2(2`)2 = 8 `2 = 8 . 6 2
6
`=1 `=1 = (n + 1)4 − (n + 1) − n(n + 1)(2n + 1) − 2n(n + 1)
n(n + 1)(2n + 1) (2p)(2p + 1)(4p + 1)
Comme Tn = = , (n + 1) (n + 1)3 − 1 − n(2n + 1) − 2n

=
6 6
on déduit : = (n + 1)(n3 + n2 ) = n2 (n + 1)2 ,
4 1
Sn = p(p + 1)(2p + 1) − p(2p + 1)(4p + 1)
3 3
n2 (n + 1)2  n(n + 1) 2
1  et on conclut : S3 (n) = = .
= p(2p + 1) 4(p + 1) − (4p + 1) = p(2p + 1). 4 2
3
2e cas : n impair, n = 2p + 1, p ∈ N 2.11
p Essayons d’abord de simplifier le terme général de cette
p(p + 1)(2p + 1)
On a : Sn + Tn = somme.
X
2(2`)2 = .
`=1
6 On a, pour tout k ∈ N∗ :
n(n + 1)(2n + 1) (2p + 1)(2p + 2)(4p + 3)
Comme Tn = = , 1+
1
+
1
=
k2 (k + 1)2 + (k + 1)2 + k2
6 6 k2 (k + 1)2 k2 (k + 1)2
on déduit :
4 1 k4 + 2k3 + 3k2 + 2k + 1 (k2 + k + 1)2
Sn = p(p + 1)(2p + 1) − (2p + 1)(p + 1)(4p + 3) = = ,
3 3 k2 (k + 1)2 k2 (k + 1)2
1  donc :
= (p + 1)(2p + 1) 4p − (4p + 3) = −(p + 1)(2p + 1).
3 s
On obtient : 1 1 k2 + k + 1 k2 + k + 1
1+ 2
+ 2
= =
 k (k + 1) k(k + 1) k2 + k
 p(2p + 1) si n = 2p, p ∈ N∗
Sn = 1 1 1
−(p + 1)(2p + 1) si n = 2p + 1, p ∈ N. =1+ =1+ − .
k(k + 1) k k+1

33
Chapitre 2 – Calculs algébriques et trigonométrie

D’où, pour tout n ∈ N∗ , par télescopage : b) On a, pour tout n ∈ N∗ , en utilisant le résultat de a) :


n  n 
X 1 1  X 1 1  n n
Sn = 1+ − =n+ − X X
k k+1 k k+1 (k − 1)2 k! = P (k)k!
k=1 k=1
k=1 k=1
1 1  1 n2+ 2n
=n+ − =n+1− = . n
1 n+1 n+1 n+1
X 
= P2 (k) − 5P1 (k) + 4P0 (k) k!
k=1
2.12
n n n
1) On a, pour tout n ∈ N∗ , par somme triangulaire : =
X
P2 (k)k! − 5
X
P1 (k)k! + 4
X
P0 (k)k!
n n Xk n n n k=1 k=1 k=1
1 X  X 1 X 1
Hk =
X X
= = (n − p + 1)
p p p n n n
k=1 k=1 p=1 p=1 k=p p=1
X X X
= (k + 2)! − 5 (k + 1)! + 4 k!
n n
X 1 X k=1 k=1 k=1
= (n + 1) − 1= (n + 1)Hn − n.
p=1
p p=1 n+2
X n+1
X n
X
= k! − 5 k! + 4 k!
2) De même :
k=3 k=2 k=1
n n  X k
X X 1 n
kHk = k X 
k=1 k=1 p=1
p = k! + (n + 1)! + (n + 2)!
k=3
n Xk n n
X k  X   X 
= − 5 2! + k! + (n + 1)! + 4 1! + 2! + k!
k=1 p=1
p
k=3 k=3

n n = (n + 1)! + (n + 2)! − 5 · 2! − 5(n + 1)! + 4 · 1! + 4 · 2!


X  X k
=  
p = (n + 2)! − (n + 1)! + 2 = (n + 1)! (n + 2) − 4 + 2
p=1 k=p
= (n − 2)(n + 1)! + 2.
n  X n
X 1 
= k
p=1
p k=p
2.14
n n p−1 On a, pour tout n ∈ N∗ :
X 1 X X 
= k− k
p=1
p k=1 k=1
n X
n  Xn X
i n 
Min (i, j) =
X X
Sn = j+ i
n i=1 j=1 i=1 j=1 j=i+1
X 1  n(n + 1) (p − 1)p 
= − n 
p=1
p 2 2 X i(i + 1) 
= + (n − i)i
i=1
2
n n
n(n + 1) X 1 1X
= − (p − 1) Xn 
1 1   1X
n n
1X 2
2 p=1
p 2 p=1 = n+ i − i2 = n + i− i
i=1
2 2 2 i=1 2 i=1
n−1
n(n + 1) 1 X 2n + 1 n(n + 1) 1 n(n + 1)(2n + 1)
= Hn − q = −
2 2 q=0 2 2 2 6
n(n + 1)(2n + 1)
n(n + 1) n(n − 1) = .
= Hn − . 6
2 4

2.15
2.13 On a, en utilisant la somme d’une progression géométrique
a) Faisons apparaître d’abord P2 dans P : et la formule du binôme de Newton, pour tout n ∈ N :
P = X2 − 2X + 1 X q
n X Xn
2q+1 − 1 Xn Xn
 Sn = 2p = =2 2q − 1
= (X + 1)(X + 2) − 3X − 2 − 2X + 1 q=0 p=0 q=0
2−1 q=0 q=0

2n+1 − 1

= P2 − 5X − 1 = P2 − 5 (X + 1) − 1 − 1
=2 − (n + 1) = 2n+2 − 2 − (n + 1) = 2n+2 − n − 3.
2−1
= P2 − 5P1 + 4P0 .

34
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
2.16 et donc : u3n+1 − u2n+1 − n(n + 1)un+1 = 0.
a) On a, pour tout (n, k) ∈ (N∗ )2 : Comme un+1 > 0 (donc 6= 0), on obtient :
n u2n+1 − un+1 − n(n + 1) = 0.
n! n!
k
k
=k
k!(n − k)!
=
(k − 1)!(n − k)! Le discriminant de cette équation du second degré est
(n − 1)! n − 1 ∆ = 1 + 4n(n + 1) = 4n2 + 4n + 1 = (2n + 1)2 ,
=n  =n .
(k − 1)! (n − 1) − (k − 1) ! k−1 donc :
1 − (2n + 1) 1 + (2n + 1)
b) On a, pour tout n ∈ N∗ : un+1 = = −n ou un+1 = = n+1.
2 2
Xn n X n n X n n − 1 Comme un+1 > 0 et −n < 0, on a nécessairement
Sn = k
k
= k = n
k a) k=1 k − 1 un+1 6= −n, d’où un+1 = n + 1, donc la propriété est vraie
k=0 k=1 pour n + 1.
Ceci montre, par récurrence forte, le résultat annoncé.
n  n−1
X n − 1 X n − 1
=n = n = n2n−1 .
k−1 Newton
k=1
i=k−1
i=0
i 2.19
1re méthode : emboîtement de sommations :
2.17 On a :
On a, pour tout n ∈ N∗ : X X j
n X  Xn j
X 
n n n ij = ij = j i
Y Y Y
2(2k − 1) = 2n

(4k − 2) = (2k − 1) 16i6j6n j=1 i=1 j=1 i=1

k=1 k=1 k=1 n n n


X j(j + 1) 1  X 3 X 2
2n = j = j + j
Y
j=1
2 2 j=1 j=1
p
2n
p=1 (2n)! (2n)! Y 1  n2 (n + 1)2 n(n + 1)(2n + 1) 
= 2n n = 2n n
= = p. = +
Y 2 n! n! p=n+1 2 4 6
(2k)
n(n + 1) 
k=1 = 3n(n + 1) + 2(2n + 1)
24
n(n + 1)
2.18 = (3n2 + 7n + 2)
24
Montrons, par récurrence forte sur n :
n(n + 1)(n + 2)(3n + 1)
= .
∀n ∈ N∗ , un = n. 24
e
2 méthode : utilisation d’autres sommes doubles :
1 1
On a :
X 2
•Pour n = 1, par hypothèse, on a
X
u3k = uk , X X X
k=1 k=1 2 ij = ij + ij
c’est-à-dire u31 = u21 , et puisque u1 > 0, on déduit u1 = 1. 16i6j6n 16i,j6n 16i=j6n
n  X
n n
•Supposons, pour un n ∈ N∗ fixé : ∀k ∈ {1, ...., n}, uk = k.
X  X
= i j + i2
On a : i=1 j=1 i=1
 n(n + 1) 2 n(n + 1)(2n + 1)
n+1 n 2
X X = + ,
u3k = uk 2 6
k=1 k=1 et on termine comme dans la 1re méthode.
n n
2.20
X X 2
⇐⇒ u3k + u3n+1 = uk + un+1
k=1 k=1
On a :
n n n n j−1
X X 2 X  X i X X i
⇐⇒ u3k + u3n+1 = uk +2 uk un+1 + u2n+1 . Sn = =
16i<j6n
j j=2 i=1
j
k=1 k=1 k=1

D’autre part, de l’hypothèse de récurrence forte, on déduit : Xn  j−1 n


1 X  X 1 (j − 1)j
= i =
n
X n
X  n(n + 1) 2 j=2
j i=1 j=2
j 2
u3k = k3 = n n n
k=1 k=1
2 1X 1 X X 
= (j − 1) = j− 1
n n 2 j=2 2 j=2 j=2
n(n + 1)
et
X X
uk = k= .
2 1  n(n + 1)  n2 − n
k=1 k=1 = − 1 − (n − 1) = .
2 2 4
D’où, après simplification de ces deux termes :
n(n − 1)
n(n + 1) On conclut : ∀n ∈ N \ {0, 1}, Sn = .
u3n+1 = 2 un+1 + u2n+1 , 4
2

35
Chapitre 2 – Calculs algébriques et trigonométrie

n h X
k   k−1
2.21 X 
X n n n i
= +
Soit p ∈ N fixé. Récurrence sur n. k=0
k
i=0
i
i=0
i
n  
k p p + 1
•Pour n = p, on a : = 1 et
X
n h   k−1
= = 1, X n n X n i
k=p
p p p+1 = +2
k k i
i=0
donc la formule est vraie pour n = p.
k=0
n  2
•Supposons la formule vraie pour un n ∈ N fixé tel que
  
X n X n n
= +2
n > p. On a alors : k=0
k
06i<k6n
k i
n+1 n
X k h X ki n + 1 n  i
= +
hX n 2
p p p = = (2n )2 = 22n .
k=p k=p k
k=0
n + 1 n + 1 n + 2 (n + 1) + 1
= + = = ,
p+1 p p+1 p+1
ce qui montre que la formule est vraie pour n + 1. 2.23
On conclut, par récurrence sur n, que, pour tout (n, p) ∈ N2 Soit n ∈ N∗ . Exploitons les rôles symétriques de i et j dans
n  
k n + 1 le produit ij.
tel que n > p, on a :
X
= . On a : Pn =
Y Y
p p+1 ij = ij,
k=p
16i<j6n 16j<i6n
2 3 4 5 5
Exemple : p = 2, n = 5 : + + + = . donc :
2 2 2 2 3  Y . Y 
Pn2 =
|{z} |{z} |{z} |{z} |{z}
=1 =3 =6 =10 =20 ij ij
16i,j6n 16i=j6n
2.22 n Y
n n  n n
On a, pour tout n ∈ N, en utilisant la formule fondamentale
Y  Y Y 
in
Y
ij j (in n!)
sur les coefficients binomiaux : i=1 j=1 i=1 j=1 i=1
n h X k 
= n = n  =
X n

n+1 i Y
2
Y 2 (n!)2
i i
k i
k=0 i=0 i=1 i=1
n n 
n k   Y Y n
(n!)n in (n!)n
h n X n

n
 i
X i
= +
k i i−1 i=1 i=1
k=0 i=0 = = = (n!)2n−2 .
(n!)2 (n!)2
n h X
k   k   i
X n n X n
=
k i
+
i−1 On conclut : ∀n ∈ N∗ , Pn = (n!)n−1 .
k=0 i=0 i=0

36
Nombres complexes
Nombres complexes
Chapitre 3 TITRE FICTIF

Plan
Les méthodes à retenir 38
Thèmes abordés dans les exercices
• Calcul algébrique sur les nombres complexes : sommes, pro-
Vrai ou faux ? 44 duits, quotients, puissances, conjugués, modules, forme al-
Les énoncés des exercices 45 gébrique et forme trigonométrique
Du mal à démarrer ? 47 • Équations algébriques simples, systèmes d’équations algé-
Vrai ou faux, les réponses 48 briques
Les corrigés des exercices 49
• Inégalités portant sur des modules, souvent en liaison avec
une interprétation géométrique
• Utilisation des nombres complexes pour la trigonométrie,
formule d’Euler, formule de Moivre
• Utilisation des nombres complexes pour la géométrie plane,
utilisation des rotations et des similitudes directes
• Manipulation des racines n-ièmes de 1 dans C.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Calcul dans C, en particulier les propriétés algébriques de
la conjugaison et du module
• Résolution des équations du premier et du second degré
dans C
• Propriétés de la forme trigonométrique d’un nombre com-
plexe non nul
• Définition et propriétés des racines n-ièmes de 1 dans C
• Formule d’Euler et formule de Moivre
• Traduction sur les affixes d’une translation, d’une rotation,
d’une similitude directe.

37
Chapitre 3 – Nombres complexes

Les méthodes à retenir


Méthode
Utiliser la forme trigonométrique des nombres complexes.
➟ Exercice 3.1
Pour calculer la partie
réelle et la partie imagi- De manière générale :
naire d’un nombre com-
plexe présenté comme • l’écriture algébrique x + i y, (x, y) ∈ R2 , est conseillée pour des
puissance d’un nombre calculs additifs,
complexe • l’écriture trigonométrique ρ e i θ , (ρ, θ) ∈ R+ × R, est conseillée
pour des calculs multiplicatifs.

Exemple
On a :
3− i 3− i (3 − i )(−1 − 3 i ) −6 − 8 i
Calculer la partie réelle du nombre com- A=
(1 + i )(1 + 2 i )
=
−1 + 3 i
=
(−1 + 3 i )(−1 − 3 i )
=
10
,
3− i
plexe A = .
(1 + i )(1 + 2 i ) 6 3
donc : Ré (A) = − =− .
10 5

Méthode
• On sait résoudre les équations du premier degré ou du second
Pour résoudre une équa- degré (voir cours).
tion à une inconnue dans • Toujours tenir compte des particularités de l’équation proposée :
les complexes à ce niveau, s’il y a une question, c’est qu’il y a une réponse
exprimable.
• Effectuer un changement d’inconnue (ou un changement de va-
riable) pour ramener l’équation à une autre équation plus simple.
On prendra souvent comme nouvelle inconnue un groupement
intervenant plusieurs fois dans l’équation.
➟ Exercices 3.2, 3.3, 3.5, 3.7

Exemple
Il s’agit d’une équation du second degré dans C.
Le discriminant ∆ est ∆ = (−3)2 − 4(3 − i ) = −3 + 4 i .
Résoudre l’équation, d’inconnue z ∈ C : Cherchons les racines carrées de ∆ dans C.
z 2 − 3z + 3 − i = 0. On a, pour tout δ = x + i y, (x, y) ∈ R2 :

2 2
x − y = −3


2
δ = ∆ ⇐⇒ 2xy = 4

x2 + y 2 = |∆| = p(−3)2 + 42 = 5


2
x = 1
 
 x = 1
⇐⇒ 2
y =4 ⇐=

 y = 2.
xy = 2

38
Les méthodes à retenir

Ainsi, une racine carrée de ∆ est δ = 1 + 2 i .


On peut d’ailleurs contrôler : (1 + 2 i )2 = −3 + 4 i .
Les solutions de l’équation proposée sont donc :
3 − (1 + 2 i ) 3 + (1 + 2 i )
z1 = = 1 − i , z2 = = 2 + i.
2 2

Méthode
1 1
Utiliser, pour tout z ∈ C : Ré (z) = (z + z), Im (z) = (z − z).
2 2i
Pour traduire qu’un

z ∈ R ⇐⇒ z = z
nombre complexe est Ainsi :
réel, qu’un nombre z ∈ i R ⇐⇒ z = −z.

complexe est imaginaire ➟ Exercice 3.4
pur

Exemple
On a, pour tout z ∈ C \ {−1} :
1−z 1 − z 1−z 1−z 1−z
Montrer, pour tout z ∈ C \ {−1} : ∈R ⇐⇒ = ⇐⇒ =
1+z 1+z 1+z 1+z 1+z
1−z
∈ R ⇐⇒ z ∈ R. ⇐⇒ 1 + z − z − zz = 1 + z − z − zz
1+z
⇐⇒ 2(z − z) = 0 ⇐⇒ z = z ⇐⇒ z ∈ R.

Méthode
Essayer de :
Pour établir une inéga- • utiliser l’inégalité triangulaire :
lité portant sur des mo-
∀(z, z 0 ) ∈ C2 , |z + z 0 | 6 |z| + |z 0 |
dules de nombres com-
plexes ou l’inégalité triangulaire renversée :

∀(z, z 0 ) ∈ C2 , |z − z 0 | > |z| − |z 0 | .

De manière générale, il est conseillé de partir du membre le plus


compliqué.
• faire intervenir des carrés de module (au lieu des modules eux-
mêmes), de façon à pouvoir utiliser la formule :

∀z ∈ C, |z|2 = zz.

On peut être amené à séparer en cas et à traiter les différents cas par
des méthodes différentes.
➟ Exercices 3.6, 3.9, 3.15 à 3.18

39
Chapitre 3 – Nombres complexes

Exemple
On a, par l’inégalité triangulaire :

2|u| = (u + v) + (u − v) 6 |u + v| + |u − v|
Montrer, pour tout (u, v) ∈ C2 :
2|v| = (u + v) − (u − v) 6 |u + v| + |u − v|,
|u| + |v| 6 |u + v| + |u − v|.
d’où, en additionnant : 2 |u| + |v| 6 2 |u + v| + |u − v| .
 

En simplifiant par 2, on obtient le résultat demandé.

Méthode
1
Essayer d’utiliser, pour tout z ∈ C∗ : |z| = 1 ⇐⇒ z = ,
z
Pour faire des calculs sur 1
des nombres complexes ce qui permet, lorsque |z| = 1, de remplacer z par , ou inversement.
z
de module 1 ➟ Exercices 3.8, 3.13

Exemple
On a, pour tout (a, b, c) ∈ U3 :
a+b+c=0 ⇐⇒ a + b + c = 0 ⇐⇒ a + b + c = 0
Montrer, pour tout (a, b, c) ∈ U3 : 1 1 1 ab + ac + bc
⇐⇒ + + = 0 ⇐⇒ =0
a + b + c = 0 ⇐⇒ ab + ac + bc = 0. a b c abc
⇐⇒ ab + ac + bc = 0.

Méthode
Essayer de faire intervenir les nombres complexes, en utilisant la for-
mule : ∀x ∈ R, cos x + i sin x = e i x .
Pour résoudre une ques- iθ
iθ iθ
tion portant sur des co- Pour transformer 1 + e ou 1 − e , (θ ∈ R), mettre e 2 en facteur :
sinus et des sinus ou des
exponentielles d’imagi- iθ iθ θ iθ iθ θ
1+ e = 2e 2 cos , 1− e = −2 i e 2 sin .
naires purs 2 2
➟ Exercice 3.12

Exemple it it it it t
it
 
On a : 1+ e = e 2 e 2 + e− 2 =2e 2 cos .
2
t
Pour t ∈ [0 ; 2π], calculer le module et Si t ∈ [0 ; π], alors 2 cos ∈ R+ , donc :
2
un argument de 1 + e i t . t t
|1 + e i t | = 2 cos et Arg (1 + e i t ) = [2π].
2 2
t
Si t ∈ [π ; 2π], alors 2 cos 6 0, donc :
2
t t

1 + e i t = 2 cos e i 2 = −2 cos e i
t t +π
2 ,
2 2
t t
donc : |1 + e i t | = −2 cos et Arg (1 + e i t ) = + π [2π].
2 2

40
Les méthodes à retenir

Méthode
Essayer d’appliquer la formule du binôme de Newton .
Pour calculer une ex- Si les coefficients binomiaux sont régulièrement espacés (par exemple
pression faisant interve- de trois en trois), faire intervenir des racines (par exemple cubiques)
nir des coefficients bino- de 1 dans C.
miaux ➟ Exercice 3.14

Exemple 2n 
2n √ k
Considérons Sn = ik 2 .
X

k=0
k
Calculer, pour tout n ∈ N :
n 
D’une part, d’après la formule du binôme de Newton :
X 2n √
An = (−1)p 2p . Sn = (1 + i 2)2n .
p=0
2p
D’autre part, en séparant les termes d’indices pairs, d’indices impairs :
n 
2n √ 2p n−1
X  2n  √ 2q+1
i 2p 2 + i 2q+1 2
X
Sn =
p=0
2p q=0
2q + 1

n n−1
2n X 2n  √
(−1)p 2p + i
X
= (−1)q 2q 2,
p=0
2p q=0
2q + 1
ce qui montre que An est la partie réelle de Sn .
On a donc :
1 1 √ √
An = Ré (Sn ) = (1 + i 2)2n + (1 + i 2)2n

(Sn + Sn ) =
2 2
1 √ √
et on conclut : (1 + i 2)2n + (1 − i 2)2n .

An =
2

Méthode
Essayer de faire apparaître des rotations ou, plus généralement, des
similitudes directes.
Pour traduire une confi-
guration de géométrie C
plane par les nombres
complexes
B
\

θ \

Rappelons que, si A, B, C sont trois points du plan, d’affixes respec-


tives a, b, c, et si θ ∈ R, alors :
−→ −−→ iθ
C = Rot(A,θ) (B) ⇐⇒ AC = Rotθ (AB) ⇐⇒ c − a = e (b − a).

➟ Exercice 3.20

41
Chapitre 3 – Nombres complexes

Exemple
Notons a, b, c les affixes respectives de A, B, C.
Puisque le triangle ABD est rectangle isocèle en D (et indirect), le
Soit ABC un triangle du plan. point A se déduit de B par la rotation affine de centre D et d’angle
−−
→ −−→
On construit, extérieurement à ABC, π/2, donc le vecteur DA se déduit du vecteur DB par la rotation
les points D, E, F tels que les triangles a − ib
vectorielle d’angle π/2, d’où : a − d = i (b − d), puis : d = .
ABD, BCE, CAF soient rectangles iso- 1− i
cèles en D, E, F respectivement. b − ic c − ia
De même, e = , f = .
1− i 1− i
Montrer que les triangles ABC et DEF
Notons G le centre de gravité de ABC, g l’affixe de G, G1 le centre de
ont le même centre de gravité. gravité de DEF , g1 l’affixe de G1 .
On a :
1 1
(a − i b) + (b − i c) + (c − i a)

g1 = (d + e + f ) =
3 3(1 − i )
1 1
(1 − i )(a + b + c) = (a + b + c) = g.

=
3(1 − i ) 3

A F

G C

On conclut G1 = G, c’est-à-dire que les triangles ABC et DEF ont le


même centre de gravité.

42
Les méthodes à retenir

Méthode
Essayer d’appliquer la formule du binôme de Newton :
Pour calculer une n  
n
somme faisant interve-
X
∀n ∈ N∗ , ∀a, b ∈ C, ak bn−k = (a + b)n
k
nir une ou des racines k=0
n-ièmes de 1 dans C
ou la formule sur la sommation d’une progression géométrique :
n
X 1 − z n+1
∀n ∈ N, ∀z ∈ C r {1}, zk = .
1−z
k=0

➟ Exercice 3.19

Exemple
On a, pour tout k ∈ {0, ..., n − 1} :
2 i kπ i kπ i kπ i kπ
|ω k − 1|2 = e = e e − e−
2  2
Soit n ∈ N \ {0, 1}.
n −1 n n n

2iπ i kπ kπ 2 kπ 2kπ 
On note ω = exp

. = e n 2 i sin = 4 sin2 = 2 1 − cos .
n n n n
n−1 D’où :
Calculer Sn =
X
|ω k − 1|2 . n−1  2kπ 
n−1 n−1
2kπ
2 1 − cos cos
X X X
k=0 Sn = =2 1−2 = 2n − 2Cn .
k=0
n k=0 k=0
n
| {z }
notée Cn
Puisque n > 2, on a ω 6= 1, donc :
 n−1   1 − ωn 
Cn = Ré ω k = Ré = Ré(0) = 0.
X

k=0
1−ω

On conclut : Sn = 2n.

43
Chapitre 3 – Nombres complexes

Vrai ou Faux ?
3.1 Pour tout t ∈ R, le conjugué du nombre complexe 1 + e it it V F
est 1 − e .

3.2 Pour tout (u, v) ∈ C2 : uv = u v. V F

3.3 Pour tout z ∈ C : |z| = z z. V F

1
3.4 Pour tout z ∈ C∗ : |z| = 1 ⇐⇒ z = . V F
z

3.5 Pour tout n ∈ N tel que n > 2, la somme des racines n-ièmes de 1 dans C est égale à 0. V F

3.6 Pour tout (u, v) ∈ C2 : |u − v| 6 |u| − |v|. V F

3.7 Pour tous points M1 , M2 d’affixes z1 , z2 dans le plan d’origine O, on a : V F


−−−→ −−−→
OM1 ⊥ OM2 ⇐⇒ Ré (z1 z2 ) = 0.

3.8 Pour tout b ∈ C, l’application f : z ∈ C 7−→ z + b se traduit géométriquement par la V F


translation de vecteur d’affixe b.

3.9 L’argument du produit de deux nombres complexes non nuls est le produit des arguments V F
de ces deux nombres complexes.

3.10 Si (a, b, c) ∈ C∗ × C × C et si z1 , z2 sont les deux solutions de l’équation az 2 + bz + c = 0 V F


d’inconnue z ∈ C, alors :
b c
z1 + z2 = − , z 1 z2 = .
a a

44
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


3.1 Calcul de la partie réelle et de la partie imaginaire d’une puissance
 1 + i √3 125
Calculer la partie réelle et la partie imaginaire du nombre complexe A = .
1+ i
3.2 Exemple de résolution d’une équation particulière du 3e degré dans C
a) Résoudre l’équation d’inconnue z ∈ C :

(1) z 3 − (16 − i )z 2 + (89 − 16 i )z + 89 i = 0.


b) Quelle particularité présente le triangle formé par les trois points dont les affixes sont
les solutions de (1) ?

3.3 Exemple de résolution d’une équation particulière du 4e degré dans C

Résoudre l’équation d’inconnue z ∈ C : (E) (z 2 + 4z + 1)2 + (3z + 5)2 = 0.

3.4 Étude de conjugaison et de module


1+z
Soit z ∈ C − {1}. Montrer : ∈ i R ⇐⇒ |z| = 1.
1−z
3.5 Résolution d’une équation dans C faisant intervenir un module
Résoudre l’équation, d’inconnue z ∈ C : z + |z| = 1 + 3 i .

3.6 Étude d’inégalités sur des modules de nombres complexes


√ √
a) Montrer, pour tout z ∈ C : z − (1 + i ) 6 1 =⇒ 10 − 1 6 |z − 4| 6 10 + 1.
b) Traduire géométriquement le résultat de a).

3.7 Exemple de résolution d’une équation particulière du 4e degré dans C


Résoudre l’équation d’inconnue z ∈ C : (1) z(2z + 1)(z − 2)(2z − 3) = 63.

3.8 Étude de conjugaison et de modules de nombres complexes


1 |u − z|
Montrer : ∀u ∈ U, ∀z ∈ C∗ , u− = .
z |z|

3.9 Inégalités sur des modules de nombres complexes


a−b
Soit (a, b) ∈ C2 tel que |a| < 1 et |b| < 1. Montrer : < 1.
1 − ab
3.10 Un exemple d’involution d’un disque
1−z
Montrer que f : z 7−→ − z est une involution de D = z ∈ C ; |z| < 1 .

1−z
3.11 Exemple d’intervention de la géométrie dans les nombres complexes
ix iy iz
Résoudre l’équation (1) e +e +e = 0, d’inconnue (x, y, z) ∈ R3 .

45
Chapitre 3 – Nombres complexes

3.12 Somme des cosinus et somme des sinus de réels en progression arithmétique
n n
Pour n ∈ N et (a, b) ∈ R2 , calculer C = cos(a + kb) et S = sin(a + kb).
X X

k=0 k=0

3.13 Utilisation de la conjugaison pour des nombres complexes de module 1


z + abz − a − b
Soient z ∈ C, a, b ∈ U tels que a 6= b, u = . Montrer : u ∈ i R.
a−b

3.14 Calcul de sommes de coefficients binomiaux de trois en trois


Calculer, pour n ∈ N tel que n > 3, les sommes :
           
n n n n n n
A= + + ··· , B = + + ··· , C = + + ··· .
0 3 1 4 2 5

3.15 Exemple d’inégalité portant sur des modules de nombres complexes


Montrer, pour tout z ∈ C : |z| 6 |z|2 + |z − 1|.

3.16 Calcul d’une borne supérieure faisant intervenir des nombres complexes
Déterminer Sup |z 3 + 2 i z|.
|z|61

3.17 Étude d’inégalité sur des sommes de modules de nombres complexes


n
zk
Soient n ∈ N∗ , z1 , ..., zn ∈ C∗ . On suppose
X
= 0.
|zk |
k=1

n n
zk
a) Montrer :
X X
∀z ∈ C, |zk | = (zk − z) .
|zk |
k=1 k=1
n n
b) En déduire :
X X
∀z ∈ C, |zk | 6 |zk − z|.
k=1 k=1

3.18 Obtention d’une inégalité portant sur des modules de nombres complexes
Montrer, pour tout (u, v, w) ∈ C3 :
|u| + |v| + |w| 6 |u + v − w| + |u − v + w| + | − u + v + w|.

3.19 Exemple de calcul d’une somme double faisant intervenir les racines n-ièmes de 1
2 i kπ
Soit n ∈ N − {0, 1}. On note, pour tout k ∈ {0, ..., n − 1}, ωk = e n .
Calculer Sn = ωp ωq .
X

06p<q6n−1

46
Du mal à démarrer ?

3.20 Triangle équilatéral dans le plan


Soient A, B, C trois points du plan affine euclidien, d’affixes respectives a, b, c.
a) Montrer que le triangle ABC est équilatéral direct si et seulement si : a + j b + j 2 c = 0.
b) En déduire que le triangle ABC est équilatéral si et seulement si :

a2 + b2 + c2 − (ab + ac + bc) = 0.

3.21 Exemple de traduction d’une configuration géométrique par une condition sur des
nombres complexes
Soit z ∈ C∗ . On note u, v les racines carrées complexes de z. Déterminer l’ensemble des
z ∈ C∗ tels que les points d’affixes z, u, v forment un triangle rectangle de sommet le point
d’affixe z.

Du mal à démarrer ?
3.1 Utiliser la forme trigonométrique des nombres com- 3.12 Passer par les nombres complexes, en formant
plexes. C + i S, puis faire apparaître une progression géo-
métrique.
3.2 a) Grouper les deux termes contenant 16 et les deux
1 1
termes contenant 89. 3.13 Calculer u en utilisant a = , b = , et obtenir
a b
3.3 Remarquer que, pour tout (a, b) ∈ C2 : u = −u.
a2 + b2 = (a + i b)(a − i b). 3.14 Puisque les coefficients vont de trois en trois, on peut
penser aux racines cubiques de 1 dans C, d’où l’idée
de former A + B + C, A + j B + j 2 C, A + j 2 B + j C.
3.4 Utiliser : ∀A ∈ C, A ∈ i R ⇐⇒ A = −A.
3.15 Appliquer judicieusement l’inégalité triangulaire et
3.5 Noter z = x + i y, (x, y) ∈ R2 , et raisonner par séparer en cas selon la position de |z| par rapport
équivalences logiques successives. à 1, à cause de la présence de |z| et de |z|2 .

Réponse : {−4 + 3 i }. 3.16 Obtenir une majoration convenable, par l’inégalité


triangulaire, puis choisir z pour réaliser l’égalité dans
3.6 a) Faire apparaître z − (1 + i ) dans z − 4, et utili- l’inégalité obtenue.
ser l’inégalité triangulaire et l’inégalité triangulaire
renversée. 3.17 a) Partir du membre le plus compliqué, le second.
b) Utiliser l’inégalité triangulaire.
3.7 En groupant les facteurs z et 2z − 3 d’une part, les
facteurs 2z + 1 et z − 2 d’autre part, faire apparaître 3.18 Utiliser l’inégalité triangulaire pour majorer 2|u|, 2|v|
la même expression 2z 2 −3z et utiliser alors un chan- et 2|w| puis additionner.
gement d’inconnue.
3.19 Faire intervenir les sommes :
3.8 Remarquer que, puisque u ∈ U ensemble des nombres ωp ωq et Un = ωp ωq .
X X
Tn =
1
complexes de module 1, on peut remplacer u par . 06q<p6n−1 06p=q6n−1
u Utiliser la propriété du cours sur la somme des ra-
3.9 Après avoir vérifié l’existence de l’expression propo- cines n-ièmes de 1.
sée, mettre des modules au carré. 3.20 a) Traduire la configuration à l’aide d’une rotation,
par exemple de centre B.
3.10 Se rappeler qu’une involution d’un ensemble D est,
par définition, une application f : D −→ D telle que b) Un triangle est équilatéral si et seulement s’il est
f ◦ f = IdD . équilatéral direct ou équilatéral indirect.

3.11 Traduire (1) par une configuration géométrique. 3.21 Se rappeler que le produit scalaire de deux vecteurs
d’affixes complexes a, b est donné par Ré (ab).

47
Chapitre 3 – Nombres complexes

Vrai ou Faux, les réponses


it
3.1 Pour tout t ∈ R, le conjugué de 1 + e est 1 + e − i t , et non 1 − e it
. V F

3.2 C’est une formule du cours. V F

3.3 Il y a oubli du carré sur |z|. La formule correcte est : |z|2 = zz. V F
1
3.4 On a : |z| = 1 ⇐⇒ |z|2 = 1 ⇐⇒ zz = 1 ⇐⇒ z = . V F
z
2 i kπ
3.5 Les racines n-ièmes de 1 dans C sont les e n , k ∈ {0, ..., n − 1}, et leur somme est : V F
2iπ
1 − (e
n−1 n−1 n
2 i kπ 2iπ n 2iπ
e e car e
X X k
n = n = 2iπ
n 6= 1
k=0 k=0
1− e n

1−1
= 2iπ = 0.
1− e n

3.6 Contre-exemple : u = 0, v = 1. V F
La formule correcte est : |u − v| 6 |u| + |v|, qui est l’inégalité triangulaire appliquée
aux deux nombres complexes u et −v.

3.7 C’est un résultat du cours, traduction de l’orthogonalité de deux vecteurs sur leurs affixes. V F

3.8 C’est un résultat du cours. V F

3.9 Le résultat correct est : l’argument du produit de deux nombres complexes non nuls est V F
la somme de leurs arguments.

3.10 C’est un résultat du cours. V F

48
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
y
3.1
√ 8 + 5i
Mettons 1 + i 3 et 1 + i sous formes trigonométriques : 5
√ √ 2 √
q
|1 + i 3| = 12 + 3 = 4 = 2,
√ \\
√ 1+ i 3

\\
= 2e i 3 ,
π
donc : 1 + i 3 = 2
2
√ √ 1+ i √
= 2e i 4 .
π
et : |1 + i | = 2, donc : 1 + i = 2
2

2e i 3
π O
1+ i 3 √  √
2 e i 3 − 4 = 2 e i 12 .
π π π
D’où : = √ π = 8 x
1+ i i
2e 4
√ √ 125 i 125π −1 −i
2 e i 12
π 125
Puis : A = = 2 e 12 .
On calcule cette dernière exponentielle complexe :

e i 12 = e i 12 = e i 2 − 12
125π 5π π π


= i e − i 12 = i e i 4 − 3 = i e i 4 e − i
π π π π π
3
√ −5
1+ i 1− i 3 8 − 5i
= i √
2 2
Puisque
1 √ √ √ √
√ i (1 + 3) + (1 − 3) i

 (8 + 5 i ) − (− i ) = |8 + 6 i | = 82 + 62 = 100 = 10

=
2 2
√ √  (8 + 5 i ) − (8 − 5 i )| = |10 i | = 10,
1
√ ( 3 − 1) + ( 3 + 1) i .

=
2 2 le triangle formé par les trois points dont les affixes sont les
√ √ solutions de (1) est isocèle, de sommet d’affixe 8 + 5 i .
On obtient : A = 261 ( 3 − 1) + 261 ( 3 + 1) i
√ 3.3
et on conclut que la partie réelle de
√ A est 2 ( 3 − 1) et que
61

la partie imaginaire de A est 2 ( 3 + 1).


61
On a :
3.2 (z 2 + 4z + 1) + i (3z + 5) = 0
(E) ⇐⇒ ou
a) On a : (z 2 + 4z + 1) − i (3z + 5) = 0

(1) ⇐⇒ z 3 + i z 2 − 16(z 2 + i z) + 89(z + i ) = 0 z 2 + (4 + 3 i )z + (1 + 5 i ) = 0 (1)


⇐⇒ ou
⇐⇒ z 2 (z + i ) − 16z(z + i ) + 89(z + i ) = 0 z 2 + (4 − 3 i )z + (1 − 5 i ) = 0 (2).
⇐⇒ (z 2 − 16z + 89)(z + i ) = 0 L’équation (1) est du second degré. Son discriminant ∆ est :
⇐⇒ z 2 − 16z + 89 = 0 (2) ou z = −i. ∆ = (4 + 3 i )2 − 4(1 + 5 i ) = 16 − 9 + 24 i − 4 − 20 i = 3 + 4 i .
On remarque que 3 + 4 i = (2 + i )2 , ou bien on calcule les ra-
cines carrées complexes de 3 + 4 i par la méthode habituelle.
Le discriminant ∆ de l’équation du second degré (2) est : On en déduit les solutions de (1) :
∆ = 162 − 4 · 89 = 256 − 356 = −100 = (10 i )2 . 1 1
− (4 + 3 i ) − (2 + i ) = (−6 − 4 i ) = −3 − 2 i

2 2
Les solutions de (2) dans C sont donc : 1 1
− (4 + 3 i ) + (2 + i ) = (−2 − 2 i ) = −1 − i .

16 − 10 i 16 + 10 i 2 2
= 8 − 5i et = 8 + 5i. D’autre part, un nombre complexe z est solution de (2) si
2 2
et seulement si son conjugué z est solution de (1), donc les
On conclut que l’ensemble des solutions de (1) est solutions de (2) sont les conjuguées des solutions de (1).
− i, 8 − 5i, 8 + 5i .

Finalement, l’ensemble des solutions de (1) est :
b) On peut éventuellement commencer par faire un schéma 
− 3 − 2 i , −1 − i , −3 + 2 i , −1 + i .
situant les trois points en question, pour deviner quelle ré-
ponse apporter à cette question.

49
Chapitre 3 – Nombres complexes

3.4 Le résultat de a) se traduit géométriquement par : le disque


1+z fermé de centre 1+ i et de rayon √
1 est inclus dans
√ la couronne
Notons A = . On a : fermée de centre 4 et de rayons 10 − 1 et 10 + 1 (qui est
1−z
d’ailleurs tangente au disque précédent en deux points).
1 + z 1+z
A ∈ iR ⇐⇒ A = −A ⇐⇒ =−
1−z 1−z 3.7
On a :
1+z 1+z
⇐⇒ =−  
1−z 1−z (1) ⇐⇒ z(2z − 3) (2z + 1)(z − 2) = 63

⇐⇒ (1 + z)(1 − z) = −(1 − z)(1 + z) ⇐⇒ (2z 2 − 3z)(2z 2 − 3z − 2) = 63.

⇐⇒ 2 − 2zz = 0 ⇐⇒ zz = 1
En notant Z = 2z 2 − 3z, on a donc :
2
⇐⇒ |z| = 1 ⇐⇒ |z| = 1.
(1) ⇐⇒ Z(Z − 2) = 63 ⇐⇒ Z 2 − 2Z − 63 = 0.
Il s’agit d’une équation du second degré. Le discriminant ∆
est : ∆ = 22 + 4 · 63 = 256 = 162 . Les solutions en Z sont
3.5 2 − 16 2 + 16
donc : = −7 et = 9.
En notant z = x + i y, (x, y) ∈ R2 , on a : 2 2
D’où :
z + |z| = 1 + 3 i ⇐⇒ x + x2 + y 2 + i y = 1 + 3 i
p 
( p ( √ (1) ⇐⇒ 2z 2 − 3z = −7 ou 2z 2 − 3z = 9
x + x2 + y 2 = 1 x + x2 + 9 = 1 (1)
⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ 2z 2 − 3z + 7 = 0 (2) ou 2z 2 − 3z − 9 = 0 (3).
y=3 y=3
( Il s’agit maintenant de deux équations du second degré.
1−x>0 Le discriminant ∆2 de (2) est = −47, donc les
et : (1) ⇐⇒ √ ∆2 = 9 − 56 √
p
x2 + 9 = 1 − x ⇐⇒
x2 + 9 = (1 − x)2 3 − i 47 3 + i 47
solutions de (2) sont et .
( 4 4
x61
⇐⇒ ⇐⇒ x = −4. Le discriminant ∆3 de (3) est ∆3 = 9 + 72 = 81 = 92 , donc
8 = −2x 3−9 3 3+9
les solutions de (3) sont =− et = 3.
On conclut : S = {−4 + 3 i }. 4 2 4
Finalement, l’ensemble des solutions de (1) est
3.6 √ √
n 3 3 − i 47 3 + i 47 o
a) Soit z ∈ C tel que z − (1 + i ) 6 1. On a : 3, − , , .
2 4 4
|z − 4| = z − (1 + i ) + (−3 + i ) 3.8
√ 1 1
6 z − (1 + i ) + | − 3 + i | 6 1 + 10, Puisque u ∈ U, on a u = , donc u = , d’où :
u u
|z − 4| = z − (1 + i ) − (3 − i ) 1 1 1 z−u |z − u| |u − z|
√ u− = − = = = .
> − z − (1 + i ) + |3 − i | > −1 + 10. z u z uz |u| |z| |z|

√ √ 3.9
On conclut : 10 − 1 6 |z − 4| 6 10 + 1.
•Montrons d’abord que l’expression proposée existe.
b)
On a, pour tout (a, b) ∈ C2 tel que |a| < 1 et |b| < 1 :
y
1 − ab = 0 ⇐⇒ ab = 1 =⇒ |a| |b| = |ab| = 1,
exclu, car |a| |b| < 1, ce qui montre que 1 − ab 6= 0, donc
a−b
existe.
1 − ab
1+i •On a, pour tout (a, b) ∈ C2 tel que |a| < 1 et |b| < 1 :
i
a−b
<1
1 4 x 1 − ab
O
⇐⇒ |a − b| < |1 − ab|
⇐⇒ |a − b|2 < |1 − ab|2
⇐⇒ (a − b)(a − b) < (1 − ab)(1 − ab)
⇐⇒ aa − ab − ba + bb < 1 − ab − ab + abab
⇐⇒ 1 + |a|2 |b|2 − |a|2 − |b|2 > 0

50
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
⇐⇒ (1 − |a|2 )(1 − |b|2 ) > 0, Si G = O, c’est-à-dire si le centre de gravité G de ABC est
confondu avec le centre O du cercle circonscrit à ABC, alors
et cette dernière inégalité est vraie, car |a| < 1 et |b| < 1. les médiatrices et les médianes du triangle ABC sont confon-
dues, donc ABC est équilatéral. La réciproque est évidente.
a−b
On conclut : < 1. On conclut que (x, y, z) est solution de (1) si et seulement si
1 − ab
le triangle dont les sommets ont pour affixes e i x , e i y , e i z
Remarque : Le même calcul permet, plus généralement, d’ob- est équilatéral.
a−b
tenir la position stricte de par rapport à 1 en fonc- Autrement dit, l’ensemble des solutions de (1) est :
1 − ab
tion des positions strictes de |a| et de |b| par rapport à 1. n 2π 4π  o
x, x + + 2kπ, x + + 2`π ; (x, k, `) ∈ R × Z × Z
3 3
3.10 4π 2π
n  o
∪ x, x + + 2kπ, x + + 2`π ; (x, k, `) ∈ R × Z × Z .
1−z 3 3
1) Soit z ∈ D. On a alors z 6= 1, donc f (z) = −z existe,
1−z
et : 3.12
1−z |1 − z| |1 − z| n n
|f (z)| = − z = |z| = |z| = |z| < 1, i (a+kb) ia ib k
On a : C + i S = e = e (e
X X
1−z |1 − z| |1 − z| ) .
donc f (z) ∈ D. k=0 k=0
Si b ∈
/ 2πZ, alors e ib 6= 1, donc :
Ceci montre que f est une application de D dans D.
e i (n+1)b −1
2) Pour montrer f ◦ f = IdD , on va calculer f ◦ f (z) pour C + iS = e ia
e ib
tout z ∈ D. −1
On a, pour tout z ∈ D : i (n+1)b i (n+1)b i (n+1)b
e e − e−

2 2 2
ia
= e

(f ◦ f )(z) = f f (z) ib ib ib
e e e− 2

1−z 2 2 −
1+z
1 − f (z) 1−z 1−z
= −f (z) = z (n + 1)b
1 − f (z) 1 − z 1 + z1 − z1 − z  2 i sin
i a+ nb
= e 2 2 .
1 − z 1 − z + z − zz 1 − z b
= z = z. 2 i sin
1 − z 1 − z + z − zz 1 − z 2

On obtient f ◦f = IdD et on conclut que f est une involution On en déduit C et S en prenant la partie réelle et la partie
de D. imaginaire.
3.11 Si b ∈ 2πZ, alors l’étude est immédiate.

y Finalement :

(n + 1)b
 sin


cos a + nb

si

 2 b∈
/ 2πZ
C= 2 b
B  sin

 2
(n + 1) cos a si

b ∈ 2πZ

A 
(n + 1)b
nb  sin


 
sin a + si

G  2 b∈
/ 2πZ
S= 2 b
O x  sin

 2
(n + 1) sin a si

b ∈ 2πZ

3.13
Puisque a, b ∈ U, on a a a = 1 et b b = 1,
1 1
donc a = et b = d’où :
a b
C
1 1 1 1
z+ z− −
Notons A, B, C les points d’affixes respectives u=
z + abz − a − b
= a b a b
e i x , e i y , e i z . Ainsi, A, B, C sont sur le cercle de centre O a−b 1 1

et de rayon 1. a b
L’affixe du centre de gravité G du triangle ABC est =
ab z + z − b − a
=−
ab z + z − a − b
= −u,
1
e i x + e i y + e i z . Ainsi, (x, y, z) est solution de (1) si b−a a−b

3
et seulement si G = O. et on conclut : u ∈ i R.

51
Chapitre 3 – Nombres complexes

3.14 sont positivement liés, c’est-à-dire : z 3 = 2 i λz, λ ∈ R+ . Pour


En utilisant la formule du binôme de Newton : 1
|z| = 1, on déduit, en passant aux modules, 1 = 2λ, λ = .
2
A+B+C Puis : z 3 = 2 i λz ⇐⇒ z 3 = i z ⇐⇒ z 2 = i ,π car
i 2
n n n n z 6= 0. Une racine carrée complexe de i = e est
= + + + + ··· 1
e i 4 = √ (1 + i ).
π
0 1 2 3
n   2
X n 1
= = (1 + 1)n = 2n En prenant z = √ (1 + i ), on a :
k
k=0 2
A + j B + j 2C |z| = 1, z 2 = i , z 3 = i z, |z 3 + 2 i z| = |3 i z| = 3|z| = 3.
n n n n
= + j + j2 + + ··· On conclut : Sup |z 3 + 2 i z| = 3.
0 1 2 3
|z|61
n n
jk = (1 + j )n = (− j 2 )n = (−1)n j 2n 3.17
X
=
k
k=0
a) On a, pour tout z ∈ C :
A + j 2B + j C n n n
X zk X zk zk X zzk
n n n n (zk − z) = −
= + j2 + j4 + + ··· k=1
|zk | k=1
|z k | |z
k=1 k
|
0 1 2 3
n n n n n
=
X
j 2k = (1 + j 2 )n = (− j )n = (−1)n j n .
X X zk X
= |zk | − z = |zk |.
k |z |
k=0 k=1 k=1 k k=1
On résout ce système de trois équations à trois inconnues, à n n
l’aide des coefficients 1, j , j 2 et en utilisant 1 + j + j 2 = 0, b) D’après a),
zk
|zk | ∈ R+ , et, par l’in-
X X
(zk − z) =
d’où les valeurs de A, B, C : k=1
|zk | k=1
1 n égalité triangulaire :
A = 2 + (−1)n j 2n + (−1)n j n n n n
3 X X zk X zk
|zk | = (zk − z) = (zk − z)
1 n 2nπ  |zk | |zk |
= 2 + (−1)n 2 cos k=1 k=1 k=1
3 3
n n
1 n X |zk | X
2 + (−1) j n 2n+2
+ (−1)n j n+1 6 |zk − z| = |zk − z|.

B =
3 k=1
|zk | k=1
1 n 2(n + 1)π 
= 2 + (−1)n 2 cos
3 3 3.18
1 n On a, par l’inégalité triangulaire :
2 + (−1) j n 2n+1
+ (−1)n j n+2

C =
3 2|u| = |2u| = |(u+v−w)+(u−v+w|) 6 |u+v−w|+|u−v+w|
1 n 2(n − 1)π  et, de même : 2|v| 6 | − u + v + w| + |u + v − w|,
= 2 + (−1)n 2 cos . 2|w| 6 |u − v + w| + |u − v − w|.
3 3
En additionnant, puis en simplifiant par 2, on obtient l’in-
égalité demandée.
3.15 3.19
Soit z ∈ C. On a, par l’inégalité triangulaire : Considérons les sommes
|z| = |z − z 2 + z 2 | 6 |z − z 2 | + |z 2 | = |z| |z − 1| + |z|2 . ωp ωq et Un = ωp ωq .
X X
Tn =
06q<p6n−1 06p=q6n−1
•Si |z| 6 1, on déduit le résultat voulu : On a, par rôles symétriques, Sn = Tn .
|z| 6 |z − 1| + |z|2 . D’autre part,
•Si |z| > 1, alors |z| 6 |z|2 , donc a fortiori :
X
Sn + Tn + Un = ωp ωq
|z| 6 |z|2 + |z − 1|. 06p,q6n−1

 n−1  n−1
3.16
X X 
= ωp ωq
1) On a, pour tout z ∈ C tel que |z| 6 1, en utilisant l’inéga- p=0 q=0
lité triangulaire :
 n−1 2
|z 3 + 2 i z| 6 |z 3 | + |2 i z| = |z|3 + 2|z| 6 3.
X
= ωp .
p=0
2) Voyons si on peut choisir z de façon qu’il y ait égalité dans n−1
chacune des deux inégalités précédentes. On sait qu’il y a éga- D’après le cours : ωp = 0, d’où 2Sn + Un = 0.
X
lité dans l’inégalité triangulaire ici si et seulement si z 3 et 2 i z p=0

52
Corrigés des exercices

si

CORRIGÉS
n−1
(
2 n=2 Ré (u − z)(v − z) = 0

⇐⇒
Enfin :
X
Un = ωp2 =
p=0 0 si n > 3. ⇐⇒ Ré (u − u2 )(−u − u2 ) = 0


si n = 2
(
−1 (u − u2 )(−u − u2 ) + (u − u2 )(−u − u2 ) = 0
On conclut : Sn = ⇐⇒
0 si n > 3.
⇐⇒ −uu + u2 u − uu2 + u2 u2 − uu − uu2 + u2 u
3.20 +u2 u2 = 0
a) Le triangle ABC est équilatéral direct en A si et seulement ⇐⇒ 2 4
−2|u| + 2|u| = 0
π
si A se déduit de C par la rotation de centre B et d’angle ,
3 ⇐⇒ |u|2 = 0 (exclu) ou |u|2 = 1
c’est-à-dire : (1) a − b = e i 3 (c − b).
π
2
⇐⇒ |u| = 1 ⇐⇒ |z| = 1.

A
On conclut que l’ensemble cherché est U, ensemble des
nombres complexes de module 1.

2e méthode (géométrique) :
\\

y
M
π
+
B 3

\\ Q
C

i π
Mais e 3 = − j 2 , donc :
(1) ⇐⇒ a − b + j 2 (c − b) = 0 ⇐⇒ a + j b + j 2 c = 0. O x

b)
ABC est équilatéral
⇐⇒ ABC équilatéral direct ou équilatéral indirect P

⇐⇒ a + jb + j c = 0
2
ou a + j c + j b = 0
2
Notons M, P, Q les points d’affixes respectives z, u, v. Pour
⇐⇒ (a + j b + j c)(a + j 2 b + j c) = 0
2 que le triangle M P Q soit rectangle en M , il faut et il suffit
que M soit sur le cercle de diamètre P Q, ce qui équivaut à
⇐⇒ a2 + b2 + c2 − (ab + ac + bc) = 0. OM = OP. Et :

3.21 OM = OP ⇐⇒ |z| = |u| ⇐⇒ |u|2 = |u|


1re méthode (algébrique) : |u| = 0 (exclu) ou |u| = 1

⇐⇒
Puisque u, v sont les racines carrées complexes de z, on a : ⇐⇒ |z| = 1.
v = −u et z = u2 .
On a :
(z, u, v) rectangle en z

53
Chapitre 4 – Fonctions d’une variable réelle

Fonctions Chapitre 4
d’une variable réelle
Fonctions d’une variable réelle

Plan
Les méthodes à retenir 55
Thèmes abordés dans les exercices
• Résolution d’équations à inconnue réelle
Vrai ou faux ? 59 • Résolution de certaines équations fonctionnelles
Les énoncés des exercices 60
• Manipulation des fonctions remarquables : paires, impaires,
Du mal à démarrer ? 62
périodiques, majorées, minorées, bornées, croissantes, dé-
Vrai ou faux, les réponses 63
croissantes
Les corrigés des exercices 64
• Existence de solutions d’une équation
• Existence et propriétés d’une fonction réciproque.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition des fonctions remarquables : paires, impaires, pé-
riodiques, majorées, minorées, bornées, croissantes, décrois-
santes
• Théorème des valeurs intermédiaires, théorème de conti-
nuité sur un segment, théorème de la bijection monotone
• Définition de la fonction partie entière, notée b·c.

54
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode
• On sait résoudre les équations et les inéquations du premier
Pour résoudre une équa- degré et du second degré (voir cours).
tion à une inconnue • Toujours tenir compte des particularités de l’équation ou de
réelle l’inéquation proposée : à ce niveau, s’il y a une question, c’est
qu’il y a une réponse exprimable.
• Montrer éventuellement que l’équation se ramène à f (x) = 0,
où f est strictement monotone, ce qui établira que l’équation
admet au plus une solution.
• S’il y a des valeurs absolues, essayer de les chasser en séparant
en cas, s’il y a des racines carrées, essayer de les chasser par
élévation(s) au carré ou faire intervenir la notion de quantité
conjuguée.
• Essayer d’étudier les variations d’une fonction associée à l’équa-
tion, par exemple celle obtenue en faisant tout passer dans le
premier membre.
➟ Exercices 4.1 à 4.3, 4.5, 4.10, 4.14

Exemple
On a, pour tout x ∈ [−97 ; 19] :
√ √
19 − x + 97 + x = 14
Résoudre l’équation, d’inconnue x ∈ R : √ √ 2
√ √ ⇐⇒ 19 − x + 97 + x = 196
19 − x + 97 + x = 14. √ √ 1 
⇐⇒ 19 − x 97 + x = 196 − (19 − x) − (97 + x)
2
√ √
⇐⇒ 19 − x 97 + x = 40
⇐⇒ (19 − x)(97 + x) = 1600
⇐⇒ x2 + 78x − 243 = 0.

Il s’agit d’une équation du second degré. Le discriminant ∆ est :


∆ = 782 + 4 · 243 = 7056 = 842 .
Les solutions sont :
−78 − 84 −78 + 84
x1 = = −81, x2 = = 3.
2 2
Enfin, ces deux réels sont bien dans l’intervalle [−97 ; 19].
On conclut : S = {−81, 3}.

55
Chapitre 4 – Fonctions d’une variable réelle

Exemple
On remarque que 1 est solution.
L’application x 7−→ 3x1/2 + 2x1/3 est strictement croissante sur l’in-
Résoudre l’équation, d’inconnue tervalle ]0 ; +∞[, donc l’équation admet au plus une solution.
x ∈ R∗+ : 3x1/2 + 2x1/3 = 5. On conclut : S = {1}.

Méthode

Revenir à la définition.
Pour montrer qu’une
➟ Exercices 4.4, 4.12
fonction est paire , est
impaire , est périodique

Exemple
1) Si f est paire et g quelconque,
 alors g ◦
 f est paire, car, pour tout
x ∈ R : (g ◦ f )(−x) = g f (−x) = g f (x) = (g ◦ f )(x).
Que dire de la composée g ◦ f de deux 2) •Si f est impaire et g paire, alors g ◦ f est paire, car, pour tout
applications f, g : R −→ R paires ou im- x∈R:
paires ?
  
(g ◦ f )(−x) = g f (−x) = g − f (x) = g f (x) = (g ◦ f )(x).
•Si f est impaire et g impaire, alors g ◦ f est impaire, car, pour tout
x∈R:
  
(g ◦ f )(−x) = g f (−x) = g − f (x) = −g f (x) = −(g ◦ f )(x).

Méthode
Essayer de :
Pour montrer qu’une • revenir à la définition, c’est-à-dire, respectivement :
fonction f : X −→ R ∃ M ∈ R, ∀x ∈ X, f (x) 6 M
est majorée, est mino-
rée, est bornée ∃ m ∈ R, ∀x ∈ X, m 6 f (x)
∃ C ∈ R+ , ∀x ∈ X, |f (x)| 6 C
• appliquer le théorème du cours si f est continue et si X est un
segment.

Exemple
Soit x ∈ [0 ; +∞[.
2x
Si 0 6 x 6 1, alors 0 6 f (x) = 6 2x 6 2.
Montrer que l’application : 1 + x4
2x 2x 2
f : [0 ; +∞[ −→ R, x 7−→
2x Si x > 1, alors 0 6 f (x) = 6 4 = 3 6 2.
1 + x4 1 + x4 x x
Ceci montre : ∀x ∈ [0 ; +∞[, 0 6 f (x) 6 2, donc f est bornée.
est bornée.

56
Les méthodes à retenir

Méthode
Raisonner clairement par implication puis réciproque, ou exception-
nellement par équivalences logiques.
Pour résoudre une équa-
tion fonctionnelle Essayer d’appliquer l’équation à des valeurs ou des formes particulières
de la (des) variable(s), ou passer à une limite.
Par exemple, si l’équation fait apparaître x et −x, essayer de l’appli-
quer à x et à −x. ➟ Exercice 4.13

Exemple
1) Soit f convenant. Soit x ∈ R.
En appliquant l’hypothèse à x et à −x, on a :
Trouver toutes les applications

2f (x) + f (−x) = 3x2 + x + 3 L1
f : R −→ R telles que :
2f (−x) + f (x) = 3x2 − x + 3 L2
∀x ∈ R, 2f (x) + f (−x) = 3x2 + x + 3.
d’où, en effectuant 2L1 − L2 pour faire disparaître f (−x) :
3f (x) = 2(3x2 + x + 3) − (3x2 − x + 3) = 3x2 + 3x + 3,
donc : f (x) = x2 + x + 1.
2) Réciproquement, en notant f : R −→ R, x 7−→ x2 + x + 1, on a,
pour tout x ∈ R :
2f (x) + f (−x) = 2(x2 + x + 1) + (x2 − x + 1) = 3x2 + x + 3,
donc f convient.

On conclut qu’il y a une application et une seule convenant, l’applica-


tion f : R −→ R, x 7−→ x2 + x + 1.

Méthode
Se rapporter à la définition de la partie entière d’un réel :
 
Pour manipuler la fonc- ∀x ∈ R, bxc 6 x < bxc + 1 et bxc ∈ Z
tion partie entière  
ou encore : ∀x ∈ R, x − 1 < bxc 6 x et bxc ∈ Z .
➟ Exercice 4.7

Exemple
Soit x ∈ R. Notons n = bxc. On a : n ∈ Z et n 6 x < n + 1.
1 1
  Si n 6 x < n + , alors n 6 x + < n + 1 et 2n 6 2x < 2n + 1,
1  2 2
Montrer : bxc + x + = b2xc . 
1

1

2 donc x + = n et b2xc = 2n, d’où bxc + x + = 2n = b2xc .
2 2
1 1
Si n + 6 x < n + 1, alors on a n + 1 6 x + < n + 2 et aussi
2   2
1
2n + 1 6 2x < 2n + 2, donc x + = n + 1 et b2xc = 2n + 1, d’où
  2
1
bxc + x + = 2n + 1 = b2xc .
2
On conclut, dans les deux cas, à l’égalité demandée.

57
Chapitre 4 – Fonctions d’une variable réelle

Méthode
Essayer de : revenir à la définition, c’est-à-dire montrer :
Pour montrer qu’une ∀y ∈ J, ∃ ! x ∈ I, y = f (x).
fonction f : I −→ J est
On pourra éventuellement exprimer l’application réciproque f −1 de f .
bijective, où I et J sont
Dans ce contexte, souvent, on ne pourra pas exprimer l’application
des intervalles de R
réciproque f −1 de f .
➟ Exercices 4.16, 4.19

Exemple
On a, pour tout (x, y) ∈ R2 :

y = f (x) ⇐⇒ y = x3 + 1 ⇐⇒ y − 1 = x3 ⇐⇒ x =
p
3
y − 1.
Montrer que l’application :
Ceci montre que f est bijective et que, pour tout y ∈ R, on a :
f : R −→ R, x 7−→ x3 + 1
f −1 (y) = 3 y − 1.
p
est bijective et exprimer f −1 (y) pour
tout y ∈ R.

Exemple
L’application f : x 7−→ e x + x est continue sur R (par opérations) et
strictement croissante sur R car x 7−→ e x et x 7−→ x le sont, et on a,
Montrer que l’application : par opérations :

f : R −→ R, x 7−→ e x + x f (x) −→
x −→ −∞
−∞, f (x) −→
x −→ +∞
+∞.

est bijective. D’après le théorème de la bijection monotone, on conclut que f est


bijective.

58
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
4.1 Si le produit de deux fonctions f, g : R −→ R est la fonction nulle, alors l’une au moins V F
de ces deux fonctions est la fonction nulle.

4.2 Pour deux fonctions f, g : R −→ R, si on n’a pas f 6 g, alors on a g 6 f . V F

4.3 Si une fonction f : R −→ R n’est pas paire, alors elle est impaire. V F

4.4 Si f, g : R −→ R sont décroissantes et à valeurs > 0, alors la fonction produit f g est V F


décroissante.

4.5 Si f : R −→ R admet +∞ pour limite en +∞, alors f est minorée au voisinage de +∞. V F

4.6 Soient a ∈ R, f : R −→ R, ` ∈ R, c ∈ R. V F
Si f admet ` pour limite en a et si ` 6 c, alors, pour tout x au voisinage de a, f (x) 6 c.

4.7 Soient a ∈ R, f : R −→ R, ` ∈ R, c ∈ R. V F
Si f admet ` pour limite en a et si pour tout x au voisinage de a on a f (x) < c, alors
` < c.

4.8 Si I est un intervalle de R et si une application f : I −→ R est continue sur I, alors f (I) V F
est un intervalle de R.

4.9 Si f : R −→ R est continue et bornée, alors f atteint au moins l’une de ses bornes. V F

4.10 Si une application f : ]0 ; 1[ −→ R est continue sur ]0 ; 1[, alors f est bornée sur ]0 ; 1[. V F

59
Chapitre 4 – Fonctions d’une variable réelle

Énoncés des exercices


4.1 Exemple de résolution d’une équation polynomiale à une inconnue dans R
1
Résoudre l’équation d’inconnue x ∈ R : x3 + x2 + x = − .
3

4.2 Exemple de résolution d’une équation avec racines carrées dans R


Résoudre l’équation d’inconnue x ∈ R :
√ √ √ √
6 − x + 3 − x = x + 5 + 4 − 3x.

4.3 Exemple de résolution d’une équation avec racines n-ièmes dans R


√ √
Résoudre l’équation, d’inconnue x ∈ R : 3 x + x + 3 = 3.

4.4 Obtention d’une périodicité à partir d’une équation fonctionnelle



Soit f : R −→ R telle que : ∀x ∈ R, f (x + 1) + f (x − 1) = 2 f (x).
Montrer que f est périodique

4.5 Exemple de résolution d’une équation avec racines carrées dans R


√ √
q q
Résoudre l’équation, d’inconnue x ∈ R : x + 3 − 4 x − 1 + x + 8 − 6 x − 1 = 1.

4.6 Une inégalité sur des réels


√ √ √
Montrer, pour tout (x, y) ∈ [1 ; +∞[2 : x−1+ y−16 xy.

4.7 Une partie entière calculable


√ √
Montrer : ∀n ∈ N, ( n + n + 1 )2 = 4n + 1.


4.8 Exemple de résolution d’une inéquation à une inconnue dans R


√ √ √
Résoudre l’équation d’inconnue x ∈ R : 2 4 x + 3 3 x > x.

4.9 Une inégalité du second degré sur des réels

Montrer : ∀(a, b, c) ∈ R3 , (a + b + c)2 6 4a2 + 4b2 + 2c2 .

4.10 Résolution d’une équation, utilisation de la stricte monotonie

Résoudre l’équation x6 + x4 = 810, d’inconnue x ∈ R+ .

4.11 Existence d’une solution par théorème des valeurs intermédiaires

Montrer que l’équation x15 = x11 + 2, d’inconnue x ∈ R+ , admet au moins une solution.

60
Énoncés des exercices

4.12 Fonctions paires, fonctions impaires


a) Soit I un intervalle non vide de R tel que : ∀x ∈ I, −x ∈ I.
On note E = RI l’espace vectoriel des applications de I dans R, et on note P (resp. I)
l’ensemble des applications paires (resp. impaires) de I dans R, c’est-à-dire :

P = f : I −→ R ; ∀x ∈ I, f (−x) = f (x) ,

I = f : I −→ R ; ∀x ∈ I, f (−x) = −f (x) .
Montrer que P et I sont deux sous-espaces vectoriels de E supplémentaires dans E, et
exprimer, pour toute f ∈ E, la décomposition linéaire de f sur P et I.
r
1+x
b) On prend ici I = ] − 1 ; 1[ et f : I −→ R, x 7−→ . Calculer, pour tout x ∈ I,
1−x
p(x) et i(x), où p et i sont les projetés de f sur P et I respectivement.

4.13 Exemple de résolution d’une équation fonctionnelle par simple remplacement


Trouver toutes les applications f : R∗ −→ R telles que :
1 1
∀x ∈ R∗ , f (−x) + f = x.
x x

4.14 Exemple de résolution d’une équation polynomiale à une inconnue dans R


Résoudre l’équation d’inconnue x ∈ R : (x − 7)(x − 5)(x + 4)(x + 6) = 608.

4.15 Un entier caché sous des radicaux


s s
10 10
Montrer que le réel A = 3 2 + √ + 3 2 − √ est un entier et le calculer.
3 3 3 3

4.16 Expliciter une fonction réciproque


x
Montrer que l’application f : ] − 1 ; 1[ −→ R, x 7−→ est bijective et exprimer
1 − x2
f −1 (y) pour tout y ∈ R.
4.17 Condition de composition sur une fonction
 
∀x ∈ R, f f (x) = x + 1
Existe-t-il une application f : R −→ R telle que : ?
∀x ∈ R, f f (x) − 1 = 1 − x

4.18 Exemple d’inéquation fonctionnelle avec utilisation d’une limite


Trouver toutes les applications f :]0 ; +∞[ −→ R telles que :
1
∀(x, y) ∈ ]0 ; +∞[2 , |f (x) − f (y)| 6 .
x+y

4.19 Fonction réciproque, équation


On note f : R −→ R, x 7−→ x3 + x − 8.
a) Montrer que f est strictement croissante et bijective. On note f −1 la réciproque de f .
b) Résoudre l’équation 2f (x) + 3f −1 (x) = 10, d’inconnue x ∈ R.

61
Chapitre 4 – Fonctions d’une variable réelle

Du mal à démarrer ?
4.1 Faire apparaître le développement d’un cube. b) Appliquer les formules obtenues en a).


4.2 Essayer de faire disparaître les ·, par élévation(s) 4.13 1) Soit f convenant.
au carré. 1
√ Appliquer l’hypothèse à x et à − , et déduire
4.3 Noter t = 3 x et raisonner par équivalences succes- x
sives. x3 + 1
f (x) = .
Réponse : {1}. 2x
√ √ 2) Montrer la réciproque.
4.4 Partir de 2f (x) = 2 2 f (x) et appliquer l’hypo-

thèse à x, puis à x + 1 et x − 1. 4.14 Essayer de grouper les quatre facteurs du premier
√ membre deux par deux, de manière à faire apparaître
4.5 Effectuer le changement
√ d’inconnue t = x − 1 puis une même expression.
utiliser la formule a = |a|, pour tout a ∈ R.
2
√ √ 4.15 En notant u et v les deux fractions de l’énoncé, étu-
4.6 Noter u = x − 1, v = y − 1 et élever au carré. dier u + v, u3 + v 3 , u3 v 3 , pour obtenir une équation
satisfaite par A.
4.7 Revenir à la définition de la partie entière d’un réel.
4.16 Pour y ∈ R fixé, résoudre l’équation y = f (x), d’in-
connue x ∈ ]−1 ; 1[. Utiliser une expression conjuguée
4.8 Effectuer un changement de variable, en exploitant pour transformer l’écriture.
la présence de x1/4 , x1/3 , x1/2 .
4.17 Supposer qu’il existe f convenant. Pour tout x ∈ R,
4.9 Faire tout passer dans le deuxième membre, et étu- calculer f f f (x) − 1

de deux façons, et déduire
dier le signe de cette différence.
1
4.10 Considérer f : R+ −→ R, x 7−→ x6 + x4 .
x= .
2
4.18 Pour x fixé, faire tendre y vers +∞.
4.11 Considérer f : R+ −→ R, x 7−→ x15 − x11 − 2.
4.19 a) Utiliser le théorème de la bijection monotone.
4.12 a) Revenir à la définition d’un sev, montrer
P ∩ I = {0} et montrer que tout élément f de E b) Considérer g : R −→ R, x 7−→ 2f (x) + 3f −1 (x).
se décompose sous la forme f = p + i, où p ∈ P et Montrer que g est strictement croissante, et remar-
i ∈ I, par analyse-synthèse. quer g(2) = 10.

62
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
si x 6 0 si x 6 0
( (
0 1
4.1 Contre-exemple : f : x 7−→ g : x 7−→ . V F
1 si x > 0 0 si x > 0

4.2 Contre-exemple : f : x 7−→ sin x, g : x 7−→ cos x. V F

4.3 Contre-exemple : l’application f : x 7−→ x + 1 n’est ni paire ni impaire. V F

4.4 Pour tout (x1 , x2 ) ∈ R2 tel que x1 6 x2 , on a 0 6 f (x1 ) 6 f (x2 ) et 0 6 g(x1 ) 6 g(x2 ), V F
d’où par produit, 0 6 f (x1 )f (x2 ) 6 g(x1 )g(x2 ).

4.5 Puisque f (x) −→ +∞, il existe a ∈ R tel que : ∀x ∈ [a ; +∞[, f (x) > 0, V F
x −→ +∞
donc f est minorée au voisinage de +∞.

4.6 Contre-exemple : a = 0, f : x 7−→ x, ` = 0, c = 0. V F


Le résultat devient vrai si l’on remplace l’hypothèse d’inégalité au sens large ` 6 c par
l’hypothèse d’inégalité au sens strict ` < c.

4.7 Contre-exemple : a = 0, f : x 7−→ x, ` = 0, c = 0. V F


Le résultat devient vrai si l’on remplace la conclusion au sens strict ` < c par la conclusion
au sens large ` 6 c.

4.8 C’est un résultat du cours, conséquence du théorème des valeurs intermédiaires. V F


x
4.9 Contre-exemples : f : x 7−→ Arctan x, ou f : x 7−→ . V F
1 + |x|
1
4.10 Contre-exemple : f : ]0 ; 1[ −→ R, x 7−→ . V F
x

63
Chapitre 4 – Fonctions d’une variable réelle

Corrigés des exercices


4.1 et :
On a successivement, par des calculs dans R, en faisant appa-
raître le développement de (x + 1)3 par la formule du binôme
(1) ⇐⇒ t3 + 3 = t2 − 6t + 9 ⇐⇒ t3 − t2 + 6t − 6 = 0
de Newton : 1
x3 + x2 + x = − ⇐⇒ (t2 + 6)(t − 1) = 0 ⇐⇒ t = 1 ⇐⇒ x = 1.
3
⇐⇒ 3x3 + 3x2 + 3x + 1 = 0
⇐⇒ 2x3 + (x + 1)3 = 0 Comme 1 ∈ [−3 ; +∞[, on conclut : S = {1}.

3 3
⇐⇒ ( 2 x)3 = − (x + 1) 4.4
√3
⇐⇒ 2 x = −(x + 1) On a, pour tout x ∈ R :
√3
⇐⇒ (1 + 2)x = −1
√ √
1 2f (x) = 2 2 f (x)

⇐⇒ x=− √ .
1+ 32 √ 
= 2 f (x + 1) + f (x − 1)
On conclut que l’ensemble des solutions de l’équation propo- √ √
n 1 o = 2 f (x + 1) + 2 f (x − 1)
sée est − √ .  
1+ 2 2 = f (x + 2) + f (x) + f (x) + f (x − 2)
= f (x + 2) + 2f (x) + f (x − 2),
4.2
D’abord, les racines carrées qui interviennent dans l’équation
de l’énoncé, notée (1), existent si et seulement si 6 − x, 3 − x,
x + 5, 4 − 3x sont tous > 0, ce qui revient à : d’où : f (x + 2) = −f (x − 2),
4
−5 6 x 6 . puis, en remplaçant x par x + 2 : f (x + 4) = −f (x),
3
On a alors, en élevant au carré, les deux membres étant > 0 : et donc : f (x + 8) = −f (x + 4) = f (x).
(1)
√ √ 2 √ √ 2 On conclut : f est 8-périodique.
⇐⇒ 6−x+ 3−x = x + 5 + 4 − 3x
√ √ 4.5
⇐⇒ 9 − 2x + 2 6 − x 3 − x
√ √
= 9 − 2x + 2 x + 5 4 − 3x D’abord, on a nécessairement x > 1.

⇐⇒ (6 − x)(3 − x) = (x + 5)(4 − 3x) Pour x > 1, notons t = x − 1, donc x = 1 + t2 .
⇐⇒ x2 − 9x + 18 = −3x2 − 11x + 20 Alors, en notant (1) l’équation de l’énoncé :
⇐⇒ 4x2 + 2x − 2 = 0 ⇐⇒ 2x2 + x − 1 = 0
p p
1 (1) ⇐⇒ t2 + 4 − 4t + t2 + 9 − 6t = 1
⇐⇒ (x + 1)(2x − 1) = 0 ⇐⇒ x = −1 ou x = .
2 q q
⇐⇒ (t − 2)2 + (t − 3)2 = 1 ⇐⇒ |t − 2| + |t − 3| = 1.
Enfin, les deux réels trouvés sont dans l’intervalle de défini-
tion dégagé plus haut.
On conclut que l’ensemble des solutions de l’équation propo- Séparons en cas selon la position de t (qui est > 0) par rap-
n 1o port à 2 et à 3 :
sée est − 1, .
2
On peut d’ailleurs contrôler ces deux résultats en reportant t t62 26t63 36t
chacune de ces valeurs dans (1). |t − 2| 2−t t−2 t−2
|t − 3| 3−t 3−t t−3
4.3 équation 5 − 2t = 1 1=1 2t − 5 = 1
L’ensemble de définition des deux membres de l’équation est solution t=2 26t63 t=3
[−3 ; +∞[.
√ √
On a, pour tout x ∈ [−3 ; +∞[, en notant t = 3 x : Ainsi : (1) ⇐⇒ t ∈ [2 ; 3] ⇐⇒ x − 1 ∈ [2 ; 3]
√3
√ p
x + x + 3 = 3 ⇐⇒ t + t3 + 3 = 3 ⇐⇒ x − 1 ∈ [4 ; 9] ⇐⇒ x ∈ [5 ; 10].
(
p 3−t>0
⇐⇒ 3
t + 3 = 3 − t ⇐⇒ On conclut : S = [5 ; 10].
t3 + 3 = (3 − t)2 (1)

64
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
4.6 4.9
Soit (x, y) ∈ [1 ; +∞[2 . On a, pour tout (a, b, c) ∈ R3 , en considérant qu’il s’agit d’un
√ √ trinôme en c, que l’on met sous forme canonique :
Notons u = x − 1, v = y − 1.
On a alors x = 1 + u , y = 1 + v 2 , d’où :
2 4a2 + 4b2 + 2c2 − (a + b + c)2
= 3a2 + 3b2 + c2 − 2ab − 2ac − 2bc
√ p √
q
x−1+ y−16 xy ⇐⇒ u + v 6 (1 + u2 )(1 + v2 ) = c2 − 2(a + b)c + 3a2 + 3b2 − 2ab
2 2 2 2
⇐⇒ (u + v) 6 (1 + u )(1 + v ) = c − (a + b) − (a + b)2 + 3a2 + 3b2 − 2ab
⇐⇒ 0 6 u2 v 2 + 1 − 2uv ⇐⇒ 0 6 (u − v)2
= (c − a − b)2 + 2a2 + 2b2 − 4ab
et cette dernière inégalité est vraie. = (c − a − b)2 + 2(a − b)2 > 0,

4.7
d’où l’inégalité voulue.
Par définition de la partie entière, puisque 4n + 1 ∈ Z, on a :
4.10
√ √
E ( n + n + 1)2 = 4n + 1 •L’application f : R+ −→ R, x 7−→ x6 + x4


√ √ est strictement croissante, donc injective.


⇐⇒ 4n + 1 6 ( n + n + 1)2 < 4n + 2
Il en résulte que l’équation f (x) = 810, d’inconnue x ∈ R+ ,
admet au plus une solution.
p
⇐⇒ 4n + 1 6 2n + 1 + 2 n(n + 1) < 4n + 2
 p •D’autre part, on remarque : f (3) = 810.
2n 6 2 n(n + 1)
⇐⇒ On conclut que l’équation proposée admet une solution et
2pn(n + 1) < 2n + 1 une seule : x = 3.
 4.11
n2 6 n2 + n
⇐⇒ L’application f : [0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ x15 − x11 − 2
4n2 + 4n < 4n2 + 4n + 1, est continue sur l’intervalle [0 ; +∞[, f (0) = −2 < 0,
lim f (x) = +∞. D’après le théorème des valeurs in-
x −→ +∞
et ces deux dernières inégalités sont vraies, ce qui prouve, par termédiaires, il en résulte qu’il existe c ∈ [0 ; +∞[ tel que
équivalences logiques successives, le résultat voulu. f (c) = 0, d’où la conclusion voulue.

4.8 4.12
a) 1) •On a P ⊂ E et 0 ∈ P, où 0 désigne l’application nulle.
D’abord, les termes de l’inéquation existent si et seulement
si x > 0. •Soient α ∈ R, f, g ∈ P. On a :
√ √ 1 ∀x ∈ I, (αf + g)(−x) = αf (−x) + g(−x)
Puisque 4 x et 3 x interviennent, notons t = x 12 , de sorte
que : = αf (x) + g(x) = (αf + g)(x),

√ 1 √ 1 √ 1 donc : αf + g ∈ P.
4
x = t12 4 = t3 , 3
x = t12 3 = t4 , x = t12 2 = t6 . Ceci montre que P est un sev de E.

On a alors, en notant (1) l’inéquation de l’énoncé : 2) •On a I ⊂ E et 0 ∈ I.


Soient α ∈ R, f, g ∈ I. On a :
(1)
∀x ∈ I, (αf + g)(−x) = αf (−x) + g(−x)
⇐⇒ 2t3 + 3t4 > t6
= −αf (x) − g(x) = −(αf + g)(x),
⇐⇒ t3 (t3 − 3t − 2) 6 0
donc : αf + g ∈ I.
⇐⇒ t3 (t + 1)(t2 − t − 2) 6 0 Ceci montre que I est un sev de E.
⇐⇒ t3 (t + 1)(t + 1)(t − 2) 6 0
3) •Soit f ∈ P ∩ I. On a alors :
⇐⇒ t3 (t + 1)2 (t − 2) 6 0.
et

∀x ∈ I, f (−x) = f (x) f (−x) = −f (x) ,

1
d’où, en soustrayant : ∀x ∈ I, 2f (x) = 0, puis : f = 0.
Puisque t = x 12 > 0, on a t + 1 > 0, donc : Ceci montre : P ∩ I = {0}.
•Soit f ∈ E. Cherchons p ∈ P, i ∈ I telles que : f = p + i.
(1) ⇐⇒ t3 (t − 2) 6 0 ⇐⇒ 0 6 t 6 2
∗ Analyse :
⇐⇒ 0 6 x 6 212 = 4096.
Si (p, i) convient, alors : ∀x ∈ I, f (x) = p(x) + i(x),
L’ensemble des solutions de l’inéquation proposée est donc d’où, en appliquant ceci à −x :
l’intervalle [0 ; 4096].
∀x ∈ I, f (−x) = p(−x) + i(−x) = p(x) − i(x),

65
Chapitre 4 – Fonctions d’une variable réelle

puis, en additionnant, en soustrayant : donc f convient.


1 1 n x3 + 1 o
On conclut : S = f : R∗ −→ R, x 7−→ .
 
∀x ∈ I, p(x) = f (x) + f (−x) , i(x) = f (x) − f (−x) .
2 2 2x
∗ Synthèse : Réciproquement, considérons les applications 4.14
p, i : I −→ R définies par les formules obtenues ci-dessus. On remarque que :
On a, pour tout x ∈ I : (x − 7)(x + 6) = x2 − x − 42 et (x − 5)(x + 4) = x2 − x − 20.

p(−x) = 12 f (−x) + f (x) = p(x)

Ainsi, x n’intervient que par le groupement x2 − x.



On effectue donc le changement d’inconnue y = x2 − x.


i(−x) = 12 f (−x) − f (x) = −i(x)


 En notant (1) l’équation proposée, on a alors :

(1) ⇐⇒ (y − 42)(y − 20) = 608 ⇐⇒ y 2 − 62y + 232 = 0.

p(x) + i(x) = f (x),

donc (p, i) convient. Le discriminant ∆ de cette équation du second degré est :


Ceci montre : ∀f ∈ E, ∃ (p, i) ∈ E, f = p + i, ∆ = 622 − 4 · 232 = 2916 = 542 ,
donc : P + I = E.
d’où les solutions en y :
Comme P ∩ I = {0} et P +I = E, on conclut que P et I sont
62 ± 54
supplémentaires dans E, et nous avons obtenu, pour toute (1) ⇐⇒ y = ⇐⇒ y = 4 ou y = 58.
f ∈ E la décomposition linéaire de f sur P et I, f = p + i, 2
où p, i sont définies plus haut en fonction de f . On revient à x, en résolvant deux équations du second degré :

b) D’après la solution de a), la décomposition linéaire de f 1 ± 17
sur P et I est donnée, pour tout x ∈ I, par : • y = 4 ⇐⇒ x2 − x − 4 = 0 ⇐⇒ x =
2
1
r
1 1 + x
r
1 − x √
1 ± 233

p(x) = f (x) + f (−x) = + • y = 58 ⇐⇒ x2 − x − 58 = 0 ⇐⇒ x = .
2 2 1−x 1+x 2
=
1 (1 + x) + (1 − x)
√ √ = √
1
, On conclut que l’ensemble des solutions de l’équation propo-
2 1−x 1+x 1 − x2 sée est :
r r n 1 − √17 1 + √17 1 − √233 1 + √233 o
1  1 1 + x 1 − x , , , .
i(x) = f (x) − f (−x) = − 2 2 2 2
2 2 1−x 1+x
1 (1 + x) − (1 − x) x
= √ √ = √ . 4.15
2 1−x 1+x 1 − x2 s s
10 10
Notons u = 2 + √ , v = 3 2 − √ .
3

4.13 3 3 3 3
1) Soit f convenant. On a alors A = u + v et :
1
 10   10 
En appliquant, pour tout x ∈ R∗ , l’hypothèse à x et à − , u3 + v 3 = 2 + √ + 2− √ = 4,
x 3 3 3 3
1 1
  
 f (−x) + f
 =x
 10  10  100 8  2 3
u3 v 3 = 2 + √

x x 2− √ =4− = = .
on obtient : 1 3 3 3 3 27 27 3
1
2

−xf + f (−x) = −
Ainsi, comme uv ∈ R, on déduit : uv = .

x x
3
d’où, en effectuant xL1 + L2 : 2f (−x) = x2 − ,
1 D’où, en utilisant la formule du binôme de Newton :
x
A3 = (u + v)3 = u3 + 3u2 v + 3uv 2 + v 3
x3 − 1
donc : f (−x) = , = (u3 + v 3 ) + 3uv(u + v) = 4 + 2A.
2x
x3 + 1 Ainsi, A vérifie : A3 − 2A − 4 = 0.
et enfin, en remplaçant x par −x : f (x) = .
2x Une solution évidente est 2, donc, en factorisant par A − 2 :
2) Réciproquement, en notant (A − 2)(A2 + 2A + 2) = 0.
x3 +1
f : R∗ −→ R, x 7−→ , Le discriminant ∆ du trinôme du second degré A2 + 2A + 2
2x
est ∆ = 22 − 4 · 2 = −4 < 0, donc, comme A est réel,
on a, pour tout x ∈ R∗ :
A2 + 2A + 2 6= 0.
1
+1 On conclut : A = 2.
1 1 1 −x3 + 1 x 3
x
f (−x) + f
x
=
x −2x
+
2 4.16
x On a, pour tout (x, y) ∈ ] − 1 ; 1[×R :
x3 − 1 1 + x3 x
= + = x, y = f (x) ⇐⇒ y = ⇐⇒ yx2 + x − y = 0 (1).
2x2 2x2 1 − x2

66
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
Si y = 0, alors : (1) ⇐⇒ x = 0. 4.18
Si y 6= 0, l’équation (1), d’inconnue x ∈ ] − 1 ; 1[, est du se- 1) Soit f convenant.
cond degré. Son discriminant est ∆ = 1 + 4y 2 > 0, donc (1) 1
admet deux solutions distinctes, qui sont : Soit x ∈ ]0 ; +∞[ fixé. On a : 0 6 |f (x) − f (y)| 6
p p x+y
−1 − 1 + 4y 2 −1 + 1 + 4y 2 1
x1 = , x2 = . et −→ 0, donc, par théorème d’encadrement :
2y 2y x + y y −→ +∞
p p |f (x) − f (y)| −→ 0, et donc f (y) −→ f (x).
1 + 1 + 4y 2 1 + 4y 2 y −→ +∞ y −→ +∞
Mais : |x1 | = > > 1,
2|y| 2|y| Ceci montre que f admet une limite en +∞ et que cette li-
donc x1 ∈ / ] − 1 ; 1[. mite est f (x). Par unicité de la limite de f en +∞, il s’ensuit
que f (x) ne dépend pas de x, et donc f est constante.
D’autre part, par produit des racines d’une équation du se-
cond degré : x1 x2 =
−y
= −1, donc |x1 x2 | = 1, 2) Réciproque évidente.
y
On conclut : les applications convenant sont les applications
1
d’où x1 6= 0 et |x2 | = < 1, donc x2 ∈ ] − 1 ; 1[. constantes.
|x1 |
p 4.19
−1 + 1 + 4y 2
Ainsi, pour x 6= 0 : (1) ⇐⇒ x = . a) 1) 1re méthode :
2y
Les applications x 7−→ x3 et x 7−→ x − 8 sont strictement
Remarquons, par utilisation d’une expression conjuguée :
croissantes sur R, donc, par addition, f : x 7−→ x3 + x − 8
est strictement croissante sur R.
p
−1 + 1 + 4y 2 4y 2 2y
=  = .
2e méthode :
p p
2y 2y 1 + 1 + 4y 2 1 + 1 + 4y 2
Cette dernière formulation est valable aussi lorsque y = 0. L’application f est dérivable et :
Ainsi, pour tout (x, y) ∈ ] − 1 ; 1[×R :
∀x ∈ R, f 0 (x) = 3x2 + 1 > 0,
2y
y = f (x) ⇐⇒ x = .
donc f est strictement croissante sur R.
p
1 + 1 + 4y 2
Ceci montre que f est bijective et que : 2) L’application f est continue sur l’intervalle R, strictement
∀y ∈ R, f −1 (y) =
2y
. croissante, de limite −∞ en −∞ et de limite +∞ en +∞,
donc, d’après le théorème de la bijection monotone, f est
p
1 + 1 + 4y 2
bijective.
4.17
Soit f convenant. b) Considérons l’application
On a, pour tout x ∈ R : g : R −→ R, x 7−→ 2f (x) + 3f −1 (x).
   
f f f (x) − 1 = f (x) − 1 + 1 = f (x) Puisque f et f −1 sont strictement croissantes, par addition
f f f (x) − 1 = f (1 − x), avec coefficients > 0, g est strictement croissante sur R, donc
l’équation g(x) = 10, d’inconnue x ∈ R, admet au plus une
d’où : f (x) = f (1 − x), puis : f f (x) = f f (1 − x) . solution.
 

Mais : f f (x) = x + 1 et f f (1 − x) = (1 − x) + 1, On remarque : f (2) = 23 + 2 − 8 = 2, donc f −1 (2) = 2,


 

1 puis : g(2) = 2f (2) + 3f −1 (2) = 2 · 2 + 3 · 2 = 10,


d’où : x + 1 = (1 − x) + 1, donc : x = ,
2 ce qui montre que 2 est solution.
contradiction avec x = 0 par exemple.
Finalement, l’équation proposée admet une solution et une
On conclut qu’il n’existe pas d’application f convenant. seule : x = 2.

67
Chapitre 5 – Calcul différentiel élémentaire

Calcul différentiel Chapitre 5


élémentaire
Calcul différentiel élémentaire

Plan
Les méthodes à retenir 69
Thèmes abordés dans les exercices
• Calcul éventuel d’une dérivée première, d’une dérivée n-
Vrai ou faux ? 73 ième
Les énoncés des exercices 74 • Existence de zéros d’une équation
Du mal à démarrer ? 76
• Étude des variations d’une fonction, représentation gra-
Vrai ou faux, les réponses 77
phique
Les corrigés des exercices 78
• Séparation des zéros d’une fonction, résolution d’équations
et d’inéquations
• Résolution de certaines équations fonctionnelles
• Obtention d’inégalité à une ou plusieurs variables.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition et propriétés algébriques de la dérivabilité, de la
dérivée, de la dérivée n-ième
• Formule de Leibniz pour la dérivée n-ième d’un produit
• Lien entre dérivée et sens de variation.

68
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode
• Calculer f 0 (si f est dérivable) et étudier le signe de f 0 (x) pour
Pour décider si une fonc- x ∈ I.
tion f est monotone • On pourra être amené à étudier le signe de f 00 (x) ou celui
sur un intervalle I, ou d’autres fonctions liées à f .
pour étudier les varia-
➟ Exercices 5.1, 5.4, 5.12
tions de f

Exemple
Par opérations, f est dérivable sur R et :
∀x ∈ R, f 0 (x) = e x + 3x2 > 0,
Montrer que l’application
donc f est strictement croissante sur l’intervalle R.
f : R −→ R, x 7−→ e x + x3 Remarque : On peut aussi dire que f est somme de deux fonctions
est strictement croissante sur R. strictement croissantes.

Exemple
Par opérations, f est deux fois dérivable sur ]0 ; +∞[ et on a, pour tout
x ∈ ]0 ; +∞[ :
Montrer que l’application 1 1
f 0 (x) = ln x + (x + 1) = ln x + 1 + ,
f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ (x + 1) ln x x x
1 1 x−1
est strictement croissante sur ]0 ; +∞[. f 00 (x) = − 2 = .
x x x2
On en déduit le signe de f 00 (x), puis le sens de variation de f 0 .

x 0 1 +∞
f 00 (x) − 0 +

f 0 (x)
>0

f (x)

On déduit : ∀x ∈ ]0 ; +∞[, f 0 (x) > 0,


donc f est strictement croissante sur l’intervalle ]0 ; +∞[.

69
Chapitre 5 – Calcul différentiel élémentaire

Méthode

Étudier les variations de f , en étudiant le signe de f 0 (x), pour x ∈ I,


Pour déterminer le
si f est dérivable sur I.
nombre et la situation
des zéros d’une fonction ➟ Exercices 5.2, 5.3
f : I −→ R, où I est un
intervalle de R

Exemple
L’application f est dérivable sur R et :
∀x ∈ R, f 0 (x) = 3x2 − 3 = 3(x − 1)(x + 1).
Déterminer le nombre de zéros réels de On en déduit le signe de f 0 (x), puis le sens de variation de f .
3
f : R −→ R, x 7−→ x − 3x + 1.
x −∞ x1 −1 x2 1 x3 +∞
f 0 (x) + 0 − 0 +

3 +∞
f (x) 0 0 0
−∞ −1

On a :
f (x) −→ −∞ < 0, f (−1) = 3 > 0,
x −→ −∞
f (1) = −1 < 0, f (x) −→ +∞ > 0.
x −→ +∞

On en déduit, d’après le théorème de la bijection monotone par inter-


valles, que f admet exactement trois zéros réels, notés x1 , x2 , x3 , et
que l’on a : x1 < −1 < x2 < 1 < x3 .

Méthode

Étudier les variations de f , en étudiant le signe de f 0 (x), pour x ∈ I,


Pour déterminer la
si f est dérivable sur I.
borne inférieure ou la
➟ Exercice 5.6
borne supérieure (si
elles existent) d’une
fonction f : I −→ R

Exemple x
L’application f : [0 ; +∞[ −→ R, x 7−→
x4 + 1
Existence et calcul de est dérivable sur [0 ; +∞[ et, pour tout x ∈ [0 ; +∞[ :
x (x4 + 1) − x(4x3 ) 1 − 3x4
Sup . f 0 (x) = = 4 .
x∈[0;+∞[ x4 + 1 4
(x + 1) 2 (x + 1)2
On en déduit le tableau de variations de f :

70
Les méthodes à retenir

x 1 1/4

0 +∞
3
f 0 (x) + 0 −

f (x)

Ceci montre que la borne supérieure demandée existe et qu’elle est


 1 1/4 
égale à f .
3
 1 1/4
 1 1/4  3  1 1/4 33/4
On a : f = 3 = = ' 0, 57...
3 1 4 3 4
+1
3

Méthode

Dériver une ou plusieurs fois par rapport à une des variables du contexte.
Pour résoudre une équa-
➟ Exercices 5.5, 5.7
tion fonctionnelle dans
laquelle la fonction in-
connue est supposée dé-
rivable

Exemple
1) Soit f convenant.
En dérivant par rapport à x, pour y ∈ R fixé, on obtient :
Trouver toutes les applications ∀(x, y) ∈ R2 , 2xf 0 (x2 + y 2 ) = f 0 (x + y).
f : R → R dérivables sur R, telles que :
En remplaçant x par 0, on déduit : ∀y ∈ R, 0 = f 0 (y),
∀(x, y) ∈ R2 , f (x2 + y 2 ) = f (x + y). donc f est constante.
2) Réciproquement, si f est constante sur R, il est clair que f convient.

Finalement, les fonctions cherchées sont les fonctions constantes sur R.

Méthode
Faire tout passer dans le premier membre et étudier les variations de
la fonction définie par ce premier membre.
Pour établir une inéga-
➟ Exercices 5.9, 5.10, 5.13
lité à une variable réelle

Exemple √
L’application f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ x2 − 2 ln(x e)
est dérivable sur ]0 ; +∞[ et :
Montrer : 1 2(x2 − 1)
√ ∀x ∈ ]0 ; +∞[, f 0 (x) = 2x − 2 = .
∀x ∈ ]0 ; +∞[, x 6 2 ln(x
2
e ). x x
On en déduit le tableau de variations de f :

71
Chapitre 5 – Calcul différentiel élémentaire

x 0 1 +∞
f 0 (x) − 0 +

f (x)

√ 1
On a : f (1) = 1 − 2 ln( e) = 1 − 2
= 0.
2
On obtient : ∀x ∈ ]0 ; +∞[, f (x) > 0,
ce qui montre l’inégalité voulue.

Méthode
Fixer toutes les variables sauf une, et étudier les variations d’une fonc-
tion de cette variable
Pour établir une inéga-
➟ Exercices 5.11, 5.14, 5.15, 5.17
lité à plusieurs variables
réelles

Exemple
Soit x ∈ [0 ; 1] fixé.
L’application
Montrer : p p
f : [0 ; +∞[ −→ R, y 7−→ 1 + y 2 − xy − 1 − x2
∀(x, y) ∈ [0 ; 1] × [0 ; +∞[,
est dérivable sur [0 ; +∞[ et :
p p
1 + y 2 > xy + 1 − x2 .
y
∀y ∈ [0 ; +∞[, f 0 (y) = p − x.
1 + y2
On a, pour tout y ∈ [0 ; +∞[ :
p
f 0 (y) > 0 ⇐⇒ y > x 1 + y 2
⇐⇒ y 2 > x2 (1 + y 2 ) ⇐⇒ (1 − x2 )y 2 > x2 .
On peut supposer x 6= 1 car, pour x = 1, l’inégalité voulue est immé-
diate.
On en déduit le tableau de variations de f :

y p x +∞
0 1−x2
f 0 (y) − 0 +

f (y)

 x  1 x2
On a : f √
p
= √ −√ − 1 − x2 = 0.
1 − x2 1 − x2 1 − x2
Il en résulte : ∀y ∈ [0 ; +∞[, f (y) > 0,
ce qui montre l’inégalité voulue.

Remarque : On peut aussi démontrer cette inégalité grâce à l’inégalité


de Cauchy et Schwarz, appliquée dans R2 usuel, aux deux vecteurs

x, 1 − x2 et (y, 1).


72
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
5.1 Si I est un intervalle de R et si f : I −→ R est une application dérivable sur I telle que V F

∀x ∈ I, f 0 (x) > 0,

alors f est strictement croissante sur I.

5.2 Si I est un intervalle de R et si f : I −→ R est une application dérivable sur I et V F


strictement croissante sur I, alors :

∀x ∈ I, f 0 (x) > 0.

5.3 Si une application f : R∗ −→ R est dérivable en tout point de R∗ et si f 0 = 0, alors f V F


est constante sur R∗ .

5.4 Si une application f : R −→ R est croissante sur ] − ∞ ; 0] et décroissante sur [0 ; +∞[, V F


alors f admet un maximum global en 0.

5.5 Si une application f : R −→ R est dérivable sur R et bijective, alors f −1 est dérivable V F
sur R.

5.6 Si des applications u, v : I −→ R sont dérivables sur un intervalle I de R, alors uv est V F


dérivable sur I et (uv)0 = u0 v 0 .

5.7 Si des applications u, v, w : I −→ R sont dérivables sur un intervalle I de R, alors uvw V F


est dérivable sur I et :
(uvw)0 = u0 vw + uv 0 w + uvw0 .

5.8 Si : f : I −→ R est dérivable sur un intervalle I de R, g : J −→ R dérivable sur un V F


intervalle J de R et f (I) ⊂ J, alors la composée g ◦ f est dérivable sur I et on a :

(g ◦ f )0 = (g 0 ◦ f )f 0 .

5.9 Si une application f : I −→ R est dérivable en un point a de l’intervalle I, alors la V F


tangente en le point de coordonnées a, f (a) à la courbe représentative de f admet
pour équation cartésienne : y − f (a) = f 0 (a)(x − a).

5.10 L’application f : R −→ R, x 7−→ |x|3 n’est pas dérivable en 0. V F


p

73
Chapitre 5 – Calcul différentiel élémentaire

Énoncés des exercices


5.1 Étude des variations d’une fonction

Soit (a, b) ∈ R2 tel que 0 6 a < b.



1 + ax
Montrer que l’application f : [0 ; +∞[ −→ R, x −
7 → √ est strictement décrois-
1 + bx
sante.

5.2 Nombre et situation des zéros d’une fonction polynomiale

Combien le polynôme P = X5 − 5X + 2 a-t-il de zéros réels ?

5.3 Nombre et situation des zéros d’une fonction


Combien la fonction f : R −→ R, x 7−→ (x − 1) e x − e x + 1 a-t-elle de zéros ?

5.4 Étude et représentation graphique d’une fonction explicitée

Étude et représentation graphique de la fonction f d’une variable réelle donnée par :


q p
f (x) = 1 − 2x 1 − x2 .

On pourra remarquer :
p 2 p
x− 1 − x2 = 1 − 2x 1 − x2 .

5.5 Exemple de résolution d’une équation fonctionnelle par dérivation


Trouver toutes les applications f : R −→ R dérivables telles que :

∀(x, y) ∈ R2 , f (x + y) = f (x) + f (y).

5.6 Calcul d’un maximum par variations d’une fonction


 1 1 
Déterminer Max + .
x∈R 1 + |x + 1| 1 + |x − 1|

5.7 Exemple d’équation fonctionnelle dans laquelle la fonction inconnue est supposée
dérivable
Trouver toutes les applications f : R −→ R dérivables telles que :

∀(x, y) ∈ R2 , f (x4 + y) = x3 f (x) + f f (y) .




5.8 Exemple de résolution d’une équation à une inconnue réelle, par étude des variations
d’une fonction
Résoudre l’équation, d’inconnue x ∈ R+ : 22 + 3x = (x + 4)2 .

5.9 Exemple d’inégalité à une variable réelle

Montrer :
p p
∀x ∈ R, x2 + (x − 1)2 + (x + 1)2 + x2 > 2.

74
Énoncés des exercices

5.10 Exemples d’inégalités à une variable réelle

a) Montrer : ∀x ∈ [0 ; +∞[, 3 sin x 6 x(2 + cos x).


 1 x  1 x+1
b) Montrer : ∀x ∈ ]0 ; +∞[, 1 + < e < 1+ .
x x

5.11 Exemple d’inégalité à plusieurs variables réelles

Soient a, b, α, β ∈ ]0 ; +∞[. Montrer : αa α + βb β > (α + β)(ab) α+β ,


1 1 1

et étudier le cas d’égalité.


√ √ √
Par exemple : ∀(a, b) ∈ ]0 ; +∞[2 , 2 a + 3 b > 5 ab.
3 5

5.12 Un encadrement de sin x et de cos x entre des polynômes


On note, pour tout n ∈ N, Cn , Sn : R+ −→ R les applications définies, pour tout x ∈ R+ ,
par :  n
X (−1)k x2k x2 x2n
=1− + · · · + (−1)n


 C n (x) =

 (2k)! 2! (2n)!
k=0

n
 X (−1)k x2k+1 x3 x2n+1
+ · · · + (−1)n

S (x) = =x− .

 n

(2k + 1)! 3! (2n + 1)!

k=0

Montrer :

∀n ∈ N, ∀x ∈ R+ , (−1)n+1 cos x − Cn (x) > 0 et (−1)n+1 sin x − Sn (x) > 0.


 

Par exemple, pour tout x ∈ R+ :

x2 x2 x4 x3
1− 6 cos x 6 1 − + et x− 6 sin x 6 x.
2 2 24 3

5.13 Exemple d’inégalité à une variable réelle


i π h  sin x 3
Montrer : ∀x ∈ 0 ; , > cos x.
2 x

5.14 Exemple d’inégalité à deux variables réelles


x y
Montrer, pour tout (x, y) ∈ [0 ; 1]2 : + 6 1.
1+y 1+x

5.15 Exemples d’inégalités à deux ou trois variables réelles

a) Montrer : ∀(x, y) ∈ R∗+ × R, xy 6 x ln x + e y−1 .


b) En déduire trois applications f, g : R∗+ −→ R, h : R −→ R telles que :

∀(x, y, z) ∈ R∗+ × R∗+ × R, xyz 6 f (x) + g(y) + h(z).

5.16 Exemple d’inégalité à deux variables réelles


π x sin x πx
Montrer, pour tout (x, y) ∈ R2 tel que 0 < x < y 6 : < < .
2 y sin y 2y

75
Chapitre 5 – Calcul différentiel élémentaire

5.17 Inégalité entre moyenne arithmétique et moyenne géométrique

yn
a) Montrer : ∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ ]0 ; +∞[, ∀y ∈ ]0 ; +∞[, (n − 1)x +> ny.
xn−1
b) En déduire la comparaison entre la moyenne arithmétique et la moyenne géométrique
de n réels > 0 :
√ x1 + · · · + xn
∀n ∈ N∗ , ∀(x1 , ..., xn ) ∈ (R∗+ )n , n
x1 · · · xn 6 .
n

Du mal à démarrer ?
5.1 Calculer f 0 (x) pour tout x ∈ [0 ; +∞[. b) Montrer que l’encadrement proposé se ramène à :
 1 1  1  1
ln 1 + < et ln 1 − <− .
5.2 Étudier les variations de P et, à cet effet, calcu-
x x x+1 x+1
ler P 0 . Montrer : ∀t ∈ ] − 1 ; +∞[, ln(1 + t) 6 t.

5.11 Simplifier un peu l’étude en notant u = ln a, v = ln b.


5.3 Étudier les variations de f et, à cet effet, calculer f 0
Pour u ∈ R fixé, étudier les variations d’une fonction
et f 00 .
de la variable v.

5.4 À l’aide de l’indication fournie dans 5.12 Récurrence sur n, avec étude de variations de fonc-
√ l’énoncé, obtenir tions.
Déf (f ) = [−1 ; 1] et f (x) = x − 1 − x2 .
√ sin3 x
Étudier le signe de x − 1 − x2 . 5.13 Étudier les variations de x 7−→ − x3 .
cos x
5.5 Pour y fixé, dériver par rapport à x. 5.14 Se ramener à montrer : xy + 1 − x2 − y 2 > 0.
Étudier, pour y ∈ [0 ; 1] fixé, les variations de la fonc-
tion
5.6 Remarquer d’abord que f est paire. f : [0 ; 1] −→ R, x 7−→ xy + 1 − x2 − y 2 .
Pour x ∈ [0 ; +∞[, calculer f (x) puis f 0 (x), en sépa-
rant en cas selon la position de x par rapport à 1. En 5.15 a) Pour y ∈ R fixé, étudier les variations de
déduire le tableau de variations de f .
f : R∗+ −→ R, x 7−→ x ln x + e y−1 − xy.
4
Réponse : . b) Appliquer a) à (xy, z), à (y, x ln x), à (x, y ln y).
3
sin t i πh
5.16 Étudier les variations de f : t 7−→ sur 0 ; .
5.7 Soit f convenant. Déduire : ∀y ∈ R, f f (y) = f (y),

t 2
puis une équation fonctionnelle plus simple que celle
de l’énoncé et dériver par rapport à y, pour x fixé. 5.17 a) Pour n ∈ N∗ et x ∈ ]0 ; +∞[ fixés, étudier les va-
riations de :
yn
5.8 Étudier les variations de la fonction f : ]0 ; +∞[ −→ R, y 7−→ (n − 1)x + − ny.
xn−1
x 2
f : R+ −→ R, x 7−→ 22 + 3 − (x + 4) .
b) Récurrence sur n.
Pour le passage de n − 1 à n, pour un n-uplet
(x1 , ..., xn ) ∈ (R∗+ )n donné, noter :
5.9 Étudier les variations de la fonction donnée par le
premier membre de l’inégalité de l’énoncé. x1 + · · · + xn−1
x= , y = (xn xn−1 )1/n ,
n−1
5.10 a) Étudier les variations de
yn
f : [0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ x(2 + cos x) − 3 sin x. de sorte que = xn , et utiliser a).
xn−1

76
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
5.1 C’est un résultat du cours. V F

5.2 Contre-exemple : I = R, f : x 7−→ x3 . V F


Cette application f est strictement croissante sur R et f 0 (0) = 0.
−1 si x < 0
(
5.3 Contre-exemple : f : R∗ −→ R, x 7−→ V F
1 si x > 0.
Le résultat devient exact si on remplace, dans l’hypothèse, R∗ par un intervalle de R.

5.4 On a : ∀x ∈ R, f (x) 6 f (0), donc f admet un maximum global en 0. V F

5.5 Contre-exemple : f : R −→ R, x 7−→ x3 . V F



Cette application f est dérivable sur R et bijective, mais f −1 : R −→ R, y 7−→ 3 y
n’est pas dérivable en 0.

5.6 Contre-exemple : u : x 7−→ x, v : x 7−→ x. V F


La formule correcte est : (uv)0 = u0 v + uv 0 .

5.7 (uvw)0 = (uv)w = (u0 v + uv 0 )w + (uv)w0 = u0 vw + uv 0 w + uvw0 . V F


0

5.8 C’est un résultat du cours, dérivée de la composée de deux fonctions dérivables. V F

5.9 C’est un résultat du cours. V F


p
f (x) − f (0) |x|3 |x| p |x|
5.10 On a : 0, car est borné et |x| V F
p
= = |x| −→ −→ 0.
x−0 x x x −→ 0 x x −→ 0

77
Chapitre 5 – Calcul différentiel élémentaire

Corrigés des exercices


5.1 5.4
Par opérations, l’application 1) Existence et expression de f

1 + ax •On a, pour tout x ∈ [−1 ; 1] :
 1 + ax 1/2
f : x 7−→ √ =
1 + bx 1 + bx p 2 p p
est dérivable sur [0 ; +∞[ et, pour tout x ∈ [0 ; +∞[ : x− 1 − x2 = x2 −2x 1 − x2 +(1−x2 ) = 1−2x 1 − x2 ,

donc : f (x) = x − 1 − x2 .
p
1  1 + ax −1/2 a(1 + bx) − b(1 + ax)
f 0 (x) = √
2 1 + bx (1 + bx)2 D’autre part, si x ∈ R − [−1 ; 1], alors 1 − x2 n’existe pas,
1  1 + ax −1/2 a − b donc f (x) n’existe pas.
= < 0,
2 1 + bx (1 + bx)2 Ainsi : Déf (f ) = [−1 ; 1]

donc f est strictement décroissante sur [0 ; +∞[. et : ∀x ∈ [−1 ; 1], f (x) = x − 1 − x2 .

5.2 •Pour supprimer√ l’intervention de la valeur absolue, étudions


le signe de x − 1 − x2 .
L’application polynomiale P : x −7 → x5
− 5x + 2
Soit x ∈ [−1 ; 1].
est dérivable sur R et : ∀x ∈ R, P 0 (x) = 5(x4 − 1), √
∗ Si
√ x ∈ [−1 ; 0], alors x − 1 − x2 6 0, donc
d’où le tableau de variations de P :
f (x) = 1 − x2 − x.
∗ Si x ∈ [0 ; 1], on a :
x −∞ −1 1 +∞ p p
x − 1 − x2 > 0 ⇐⇒ x > 1 − x2
P 0 (x) + 0 − 0 + 1
⇐⇒ x2 > 1 − x2 ⇐⇒ 2x2 > 1 ⇐⇒ x > √ .
6 +∞ 2
P (x)
−∞ −2 On conclut à l’expression de f , par séparation en cas :
p
1
 1 − x2 − x
 si − 1 6 x 6 √
Puisque P est continue et strictement monotone par inter-

 2
valles, on conclut que P admet exactement trois zéros réels, f (x) =
1
si √ 6 x 6 1.
p
notés a, b, c, et que : a < −1 < b < 1 < c.

x − 1 − x2


2
5.3
2) Continuité
L’application f : x 7−→ (x − 1) e x − e x + 1 est deux fois
D’après la formule donnant f dans l’énoncé, et par théorèmes
dérivable sur R et :
généraux, f est continue sur [−1 ; 1].
∀x ∈ R, f 0 (x) = x e x − e , f 00 (x) = (x + 1) e x , 3) Dérivabilité, dérivée
d’où les tableaux de variations de f 0, puis de f : D’après les formules obtenues ci-dessus, f est de classe C 1
i 1 h i 1 h
sur − 1 ; √ et sur √ ; 1 et :
2 2
x −∞ −1 1 +∞
1 x
 i h
f 00 (x) − 0 + +

 ∀x ∈ − 1 ; √ , f 0 (x) = − √ −1
2 1 − x2


−e +∞ i 1 x
f 0 (x)
h
0

∀x ∈ √ ; 1 , f 0 (x) = √ + 1 > 0.

<0

2 1 − x2
f 0 (x) − − 0 + i 1 h
On détermine le signe de f 0 (x) pour x ∈ − 1 ; √ :
+∞ +∞ 2
f (x)
<0 x
f 0 (x) > 0 ⇐⇒ −√ −1>0
1 − x2
p p
On a : f (1) = − e + 1 < 0. ⇐⇒ x + 1 − x2 < 0 ⇐⇒ 1 − x2 < −x
Puisque f est continue et strictement monotone par inter-  
x 6 0 x 6 0
valles, on conclut que f admet exactement deux zéros réels,

⇐⇒ ⇐⇒
notés a, b, et que : a < 1 < b. 1 − x2 < x2 x2 >
 1
2

78
Corrigés des exercices

1 h

CORRIGÉS
Remarque : C est formée de morceaux d’ellipses.
i
⇐⇒ − 1; −√ .
x∈
2 En effet :
i 1 h p
D’autre part, pour x ∈ √ ; 1 : y = x − 1 − x2
2  
√ y = x − 1 − x2 ou y = −x + 1 − x2
p p
f (x) − f (1) x− 1−x −1 2 =⇒
=
x−1 x−1  
ou
p p
√ √ ⇐⇒ x−y = 1 − x2 x+y = 1 − x2
1 − x2 1+x
=1+ =1+ √ −→ +∞,
1−x 1−x
 
x −→ 1−
=⇒ (x − y)2 = 1 − x2 ou (x + y)2 = 1 − x2
donc f n’est pas dérivable en 1, mais la représentation gra-
phique C de f admet en (1, 1) une demi-tangente parallèle
 
⇐⇒ 2x2 − 2xy + y 2 = 1 ou 2x2 + 2xy + y 2 = 1 .
à y 0 y.
De même, f n’est pas dérivable en −1 et C admet en (−1, 1) 5.5
une demi-tangente parallèle à y 0 y. 1) Soit f convenant.
On a : Pour y ∈ R fixé, en dérivant par rapport à x, on déduit :
1
√ ∀(x, y) ∈ R2 , f 0 (x + y) = f 0 (x).
0 2
f (x) −→  − r − 1 = −2, En particulier, en remplaçant x par 0, on obtient :

1 1
x −→ √
2 1−
2 ∀y ∈ R, f 0 (y) = f 0 (0),
1
√ donc f 0 est constante.
2
0
f (x) −→  r + 1 = 2, Il existe donc a ∈ R tel que : ∀x ∈ R, f 0 (x) = a,
1 + 1
x −→
puis il existe b ∈ R tel que :

2 1− ∀x ∈ R, f (x) = ax + b.
2
donc, d’après le théorème limite de la dérivée, f admet en 2) Réciproquement, pour tout (a, b) ∈ R2 , l’application
1
√ une dérivée à gauche égale à −2 et une dérivée à droite f : R −→ R, x 7−→ ax + b
2
1
égale à 2, donc f n’est pas dérivable en √ . La repré- est dérivable sur R et satisfait :
2
sentation graphique C de f admet en ce point deux demi- ∀(x, y) ∈ R2 , f (x + y) = f (x) + f (y)
tangentes.
si et seulement si b = 0.
On dresse le tableau des variations de f : Finalement, l’ensemble des solutions est

f : R −→ R, x 7−→ ax ; a ∈ R .
x −1 − √1 √1 1
2 2
f 0 (x) +∞ + 0 − −2 2 + 5.6

1 Remarquons d’abord que l’application
2
1 1
f (x) f : R −→ R, x 7−→ +
1 + |x + 1| 1 + |x − 1|
1 0
est paire, car, pour tout x ∈ R :
1 1
y f (−x) = +
1 + | − x + 1| 1 + | − x − 1|

2 1 1
= + = f (x).
1 + |x − 1| 1 + |x + 1|
On peut donc se limiter au cas x > 0.
1
Par opérations, f est continue sur [0 ; +∞[ et f est dérivable
sur [0 ; 1[ ∪ ]1; +∞[.
Calculons f (x) puis f 0 (x), selon la position de x par rapport
à 1.
Pour 0 6 x 6 1, on a :
1 1 1 1
f (x) = + = + ,
1 + (x + 1) 1 + (1 − x) x+2 2−x
puis, pour 0 6 x < 1 :
−1 − √1 O √1 1 x 1 1
2 2 f 0 (x) = − + > 0.
(x + 2)2 (2 − x)2

79
Chapitre 5 – Calcul différentiel élémentaire

Pour x > 1, on a : 5.8


1 1 1 1 La fonctionf : R+ −→ R définie, pour tout x ∈ R+ , par :
f (x) =
1 + (x + 1)
+
1 + (x − 1)
=
x+2
+ ,
x f (x) = 22 + 3x − (x + 4)2 = e x ln 3 − x2 − 8x + 6
est deux fois dérivable sur R+ et, pour tout x ∈ R+ :
1 1
puis, pour x > 1 : f 0 (x) = − − 2 < 0. f 0 (x) = (ln 3) e x ln 3 − 2x − 8, f 00 (x) = (ln 3)2 e x ln 3 − 2.
(x + 2)2 x
On en déduit le tableau de variations de f sur [0 ; +∞[ : On a :
2  2 
f 00 (x) = 0 ⇐⇒ e x ln 3 = ⇐⇒ x ln 3 = ln
x 0 1 +∞ (ln 3) 2 (ln 3)2
f 0 (x) + − ⇐⇒ x ln 3 = ln 2 − 2 ln ln 3 ⇐⇒ x = α,
ln 2 − 2 ln ln 3
4 où α = ' 0, 459 718.
ln 3
f (x) 3 D’autre part, f (0) = ln 3 − 8 < 0 et f 0 (x)
0
−→ +∞.
x −→ +∞
1 0
Dressons le tableau de variations de f :
1 1  4
On conclut : Max + = . x 0 α β +∞
x∈R 1 + |x + 1| 1 + |x − 1| 3
f 00 (x) − 0 + +
5.7
1) Soit f convenant. <0 +∞
•En remplaçant x par 0, on obtient : f 0 (x) 0
 <0
∀y ∈ R, f (y) = f f (y) ,
puis, en reportant dans l’énoncé : >0 >0
f (x)
∀(x, y) ∈ R2 , f (x4 + y) = x3 f (x) + f (y).

•Puisque f est dérivable, on a alors, en dérivant par rapport


à y, pour x fixé : D’après le théorème des valeurs intermédiaires et la stricte
2 0 4 0 monotonie de f 0 sur [α ; +∞[, il existe β ∈ [α ; +∞[ unique
∀(x, y) ∈ R , f (x + y) = f (y). tel que f 0 (β) = 0.
Déduisons-en que f 0 est constante. On en déduit que f admet au plus deux zéros réels, l’un dans
En remplaçant y par 0, on a : ∀x ∈ R, f 0 (x4 ) = f 0 (0), donc : [0 ; β] et l’autre dans [β ; +∞[.
∀t ∈ R+ , f 0 (t) = f 0 (0), et, en remplaçant y par −x4 , on On remarque :
obtient : ∀x ∈ R, f 0 (0) = f 0 (−x4 ), donc :
f (1) = 22 + 3 − 52 = 0 et f (3) = 22 + 27 − 72 = 0.
∀t ∈ R− , f 0 (0) = f 0 (t).
On conclut : S = {1, 3}.
Il en résulte que f 0 est constante. 5.9
•Il existe donc (a, b) ∈ R2 tel que : ∀x ∈ R, f (x) = ax + b. Notons f : R −→ R,
q q
2) Réciproquement, soient (a, b) ∈ R2 et : x 7−→ f (x) = x2 + (x − 1)2 + (x + 1)2 + x2 .
f : R −→ R, x 7−→ f (x) = ax + b.
L’application f est de classe C 1 sur R et, pour tout x ∈ R :
On a : 2x + 2(x − 1) 2(x + 1) + 2x
f 0 (x) = p + p
2 4 3 2 x2 + (x − 1)2 2 (x + 1)2 + x2

∀(x, y) ∈ R , f (x + y) = x f (x) + f f (y)
2x − 1 2x + 1
⇐⇒ ∀(x, y) ∈ R2 , = p
2 2
+p .
x + (x − 1) (x + 1)2 + x2
a(x4 + y) + b = x3 (ax + b) + a(ay + b) + b
1
⇐⇒ ∀(x, y) ∈ R2 , (a − a2 )y − bx3 − ab = 0 Si x > , alors 2x − 1 > 0 et 2x + 1 > 0, donc f 0 (x) > 0.
2
1
Supposons x 6 . Alors :

 a − a2 = 0  
2


  a = 0 a = 1 
⇐⇒ b = 0 ⇐⇒ ou . f 0 (x) > 0

 b = 0 b = 0
1 − 2x


ab = 0 2x + 1
⇐⇒ p > p
(x + 1)2 + x2 x2 + (x − 1)2
On conclut que l’ensemble S des solutions de l’équation pro-
posée est {0, IdR }, c’est-à-dire qu’il y a deux solutions et (2x + 1)2 x2 + (x − 1)2

⇐⇒
1−2x>0
deux seulement, qui sont l’application nulle et l’identité.
> (1 − 2x)2 (x + 1)2 + x2


80
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
⇐⇒ (4x2 + 4x + 1)(2x2 − 2x + 1) b) On a, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ :
> (4x2 − 4x + 1)(2x2 + 2x + 1)  1 x  1 x+1
1+ < e < 1+
⇐⇒ (4x2 + 1) + 4x (2x2 + 1) − 2x
  x x
 1  1
> (4x2 + 1) − 4x (2x2 + 1) + 2x
  ⇐⇒ x ln 1 + < 1 < (x + 1) ln 1 +
x x
−2 · 2x(4x2 + 1) + 2 · 4x(2x2 + 1) > 0
 1 1  1 1
⇐⇒ ⇐⇒ ln 1 + < et ln 1 + > .
x x x x+1
x 2(2x2 + 1) − (4x2 + 1) > 0 ⇐⇒ x > 0.

⇐⇒
De plus :
 1 1 x+1 1
ln 1 + > ⇐⇒ ln >
On en déduit le tableau des variations de f : x x+1 x x+1
x 1  1  1
⇐⇒ ln <− ⇐⇒ ln 1 − <− .
1
x+1 x+1 x+1 x+1
x −∞ 0 +∞
2
Ainsi, pour prouver les deux inégalités demandées, il suffit
f 0 (x) − 0 + + d’établir l’inégalité :
∀t ∈ ] − 1 ; +∞[−{0}, ln(1 + t) < t.
f (x)
Cette inégalité est connue. Redémontrons-la. L’application
2 f : t 7−→ ln(1 + t) − t est dérivable sur ] − 1 ; +∞[ et :
1 t
∀t ∈ ] − 1 ; +∞[, f 0 (t) = −1=− ,
1+t 1+t
Comme f (0) = 2, on conclut : d’où le tableau de variations de f :
∀x ∈ R, f (x) > 2, ce qui est l’inégalité voulue.
t −1 0 +∞
5.10
f 0 (t) + 0 −
a) L’application
0
f (t)
f : [0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ x(2 + cos x) − 3 sin x <0 <0

est de classe C∞ et, pour tout x ∈ [0 ; +∞[ :


On a donc : ∀t ∈ ] − 1 ; +∞[−{0}, f (t) < 0,
f (x) = 2 − x sin x − 2 cos x,
0
c’est-à-dire : ∀t ∈ ] − 1 ; +∞[−{0}, ln(1 + t) < t.
f 00 (x) = −x cos x + sin x, f 000 (x) = x sin x. 1
En remplaçant t par pour x ∈ ]0 ; +∞[, on obtient :
x
•On a, pour tout x ∈ [π ; +∞[ :  1 1
ln 1 + < ,
3 sin x 6 3 et x(2 + cos x) > π(2 − 1) = π > 3, x x
1
donc : 3 sin x 6 x(2 + cos x). et, en remplaçant t par − pour x ∈ ]0 ; +∞[, on ob-
x+1
tient :
•Il nous suffit donc d’établir l’inégalité demandée lorsque
x ∈ [0 ; π].
 1  1
ln 1 − <− ,
x+1 x+1
On dresse les tableaux de variations :
d’où les inégalités demandées.
x 0 π
5.11
f 000 (x) 0 + 0
1) Inégalité

f 00 (x) En notant u = ln a, v = ln b, l’inégalité, notée (1) de l’énoncé


0 se re-écrit :
u v u+v

f 0 (x) (1) ⇐⇒ α e α +βe β > (α + β) e α+β .


0
Soit u ∈ R fixé. Considérons l’application
u v u+v
f (x)
0 f : R −→ R, v 7−→ f (v) = α e α +βe β − (α + β) e α+β .
L’application f est dérivable sur R et, pour tout v ∈ R :
v u+v

Ceci montre : ∀x ∈ [0 ; π], f (x) > 0, f 0 (v) = e β − e α+β .


v u+v
d’où l’inégalité demandée, pour x ∈ [0 ; π]. On a donc : f 0 (v) > 0 ⇐⇒ > ⇐⇒ αv > βu.
β α+β

81
Chapitre 5 – Calcul différentiel élémentaire

On en déduit le tableau des variations de f : On a donc, pour tout x ∈ R+ :

ϕ0n+1 (x) = (−1)n+2 − sin x − Cn+1


0

(x)
βu
v −∞ +∞
= (−1)n −sin x+Sn (x) = (−1)n+1 sin x−Sn (x) = ψn (x)
α  
f 0 (v) − 0 +
0
(x) = (−1)n+2 cos x − Sn+1
0

ψn+1 (x)
f (v) = (−1)n+2 cos x − Cn+1 (x) = ϕn+1 (x).


Comme ϕ0n+1 = ψn > 0, ϕn+1 est croissante.


De plus, ϕn+1 (0) = 0, donc ϕn+1 > 0.
De plus : Alors, ψn+1
0 = ϕn+1 > 0, donc ψn+1 est croissante.
De plus, ψn+1 (0) = 0, donc ψn+1 > 0.
βu
 βu  u+
u u α
f = α e α + β e α − (α + β) e α+β
α
u u u
Ceci montre que la propriété est vraie pour n + 1.
= α e α + β e α − (α + β) e α = 0. Finalement, la propriété est vraie pour tout n ∈ N, par ré-
On conclut : ∀v ∈ R, f (v) > 0, d’où l’inégalité demandée. currence sur n.
2) Étude du cas d’égalité 5.13
h πh
D’après le tableau précédent, il y a égalité dans l’inégalité (1) Considérons l’application f : 0 ; −→ R définie, pour
2
βu h πh
si et seulement si v = . Et : tout x ∈ 0 ; , par :
α 2
βu β
v= ⇐⇒ ln b = ln a ⇐⇒ α ln b = β ln a sin3 x sin x(1 − cos2 x)
α α f (x) = − x3 = − x3
cos x cos x
⇐⇒ bα = aβ . 1
Ainsi, il y a égalité dans (1) si et seulement si bα = aβ . = tan x − sin x cos x − x3 = tan x − sin 2x − x3 .
2
3) Exemple πh
h
L’application f est de classe C ∞ sur 0; et, pour tout
2
En prenant α = 2, β = 3, on obtient : h πh
1 1 1
x ∈ 0; :
∀(a, b) ∈ ]0 ; +∞[2 , 2a 2 + 3b 3 > 5(ab) 5 . 2
f 0 (x) = (1 + tan2 x) − cos 2x − 3x2 ,
5.12 f 00 (x) = 2 tan x(1 + tan2 x) + 2 sin 2x − 6x
Notons, pour tout n ∈ N, ϕn , ψn : R+ −→ R les applications
définies, pour tout x ∈ R+ , par : = 2 tan x + 2 tan3 x + 2 sin 2x − 6x,

ϕn (x) = (−1)n+1 cos x − Cn (x) f 000 (x) (2 + 6 tan2 x)(1 + tan2 x) + 4 cos 2x − 6
  =

ψ (x) = (−1)n+1 sin x − S (x). = 8 tan2 x + 6 tan4 x + 4 cos 2x − 4


n n
= 8 tan2 x + 6 tan4 x − 8 sin2 x
Montrons, par récurrence sur n : ∀n ∈ N, ϕn > 0 et ψn > 0.
= 8(tan2 x − sin2 x) + 6 tan4 x.
•Pour n = 0, on tombe sur des inégalités connues :
ϕ0 (x) = −(cos x − 1) = 1 − cos x > 0 πh
 i
On sait : ∀x ∈ 0 ; , 0 < sin x < x < tan x,
∀x ∈ R+ , 2
ψ (x) = −(sin x − x) = x − sin x > 0. i π h
0
d’où : ∀x ∈ 0 ; , f 000 (x) > 0.
2
•Supposons, pour un n ∈ N : ϕn > 0 et ψn > 0. On remonte alors les tableaux de variations :
On remarque : Cn+1
0 = −Sn et Sn+1
0 = Cn+1 . En effet, pour x π
0
tout x ∈ R+ : 2

n+1 n+1 f 000 (x) 0 +


0
X (−1)k 2kx2k−1 X (−1)k x2k−1
Cn+1 (x) = =
(2k)! (2k − 1)! f 00 (x) 0
k=1 k=1
n
(−1)p+1 x2p+1
f 0 (x) 0
X
= = −Sn (x)
p=k−1
p=0
(2p + 1)!
n+1
X (−1)k (2k + 1)x2k
f (x) 0
0
Sn+1 (x) =
(2k + 1)! πh i
k=0 On obtient : ∀x ∈ 0 ; , f (x) > 0,
n+1
2
X (−1)k x2k i π h  sin x 3
=
(2k)!
= Cn+1 (x). et on conclut : ∀x ∈ 0 ; , > cos x.
k=0 2 x

82
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
5.14 5.16
On a, pour tout (x, y) ∈ [0 ; 1]2 : Considérons l’application
x
+
y
6 1 ⇐⇒ x(1 + x) + y(1 + y) 6 (1 + x)(1 + y)
i πh sin t
1+y 1+x f : 0; −→ R, t 7−→ f (t) = .
2 t
⇐⇒ x2 +y 2 +x+y 6 xy+x+y+1 ⇐⇒ xy+1−x2 −y 2 > 0.
π
Pour y ∈ [0 ; 1] fixé, considérons la fonction On a, pour tout (x, y) ∈ R2 tel que 0 < x < y < :
2
f : [0 ; 1] −→ R, x 7−→ xy + 1 − x2 − y 2 . 
sin y sin x
 <
sin x

La fonction f est dérivable sur [0 ; 1] et : x πx  y

x
< < ⇐⇒
0 y sin y 2y  sin y 2 sin x
∀x ∈ [0 ; 1], f (x) = y − 2x. 

 >
y π x
D’où le tableau de variations de f : 2
⇐⇒ f (x) < f (y) < f (x).
x y π
0 2 1
f 0 (x) + 0 − Étudions les variations de f .
i πh
L’application f est dérivable sur 0; et :
f (x) 2
1 − y2 y − y2
i πh t cos t − sin t
∀t ∈ 0 ; , f 0 (t) = .
Comme 1 − y 2 > 0 et y − y 2 = y(1 − y) > 0, on déduit : 2 t2

∀x ∈ [0 ; 1], f (x) > 0,


h πh
L’application A : 0 ; −→ R, t 7−→ t cos t − sin t est dé-
2
ce qui montre l’inégalité demandée. πh πh
h h
rivable sur 0 ; et, pour tout t ∈ 0 ; :
2 2
5.15
a) Soit y ∈ R fixé. A0 (t) = −t sin t 6 0 (et < 0 si t 6= 0),

L’application f : R∗+ −→ R, x 7−→ x ln x + e y−1 − xy donc A est strictement décroissante. Comme A(0) =
i πh
est dérivable sur R∗+ et : ∀x ∈ R∗+ , f (x) = 1 + ln x − y,
0 0, il en résulte ∀t ∈ 0 ; , A(t) < 0, puis :
2
πh
d’où le tableau des variations de f :
i
∀t ∈ 0 ; , f 0 (t) < 0,
2
et donc f est strictement décroissante.
x 0 ey−1 +∞
sin t π 2
f 0 (x) − 0 + De plus, f (t) = −→ 1 et f = .
t t −→ 0+ 2 π

f (x)
0 π
t 0
2
Et : f ( e y−1 ) = e y−1 (y − 1) + e y−1 − e y−1 y = 0. f 0 (t) −
Il en résulte : ∀x ∈ R∗+ , f (x) > 0, 1 2
f (t)
d’où l’inégalité voulue. π
On conclut : ∀(x, y) ∈ R∗+ × R, xy 6 x ln x + e y−1 .
b) Soit (x, y, z) ∈ R∗+ × R∗+ × R. On a, en appliquant a) à Puisque f est strictement décroissante, on a, pour tout
(xy, z) à la place de (x, y) : xyz = (xy)z 6 xy ln(xy) + e z−1 . (x, y) ∈ R2 tel que 0 < x < y 6
π
:
2
Et : xy ln(xy) = xy ln x + xy ln y = y(x ln x) + x(y ln y).
2
En appliquant a) à (y, x ln x) et à (x, y ln y) à la place de 1 > f (x) > f (y) > .
(x, y), on a : π
D’une part, on obtient : f (y) < f (x).
y(x ln x) 6 y ln y+ e x ln x−1 et x(y ln y) 6 x ln x+ e y ln y−1 .
f (y)
On conclut : D’autre part : > f (y) car 0 < f (x) < 1,
f (x)
xyz 6 x ln x + e x ln x−1 + y ln y + e y ln y−1 + e z−1 .
 
f (y) 2
| {z } donc : > .
noté h(z) f (x) π
| {z } | {z }
noté f (x) noté g(y)
D’où les inégalités demandées.

83
Chapitre 5 – Calcul différentiel élémentaire

5.17 •Pour n = 1, l’inégalité voulue est triviale, c’est une égalité.


a) Soient n ∈ x ∈ ]0 ; +∞[ fixés. Considérons l’applica-
N∗ , √ x1 + x2
•Pour n = 2, l’inégalité x1 x2 6 est connue.
yn 2
tion f : ]0 ; +∞[ −→ R, y 7−→ (n − 1)x + n−1 − ny.
x En effet :
Il est clair que f est dérivable et :
√ x1 + x2
2 x1 x2 6 ⇐⇒ 4x1 x2 6 (x1 + x2 )2
ny n−1 n 2
∀y ∈ ]0 ; +∞[, f 0 (y) = −n= (y n−1 − xn−1 ).
xn−1 xn−1 ⇐⇒ x21 − 2x1 x2 + x22 > 0 ⇐⇒ (x1 − x2 )2 > 0.
De plus : f (x) = (n − 1)x + x − nx = 0.
•Supposons l’inégalité vraie à l’ordre n − 1, pour tous
D’où le tableau des variations de f : nombres > 0.
Soit (x1 , ..., xn ) ∈ (R∗+ )n . Notons :
y 0 x +∞
x1 + · · · + xn−1 h x + ··· + x
n−1 n−1 1/n
 i
f 0 (y) − 0 + x= , y = xn
1
,
n−1 n−1
f (y) yn
0 de sorte que : = xn .
xn−1
D’après a), on a alors :
Il en résulte : ∀y ∈ ]0 ; +∞[, f (y) > 0,
x1 + · · · + xn = (x1 + · · · + xn−1 ) + xn = (n − 1)x + xn
d’où l’inégalité demandée.
yn h x1 + · · · + xn−1 n−1 i1/n
b) Remarquons d’abord que l’inégalité envisagée est évidente = (n − 1)x + n−1 > ny = n xn
x n−1
lorsque l’un des nombres x1 , ..., xn est nul, puisqu’alors la 1/n
moyenne géométrique est nulle et la moyenne arithmétique = n(x1 · · · xn )1/n ,

> n xn (x1 · · · xn−1 )
H.R.
est > 0. On peut donc se restreindre, comme le fait l’énoncé,
au cas où les nombres x1 , ..., xn sont tous > 0. x1 + · · · + xn √
d’où : > n x1 · · · xn .
n
Récurrence sur n.

84
Fonctions usuelles
Fonctions usuelles
Chapitre 6 TITRE FICTIF

Plan
Les méthodes à retenir 86
Thèmes abordés dans les exercices
• Résolution d’équations ou d’inéquations à une ou plusieurs
Vrai ou faux ? 92 inconnues réelles
Les énoncés des exercices 93
• Calculs de certaines sommes et de certains produits
X Y
Du mal à démarrer ? 95
Vrai ou faux, les réponses 96 • Obtention d’égalités ou d’inégalités à une ou plusieurs va-
Les corrigés des exercices 97 riables réelles
• Étude et représentation graphique de fonctions faisant in-
tervenir les fonctions usuelles.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition et propriétés des fonctions usuelles :
ln, exp, lna , expa , puissances, fonction hyperboliques
directes, fonctions circulaires directes, fonctions circulaires
réciproques
• Étude et représentation de chaque fonction usuelle
• Comparaison locale des fonctions logarithmes, puissances,
exponentielles
• Formulaire de trigonométrie circulaire, à savoir par cœur
• Déduction du formulaire de trigonométrie hyperbolique à
partir du formulaire de trigonométrie circulaire, en rempla-
çant cos par ch et sin par i sh.

85
Chapitre 6 – Fonctions usuelles

Les méthodes à retenir


Méthode
On peut se ramener à des logarithmes népériens par la formule :
Pour manipuler des lo- ln x
garithmes de base quel- loga (x) = .
ln a
conque
➟ Exercice 6.1

Exemple ln x
On a, pour tout x ∈ ]1 ; +∞[, en notant t = ∈ ]0 ; +∞[ :
ln 2
Résoudre l’équation : 5 ln x ln 2 5
log2 x + logx 2 = ⇐⇒ + =
5 2 ln 2 ln x 2
log2 x + logx 2 = ,
2 1 5
⇐⇒ t+ =
d’inconnue x ∈ ]1 ; +∞[. t 2
⇐⇒ 2t2 − 5t + 2 = 0
n1 o
⇐⇒ t∈ ,2
2
n ln 2 o
⇐⇒ ln x ∈ , 2 ln 2
2
 √
⇐⇒ ln x ∈ ln 2, ln 4

⇐⇒ x ∈ { 2, 4}.


On conclut : S = { 2, 4}.

Méthode

On peut quelquefois essayer de se ramener à des exponentielles (mais


Pour manipuler des
ce n’est pas toujours nécessaire ni utile).
fonctions hyperboliques
➟ Exercice 6.2
directes, ch, sh, th

Exemple
Soit (x, y) ∈ R2 . On a :
e x − e −x
Résoudre l’équation : sh x = y ⇐⇒ =y
2
sh x = y,
⇐⇒ e x − 2y − e −x = 0 ⇐⇒ e 2x − 2y e x − 1 = 0.
d’inconnue x ∈ R, de paramètre fixé Notons X = e x . On a alors :
y ∈ R. sh x = y ⇐⇒ X 2 − 2yX − 1 = 0.
Il s’agit d’une équation du second degré (d’inconnue X).

86
Les méthodes à retenir

Le discriminant est ∆ = 4(y 2 + 1) > 0, donc les solutions sont


p p
X1 = y − 1 + y 2 , X2 = y + 1 + y 2 .
Comme X = e x > 0 et que X1 < 0 et X2 > 0, on obtient :
p
X = y + 1 + y2 .
On conclut :
 
sh x = y ⇐⇒ x = ln y + 1 + y 2 .
p
∀(x, y) ∈ R2 ,

Exemple
Soit (x, y) ∈ [0 ; +∞[×[1 ; +∞[. On a :
e x + e −x
Résoudre l’équation : ch x = y ⇐⇒ =y
2
ch x = y,
⇐⇒ e x − 2y + e −x = 0 ⇐⇒ e 2x − 2y e x + 1 = 0.
d’inconnue x ∈ [0 ; +∞[, de paramètre Notons X = e x . On a alors :
fixé y ∈ [1 ; +∞[. ch x = y ⇐⇒ X 2 − 2yX + 1 = 0.
Il s’agit d’une équation du second degré (d’inconnue X).
Le discriminant est ∆ = 4(y 2 − 1) > 0, donc les solutions sont :
p p
X1 = y − y 2 − 1, X2 = y + y 2 − 1.
Le cas y = 1 est d’étude immédiate.
Supposons y > 1. On a : X = e x > 1.
Comme 0 < X1 < X2 et X1 X2 = 1, on a nécessairement X1 < 1 < X2 ,
donc X = X2 .
On conclut :
 
ch x = y ⇐⇒ x = ln y + y 2 − 1 .
p
∀(x, y) ∈ [0 ; +∞[×[1 ; +∞[,

Exemple
Soit (x, y) ∈ R× ] − 1 ; 1[. On a :
sh x
Résoudre l’équation : th x = y ⇐⇒ =y
ch x
th x = y, e x − e −x
⇐⇒ =y
d’inconnue x ∈ R, de paramètre fixé e x + e −x
y ∈ ] − 1 ; 1[. e 2x − 1
⇐⇒ =y
e 2x + 1

⇐⇒ e 2x − 1 = y e 2x + y

⇐⇒ (1 − y) e 2x = 1 + y
1+y
⇐⇒ e 2x =
1−y
1 1+y
⇐⇒ x= ln .
2 1−y

On conclut :
 1 1+y
∀(x, y) ∈ R× ] − 1 ; 1[, th x = y ⇐⇒ x = ln .
2 1−y

87
Chapitre 6 – Fonctions usuelles

Remarque
Argsh : R −→ R, y 7−→ ln y +
 p
y2 + 1 ,
On a ainsi obtenu les fonctions hyper- Argch : [1 ; +∞[ −→ R, y −
7 → ln y + y 2 − 1 ,
p 

boliques réciproques (qui ne sont pas au 1 1+y


Argth : ] − 1 ; 1[ −→ R, y 7−→ ln .
programme). 2 1−y

Méthode
• Se rappeler que, pour tout x ∈ R :
Pour manipuler les fonc-
cos2 x + sin2 x = 1, | sin x| 6 1, | cos x| 6 1, | sin x| 6 |x|.
tions circulaires directes
sin, cos
• Penser à utiliser le formulaire de trigonométrie circulaire.
➟ Exercices 6.3, 6.4, 6.6, 6.7, 6.13

Exemple
On a, pour tout x ∈ R :
1
Résoudre l’équation, d’inconnue x ∈ R : sin6 x + cos6 x =
4
1 1
sin6 x + cos6 x = . ⇐⇒ (sin2 x + cos2 x)(sin4 x − sin2 x cos2 x + cos4 x) =
4 | {z } 4
=1

1
⇐⇒ (sin x + cos2 x)2 − 3 sin2 x cos2 x =
2
| {z } 4
=1

1
⇐⇒ sin x cos2 x =
2
4
⇐⇒ sin2 2x = 1
⇐⇒ sin 2x = ±1
π
⇐⇒ 2x = + kπ, k ∈ Z
2
π π
⇐⇒ x = + k , k ∈ Z.
4 2

On conclut : nπ π o
S= +k ; k∈Z .
4 2

Exemple
On a, par formules de trigonométrie, pour tout x ∈ R :
cos 3x = cos(2x + x)
i πh cos 3x 1
Soit x ∈ 0; tel que = . = cos 2x cos x − sin 2x sin x
2 cos x 2
sin 3x (2 cos2 x − 1) cos x − 2 sin2 x cos x
Calculer . =
sin x
= (2 cos2 x − 1) cos x − 2(1 − cos2 x) cos x
= cos x(4 cos2 x − 3),

88
Les méthodes à retenir

et sin 3x = sin(2x + x) = sin 2x cos x + sin x cos 2x


= 2 sin x cos2 x + sin x(2 cos2 x − 1)
= sin x(4 cos2 x − 1),
d’où, pour tout x ∈ ]0 ; π/2[ :
cos 3x sin 3x
= 4 cos2 x − 3 et = 4 cos2 x − 1.
cos x sin x
sin 3x cos 3x 1 5
On déduit : = +2= +2= .
sin x cos x 2 2

Méthode

Faire tout passer dans le premier membre et étudier les variations


Pour résoudre une équa-
d’une fonction, avec souplesse, c’est-à-dire en remplaçant éventuelle-
tion (ou un système
ment l’équation par une équation équivalente.
d’équations) dans la-
➟ Exercices 6.8, 6.12
quelle interviennent des
fonctions usuelles

Exemple
L’application f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ 2x ln x + 3(x − 1) est dérivable
(donc continue) sur ]0 ; +∞[ et, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ :
Résoudre l’équation : f 0 (x) = 2(ln x + 1) + 3 = 2 ln x + 5,
2x ln x + 3(x − 1) = 0, d’où le tableau de variations de f :
d’inconnue x ∈ ]0 ; +∞[.
x 0 e−5/2 +∞
f 0 (x) − 0 +

<0 >0
f (x)

On a : x ln x −→ 0, donc f (x) −→ −3,


x −→ 0 x −→ 0
et : f (x) −→ +∞.
x −→ +∞
D’après le théorème des valeurs intermédiaires et la stricte monotonie
de f par intervalles, f s’annule une fois et une seule dans ]0 ; +∞[.
On remarque : f (1) = 0.
On conclut : S = {1}.

Méthode
• Essayer un changement de variable qui pourrait permettre de
Pour l’étude et la re- simplifier la fonction circulaire réciproque avec une fonction cir-
présentation graphique culaire directe.
d’une fonction f faisant ➟ Exercice 6.10
intervenir des fonctions
circulaires réciproques • Calculer la dérivée de f et essayer, dans certains cas, de recon-
naître la dérivée d’une fonction plus simple.

89
Chapitre 6 – Fonctions usuelles

Exemple
L’application f est 2π-périodique et paire.
On a, pour tout x ∈ [0 ; π] :
Simplifier, pour x ∈ R : s
2 sin2 x2 x
1 − cos x f (x) = Arccos = Arccos sin
r
f (x) = Arccos . 2 2
2  x x
= Arccos sin car ∈ [0 ; π/2] ⊂ [0 ; π]
2 2
 π x 
= Arccos cos −
2 2
π x π x
= − car − ∈ [0 ; π/2] ⊂ [0 ; π].
2 2 2 2

Méthode
Montrer que les dérivées sont égales (si les fonctions sont dérivables
sur un intervalle) et que les fonctions prennent la même valeur en au
Pour montrer que deux
moins un point.
fonctions sont égales sur
➟ Exercice 6.11
un intervalle

Exemple
•L’application
1
Montrer : f : R∗ −→ R, x 7−→ Arctan x + Arctan
x
1 π
∀x ∈ R∗ , Arctan x + Arctan =ε , est impaire, dérivable sur ]0 ; +∞[ et, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ :
x 2
1 1  1
où : ε = −1 si x < 0, ε = 1 si x > 0.

f 0 (x) = + −
1 + x2 x2 1 + 1 2
 
x
1 1
= − 2 = 0,
1 + x2 x +1
donc f est constante sur l’intervalle ]0 ; +∞[.
π π
On a : f (1) = 2 = , donc :
4 2
π
∀x ∈ ]0 ; +∞[, f (x) = .
2
•Puisque f est impaire, on déduit :
π
∀x ∈ ] − ∞ ; 0[, f (x) = −f (−x) = − .
2

Méthode
Essayer de composer par une fonction circulaire directe, de façon à
faire disparaître les fonctions circulaires réciproques. On essaiera de
Pour résoudre une équa-
maintenir des équivalences logiques, ou bien on raisonnera par im-
tion dans laquelle inter-
plication et réciproque (lorsque la ou les valeurs obtenues sont assez
viennent des fonctions
simples).
circulaires réciproques
➟ Exercice 6.12

90
Les méthodes à retenir

Exemple √
Si x ∈√ R est√ solution, alors on a 15 x ∈ [−1 ; 1], donc
x ∈ [−1/ 15 ; 1/ 15], et, d’autre part, si x < 0, alors le premier
Résoudre l’équation, d’inconnue x ∈ R : membre est < 0, contradiction, donc x > 0.

√ π Ainsi, x ∈ [0 ; 1/ 15].
Arcsin x + Arcsin ( 15 x) = .
2 On a alors :
√ π
Arcsin x + Arcsin ( 15 x) =
2
√ π
⇐⇒ Arcsin ( 15 x) = − Arcsin x
| {z } |2 {z }
∈[0 ; π/2]
∈[0 ; π/2]
√ π 
sin Arcsin ( 15 x) = sin − Arcsin x

⇐⇒
2
√ p
⇐⇒ 15 x = 1 − x2
⇐⇒ 15x2 = 1 − x2
x>0

⇐⇒ 16x2 = 1
1
⇐⇒ x2 =
16
1
⇐⇒ x= ,
x>0 4

et on a bien 1/4 ∈ [0 ; 1/ 15].
n1o
On conclut : S = .
4

Méthode
Essayer de :
Pour calculer une li- • transformer l’écriture de la fonction
mite se présentant sous • utiliser les prépondérances classiques des puissances sur les loga-
une forme indéterminée rithmes, des exponentielles sur les puissances, c’est-à-dire plus
et faisant intervenir des précisément les limites suivantes du cours :
fonctions usuelles
(ln x)α
lim = 0, pour (α, β) ∈ R × R∗+ fixé
x −→ +∞ xβ
lim xβ | ln x|α = 0, pour (α, β) ∈ R × R∗+ fixé
x −→ 0+

λx
lim = +∞, pour (λ, α) ∈ ]1 ; +∞[×R fixé
x −→ +∞ xα

lim λx |x|α = 0, pour (λ, α) ∈ ]1 ; +∞[×R fixé.


x −→ −∞

91
Chapitre 6 – Fonctions usuelles

Exemple
e 2x (ln x)3 e 2x
a) = (ln x)3 −→ +∞.
Déterminer les limites suivantes : x4 x4 | {z } x −→ +∞
| {z }
−→ +∞
e 2x (ln x)3
−→ +∞
a) lim b) x2 ln(x3 ) = x2 (3 ln x)3 = 27x2 (ln x)3 −→ 0.
2
x −→ +∞ x4 x −→ 0
b) lim x2 ln(x3 )
3
ln(−x)
2
c) x3 e x ln(−x) = x4 e x
x −→ 0+
 2
−→ 0.
x x −→ −∞
c) lim x3 e x ln(−x) .
2 | {z }
−→ 0 | {z }
x −→ −∞ −→ 0

Vrai ou Faux ?
6.1 ∀x ∈ R, ch (2x) = 2 ch2 x − 1. V F

6.2 ∀x ∈ R, sh (2x) = 2 sh2 x − 1. V F

6.3 L’application sh : R −→ R est bijective. V F

6.4 ∀x ∈ R, | sin x| 6 |x|. V F

ln(x + e x )
6.5 Comme la puissance l’emporte sur le logarithme, on a : √ −→ 0. V F
x x −→ +∞

6.6 (ln x)3 x2 e −x −→ 0. V F


x −→ +∞

6.7 La fonction Arcsin est continue sur [−1 ; 1], dérivable sur ] − 1 ; 1[, non dérivable en −1 V F
ni en 1.
1 π
6.8 ∀x ∈ ]0 ; +∞[, Arctan x + Arctan = . V F
x 2
π
6.9 ∀x ∈ [−1 ; 1], Arcsin x + Arccos x = . V F
2

6.10 ∀x ∈ R, Arcsin (sin x) = x. V F

92
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


6.1 Exemple de résolution d’une équation à une inconnue réelle, avec logarithmes
x + 5 1
Résoudre l’équation, d’inconnue x ∈ R : ln = (ln x + ln 5).
2 2
6.2 Exemple de système de deux équations à deux inconnues réelles, faisant intervenir
ch et sh 
ch x + ch y = 4
Résoudre dans R2 : (S)
sh x + sh y = 1.

6.3 Exemple de résolution d’une équation à une inconnue réelle, avec sinus
√ √
Résoudre l’équation, d’inconnue x ∈ [0 ; π] : 2 sin x = 1 − sin 2x + 1 + sin 2x.
6.4 Exemple de résolution d’un système de deux d’équations à deux inconnues réelles,
faisant intervenir des sinus

sin(x + y) = 2x
Résoudre dans R2 :
sin(x − y) = 2y.

6.5 Calcul d’une limite faisant intervenir des cosinus en produit

Résoudre l’équation, d’inconnue x ∈ R : ch5 x − sh5 x = 1.


6.6 Calcul d’un produit de cosinus
n−1
2k π
Calculer, pour tout n ∈ N∗ : An = cos
Y
.
2n − 1
k=0

6.7 Exemple d’étude de fonction réciproque

a) Montrer que l’application f : x 7−→ 2 cos x + cos 2x est une bijection de I = [0 ; 2π/3]
sur un intervalle J que l’on précisera.
b) Exprimer cos f −1 (t) , pour tout t ∈ J.


6.8 Exemple d’équation portant sur des exponentielles


Résoudre dans R : 3x + 4x = 5x .
6.9 Exemple de résolution d’un système de deux équations à deux inconnues réelles,
faisant intervenir des
 exponentielles
x + e x = y + e y
Résoudre dans R :2
x2 + xy + y 2 = 27.

6.10 Exemple d’étude de fonction faisant intervenir Arccos

Étude et représentation graphique de la fonction f d’une variable réelle donnée par :


f (x) = Arccos (2x2 − 1).

93
Chapitre 6 – Fonctions usuelles

6.11 Une égalité entre fonctions composées de fonctions circulaires et hyperboliques,


directes et réciproques
 1 
Montrer : ∀x ∈ [0 ; +∞[, Arctan (sh x) = Arccos .
ch x
6.12 Exemple de résolution d’une équation à une inconnue réelle, faisant intervenir
des Arccos
π
Résoudre l’équation, d’inconnue x ∈ R : (1) Arccos x + Arccos (2x) = .
2
1
6.13 Lien entre tan θ et
cos θ
Soit P ∈ R[X]. Montrer que les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) P est pair
i π πh  1 
(ii) ∃ Q ∈ R[X], ∀θ ∈ − ; , P (tan θ) = Q .
2 2 cos2 θ
6.14 Exemple d’inégalités faisant intervenir des logarithmes

y−x x+y
a) Montrer, pour tout (x, y) ∈ R2 tel que 0 < x < y : < .
ln y − ln x 2
n
k n(n + 1)(4n + 5)
b) En déduire, pour tout n ∈ N :
X

< .
 1 12
k=1 ln 1 +
k

6.15 Exemple d’inégalité à une variable réelle, faisant intervenir un logarithme


 1 1
Montrer : ∀x ∈ ]0 ; +∞[, ln 1 + 6p .
x x(x + 1)

6.16 Exemple d’équation à une inconnue réelle, faisant intervenir des puissances
1
1
Résoudre dans R : xx 2 = .
2
6.17 Une fonction de deux variables réelles qui se simplifie
1 − xy
Simplifier, pour (x, y) ∈ R2 : f (x, y) = Arccos √ p .
1 + x2 1 + y 2

6.18 Sommes d’Arctan

a+b
a) Montrer, pour tout (a, b) ∈ [0 ; 1[2 : Arctan a + Arctan b = Arctan .
1 − ab
1 1 1
b) En déduire la valeur de : S = 5 Arctan + 2 Arctan + 3 Arctan .
8 18 57

94
Du mal à démarrer ?

Du mal à démarrer ?
6.1 Raisonner par équivalences logiques successives. 6.11 Montrer que les deux membres sont dérivables, ont
la même dérivée, et prennent la même valeur en au
Réponse : {5}. moins un point.
6.2 Se ramener à des exponentielles et faire le change- 6.12 Faire passer un terme de l’autre côté, situer les deux
ment d’inconnues X = e x , Y = e y . membres dans certains intervalles, puis composer par
cos.
6.3 Raisonner par équivalences logiques successives, en
commençant par élever au carré. 6.13 Séparer clairement les deux sens de l’équivalence lo-
h π 3π i gique.
Réponse : ; . Pour (i) =⇒ (ii), exprimer la forme d’un polynôme
4 4 1
pair et exprimer tan2 θ à l’aide de .
6.4 Élever au carré et utiliser l’inégalité classique : cos2 θ
∀t ∈ R, | sin t| 6 |t|, ou encore : sin2 t 6 t2 . y
6.14 a) En posant t = , se ramener à l’étude des varia-
x
6.5 Montrer x > 0, puis utiliser ch2 x − sh2 x = 1. tions d’une fonction.
 1
b) Remarquer : ln 1 + = ln(k + 1) − ln k.
sin 2a k
6.6 Remarquer, pour tout a ∈ R − πZ : cos a =
2 sin a 6.15 Étudier les variations d’une fonction, après divers
et effectuer un télescopage multiplicatif. changements de variable éventuellement.
6.7 a) Appliquer le théorème de la bijection monotone.
1
6.16 Montrer x > 0, puis poser t = x 2 pour se rame-
b) Pour t ∈ J, noter x = f −1 (t) et résoudre une ner à une équation plus simple, pour la résolution de
équation du second degré d’inconnue cos x. laquelle on pourra étudier les variations d’une fonc-
√ tion.
−1 + 3 + 2t
Réponse : cos f −1 (t) = . 6.17 La présence de 1 + x2 fait penser à une

2 formule de trigonométrie contenant 1 + tan2 t.
6.8 Remarquer une solution particulière. En notant t = Arctan x, u = Arctan y, exprimer
1 − xy
En divisant par 5x , amener la stricte monotonie √ p en fonction de t et u. Séparer en-
1 − x2 1 − y 2
d’une fonction.
suite en cas selon la situation de t + u.
6.9 Remarquer que t 7−→ t+ e t est injective, d’où x = y. 6.18 a) Montrer que les deux membres sont dans [0 ; π/2[
et ont la même tan.
6.10 Transformer l’écriture de f (x) en utilisant : b) Grouper les termes de façon à appliquer a) plu-
2 cos2 t − 1 = cos 2t. sieurs fois.

95
Chapitre 6 – Fonctions usuelles

Vrai ou Faux, les réponses


e 2x + e −2x ( e x + e −x )2 − 2  e x + e −x 2
6.1 On a : ch (2x) = = =2 − 1 = 2 ch2 x − 1. V F
2 2 2
6.2 Pour x = 0, on a sh 2x = 0 et 2 sh2 x − 1 = −1. V F
La formule correcte est : sh 2x = 2 sh x ch x.
6.3 L’application sh est continue, strictement croissante et de limites −∞ en −∞ et +∞ V F
en +∞, donc, d’après le théorème de la bijection monotone, sh est bijective.

6.4 Les applications f : x 7−→ x − sin x et g : x 7−→ x + sin x sont dérivables sur R+ et, pour V F
tout x ∈ R+ , f 0 (x) = 1 − cos x > 0 et g 0 (x) = 1 + cos x > 0, donc f et g sont croissante
sur R+ .
Comme f (0) = 0 et g(0) = 0, on déduit f > 0 et g > 0, c’est-à-dire :
∀x ∈ R+ , | sin x| 6 x = |x|.
Enfin, pour tout x ∈ R− : | sin x| = | sin(−x)| 6 −x = |x|.

6.5 L’explication donnée et la réponse donnée sont fausses : ln(x + e x ) n’est pas vraiment V F
un logarithme, à cause de la présence de e x .
ln(x + e x ) ln e x (x e −x + 1) x + ln(1 + x e −x )

On a : √ = √ = √
x x x
√ ln(1 + x e −x )
= x+ √ −→ +∞.
x x −→ +∞

(ln x)3 3 −x
6.6 On a : (ln x)3 x2 e −x = x e −→ 0. V F
x } | {z } x −→ +∞
| {z −→ 0
−→ 0

6.7 C’est un résultat du cours. V F


1
6.8 L’application f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ Arctan x + Arctan est dérivable sur ]0 ; +∞[ V F
x
et, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ :
1  1 1 1 1
f 0 (x) = + −  1 2 = − = 0,
1 + x2 x2 1+x 2 1 + x2
1+
x

donc f est constante sur l’intervalle ]0 ; +∞[.


π π
Comme f (1) = 2 Arctan (1) = 2 = , on conclut au résultat proposé.
4 2
6.9 Soient x ∈ [−1 ; 1], t = Arcsin x. V F
On a alors x = sin t et t ∈ [−π/2 ; π/2], donc π/2 − t ∈ [0 ; π] et cos(π/2 − t) = sin t,
π
d’où, par définition de Arccos : − t = Arccos x, d’où le résultat proposé.
2
6.10 Contre-exemple : x = π. V F
Une formule correcte est : ∀x ∈ [−π/2 ; π/2], Arcsin (sin x) = x.

96
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
6.1 ⇐⇒ 2 sin2 x − 1 = | cos 2x|
L’ensemble de définition des deux membres de l’équation est ⇐⇒ − cos 2x = | cos 2x|
]0 ; +∞[. ⇐⇒ cos 2x 6 0
On a, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ : h π 3π i h π 3π i
⇐⇒ 2x ∈ ; ⇐⇒ x ∈ ; .
x + 5 1 2 2 4 4
ln ln x + ln 5
 | {z }
= x∈[0;π]
2 2
x + 5 h π 3π i
⇐⇒ 2 ln = ln x + ln 5 On conclut : S = ; .
2 4 4
 x + 5 2 
⇐⇒ ln = ln(5x) 6.4
2
 x + 5 2 1) Soit (x, y) une solution.
⇐⇒ = 5x
2 On a alors : sin2 (x + y) + sin2 (x − y) = 4x2 + 4y 2 .
⇐⇒ 2 2
(x + 5) = 20x ⇐⇒ x − 10x + 25 = 0 Mais, d’autre part, on sait : ∀t ∈ R, | sin t| 6 |t|,
2
⇐⇒ (x − 5) = 0 ⇐⇒ x = 5, d’où :
et on a 5 ∈ ]0 ; +∞[.
On conclut : S = {5}. sin2 (x + y) + sin2 (x − y) 6 (x + y)2 + (x − y)2 = 2x2 + 2y 2 .

6.2 On déduit : 4(x2 + y 2 ) 6 2(x2 + y 2 ),


On a, par addition et par soustraction :
d’où x2 + y 2 = 0, puis x = y = 0.
ex + ey = 5

(S) ⇐⇒ 2) Réciproque évidente.


 e −x + e −y = 3.
On conclut que le système proposé admet une solution et une
Notons X = e x , Y = e y . On a : seule : (0, 0).

X + Y = 5
 6.5
(S) ⇐⇒ Il est clair que x = 0 convient.
1 + 1 =3

X Y Soit x ∈ R convenant, tel que x 6= 0.
On a alors : sh5 x = ch5 x − 1 > 0, donc sh x > 0, puis x > 0.

X + Y = 5

X + Y = 5 
⇐⇒ ⇐⇒

ch5 x − sh5 x = 1
X + Y = 3XY XY = 5 .

On a :
3 ch2 x − sh2 x = 1
5
L’équation du second degré t2 − 5t + = 0 a pour dis- d’où, par soustraction : ch5 x − ch2 x = sh5 x − sh2 x,
3
criminant ∆ = 25 − 4 =
5 55
, donc admet pour solutions donc : ch x(ch x − 1) = sh2 x(sh3 x − 1).
2 3
3 3
r ch2 x(ch3 x − 1)
55 √ On a : sh3 x − 1 = > 0.

3 = 15 ± 165 , qui sont tous les deux > 0. sh2 x
t= 
2 6 ch2 x > sh2 x > 0
On obtient X et Y , à l’ordre près, puis x et y par Ainsi :
ch3 x − 1 > sh3 x − 1 > 0,
x = ln X, y = ln Y.
On conclut que le système√proposé a deux donc, par produit : ch2 x(ch3 x − 1) > sh2 x(sh3 x − 1),
√ solutions exacte-
contradiction.
 15 − 165 15 + 165 
ment, le couple ln , ln et le couple
6 6 On conclut : S = {0}.
renversé de celui-ci.
6.3 6.6
On a, pour tout x ∈ [0 ; π], sin x > 0, donc : On a, pour tout a ∈ R : sin 2a = 2 sin a cos a,
√ √ sin 2a
2 sin x = 1 − sin 2x + 1 + sin 2x donc, pour tout a ∈ R − πZ : cos a = .
⇐⇒ 4 sin2 x = (1 − sin 2x) + (1 + sin 2x) 2 sin a
Soit n ∈ N tel que n > 2.
+ 2 1 − sin2 2x
p
2k π
⇐⇒ 4 sin2 x = 2 + 2 | cos 2x| On a : ∀k ∈ {0, ..., n − 1}, ∈ ]0 ; π[ ⊂ R − πZ.
2n − 1

97
Chapitre 6 – Fonctions usuelles

D’où, par télescopage : Considérons l’application f : R −→ R définie, pour tout


x ∈ R, par :
2k+1 π
n−1
2k π Y sin 2n − 1
n−1
cos
Y  3 x  4 x
− 1 = e x ln + e x ln
3 4
An = = f (x) = + 5 5 − 1.
k=0
2n −1 k=0 2 sin
2k π 5 5
n
2 −1
2k+1 π 2n π L’application f est dérivable sur R et, pour tout x ∈ R :
n−1 sin sin n
1 Y 2n − 1 1 2 −1
= n = n π . 3  x ln 3  4  x ln 4
2k π 2 sin

2 k=0
sin n n f 0 (x) = ln e 5 + ln e 5 < 0.
2 −1 2 −1 5 | {z } 5 | {z }
| {z } >0 | {z } >0
2n π π <0 <0
Comme n =π+ n ,
2 −1 2 −1
n
2 π π 1 Il en résulte que f est strictement décroissante sur R, donc
on a : sin n = − sin n , et donc : An = − n . injective, et donc l’équation proposée admet au plus une so-
2 −1 2 −1 2
lution.
D’autre part : A1 = cos π = −1.
Finalement, l’équation proposée admet une solution et une
si

 −1
 n=1 seule, 2.
On conclut : ∀n ∈ N∗ , An =
− 1

si n > 2. 6.9
2n
L’application f : R −→ R, t 7−→ t + e t est dérivable sur R
6.7 et : ∀t ∈ R, f 0 (t) = 1 + e t > 0, donc f est strictement
a) L’application f : x 7−→ 2 cos x + cos 2x croissante, donc injective. D’où :
est dérivable (donc continue) sur I = [0 ; 2π/3] et, pour tout
x + e x = y + e y y ⇐⇒ x = y.
x∈I :
f 0 (x) = −2 sin x − 2 sin 2x Puis :
= −2 sin x − 4 sin x cos x = −2 sin x(1 + 2 cos x).
x2 +xy+y 2 = 27 ⇐⇒ 3x2 = 27 ⇐⇒ x2 = 9 ⇐⇒ x = ±3.
On en déduit le tableau de variations de f :
x 0 2π/3 On 
conclut que l’ensemble des solutions du système proposé
f 0 (x) 0 − 0 est (−3, −3), (3, 3) .
3
f (x) & 6.10
−3/2
1) Ensemble de définition
D’après le théorème de la bijection monotone, on conclut que On a, pour tout x ∈ R :
f est une bijection de I = [0 ; 2π/3] sur J = [−3/2 ; 3].
b) Soit t ∈ J. Notons x = f −1 (t), donc : −1 6 2x2 − 1 6 1 ⇐⇒ 0 6 2x2 6 2
t = f (x) = 2 cos x + 2 cos x − 1,2
⇐⇒ x2 6 1 ⇐⇒ x ∈ [−1 ; 1],
d’où : 2 cos x + 2 cos x − (1 + t) = 0.
2

donc Déf (f ) = [−1 ; 1].


Le discriminant de cette équation du second degré en cos x
est : ∆ = 4 + 8(1 + t) = 4(3 + 2t) > 0, On remarque que f est paire, et on peut donc restreindre

−1 − 3 + 2t

−1 + 3 + 2t l’étude à x ∈ [0 ; 1].
donc : cos x = ou cos x = .
2 2 2) Transformation de l’écriture de f (x)
1
Comme x ∈ [0 ; 2π/3], on a cos x > − , et on conclut : πi
h
2 Soit x ∈ [0 ; 1]. Notons t = Arccos x ∈ 0 ; . On a :
√ 2
−1 + 3 + 2t
cos f (t) =
−1

.
2 f (x) = Arccos (2x2 −1) = Arccos (2 cos2 t−1) = Arccos (cos 2t).
6.8
Comme 2t ∈ [0 ; π], on obtient : f (x) = 2 Arccos x.
•On remarque que 2 est solution :
32 + 42 = 9 + 16 = 25 = 52 . 3) Tracé de la représentation graphique de f
Pour x ∈ [0 ; 1], on trace la représentation graphique de
•On a, pour tout x ∈ R : Arccos, puis on multiplie les ordonnées par 2 (affinité d’axe
 3 x  4 x x0 x, de direction y 0 y, de rapport 2), puis on effectue la symé-
3x + 4x = 5x ⇐⇒ + = 1. trie par rapport à y 0 y.
5 5

98
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
y
6.13
π (i) =⇒ (ii) :
On suppose P pair. Il existe n ∈ N, a0 , ..., an ∈ R tels que
n
ak X2k .
X
P =
k=0
π πh i
On a, pour tout θ ∈ ; : −
π 2 2
2 n n
ak tan2k θ =
X X
P (tan θ) = ak (tan2 θ)k
k=0 k=0
n
X  1 − cos2 θ k n
X  1 k
= ak = ak −1 .
k=0
cos2 θ k=0
cos2 θ
x 1 k 
Pour chaque k ∈ {0, ..., n}, −1 se développe en
−1 O 1  1  cos θ
2

6.11 Qk , où Qk est un polynôme de R[X]. On a alors, en


cos2 θ
Notons f, g : [0 ; +∞[ −→ R les applications définies, pour
n
notant Q = ak Qk :
X
tout x ∈ [0 ; +∞[, par :
k=0
 1 
f (x) = Arctan (sh x), g(x) = Arccos
n
.  1   1 
ch x
X
P (tan θ) = ak Qk =Q .
cos θ
2 cos2 θ
Par composition, f et g sont continues sur [0 ; +∞[, déri-
k=0

vables sur ]0 ; +∞[, et, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ :


(ii) =⇒ (i) :
ch x ch x 1
f 0 (x) = = = , On suppose qu’il existe Q ∈ R[X] tel que :
1 + sh2 x ch2 x ch x
ch x sh x
i π πh  1 
1 −sh x 1 ∀θ ∈ − ; , P (tan θ) = Q .
g(x) = − r · = p · 2 = , cos2 θ
1 ch2 x ch2 x − 1 ch x ch x 2 2
1− 2
ch x Soit x ∈ R. En notant θ = Arctan x, on a x = tan θ et :
donc f 0 = g 0 .  1 
P (−x) = P (−tan θ) = P tan (−θ) = Q

Il existe donc C ∈ R tel que : ∀x ∈ [0 ; +∞[, f (x) = g(x)+C. cos2 (−θ)
En remplaçant x par 0, comme f (0) = 0 et g(0) = 0, on
 1 
=Q = P (tan θ) = P (x),
déduit C = 0 et on conclut : f = g. cos2 θ
donc P est pair.
6.12
On a, pour tout x ∈ [−1/2 ; 1/2] : 6.14
π a) On a, avec les notations de l’énoncé, et en notant (1) l’in-
(1) ⇐⇒ Arccos (2x) = − Arccos x égalité voulue :
2
π
 − Arccos x ∈ [0 ; π]
 (2) (1) ⇐⇒ 2(y − x) < (x + y)(ln y − ln x)
2 y   y y
⇐⇒ π  ⇐⇒ 2 −1 < 1+ ln .
cos Arccos (2x) = cos − Arccos x


(3) x x x
2 y
En notant t = ∈ ]1 ; +∞[, on a :
et : x
t−1
(1) ⇐⇒ 2(t − 1) < (t + 1) ln t ⇐⇒ ln t > 2
(
p 2x > 0 .
(3) ⇐⇒ 2x = 1 − x2 ⇐⇒ t+1
4x2 = 1 − x2
t−1
( L’application f : [1 ; +∞[ −→ R, t 7−→ f (t) = ln t − 2 .
x>0 1 t+1
⇐⇒ ⇐⇒ x = √ . est dérivable sur [1 ; +∞[ et, pour tout t ∈ [1 ; +∞[ :
x2 = 1/5 5
1 (t + 1) − (t − 1) 1 4
f 0 (t) = −2 = −
Ainsi, l’équation (3) admet une solution et une seule, qui est t (t + 1)2 t (t + 1)2
1 h πi
x = √ , et, pour cette valeur de x, Arccos x ∈ 0 ; , donc (t + 1)2 − 4t (t − 1)2
5 2 = = > 0 et > 0 si t 6= 1.
π h πi 1 t(t + 1)2 t(t + 1)2
− Arccos x ∈ 0 ; ⊂ [0 ; π], donc x = √ vérifie (2).
2 2 5 Il en résulte que f est strictement croissante sur [1 ; +∞[.
De plus, f (1) = 0, d’où : ∀t ∈ ]1 ; +∞[, f (t) > 0,
n 1 o
Finalement : S = √ .
5 ce qui montre l’inégalité voulue.

99
Chapitre 6 – Fonctions usuelles

ln 2
b) On a, pour tout n ∈ N∗ , en utilisant a) appliqué à Et : f ( e −1 ) = − e −1 + ' −0, 021 < 0.
(k, k + 1) à la place de (x, y) : 2
n n n Il en résulte que f s’annule en deux points exactement.
X k X (k + 1) − k X k + (k + 1)
= k < k De plus, on remarque :
1 ln(k + 1) − ln k 2

k=1 ln 1 + k=1 k=1
k 1 1 1 ln 2 1 1 1 ln 2
n n f = ln + = 0, f = ln + = 0.
X 1X n(n + 1)(2n + 1) 1 n(n + 1) 2 2 2 2 4 4 4 2
= k2 + k= +
k=1
2 k=1
6 2 2 n1 1o
n(n + 1)  n(n + 1)(4n + 5) Ainsi : f (t) = 0 ⇐⇒ t ∈ , .
= 2(2n + 1) + 3 = . 4 2
12 12
Enfin, comme x = t2 , on conclut que l’ensemble des solutions
n 1 1o
6.15 de l’équation proposée est , .
1 1 16 4
Par le changement de variable t = 1 + > 1, x = ,
x t−1 On peut contrôler :
on a, en notant (1) l’inégalité demandée :  1 1 1  1 1
1 1 1 1
•si x = , on a : x 2 =
2 4
1 t−1 = , xx 2 = =
(1) ⇐⇒ ln t 6 r ⇐⇒ ln t 6 √ . 16 16 4 16 2
1 t t
· 1 1
11 1 1 11 1
•si x = , on a : x 2 =
2 2
t−1 t−1 = , xx 2 = = .
√ 4 4 2 4 2
Puis, en posant u = t > 1, t = u2 :
u2 − 1 1 6.17
(1) ⇐⇒ ln(u2 ) 6 ⇐⇒ 2 ln u 6 u − . Soit (x, y) ∈ R2 . Notons t = Arctan x, u = Arctan y. On a
u u i π π h2
L’application donc : x = tan t, y = tan u, (t, u) ∈ − ; .
1 2 2
f : [1 ; +∞[ −→ R, u 7−→ f (u) = u − − 2 ln u On calcule :
u
est dérivable sur [1 ; +∞[ et, pour tout u ∈ [1 ; +∞[ : 1 − xy 1 − tan t tan u
√ = √ √
1 + tan2 t 1 + tan2 u
p
1 2 u2
+ 1 − 2u (u − 1)2 1 + x2 1 + y2
f 0 (u) = 1 + − = = > 0.
u2 u u2 u2 1 − tan t tan u
Il en résulte que f est croissante sur [1 ; +∞[. =
1 1
De plus, f (1) = 0. On a donc f > 0, d’où le résultat demandé. | cos t| | cos u|

6.16 1 − tan t tan u


=
1 1 1
Si x ∈ R est solution, alors x2 existe, donc x > 0.
cos t cos u
1
1
De plus, 0 n’est pas solution, car : 00 2 = 00 = 1 6= . = cos t cos u − sin t sin u
2
1 1
= cos(t + u).
D’autre part, si x > 1, alors x2 > 1, puis xx 2 > 1,
donc x n’est pas solution. Il en résulte, puisque cos(t + u) ∈ [−1 ; 1] et que Arccos est
On peut donc supposer : x ∈ ]0 ; 1[. définie sur [−1 ; 1], que f est définie sur R2 .
1
Notons t = x 2 > 0. On a : De plus : t + u ∈ ] − π ; π[. Séparons en deux cas :

•1er cas : t + u ∈ [0 ; π[
1
1 1 1
xx 2 = ⇐⇒ x 2 ln x = ln
2 2
ln 2 Alors :
⇐⇒ t ln(t2 ) = − ln 2 ⇐⇒ t ln t + = 0.
2 f (x, y) = Arccos cos(t + u) = t + u = Arctan x + Arctan y.

ln 2
Considérons f : ]0 ; 1] −→ R, t 7−→ f (t) = t ln t + .
2
•2e cas : t + u ∈ ] − π ; 0]
L’application f est dérivable sur ]0 ; 1] et :
∀t ∈ ]0 ; 1], f 0 (t) = 1 + ln t, Alors, −(t + u) ∈ [0 ; π[, donc :
d’où le tableau des variations de f :  
f (x, y) = Arccos cos(t + u) = Arccos cos − (t + u)


t 0 e−1 1 = −(t + u) = −(Arctan x + Arctan y).


f 0 (t) − 0 + Enfin :
ln 2 ln 2
f (t) 2 2 t + u > 0 ⇐⇒ Arctan x > −Arctan y
<0
⇐⇒ Arctan x > Arctan (−y) ⇐⇒ x > −y ⇐⇒ x+y > 0.

100
Corrigés des exercices

2 1

CORRIGÉS
On conclut : = 2 Arctan + 3 Arctan
11 7
∀(x, y) ∈ R , f (x, y) = sgn (x + y)(Arctan x + Arctan y),
2
2 1 1
où sgn : R −→ R est la fonction signe, définie par :

= 2 Arctan + Arctan + Arctan
11 7 7
si a < 0

 −1

 2 1
+

∀a ∈ R, sgn (a) = 0 si a = 0 7 + Arctan 1
= 2 Arctan 11

 2 1 7
si a > 0. 1− ·

1

11 7

6.18 1 1
= 2 Arctan + Arctan
3 7
a) Soit (a, b) ∈ [0 ; 1[2 .  1 1 1
Notons u = Arctan a, v = Arctan b. = Arctan + Arctan + Arctan
3 7 3
On a alors, par une formule de trigonométrie sur tan :
1 1
tan u + tan v a+b +
tan (u + v) = = . Arctan 3 7 + Arctan 1
1 − tanu tan v 1 − ab =
1 1 3
1− ·
h π h2 h πh 3 3
Comme (u, v) ∈ 0 ; , on a u + v ∈ 0 ;
4 2 1 1
a+b = Arctan + Arctan
et on déduit : u + v = Arctan , d’où le résultat voulu. 2 3
1 − ab
1 1
b) On applique a) de façon répétée : +
 1 1  = Arctan 2 3
S = 2 Arctan + Arctan 1− ·
1 1
8 18 2 3
 1 1 
+3 Arctan + Arctan π
8 57 = Arctan 1 = .
4
1 1 1 1
+ +
= 2 Arctan 8 18 + 3 Arctan 8 57
1 1 1 1
1− · 1− ·
8 18 8 57

101
Chapitre 7 – Calculs de primitives

Calculs de primitives
Calculs de primitives
Chapitre 7
Plan
Les méthodes à retenir 103
Thèmes abordés dans les exercices
• Calculs de primitives
Vrai ou faux ? 110
• Calculs d’intégrales.
Les énoncés des exercices 111
Du mal à démarrer ? 113
Vrai ou faux, les réponses
Les corrigés des exercices
114
115 Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Liste des primitives usuelles, à savoir par cœur
• Linéarité, primitivation par parties, changement de variable
dans une primitive
• Méthodes du cours pour calculer les primitives de certaines
fonctions.

102
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode

Essayer de primitiver par parties :


Pour calculer une
primitive du type
Z Z
Z u (x)v(x) dx = u(x)v(x) − u(x)v 0 (x) dx.
0
I(x) = f (x)g(x) dx,
où f a une primitive ➟ Exercices 7.1, 7.5, 7.7
simple et g a une dérivée
simple

Exemple
Effectuons une primitivation par parties, avec :

0 1
Calculer la primitive : u = Arctan x

 u = 1 + x2


 
Arctan x v 0 = 1 = x−3
Z
I(x) = dx
 x−2 1
v = =− 2
 
x3 x3

−2 2x
(variable x ∈ ]0 ; +∞[).
où u, v sont bien de classe C 1 sur ]0 ; +∞[ :
Z
1 1 1
I(x) = − 2 Arctan x − − 2 dx
2x 2x 1 + x2

Arctan x
Z
1 1
=− + dx
2x2 2 x2 (1 + x2 )

Arctan x
Z 
1 1 1 
=− + − dx
2x2 2 x 2 1 + x2

Arctan x 1 1 
=− + − − Arctan x + C,
2x2 2 x

où C est une constante sur ]0 ; +∞[.

Méthode

D’après le cours, il existe Q ∈ K[X], de même degré que P , tel que :


Pour calculer une pri-
I(x) = Q(x) e αx + Cte. Chercher Q par coefficients indéterminés. On
mitive du produit d’un
est alors ramené à la résolution d’un système linéaire en cascade.
polynôme par une expo-
➟ Exercice 7.1
nentielle :
Z
I(x) = P (x) e αx dx,

où P ∈ K[X], α ∈ K∗

103
Chapitre 7 – Calculs de primitives

Exemple
D’après le cours, il existe (a, b, c) ∈ R3 tel que :
x
∀x ∈ R, I(x) = (ax2 + bx + c) e 2 + C,
Calculer la primitive (variable x ∈ R) :
Z
x
où C est une constante sur R
I(x) = x2 e 2 dx. Le triplet (a, b, c) convient si et seulement si, en dérivant :
x
1  x
x2 e 2 = (ax2 + bx + c) + (2ax + b) e 2
2
1 1  1  x
= 2
ax + b + 2a x + c+b e 2.
2 2 2
Il suffit que :
1 1 1
a = 1, b + 2a = 0, c + b = 0.
2 2 2
On obtient :
a = 2, b = −4a = −8, c = −2b = 16.
On conclut : x
I(x) = (2x2 − 8x + 16) e 2 + C,
où C est une constante sur R.

Méthode
Z
i βx
Pour calculer une primi- Considérer I(x) + i J(x) = P (x) e dx.
tive du produit d’un po- Calculer cette primitive par coefficients indéterminés (complexes), puis
lynôme par un cosinus prendre partie réelle et partie imaginaire.
ou un sinus : ➟ Exercice 7.1
Z
I(x) = P (x) cos βx dx,
Z
J(x) = P (x) sin βx dx,

où P ∈ R[X], β ∈ R∗

Exemple
Considérons aussi Z
A(x) = x cos x dx.
Calculer la primitive (variable x ∈ R) :
Z On a :
x sin x dx.
Z Z
I(x) = ix
A(x) + i I(x) = x(cos x + i sin x) dx = xe dx.

D’après le cours, il existe (a, b) ∈ C2 tel que :


ix
∀x ∈ R, A(x) + i I(x) = (ax + b) e + C,
où C est une constante (complexe) sur R.
Pour cela, il faut et suffit, en dérivant, que :
ix ix
∀x ∈ R, x e = i (ax + b) + a e


104
Les méthodes à retenir

et il suffit que :
1 = i a, 0 = i b + a,
c’est-à-dire :
1 a
a= = −i, b=− = i a = 1.
i i
On a donc : Z
ix ix
xe dx = (− i x + 1) e + C,

où C est une constante (complexe) sur R.


En développant, on a :
A(x) + i I(x) = (− i x + 1)(cos x + i sin x) + C
= (cos x + x sin x) + i (sin x − x cos x) + C,
et on conclut, en prenant la partie imaginaire :
I(x) = sin x − x cos x + C1 ,
où C1 est une constante (réelle) sur R.

On pouvait aussi, plus simplement, effectuer une intégration par par-


ties.

Méthode

Passer par une écriture en nombres complexes : on note


Pour calculer une primi-
tive du produit d’un po-
Z
lynôme, d’une exponen- I(x) = P (x) e αx cos βx dx,
tielle, et d’un cosinus ou
sinus (trois facteurs) :
Z
J(x) = P (x) e αx sin βx dx,
Z
P (x) e αx cos βx dx, et on a Z
I(x) + i J(x) = P (x) e (α+ i β)x dx,
Z
P (x) e αx sin βx dx, calculer cette primitive par coefficients indéterminés, puis prendre par-
tie réelle et partie imaginaire.
où P ∈ R[X], α ∈ K∗ , ➟ Exercice 7.5
β ∈ R∗

Méthode
• La méthode générale consiste à utiliser une décomposition en
Pour calculer une primi- éléments simples.
tive d’une fraction ra- • On peut quelquefois faire d’abord un changement de variable
tionnelle qui simplifiera les calculs.
➟ Exercice 7.2

105
Chapitre 7 – Calculs de primitives

Exemple
On a, en utilisant une décomposition en éléments simples facile :
Z 
1 1 
Calculer la primitive : I(x) = − dx
x+1 x+2
Z
1
Z Z
1 1
I(x) = dx = dx − dx
(x + 1)(x + 2) x+1 x+2
(variable x ∈ ] − 1 ; +∞[). = ln(x + 1) − ln(x + 2) + C,

où C est une constante sur ] − 1 ; +∞[.

Méthode
• Si R est un polynôme, linéariser.
Pour calculer une primi- • Sinon, appliquer les règles de Bioche, suivantes :
tive d’une fraction ra- On forme ω(x) = R(cos x, sin x) dx.
tionnelle en cos x et Ne pas oublier le dx dans ω(x).
sin x :
◦ Si, pour tout x, ω(−x) = ω(x), on peut faire le change-
ment de variable t = cos x.
Z
R(cos x, sin x) dx
◦ Si, pour tout x, ω(π − x) = ω(x), on peut faire le chan-
gement de variable t = sin x.
◦ Si, pour tout x, ω(π + x) = ω(x), on peut faire le chan-
gement de variable t = tan x.
x
◦ Sinon, faire le changement de variable t = tan .
2
➟ Exercices 7.3, 7.8

Exemple
Linéarisons :
1 1
Calculer la primitive sin2 x cos2 x = sin2 2x = (1 − cos 4x),
4 8
d’où :
Z
I(x) = sin2 x cos2 x dx 1
Z
1 sin 4x 
I(x) = (1 − cos 4x) dx = x− + C,
8 8 4
(variable x ∈ R). où C est une constante sur R.

Exemple
sin3 x
En notant ω(x) = dx, on a ω(−x) = ω(x), donc, d’après les
cos2 x
règles de Bioche, on peut effectuer le changement de variable t = cos x
Calculer la primitive
(ce que l’on pouvait aussi intuiter directement) :
sin3 x
Z
dx sin2 x sin x 1 − t2
Z Z
I(x) =
cos2 x I(x) = dx = (− dt)
cos x
2 t2
(variable x ∈ ] − π/2 ; π/2[).
Z 
1  1 1
= 1 − 2 dt = t + + C = cos x + + C,
t t cos x
où C est une constante sur ] − π/2 ; π/2[.

106
Les méthodes à retenir

Exemple dx
En notant ω(x) = , on a ω(π − x) = ω(x), donc, d’après les règles
cos x
de Bioche, on peut effectuer le changement de variable t = sin x :
Calculer la primitive
cos x
Z Z
1
dx I(x) = dx = dx
Z
I(x) = cos x cos2 x
cos x
dt
Z
1 1+t
=− = − ln +C
(variable x ∈ ] − π/2 ; π/2[). 1 − t2 2 1−t
1 1 + sin x
= − ln + C,
2 1 − sin x
où C est une constante sur ] − π/2 ; π/2[.

Exemple dx
En notant ω(x) = , on a ω(π + x) = ω(x), donc, d’après les
3 + cos2 x
règles de Bioche, on peut effectuer le changement de variable t = tan x :
Calculer la primitive
dt
Z Z
1 1
dt
Z
1 I(x) = =
I(x) = dx 1 1 + t2 4 + 3t2
3 + cos2 x 3+ 2
1+t
(variable x ∈ ] − π/2 ; π/2[). 1
Z
1 1

√ t

= √ t 2 dt = √ Arctan 3 +C
4 1+ 3 2 3 2
2
√ tan x
 
1
= √ Arctan 3 + C,
2 3 2
où C est une constante sur ] − π/2 ; π/2[.

Méthode
• Si R est un polynôme, linéariser.
Pour calculer une primi- • Sinon, appliquer les règles de Bioche, adaptées aux fonctions
tive d’une fraction ra- hyperboliques, suivantes :
tionnelle en ch x et sh x : Considérer ω(x) = R(cos x, sin x) dx, obtenu en remplaçant ch x
par cos x, et sh x par sin x dans l’énoncé.
Z
I(x) = R(ch x, sh x) dx Ne pas oublier le dx dans ω(x).
◦ Si, pour tout x, ω(−x) = ω(x), on peut faire le change-
ment de variable t = ch x.
◦ Si, pour tout x, ω(π − x) = ω(x), on peut faire le chan-
gement de variable t = sh x.
◦ Si, pour tout x, ω(π + x) = ω(x), on peut faire le chan-
gement de variable t = th x.
x
◦ Sinon, faire le changement de variable t = th , ou plu-
2
tôt, ce qui est souvent plus commode, faire le changement
de variable u = e x .
➟ Exercices 7.4, 7.9

107
Chapitre 7 – Calculs de primitives

Exemple Z
Pour calculer tan x dx, en notant ω(x) = tan x dx, on a ω(−x) =
ω(x), donc, d’après les règles de Bioche, on ferait le changement de
Calculer la primitive (variable x ∈ R) : variable t = cos x, donc on fait ici le changement de variable t = ch x :
Z
th x dx. sh x dt
Z Z Z
I(x) = I(x) = th x dx = dx = = ln |t| + C = ln ch x + C,
ch x t
où C est une constante sur R.

Méthode

Essayer le changement de variable t = ϕ(x), surtout si ϕ0 (x) apparaît


Pour calculer une primi-
en facteur dans f (x).
tive
➟ Exercices 7.6, 7.10
Z
I(x) = f (x) dx, Lors d’un changement de variable dans un calcul de primitive, ne pas
oublier de traiter le dx.
un même groupement Lors d’un changement de variable dans un calcul d’intégrale, ne pas
ϕ(x) apparaissant plu- oublier aussi de modifier les bornes.
sieurs fois dans f (x)

Exemple dx
Effectuons le changement de variable t = 1 + ln x, dt = :
x
Calculer (variable x ∈ ]1 ; +∞[) :
Z Z
1+t
dt = t−3 + t−2 dt

I(x) = 3
Z
2 + ln x t
I(x) = dx. t−2 t−1 1 1
x(1 + ln x)3 = + +C =− 2 − +C
−2 −1 2t t
1 1 3 + 2 ln x
=− − + C=− + C,
2(1 + ln x)2 1 + ln x 2(1 + ln x)2
où C est une constante sur ]1 ; +∞[.

Méthode
r
ax + b
Pour calculer une primi- Faire le changement de variable t = n
, qui permet de se ra-
cx + d
tive d’une fonction ra- mener au calcul d’une primitive d’une fonction rationnelle en t.
tionnelle
r en x et en
n ax + b
:
Z cx+ dr
ax + b 
R x, n dx
cx + d

108
Les méthodes à retenir

Exemple
On a : r Z
1 x
I(x) = dx.
Calculer la primitive 1−x 1−x
Z r Effectuons le changement de variable
x
I(x) = dx
t2
r
(1 − x)3 x 2t
t= , x= , dx = dt,
1−x 1 + t2 (1 + t2 )2
(variable x ∈ ]0 ; 1[).
Alors
2t2
Z Z
1 2t
I(x) = t dt = dt
t2 (1 + t2 )2 1 + t2
1−
1 + t2
Z 
1 
=2 1− dt = 2(t − Arctan t) + C
1 + t2
r r
x x
=2 − 2 Arctan + C,
1−x 1−x
où C est une constante sur ]0 ; 1[.

Méthode

Essayer de faire un changement de variable qui échange les bornes.


Pour calculer une inté-
grale avec bornes parti-
culières
➟ Exercice 7.10

Exemple π
On a, par le changement de variable t = − x, qui échange les bornes :
2
Calculer
Z 0  Z π/2 
π π 
Z π/2 I= −t)(sin3 t+cos3 t)(− dt) = −t (cos3 t+sin3 t) dt
I= x(cos3 x + sin3 x) dx. π/2 2 0 2
0 Z π/2 Z π/2
π
= (cos3 t + sin3 t) dt − t(cos3 t + sin3 t) dt,
2 0 0
| {z } | {z }
notée J c’est I
π
d’où : 2I = J.
2
Calculons J en décomposant par linéarité et en effectuant le change-
π
ment de variable u = − t dans la seconde intégrale :
2
Z π/2 Z π/2 Z π/2 Z 0
J= cos3 t dt − sin3 t dt = cos3 t dt + cos3 u du
0 0 0 π/2
Z π/2
=2 cos u du .
3
0
| {z }
notée K

Enfin, par le changement de variable y = sin u :


Z π/2 Z 1 h y 3 i1 1 2
K= cos2 u cos u du = (1 − y 2 ) dy = y − =1− = .
0 0 3 0 3 3
4 π π
On déduit J = 2K = , puis : I = J = .
3 4 3

109
Chapitre 7 – Calculs de primitives

Vrai ou Faux ?
Z
1
7.1 On a, pour x ∈ R∗ , dx = ln x + C, où C est constante sur R∗ . V F
x
Z
7.2 On a, pour x ∈ R, x e x dx = (x − 1) e x + C, où C est constante sur R. V F

Z
1 1 1+x
7.3 On a, pour x ∈ ] − 1 ; 1[, dx = ln + C, où C est constante sur ] − 1 ; 1[. V F
1 − x2 2 1−x

Z
1
7.4 On a, pour a ∈ ]0 ; +∞[ fixé et pour x ∈ R, 2
dx = Arctan ( a x) + C, V F
1 + ax
où C est constante sur R.
Z
1
7.5 On a, pour x ∈ ] − 1 ; 1[, √ dx = Arcsin x + C, où C est constante sur ] − 1 ; 1[. V F
1 − x2
e αx
Z
7.6 On a, pour α ∈ C fixé et pour x ∈ R, e αx dx = + C, où C est constante (com- V F
α
plexe) sur R.
Z
1
7.7 On a, pour x ∈ R, dx = Arctan (cos x) + C, où C est constante sur R. V F
1 + cos2 x
Z
1 1
7.8 On a, pour x ∈ ]0 ; +∞[, (3 + ln x)3 dx = (3 + ln x)4 + C, où C est constante V F
x 4
sur ]0 ; +∞[.

x sin 2x
Z
7.9 On a, pour x ∈ R, sin2 x dx = − + C, où C est constante sur R. V F
2 4

7.10 Par le changement de variable t = Arctan x, on obtient : V F


Arctan x
Z 1 Z π/4
t
dx = 2 dt.
0 2 + x 2
0 2 + tan t

110
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


7.1 Primitives par primitivation par parties, ou par connaissance de la forme du résultat
Calculer les primitives suivantes (variable x), en indiquant l’ensemble de validité
Z Z
a) x ln x dx,
2
c) (−x3 + x2 − 2x + 3) e −x dx.
Z Z
b) x2 cos x dx et x2 sin x dx,

7.2 Primitives de fractions rationnelles


Calculer les primitives suivantes (variable x), en indiquant l’ensemble de validité
Z
1 x4
Z
a) dx c) dx.
x(x + 1)(x + 2) x10 + 1
Z 5 3
x +x −x+1
b) dx
x2 (x2 + 1)

7.3 Primitives ou intégrales de fonctions rationnelles en sin x et cos x


Calculer les primitives suivantes (variable x), en indiquant l’ensemble de validité (questions
a) à e)), et l’intégrale suivante (question f)) :

cos3 x
Z Z
a) cos x dx
4
d) dx
(2 + sin x)2
sin x − cos x
Z Z
b) sin x sin 2x sin 3x dx e) dx
4 + sin x + cos x
cos3 x sin x
Z Z π/4
c) dx f) dx.
sin2 x 0 sin x + cos x

7.4 Primitives de fractions rationnelles en sh x et ch x


Calculer les primitives suivantes (variable x), en indiquant l’ensemble de validité :

2 ch x + 3 sh x
Z Z
a) sh x dx
4
c) dx
Z 2 + ch2 x
b) ch x ch 3x dx

7.5 Primitive du produit d’un polynôme, d’une exponentielle et d’un cosinus


Z
Calculer x e x cos x dx.

111
Chapitre 7 – Calculs de primitives

7.6 Primitives par changements de variable


Calculer les primitives suivantes (variable x), en indiquant l’ensemble de validité :

3 + ln x √
Z Z q
a) dx c) 1 + x dx
(4 + ln x)2
ex
Z
b) dx
( e + 1) ln( e x + 1)
x

7.7 Primitives par primitivation par parties et changement de variable


Calculer les primitives suivantes (variable x), en indiquant l’ensemble de validité :

Arcsin x Arctan x
Z Z
a) dx b) dx.
(1 − x)
3
2 x2

7.8 Calcul d’une intégrale de fraction rationnelle en sin x et cos x


dx
Z π/2
Calculer l’intégrale I = .
0 3 + cos x
7.9 Primitive de fraction rationnelle en sh x et ch x
Z
1
Calculer la primitive dx , en indiquant l’ensemble de validité.
3 + ch x
7.10 Intégrales avec bornes particulières
Calculer :
ln x
Z a
a) I(a) = 2
dx, a ∈ ]0 ; +∞[ fixé.
1/a 1 + x

ln(1 + x) Arctan x
Z π/4 Z 1 Z 1
b) I = ln(1 + tan x) dx, puis J = dx et K = dx.
0 0 1 + x2 0 1+x

112
Du mal à démarrer ?

Du mal à démarrer ?
7.1 a) Primitiver par parties pour faire disparaître le lo- 7.5 Faire intervenir une exponentielle complexe. Ensuite,
garithme. faire une primitivation par parties.
b) Grouper les deux intégrales pour faire intervenir 7.6 a) Effectuer le changement de variable t = ln x, puis
e i x. reconnaître une dérivée.
c) On connaît, d’après le cours, la forme du résultat. b) Changement de variable t = e x + 1.
√ √
c) Changements de variable t = x, u = 1 + t.
7.2 a) Décomposer en éléments simples.
7.7 a) Primitiver par parties pour faire disparaître
b) Décomposer en éléments simples. Arcsin

x, puis utiliser le changement de variable

c) Effectuer le changement de variable t = x5 , t = x.
puisque l’expression sous l’intégrale contient (x5 )2 b) Primitiver par parties pour faire disparaître
et x4 dx. Arctan , puis utiliser le changement de variable
t = x2 .
7.3 a) Linéariser.
7.8 Les règles de Bioche indiquent le changement de va-
b) Linéariser. x
riable t = tan .
c) Les règles de Bioche indiquent le changement de 2
variable t = sin x. 7.9 Les règles de Bioche, adaptées aux fonctions hyper-
d) Les règles de Bioche indiquent le changement de boliques, indiquent de faire le changement de variable
x
variable t = sin x. t = th , ou bien le changement de variable t = e x ,
2
e) Remarquer que le numérateur est presque la dé- ce dernier étant en général plus simple à mettre en
rivée du dénominateur. œuvre.
f) Les règles de Bioche indiquent le changement de 7.10 a) Effectuer un changement de variable qui échange
variable t = tan x. 1
les bornes : y = .
x
7.4 a) Linéariser. b) Effectuer un changement de variable qui échange
π
b) Linéariser. les bornes : t = − x. Pour calculer J, faire le chan-
4
c) Décomposer par linéarité, puis utiliser les change- gement de variable t = tan x. Pour calculer K, inté-
ments de variable t = sh x, u = ch x. grer par parties.

113
Chapitre 7 – Calculs de primitives

Vrai ou Faux, les réponses


7.1 Il manque une valeur absolue sur x et C n’est pas constante sur R∗ . V F
Z
1
La réponse correcte est : dx = ln |x| + C(x),
x
C1 si x < 0

où : C : R∗ −→ R, x 7−→ (C1 , C2 ) ∈ R2 .
C
2 si x > 0

7.2 La formule s’obtient par une intégration par parties. V F


1 1 1 1 
7.3 La formule s’obtient en décomposant en + puis en primitivant V F
1 − x2 2 1+x 1−x
chacun des deux termes obtenus.
1
7.4 Il manque un facteur √ . V F
a

Z
1 1
La formule correcte est : 2
dx = √ Arctan ( a x) + C.
1 + ax a

7.5 C’est un résultat du cours. V F

7.6 Le résultat est faux pour α = 0, et vrai si α 6= 0. V F


− sin x
7.7 La dérivée de x 7−→ Arctan (cos x) est x 7−→ , par dérivation d’une fonction V F
1 + cos2 x
1
composée, et non x 7−→ .
1 + cos2 x
7.8 Il suffit d’effectuer le changement de variable t = ln x, ou de remarquer que la dérivée de V F
1 1
x 7−→ (3 + ln x)4 est bien x 7−→ (3 + ln x)3 , par dérivation d’une fonction composée.
4 x
1 − cos 2x x sin 2x
Z Z
7.9 On linéarise sin2 x : sin2 x dx = dx = − + C. V F
2 2 4

7.10 Dans le changement de variable t = Arctan x, il y a eu oubli du calcul de dx. V F


Arctan x
Z 1 Z π/4
t
La formule correcte est : dx = 2 (1 + tan t) dt.
2
0 2 + x 2
0 2 + tan t

114
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
7.1 et on conclut :
a) La fonction f : x 7−→ ln x a pour ensemble de dé- I(x) = x2 sin x + 2x cos x − 2 sin x + C1

x2
finition Z D = ]0 ; +∞[ et f est continue sur D, donc J(x) = −x2 cos x + 2x sin x + 2 cos x + C ,
2
I(x) = f (x) dx est défini pour tout x ∈ D.
où C1 , C2 sont des constantes (réelles).
On a, par une primitivation par parties, pour des fonctions On peut d’ailleurs contrôler ce résultat par dérivation.
de classe C 1 :
 c) La fonction f : x 7−→ (−x3 + x2 − 2x + 3) e −x a pour
x3 ensemble
u(x) = 3 Z de définition D = R et est continue sur D, donc
 
u0 (x) = x2


I(x) = f (x) dx existe pour tout x ∈ D.
v(x) = ln x  1
v 0 (x) = ,


x On connaît la forme du résultat :
x3 il existe (a, b, c, d) ∈ R4 tel que, pour tout x ∈ D :
Z Z 3
x 1
I(x) = x2 ln x dx = ln x − · dx
3 3 x I(x) = (ax3 + bx2 + cx + d) e −x + C,
x3
Z
1 1 1
= ln x − x2 dx = x3 ln x − x3 + C, où C est une constante (réelle).
3 3 3 9
On a, en dérivant, pour tout x ∈ R :
où C est une constante.
On peut d’ailleurs contrôler ce résultat par dérivation. I 0 (x) = (3ax2 + 2bx + c) e −x − (ax3 + bx2 + cx + d) e −x

b) Les fonctions f : x 7−→ x2 cos x et g : x 7−→ x2 sin x ont = − ax3 + (3a − b)x2 + (2b − c)x + (c − d) e −x .


pour ensemble deZ définition D = R Zet sont continues sur Il suffit donc de trouver (a, b, c, d) solution du système :
D, donc I(x) = f (x) dx et J(x) = g(x) dx sont définis −a = −1, 3a − b = 1, 2b − c = −2, c − d = 3.
pour tout x ∈ D. On résout ce système en cascade, et on obtient :
On a, en faisantZ intervenir l’exponentielle complexe : a = 1, b = 3a − 1 = 2, c = 2b + 2 = 6, d = c − 3 = 3.
I(x) + i J(x) = x e i x dx.
2
On conclut : I(x) = (x3 + 2x2 + 6x + 3) e −x + C,
où C est une constante (réelle).
D’après le cours, on connaît la forme de cette primitive : il
existe (a, b, c) ∈ C3 tel que : On peut d’ailleurs contrôler ce résultat par dérivation.
Z
x2 e i x dx = (ax2 + bx + c) e i x . 7.2
1
On a alors, par dérivation, pour tout x ∈ D : a) La fonction f : x 7−→ a pour ensemble
x(x + 1)(x + 2)
ix d ix de définition ZD = R − {−2, −1, 0} et f est continue sur D,
x2 e (ax2 + bx + c) e

=
dx donc I(x) = f (x) dx est défini pour tout x ∈ D.
= (ax2 + bx + c) i e i x + (2ax + b) e i x
= i ax2 + ( i b + 2a)x + ( i c + b) e i x . On effectue une décomposition en éléments simples :


Il suffit donc que : i a = 1, i b + 2a = 0, i c + b = 0. 1 a b c


= + + ,
On résout ce système en cascade, et on obtient : X(X + 1)(X + 2) X X+1 X+2

a=
1
= −i, b=−
2a
= 2,
b
c = − = 2i. où (a, b, c) ∈ R3 est à calculer.
i i i
Z On multiplie par X puis on remplace X par 0, et on obtient :
2 ix ix 1
Ainsi : x e dx = (− i x + 2x + 2 i ) e
2
+ C, où C a= .
2
est une constante (complexe).
On multiplie par X + 1 puis on remplace X par −1, et on
On peut d’ailleurs contrôler ce résultat par dérivation. obtient : b = −1.
On développe de façon à pouvoir ensuite séparer la partie On multiplie par X + 2 puis on remplace X par −2, et on
réelle et la partie imaginaire : 1
obtient : c = .
2
I(x) + i J(x) = (− i x2 + 2x + 2 i )(cos x + i sin x) + C
On a donc :
= (x2 sin x + 2x cos x − 2 sin x) 1 1 1 1 1 1
+ i (−x2 cos x + 2x sin x + 2 cos x) + C, X(X + 1)(X + 2)
=
2 X

X+1
+
2 X+2
,

115
Chapitre 7 – Calculs de primitives

ce que l’on peut d’ailleurs contrôler par réduction au même x4


c) La fonction f : x 7−→ a pour ensemble de défi-
dénominateur dans le second membre. +1 x10 Z
On a donc : nition R et est continue sur R, donc I(x) = f (x) dx est
défini pour tout x ∈ R.
Z 
1 1 1 1 1 
I(x) = − + dx
2 x x+1 2 x+2
Z Z Z On a, par le changement de variable t = x5 :
1 1 1 1 1
= dx − dx + dx
x4 dx dt
Z Z
2 x x+1 2 x+2 1
I(x) = =
1 1 x10 + 1 5 t2 + 1
= ln |x| − ln |x + 1| + ln |x + 2| + C(x), 1 1
2 2 = Arctan t + C = Arctan (x5 ) + C,
où C : D −→ R est une application constante sur chaque 5 5
intervalle de D, c’est-à-dire : où C est une constante.
C : D = R − {−2, −1, 0} −→ R,
7.3
si

 C1 x < −2
a) La fonction f : x 7−→ cos4 x a pour Zensemble de défini-

si

C2 − 2 < x < −1

x 7−→ C(x) =

 C3 si −1<x<0 tion R et est continue sur R, donc I(x) = f (x) dx est défini
pour tout x ∈ R.

si


C4 0 < x,
où (C1 , C2 , C3 , C4 ) ∈ R4 . s Linéarisons :
|x(x + 2)|  1 + cos 2x 2
On peut aussi écrire : I(x) = ln + C(x).
(x + 1)2 cos4 x = (cos2 x)2 =
2
x5 + x3 − x + 1 1
b) La fonction f : x 7−→ a pour ensemble = (1 + 2 cos 2x + cos2 2x)
x2 (x2 + 1) 4
de définition D = R ∗ et est continue sur D, donc
1 1 1
= + cos 2x + (1 + cos 4x)
Z
I(x) = f (x) dx est défini pour tout x ∈ D. 4 2 8
3 1 1
= + cos 2x + cos 4x.
On effectue une décomposition en éléments simples : 8 2 8
X5 + X3 − X + 1 a b cX + d D’où :
=E+ 2 + + 2 ,
X2 (X2 + 1) X X X +1 Z Z 
3 1 1 
où E ∈ R[X], (a, b, c, d) ∈ R4 sont à calculer. cos4 x dx = + cos 2x + cos 4x dx
8 2 8
On calcule E comme quotient de la division euclidienne de 3 1 1
X5 + X3 − X + 1 par X2 (X2 + 1), et on obtient : E = X. = x + sin 2x + sin 4x + C,
8 4 32
On multiplie par X2 puis on remplace X par 0, et on obtient : où C est une constante.
a = 1.
b) La fonction f : x 7−→ sin x sin 2x sin 3x a pourZ ensemble
On multiplie par X2 + 1 puis on remplace X par i , et on
i5 + i3 − i + 1 de définition R et est continue sur R, donc I(x) = f (x) dx
obtient : c i + d = = −1 + i , d’où c = 1,
i2 est défini pour tout x ∈ R.
d = −1.
On calcule enfin d en remplaçant X par 1, par exemple : Linéarisons :
1 = 1 + 1 + b, d’où b = −1.
sin x sin 2x sin 3x = sin 2x(sin x sin 3x)
X5 + X3 − X + 1 1 1 X−1
Ainsi : =X+ 2 −
1 
X2 (X2 + 1) X X
+ 2
X +1
. = sin 2x (cos 2x − cos 4x)
2
On peut d’ailleurs contrôler ce résultat par réduction au 1 1
= sin 2x cos 2x − sin 2x cos 4x
même dénominateur dans le second membre. 2 2
D’où : Z =
1 1
sin 4x − (sin 6x − sin 2x)
 1 1 x 1  4 4
I(x) = x+ 2 − + 2 − 2 dx 1 1 1
x x x +1 x +1 = sin 2x + sin 4x − sin 6x.
x 2 1 1 4 4 4
= − − ln |x| + ln(x2 + 1) − Arctan x + C(x),
2 x 2 D’où :
où C est une application constante sur chaque intervalle Z 
1 1 1 
de R∗ , c’est-à-dire : I(x) = sin 2x +
sin 4x − sin 6x dx
4 4 4
C : R∗ −→ R,
1 1 1
= − cos 2x − cos 4x + cos 6x + C,
si

C1 x<0 8 16 24
x 7−→ C(x) = (C1 , C2 ) ∈ R2 .
C
2 si x>0 où C est une constante.

116
Corrigés des exercices

cos3 x sin x

CORRIGÉS
c) La fonction x 7−→ est continue sur ] − π/2 ; π/2[, f) L’application f : x 7−→ est continue sur le
sin2 x sin x + cos x
h π i
segment 0 ; , car le dénominateur est alors > 0, donc
Z
donc I(x) = f (x) dx est défini pour tout x ∈ ]−π/2 ; π/2[. 4
Z π/4
cos3 x I= f (x) dx existe.
En notant ω(x) = f (x) dx = dx, 0
sin2 x
on a ω(−x) = −ω(x), donc, d’après les règles de Bioche, on 1re méthode : utilisation des règles de Bioche :
peut effectuer le changement de variable t = sin x :
sin x
En notant ω(x) = dx,
cos3 x cos2 x sin x + cos x
Z Z
I(x) = dx = cos x dx
sin x
2 sin2 x on a ω(π + x) = ω(x), donc, d’après les règles de Bioche, on
1−t 2 peut effectuer le changement de variable
Z Z 
1 
= dt = − 1 dt
t2 t2 dt
t = tan x, x = Arctan t, dx =
1 1 1 + t2
=− −t+C =− − sin x + C,
t sin x
sin x
Z π/4
où C est une constante. I= dx
sin x + cos x
cos3 x
0
d) La fonction f : x 7−→ a pour ensemble de dé- Z π/4
tan x
Z 1
t
(2 + sin x)2 = dx = dt.
tan x + 1 2
0 (t + 1)(t + 1)
Z
0
finition R et est continue sur R, donc I(x) = f (x) dx est
On effectue une décomposition en éléments simples :
défini pour tout x ∈ R. X a bX + c
= + 2 ,
cos3 x (X + 1)(X2 + 1) X+1 X +1
En notant ω(x) = f (x) dx = dx,
(2 + sin x)2 où (a, b, c) ∈ R3 est à calculer.
on a ω(π − x) = ω(x), donc, d’après les règles de Bioche, on On multiplie par X + 1 puis on remplace X par −1, et on
peut effectuer le changement de variable t = sin x : 1
obtient : a = − .
2
cos2 x 1 − t2
Z Z
I(x) = cos x dx = dt. On multiplie par X2 + 1 puis on remplace X par i , d’où :
(2 + sin x)2 (2 + t)2 i 1+ i 1 1
b i +c= = , donc b = , c = .
Effectuons ensuite le changement de variable i +1 2 2 2
X 1 1 1 X+1
u = 2 + t, t = u − 2 Ainsi : =− + ,
(X + 1)(X2 + 1) 2X+1 2 X2 + 1
1 − (u − 2)2 ce que l’on peut contrôler par réduction au même dénomina-
Z
I(x) = du
u2 teur dans le second membre.
−u2 + 4u − 3 D’où :
Z
= du
1 1
Z
u2 1 t+1 
I = − + 2 dt
Z 
4 3  2 0 t+1 t +1
= − 1 + − 2 du 1 h 1 i1
u u = − ln(t + 1) + ln(t2 + 1) + Arctan t
2 2 0
3
−u + 4 ln |u| + + C1 1 1 π π 1 π − 2 ln 2
=
u = − ln 2 + ln 2 + = − ln 2 = .
2 2 4 8 4 8
3
= −(2 + t) + 4 ln |2 + t| + + C1 2e méthode : utilisation d’une intégrale associée à I :
2+t
cos x
Z π/4
3
= − sin x + 4 ln(2 + sin x) + + C, Considérons J = dx.
2 + sin x 0 sin x + cos x
On a :
où C est une constante.
sin x + cos x
Z π/4 Z π/4
π
sin x − cos x I +J = dx = dx =
e) La fonction f : x 7−→ a pour ensemble sin x + cos x 4
4 + sin x + cos x 0 0
Z et :
de définition R, et est continue sur R, donc I(x) = f (x) dx
cos x − sin x
Z π/4
est défini pour tout x ∈ R. J −I = dx
0 sin x + cos x

On remarque que le numérateur est l’opposé de la dérivée du 1
= ln | sin x + cos x| 0 = ln 2 = ln 2.
 π/4
dénominateur, donc : 2
On déduit :
sin x − cos x
Z
dx = − ln(4 + sin x + cos x) + C, 1 1π 1  π − 2 ln 2
4 + sin x + cos x − ln 2 =

I= (I + J) − (J − I) = .
2 2 4 2 8
où C est une constante.

117
Chapitre 7 – Calculs de primitives

7.4 Pour calculer B(x), on effectue le changement de variable


u = ch x :
a) La fonction f : x 7−→ sh x admet pour ensemble
4
de dé-
sh x du
Z Z
dx
Z
finition R et est continue sur R, donc I(x) = f (x) dx est B(x) = =
2 + ch2 x 2 + u2
défini pour tout x ∈ R. 1 u 1 ch x
= √ Arctan √ = √ Arctan √ .
2 2 2 2
Linéarisons :
 ch 2x − 1 2 On conclut :
sh4 x = (sh2 x)2 = 2 sh x 3 ch x
2 I(x) = √ Arctan √ + √ Arctan √ + C,
3 3 2 2
1
ch2 2x − 2 ch 2x + 1 où C est une constante réelle.

=
4
1 ch 4x + 1 1 1 7.5
= − ch 2x +
4 2 2 4 La fonction f : x 7−→ x e x cos x a pour ensemble
Z de défi-
1 1 3
= ch 4x − ch 2x + . nition R et est continue sur R, donc I(x) = f (x) dx est
8 2 8
défini pour tout x ∈ R.
d’où :
Z Z 
1 1 3 Une primitivation par parties ne semble pas commode, car
I(x) = sh4 x dx = ch 4x − ch 2x + dx f (x) est le produit de trois facteurs.
8 2 8 Z
1 1 3x Considérons aussi J(x) = x e x sin x dx et passons par
= sh 4x − sh 2x + + C,
32 4 8 l’exponentielle complexe :
où C est une constante. Z
I(x) + i J(x) = x e x (cos x + i sin x) dx
b) La fonction f : x 7−→ ch x ch 3x a pour ensemble
Z de dé-
finition R et est continue sur R, donc I(x) = f (x) dx est
Z Z
= x e x e i x dx = x e (1+ i )x dx.
défini pour tout x ∈ R.
On peut maintenant faire une primitivation par parties, pour
Linéarisons. À cet effet, rappelons d’abord la formule ana- des applications de classe C 1 (ou utiliser la méthode des co-
logue en trigonométrie circulaire : efficients indéterminés) :

1 u0 (x) = 1
cos a cos b = cos(a + b) + cos(a − b) .
  
u(x) = x 
2

On remplace cos par ch et sin par i sh : v 0 (x) = e (1+ i )x  e (1+ i )x


v(x) =

1+ i
1
ch a ch b = ch (a + b) + ch (a − b) .

e (1+ i )x e (1+ i )x
Z
2 I(x) + i J(x) = x − dx
1+ i 1+ i
D’où :
Z Z e (1+ i )x e (1+ i )x
1 = x − + C,
I(x) = ch x ch 3x dx = (ch 4x + ch 2x) dx 1+ i (1 + i )2
2
1 1 où C est une constante (complexe).
= sh 4x + sh 2x + C,
8 4 On a :
1 − i (1+ i )x (1 − i )2 (1+ i )x
où C est une constante. I(x) + i J(x) = x e − e +C
2 ch x + 3 sh x 2 4
c) La fonction f : x 7−→ est continue sur R, x
(1 − i ) e x (cos x + i sin x)
Z 2 + ch2 x =
2
donc I(x) = f (x) dx est défini pour tout x ∈ R. i
+ e x (cos x + i sin x) + C
2
On a, par linéarité : x x
e (cos x + sin x) + i (sin x − cos x)

=
ch x sh x 2
Z Z
I(x) = 2 dx +3 dx . 1
2 + ch2 x 2 + ch2 x + e x (− sin x + i cos x) + C.
| {z } | {z } 2
En séparant partie réelle et partie imaginaire, on conclut :
Ax) B(x)

Pour calculer A(x), on effectue le changement de variable  x x 1 x


t = sh x : I(x) = 2 e (cos x + sin x) − 2 e sin x + C1


ch x dt
Z Z
A(x) = dx = J(x) = x e x (sin x − cos x) + 1 e x cos x + C2 ,

2 + (1 + sh x)

2 3 + t2 2 2
1 t 1 sh x où C1 , C2 sont des constantes (réelles).
= √ Arctan √ = √ Arctan √ .
3 3 3 3

118
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
7.6 7.7

3 + ln x Arcsin x
a) La fonction f : x −
7 → a pour ensemble de dé- La fonction f : x 7−→ a pour ensemble de défini-
(4 + ln x)2
3
(1 − x) 2
finition
Z
tion D = [0 ; 1[ et est continue sur D, donc I(x) = f (x) dx
D = ]0 ; +∞[−{ e −4 } =]0 ; e −4 [ ∪ ] e −4 ; +∞[ est défini pour tout x ∈ D.
Z
et est continue sur D, donc I(x) = f (x) dx est défini pour Effectuons une
√ primitivation par parties pour faire dispa-
raître Arcsin x :
tout x ∈ D.
1 1

√ 0
On effectue le changement de variable u(x) = Arcsin x u (x) = 2√x √
 

 1−x
t = ln x, x = e t , dx = e t dt 3
2
v (x) = (1 − x)− 2
 0  1
v(x) = 2(1 − x)− 2 = √


1−x
Z
3+t
I(x) = e t dt. √
Z
(4 + t)2 2 1
I(x) = √ Arcsin x − √ dx .
1−x x(1 − x)
On remarque que : | {z }
notée J(x)
d  et   1 1 3+t
On a, par le changement de variable

= − et = e t.
dt 4 + t 4+t (4 + t) 2 (4 + t)2 √
y = x, x = y 2 , dx = 2y dy
et
Z Z
x 1 1
On a donc : I(x) = + C1 (t) = + C(x), J(x) = 2y dy = 2 dy
4+t 4 + ln x y(1 − y 2 ) 1 − y2

où C : D −→ R est une application constante sur tout inter- 1+y 1+ x
= ln + C1 = ln √ + C1 ,
valle de D, c’est-à-dire : 1−y 1− x
C1 si x ∈ ]0 ; e −4 [ où C1 est constante.

√ √
C : D −→ R, x 7−→ C(x) = 2 Arcsin x 1+ x
C si x ∈ ] e −4 ; +∞[. On conclut : I(x) = √ − ln √ + C,
2 1−x 1− x
ex où C est une constante sur [0 ; 1[.
b) La fonction x 7−→ est continue
( e x + 1) ln( e x + 1)
Arctan x
b) La fonction f : x 7−→ a pour ensemble de défi-
Z
sur R, donc I(x) = f (x) dx existe pout tout x ∈ R. x2 Z
nition D = R∗ et est continue sur D, donc I(x) = f (x) dx
On a, par le changement de variable
est défini pour tout x ∈ D.
dt
t = e x + 1, x = ln(t − 1), dx = , Effectuons une primitivation par parties pour faire dispa-
t−1
raître Arctan x :
t − 1 dt dt 1

u(x) = Arctan x
Z Z
0

I(x) = = u (x) = 1 + x2

t ln t t − 1 t ln t
 

= ln(| ln t|) + C = ln ln( e x + 1) + C, v 0 (x) = 1



v(x) = − 1
 

x2 x
où C est une constante réelle.
Arctan x
Z
1
√ dx .
q
I(x) = − +
c) La fonction f : x 7−→ 1 + x est continue sur [0 ; +∞[, x x(1 + x2 )
Z
donc I(x) = f (x) dx existe pour tout x ∈ [0 ; +∞[.
| {z }
notée J(x)
On a, par le changement de variable y = x2 :
On a, par le changement de variable
x dx dy
Z Z Z 
√ 1 1 1 1 
t = x, x = t2 , dx = 2t dt, J(x) = = = − dy
x2 (1 + x2 ) 2 y(1 + y) 2 y 1+y

Z
I(x) = 1 + t 2t dt, 1 1
ln |y|−ln |1+y| +C1 (y) = ln(x2 )−ln(1+x2 ) +C(x),
 
=
2 2
puis, par le changement de variable et on conclut :

u = 1 + t, t = u2 − 1, dt = 2u du, Arctan x 1
I(x) = − + ln |x| − ln(1 + x2 ) + C(x),
x 2
où C est une application constante sur chaque intervalle de
Z  u5 u3 
I(x) = 4 (u4 − u2 ) du = 4 − +C
5 3 D, c’est-à-dire :
√ √ 3 si x < 0

4 5 4
q  q
C1
= 1+ x − 1 + x + C,
3 3 C : R∗ −→ R, x 7−→ C(x) =
C si x > 0.
où C est ne constante réelle. 2

119
Chapitre 7 – Calculs de primitives

7.8 7.10
1
L’application f : x 7−→ est continue sur le segment
3 + cos x ln x
[0 ; π/2] donc I existe. a) L’application est continue sur le seg-
f : x 7−→
1 + x2
1 ment [1/a ; a], donc I(a) existe.
En notant ω(x) = dx, on n’a pas, pour tout x,
3 + cos x
ω(−x) = ω(x), ni ω(π − x) = ω(x), ni ω(π + x) = ω(x). Effectuons un changement de variable qui échange les bornes :
Les règles de Bioche nous indiquent donc de faire le change-
2 dt 1 1 1
x
ment de variable t = tan , x = 2 Arctan t, dx = : t= , x= , dx = − dt,
2 1 + t2 x t t2
2 dt
dx 2 dt 1
Z π/2 Z 1 Z 1
I= =
1 + t2
= Z 1/a ln 1 
Z a
ln t
cos

t − 2 dt = − dt = −I(a).
3 + x 1 − t2 4 + 2t2
0 0
3+
0 I(a) =
a 1 t 1/a 1 + t2
1 + t2 1+ 2
t
dt
Z 1
1 1
Z
1
= =  dt On conclut : I(a) = 0.
0 2+t
2 2 0 1 + √t 2

2 b) 1) L’application f : x 7−→ ln(1 + tan x) est continue sur
1 √ t 1 1 1 πi
h
= 2 Arctan √ 0 = √ Arctan √ . le segment 0 ; , donc I existe.
2 2 2 2 4
Effectuons un changement de variable qui échange les bornes,
7.9 π π
1 t = − x, x = − t :
La fonction f : x 7−→ a pour ensemble de définition 4 4
3 + ch x Z
R et est continue sur R, donc I(x) = f (x) dx est défini 0
Z  π 
I= ln 1 + tan − t (−dt)
pour tout x ∈ R. π/4 4
On a, par le changement de variable 1 − tan t 
Z π/4  Z π/4 
2 
dt = ln 1 + dt = ln dt
t = e x , x = ln t, dx = : 0 1 + tan t 0 1 + tan t
t Z π/4
ln 2 − ln(1 + tan t) dt

dt =
Z Z
1 2
I(x) = 1
= dt. 0
t+ t t2 + 6t + 1 π
3+ t = ln 2 − I.
2 4
Le discriminant du trinôme t2 + 6t + 1 est ∆ = 32 > 0, donc
ce trinôme admet √ deux zéros réels Ainsi, 2I =
π π
ln 2, et on conclut : I = ln 2.
−6 − 32 √ √ 4 8
t1 = = −3 − 2 2, t2 = −3 + 2 2.
2 2) Par le changement de variable (dans I) :
Par décomposition en éléments simples dans R(X), il existe
(a, b) ∈ R2 tel que : du
2 2 a b u = tan x, x = Arctan u, dx = ,
= = + . 1 + u2
X2 + 6X + 1 (X − t1 )(X − t2 ) X − t1 X − t2
On multiplie par X − t1 puis on remplace
√ X par t1 , et on
√ob- 1 du
Z
2 2 2 2 on obtient : I = ln(1 + u)
tient : a = = √ =− . De même : b = . 1 + u2
= J,
t1 − t2 −4 2 4 4 0
√ √
π
Ainsi :
2
=−
2 1
+
2 1
, et on conclut : J= ln 2.
X2 + 6X + 1 4 X − t1 4 X − t2 8
ce que l’on peut contrôler par réduction au même dénomina- 3) Par une intégration par parties, pour des fonctions de
teur dans le second membre. classe C 1 :
D’où : √ Z √ Z
2 1 2 1
Z 1 1
I(x) = − dt + dt K= Arctan x dx
4 t − t1 4 t − t2 0 1+x
√ √ Z 1
2 2 1
ln |t − t1 | + ln |t − t2 | + C = Arctan x ln(1 + x) 0 − ln(1 + x) dx
 1
=−
4 4 0 1 + x2
√ √
2 ex + 3 − 2 2 π π
= ln 2 − J = ln 2.
= ln √ + C,
4 ex + 3 + 2 2 4 8
où C est une constante.

120
Équations différentielles
Chapitre 8 TITRE FICTIF

linéaires
Équations différentielles linéaires

Plan
Les méthodes à retenir 122
Thèmes abordés dans les exercices
• Résolution d’EDL1, avec ou sans second membre
Vrai ou faux ? 128
• Étude des raccords éventuels
Les énoncés des exercices 129
Du mal à démarrer ? 131 • Résolution d’EDL2 à coefficients constants
Vrai ou faux, les réponses 133 • Résolution de certaines équations fonctionnelles.
Les corrigés des exercices 134

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Résolution des EDL1 normalisées, sans second membre (for-
mule du cours), puis avec second membre (solution évidente
Par commodité, on utilise les ou méthode de variation de la constante)
abréviations suivantes :
• Définition d’une dérivée, théorème limite de la dérivée, pour
ED : équation différentielle l’étude des raccords
EDL : équation différentielle • Résolution d’EDL2 à coefficients constants, sans second
linéaire membre (formule du cours, plusieurs cas), puis avec second
membre du type exponentielle-polynôme.
EDL1 : équation différentielle
linéaire du premier ordre
EDL2 : équation différentielle
linéaire du deuxième ordre

121
Chapitre 8 – Équations différentielles linéaires

Les méthodes à retenir


Méthode

Appliquer la formule du cours donnant la solution générale :


Pour résoudre une
EDL1 normalisée, sans  Z 
second membre, sur un y : x 7−→ λ exp − a(x) dx , λ ∈ R.
intervalle :

(E0 ) y 0 + ay = 0

Exemple
D’après le cours, la solution générale de (E0 ) est donnée par :
x2
Z 
Résoudre l’EDL1 (E0 ) y 0 − xy = 0, y : R −→ R, x 7−→ λ exp x dx = λ e 2 , λ ∈ R.
d’inconnue y : R −→ R, x −
7 → y(x).

Méthode
Résoudre d’abord l’EDL1 sans second membre associée (E0 ) y 0 + ay = 0.
Pour résoudre une Chercher une solution particulière de (E) par l’une des méthodes sui-
EDL1 normalisée, avec vantes :
second membre, sur un ∗ solution évidente
intervalle : ∗ principe de superposition des solutions
∗ méthode de variation de la constante.
(E) y 0 + ay = b
Enfin, la solution générale de (E) est la somme d’une solution parti-
culière de (E) et de la solution générale de (E0 ).
➟ Exercices 8.1, 8.4

Exemple 2
•D’après le cours, la solution générale de l’EDL1 (E0 ) y 0 + y=0
x
sans second membre, associée à (E), est donnée par :
2 1
Résoudre l’EDL1 (E) y 0 + y = 3 ,  Z 2  λ
x
d’inconnue y : ]0 ; +∞[ −→ R.
x y : x 7−→ λ exp − dx = λ exp (−2 ln x) = 2 , λ ∈ R.
x x

•Cherchons une solution particulière de (E) par la méthode de varia-


λ(x)
tion de la constante : y(x) = , où λ est une fonction inconnue,
x2
supposée dérivable.

122
Les méthodes à retenir

On a :
2 1
∀x ∈ ]0 ; +∞[, y 0 (x) + y(x) = 3
x x
λ0 (x) 1
⇐⇒ ∀x ∈ ]0 ; +∞[, = 3
x2 x
1
⇐⇒ ∀x ∈ ]0 ; +∞[, λ0 (x) =
x
⇐= ∀x ∈ ]0 ; +∞[, λ(x) = ln x.
ln x
Une solution particulière de (E) est donc : y : x 7−→ .
x2
D’après le cours, la solution générale de (E) est donc :
ln x λ
y : x 7−→ 2 + 2 , λ ∈ R.
x x

Méthode

Résoudre l’équation α(x) = 0, d’inconnue x.


Pour résoudre une
EDL1 non normalisée, Sur chaque intervalle sur lequel α ne s’annule pas, résoudre (e) en la
avec ou sans second normalisant Étudier ensuite le raccord des solutions en chaque point
membre : en lequel α s’annule, par continuité, par dérivabilité.

➟ Exercices 8.4 à 8.7


(e) αy 0 + βy = γ

Exemple
L’EDL1 (e) n’est pas normalisée, mais est normalisable sur chacun des
1
deux intervalles I1 = ] − ∞ ; 0[, I2 = ]0 ; +∞[, en (E) y 0 − y = 0.
Résoudre l’EDL1 (e) xy 0 − y = 0, d’in- x
La solution générale de (E) sur I = I1 ou I2 est donnée par :
connue y : R −→ R.
Z 1 
y : x 7−→ λ exp dx = λ exp ln |x| = λ|x|, λ ∈ R.

x
Ainsi, la solution générale de (E) sur I1 est y1 : x 7−→ λ1 x, λ1 ∈ R
et la solution générale de (E) sur I2 est y2 : x 
7−→ λ2 x, λ2 ∈ R.
λ1 x si x < 0
Soient (λ1 , λ2 ) ∈ R2 et y : R∗ −→ R, x 7−→
λ2 x si x > 0.
Pour tout (λ1 , λ2 ) ∈ R2 fixé, on a : y(x) −→ 0.
±
 x −→ 0

 λ 1 x si x<0

Considérons donc y : R −→ R, x 7−→ 0 si x=0

λ2 x si


x > 0,
qui est donc continue en 0.

y(x) − y(0) λ1 −→ λ1
On a : = x −→ 0−
x−0 λ2 −→ λ2 .
x −→ 0+
Ainsi, y est dérivable en 0 si et seulement si λ1 = λ2 .
Considérons donc y : R −→ R, x 7−→ λ1 x.
Il est clair que y est dérivable sur R et est solution de (e) sur R.
On conclut : S = y : R −→ R, x 7−→ λx ; λ ∈ R .


123
Chapitre 8 – Équations différentielles linéaires

Méthode
Former l’équation caractéristique r2 + ar + b = 0, d’inconnue r ∈ K,
et calculer son discriminant ∆ = a2 − 4b.
Pour résoudre une
EDL2 à coefficients 1er cas : si l’équation caractéristique admet dans K deux solutions
constants et sans second r1 , r2 distinctes, c’est-à-dire si :
membre : (K = R et ∆ > 0) ou (K = C et ∆ 6= 0),
(E0 ) y 00 + ay 0 + by = 0 alors la solution générale de (E0 ) sur R est :

y : x 7−→ λ1 e r1 x + λ2 e r2 x , (λ1 , λ2 ) ∈ K2 .

2e cas : si l’équation caractéristique admet dans K une solution double,


a
r0 = − , c’est-à-dire si ∆ = 0, alors la solution générale de (E0 ) sur R
2
est :
y : x 7−→ (λx + µ) e − 2 x , (λ, µ) ∈ K2 .
a

3e cas : si l’équation caractéristique n’admet pas de solution dans K,


c’est-à-dire si K = R et ∆ < 0, alors la solution générale de (E0 ) sur R
est :

  √−∆   √−∆ 
y : x 7−→ e − 2 x A cos x + B sin
a
x , (A, B) ∈ R2 .
2 2
➟ Exercice 8.2

Exemple
Il s’agit d’EDL2 à coefficients constants et sans second membre.
a) L’équation caractéristique r2 − 3r + 2 = 0 admet deux solutions
Résoudre les EDL2 suivantes, d’incon- réelles distinctes, r1 = 1, r2 = 2, donc la solution générale est :
nue y : R −→ R :
y : x 7−→ λ e x + µ e 2x , (λ, µ) ∈ R2 .
a) y 00 − 3y 0 + 2y = 0
b) y 00 − 4y 0 + 4y = 0 b) L’équation caractéristique r2 − 4r + 4 = 0 admet une solution double
réelle r0 = 2, donc la solution générale est :
c) y 00 + 2y 0 + 2y = 0.
y : x 7−→ (λx + µ) e 2x , (λ, µ) ∈ R2 .

c) L’équation caractéristique r2 + 2r + 2 = 0 admet deux solutions


complexes conjuguées non réelles, r1 = −1 − i , r2 = −1 + i , donc la
solution générale est :
y : x 7−→ e −x (A cos x + B sin x), (A, B) ∈ R2 .

124
Les méthodes à retenir

Méthode
Résoudre l’EDL2 sans second membre associée
Pour résoudre une (E0 ) y 00 = ay 0 + by = 0.
EDL2 à coefficients Chercher une solution particulière de (E) du même type que le second
constants et avec second membre g de (E).
membre : n
Plus précisément, si g : x 7−→ e mk x Pk (x), où n ∈ N∗ ,
X

(E) y 00 + ay 0 + by = g, k=1
m1 , ..., , mn ∈ K, P1 , ..., Pn ∈ K[X], chercher une solution particulière
où est une
n
g
de (E) de la forme y : x 7−→ e mk x Qk (x), où Q1 , ..., Qn ∈ K[X]
X
exponentielle-polynôme
k=1
sont inconnus et où Qk est de degré :
deg (Pk ) si mk n’est pas solution de l’équation caractéristique
deg (Pk ) + 1 si mk est solution simple de l’équation caractéristique
deg (Pk ) + 2 si mk est solution double de l’équation caractéristique.
Enfin, la solution générale de (E) est la somme d’une solution parti-
culière de (E) et de la solution générale de (E0 ).
➟ Exercices 8.3, 8.10

Exemple
•L’EDL2 associée sans second membre (E0 ) y 00 − 3y 0 + 2y = 0 admet
pour solution générale y0 : x 7−→ λ e x + µ e 2x , (λ, µ) ∈ R2 comme
Résoudre l’EDL2 on l’a vu ci-dessus.

(E) y 00 − 3y 0 + 2y = x e x , •Puisque le second membre de (E) est le produit d’un polynôme par e x
et que 1 est solution simple de l’équation caractéristique associée à (E0 ),
d’inconnue y : R −→ R. on cherche une solution particulière de (E) sous la forme
y : x 7−→ (ax2 + bx + c) e x , (a, b, c) ∈ R3 .
On a :
y 0 = (ax2 + bx + c) + (2ax + b) e x = ax2 + (b + 2a)x + (c + b) e x ,
 
 
y 00 = ax2 + (b + 2a)x + (c + b) + 2ax + (b + 2a) e x


= ax2 + (b + 4a)x + (c + 2b + 2a) e x ,




y 00 − 3y 0 + 2y = ax2 + (b + 4a)x + (c + 2b + 2a)


− 3 ax2 + (b + 2a)x + (c + b) + 2(ax2 + bx + c) e x


= − 2ax + (−b + 2a) e .


 x
(
−2a = 1
Ainsi, y est solution de (E) si et seulement si c’est-à-
−b + 2a = 0
1
dire a = − , b = −1. Une solution particulière de (E) est donc :
2
 1 
y : x 7−→ − x2 − x e x .
2
Finalement, d’après le cours, la solution générale de (E) est :
1 
y : x 7−→ − x2 + x e x + λ e x + µ e 2x , (λ, µ) ∈ R2 .
2

125
Chapitre 8 – Équations différentielles linéaires

Méthode

Résoudre l’EDL puis traduire, sur la solution générale de l’EDL, les


Pour résoudre une EDL
conditions imposées.
avec conditions supplé-
mentaires, par exemple
conditions aux bords

Exemple
La solution générale de l’EDL2 f 00 + f = 0 est
f : R −→ R, x 7−→ A cos x + B sin x, (A, B) ∈ R2 .
Trouver toutes les applications deux fois
dérivables f : R −→ R, telles que : On a :
  
00 0
f + f = 0, f (0) = 0, f (π) = 1. f (0) = 0 A = 0 A = 0
⇐⇒ ⇐⇒
f 0 (π) = 1 −B = 1 B = −1.

On conclut : S = f : R −→ R, x 7−→ − sin x .




Méthode
Essayer de se ramener à une ED, par dérivation.
Pour résoudre une équa- On pourra être amené à appliquer l’hypothèse, par exemple, à x et à
tion fonctionnelle ou une 1
−x, à x et à , ou à d’autres expressions.
équation intégrale x
On raisonnera souvent par condition nécessaire, et on n’oubliera donc
pas de traiter la réciproque.
➟ Exercices 8.9, 8.11 à 8.13

Exemple
D’abord,
Z xsi f convient, comme f est continue sur R, l’application
x 7−→ f (t) dt est de classe C 1 sur R, donc x 7−→ f (x) + x est de
Trouver toutes les applications continues 0
f : R −→ R telles que : classe C 1 sur R, donc f est de classe C 1 sur R.
Z x On a, en dérivant d’une part et en prenant d’autre part la valeur en 0 :
∀x ∈ R, f (t) dt = f (x) + x. 
0
 Z x  ∀x ∈ R, f (x) = f 0 (x) + 1
∀x ∈ R, f (t) dt = f (x) + x ⇐⇒
0 0 = f (0).

La solution générale de l’EDL1 sans second membre y 0 = y est


y : x 7−→ λ e x , λ ∈ R.

Une solution particulière de l’EDL1 avec second membre y 0 = y − 1


est : y : x 7−→ 1.
D’après le cours, la solution générale de l’EDL1 avec second membre
y 0 = y − 1 est : y : x 7−→ 1 + λ e x , λ ∈ R.
De plus : y(0) = 0 ⇐⇒ 1 + λ = 0 ⇐⇒ λ = −1.
On conclut : S = f : R −→ R, x 7−→ 1 − e x .


126
Les méthodes à retenir

Exemple
1) Soit f convenant.
Puisque f est dérivable sur R, par composition l’application x 7−→ f (−x)
Trouver toutes les applications déri- est dérivable sur R, donc f 0 est dérivable sur R, f est deux fois dérivable
vables f : R −→ R, telles que : sur R.
∀x ∈ R, f 0 (x) = f (−x). On déduit, en dérivant : ∀x ∈ R, f 00 (x) = −f 0 (−x).
Mais, en remplaçant x par −x dans l’hypothèse de l’énoncé, on a :
∀x ∈ R, f 0 (−x) = f (x),
d’où : ∀x ∈ R, f 00 (x) = −f (x).
Ainsi :
f 00 + f = 0.
Par résolution de cette EDL2 à coefficients constants et sans second
membre, il existe (A, B) ∈ R2 tel que :
∀x ∈ R, f (x) = A cos x + B sin x.

2) Réciproquement, soient (A, B) ∈ R2 et


f : R −→ R, x 7−→ A cos x + B sin x.
L’application f est dérivable sur R et on a :
∀x ∈ R, f 0 (x) = f (−x)
⇐⇒ ∀x ∈ R, −A sin x + B cos x = A cos x − B sin x
⇐⇒ ∀x ∈ R, (A − B)(cos x + sin x) = 0
⇐⇒ A−B =0
⇐⇒ A = B.
On conclut :
S = f : R −→ R, x 7−→ A(cos x + sin x) ; A ∈ R .


127
Chapitre 8 – Équations différentielles linéaires

Vrai ou Faux ?
1
8.1 La solution générale de l’EDL1 y 0 − y = 0, d’inconnue y : ]0 ; +∞[ −→ R, V F
x
est y : x 7−→ λx, λ ∈ R.

8.2 La solution générale de l’EDL1 xy 0 − 2y = 0, d’inconnue y : R −→ R, V F


est y : x 7−→ λx2 , λ ∈ R.

8.3 L’ensemble S des solutions de l’EDL1 xy 0 − 3y = 0, d’inconnue y : R −→ R, V F


est un R-espace vectoriel de dimension 1.
2
8.4 Une solution particulière de l’EDL1 y 0 − y = x2 , d’inconnue y : ]0 ; +∞[ −→ R, V F
x
est y : x 7−→ x .
3

8.5 La solution générale de l’EDL2 y 00 − 3y 0 + 2y = 0, d’inconnue y : R −→ R, V F


est y : x 7−→ λ1 e x + λ2 e 2x , (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .

8.6 La solution générale de l’EDL2 y 00 + y 0 = 0, d’inconnue y : R −→ R, V F


est y : R −→ R, x 7−→ A cos x + B sin x, (A, B) ∈ R2 .

8.7 La solution générale de l’EDL2 y 00 − 5y 0 + 6y = x2 , d’inconnue y : R −→ R, V F


est y : x 7−→ x + λ1 e 2x + λ2 e 3x , (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .

8.8 Soient I un intervalle de R, x0 ∈ I, y0 ∈ K, a, b : I −→ K continues sur I. V F


Il existe une application dérivable y : I −→ K et une seule telle que :
(
∀x ∈ I, y 0 (x) + a(x)y(x) = b(x)
y(x0 ) = y0 .

8.9 Soient I un intervalle de R, x0 ∈ I, (y0 , z0 ) ∈ K2 , a, b ∈ K, g : I −→ K continue sur I. V F


Il existe une application deux fois dérivable y : I −→ K et une seule telle que :


 ∀x ∈ I, y 00 (x) + ay 0 (x) + by(x) = g(x)

y(x0 ) = y0

 0

y (x0 ) = z0 .

8.10 Une solution particulière de l’EDL2 y 00 + y = sh x, d’inconnue y : R −→ R, peut être V F


cherchée sous la forme y : x 7−→ A cos x + B sin x, (A, B) ∈ R2 .

128
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


8.1 Exemples d’EDL1 normalisées
Résoudre les ED suivantes, d’inconnue y : I −→ R supposée dérivable :
a) y 0 − xy = x, I=R
b) y + 2y = 4 e + sin x + cos x,
0 x
I = R.

8.2 Exemples d’EDL2 à coefficients constants et sans second membre


Résoudre les ED suivantes, d’inconnue y : R −→ R supposée deux fois dérivable :
a) y 00 − 4y 0 + 3y = 0,
b) y 00 − 6y 0 + 9y = 0,
c) y 00 + y 0 + y = 0.

8.3 Exemples d’EDL2 à coefficients constants et avec second membre


Résoudre les ED suivantes, d’inconnue y : R −→ R supposée deux fois dérivable :
a) y 00 + y = e x
b) y 00 − 5y 0 + 6y = (2x2 − 4x + 1) e x
c) y 00 − 4y 0 + 4y = 7 sin x − cos x
d) y 00 − 3y 0 + 2y = x( e x + e −2x ).

8.4 Exemples d’EDL1 normalisées


Résoudre les ED suivantes, d’inconnue y : I −→ R supposée dérivable :
i π πh
a) y 0 = y tan x + sin x, I = − ;
2 2
b) xy 0 − 2y = − ln x, I = ]0 ; +∞[.

8.5 Exemple d’EDL1 avec étude de raccord

Résoudre l’ED (x3 − x)y 0 − (x2 − x + 1)y = 0, d’inconnue y : I −→ R, sur tout intervalle
ouvert I de R.

8.6 Exemple d’EDL1 avec étude de raccord

Résoudre l’ED xy 0 + (1 − x)y = e 2x , d’inconnue y : I −→ R, sur tout intervalle ouvert I


de R.

8.7 Exemple d’EDL1 avec étude de raccord


Montrer que l’ensemble S des applications f : ] − ∞ ; 1[ −→ R dérivables telles que :

∀x ∈ ] − ∞ ; 1[, x(x − 1)f 0 (x) − (x − 2)f (x) = 0

est un R-espace vectoriel et en donner une base et la dimension.

129
Chapitre 8 – Équations différentielles linéaires

8.8 Exemple d’équation intégrale se ramenant à une EDL1


Trouver toutes les applications f : R −→ R continues telles que :
Z x 
∀x ∈ R, f (x) = x tf (t) dt + 1 .
0

8.9 Exemple d’équation fonctionnelle se ramenant à une EDL2


Trouver toutes les applications f : R −→ R dérivables sur R, telles que :
1
∀x ∈ R, f 0 (x) =

f (x) + f (−x) .
2

8.10 Équation différentielle d’Euler

a) Soient (a, b) ∈ K2 , I un intervalle de R tel que I ⊂ R∗+ ou I ⊂ R∗− , k : I −→ K une


application continue. Montrer que l’équation différentielle

(E) x2 y 00 + axy 0 + by = k

se ramène, par le changement de variable t = ln |x|, à une EDL2 à coefficients constants.


b) Exemple : Résoudre l’ED (E) x2 y 00 +xy 0 +y = x2 +x+1, d’inconnue y : ]0 ; +∞[ −→ R,
supposée deux fois dérivable.

8.11 Exemple d’équation fonctionnelle se ramenant à une EDL1


Trouver toutes les applications f : R −→ R continues telles que :
Z x
∀x ∈ R, f (x) = 1 + tf (t) dt.
0

8.12 Exemple d’équation fonctionnelle se ramenant à une EDL1


Trouver toutes les applications f : ]0 ; +∞[ −→ R, dérivables, telles que :
1 1
∀x ∈ ]0 ; +∞[, f 0 (x)f = .
x x

8.13 Exemple d’équation intégrale se ramenant à une EDL1


Trouver toutes les applications f : [0 ; +∞[ −→ R continues telles que :
Z x
x2
∀x ∈ [0 ; +∞[, (x − 3t)f (t) dt = .
0 2

8.14 Exemple d’EDL2 à coefficients constants et avec second membre


e −x
Résoudre l’ED y 00 + 2y 0 + y = , d’inconnue y : ]0 ; +∞[ −→ R.
x
130
Du mal à démarrer ?

Du mal à démarrer ?
8.1 Il s’agit d’EDL1 normalisées, avec second membre. •sinon, la méthode de variation de la constante s’ap-
Notons (E) l’ED proposée et (E0 ) l’EDL1 sans se- plique toujours (a), b)).
cond membre associée.
D’après le cours, la solution générale de (E) est la 8.5 Il s’agit d’une EDL1 non normalisée.
somme d’une solution particulière de (E) et de la so- En notant (e) l’ED proposée, considérer l’ED (E)
lution générale de (E0 ). normalisée associée, obtenue en divisant par le co-
efficient x3 − x de y 0 dans (e).
Commencer par résoudre (E0 ) par la formule du
cours : la solution générale de (E0 ) y 0 + ay = 0 Résoudre (E) sur tout intervalle ouvert de R ne conte-
 Z  nant pas un point d’annulation −1, 0, 1 de ce coef-
est y : x 7−→ λ exp − a(x) dx , λ ∈ K. ficient, puis étudier les raccords des solutions de (e)
Ensuite, chercher une solution particulière de (E) : en ces points.
•il se peut qu’il y ait une solution évidente (a))
8.6 Il s’agit d’une EDL1 non normalisée.
•si le second membre de (E) est de la forme
En notant (e) l’ED proposée, considérer l’ED (E)
exponentielle-polynôme, chercher une solution par-
normalisée associée, obtenue en divisant par le co-
ticulière du même genre (b))
efficient x de y 0 dans (e).
•sinon, la méthode de variation de la constante s’ap-
Résoudre (E) sur tout intervalle ouvert de R ne conte-
plique toujours.
nant pas le point d’annulation 0 de ce coefficient, puis
étudier les raccords des solutions de (e) en ce point.
8.2 Il s’agit d’EDL2 à coefficients constants et sans se-
cond membre, donc on dispose d’une méthode et de
formules de résolution dans le cours, faisant interve- 8.7 L’ED (e0 ) x(x − 1)y 0 − (x − 2)y = 0 est une EDL1
nir l’équation caractéristique. non normalisée.
Résoudre (e0 ) sur ] − ∞ ; 0[ et sur ]0 ; 1[, puis étudier
8.3 Il s’agit d’EDL2 à coefficients constants, avec second le raccord en 0.
membre du type exponentielle-polynôme.
Notons (E) l’ED proposée et (E0 ) l’EDL2 sans se- 8.8 1) Soit f convenant. Montrer, en utilisant les hypo-
thèses de l’énoncé, que f est alors de classe C 1 sur R
cond membre associée.
et que f vérifie une EDL1. Résoudre celle-ci et en
Former l’équation caractéristique de (E0 ), résoudre déduire f .
cette équation caractéristique, et en déduire la solu-
2) Étudier la réciproque.
tion générale de (E0 ).
Chercher ensuite une solution particulière de (E), du
8.9 1) Soit f convenant. Montrer qu’alors f est deux fois
même genre que le second membre, avec une condi- dérivable et que f 00 = 0. En déduire la forme de f .
tion sur les degrés.
2) Étudier la réciproque.
La solution générale de (E) est alors la somme d’une
solution particulière de (E) et de la solution générale
de (E0 ). 8.10 Noter ε = sgn (x), t = ln |x| = ln(εx), z(t) = y(x).
Montrer que l’ED d’Euler (E) (portant sur y) se ra-
mène à une EDL2 à coefficients constants (portant
8.4 Il s’agit d’EDL1 normalisées, avec second membre. sur z), en calculant la dérivée première et la dérivée
Notons (E) l’ED proposée et (E0 ) l’EDL1 sans se- seconde de y, par composition.
cond membre associée.
D’après le cours, la solution générale de (E) est la 8.11 Montrer d’abord que, si f convient, alors f est de
somme d’une solution particulière de (E) et de la so- classe C 1 sur R.
lution générale de (E0 ). Raisonner par équivalences logiques, en prenant la
Commencer par résoudre (E0 ) par la formule du valeur en 0 et en dérivant.
cours : le solution générale de (E0 ) y 0 + ay = 0 x2
Réponse : f : R −→ R, x 7−→ e 2 .
 Z  
est y : x 7−→ λ exp − a(x) dx , λ ∈ K.
1
Ensuite, chercher une solution particulière de (E) : 8.12 1) Si f convient, appliquer l’hypothèse à x et à ,
•il se peut qu’il y ait une solution évidente 1 x
puis considérer la fonction g : x 7−→ f (x)f ,
•si le second membre de (E) est de la forme x
exponentielle-polynôme, chercher une solution par- Montrer que g est constante et en déduire que f sa-
ticulière du même genre tisfait une EDL1, à résoudre.

131
Chapitre 8 – Équations différentielles linéaires

2) Étudier la réciproque. 2) Vérifier la réciproque.


Réponse :
1 8.14 Il s’agit d’une EDL2 à coefficients constants, mais
f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ Dx D2 ; D ∈ R∗ .

avec second membre qui n’est pas de la forme
exponentielle-polynôme.
8.13 1) Soit f convenant. En utilisant les hypothèses de d
Remarquer que e x (y 0 + y) = e x (y 00 + 2y 0 + y)

l’énoncé, montrer que f est de classe C 1 sur ]0 ; +∞[ dx
et que f satisfait une EDL1. Résoudre cette EDL1 d
et que ( e x y) = e x (y 0 + y).
et en déduire f = −1. dx

132
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
8.1 On applique la formule du cours donnantZla solution générale d’une EDL1 normalisée et V F
 1 
sans second membre : y : x 7−→ λ exp dx = λ exp (ln x) = λx, λ ∈ R.
x

8.2 L’EDL1 xy 0 − 2y = 0 n’est pas normalisée. V F


La solution générale sur ] − ∞ ; 0[ est y1 : x 7−→ λ1 x2 , λ1 ∈ R.
La solution générale sur ]0 ; +∞[ est y2 : x 7−→ λ2 x2 , λ2 ∈ R.
λ x2 si x < 0

 1


Pour tout (λ1 , λ2 ) ∈ R2 , l’application y : x 7−→ 0 si x = 0

si x > 0
 2
λ2 x

est dérivable sur R et est solution de l’EDL1 proposée sur R.

8.3 L’ensemble S est bien un R-ev, mais


 sa dimension est 2 et non 1, car la solution générale V F
λ x3 si x < 0
 1


de l’EDL1 sur R est : y : x 7−→ 0 si x = 0 (λ1 , λ2 ) ∈ R2

λ2 x3 si x > 0

2 2
8.4 Pour y : x 7−→ x3 , on a bien : y 0 − y = 3x2 − x3 = 3x2 − 2x2 = x2 . V F
x x
8.5 Il s’agit d’une EDL2 à coefficients constants et sans second membre. V F
L’équation caractéristique r2 − 3r + 2 = 0 admet deux solutions réelles distinctes, qui
sont 1 et 2.
La solution générale sur R est donc y : x 7−→ λ1 e x + λ2 e 2x , (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .

8.6 Il s’agit d’une EDL2 à coefficients constants et sans second membre. V F


L’équation caractéristique r2 + r = 0 admet deux solutions réelles distinctes, qui sont 0
et −1.
La solution générale sur R est donc : y : x 7−→ λ1 + λ2 e −x , (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .
Il y a eu confusion avec l’EDL2 y 00 + y = 0.

8.7 La fonction y : x 7−→ x n’est pas solution de l’EDL2 proposée. V F

8.8 C’est un résultat du cours : théorème d’existence et d’unicité d’une solution d’un pro- V F
blème de Cauchy pour une EDL1.

8.9 C’est un résultat du cours : théorème d’existence et d’unicité d’une solution d’un pro- V F
blème de Cauchy pour une EDL2.

8.10 Les fonctions x 7−→ A cos x + B sin x vérifient y 00 + y = 0, donc ne vérifient pas l’EDL2 V F
proposée y 00 + y = sh x.
1
Une solution est x 7−→ sh x.
2

133
Chapitre 8 – Équations différentielles linéaires

Corrigés des exercices


8.1 8.3
a) La solution générale de (E0 ) − xy = 0 sur R est
y0 a) •L’équation caractéristique r2 + 1 = 0 admet deux so-
Z  x2 lutions complexes non réelles, r1 = − i , r2 = i , donc la
y0 : x 7−→ λ exp x dx = λ e 2 , λ ∈ R. solution générale de (E0 ) est

Une solution particulière de (E) sur R, évidente, est y : x 7−→ A cos x + B sin x, (A, B) ∈ R2 .

y : x 7−→ − 1.
•Une solution particulière de (E), évidente, est
On conclut que la solution générale de (E) sur R est : 1 x
x2
y : x 7−→ e .
y : x 7−→ − 1 + λ e 2 , λ ∈ R. 2

b) La solution générale de (E0 ) y 0 + 2y = 0 sur R est On conclut que la solution générale de (E) est :
 Z 
y0 : x 7−→ λ exp − 2 dx = λ e −2x , λ ∈ R. y : x 7−→
1 x
e + A cos x + B sin x, (A, B) ∈ R2 .
2
Vu la forme du second membre, on cherche une solution par- b) •L’équation caractéristique r2 − 5r + 6 = 0 admet deux
ticulière de (E) de la forme : solutions réelles distinctes r1 = 2, r2 = 3. La solution géné-
y : x 7−→ a e x + b cos x + c sin x, (a, b, c) ∈ R3 . rale de (E0 ) est donc :
On a alors : y : x 7−→ λ e 2x + µ e 3x , (λ, µ) ∈ R2 .
y 0 + 2y = (a e x − b sin x + c cos x) + 2(a e x + b cos x + c sin x)
•Puisque le second membre de (E) est de la forme P (x) e mx
= 3a e x + (2c − b) sin x + (c + 2b) cos x.
où P ∈ R[X] et m = 1 (donc m 6= 2 et m 6= 3), une solu-
Ainsi, y est solution de (E) si : tion particulière de (E) est de la forme y : x 7−→ Q(x) e x , où
3a = 4, 2c − b = 1, c + 2b = 1, Q ∈ R[X] et deg (Q) = deg (P ). Notons Q = aX2 + bX + c,
où (a, b, c) ∈ R3 est à trouver. On a :
4 1 3
c’est-à-dire : a = , b= , c= . y(x) = (ax2 + bx + c) e x ,
3 5 5
Une solution particulière de (E) est donc :
y 0 (x) = (ax2 + bx + c) + (2ax + b) e x

4 x 1 3
y : x 7−→ e + cos x + sin x.
= ax2 + (b + 2a)x + (c + b) e x ,

3 5 5
On conclut que la solution générale de (E) est :  
y 00 (x) = ax2 + (b + 2a)x + (c + b) + 2ax + (b + 2a) e x

4 x 1 3
y : x 7−→ e + cos x + sin x + λ e −2x , λ ∈ R.
3 5 5 = ax2 + (b + 4a)x + (c + 2b + 2a) e x ,


8.2 d’où :
a) L’equation caractéristique − 4r + 3 = 0 admet deux
r2 y 00 (x) − 5y 0 (x) + 6y(x)
solutions réelles r1 = 1 et r2 = 3, donc la solution générale = 2ax2 + (2b − 6a)x + (2c − 3b + 2a) e x .

de l’ED est :
y : x 7−→ λ e x + µ e 3x , (λ, µ) ∈ R2 . Pour que y soit solution de (E), il suffit que :
b) L’équation caractéristique − 6r + 9 = 0 admet une so-
r2 2a = 2, 2b − 6a = −4, 2c − 3b + 2a = 1.
lution réelle double r0 = 3, donc la solution générale de (E)
est : On résout ce système en cascade, et on obtient :
y : x 7−→ (λx + µ) e 3x , (λ, µ) ∈ R2 .
a = 1, b = 1, c = 1.
c) L’équation caractéristique r2 + r + 1 = 0
admet deux solutions complexes non réelles Ainsi, y : x 7−→ (x2 + x + 1) e x est une solution particulière
√ √
−1 + i 3 −1 − i 3 de (E).
r1 = , r2 = ,
2 2 On conclut que la solution générale de (E) est :
donc la solution générale de (E) est :
y : R −→ R, x 7−→ (x2 + x + 1) e x + λ e 2x + µ e 3x ,
 √3   √3 
x
(λ, µ) ∈ R2 .

y : x 7−→ e − 2 A cos x +B sin x , (A, B) ∈ R2 .
2 2
On peut contrôler ce résultat par report dans l’énoncé.

134
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
c) •L’équation caractéristique r2 − 4r + 4 = 0 admet une 8.4
solution réelle double r0 = 2. La solution générale de (E0 )
est donc y : x 7−→ (λx + µ) e 2x , (λ, µ) ∈ R2 . i La
a) solution générale de (E0 ) y 0 − y tan x = 0 sur
π πh
− ; est :
•Vu le second membre, on cherche une solution particulière 2 2
de (E) sous la forme  Z
y : x 7−→ λ exp − −tan x dx = λ e − ln | cos x|

y : x 7−→ a sin x + b cos x, (a, b) ∈ R2 à calculer.
On a alors : λ
= λ e − ln cos x = , λ ∈ R.
y 00 − 4y 0 + 4y = (3a + 4b) sin x + (3b − 4a) cos x. cos x
Pour que y soit solution de (E), il suffit que : Pour trouver une solution particulière de (E), on applique la

3a + 4b = 7

a = 1 méthode de variation de la constante : on cherche une solu-
1
c’est-à-dire tion particulière de (E) de la forme y : x 7−→ λ(x) , où
3b − 4a = −1 cos x
λ : I −→ R est une fonction inconnue, supposée dérivable.
b = 1.

Ainsi, une solution particulière de (E) est : On a alors :


y : x 7−→ sin x + cos x.
∀x ∈ I, y 0 (x) = y(x) tan x + sin x
On conclut que la solution générale de (E) est :
λ0 (x)
y : x 7−→ sin x + cos x + (λx + µ) e 2x , (λ, µ) ∈ R2 . ⇐⇒ ∀x ∈ I, = sin x
cos x
On peut contrôler ce résultat par report dans l’énoncé.
⇐⇒ ∀x ∈ I, λ0 (x) = sin x cos x
d) •L’équation caractéristique r2 − 3r + 2 = 0 admet deux
solutions réelles distinctes, r1 = 1, r2 = 2. La solution géné- 1
⇐= ∀x ∈ I, λ(x) = sin2 x.
rale de (E0 ) est donc : 2
y : x 7−→ λ e x + µ e 2x , (λ, µ) ∈ R2 .
Une solution particulière de (E) est donc :
•Puisque le second membre est x 7−→ x e x +x e −2x , somme
d’exponentielles-polynômes, que 1 (coefficient de x dans e x ) λ(x) 1 sin2 x
y : x 7−→ = .
est solution simple de l’équation caractéristique et que −2 cos x 2 cos x
(coefficient de x dans e −2x ) n’est pas solution de l’équation
caractéristique, on cherche une solution particulière de (E) On conclut que la solution générale de (E) est :
de la forme
sin2 x λ
y : x 7−→ (ax2 + bx + c) e x + (ux + v) e −2x , y : x 7−→ + , λ ∈ R.
2 cos x cos x
où (a, b, c, u, v) ∈ R5 est à calculer. 2
b) La solution générale de (E0 ) y 0 − y = 0 sur ]0 ; +∞[
On a, par un calcul immédiat : x
est :
y 0 (x) = ax2 + (b + 2a)x + (c + b) e x

Z 2
dx = λ e 2 ln |x| = λx2 , λ ∈ R.

+ − 2ux + (u − 2v) e −2x , y : x 7−→ λ exp

x
y 00 (x) = ax2 + (b + 4a)x + (c + 2b + 2a) e x Pour trouver une solution particulière de (E), on applique la


+ 4ux + (4v − 4u) e −2x ,


 méthode de variation de la constante : on cherche une so-
lution particulière de (E) de la forme y : x 7−→ λ(x)x2 , où
d’où, après report : λ : I −→ R est une fonction inconnue, supposée dérivable.
y 00 − 3y 0 + 2y
− 2ax + (2a − b) e x + 12ux + (12v − 7u) e −2x .
 
=
On a alors : ∀x ∈ I, xy 0 − 2y = − ln x
Pour que y soit solution de (E), il suffit que :
⇐⇒ ∀x ∈ I, λ0 (x)x3 = − ln x
−2a = 1, 2a − b = 0 12u = 1 12v − 7u = 0,
ln x
1
c’est-à-dire : a = − , b = −1, u =
1
, v=
7
. ⇐⇒ ∀x ∈ I, λ0 (x) = −
2 12 144 x3
Ainsi, une solution particulière de (E) est : ln x
Z
⇐⇒ ∀x ∈ I, λ(x) = − dx.
 1   1 7  −2x x3
y : x 7−→ − x2 − x e x + x+ e .
2 12 144
On conclut que la solution générale de (E) est : On effectue une intégration par parties :

x−2
 1  1 7  −2x Z Z −2
x 1

y : x 7−→ − x2 − x e x + x+ e −x−3 ln x dx = ln x − dx
2 12 144 2 2 x
+ λ e x + µ e 2x , (λ, µ) ∈ R2 . ln x 1
Z
1 ln x 1x −2 ln x 1
= − dx = + = + + Cte.
2x2 2 x3 2x2 2 2 2x2 4x2

135
Chapitre 8 – Équations différentielles linéaires

Ainsi, une solution particulière de (E) est : La solution générale de (e) sur I − {−1} est :
 3 1
1 1 |x + 1| 2 |x − 1| 2
7 → λ(x)x2 = ln x + , si x < −1

y:x− λ1


2 4 |x|
y : I−{−1} −→ R, x 7−→ 3 1
|x + 1| 2 |x − 1| 2
ce que l’on peut d’ailleurs contrôler. si x > −1


λ
 2
|x|
On conclut que la solution générale de (E) est :
(λ1 , λ2 ) ∈ R2 .
1 1
y : x 7−→ ln x + + λx2 , λ ∈ R2 . On a, pour tout (λ1 , λ2 ) ∈ R2 :
2 4
y(x) −→ 0 et y(x) −→ 0.
x −→ −1− x −→ −1+
8.5 On prolonge donc y par continuité en −1 en posant
On a, pour tout x ∈ R : y(−1) = 0.
3
x3 −x = x(x2 −1) = x(x−1)(x+1) = 0 ⇐⇒ x ∈ {−1, 0, 1}. À cause de l’exposant sur |x + 1| dans l’écriture de y(x),
2
y(x) − y(−1)
1) Résolution de (e) sur un intervalle ouvert ne contenant on a : −→ 0,
ni −1, ni 0, ni 1 x − (−1) x −→ −1±
donc y est dérivable en −1 et y 0 (−1) = 0.
Soit I un intervalle ouvert de R ne contenant ni −1, ni 0,
ni 1, c’est-à-dire : De plus, (e) est alors clairement satisfaite en x = −1.

I ⊂ ] − ∞ ; −1[ ou I ⊂ ] − 1 ; 0[ ou I ⊂ ]0 ; +∞[. •Raccord en 0


Soit I un intervalle ouvert de R contenant 0 et ne contenant
x2 − x + 1 ni −1 ni 1.
Sur cet intervalle : (e) ⇐⇒ (E) y0 − y = 0.
x3 − x La solution générale de (e) sur I − {0} est :
L’ED (E) est une EDL1 normalisée et sans second membre.  3 1
|x + 1| 2 |x − 1| 2
La solution générale de (E) sur I est donc : si x < 0

 λ1

|x|

 Z x2 − x + 1  y : x 7−→ 3 1 (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .
y : x 7−→ λ exp dx , λ ∈ R. |x + 1| 2 |x − 1| 2
si x > 0


3  λ2

x −x |x|
On effectue un calcul de primitive, en utilisant une décom- Il est clair que y admet une limite finie en 0 si et seulement
position en éléments simples : si λ1 = λ2 = 0, et on a alors y = 0, fonction nulle.
•Raccord en 1
X2 − X + 1 X2 − X + 1 a b c
= = + + , Soit I un intervalle ouvert de R contenant 1 et ne contenant
X3 − X (X + 1)X(X − 1) X+1 X X−1 ni −1 ni 0.
où (a, b, c) ∈ R3 est à calculer. La solution générale de (e) sur I − {1} est :
En multipliant par X + 1 puis en remplaçant X par −1, on 3 1

|x + 1| 2 |x − 1| 2
si x < 1

3  λ
obtient : a = .
 1
|x|

2 y : x 7−→ 3 1 (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .
En multipliant par X puis en remplaçant X par 0, on obtient : |x + 1| 2 |x − 1| 2
si x > 1


 λ2

b = −1. |x|
En multipliant par X − 1 puis en remplaçant X par 1, on On a, pour tout (λ1 , λ2 ) ∈ R2 : y(x) −→ 0.
1 x −→ 1±
obtient : c = .
2 On prolonge donc y par continuité en 1 en posant y(1) = 0.
X2 − X + 1 3 1 1 1 1 1
Ainsi : = − + , À cause de l’exposant sur |x − 1| dans l’écriture de y(x),
X3 − X 2X+1 X 2X−1 2
ce que l’on peut contrôler par réduction au même dénomina- y(x) − y(1)
on a, si λ1 6= 0 ou si λ2 6= 0 : −→ ±∞,
teur dans le second membre. x−1 x −→ 1±
On a donc, pour tout x ∈ I : donc y n’est pas dérivable en 1.
3 Z 1
Z
1 1
Z
1  Et, si λ1 = λ2 = 0, alors y = 0, fonction nulle.
y(x) = λ exp dx − dx + dx
2 x+1 x 2 x−1 Finalement, on conclut que l’ensemble des solutions de l’ED
3 1 proposée sur tout intervalle ouvert I de R est :
3 1  |x + |x −
1| 2 1| 2
= λ exp ln |x+1|−ln |x|+ ln |x−1| = λ
3 1
. n |x + 1| 2 |x − 1| 2 o
2 2 |x| y : I −→ R, x 7−→ λ ; λ∈R ,
|x|
2) •Raccord en −1 si 0 ∈
/ I et 1 ∈
/I
Soit I un intervalle ouvert de R contenant −1 et ne contenant {0} si 0 ∈ I ou 1 ∈ I.
ni 0 ni 1.

136
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
8.6 Ainsi, y peut être prolongée par continuité en 0 en posant
1) Résolution de l’EDL normalisée (E) associée à (e) y(0) = 1.
e 2x − e x

Soit I un intervalle ouvert de R tel que 0 ∈
/ I. si x 6= 0



On a donc : y : I −→ R, x 7−→ x
•La solution générale de l’EDL1 sans second membre asso-
si x = 0


1−x  1
ciée (E0 ) y 0 + y = 0 sur I est :
x et y est continue en 0.
 Z 1−x  Z  1   On étudie la dérivabilité de y en 0, en formant, par exemple,
y : x 7−→ λ exp − dx = λ exp − + 1 dx un taux d’accroissement :
x x
λ ex y(x) − y(0) 1  e 2x − e x  e 2x − e x − x
= λ exp (− ln |x| + x) = . x
=
x x
−1 =
x2
.
|x|
Pour trouver la limite (si elle existe) de ce taux d’accroisse-
Comme 0 ∈ / I, x ne change pas de signe sur I, donc, quitte à ment, lorsque x −→ 0, utilisons des développements limités :
changer λ en −λ, la solution générale de (E0 ) sur I est :
e 2x − e x − x
ex
y:x−
7 →λ , λ ∈ R. x2
x
1 h 1 
= 1 + 2x + (2x)2 + o(x2 )
•Pour trouver une solution particulière de (E), on applique x 2 2! 
1
la méthode de variation de la constante : on cherche une so-
 i
− 1 + x + x2 + o(x2 ) − x
ex 2!
lution particulière de (E) de la forme y : x 7−→ λ(x) , où
x 1 3 2 3 3
λ : I −→ R est inconnue, supposée dérivable.

= x + o(x2 ) = + o(1) −→ .
x2 2 2 x −→ 0 2
On a, pour tout x ∈ I :
3
xy 0 (x) + (1 − x)y(x) = e 2x Ceci montre que y est dérivable en 0 et que y 0 (0) = .
2
ex Enfin, il est alors clair que l’ED de l’énoncé est satisfaite par y
⇐⇒ xλ0 (x) = e 2x ⇐⇒ λ0 (x) = e x .
x au point 0.
Il suffit donc de choisir λ : x 7−→ e x . Finalement, l’ensemble SI des solutions de l’ED proposée sur
Une solution particulière de (E) sur I est donc : tout intervalle ouvert I de R est :
n e 2x + λ e x o
λ(x) e x e 2x y : I −→ R, x 7−→ ; λ ∈ R si 0 ∈/I
y : x 7−→ = . x
x x
e − e
 2x x
Ensuite, la solution générale de (E) sur I est : si x 6= 0 o
n 
y : I −→ R, x 7−→ x si 0 ∈ I.
e 2x ex si x = 0

1

y : x 7−→ +λ , λ ∈ R.
x x
8.7
2) Étude du raccord en 0 L’ensemble S est l’ensemble des solutions, sur l’intervalle
Soit I un intervalle ouvert de R tel que 0 ∈ I. ] − ∞ ; 1[, de l’EDL1 sans second membre (non normalisée)
(e0 ) x(x − 1)y 0 − (x − 2)y = 0, donc, d’après le cours, S est
La solution générale de (e) sur I − {0} est :
un R-espace vectoriel.
e ex
 2x


 + λ1 si x<0 1) Notons I = ] − ∞ ; 0[ ou I = ]0 ; 1[.
x x
L’ED (e0 ) est normalisable sur I, équivalente sur I à :

y : I − {0} −→ R, x 7−→
e ex
 2x

+ λ2 si x>0 x−2
(E0 ) y 0 −

x x y = 0.
x(x − 1)
(λ1 , λ2 ) ∈ R2 .
La solution générale de (E0 ) sur I est :
On a : e 2x + λ1 e x −→ 1 + λ1 ,
x −→ 0−
Z x−2 
y : x 7−→ λ exp dx , λ ∈ R.
donc, si λ1 6= −1 alors y(x) −→ ±∞. x(x − 1)
x −→ 0−
De même, si λ2 6= −1, alors y n’a pas de limite finie en 0+ . On effectue une décomposition en éléments simples :
Supposons λ1 = λ2 = −1. X−2 a b
= + , (a, b) ∈ R2 .
X(X − 1) X X−1
On a alors :
En multipliant par X puis en remplaçant X par 0, on obtient :
e 2x − e x e x ( e x − 1) 1·x
y(x) = = ∼ = 1, a = 2.
x x x −→ 0 x
En multipliant par X − 1 puis en remplaçant X par 1, on
donc y(x) −→ 1. obtient : b = −1.
x −→ 0

137
Chapitre 8 – Équations différentielles linéaires

X−2 2 1
Ainsi : = − , Finalement, S est un R-espace vectoriel, une base de S est
X(X − 1) X X−1 (f1 , f2 ), et dim (S) = 2.
ce que l’on peut contrôler par réduction au même dénomina-
teur dans le second membre. 8.8
1) Soit f convenant. On a alors f (0) = 0.
D’où : Z x
Z 2 1   Puisque f est continue, l’application x 7−→ tf (t) dt est
y(x) = λ exp − dx 0
x x−1 de classe C1 sur R, donc le second membre est de classe C 1
x2 x2 sur R, donc f est de classe C Z x sur R.
1
= λ exp 2 ln |x| − ln |x − 1| = λ

=λ . f (x)
|x − 1| 1−x On a : ∀x ∈ R , ∗
= tf (t) dt + 1,
x 0
Quitte à remplacer λ par −λ, la solution générale de (E0 ) xf 0 (x) − f (x)
d’où, en dérivant : ∀x ∈ R∗ , = xf (x),
x2 x2
sur I est : y : x 7−→ λ , λ ∈ R. 1 + x 3
x−1 puis : ∀x ∈ R∗ , f 0 (x) − f (x) = 0.
x
2) Étude du raccord en 0 Par résolution de cette EDL1 SSM sur chacun des deux in-
tervalles R∗− et R∗+ , il existe (C1 , C2 ) ∈ R2 tel que :
La solution générale de (e0 ) sur ] − ∞ ; 0[ ∪ ]0 ; 1[ est :  Z 1 + x3 
∀x ∈ R∗− , f (x) = −C1 exp dx
x2

x
λ1 si x < 0


x −1 (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .
 x3  x3 x3
y : 7−→
x 2 = −C1 exp ln(−x) + = −C1 (−x) e 3 = C1 x e 3
si x > 0 3

λ2

x−1 x3
et, de même : ∀x ∈ R∗+ , f (x) = C2 x e 3 .
Il est clair que, pour tout (λ1 , λ2 ) ∈ R2 , y(x) −→ 0. f (x) − f (0)
x −→ 0 Puisque f est dérivable en 0 : −→ f 0 (0).
On prolonge donc y par continuité en 0 en posant y(0) = 0.  x−0 x −→ 0
f (x) − f (0) x3
= C1 e 3 −→ C1

y(x) − y(0) x

On a alors :

= λ1,2 −→ 0,
 x−0 x<0 x −→ 0−
x x−1 x −→ 0± Mais :
f (x) − f (0) x3
donc y est dérivable en 0 et y 0 (0) = 0. = C2 e 3

−→ C2 ,



x−0 x>0 x −→ 0+
Enfin, l’ED (e) est alors satisfaite par y en 0. d’où C1 = C2 .
On a donc, en notant C = C1 = C2 :
Ainsi : x3
n ∀x ∈ R∗ , f (x) = Cx e 3 ,
S = y : ] − ∞ ; 1[ −→ R, x3
puis, comme f est continue en 0 : ∀x ∈ R, f (x) = Cx e 3 .
x2

si 2) Réciproquement, soient C ∈ R et
λ1 x − 1 x<0



x3
f : R −→ R, x 7−→ Cx e

.
 o 3
x 7−→ 0 si x=0 (λ1 , λ2 ) ∈ R2 .
La fonction f est continue sur R et, pour tout x ∈ R :

x2

si


λ2
 x>0 Z x  Z x t3

x−1 x tf (t) dt + 1 = x Ct2 e 3 dt + 1
0 0
En notant : t3 x3
=x C e +1 =x C e
 x  

2
3
0
3 −C +1
 x

si x < 0 d’où :
f1 : ] − ∞ ; 1[ −→ R, x 7−→ x−1 Z x 

 0 si x > 0 ∀x ∈ R, f (x) = x tf (t) dt + 1
0
x3 x3
si x < 0


 0 ⇐⇒ ∀x ∈ R, Cx e 3 = Cx e 3 + (1 − C)x
f2 : ] − ∞ ; 1[ −→ R, x 7−→ x 2

 si x > 0, ⇐⇒ ∀x ∈ R, (1 − C)x = 0
x−1
⇐⇒ 1 − C = 0 ⇐⇒ C = 1.
il est clair que :
x3
S = λ1 f1 + λ2 f2 ; (λ1 , λ2 ) ∈ R2 = Vect (f1 , f2 ). On conclut : S = f : R −→ R, x 7−→ x e .
 
3

Enfin, la famille (f1 , f2 ) est libre, car, pour tout couple 8.9
(λ1 , λ2 ) ∈ R2 : 1) Soit f convenant.
λ1 f1 + λ2 f2 = 0 On a alors, pour tout x ∈ R, en appliquant l’hypothèse à x

x2  et à −x :
∀x ∈ ] − ∞ ; 0[, λ1 =0

 λ1 = 0 1 1
x−1 f 0 (x) = et f 0 (−x) =
 
=⇒ =⇒ f (x)+f (−x) f (−x)+f (x) ,
x 2 λ = 0. 2 2
donc : ∀x ∈ R, f 0 (−x) = f 0 (x).

∀x ∈ ]0 ; 1[, λ2
 =0 2
x−1

138
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
D’autre part, puisque f est dérivable sur R, par opérations, ⇐⇒ z 00 + z = e 2t + e t + 1 (F).
1
f 0 : x 7−→ f (x) + f (−x) est dérivable sur R, donc f est

2 La solution générale de l’EDL2 sans second membre associée
deux fois dérivable sur R.
(F0 ) z 00 + z = 0 est x 7−→ A cos t + B sin t, (A, B) ∈ R2 .
On obtient alors, en dérivant :
Puisque 2, 1, 0 ne sont pas solutions de l’équation caractéris-
1 0 tique r2 + 1 = 0, on cherche une solution particulière de (F)
∀x ∈ R, f 00 (x) = f (x) − f 0 (−x) = 0.

2 sous la forme z : t 7−→ a e 2t + b e t + c, (a, b, c) ∈ R3 à
calculer. On a :
Il existe donc (a, b) ∈ R2 tel que : ∀x ∈ R, f (x) = ax + b.
∀t ∈ R, z 00 (t) + z(t) = e 2t + e t + 1
2) Réciproquement, soit (a, b) ∈ R2 .
⇐⇒ ∀t ∈ R, (4a e 2t + b e t ) + (a e 2t
L’application f : R −→ R, x 7−→ ax + b est dérivable sur R
+ b e t + c) = e 2t + e t + 1
et, pour tout x ∈ R :
1 ⇐⇒ ∀t ∈ R, (5a − 1) e 2t
f 0 (x) = + (2b − 1) e t + (c − 1) = 0

f (x) + f (−x)
2
1   
⇐⇒ a = (ax + b) + (−ax + b) ⇐⇒ a = b. ⇐= 5a − 1 = 0, 2b − 1 = 0, c − 1 = 0
2
 1 1 
On conclut que l’ensemble des applications f cherché est : ⇐⇒ a= , b= , c=1 .
5 2

f : R −→ R, x 7−→ a(x + 1) ; a ∈ R .
Ainsi, une solution particulière de (F) est :
1 2t 1
t 7−→ e + e t + 1.
8.10 5 2
a) On va effectuer le changement de variable t = ln |x| dans La solution générale de (F) est donc :
l’ED d’Euler (E) de l’énoncé.
1 2t 1
On note donc z : R −→ R, t 7−→ e + e t + 1 + A cos t + B sin t,
5 2
t = ln |x|, J = {ln |x| ; x ∈ I}, ε = sgn (x), z(t) = y(x). (A, B) ∈ R2 .
On en déduit la solution générale de (E) :
On a alors x = ε e t , z est deux fois dérivable sur J, et, pour
tout x ∈ I : y : ]0 ; +∞[ −→ R, (A, B) ∈ R2
dy dz dt 1 1
y(x) = z(t), y 0 (x) = =
1
= z 0 (t) , x 7−→ x2 + x + 1 + A cos(ln x) + B sin(ln x).
dx dt dx x 5 2

d 0  d  0 1 8.11
y 00 (x) = y (x) = z (t) Si f convient, comme f est continue sur R, l’application
dx dx x Z x
d 0 1 d 1 x 7−→ tf (t) dt est de classe C 1 sur R, donc, d’après
= z (t) + z 0 (t)
dx dx x
0
x l’équation de l’énoncé, f est alors de classe C 1 sur R.
d  dt  1  1  1 1
= z 0 (t) + z 0 (t) − 2 = z 00 (t) 2 − z 0 (t) 2 . Soit f : R −→ R une application de classe C 1 sur R.
dt dx x x x x
On a, en dérivant et en prenant la valeur en 0 :
D’où : Z x
 z 00 (t)
z 0 (t)  z 0 (t) ∀x ∈ R, f (x) = 1 + tf (t) dt
(E) ⇐⇒ x2 − + ax + bz(t) = k(x) 0
x2 x 2 x
⇐⇒ z 00 (t) + (a − 1)z 0 (t) + bz(t) = k(ε e t ). ∀x ∈ R, f 0 (x) = xf (x)
(
⇐⇒
Ainsi, (E) se ramène à une EDL2 à coefficients constants. f (0) = 1
b) On applique la méthode de a).

∃ C ∈ R, ∀x ∈ R, f (x) = C e x2
2
Faisons le changement de variable ⇐⇒
f (0) = 1
t = ln x, x = e t , z(t) = y(x).
x2
On a : ⇐⇒ ∀x ∈ R, f (x) = e 2 .
1 1 1
y(x) = z(t), y 0 (x) = z 0 (t) , y 00 (x) = z 00 (t) 2 − z 0 (t) 2 , x2
On conclut : S = f : R −→ R, x 7−→ e .

x x x 2

donc : 8.12
(E) x2 y 00 + xy 0 + y = x2 + x + 1 1) Soit f convenant.
1 1
⇐⇒ (z 00 − z 0 ) + z 0 + z = e 2t + e t + 1 On a donc, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ : f 0 (x)f = ,
x x

139
Chapitre 8 – Équations différentielles linéaires

1 1
et, en remplaçant x par : f0 f (x) = x. On peut alors à nouveau dériver, d’où :
x x
Considérons l’application ∀x ∈ ]0 ; +∞[, −2xf 0 (x) − 2f (x) + f (x) = 1,
1
g : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ f (x)f . c’est-à-dire : ∀x ∈ ]0 ; +∞[, 2xf 0 (x) + f (x) = −1.
x
Puisque f est dérivable sur ]0 ; +∞[, par opérations g est Ainsi, f est solution, sur ]0 ; +∞[, d’une EDL1 avec second
dérivable sur ]0 ; +∞[ et, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ : membre.
La solution générale de l’EDL1 sans second membre associée,
1  1  1 
g 0 (x) = f 0 (x)f + f (x)f 0 − 2 = 0,
x x x 2xy 0 + y = 0, est :
donc g est constante. Z 1  λ
Il existe donc C ∈ R tel que : ∀x ∈ R, g(x) = C, x 7−→ λ exp − dx = √ , λ ∈ R.
1 2x x
c’est-à-dire : ∀x ∈ R, f (x)f = C. Une solution particulière évidente de l’EDL1 avec second
x
membre est x 7−→ − 1.
En remplaçant x par 1, on déduit C = f (1) , et, comme
2
f (1)f (1) = 1, on a f (1) 6= 0, donc C 6= 0.
0 La solution générale de l’EDL1 avec second membre est donc :
On déduit, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ : λ
y : x 7−→ − 1 + √ , λ ∈ R.
1 1 x
f (x) 1
0 x
f (x) =   =   x = f (x). λ
f
1
f
1
f (x) Cx Donc il existe λ ∈ R tel que : ∀x ∈ ]0 ; +∞[, f (x) = −1 + √ .
x x x
Par résolution de cette EDL1, il existe D ∈ R tel que : Comme f est continue en 0, on a nécessairement λ = 0 et
donc f = −1.
∀x ∈ ]0 ; +∞[, f (x) = D e C ln x = Dx C ,
1 1

1 2) Réciproquement, pour f = −1 (fonction constante égale


ou encore, en notant λ = >0: à −1), on a, pour tout x ∈ [0 ; +∞[ :
C
∀x ∈ ]0 ; +∞[, f (x) = Dxλ .
Z x Z x
(x − 3t)f (t) dt = (−x + 3t) dt
2) Réciproquement, soient D ∈ R, λ ∈ R∗+ . 0 0
h 3 2 ix 3 x2
L’application f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ Dxλ = − xt + t = −x2 + x2 = ,
est dérivable sur ]0 ; +∞[ et, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ : 2 0 2 2

f 0 (x) = Dλxλ−1 , donc f convient.


1  1 λ λD2 Finalement, il y a une application f et une seule convenant,
donc : f 0 (x)f = Dλxλ−1 D = . l’application constante égale à −1.
x x x
Ainsi, f convient si et seulement si λD2 = 1. 8.14
On conclut : On a :
1
D ∈ R∗ . e −x

S = f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ D x D2 ;
∀x ∈ ]0 ; +∞[, y 00 + 2y 0 + y =
8.13 x
1) Soit f convenant. On a donc : 1
Z x ⇐⇒ ∀x ∈ ]0 ; +∞[, e x (y 00 + 2y 0 + y) =
Z x x2 x
∀x ∈ [0 ; +∞[, x f (t) dt − 3 tf (t) dt = .
0 0 2 d 1
e x (y 0 + y) =

⇐⇒ ∀x ∈ ]0 ; +∞[,
Puisque f est continue, les applications f et dx x
Z xt 7−→ tf (t)
sont continues, donc les applications x 7−→ f (t) dt et ⇐⇒ ∃ λ ∈ R, ∀x ∈ ]0 ; +∞[, e x (y 0 + y) = ln x + λ
Z x 0
t 7−→ tf (t) dt sont de classe C 1 , d’où, en dérivant : d
⇐⇒ ∃ λ ∈ R, ∀x ∈ ]0 ; +∞[, ( e x y) = ln x + λ
0
Z x dx
∀x ∈ [0 ; +∞[, f (t) dt + xf (x) − 3xf (x) = x, ⇐⇒ ∃ λ ∈ R, ∃ µZ ∈ R, ∀x ∈ ]0 ; +∞[,
0
e x y = (ln x + λ) dx = x ln x − x + λx + µ.
Z x
c’est-à-dire : ∀x ∈ [0 ; +∞[, −2xf (x) + f (t) dt = x.
Z0 x En notant α = λ − 1, β = µ, on conclut que l’ensemble des
1 1
Il en résulte : ∀x ∈ ]0 ; +∞[, f (x) = f (t) dt − . solutions de l’ED proposée est :
2x 0 2
Comme le second membre de cette dernière égalité est de y : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ (x ln x+αx+β) e −x , (α, β) ∈ R2 .

classe C 1 sur ]0 ; +∞[, on déduit que f est de classe C 1
sur ]0 ; +∞[.

140
Nombres réels, Chapitre 9 TITRE FICTIF

suites numériques
Nombres réels, suites numériques

Plan
Les méthodes à retenir 142
Thèmes abordés dans les exercices
• Utilisation de la fonction partie entière
Vrai ou faux ? 150
• Convergence d’une suite, divergence d’une suite, détermi-
Les énoncés des exercices 151
nation de l’éventuelle limite d’une suite
Du mal à démarrer ? 154
Vrai ou faux, les réponses 155 • Séparation d’une suite en termes d’indices pairs, termes
Les corrigés des exercices 156 d’indices impairs, et, plus généralement, étude de suites ex-
traites
• Montrer que deux suites réelles sont adjacentes
• Calcul du terme général pour une suite usuelle, en particu-
lier le cas des suites récurrentes linéaires du second ordre à
coefficients constants et sans second membre
• Étude d’une suite du type un+1 = f (un ).

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition de la fonction partie entière
• Notions de borne supérieure et de borne inférieure dans R
et le théorème : toute partie non vide et majorée de R admet
une borne supérieure dans R
• Propriétés des suites convergentes et des suites de limite
infinie, pour les opérations algébriques et pour l’ordre usuel,
en particulier le théorème d’encadrement
• Calcul du terme général pour les suites usuelles : suites
arithmétiques, suites géométriques, suites récurrentes li-
néaires du second ordre à coefficients constants et sans se-
cond membre
• Définition et propriétés des suites extraites, en particulier
le cas des suites formées par les termes d’indices pairs, d’in-
dices impairs
• Définition et propriétés des suites réelles monotones, des
suites adjacentes
• Plan d’étude des suites du type un+1 = f (un ).

141
Chapitre 9 – Nombres réels, suites numériques

Les méthodes à retenir


Méthode
Utiliser essentiellement la définition de la partie entière bxc d’un réel x :
Pour résoudre une ques- bxc ∈ Z et bxc 6 x < bxc + 1,
tion portant sur une ou
des parties entières ou encore : bxc ∈ Z et x − 1 < bxc 6 x.
➟ Exercices 9.1, 9.4

Exemple
Soient x ∈ R, α ∈ Z.
On a, par définition de bxc : bxc ∈ Z et bxc 6 x < bxc + 1.
Montrer : D’où, puisque α ∈ Z :
∀x ∈ R, ∀α ∈ Z, bx + αc = bxc + α. bxc + α ∈ Z et bxc + α 6 x + α < bxc + α + 1.


Par définition de bx + αc, on conclut : bx + αc = bxc + α.

Méthode

Essayer de faire une récurrence sur n. Pour y arriver, il faut que la


Pour établir une pro-
propriété à l’ordre n + 1 s’exprime simplement en faisant intervenir la
priété faisant intervenir
propriété à l’ordre n.
une entier n quelconque
➟ Exercices 9.3, 9.10

Exemple
Récurrence sur n.
(2n)! 4! 3 1 1
Montrer, pour tout n ∈ N − {0, 1} : •Pour n = 2, on a = 4 = et = ,
22n (n!)2 2 (2!)2 8 n+1 3
(2n)! 1 3 1
> . et on a bien > .
22n (n!)2 n+1 8 3
•Supposons l’égalité vraie pour un n > 2 fixé. On a :

2(n + 1) ! (2n)!(2n + 1)(2n + 2)
2 =
22(n+1) (n + 1)! 22n 4(n!)2 (n + 1)2
(2n)! 2n + 1 1 2n + 1
= · >
22n (n!)2 2n + 2 n + 1 2n + 2
et :
1 2n + 1 1
> ⇐⇒ (2n + 1)(n + 2) > (n + 1)(2n + 2)
n + 1 2n + 2 n+2
⇐⇒ 2n2 + 5n + 2 > 2n2 + 4n + 2,
et cette dernière inégalité est vraie, donc l’inégalité voulue est vraie
pour n + 1.
On a montré l’inégalité voulue, par récurrence sur n.

142
Les méthodes à retenir

Méthode

Raisonner par l’absurde : supposer α ∈ Q et déduire une contradic-


Pour montrer qu’un
tion.
nombre réel α est
➟ Exercices 9.15, 9.16, 9.20
irrationnel

Exemple √
Raisonnons par l’absurde : supposons 2 ∈ Q.

Il existe alors (p, q) ∈ (N∗ )2 tel que : 2 = pq et pgcd (p, q) = 1.

Montrer que 2 est irrationnel. On déduit : 2q 2 = p2 .
L’exposant de 2 dans la décomposition de 2q 2 en produit de facteurs
premiers est impair et l’exposant de 2 dans la décomposition de p2 en
produit de facteurs premiers est pair, contradiction.

On conclut : 2 est irrationnel.

Méthode

Essayer d’exprimer le terme général un de façon à pouvoir appliquer


Pour montrer qu’une
les théorèmes généraux (théorème d’encadrement, opérations sur les
suite converge et trou-
suites convergentes).
ver sa limite
➟ Exercices 9.1, 9.2, 9.5 à 9.7

Exemple
On a, pour tout n ∈ N∗ et pour tout k ∈ {1, ..., n} :

n
0 + n2 k + n2 n + n2
k + n2 6 2 6 ,
Déterminer lim
2 3 3 0 + n3
X
. n +n k +n
n∞ k2 + n3
k=1 donc, en sommant de k = 1 à k = n :
n
1 X k + n2 1+n
n 6 2 + n3
6n 2 ,
1+n k=1
k n
n
n k + n2 n+1
c’est-à-dire :
X
6 2 + n3
6 .
n+1 k=1
k n
n n+1
Comme −→ 1 et −→ 1, on déduit, par théorème
n+1 n∞ n n∞
n 2
k+n
d’encadrement : lim
X
= 1.
n∞
k=1
k 2 + n3

Méthode
De manière générale, privilégier l’application des théorèmes du cours.
Pour étudier la conver- Ne revenir aux « epsilons » que dans les cas où les énoncés des théo-
gence d’une suite rèmes du cours ne s’appliquent pas directement.
➟ Exercices 9.10, 9.13

143
Chapitre 9 – Nombres réels, suites numériques

Exemple
On a :
∀n ∈ N, 0 6 u2n 6 u2n + vn
2
.
Soient (un )n∈N , (vn )n∈N deux suites Comme u2n + vn
2
−→ 0, il en résulte, par théorème d’encadrement :
réelles telles que : u2n + vn
2
−→ 0. n∞
n∞ u2n −→ 0, puis : un −→ 0.
Montrer : un −→ 0 et vn −→ 0. n∞ n∞
n∞ n∞ De même : vn −→ 0.
n∞

Méthode

Examiner le comportement des deux suites extraites, indices pairs,


Pour étudier la conver-
indices impairs.
gence d’une suite dans
laquelle apparaît une
distinction entre les
termes d’indices pairs et
ceux d’indices impairs

Exemple
Notons, pour tout n ∈ N : vn = un + un+1 .

v2p = u2p + u2p+1 −→ a+b
Soit (un )n∈N une suite réelle telle qu’il

p∞
On a :
existe (a, b) ∈ R2 tel que : v2p+1 = u2p+1 + u2p+2 −→ b + a.

p∞
u2p −→ a et u2p+1 −→ b. Il en résulte : vn −→ a + b,
p∞ p∞
n∞
Montrer : un + un+1 −→ a + b. et on conclut : un + un+1 −→ a + b.
n∞ n∞

Méthode
Essayer de :
Pour montrer qu’une • trouver deux suites extraites et ayant des limites différentes
suite diverge • montrer que le terme général tend vers +∞ ou tend vers −∞
• raisonner par l’absurde : supposer que la suite converge et ob-
tenir une contradiction.
➟ Exercice 9.21

Exemple
On a :
3(2p + 3) 3 1(2p + 4) 1
Montrer la divergence de la suite u2p = −→ et u2p+1 = −→ .
4(2p + 2) p∞ 4 2(2p + 3) p∞ 2
(un )n∈N définie par :
3 1
2 + (−1)n (n + 3) Comme 6= , on conclut que la suite (un )n∈N diverge.

∀n ∈ N, un =  . 4 2
3 + (−1)n (n + 2)

144
Les méthodes à retenir

Exemple
D’abord, par récurrence facile, pour tout n ∈ N, un existe et un > 0.
q q
On a : ∀n ∈ N, un+1 = u2n + (un + 1) > u2n = un ,
On considère la suite (un )n∈N définie par
u0 > 0 et : donc la suite (un )n∈N est croissante.
q Si la suite (un )n∈N converge, vers un réel noté `, alors, d’une part,
∀n ∈ N, un+1 = u2n + un + 1. ` > 0, et d’autre part, en passant√à la limite dans l’égalité de définition
de la suite (un )n∈N , on a : ` = `2 + ` + 1, d’où ` + 1 = 0, ` = −1,
Montrer : un −→ +∞. contradiction.
n∞

Ainsi, la suite (un )n∈N est croissante et divergente, donc, d’après le


cours : un −→ +∞.
n∞

Méthode
Appliquer le résultat du cours :
Pour étudier une suite • Toute suite extraite d’une suite convergente est convergente et
extraite a la même limite que la suite donnée.
➟ Exercice 9.17

• Par contraposition, si deux suites extraites d’une même suite


sont convergentes vers des limites différentes, alors la suite don-
née diverge.

Exemple
•D’abord, montrons, par récurrence sur n, que, pour tout n ∈ N, un
existe et un ∈ [0 ; 2].
Montrer que la suite (un )n∈N définie par La propriété est vraie pour n = 0, par hypothèse.
u0 ∈ [0 ; 2] et : Si, pour un n√ ∈ N fixé, un√ existe et un ∈ [0 ; 2], alors,
p comme u√n+1 = 2 − un ou un = 2 + un , un+1 existe, un+1 > 0 et
∀n ∈ N, un+1 = 2 + (−1)n un
un+1 6 2 + 2 = 2, donc un+1 ∈ [0 ; 2].
diverge. •Raisonnons par l’absurde : supposons que (un )n∈N converge.
Il existe ` ∈ R tel que : un −→ `.
n∞
Par suites extraites, on a donc : u2p −→ ` et u2p+1 −→ `.
p∞ p∞
 p √
u2p+2 = 2 − u2p+1 −→

p∞
2−`
On déduit : p √
u2p+3 = 2 + u2p+2 −→
 2 + `.
p∞
√ √
Par suites extraites, on a alors : 2 − ` = ` et 2 + ` = `,
√ √ √
d’où 2 − ` = 2 + `, donc ` = 0, puis 2 = 0, contradiction.
Ce raisonnement par l’absurde montre que la suite (un )n∈N diverge.

Méthode
Établir que :
Pour montrer que • l’une est croissante
deux suites réelles • l’autre est décroissante
(un )n , (vn )n sont adja- • la différence vn − un tend vers 0 lorsque l’entier n −→ + ∞.
centes
➟ Exercice 9.8

145
Chapitre 9 – Nombres réels, suites numériques

Exemple 1
•On a, pour tout n ∈ N∗ : un+1 − un = > 0,
(n + 1)2
Montrer que les deux suites réelles donc (un )n∈N∗ est croissante.
(un )n∈N∗ , (vn )n∈N∗ définies, pour tout
•On a, pour tout n ∈ N∗ :
n ∈ N∗ , par :
n
1 1 1 1 1
1 1 vn+1 − vn = un+1 + − un − = + −
(n + 1)2
X
un = , vn = un + n+1 n n+1 n
k 2 n
k=1 n + n(n + 1) − (n + 1)2 1
= =− 6 0,
sont adjacentes. n(n + 1)2 n(n + 1)2
donc (vn )n∈N∗ est décroissante.
1
•On a : vn − un = −→ 0.
n n∞
On conclut, par définition, que les deux suites (un )n∈N∗ et (vn )n∈N∗
sont adjacentes.

Méthode

Former l’équation caractéristique et appliquer les formules du cours.


Pour calculer le terme
➟ Exercice 9.9
général d’une suite ré-
currente linéaire du se-
cond ordre, à coefficients
constants et sans second
membre

Exemple
L’équation caractéristique r2 − 3r + 2 = 0 admet deux solutions réelles
distinctes, r1 = 1, r2 = 2, , donc il existe (λ1 , λ2 ) ∈ R2 tel que :
Calculer un pour tout n ∈ N sachant : ∀n ∈ N, un = λ1 1n + λ2 2n .

u0 = 0, u1 = 1 
u0 = 0

λ1 + λ2 = 0
(
λ1 = −1
∀n ∈ N, u On a : ⇐⇒ ⇐⇒
n+2 = 3un+1 − 2un . u = 1 λ + 2λ = 1 λ2 = 1.
1 1 2

On conclut : ∀n ∈ N, un = (−1)1n + 1 · 2n = 2n − 1.

Exemple
L’équation caractéristique r2 − 4r + 4 = 0 admet une solution double
réelle r0 = 2, donc il existe (λ, µ) ∈ R2 tel que :
Calculer un pour tout n ∈ N sachant : ∀n ∈ N, un = (λn + µ)2n .

u0 = −1, u1 = 0 ( 
µ = −1

µ = −1
u0 = −1
∀n ∈ N, u On a : ⇐⇒ ⇐⇒
n+2 = 4un+1 − 4un . u1 = 0 (λ + µ)2 = 0 λ = 1.

On conclut : ∀n ∈ N, un = (n − 1)2n .

146
Les méthodes à retenir

Exemple
L’équation caractéristique r2 + 2r + 2 = 0 admet deux solutions com-
plexes non réelles, conjuguées, distinctes :
Calculer un pour tout n ∈ N sachant : √ √
r1 = −1 − i = 2 e −3 i π/4 , r2 = −1 + i = 2 e 3 i π/4 ,

u0 = 1, u1 = 1 donc il existe (A, B) ∈ R2 tel que :
∀n ∈ N, u
n+2 = −2un+1 − 2un . √  3nπ 3nπ 
∀n ∈ N, un = ( 2)n A cos + B sin .
4 4

A = 1
 
u0 = 1  A = 1
On a : ⇐⇒ √  A B  ⇐⇒
u = 1
1  2 −√ +√
 =1 B = 2.
2 2
√  3nπ 3nπ 
On conclut : ∀n ∈ N, un = 2 n cos + 2 sin .
4 4

Méthode
Chercher une suite particulière (vn )n satisfaisant la même relation de
récurrence que (un )n et de la même forme (à peu près) que le second
Pour calculer le terme
membre. Former wn = un − vn , qui est le terme général d’une suite
général un d’une suite
récurrente linéaire du premier ordre ou du second ordre à coefficients
récurrente linéaire du
constants et sans second membre, calculer wn et en déduire un par
premier ou du second
un = vn + wn .
ordre, à coefficients
➟ Exercice 9.11
constants et avec second
membre

Exemple
•Cherchons une suite constante (vn )n∈N satisfaisant la même relation
de récurrence que la suite (un )n∈N .
Calculer un pour tout n ∈ N, sachant : On a, en notant vn = λ ∈ R : λ = 5λ − 6λ + 2 ⇐⇒ λ = 1.
•Notons donc, pour tout n ∈ N : wn = un − vn = un − 1.

u0 = 1, u1 = 2,
∀n ∈ N, u On a, pour tout n ∈ N :
n+2 = 5un+1 − 6un + 2.
wn+2 = un+2 − vn+2 = (5un+1 − 6un + 2) − (5vn+1 − 6vn + 2)
= 5(un+1 − vn+1 ) − 6(un − vn ) = 5wn+1 − 6wn .
Ainsi, la suite (wn )n∈N est une suite récurrente linéaire du second ordre,
à coefficients constants et sans second membre.
L’équation caractéristique r2 − 5r + 6 = 0 admet deux racines réelles
distinctes r1 = 2, r2 = 3, donc il existe (λ1 , λ2 ) ∈ R2 tel que :
∀n ∈ N, wn = λ1 2n + λ2 3n .

On a donc : ∀n ∈ N, un = λ1 2n + λ2 3n + 1.
(  
u0 = 1  λ1 + λ2 + 1 = 1 λ1 = −1
Enfin : ⇐⇒ ⇐⇒
u1 = 2  2λ1 + 3λ2 + 1 = 2 λ = 1.
2

On conclut : ∀n ∈ N, un = −2n+1 + 3n + 1.

147
Chapitre 9 – Nombres réels, suites numériques

Méthode
S’inspirer des exemples traités dans le cours.
Pour étudier une suite • Souvent, on pourra trouver la ou les valeurs nécessaires de l’éven-
récurrente du type tuelle limite ` de la suite (un )n . En, effet, si un −→ ` et si f
n∞
un+1 = f (un ) est continue en `, alors f (`) = `.
• Il se peut que (un )n soit croissante et majorée, ou décroissante et
minorée, donc convergente. En particulier, si f est croissante et
si l’intervalle d’étude est stable par f , alors (un )n est monotone.
• Un dessin permet souvent de prévoir le comportement de la
suite (un )n et guide la marche à suivre.
• Une séparation en cas, selon la position du premier terme u0 de
la suite par rapport aux points fixes de f , peut être nécessaire,
suivie de l’étude de la monotonie de la suite (un )n .
• On peut essayer d’utiliser une majoration de type géométrique.
➟ Exercice 9.12

Exemple
2x2 + 2
•Considérons f : [1 ; +∞[ −→ R, x 7−→ .
3x
Étudier la suite (un )n∈N définie par : L’application f est dérivable sur [1 ; +∞[ et on a :
 4x · 3x − (2x2 + 2)3 2(x2 − 1)
u0 = 1
 ∀x ∈ [1 ; +∞[, f 0 (x) = = > 0,
(3x)2 3x2

2u2n + 2
∀n ∈ N, un+1 =

 . donc f est croissante sur [1 ; +∞[.
3un 4
De plus : f (1) = . On a donc : f ([1 ; +∞[) ⊂ [4/3 ; +∞[⊂ [1 ; +∞[.
3
Ceci montre que l’intervalle [1 ; +∞[ est stable par f .
•Puisque u0 = 1 ∈ [1 ; +∞[ et que [1 ; +∞[ est stable par f , la suite
(un )n∈N est correctement définie et : ∀n ∈ N, un ∈ [1 ; +∞[.
•Si (un )n∈N converge vers un réel noté `, alors ` ∈ [1 ; +∞[ et, comme
2`2 + 2
f est continue en `, on a : ` = f (`), d’où = `, donc `2 = 2 puis
√ 3`
` = 2.
4 √ √
•Puisque f est croissante et que f (1) = > 1 et f ( 2) = 2, l’in-
√ 3
tervalle [1 ; 2] est stable par f .
√ √
Puisque u0 = 1 ∈ [1 ; 2] et que [1 ; 2] est stable par f , on a :

∀n ∈ N, un ∈ [1 ; 2].

Ainsi, (un )n∈N est majorée par 2.
2u2n + 2 2 − u2n
•On a : ∀n ∈ N, un+1 − un = − un = > 0,
3un 3un
donc (un )n∈N est croissante.

Puisque (un )n∈N est croissante et majorée par 2, (un )n∈N converge.

Puisque (un )n∈N converge et que la seule limite possible est 2, on

conclut : (un )n∈N converge vers 2.

148
Les méthodes à retenir

Méthode
Essayer de :
Pour étudier deux suites • calculer les termes généraux un et vn
(un )n , (vn )n définies si- • étudier la monotonie éventuelle des suites (un )n , (vn )n
multanément par des re-
• raisonner sur les valeurs nécessaires des limites éventuelles
lations de récurrence les
combinant ➟ Exercice 9.19

Exemple
•Montrons, par récurrence sur n, que, pour tout n ∈ N, un et vn
existent et (un , vn ) ∈ ]0 ; 1[2 .
Étudier les deux suites réelles C’est vrai pour n = 0.
(un )n∈N , (vn )n∈N définies par Si c’est vrai pour un n ∈ N fixé, alors :
1 1
u0 = , v0 = et : un+1 = u2n vn ∈ ]0 ; 1[ et 2
vn+1 = un vn ∈ ]0 ; 1[
2 3
donc c’est vrai pour n + 1.

un+1 = u2n vn
∀n ∈ N,
2
Ceci montre, par récurrence sur n, que, pour tout n ∈ N, un et vn
existent et (un , vn ) ∈ ]0 ; 1[2 .
v
n+1 = un vn .

0 6 un+1 = u2n vn = un (un vn ) 6 un
•On a : ∀n ∈ N,
0 6 v 2
n+1 = un vn 6 vn ,

donc (un )n∈N et (vn )n∈N sont décroissantes.


Puisque ces deux suites sont décroissantes et minorées par 0, elles
convergent et leurs limites respectives λ et µ vérifient : λ > 0, µ > 0.
1
De plus : ∀n ∈ N, 0 6 un 6 u0 = ,
2
1
donc, en faisant tendre n vers l’infini : 0 6 λ 6 .
2
1
De même : 0 6 µ 6 .
3
En faisant tendre n vers l’infini dans les égalités de définition des suites
(un )n∈N et (vn )n∈N , on a : λ = λ2 µ et µ = λµ2 ,
d’où : λ(1 − λµ) = 0 et µ(1 − λµ) = 0.
11
Comme 1 − λµ > 1 − > 0, on déduit : λ = 0 et µ = 0.
23
Finalement, les deux suites (un )n∈N et (vn )n∈N convergent vers 0.

Méthode

Essayer de se ramener aux types usuels de suites, souvent par change-


Pour étudier une suite
ment d’inconnue, en ramenant l’étude de un à celle, par exemple, de
ressemblant aux types
nun , de ln un ,...
usuels de suites
➟ Exercice 9.13

149
Chapitre 9 – Nombres réels, suites numériques

Exemple
un+1 un
En divisant par (n + 1)!, on a : ∀n ∈ N, = + 1.
(n + 1)! n!
Calculer un , pour tout n ∈ N, sachant En notant, pour tout n ∈ N, vn =
un
, on a donc :
u0 = 0 et : n!
∀n ∈ N, vn+1 = vn + 1.
∀n ∈ N, un+1 = (n + 1)un + (n + 1)!.
Ainsi, (vn )n∈N est une suite arithmétique, donc :
∀n ∈ N, vn = v0 + n = n,

d’où : ∀n ∈ N, un = n! vn = n · n! .

Vrai ou Faux ?
9.1 ∀x ∈ R, bx + x2 c = bxc + bx2 c. V F

9.2 ∀x ∈ R+ \ N, bxc + b−xc = −1. V F

(2n)! un+1 2n + 2
9.3 En notant, pour tout n ∈ N, un = 2
, on a, pour tout n ∈ N : = . V F
(n!) un (n + 1)2

9.4 Pour deux suites réelles (un )n∈N , (vn )n∈N , si un vn −→ 0, alors : V F
n∞
un −→ 0 ou vn −→ 0.
n∞ n∞

9.5 Pour une suite réelle (un )n∈N , si u4n −→ 0, alors u2n −→ 0. V F
n∞ n∞

9.6 Si une suite réelle (un )n∈N est croissante et minorée, alors elle tend vers +∞. V F

9.7 Si une suite réelle ne converge pas vers 0, alors sa limite est différente de 0. V F

9.8 Si une suite réelle (un )n∈N converge vers ` et si, pour tout n ∈ N, un > 0, alors ` > 0. V F

9.9 Si une suite réelle (un )n∈N converge vers ` et si ` > 0, alors, à partir d’un certain rang, V F
un > 0.

9.10 Si une suite réelle admet +∞ pour limite, alors toute suite extraite de celle-ci admet V F
aussi +∞ pour limite.

150
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


9.1 Exemples de calcul de limites de suites réelles
Dans chacun des exemples suivants, montrer que la suite, dont on donne le terme géné-
ral un , converge et calculer sa limite :
n 2n n  −1
1 X k n
a) 2 c)
X
b)
X
bkxc, x ∈ R .
n k + n2 k
k=1 k=0 k=0

9.2 Exemple de calcul de limite d’une suite complexe

Étudier la convergence de la suite complexe (un )n∈N définie par u0 ∈ C et :


2un − un
∀n ∈ N, un+1 = .
3

9.3 Exemple d’inégalité portant sur un produit, raisonnement par récurrence


n 
1 1
Montrer : ∀n ∈ N∗ , 63− .
Y
1+
k3 n
k=1

9.4 Exemple d’équation à une inconnue réelle, avec partie entière


Résoudre l’équation, d’inconnue x ∈ R : b3xc = 2x.

9.5 Liens entre les convergences de plusieurs suites réelles


Soient (un )n∈N , (vn )n∈N deux suites réelles, ` ∈ R, (xn )n∈N , (yn )n∈N les suites réelles
définies, pour tout n ∈ N, par : xn = Min (un , vn ), yn = Max (un , vn ). 
Montrer : un −→ ` et vn −→ ` ⇐⇒ xn −→ ` et yn −→ ` .
n∞ n∞ n∞ n∞

9.6 Limites de trois suites


Soient (un )n , (vn )n , (wn )n trois suites réelles, a ∈ R. On suppose :

un + vn + wn −→ 3a et u2n + vn2 + wn2 −→ 3a2 .


n∞ n∞

Montrer : un −→ a, vn −→ a, wn −→ a.
n∞ n∞ n∞

9.7 Limites de deux suites réelles à partir des limites de leur somme et de leur produit
Soient (xn )n∈N , (yn )n∈N deux suites réelles. On suppose :

xn + yn −→ S ∈ R et xn yn −→ P ∈ R.
n∞ n∞

a) Montrer : S 2 − 4P > 0.
b) Si S 2 −4P > 0, montrer qu’on ne peut pas conclure que (xn )n∈N et (yn )n∈N convergent.
c) Si S 2 − 4P = 0, montrer que (xn )n∈N et (yn )n∈N convergent et déterminer leurs limites.

151
Chapitre 9 – Nombres réels, suites numériques

9.8 Exemple de deux suites adjacentes


n 
1   1 
On note, pour tout n > 1 : un = et
Y
1+ vn = 1 + un ,
k k! n n!
k=1
Montrer que les suites (un )n>1 et (vn )n>1 sont adjacentes.

9.9 Suite récurrente linéaire du second ordre à coefficients constants et sans second
membre
Déterminer l’ensemble des λ ∈ C tels que la suite (un )n∈N , définie par u0 = 0, u1 = λ et :
1
∀n ∈ N, un+2 = un+1 − un ,
4
vérifie : ∀n ∈ N, |un | 6 1.

9.10 Suite de Fibonacci et coefficients binomiaux


Soit (φn )n∈N la suite réelle définie par φ0 = 0, φ1 = 1 et : ∀n ∈ N, φn+2 = φn+1 + φn .
a) Calculer φn en fonction de n, pour tout n ∈ N.
b) Montrer : ∀n ∈ N, φ2n+1 − φn φn+2 = (−1)n .
φ 
c) Établir que la suite converge et trouver sa limite.
n+1
φn n>1
n   n  
n n
d) Montrer : 1) ∀n ∈ N, 2) ∀n ∈ N,
X X
φk = φ2n (−1)k φk = −φn .
k k
k=0 k=0

9.11 Suite récurrente linéaire du second ordre à coefficients constants et avec second
membre
Calculer un pour tout n ∈ N, sachant u0 = 0, u1 = 1 et :

∀n ∈ N, un+2 = 10un+1 − 21un + 12n.

9.12 Trois exemples de suites du type un+1 = f (un )

Étudier les suites réelles (un )n∈N définies par :


  h1 h
u ∈ ; +∞

u0 = 1

 u0 = 2  0

3
a) un b) √ c) r
un+1 = un+1 = un − 2 .
u
n+1 = 1 + un
 
u2n+1

9

9.13 Exemple de suite réelle pour laquelle un+1 est donné en fonction de un et de n

nun
Étudier la suite réelle (un )n∈N définie par u1 > 0 et : ∀n ∈ N , un+1 =


.
n+1

9.14 Un entier caché sous des radicaux


p
3
√ √ p
3
√ √
54 3 + 41 5 54 3 − 41 5
Montrer que le réel A = √ + √ est un entier et le calculer.
3 3

152
Énoncés des exercices

9.15 Étude d’irrationnalité pour une somme de deux racines carrées


√ √
Soient x, y ∈ Q+ tels que x et y soient irrationnels.
√ √
Montrer que x + y est irrationnel.

9.16 Étude d’irrationnalité pour la racine carrée d’un entier



a) Soit n ∈ N∗ tel que n ne soit le carré d’aucun entier. Montrer : n∈
/ Q.
√ √
b) Établir : 2+ 3∈ / Q.

9.17 Utilisation de plusieurs suites extraites


Soit (un )n∈N une suite complexe telle que les suites extraites (u2p )p∈N , (u2p+1 )p∈N ,
(u3p )p∈N convergent. Montrer que (un )n∈N converge.

9.18 Caractérisation de la convergence des suites à termes dans Z


Soit (un )n∈N une suite à termes dans Z. Montrer que (un )n∈N converge si et seulement si
elle est stationnaire, c’est-à-dire : il existe N ∈ N tel que la suite (un )n>N est constante.

9.19 Exemple de deux suites récurrentes simultanées


On considère les deux suites réelles (un )n∈N , (vn )n∈N définies par u0 > 0, v0 > 0 et, pour
un + vn 2un vn
tout n ∈ N : un+1 = , vn+1 = .
2 un + vn
Montrer qu’elles convergent et déterminer leurs limites.

9.20 Un exemple surprenant de rationnel issu d’irrationnels par exponentiation


Montrer qu’il existe (a, b) ∈ (R+ − Q)2 tel que ab ∈ Q.

9.21 Suites de termes généraux sin nα, cos nα, pour α ∈ R − πZ fixé
Soit α ∈ R − πZ. Montrer que l’existence d’une des deux limites lim sin nα, lim cos nα
n∞ n∞
entraîne celle de l’autre, et que l’existence des deux limites entraîne une contradiction.
Conclure que ces deux suites divergent.

9.22 Moyenne de Cesàro, lemme de l’escalier, applications


a) Moyenne de Cesàro
Soient (un )n∈N∗ une suite dans C, et (vn )n∈N∗ la suite définie par :
u1 + · · · + un
∀n ∈ N∗ , vn = .
n
Montrer que, si (un )n∈N∗ converge vers un complexe `, alors (vn )n∈N∗ converge aussi vers `.
b) Lemme de l’escalier
un
Soit (un )n∈N∗ une suite dans C telle que un+1 − un −→ ` ∈ C. Montrer : −→ `.
n∞
u  n n∞
c) Soit (un )n∈N∗ une suite à termes dans R∗+ . Montrer que, si converge vers
n+1

√ un n∈N∗
un réel ` > 0, alors ( n un )n∈N∗ converge aussi vers `.
d) Déterminer les limites, quand l’entier n tend vers l’infini, de :
 1/n r
2n n 1pn 1pn 1 n (3n)!
, √ , n(n + 1) · · · (n + n), 1 · 3 · · · · · (2n − 1), .
n n
n! n n n2 n!

153
Chapitre 9 – Nombres réels, suites numériques

Du mal à démarrer ?
9.1 a) Utiliser l’encadrement de définition de la partie 9.12 a) Étudier le signe et la monotonie de un .
entière pour déduire un encadrement de un . b) Résoudre l’équation f (x) = x, qui a une solution
2n
k et une seule, notée α, puis majorer |un+1 − α| en fai-
b) Le terme un ressemble à vn = , car k
X
2 sant intervenir |un − α|, de façon à amener une suite
n
k=0 géométrique convergeant vers 0.
semble négligeable devant n2 dans k + n2 .
c) Résoudre l’équation f (x) = x, qui a deux solu-
c) Isoler les termes d’indices k = 0, 1, n − 1, n. tions α, β. Séparer en cas selon la position de u1 par
rapport à α et β.
9.2 Vu que la définition de un+1 en fonction de un est
essentiellement additive, on peut essayer de passer 9.13 Considérer vn = nun .
aux parties réelles et imaginaires.
9.3 Récurrence sur n. 9.14 En notant u et v les deux fractions de l’énoncé, étu-
Pour l’hérédité, faire apparaître une condition suffi- dier u + v, u3 + v 3 , u3 v 3 , pour obtenir une équation
sante. satisfaite par A.

9.4 Montrer que, si x convient, alors 0 6 x < 1 et 2x ∈ Z. 9.15 Raisonner par l’absurde.
n 1o
Réponse : 0, . 9.16 a) Raisonner par l’absurde et utiliser un argument
2
d’arithmétique.
9.5 Pour un sens, utiliser les formules exprimant les Min
b) Raisonner par l’absurde et utiliser le résultat de a.
et Max de deux nombres réels, pour l’autre sens, uti-
liser le théorème d’encadrement. 9.17 Considérer les deux suites extraites :
9.6 Considérer Sn = (un − a)2 + (vn − a)2 + (wn − a)2 . (u6q )q∈N et (u6q+3 )q∈N .

9.7 a) Étudier (xn − yn )2 .


b) Utiliser des suites formées, alternativement, par 9.18 Pour montrer que, si (un )n∈N , à termes dans Z,
les deux solutions de l’équation t2 − St + P = 0, converge, alors (un )n∈N est stationnaire, revenir à
d’inconnue t ∈ R. la définition en ε, N de la convergence d’une suite
c) Calculer (xn − yn )2 . réelle.
9.19 Étudier la position relative de un et vn , et la mono-
9.8 Revenir à la définition de deux suites adjacentes. tonie des deux suites.
√ √2
9.9 Calculer un en fonction de n. 9.20 Considérer 2 .
La notation R+ − Q désigne R+ privé de Q, c’est-à-
9.10 a) Il s’agit d’une suite récurrente linéaire du second dire : R+ − Q = {x ∈ R+ ; x ∈
/ Q}.
ordre à coefficients constants et sans second membre :
appliquer la méthode du cours. 9.21 En supposant sin nα −→ ` ∈ R, utiliser la suite
n∞
√ √ extraite de terme général sin(n + 1)α et déduire :
On notera, par exemple, r1 =
1− 5
, r2 =
1+ 5
. ` − ` cos α
cos nα −→ `0 = . Réitérer le raisonne-
2 2 n∞ sin α
b) Utiliser a), ou bien faire une récurrence sur n. `0 cos α − `0
ment sur cos nα pour déduire ` = . Ré-
c) Utiliser a). sin α
soudre le système de deux équations à deux incon-
d) Utiliser a) et le binôme de Newton. nues `, `0 , et déduire ` = `0 = 0. D’autre part, utiliser
9.11 Chercher une suite (vn )n∈N , de la forme vn = an + b, la formule fondamentale reliant cos et sin pour dé-
satisfaisant la même relation de récurrence que duire une contradiction.
(un )n∈N . 9.22 a) Revenir à la définition en ε, N de un −→ `, et
En notant wn = un − vn , (wn )n∈N est alors une n
n∞

suite récurrente linéaire du second ordre, à coeffi- scinder uk en utilisant l’indice intermédiaire N.
X
cients constants et sans second membre, et on peut k=1
donc calculer wn en fonction de n, puis un en fonc-
b) Appliquer a) à la suite de terme général un+1 −un
tion de n.
à la place de un .
On notera l’analogie avec l’étude des équations dif-
c) Prendre le logarithme et utiliser b).
férentielles linéaires du second ordre à coefficients
constants et avec second membre. d) Appliquer c).

154
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
9.1 Pour x = 0, 8, on a x + x2 = 1, 44, donc bx + x2 c = 1, alors que bxc + bx2 c = 0 + 0 = 0. V F

9.2 Pour tout x ∈ R+ \ N, on a bxc < x < bxc + 1, donc −bxc − 1 < −x < −bxc, d’où V F
b−xc = −bxc − 1, puis bxc + b−xc = −1.

9.3 On a : V F
un+1 (2n + 2)! (n!)2 (2n + 2)! (n!)2 1
= 2 = 2 = (2n + 2)(2n + 1) .
un (n + 1)! (2n)! (2n)! (n + 1)! (n + 1)2

Il y a eu oubli du facteur 2n + 1 dans la simplification entre (2n + 2)! et (2n)!.


0 si n est pair 1 si n est pair
( (
9.4 Contre-exemple : un = vn = V F
1 si n est impair 0 si n est impair

9.5 On a : u2n = u4n −→ 0. V F


p
n∞

9.6 Contre-exemple : un = n pour tout n ∈ N. V F


Il y a eu confusion entre minorée et non majorée.
Toute suite croissante est minorée.
9.7 Il se peut qu’une suite n’ait pas de limite, par exemple un = (−1)n . V F
1
9.8 Contre-exemple : ` = 0, un = . La conclusion correcte est ` > 0. V F
n
9.9 C’est un résultat du cours. V F

9.10 C’est un résultat du cours. V F

155
Chapitre 9 – Nombres réels, suites numériques

Corrigés des exercices


9.1 9.2
a) Puisque: ∀t ∈ R, t − 1 < btc 6 t, on a : Notons, pour tout n ∈ N : xn = Ré (un ), yn = Im (un ).
1
n
1
n On a, pour tout n ∈ N, en séparant partie réelle et partie
imaginaire :
X X
∀n ∈ N∗ , (kx − 1) < un 6 (kx),
n2 k=1
n2 k=1  1 1
c’est-à-dire : xn+1 = 3 (2xn − xn ) = 3 xn


n+1 1 n+1 2un − un
∀n ∈ N∗ , ; x − < un 6 x. un+1 = ⇐⇒
3
2n n 2n yn+1 = 1 (2yn + yn ) = yn .


On conclut, par le théorème d’encadrement : 3
x
un −→ . Ainsi, (xn )n∈N est géométrique, donc, pour tout n ∈ N,
n∞ 2  1 n
xn = x0 , et (yn )n∈N est constante égale à y0 .
b) Puisque 0 6 k 6 2n, k est négligeable devant n2 , ce qui 3
2n x0
k On déduit : un = n + i y0 −→ i y0 ,
nous invite à considérer vn = et à essayer de montrer
X
2 3 n∞
n
k=0 et on conclut : un −→ i Im (u0 ).
que un se comporte comme vn . n∞

•D’une part, pour tout n ∈ N∗ : 9.3


2n 2n Récurrence sur n.
X k 1 X 1 2n(2n + 1) 2n + 1
vn = = 2 k= = , n 
n2 n n2 2 n 1  1
•Pour n = 1 : 1 + 3 = 2 et 3 − = 2,
Y
k=0 k=0
k 1
donc : vn −→ 2.
k=1
n∞ donc la formule est vraie pour n = 1.
•D’autre part, pour tout n ∈ N∗ : •Supposons la formule vraie pour un n ∈ N∗ fixé.
2n
X k k
2n
X On a alors :
|un − vn | = −
k=0
k + n2 k=0
n2 n+1
Y n
1  Y 1  1 
1+ 3
= 1+ 3 1+ 3
2n 
X k k  X2n
k2 k=1
k k=1
k (n + 1)
= − 2 =
k+n2 n (k + n2 )n2
 1  1 
k=0 k=0 6 3− 1+ .
2n 2n
n (n + 1)3
X (2n)2 4 X 4
6
n 2 n2
= 2
n
1 = 2 (2n + 1),
n Il suffit donc de prouver :
k=0 k=0  1  1  1
donc |un − vn | −→ 0, d’où un − vn −→ 0. 3−
n
1+
(n + 1)3
63−
n+1
(1).
n∞ n∞
On a :
•Enfin : un = (un − vn ) + vn −→ 0 + 2 = 2.
n∞
(3n − 1) (n + 1)3 + 1

3n + 2
c) On a, pour tout n ∈ N tel que n > 5 : (1) ⇐⇒ 6
 −1  −1 n−2 n(n + 1)3 n+1
n n X n−1  n −1 n−1
⇐⇒ (3n − 1) (n + 1)3 + 1 6 n(n + 1)2 (3n + 2)

un = + + + +
0 1 k n−1 n
k=2
⇐⇒ (n + 1)2 (3n − 1)(n + 1) − n(3n + 2) + 3n − 1 6 0

n−2  
 1  X n −1 ⇐⇒ − (n + 1)2 + 3n − 1 6 0 ⇐⇒ n(n − 1) + 2 > 0,
=2 1+ + .
n k
   
k=2
et cette dernière inégalité est évidente.
n n n(n − 1)
Comme : ∀k ∈ {2, ..., n − 2}, > = , La formule est donc, vraie pour n + 1.
k 2 2
n−2 On conclut, par récurrence sur n, que la formule est vraie
X n−1
on a : 0 6 6 (n − 3)
2
, pour tout n ∈ N∗ .
k n(n − 1)
k=2 9.4
n−2
1) Soit x ∈ R convenant.
X −1
n
et donc : −→ 0.
k=2
k n∞ On a alors :
On conclut : un −→ 2. ? 2x = b3xc 6 3x, donc x > 0,
n∞
? 2x = b3xc > 3x − 1, donc x < 1,

156
Corrigés des exercices

1 1

CORRIGÉS
? x= b3xc ∈ Z, Alors : ∀n ∈ N, xn + yn = S et xn yn = P,
2 2
1 donc : xn + yn −→ S et xn yn −→ P.
donc : x = 0 ou x = . n∞ n∞
2 Cependant, les suites (xn )n∈N et (yn )n∈N , qui alternent deux
1 éléments distincts, divergent.
2) Réciproquement, il est clair que x = 0 et x = sont so-
2 c) On a :
lutions.
n 1o (xn − yn )2 = (xn + yn )2 − 4xn yn −→ S 2 − 4P = 0,
On conclut : S = 0, . n∞
2
donc xn − yn −→ 0.
9.5
n∞
1 S
1) Supposons : un −→ ` et vn −→ `.
 
xn = 2 (xn + yn ) + (xn − yn ) −→

n∞ n∞

n∞ 2
On a alors, par opérations : Puis :
yn = 1 (xn + yn ) − (xn − yn ) −→ S .


un + vn − |un − vn | 2 n∞ 2
xn = Min (un , vn ) =
2 On conclut que les deux suites (xn )n∈N et (yn )n∈N
` + ` − |` − `| S
−→
n∞ 2
=` convergent et ont pour limite .
2

9.8
un + vn + |un − vn |
yn = Max (un , vn ) = 1) On a, pour tout n > 1 :
2
` + ` + |` − `|  1 
−→ = `. un+1 − un = 1 + un − un
n∞ 2 (n + 1) (n + 1)!
un
2) Réciproquement, supposons : xn −→ ` et yn −→ `. =
(n + 1) (n + 1)!
> 0,
n∞ n∞
On a, pour tout n ∈ N : xn 6 un 6 yn et xn 6 v n 6 yn , donc (un )n>1 est croissante.
d’où, par le théorème d’encadrement :
2) On a, pour tout n ∈ N :
un −→ ` et vn −→ `.
n∞ n∞  1   1 
vn+1 − vn = 1 + un+1 − 1 + un
(n + 1) (n + 1)! n n!
9.6  1 2  1 
= 1+ un − 1 + un
Considérons, pour tout n ∈ N : (n + 1) (n + 1)! n n!
 2 1 1 
Sn = (un − a)2 + (vn − a)2 + (wn − a)2 . = + 2 − un
(n + 1) (n + 1)! (n + 1)2 (n + 1)! n n!
On a : 1  n 
= 2n + − (n + 1)2 un .
Sn = u2n + vn
2 2
+ wn − 2a(un + vn + wn ) + 3a2 n(n + 1) (n + 1)! (n + 1) (n + 1)!
−→ 3a2 − 2a · 3a + 3a2 = 0. Comme, pour tout n > 1 :
n∞
n
Comme : ∀n ∈ N, 0 6 (un − a)2 6 Sn , 2n+ −(n+1)2 6 2n+1−(n+1)2 = −n2 6 0,
(n + 1) (n + 1)!
il en résulte, par le théorème d’encadrement :
on déduit : ∀n > 1, vn+1 − vn 6 0,
(un − a)2 −→ 0 puis : un − a −→ 0, un −→ a.
n∞ n∞ n∞ donc (vn )n>1 est décroissante.
De même : vn −→ a, wn −→ a. un
n∞ n∞ 3) On a, pour tout n > 1 : vn − un = > 0. Il s’ensuit,
n n!
9.7 puisque (vn )n>1 est décroissante : ∀n > 1, 0 6 un 6 vn 6
un v1
a) On a : (xn − yn )2 = (xn + yn )2 − 4xn yn −→ S 2 − 4P. v1 , puis : 0 6 vn − un = 6 .
n∞ n n! n n!
Comme, pour tout n ∈ N, (xn − yn )2 > 0, on déduit, par On déduit, par le théorème d’encadrement : vn − un −→ 0.
passage à la limite : S 2 − 4P > 0.
n∞

b) Puisque S 2 − 4P > 0, l’équation t2 − St + P = 0, d’in- On conclut, d’après la définition de deux suites adjacentes,
connue t ∈ R, admet deux solutions notées t1 , t2 et on a : que les suites (un )n>1 et (vn )n>1 sont adjacentes.
t1 6= t2 . 9.9
Considérons les suites (xn )n∈N et (yn )n∈N définies, pour tout La suite (un )n∈N est une suite récurrente linéaire du se-
n ∈ N, par : cond ordre, à coefficients constants, sans second membre.
1
t1 si n est pair t2 si n est pair L’équation caractéristique r2 − r + = 0, admet une solu-
 
4
xn = yn = 1
t si n est impair
2
t si n est impair.
1
tion double égale .
2

157
Chapitre 9 – Nombres réels, suites numériques

D’après le cours, il existe donc (α, β) ∈ C2 tel que : puisque r1 r2 = −1.

2e méthode, n’utilisant pas a) :


 1 n
∀n ∈ N, un = (αn + β) .
2
 Récurrence sur n.
β = 0
 
u0 = 0 β = 0 La propriété est immédiate pour n = 0.

De plus : ⇐⇒ ⇐⇒
u = λ
1 (α + β) 1 = λ
 α = 2λ. Si elle est vraie pour un n ∈ N fixé, alors :
2
 1 n λn φ2n+2 − φn+1 φn+3
On obtient : ∀n ∈ N, un = 2λn = n−1 .
2 2 = φ2n+2 − φn+1 (φn+2 + φn+1 )
n
Calculons les premières valeurs de n−1 : = φn+2 (φn+2 − φn+1 ) − φ2n+1
2
n 0 1 2 3 4 ... = φn+2 φn − φ2n+1 = −(−1)n = (−1)n+1 ,
n/2n−1 0 1 1 3/4 1/2 ...
 n  donc la propriété est vraie pour n + 1.
La suite est décroissante, car, pour tout n > 1 :
2n−1 n>1 φn+1 rn+1 − r1n+1
c) On a : = 2 n −→ r2 ,
n+1 φn r2 − r1n n∞

2n = n + 1 6 1. car |r1 | < 1 < r2 .


n 2n √
2n−1 φn+1 1+ 5
On conclut : −→ .
φn n∞ 2
Il en résulte que la suite (|un |)n>1 est décroissante.
d) 1) On a, pour tout n ∈ N :
On a donc : ∀n ∈ N, |un | 6 1 ⇐⇒ |u1 | 6 1 ⇐⇒ |λ| 6 1

n   n  
et on conclut que l’ensemble cherché est {λ ∈ C ; |λ| 6 1}. n n 1
X X
φk = √ (r2k − r1k )
k k 5
9.10 k=0 k=0

a) Il s’agit d’une suite récurrente linéaire du second ordre à


n   n  
1  X n k X n k
= √ r2 − r
coefficients constants. 5 k=0 k k 1
k=0
L’équation caractéristique r√2 −r−1 = 0 admet deux solutions

1− 5 1+ 5 1
√ (1 + r2 )n − (1 + r1 )n

réelles distinctes r1 = , r2 = . =
2 2 5
D’après le cours, il existe donc (λ1 , λ2 ) ∈ R2 tel que : 1
√ (r22 )n − (r12 )n

=
∀n ∈ N, φn = λ1 r1n + λ2 r2n . 5
  1
 φ0 = 0 λ1 + λ2 = 0 = √ (r22n − r12n ) = φ2n ,
De plus : ⇐⇒ 5
 φ1 = 1 λ1 r1 + λ2 r2 = 1
en utilisant 1 + r2 = r22 et 1 + r1 = r12 , car r1 et r2 sont les
1 1 solutions de l’équation caractéristique r2 − r − 1 = 0.

λ1 = r1 − r2 = − √5



⇐⇒ 2) De même, pour tout n ∈ N :
 1 1 n
λ2 = = √ .
  
 X n
r2 − r1 5 (−1)k φk
k
D’où : k=0
√ √ n  
1  1 + 5 n  1 − 5 n  X n 1
∀n ∈ N, φn = √ − . = (−1)k √ (r2k − r1k )
5 2 2 k 5
k=0

b) 1re méthode, utilisant a) : n   n  


1 X n X n
(−r2 )k − (−r1 )k

= √
On a, pour tout n ∈ N : 5 k=0 k k=0
k

φ2n+1 − φn φn+2 1
√ (1 − r2 )n − (1 − r1 )n

=
1 5
(r2n+1 − r1n+1 )2 − (r2n − r1n )(r2n+1 − r1n+1 )

=
5 1
1 n n+2 = √ (r1n − r2n ) = −φn ,
= (r r − 2r1n+1 r2n+1 + r1n+2 r2n ) 5
5 1 2
1 en utilisant r1 + r2 = 1, car r1 et r2 sont les solutions de
= (r1 r2 )n (r2 − r1 )2 = (−1)n , l’équation caractéristique r2 − r − 1 = 0.
5

158
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
9.11 b) D’abord, il est clair que, pour tout n ∈ N, un existe et
La suite (un )n∈N est une suite récurrente linéaire du second un > 1.
ordre, à coefficients constants, avec second membre. Si (un )n>0 converge vers un réel `, alors, en passant aux li-
1) Cherchons une suite (vn )n∈N de la forme vn = an + b, sa- mites dans l’égalité de définition de la suite (un )n>0 , on a

tisfaisant la même relation de récurrence que (un )n∈N . On a : √
` = 1 + `, d’où ` =
1+ 5
.
2
∀n ∈ N, vn+2 = 10vn+1 − 21vn + 12n √
1+ 5
⇐⇒ ∀n ∈ N, a(n + 2) + b Notons α = . On a, pour tout n ∈ N :
 2
= 10 a(n + 1) + b − 21(an + b) + 12n
√ √
|un+1 − α| = 1 + un − 1 + α
⇐⇒ ∀n ∈ N, (12a − 12)n + (12b − 8a) = 0
|un − α| 1
  = √ √ 6 √ |un − α|,
12a − 12 = 0 a = 1
 1 + un + 1 + α 1+α
⇐⇒ ⇐⇒
12b − 8a = 0 b = .
 2 d’où, en réitérant :
3
 1 n
2 ∀n ∈ N, |un − α| 6 √ |u0 − α|.
Ainsi, la suite (vn )n∈N définie par : ∀n ∈ N, vn = n + , 1+α
3
satisfait la même relation de récurrence que (un )n∈N .
1  1 n
Comme 0 6 √ < 1, il en résulte : √ −→ 0,
2) Notons, pour tout n ∈ N, wn = un − vn . 1+α 1+α n∞

On a alors : ∀n ∈ N, wn+2 = 10wn+1 − 21wn , puis, par théorème d’encadrement : |un − α| −→ 0.


n∞
donc (wn )n∈N est une suite récurrente linéaire du second √
ordre, à coefficients constants et sans second membre. 1+ 5
Finalement : un −→ .
L’équation caractéristique r2 − 10r + 21 = 0 est de discri- n∞ 2
minant ∆ = 102 − 4 · 21 = 16 > 0, donc elle admet deux c) Considérons l’application
10 − 4 10 + 4
solutions qui sont = 3 et = 7. h1 r
2 2 h 2
f :I= ; +∞ −→ R, x 7−→ f (x) = x− .
D’après le cours, il existe donc (λ, µ) ∈ R tel que :
2
3 9
∀n ∈ N, wn = λ3n + µ7n ,
•f est dérivable sur I et :
2
et on a donc : ∀n ∈ N, un = wn + vn = λ3n + µ7n + n + .
3 1
∀x ∈ I, f 0 (x) = r > 0,
3) Enfin, en utilisant les coefficients indiqués : 2
2 x−
 2 9

λ + µ + 3 = 0 7 −3
donc f est strictement croissante sur I.

u0 = 0 
⇐⇒ 1
u = 1
3λ + 7µ + 5 = 1 1 2
En particulier : ∀x ∈ I, f (x) > f

1 = > ,
−1 1

3 3 3 9
donc I est stable par f .
 
4λ + 3 = −1
 λ = −1

⇐⇒ ⇐⇒ Puisque I est stable par f et que f est croissante sur I, on dé-
4µ − 1 = 1
 µ = 1 .

duit, par une récurrence immédiate, en séparant en deux cas
3 3
selon la position relative de u0 et de u1 , que la suite (un )n∈N
Finalement : ∀n ∈ N, un = −3 + 7 + n + .
n 1 n 2 est monotone.
3 3
On peut contrôler les valeurs de u0 et de u1 , par exemple. •Cherchons les points fixes de f .

9.12 On a, pour tout x ∈ I :

a) D’abord, il est clair que, pour tout n ∈ N, un existe et


r
2 2
un > 0. f (x) = x ⇐⇒ x − = x ⇐⇒ x − = x2
9 9
Comme : ∀n ∈ N, un+1 6 un , la suite (un )n>0 est décrois- 2 1 2
2
⇐⇒ x − x + = 0 ⇐⇒ x = ou x= .
sante. 9 3 3
Puisque (un )n>0 est décroissante et minorée (par 0), elle Comme f est continue sur I, si (un )n∈N converge, sa limite
converge ; notons ` = lim un . 1 2
n∞ ` est nécessairement ou .
On a, en passant aux limites dans l’égalité de définition de 3 3
` h1 2i
la suite (un )n>0 : ` = 2 , d’où ` = 0. Comme f est croissante sur I, les intervalles ; et
` +1 h2 h 3 3
Finalement : un −→ 0. ; +∞ sont stables par f .
n∞ 3

159
Chapitre 9 – Nombres réels, suites numériques

1
De plus, en reprenant ces calculs avec des inégalités, on en On déduit : ln un = − ln n + ln u1 −→ − ∞,
déduit le signe de f (x) − x selon la position de x par rapport 2n−1 n∞

2 et on conclut : un −→ 0.
à : n∞
3
9.14
p
3 √ √ p
3 √ √
x 1/3 2/3 +∞ 54 3 + 41 5 54 3 − 41 5
Notons u = √ , v= √ .
f (x) − x 0 + 0 − 3 3
y On a alors A = u + v et :
√ √ √ √
y = f (x) 54 3 + 41 5 54 3 − 41 5
• u3 + v 3 = √ + √ = 36
3 3 3 3
√ √ √ √
54 3 + 41 5 54 3 − 41 5
u3 v 3 = √ · √
2 3 3 3 3
3
542 · 3 − 412 · 5 343 73  7 3
= = = 3 = ,
33 27 3 3
7
donc, comme uv ∈ R : uv = .
1 3
3
D’où :
A3 = (u + v)3 = u3 + 3u2 v + 3uv 2 + v 3

u1 = (u3 + v 3 ) + 3uv(u + v) = 36 + 7A.


O 1 u0 2 u2 u1 u0 x Ainsi, A vérifie : A3 − 7A − 36 = 0 (1).
Une solution évidente est 4, donc :
3 3

(1) ⇐⇒ (A − 4)(A2 + 4A + 9) = 0.

1 1 Le discriminant ∆ = 42 − 4 · 9 = −20 est < 0, donc, comme


•Si u0 = , alors (un )n∈N est constante égale à , donc A est réel, A2 + 4A + 9 n’est pas nul, et on conclut : A = 4.
3 3
1
converge vers . 9.15
3 √ √
Raisonnons par l’absurde : supposons x + y ∈ Q.
1 2 √ √
•Si < u0 6 , alors (un )n∈N est croissante et majorée Comme x et y sont des irrationnels, ils ne sont pas nuls,
3 3 √ √ √ √ x−y
2
par , donc converge. Sa limite ` vérifie
1
< u0 6 ` 6
2
et donc x + y > 0, puis : x− y = √ √ .
3 3 3 x+ y
√ √
Comme x − y ∈ Q et x + y ∈ Q∗+ , et que Q est un corps,
n1 2o 2
`∈ , , donc ` = . √ √
3 3 3 on déduit, du résultat précédent : x − y ∈ Q.

•Si u0 >
2
, alors (un )n∈N est décroissante et minorée par Ensuite, comme Q est un corps :
3 √ 1 √ √ √ √ 
2 2 n1 2o
x= ( x + y) + ( x − y) ∈ Q,
, donc converge. Sa limite ` vérifie ` > et ` ∈ , , 2
3 3 3 3
2 contradiction.
donc ` = . √ √
3 Ce raisonnement par l’absurde établit que x + y est un
1 1 irrationnel.
On conclut que (un )n∈N converge vers si u0 = , et vers √ √
3 3 Par exemple, comme 2 et 3 sont irrationnels, on déduit :
2 1 √ √
si u0 > . 2+ 3∈ / Q.
3 3

9.13
9.16
D’abord, par une récurrence immédiate sur n, pour tout
n ∈ N∗ , un existe et un > 0. a) Raisonnons par l’absurde : supposons qu’il existe (p, q) ∈
√ p
Considérons, pour tout n ∈ N∗ : vn = nun . (N∗ )2 tel que : n= et pgcd(p, q) = 1.
q
On a, pour tout n ∈ N∗ :
On a alors : nq 2 = p2 .
√ √ 1
vn+1 = (n + 1)un+1 = nun = 2
vn = vn . Par unicité de la décomposition d’un entier > 1 en produit de
nombres premiers, il en résulte que les exposants des facteurs
Ainsi, pour tout n ∈ N∗ :
premiers figurant dans la décomposition de n sont tous pairs
1 2 1 n−1 et donc n est le carré d’un entier, contradiction.
  1
1
2 n−1
2
vn = vn−1 = vn−2 = · · · = v1 2 = u12 , √
On conclut : n∈/ Q.
1
1 2n−1 √ √ √ √
d’où : un = u . Exemples : 2∈/ Q, 3∈/ Q, 5∈/ Q, 6∈/ Q.
n 1

160
Corrigés des exercices

√ √

CORRIGÉS
b) Raisonnons par l’absurde : notons α = 2 + 3 et sup- La suite (un )n>1 est décroissante et minorée par u1 , donc
posons α ∈ Q. converge et sa limite λ vérifie v1 6 λ 6 u1 .
√ √ √
On a alors : α2 = ( 2 + 3)2 = 5 + 2 6, On a : ∀n ∈ N, 2un+1 = un + vn ,
√ α2 − 5 d’où, en faisant tendre l’entier n vers l’infini : 2λ = λ + µ,
d’où 6= ∈ Q, contradiction avec a). donc λ = µ.
2
√ √ un + vn 2un vn
Finalement : 2+ 3∈ / Q. 5) On a : ∀n ∈ N, un+1 vn+1 = = un vn ,
2 un + vn
9.17 donc la suite (un vn )n∈N est constante, d’où :
Notons `1 = lim u2p , `2 = lim u2p+1 , `1 = lim u3p . ∀n ∈ N, un vn = u0 v0 .
p∞ p∞ p∞
En faisant tendre l’entier n vers l’infini, on déduit λµ = u0 v0 .
La suite (u6q )q∈N , qui est extraite de (u2p )p∈N et de (u3p )p∈N √
converge vers `1 et converge vers `3 , donc `1 = `3 . Ainsi, λ = µ > 0 et λµ = u0 v0 , donc : λ = µ = u0 v0 .
La suite (u6q+3 )q∈N , qui est extraite de (u2p+1 )p∈N et de On conclut : les deux suites (un )n∈N , (vn )n∈N convergent

(u3p )p∈N , converge vers `2 et converge vers `3 , donc `2 = `3 . vers la même limite u0 v0 .
On déduit `1 = `2 , donc, d’après le cours (termes d’in- 9.20
dices pairs, termes d’indices impairs), on conclut que la suite √ √ √2
(un )n∈N converge. Notons u = 2, v = 2 .

On sait : 2 ∈ R+ − Q.
9.18
Séparons en deux cas, selon que v est rationnel ou irrationnel.
1) Il est clair que, si (un )n∈N est stationnaire, alors elle √ √
converge (vers l’élément sur lequel elle stationne). •Si v ∈ Q, alors le couple (a = 2, b = 2) convient.
2) Réciproquement, supposons que la suite (un )n∈N
√ √ √ √ √
•Si v ∈
/ Q, alors, comme : v 2 = ( 2 2 ) 2 = 2 2 = 2 ∈ Q,
converge, a priori vers un réel noté `. √ √ √
1 le couple (a = v = ( 2) 2 , b = 2) convient.
Il existe donc N ∈ N tel que : ∀n > N, |un − `| 6 .
3 Ceci montre qu’il existe (a, b) ∈ (R+ −Q)2 tel que ab ∈ Q : en
Soit n ∈ N tel que n > N . √ √ √ √2 √
effet, l’un des deux couples ( 2, 2), ( 2 , 2) convient.
1 1
On a : |un − uN | 6 |un − ` − +|` − uN | 6 + = < 1.
2 Mais on ne sait pas décider lequel (au moins) convient !
3 3 3
Comme un et uN sont dans Z, il en résulte un = uN . 9.21
Ceci montre que (un )n∈N est stationnaire. 1) •Supposons sin nα −→ ` ∈ R.
n∞

9.19 On a : ∀n ∈ N, sin(n + 1)α = sin nα cos α + sin α cos nα,


1) Une récurrence immédiate montre que, pour tout n ∈ N, d’où, puisque sin α 6= 0 :
un et vn existent et sont > 0. sin(n + 1)α − sin nα cos α
∀n ∈ N, cos nα = .
2) On a, pour tout n ∈ N : sin α
Comme sin nα −→ ` et donc que, par suite extraite,
n∞
un + vn 2un vn
un+1 − vn+1 = − sin(n + 1)α −→ `, il s’ensuit :
2 un + vn n∞

(un + vn )2 − 4un vn (un − vn )2 ` − ` cos α


cos nα −→ .
=
2(un + vn )
=
2(un + vn )
> 0, n∞ sin α

donc : ∀n > 1, un > vn . •De même, si cos nα −→ `0 ∈ R, alors :


n∞

3) On a, pour tout n > 1 : cos nα cos α − cos(n + 1)α `0 cos α − `0


sin nα = −→ .
un + vn vn − un sin α n∞ sin α
un+1 − un = − un = 6 0,
2 2 2) Supposons sin nα −→ ` et cos nα −→ `0 .
n∞ n∞
donc la suite (un )n>1 est décroissante.
D’après 1), on a donc :
On a, pour tout n > 1 : 1 − cos α 1 − cos α
`0 = ` et ` = `0 .
2un vn 2
un vn − vn (un − vn )vn sin α sin α
vn+1 −vn = −vn = = > 0, On déduit :
un + vn un + vn un + vn   1 − cos α 2 
1+ `0 = 0,
donc la suite (vn )n>1 est croissante. sin α
d’où `0 = 0, puis ` = 0.
4) On a ainsi, pour tout n > 1 :
Mais : ∀n ∈ N, cos2 nα + sin2 nα = 1,
v1 6 v2 6 ... 6 vn−1 6 vn 6 un 6 un−1 6 ... 6 u2 6 u1 . d’où, en passant à la limite : `2 + `02 = 1, contradiction.
La suite (vn )n>1 est croissante et majorée par u1 , donc On conclut que, pour tout α ∈ R − πZ, les deux suites
converge et sa limite µ vérifie v1 6 µ 6 u1 . (sin nα)n∈N et (cos nα)n∈N divergent.

161
Chapitre 9 – Nombres réels, suites numériques

u1
Remarque : Comme −→ 0,
n−1 n∞
Le résultat de cet exercice est utile dans la résolution d’exer- un
cices sur les séries entières en 2e année, souvent sous la forme on déduit, par différence : −→ `,
n−1 n∞
affaiblie : sin nα et cos nα ne tendent pas vers 0 lorsque l’en-
un un n − 1
tier n tend vers l’infini. puis : = −→ `.
n n−1 n n∞
On peut montrer que chacune cos nα et sin nα ne tend pas un+1
vers 0 lorsque l’entier n tend vers l’infini par un raisonnement c) On a : ln un+1 − ln un = ln −→ ln `,
un n∞
analogue, simplifié.
ln un
•Si cos nα −→ 0, alors, par suite extraite : cos 2nα −→ 0. d’où, d’après b) : −→ ln `,
n∞ n∞ n n∞
Mais : cos 2nα = 2 cos nα − 1 −→ 0 − 1 = −1,
2
√  ln u 
et donc : un = exp
n n
n∞ −→ `.
contradiction. n n∞
 
2n
•Si sin nα −→ 0, alors : sin(n + 1)α −→ 0. D’où : d) 1) En notant un = , on a :
n∞ n∞ n
sin(n + 1)α − sin nα cos α un+1 2(2n + 1)
cos nα = −→ 0, = −→ 4,
sin α n∞ un n+1 n∞

puis : cos2 nα + sin2 nα −→ 0, contradiction.


s 
2n
n∞
donc, d’après c) : n −→ 4.
n n∞
9.22
nn
a) Soit ε > 0. 2) En notant un = , on a :
n!
Puisque un −→ `, il existe N1 ∈ N∗ tel que :
n∞ un+1  1 n   1 
= 1+ = exp n ln 1 +
ε un n n
∀n > N1 , |un − `| 6 .  1  1 
2
= exp n = exp 1 + o(1) −→ e,

+o
Soit n ∈ N tel que n > N1 + 1. On a : n n n∞

n √
donc, d’après c) : √ = un −→ e .
n n n
1 X 1 X n
|vn − `| = (uk − `) 6 |uk − `| n! n∞
n k=1 n k=1
n(n + 1) · · · (n + n)
3) En notant un = , on a :
N1
1 X 1
n
X nn
= |uk − `| + |uk − `|.
n k=1 n un+1 2(2n + 1)  1 −n 4
k=N1 +1 = 1+ −→ ,
n
un n n n∞ e
1 1 ε ε
D’une part :
X
|uk − `| 6 (n − N1 ) 6 . donc, d’après c) :
n k=N1 +1
n 2 2
1 p
n √ 4
N1 n(n + 1) · · · (n + n) = n un −→ .
1 X n n∞ e
D’autre part, comme |uk − `| −→ 0,
n k=1 n∞
1 · 3 · · · · · (2n − 1)
4) En notant un = , on a :
N1 nn
1 X ε
il existe N2 ∈ N tel que : ∀n > N2 , |uk − `| 6 . un+1 2n + 1  1 −n 2
n k=1 2 = 1+ −→ ,
un n+1 n n∞ e
En notant N = Max (N1 , N2 ), on a donc :
donc, d’après c) :
ε ε
∀n ∈ N, |vn − `| 6 + = ε,
2 2 1 p
n √ 2
1 · 3 · s · (2n − 1) = n un −→ .
et donc : vn −→ `. n n∞ e
n∞
b) Notons, pour tout n ∈ N, αn = un+1 − un . (3n)!
5) En notant un = , on a :
On a, par hypothèse : αn −→ `. n2n (n!)
n∞
α1 + · · · + αn−1 un+1 3(3n + 1)(3n + 2)  1 −2n 27
D’après a), il en résulte : = 1+ −→ ,
n−1
−→ `.
n∞ un (n + 1)2 n n∞ e2
Mais, pour tout n ∈ N tel que n > 2 :
r
1 n (3n)! √ 27
donc : = n un −→ .
α1 + · · · + αn−1 un − u1 un u1 n2 n! n∞ e2
= = − .
n−1 n−1 n−1 n−1

162
Limites, continuité
Limites, continuité
Chapitre 10 TITRE FICTIF

Plan
Les méthodes à retenir 164
Thèmes abordés dans les exercices
• Existence et valeur d’une limite
Vrai ou faux ? 170
• Étude de la continuité d’une fonction
Les énoncés des exercices 171
Du mal à démarrer ? 173 • Résolution d’équations à une inconnue réelle
Vrai ou faux, les réponses 174 • Résolution de certaines équations fonctionnelles
Les corrigés des exercices 175 • Existence de majorants, de minorants pour une fonction
• Étude des points fixes d’une fonction.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Propriétés des fonctions ayant des limites finies ou des
limites infinies, pour les opérations algébriques et pour
l’ordre usuel
• Propriétés générales des fonctions continues
• Théorème des valeurs intermédiaires, théorème de conti-
nuité sur un segment, théorème de la bijection monotone
• Définition de la fonction partie entière b.c.

163
Chapitre 10 – Limites, continuité

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer de :
Pour calculer la limite • transformer l’écriture de l’expression proposée, souvent par des
d’une fonction se présen- factorisations
tant sous une forme in- • utiliser les prépondérances classiques relatives aux fonctions lo-
déterminée garithmes, puissances, exponentielles
Voir aussi les méthodes à retenir du chapitre 18, utilisant des équiva-
lents et des développements limités.

Exemple
On a, pour x ∈ [0 ; +∞[, en utilisant une expression conjuguée :
(x2 + 2x + 2) − (x2 + x + 3)
Déterminer
p p
x2 + 2x + 2 − x2 + x + 3 = √ √
x2 + 2x + 2 + x2 + x + 3
lim
p p 
x2 + 2x + 2 − x2 + x + 3 .
x −→ +∞ x−1
= √ √
x2 + 2x + 2 + x2 + x + 3
1
1−
= r x
r
2 2 1 3
1+ + 2 + 1+ + 2
x x x x
1
−→ .
x −→ +∞ 2

Exemple
(ln x)2 4 −x
On a : x3 (ln x)2 e −x = x e −→ 0.
Déterminer lim x (ln x) e
3 2 −x
. x | {z }
| {z } −→ 0
x −→ +∞
x −→ +∞
−→ 0

Méthode

Essayer de :
Pour montrer qu’une
fonction f admet une li- • appliquer les théorèmes généraux sur les limites
mite finie ` en un point a • montrer que |f (x) − `| −→ 0.
x −→ a
➟ Exercice 10.2

164
Les méthodes à retenir

Exemple
On a, pour tout x ∈ R :
 1 2 2 1
Soit f : R −→ R une application telle f (x) −
2
= f (x) − f (x) +
4
que :  1 1 1
= −f (x) 1 − f (x) + −→ − + = 0,
 1 4 x −→ +∞ 4 4
f (x) 1 − f (x) −→ .
4 donc, en composant par la racine carrée :
x −→ +∞

1
Montrer : f (x) −→ . f (x) −
1
−→ 0,
x −→ +∞ 2 2 x −→ +∞

1
et on conclut : f (x) −→ .
x −→ +∞ 2

Méthode

Chercher deux suites (un )n , (vn )n dans l’ensemble de départ de f , de


Pour montrer qu’une
limite a, de façon que les suites f (un ) n , f (vn ) n aient des limites
fonction f n’a pas de li-
différentes.
mite (ni finie ni infinie)
➟ Exercice 10.1
en un point a

Exemple 1
En notant, pour tout n ∈ N, un = n et vn = n + , on a :
2
Montrer que la fonction 1
un −→ +∞, vn −→ +∞, f (un ) = 0, f (vn ) = .
n∞ n∞ 2
f : R −→ R, x 7−→ x − bxc
Si f admettait une limite ` en +∞, on aurait
n’a pas de limite, ni finie ni infinie,
f (un ) −→ ` et f (vn ) −→ `,
en +∞. n∞ n∞

1
donc ` = 0 et ` = , contradiction.
2
On conclut que f n’a pas de limite, ni finie ni infinie, en +∞.

Méthode
Essayer de :
Pour montrer l’existence • étudier les variations de f , si f (x) est donné par une formule
d’une solution d’une explicite
équation f (x) = 0, où f • appliquer le théorème des valeurs intermédiaires, si f est conti-
est à variable réelle et à nue sur un intervalle et prend des valeurs négatives ou nulles et
valeurs réelles des valeurs positives ou nulles.
➟ Exercices 10.3, 10.8, 10.14

165
Chapitre 10 – Limites, continuité

Exemple
L’application
f : [0 ; 1] −→ R, x 7−→ (x5 + x3 + 1)(x6 + x4 + 2) − 3
Montrer que l’équation
est continue sur l’intervalle [0 ; 1] et :
(x5 + x3 + 1)(x6 + x4 + 2) = 3,
f (0) = 2 − 3 = −1 < 0, f (1) = 12 − 3 = 9 > 0,
d’inconnue x ∈ [0 ; 1], admet au moins
une solution. donc, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, f admet au moins
un zéro, d’où le résultat demandé.

Méthode
Se rapporter à la définition de la partie entière d’un réel :
 
Pour manipuler la fonc- ∀x ∈ R, bxc 6 x < bxc + 1 et bxc ∈ Z
tion partie entière  
ou encore : ∀x ∈ R, x − 1 < bxc 6 x et bxc ∈ Z .
➟ Exercice 10.5

Exemple
On a : ∀x ∈ [1 ; +∞[, 0 6 x − bxc < 1 et x 6 x + bxc,
x − bxc 1
d’où : ∀x ∈ [1 ; +∞[, 0 6 6 .
x − bxc x + bxc x
Déterminer lim .
x −→ +∞ x + bxc 1
Comme −→ 0, on déduit, par théorème d’encadrement :
x x −→ +∞
x − bxc
lim = 0.
x −→ +∞ x + bxc

Méthode
Raisonner clairement par implication puis réciproque, ou exception-
nellement par équivalences logiques.
Pour résoudre une équa-
tion fonctionnelle • Si la fonction inconnue est supposée continue sur un intervalle
et ne prend qu’un nombre fini de valeurs, utiliser le théorème
des valeurs intermédiaires
• Essayer d’appliquer l’équation à des valeurs ou des formes par-
ticulières de la (les) variable(s), ou passer à une limite.
➟ Exercices 10.12, 10.13, 10.16

166
Les méthodes à retenir

Exemple
1) Soit f convenant.
On a alors : ∀x ∈ R, f (x) ∈
 p p
− x2 + 1, x2 + 1 .
Trouver toutes les applications
Supposons qu’il existe (a, b) ∈ R2 tel que :
f : R −→ R
f (a) = − a2 + 1 et f (b) = b2 + 1.
p p
continues sur R telles que :
2
∀x ∈ R, f (x) = x2 + 1. L’application f est continue sur le segment S joignant a et b, et f (a) < 0
et f (b) > 0.
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe donc c ∈ S tel
que f (c) = 0, contradiction car f ne prend pas la valeur 0.
Il en résulte :
ou
p p
∀x ∈ R, f (x) = − x2 + 1 ∀x ∈ R, f (x) = x2 + 1.

2) Réciproquement, il est clair que les deux applications obtenues ci-


dessus conviennent.
Finalement, il y a exactement deux applications convenant :
p
f1 : R −→ R, x 7−→ − x2 + 1,
p
f2 : R −→ R, x 7−→ x2 + 1.

Exemple
1) Soit f convenant.
Soit x ∈ R.
Trouver toutes les applications x
En appliquant l’hypothèse à à la place de x, on a :
f : R −→ R 2
x
continues en 0, telles que : f (x) = f .
2
∀x ∈ R, f (2x) = f (x).
En réitérant, on déduit, par récurrence immédiate :
 x 
∀n ∈ N, f (x) = f n .
2
x
Comme n −→ 0, et que f est continue en 0, on a :
2 n∞
 x 
f n −→ f (0).
2 n∞

Il en résulte f (x) = f (0), donc f est constante.


2) Réciproquement, il est clair que toute application constante convient.

Finalement, les applications cherchées sont les applications constantes.

Méthode

Essayer d’étudier la fonction auxiliaire g : x 7−→ f (x) − x.


Pour étudier les points
➟ Exercices 10.8 à 10.10
fixes d’une fonction f

167
Chapitre 10 – Limites, continuité

Exemple
L’application g : R −→ R, x 7−→ f (x) − x
Soit f : R −→ R continue sur R telle est continue sur l’intervalle R et, par opérations :
que :
g(x) −→ +∞ et g(x) −→ −∞.
 x −→ −∞ x −→ +∞
f (x) x −−→
 +∞
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe donc c ∈ R tel
→ −∞

f (x)
 −→ −∞. que g(c) = 0, c’est-à-dire f (c) = c.
x −→ +∞
On conclut que f admet au moins un point fixe.
Montrer que f admet au moins un point
fixe.

Méthode
Essayer de :
Pour montrer qu’une • revenir à la définition, c’est-à-dire, respectivement :
fonction f : X −→ R ∃ M ∈ R, ∀x ∈ X, f (x) 6 M
est majorée, est mino-
rée, est bornée ∃ m ∈ R, ∀x ∈ X, m 6 f (x)
∃ C ∈ R+ , ∀x ∈ X, |f (x)| 6 C
• appliquer le théorème du cours si f est continue et si X est un
segment.
➟ Exercices 10.6, 10.11

Exemple
Remarquons d’abord que f est définie sur R, car le dénominateur ne
s’annule pas ; en effet, si ce dénominateur s’annule, il faut que x soit
Montrer que l’application égal à la fois à 1 et à 2, impossible.
On a, pour tout x ∈ [2 ; +∞[ : x − 1 > 1 et x − 2 > 0,
f : R −→ R,
1
1 donc : f (x) 6 10 = 1.
x 7−→ 1 + 012
(x − 1)10 + (x − 2)12 On a, pour tout x ∈ ] − ∞ ; 1] : 1 − x > 0 et 2 − x > 1,
est majorée 1
donc : f (x) 6 10 = 1.
0 + 112
L’application f est continue sur le segment [1 ; 2], donc f est bornée
sur ce segment. En particulier, f est majorée sur ce segment, donc il
existe C ∈ R+ tel que :
∀x ∈ [1 ; 2], f (x) 6 C.
En notant M = Max (1, C), on obtient :
∀x ∈ R, f (x) 6 M,

et on conclut que f est majorée.

168
Les méthodes à retenir

Méthode
Essayer de :
Pour montrer qu’une • revenir à la définition, c’est-à-dire montrer :
fonction f : I −→ J est ∀y ∈ J, ∃ ! x ∈ I, y = f (x).
bijective, où I et J sont
On pourra éventuellement exprimer l’application réciproque f −1
des intervalles de R
de f .
• appliquer le théorème de la bijection monotone. Dans ce contexte,
souvent, on ne pourra pas exprimer l’application réciproque f −1
de f .

Exemple
L’application f est dérivable (donc continue) sur R et :
∀x ∈ R, f 0 (x) = 2 e x + 3 > 0,
Montrer que l’application donc f est strictement croissante sur R.
f : R −→ R, x 7−→ 2 e x + 3x On a : f (x) −→ −∞ et f (x) −→ +∞.
x −→ −∞ x −→ +∞

est bijective. D’après le théorème de la bijection monotone, on conclut que f est


bijective (et que f −1 est continue sur R).

Méthode
Utiliser le fait que Q est dense dans R, c’est-à-dire :
Pour obtenir une pro-
 
∀(x, y) ∈ R2 , x < y =⇒ ∃ r ∈ Q, x < r < y ,
priété d’une fonction
d’une variable réelle,
ou, ce qui est équivalent : tout réel est limite d’au moins une suite de
faisant intervenir l’en-
rationnels.
semble Q des rationnels
➟ Exercice 10.7

Exemple
Soit (x, y) ∈ R2 tel que x < y.
Il existe une suite (rn )n∈N dans Q telle que :
Soit f : R −→ R continue sur R et telle
x+y
que f |Q soit croissante. Montrer que f ∀n ∈ N, rn 6 et rn −→ x
2 n∞
est croissante.
et il existe une suite (sn )n∈N dans Q telle que :
x+y
∀n ∈ N, sn > et sn −→ y.
2 n∞

On a alors : ∀n ∈ N, rn 6 sn ,
donc, puisque f |Q est croissante : ∀n ∈ N, f (rn ) 6 f (sn ).
Puisque f est continue en x et en y, on déduit, par passage à la limite :
f (x) 6 f (y).

On conclut : f est croissante (sur R).

169
Chapitre 10 – Limites, continuité

Vrai ou Faux ?
10.1 Si une fonction f : I −→ R admet une limite finie en a ∈ I, alors f est bornée au V F
voisinage de a.

10.2 Si f : R −→ R admet une limite finie en 0, alors f est bornée sur R. V F

10.3 Si une fonction f : I −→ R n’admet pas 0 pour limite en a ∈ I, alors la limite de f en a V F


est non nulle.

10.4 Si f : [0 ; +∞[ −→ R admet une limite finie ` en +∞ et si f > 0, alors ` > 0. V F

f
10.5 Si f et g sont continues en a, alors est continue en a. V F
g

10.6 L’image d’un intervalle de R par une fonction continue à valeurs réelles est un intervalle V F
de R.

10.7 Si f : I −→ R est continue en a ∈ I, alors, pour toute suite réelle (un )n∈N de I, la suite V F
f (un ) n∈N converge vers f (a).

10.8 L’image d’un intervalle borné de R par une fonction continue à valeurs réelles est un V F
intervalle borné de R.

10.9 Toute application f : I −→ R continue et strictement monotone sur un intervalle I de R V F


est une bijection de I sur R.

10.10 L’équation (x3 + 2)(3x7 − 1) = 1, d’inconnue x ∈ R, admet au moins une solution. V F

170
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


10.1 Exemple de fonction n’ayant pas de limite en +∞
Montrer que la fonction cos n’a pas de limite en +∞.

10.2 Obtention d’une limite par une condition sur la fonction

Soit f : R −→ R telle que : f (x) 2 − f (x) −→ 1. Montrer : f (x)



−→ 1.
x −→ +∞ x −→ +∞

10.3 Existence d’une solution par théorème des valeurs intermédiaires

Montrer que l’équation x15 = x11 + 2, d’inconnue x ∈ R+ , admet au moins une solution.

10.4 Exemple d’inéquation fonctionnelle avec utilisation d’une limite


Trouver toutes les applications f : R −→ R telles que :

∀(x, y) ∈ R2 , (x2 + y 2 ) f (x) − f (y) 6 |x| + |y|.

10.5 Étude de continuité pour une fonction faisant intervenir la partie entière
On rappelle que, pour tout x ∈ R, la partie entière de x, notée bxc, est définie par :
bxc ∈ Z et
bxc 6 x < bxc + 1.

Montrer que l’application f : R −→ R, x 7−→ x − bxc + bxc + 1 − x


2 2

est continue sur R.


10.6 Composées bornées
Soient f : R −→ R une application bornée, g : R −→ R une application continue. Montrer
que f ◦ g et g ◦ f sont bornées.

10.7 Continuité et densité


Soit f : R −→ R continue sur R et s’annulant en tout point de Q. Montrer : f = 0.

10.8 Étude de point fixe pour une application continue de [0 ; 1] dans lui-même
Soit f : [0 ; 1] −→ [0 ; 1] continue. Montrer qu’il existe x0 ∈ [0 ; 1] tel que f (x0 ) = x0 .

10.9 Un lien entre les points fixes de f et ceux de f ◦ f


Soit f : R −→ R continue. On suppose que f n’a pas de point fixe. Montrer que f ◦ f n’a
pas de point fixe.

10.10 Étude de point fixe pour une application continue et décroissante


Soit f : R −→ R continue et décroissante. Montrer que f admet un point fixe et un seul.

10.11 Une propriété des fonctions continues et périodiques


Soit f : R −→ C continue et périodique. Montrer que f est bornée.

171
Chapitre 10 – Limites, continuité

10.12 Équation fonctionnelle avec utilisation d’une itération et de la continuité en un point


Trouver toutes les applications f : R −→ R continues en 0 et telles que :
x + y f (x) + f (y)
∀(x, y) ∈ R2 , f = .
3 2

10.13 Exemple d’équation fonctionnelle avec utilisation de la continuité sur un segment


Soit f : [0 ; 1] −→ R une application continue telle que :
x x + 1
∀x ∈ [0 ; 1], f +f = 3f (x).
2 2
Montrer : f = 0.
10.14 Exemple d’utilisation d’une fonction auxiliaire
Soit f : R −→ R continue et 1-périodique. Montrer :

∀a ∈ ]0 ; +∞[, ∃ c ∈ R, f (c + a) = f (c).

10.15 Une propriété de deux fonctions atteignant la même borne supérieure


Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b, f, g : [a ; b] −→ R continues telles que :

Sup f (x) = Sup g(x).


x∈[a;b] x∈[a;b]

Montrer qu’il existe c ∈ [a ; b] tel que : f (c) = g(c).

10.16 Une équation fonctionnelle classique : applications continues conservant l’addition


Trouver toutes les applications f : R −→ R continues telles que :

∀(x, y) ∈ R2 , f (x + y) = f (x) + f (y).

10.17 Minimum d’une fonction continue de limite +∞ aux deux infinis


Soit f : R −→ R continue telle que : f (x) −→ +∞ et f (x) −→ +∞.
x −→ −∞ x −→ +∞
Montrer qu’il existe x0 ∈ R tel que : ∀x ∈ R, f (x) > f (x0 ).

172
Du mal à démarrer ?

Du mal à démarrer ?
10.1 Raisonner par l’absurde et utiliser des suites. 10.10 Considérer l’application auxiliaire
g : R −→ R, x 7−→ f (x) − x.
10.2 Considérer f (x) − 1) .
2
10.11 Se ramener à un segment et utiliser un théorème du
cours.
10.3 Considérer f : R+ −→ R, x 7−→ x15 − x11 − 2. 10.12 Pour f convenant, considérer la fonction
g : R −→ R, x 7−→ f (x) − f (0)
10.4 Soit f convenant.
 2x 
et obtenir : ∀x ∈ R, g(x) = g .
Pour x fixé, après transformation, faire tendre y vers 3
+∞, et déduire que f est constante. Réponse : les applications cherchées sont les appli-
cations constantes.
Réponse : les applications cherchées sont les appli-
cations constantes. 10.13 Considérer des points en lesquels f atteint ses
bornes.
10.5 Étudier, pour tout n ∈ Z, les limites de f en n− et 10.14 Considérer, pour a ∈ ]0 ; +∞[ fixé, l’application auxi-
en n+ , et la valeur de f en n. liaire g : R −→ R, x 7−→ f (x + a) − f (x).
10.6 Pour montrer que g◦f est bornée, utiliser le théorème 10.15 Considérer des points en lesquels f et g atteignent
sur les applications continues sur un segment. leur borne supérieure, puis étudier f − g.
10.7 Utiliser l’expression séquentielle de la densité de Q 10.16 Pour f convenant, montrer f (x) = xf (1), successi-
dans R. vement pour x ∈ N, Z, Q, R.
10.8 Considérer l’application auxiliaire 10.17 Montrer qu’il
 existe A ∈ ] − ∞ ; 0] et B ∈ [0 ; +∞[
g : [0 ; 1] −→ R, x 7−→ g(x) = f (x) − x ∀x ∈ ] − ∞ ; A], f (x) > f (0)
tels que :
et utiliser le théorème des valeurs intermédiaires. ∀x ∈ [B ; +∞[, f (x) > f (0)
10.9 Considérer l’application auxiliaire puis appliquer le théorème de continuité sur le seg-
g : R −→ R, x 7−→ f (x) − x. ment [A ; B].

173
Chapitre 10 – Limites, continuité

Vrai ou Faux, les réponses


10.1 C’est un résultat du cours. V F

10.2 Contre-exemple : f : R −→ R, x 7−→ x. V F


La conclusion correcte est que f est bornée au voisinage de 0, mais pas nécessairement
sur R.
1
10.3 Il se peut que f n’admette pas de limite en a, par exemple : a = 0, f : x 7−→ sin . V F
x
1
10.4 Contre-exemple : f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ . V F
x+1
La conclusion correcte est ` > 0.
Par passage à la limite, les inégalités (même strictes) deviennent des inégalités au sens
large.

10.5 Il y a oubli de l’hypothèse g(a) 6= 0. V F


f
Si g(a) = 0, alors n’est pas définie en a, donc ne peut pas être continue en a.
g

10.6 C’est un résultat du cours, conséquence du théorème des valeurs intermédiaires. V F

10.7 Il y a oubli de l’hypothèse : (un )n∈N converge vers a. V F


1
10.8 Contre-exemple : f : ]0 ; 1] −→ R, x 7−→ . V F
x
10.9 Contre-exemple : f : R −→ R, x 7−→ Arctan x. V F
La conclusion correcte est : f est une bijection de I sur f (I).

10.10 L’application : f : x 7−→ (x3 + 2)(3x7 − 1) − 1 est continue sur l’intervalle R et V F


f (0) = −3 < 0, f (1) = 5 > 0, donc, d’après le théorème des valeurs intermédiaires,
f s’annule au moins une fois.

174
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
10.1 10.5
Raisonnons par l’absurde. Supposons que la fonction cos ad- •Puisque b.c est continue en tout point de R \ Z, par opéra-
mette une limite ` en +∞. Alors, pour toute suite réelle tions, f est continue en tout point de R \ Z.
(xn )n∈N telle que xn −→ + ∞, on aurait : cos xn −→ `. •Soit n ∈ Z. On a :
n∞ n∞
π 2 2
 ∀x ∈ [n − 1 ; n[, f (x) = x − bxc + bxc + 1 − x
Mais : ∀n ∈ N, cos(2nπ) = 1 et cos + 2nπ = 0, d’où
2 2 2
` = 0 et ` = 1, contradiction. = x − (n − 1) + (n − 1) + 1 − x ,
2 2
∀x ∈ [n ; n + 1[, f (x) = x − bxc + bxc + 1 − x
On conclut que la fonction cos n’a pas de limite en +∞.
= (x − n)2 + (n + 1 − x)2 ,
Remarque : De la même façon, la fonction sin n’a pas de
d’où :
2
limite en +∞. f (x) −→ n − (n − 1) + (n − n)2 = 1,
x −→ n−

10.2 f (n) = (n − n)2 + (n + 1 − n)2 = 1,


On a, pour x ∈ R : f (x) −→ (n − n)2 + (n + 1 − n)2 = 1.
x −→ n+
2 2 Ainsi : lim f = lim f = f (n), donc f est continue en n.
f (x) − 1 = f (x) − 2f (x) + 1 n− n+

= −f (x) 2 − f (x) + 1 −→ 0, Finalement, f est continue en tout point de R, donc f est
x −→ +∞ continue sur R.

donc : f (x) − 1 −→ 0, puis : f (x) −→ 1. 10.6


x −→ +∞ x −→ +∞ •Puisque f est bornée, il existe M ∈ R+ tel que :
10.3 ∀x ∈ R, |f (x)| 6 M.
Il en résulte : ∀y ∈ R,

L’application (f ◦ g)(y) = f g(y) 6 M,
f : [0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ x15 − x11 − 2 donc f ◦ g est bornée.
•Puisque f est bornée, il existe (a, b) ∈ R2 tel que :
est continue sur l’intervalle [0 ; +∞[, et on a :
∀x ∈ R, f (x) ∈ [a ; b].
f (0) = −2 < 0, et lim f (x) = +∞.
x −→ +∞ Comme g est continue sur le segment [a ; b], d’après un théo-
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, il en résulte rème du cours, la restriction de g à [a ; b] est bornée. Il existe
qu’il existe c ∈ [0 ; +∞[ tel que f (c) = 0, d’où la conclusion donc C ∈ R+ tel que : ∀y ∈ [a ; b], |g(y)| 6 C.
voulue. En particulier : ∀x ∈ R, (g ◦ f )(x) = g f (x) 6 C,


10.4 donc g ◦ f est bornée.


1) Soit f convenant. 10.7
Soit x ∈ R fixé. Soit x ∈ R. Puisque Q est dense dans R, pour tout n ∈ N∗ ,
1 1
|x| + |y| il existe rn ∈ Q tel que x − < rn < x + .
On a : ∀y ∈ R∗ , |f (x) − f (y)| 6 . n n
x2 + y 2 On a donc : rn −→ x.
n∞
|x| + |y| Comme f est continue en x, il en résulte f (rn ) −→ f (x).
Comme −→ 0, n∞
x2 + y 2 y −→ +∞ Mais: ∀n ∈ N∗ , f (rn ) = 0, d’où : f (x) = 0.
on déduit, par encadrement : |f (x) − f (y)| −→ 0, 10.8
y −→ +∞
donc : f (y) −→ f (x). L’application g : R −→ R, x 7−→ f (x) − x est continue sur
y −→ +∞ l’intervalle [0 ; 1] et on a g(0) = f (0) > 0, g(1) = f (1)−1 6 0,
Cela montre que f admet une limite finie en +∞ et que cette donc, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe
limite est f (x). x0 ∈ [0 ; 1] tel que g(x0 ) = 0, c’est-à-dire f (x0 ) = x0 .

Comme cette limite est unique, il en résulte que f (x) ne dé- 10.9
pend pas de x, donc f est constante. Considérons l’application
g : R −→ R, x 7−→ g(x) = f (x) − x.
2) Réciproquement, si f est constante, il est clair que f
convient. Par hypothèse : ∀x ∈ R, g(x) 6= 0. Comme g est continue sur
l’intervalle R (car f l’est), il en résulte, d’après le théorème
On conclut : les applications cherchées sont les applications des valeurs intermédiaires : g > 0 ou g < 0, c’est-à-dire :
constantes. ∀x ∈ R, g(x) > 0

ou ∀x ∈ R, g(x) < 0 .


175
Chapitre 10 – Limites, continuité

1) Si g > 0, alors : ∀x ∈ R, f (x) > x, donc, en  appliquant 10.13


ceci à f (x) et à x : ∀x ∈ R, f ◦ f (x) = f f (x) > f (x) > x, Puisque f est continue sur le segment [0 ; 1], d’après un théo-
et donc f ◦ f n’a pas de point fixe. rème du cours, f est bornée et atteint ses bornes.
Il existe donc x1 , x2 ∈ [0 ; 1] tels que :
2) Si g < 0, alors : ∀x ∈ R, f (x) < x, donc, en  appliquant
ceci à f (x) et à x : ∀x ∈ R, f ◦ f (x) = f f (x) < f (x) < x, f (x1 ) = Inf f (x), f (x2 ) = Sup f (x).
x∈[0;1] x∈[0;1]
et donc f ◦ f n’a pas de point fixe.
On a :
On conclut finalement que f ◦ f n’a pas de point fixe. x  x + 1
•3f (x1 ) = f > 2 Inf f (x) = 2f (x1 ),
1 1
+f
10.10 2 2 x∈[0;1]
Considérons l’application donc : f (x1 ) > 0
g : R −→ R, x 7−→ g(x) = f (x) − x. x  x + 1
•3f (x2 ) = f 6 2 Sup f (x) = 2f (x2 ),
2 2
+f
•g est strictement décroissante, puisque f est décroissante 2 2 x∈[0;1]
et que −IdR est strictement décroissante. donc : f (x2 ) 6 0.

•g est continue sur R, car f et IdR sont continues sur R. On obtient : 0 6 f (x1 ) 6 f (x2 ) 6 0, d’où f (x1 ) = f (x2 ) = 0
et donc f = 0.
•Puisque f est décroissante, f admet en −∞ une limite finie
ou la limite +∞, donc g(x) −→ +∞. 10.14
x −→ −∞
Soit a ∈ ]0 ; +∞[ fixé. Considérons l’application
•Puisque f est décroissante, f admet en +∞ une limite finie g : R −→ R, x 7−→ g(x) = f (x + a) − f (x).
ou la limite −∞, donc g(x) −→ −∞.
x −→ +∞ Puisque f est continue sur R, donc sur le segment [0 ; 1],
d’après un théorème du cours, la restriction de f à [0 ; 1] est
D’après un théorème du cours (théorème de la bijection mo-
bornée et atteint ses bornes. Il existe donc x1 , x2 ∈ [0 ; 1] tels
notone), on déduit que g admet un zéro et un seul, donc f
que :
admet un point fixe et un seul.
f (x1 ) = Inf f (x), f (x2 ) = Sup f (x).
10.11 x∈[0;1] x∈[0;1]
Notons T ∈ R∗+ une période de f .
Comme f est 1-périodique, on a alors :
Puisque f est continue sur le segment [0 ; T ], f est bornée
sur ce segment, donc il existe M ∈ R+ tel que : f (x1 ) = Inf f (x), f (x2 ) = Sup f (x).
x∈R x∈R
∀x ∈ [0 ; T ], |f (x)| 6 M. On a : g(x1 ) = f (x1 + a) − f (x1 ) > 0, par définition de x1 ,
et g(x2 ) = f (x2 + a) − f (x2 ) 6 0, par définition de x2 .
Puis, pour tout x ∈ R, il existe n ∈ Z tel que x − nT ∈ [0 ; T ]
et on a : |f (x)| = |f (x − nT )| 6 M. Ainsi, g est continue sur l’intervalle R et g(x1 ) > 0, g(x2 ) 6 0.
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe c ∈ R
Finalement, f est bornée sur R. tel que g(c) = 0, c’est-à-dire : f (c + a) = f (c).
10.12 10.15
1) Soit f convenant. Puisque f et g sont continues sur le segment [a ; b], d’après
Considérons la fonction g : R −→ R, x 7−→ f (x) − f (0). un théorème du cours, f et g sont bornées et atteignent
La fonction g est continue sur R, g(0) = 0 et, pour tout leurs bornes. Il existe donc x1 , x2 ∈ [a ; b] tels que, en no-
x∈R: tant M = Sup f (x) = Sup g(x), on ait : f (x1 ) = M et
x + y x + y f (x) + f (y) x∈[a;b] x∈[a;b]
g =f − f (0) = − f (0) g(x2 ) = M.
3 3 2 
 
f (x) − f (0) + f (y) − f (0) g(x) + g(y) (f − g)(x1 ) = f (x1 ) − g(x1 ) = M − g(x1 ) > 0
= = . On a alors :
2 2 (f − g)(x ) = f (x ) − g(x ) = f (x ) − M 6 0.
2 2 2 2
 2x 
En remplaçant y par x, on obtient : ∀x ∈ R, g = g(x). Comme f − g est continue sur l’intervalle [a; b], il en résulte,
3 d’après le théorème des valeurs intermédiaires, qu’il existe
Une récurrence immédiate montre :
2   2 n  c ∈ [a ; b] tel que (f − g)(c) = 0, donc f (c) = g(c).
∀n ∈ N∗ , ∀x ∈ R, g(x) = g x = ··· = g x .
3 3 10.16
2  2 n 1) Soit f convenant.
Comme < 1, on a −→ 0, puis, comme g est
3 3  n∞ •Une récurrence immédiate montre :
2 n
continue en 0, on déduit g x −→ g(0) = 0. ∀n ∈ N, ∀x ∈ R, f (nx) = nf (x).
3 n∞
Ceci montre : ∀x ∈ R, g(x) = 0, donc f est constante. En particulier : ∀n ∈ N, f (n) = nf (1).
2) Réciproquement, il est clair que les fonctions constantes
•En appliquant l’hypothèse à (x, −x), on déduit que f est
conviennent.
impaire.
On conclut : S = {f : R −→ R, x 7−→ C ; C ∈ R}.
Il en résulte : ∀x ∈ Z, f (x) = xf (1).

176
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
•Soit r ∈ Q. Il existe (p, q) ∈ Z × N∗ tel que : r = . 10.17
q
Puisque f (x) −→ +∞ et f (x) −→ +∞,
On a : qf (r) = f (qr) = f (p) = pf (1), x −→ −∞ x −→ +∞
p
d’où : f (r) = f (1) = rf (1). il existe A ∈ ] − ∞ ; 0] et B ∈ [0 ; +∞[ tels que :
q 
Soit x ∈ R. Puisque Q est dense dans R, il existe une suite ∀x ∈ ] − ∞ ; A], f (x) > f (0)
(rn )n∈N de rationnels convergeant vers x. On a alors : ∀x ∈ [B ; +∞[, f (x) > f (0).
f (rn ) = rn f (1) −→ xf (1).
n∞
D’autre part, puisque f est continue en x : D’autre part, puisque f est continue sur le segment [A ; B],
f admet un minimum sur [A ; B]. Il existe donc x0 ∈ [A ; B]
f (rn ) −→ f (x). tel que : ∀x ∈ [A ; B], f (x) > f (x0 ).
n∞
On en déduit : ∀x ∈ R, f (x) = xf (1). Comme A 6 0 6 B, on a 0 ∈ [A ; B], donc : f (0) > f (x0 ).
2) Réciproquement, il est clair que, pour tout λ ∈ R, l’appli-

∀x ∈ ] − ∞ ; A] ∪ [B ; +∞[, f (x) > f (0) > f (x0 )
cation f : R −→ R, x 7−→ λx convient. Ainsi :
Finalement, les applications cherchées sont les applications
∀x ∈ [A ; B], f (x) > f (x ),
0

f : R −→ R, x 7−→ λx, λ ∈ R. et on conclut : ∀x ∈ R, f (x) > f (x0 ).

177
Chapitre 11 – Dérivabilité

Dérivabilité
Dérivabilité
Chapitre 11
Plan
Les méthodes à retenir 179
Thèmes abordés dans les exercices
• Existence et calcul éventuel d’une dérivée première, d’une
Vrai ou faux ? 183 dérivée n-ième
Les énoncés des exercices 184
• Existence de zéros d’équations, par emploi du théorème de
Du mal à démarrer ? 186
Rolle ou du théorème accroissements finis
Vrai ou faux, les réponses 187
Les corrigés des exercices 188 • Résolution de certaines équations fonctionnelles.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition et propriétés algébriques de la dérivabilité, de la
dérivée, de la dérivée n-ième
• Formule de Leibniz pour la dérivée n-ième d’un produit
• Théorème de Rolle, théorème des accroissements finis, in-
égalité des accroissements finis
• Lien entre dérivée et sens de variation.

178
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer de :
Pour calculer une déri- • appliquer la formule de Leibniz si f s’exprime comme produit
vée n-ième de deux fonctions du type polynôme de bas degré et exponen-
tielle simple
• utiliser une décomposition en éléments simples si f (x) est une
fonction rationnelle de x
• linéariser si f est un produit de cos et sin, ou de ch et sh
• conjecturer une formule pour f (n) (x) et l’établir par une récur-
rence sur n.
➟ Exercice 11.1

Exemple
Notons u, v : R −→ R les applications définies, pour tout x ∈ R, par :
u(x) = x, v(x) = e x .
Calculer, pour tout n ∈ N, la dérivée n- Par produit, f est indéfiniment dérivable et on a, pour tout n ∈ N,
ième de f : R −→ R, x − 7 → x e x. d’après la formule du binôme de Newton :
n  
X n (k)
f (n) (x) = u (x)v (n−k) (x).
k=0
k
On a u0 = 1, u00 = 0, donc il ne reste dans la sommation précédente
que les termes d’indices 0 et 1 (pour n > 1) :
n n
f (n) (x) = u(x)v (n) (x) + u0 (x)v (n−1) (x) = x e x + n e x ,
0 1
et la formule obtenue est aussi valable pour n = 0.

Exemple
Par opération, f est indéfiniment dérivable sur ]0 ; +∞[.
On a, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ :
Calculer, pour tout n ∈ N, la dérivée n- 1
ième de f (x) = = x−1 , f 0 (x) = (−1)x−2 = −x−2 ,
x
1
f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ . f 00 (x) = −(−2)x−3 = 2x−3 , f 000 (x) = 2(−3)x−4 = −6x−4 .
x
Montrons, par récurrence sur n ∈ N, que, pour tout n ∈ N :
∀x ∈ ]0 ; +∞[, f (n) (x) = (−1)n n!x−(n+1) .
•La formule est vraie pour n = 0 à l’évidence.
•Supposons que la formule soit vraie pour un n ∈ N fixé.
On a alors, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ :
0
f (n+1) (x) = f (n) (x)
= (−1)n n! − (n + 1) x−(n+1)−1 = (−1)n+1 (n + 1)!x−(n+2) ,


donc la formule est vraie pour n + 1.


Finalement :
(−1)n n!
∀n ∈ N, ∀x ∈ ]0 ; +∞[, f (n) (x) = (−1)n n!x−(n+1) = .
xn+1

179
Chapitre 11 – Dérivabilité

Méthode
Essayer d’appliquer les théorèmes sur les opérations sur les fonctions
dérivables (théorèmes généraux).
Pour étudier la dérivabi-
➟ Exercice 11.1
lité d’une fonction en un
point, et éventuellement En un point en lequel les théorèmes généraux ne s’appliquent pas,
calculer la dérivée en ce essayer de :
point
• déterminer la limite d’un taux d’accroissement
(définition de la dérivée)
• déterminer la limite de la dérivée à côté du point
(théorème limite de la dérivée).
➟ Exercices 11.2, 11.8

Exemple
On a :
f (x) − f (0) x|x|
L’application = = |x| −→ 0,
x−0 x x −→ 0
f : R −→ R, x 7−→ x|x| donc f est dérivable en 0 et f (0) = 0.
0

est-elle dérivable en 0 ?

Méthode
Essayer de :
Pour montrer que la • appliquer le théorème de Rolle à f
dérivée d’une fonction • appliquer le théorème de Rolle à une fonction auxiliaire
s’annule en au moins un
• appliquer le théorème des accroissements finis à f ou à une
point
fonction auxiliaire.
➟ Exercices 11.4, 11.5

Exemple
L’application
Soient f : [0 ; 1] −→ R continue sur g : [0 ; 1] −→ R, x 7−→ xf (x)
[0 ; 1], dérivable sur ]0 ; 1[, telle que est continue sur [0 ; 1], dérivable sur ]0 ; 1[ et g(0) = g(1) car g(0) = 0
f (1) = 0. Montrer qu’il existe c ∈ ]0 ; 1[ et g(1) = 0.
tel que :
D’après le théorème de Rolle, il existe donc c ∈ ]0 ; 1[ tel que g 0 (c) = 0,
cf 0 (c) + f (c) = 0. c’est-à-dire : cf 0 (c) + f (c) = 0.

180
Les méthodes à retenir

Méthode

Appliquer le théorème de Rolle de façon répétée, à la fonction donnée


Pour montrer qu’une dé-
ou à une fonction auxiliaire.
rivée successive s’annule
➟ Exercices 11.6, 11.7, 11.10 à 11.14
en au moins un point

Exemple
•Puisque f est continue sur [a ; c], dérivable sur ]a ; c[ et que f (a) = f (c),
d’après le théorème de Rolle, il existe c1 ∈ ]a ; c[ tel que f 0 (c1 ) = 0.
Soient I un intervalle de R, f : I −→ R De même, il existe c2 ∈ ]c ; b[ tel que f 0 (c2 ) = 0.
de classe C 3 sur I, a, b, c ∈ I tels que On a c1 < c2 car c1 < c < c2 .
a < c < b et que : y
f (a) = f (c) = f (b) et f 0 (c) = 0.

Montrer qu’il existe d ∈ I tel que :


f (3) (d) = 0.

O y = f (x) a c1 c c2 b x

•Puisque f 0 est continue sur [c1 ; c], dérivable sur ]c1 ; c[ et que f 0 (c1 ) =
f 0 (c) (car ils sont nuls), d’après le théorème de Rolle, il existe d1 ∈
]c1 ; c[ tel que f 00 (d1 ) = 0.
De même, il existe d2 ∈ ]c ; c2 [ tel que f 00 (d2 ) = 0.
On a d1 < d2 , car d1 < c < d2 .
y
y = f 0 (x)

d1
O c1 c d2 c2 x

•Puisque f 00 est continue sur [d1 ; d2 ], dérivable sur ]d1 ; d2 [ et que


f 00 (d1 ) = f 00 (d2 ), d’après le théorème de Rolle, il existe d ∈ ]d1 ; d2 [⊂ I
tel que f (3) (d) = 0.

Méthode

Dériver une ou plusieurs fois par rapport à une des variables du contexte.
Pour résoudre une équa-
tion fonctionnelle dans
laquelle la fonction in-
connue est supposée dé-
rivable

181
Chapitre 11 – Dérivabilité

Exemple
1) Soit f convenant.
On obtient, en dérivant par rapport à x :
Trouver toutes les applications déri-
vables f : R −→ R, telles que : ∀(x, y) ∈ R2 , f 0 (x + y) = 2xf 0 (x2 )

∀(x, y) ∈ R2 , f (x + y) = f (x2 ) + f (y). et, en dérivant par rapport à y :


∀(x, y) ∈ R2 , f 0 (x + y) = f 0 (y),
d’où : ∀(x, y) ∈ R2 , 2xf 0 (x2 ) = f 0 (y).
En particulier, en remplaçant x par 0 : ∀y ∈ R, f 0 (y) = 0.
Il s’ensuit que f est constante.
En remplaçant (x, y) par (0, 0) dans l’hypothèse de l’énoncé, on obtient
f (0) = 2f (0), d’où f (0) = 0, donc f = 0.
2) Réciproquement, il est évident que l’application constante nulle
convient.

Finalement, il y a une solution et une seule, l’application constante


nulle.

Méthode

Étudier les variations de f , en étudiant le signe de f 0 (x), pour x ∈ I,


Pour déterminer la
si f est dérivable sur I.
borne inférieure ou la
borne supérieure (si
elles existent) d’une
fonction f : I −→ R

Exemple
L’application
f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ x3 + x−2
Déterminer Inf (x3 + x−2 ).
x∈ ]0;+∞[ est dérivable sur ]0 ; +∞[ et :
∀x ∈ ]0 ; +∞[, f 0 (x) = 3x2 − 2x−3 .
 2 1/5
Dressons le tableau de variations de f , en notant α = .
3
x 0 α +∞
f 0 (x) − 0 +
+∞ +∞
f (x)
f (α)

Ceci montre que la borne inférieure envisagée existe et est atteinte


en α :
 1   3 5  2 3/5
Inf (x3 +x−2 ) = α3 +α−2 = α3 1+ 5 = α3 1+ = .
x∈ ]0;+∞[ α 2 2 3

182
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
11.1 Si f : R −→ R est dérivable à droite en a et à gauche en a, alors f est dérivable en a. V F

si x 6 2
(
x2 − 1
11.2 La fonction f : R −→ R, x 7−→ V F
x+1 si x > 2
si x 6 2
(
2x
est dérivable sur R et sa dérivée est : f : R −→ R, x 7−→
0
1 si x > 2.

11.3 Si a < b, si f : [a ; b] −→ R est dérivable sur [a ; b] et si f (a) = 0 et f (b) = 0, alors il V F


existe c ∈ ]a ; b[ tel que f 0 (c) = 0.

11.4 Une application f : I −→ R est dite de classe C 1 sur I lorsqu’elle est dérivable et continue V F
sur I.

11.5 Pour que f : I −→ R soit deux fois dérivable en a ∈ I, il est nécessaire que f 0 existe au V F
voisinage de a.

11.6 Si f : I −→ R est dérivable sur I, alors |f | est dérivable sur I et : |f |0 = |f 0 |. V F

11.7 Si f, g : I −→ R sont dérivables sur I et si f 6 g, alors : f 0 6 g 0 . V F

11.8 Si f, g : I −→ R sont dérivables sur I et si f 0 6 g 0 , alors : f 6 g. V F

11.9 Si I et J sont des intervalles de R et si f : I −→ J est bijective et dérivable sur I, alors V F


f −1 est dérivable sur I.

11.10 Si a < b et si f : [a ; b] −→ C est de classe C 1 sur [a ; b], alors il existe c ∈ ]a ; b[ tel que V F
f 0 (c) = 0.

183
Chapitre 11 – Dérivabilité

Énoncés des exercices


11.1 Exemples de calculs de dérivées n-ièmes
Calculer, pour tout n ∈ N, la dérivée n-ième des fonctions suivantes :
a) f : R −→ R, x 7−→ f (x) = (x2 − x + 2) e x
1
b) f : ] − 1 ; 1[ −→ R, x 7−→ f (x) = 3 2
x −x −x+1
c) f : R −→ R, x 7−→ f (x) = cos2 x sin x.

11.2 Exemple d’étude de dérivabilité

Étudier la continuité, la dérivabilité,


 la continuité de la dérivée pour f : R −→ R définie
1
x sin
 2
si x 6= 0
par : f (x) = x
si x = 0.

 0

11.3 Utilisation de la dérivation pour déduire l’existence d’une limite


1
Soit f : [1 ; +∞[ −→ R, minorée, dérivable, telle que : ∀x ∈ [1 ; +∞[, f 0 (x) 6 .
x2
Montrer que f admet une limite finie en +∞.

11.4 Exemple d’utilisation du théorème de Rolle

Soit f : [−1 ; 1] −→ R de classe C 1 , s’annulant en −1, 0, 1. On note :


g : [−1 ; 1] −→ R, x 7−→ g(x) = 2x4 + x + f (x).
Montrer qu’il existe c ∈ ] − 1 ; 1[ tel que g 0 (c) = 0.

11.5 Exemple d’utilisation du théorème de Rolle appliqué à une fonction auxiliaire


n
Soient n ∈ N∗ , a1 , ..., an ∈ R tels que
X
ak = 0.
k=1
n
Montrer que l’équation kak xk−1 = 0 admet au moins une solution x ∈ ]0 ; 1[.
X

k=1

11.6 Exemple d’utilisation répétée du théorème de Rolle

Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b, f : [a ; b] −→ R de classe C 1 sur [a ; b], deux fois dérivable
sur ]a ; b[, telle que : f (a) = f 0 (a) = f (b) = 0. Montrer : ∃ c ∈ ]a ; b[, f 00 (c) = 0.

11.7 Annulation d’une fonction et de dérivées successives

Soient I un intervalle de R, f : I −→ R de classe C 5 sur I, a, b, c ∈ I tels que a < b < c.


On suppose : f (a) = f (b) = f 0 (b) = f (c) = f 0 (c) = f 00 (c) = 0.
Montrer : ∃ d ∈ I, f (5) (d) = 0.

184
Énoncés des exercices

11.8 Étude de la dérivabilité de |f |


Soient a ∈ R, f : R −→ R dérivable en a.
a) Montrer que, si f (a) 6= 0, alors |f | est dérivable en a et : |f |0 (a) = sgn f (a) f 0 (a),


−1 si t < 0




où la fonction signe sgn est définie par : ∀t ∈ R, sgn (t) = 0 si t = 0

si t > 0.


 1

b) Montrer que, si f (a) = 0 et f 0 (a) 6= 0, alors |f | est dérivable à gauche en a, dérivable à


droite en a, et non dérivable en a.
c) Montrer que, si f (a) = 0 et f 0 (a) = 0, alors |f | est dérivable en a et |f |0 (a) = 0.

11.9 Exemple d’utilisation du théorème de Rolle


Soient n ∈ N, (a0 , ..., an ) ∈ Rn+1 − {(0, ..., 0)}, b0 , ..., bn ∈ R deux à deux distincts.
n
On note : ak e bk x .
X
f : R −→ R, x 7−→ f (x) =
k=0
Montrer que f s’annule en au plus n réels.

11.10 Exemple d’utilisation du théorème des accroissements finis


Soient a ∈ ]0 ; +∞[, f : [0 ; a] −→ R de classe C 1 telle que f (0) = 0.
2f (a) + af 0 (a)
Montrer : ∃ c ∈ ]0 ; a], f 0 (c) = .
3a

11.11 Si un polynôme P est scindé sur R, alors P 0 l’est aussi


Soit P ∈ R[X] tel que deg (P ) > 2.
a) Montrer que, si les zéros de P sont tous réels et simples, alors il en est de même de P 0 .
b) Montrer que, si P est scindé sur R, alors P 0 est aussi scindé sur R.

11.12 Utilisation du théorème de Rolle sur une fonction auxiliaire


Soient k ∈ R, (a, b) ∈ R2 tel que 0 < a < b, f : [a ; b] −→ R continue sur [a ; b], dérivable
sur ]a ; b[, telle que f (a) = f (b) = 0.
f (c)
Montrer qu’il existe c ∈ ]a ; b[ tel que : f 0 (c) = −k .
c

11.13 Une extension du théorème de Rolle


Soit f : R −→ R une application dérivable sur R et admettant en −∞ et en +∞ une
même limite finie. Montrer : ∃ c ∈ R, f 0 (c) = 0.

11.14 Théorème de Darboux


Soient I un intervalle de R, f : I −→ R dérivable sur I. Montrer que f 0 (I) est un intervalle
de R.
À cet effet, pour (a, b) ∈ I 2 tel que a < b et f 0 (a) < f 0 (b) et pour c ∈ ]f 0 (a) ; f 0 (b)[, on
pourra considérer l’application g : x 7−→ f (x) − cx.

185
Chapitre 11 – Dérivabilité

Du mal à démarrer ?
11.1 a) Utiliser la formule de Leibniz. 11.9 Récurrence sur n.
b) Décomposer en éléments simples.
c) Linéariser. 11.10 À l’aide du théorème des accroissements finis, rem-
placer f (a) par af 0 (b) dans la fraction intervenant
11.2 Montrer que f est dérivable en 0 par étude du taux dans l’énoncé.
d’accroissement, et montrer que f 0 n’est pas conti-
nue en 0. 11.11 a) Utiliser le théorème de Rolle.
1 b) Reprendre l’étude du a) en tenant compte des
11.3 Considérer g : [1 ; +∞( −→ R, x 7−→ f (x) + . ordres de multiplicité des racines.
x
11.12 Considérer la fonction :
11.4 Calculer g(−1), g(0), g(1) et utiliser le théorème de
Rolle. g : [a ; b] −→ R, x 7−→ xk f (x)
11.5 Appliquer le théorème de Rolle à la fonction et utiliser le théorème de Rolle.
n
11.13 Noter ` = lim f (x) = lim f (x).
X
f : x 7−→ ak xk . x −→ −∞ x −→ +∞
k=1
1re méthode : utilisation d’une fonction auxiliaire :
11.6 Utiliser le théorème de Rolle de manière répétée. Se ramener à une étude sur un segment, en considé-
rant, par exemple, l’application :
11.7 En utilisant les hypothèses et le théorème de Rolle,
ϕ : ] − π/2 ; π/2[ −→ R, t 7−→ tan t et g = f ◦ ϕ.
étudier les zéros de f , de f 0 , de f 00 , de f (3) , ...
11.8 a) Remarquer que, si f (a) 6= 0, f est de signe fixe au 2e méthode : étude d’extremum :
voisinage de a. Si f n’est pas constante, montrer que f admet un
b) Étudier le taux d’accroissement de |f | entre a et extremum local, en se ramenant à un segment.
x, pour x variable tendant vers a.
11.14 Utiliser un point en lequel g atteint sa borne infé-
c) Comme ci-dessus. rieure.

186
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
11.1 Contre-exemple : a = 0, f : x 7−→ |x|. Il y a eu oubli de l’hypothèse fg0 (a) = fd0 (a). V F

11.2 La fonction f est dérivable à gauche en 2 et fg0 (2) = 4, dérivable à droite en 2 et V F


fd0 (2) = 1 6= 4, donc f n’est pas dérivable en 2.
2x si x < 2
(
La conclusion correcte est : ∀x ∈ R − {2}, f 0 (x) =
1 si x > 2.
Autrement dit, on ne peut dériver les formules que sur des intervalles ouverts .

11.3 C’est un cas particulier du théorème de Rolle, la condition f (a) = f (b) étant suffisante V F
à la place de f (a) = f (b) = 0.

11.4 La définition correcte est : f est de classe C 1 sur I si et seulement si f est dérivable V F
sur I et f 0 est continue sur I.

11.5 C’est dans la définition de f 00 (a). V F

11.6 D’abord, il se peut que |f | ne soit pas dérivable, comme montre l’exemple : I = R, V F
f : x 7−→ x, dans lequel |f | n’est pas dérivable en 0.
Même si |f | est dérivable, la formule proposée peut être  fausse, comme le montre
l’exemple : I = R, f : x 7−→ x2 , pour lequel on a : |f |0 (−1) = −2 et |f 0 |(−1) = 2.

11.7 Contre-exemple : I = R, f : x 7−→ 0, g : x 7−→ x2 . On n’a pas le droit de dériver les V F


inégalités.

11.8 Contre-exemple : I = R, f : x 7−→ x2 + 1, g : x 7−→ x2 . V F


La conclusion correcte est, en fixant x0 quelconque dans I :
∀x ∈ I, f (x) − f (x0 ) 6 g(x) − g(x0 ).

11.9 Contre-exemple : f : R −→ R, x −→ x3 . V F

L’application f est bijective et dérivable en 0, mais f −1 : R −→ R, y 7−→ 3 y n’est pas
dérivable en 0.
L’énoncé correct est : si I et J sont des intervalles de R et si f : I −→ J est bijec-
tive, dérivable sur I et telle que f 0 > 0 ou f 0 < 0, alors f −1 est dérivable sur J et
1
(f −1 )0 = 0 .
f ◦ f −1

11.10 Contre-exemple : a = 0, b = 2π, f : [0 ; 2π] −→ C, t 7−→ e i t . V F


Le résultat devient vrai si on remplace C par R, c’est le théorème de Rolle.
En gardant C, on ne dispose plus que de l’inégalité des accroissements finis et la conclu-
sion correcte est alors :

|f (b) − f (a)| 6 (b − a) Sup |f 0 t)|.


t∈[a;b]

187
Chapitre 11 – Dérivabilité

Corrigés des exercices


11.1 Ces applications u, v, w sont de classe C ∞ sur ] − 1 ; 1[ et
w = −v 0 .
a) En notant u : x 7−→ − x + 2 et v : x −→
x2 e x,
on a
f = uv. Ainsi, par produit, l’application f est de classe C ∞ On a, par une récurrence immédiate, pour tout n ∈ N et tout
sur R, et, d’après la formule de Leibniz, pour tout n ∈ N et x ∈ ] − 1 ; 1[ :
tout x ∈ R : (−1)n n! (−1)n n!
n   u(n) (x) = n+1
, v (n) (x) = ,
X n (k) (x + 1) (x − 1)n+1
f (n) (x) = u (x)v (n−k) (x).
k=0
k (−1)n (n + 1)!
w(n) (x) = −v (n+1) (x) = .
(x − 1)n+2
Mais, comme u est un polynôme de degré 2, on a u(k) = 0
pour tout k > 3, d’où, si n > 2 : On conclut :
1 (n) 1 1
2   f (n) (x) = w (x) − v (n) (x) + u(n) (x)
(n)
X n (k) 2 4 4
f (x) = u (x)v (n−k) (x).
k=0
k 1 (−1)n (n + 1)! 1 (−1)n n! 1 (−1)n n!
= n+2
− n+1
+ .
De plus, v : x 7−→ e x a pour dérivée elle-même, d’où, si 2 (x − 1) 4 (x − 1) 4 (x + 1)n+1
n>2: c) Par linéarisation, on a, pour tout x ∈ R :
n n n
f (n) (x) = u(x) e x + u0 (x) e x + u00 (x) e x f (x) = cos2 x sin x =
1
(1 + cos 2x) sin x
0 1 2 2
n(n − 1)  x 1 1 1 1
= sin x + cos 2x sin x = sin x + (sin 3x − sin x)

= (x2 − x + 2) + n(2x − 1) + 2 e
2 2 2 2 4
= x2 + (2n − 1)x + (n2 − 2n + 2) e x . 1 1

= sin x + sin 3x.
4 4
Enfin, il est immédiat que cette dernière formule est aussi
vraie pour n = 0 et pout n = 1. Il en résulte, par addition, que f est de classe C ∞ sur R et
que, pour tout n ∈ N et tout x ∈ R :
b) On factorise le dénominateur de f (x) :
1  π 1 n  π
x3 − x2 − x + 1 = x2 (x − 1) − (x − 1) f (n) (x) = sin x + n + 3 sin 3x + n ,
4 2 4 2
= (x2 − 1)(x − 1) = (x − 1)2 (x + 1). Ou encore, en séparant en cas selon la parité de n, pour tout
Par décomposition en éléments simples dans R(X), il existe p ∈ N et tout x ∈ R :
(a, b, c) ∈ R3 tel que :  1 1
f

 (2p)
(x) = (−1)p sin x + (−1)p 32p sin 3x
1 a b c 4 4
= + + .
(X − 1)2 (X + 1) (X − 1)2 X−1 X+1 1 1
(x) = (−1)p cos x + (−1)p 32p+1 cos 3x.

 (2p+1)
 f
En multipliant par par (X − 1)2 puis en remplaçant X par 1, 4 4
1
on obtient : a = . 11.2
2
En multipliant par X + 1 puis en remplaçant X par −1, on 1) D’une part, f est continue en tout point de R∗ par théo-
1 rèmes généraux.
obtient : c = .
4 D’autre part : |f (x)| 6 x2 −→ 0 = f (0),
x −→ 0
En multipliant par X puis en faisant tendre X vers l’infini,
1 donc f est continue en 0.
on a : b + c = 0, d’où b = −c = − .
4 Ainsi, f est continue sur R.
Ainsi, on obtient la décomposition en éléments simples de 2) D’après les théorèmes généraux, f est dérivable en tout
f (x) : 1 1
point de R∗ et : ∀x ∈ R∗ , f 0 (x) = 2x sin − cos .
1 1 1 1 1 1 x x
∀x ∈ ] − 1 ; 1[, f (x) = − + , f (x) − f (0) 1
2 (x − 1)2 4x−1 4x+1 D’autre part : = x sin −→ 0,
x−0 x x −→ 0
que l’on peut d’ailleurs contrôler par réduction au même dé-
donc f est dérivable en 0 et f 0 (0) = 0.
nominateur.
Ainsi, f est dérivable sur R et :
Notons u, v, w : ] − 1 ; 1[ −→ R les applications définies, pour
tout x ∈ ] − 1 ; 1[, par : 1 1

2x sin − cos
 si x 6= 0
∀x ∈ R, f 0 (x) = x x
1 1 1
u(x) = , v(x) = , w(x) = .
si

(x − 1)2 0 x = 0.

x+1 x−1

188
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
3) D’après le résultat précédent et les théorèmes généraux, 11.7
f 0 est continue en tout point de R∗ . Nous allons étudier successivement les zéros de f , de f 0 , de
1 1 f 00 , ..., de f (5) .
D’autre part, puisque 2x sin −→ 0 et que cos n’a
x x −→ 0 x •Par hypothèse : a < b < c et f (a) = f (b) = f (c) = 0.
pas de limite lorsque x tend vers 0, f n’a pas de limite en 0,
0

et donc f 0 n’est pas continue en 0. D’après le théorème de Rolle appliqué à f sur [a ; b], sur [b ; c],
il existe a1 ∈ ]a ; b[, b1 ∈ ]b ; c[ tels que :
Ainsi, f 0 est continue en tout point de R∗ , et discontinue f 0 (a1 ) = 0 et f 0 (b1 ) = 0.
en 0. y
11.3
Considérons l’application
1
g : [1 ; +∞[ −→ R, x 7−→ f (x) + .
x
Par opérations, g est dérivable sur [1 ; +∞[ et :
1
∀x ∈ [1 ; +∞[, g 0 (x) = f 0 (x) − 2 6 0,
x
donc g est décroissante sur [1 ; +∞[.
D’autre part, par hypothèse, f est minorée, donc il existe O a a1 b b1 c x
m ∈ R tel que : ∀x ∈ [1 ; +∞[, f (x) > m,
1
d’où : ∀x ∈ [1 ; +∞[, g(x) = f (x) + > m.
x
Ainsi, g est décroissante et minorée, donc, d’après le cours, y = f (x)
g admet une limite finie L en +∞.
1 •On a donc :
Enfin : f (x) = g(x) − −→ L − 0 = L. a1 < b < b1 < c et f 0 (a1 ) = f 0 (b) = f 0 (b1 ) = f 0 (c) = 0.
x x −→ +∞
On conclut : f admet une limite finie en +∞. D’après le théorème de Rolle appliqué à f 0 sur [a1 ; b], [b ; b1 ],
[b1 ; c], il existe a2 ∈ ]a1 ; b[, b2 ∈ ]b ; b1 [, c2 ∈ ]b1 ; c[ tels
11.4 que : f 00 (a2 ) = f 00 (b2 ) = f 00 (c2 ) = 0.
On a : y

g(−1) = 1+f (−1) = 1, g(0) = f (0) = 0, g(1) = 3+f (1) = 3. O a1 a2 b b 2 b 1 c2 c x

Puisque g est continue sur l’intervalle [0 ; 1] et que g(0) = 0


et g(1) = 3, d’après le théorème des valeurs intermédiaires,
il existe a ∈ ]0 ; 1[ tel que g(a) = 1.

Comme g est continue sur [−1 ; a], dérivable sur ] − 1 ; a[


et que g(−1) = g(a) (= 1), d’après le théorème de Rolle, il
existe c ∈ ] − 1 ; a[ ⊂ ] − 1 ; 1[ tel que g 0 (c) = 0.

11.5
n
L’application f : [0 ; 1] −→ R, x 7−→ f (x) = ak xk est
X

k=1 y = f 0 (x)
continue sur [0 ; 1], dérivable sur ]0 ; 1[ et f (0) = 0,
n
•On a donc :
ak = 0. D’après le théorème de Rolle, il existe
X
f (1) =
k=1 a2 < b2 < c2 < c et f 00 (a2 ) = f 00 (b2 ) = f 00 (c2 ) = f 00 (c) = 0.
donc c ∈ ]0 ; 1[ tel que f 0 (c) = 0, c’est-à-dire que l’équation En réitérant le raisonnement, il existe au moins trois points
n
en ordre strict en lesquels f (3) s’annule, puis au moins deux
kak xk−1 = 0 admet au moins une solution dans ]0 ; 1[.
X
points en ordre strict en lesquels f (4) s’annule, puis au moins
un point d en lequel f (5) s’annule.
k=1

11.6 11.8
Puisque f est continue sur [a ; b], dérivable sur ]a ; b[ et que
f (a) = f (b) (= 0), d’après le théorème de Rolle, il existe a) •Si f (a) > 0, alors, comme f est continue en a (car déri-
d ∈ ]a ; b[ tel que f 0 (d) = 0. vable en a), il existe η > 0 tel que :
∀x ∈ [a − η ; a + η], f (x) > 0.
Puisque f 0 est continue sur [a ; d], dérivable sur ]a ; d[ et que
f 0 (a) = f 0 (d) (= 0), d’après le théorème de Rolle, il existe On a alors : ∀x ∈ [a − η ; a + η], |f |(x) = f (x),
c ∈ ]a ; d[ ⊂ ]a ; b[ tel que : f 00 (c) = 0.
c’est-à-dire que |f | coïncide avec f au voisinage de a. Puisque

189
Chapitre 11 – Dérivabilité

f est dérivable en a, |f | l’est alors aussi, et |f |0 (a) = f 0 (a). renversée :

•Si f (a) < 0, de même, comme |f | coïncide avec −f au |f |(x) − |f |(a) |f (x)| − |f (a)|
voisinage de a, on conclut que |f | est dérivable en a et que x−a
=
|x − a|
|f |0 (a) = −f 0 (a).
|f (x) − f (a)| f (x) − f (a)
6 = −→ |f 0 (a)| = 0,
On peut regrouper ces deux résultats en utilisant la fonction |x − a| x−a x −→ a
signe : |f |0 (a) = sgn f (a) f 0 (a).
y |f |(x) − |f |(a)
donc : −→ 0,
x−a x −→ a

et on conclut : |f | est dérivable en a et |f |0 (a) = 0.


y
y = |f |(x)
f (a)

O a x

y = f (x)
y = |f |(x) y = f (x)

a x 11.9
O
Effectuons une récurrence sur n.
b) Supposons f 0 (a) > 0, le cas f 0 (a) < 0 étant analogue, ou
si l’on préfère, s’y ramenant en remplaçant f par −f. •Pour n = 0, f : R −→ R, x − 7 → a0 e b0 x ne s’annule en
f (x) − f (a) aucun point, car a0 6= 0, donc la propriété est vraie pour
Comme −→ f 0 (a) > 0, il existe η > 0 tel n = 0.
x−a x −→ a
f (x) − f (a) •Supposons la propriété vraie pour un n ∈ N.
que : ∀x ∈ [a − η ; a + η], > 0,
x−a
 Soient (a0 , ..., an+1 ) ∈ Rn+2 − {(0, ..., 0)}, b0 , ..., bn+1 ∈ R
∀x ∈ [a − η ; a], f (x) 6 0 deux à deux distincts.
d’où, puisque f (a) = 0 : n+1
∀x ∈ [a ; a + η], f (x) > 0.
Notons f : R −→ R, x 7−→ f (x) = ak e bk x .
X

Autrement dit, |f | coïncide avec −f au voisinage à gauche k=0


de a et |f | coïncide avec f au voisinage à droite de a. Considérons l’application
|f |(x) − |f |(a) n+1
On a alors : −→ −f 0 (a) g : R −→ R, x 7−→ e −bn+1 x f (x) = ak e (bk −bn+1 )x .
X
x−a x −→ a−
k=0
|f |(x) − |f |(a)
et −→ f 0 (a), On a, en isolant le terme d’indice n + 1 :
x−a x −→ a+
n
donc |f | est dérivable à gauche en a, dérivable à droite en a, ak e (bk −bn+1 )x + an+1 .
X
∀x ∈ R, g(x) =
et non dérivable en a car f 0 (a) 6= −f 0 (a), puisque f 0 (a) 6= 0. k=0
y
L’application g est dérivable sur R et :
n
y = |f |(x) ak (bk − bn+1 ) e (bk −bn+1 )x .
X
∀x ∈ R, g 0 (x) =
k=0

Si (a0 , ..., an ) = (0, ..., 0), alors an+1 6= 0 et l’application


f : x 7−→ an+1 e bn+1 x ne s’annule en aucun point, donc s’an-
nule en au plus n + 1 points.
O a x Supposons donc (a0 , ..., an ) 6= (0, ..., 0).
Alors, comme b0 , ..., bn+1 sont deux à deux distincts, les réels
ak (bk −bn+1 ), pour 0 6 k 6 n, sont non tous nuls, et les réels
bk − bn+1 , pour 0 6 k 6 n, sont deux à deux distincts. On
y = f (x) peut donc appliquer l’hypothèse de récurrence aux familles
ak (bk − bn+1 ) 06k6n et (bk − bn+1 )06k6n à la place de


(ak )06k6n et (bk )06k6n respectivement, ce qui montre que


c) On a, pour x ∈ R−{a}, en utilisant l’inégalité triangulaire g 0 admet au plus n zéros dans R.

190
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
D’après le théorème de Rolle, appliqué à g, il en résulte que Comme :
g admet au plus n + 1 zéros dans R, et finalement, f admet
au plus n + 1 zéros dans R. N
X N
X 
(N − 1) + (αk − 1) = αk − 1
On a ainsi établi le résultat demandé, par récurrence sur n. k=1 k=1
= deg (P ) − 1 = deg (P 0 ),
11.10
Puisque f est continue sur [0 ; a] et dérivable sur ]0 ; a[, on conclut que P 0 est scindé sur R.
d’après le théorème des accroissements finis, il existe N
b ∈ ]0 ; a[ tel que : f (a) − f (0) = af 0 (b), c’est-à-dire, puisque Plus précisément, en notant n = αk , on a :
X
f (0) = 0 : f (a) = af 0 (b). k=1
On a alors : N −1 N
2f (a) + af 0 (a) 2af 0 (b) + af 0 (a)
Y Y
2 1 P 0 = nλ (X − yk ) (X − xk )αk −1 .
= = f 0 (b) + f 0 (a).
3a 3a 3 3 k=1 k=1
1 2 1
Comme ∈ [0 ; 1] et que =1− ,
3 3 3 11.12
2 0 1 0 L’application g : [a ; b] −→ R, x 7−→ xk f (x)
le réel f (b) + f (a) est entre f 0 (a) et f 0 (b).
3 3 est continue sur [a ; b], dérivable sur ]a ; b[, et g(a) = g(b) = 0.
Enfin, puisque f 0 est continue sur l’intervalle [b ; a], d’après D’après le théorème de Rolle, il existe donc c ∈ ]a ; b[ tel que
le théorème des valeurs intermédiaires, f 0 atteint toute va- g 0 (c) = 0.
leur entre f 0 (b) et f 0 (a), donc en particulier, f 0 atteint le réel On a, pour tout x ∈ ]a ; b[ :
2 0 1
f (b) + f 0 (a).
3 3 g 0 (x) = kxk−1 f (x) + xk f 0 (x) = xk−1 kf (x) + xf 0 (x) ,

Ainsi, il existe c ∈ [b ; a] ⊂ ]0 ; a] tel que :
d’où : ck−1 kf (c) + cf 0 (c) = 0,

2 0 1 2f (a) + af 0 (a)
f 0 (c) = f (b) + f 0 (a) = .
3 3 3a f (c)
puis, comme c 6= 0 : f 0 (c) = −k .
c
11.11
11.13
a) Par hypothèse, il existe n ∈ N − {0, 1}, λ ∈ R∗ , Par hypothèse, il existe ` ∈ R tel que :
(x1 , ..., xn ) ∈ Rn tels que :
f (x) −→ ` et f (x) −→ `.
n x −→ −∞ x −→ +∞
x1 < · · · < xn et P = λ
Y
(X − xk ). 1re méthode : utilisation d’une fonction auxiliaire :
k=1
Le résultat demandé ressemble au théorème de Rolle, mais
Pour tout k ∈ {1, ..., n − 1}, P est continu sur [xk ; xk+1 ), sur R au lieu d’un segment [a ; b]. Nous allons essayer de
dérivable sur ]xk ; xk+1 [ et P (xk ) = P (xk+1 ) = 0, donc, nous ramener à un segment par composition avec une fonc-
d’après le théorème de Rolle, il existe yk ∈ ]xk ; xk+1 [ tel tion auxiliaire.
que P 0 (yk ) = 0.
Considérons, par exemple, l’application
Puisque x1 < y1 < x2 < · · · < yn−1 < xn , les réels
ϕ : ] − π/2 ; π/2[ −→ R, t 7−→ tan t
y1 , ..., yn−1 sont deux à deux distincts.
et notons g = f ◦ ϕ.
Comme P 0 est de degré n−1, il en résulte que les zéros de P 0

sont tous réels et simples, ce sont y1 , ..., yn−1 . On a, par composition de limites :
g(t) −→ ` et g(t) −→ `.
b) Par hypothèse, il existe N ∈ N∗ , (x1 , ..., xN ) ∈ RN , t −→ −(π/2)+ t −→ (π/2)−
(α1 , ..., αN ) ∈ (N∗ )N et λ ∈ R∗ tels que :
Comme g est continue sur ] − π/2 ; π/2[ et de limite finie ` en
−π/2 et en π/2, l’application h : [−π/2 ; π/2] −→ R définie
N
et
Y
αk
x1 < · · · < xN P =λ (X − xk ) . pour tout t ∈ [−π/2 ; π/2], par :
k=1
si − π/2 < t < π/2

g(t)
Comme en a), il existe y1 , ..., yN −1 ∈ R tels que : ϕ(t) =
 ` si t = −π/2 ou t = π/2
et P 0 (yk ) = 0 .

∀k ∈ {1, ..., N − 1}, yk ∈ ]xk ; xk+1 [
est continue sur [−π/2 ; π/2].
D’autre part, pour tout k ∈ {1, ..., N } tel que αk > 2, xk est D’autre part, puisque ϕ est dérivable sur ] − π/2 ; π/2[ et que
zéro de P 0 d’ordre αk − 1. f est dérivable sur R, par composition, g = f ◦ϕ est dérivable
sur ] − π/2 ; π/2[, donc h est dérivable sur ] − π/2 ; π/2[.
On met ainsi en évidence des zéros de P 0 , deux à deux dis-
tincts : y1 , ..., yN −1 tous d’ordre 1, et x1 d’ordre α1 − 1, Puisque h est continue sur [−π/2 ; π/2] et dérivable sur
x2 d’ordre α2 − 1, …, xN d’ordre αN − 1, avec une conven- ] − π/2 ; π/2[ et que h(−π/2) = h(π/2), d’après le théorème
tion évidente si αk = 1. de Rolle, il existe γ ∈ ] − π/2 ; π/2[ tel que h0 (γ) = 0.

191
Chapitre 11 – Dérivabilité

Mais, pour tout t ∈ ] − π/2 ; π/2[ : 11.14


h0 (t) = g 0 (t) = f 0 ϕ(t) ϕ0 (t) = f 0 (tan t)
 1
. Soit (a, b) ∈ I 2 tel que, par exemple a < b et f 0 (a) < f 0 (b).
cos2 t Soit c ∈ ]f 0 (a) ; f 0 (b)[.
On déduit : f 0 (tan (γ)) = 0. Considérons l’application
En notant c = tan γ ∈ R, on a donc : f 0 (c) = 0. g : [a ; b] −→ R, x 7−→ g(x) = f (x) − cx.
L’application g est dérivable sur [a ; b] (car f est dérivable
2e méthode : étude d’extremum :
sur I), donc g est continue sur le segment [a ; b]. D’après
Si f = ` (fonction constante) , alors tout réel c convient pour un théorème du cours, g admet donc une borne inférieure et
f 0 (c) = 0. atteint celle-ci : il existe d ∈ [a ; b] tel que g(d) = Inf g(x).
Supposons f 6= `. Il existe donc a ∈ R tel que f (a) 6= `.
x∈[a;b]

Quitte à remplacer f par −f (et donc ` par −`), on peut se g(x) − g(a)
Comme −→ g 0 (a) = f 0 (a) − c < 0,
ramener au cas où : f (a) > `. x−a x −→ a+
Notons ε = f (a) − ` > 0. on a, au voisinage de a+ :
Puisque f (x) −→ ` et f (x) −→ `, g(x) − g(a)
x −→ −∞ x −→ +∞ < 0, donc g(x) < g(a).
x−a
il existe A ∈ ] − ∞ ; a] et B ∈ [a ; +∞[ tels que :
 Ceci montre que g n’atteint pas sa borne inférieure en a, donc
∀x ∈ ] − ∞ ; A], |f (x) − `| 6 ε d 6= a.
g(x) − g(b)
∀x ∈ [B ; +∞[, |f (x) − `| 6 ε. Comme −→ g 0 (b) = f 0 (b) − c > 0,
x−b x −→ b−
On a alors : ∀x ∈ ] − ∞ ; A] ∪ [B ; +∞[, f (x) 6 ` + ε = f (a). g(x) − g(b)
D’autre part, f étant continue sur R, f est en particulier on a, au voisinage de b− : > 0, donc g(x) < g(b).
x−b
continue sur le segment [A ; B]. D’après un théorème du Ceci montre que g n’atteint pas sa borne inférieure en b, donc
cours, il en résulte que la restriction de f à [A ; B] est bornée d 6= b.
et atteint ses bornes. Il existe donc c ∈ [A ; B] tel que :
On a donc : d ∈ ]a ; b[.
∀x ∈ [A ; B], f (x) 6 f (c).
Puisque g atteint sa borne inférieure en d, que d ∈ ]a ; b[
En particulier, comme a ∈ [A ; B], on a : f (a) 6 f (c). et que g est dérivable en d, on a : g 0 (d) = 0, c’est-à-dire
f 0 (d) = c.

 ∀x ∈ ] − ∞ ; A], f (x) 6 f (a) 6 f (c)
Ceci montre : ∀c ∈ ]f 0 (a) ; f 0 (b)[, ∃ d ∈ ]a ; b[ ⊂ I, f 0 (d) = c,


On a alors : ∀x ∈ [A ; B], f (x) 6 f (c)


 donc ]f 0 (a) ; f 0 (b)[ ⊂ f 0 (I).
∀x ∈ [B ; +∞[, f (x) 6 f (a) 6 f (c).
Autrement dit, dès que f 0 (I) contient deux points, il contient
Ainsi, f admet un maximum local en c. Comme f est déri- le segment qui les joint, et on conclut que f 0 (I) est un inter-
vable en c, il en résulte, d’après le cours : f 0 (c) = 0. valle.

192
Convexité
Convexité
Chapitre 12 TITRE FICTIF

Plan
Les méthodes à retenir 194
Thèmes abordés dans les exercices
• Convexité d’une fonction
Vrai ou faux ? 196
• Obtention d’inégalités de convexité.
Les énoncés des exercices 197
Du mal à démarrer ? 199
Vrai ou faux, les réponses 200
Les corrigés des exercices 201
Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition de la convexité pour une fonction réelle définie
sur un intervalle de R
• Inégalité de Jensen
• Caractérisation des fonctions convexes dérivables
• Caractérisation des fonctions convexes deux fois dérivables.

193
Chapitre 12 – Convexité

Les méthodes à retenir


Méthode
• Si f est deux fois dérivable sur I, utiliser la caractérisation :
Pour montrer ou uti- f 00 > 0
liser qu’une fonction • Si f est dérivable sur I, utiliser la caractérisation :
f : I −→ R est convexe f 0 est croissante
sur un intervalle I de R • Si f n’est pas supposée dérivable sur I, utiliser la définition :

∀λ ∈ [0 ; 1], ∀(x, y) ∈ I 2 ,

f (1 − λ)x + λy 6 (1 − λ)f (x) + λf (y).

➟ Exercices 12.1 à 12.3, 12.5, 12.6, 12.8 à 12.10, 12.12

Exemple
La fonction f est deux fois dérivable sur R et :
Montrer que la fonction ∀x ∈ R, f 00 (x) = 2 > 0,
f : R −→ R, x 7−→ x2 donc, d’après le cours, f est convexe sur R.
est convexe sur R.

Exemple
On a, pour tous λ ∈ [0 ; 1], (x, y) ∈ R2 , en utilisant l’inégalité triangu-
laire :
Montrer que la fonction |.| est convexe (1 − λ)x + λy 6 (1 − λ)x + |λy| = (1 − λ)|x| + λ|y|,
sur R. donc, d’après la définition, la fonction |.| est convexe sur R.

Exemple
On a, pour tous λ ∈ [0 ; 1], (x, y) ∈ R :

(αf + βg) (1 − λ)x + λy
Soient I un intervalle de R, α, β ∈ R+ ,
f, g : I −→ R convexes.
 
= αf (1 − λ)x + λy + βg (1 − λ)x + λy
 
Montrer que αf + βg est convexe. 6 α (1 − λ)f (x) + λf (y) + β (1 − λ)g(x) + λg(y)
= (1 − λ)(αf + βg)(x) + λ(αf + βg)(y),

donc, par définition, αf + βg est convexe.

194
Les méthodes à retenir

Méthode
• Fixer toutes les variables sauf une, et étudier les variations d’une
Pour établir une inéga- fonction d’une variable réelle
lité à plusieurs variables • Essayer de montrer qu’il s’agit d’une inégalité de convexité, par
réelles exemple l’inégalité de Jensen appliquée à une fonction convexe
bien choisie et à certains points et coefficients.
➟ Exercices 12.4, 12.7, 12.11

Exemple
a) L’application f est deux fois dérivable sur ]0 ; +∞[ et :
1
a) Vérifier que l’application ∀x ∈ ]0 ; +∞[, f 00 (x) = 2 > 0,
x
f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ − ln x donc f est convexe sur ]0 ; +∞[.
b) Puisque f est convexe, on a, d’après l’inégalité de Jensen appliquée
est convexe.
1
b) En déduire, pour tout n ∈ N∗ et aux coefficients λ1 = ... = λn = , qui sont tous > 0 et de somme 1 :
n
tout (x1 , ..., xn ) ∈ (R∗+ )n : n n
X 1  X 1
√ x1 + · · · + xn (1) f xk 6 f (xk ).
n
x1 · · · xn 6 . k=1
n k=1
n
n Et :
n n
X 1  1 X
(1) ⇐⇒ − ln xk 6 − ln xk
k=1
n n k=1
n n
!
X 1  Y 1/n
⇐⇒ ln xk > ln xk
k=1
n k=1
n n
X 1 Y 1/n
=⇒ xk > xk
k=1
n k=1

et on conclut à l’inégalité demandée.

195
Chapitre 12 – Convexité

Vrai ou Faux ?
I désigne un intervalle de R, non vide ni réduit à un point.

12.1 Si f, g : I −→ R sont convexes, alors f + g est convexe. V F

12.2 Si f, g : I −→ R sont convexes, alors f g est convexe. V F

12.3 Si une application f : [0 ; +∞[ −→ R est deux fois dérivable et convexe, alors l’application V F
g : [0 ; +∞[ −→ R, x − 7 → f (x) − xf 0 (x) est décroissante.

12.4 Si une application f : ]0 ; +∞[ −→ R est deux fois dérivable, convexe et à valeurs > 0, V F
f (x3 )
alors l’application g : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ est convexe.
x

12.5 L’application f : R −→ R, x 7−→ x4 est convexe. V F

12.6 L’application f : R −→ R, x 7−→ x3 est convexe. V F

12.7 La fonction f : R −→ R, x 7−→ bxc est convexe. V F

12.8 Si f, g : I −→ R sont convexes, alors l’application h = Max (f, g) est convexe. V F

12.9 Si f, g : I −→ R sont convexes, alors l’application k = Min (f, g) est convexe. V F

12.10 Si f, g : I −→ R sont deux fois dérivables, croissantes, convexes, à valeurs > 0, alors V F
l’application f g est aussi deux fois dérivable, croissante, convexe, à valeurs > 0.

196
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


12.1 Lien entre les convexités de deux fonctions, cas de la classe C 2
1
Soit f : ]0 ; +∞[ −→ R de classe C 2 . On note g : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ xf .
x
Montrer que f est convexe si et seulement si g est convexe.
(Voir aussi l’exercice 12.10 pour le même résultat sans l’hypothèse C 2 .)
12.2 Extremum en un point intérieur pour une fonction convexe
Soient I un intervalle de R, a un point de l’intérieur de I, f : I −→ R une application
convexe. On suppose que f admet un extremum local en a.
Montrer qu’il s’agit nécessairement d’un minimum local.
12.3 Concavité et sous-additivité
Soit f : [0 ; +∞[ −→ R une application concave (c’est-à-dire telle que −f soit convexe),
à valeurs > 0, telle que f (0) = 0.
f (x + y) f (x)
a) Montrer : ∀(x, y) ∈ ]0 ; +∞[2 , 6 .
x+y x
b) Déduire : ∀(x, y) ∈ [0 ; +∞[, f (x + y) 6 f (x) + f (y).

12.4 Exemple d’inégalité de convexité


n n n(n+1)
 2 
Montrer : ∀n ∈ N∗ , ∀a1 , ..., an ∈ R+ ,
2
Y X
akk 6 kak .
n(n + 1)
k=1 k=1

12.5 Convexité et continuité


Soient I un intervalle de R, f : I −→ R convexe.
a) Montrer que f est dérivable à gauche et dérivable à droite en tout point de l’intérieur I ◦
de I
b) Montrer que f est continue sur I ◦ .

12.6 Fonction convexe et majorée


Montrer que toute application f : R −→ R convexe et majorée est constante.
12.7 Exemple d’inégalité de convexité
n
Soient n ∈ N∗ , a1 , ..., an ∈ ]0 ; +∞[ tels que
X
ai = 1.
i=1
n 
1 2 (n2 + 1)2
Montrer :
X
ai + > .
i=1
ai n

12.8 Exemple d’utilisation de la convexité avec intervention de la dérivation


Soit f : [0 ; +∞[ −→ R dérivable et convexe. Montrer que l’application :
g : [0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ g(x) = f (x) − xf 0 (x)
est décroissante.
197
Chapitre 12 – Convexité

12.9 Inégalités pour une fonction convexe


Soient I un intervalle de R, f : I −→ R convexe.
a) Soient a, b, c ∈ I tels que a < b < c. Montrer : f (a − b + c) 6 f (a) − f (b) + f (c).
b) En déduire, pour tous n ∈ N∗ et tous a0 , ..., a2n ∈ I tels que a0 < ... < a2n :
2n
X  X2n
f (−1)k ak 6 (−1)k f (ak ).
k=0 k=0

12.10 Lien entre les convexités de deux fonctions, cas général


1
Soit f : ]0 ; +∞[ −→ R. On note g : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ xf .
x
Montrer que f est convexe si et seulement si g est convexe.
(Voir aussi l’exercice 12.1 pour le même résultat avec l’hypothèse C 2 .)

12.11 Obtention d’une inégalité à une variable réelle par utilisation d’une convexité
Montrer :
3 2
∀x ∈ ]0 ; +∞[, 2x + 2x > 2x +1
.

12.12 Convexité et intégrale


Soient I un intervalle de R, f : I −→ R convexe et continue, (a, b) ∈ I 2 tel que a < b.
a + b Z b
1
Montrer : f 6 f (t) dt.
2 b−a a

198
Du mal à démarrer ?

Du mal à démarrer ?
1 2
12.1 Calculer g 00 .

12.7 Utiliser la convexité de la fonction x 7−→ x +
x
sur ]0 ; +∞[ et l’inégalité de Jensen.
12.2 Supposer que f admet un maximum local en a ∈ I.
En utilisant la croissance de la fonction taux d’ac- 12.8 Pour (x1 , x2 ) ∈ [0 ; +∞[2 tel que x1 < x2 , compa-
rer f 0 (x1 ), f 0 (x2 ) et le taux d’accroissement de f
croissement entre a et un point variable, déduire
entre x1 et x2 .
que f est constante, donc f admet un minimum local
en a. 12.9 a) Remarquer d’abord que a − b + c ∈ I.
12.3 a) Utiliser la décroissance de la fonction Exprimer b et a − b + c comme barycentres de a et c,
f (x) − f (0) et combiner.
x 7−→ .
x−0 b) Récurrence sur n.
b) Appliquer le résultat précédent à (x, y) et à (y, x).
12.10 1) Supposer f convexe.
12.4 Appliquer l’inégalité de Jensen à la fonction convexe Soient λ ∈ ]0 ; 1[, x, y ∈ ]0 ; +∞[.
x 7−→ − ln x, avec les coefficients :
Montrer qu’il existe µ ∈ ]0 ; 1[ tel que :
2k
λk = , k ∈ {1, ..., n}. 1 1 1
n(n + 1) = (1 − µ) + µ
(1 − λ)x + λy x y
12.5 a) Utiliser la croissance de l’application et calculer µ en fonction de λ, x, y.
τa : I \ {a} −→ R, x 7−→
f (x) − f (a)
. Utiliser la définition de la convexité.
x−a
2) Réciproquement, supposer g convexe.
b) Montrer que τa est bornée au voisinage de a.
Exprimer f à l’aide de g et appliquer le résultat de 1)
12.6 Soit (a, b) ∈ R2 . à g à la place de f .
Si f (a) < f (b), utiliser le taux d’accroissement
12.11 Pour x ∈ ]0 ; +∞[, fixé, montrer que l’application :
f (x) − f (b) t
τa : R \ {b} −→ R, x 7−→ f : t ∈ ]0 ; +∞[ 7−→ 2x
x−b est convexe.
pour déduire une contradiction.
12.12 Appliquer la définition de la convexité de f aux
Si f (a) > f (b), utiliser la symétrisée g de f , définie points x et b + a − x, puis intégrer pour x allant
par : g : R −→ R, x 7−→ g(−x). de a à b.

199
Chapitre 12 – Convexité

Vrai ou Faux, les réponses


12.1 On a, pour tous λ ∈ [0 ; 1], x, y ∈ I : V F
  
(f + g) (1 − λ)x + λy = f (1 − λ)x + λy + g (1 − λ)x + λy
 
6 (1 − λ)f (x) + λf (y) + (1 − λ)g(x) + λg(y) = (1 − λ)(f + g)(x) + λ(f + g)(y),

donc f + g est convexe.

12.2 Contre-exemple : I = R, f : x 7−→ x, g : x 7−→ − x. V F

12.3 L’application g est dérivable sur [0 ; +∞[ et, pour tout x ∈ [0 ; +∞[ : V F

g 0 (x) = f 0 (x) − f 0 (x) + xf 00 (x) = −xf 00 (x) 6 0,




donc g est décroissante.

12.4 L’application g est deux fois dérivable sur ]0 ; +∞[ et, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ : V F

1 2
g 0 (x) = − f (x3 ) + 3xf 0 (x3 ), g 00 (x) = f (x3 ) + 9x3 f 00 (x3 ) > 0,
x2 x3
donc g est convexe.

12.5 L’application f est deux fois dérivable sur R et : ∀x ∈ R, f 00 (x) = 12x2 > 0, V F
donc f est convexe.

12.6 L’application f est deux fois dérivable sur R et : ∀x ∈ R, f 00 (x) = 6x, V F


donc f 00 (−1) = −6 < 0, donc f n’est pas convexe.
1 1  3  1 3
12.7 On n’a pas f (1) 6 f +f , car f (1) = 1, f = 0, f = 1. V F
2 2 2 2 2
12.8 On a, pour tous λ ∈ [0 ; 1], x, y ∈ I : V F
( 
f (1 − λ)x + λy 6 (1 − λ)f (x) + λf (y) 6 (1 − λ)h(x) + λh(y)

g (1 − λ)x + λy 6 (1 − λ)g(x) + λg(y) 6 (1 − λ)h(x) + λh(y),

donc, en passant au maximum des premiers membres :



h (1 − λ)x + λy 6 (1 − λ)h(x) + λh(y),

donc h est convexe.


12.9 Contre-exemple : I = R, f : x 7−→ x, g : x 7−→ − x. V F
1
L’application k n’est pas convexe, car, par exemple, on n’a pas k(0) 6 k(−1) + k(1) ,

2
puisque k(−1) = −1, k(1) = −1, k(0) = 0.

12.10 L’application f g est deux fois dérivable sur I et : f g > 0, (f g)0 = f 0 g + f g 0 > 0, donc V F
f g est croissante, (f g)00 = f 00 g + 2f 0 g 0 + f g 00 > 0, donc f g est convexe.

200
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
12.1 On déduit, en additionnant : ∀(x, y) ∈ ]0 ; +∞[2 ,
Puisque f est de classe C 2 , par opérations g est de classe C 2 f (x) + f (y) >
x+y
f (x + y) = f (x + y).
et, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[, on calcule : x+y
1 1 1 1 1 • Si x = 0 ou y = 0, l’inégalité demandée est évidente.
g 0 (x) = f − f0 , g 00 (x) = 3 f 00 . On conclut : ∀(x, y) ∈ [0 ; +∞[2 , f (x + y) 6 f (x) + f (y).
x x x x x
D’où : 12.4
1 Soient n ∈ N∗ , a1 , ..., an ∈ R+ .
1
g convexe ⇐⇒ g > 0 ⇐⇒ ∀x ∈ ]0 ; +∞[, 3 f 00
00
>0
x x Si l’un au moins des réels a1 , ..., an est nul, alors l’inégalité
demandée est évidente.
1
⇐⇒ ∀x ∈ ]0 ; +∞[, f 00 >0
x Supposons donc a1 , ..., an tous > 0.
⇐⇒ ∀t ∈ ]0 ; +∞[, f (t) > 0 ⇐⇒ f convexe.
00
On sait que l’application x 7−→ − ln x est convexe sur
]0 ; +∞[.
12.2 Appliquons l’inégalité de Jensen à a1 , ..., an avec les coeffi-
2k
Supposons que f admette un maximum local en un point cients λk = qui sont bien > 0 et de somme égale
a ∈ I. n(n + 1)
n
n(n + 1)
Puisque f est convexe sur I, on déduit, d’après le cours, que à 1 puisque .
X
k=
f (x) − f (a) 2
l’application τa : I \ {a} −→ R, x 7−→ est k=1 n n
Ainsi :
X  X
x−a − ln λk ak 6 λk (− ln ak )
croissante.
k=1 k=1
Puisque f admet un maximum local en a qui est intérieur à n n
I, il existe ε > 0 tel que [a − ε, a + ε] ⊂ I et que :
X  Y 
− ln 6 − ln
λ
⇐⇒ λk ak ak k
∀x ∈ [a − ε ; a + ε], f (x) 6 f (a). k=1 k=1
n n
f (x) − f (a) λ
 X Y
∀x ∈ [a − ε ; a[, τa (x) =
 >0 ⇐⇒ λk ak > ak k
x−a

On a alors :
k=1 k=1
n n
∀x ∈ ]a ; a + ε], τa (x) = f (x) − f (a) 6 0.
2k

 X 2kak Y n(n+1)
x−a ⇐⇒ > ak
n(n + 1)
Comme τa est croissante, il en résulte : k=1 k=1
n  n(n+1) n
∀x ∈ [a − ε ; a + ε], τa (x) = 0
 2 X 2
Y
⇐⇒ kak > akk ,
et donc : ∀x ∈ [a − ε ; a + ε], f (x) = f (a). n(n + 1) k=1 k=1

Ainsi, f est constante au voisinage de a, donc f admet un ce qui donne l’inégalité demandée.
minimum local en a.
12.5
12.3
a) Soit a ∈ I ◦ .
a) Soit x ∈ ]0 ; +∞[.
Puisque f est convexe sur I, d’après le cours, l’application
Puisque f est concave, on déduit, d’après le cours, que l’appli- f (x) − f (a)
f (x) − f (0) τa : I \ {a} −→ R, x 7−→ est croissante.
cation τ0 : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ est décrois- x−a
x−0
sante, donc : Comme a ∈ I ◦ , il existe (u, v) ∈ I 2 tel que u < a < v.
∀y ∈ ]0 ; +∞[, τ0 (x + y) 6 τ0 (x), La restriction de τa à [u ; a[ est croissante et majorée
f (x + y) f (x) par τa (v), donc cette restriction admet une limite finie en a,
c’est-à-dire : ∀y ∈ ]0 ; +∞[, 6 . ce qui montre que f est dérivable à gauche en a.
x+y x
La restriction de τa à ]a ; v] est croissante et minorée
f (x + y) f (x)
On conclut : ∀(x, y) ∈ ]0 ; +∞[2 , 6 . par τa (u), donc cette restriction admet une limite finie en a,
x+y x ce qui montre que f est dérivable à droite en a.
b) • D’après a), on a :
x On conclut : f est dérivable à gauche et dérivable à droite en
∀(x, y) ∈ ]0 ; +∞[2 , f (x) > f (x + y). tout point de I ◦ .
x+y
b) Soit a ∈ I ◦ .
En appliquant ceci à (y, x) à la place de (x, y), on a aussi :
y Puisque τa admet une limite finie en a à gauche et une limite
∀(x, y) ∈ ]0 ; +∞[2 , f (y) > f (x + y). finie en a à droite, τa est bornée au voisinage de a (a exclu).
x+y

201
Chapitre 12 – Convexité

Il existe donc η > 0, M > 0 tels que [a − η ; a + η] ⊂ I et 12.8


f (x) − f (a) Soit (x1 , x2 ) ∈ [0 ; +∞[2 fixé tel que x1 < x2 .
que : ∀x ∈ [a − η ; a + η] \ {a}, 6 M.
x−a
Puisque f est convexe et dérivable, on a :
On déduit : f (x2 ) − f (x1 )
∀x ∈ [a − η ; a + η], |f (x) − f (a)| 6 M |x − a|, f 0 (x1 ) 6 6 f 0 (x2 ).
x2 − x1
donc : |f (x) − f (a)| −→ 0, D’où, en particulier, par l’inégalité de droite :
x −→ a
f (x2 ) − f (x1 ) 6 (x2 − x1 )f 0 (x2 ),
puis : f (x) −→ f (a).
x −→ a donc : f (x2 ) − x2 f 0 (x2 ) 6 f (x1 ) − x1 f 0 (x2 ).
On conclut que f est continue en a. De plus, comme f 0 (x1 ) 6 f 0 (x2 ) et −x1 6 0, on a :
Finalement, f est continue sur I ◦ . −x1 f 0 (x2 ) 6 −x1 f 0 (x1 ).

Remarque : f n’est pas nécessairement continue en sur I. On obtient : f (x2 ) − x2 f 0 (x2 ) 6 f (x1 ) − x1 f 0 (x1 ),
c’est-à-dire g(x2 ) 6 g(x1 ).
Par exemple, l’application
On conclut que g est décroissante.
si
(
0 0<x<1
f : [0 ; 1] −→ R, x 7−→
1 si x = 0 ou x = 1 Remarque : Si on suppose de plus f deux fois dérivable sur
[0 ; +∞[, on peut donner une résolution plus courte. En effet,
est convexe et n’est pas continue en 0 ni en 1. g est alors dérivable sur [0 ; +∞[ et, pour tout x ∈ [0 ; +∞[ :
g 0 (x) = f 0 (x) − f 0 (x) − xf 00 (x) = −xf 00 (x) 6 0,
12.6
donc g est décroissante.
Soit (a, b) ∈ R2 tel que, par exemple, a < b.
12.9
• Supposons f (a) < f (b).
Puisque f est convexe, l’application a) • Remarquons que 0 < c−b < c−a, donc a < a−b+c < c,
d’où a − b + c ∈ I, donc f (a − b + c) existe.
f (x) − f (b)
τb : R \ {b} −→ R, x 7−→ • Puisque b ∈ ]a ; c[, il existe λ ∈ ]0 ; 1[ tel que
x−b
b = (1 − λ)a + λc,
est croissante, donc, en particulier :
b−a
∀x ∈ ]b ; +∞[, τb (x) > τb (a), et on a λ = , donc, puisque f est convexe :
c−a
f (b) − f (a)
c’est-à-dire : ∀x ∈ ]b ; +∞[, f (x) > f (b) + (x − b), 
f (b) = f (1 − λ)a + λc 6 (1 − λ)f (a) + λf (c)
b−a
d’où, par minoration : f (x) +∞, contradiction. b − a b−a c−b b−a

−→ = 1− f (a) + f (c) = f (a) + f (c).
x −→ +∞
c−a c−a c−a c−a
• Si f (a) > f (b), on peut appliquer le résultat précédent à
De même, puisque a − b + c ∈ ]a ; c[, on a :
la symétrisée g de f , définie par : g : R −→ R, x 7−→ f (−x),
qui est convexe et majorée, et on obtient aussi une contra- b−a c−b
diction. f (a − b + c) 6 f (a) + f (c).
c−a c−a
On déduit f (a) = f (b) et on conclut que f est constante. On déduit, en additionnant : f (b)+f (a−b+c) 6 f (a)+f (c).
On conclut : f (a − b + c) 6 f (a) − f (b) + f (c).
12.7
b) Récurrence sur n.
L’application
 1 2 1 • La propriété est triviale pour n = 0, f (a0 ) 6 f (a0 ).
f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ f (x) = x + = x2 + 2 + 2
x x • La propriété est vraie pour n = 1, d’après a), car, si
est deux fois dérivable et, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ : a0 < a1 < a2 , alors :
2 6 2
f 0 (x) = 2x − 3 , f 00 (x) = 2 + 4 > 0, X 
x x f (−1)k ak = f (a0 − a1 + a2 )
donc f est convexe. k=0

On a alors, d’après l’inégalité de Jensen : 2


X
1 X n n 6 f (a0 ) − f (a1 ) + f (a2 ) = (−1)k f (ak ).
 1X k=0
f ai 6 f (ai ),
n i=1 n i=1
• Supposons la propriété vraie pour un n ∈ N∗ fixé.
n n
Soient a0 , ..., a2(n+1) ∈ I tels que a0 < a1 < ... < a2(n+1) .
1 2 1 X 1 2
d’où, puisque ai = 1 :
X
+n 6 ai + ,
i=1
n n i=1 ai
2(n+1) 2n
X 
n 
On a :
X
1 2 1 2 (n2 + 1)2 (−1)k ak = (−1)k ak − a2n+1 + a2n+2 ,
et on conclut :
X
ai + >n +n = . k=0 k=0
i=1
ai n n | {z }
noté α0

202
Corrigés des exercices

CORRIGÉS




α0 = a0 − (a1 − a2 ) − · · · − (a2n−1 − a2n ) > a0 et cette dernière inégalité est vraie car f est convexe.
Ceci montre que g est convexe.

 | {z } | {z }
et :
<0 <0
α0 = (a0 − a1 ) + · · · + (a2n−2 − a2n−1 ) +a2n < a2n ,
2) Réciproquement, supposons g convexe.



 | {z } | {z }

<0 <0 1
On a : ∀x ∈ ]0 ; +∞[, g(x) = x f ,
donc α0 ∈ I et a0 < α0 < a2n < a2n+1 < a2n+2 . x
1 1
D’après le résultat de a) (appliqué à (α0 , a2n+1 , a2n+2 ) à la donc : ∀x ∈ ]0 ; +∞[, f = g(x),
place de (a, b, c)) et l’hypothèse de récurrence (appliquée à x x
(a0 , ..., a2n )), on déduit : 1 1
d’où, en remplaçant x par : ∀t ∈ ]0 ; +∞[, f (t) = t g .
t t
 2n+2
D’après 1) appliqué à g à la place de f , on conclut que f est
X 
f (−1)k ak = f (α0 − a2n+1 + a2n+2 )
k=0
convexe.
6 f (α0 ) − f (a2n+1 ) + f (a2n+2 ) Finalement : f est convexe si et seulement si g est convexe.
2n
X  12.11
6 (−1)k f (ak ) − f (a2n+1 ) + f (a2n+2 )
k=0
Pour x ∈ ]0 ; +∞[ fixé, considérons l’application
t t
ln 2 e t ln x ln 2
2n+2
X f : ]0 ; +∞[ −→ R, t 7−→ f (t) = 2x = e x = e .
k
= (−1) f (ak ), L’application f est deux fois dérivable sur ]0 ; +∞[ et, pour
tout t ∈ ]0 ; +∞[ : f 0 (t) = 2x ln 2 ln x e t ln x ,
k=0 t

ce qui établit la formule pour n + 1.


f 00 (t) = 2x ln 2 ln x ln 2 ln x( e t ln x )2 + ln x e t ln x
t
 
On conclut, par récurrence sur n, à la propriété demandée.

12.10 = 2x ln 2 (ln x)2 e t ln x (ln 2) e t ln x + 1 > 0.


t 

1) Supposons f convexe. Il en résulte que f est convexe.


Soient λ ∈ [0 ; 1], x, y ∈ ]0 ; +∞[. On a donc, par définition de la convexité de f :
Montrons :

(1) g (1 − λ)x + λy 6 (1 − λ)g(x) + λg(y).
∀a, b ∈ ]0 ; +∞[, ∀λ ∈ [0 ; 1],
Il est clair qu’on peut supposer λ ∈ ]0 ; 1[ et x < y, par 
exemple. f λa + (1 − λ)b 6 λf (a) + (1 − λ)f (b).
On a : x < (1 − λ)x + λy < y, 1
1 1 1 En particulier, pour λ = , a = 1, b = 3, on a :
donc : > > . 2
x (1 − λ)x + λy y a+b
λa + (1 − λ)b = = 2,
Il existe donc µ ∈ ]0 ; 1[ tel que : 2
1 1 1 2 1 x 3 3 2
(2) = (1 − µ) + µ . donc : 2x 6 2 + 2x , c’est-à-dire : 2x + 2x > 2x +1 .
(1 − λ)x + λy x y 2
1 (1 − µ)y + µx 12.12
Calculons µ : (2) ⇐⇒ =
(1 − λ)x + λy xy Puisque f est convexe sur I, on a, pour tout x ∈ ]a, b[ :
xy
⇐⇒ y + µ(x − y) = 
a+b
 
1 1

(1 − λ)x + λy f =f x + (a + b − x)
xy 2 2 2
⇐⇒ µ(x − y) = −y 1 1
(1 − λ)x + λy 6 f (x) + f (a + b − x)
λxy − λy 2 λy 2 2
⇐⇒ µ(x − y) = ⇐⇒ µ = .
(1 − λ)x + λy (1 − λ)x + λy En intégrant de a à b, on obtient :
On a alors : 
a+b
 Z b
1 1

  1  (b − a)f 6 f (x) + f (a + b − x) dx
(1) ⇐⇒ (1 − λ)x + λy f 2 a 2 2
(1 − λ)x + λy
1 b 1 b
Z Z
1 1 = f (x) dx + f (a + b − x) dx
6 (1 − λ)xf + λyf 2 a 2 a
x y
À l’aide du changement de variable t = a + b − x, on a :
 1 
⇐⇒ f
(1 − λ)x + λy Z b Z b
f (a + b − x) dx = f (t) dt
(1 − λ)x 1 λy 1
a a
6 f + f
(1 − λ)x + λy x (1 − λ)x + λy y   Z b
a+b 1
 1  1 1 On conclut : f 6 f (t) dt.
⇐⇒ f 6 (1 − µ)f + µf , 2 b−a a
(1 − λ)x + λy x y

203
Chapitre 13 – Arithmétique dans Z

Arithmétique dans Z
Arithmétique dans Z
Chapitre 13
Plan
Les méthodes à retenir 205
Thèmes abordés dans les exercices
• Montrer une divisibilité
Vrai ou faux ? 209
• Montrer qu’un entier est composé, c’est-à-dire n’est pas pre-
Les énoncés des exercices 210
mier
Du mal à démarrer ? 212
Vrai ou faux, les réponses 213 • Résolution d’équations diophantiennes, c’est-à-dire d’équa-
Les corrigés des exercices 214 tions donc la ou les inconnues sont dans Z
• Résolution de congruences ou de systèmes de congruences,
à inconnues dans Z
• Utilisation du petit théorème de Fermat.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition et propriétés de la divisibilité dans Z, théorème
de division euclidienne dans Z, définition et propriétés des
congruences
• Définitions et propriétés des pgcd et ppcm
• Définition et propriétés des nombres premiers entre eux,
théorème de Bézout, théorème de Gauss
• Définition d’un nombre premier, existence et unicité de la
décomposition primaire d’un entier n > 2.

204
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode
Montrer l’existence de (a, b) ∈ N2 tel que :
Pour montrer qu’un en- A = ab, a > 2, b > 2.
tier A (supérieur ou égal
à 2) est composé, c’est- À cet effet, on peut essayer de transformer l’écriture de A, par exemple
à-dire n’est pas premier en utilisant :
• une identité remarquable permettant d’amener une factorisa-
tion de A
• une mise sous forme canonique d’un trinôme ou d’un trinôme
bicarré.
➟ Exercice 13.1

Exemple
On a, pour tout n ∈ N tel que n > 4 :
A = n4 − 8n2 + 4 = (n2 − 2)2 − 4n2 = (n2 − 2) − 2n (n2 − 2) + 2n
 
Montrer que, pour tout n ∈ N tel que
n > 4, le nombre A = n4 − 8n2 + 4 n’est = (n − 1)2 − 3 (n + 1)2 − 3 .
 

pas premier.
| {z } | {z }
noté u noté v
Puisque n > 4, on a u > 32 − 3 = 6 > 1 et v > 52 − 3 = 22 > 1.
On conclut que A n’est pas premier.

Méthode
Essayer de :
Pour montrer qu’un en- • mettre a en facteur dans b, c’est-à-dire trouver un entier c tel
tier a divise un entier b que b = ac
• utiliser les congruences modulo a
• utiliser une récurrence
• utiliser la décomposition primaire de a.
➟ Exercices 13.2, 13.5, 13.10

Exemple
On a, pour tout n ∈ N :
24n+2 + 3n+2 = 22 · (24 )n + 32 · 3n = 4 · 16n + 9 · 3n
Montrer :
≡ 4 · 3n + 9 · 3n = (4 + 9)3n = 13 · 3n ≡ 0,
∀n ∈ N, 13 | 24n+2 + 3n+2 . [13] [13]

donc : 13 | 24n+2 + 3n+2 .

205
Chapitre 13 – Arithmétique dans Z

Méthode
Essayer de :
Pour résoudre une équa- • ramener l’équation proposée, par équivalence logique ou par im-
tion diophantienne plication, à une équation plus simple
• faire intervenir des limitations (par inégalité ou par divisibilité)
sur les inconnues
• montrer qu’il n’y a aucune solution, en raisonnant par l’absurde
et en utilisant des congruences bien choisies.
➟ Exercices 13.8, 13.9

Exemple
On a, pour tout (x, y) ∈ Z2 , par mise sous forme canonique de tri-
nômes :
Résoudre l’équation x2 + y 2 − 2x − 4y + 3 = 0 ⇐⇒ (x − 1)2 + (y − 2)2 = 2
2 2
x + y − 2x − 4y + 3 = 0   
(x − 1)2 = 1 x − 1 = 1 ou − 1 x = 2 ou 0
⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒
d’inconnue (x, y) ∈ Z2 . (y − 2)2 = 1 y − 2 = 1 ou − 1 y = 3 ou 1.

On conclut : S = (2, 3), (2, 1), (0, 3), (0, 1) .




Méthode

Essayer d’utiliser les entiers X, Y tels que, en notant d = x ∧ y, on ait :


Pour résoudre une équa-
tion faisant intervenir x = dX, y = dY, X ∧ Y = 1.
pgcd et/ou ppcm de
deux nombres entiers ➟ Exercice 13.13
x, y

Exemple
1) Soit (x, y) convenant. Notons d = x ∧ y.
Il existe (X, Y ) ∈ (N∗ )2 tel que : x = dX, y = dY, X ∧ Y = 1.
Résoudre l’équation On a alors d2 + d2 XY = 101, c’est-à-dire d2 (1 + XY ) = 101.
(x ∧ y)2 + xy = 101, Comme 101 est premier et que 1 + XY > 2, on déduit d2 = 1, donc
d = 1, puis XY = 100.
d’inconnue (x, y) ∈ (N∗ )2 . Comme X ∧ Y = 1 et que XY = 100 = 22 52 , on déduit, à l’ordre près :
(X = 1 et Y = 100) ou (X = 4 et Y = 25),
puis : (x = 1 et y = 100) ou (x = 4 et y = 25).
2) Réciproque immédiate.

On conclut : S = (1, 100), (4, 25), (25, 4), (100, 1) .




206
Les méthodes à retenir

Méthode

Essayer de décomposer a en un produit de facteurs premiers entre


Pour montrer qu’un en-
eux deux à deux, montrer que chacun de ces facteurs divise N , et en
tier a (donné numéri-
déduire que a divise N.
quement) divise un en-
➟ Exercice 13.17
tier N

Exemple p p! p


On a : = , donc : k!(p − k)! = p! .
k k!(p − k)! k
p
Soit p > 2 premier, k ∈ {1, ..., p − 1}. Il est clair que p | p!, donc p | k!(p − k)! .
Montrer : p k
p| . Comme k ∈ {1, ..., p − 1}, p est premier avec 1, ..., k − 1, donc d’après
k le cours , p est premier avec k!.
De même, p est premier avec (p − k)!.
p
D’après le théorème de Gauss, on conclut : p | .
k

Méthode

Essayer de séparer en cas selon la parité des nombres qui interviennent.


Pour obtenir des
➟ Exercice 13.4
congruences modulo
2, 4, 8

Exemple
Raisonnons par l’absurde : supposons abc impair.
Alors, nécessairement, a, b, c sont tous les trois impairs, donc a + b + c,
Soit (a, b, c) ∈ Z3 tel que a + b + c soit qui est la somme de trois nombres impairs, est impair, contradiction.
pair. Montrer que abc est pair. Ce raisonnement par l’absurde montre que abc est pair.

Méthode

Réduire a modulo 10.


Pour déterminer le der-
➟ Exercice 13.6
nier chiffre de l’écriture
décimale d’un entier na-
turel a

207
Chapitre 13 – Arithmétique dans Z

Exemple
2015
On a : 2013 ≡ 3 [10], donc A ≡ 32014 [10].
Quel est le dernier chiffre de l’écriture On remarque : 34 ≡ 81 ≡ 1 [10].
décimale de A = 20132014
2015
? Cherchons la congruence de 20142015 modulo 4.
On a : 20142015 = (2 · 1007)2015 = 22015 10072015 ,
donc il existe n ∈ N∗ tel que 20142015 = 4n.
D’où : A ≡ 34n = (34 )n ≡ 1n = 1.
[10] [10]
On conclut que le dernier chiffre de l’écriture décimale de A est 1.

Méthode

Résoudre la première congruence, reporter dans la deuxième, etc.


Pour résoudre un sys-
➟ Exercices 13.11, 13.12
tème de congruences si-
multanées à une incon-
nue

Exemple
1) Soit x ∈ Z convenant.
On a 3x ≡ 1 [5], donc, en multipliant par 2, 2 · 3x ≡ 2 [5], puis,
Résoudre le système d’équations, d’in- comme 2 · 3 = 6 ≡ 1 [5], on obtient x ≡ 2 [5].
connue x ∈ Z Il existe donc a ∈ Z tel que x = 2 + 5a.
On a :

3x ≡ 1 [5]
2x ≡ 5 [7]. 2x ≡ 5 [7] ⇐⇒ 4 + 10a ≡ 5 [7] ⇐⇒ 3a ≡ 1 [7]
=⇒ 5 · 3a ≡ 5 [7] ⇐⇒ 15a ≡ 5 [7] ⇐⇒ a ≡ 5 [7].
Il existe donc b ∈ Z tel que a = 5 + 7b, d’où :
x = 2 + 5(5 + 7b) = 27 + 35b.

2) Réciproquement, soient b ∈ Z et x = 27 + 35b. On a :



3x = 81 + 105b ≡ 1 [5]
2x = 54 + 70b ≡ 5 [7]

donc x convient.
On conclut :

S = 27 + 35b ; b ∈ Z .
Remarque : On a choisi ici de séparer implication et réciproque, mais
on aurait pu aussi raisonner par équivalences logiques successives.

Méthode

Essayer d’utiliser la décomposition primaire de n.


Pour obtenir des résul-
➟ Exercice 13.16
tats portant sur les divi-
seurs d’un entier n ∈ N∗

208
Vrai ou Faux ?

Exemple
Pour qu’un entier x ∈ N∗ divise n, il faut et il suffit qu’il existe
(s1 , ..., sN ) ∈ NN tel que :
Soit n ∈ N tel que n > 2. On, note N
et
N s
Y 
x= pi i ∀i ∈ {1, ..., N }, 0 6 si 6 ri .
pi i la décomposition primaire
r
Y
n=
i=1
i=1
de n, avec N ∈ N∗ , p1 , ..., pN premiers Chaque si prend ri + 1 valeurs et les nombres x ainsi obtenus sont deux
et deux à deux distincts, r1 , ..., rN ∈ N∗ . à deux distincts par unicité de la décomposition primaire de x, donc le
nombre d(n) de diviseurs de n dans N∗ est :
Déterminer le nombre de diviseurs de n
dans N∗ . N
Y
d(n) = (si + 1).
i=1

Vrai ou Faux ?
13.1 Pour tous a, b, c ∈ Z, si c | a et c | b, alors c | (a + b). V F

13.2 Pour tous a, b, c ∈ Z, si a | c et b | c, alors (ab) | c. V F

13.3 Si un entier a divise un produit de deux entiers bc, alors a divise b ou c. V F

13.4 Pour tous a, b, c ∈ Z∗ , si a | (bc) et si a ∧ b = 1, alors a | c. V F

13.5 Si un entier est impair, alors son carré est congru à 1 modulo 8. V F

13.6 Le produit du pgcd par le ppcm de trois nombres entiers est égal au produit de ces trois V F
nombres.

13.7 Pour tout n ∈ N tel que n > 5, le nombre n2 − 9 n’est pas premier. V F

13.8 Soient a ∈ N tel que a > 2, p, q deux nombres premiers distincts. V F


Si p | a et q | a, alors (pq) | a.

13.9 On a, pour tout (a, b, n) ∈ Z × Z × N∗ : a ≡ b [n] =⇒ a2 ≡ b2 [n2 ]. V F

13.10 Le petit théorème de Fermat dit que, pour tous a, p ∈ N∗ tels que p ne divise pas a, on a V F
ap−1 ≡ 1 [p] si et seulement si p est premier.

209
Chapitre 13 – Arithmétique dans Z

Énoncés des exercices


13.1 Exemple de nombre composé

Le nombre N = 7100 + 290 est-il premier ?

13.2 Exemple de divisibilité

Montrer : ∀n ∈ N, 14 | 34n+2 + 52n+1 .

13.3 Exemple de nombre premier satisfaisant une condition simple

Trouver tous les nombres premiers p tels que p2 + 2 soit aussi premier.

13.4 Reste de la division euclidienne du carré d’un entier par 8

a) Soit a ∈ Z. Montrer que le reste de la division euclidienne de a2 par 8 est égal à 0, 1,


ou 4.
b) Soit n ∈ N. montrer que, si 8 divise n − 7, alors n ne peut pas être la somme de trois
carrés d’entiers.

13.5 Exemple d’utilisation de congruences

Montrer, pour tout (x, y) ∈ Z2 : 13 | 7x + 3y ⇐⇒ 13 | 5x + 4y.

13.6 Réduction d’un nombre par congruence


84
Quel est le dernier chiffre de l’écriture décimale de a = 73 ?

13.7 Recherche des entiers vérifiant une condition de divisibilité


Trouver tous les n ∈ Z tels que 3n + 1 | 7n + 1.

13.8 Exemple d’équation diophantienne du second degré, avec factorisation

Résoudre dans Z2 : x2 = 9y 2 − 39y + 40.

13.9 Exemple d’équation diophantienne n’ayant aucune solution

Montrer que l’équation x2 − 3y 2 = 17 n’a pas de solution dans Z2 .

13.10 Condition de divisibilité par calculs modulo 5

Montrer, pour tout (a, b) ∈ Z2 : 24a2 + 1 = b2 =⇒ 5 | ab.

13.11 Exemple de résolution d’un système de trois congruences simultanées à une inconnue



 5x ≡ 7 [11] (1)

Résoudre dans Z le système de congruences : (S) 7x ≡ 11 [5] (2)



11x ≡ 5 [7] (3).

210
Énoncés des exercices

13.12 Exemple de résolution d’un système de trois congruences simultanées à une inconnue



 x ≡ 1 [6] (1)

Résoudre dans Z le système de congruences : (S) x ≡ 3 [10] (2)



x ≡ 7 [15] (3).

13.13 Résolution d’un système d’équations sur le pgcd et le ppcm de deux entiers

a) Pour (a, b) ∈ (N∗ )2 fixé, résoudre le système d’équations, d’inconnue (x, y) ∈ (N∗ )2 :

x ∧ y = a
(S)
x ∨ y = b.

b) Exemples : Résoudre (S) dans chacun des deux exemples suivants :


1) a = 10, b = 22 2) a = 8, b = 80.

13.14 Utilisation de décompositions primaires

Soit n ∈ N∗ . On suppose : ∃ a ∈ N∗ , n = a2 et ∃ b ∈ N∗ , n = b3 .
 

Montrer : ∃ c ∈ N , n = c .
∗ 6

13.15 Nombres de Fermat

Pour n ∈ N, on note Fn = 22 + 1.
n

Montrer que les Fn (n ∈ N) sont premiers entre eux deux à deux.

13.16 Utilisation de décompositions primaires


Soit (a, b, c, n) ∈ (N∗ )4 tel que : a ∧ b = 1 et ab = cn .
Montrer qu’il existe (α, β) ∈ (N∗ )2 tel que : a = αn et b = β n .

13.17 Exemple de divisibilité : utilisation du petit théorème de Fermat


Montrer : ∀a ∈ Z, a13 ≡ a [2730].

211
Chapitre 13 – Arithmétique dans Z

Du mal à démarrer ?
13.1 Utiliser les identités remarquables 13.8 Transformer l’équation proposée de façon à factori-
a2 + b2 = (a + b)2 − 2ab, u2 − v 2 = (u + v)(u − v) ser.
pour obtenir une factorisation de N . 13.9 Passer modulo 3.
Réponse : le nombre N n’est pas premier.
13.10 Remarquer que, si 24a2 + 1 = b2 , alors, modulo 5 :
13.2 1re méthode : utilisation de congruences modulo 14
a2 + b2 ≡ 1.
Réduire 34n+2 + 52n+1 modulo 14, par calculs.
Calculer tous les x2 modulo 5, pour x ∈ Z, puis tous
2e méthode : récurrence sur n les a2 + b2 modulo 5 pour (a, b) ∈ Z2 .
En notant un = 34n+2 + 52n+1 , montrer, par récur-
rence sur n, que 14 | un . Pour passer de 14 | un à 13.11 Résoudre (1), puis reporter le résultat dans (2), et,
14 | un+1 , exprimer un+1 en faisant intervenir un . enfin, reporter dans (3).
3e méthode : reconnaître une suite récurrente linéaire
13.12 Résoudre (1), puis reporter le résultat dans (2), et,
du second ordre à coefficients constants et sans se-
enfin, reporter dans (3).
cond membre.
13.3 Examiner le cas p = 2. 13.13 Si a 6 | b, montrer que (S) n’a pas de solution.
Si p est impair, passer modulo 3. Si a | b, noter c ∈ N∗ tel que b = ac.
13.4 a) Séparer en cas : a pair, a impair. Pour (x, y) ∈ (N∗ )2 , considérer d = x ∧ y, et
(X, Y ) ∈ (N∗ )2 tel que : x = dX, y = dY, X∧Y = 1.
b) Calculer tous les restes possibles de la division eu-
clidienne de a2 + b2 + c2 par 8, en utilisant le résultat Exprimer le résultat demandé, à l’aide de X, Y.
de a).
13.14 Considérer la décomposition primaire de n.
13.5 Utiliser des congruences modulo 13.
13.15 Pour (m, n) ∈ N2 tel que m < n, en notant
13.6 Réduire a modulo 10. k = n − m, exprimer Fn en faisant intervenir Fm .
À cet effet, remarquer 74 ≡ 1 [10], et réduire 38
4

modulo 4. 13.16 Utiliser les décompositions primaires de a, b, c.


13.7 Si n convient, déduire que 3n + 1 divise n − 1, puis
combiner divisibilité et inégalité pour obtenir une 13.17 Décomposer 2730 en produit de facteurs premiers et
majoration de |n|. utiliser le petit théorème de Fermat.

212
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
13.1 C’est un résultat du cours. V F

13.2 Contre-exemple : a = b = c = 2. V F
Il y a eu oubli de l’hypothèse : a et b sont premiers entre eux.

13.3 Contre-exemple : a = 4, b = 2, c = 2. V F
Il y a eu oubli de l’hypothèse : a est premier.

13.4 C’est un résultat du cours, le théorème de Gauss. V F

13.5 On a, pour tout a ∈ Z : (2a + 1)2 = 4a2 + 4a + 1 et a(a + 1) est pair, car a ou a + 1 est V F
pair, donc (2a + 1)2 est congru à 1 modulo 8.

13.6 Contre-exemple : a = 6, b = 10, c = 15. V F


On a alors : pgcd (a, b, c) · ppcm (a, b, c) = 1 · 30 = 30 et abc = 900.

13.7 On a : n2 − 9 = (n − 3)(n + 3) et n − 3 > 2, n + 3 > 2, donc n2 − 9 admet au moins V F


un diviseur autre que 1 et lui-même, donc n2 − 9 n’est pas premier.

13.8 C’est un résultat du cours. V F

13.9 Contre-exemple : a = 5, b = 1, c = 4. V F
On a alors : 5 ≡ 1 [4], mais on n’a pas 25 ≡ 1 [16].

13.10 Il y a seulement une implication et non une équivalence logique. V F


Si p est premier et si p ne divise pas a, alors ap−1 ≡ 1 [p].

213
Chapitre 13 – Arithmétique dans Z

Corrigés des exercices


13.1 Montrons, par récurrence à deux pas sur n, que pour tout
On a : n ∈ N : 14 | un .

N = 7100 + 290 •La propriété est vraie pour n = 0, car u0 = 32 + 5 = 14.


•La propriété est vraie pour n = 1, car :
= (750 )2 + (245 )2
u1 = 36 + 53 = 729 + 125 = 854 = 14 · 61.
= (750 + 245 )2 − 2 · 750 245

= (750 + 245 )2 − 750 246 •Si 14 | un et 14 | un+1 , alors, d’après l’expression de un+2
en fonction de un et un+1 , on a : 14 | un+2 .
= (750 + 245 )2 − (725 223 )2 Ceci montre le résultat demandé, par récurrence sur n, à deux
pas.
= (750 + 245 − 725 223 )(750 + 245 + 725 223 )
13.3
et il est clair que chacun de ces deux facteurs est strictement
1) Si p est pair, alors, comme p est premier, p = 2, donc
supérieur à 1.
p2 + 2 = 6, qui n’est pas premier.
On conclut : N n’est pas premier.
2) Supposons p impair. Passons modulo 3.
13.2
1re méthode : utilisation de congruences modulo 14 •Si p ≡ 0 [3], alors, comme p est premier, p = 3, donc
p2 + 2 = 11, qui est premier.
On a, modulo 14, pour tout n ∈ N :
•Si p ≡ ±1 [3], alors, modulo 3, p2 + 2 ≡ 1 + 2 = 3 ≡ 0,
34n+2 + 52n+1 = 9 · (34 )n + 5 · (25)n = 9 · 81n + 5 · 25n donc, comme p2 + 2 est premier, p2 + 2 = 3, p = 1, exclu.
≡ 9 · (−3)n + 5 · (−3)n = 14 · (−3)n ≡ 0, On conclut qu’il y a un nombre premier p et un seul conve-
[14]
nant, c’est p = 3.
donc : 14 | 34n+2 + 52n+1 .
13.4
2e méthode : récurrence sur n
a) •Si a est pair, alors 4 | a2 , donc le reste de la division
Notons, pour tout n ∈ N : un = 34n+2 + 52n+1 . euclidienne de a2 par 8 est à 0 ou 4.
•On a : u0 = 32 + 5 = 14, donc 14 | u0 . •Si a est impair, il existe b ∈ Z tel que a = 2b + 1, et on a

•Supposons pour un n ∈ N fixé : 14 | un . a2 = 4b2 + 4b + 1 = 4b(b + 1) + 1.

Exprimons un+1 en faisant intervenir un : Comme b(b + 1) est pair, car b ou b + 1 est pair, on en déduit
que le reste de la division euclidienne de a2 par 8 est 1.
un+1 = 34(n+1)+2 + 52(n+1)+1 = 34n+6 + 52n+3 b) Supposons qu’il existe (a, b, c) ∈ Z3 tel que
4 4n+2 2n+3 4 2n+1 2n+3 n = a2 + b2 + c2 . Le reste r de la division euclidienne de n
=3 ·3 +5 = 3 (un − 5 )+5
par 8 est donc parmi les sommes de trois nombres pris parmi
= 34 un + 52n+1 (52 − 34 ) = 34 un − 56 · 52n+1 0, 1, 4 (réduits modulo 8), donc r ∈ {0, 1, 2, 3, 4, 5, 6}, donc
= 34 un − 4 · 14 · 52n+1 . r 6= 7.
Comme 14 | un , on déduit 14 | un+1 , ce qui prouve le 13.5
résultat demandé , par récurrence sur n.
On a, pour tout (x, y) ∈ Z2 , en utilisant des congruences
3e méthode : reconnaître une suite récurrente linéaire du se- modulo 13 :
cond ordre à coefficients constants et sans second membre
13 | 7x + 3y ⇐⇒ 7x + 3y ≡ 0 ⇐⇒ 2(7x + 3y) ≡ 0
Notons, pour tout n ∈ N :
2∧13=1

⇐⇒ 14x + 6y ≡ 0 ⇐⇒ x + 6y ≡ 0 ⇐⇒ 5(x + 6y) ≡ 0


un = 34n+1 + 52n+1 = 9 · (34 )n + 5 · (52 )n . 5∧13=1
⇐⇒ 5x + 30y ≡ 0 ⇐⇒ 5x + 4y ≡ 0 ⇐⇒ 13 | 5x + 4y.
On reconnaît le terme général d’une suite récurrente li-
néaire du second ordre à coefficients constants et sans se-
cond membre. L’équation caractéristique a pour solutions 13.6
34 et 52 , donc c’est, avec une inconnue notée r, l’équation Il s’agit de trouver la classe de a modulo 10.
r2 − (34 + 52 )r + 34 · 52 = 0. On a donc :
On a, modulo 10 : 72 = 49 ≡ −1,
∀n ∈ N, un+2 = (34 + 52 )un+1 − 34 · 52 un . donc 74 = (72 )2 ≡ (−1)2 = 1.
On va donc chercher la classe de 38 modulo 4.
4

214
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
On a, modulo 4 : 32 = 9 ≡ 1, u −9 −3 −1 1 3 9
donc, modulo 4 :
4 3 3 3
38 = 38 ·8 = (32 )8 ·4 ≡ 18 ·4 = 1. v −1 −3 −9 9 3 1
Il existe donc k ∈ N tel que : = 4k + 1, d’où : • • • •
4
38 x 2 −2
84 y • • • 3 • 3
a = 73 = 74k+1 = (74 )k · 7 ≡ 1k · 7 = 7.
[10]

On conclut : le dernier chiffre de l’écriture décimale de a est 7. L’ensemble des solutions de l’équation proposée est donc
13.7 {(2, 3), (−2, 3)}.
1) Soit n ∈ Z tel que 3n + 1 | 7n + 1. On peut contrôler ces résultats en reportant dans l’équation
Alors : 3n + 1 | 7n + 1 = 2(3n + 1) + (n − 1), de l’énoncé.
donc : 3n + 1 | n − 1. 13.9
Puisque 3n + 1 6= 0, il en résulte : |3n + 1| 6 |n − 1|, et donc,
Utilisons des congruences modulo 3.
en utilisant l’inégalité triangulaire renversée et l’inégalité tri-
angulaire : 3|n| − 1 6 |3n + 1| 6 |n − 1| 6 |n| + 1, Soit (x, y) ∈ Z2 une solution.
d’où : 2|n| 6 2, donc n ∈ {−1, 0, 1}. On a alors, modulo 3 : x2 = 3y 2 + 17 ≡ 17 ≡ −1.
2) Réciproquement, on teste les trois valeurs obtenues ci-

2
x ≡ 0 =⇒ x ≡ 0
dessus : Mais :
pour n = −1, on a 3n + 1 = −2, 7n + 1 = −6, et −2 | − 6
x ≡ ±1 =⇒ x2 ≡ 1.
pour n = 0, on a 3n + 1 = 1, 7n + 1 = 1, et 1 | 1
Ainsi : ∀x ∈ Z, x2 ≡ 0 ou 1, d’où une contradiction.
pour n = 1, on a 3n + 1 = 4, 7n + 1 = 8, et 4 | 8.
Ceci montre que l’équation x2 − 3y 2 = 17 n’a pas de solution
On conclut : S = {−1, 0, 1}. dans Z2 .
13.8 13.10
Utilisons la mise sous forme canonique d’un trinôme : Soit (a, b) ∈ Z2 tel que 24a2 + 1 = b2 .
13 2 9 Calculons les carrés d’entiers modulo 5, par exemple sous

9y 2 − 39y + 40 = 3y − − .
2 4 forme d’un tableau :
d’où :
x 0 ±1 ±2
x2 = 9y 2 − 39y + 40
x2 0 1 –1
2 13 2
 9
⇐⇒ x = 3y − −
2 4 Ainsi : ∀x ∈ Z, x2 ≡ −1 ou 0 ou 1.
[5]
⇐⇒ 4x2 = (6y − 13)2 − 9
D’autre part, modulo 5 : b2 = 24a2 + 1 ≡ −a2 + 1,
⇐⇒ 2
(6y − 13) − 4x = 9 2
donc a2 + b2 ≡ 1.
Calculons les sommes de deux carrés modulo 5, par exemple
⇐⇒ (6y − 13 − 2x)(6y − 13 + 2x) = 9
sous forme d’un tableau, donnant a2 + b2 modulo 5 à partir
 de a2 modulo 5 et de b2 modulo 5 :

6y − 13 − 2x = u


⇐⇒ 2
∃ (u, v) ∈ Z , 6y − 13 + 2x = v b2
−1 0 1
a2



uv = 9

-1 −2 −1 0

2(6y − 13) = u + v

 0 −1 0 1

⇐⇒ 2
∃ (u, v) ∈ Z , 4x = v − u 1 0 1 2



uv = 9

On a donc, modulo 5 :
 v−u  
x = 4  a2 ≡ 0 a2 ≡ 1

 
a2 + b2 ≡ 1 =⇒ ou .



 b2 ≡ 1 b2 ≡ 0
⇐⇒ ∃ (u, v) ∈ Z2 , y = 1 u + v + 13 = u + v + 26
 

 6 2 12
Enfin, d’après le tableau des carrés modulo 5, on a :





uv = 9
∀x ∈ Z, x2 ≡ 0 =⇒ x ≡ 0 .

De plus : DivZ (9) = {−9, −3, −1, 1, 3, 9}
On consigne les résultats dans un tableau, en ne gardant que d’où : a ≡ 0 ou b ≡ 0, donc ab ≡ 0, c’est-à-dire : 5 | ab.
les cas pour lesquels x et y sont entiers :

215
Chapitre 13 – Arithmétique dans Z

13.11 b) 1) a = 10, b = 22 :
1) Résolvons la première équation (1) de (S).
Comme a 6 | b, on a : S = ∅.
Soit x ∈ Z. On cherche l’inverse de 5 modulo 11. Cet inverse
existe car 5 ∧ 11 = 1. On remarque : (−2) · 5 = −10 ≡ 1 [11], 2) a = 8, b = 80 :
donc l’inverse de 5 modulo 11 est −2. D’où :
(1) 5x ≡ 7 [11] ⇐⇒ (−2)5x ≡ (−2)7 [11] On a : 8 | 80, 80 = 8 · 10, c = 10. D’où :
⇐⇒ x ≡ −3 [11] ⇐⇒ ∃ a ∈ Z, x = −3 + 11a. n 10 o
S= (8X, 8Y ) ; X | 10, Y = , X ∧Y =1
2) On reporte ce résultat dans la deuxième équation (2) de X
(S), et on raisonne comme ci-dessus (en commençant par sim-
 
X = 1 X = 2
plifier les nombres modulo 5) :
n
= (8X, 8Y ) ; ou ou
Y = 10 Y = 5
(2) 7x ≡ 11 [5] ⇐⇒ 2x ≡ 1 [5] ⇐⇒ 2(−3+11a) ≡ 1 [5]
 
⇐⇒ 22a ≡ 7 [5] ⇐⇒ 2a ≡ 2 [5] ⇐⇒ 3(2a) ≡ 3 · 2 [5] X = 5 X = 10 o
ou
3∧5=1
⇐⇒ a ≡ 1 [5] ⇐⇒ ∃ b ∈ Z, a = 1 + 5b. Y = 2 Y = 1
On obtient : x = −3 + 11a = −3 + 11(1 + 5b) = 8 + 55b. 
= (8, 80), (16, 40), (40, 16), (80, 8) .
3) De même, on reporte dans l’équation (3) de (S) :
(3) 11x ≡ 5 [7] ⇐⇒ 4x ≡ 5 [7] ⇐⇒ 4(8 + 55b) ≡ 5 [7]
⇐⇒ 220b ≡ −27 [7] ⇐⇒ 3b ≡ 1 [7] 13.14
⇐⇒ 5(3b) ≡ 5 · 1 [7] ⇐⇒ b ≡ 5 [7] N
Notons n = pk k la décomposition primaire de n.
α
5∧7=1
Y
⇐⇒ ∃ k ∈ Z, b = 5 + 7k.
k=1
On obtient : x = 8 + 55b = 8 + 55(5 + 7k) = 283 + 385k.
Puisqu’il existe a ∈ N∗ tel que n = a2 , on a :
On conclut que l’ensemble des solutions de (S) est :
∀k ∈ {1, ..., N }, 2 | αk .
{283 + 385k ; k ∈ Z}.
Puisqu’il existe b ∈ N∗ tel que n = b3 , on a :
13.12
∀k ∈ {1, ..., N }, 3 | αk .
1) Résolvons la première équation (1) de (S). On a :
(1) x ≡ 1 [6] ⇐⇒ ∃ a ∈ Z, x = 1 + 6a. Comme 2 ∧ 3 = 1, il en résulte : ∀k ∈ {1, ..., N }, 6 | αk .
Ainsi, pour tout k ∈ {1, ..., N }, il existe βk ∈ N tel que
2) Reportons dans la deuxième équation (2) de (S) :
αk = 6βk .
(2) x ≡ 3 [10] ⇐⇒ 1 + 6a ≡ 3 [10]
N
On a alors, en notant c = pk k :
β
Y
⇐⇒ 6a ≡ 2 [10] ⇐⇒ 3a ≡ 1 [5].
Comme 2 · 3 = 6 ≡ 1 [5], 3 est inversible modulo 5 et son k=1
inverse est 2, d’où :
N N N
3a ≡ 1 [5] ⇐⇒ 2(3a) ≡ 2 · 1 [5] Y α
Y 6βk
Y
β
6
n= pk k = pk = pk k = c6 .
⇐⇒ a ≡ 2 [5] ⇐⇒ ∃ b ∈ Z, a = 2 + 5b.
k=1 k=1 k=1
On obtient : x = 1 + 6a = 1 + 6(2 + 5b) = 13 + 30b.
3) Reportons dans la troisième équation (3) de (S) :
13.15
(3) x ≡ 7 [15] ⇐⇒ 13 + 30b ≡ 7 [15]
Soient m, n ∈ N tels que m < n, et d ∈ N∗ un diviseur
⇐⇒ 30b ≡ −6 [15] ⇐⇒ 0 ≡ −6 [15], impossible.
commun à Fm et Fn . Notons k = n − m.
On conclut que (S) n’a pas de solution dans Z.
On a :
m k k
Fn = (22 )2 + 1 = (Fm − 1)2 + 1.
13.13
En développant par la formule du binôme de Newton, il en
a) •Si a 6 | b, alors, comme, pour tout (x, y) ∈ (N∗ )2 ,
résulte : Fm | Fn − 2.
x ∧ y | x ∨ y, (S) n’a pas de solution.
On déduit : d | 2.
•Supposons a | b. Il existe c ∈ N∗ tel que b = ac.
mais, d’autre part, Fm et Fn sont impairs, d’où d = 1, et
Soit (x, y) ∈ (N∗ )2 . Notons d = x ∧ y, (X, Y ) ∈ (N∗ )2 tel
finalement : Fm ∧ Fn = 1.
que : x = dX, y = dY, X ∧ Y = 1. On a :
13.16
  
x ∧ y = a d = a d = a
(S) ⇐⇒ ⇐⇒
x ∨ y = b dXY = b XY = c. Considérons les décompositions primaires de a, b, c :

On conclut que l’ensemble des solutions de (S) est : N N N


r s t
Y Y Y
n c o
a= pi i , b = pi i , c = pi i
S = (aX, aY ) ; X | c, Y = , X ∧Y =1 .
X i=1 i=1 i=1

216
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
où N ∈ N∗ , p1 , ..., pN sont premiers et deux à deux distincts, 13.17
et les exposants sont dans N. On forme d’abord la décomposition primaire de 2730 :
D’une part, comme a ∧ b = 1, on a : 2730 = 2 · 3 · 5 · 7 · 13.
∀i ∈ {1, ..., N }, (ri = 0 ou si = 0). On a, en utilisant le petit théorème de Fermat :
D’autre part : ∀i ∈ {1, ..., N }, (n | ri et n | si ). ? modulo 2 : a2 ≡ a, donc a3 ≡ a, ..., a13 ≡ a,
Il existe donc α1 , ..., αN , β1 , ..., βN ∈ N tels que :
? modulo 3 : a3 ≡ a, donc a5 ≡ a, ..., a13 ≡ a
∀i ∈ {1, ..., N }, (ri = nαi et si = nβi ).
? modulo 5 : a5 ≡ a, donc a9 ≡ a, puis a13 ≡ a
N N
En notant α =
α
et β =
β
on a : ? modulo 7 : a7 ≡ a, donc a13 ≡ a7 ≡ a,
Y Y
pi i pi i ,
i=1 i=1 ? modulo 13 : a13 ≡ a.
∗ 2
Comme 2, 3, 5, 7, 13 sont des nombres premiers deux à deux
n n
(α, β) ∈ (N ) , a=α , b=β .
distincts, on déduit : a13 ≡ a [2730].

217
Chapitre 14 – Structures algébriques usuelles

Structures algébriques
Chapitre 14
usuelles
Structures algébriques usuelles

Plan
Les méthodes à retenir 219
Thèmes abordés dans les exercices
• Étude d’une loi interne
Vrai ou faux ? 223
• Montrer qu’un ensemble muni d’une loi interne est un
Les énoncés des exercices 224
groupe ou un sous-groupe d’un groupe
Du mal à démarrer ? 227
Vrai ou faux, les réponses 228 • Montrer qu’un ensemble muni de deux lois internes est un
Les corrigés des exercices 229 anneau ou un corps
• Calculs dans un ensemble muni d’une loi interne, dans un
groupe, dans un anneau, dans un corps.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définitions de : loi interne, commutativité, associativité,
élément neutre, élément symétrisable, symétrique, distri-
butivité
• Définitions de : groupe, sous-groupe
• Définitions de : anneau, corps
• Les exemples usuels : anneau Z, corps Q, R, C, pour les lois
usuelles.

218
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode

Bien détailler chaque étape de raisonnement ou de calcul, car les auto-


Pour effectuer des cal- matismes de calcul acquis dans les classes antérieures sur les opérations
culs portant sur une loi usuelles sur les nombres ne sont pas, a priori, valables pour des lois
interne qui n’est pas une internes quelconques.
loi usuelle ➟ Exercices 14.1, 14.12

Exemple
Soit (a, b) ∈ E 2 .
Soit E un ensemble muni d’une loi in- On a, en appliquant l’hypothèse à (b, a) : a = (b ∗ a) ∗ b, d’où :
terne ∗. On suppose :
a ∗ (b ∗ a) = (b ∗ a) ∗ b ∗ (b ∗ a) .


∀(a, b) ∈ E 2 , (a ∗ b) ∗ a = b. Puis, en appliquant l’hypothèse à (b ∗ a, b) : (b ∗ a) ∗ b ∗ (b ∗ a) = b,




Montrer : et on conclut : a ∗ (b ∗ a) = b.

∀(a, b) ∈ E 2 , a ∗ (b ∗ a) = b.

Méthode

Revenir aux définitions.


Pour montrer qu’une loi
➟ Exercices 14.1, 14.2
interne est commuta-
tive, ou est associative,
ou admet un neutre,
ou que certains élé-
ments admettent un sy-
métrique

Exemple 
u ∗ (u ∗ a) (1)
 = u∗a = a
(1)
•On a, pour tout a ∈ E :
Soient E un ensemble, u ∈ E, ∗ une loi u ∗ (u ∗ a) = a ∗ (u ∗ u) = a ∗ u,

(2) (1)
interne dans E telle que :
d’où : (3) a ∗ u = a.

(1) ∀a ∈ E, u ∗ a = a

 •On a, pour tout (a, b) ∈ E 2 :
 (2) ∀(a, b, c) ∈ E 3 , a ∗ b = u ∗ (a ∗ b) = b ∗ (a ∗ u) = b ∗ a,
(1) (2) (3)

 a ∗ (b ∗ c) = c ∗ (b ∗ a).

Montrer : ∀a ∈ E, a ∗ u = a d’où : (4) a ∗ b = b ∗ a, donc ∗ est commutative.

et en déduire que ∗ est commutative et •On a, pour tout (a, b, c) ∈ E 3 :


associative. (a ∗ b) ∗ c = c ∗ (a ∗ b) = c ∗ (b ∗ a) = a ∗ (b ∗ c),
(4) (4) (2)

donc ∗ est associative.

219
Chapitre 14 – Structures algébriques usuelles

Méthode

Trouver (a, b) ∈ E 2 tel que a ∗ b 6= b ∗ a.


Pour montrer qu’une loi
➟ Exercice 14.2
interne dans un en-
semble E n’est pas com-
mutative

Exemple
On a, par exemple :
Montrer que la loi interne ∗ définie 1∗0=1+2·0=1 et 0 ∗ 1 = 0 + 2 · 1 = 2,
dans R par :
∀(x, y) ∈ R2 , x ∗ y = x + 2y donc 1 ∗ 0 6= 0 ∗ 1, et on conclut que la loi ∗ n’est pas commutative.
n’est pas commutative.

Méthode

Trouver (a, b, c) ∈ E 3 tel que (a ∗ b) ∗ c 6= a ∗ (b ∗ c).


Pour montrer qu’une loi
➟ Exercice 14.1
interne dans un en-
semble E n’est pas asso-
ciative

Exemple
On a, par exemple : 0 − (1 − 1) = 0 et (0 − 1) − 1 = −2,
Montrer que la soustraction dans R n’est donc 0 − (1 − 1) 6= (0 − 1) − 1,
pas associative. et on conclut que la soustraction dans R n’est pas associative.

Méthode
Essayer de :
Pour simplifier par un • montrer que a admet un symétrique a−1 et composer par a−1
élément dans un calcul, à gauche
par exemple, pour pas- • montrer que l’application γa : E −→ E, x 7−→ a ∗ x est injec-
ser de a ∗ x = a ∗ y à tive.
x=y

220
Les méthodes à retenir

Exemple

On a, en multipliant à gauche par a et en multipliant à droite par a :


Soit E un ensemble muni d’une loi
a(axa)a = a(aya)a, c’est-à-dire a2 xa2 = a2 ya2 , d’où exe = eye, puis
interne · associative, admettant un
x = y.
neutre e, et a ∈ E tel que a2 = e.
Soit (x, y) ∈ E 2 tel que : axa = aya.
Montrer : x = y.

Méthode
Ne pas oublier de montrer que ∗ est interne dans E.
Pour montrer qu’un en- • Si la loi ∗ n’est pas une loi usuelle, revenir à la définition d’un
semble E muni d’une groupe : montrer que ∗ est associative, que E admet un neutre
loi ∗ est un groupe pour ∗, et que tout élément de E admet un symétrique pour ∗.
• Si la loi ∗ est une loi usuelle, essayer de montrer que (E, ∗) est
un sous-groupe d’un groupe usuel (G, ∗) : montrer que E ⊂ G,
que le neutre de (G, ∗) est dans E, que, pour tout (x, y) ∈ E 2 ,
x ∗ y ∈ E, et que, pour tout x ∈ E, le symétrique x−1 de x dans
G est dans E.
➟ Exercices 14.2, 14.7, 14.8

Exemple
•Soient x, y ∈ G.
Il existe 
x0 , y 0 ∈ E tels que : xx0 = x0 x = e et yy 0 = y 0 y = e.
Soit E un ensemble muni d’une loi (xy)(y 0 x0 ) = x(yy 0 )x0 = xex0 = xx0 = e
interne · associative et admettant un On a :
neutre e.
(y 0 x0 )(xy) = y 0 (x0 x)y = y 0 ey = y 0 y = e,

On note donc : xy ∈ G.
Ainsi, · est interne dans G.
G = x ∈ E ; ∃ x0 ∈ E, xx0 = x0 x = e .

•Comme ee = e, on a : e ∈ G.
Montrer que · est interne dans G et que
•On a : ∀x ∈ G, xe = x et ex = x , donc e est neutre pour · dans G.

(G, ·) est un groupe.
•Soit x ∈ G. Il existe x0 ∈ E tel que xx0 = x0 x = e.
On a alors x0 x = xx0 = e, donc x0 ∈ G.
Ainsi, tout élément de G admet un symétrique pour · dans G.
On conclut que (G, ·) est un groupe.

Méthode

Essayer de revenir à la définition de sous-groupe : montrer que H ⊂ G,


Pour montrer qu’une
que le neutre de G est dans H, que, pour tout (x, y) ∈ H 2 , xy ∈ H,
partie H d’un groupe
et que, pour tout x ∈ H, le symétrique x−1 de x dans G est dans H.
(G, ·) est un sous-groupe
➟ Exercices 14.4, 14.5, 14.8
de G

221
Chapitre 14 – Structures algébriques usuelles

Exemple
Notons e le neutre de G, f le neutre de H.
•Puisque f est neutre dans H, on a f f = f , et, puisque e est neutre
Soient (G, ·) un groupe, H ⊂ G. dans G, on a ef = f . D’où f f = ef , puis, en multipliant à gauche par
On suppose que · est interne dans H et le symétrique de f dans G, on déduit f = e.
que (H, ·) est un groupe. Ceci montre : e ∈ H.
Montrer que H est un sous-groupe de G. •Par hypothèse, · est interne dans H.
•Soit x ∈ H.
Puisque H est un groupe, il existe y ∈ H tel que xy = f .
On a alors, en notant x−1 le symétrique de x dans G :
xx−1 = e = f = xy, donc xx−1 = xy,
d’où, en multipliant à gauche par x−1 : x−1 = y.
Ceci montre : ∀x ∈ H, x−1 ∈ H.

On conclut que H set un sous-groupe de G.

Méthode

Utiliser la définition de sous-groupe d’un groupe.


Pour manipuler des
➟ Exercices 14.4, 14.5
sous-groupes

Exemple
•On, a : e ∈ H et e ∈ H 0 , donc e ∈ H ∩ H 0 .
•Soient x, y ∈ H ∩ H 0 .
Soient (G, ·) un groupe, H, H 0 deux sous-
On a alors xy ∈ H et xy ∈ H 0 , donc xy ∈ H ∩ H 0 .
groupes de G.
Montrer que H ∩ H 0 est un sous-groupe •Soit x ∈ H ∩ H 0 . On a x ∈ H et x ∈ H 0 , donc x−1 ∈ H et x−1 ∈ H 0 ,
donc x−1 ∈ H ∩ H 0 .
de G.
On conclut que H ∩ H 0 est un sous-groupe de G.

Méthode

Penser à appliquer cette hypothèse à x, à y, à x + y, à 1 + x,...


Pour utiliser une hypo-
➟ Exercice 14.9
thèse portant sur tout
élément d’un anneau

222
Vrai ou Faux ?

Exemple
Soit (a, b) ∈ A2 tel que ab = 1.
Soit (A, +, ·) un anneau tel que : On a :
2
∀(x, y) ∈ A , a(ba − 1) = a(ba) − a = (ab)a − a = 1a − a = a − a = 0.
xy = 0 =⇒ (x = 0 ou y = 0) .

D’après l’hypothèse, il en résulte : a = 0 ou ba − 1 = 0.
Montrer : Si a = 0, alors 1 = ab = 0b = 0 et ba = b0 = 0 = 1.
∀(a, b) ∈ A2 , (ab = 1 =⇒ ba = 1). Si ba − 1 = 0, alors ba = 1.

Vrai ou Faux ?
14.1 Si deux éléments a, b d’un ensemble E muni d’une loi interne ∗ sont inversibles, alors V F
a ∗ b est inversible et : (a ∗ b)−1 = b−1 ∗ a−1 .

14.2 Si un ensemble E muni d’une loi interne ∗ admet un neutre, alors E n’admet qu’un seul V F
neutre.

14.3 L’ensemble R∗ est un groupe pour l’addition. V F

14.4 L’ensemble R∗+ est un groupe pour l’addition. V F

14.5 L’ensemble R∗+ est un groupe pour la multiplication. V F

14.6 Si X est un ensemble, A une partie de X, SX l’ensemble des permutations de X, alors V F


l’ensemble GA des éléments f de SX tels que, pour tout a ∈ A, f (a) = a, est un sous-
groupe de SX .

14.7 Z est un corps. V F

14.8 Si deux éléments a, b d’un anneau commutent, alors, pour tout n ∈ N∗ : V F


an − bn = (a − b)(an−1 + an−2 b + · · · + abn−2 + bn−1 ).

14.9 Tout élément d’un corps admet un inverse. V F

14.10 Pour tous éléments x, y, z d’un anneau A, si xy = zx = 1, où 1 est le neutre de la seconde V F


loi de A, alors y = z.

223
Chapitre 14 – Structures algébriques usuelles

Énoncés des exercices


14.1 Exemple d’étude de loi interne

Soit ∗ la loi interne définie dans R par : ∀(x, y) ∈ R2 , x ∗ y = x + y + x2 y 2 .


a) Vérifier que ∗ est commutative.
b) La loi ∗ est-elle associative ?
c) Montrer que R admet un neutre pour ∗ et calculer ce neutre.
d) Résoudre les deux équations suivantes, d’inconnue x ∈ R :

(1) 1 ∗ x = 0 (2) 1 ∗ x = 1.

14.2 Exemple de groupe


On note ∗ la loi interne dans G = C × R définie, pour tous (z, t), (z 0 , t0 ) ∈ G par :

(z, t) ∗ (z 0 , t0 ) = z + z 0 , t + t0 + Im (zz 0 ) .


Montrer que (G, ∗) est un groupe. Est-il commutatif ?

14.3 Calculs dans un groupe

Soient (G, ·) un groupe, e son neutre, a, b ∈ G tels que : a2 = e et aba = b2 .


Montrer : b3 = e.

14.4 La réunion de deux sous-groupes n’est qu’exceptionnellement un sous-groupe


Soient (G, ·) un groupe, H, K deux sous-groupes de G.
Montrer que H ∪ K est un sous-groupe de G si et seulement si : H ⊂ K ou K ⊂ H.

14.5 Opération sur deux sous-groupes d’un groupe


Soit (G, ·) un groupe. Pour tous sous-groupes H, K de G, on note :

HK = hk ; (h, k) ∈ H × K .

Soient H, K deux sous-groupes de G. Montrer que les quatre propriétés suivantes sont
deux à deux équivalentes :
(i) HK est un sous-groupe de G
(ii) KH est un sous-groupe de G
(iii) HK ⊂ KH
(iv) KH ⊂ HK.

224
Énoncés des exercices

14.6 Éléments d’ordre fini d’un groupe


Un élément x d’un groupe (G, ·), de neutre e, est dit d’ordre fini si et seulement s’il
existe n ∈ N∗ tel que xn = e. Si x est d’ordre fini, le plus petit entier n ∈ N∗ tel que
xn = e est appelé m l’ordre de x.
Soit (G, ·) un groupe, (a, b) ∈ G2 . Montrer :
a) si a, b, ab, sont d’ordre 2, alors ab = ba
b) si a est d’ordre fini, alors a−1 l’est aussi et a et a−1 ont le même ordre
c) si a est d’ordre fini, alors bab−1 l’est aussi, et a et bab−1 ont le même ordre
d) si ab est d’ordre fini, alors ba l’est aussi, et ab et ba ont le même ordre.

14.7 Transfert de la structure de groupe

a) Soient (G, ·) un groupe, E un ensemble, f : E −→ G une application bijective. On note


∗ la loi interne dans E définie par : ∀x, y ∈ E, x ∗ y = f −1 f (x)f (y) ,
où f −1 désigne la bijection réciproque de f .
Démontrer que (E, ∗) est un groupe.
On dit qu’il y a transfert de la structure de groupe, du groupe (G, ·) sur (E, ∗).
b) Exemple : On note ∗ la loi interne dans R définie par :
p
∀(x, y) ∈ R2 , x ∗ y = 3 x3 + y 3 .

Montrer que (R, ∗) est un groupe.

14.8 Exemple de groupe et de sous-groupe


On note G l’ensemble des applications f : [0 ; +∞[ −→ [0 ; +∞[, de classe C 1 , telles que :
f 0 > 0, f (0) = 0, lim f (x) = +∞.
x −→ +∞

a) Montrer que (G, ◦) est un groupe. Est-il commutatif ?


b) On note H l’ensemble des f ∈ G telles que f (x) ∼ x.
x −→ +∞

Montrer que H est un sous-groupe de G et que H 6= G.

14.9 Anneaux booléiens


Soit (A, +, ·) un anneau. On suppose : ∀x ∈ A, x2 = x.
a) Montrer : ∀x ∈ A, 2x = 0.
b) Établir que A est commutatif.

14.10 Étude d’inversibilité dans un anneau


Soient A un anneau, (a, b) ∈ A2 . On suppose que ab est inversible à droite, c’est-à-dire
qu’il existe x ∈ A tel que (ab)x = 1, et on suppose que ba n’est pas diviseur de zéro à
gauche, c’est-à-dire que, pour tout y ∈ A, (ba)y = 0 =⇒ y = 0.
Démontrer que a est inversible dans A.

225
Chapitre 14 – Structures algébriques usuelles

14.11 Calculs dans un anneau


Soient (A, +, ·) un anneau, 1 le neutre de ·, a, b ∈ A. Montrer :

aba = 1 ⇐⇒ a2 b = 1 et ba2 = 1 .


14.12 Calculs de puissances dans un ensemble fini muni d’une loi interne associative
Soit E un ensemble fini non vide muni d’une loi interne associative notée multiplicative-
ment. Montrer que, pour tout a ∈ E, il existe n ∈ N∗ tel que a2n = an .

14.13 Éléments nilpotents d’un anneau


Soit A un anneau. Un élément a de A est dit nilpotent si et seulement s’il existe n ∈ N∗
tel que an = 0.
a) Soit (a, b) ∈ A2 . Montrer que, si a est nilpotent et si ab = ba, alors ab est nilpotent.
b) Soit a ∈ A nilpotent. Montrer que 1 − a est inversible dans A et exprimer (1 − a)−1 .
c) Soit (a, b) ∈ A2 . Montrer que, si a et b sont nilpotents et ab = ba, alors a + b est
nilpotent.

226
Du mal à démarrer ?

Du mal à démarrer ?
14.1 a) Immédiat. b) Se rappeler que, par définition, une application
b) Montrer que ∗ n’est pas associative en calculant d’un intervalle de R dans R est de classe C 1 si et
(x ∗ y) ∗ z et x ∗ (y ∗ z) pour un choix de (x, y, z) assez seulement si elle est dérivable et à dérivée continue.
simple, et en obtenant deux résultats différents. Pour l’associativité, utiliser l’associativité de la loi
◦ dans l’ensemble des applications de [0 ; +∞[ dans
14.2 Puisque G n’apparaît pas comme sous-groupe d’un [0 ; +∞[.
groupe connu, pour montrer que G est un groupe, re-
c) Utiliser la définition d’un sous-groupe (ou une ca-
venir à la définition, en étudiant successivement l’as-
ractérisation). Se rappeler que f (x) ∼ x si-
sociativité, l’existence d’un neutre, l’existence d’un x −→ +∞
symétrique pour tout élément de G. f (x)
gnifie : −→ 1.
Pour montrer que ∗ n’est pas commutative, calculer x x −→ +∞

(z, t) ∗ (z 0 , t0 ) et (z 0 , t0 ) ∗ (z, t) pour un choix assez


simple, et en obtenant deux résultats différents. 14.9 a) Appliquer l’hypothèse à x et à 1 + x, où 1 désigne
le neutre de la deuxième loi (notée multiplicative-
14.3 Calculer ab2 a, puis b4 , obtenir b4 = b et conclure ment) de A.
b3 = e.
b) Appliquer l’hypothèse à x, à y, à x + y.
14.4 Un sens est évident.
Pour l’autre sens, raisonner par l’absurde. 14.10 Calculer ba(bxa − 1).
14.5 Faire un cycle d’implications, par exemple :
14.11 1) Si aba = 1, calculer ab par ab = (ab)1, obtenir
(i) =⇒ (iii) =⇒ (ii) =⇒ (iv) =⇒ (i).
ab = ba, puis a2 b = 1 et ba2 = 1.
Utiliser la notion de sous-groupe, par sa définition. 2) Si a2 b = 1 et ba2 = 1, calculer ba par ba = (ba)1,
14.6 a) Montrer (ab)(ab) = (ba)(ab) puis composer à obtenir ab = ba, puis aba = 1.
droite dans chaque membre par l’inverse de ab.
b) Montrer que, si an = e, alors (a−1 )n = e. Utiliser 14.12 Montrer qu’il existe p, h ∈ N∗ tels que ap+h = ap ,
puis déduire : ∀k ∈ N∗ , ap+kh = ap .
les rôles symétriques de a et a−1 pour montrer que
En notant b = ah , obtenir b1+h = b puis séparer en
a et a−1 sont de même ordre.
deux cas : h = 1, h > 2.
c) Si an = e, calculer (bab−1 )n .
d) Utiliser c). 14.13 a) Soit (a, b) ∈ A2 tel que ab = ba.

14.7 a) Pour montrer que (E, ∗) est un groupe, revenir à Montrer, par récurrence sur k : ∀k ∈ N∗ , abk = bk a.
la définition de groupe, en se ramenant, grâce à f , Déduire, par récurrence sur k :
aux conditions sur G.
∀k ∈ N∗ , (ab)k = ak bk .
b) Utiliser f : R −→ R, x 7−→ x3 .

14.8 a) Revenir à la définition de groupe, ou bien montrer b) Se rappeler la formule sur une sommation géomé-
que G est un sous-groupe du groupe des bijections de trique.
[0 ; +∞[ sur [0 ; +∞[. c) Utiliser la formule du binôme de Newton.

227
Chapitre 14 – Structures algébriques usuelles

Vrai ou Faux, les réponses


14.1 C’est un résultat du cours. V F

14.2 Si e1 et e2 sont neutres, alors e1 ∗ e2 = e2 puisque e1 est neutre, et e1 ∗ e2 = e1 puisque V F


e2 est neutre, donc e1 = e2 .

14.3 L’addition n’est pas interne dans R∗ , par exemple : 1 ∈ R∗ , −1 ∈ R∗ , 1+(−1) = 0 ∈


/ R∗ . V F

14.4 L’ensemble R∗+ n’a pas de neutre pour l’addition, car, si e est neutre, alors e + 1 = 1, V F
donc e = 0, e ∈
/ R∗ .

14.5 C’est un résultat du cours. V F

14.6 Il est clair que le neutre de SX , qui est


 IdX , est élément de GA , que, si f, g ∈ GA , alors, V F
pour tout a ∈ A, (f ◦ g)(a) = f g(a) = f (a) = a, donc f ◦ g ∈ GA , et que, si f ∈ GA ,
alors, pour tout a ∈ A, a = f −1 (a) car f (a) = a, donc f −1 ∈ GA ..

14.7 On a 2 ∈ Z \ {0} et 2 n’a pas d’inverse dans Z. V F

14.8 C’est un résultat du cours. V F

14.9 Il y a eu oubli de l’hypothèse : non nul. V F


Le résultat correct est : tout élément non nul d’un corps admet un inverse.

14.10 On a : y = 1y = (zx)y = z(xy) = z1 = z. V F

228
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
14.1 2) Neutre :
a) On a, pour tout (x, y) ∈ R2 : On a, pour tout (z, t) ∈ G :
2 2
y ∗ x = y + x + y x = x + y + x y = x ∗ y, 2 2 (z, t) ∗ (0, 0) = (z, t) et (0, 0) ∗ (z, t) = (z, t),
donc (0, 0) est neutre pour ∗.
donc ∗ est commutative.
b) On a, par exemple : 3) Symétriques :

(1 ∗ 1) ∗ (−1) = (1 + 1 + 12 12 ) ∗ (−1) = 3 ∗ (−1) Soit (z, t) ∈ G. On a, pour tout (z 0 , t0 ) ∈ G :



2 2 (z, t) ∗ (z 0 , t0 ) = (0, 0)
= 3 + (−1) + 3 (−1) = 11,
(z 0 , t0 ) ∗ (z, t) = (0, 0)
1 ∗ 1 ∗ (−1) = 1 ∗ 1 + (−1) + 12 (−1)2 = 1 ∗ 1
 

 z + z 0 , t + t0 + Im (zz 0 ) = (0, 0)
 
= 1 + 1 + 12 12 = 3 6= 11,
⇐⇒
 z 0 + z, t0 + t + Im (z 0 z) = (0, 0)
donc ∗ n’est pas associative.
c) On a, pour tout x ∈ R : 0 ∗ x = x ∗ 0 = 0,
 

 z + z0 = 0 
 z 0 = −z
donc R admet un neutre pour ∗ et ce neutre est 0.

 

⇐⇒ t + t0 + Im (zz 0 ) = 0 ⇐⇒ t + t0 + Im (−|z|2 ) = 0
d) (1) On a, pour tout x ∈ R : 
 

t + t + Im (z 0 z) = 0 t + t + Im (−|z|2 ) = 0
0
 0

1 ∗ x = 0 ⇐⇒ 1 + x + x2 = 0,  
z 0 = −z z 0 = −z
et cette équation du second degré n’a pas de solution dans R ⇐⇒ ⇐⇒
puisque son discriminant ∆ = 1 − 4 = −3 est < 0. t + t0 = 0 t0 = −t.

On conclut que l’équation 1∗x = 0 n’a pas de solution dans R. Ceci montre que (z, t) admet un symétrique (et un seul) et
que ce symétrique est (−z, −t).
(2) On a, pour tout x ∈ R :
On conclut que (G, ∗) est un groupe.
1 ∗ x = 1 ⇐⇒ 1 + x + x2 = 1 ⇐⇒ x2 + x = 0
4) Commutativité :
x = −1 ou x = 0 .

⇐⇒
On a :
On conclut que l’équation 1 ∗ x = 1 admet exactement deux
(1, 0) ∗ ( i , 0) = 1 + i , 0 + 0 + Im (1 i ) = (1 + i , 1)

solutions dans R, les réels −1 et 0.
( i , 0) ∗ (1, 0) = i + 1, 0 + 0 + Im ( i 1) = (1 + i , −1),
14.2
Remarquer d’abord que ∗ est bien une loi interne dans donc (1, 0) ∗ ( i , 0) 6= ( i , 0) ∗ (1, 0),
G = C × R.
et on conclut que (G, ∗) n’est pas commutatif.
1) Associativité :
14.3
On a, pour tous (z, t), (z 0 , t0 ), (z 00 , t00 ) ∈ G : On a : ab2 a = a(aba)a = a2 ba2 = ebe = b,
(z, t) ∗ (z 0 , t0 ) ∗ (z 00 , t00 ) = z + z 0 , t + t0 + Im (zz 0 ) ∗ (z 00 , t00 ) puis : b = (b2 )2 = (aba)(aba) = abeba = ab2 a = b,
4
 

   donc : b3 = b4 b−1 = bb−1 = e.


= (z + z 0 ) + z 00 , t + t0 + Im zz 0 ) + t00 + Im (z + z 0 )z 00
14.4
1) Si H ⊂ K ou K ⊂ H, alors H ∪ K = K ou H ∪ K = H,
 
= z + z 0 + z 00 , t + t0 + t00 + Im (zz 0 ) + Im (zz 00 ) + Im (z 0 z 00 )
donc H ∪ K est un sous-groupe de G.
et
2) Réciproquement, supposons que H ∪ K soit un sous-
(z, t)∗ (z 0 , t0 )∗(z 00 , t00 ) = (z, t)∗ z 0 +z 00 , t0 +t00 +Im (z 0 z 00 ) groupe de G. Raisonnons par l’absurde : supposons H 6⊂ K
 

  et K 6⊂ H. Il existe a ∈ H tel que a ∈


/ K, et il existe b ∈ K
= z + (z 0 + z 00 ), t + t0 + t00 + Im (z 0 z 00 ) + Im z(z 0 + z 00 ) tel que b ∈

/ H.
Puisque H ∪ K est un sous-groupe de G et que a et b sont
 
= z + z 0 + z 00 , t + t0 + t00 + Im (z 0 z 00 ) + Im (zz 0 ) + Im (zz 00 ) .
dans H ∪ K, on a ab ∈ H ∪ K, c’est-à-dire : ab ∈ H ou
On a donc : ab ∈ K.
(z, t) ∗ (z 0 , t0 ) ∗ (z 00 , t00 ) = (z, t) ∗ (z 0 , t0 ) ∗ (z 00 , t00 )
  •Supposons ab ∈ H. Comme b = a−1 (ab), que a ∈ H et
ab ∈ H et que H est un sous-groupe de G, on déduit b ∈ H,
et on conclut que ∗ est associative. contradiction.

229
Chapitre 14 – Structures algébriques usuelles

•Supposons ab ∈ K. Comme a = (ab)b−1 , que b ∈ K et 14.7


ab ∈ K et que K est un sous-groupe de G, on déduit a ∈ K,
a) Remarquer, pour alléger les calculs, que, pour tout
contradiction.
(x, y) ∈ E 2 : f (x ∗ y) = f (x)f (y), et que, f étant bijec-
Ce raisonnement par l’absurde, montre : H ⊂ K ou K ⊂ H. tive (donc injective), on a, pour tout (a, b) ∈ E 2 ,
f (a) = f (b) =⇒ a = b,
14.5
ce qui permettra, dans certaines conditions, de simplifier
(i) =⇒ (iii) : par f .
Supposons que HK est un sous-groupe de G. 1) Neutre :
Soit x ∈ HK. Comme x−1 ∈ HK, il existe (h, k) ∈ H × K
tel que x−1 = hk. En notant e le neutre de (G, ·) et ε = f −1 (e), on a e = f (ε)
et, pour tout x ∈ E :
On a alors : x = (x −1 −1
) = (hk) −1
=k −1 −1
h ∈ KH. 
Ceci prouve : HK ⊂ KH. f (x ∗ ε) = f (x)f (ε) = f (x)e = f (x)

(iii) (ii) :
f (ε ∗ x) = f (ε)f (x) = ef (x) = f (x),
=⇒
Supposons HK ⊂ KH. d’où, puisque f est injective : x ∗ ε = x et ε ∗ x = x,
ce qui montre que ε est neutre pour ∗ dans E.
•Il est clair que, en notant e le neutre de G, on a
e = ee ∈ KH. 2) Associativité :
•Soit x ∈ KH. Il existe (h, k) ∈ H × K tel que x = kh. On a, pour tout (x, y, z) ∈ E 3 :
On a alors : x −1
= (kh) −1
=h−1 −1
k ∈ HK ⊂ KH.
 
f (x ∗ y) ∗ z = f (x ∗ y)f (z) = f (x)f (y) f (z)
•Soient x, y ∈ KH. Il existe (h, k) ∈ H ×K, (h0 , k0 ) ∈ H ×K
 
= f (x) f (y)f (z) = f (x)f (y ∗ z) = f x ∗ (y ∗ z) ,
tels que x = kh et y = k0 h0 . d’où, puisque f est injective, (x ∗ y) ∗ z = x ∗ (y ∗ z),
Comme hk0 ∈ HK ⊂ KH, il existe (h00 , k00 ) ∈ H × K tel que ce qui montre que ∗ est associative dans E.
hk0 = k00 h00 , d’où :
3) Symétriques :
xy = (kh)(k0 h0 ) = k(k00 h00 )h0 = (kk00 )(h00 h0 ) ∈ KH.
Soit x ∈ E. En notant t = f (x) ∈ G, t−1 le symétrique de t
Ceci montre que KH est un sous-groupe de G. dans le groupe (G, ·) et x0 = f −1 (t−1 ), on a :
(ii) (iv) :

=⇒ f (x ∗ x0 ) = f (x)f (x0 ) = tt−1 = e = f (ε)
Se déduit de (i) =⇒ (iii) en échangeant H et K. f (x0 ∗ x) = f (x0 )f (x) = t−1 t = e = f (ε),
(iv) =⇒ (i) : d’où, puisque f est injective, x ∗ x0 = ε et x0 ∗ x = ε,
Se déduit de (iii) =⇒ (ii) en échangeant H et K. ce qui montre que x admet un symétrique pour ∗ dans E.
On a montré : (i) =⇒ (iii) =⇒ (ii) =⇒ (iv) =⇒ (i). Finalement, (E, ∗) est un groupe.
Finalement, les quatre propriétés envisagées sont deux à deux b) D’après le cours, (R, +) est un groupe.
équivalentes. L’application f : R −→ R, x 7−→ x3 est bijective √ et son ap-
14.6 plication réciproque est f −1 : R −→ R, t 7−→ 3 t. On a :
p
∀(x, y) ∈ R2 , x ∗ y = 3 x3 + y 3 = f −1 f (x) + f (y) .

a) On a : (ab)(ab) = (ab)2 = e = b2 = beb = ba2 b = (ba)(ab),
D’après a), on conclut que (R, ∗) est un groupe.
d’où, en multipliant à droite par (ab)−1 : ab = ba.
b) Supposons a d’ordre fini et notons n son ordre. 14.8
On a : (a−1 )n = (an )−1 = e−1 = e, donc a−1 est d’ordre a) 1) Loi interne :
fini et, en notant p son ordre, on a : p 6 n.
Soit (f, g) ∈ G2 . Alors, g ◦ f : [0 ; +∞[ −→ [0 ; +∞[ existe,
En échangeant les rôles de a et a−1 et, puisque g ◦ f est de classe C 1 par composition,
(a−1 )−1 = a, on obtient aussi n 6 p. (g ◦ f )0 = (g 0 ◦ f )f 0 > 0 car f 0 > 0 et g 0 > 0,
Finalement, a−1 est d’ordre fini, et de même ordre que a.

(g ◦ f )(0) = g f (0) = g(0) = 0,
c) Supposons a d’ordre fini, et notons n son ordre. et g ◦ f (x) −→ +∞, par composition de limites,
x −→ +∞
On a : (bab−1 )n = ban b−1 = beb−1 = e, donc bab−1 est puisque f (x) −→ +∞ et g(y) −→ +∞.
x −→ +∞ y −→ +∞
d’ordre fini et, en notant q son ordre, on a : q 6 n.
Il en résulte g ◦ f ∈ G et donc ◦ est interne dans G.
En échangeant les rôles de b et b−1 , on obtient aussi n 6 q.
2) Associativité :
Finalement, bab−1 est d’ordre fini, et de même ordre que a.
d) Remarquer : ba = b(ab)b−1 et appliquer c). La loi ◦ est associative dans l’ensemble des applications de
[0 ; +∞[ dans [0 ; +∞[, donc ◦ est associative dans G.

230
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
3) Neutre : On conclut : H est un sous-groupe de G.

En notant ε = Id[0 ; +∞[ , ε est une application de [0 ; +∞[ 5) L’application f : [0 ; +∞[ −→ [0 ; +∞[, x 7−→ 2x est élé-
dans [0 ; +∞[, de classe C 1 , ε0 = 1 > 0, ε(0) = 0, ment de G (cf. a) 5)), mais n’est pas élément de H, car
ε(x) = x −→ +∞, donc ε ∈ G. f (x) 6∼ x. Ceci montre : H 6= G.
x −→ +∞ x −→ +∞

On a : ∀f ∈ G, f ◦ ε = ε ◦ f = f,
14.9
donc ε est neutre pour ◦ dans G.
a) Soit x ∈ A. En appliquant l’hypothèse à x et à 1+x, on a :
x2 = x et (1 + x)2 = 1 + x. Alors :
4) Symétriques :
(1 + x)2 = 1 + x ⇐⇒ 1 + 2x + x2 = 1 + x ⇐⇒ x + x2 = 0
Soit f ∈ G. Comme f 0 > 0, f est strictement croissante sur
⇐⇒ x + x = 0 ⇐⇒ 2x = 0.
l’intervalle [0 ; +∞[.
On conclut : ∀x ∈ A, 2x = 0.
Puisque f est continue, strictement croissante, que f (0) = 0
et que f (x) −→ +∞, d’après le théorème de la bijection b) Soit (x, y) ∈ A2 . On applique l’hypothèse à x, à y, à x + y,
x −→ +∞ d’où :
monotone, f est bijective, f −1 est continue, f −1 (0) = 0 et
x + y = (x + y)2 = x2 + xy + yx + y 2 = x + y + (xy + yx),
f −1 (x) −→ +∞. De plus, puisque f est de classe C 1 et
et donc : xy + yx = 0.
x −→ +∞
que f 0 ne s’annule pas (car f 0 > 0), f −1 est de classe C 1 sur
1 Mais, d’après a) : xy + xy = 2xy = 0.
[0 ; +∞[ et (f −1 )0 = 0 > 0. On déduit : f −1 ∈ G.
f ◦ f −1 On déduit, par soustraction : xy = yx, et on conclut que
Ainsi : f −1 ∈ G et f ◦ f −1 = f −1 ◦ f = ε. l’anneau A est commutatif.
On conclut que tout élément de G admet un symétrique pour 14.10
la loi ∗ dans G. Puisque ab est inversible à droite, il existe x ∈ A tel que :
(ab)x = 1. On a :
D’après 1), 2), 3), 4), G est un groupe pour la loi ◦.
ba(bxa − 1) = ba(bxa) − ba = b(abx)a − ba = b1a − ba = 0.
5) Commutativité :
Comme ba n’est pas diviseur de zéro à gauche, il en résulte :
Il est clair que les applications bxa − 1 = 0, donc bxa = 1.
Ainsi, a(bx) = 1 et (bx)a = 1, donc a est inversible dans A,
f : [0 ; +∞[ −→ [0 ; +∞[, x 7−→ 2x et a−1 = bx.
ϕ : [0 ; +∞[ −→ [0 ; +∞[, x 7−→ e x − 1 14.11
sont éléments de G. 1) Supposons aba = 1.
On a, pour tout x ∈ [0 ; +∞[ : On a alors :
ab = (ab)1 = (ab)(aba) = (aba)(ba) = 1(ba) = ba,
(ϕ ◦ f )(x) = ϕ(2x) = e 2x − 1

puis : a2 b = a(ab) = aba = 1 et ba2 = (ba)a = aba = 1.
(f ◦ ϕ)(x) = f ( e x − 1) = 2( e x − 1) = 2 e x − 2.
2) Réciproquement, supposons a2 b = 1 et ba2 = 1.
En particulier : (ϕ ◦ f )(1) = e2− 1 et (f ◦ ϕ)(1) = 2 e − 2, On a alors :
donc (ϕ ◦ f )(1) 6= (f ◦ ϕ)(1), d’où ϕ ◦ f 6= f ◦ ϕ. ba = (ba)1 = (ba)(a2 b) = ba3 b = (ba2 )(ab) = 1(ab) = ab,
Ceci montre que G n’est pas commutatif. puis : aba = a(ba) = a(ab) = a2 b = 1.
b) 1) Il est clair que H ⊂ G, par définition de H.
14.12
2) Le neutre ε de G est dans H car ε(x) = x ∼ x. Soit a ∈ E.
x −→ +∞
•Puisque E est fini, les ak , lorsque k décrit N∗ , ne sont pas
3) Soient f, g ∈ H. Remarquons que, puisque g est stricte- deux à deux distincts, donc il existe p, q ∈ N∗ tels que : p < q
ment croissante (car g 0 > 0 sur l’intervalle [0 ; +∞[) et que et ap = aq . Notons h = q − p ∈ N∗ . On a donc ap+h = ap .
g(0) = 0, on a g(x) > 0 pour tout x > 0. On a alors, pour •Montrons, par récurrence sur k : ∀k ∈ N∗ , ap+kh = ap .
x>0: C’est vrai pour k = 1, vu plus haut.
Si c’est vrai pour un k ∈ N∗ , alors, en utilisant l’associativité

(g ◦ f )(x) g f (x) f (x)
= · −→ 1 · 1 = 1, de la loi :
x f (x) x x −→ +∞
donc (g ◦ f )(x) ∼ x, d’où g ◦ f ∈ H. ap+(k+1)h = a(p+kh)+h = ap+kh ah = ap ah = ap+h = ap ,
x −→ +∞
donc c’est vrai pour k + 1.
4) Soit f ∈ H. Comme f −1 (x) −→ +∞ et Ceci montre, par récurrence sur k : ∀k ∈ N∗ , ap+kh = ap .
x −→ +∞
y ∼ f (y), on a, par composition de limites : •En particulier, en remplaçant k par p : ap+ph = ap .
y −→ +∞ Notons b = ap .
f −1 (x) f −1 (x) = x, d’où f −1 ∈ H. On a donc : b1+h = (ap )1+h = ap+ph = ap = b.

∼ f
x −→ +∞

231
Chapitre 14 – Structures algébriques usuelles

Si h = 1, alors b2 = b, d’où a2p = ap , donc n = p convient. b) Puisque a est nilpotent, il existe n ∈ N∗ tel que an = 0.
Supposons h > 2. On a alors :
On a : b2h = b(h−1)+(h+1) = bh−1 bh+1 = bh−1 b = bh ,

(1 − a)(1 + a + a2 + · · · + an−1 ) = 1 − an = 1
d’où : a2ph = (ap )2h = b2h = bh = (ap )h = aph ,
donc n = ph convient. (1 + a + a2 + · · · + an−1 )(1 − a) = 1 − an = 1,

14.13
donc 1 − a est inversible et
a) Soit a ∈ A nilpotent et b ∈ A tel que ab = ba.
n−1
X
Montrons, par récurrence sur k : ∀k ∈ N∗ , abk = bk a. (1 − a)−1 = 1 + a + a2 + · · · + an−1 = ak .
k=0
∗ Pour k = 1, on a ab = ba par hypothèse.
∗ Si abk = bk a pour un k ∈ N∗ , alors : c) Soient a, b ∈ A nilpotents et tels que ab = ba.

ab k+1 k k k
= a(b b) = (ab )b = (b a)b Puisque a est nilpotent, il existe n ∈ N∗ tel que an = 0.
= bk (ab) = bk (ba) = (bk b)a = bk+1 a. Puisque b est nilpotent, il existe p ∈ N∗ tel que bp = 0.
Ainsi, par récurrence sur k : ∀k ∈ N∗ , abk = bk a. Calculons (a + b)n+p−1 en utilisant la formule du binôme de
Newton, ce qui est licite puisque ab = ba :
Montrons, par récurrence sur k :
n+p−1
∀k ∈ N∗ , (ab)k = ak bk . X  n + p − 1 k n+p−1−k
(a + b)n+p−1 = a b
∗ Pour k = 1, on a trivialement ab = ab. k=0
k
∗ Si (ab)k = ak bk pour un k ∈ N∗ , alors : n−1
X n + p − 1 k n+p−1−k
= a b
(ab)k+1 = (ab)k (ab) = (ak bk )(ab) = ak (bk a)b k | {z }
k=0 =0
= ak (abk )b = (ak a)(bk b) = ak+1 bk+1 .
n+p−1−k
n + p − 1 k n+p−1−k
Ainsi, par récurrence sur k : ∀k ∈ N∗ , (ab)k = ak bk .
X 
+ a b = 0,
k=n
k |{z}
•Puisque a est nilpotent, il existe n ∈ N∗ tel que an = 0. =0

Puisque ab = ba, on a : (ab)n = an bn = 0bn = 0, donc ab donc a + b est nilpotent.


est nilpotent.

232
Calcul matriciel Chapitre 15 TITRE FICTIF

et systèmes linéaires
Calcul matriciel et systèmes linéaires

Plan
Les méthodes à retenir 234
Thèmes abordés dans les exercices
• Calcul des puissances d’une matrice carrée assez simple
Vrai ou faux ? 240
• Étude de l’inversibilité et, éventuellement, calcul de l’in-
Les énoncés des exercices 241
verse d’une matrice carrée
Du mal à démarrer ? 244
Vrai ou faux, les réponses 245 • Étude d’ensembles structurés de matrices : groupes, an-
Les corrigés des exercices 246 neaux, corps de matrices
• Détermination du rang d’une matrice.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
On note : • Définitions et structures des ensembles usuels de matrices :
K pour un corps commutatif Mn,p (K), Mn (K), GLn (K), Tn,s (K), Tn,i (K), Dn (K),
Sn (K), An (K)
• Matrices élémentaires
Par commodité, on utilise les
abréviations suivantes : • Définition et propriétés du rang d’une matrice.

ev : espace vectoriel
sev : sous-espace vectoriel

233
Chapitre 15 – Calcul matriciel et systèmes linéaires

Les méthodes à retenir


Méthode
• Essayer, autant que possible, de garder une notation globale
Pour effectuer un calcul (une lettre pour une matrice), ne faisant pas intervenir les termes
sur des matrices des matrices.
• Lorsqu’intervient une matrice diagonale, ou une matrice trigo-
nale, passer aux termes des matrices.
➟ Exercices 15.1, 15.3, 15.8, 15.9, 15.18

Exemple
1) Soit M ∈ M2 (R) telle que M 3 = A. On a alors :

  AM = M 3 M = M 4 = M M 3 = M A.
 
8 0 x y
On note A = ∈ M2 (R). En notant M = , (x, y, z, t) ∈ R4 , on a :
0 −1 z t
Résoudre l’équation
     
8 0 x y x y 8 0
AM = M A ⇐⇒ =
0 −1 z t z t 0 −1
M 3 = A,    
8x 8y 8x −y
⇐⇒ = ⇐⇒ y = z = 0.
d’inconnue M ∈ M2 (R), en remarquant −z −t 8z −t
que, si M 3 = A, alors AM = M A.  
x 0
On a donc : M = .
0 t
2) Puis :
( (
x3 = 8
 3   
x 0 8 0 x=2
M 3 = A ⇐⇒ 3 = ⇐⇒ ⇐⇒
0 t 0 −1 t3 = −1 t = −1.
n 2 
0 o
On conclut : S= .
0 −1

Méthode

Essayer de décomposer linéairement ces matrices sur des matrices plus


Pour effectuer un calcul simples, sans paramètre, si c’est possible.
sur des matrices avec pa-
ramètres

Exemple    
1 0 0 1
On a, pour tout (a, b) ∈ R2 : M (a, b) = a +b ,
0 1 −1 0
Montrer que
| {z } | {z }
notée I notée J
  donc E = Vect (I, J).
n a b o
E = M (a, b) = ; (a, b) ∈ R2 De plus :
−b a    
a b 0 0
est un R-espace vectoriel et en détermi- aI + bJ = 0 ⇐⇒
−b a
=
0 0
⇐⇒ a = b = 0,
ner une base et la dimension.
donc (I, J) est libre.
On conclut : E est un R-ev, (I, J) est une base de E, dim (E) = 2.

234
Les méthodes à retenir

Méthode
• Essayer de décomposer A en combinaison linéaire d’une ma-
Pour calculer les puis- trice αIn , α ∈ K, et d’une matrice simple, souvent une matrice
sances Ak , avec k ∈ N∗ nilpotente, et utiliser la formule du binôme de Newton.
ou k ∈ Z, d’une matrice • Dans certains exemples simples, calculer A2 , A3 et essayer de
carrée A conjecturer une formule pour Ak , que l’on montrera alors par
récurrence sur k.
• La formule obtenue pour Ak , k ∈ N sera souvent aussi valable
pour k ∈ Z.
➟ Exercice 15.7
D’autres méthodes, liées à la réduction des matrices carrées, seront
vues en deuxième année.

Exemple
•Calcul de An pour n ∈ N :
   
1 0 0 1

1 1
 On a : A = + .
On note A = ∈ M2 (R). 0 1 0 0
0 1 | {z } | {z }
notée I notée N
Calculer An pour tout n ∈ Z.
Puisque I et N commutent, on a, d’après la formule du binôme de
n  
n n−k k
Newton : ∀n ∈ N∗ , An = (I + N )n =
X
I N .
k=0
k
On remarque N 2 = 0, donc : ∀k > 2, N k = 0.
La somme précédente se réduit donc aux  deux termes
 d’indices 0 et 1,
n n 1 n
d’où : An = I+ N = I + nN = .
0 1 0 1
Il est clair que la formule obtenue est aussi vraie pour n = 0, puisque
A0 = I.
•Calcul de An pour n ∈ Z− :  
1 −1
La matrice A est inversible et A−1 = .
0 1
Pour tout n ∈ Z− , on a −n ∈ N et :
    
1 n 1 −n 1 0
= = I,
0 1 0 1 0 1
 
1 n
donc An = (A−n )−1 = .
0 1
 
1 n
On conclut : ∀n ∈ Z, An = .
0 1

Méthode
• Noter (E1 , ..., En ) la base canonique de Mn,1 (K), (C1 , ..., Cn )
Pour montrer qu’une la famille des colonnes de A. Exprimer C1 , ..., Cn en fonction de
matrice carrée E1 , ..., En par la donnée de A, résoudre ce système en considé-
A ∈ Mn (K) est inver- rant que les inconnues sont E1 , ..., En , et en déduire l’inversibi-
sible, et éventuellement lité de A et l’expression de l’inverse A−1 de A.
calculer son inverse

235
Chapitre 15 – Calcul matriciel et systèmes linéaires

• Associer à la matrice carrée A un système linéaire AX = Y,


où X, Y sont des matrices-colonnes, et résoudre ce système en
considérant que l’inconnue est X.
• Conjecturer la forme B de la matrice inverse de A, et vérifier
que celle-ci convient, en calculant le produit AB (ou BA).
• Résoudre l’équation AB = In (ou BA = In ) où B est une
matrice carrée inconnue, d’une forme particulière.
• Former une équation simple sur A, puis isoler le terme en In .
• Se rappeler que toute matrice triangulaire à termes diagonaux
tous non nuls est inversible.
➟ Exercices 15.2, 15.6, 15.12, 15.18
Voir aussi les méthodes à retenir du chapitre 22.

Exemple
En notant (E1 , E2 , E3 ) la base canonique de M3,1 (R) et C1 , C2 , C3
les colonnes de A, on a :
Montrer que la matrice  

 C1 = e1 + e2 − 2e3 
e2 = C2 − 2e1
 
1 2 1
 
C2 = 2e1 + e2 ⇐⇒ e3 = C3 − e1
A= 1 1 0 ∈ M3 (R) 
 

−2 0 1
 
C3 = e1 + e3 C1 = e1 + (C2 − 2e1 ) − 2(C3 − e1 )
est inversible et calculer son inverse. 
e1 = C1 − C2 + 2C3



⇐⇒ e2 = −2C1 + 3C2 − 4C3



e3 = −C1 + C2 − C3 .
 
1 −2 −1
On conclut : A est inversible et A −1
= −1 3 1 .
2 −4 −1

Exemple

A(4A − 3 I3 ) = I3
On a :
Soit A ∈ M3 (R) telle que (4A − 3 I3 )A = I3
4A2 − 3A − I3 = 0. donc A est inversible et A−1 = 4A − 3 I3 .
Montrer que A est inversible et expri-
mer A−1 .

Méthode
Déterminer la dimension du sev engendré par les colonnes de A (ou la
dimension du sev engendré par les lignes de A), qui est égale au rang
Pour calculer le rang
de A.
d’une matrice A
➟ Exercices 15.10, 15.13, 15.15
Voir aussi les méthodes à retenir du chapitre 22.

236
Les méthodes à retenir

Exemple
 
1 1 a
On a L1 = L3 , donc rg (A) = rg (B), où B = .
1 a 1
Déterminer, pour a ∈ R, le rang de la
matrice Si a 6= 1, alors L1 et L2 ne sont pas colinéaires, donc rg (B) = 2.

1 1 a
 Si a = 1, alors L1 = L2 6= 0, donc rg (B) = 1.
A = 1 a 1 ∈ M3 (R).

2 si a 6= 1
1 1 a On conclut : rg (A) =
1 si a = 1.

Méthode
Utiliser la définition du rang d’une matrice comme dimension du sev
engendré par les colonnes de A (ou par les lignes de A).
Pour faire intervenir le ➟ Exercice 15.14
rang d’une matrice A
Voir aussi les méthodes à retenir du chapitre 22.

Exemple
Notons a ∈ L(K p , K n ), b ∈ L(K q , K p ) les applications linéaires ca-
noniquement représentées par A, B respectivement.
Soient n, p, q ∈ N∗ , A ∈ Mn,p (K), D’après le cours,
B ∈ Mp,n (K). Montrer :
rg (AB) = rg (a ◦ b), rg (A) = rg (a), rg (B) = rg (b),
rg (AB) 6 Min rg (A), rg (B) .

et, toujours d’après le cours : rg (a ◦ b) 6 Min rg (a), rg (b) .


On conclut : rg (AB) 6 Min rg (A), rg (B) .




Ainsi, dans un produit de matrices, le rang ne peut que diminuer (au


sens large).

Méthode
Utiliser les propriétés du cours sur les matrices triangulaires, en par-
ticulier :
Pour manipuler des ma-
trices triangulaires • la somme et le produit de deux matrices triangulaires supé-
rieures sont triangulaires supérieures

• une matrice triangulaire est inversible si et seulement si ses


termes diagonaux sont tous non nuls. De plus, dans ce cas, on
connaît les termes diagonaux de la matrice inverse.
➟ Exercices 15.2, 15.7

237
Chapitre 15 – Calcul matriciel et systèmes linéaires

Exemple
•Soient A, B ∈ E.
Puisque A et B sont triangulaires supérieures, d’après le cours, AB est
Soit n ∈ N − {0, 1}. On note E l’en- triangulaire supérieure.
semble des matrices triangulaires supé- De plus, les termes diagonaux de AB sont les produits des termes dia-
rieures dont un terme diagonal au moins gonaux de A et de B à la même place, donc, puisque l’un au moins des
est nul. termes diagonaux de A (par exemple) est nul, l’un au moins des termes
Montrer que E est stable par multiplica- diagonaux de AB est aussi nul.
tion. Ceci montre : AB ∈ E.
Est-ce que E est stable par addition ? •En prenant pour A la matrice diagonale de termes diagonaux
(1, 0, 0, ..., 0) et pour B la matrice diagonale de termes diagonaux
(0, 1, 1, ..., 1), on a A ∈ E, B ∈ E, mais A + B ∈ / E, car tous les
termes diagonaux de A + B sont égaux à 1.
On conclut que E n’est pas stable pour l’addition.

Méthode

Privilégier la notation globale des matrices, en utilisant les propriétés


Pour manipuler des
de la transposition et de la trace :
transposées de ma- > >
trices, ou des traces de (αA + B) = αA> + B > , (AB) = B > A>
matrices carrées tr (αA + B) = α tr (A) + tr (B), tr (AB) = tr (BA), tr (A> ) = tr (A).

Exemple
On a :
>
(A2 ) A2 = (A> A> )(AA) = A> (A> A)A
Soient n ∈ N∗ , A, B ∈ Mn (R) telles
que : A> A = A> B et AB = BA. = A> (A> B)A = (A> A> )(BA) = (A> A> )(AB),
>
Montrer : (A2 ) A2 = (A2 ) B 2 .
> > (A2 ) B 2 = (A> A> )(BB)
= A> (A> B)B = A> (A> A)B = (A> A> )(AB).

Il en résulte :
> >
(A2 ) A2 = (A2 ) B 2 .

Exemple
1) Supposons M + M > = 2 tr (M ) In .
On a, en prenant la trace :
Soit n ∈ N − {0, 1}, M ∈ Mn (R). Mon-

tr (M + M > ) = tr (M ) + tr (M > ) = 2 tr (M )
trer :
tr 2 tr (M ) In  = 2 tr (M ) tr (In ) = 2n tr (M ),
M +M > = 2 tr (M ) In ⇐⇒ M > = −M.
d’où : 2 tr (M ) = 2n tr (M ).
Comme n 6= 1, on déduit tr (M ) = 0, puis M + M > = 0, donc
M > = −M .
2) Réciproquement, supposons M > = −M .
On a, en prenant la trace :
tr (M > ) = tr (M ) et tr (−M ) = − tr (M ),
d’où tr (M ) = − tr (M ), 2 tr (M ) = 0, tr (M ) = 0.
On a alors M + M > = 2 tr (M ) In .

238
Les méthodes à retenir

Méthode
Essayer de :
Pour manipuler des • utiliser la définition, pour A ∈ Mn (K) :
matrices symétriques et A ∈ Sn (K) ⇐⇒ A> = A, A ∈ An (K) ⇐⇒ A> = −A.
des matrices antisymé- • utiliser Sn (K) ⊕ An (K) = Mn (K) et la décomposition :
triques
1 1
∀A ∈ Mn (K), A = (A + A> ) + (A − A> ) .
|2 {z } |2 {z }
∈Sn (K) ∈An (K)
 n(n + 1)  n(n − 1)
• utiliser : dim Sn (K) = , dim An (K) = .
2 2

Exemple
On a :
Soient n ∈ N∗ , A ∈ Sn (R), (B > + C)
>
= B + C > = (A + C) + C > = A + (C + C > )
B, C ∈ Mn (R) telles que A = B − C.
= A> + (C > + C) = (A + C)> + C = B > + C,
Montrer : B > + C ∈ Sn (R).
donc : B > + C ∈ Sn (R).

Exemple
On a :
(AB − BA)> = (AB)> − (BA)> = B > A> − A> B >
Soient n ∈ N∗ , A, B ∈ An (K).
= (−B)(−A) − (−A)(−B) = BA − AB = −(AB − BA),
Montrer : AB − BA ∈ An (K).
donc : AB − BA ∈ An (K).

239
Chapitre 15 – Calcul matriciel et systèmes linéaires

Vrai ou Faux ?
15.1 Si A ∈ Mn,p (K) et X ∈ Mp,1 (K), alors AX est combinaison linéaire des colonnes de A. V F

15.2 On a, pour toutes A, B, C ∈ Mn (K) : BA + CA = A(B + C). V F

15.3 On a, pour toutes A, B ∈ Mn (K) : AB = In ⇐⇒ BA = In . V F

15.4 On a, pour toutes A, B ∈ Mn (K) : AB = 0 ⇐⇒ BA = 0. V F

15.5 Si n > 2, on a, pour toutes matrices A, B de Mn (R) : (A + B)2 = A2 + 2AB + B 2 . V F

15.6 On a, pour toutes A, B ∈ GLn (K) : (AB)−1 = A−1 B −1 . V F

15.7 On a, pour toutes A ∈ Mn,p (K), B ∈ Mp,q (K) : (AB)> = B > A> . V F

15.8 Le rang d’une matrice est égal au nombre de ses colonnes. V F

15.9 Si deux matrices A, B de Mn (R) sont symétriques, alors leur produit AB est aussi V F
symétrique.

15.10 Si deux matrices A, B de Mn (R) sont symétriques, alors le produit ABA est aussi sy- V F
métrique.

240
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


15.1 Équation satisfaite par toute matrice carrée d’ordre 2
 
a b
Soit M = ∈ M2 (R). Montrer : M 2 − (a + d)M + (ad − bc) I2 = 0.
c d

15.2 Exemples simples de calcul d’inverses de matrices carrées inversibles


Pour chacune des matrices  de M3 (R),
 suivantes  montrerqu’elle est inversible et calculer
1 1 1 1 1 0
son inverse : A = 0 1 1 , B = 1 1 1 .
0 0 1 0 1 1

15.3 Calculs simples sur des matrices carrées d’ordre n


Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R). Montrer que deux quelconques des trois propriétés suivantes
entraînent la troisième : (1) A> A = In , (2) A2 = In , (3) A> = A.

15.4 Groupe multiplicatif des matrices triangulaires à termes diagonaux tous égaux à 1
Soient n ∈ N∗ et E l’ensemble des matrices A = (aij )16i,j6n de Mn (K) telles que :
(
i > j =⇒ aij = 0
∀(i, f ) ∈ {1, ..., n}2 ,
i = j =⇒ aij = 2.
Montrer que E est un groupe pour la multiplication.

15.5 Exemple de sous-groupe de GL2 (R)


 
a ab
n o
Montrer que l’ensemble G = A(a, b) = ; (a, b) ∈ ]0 ; +∞[× ] − 1 ; 1[ est un
ab a
sous-groupe de GL2 (R).

15.6 Exemple de calcul d’inverse d’une matrice carrée


 
1 ... ... 1
 ..
.

2 ... 2
Soient n ∈ N∗ , A = Min (i, j) 16i,j6n =  ..  ∈ Mn (R).

. ..

. . . .
1 2 ... n
Montrer que A est inversible et calculer A −1
.

15.7 Calcul des puissances d’une matrice carrée avec paramètres, cas des exposants négatifs
 
1 a b
Soit (a, b, c) ∈ K3 . On note M = 0 1 c  ∈ M3 (K).
0 0 1
a) Calculer M k pour tout k ∈ N.
b) Montrer que M est inversible et calculer M k pour tout k ∈ Z.

241
Chapitre 15 – Calcul matriciel et systèmes linéaires

15.8 Manipulation d’égalités matricielles avec un inverse


Soient n ∈ N∗ , A, B ∈ Mn (R), C = A + B. On suppose que C est inversible.
Montrer : AC −1 B = BC −1 A.

15.9 Commutation par utilisation d’un inverse

Soient n ∈ N∗ , A, B ∈ Mn (R) telles que : AB = A2 + A + In . Montrer : AB = BA.

15.10 Exemple de calcul du rang d’une matrice carrée d’ordre n

Soit n ∈ N∗ . Quel est le rang de A = sin(i + j) 16i,j6n ∈ Mn (R) ?




15.11 Matrices à termes strictement positifs


On dit ici qu’une matrice à termes réels est positive si et seulement si tous ses termes
sont > 0.
a) Montrer que la somme de deux matrices positives est positive et que le produit de deux
matrices positives est positive.
b) Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R) positive. On suppose qu’il existe k ∈ N∗ et X ∈ Mn,1 (R)
positive telle que Ak X = X. Montrer qu’il existe Y ∈ Mn,1 (R) positive telle que AY = Y.

15.12 Étude des matrices combinaisons linéaires de l’identité et de la matrice de seuil

Soient n ∈ N − {0, 1}, (a, b) ∈ K 2 , A la matrice de Mn (K) dont les termes diagonaux
sont tous égaux à a et les termes hors diagonale sont tous égaux à b.
Étudier l’inversibilité de A et calculer A−1 quand cet inverse existe.

15.13 Calcul du rang d’une matrice dont les termes sont issus de la suite de Fibonacci
On note (φn )n∈N la suite de Fibonacci, définie par φ0 = 0, φ1 = 1 et :
∀n ∈ N, φn+2 = φn+1 + φn .
Soit n ∈ N − {0, 1}. Déterminer le rang de la matrice An = (φi+j )06i,j6n ∈ Mn+1 (R).

15.14 Décomposition des matrices de rang 6 1 en produit d’une colonne par une ligne
Soient n ∈ N∗ , H ∈ Mn (K) telle que rg (H) 6 1.
a) Montrer qu’il existe (U, V ) ∈ Mn,1 (K) tel que : H = U V > et tr (H) = V > U.
2

b) Montrer : ∀A ∈ Mn (K), HAH = tr (AH)H.

15.15 Exemple de calcul du rang d’une matrice carrée d’ordre n


 
1 0 ... 0 1
..
. (0) 0
 
1 1
Soient n ∈ N − {0, 1}, An = 0 . . . . . . . . . ...  ∈ Mn (R).
 
 
.
 .. (0) . . .
 

1 0
0 ... 0 1 1
Déterminer le rang de An .

242
Énoncés des exercices

15.16 Commutant d’une matrice diagonale à termes diagonaux deux à deux distincts
Soient n ∈ N∗ , d1 , ..., dn ∈ K deux à deux distincts, D = diag (d1 , ..., dn ) la matrice dia-
gonale dont les termes diagonaux sont, dans l’ordre, d1 , ..., dn . Montrer que le commutant
de D, c’est-à-dire l’ensemble C (D) = A ∈ Mn (K) ; AD = DA est égal à l’ensemble


Dn (K) des matrices diagonales de Mn (K).

15.17 Exemple de groupe multiplicatif de matrices carrées d’ordre trois


 
1−x x 0
On note, pour tout x ∈ R : A(x) =  x 1 − x 0 ∈ M3 (R)
0 0 0
et G = A(x) ; x ∈ R − {1/2} .


a) Montrer que G est un groupe commutatif pour la multiplication.


b) Le groupe G est-il un sous-groupe de GL3 (R) ?

15.18 Exemple de calcul de l’inverse d’un polynôme de matrice carrée


Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R) telle que : A5 + A = In .
Montrer que A2 + A + In est inversible et calculer son inverse.

15.19 Centre de Mn (K)


Soit n ∈ N∗ . Déterminer le centre de Mn (K), c’est-à-dire :
A ∈ Mn (K) ; ∀M ∈ Mn (K), AM = M A .


243
Chapitre 15 – Calcul matriciel et systèmes linéaires

Du mal à démarrer ?
15.1 Calculer M 2 , puis le premier membre de l’égalité 15.10 Montrer que les colonnes de A se décomposent linéai-
voulue. rement sur deux colonnes simples et fixes (qui ne sont
pas, a priori, des colonnes de A).
15.2 Noter (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de M3,1 (R) et
(V1 , V2 , V3 ) les colonnes de la matrice proposée. Ex- 15.11 a) Revenir aux éléments des matrices.
primer, en utilisant la matrice de l’énoncé, V1 , V2 , V3 b) Considérer :
en fonction de e1 , e2 , e3 , puis calculer e1 , e2 , e3 en
fonction de V1 , V2 , V3 par résolution d’un système k−1
X
d’équations, ce qui montre que la matrice est inver- Y = Ai X = X + AX + · · · + Ak−1 X.
sible et fournit son inverse. i=0

15.3 Montrer successivement : 15.12 Décomposer linéairement A sur In et sur la matrice U


dont tous les termes sont égaux à 1.
• (1) et (2) =⇒ (3),
 
Remarquer que U 2 = nU . En déduire une équation
• (1) et (3) =⇒ (2),
 
du second degré satisfaite par A.
• (2) et (3) =⇒ (1).
 
15.13 Remarquer que, pour tout j ∈ {0, ..., n}, la colonne
15.4 Montrer que E est un sous-groupe de GLn (K). numéro j + 2 de An est la somme des colonnes nu-
méros j + 1 et j de An .

15.5 Revenir à la définition d’un sous-groupe. 15.14 a) Remarquer que, puisque rg (H) = 1, les colonnes
de H sont colinéaires à une colonne fixe, qui n’est
pas a priori une colonne de H.
15.6 En notant (e1 , ..., en ) la base canonique de Mn,1 (R),
et (C1 , ..., Cn ) les colonnes de A, exprimer C1 , ..., Cn b) Montrer, avec les notations de a) :
en fonction de e1 , ..., en , puis inverser le système HAH = (V > AU )U V > .
d’équations, en calculant e1 , ..., en en fonction de
C1 , ..., Cn , ce qui fournira A−1 . Appliquer le résultat de a) à AH à la place de H.

15.7 a) Décomposer M en M = I3 + N et utiliser la for- 15.15 Opérer Cn ←− Cn − C1 + C2 + · · · + (−1)n−1 Cn−1 ,


mule du binôme de Newton. pour amener une n-ième colonne plus simple.
b) Utiliser la formule du binôme de Newton. 15.16 Un sens est évident.
Réciproquement, si A ∈ C (D), traduire AD = DA
15.8 Obtenir
en passant par les éléments.
AC −1 + BC −1 = In et C −1 A + C −1 B = In ,
15.17 a) Revenir à la définition d’un groupe.
multiplier par B et déduire AC −1 B = BC −1 A. b) Remarquer que I3 n’est pas dans G.

15.9 Utiliser la propriété suivante du cours : 15.18 Effectuer la division euclidienne de X5 + X − 1 par
X2 + X + 1.
∀(M, N ) ∈ Mn (R) , M N = In ⇐⇒ N M = In .
2 
15.19 Utiliser les matrices élémentaires Eij .

244
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
15.1 C’est un résultat du cours. V F

15.2 Le résultat correct est : BA+CA = (B +C)A et il se peut que B +C et A ne commutent V F


pas.

15.3 C’est un résultat du cours. V F


Ainsi, si une matrice carrée admet un inverse d’un côté, alors elle admet aussi le même
inverse de l’autre côté.
   
0 0 0 0
15.4 Contre-exemple : n = 2, A = , B= . V F
1 0 0 1
Ainsi, si le produit de deux matrices dans un certain ordre est la matrice nulle, alors le
produit dans l’autre ordre n’est pas nécessairement la matrice nulle.
   
0 0 0 0
15.5 Contre-exemple : n = 2, A = , B= . V F
1 0 0 1
Les matrices A et B peuvent ne pas commuter.
La formule correcte est, en développant : (A + B)2 = A2 + AB + BA + B 2 .
   
1 1 1 0
15.6 Contre-exemple : n = 2, A = , B= . V F
0 1 1 1
Le résultat correct est : AB est inversible et (AB)−1 = B −1 A−1 .

15.7 C’est une formule du cours. V F

15.8 Le rang d’une matrice est le rang de la famille de ses colonnes. V F


 
3 4
Par exemple, le rang de la matrice est égal à 1 et non à 2.
3 4
     
1 1 0 1 1 2
15.9 Contre-exemple : n = 2, A = , B= , AB = . V F
1 0 1 1 0 1

15.10 On a : (ABA)> = A> B > A> = ABA. V F

245
Chapitre 15 – Calcul matriciel et systèmes linéaires

Corrigés des exercices


15.1 15.5
On calcule : On a, avec les notations de l’énoncé :
a2 + bc
    
a b a b ab + bd
M2 = = , a ab
cb + d2 • det A(a, b) = = a2 − a2 b2 = a2 (1 − b2 ) 6= 0,

c d c d ca + dc
ab a
d’où, en effectuant les opérations :
donc A(a, b) ∈ GL2 (R), ce qui montre G ⊂ GL2 (R).
M 2 − (a + d)M + (ad − bc) I2 = 0.    
1 b 1 d
15.2 • A(a, b)A(c, d) = a c
b 1 d 1
Notons (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de M3,1 (R) et b+d
!
(V1 , V2 , V3 ) les colonnes de la matrice proposée.
 
1 + bd b+d 1 1+bd
= ac = ac(1 + bd) b+d ∈ G,
On exprime, en utilisant la matrice de l’énoncé, V1 , V2 , V3 en b+d 1 + bd 1
1+bd
fonction de e1 , e2 , e3 , puis on calcule e1 , e2 , e3 en fonction b+d
de V1 , V2 , V3 par résolution d’un système d’équations, ce qui car ac > 0 et ∈ ] − 1 ; 1[.
montre que la matrice est inversible et fournit l’inverse. 1 + bd
 
1 0
 
V1 = e1

e1 = V1
 • A(1, 0) = = I2 .
0 1
 
•Pour A : V2 = e1 + e2 ⇐⇒ e2 = V2 − V1
• A(a, b)A(c, d) = I2

 

V = e + e + e e = V − V
3 1 2 3 3 3 2 
d = −b
  (
−1 0 1 ac(1 + bd) = 1

donc A est inversible et : A−1 1 −1 .
= 0 ⇐⇒ ⇐⇒ 1
ac(b + d) = 0 c =

0 1 0 a(1 − b2 )
et on a bien alors c > 0 et d ∈ ] − 1 ; 1[.
 
V1 = e1 + e2 e1 = V2 − V3

 

•Pour B : V2 = e1 + e2 + e3 ⇐⇒ e3 = V2 − V1 On conclut : G est un sous-groupe de GL2 (R).
 
15.6

V = e + e 
e = V − (V − V )
3 2 3 2 1 2 3

Notons (e1 , ..., en ) la base canonique de Mn,1 (R) et


 
0 1 −1
donc B est inversible et : B −1 =  1 −1 1 . C1 , ..., Cn les colonnes de A. On a :
−1 1 0 
C = e1 + e2 + · · · + en
 1

15.3



C2 = e1 + 2e2 + · · · + 2en

• (1) et (2) =⇒ (3) :
  


..

Supposons A> A = In et A2 = In . Alors, A est inversible et
.
on a : A−1 = A> et A−1 = A, d’où : A> = A.



= e1 + 2e2 + · · · + (n − 1)en−1 + (n − 1)en


 C n−1
• (1) et (3) =⇒ (2) :
  



Cn = e1 + 2e2 + · · · + (n − 1)en−1 + nen

Supposons A A = In et A> = A.
>

On a alors : A2 = A> A = In . 
e + e2 + · · · + en = C1
• (2) et (3) =⇒ (1) :  1
  



Supposons A2 = In et A> = A. On a alors : A> A = A2 = In . e2 + · · · + en = C2 − C1





..

⇐⇒
15.4


 .
+ en = Cn−1 − Cn−2

•Soient A, B ∈ E. Comme A et B sont triangulaires su-


en−1

périeures à termes diagonaux tous égaux à 1, par produit


en = Cn − Cn−1

d’après le cours, AB l’est aussi, donc AB ∈ E. 
•Il est clair que In ∈ E. 


e1 = C1 − (C2 − C1 ) = 2C1 − C2
•Si A ∈ E, alors, A est triangulaire supérieure à termes dia-


e2 = (C2 − C1 ) − (C3 − C2 ) = −C1 + 2C2 − C3


gonaux tous non nuls, donc, d’après le cours, A est inversible



..

et A−1 est triangulaire supérieure et ses termes diagonaux

⇐⇒ .
sont tous égaux 1−1 , c’est-à-dire 1, donc A−1 ∈ E. 


Ainsi, E est un sous-groupe de GLn (K), donc E est un

en−1 = −Cn−2 + 2Cn−1 − Cn



groupe pour la multiplication.



en = −Cn−1 + Cn .

246
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
Ceci montre que A est inversible et que : 15.8
 
2 −1 0 ... 0 Puisque C = A + B est inversible, on a :
.. .. 
(A + B)C −1 = In et C −1 (A + B) = In ,

−1 2 . (0) . 
 
.. .. .. d’où : AC = In et C −1 A + C −1 B = In ,
 
−1 −1
A−1 =  . . . . + BC
 
0 0
 .
 
 . .. donc :

 . .

(0) 2 −1
AC −1 B + BC −1 B = B et BC −1 A + BC −1 B = B,
0 ... 0 −1 1
On peut contrôler le résultat, par exemple pour n = 3 : puis, par soustraction : AC −1 B = BC −1 A.
    
1 1 1 2 −1 0 1 0 0
1 2 2 −1 15.9
2 −1 = 0 1 0 .
 
1 2 3 0 −1 1 0 0 1 On a : A(B − A − In ) = AB − A2 − A = In ,

15.7 donc, d’après le cours, on a aussi : (B − A − In )A = In ,


d’où : A2 + A + In = AB.
 
0 a b BA =
a) On a : M = I3 + N, où N = 0 0 c  , et :

0 0 0 15.10
N N
z
 }| { z }| { Puisque : sin(i + j) = cos j sin i + sin j cos i,
0 a b 0 a b
0 0 c  0 0 c  pour tout j ∈ {1, ..., n}, la jème colonne de A est :
0 0 0 0 0 0 sin 1 cos 1
   
.  .   . 
cos j  .  + sin j  .  .
    
0 a b 0 0 ac 0 0 0
0 . .
0 c 0 0 0  0 0 0
sin n cos n
0 0 0 0 0 0 0 0 0
Ceci montre que les colonnes de A se décomposent linéaire-
| {z } | {z } | {z }
N N2 N3
ment sur deux colonnes fixes, donc rg (A) 6 2.
Comme I3 et N commutent, on a, par la formule du binôme
de Newton, pour tout k ∈ N : Il est clair que, si n = 1, alors rg (A) = 1.
k  
k Si n > 2, les deux premières colonnes de A forment une fa-
k k  k 
I3 +
X
M k = (I3 + N )k = Ni = N+ N2
i 0 1 2 sin 2 sin 3
i=0 mille libre, puisque par exemple 6= 0, et on
      sin 3 sin 4
1 0 0 0 a b 0 0 ac conclut : rg (A) = 2;
k(k − 1)
= 0 1 0  + k 0 0 c  + 0 0 0 
0 0 1 0 0 0 2 0 0 0 
1 si n = 1
k(k−1) Finalement : rg (A) =
 
1 ka kb + ac
= 0
2
.
2 si n > 2.
 1 kc
0 0 1
15.11
b) •Notons M 0 la matrice obtenue en remplaçant k par −1
dans la formule obtenue en a). On a :

1 a b

1 −a −b + ac
 
1 0 0
 a) 1) Soient A = (aij )ij , B = (bij )ij ∈ Mn,p (R) po-
0
M M = 0 1 c  0 1 −c  = 0 1 0 , sitives. On a alors A + B = (aij + bij )ij et, pour tout
0 0 1 0 0 1 0 0 1 (i, j) ∈ {1, ..., n}2 , aij > 0 et bij > 0, d’où aij + bij > 0, et
donc A + B est positive.
donc M est inversible et M −1 = M 0 .
2) Soient A = (aij )ij ∈ Mn,p (R), B = (bjk )jk ∈ Mp,q (R)
•Montrons que la formule obtenue en a) est aussi valable
positives.
pour k ∈ Z.
Soit k
∈ Z− . On a alors k 6 0, −k > 0, et : On a alors AB = (cik )ik , où, pour tout couple
p
k(k−1) k(k+1)
(i, k) ∈ {1, ..., n} × {1, ..., q} : cik = aij bjk > 0, comme
   X
1 ka kb + 2
ac 1 −ka −kb + 2
ac
0 1 kc  0 1 −kc  j=1
0 0 1 0 0 1 somme de produits de nombres tous > 0, et donc AB est
| {z } positive.
M −k
 
1 0 0
k−1
= 0 1 0  .
b) Considérons Y =
X
0 0 1 Ai X.
 k(k−1)
 i=0
1 ka kb + ac
D’après a), comme A et X sont positives, par produit, pour
2
On conclut : ∀k ∈ Z, M = 0
k  1 kc .
0 0 1 tout i ∈ {1, ..., k − 1}, Ai X est positive, puis, par addition Y
est positive.

247
Chapitre 15 – Calcul matriciel et systèmes linéaires

On, a : Il existe donc v1 , .., vn ∈ K tels que :


AY = A(X + AX + · · · + Ak−1 X) u1 v1 . . . u1 vn
 
  . ..  = U V > .
= AX + A2 X + · · · + Ak−1 X + Ak X H = v1 U . . . vn U =  .
. . 
= (AX + · · · + Ak−1 X) + X = Y. un v1 . . . un vn
Ainsi, Y convient. n
De plus : tr (H) =
X
ui vi = V > U.
15.12 i=1
En notant I = In et U = (1) ∈ Mn (K), on a : b) Soit A ∈ Mn (K). On a :
A = (a − b)I + bU. HAH = (U V > )A(U V > ) = U (V > AU )V > = (V > AU )U V > .
Comme U 2 = nU , on déduit :
| {z }
∈K
2 2 2 Comme en a), on a : tr (AH) = V > AU.

A = (a − b) I + 2(a − b)b + nb U
(a − b)2 I + 2(a − b) + nb A − (a − b)I On conclut : HAH = tr (AH)H.
 
=
2(a − b) + nb A − (a − b)2 + nb(a − b) I, 15.15
 
=
Notons C1 , ..., Cn les colonnes de An . D’après le cours, par
donc : Cn ←− Cn − C1 + C2 + · · · + (−1)n−1 Cn−1 , on a :
 
  
A A − 2(a − b) + nb I = −(a − b) a + (n − 1)b I. 1 0 ... 0 0
 .. 
Si a 6= b et a + (n − 1)b 6= 0, alors, en notant 1 1 . (0) 0
 

..
rg (An ) = rg 0 . . . .. ..
 
−1 
. . .
  
.
 
B = − (a − b) a + (n − 1)b A − 2(a − b) + nb I ,
.
 
. ..

on a AB = I, donc A est inversible et A−1 = B.  . (0) .

1 0 
0 ... 0 1 1 + (−1) n−1
Si a = b, alors A = aU , A n’est pas inversible.
Si a + (n − 1)b = 0, alors la somme des colonnes de A est •Si n est pair, alors la dernière colonne de An est nulle, et
nulle, donc A n’est pas inversible. comme les (n − 1) premières colonnes de An forment une
famille libre (d’après la méthode de Gauss), on conclut :
15.13 rg (An ) = n − 1.
Notons C0 , ..., Cn les colonnes de An . On a, pour tout j ∈
{0, ..., n − 2} : •Si n est impair, alors les n colonnes de An forment une fa-
mille libre (d’après la méthode de Gauss), donc : rg (An ) = n.
φj φj+1
   
si n est pair

 .   . n − 1
Cj + Cj+1 =  .  +  .. On conclut : rg (An ) =
.


φj+n φj+n+1
 n si n est impair.

φj + φj+1
 
φj+2
 On peut regrouper ces deux résultats en un seul :
. .
jn − 1k
= .. = ..  = Cj+2 . ∀n ∈ N − {0, 1}, rg (An ) = 2 + 1,
   
2
φj+n + φj+n+1 φj+n+2 où b.c désigne la partie entière.
Ainsi, chaque colonne de An , sauf C1 et C2 , est la somme
des deux colonnes précédentes. 15.16
Il en résulte que toutes les colonnes de An se décomposent 1) Soit A ∈ Dn (K). Puisque D et A sont diagonales, elles
linéairement sur C1 et C2 , donc rg (An ) 6 2. commutent entre elles, donc A ∈ C (D).

0
 
1
  2) Réciproquement, soit A ∈ C (D). On a :
1 1
•D’autre part : C1 =   , C2 =   , donc (C1 , C2 ) est A ∈ C (D) ⇐⇒ AD = DA
.. .. n n
. .
X X
⇐⇒ ∀(i, j) ∈ [[1 ; n]]2 , (A)ik (D)kj = (D)ik (A)kj
libre, d’où : rg (An ) > 2. k=1 k=1

On conclut : rg (An ) = 2.
2
⇐⇒ ∀(i, j) ∈ [[1 ; n]] , (A)ij dj = di (A)ij

15.14 ⇐⇒ ∀(i, j) ∈ [[1 ; n]]2 , (dj − di )(A)ij = 0.


Soit (i, j) ∈ [[1 ; n]]2 tel que i 6= j.
u1
 
On a alors, par hypothèse, di 6= dj , d’où : (A)ij = 0.
a) Puisque rg (H) 6 1, il existe une colonne U =  ..  de
.
 
Ceci montre que les termes non diagonaux de A sont tous
un nuls, donc A ∈ Dn (K).
Mn,1 (K) telle que les colonnes de H soient toutes colinéaires
Finalement : C (D) = Dn (K).
à U.

248
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
15.17 15.18
a) •Soit (x, y) ∈ (R −{1/2})2 . On a : Cherchons l’éventuel inverse de A2 + A + In sous forme d’un
   polynôme en A.
1−x x 0 1−y y 0 À cet effet, pour utiliser l’hypothèse A5 + A − In = 0, effec-
A(x)A(y) =  x 1−x 0  y 1−y 0 tuons la division euclidienne de X5 + X − 1 par X2 + X + 1 :
0 0 0 0 0 0
 
(1 − x)(1 − y) + xy (1 − x)y + x(1 − y) 0 X5 +X−1 X2 + X + 1
= x(1 − y) + (1 − x)y xy + (1 − x)(1 − y) 0
0 0 0 −X4 − X3 +X−1 X3 − X2 + 1
  X2 + X − 1
1 − (x + y − 2xy) x + y − 2xy 0 −2
=  x + y − 2xy 1 − (x + y − 2xy) 0
0 0 0
On a donc : X5 + X − 1 = (X2 + X + 1)(X3 − X2 + 1) − 2.
= A(x + y − 2xy)
D’où, en remplaçant X par A :
et :
0 = A5 + A − In = (A2 + A + In )(A3 − A2 + In ) − 2 In .
1
x + y − 2xy = ⇐⇒ 4xy − 2x − 2y + 1 = 0 1 
2 On déduit : (A2 + A + In ) (A3 − A2 + In ) = In ,
 1 1 2
⇐⇒ (2x−1)(2y−1) = 0 ⇐⇒ x = ou y = , exclu, et aussi l’autre égalité en permutant les deux facteurs, qui
2 2
commutent.
donc A(x)A(y) ∈ G.
On conclut que A2 + A + In est inversible et que son inverse
•On a, pour tout (x, y) ∈ (R − {1/2})2 : 1 3 
est A − A2 + In .
2
A(x)A(y) = A(x + y − 2xy) = A(y + x − 2yx) = A(y)A(x),
15.19
donc la multiplication est commutative dans G. 1) Soit A une matrice du centre de Mn (K).
•On a, pour tout x ∈ R − {1/2} : On a, en particulier, pour tout (i, j) ∈ {1, ..., n}2 :
A(x)A(0) = A(x + 0 − 2x0) = A(x) AEij = Eij A.
et 0 6= 1/2, donc A(0) est neutre pour la multiplication Comme AEij est la matrice dont tous les termes sont nuls
dans G. sauf ceux de la jè colonne, qui sont ceux de la ième colonne
•On a, pour tout (x, y) ∈ (R − {1/2})2 : de A, et que Eij A est la matrice dont tous les termes sont
nuls sauf ceux de la iè ligne, qui sont ceux de la jè ligne de A,
A(x)A(y) = A(0) ⇐⇒ A(x + y − 2xy) = A(0) on déduit :
x

⇐= x + y − 2xy = 0 ⇐⇒ y(2x − 1) = x ⇐⇒ y = , 
 ∀k 6= i, aki = 0
| {z } 2x − 1 
6=0 ∀` 6= j, a`j = 0



1 x 1 aii = ajj .
et : y = ⇐⇒ = ⇐⇒ − 1 = 0, impossible,
2 2x − 1 2 Ceci montre que, pour tout (i, j) ∈ {1, ..., n}2 tel que i 6= j,
donc A(x)
 x  admet un inverse dans G et cet inverse est on a : aij = 0 et aii = ajj .
A . Ainsi, A est la matrice diagonale dont tous les termes sont
2x − 1
égaux à a11 , donc A = a11 In .
Finalement : G est un groupe pour la multiplication.
b) Comme I3 , qui est le neutre de la multiplication dans 2) Réciproquement, il est clair que, pour tout α ∈ K, α In
GL3 (R), n’est pas dans G, G n’est pas un sous-groupe est dans le centre de Mn (K).
de GL3 (R). Finalement, le centre de Mn (K) est {αIn ; α ∈ K}.

249
Chapitre 16 – Algèbre des polynômes

Algèbre des polynômes


Algèbre des polynômes
Chapitre 16
Plan
Les méthodes à retenir 251
Thèmes abordés dans les exercices
• Calculs dans K[X]
Vrai ou faux ? 256
• Calculs du quotient, du reste d’une division euclidienne
Les énoncés des exercices 257
dans K[X]
Du mal à démarrer ? 259
Vrai ou faux, les réponses 260 • Étude des zéros d’un polynôme
Les corrigés des exercices 261 • Localisation des zéros d’un polynôme de C[X], de R[X]
• Calculs de fonctions symétriques de n nombres complexes
• Résolution de systèmes algébriques symétriques.

On note :
Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
K pour un corps commutatif,
• Définition et propriétés de K[X]
K pour le corps R ou C.
• Division euclidienne dans K[X], divisibilité
• Définition des zéros d’un polynôme
• Définition des fonctions symétriques élémentaires de n
nombres complexes, relations entre coefficients et racines
d’un polynôme scindé.

250
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode

Essayer d’utiliser un raisonnement par récurrence.


Pour montrer une pro-
➟ Exercice 16.1
priété portant sur des
polynômes indexés par
un entier naturel n

Exemple
Récurrence sur n.
•La propriété est vraie pour n = 0 car :
On note P0 = 1 et, pour tout n ∈ N∗ : 0
Pk (X) = P0 (X) = 1 et P0 (X + 1) = 1.
X
1
Pn (X) = X(X + 1) · · · (X + n − 1). k=0
n!
•Supposons la propriété vraie pour un n ∈ N fixé.
Montrer :
On a alors :
n
X
n+1 n
∀n ∈ N, Pk (X) = Pn (X + 1). X X 
k=0 Pk (X) = Pk (X) + Pn+1 (X) = Pn (X + 1) + Pn+1 (X)
k=0 k=0
1 1
= (X + 1) · · · (X + n) + X(X + 1) · · · (X + n)
n! (n + 1)!
1
(X + 1) · · · (X + n) (n + 1) + X

=
(n + 1)!
1
(X + 1) · · · (X + n) X + (n + 1) = Pn+1 (X + 1).

=
(n + 1)!
Ceci montre que la propriété est vraie pour n + 1.
On conclut, par récurrence, que la propriété est vraie pour tout n ∈ N.

Méthode
Essayer de :
Pour trouver tous les po- • étudier le degré
lynômes satisfaisant une • utiliser un argument de divisibilité.
formule donnée
➟ Exercices 16.2, 16.7

Exemple
•Soit P convenant. Si deg (P ) > 2, alors deg (XP ) 6= deg (P 0 ), donc
deg (P 0 + XP ) = deg (XP ) > 3, contradiction avec deg (X2 + 1) = 2.
Trouver tous les polynômes P de R[X] On a donc nécessairement : deg (P ) 6 1.
tels que : Il existe (a, b) ∈ R2 tel que P = aX + b.
P + XP = X + 1.
0 2
On a : P 0 + XP = X2 + 1 ⇐⇒ a + (aX2 + bX) = X2 + 1
a = 1 et b = 0 .

⇐⇒
•Réciproquement, il est clair que P = X convient.
On conclut : S = {X}.

251
Chapitre 16 – Algèbre des polynômes

Exemple
Si (P, Q) convient, alors, en remplaçant X par −2, par −1, on déduit :
−P (−2) = 1 et Q(−1) = 2,
Résoudre l’équation donc : X+2 | P +1 et X + 1 | Q − 2.
(X + 1)P + (X + 2)Q = X + 3, Il existe donc P1 , Q1 ∈ R[X] tels que :
P + 1 = (X + 2)P1 et Q − 2 = (X + 1)Q1 .
d’inconnue (P, Q) ∈ R[X] .
2

Alors :
(X + 1)P + (X + 2)Q = X + 3
⇐⇒ (X + 1) − 1 + (X + 2)P1 + (X + 2) 2 + (X + 1)Q1 = X + 3
 

⇐⇒ (X + 1)(X + 2)(P1 + Q1 ) = 0
⇐⇒ P1 + Q1 = 0 ⇐⇒ Q1 = −P1 .
On conclut :
 
S= − 1 + (X + 2)A, 2 − (X + 1)A ; A ∈ R[X] .

Méthode
Essayer de :
Pour déterminer le reste • revenir à la définition :
de la division eucli-
dienne d’un polynôme A = BQ + R, deg (R) < deg (B),
A par un polynôme B
et, si B est de bas degré, prendre la valeur en un ou des points
non nul
annulant B
• passer par les nombres complexes.
➟ Exercices 16.3, 16.5

Exemple
Notons Q le quotient et R le reste de la division euclidienne de A par B :
A = BQ + R et deg (R) < deg (B).
Soit n ∈ N∗ . Puisque deg (B) = 2, on a : deg (R) 6 1.
Déterminer le reste de la division eucli- Il existe donc (a, b) ∈ R2 tel que R = aX + b.
dienne dans R[X] de A = Xn + (X + 1)n Alors : Xn + (X + 1)n = (X2 − 1)Q + aX + b.
par B = X2 − 1. En prenant la valeur en 1 et la valeur en −1, on déduit :
1 + 2n = a + b et (−1)n = −a + b,
1 1
donc : a = 1 + 2n − (−1)n , et b = 1 + 2n + (−1)n .
 
2 2
Finalement, le reste est
1 1
1 + 2n − (−1)n X + 1 + 2n + (−1)n .
 
R=
2 2

252
Les méthodes à retenir

Méthode

Essayer d’écrire une égalité polynomiale venant de la formule du bi-


Pour calculer certaines
nôme de Newton, puis prendre la valeur en certains points, après avoir
sommations faisant in-
éventuellement dérivé une ou plusieurs fois, ou primitivé.
tervenir les coefficients
binomiaux
➟ Exercice 16.4

Exemple
On a, en utilisant la formule du binôme de Newton :
n  
n
Calculer, pour tout n ∈ N :
X
Sn = (X + 1)n (X + 1)k (X − 1)n−k
k=0
k
n n
X n
Sn = (X + 1)n+k (X − 1)n−k . = (X + 1)n (X + 1) + (X − 1)
k
k=0 = (X + 1)n (2X)n = 2n Xn (X + 1)n .

Méthode

Calculer d’abord le reste R, puis mettre B en facteur dans A−R, pour


Pour calculer le quotient
obtenir le quotient Q tel que A = BQ + R.
et le reste de la division
euclidienne d’un poly-
nôme A par un poly-
nôme B
➟ Exercice 16.6

Exemple
Il existe (Q, R) ∈ R[X] unique tel que :
2

A = BQ + R et deg (R) < deg (B) = 1.


Déterminer, pour tout n ∈ N∗ , le reste
et le quotient de la division euclidienne Il existe donc a ∈ R tel que R = a.
dans R[X] de A = Xn par B = X − 1. En prenant la valeur en 1, on a : a = 1.
n−1
Puis : (X − 1)Q = A − R = Xn − 1, donc : Q = Xk .
X

k=0
n−1
Finalement, le quotient est Q = Xk et le reste est R = 1.
X

k=0

Exemple
On a :
Déterminer, pour tout n ∈ N tel que A = Xn+1 + 1 = X(Xn − 1) + X + 1 = BX + (X + 1)
n > 2, le quotient et le reste de la di-
vision euclidienne dans R[X] et deg (X + 1) = 1 < deg (B) = n.
de A = Xn+1 + 1 par B = Xn − 1. Le quotient est Q = X et le reste est R = X + 1.

253
Chapitre 16 – Algèbre des polynômes

Méthode

Étudier les variations de la fonction polynomiale P sur R, ou les va-


Pour étudier le nombre
riations d’une fonction associée à P et s’annulant en les mêmes points
et la situation des zé-
que P .
ros d’un polynôme de
R[X] (qui n’a pas de zéro
évident)
➟ Exercices 16.11, 16.12

Exemple
L’application P : R −→ R, x 7−→ x5 − 5x4 + 3
est dérivable (donc continue) sur R et :
Montrer que le polynôme ∀x ∈ R, P 0 (x) = 5x4 − 20x3 = 5x3 (x − 4).
P = X5 − 5X4 + 3 On forme le tableau de variations de P :

de R[X] admet exactement trois zéros x −∞ 0 4 +∞


réels, notés a, b, c et que : P 0 (x) + 0 − 0 +
−1 < a < 0 < b < 1 < 4 < c < 5. >0 +∞
P (x)
−∞ <0
On a :
P (x) −→ −∞ < 0, P (0) = 3 > 0,
x −→ −∞
P (4) = −253 < 0, P (x) −→ +∞ > 0.
x −→ +∞

D’après le théorème de la bijection monotone, par intervalles, P admet


trois zéros réels exactement, notés a, b, c et on a :
a < 0 < b < 4 < c.
De plus : P (−1) = −3 < 0, P (1) = −1 < 0, P (5) = 3 > 0,
donc : −1 < a < 0 < b < 1 < 4 < c < 5.

Méthode

Essayer d’appliquer judicieusement l’inégalité triangulaire.


Pour obtenir une locali-
sation des zéros d’un po-
lynôme de C[X]
➟ Exercice 16.12

Exemple
Raisonnons par l’absurde. Supposons qu’il existe z ∈ C tel que :
3z n+1 + z n + 1 = 0 et |z| > 1.
Soit n ∈ N∗ . Montrer que tous les zé- On a alors :
ros de 3Xn+1 + Xn + 1 dans C sont de 3|z|n+1 = |3z n+1 | = − (z n + 1) = |z n + 1|
modules < 1. 6 |z n | + 1 = |z|n + 1 6 |z|n + |z|n = 2|z|n ,
d’où, en simplifiant par |z|n qui est > 0 : 3|z| < 2,
2
donc |z| < , contradiction.
3
Ce raisonnement par l’absurde montre que tous les zéros de
3Xn+1 + Xn + 1 dans C sont de modules < 1.

254
Les méthodes à retenir

Méthode
• Exprimer S en fonction des fonctions symétriques élémentaires
Pour calculer une fonc- des zéros de P .
tion symétrique S des • Dans le cas des sommes de puissances des zéros de P , écrire que
zéros d’un polynôme P chaque zéro de P annule P, puis multiplier par une puissance
scindé convenable de ce zéro, et enfin sommer.
➟ Exercices 16.9, 16.11, 16.13

Exemple
On a, en développant les carrés et en notant σ1 , σ2 , σ3 les fonctions
symétriques élémentaires de z1 , z2 , z3 :
Soient a, b, c ∈ C, P = X3 +aX2 +bX+c, S = 2(z12 + z22 + z32 ) + 2(z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 )
z1 , z2 , z3 les zéros de P dans C.
Calculer : = 2(σ12 − 2σ2 ) + 2σ2 = 2σ12 − 2σ2 .
D’après le cours : σ1 = −a, σ2 = b, σ3 = −c.
S = (z1 + z2 )2 + (z2 + z3 )2 + (z3 + z1 )2 .
On conclut : S = 2a2 − 2b.

Méthode

Traduire cette relation sur les fonctions symétriques élémentaires de


Pour déterminer une
certains zéros de l’équation et procéder à une élimination.
CNS portant sur les co-
➟ Exercice 16.15
efficients d’une équation
algébrique sur C pour
que les zéros vérifient
une relation donnée

Exemple
Notons z1 , z2 , z3 les racines de l’équation, σ1 , σ2 , σ3 les fonctions sy-
métriques élémentaires de z1 , z2 , z3 .
Déterminer a ∈ C pour que l’équation D’après le cours, on a : σ1 = 3, σ2 = a, σ3 = 4.
3 2
z − 3z + az − 4 = 0 Notons s = z2 + z3 , p = z2 z3 . On a :

σ1 = 3

d’inconnue z ∈ C, admette une racine z1 + s = 3 


 
  z1 = 1
  
égale à la moyenne arithmétique des
  
σ2 = a

  z1 s + p = a

 
s = 2

deux autres, et résoudre l’équation dans σ3 = 4
⇐⇒ ⇐⇒
  z1 p = 4  p=4
ce cas.

 
 

z = s
  

z1 = 2
 z + z 3

 


1 a = 6.
2 2
La CNS cherchée est : a = 6.
Dans ce cas, on a z1 = 1, et z2 , z3 sont les solutions de z 2 − sz + p =
√0,
c’est-à-dire√z 2 − 2z + 4 = 0, donc, à l’ordre près : z2 = 1 − i 3,
z3 = 1 + i 3.
On conclut que, dans ce cas, les racines
√ de √
l’équation sont :
1, 1 − i 3, 1 + i 3.

255
Chapitre 16 – Algèbre des polynômes

Vrai ou Faux ?
16.1 On a, pour tous P, Q ∈ K[X], deg (P + Q) 6 Max deg (P ), deg (Q) et il y a égalité V F


si deg (P ) 6= deg (Q).

16.2 Tout polynôme est pair ou impair. V F

16.3 On a, pour tout P ∈ K[X] : deg (P 0 ) = deg (P ) − 1. V F

16.4 Pour tout A ∈ K[X], si (X3 + 1)A = 0, alors A = 0. V F

16.5 Pour tous a, b ∈ K, P ∈ K[X], si P (a) = P (b) = 0, alors (X − a)(X − b) divise P . V F

n
P (k) (a)
16.6 On a, pour tous n ∈ N∗ , a ∈ K, P ∈ Kn [X] : P (X) = (X − a)k . V F
X
k!
k=0

16.7 Tout polynôme non constant de C[X] est scindé sur C. V F

16.8 Si un polynôme P de R[X] n’a pas de racine réelle, alors il est irréductible dans R[X]. V F

16.9 Pour tout (S, P ) ∈ C2 , les deux nombres complexes ayant pour somme S et pour pro- V F
duit P sont les deux racines du polynôme X2 − SX + P .

16.10 Tout polynôme P de R[X] de degré impair admet au moins une racine réelle. V F

256
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


16.1 Exemple d’égalité de polynômes
(−1)n
On note P0 (X) = 1 et, pour tout n ∈ N∗ : Pn (X) = X(X − 1) · · · (X − n + 1).
n!
n
Montrer :
X
∀n ∈ N, Pk (X) = Pn (X − 1).
k=0

16.2 Exemple d’équations dont l’inconnue est un polynôme


Résoudre les équations, d’inconnue P ∈ R[X] :
a) P 2 + P = X2 + X
b) P 2 + P = X2 + 2X.

16.3 Exemple de calcul du reste d’une division euclidienne de polynômes

Calculer, pour tout n ∈ N fixé, le reste de la division euclidienne de Xn par X2 − X − 2


dans R[X].

16.4 Calcul de sommations issues de la formule du binôme de Newton


Soit n ∈ N fixé. On note :
n   n   n  
n k n k 2 n
X (1−X) X (1−X) Xk (1−X)n−k .
X X X
n−k n−k
P0 = , P1 = k , P2 = k
k k k
k=0 k=0 k=0

Calculer P0 , P1 , P2 .
16.5 Exemple de calcul du reste d’une division euclidienne de polynômes
n
Soient a ∈ R, P = (X sin ka + cos ka). Calculer le reste de la division euclidienne de P
Y

k=1
par X2 + 1 dans R[X].

16.6 Exemple de calcul du quotient et du reste d’une division euclidienne de polynômes


Soit n ∈ N − {0, 1}. Déterminer le quotient et le reste de la division euclidienne de
P = Xn + (X − 1)n + 1 par X2 − X dans R[X].

16.7 Exemple d’équation dont les inconnues sont des polynômes, utilisation de la divisibilité

Résoudre l’équation d’inconnue (P, Q) ∈ K[X] :


2

(1) (X2 − 5X + 7)P + (X − 2)Q = 2X − 3.

16.8 Exemple de divisibilité pour des polynômes formant une suite de polynômes

On note, pour tout n ∈ N∗ : Pn = X2 + X2


n n−1
+ 1 ∈ R[X].
Montrer, pour tout (m, n) ∈ (N∗ )2 : n 6 m =⇒ Pn | Pm .

257
Chapitre 16 – Algèbre des polynômes

16.9 Exemple de calcul d’une fonction symétrique des zéros d’un polynôme

Soient (a, b, c, d) ∈ C3 , X
P = X4 + aX3 + bX2 + cX + d ∈ C[X], z1 , z2 , z3 , z4 les zéros de P
dans C. Calculer S = z12 z2 , somme comportant 12 termes, obtenus en multipliant le
carré d’un zéro de P par un autre zéro de P.
16.10 Exemple de divisibilité faisant intervenir une composition de polynômes
Montrer, pour tout P ∈ K[X] : P (X) − X | P P (X) − X.


16.11 Exemple de calcul de fonction symétrique, non algébrique, des zéros d’un polynôme

a) Montrer que le polynôme P = X3 − 11X + 12 de R[X] admet exactement trois zéros


réels, notés a, b, c et que :

−4 < a < −3, 1 < b < 2 < c < 3.

b) Calculer S = Arctan a + Arctan b + Arctan c.

16.12 Localisation des zéros d’un polynôme


Soient n ∈ N∗ , a0 ∈ C∗ , a1 , ...an−1 ∈ C.
On note P = Xn + an−1 Xn−1 + · · · + a0 , Q = Xn − |an−1 |Xn−1 − · · · − |a0 |.
a) Montrer que, dans [0 ; +∞[, Q admet un zéro et un seul, noté ρ.
b) Établir que, pour tout zéro z de P dans C, on a : |z| 6 ρ.

16.13 Calcul des sommes des mêmes puissances des zéros d’un polynôme
Soient (p, q) ∈ C2 , P = X3 + pX + q, z1 , z2 , z3 les zéros de P dans C.
a) On note, pour tout n ∈ N, Sn = z1n + z2n + z3n .
1) Calculer S0 , S1 , S2 .
2) Montrer : ∀n ∈ N, Sn+3 + pSn+1 + qSn = 0.
3) En déduire S3 , S4 , S5 , S6 .
b) On, suppose de plus q 6= 0, et on note, pour tout n ∈ Z− , Sn = z1n + z2n + z3n .
Calculer S−1 , S−2 , S−3 , S−4 .

16.14 Exemple de résolution d’un système algébrique à trois inconnues


Résoudre le système d’équations d’inconnue (x, y, z) ∈ C3 :



 x+y+z =1

(S) x2 + y 2 + z 2 = 1


x3 + y 3 + z 3 = −5.

16.15 CNS pour que les racines d’une équation algébrique vérifient une condition donnée
Déterminer une CNS sur λ ∈ C pour que le produit de deux des solutions de l’équation,
d’inconnue z ∈ C :
z 4 − 5z 3 + 10z 2 − 10z + λ = 0 (1)
soit égal au produit des deux autres solutions, et résoudre l’équation dans ce cas.

258
Du mal à démarrer ?

Du mal à démarrer ?
16.1 Récurrence sur n. Partir du côté le plus compliqué. 16.10 Intercaler P (X) entre P P (X) et X, et utiliser l’écri-

n
ture additive d’un polynôme, P = ak Xk .
X

16.2 a) Réponse : {X, −X − 1}. k=0


b) Si P convient, déduire :
 1 2 3 16.11 a) Étudier les variations de P , ou bien évaluer P
P+ = (X + 1)2 − . en −4, −3, 1, 2, 3.
2 4
b) En notant α = Arctan a, ..., et en utilisant une for-
Réponse : ∅.
mule de trigonométrie sur la tangente d’une somme
de trois réels, calculer tan S.
16.3 Le reste R est de degré inférieur ou égal à 1, donc
s’écrit R = aX + b, (a, b) ∈ R2 . Factoriser X2 − X − 2, 16.12 a) Étudier les variations de la fonction
puis évaluer R en les zéros de X2 − X − 2.
Q(x)
ϕ : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ ϕ(x) = .
16.4 Citer la formule du binôme de Newton, appliquée, xn
par exemple, à X et Y, dériver par rapport à X pour
b) Utiliser l’inégalité triangulaire et a).
Y fixé, puis remplacer Y par 1 − X, et réitérer.
16.13 a) 1) Immédiat.
16.5 Le reste R est de degré inférieur ou égal à 1, donc de
2) Écrire que z1 , z2 , z3 sont zéros de P , multiplier
la forme P = αX + β, (α, β) ∈ R2 . Calculer α et β
par une puissance de z1 , z2 , z3 , puis sommer.
en évaluant R en i et en − i .
3) Immédiat.
16.6 •Le reste R est de degré inférieur ou égal à 1, donc b) Montrer que la formule obtenue en a)2) est aussi
est de la forme aX + b, (a, b) ∈ R2 . Évaluer en 0 et valable lorsque n est négatif.
en 1 pour obtenir les valeurs de a et b.
•En notant Q le quotient, on a (X2 − X)Q = P − R. 16.14 Considérer le polynôme (X − x)(X − y)(X − z).
En notant σ1 , σ2 , σ3 les fonctions symétriques élé-
Factoriser, dans P − R, par X et par X − 1.
mentaires de x, y, z, et Sk = xk + y k + z k pour
k ∈ {1, 2, 3}, exprimer S1 , S2 , S3 .
16.7 Si (P, Q) convient, déduire X − 2 | P − 1.
Exprimer la réponse en donnant P et Q en fonction 16.15 •En notant z1 , z2 , z3 , z4 les solutions de (1) dans C
d’un polynôme qui sert de paramètre. et en envisageant la condition z1 z2 = z3 z4 , consi-
dérer les fonctions symétriques élémentaires s, p de
16.8 Montrer d’abord que, pour tout n ∈ N∗ , Pn | Pn+1 . z1 , z2 et les fonctions symétriques élémentaires s0 , p0
de z3 , z4 .
•Ayant obtenu la condition λ = 4, déduire,
16.9 Remarquer,par exemple, que S ressemble au produit
X X  en utilisant les calculs précédents, s, p, s0 , p0 , puis
z1 z2 z1 . z1 , z 2 , z 3 , z 4 .

259
Chapitre 16 – Algèbre des polynômes

Vrai ou Faux, les réponses


16.1 C’est un résultat du cours. V F

16.2 Contre-exemple : X + 1. V F
Ne pas confondre avec l’affirmation vraie : tout polynôme (autre que le polynôme nul)
est de degré pair ou de degré impair.

16.3 La formule est fausse si deg (P ) = 0, car alors P 0 = 0 donc deg (P 0 ) = −∞ 6= −1. V F
La formule est vraie si on suppose deg (P ) > 1.

16.4 D’après le cours, si le produit de deux polynômes est le polynôme nul, alors l’un des deux V F
au moins est le polynôme nul.

16.5 Contre-exemple : a = b = 0, P = X. V F
Il y a oubli de la condition a 6= b.
Le résultat correct est : pour tous a, b ∈ K tels que a 6= b et pour tout P ∈ K[X], si P
s’annule en a et en b, alors le produit (X − a)(X − b) divise P .

16.6 C’est un résultat du cours, la formule de Taylor pour les polynômes. V F

16.7 C’est un résultat du cours, le théorème de D’Alembert. V F

16.8 Contre-exemple : P = X4 + 1. V F
Ce polynôme P n’a pas de racine réelle, mais il n’est pas irréductible dans R[X] car :
√ √
X4 + 1 = (X2 + 1)2 − 2X2 = (X2 − 2 X + 1)(X2 + 2 X + 1).

16.9 C’est un résultat du cours. V F


Il se peut que les deux racines soient égales, lorsque S 2 − 4P = 0.

16.10 L’application polynomiale P est continue sur l’intervalle R, de limites infinies de signes V F
opposés en −∞ et en +∞, donc, d’après le théorème des valeurs intermédiaires, P admet
au moins une racine réelle.

260
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
16.1 On résout ce système linéaire de deux équations à deux in-
Récurrence sur n. connues, par exemple en utilisant les coefficients indiqués, et
on obtient :
•La propriété est vraie pour n = 0, car :
0 3a = 2n − (−1)n , 3b = 2n + 2(−1)n .
Pk (X) = P0 (X) = 1 et P0 (X − 1) = 1.
X

k=0 On conclut : le reste de la division euclidienne de Xn par


X2 − X − 2 est :
•La propriété est vraie pour n = 1, car :
1 1 n 1 n
2 − (−1)n X + 2 + 2(−1)n .
 
Pk (X) = P0 (X) + P1 (X) = 1 − X R=
X
3 3
k=0
et P1 (X − 1) = −(X − 1) = 1 − X.
16.4
•Supposons la propriété vraie pour un n ∈ N∗ . On a alors :
n+1
X Xn  D’après la formule du binôme de Newton :
Pk (X) = Pk (X) +Pn+1 (X) = Pn (X−1)+Pn+1 (X) n  
n k n−k
X Y = (X + Y)n .
X
k=0 k=0
k
(−1)n (−1)n+1 k=0
= (X − 1) · · · (X − n) + X(X − 1) · · · (X − n)
n! (n + 1)!
(−1) n 1) En remplaçant Y par 1 − X, on obtient :
(X − 1) · · · (X − n) (n + 1) − X

=
(n + 1)! n  
n k
X (1 − X)n−k = X + (1 − X) = 1.
X n
(−1)n+1 P0 =
(X − 1) · · · (X − n) X − (n + 1) = Pn+1 (X − 1). k

= k=0
(n + 1)!
Ceci montre que la propriété est vraie pour n + 1.
2) Dérivons par rapport à X, pour Y fixé :
On conclut, par récurrence sur n, que la propriété est vraie
pour tout n ∈ N. n n
Xk−1 Yn−k = n(X + Y)n−1 ,
X
k
16.2 k=1
k

a) On a, pour tout P ∈ R[X] : puis multiplions par X :


P 2 + P = X2 + X ⇐⇒ (P 2 − X2 ) + (P − X) = 0 n n
⇐⇒ (P − X)(P + X + 1) = 0 Xk Yn−k = nX(X + Y )n−1 .
X
k
k
P = X ou P = −X − 1 .

⇐⇒ k=0

On conclut : S = {X, −X − 1}. En remplaçant Y par 1 − X, on obtient :


b) Soit P convenant. On a alors : n n
Xk (1 − X)n−k = nX X + (1 − X)
X n−1
 1 2 1 1 3 P1 = k = nX.
P+ = P 2 + P + = X2 + 2X + = (X + 1)2 − . k
2 4 4 4 k=0
En remplaçant X par −1, on déduit :
 1 2 3 3) Dérivons par rapport à X, pour Y fixé, dans l’égalité ob-
P (−1) + = − < 0,
2 4 tenue plus haut :
contradiction. n n
Xk−1 Yn−k = n(X+Y)n−1 +n(n−1)X(X+Y)n−2 ,
X
On conclut : S = ∅. k2
k=1
k
16.3
puis multiplions par X :
Par division euclidienne, il existe (Q, R) ∈ R[X] unique
2
tel que : n n
Xk Yn−k = nX(X+Y)n−1 +n(n−1)X2 (X+Y)n−2 .
X
k2
X = (X − X − 2)Q + R
n 2
et deg (R) < 2. k=0
k
Il existe donc (a, b) ∈ R2 unique tel que R = aX + b.
Enfin, en remplaçant Y par 1 − X, on obtient :
Comme X2 −X−2 = (X+1)(X−2), on déduit, en remplaçant
X par −1, par 2 : n n
Xk (1 − X)n−k = nX + n(n − 1)X2 .
X
 P2 = k2
(−1)n = −a + b −1 2 k
k=0
2n = 2a + b 1 1

261
Chapitre 16 – Algèbre des polynômes

n−2 n−2
16.5
X(X − 1) Xk + (X − 1)X
X X
= (−1)n−k (X − 1)k .
Par division euclidienne de P par X2 + 1, il existe (Q, R) ∈ k=0 k=0
R[X] unique tel que :
2
On conclut que le quotient Q est :
P = (X2 + 1)Q + R, deg (R) < 2. n−2 n−2
Xk + (−1)n
X X
Il existe (α, β) ∈ R2 unique tel que : R = αX + β. Q= (−1)k (X − 1)k .
k=0 k=0
On a alors, en prenant la valeur en i , qui est un zéro com-
plexe de X2 + 1 :
16.7
αi + β R( i ) = P ( i ) Soit (P, Q) ∈ K[X]
2
= .
n n
( i sin ka + cos ka) = e i ka 1) Si (P, Q) convient, alors :
Y Y
=
k=1 k=1 X − 2 | (X − 2)Q = −(X2 − 5X + 7)P + (2X − 3)
n
X   n(n + 1) 
exp i ka = exp i

= a = − (X − 2)(X − 3) + 1 P + 2(X − 2) + 1
k=1
2 
= (X − 2) − (X − 3)P + 2 − (P − 1),
= cos
n(n + 1)
a + i sin
n(n + 1)
a. donc X − 2 | P − 1.
2 2
On pouvait aussi remarquer que, si l’on remplace X par 2
En séparant partie réelle et partie imaginaire, on obtient : dans (1), on obtient P (2) = 1, donc X − 2 | P − 1.
n(n + 1) n(n + 1) Il existe donc A ∈ K[X] tel que : P − 1 = (X − 2)A.
α = sin a, β = cos a.
2 2 2) On a, pour tout A ∈ K[X], en notant P = (X − 2)A + 1 :
On conclut que le reste de la division euclidienne de P par (1)
X2 + 1 est : ⇐⇒ (X2 − 5X + 7) (X − 2)A + 1 + (X − 2)Q = 2X − 3


n(n + 1) n(n + 1)
X sin a + cos ⇐⇒ (X − 2) (X2 − 5X + 7)A + Q = −X2 + 7X − 10

a.
2 2
⇐⇒ (X − 2) (X2 − 5X + 7)A + Q = (X − 2)(−X + 5)


16.6 ⇐⇒ (X2 − 5X + 7)A + Q = −X + 5


Par division euclidienne de P par X2 − X, il existe un couple
⇐⇒ Q = −(X2 − 5X + 7)A + (−X + 5).
(Q, R) ∈ R[X] unique tel que :
2
On conclut que l’ensemble des couples (P, Q) cherchés est :
P = (X2 − X)Q + R et deg (R) < 2. n  o
(X − 2)A + 1, −(X2 − 5X + 7)A + (−X + 5) ; A ∈ K[X] .
1) Il existe donc (a, b) ∈ R2 unique tel que R = aX + b.
On peut contrôler que les couples obtenus conviennent.
Comme X2 − X = X(X − 1), prenons les valeurs en 0 et en 1 :
 16.8
1) Soit n ∈ N∗ . On a :
P (0) = R(0) = b
P (1) = R(1) = a + b. n+1 n n 2 n
Pn+1 = X2 + X2 + 1 = X2 + X2 + 1
D’autre part : P (0) = 1 + (−1)n et P (1) = 2. On déduit : n n n n−1 2
= X2 + 1)2 − X2 = X2 + 1 − X2
2

b = 1 + (−1)n , a = P (1) − b = 1 − (−1)n . n n−1  n n−1 


= X2 + 1 − X2 X2 + 1 + X2
Ainsi, le reste R est : n n−1
= (X2 − X2 + 1)Pn ,
R = 1 − (−1) X + 1 + (−1)n .
n
ce qui montre : Pn | Pn+1 .
 

2) Soit (m, n) ∈ (N∗ )2 tel que n 6 m. On a successivement,


2) Ensuite, connaissant le reste, on va calculer le quotient d’après 1) : Pn | Pn+1 | Pn+2 | · · · | Pm−1 | Pm , donc, par
par factorisation : transitivité de la divisibilité : Pn | Pm .
(X2 − X)Q 16.9
En notant sous le symbole le nombre de termes de la
X
= P −R
Xn + (X − 1)n + 1 − 1 − (−1)n X − 1 + (−1)n sommation concernée, on remarque :
 
=
X  X 
Xn + (X − 1)n − 1 − (−1)n X − (−1)n
 X
= S= z1 z2 z1 − 3 z1 z2 z3 .
6 4 4
(Xn − X) + (X − 1)n + (−1)n X − (−1)n

=
En notant σ1 , σ2 , σ3 , σ4 les fonctions symétriques élémen-
X(Xn−1 − 1) + (X − 1) (X − 1)n−1 − (−1)n−1 taires de z1 , z2 , z3 , z4 , on a donc : S = σ1 σ2 − 3σ3 .

=

262
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
De plus, d’après les relations entre coefficients et zéros d’un 16.12
polynôme scindé, on a :
σ1 = −a, σ2 = b, σ3 = −c. a) Comme Q(0) = −|a0 | < 0, le nombre 0 n’est pas zéro
de Q.
On conclut : S = −ab + 3c.
Considérons l’application
16.10
n
ϕ : ]0 ; +∞[ −→ R,
En notant P = ak Xk , (a0 , ..., an ) ∈ K n+1 , on a :
X

k=0 Q(x) |an−1 | |a0 |


x 7−→ ϕ(x) = =1− − ··· − n .
P P (X) − X

xn x x
L’application ϕ est dérivable sur ]0 ; +∞[ et :
 
= P P (X) − P (X) + P (X) − X
 

n n
X  |an−1 | n|a0 |
ak Xk + P (X) − X ∀x ∈ ]0 ; +∞[, ϕ0 (x) =
k X
+ · · · + n+1 > 0,

= ak P (X) −
x2 x
k=0 k=0
n   donc ϕ est strictement croissante sur ]0 ; +∞[.
P (X) − Xk + P (X) − X .
X k 
= ak
|a0 |
k=0
De plus : ϕ(x) ∼ − −→ −∞
Pour tout k ∈ N∗ , on a P (X) − X | P (X)
k
−X ,
k x −→ 0+ xn x −→ 0+
puisque : et ϕ(x) −→ 1.
x −→ +∞
k−1
P (X) − Xk = P (X) − X
k
P (X) Xk−1−i .
i On dresse le tableau de variations de ϕ :
 X

i=0
On conclut : P (X) − X | P P (X) − X.

x 0 ρ +∞
16.11 ϕ0 (x) +
a) On calcule les valeurs de P aux points envisagés : 1
P (−4) = −8 < 0, P (−3) = 18 > 0, ϕ(x) 0
−∞
P (1) = 2 > 0, P (2) = −2 < 0, P (3) = 6 > 0.
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, puisque P est
continu sur l’intervalle R, on déduit que P admet au moins
trois zéros réels a, b, c tels que : D’après le théorème de la bijection monotone, ϕ admet un
−4 < a < −3, 1 < b < 2 < c < 3. zéro et un seul.
D’autre part, comme P est de degré 3, P admet au plus trois On en conclut que Q admet, dans [0 ; +∞[, un zéro et un
zéros réels, et on conclut que P admet exactement trois zéros seul, noté ρ.
réels, a, b, c. b) Soit z un zéro de P dans C.
b) Notons α = Arctan a, β = Arctan b, γ = Arctan c.
Comme z n +an−1 z n−1 +· · ·+a0 = P (z) = 0, on a, en isolant
On a, si le dénominateur n’est pas nul, par une formule de le terme de degré n, puis en utilisant l’inégalité triangulaire :
trigonométrie :
tan S = tan (α + β + γ) |z|n = an−1 z n−1 + · · · + a0 6 |an−1 | |z|n−1 + · · · + |a0 |,
tan α + tan β + tan γ − tan α tan β tan γ
= d’où : Q(|z|) 6 0.
1 − tan α tan β + tan α tan γ + tan β tan γ


a + b + c − abc σ1 − σ3 En utilisant l’application ϕ introduite en a), on a donc


= = , ϕ(|z|) 6 0, et on conclut, d’après le tableau de variations
1 − (ab + ac + bc) 1 − σ2
de ϕ : |z| 6 ρ.
où σ1 , σ2 , σ3 désignent les fonctions symétriques élémen-
taires de a, b, c.
16.13
D’autre part, d’après les relations entre coefficients et zéros
Notons σ1 , σ2 , σ3 les fonctions symétriques élémentaires de
d’un polynôme scindé, on a :
z1 , z 2 , z 3 .
σ1 = 0, σ2 = −11, σ3 = −12.
12 D’après les relations entre coefficients et zéros d’un polynôme
D’où : tan S = = 1. scindé, on a :
1 + 11
Enfin, d’après les encadrements obtenus sur a,, b, c, on a : σ1 = 0, σ2 = p, σ3 = −q.
i π πh iπ πh iπ πh
α∈ − ;− , β∈ ; , γ∈ ; , a) 1) On a : S0 = 3, S1 = σ1 = 0 et :
2 4 4 2 4 2
i 3π h
d’où, par addition : α + β + γ ∈ 0 ; , et on conclut : S2 = z12 + z22 + z32
4
π = (z1 + z2 + z3 )2 − 2(z1 z2 + z1 z3 + z2 z3 )
S= .
4
= σ12 − 2σ2 = −2p

263
Chapitre 16 – Algèbre des polynômes

2) On a, pour tout k ∈ {1, 2, 3} : zk3 + pzk + q = 0, d’où, pour Ainsi, (x, y, z) est solution de (S) si et seulement si x, y, z
tout n ∈ N, en multipliant par zkn : zkn+3 + pzkn+1 + qzkn = 0, sont les zéros de P = X3 − X2 + 2.
puis en sommant pour k = 1, 2, 3 : Le nombre −1 est solution évidente :
Sn+3 + pSn+1 + qSn = 0. X3 − X2 + 2 = (X + 1)(X2 − 2X + 2).
3) La formule obtenue en 2) permet de calculer les Sn de Les solutions de cette équation sont −1, 1 − i , 1 + i .
proche en proche :
On conclut que les solutions de (S) sont (−1, 1 − i , 1 + i )
S3 = −pS1 − qS0 = −3q, et ses permutés (six solutions en tout).
S4 = −pS2 − qS1 = 2p2 , On peut contrôler que ce triplet convient bien.

S5 = −pS3 − qS2 = −p(−3q) − q(−2p) = 5pq, 16.15


2 3 2 •Notons z1 , z2 , z3 , z4 les solutions de (1) dans C et
S6 = −pS4 − qS3 = −p(2p ) − q(−3q) = −2p + 3q .
σ1 , σ2 , σ3 , σ4 les fonctions symétriques élémentaires de
z1 , z 2 , z 3 , z 4 .
b) •On peut calculer S−1 de plusieurs façons, par exemple : En notant (C) la condition proposée dans l’énoncé, on a,
1 1 1 z2 z3 + z1 z3 + z1 z2 σ2 p d’après les relations entre coefficients et racines d’une équa-
S−1 =
z1
+
z2
+
z3
=
z1 z2 z3
=
σ3
=− .
q tion algébrique :

(C) ⇐⇒ σ1 = 5, σ2 = 10, σ3 = 10, σ4 = λ, z1 z2 = z3 z4 .
•Il est clair que la formule obtenue en a) 2) pour n ∈ N est
aussi valable lorsque q 6= 0, (c’est-à-dire lorsque z1 , z2 , z3 Notons s, p les fonctions symétriques élémentaires de z1 , z2 ,
sont tous trois 6= 0) de manière générale pour n ∈ Z. Ainsi, et s0 , p0 celles de z3 , z4 , c’est-à-dire :
pour tout n ∈ Z : Sn+3 + pSn+1 + qSn = 0, donc : ( ( 0
s = z1 + z2 s = z3 + z4
1
Sn = − (pSn+1 + Sn+3 ). p = z1 z2 p0 = z3 z4 .
q
On obtient : Alors :
 
1 p2 s + s0 = 5 s + s0 = 5
S−2 = − (pS−1 + S1 ) = 2 ,

 

 
q q
 
ss0 + p + p0 = 10




ss0 + 2p = 10

 

1 1  p3  p3 + 3q 2 (C) ⇐⇒ 0 0
sp + s p = 10 ⇐⇒ (s + s0 )p = 10
S−3 = − (pS−2 + S0 ) = − 2
+3 =− ,  
q q q q3
 
pp0 = λ p2 = λ

 


 


 

1 
p=p 0 
p = p0
S−4 = − (pS−3 + S−1 )
q  
1 p3 + 3q 2 p p4 + 4pq 2 0
=− −p − = . s + s = 5

 p = 2


q q 3 q q4
 
p = 2 s = 2

 


 

⇐⇒ ss0 = 6 ⇐⇒ s0 = 3
16.14 
 

p0 = 2
 2
Considérons le polynôme P = (X − x)(X − y)(X − z), qui se p =λ
 


 

développe en P = X3 − σ1 X2 + σ2 X − σ3 , où σ1 , σ2 , σ3 sont

 

p = p0 λ=4
 
les fonctions symétriques élémentaires de x, y, z.
(à l’ordre près)
Pour la commodité, notons p = −σ1 , q = σ2 , r = −σ3 , de
sorte que x, y, z sont les zéros de P = X3 + pX2 + qX + r.
Notons, pour k ∈ {1, 2, 3} : Sk = xk + y k + z k .
La CNS demandée est donc λ = 4.
On a : S1 = σ1 = −p, S2 = σ12 − 2σ2 = p2 − 2q,
et d’autre part, en additionnant les trois équations satisfaites •Supposons dorénavant λ = 4.
par x, y, z : S3 + pS2 + qS1 + 3r = 0, d’où : En reprenant les calculs précédents, comme s = 2 et p = 2,
z1 et z2 sont les solutions de z 2 − 2z + 2 = 0, donc, à l’ordre
S3 = −pS2 −qS1 −3r = −p(p2 −2q)+qp−3r = −p3 +3pq−3r.
près, z1 = 1 − i , z2 = 1 + i , et, comme s0 = 3 et p0 = 2,
Donc : z3 et z4 sont les solutions de z 2 − 3z + 2 = 0, donc, à l’ordre
  près, z3 = 1 et z4 = 2.
−p = 1 p = −1
Finalement, dans le cas λ = 4, les solutions de (1) sont :

 


 

(S) ⇐⇒ p2 − 2q = 1 ⇐⇒ q=0 1 − i , 1 + i , 1, 2.
On peut d’ailleurs contrôler ce dernier résultat.

 


 3 
−p + 3pq − 3r = −5 r = 2.

264
Arithmétique
des polynômes,
Arithmétique des polynômes,
Chapitre 17 TITRE FICTIF

fractions rationnelles
fractions rationnelles

Plan
Les méthodes à retenir 266
Thèmes abordés dans les exercices
• Calculs de pgcd et ppcm dans K[X]
Vrai ou faux ? 272
• Étude des zéros d’un polynôme et de leurs ordres de mul-
Les énoncés des exercices 273
tiplicité
Du mal à démarrer ? 275
Vrai ou faux, les réponses 276 • Factorisation de polynômes dans C[X], dans R[X]
Les corrigés des exercices 277 • Décomposition d’une fraction rationnelle en éléments
simples.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
On note : • Définition et propriétés des pgcd et ppcm dans K[X]
K pour un corps commutatif, • Polynômes premiers entre eux, théorème de Bézout, théo-
K pour le corps R ou C. rème de Gauss
• Définition des zéros d’un polynôme, de l’ordre de multipli-
cité, lien avec les dérivées successives
• Caractérisations des polynômes irréductibles de C[X],
de R[X], factorisation d’un trinôme, d’un trinôme bicarré
réel
• Définition et propriétés de K(X), technique de la décompo-
P0
sition en éléments simples, formule portant sur lorsque
P
P est scindé.

265
Chapitre 17 – Arithmétique des polynômes, fractions rationnelles

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer de :
Pour montrer que deux • montrer que, pour tout D ∈ K[X], si D | A et D | B, alors D
polynômes A, B de K[X] est une constante
sont premiers entre eux • montrer que, si D ∈ K[X] est irréductible et si D | A et D | B,
alors il y a une contradiction
• montrer l’existence de U, V ∈ K[X] tels que U A + V B = 1 et
utiliser le théorème de Bézout.
➟ Exercice 17.2

Exemple
On a : A = X2n + 1 = (X2n − 1) + 2 = (Xn + 1)B + 2,
Soit n ∈ N∗ . 1 1
donc : A − (Xn + 1)B = 1.
Montrer que les deux polynômes 2 2
D’après le théorème de Bézout, il en résulte que les deux polynômes A
A = X2n + 1 et B = Xn − 1
et B sont premiers entre eux.
de R[X] sont premiers entre eux.

Méthode
Essayer de :
Pour montrer que a ∈ K • mettre (X − a)α en facteur dans P (X) et montrer que l’autre
est zéro d’ordre α exac- facteur n’est pas multiple de X − a
tement d’un polynôme • utiliser la caractérisation du cours :
P de K[X] P (a) = 0, P 0 (a) = 0, . . . , P (α−1) (a) = 0, P (α) (a) 6= 0.
➟ Exercice 17.1

Exemple
On a :
• Pn (1) = (n + 1) − (n + 2) + 1 = 0
Soient n ∈ N∗ ,
Pn = (n + 1)Xn+2 − (n + 2)Xn+1 + 1. • Pn0 = (n + 1)(n + 2)Xn+1 − (n + 2)(n + 1)Xn , donc Pn0 (1) = 0
• Pn00 = (n + 1)(n + 2) (n + 1)Xn − nXn−1

Montrer que 1 est zéro d’ordre 2 exacte-
ment de Pn dans R[X]. donc Pn00 (1) = (n + 1)(n + 2) 6= 0.
D’après le cours, on conclut que 1 est zéro d’ordre 2 exactement de Pn .

266
Les méthodes à retenir

Méthode
Essayer de :
Pour montrer qu’un • mettre B en facteur dans A, par calculs élémentaires, par utili-
polynôme B divise un sation d’identités remarquables
polynôme A • montrer que le reste de la division euclidienne de A par B
est nul
• montrer que tout zéro de B est zéro de A, avec un ordre de
multiplicité dans A supérieur ou égal à celui dans B, si B est
scindé.
➟ Exercice 17.10

Exemple
On factorise P0 dans C[X] :
P0 = X2 + X + 1 = (X − j )(X − j 2 ).
On note, pour tout n ∈ N :
Pn = X6n+2 + X3n+1 + 1. On a : Pn ( j ) = j 6n+2 + j 3n+1 + 1 = j 2 + j + 1 = 0,
et, de même : Pn ( j 2 ) = 0.
Montrer que, pour tout n ∈ N, P0 divise
Comme j 6= j 2 , on déduit : (X − j )(X − j 2 ) | Pn ,
Pn dans C[X].
et on conclut que P0 divise Pn dans C[X].

Méthode
Essayer de :
Pour calculer le pgcd • utiliser la méthode des divisions euclidiennes successives
de deux polynômes A, B • factoriser A et B en produit de facteurs irréductibles, puis en
de K[X] déduire leur pgcd.
➟ Exercice 17.11

Exemple
Par la méthode des divisions euclidiennes successives :
X X−1
Calculer le pgcd de
X4 + 2X2 −X+2 X3 +X−2 X2 +X+2
A = X4 + 2X2 − X + 2 et B = X3 + X − 2 X2 + X + 2 −X2 − X − 2
dans R[X]. 0
On conclut : A ∧ B = X2 + X + 2.

Exemple
Les polynômes A et B sont décomposés en facteurs irréductibles :
A = (X − 2)(X − 4)(X − 6)(X − 8)(X − 10)(X − 12),
Calculer le pgcd dans R[X] de
6 4 B = (X − 3)(X − 6)(X − 9)(X − 12),
(X − 2p) et B =
Y Y
A= (X − 3q) 2
d’où : A ∧ B = (X − 6)(X − 12) =
Q
p=1 q=1 (X − 6r).
r=1

267
Chapitre 17 – Arithmétique des polynômes, fractions rationnelles

Méthode
Soient n ∈ N∗ , a0 , ..., an ∈ Z, P = an Xn + · · · + a0 ∈ R[X].
p
Pour déterminer les Si x ∈ Q est zéro de P , alors il existe (p, q) ∈ Z × N∗ tel que x =
q
éventuels zéros ration- et p ∧ q = 1, et on a :
nels d’un polynôme P à
an pn + an−1 pn−1 q + · · · + a1 pq n−1 + a0 q n = 0,
coefficients dans Z
donc p | a0 q n et q | an pn . Comme p ∧ q = 1, il s’ensuit, d’après le
théorème de Gauss : p | a0 et q | an .
On essaie alors ces possibilités, qui sont en nombre fini.
➟ Exercice 17.5

Exemple
p
Notons x = un éventuel zéro rationnel de P , où (p, q) ∈ Z × N∗ et
q
Montrer que le polynôme p ∧ q = 1.
3 2 On a : 3p3 − 5p2 q + 8pq 2 − 4q 3 = 0, donc : p | 4q 3 et q | 3p3 .
P = 3X − 5X + 8X − 4
Comme p ∧ q = 1, on déduit : p | 4 et q | 3,
de R[X] admet un zéro rationnel et dé- donc p ∈ {±1, ±2, ±4} et q ∈ {1, 3}.
terminer celui-ci. Avant de tester les différentes valeurs possibles pour x, voyons si on peut
limiter x dans un intervalle convenable, en utilisant des arguments issus
de l’Analyse.
On a : P (0) = −4 < 0 et P (1) = 2 > 0, donc, comme P est continu
sur l’intervalle [0 ; 1], d’après le théorème des valeurs intermédiaires, P
admet au moins un zéro dans [0 ; 1].
2  2 3  2 2 2
Essayons : P =3 −5 + 8 − 4 = 0.
3 3 3 3
2
On conclut que est un zéro rationnel de P .
3

Exemple
Raisonnons par l’absurde : supposons que Pn admette au moins un zéro
rationnel x. Il existe (p, q) ∈ Z × N∗ tel que :
Soient n ∈ N tel que n > 2, p
x= , p ∧ q = 1, P (x) = 0.
Pn = Xn + X + 1. q
Montrer que Pn n’admet pas de zéro ra- On a alors : pn + pq n−1 + q n = 0, donc : p | q n et q | pn .
tionnel. Comme p ∧ q = 1, on déduit : p = ±1 et q = 1, donc x = ±1.
On a : Pn (1) = 3 6= 0 et Pn (−1) = (−1)n 6= 0,
d’où une contradiction.
On conclut : Pn n’admet pas de zéro rationnel.

Méthode
Se rappeler que, d’après le cours, les polynômes irréductibles de R[X]
sont les polynômes de degré 1 et les polynômes de degré 2 à discrimi-
Pour factoriser un poly- nant < 0.
nôme de R[X] en produit
de facteurs irréductibles • On sait factoriser dans R[X] les polynômes de degré 2 à discri-
minant > 0, donc aussi ceux qui s’y ramènent simplement.

268
Les méthodes à retenir

• On sait factoriser les trinômes bicarrés X4 +pX2 +q, (p, q) ∈ R2 :


◦ si p2 − 4q > 0, mettre sous forme canonique :
 p 2 p2 − 4q
X2 + − ,
2 4
puis terminer la factorisation à l’aide de l’identité remar-
quable sur A2 − B 2
◦ si p2 − 4q < 0, donc q > 0, grouper X4 et q pour débuter
un carré :
√ 2 √
X2 + q − (2 q − p) X2 ,

puis terminer la factorisation à l’aide de l’identité remar-


quable sur A2 − B 2 .
• Dans le cas d’un polynôme réciproque, faire intervenir
1
Y = X + , et donc passer par les fractions rationnelles.
X
• Essayer d’utiliser les identités remarquables : formule du binôme
de Newton, sommation géométrique.
• Éventuellement, en dernier recours, passer par les nombres com-
plexes, puis regrouper deux par deux les facteurs conjugués.
➟ Exercices 17.4, 17.5

Exemple
•On a : A = (X2 + 1)(X2 + 2)
et les deux trinômes obtenus sont irréductibles dans R[X].
Factoriser dans R[X] :
•On a : B = (X2 + 1)2 − X2 = (X2 − X + 1)(X2 + X + 1)
A = X4 + 3X2 + 2, et les deux trinômes obtenus sont irréductibles dans R[X].
B = X4 + X2 + 1, •Pour C, passons par les nombres complexes :
C = (X2 − X + 1)2 + 1.
C = (X2 − X + 1 + i )(X2 − X + 1 − i ).
| {z } | {z }
noté Q noté R

Le discriminant ∆ de Q est :
∆ = 1 − 4(1 + i ) = −3 − 4 i = (1 − 2 i )2 ,
donc les zéro de Q dans C sont :
1 + (1 − 2 i ) 1 − (1 − 2 i )
= 1 − i et = i,
2 2
d’où : Q = X − (1 − i ) (X − i ).


De même, ou par conjugaison : R = X − (1 + i ) (X + i ).




D’où :
P = (X − 1 + i )(X − i ) (X − 1 − i )(X + i )
  

= (X − 1 + i )(X − 1 − i ) (X − i )(X + i )
  

= (X − 1)2 + 1 (X2 + 1) = (X2 − 2X + 2)(X2 + 1)


 

et les deux trinômes obtenus sont irréductibles dans R[X].

269
Chapitre 17 – Arithmétique des polynômes, fractions rationnelles

Méthode
P
Commencer par éventuellement simplifier F , et obtenir F = où
Q
Pour décomposer une P ∈ K[X], Q ∈ K[X]−{0}, et où Q est factorisé en produit de facteurs
fraction rationnelle F irréductibles sur K.
de K(X) en éléments Écrire la forme de la décomposition en éléments simples de F dans
simples K(X), avec des coefficients indéterminés.
Calculer les coefficients de cette décomposition en éléments simples :
• la partie entière est le quotient de la division euclidienne de P
par Q
• remarquer une éventuelle parité ou imparité
• utiliser la méthode de multiplication puis remplacement
• pour calculer les éventuels coefficients restants, prendre la valeur
en certains points, ou une limite en l’infini (après avoir multiplié
par une puissance convenable de X), ou bien faire passer les
termes connus de l’autre côté de l’égalité de décomposition en
éléments simples.
➟ Exercice 17.9

Exemple
•La décomposition en éléments simples de F dans R(X) est de la
X2 + 1 a b
forme : F = =E+ + ,
Décomposer en éléments simples X(X − 1) X X−1
dans R(X) les fractions rationnelles où E ∈ R[X], (a, b) ∈ R2 est à calculer.
suivantes :
On calcule E par division euclidienne de X2 + 1 par X2 − X et on
X2 + 1 obtient : E = 1.
F = ,
X(X − 1) On multiplie par X puis on remplace X par 0, d’où : −1 = a.
On multiplie par X − 1 puis on remplace X par 1, d’où : 2 = b.
X2 − 1 1 2
G= . On conclut :
X(X2 + 1) F =1−
X
+
X−1
.

•La partie entière de G est nulle, donc la décomposition en éléments


simples de G dans R(X) est de la forme :
X2 − 1 a bX + c
G= = + 2 ,
X(X2 + 1) X X +1
où (a, b, c) ∈ R3 est à déterminer.
On multiplie par X puis on remplace X par 0, d’où : −1 = a.
−2
On multiplie par X2 +1 puis on remplace X par i , d’où : = b i + c,
i
donc : b = 2 et c = 0.
1 2X
On conclut : G=− + 2 .
X X +1

Méthode

Penser à utiliser éventuellement la formule du cours relative à la frac-


Dans une étude faisant P0
intervenir P et P 0 , où P tion rationnelle .
P
est scindé sur K ➟ Exercice 17.13

270
Les méthodes à retenir

Exemple n−1
Considérons le polynôme P = Xn − 1 =
Y
(X − ωk ).
k=0
Soit n ∈ N tel que n > 2.
D’après le cours, puisque P est scindé sur C :
On note, pour tout k ∈ {0, ..., n − 1} :
n−1
2 i kπ 1 P0 nXn−1
ωk = e
X
n . = = n .
n−1 k=0
X − ωk P X −1
1
Calculer
X
.
2 − ωk En remplaçant X par 2, qui est bien différent des ωk , on conclut :
k=0
n−1
X 1 n2n−1
= n .
k=0
2 − ωk 2 −1

271
Chapitre 17 – Arithmétique des polynômes, fractions rationnelles

Vrai ou Faux ?
17.1 L’ensemble des diviseurs communs à deux polynômes A, B de K[X] − {0} est égal à V F
l’ensemble des diviseurs du pgcd de A et B.

17.2 Pour tous polynômes A, B de K[X] − {0}, on a : (A ∧ B)(A ∨ B) = AB. V F

17.3 Si deux polynômes A, B de R[X] − {0} n’ont pas de zéro réel commun, alors A ∧ B = 1. V F

17.4 Si deux polynômes A, B de C[X] − {0} n’ont pas de zéro complexe commun, alors V F
A ∧ B = 1.

17.5 Pour trois polynômes A, B, C de K[X] \ {0}, si A divise BC et si A ∧ B = 1, alors V F


A divise C.

17.6 Si un polynôme P de R[X] n’a pas de zéro réel, alors P est irréductible dans R[X]. V F

1
17.7 La décomposition en éléments simples de F = dans R[X] est de la forme V F
X(X2 + 1)
a b
F = + , où (a, b) ∈ R2 .
X X2 + 1
X3
17.8 La décomposition en éléments simples de F = dans R[X] est de la forme V F
X2 − 3X + 2
a b
F = + , où (a, b) ∈ R2 .
X−1 X−2
P
17.9 Si z0 est un pôle simple de la fraction rationnelle F = , où P ∈ K[X] et Q ∈ K[X]−{0}, V F
Q
1 P (z0 )
alors le coefficient de dans la décomposition en éléments simples de F est 0 .
X − z0 Q (z0 )
n
P0
17.10 Si P = (X − zk ) où z1 , ...zn ∈ C, alors la décomposition en éléments simples de V F
Y
P
k=1
n
P0 1
dans K[X] est :
X
= .
P X − zk
k=1

272
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


17.1 Exemple de zéro multiple d’un polynôme
Soit n ∈ N − {0, 1}. On note :
Pn = (n − 1)X2n − 2(2n − 1)Xn + 2n2 X − (2n2 − 3n + 1) ∈ R[X].
Montrer que 1 est zéro d’ordre trois exactement de Pn .

17.2 Étude de polynômes premiers entre eux

Soit (A, B) ∈ K[X] − {0} . Montrer : A ∧ B = 1 ⇐⇒ (A + B) ∧ (AB) = 1.


2

17.3 Exemple d’étude de divisibilité en liaison avec les zéros d’un polynôme

Déterminer l’ensemble des n ∈ N∗ tels que X2 + X + 1 divise (X4 + 1)n − Xn dans R[X].

17.4 Exemples de factorisations de polynômes dans R[X]


Factoriser en produit de polynômes irréductibles dans R[X] les polynômes suivants :

a) X6 + 9X3 + 8 d) (X2 − 4X + 1)2 + (3X − 5)2


b) X − 2X + 9
4 2
e) X5 + 1
c) X4 + X2 − 6 f) X6 − 1.

17.5 Exemple de factorisation dans R[X], intervention de zéros rationnels

Factoriser P = 2X4 − 3X3 + 3X2 − 13X + 6 dans R[X], sachant que P admet deux zéros
rationnels.
17.6 Divisibilité à partir d’une équation

Soient P, Q, R ∈ C[X] tels que : P (X3 ) + XQ(X3 ) = (X2 + X + 1)R(X).


Montrer que X − 1 divise chacun des polynômes P, Q, R.

17.7 Exemple de calcul d’un polynôme


Trouver tous les polynômes de degré 3 de C[X] tels que :

P ( j ) = j 2, P ( j 2) = j , P 0( j ) = j , P 0( j 2) = j 2.

17.8 Exemple de divisibilité

Soit (A, B) ∈ K[X] − {0} tel que B | A2 − A. Montrer : ∀n ∈ N∗ , B | An − A.


2

17.9 Exemples de décompositions en éléments simples


Décomposer en éléments simples dans R(X) les fractions rationnelles F suivantes :

X3 X X5 + 1 X4 + X + 1
a) b) c) d) .
(X − 1)(X − 2) (X − 1)2 (X + 2) X2 (X− 1)2 X(X2 + 1)3

273
Chapitre 17 – Arithmétique des polynômes, fractions rationnelles

17.10 Exemple de divisibilité de polynômes, utilisation du théorème de Gauss


n n
Soient n ∈ N∗ , P = Xk , Q = Xkn ∈ K[X]. Montrer : P | Q.
X X

k=0 k=0

17.11 Pgcd de Xa − 1 et Xb − 1
Soient (a, b) ∈ (N∗ )2 , δ = a ∧ b. Montrer, dans R[X] : (Xa − 1) ∧ (Xb − 1) = Xδ − 1.

17.12 Calcul d’un polynôme sachant une divisibilité


Soit P ∈ R[X] tel que deg (P ) = 7 et que (X − i )4 divise P + i .
Déterminer P 0 et en déduire P .
P0
17.13 Exemple d’utilisation de la formule portant sur
P
Soit P ∈ R[X] tel que deg (P ) > 1.
a) Montrer que, si P est scindé sur R, alors : ∀x ∈ R, (P 02
− P P 00 )(x) > 0.
b) Ce résultat est-il encore vrai si l’on ne suppose pas que P est scindé sur R ?

17.14 Polynômes réels positifs


Soit P ∈ R[X]. Montrer que les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
2
(i) ∀x ∈ R, P (x) > 0 (ii) ∃ (A, B) ∈ R[X] , P = A2 + B 2 .

274
Du mal à démarrer ?

Du mal à démarrer ?
17.1 Montrer : 17.8 Récurrence sur n.
(3)
Pn (1) = 0, Pn0 (1) = 0, Pn00 (1) = 0, Pn (1) 6= 0.
17.9 a) Ne pas oublier la partie entière, que l’on calculera,
17.2 Séparer l’équivalence logique demandée en deux im- par exemple, par division euclidienne.
plications.
b) Une fois obtenus deux des trois coefficients, on
17.3 Utiliser les zéros complexes j et j 2 de X2 + X + 1. pourra calculer le troisième en faisant tendre X vers
l’infini, après avoir multiplié par X.
17.4 a) Remarquer qu’il s’agit d’un trinôme en X3 . c) Ne pas oublier la partie entière, que l’on calculera,
b) par exemple, par division euclidienne. Une fois obte-
c) Il s’agit de trinômes bicarrés. On peut donc ap- nus deux des quatre coefficients, on pourra calculer
pliquer la méthode du cours, qui consiste à grouper les deux autres en faisant passer les termes connus
deux des trois termes pour faire apparaître un début de l’autre côté de l’égalité.
de carré parfait. d) Calculer d’abord le coefficient relatif au pôle 0,
d) Passer par les nombres complexes, en remarquant puis faire passer ce terme de l’autre côté de l’égalité,
et enfin utiliser des divisions euclidiennes successives.
que, pour tout (P, Q) ∈ R[X] :
2
17.10 Remarquer :
P 2 + Q2 = (P + i Q)(P − i Q).
(X − 1)P = Xn+1 − 1 et (Xn − 1)Q = (Xn )n+1 − 1.
e) Factoriser d’abord par X + 1. L’autre facteur
17.11 En supposant, par exemple, a > b, effectuer la divi-
est un polynôme réciproque. Utiliser la notation sion euclidienne de a par b (dans N∗ ) et la division
1
Y=X+ . euclidienne de Xa − 1 par Xb − 1 (dans K[X]) en
X parallèle.
f) Factoriser d’abord par X2 − 1. L’autre facteur est
un trinôme bicarré. 17.12 Montrer que (X − i )3 divise P 0 , puis déduire que
(X + i )3 divise aussi P 0 et utiliser deg (P 0 ) = 6.
Dans chaque exemple, on contrôlera le résultat ob-
35  X7 3X5
tenu, en développant le produit.

Réponse : P = + + X3 + X .
p 16 7 5
17.5 Noter x = un zéro rationnel de P, où P0
q 17.13 a) Utiliser la formule du cours portant sur puis
(p, q) ∈ Z × N et p ∧ q = 1. Déduire p | 6 et

P
q | 2, en utilisant le théorème de Gauss. On dériver.
1 b) Trouver un contre-exemple.
obtiendra 2 et comme zéros rationnels de P.
2
17.14 Séparer l’équivalence logique en deux implications.
17.6 Remplacer X par j , par j 2 , par 1.
Pour l’implication (i) =⇒ (ii), utiliser la décompo-
sition primaire de P dans R[X] et montrer, en notant
17.7 Travailler d’abord sur P 0 (qui est de degré 2) et pour 2
F = P ∈ R[X] ; ∃ (A, B) ∈ R[X] , P = A2 + B 2 ,

lequel on connaît la valeur en deux points, puis sur
P par primitivation. que F est stable par multiplication.

275
Chapitre 17 – Arithmétique des polynômes, fractions rationnelles

Vrai ou Faux, les réponses


17.1 C’est un résultat du cours. V F

17.2 Il y a eu oubli d’une hypothèse sur les coefficients dominants des polynômes. V F
Un résultat correct est : pour tous polynômes unitaires A, B de K[X] − {0}, on a :
(A ∧ B)(A ∨ B) = AB.

17.3 Contre-exemple : A = B = X2 + 1. V F

17.4 En raisonnant par l’absurde, si A ∧ B =


6 1, alors deg (A ∧ B) > 1, donc, comme A ∧ B ∈ V F
C[X], A∧B admet au moins un zéro z0 ∈ C, donc (X−z0 ) | A et (X−z0 ) | B, contradiction
avec l’hypothèse.

17.5 C’est un résultat du cours, le théorème de Gauss. V F

17.6 Contre-exemple : P = X4 + X2 + 1 n’a pas de zéro réel, mais P n’est pas irréductible V F
dans R[X], car : P = (X2 + 1)2 − X2 = (X2 − X + 1)(X2 + X + 1).

17.7 D’après le cours, la décomposition en éléments simples de F dans R[X] est de la forme V F
a bX + c
F = + 2 , (a, b, c) ∈ R3 .
X X +1
1 X
Après calcul, on obtient a = 1, b = −1, c = 0, donc F = + 2 .
X X +1
17.8 Il y a eu oubli de la partie entière de F . V F
a b
La décomposition en éléments simples de F est de la forme F = E + + ,
X−1 X−2
où E ∈ R1 [X], (a, b) ∈ R2 ;
Après calcul, on obtient : E = X + 3, a = −1, b = 8.

17.9 C’est un résultat du cours. V F

17.10 C’est un résultat du cours. V F

276
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
17.1 Les deux trinômes du second degré apparus sont irréductibles
On calcule : dans R[X], car de discriminants < 0.
c) Il s’agit d’un trinôme bicarré :
•Pn (1) = (n − 1) − 2(2n − 1) + 2n2 − (2n2 − 3n + 1) = 0 √ √
X4 + X2 − 6 = (X2 − 2)(X2 + 3) = (X − 2)(X + 2)(X2 + 3).
•Pn0 = 2n(n − 1)X2n−1 − 2n(2n − 1)Xn−1 + 2n2 , d) Passons par les nombres complexes :
donc Pn0 (1) = 2n(n − 1) − 2n(2n − 1) + 2n2 = 0 (X2 − 4X + 1)2 + (3X − 5)2
•Pn00 = 2n(n − 1)(2n − 1)X2n−2 − 2n(2n − 1)(n − 1)Xn−2 = (X2 − 4X + 1) + i (3X − 5) (X2 − 4X + 1) − i (3X − 5)
 

= 2n(2n − 1)(n − 1)(X2n−2 − Xn−2 ), = X2 − (4 − 3 i )X + (1 − 5 i ) X2 − (4 + 3 i )X + (1 + 5 i ) .


 

donc Pn00 (1) = 0


| {z } | {z }
noté Q c’est Q

•Pn
(3)
= 2n(2n − 1)(n − 1) (2n − 2)X2n−3 − (n − 2)Xn−3 ), Le polynôme Q est du second degré. Son discriminant est :
donc Pn (1) = 2n(2n − 1)(n − 1)n 6= 0.
(3) ∆ = (4 − 3 i )2 − 4(1 − 5 i ) = 3 − 4 i = (2 − i )2 .
Les zéros de Q dans C sont donc :
Ainsi : Pn (1) = 0, Pn0 (1) = 0, Pn00 (1) = 0, Pn (1) 6= 0.
(3)
4 − 3 i − (2 − i ) 4 − 3 i + (2 − i )
= 1 − i et = 3 − 2i.
On conclut, d’après un théorème du cours, que 1 est zéro 2 2
d’ordre trois exactement de Pn . D’où : Q = X − (1 − i ) X − (3 − 2 i ) ,
 

17.2 puis :
=⇒ : Puisque A ∧ B = 1, P = QQ

(A + B) ∧ A = 1 =
h
X−(1− i )

X−(3−2 i )
ih
X−(1+ i )

X−(3+2 i )
i
on a donc (A + B) ∧ (AB) = 1.
(A + B) ∧ B = 1 h  ih  i
= X−(1− i ) X−(1+ i ) X−(3−2 i ) X−(3+2 i )

⇐= : Puisque A ∧ B divise A et B, A ∧ B divise A + B et h  ih  i


= (X−1)+ i (X−1)− i (X−3)+2 i (X−3)−2 i
AB, donc A ∧ B = 1.
17.3 (X − 1)2 + 1 (X − 3)2 + 4
 
=
Notons A = X2 + X + 1 et Pn = (X4 + 1)n − Xn . = (X2 − 2X + 2)(X2 − 6X + 13).
Comme A = (X − j )(X − j 2 ) dans C[X], A est scindé simple Les deux trinômes du second degré apparus sont irréductibles
sur C, donc : A | Pn ⇐⇒ Pn ( j ) = 0 et Pn ( j 2 ) = 0 .

dans R[X], car de discriminants < 0.
De plus, comme Pn ∈ R[X], on a : Pn ( j 2 ) = Pn ( j ) = Pn ( j ), e) On a : X5 + 1 = (X + 1)(X4 − X3 + X2 − X + 1).
donc : A | Pn ⇐⇒ Pn ( j ) = 0.
| {z }
noté P
Et : Le polynôme P est réciproque. On a, en passant par les frac-
Pn ( j ) = 0 ⇐⇒ ( j 4 + 1)n − j n = 0 ⇐⇒ ( j + 1)n = j n tions rationnelles :
 1 1   1   1 
i π n 2 i π n P = X2 X2 −X+1− + 2 = X2 X2 + 2 − X+ +1 .
⇐⇒ (− j 2 )n = j n ⇐⇒ e 3 = e 3 X X X X
1
nπ 2nπ nπ En notant Y = X + , on obtient :
⇐⇒
3

3
[2π] ⇐⇒
3
≡ 0 [2π] ⇐⇒ n ≡ 0 [6]. X
P = X2 (Y2 − 2) − Y + 1 = X2 (Y2 − Y − 1).

On conclut que l’ensemble des n convenant est l’ensemble des
multiples de 6 dans N∗ . On factorise, dans R[Y], le trinôme du second degré apparu,
et on revient à la notation√ X :
17.4 √
 1 − 5  1 + 5
P = X2 Y − Y−
a) Il s’agit d’un trinôme en X3 : 2 2
X6 + 9X3 + 8 = (X3 + 1)(X3 + 8) √  √
 1 −1 + 5 1 −1 − 5 
= X2 X + + X+ +
= (X + 1)(X2 − X + 1)(X + 2)(X2 − 2X + 4). X 2 X 2
Les deux trinômes du second degré apparus sont irréductibles √ √
 5−1  5+1 
dans R[X], car de discriminants < 0. = X2 + X + 1 X2 − X+1 .
2 2
b) Il s’agit d’un trinôme bicarré : On conclut : √ √
X4 − 2X2 + 9 = (X2 + 3)2 − 8X2 5−1 5+1
  
√ √ X5 + 1 = (X + 1) X2 + X + 1 X2 − X+1 .
2 2
= (X2 + 3 − 2 2 X)(X2 + 3 + 2 2 X)
√ √ Les deux trinômes du second degré apparus sont irréductibles
= (X2 − 2 2 X + 3)(X2 + 2 2 X + 3). dans R[X], car de discriminants < 0.

277
Chapitre 17 – Arithmétique des polynômes, fractions rationnelles

f) 1re méthode : 17.7


Soit P ∈ C[X], de degré 3.
On a :
1) On a :
X6 −1 = (X2 −1)(X4 +X2 +1) = (X−1)(X+1)(X4 +X2 +1).
P 0 ( j ) = j (P 0 − X)( j ) = 0 X − j | P 0 − X
  
On factorise le trinôme bicarré obtenu : ⇐⇒ ⇐⇒
P 0 ( j 2 ) = j 2 (P 0 − X)( j 2 ) = 0 X − j 2 | P 0 − X
X4 + X2 + 1 = (X2 + 1)2 − X2
= (X2 + 1) − X (X2 + 1) + X = (X2 − X + 1)(X2 + X + 1). ⇐⇒ (X − j )(X − j 2 ) | P 0 − X ⇐⇒ X2 + X + 1 | P 0 − X.
 
j 6= j 2
On conclut : Comme de plus P 0 − X est de degré 2, si P convient, alors il
existe a ∈ C tel que : P 0 − X = a(X2 + X + 1), d’où :
X6 − 1 = (X − 1)(X + 1)(X2 + X + 1)(X2 − X + 1).
P 0 = a(X2 + X + 1) + X.
Les deux trinômes du second degré apparus sont irréductibles
dans R[X], car de discriminants < 0. En primitivant, si P convient, alors il existe b ∈ C tel que :
a a+1 2
2e méthode : P = X3 + X + aX + b.
3 2
Les zéros de X6 − 1 dans C sont les racines sixièmes de 1, qui 2) On a alors, pour un tel polynôme P :
sont 1, −1, j , − j , j 2 , − j 2 , donc : a a+1 2
3 + 2 j + aj + b = j
2 1 1
P ( j ) = j 2
 
X6 − 1 = (X − 1)(X + 1) (X − j )(X − j 2 )) (X + j )(X + j 2 )
  
⇐⇒
P ( j 2 ) = j
a + a + 1 j + aj2 + b = j

= (X − 1)(X + 1)(X2 + X + 1)(X2 − X + 1). 1 −1

3 2
 2a a+1
17.5  3 − 2 − a + 2b = −1


p
Soit x ∈ Q, x = , (p, q) ∈ Z × N∗ , p ∧ q = 1. ⇐⇒
q  a + 1 − a (j2 − j) = j2 − j

 
•On a :  5a
2
1 
P (x) = 0 ⇐⇒ 2p4 − 3p3 q + 3p2 q 2 − 13pq 3 + 6q 4 = 0 −
 + 2b = − a = −1

⇐⇒ 6 2 ⇐⇒
  2
p | 6q 4 p | 6
 b = − .

1−a=2

3
=⇒ =⇒
q | 2p4 q | 2, On conclut qu’il y a un polynôme P et un seul convenant :
P = − 13 X3 − X − 23 .
d’après le théorème de Gauss, puisque p ∧ q = 1.
On peut contrôler que P convient bien.
Ceci montre que les éventuels zéros rationnels de P sont né-
p
cessairement de la forme où : 17.8
q
Récurrence sur n.
p ∈ {±1, ±2, ±3, ±6}, q ∈ {1, 2}.
•C’est vrai pour n = 1, car A1 − A = 0 et B | 0.
On essaie toutes les possibilités, ou on remarque que P (2) = 0
1 •Supposons que c’est vrai pour un n ∈ N∗ fixé. On a :
et P = 0.
2 An+1 −A = (An+1 −A2 )+(A2 −A) = A(An −A)+(A2 −A).
1 D’après l’hypothèse de l’énoncé : B | A2 − A.
•On peut donc factoriser P par X − 2 et par X − , ou
2 D’après l’hypothèse de récurrence : B | An − A.
encore par 2X − 1 :
On déduit, par opérations :
P = (X−2)(2X3 +X2 +5X−3) = (X−2)(2X−1)(X2 +X+3). B | A(An − A) + (A2 − A) = An+1 − A,
Le trinôme qui apparaît est irréductible dans R[X] car son donc c’est vrai pour n + 1.
discriminant est < 0. On conclut, par récurrence sur n : ∀n ∈ N∗ , B | An − A.
17.6
17.9
En remplaçant X par j , par j 2 , on a :
a) La décomposition en éléments simples de F est de la
P (1) + j Q(1) = 0
(
a b
forme : F = E + + ,
P (1) + j 2 Q(1) = 0 X−1 X−2
d’où, puisque j 6= j2
: P (1) = 0 et Q(1) = 0, où E ∈ R[X], (a, b) ∈ R2 sont à calculer.
donc X − 1 divise P et Q. •La partie entière E est le quotient de la division euclidienne
Enfin, en remplaçant X par 1, on a : de X3 par (X − 1)(X − 2) = X2 − 3X + 2 :
P (1) + Q(1) = 3R(1), X3 X2 − 3X + 2
donc R(1) = 0, X − 1 divise R. 3X2 − 2X X+3
7X − 6

278
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
On a donc : E = X + 3. d) La partie entière de la fraction rationnelle proposée est
nulle, et la DES est de la forme :
•On calcule a par multiplication par X − 1 puis remplace-
ment de X par 1. On obtient : a = −1. λ aX + b cX + d eX + f
F = + + + 2 ,
X (X2 + 1)3 (X2 + 1)2 X +1
•On calcule b par multiplication par X−2 puis remplacement
de X par 2. On obtient : b = 8. où λ, a, ..., f ∈ R.
On conclut à la décomposition en éléments simples : On calcule λ par multiplication par X puis remplacement de
X3 1 8 X par 0 : λ = 1.
=X+3− + .
(X − 1)(X − 2) X−1 X−2 Puis :
b) La décomposition de F est de la forme : 1 X4 + X + 1 − (X2 + 1)2
F− =
a b c X X(X2 + 1)3
F = + + ,
(X − 1)2 X−1 X+2 −X6 − 2X4 − 3X2 + X −X5 − 2X3 − 3X + 1
= = .
où (a, b, c) ∈ R3 est à calculer. X(X2 + 1)3 (X2 + 1)3

On calcule a par multiplication par (X − 1)2 puis remplace- Par divisions euclidiennes successives :
1 −X5 − 2X3 − 3X + 1 X2 + 1
ment de X par 1. On obtient : a = . −X3 − 3X + 1 −X3 − X X2 + 1
3
−2X + 1 0 −X
•On calcule c par multiplication par X+2 puis remplacement
2 D’où :
de X par −2. On obtient : c = − . a = −2, b = 1, c = 0, d = 0, e = −1, f = 0.
9
1 −2X + 1 X
•Pour calculer ensuite b, on multiplie par X puis on fait Finalement : F = + − 2 .
X (X2 + 1)3 X +1
2
tendre X vers l’infini. On obtient 0 = b+c, donc b = −c = .
9
17.10
On conclut à la décomposition en éléments simples :
1) On a :
X 1 1 2 1 2 1
= + − .
9X−1 9X+2
n
(X − 1)2 (X + 2) 3 (X − 1)2 X
(Xn − 1)Q = (Xn − 1) (Xn )k = (Xn )n+1 − 1
c) La partie entière est le quotient de la division euclidienne k=0
de X5 + 1 par X2 (X − 1)2 : = (Xn+1 )n − 1 = (Xn+1 − 1)S,
X5 +1 X4 − 2X3 + X2
2X4 − X3 +1 X+2 n−1
en notant S =
X
3X3 − 2X2 + 1 (Xn+1 )k ∈ K[X].
k=0
La DES de la fraction rationnelle F proposée est de la forme :
Ceci montre : Xn+1 − 1 | (Xn − 1)Q.
a b c d
F =X+2+ 2 + + + , a, b, c, d ∈ R.
X X (X − 1)2 X−1 2) Montrons : (Xn − 1) ∧ (Xn+1 − 1) = X − 1.

On calcule a par multiplication par X2 puis remplacement •On sait : X − 1 | Xn − 1 et X − 1 | Xn+1 − 1,


de X par 0 : a = 1.
donc : X − 1 | (Xn − 1) ∧ (Xn+1 − 1).
De même, par multiplication par (X − 1)2 puis remplacement
de X par 1 : c = 2. •D’autre part : Xn+1 − 1 = X(Xn − 1) + (X − 1),
Puis : donc, si un polynôme D de K[X] divise Xn − 1 et divise
Xn+1 − 1, alors D divise X − 1.
b d  1 2
+ = F − (X + 2) − 2 −
X X−1 X (X − 1)2 Ceci montre : (Xn − 1) ∧ (Xn+1 − 1) = X − 1.
3X3 − 2X2 + 1 1 2 n−1
= − 2 −
X2 (X − 1)2 X (X − 1)2 3) En notant T = Xk , on a donc :
X

3X3 − 5X2 + 2X 3X − 2 k=0


= = .
X2 (X − 1)2 X(X − 1) Xn+1 − 1 = (X − 1)P, Xn − 1 = (X − 1)T,
On calcule b par multiplication par X puis remplacement de X et (X − 1)P ∧ (X − 1)T = X − 1, donc P ∧ T = 1.
 

par 0 : b = 2.
On a : (X − 1)P | (X − 1)T Q, c’est-à-dire : P | T Q.
De même, par multiplication par X − 1 puis remplacement
de X par 1 : d = 1. Comme P ∧ T = 1, il en résulte, d’après le théorème de
Gauss :
1 2 2 1
Finalement : F = X + 2 + 2 + + + . P | Q.
X X (X − 1)2 X−1

279
Chapitre 17 – Arithmétique des polynômes, fractions rationnelles

17.11 Soit x ∈ R.
Il est clair que l’on peut supposer a > b. •Si x n’est pas un zéro de P, c’est-à-dire si, pour tout
Effectuons la division euclidienne de a par b dans N∗ : k ∈ {1, ..., n}, x 6= xk , alors on peut remplacer X par x
a = bq + r, (q, r) ∈ N2 , 0 6 r < b, dans le résultat précédent, d’où :
puis celle de Xa − 1 par Xb − 1 :
n
2 X 1
(P 02 − P P 00 )(x) = P (x) > 0.
Xa −1 Xb − 1 k=1
(x − xk )2

Xa−b −1 Xa−b + +Xa−qb


•Si x est zéro de P , alors : (P 02 − P P 00 )(x) = P 0 (x) > 0.
2

Xa−qb −1
Finalement : ∀x ∈ R, (P 02 − P P 00 )(x) > 0.
Ceci montre que le reste de la division euclidienne de Xa − 1 b) Le résultat précédent ne s’étend pas à tous les polynômes
par Xb − 1 dans K[X] est Xr − 1. de R[X] (non constants).
Ainsi, les algorithmes d’Euclide pour (a, b) dans Z et pour Par exemple, pour P = X2 + 1, qui n’est pas scindé sur R,
(Xa − 1, Xb − 1) dans K[X] sont menés simultanément. on a : P 0 = 2X, P 00 = 2, donc
Le dernier reste non nul, dans la suite des divisions eucli- P 02 − P P 00 = 4X2 − 2(X2 + 1) = 2X2 − 2 = 2(X2 − 1),
diennes donnant le pgcd de Xa − 1 et Xb − 1 est donc Xδ − 1, 1
d’où : (Xa − 1) ∧ (Xb − 1) = Xδ − 1. et, en particulier : (P 02 − P P 00 ) < 0, ce qui montre
2
17.12 qu’on n’a pas : ∀x ∈ R, (P − P P )(x) > 0.
02 00

Comme (X − i )4 divise P + i , il existe Q ∈ C[X] tel que


17.14
P + i = (X − i )4 Q.
Notons E = P ∈ R[X] ; ∀x ∈ R, P (x) > 0

On déduit, en dérivant :
et F = P ∈ R[X] ; ∃ (A, B) ∈ R[X] , P = A2 + B 2 .
 2
P 0 = 4(X − i )3 Q + (X − i )4 Q0 = (X − i )3 4Q + (X − i )Q0 ,


donc (X − i )3 divise P 0 . Il est clair que F ⊂ E, autrement dit : (ii) =⇒ (i).


Mais P ∈ R[X], donc le conjugué (X +
0 i )3
divise aussi P 0, Réciproquement, soit P ∈ E.
puis, comme i 6= − i , (X − i )3 (X + i )3 divise P 0 . Remarquons d’abord que F contient tous les polynômes de
De plus, deg (P ) = 7, donc deg (P 0 ) = 6. la forme M 2 pour tout M ∈ R[X], et que F est stable par
multiplication, car, pour tous A, B, C, D ∈ R[X] :
Il en résulte qu’il existe a ∈ R tel que :
P = a(X2 + 1)3 = a(X6 + 3X4 + 3X2 + 1). (A2 + B 2 )(C 2 + D2 ) = (AC + BD)2 + (AD − BC)2 .
Par primitivation, il existe b ∈ R tel que : Le cas où P est une constante étant d’étude immédiate, sup-
 X7 X5 X3  posons deg (P ) > 1.
P =a +3 +3 + X + b. Il existe λ ∈ R∗ , N ∈ N∗ , x1 , ..., xN ∈ R deux à deux dis-
7 5 3
Enfin : tincts, α1 , ..., αN ∈ N∗ , M ∈ N, (p1 , q1 ), ..., (pM , qM ) ∈ R2
tels que : ∀j ∈ {1, ..., M }, p2j − 4qj < 0
(X − i )4 | P + i =⇒ X − i | P + i ⇐⇒ P ( i ) + i = 0
i 3i
  N M
− i + i +b+ i =0 et P = λ (X2 + pj X + qj ).
Y Y
⇐⇒ a − + (X − xi )αi
7
 5  i=1 j=1
16 35
 a+1=0
 a = −
 Puisque P ∈ E, on déduit, en faisant tendre la variable
⇐⇒ 35 ⇐⇒ 16 vers +∞ : λ > 0.
 
D’autre part, pour chaque i ∈ {1, ..., N }, αi est pair, car si-
b = 0 b = 0.

35  X7 3X5  non, P changerait strictement de signe au voisinage de xi .


On conclut : P = − + + X3 + X . Pour chaque i ∈ {1, ..., N }, il existe donc βi ∈ N∗ tel que
16 7 5
αi = 2βi .
17.13
En notant :
a) Puisque P est scindé sur R, en notant n = deg (P ), il N M
n √ Y
et (X2 + pj X + qj ),
Y
existe λ ∈ R∗ , x1 , ..., xn ∈ R tels que : P = λ Q= λ (X − xi )βi S=
Y
(X − xk ).
i=1 j=1
k=1

P0
n
1 on a donc : P = Q2 S.
On a alors, d’après le cours, dans R(X) :
X
= .
P X − xk D’autre part, par mise sous forme canonique d’un trinôme
k=1
du second degré, on a, pour tout j ∈ {1, ..., M } :
 P 0 0 n
1
En dérivant, on déduit :
X
= − ,
 p j 2  1 q 2
P (X − xk )2 X2 + pj X + qj = X + + 4qj − p2j ∈ F.
k=1 2 2
P 00 P − P 02
n
1 Comme F est stable par multiplication, on déduit S ∈ F ,
c’est-à-dire :
X
2
=− . puis : P = Q2 S ∈ F .
P k=1
(X − xk )2

280
Analyse asymptotique
Analyse asymptotique
Chapitre 18 TITRE FICTIF

Plan
Les méthodes à retenir 282
Thèmes abordés dans les exercices
• Calculs de limites, équivalents, développements limités, dé-
Vrai ou faux ? 288 veloppements asymptotiques
Les énoncés des exercices 289
• Développement limité, développement asymptotique d’une
Du mal à démarrer ? 292
fonction réciproque
Vrai ou faux, les réponses 293
Les corrigés des exercices 294 • Limite, équivalent, développement asymptotique des solu-
tions d’une équations à paramètre.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
Par commodité, on utilise les • Propriétés des fonctions ou des suites ayant une limite fi-
abréviations suivantes : nie ou une limite infinie, pour les opérations algébriques et
l’ordre usuel
DL : développement limité
• Définition et propriétés de l’équivalence, de la négligeabilité
DL(a) : développement limité
• Liens entre régularité d’une fonction et existence de déve-
en a
loppements limités
DLn (a) : développement limité • Théorème de Taylor-Young
à l’ordre n en a
• Opérations algébriques sur les développements limités
• Équivalents et développements limités usuels, à savoir par
cœur
• Sur des exemples simples, notion et manipulation de déve-
loppements asymptotiques
 n n √
• La formule de Stirling : n! ∼ 2πn.
n∞ e

281
Chapitre 18 – Analyse asymptotique

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer de :
Pour calculer une limite • transformer l’écriture de la fonction
se présentant sous une • utiliser les prépondérances classiques des puissances sur les lo-
forme indéterminée garithmes, et des exponentielles sur les puissances, c’est-à-dire
plus précisément les limites suivantes du cours :

(ln x)α
lim = 0, pour (α, β) ∈ R × R∗+ fixé
x −→ +∞ xβ

lim xβ | ln x|α = 0, pour (α, β) ∈ R × R∗+ fixé


x −→ 0+

ax
lim = +∞, pour (a, α) ∈ ]1 ; +∞[×R fixé
x −→ +∞ xα

lim ax |x|α = 0, pour (a, α) ∈ ]1 ; +∞[×R fixé


x −→ −∞

• utiliser des équivalents, surtout pour les formes indéterminées


∞ 0
0 × ∞, ,
∞ 0
• utiliser des développements limités, surtout pour la forme indé-
terminée ∞ − ∞.
➟ Exercices 18.1, 18.4, 18.5, 18.8

Exemple
On a, en utilisant une expression conjuguée :

√ √  √ √ (x + 1) − x 1
Trouver lim x+1− x . x+1− x= √ √ = √ √ −→ 0.
x −→ +∞ x+1+ x x+1+ x x −→ +∞

Exemple
(ln x)3
On a : x2 e −x (ln x)3 = x3 e −x −→ 0.
Trouver lim x e
2 −x 3
(ln x) . | {z } x x −→ +∞
x −→ +∞ −→ 0 | {z }
−→ 0

Exemple
On a, pour x > 0 :
p p3
 3 1/2  2 1/3
Trouver x2 + 3x − x3 + 2x2 = x 1 + −x 1+
x x
lim
p p
3 
x2 + 3x − x3 + 2x2 .  13  1   12  1  5
x −→ +∞ =x 1+ +o −x 1+ +o = + o(1),
2x x 3x x 6
5
donc la limite cherchée existe et est égale à .
6

282
Les méthodes à retenir

Exemple
1 1 x2 − sin2 x (x − sin x)(x + sin x)
On a : − 2 = = ,
sin x
2 x x2 sin2 x x2 sin2 x
1 1   x3  x3 x3
x − sin x = x − x −

Trouver lim − 2 . + o(x3 ) = + o(x3 ) ∼ ,
x −→ 0 sin2 x x 6 6 x −→ 0 6
x + sin x = x + x + o(x) = 2x + o(x)

∼ 2x,
x −→ 0

x2 sin2 x ∼ x4 .
x −→ 0
x3
1 1 2x 1
D’où : − 2 ∼ 6 = ,
sin2 x x x −→ 0 x 4 3
1 1 1
et on conclut : − 2 −→ .
sin2 x x x −→ 0 3

Méthode

Prendre le logarithme, ou encore écrire u(x)v(x) = e v(x) ln u(x) .


Pour lever une indéter-
➟ Exercice 18.4
mination de la forme 1∞

Exemple
a a
On a : ch
+ b sh −→ 1.
x x x −→ +∞
a a
Pour (a, b) ∈ R2 fixé, déterminer donc, pour x assez grand : ch + b sh > 0.
 a a x x x
lim ch + b sh
h a a x i a a
.
x −→ +∞ x x On a : ln ch + b sh = x ln ch + b sh
x x x x
h  1  a  1 i h ab 1i
= x ln 1 + o +b +o = x ln 1 + +o
x x x x x
| {z }
−→ 0
h ab  1 i
=x +o = ab + o(1) −→ ab.
x x x −→ +∞
Par composition par exp, qui est continue en ab, on conclut que la
limite cherchée existe et est égale à e ab .

Méthode
Utiliser les DL(0) usuels et les opérations sur ces DL(0) : tronca-
ture, dérivation, primitivation, addition, loi externe, multiplication,
Pour former un DL(0) composition, inverse. Se ramener, si nécessaire, au voisinage de 0 par
d’une fonction transformation de l’écriture.
Essayer d’anticiper l’ordre auquel développer certaines parties de l’écri-
ture, afin d’arriver au bon ordre pour le développement limité de-
mandé.
➟ Exercices 18.2, 18.7, 18.9, 18.12

283
Chapitre 18 – Analyse asymptotique

Exemple  x2  x2
On a : ln cos x = ln 1 − + o(x2 ) = − + o(x2 ),
2 2
Former le DL4 (0) de
| {z }
−→ 0

f : x 7−→ cos(ln cos x). x2  


puis : cos(ln cos x) = cos + o(x2 )

2
1  x2 2 1
=1− − + o(x2 ) + o(x4 ) = 1 − x4 + o(x4 ).
2 2 8

Exemple
x3
sin x x− + o(x3 )
On a : tan (x) = = 6
Former le DL3 (0) de cos x x 2
1− + o(x3 )
f : x 7−→ tan x. 2
 x3  x2 −1
= x− + o(x3 ) 1 − + o(x3 )
6 2
 x3  x2  1
= x− + o(x3 ) 1 + + o(x3 ) = x + x3 + o(x3 ).
6 2 3

Exemple
Nous allons former le DL1 (0) de f 0 , puis primitiver.
L’application f est de classe C 1 sur R et, pour tout x ∈ R :
Former le DL2 (0) de
1 (1 + x + x2 ) − x(1 + 2x)
f : x 7−→ Arctan
x
. f 0 (x) =  x 2
(1 + x + x2 )2
1 + x + x2 1+ 2
1+x+x
1 − x2  −1
= = 1 + o(x) 1 + 2x + o(x)
(1 + x + x2 )2 + x2
 
= 1 + o(x) 1 − 2x + o(x) = 1 − 2x + o(x).
D’où, en primitivant et puisque f (0) = 0 :
f (x) = x − x2 + o(x2 ).

Méthode
Faire un changement de variable pour se ramener à des DL(0).
Pour former un Si a ∈ R∗ , noter t = x − a.
DL(a) d’une fonc- Si a = ±∞, noter t = .
1
tion f : x 7−→ f (x), où x
a 6= 0 Le résultat final, DLn (a), sera donné à l’aide d’un polynôme en t,
ordonné selon les puissances croissantes de t.
En aucun cas on ne développera les puissances de x − a.
➟ Exercice 18.2

284
Les méthodes à retenir

Exemple
On fait le changement de variable t = x − 1, de sorte que :
x=1+t et t −→ 0.
Former le DL2 (1) de x −→ 1

f : x 7−→ ln(1 + x + x3 ). On a : f (x) = ln(1+x+x3 ) = ln 1+(1+t)+(1+t)3



 4 
= ln 3 + 4t + 3t2 + o(t2 ) = ln 3 + ln 1 + t + t2 + o(t2 )

3
| {z }
−→ 0
4 1 16 2
 4 1
= ln 3 + t+t − 2
t + o(t2 ) = ln 3 + t + t2 + o(t2 ).
3 2 9 3 9
4 1 2
On conclut : f (1 + t) = ln 3 + t + t + o (t ). 2
3 9 t −→ 0

Méthode
Essayer de :
Pour calculer un équi- • utiliser des équivalents si la fonction se présente comme un pro-
valent simple d’une duit
fonction en un point • utiliser des développements limités si la fonction se présente
comme une différence.
➟ Exercices 18.3, 18.6

Exemple
1 + sh2 x
On a : ln = ln(1 + sh2 x) − ln(1 + sin2 x)
1 + sin2 x
Trouver un équivalent simple, lorsque x h  x3 2 i h  x3 2 i
tend vers 0, de = ln 1 + x + + o(x3 ) − ln 1 + x − + o(x3 )
6 6
1 + sh2 x
h x4 i h x4 i
f : x 7−→ ln . = ln 1 + x +
2
+ o(x ) − ln 1 + x −
4 2
+ o(x4 )
1 + sin2 x |
3
{z } |
3
{z }
−→ 0 −→ 0
h
2 x4 1  i
= x + + o(x ) − x4 + o(x4 )
4
3 2
h
2 x4  1 i
− x − + o(x ) − x4 + o(x4 )
4
3 2
2 4 4 2 4
= x + o(x ) ∼ x .
3 x −→ 0 3

Méthode

Étudier d’abord ln f (x) = v(x) ln u(x), puis reprendre l’exponentielle


Pour étudier limite,
pour étudier f (x) = e v(x) ln u(x) .
équivalent, développe-
➟ Exercices 18.4, 18.5, 18.8
ment limité pour une
fonction du type :

f : x 7−→ u(x)v(x)

285
Chapitre 18 – Analyse asymptotique

Exemple  1 x3 −x h  1  i
On a : 1+ 2 e = exp x3 ln 1 + 2 − x
x x
1 x3 −x h  1 1  1  i
= exp x

Trouver lim e .
3
1+ − +o 4 −x
x −→ +∞ x2 x2 2x4 x
h 1  1 i
= exp − = exp o(1)

+o −→ 1.
2x x x −→ +∞

Méthode

Montrer d’abord que la fonction en question est de classe C ∞ , donc


Pour obtenir le déve-
admet un développement limité à tout ordre, d’après le théorème de
loppement limité à un
Taylor-Young, puis, pour calculer le DL, procéder par coefficients
ordre numériquement
indéterminés.
fixé d’une fonction
➟ Exercice 18.13
réciproque ou d’une
fonction satisfaisant une
équation différentielle

Exemple
L’application f est dérivable (donc continue) sur R et :
1 x
Montrer que l’application ∀x ∈ R, f 0 (x) = ( e + 2) > 0,
3
e x − 1 + 2x
f : R −→ R, x 7−→ donc f est strictement croissante.
3
est bijective et former le DL2 (0) de l’ap- De plus : lim f = −∞ et lim f = +∞.
x −→ −∞ x −→ +∞
plication réciproque f −1 de f . D’après le théorème de la bijection monotone, f est bijective.
Comme f est de classe C ∞ et que f 0 > 0, d’après le cours, f −1 est de
classe C ∞ , donc, d’après le théorème de Taylor-Young, f −1 admet un
développement limité à tout ordre en 0, en particulier f −1 admet un
DL2 (0). De plus, f (0) = 0, donc f −1 (0) = 0.
Il existe donc (a, b) ∈ R2 tel que :
f −1 (y) = ay + by 2 + o (y 2 ).
y −→ 0

D’autre part, f admet un DL2 (0) :


1 h x2 i  1
f (x) = 1+x+ + o(x2 ) − 1 + 2x = x + x2 + o(x2 ).
3 2 6
1 
d’où : x = f −1 f (x) = a x + x2 + o(x2 ) + bx2 + o(x2 )

6
a 
= ax + + b x2 + o(x2 ).
6
a
Par unicité du DL2 (0) de x 7−→ x, on déduit : a = 1 et + b = 0,
6
1
d’où : a = 1 et b = − .
6
1
On conclut : f −1 (y) = y − y 2 + o (y 2 ).
6 y −→ 0

286
Les méthodes à retenir

Méthode

Essayer de se ramener à un développement limité par transformation


Pour obtenir un dé-
de l’écriture, mise en facteur, changement de variable.
veloppement asympto-
tique d’une fonction

Exemple
r 
√ 1 √  1 1/2
On a : x+1=
x 1+ = x 1+
Former le développement asymptotique x x

de la fonction f : x 7−→ x + 1 à la pré- √  1 1  1  √ 1 1  1 
 1  = x 1+ +o = x+ √ +o √ .
cision o √ lorsque x tend vers +∞. 2 x x 2 x x
x

Méthode

Montrer d’abord l’existence de ces racines et les situer, à l’aide de


Pour obtenir des ren-
l’étude des variations d’une fonction.
seignements locaux sur
les racines d’une équa- Les renseignements seront obtenus successivement : limite, équivalent
tion dépendant d’un pa- simple, développement limité ou développement asymptotique, etc.
ramètre n ∈ N. ➟ Exercice 18.16

Exemple
•Soit n ∈ N∗ .
L’application fn : [0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ xn (x + 1) − 1 est dérivable
Montrer que, pour tout n ∈ N∗ , l’équa- (donc continue) sur [0 ; +∞[ et :
tion xn (x + 1) − 1 = 0, d’incon- 
> 0 si x > 0
nue x ∈ [0 ; +∞[, admet une solution 0 n
∀x ∈ [0 ; +∞[, fn (x) = (n + 1)x + nxn−1

et une seule, notée xn , et déterminer


= 0 si x = 0
` = lim xn , puis un équivalent simple de donc fn est strictement croissante sur [0 ; +∞[.
n∞
xn −` lorsque l’entier n tend vers l’infini. On a : fn (0) = −1 < 0 et fn (x) −→ +∞.
x −→ +∞
D’après le théorème de la bijection monotone, fn est une bijection de
[0 ; +∞[ sur [−1 ; +∞[, donc l’équation fn (x) = 0 admet une solution
et une seule, notée xn .
De plus : fn (1) = 1 > 0, donc xn ∈ ]0 ; 1[.
•On a, pour tout n ∈ N∗ , 0 < xn < 1 et xn+1
n n − 1 = 0, donc :
+ xn
 1 1/n
2xn > xn + xn = 1, puis : xn >
n n+1 n .
2
 1 1/n 1 1
Comme = exp ln −→ 1,
2 n 2 n∞
on déduit, par encadrement : xn −→ 1.
n∞

287
Chapitre 18 – Analyse asymptotique

1 1
•On a : xn
n = −→ , puis, par continuité de ln :
xn + 1 n∞ 2
1
n ln xn −→ ln = − ln 2,
n∞ 2
ln 2
et on déduit : ln xn ∼ − .
n∞ n
D’autre part, puisque xn −→ 1, on a : ln xn ∼ xn − 1.
n∞ n∞
ln 2
On conclut : xn − 1 ∼ − .
n∞ n

Vrai ou Faux ?
18.1 On a, par prépondérance classique : x e −x ln x −→ 0. V F
x −→ +∞

ln( e x + 1)
3

18.2 On a, par prépondérance classique : −→ 0. V F


x2 x −→ +∞

18.3 Si f (x) ∼ g(x), alors : f (x) − g(x) −→ 0. V F


x −→ a x −→ a

18.4 Si f (x) − g(x) −→ 0, alors : f (x) ∼ g(x). V F


x −→ a x −→ a

18.5 Si λ ∈ R∗ est fixé, alors : f (x) ∼ λ ⇐⇒ f (x) −→ λ. V F


x −→ a x −→ a

f (x)
18.6 Si f (x) ∼ x2 , alors −→ x. V F
x −→ +∞ x+1 x −→ +∞

18.7 Si f et g sont dérivables en a et si f (x) ∼ g(x), alors f 0 (x) ∼ g 0 (x). V F


x −→ a x −→ a

1 1 1 1
18.8 On a − −→ 0 car ∼ . V F
ln(1 + x) x x −→ 0 ln(1 + x) x −→ 0 x

18.9 Si f (x) ∼ g(x), et si, au voisinage de a, g(x) > 0, V F


x −→ a
alors, au voisinage de a : f (x) > 0.

18.10 Si f : R −→ R est de classe C n+1 et si f 0 admet un DLn (0) V F

f 0 (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn + o (xn ),
x −→ 0

alors f admet un DLn+1 (0) et celui-ci est :

x2 xn+1
f (x) = a0 x + a1 + · · · + an + o (xn+1 ).
2 n + 1 x −→ 0

288
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


18.1 Exemples de calculs de limites sans emploi de développement limité
Calculer les limites suivantes :
√ √
 1 2 
x + 2 − 2x
a) lim − c) lim
x −→ 3 x2 − 5x + 6 x2 − 4x + 3 x −→ 2 x2 − 2x
b) lim
p p 
(x − 2)(x + 1) − (x − 1)(x + 2)
x −→ +∞

18.2 Exemples de calculs de développements limités


Former le développement limité, à l’ordre et au voisinage indiqués, de la fonction f définie
par la formule suivante (variable x) :

a) ordre 2, voisinage de 0, ln( e 2x + 2 e x + 3) c) ordre 6, voisinage de 0, ch ln(ch x)




q
b) ordre 2, voisinage de 0, 8 + 1 + 6x d) ordre 2, voisinage de 1, ln(1 + x2 ).

18.3 Exemple d’utilisation de la formule de Stirling


(2n + 1)!
Trouver lim √ 2n .
n∞ n 2 (n!)2

18.4 Exemples de calculs de limites sans emploi de développement limité


Calculer les limites suivantes :

a) lim (th x) e
2x
ln x sh (ch x)
c) lim .
x −→ +∞
ch (sh x)
x −→ +∞
2 ch (ln x) 3 4 1 n
b) lim Arctan x d) lim cos n + sin .
x −→ +∞ π n∞ 4 3 n

18.5 Exemple de calcul de limites de fonctions d’écritures proches


Déterminer les limites, lorsque x tend vers 0+ de :
x x x−1
−1
f (x) = xx − 1, g(x) = xx , h(x) = xx .

18.6 Exemples d’équivalents de sommations


Montrer :
2n n √
2 √
c)
X
a)
X
k! ∼ (2n)! k ∼ n n.
n∞ n∞ 3
k=n+1 k=1
n
b)
X
k
2 ∼ 2n+1
n∞
k=0

289
Chapitre 18 – Analyse asymptotique

18.7 Exemples de calculs de développements limités


Former le développement limité, à l’ordre et au voisinage indiqués, de la fonction f définie
par la formule suivante (variable x) :

1+x 1 1
a) ordre 3, voisinage de 0, Arctan c) ordre 2, voisinage de 0, −
1 + 2x sin2 x sh2 x
b) ordre 8, voisinage de 0, (cos x)x − 1 tan3 x.
2 

18.8 Exemples de calculs de limites par emploi de développements limités


Calculer les limites suivantes :

e) lim (2x + 3x − 4x ) x
 1 1  1
a) lim −
x −→ 0 th x 2
tan x
2 x −→ 0
 sin x  12 f) lim − (tan x)tan 2x
b) lim
x
π
x −→
x −→ 0 x 4

3x − 2 sin x − tan x g) lim (3x + 4x − 6x )tan 2 .


πx
c) lim
x −→ 0 3x − 2sh x − th x x −→ 1

d) lim
p p p 
x4 + 3x3 − 2 x4 + 2x3 + x4 + x3
x −→ +∞

18.9 Exemple de développement limité d’une fonction composée

a) Former le DL2 (0) de ϕ : t 7−→ Arctan (1 + t).


sin x
r
b) En déduire le DL4 (0) de f : x 7−→ Arctan .
x

18.10 Recherche de paramètre pour un comportement local d’une fonction


Déterminer λ ∈ R fixé pour que la fonction f , donnée par
1 1 1
f (x) = + −λ ,
tan2 x tan2 2x tan2 3x
admette une limite finie lorsque x tend vers 0, et déterminer alors cette limite.

18.11 Calcul des dérivées successives en un point, par intervention d’un développement
limité
ln x
On note f : ]0 ; 2[ −→ R, x 7−→ f (x) = . Calculer f (k) (1) pour k ∈ {0, ..., 4}.
2−x

18.12 Exemples de calculs de développements limités


Former le développement limité, à l’ordre et au voisinage indiqués, de la fonction f définie
par la formule suivante (variable x) :
20
X (−1)k+1 
a) ordre 22, voisinage de 0, exp xk
k
k=1
Z 2x
b) ordre 3, voisinage de 0, ln(1 + t) ln(1 − t) dt.
x

290
Énoncés des exercices

18.13 Exemple de développement limité d’une fonction réciproque


1
On considère la fonction f : R −→ R, x 7−→ x + sin x.
2
a) Montrer que f est bijective.
b) Montrer que f −1 admet un développement limité à l’ordre 4 en 0 et calculer celui-ci.

18.14 Exemple d’utilisation de la formule de Stirling


Former un développement asymptotique de (n!)1/n à la précision o(1) lorsque l’entier n
tend vers l’infini.

18.15 Étude locale des zéros d’un polynôme dont les coefficients dépendent d’un paramètre
On note, pour tout n ∈ N : Pn = X3 − (n + 2)X2 + (2n + 1)X − 1 ∈ R[X].
a) Montrer que, pour tout n ∈ N assez grand, Pn admet trois zéros, notés an , bn , cn , tels
2n + 1
que : 0 < an < 1 < bn < 3 < < cn .
3
b) Montrer successivement :
1
cn −→ + ∞, an −→ 0, cn ∼ n, bn −→ 2, an ∼ .
n∞ n∞ n∞ n∞ n∞ 2n

18.16 Exemple d’études asymptotiques de suites définies indirectement

a) Montrer que, pour tout n ∈ N \ {0, 1}, l’équation, d’inconnue x ∈ R∗+ , x = n + ln x,


admet exactement deux solutions notées un , vn (avec un < vn ) et que 0 < un < 1 < vn .
b) Déterminer, pour un et pour vn , la limite et un équivalent simple lorsque l’entier n tend
vers l’infini.

291
Chapitre 18 – Analyse asymptotique

Du mal à démarrer ?
1
18.1 Repérer d’abord s’il s’agit d’une forme indéterminée. d) Se ramener à utiliser le DL(0) de u 7−→ (1 + u) 2 ,
Pour lever l’indétermination, on transformera l’écri- par factorisation des x4 .
ture de f (x) : e) à g) Prendre le logarithme.
•calcul élémentaire, pour a)
18.9 a) Former d’abord le DL1 (0) de ϕ0 , puis primitiver.
•utilisation d’une expression conjuguée lorsqu’inter-
sin x
r
vient la différence de deux racines carrées, pour b), c) b) Composer les DL de x 7−→ − 1 et de ϕ.
x
18.2 Composer les développements limités usuels, en se 18.10 Former un développement asymptotique de cotan2 t
ramenant au voisinage de 0 par transformation de à la précision o(1), appliquer à t = x, t = 2x, t = 3x,
l’écriture. pour déduire un développement asymptotique de
f (x) à la précision o(1).
18.3 Utiliser la formule de Stirling, pour n! et pour
(2n)!, en ayant préalablement remplacé (2n + 1)! par 18.11 Il serait trop long de calculer formellement les f (k) (x)
puis de remplacer x par 1. Passer par la notion de dé-
(2n + 1)(2n)! .
veloppement limité et utiliser le théorème de Taylor-
Young.
18.4 Repérer d’abord s’il s’agit d’une forme indéterminée.
Pour lever l’indétermination, on transforme l’écriture 18.12 a) Reconnaître dans la sommation la partie régulière
de f (x), par composition par le logarithme lorsque d’un DL(0) usuel. L’exemple est assez artificiel.
l’expression proposée contient la variable aux deux b) Former un DL(0) de la dérivée, puis primitiver.
étages.
18.13 a) Appliquer le théorème de la bijection monotone.
Utiliser l’expression des fonctions hyperboliques di-
rectes, pour c). b) Montrer d’abord l’existence du DL4 (0) de f −1 ,
puis utiliser les valeurs de f −1 (0) et (f −1 )0 (0) et
l’imparité pour déduire que le DL4 (0) de f −1 est
18.5 Transformer l’écriture des fonctions de façon que la 2
variable n’intervienne plus sur plusieurs étages, en de la forme f −1 (y) = y + ay 3 + o(y 3 ), a ∈ R.
3
utilisant le logarithme et l’exponentielle.
Utiliser x = f −1 f (x) pour déduire la valeur de a.


18.6 Notons, dans chaque exemple, Sn la sommation pro- 2 4 3


posée. Réponse : f −1 (y) = y− y + o(y 3 ).
4 243
a) Former Sn − (2n)! et isoler le dernier terme. 18.14 Rappeler la formule de Stirling, sous
 la forme d’une
b) Calculer la sommation géométrique. égalité avec un facteur 1 + o(1) , prendre le loga-
c) Amener une somme de Riemann. rithme et composer les développements.
18.15 a) Étudier les variations de Pn .
18.7 Pour a), on ne peut pas composer directement les  2n + 1 
1+x Calculer Pn (0), Pn (1), Pn (3), Pn
DL, car ne tend pas vers 0 lorsque x tend 3
1 + 2x
vers 0. et étudier leurs signes.
Dériver, développer, puis primitiver. b) Utiliser les relations entre coefficients et racines
d’une équation, afin d’avoir des liens entre an , bn , cn .
Pour b) et c), déterminer d’abord l’ordre auquel
il faudra développer certaines parties de l’écriture 18.16 a) Étudier les variations de la fonction
de f (x).
f : ]0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ x − ln x.

18.8 a) Réduire au même dénominateur et factoriser b) 1) Montrer successivement


tan2 x − th2 x. ln un −→ −∞, un −→ 0, un ∼ e −n .
n∞ n∞ n∞
b) Prendre le logarithme.
2) Montrer successivement :
c) Chercher un équivalent du numérateur et un équi- vn > n, vn −→ +∞, vn ∼ n.
valent du dénominateur. n∞ n∞

292
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
18.1 On a, par prépondérance classique : x e −x ln x = x
| {ze } x
| {zln x}
1/2 −x 1/2
−→ 0. V F
x −→ +∞
−→ 0 −→ 0

18.2 Il ne s’agit pas d’une prépondérance classique, puisque le logarithme porte sur une ex- V F
pression contenant une exponentielle.
ln( e x + 1) x3 + ln(1 + e −x )
3 3
x3
On a : 2
= ∼ =x −→ +∞.
x x2 x −→ +∞ x2 x −→ +∞

18.3 Contre-exemple : a = +∞, f (x) = x + 1, g(x) = x. V F


f (x)
Ainsi, il se peut que le rapport tende vers 1 sans que la différence f (x) − g(x)
g(x)
tende vers 0.
2 1
18.4 Contre-exemple : a = +∞, f (x) = , g(x) = . V F
x x
f (x)
Ainsi, il se peut que la différence f (x) − g(x) tende vers 0 sans que le rapport
g(x)
tende vers 1.
18.5 C’est un résultat du cours. V F
Bien noter que l’on suppose que λ n’est pas nul.

18.6 Une éventuelle limite de f (x) lorsque x tend vers +∞ ne doit pas dépendre de x. V F
f (x)
Le résultat correct est : ∼ x, avec un équivalent et non une limite.
x + 1 x −→ +∞
18.7 Contre-exemple : a = 0, f (x) = x2 + 1, g(x) = x + 1. V F

18.8 L’explication donnée est fausse, car on n’a pas le droit de soustraire les équivalents. V F
 x2 2

1 1 x − ln(1 + x) x − x − + o(x )
On a : − = = 2
ln(1 + x) x x ln(1 + x)

x x + o(x)
x2 x2
+ o(x2 )
= 22 ∼ 2 = 1,
x + o(x2 ) x −→ 0 x2 2
1 1 1
donc : − −→ 6= 0.
ln(1 + x) x x −→ 0 2

18.9 C’est un résultat du cours. V F

18.10 Il y a eu oubli de la constante additive f (0), le résultat correct est : V F

x2 xn+1
f (x) = f (0) + a0 x + a1 + · · · + an + o (xn+1 ).
2 n + 1 x −→ 0

293
Chapitre 18 – Analyse asymptotique

Corrigés des exercices


 2 1 
18.1 = ln 6 + ln 1 + x + x2 + o(x2 )
3 2
On note, dans chaque exemple, f (x) l’expression proposée. | {z }
−→ 0
a) Il s’agit de la forme indéterminée ∞ − ∞.
2 1 2 12 1 2
On transforme l’écriture de f (x), en factorisant d’abord les

= ln 6 + x −
x+ x + x2 + o(x2 )
dénominateurs : 3 2 2 3 2
1 2 2 1 2 1 4 2
f (x) = − = ln 6 + x+ x − x + o(x2 )
(x − 2)(x − 3) (x − 1)(x − 3) 3 2 2 9
1  1 2  1 −x + 3 2 5 2
= − = = ln 6 + x+ x + o(x2 ).
x−3 x−2 x−1 x − 3 (x − 2)(x − 1) 3 18
1 1 1
=− −→ − =− . b) On a, pour x tendant vers 0 :
(x − 2)(x − 1) x −→ 3 1·2 2 √ 1
1 + 6x = (1 + 6x) 2
b) Il s’agit d’une forme indéterminée ∞ − ∞. 1 1 9
= 1 + 6x − (6x)2 + o(x2 ) = 1 + 3x − x2 + o(x2 ),
Utilisons une expression conjuguée pour transformer l’écri- 2 8 2
ture de f (x) : puis :
r

p p q
f (x) = (x − 2)(x + 1) − (x − 1)(x + 2) 9
f (x) = 8 + 1 + 6x = 9 + 3x − x2 + o(x2 )
(x − 2)(x + 1) − (x − 1)(x + 2) 2
= p p
(x − 2)(x + 1) + (x − 1)(x + 2)  1 1 1
2
= 3 1 + x − x2 + o(x2 )
−2x 3 2
= p p | {z }
(x − 2)(x + 1) + (x − 1)(x + 2) −→ 0
−2
= r
h 11 1  1 1 i
= 3 1+ x − x2 − · x2 + o(x2 )
r
2  1 1  2
1− 1+ + 1− 1+ 2 3 2 8 9
x x x x
−→ −1.
 1 19 2 
x −→ +∞ = 3 1+ x− x + o(x2 )
6 72
0
c) Il s’agit d’une forme indéterminée . = 3+
1
x−
19 2
x + o(x2 ).
0 2 24
Utilisons une expression conjuguée pour transformer l’expres-
sion de f (x) : c) On a :
√ √  x2 x4 
f (x) =
x + 2 − 2x ln(ch x) = ln 1 + + + o(x4 )
x2 − 2x 2! 4!
| {z }
−→ 0
(x + 2) − 2x
= √ √   x2 x4  1  x2 2 1 1 4
x + 2 + 2x (x2 − 2x) = + − + o(x4 ) = x2 − x + o(x4 ),
2 24 2 2 2 12
= √
2−x
√  puis :
x + 2 + 2x x(x − 2) 1 1 4 
f (x) = ch ln(ch x) = ch x2 − x + o(x4 )

1 1 2 12
= − √ √  −→ − . | {z }
x+2+ 2x x x −→ 2 8 −→ 0
1 1 2 1 4 2 1 1
= 1+ x − x +o(x4 ) +o(x6 ) = 1+ x4 − x6 +o(x6 ).
18.2 2! 2 12 8 24
d) Puisque x −→ 1 6= 0, on effectue le changement de va-
a) On a :
riable t = x − 1 −→ 0, x = 1 + t. On a :
x −→ 1
f (x)
f (x) = ln(1 + x2 ) = ln 1 + (1 + t)2 = ln(2 + 2t + t2 )


= ln( e 2x + 2 e x + 3)  t2   t2  1 2
= ln 2 + ln 1 + t + = ln 2 + t + − t + o(t2 )

(2x)2   x2 
 2 2 2
= ln 1 + 2x + +2 1+x+ + 3 + o(x2 )
| {z }
2! 2! −→ 0

= ln 2 + t + o(t2 ), t = x − 1.
ln 6 + 4x + 3x2 + o(x2 )

=

294
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
18.3 d) L’expression proposée ressemble à une suite géométrique
On a, en utilisant la formule de Stirling pour n! et pour (2n)! : 3
dont la raison serait, en valeur absolue, proche de . On a :
 2n 2n √ 4
4 1 4 1 1
2n 2π 2n sin −→ 0, donc, pour n assez grand : sin 6 .
(2n + 1)! (2n + 1)(2n)!
∼ e 2 3 n n∞ 3 n 8
√ 2n
n 2 (n!)2
= √ 2n
n 2 (n!)2 n∞ √n 22n n 2n 2πn
  = √ .
π On a alors, pour n assez grand :
e 3 4 1 3 4 1 3 1 7
cos n + sin 6 | cos n| + sin 6 + = ,
(2n + 1)! 2 4 3 n 4 3 n 4 8 8
On conclut : lim √ 2n = √ .
n∞ n 2 (n!)2 π 3 4 1 n  7 n
donc : cos n + sin 6 −→ 0,
18.4 4 3 n 8 n∞

et on conclut que la limite cherchée existe et est égale à 0.


a) Il s’agit d’une forme indéterminée 1∞ .
On a : ln f (x) = e 2x ln x ln(th x). 18.5


1) On a : f (x) = e x
x
ln x −1= e e x ln x ln x
Comme th x −→ 1, on a : − 1.
x −→ +∞
Comme x ln x −→ 0, on a e x ln x −→ 1,
sh x x −→ 0+ x −→ 0+
ln(th x) ∼ th x − 1 = −1 donc e x ln x ln x −∞, puis : f (x)
x −→ +∞ ch x −→ −→ −1.
x −→ 0+ x −→ 0+
ex − e −x −2 e −x
= −1= x ∼ −2 e −2x . −1) ln x x ln x
e x + e −x e + e −x 2) On a : g(x) = e (x = e(e −1) ln x .
x
x −→ +∞

D’où : Comme x ln x −→ 0, on a e x ln x −1 ∼ x ln x,
x −→ 0+ x −→ 0+
ln f (x) e 2x
ln x(−2 e −2x
puis ( e x ln x − 1) ln x

∼ ) ∼ x(ln x)2 .
x −→ +∞
x −→ 0+
= −2 ln x −→ −∞, Par prépondérance classique, x(ln x)2 −→ 0,
x −→ +∞
x −→ 0+
et on conclut : f (x) −→ 0. donc ( e x ln x − 1) ln x −→ 0, puis : g(x) −→ 1.
x −→ +∞
x −→ 0+ x −→ 0+
b) Il s’agit d’une forme indéterminée 1∞ .
2  3) On a : h(x) = e x
x−1
ln x = e e (x−1) ln x ln x .
On a : ln f (x) = ch (ln x) ln Arctan x .

π Comme x − 1 −→ −1,
x −→ 0+
D’une part :
on a (x − 1) ln x −→ +∞,
1 x −→ 0+
e ln x + e − ln x x+ x puis e (x−1) ln x −→ +∞, e (x−1) ln x ln x −→ −∞,
ch (ln x) = = x ∼ . x −→ 0+ x −→ 0+
2 2 x −→ +∞ 2
et enfin : h(x) −→ 0.
2 x −→ 0+
D’autre part, comme Arctan x −→ 1:
π x −→ +∞
18.6
2  2
ln Arctan x Arctan x − 1
∼ a) Puisque k! croît très rapidement lorsque k croît, on peut
π x −→ +∞ π
conjecturer que le dernier terme de la somme est essentiel. On
=
2
Arctan x −
π 2
= − Arctan
1
∼ −
2
. isole alors les deux derniers termes et on a, par majoration
π 2 π x x −→ +∞ πx d’une somme de réels, pour tout n > 2 :
x 2  1 
d’où : ln f (x) 0 6 Sn − (2n − 1)! + (2n)!

∼ − =− ,
x −→ +∞ 2 πx π 2n−2
X
1 k! 6 (n − 2)(2n − 2)! 6 (2n − 1)!.
donc ln f (x) =

−→ − ,
x −→ +∞ π k=n+1

Puis :
1
puis : f (x) −→ e−π .
x −→ +∞
∞  2n−2
c) Il s’agit d’une forme indéterminée . Transformons
X 
∞ 0 6 Sn − (2n)! = k! + (2n − 1)! 6 2(2n − 1)!,
l’écriture de f (x) : k=n+1

sh (ch x) e ch x − e −ch x 2
donc : 0 6
Sn −(2n)! 2
f (x) = = · . 6 −→ 0.
ch (sh x) 2 e sh x + e −sh x (2n)! 2n n∞
Par théorème d’encadrement, on déduit que le terme encadré
Comme e ch x
et e sh x
tendent vers +∞ et que e −ch x et tend vers 0 et finalement :
e −sh x tendent vers 0, lorsque x tend vers +∞, on a :
2n
e ch x
X
k! ∼ (2n)!
f (x) ∼ = e ch x−sh x = e e −x
−→ 1. n∞
x −→ +∞ e sh x x −→ +∞ k=n+1

295
Chapitre 18 – Analyse asymptotique

b) On calcule la sommation géométrique : D’autre part : tan3 x ∼ x3 .


x −→ 0
n
X 2n+1 − 1 x7
Sn = 2k = = 2n+1 − 1 ∼ 2n+1 . Par produit, on a donc : f (x) ∼ −
.
k=0
2−1 n∞
x −→ 0 2
1
n
1 X k
r D’autre part, f est impaire, donc, sous réserve d’existence,
c) On a : √ Sn = , la partie régulière du DL8 (0) de f est la même que celle du
n n n k=1 n
DL7 (0).
et on reconnaît une somme de Riemann. Enfin, f admet un DL à tout ordre car, par opérations, f est

Comme l’application f : [0 ; 1] −→ R, x 7−→ x est conti- de classe C ∞ au voisinage de 0.
nue sur le segment [0 ; 1], d’après le théorème sur les sommes x7
de Riemann : On conclut : f (x) = − + o(x8 ).
n r Z 1 Z 1 2
1 X k √ h 2 3 i1 2
−→ f = x dx = x2 = , 1 1 sh2 x − sin2 x
n k=1 n n∞ 3 3 c) Comme f (x) = − 2 = et que le
sin x sin2 x sh 2 x
0
0 0 2
sh x
DL(0) de sin x sh x (au dénominateur) commence par x4 ,
2 2
2 √ il nous faut, pour sin2 x − sh2 x au numérateur, un DL6 (0),
et on conclut : Sn ∼ n n.
n∞ 3 afin d’obtenir un DL2 (0) de f .
18.7 On a, par linéarisation :
1 1 − cos 2x
i h
a) L’application f est de classe C 1 sur I = − ; +∞ , et, sin2 x =
2 2
pour tout x ∈ I :
1h  (2x)2 (2x)4 (2x)6 i
1 (1 + 2x) − 2(1 + x) = 1− 1− + − + o(x6 )
f 0 (x) =  1 + x 2 · 2 2! 4! 6!
1+ (1 + 2x)2 1 2 6
1 + 2x = x2 − x4 + x + o(x6 ),
3 45
−1 1
= =− . puis :
(1 + 2x)2 + (1 + x)2 2 + 6x + 5x2
On en déduit le DL2 (0) de : f0 1 1
=
0 1 sin2 x 1
x2 − x4 +
2 6
x + o(x6 )
f (x) = − 3 45
2 + 6x + 5x2
1 1 1 1
= − =
2 1 + 3x + 5 x2
  x2 1 − 1 x2 + 2 4
x + o(x4 )
2 3 45
| {z } | {z }
−→ 0
−→ 0

1h 5  1 h 1 2 4 1 4 i
x2 − x + x + o(x4 )
 i
= − 1 − 3x + x2 + (3x)2 + o(x2 ) = 1+
2 2 x2 3 45 9

1 13 2 1  1 1 4 
1 + x2 + x + o(x4 )

= − 1 − 3x + x + o(x2 ) = 2
2 2 x 3 15

1 3 13 2 1 1 1 2
= − + x− x + o(x2 ). = + + x + o(x2 ).
2 2 4 x2 3 15

D’après le cours, puisque f est de classe C 1 et que f 0 admet De même, en changeant certains signes :
un DL2 (0), f admet alors un DL3 (0) obtenu par primitiva-
tion : 1 1 1 1 2
= 2 − + x + o(x2 ).
1 3 x2 13 x3 sh2 x x 3 15
f (x) = f (0) − x + − + o(x3 )
2 2 2 4 3 2
π 1 3 13 3 On conclut : f (x) = + o(x2 ).
= − x + x2 − x + o(x3 ). 3
4 2 4 12
b) On a : (cos x)x − 1 = e x
2 2
ln cos x − 1. 18.8
Comme cos x −→ 1, on déduit ln cos x −→ 0, puis Notons, dans chaque exemple, f (x) l’expression proposée.
x −→ 0 x −→ 0
x2 ln cos x −→ 0. Ainsi : a) On a :
x −→ 0
2 1 1 tan2 x − th2 x
(cos x)x − 1 ∼ x2 ln cos x f (x) = − =
x −→ 0 th x
2 tan x
2 th2 x tan2 x
 x2  x4 (tan x − th x)(tan x + th x)
∼ x2 (cos x − 1) ∼ x2 − =− . = .
x −→ 0 x −→ 0 2 2 th2 x tan2 x

296
Corrigés des exercices

1 2 1 4 

CORRIGÉS
Et :

−2 1 + · − · 2
2 x 8 x
 x3   x3 
1 1 1 1   1 i
tan x − th x = x +

+ o(x3 ) − x − + o(x3 ) + 1+ · − · 2 +o 2
3 3 2 x 8 x x
2 3 2 3
= x + o(x3 ) ∼ x , h 1 1  1 i 1
3 x −→ 0 3 = x2 − +o 2 = − + o(1),
4 x2 x 4
tan x + th x = x + o(x) + x + o(x) = 2x + o(x)
 
∼ 2x,
x −→ 0 1
et on conclut : f (x) −→ − .
tan2 x ∼ x2 , th2 x ∼ x2 . x −→ 0 4
x −→ 0 x −→ 0 e) On a :
2 3
x · 2x 4 1
D’où : f (x) ∼ 3 ln f (x) = ln(2x + 3x − 4x )

= ,
x −→ 0 x2 x2 3 x
1
4 = ln e x ln 2 + e x ln 3 − e x ln 4

et on conclut : f (x) −→ . x
x −→ 0 3
1 
b) On a : = ln 1 + x ln 2 + o(x) + 1 + x ln 3 + o(x)
 
x
1  sin x  1 h1 x3 
− 1 + x ln 4 + o(x)
i
ln f (x) = 2 ln = 2 ln + o(x3 )

x−
x x x x 6
1  3 
1 x2 1  x2 = ln 1 + x ln + o(x)
  
= 2 ln 1 − 2
+ o(x ) ∼ − + o(x 2
) x 2
x 6 x −→ 0 x2 6 | {z }
| {z }
−→ 0
−→ 0
1 3  3

1
− , = x ln + o(x) = ln + o(1),
x −→ 0 6 x 2 2
3
donc ln f (x) −→ ln , puis, par continuité de l’expo-

1
donc ln f (x)

−→ − , x −→ 0 2
x −→ 0 6 3
nentielle : f (x) −→ .
1 x −→ 0 2
et on conclut : f (x) −→ e−6 .
x −→ 0 π−
f) Puisque x −→ 6= 0, faisons le changement de variable
c) On va chercher des équivalents pour les deux termes de la π
4
π
fraction donnant f (x). Dans la recherche d’un équivalent de t=x− −→ 0+ , x = + t. On a :
3x − 2 sin x − tan x, par addition de DL(0), on constate que 4 x −→ π − 4
4
les termes en x s’éliminent et que les termes en x3 s’éliminent
ln f (x)

aussi.
π   π 
On forme donc des DL5 (0) : = tan 2x ln(tan x) = tan + 2t ln tan +t
2 4
3x − 2 sin x − tan x 1 1 + tan t
x3 x5 x3 2x5 = − ln
tan 2t 1 − tan t
   
= 3x − 2 x − + + o(x5 ) − x + + + o(x5 )
3! 5! 3 15
2 2  5 1
ln(1 + tan t) − ln(1 − tan t)
 
= − − 5
x + o(x ) = −
5! 15 tan 2t
3 5 3 1
= − x + o(x5 ) ∼ − x5 , = −

tan t + o(tan t) − − tan t + o(tan t)
  
20 x −→ 0 20 tan 2t

3x − 2sh x − th x = −
1
(2 tan t + o(tan t)

 x3 x5   x3 2x5  tan 2t
= 3x − 2 x + + + o(x5 ) − x − + + o(x5 )
3! 5! 3 15 2 tan t 2t
∼ − ∼ − = −1,
2 2  5 tan 2t

= − − 5
x + o(x ) t −→ 0 t −→ 0 2t
5! 15
d’où : ln f (x) −→  −1, puis : f (x) −→  e −1 .

3 5 3
= − x + o(x5 ) ∼ − x5 . x −→ π−
x −→
−π
20 x −→ 0 20 4 4

g) Puisque x −→ 1 =
6 0, faisons le changement de variable
On conclut : f (x) −→ 1.
x −→ 0 t = x − 1 −→ 0, x = 1 + t. On a :
x −→ 1
d) On a, en mettant x4 en facteur dans chaque racine carrée : πx π πt  1 1 2
tan = tan + =− ∼ − =−
3  12 2  12 1  12 i 2 2 2 πt t −→ 0 πt πt
tan
h  
f (x) = x2 1 + −2 1+ + 1+ 2 2
x x x
ln(3x + 4x − 6x )
h 1 3 1 9 
= x2 1 + · − · 2 = ln(3 · 3t + 4 · 4t − 6 · 6t )
2 x 8 x

297
Chapitre 18 – Analyse asymptotique

r sin x
ln 3 e t ln 3 + 4 e t ln 4 − 6 e t ln 6 1 2 1
   
= f (x) = ϕ −1 =ϕ − x + x4 + o(x4 )
 x 12 1440
ln 3 1 + t ln 3 + o(t) + 4 1 + t ln 4 + o(t)
 
= π 1 1 2 1 4
 1 1 2 2
= + − x + x − − x + o(x4 )
 4 2 12 1440 4 12
−6 1 + t ln 6 + o(t)
π 1 2 1 4
= − x − x + o(x4 ).
ln 1 + (3 ln 3 + 4 ln 4 − 6 ln 6) t + o(t) = αt + o(t). 4 24 720

=
| {z }
noté α
18.10
πx 2α 1
D’où : ln f (x) = tan ln(3x + 4x − 6x ) ∼ − Formons un développement asymptotique de lorsque

,
2 t −→ 0 π tan t
2α t tend vers 0 :
donc : ln f (x) −→ − , puis :

x −→ 1 π 1 1
=
 33 · 44 − 2 tan t t3

f (x) −→ e − π = ( e α )− π =
2 π t+ + o(t3 )
x −→ 1 66 3
 4 − 2  27  2 1 t2 −1 1 t2 
=
π
=
π
. = 1+ + o(t2 ) = 1− + o(t2 ) .
27 4 t 3 t 3
| {z }
−→ 0

18.9 Puis :
a) On ne peut pas composer les DL(0) directement, car 1 1 t2 2
1 + t −→ 1. = 2 1− + o(t2 )
t −→ 0 tan2 t t 3
L’application ϕ est de classe C 1 sur R et : 1 2t2  1 2
= 2 1− + o(t2 ) = 2 − + o(1).
1 1 t 3 t 3
∀t ∈ R, ϕ0 (t) = = .
1 + (1 + t)2 2 + 2t + t2 d’où, en remplaçant t successivement par x, 2x, 3x :
On forme le DL1 (0) de ϕ0 :  1 2  1 2
f (x) = 2
− + 2

1 t2 −1 1 1 1 x 3 (2x) 3
ϕ0 (t) =

1+t+ = 1 − t + o(t) = − t + o(t).  1
2 2 2 2 2 2 5 λ 1 2
−λ 2
− + o(1) = − + (λ − 2) + o(1).
9 x2
| {z }
−→ 0 (3x) 3 4 3
5 λ 45
D’après le cours, ϕ admet un DL2 (0) obtenu en primitivant : On a : − = 0 ⇐⇒ λ = .
4 9 4
1 1 t2 π 1 1 45 5 λ
ϕ(t) = ϕ(0) + t− + o(t2 ) = + t − t2 + o(t2 ). Si λ 6= , alors − 6= 0, f (x) −→ ±∞, f n’a pas
2 2 2 4 2 4 4 4 9 x −→ 0
de limite finie en 0.
sin x
b) D’abord, au voisinage de 0, > 0, donc f (x) existe. 45 2 2  45 37

x Si λ = , alors f (x) −→ (λ − 2) = −2 = .
4 x −→ 0 3 3 4 6
L’énoncé sous-entend que f admet une limite finie en 0 ; on a : Finalement f admet une limite finie en 0 si et seulement si
π
f (x) −→ Arctan 1 = . λ=
45
, et cette limite est alors
37
.
x −→ 0 4 4 6
On va utiliser le résultat de a), en remplaçant t par
18.11
sin x
r

x
− 1. L’application f est de classe C ∞ sur ]0 ; 2[, donc, d’après le
théorème de Taylor-Young, f admet un DL(1) à tout ordre,
Formons le DL4 (0) de cette expression, en partant d’un en particulier à l’ordre 4, et :
DL5 (0) de sin x :
4
sin x
X
ak (x − 1)k + (x − 1)4 ,

1 1 1  f (x) = o
= x − x3 + x5 + o(x5 ) k=0
x −→ 1
x x 3! 5!
1 1 4 f (k) (1)
= 1 − x2 + x + o(x4 ), où ak = pour k ∈ {0, ..., 4}.
6 120 k!
Notons h = x − 1 −→ 0, x = 1 + h. On a :
sin x
r x −→ 1
 1 1 4  12
− 1 = 1 − x2 + x −1
x 6 120 ln x ln(1 + h)  1
| {z } f (x) = = = ln(1 + h)
−→ 0 2−x 1−h 1−h
1 1 2 1 4  1  1 2 2  h2 h3 h4  
=1+ − x + x − − x − 1 + o(x4 ) = h− + − + o(h4 ) 1 + h + h2 + h3 + h4 + o(h4 )
2 6 120 8 6 2 3 4
1 1 1 5 7 4
= − x2 + x4 + o(x4 ), = h + h2 + h3 + h + o(h4 ).
12 1440 2 6 12

298
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
On a donc, par unicité du DL4 (1) de f , par identification b) Puisque f est de classe C ∞ et que f 0 > 0, on déduit,
avec la formule de Taylor-Young : d’après le cours, que f −1 est de classe C ∞ sur R. D’après le
f (0) (1) = 0!a0 = 0, f (1) (1) = 1!a1 = 1, f (2) (1) = 2!a2 = 1, théorème de Taylor-Young, f −1 admet donc un DL4 (0).

f (3) (1) = 3!a3 = 5, f (4) (1) = 4!a4 = 14. De plus, puisque f est impaire, f −1 est aussi impaire.
On a : f (0) = 0 donc f −1 (0) = 0,
18.12 et f 0 (0) =
3 1 2
, donc : (f −1 )0 (0) = 0 −1  = .
a) On reconnaît en la somme proposée la partie régulière du 2 f f (0) 3
DL20 (0) de ln(1 + x). On a : Le DL4 (0) de f −1 est donc de la forme :
20 2
(−1)k+1 k x21 x22 f −1 (y) = y + ay 3 + o (y 4 ),
ln(1 + x) =
X
x + − + o(x22 ). a ∈ R,
k 21 22 3 y −→ 0
k=1
D’où : On forme le DL4 (0) de f :
20 1
X (−1)k+1 k  sin x
f (x) = exp x f (x) = x+
k 2
k=1
1 x3 
= x+ x− + o(x4 )
 x21 x22 
2 6
= exp ln(1 + x) − + + o(x22 )
21 22 3 1 3
= x− x + o(x4 )
 x21 x22  2 12
= (1 + x) exp − + + o(x22 )
21 22
d’où, par composition de DL4 (0) :
 x21 x22 
= (1 + x) 1 − + + o(x22 ) x = f −1 f (x)

21 22
3 1 3 
x21  1 1  22 = f −1 x− x + o(x4 )
= 1+x− + − x + o(x22 ) 2 12
21 22 21
23 1 3  27 
1 21 1 22 = x− x +a x3 + o(x4 )
= 1+x− x − x + o(x22 ). 3 2 12 8
21 462  27 1  3
= x+ a− x + o(x4 ).
b) L’application 8 18
g : ] − 1 ; 1[ −→ R, t 7−→ g(t) = ln(1 + t) ln(1 − t) Par unicité du DL4 (0) de la fonction x 7−→ x, on déduit :
est continue sur ] − 1 ; 1[, donc l’application 27 1 8 4
Z 2x i 1 1h a− = 0, donc a = = .
8 18 27 · 18 243
f : x 7−→ g(t) dt est de classe C sur I = − ;
1
2 2 2 4 3
et :
x
On conclut : f −1 (y) = y − y + o(y 4 ).
3 243
f 0 (x) = 2g(2x) − g(x)
= 2 ln(1 + 2x) ln(1 − 2x) − ln(1 + x) ln(1 − x). 18.14
D’aprés la formule de Stirling :
Pour obtenir un DL3 (0) de f , on forme un DL2 (0) de f 0 :
 n n √
f 0 (x) = 2 2x + o(x) − 2x + o(x) + x + o(x) x + o(x)
    
n! = 2πn 1 + o(1) ,
e
= −7x2 + o(x2 ).
donc :
Par primitivation d’un DL(0), on en déduit que f admet un  n n √ 
DL3 (0) et que : ln(n!) = ln 2πn 1 + o(1)
e
 x3  7  n n √ 
f (x) = f (0) + − 7 + o(x3 ) = − x3 + o(x3 ). ln 2πn + ln 1 + o(1)

=
3 3 e
1 1
18.13 = n ln n − n + ln n + ln(2π) + o(1),
2 2
1
a) L’application f : x −
7 → x + sin x est dérivable (donc
2 d’où, en prenant l’exponentielle :
continue) sur R et :
1 1 1 (n!)1/n
∀x ∈ R, f 0 (x) = 1 + cos x > 1 − = > 0,
2 2 2 1 
= exp ln(n!)
donc f est strictement croissante sur R. n
Et : f (x) −→ −∞, f (x) −→ +∞.
 ln n ln(2π)  1 
x −→ −∞ x −→ +∞ = exp ln n − 1 + − +o
2n 2n n
D’après le théorème de la bijection monotone, on conclut que n  ln n ln(2π)  1 
f est bijective. = exp − +o
e 2n 2n n

299
Chapitre 18 – Analyse asymptotique

n  ln n ln(2π)   ln n 2   1  1 1
= 1+ − +O +o 2) Comme : 0 < an = < −→ 0,
e 2n 2n n n bn cn cn n∞
n ln n ln(2π)  (ln n)2  on déduit an −→ 0.
= + − +O + o(1) n∞
e 2e 2e n
n ln n ln(2π) 3) On a : cn = (n + 2) − bn − an , et 0 < an < 1 < bn < 3,
= + − + o(1), donc : cn = n + 2 + O(1), et donc : cn ∼ n.
e 2e 2e n∞

(ln n)2
car = o(1). 4) On a : bn =
2n + 1 − an bn − an cn
.
n cn
On conclut que le développement asymptotique de (n!)1/n à
la précision o(1) lorsque l’entier n tend vers l’infini est : Comme an −→ 0, 1 < bn < 3 et 0 < an cn =
1
< 1,
1 1 ln(2π)
n∞ bn
(n!)1/n = n+ ln n − + o(1). on a : 2n + 1 − an bn − an cn ∼ 2n,
e 2e 2e n∞
2n
18.15 et donc : bn ∼ −→ 2.
n∞ cn n∞
a) Le polynôme Pn est dérivable et :
1 1
Pn0 = 3X2 − 2(n + 2)X + (2n + 1) = (X − 1) 3X − (2n + 1) . 5) Enfin : an =

∼ .
bn cn n∞ 2n
2n + 1
On a > 1 pour n > 2. Supposons donc n > 2.
3 18.16
On forme le tableau des variations de Pn :
2n+1 a) La fonction f : R∗+ −→ R, x 7−→ x − ln x
x −∞ 1 +∞
3 est dérivable (donc continue) sur R∗+ et, pour tout x ∈ R∗+ :
Pn0 (x) + 0 − 0 +
1 x−1
+∞ f 0 (x) = 1 −
= .
Pn (x) x x
−∞
On en déduit le tableau de variations de f :

On calcule : x 0 un 1 vn +∞
Pn (0) = −1 < 0, Pn (1) = n − 1 > 0, f 0 (x) − 0 +
Pn (3) = −3n + 11 < 0 pour n > 4. +∞ +∞
2n + 1
Pour n > 4, on a > 3, donc, comme Pn décroît sur f (x) n n
3
h 2n + 1 i  2n + 1  1
1; , il en résulte : P < 0.
3 3
D’après le théorème de la bijection monotone par intervalles, Il en résulte, par le théorème de la bijection monotone sur
on en déduit que, pour tout n ∈ N assez grand, Pn ad- chacun des deux intervalles ]0 ; 1[ et ]1 ; +∞[, que, pour tout
met exactement trois zéros réels, notés an , bn , cn tels que : n ∈ N\{0, 1}, l’équation f (x) = n, d’inconnue x ∈ R∗+ , admet
2n + 1 exactement deux solutions un et vn , et que 0 < un < 1 < vn .
0 < an < 1 < b n < 3 < < cn .
3
b) 1) Étude de un :
x −∞ 0 an 1 bn 3 2n+1 cn +∞
• On a, pour tout n > 2, ln un = un − n 6 1 − n, donc,
3
Pn0 (x) + 0 − 0 + comme 1 − n −→ −∞, on déduit, par théorème de ma-
n∞
>0 +∞ joration, ln un −→ −∞, puis, en composant par l’expo-
n∞
nentielle, un −→ 0.
n∞
0 0
• On a, pour tout n > 2, ln un = un − n, donc :
Pn (x) 0
un = e un −n = e un e −n .
<0 <0 Comme un −→ 0, on a e un −→ 1 =
6 0, donc
n∞ n∞
e un ∼ 1, puis, par produit d’équivalents : un ∼ e −n .
−∞ <0 n∞ n∞

2) Étude de vn :
b) D’après les relations entre coefficients et racines, on a :
 • On a, pour tout n > 2, vn = n + ln vn > n, donc, par
an + bn + cn = n + 2,


 théorème de minoration : vn −→ +∞.
n∞
an bn + an cn + bn cn = 2n + 1,

 • Comme vn −→ +∞, on a, par prépondérance classique,
 n∞
an bn cn = 1.
ln vn = o(vn ), donc n = vn − ln vn ∼ vn , c’est-à-dire
n∞
vn ∼ n.
2n + 1 n∞
1) Puisque cn > , on a : cn −→ + ∞.
3 n∞

300
Espaces vectoriels
Espaces vectoriels
Chapitre 19 TITRE FICTIF

Plan
Les méthodes à retenir 302
Thèmes abordés dans les exercices
• Montrer qu’un ensemble est un ev, un sev
Vrai ou faux ? 306
• Études d’intersections, de sommes de sev, de sommes di-
Les énoncés des exercices 307
rectes de deux sev
Du mal à démarrer ? 308
Vrai ou faux, les réponses 309 • Montrer que deux sev sont supplémentaires dans un ev
Les corrigés des exercices 310 • Montrer qu’une famille de vecteurs est libre, qu’une famille
est liée, qu’une famille est génératrice.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
On note : • Définitions et propriétés des ev et des sev
K pour un corps commutatif • Définitions et propriétés des combinaisons linéaires de vec-
teurs, des familles libres, des familles liées, des familles gé-
nératrices
Par commodité, on utilise les
abréviations suivantes : • Définition et propriétés de l’intersection et de la somme
de sev
ev : espace vectoriel • Définition et caractérisation d’une somme directe de
sev : sous-espace vectoriel deux sev
• Définition de deux sev supplémentaires dans un ev.

301
Chapitre 19 – Espaces vectoriels

Les méthodes à retenir


Méthode

Montrer que E est un sev d’un ev connu.


Pour montrer qu’un en-
semble E muni de lois
usuelles est un ev

Exemple
D’après le cours, R[X] est bien un R-ev.
a) Montrer que a) On a F ⊂ R[X], 0 ∈ F et, pour tous a ∈ R, P, Q ∈ F :

F = P ∈ R[X] ; P (1) = 0 (aP + Q)(1) = a P (1) + Q(1) = 0,
| {z } | {z }
est un R-ev. =0 =0

b) Est-ce que donc aP + Q ∈ F .



G = P ∈ R[X] ; P (0) = 1 Ceci montre que F est un sev de R[X], donc F est un ev.

est un R-ev ? b) On a 0 ∈
/ G, donc G n’est pas un ev.

Méthode
Essayer de :
Pour montrer qu’une • revenir à la définition d’un sev, c’est-à-dire montrer que F n’est
partie F d’un ev E est pas vide et que F est stable par addition et stable par loi externe
un sev de E • montrer que F est une intersection de sev, ou est une somme
de sev de E
• montrer que F est le sev de E engendré par une certaine famille,
comme étant l’ensemble des combinaisons linéaires d’éléments
de cette famille
• montrer que F est le noyau ou l’image d’une certaine application
linéaire (voir chapitre 21).
➟ Exercices 19.4, 19.6

302
Les méthodes à retenir

Exemple
a) On a : F ⊂ E, 0 ∈ F et, pour tous a ∈ R, u = (un )n∈N et
On note E = RN le R-ev des suites réelles v = (vn )n∈N ∈ F :
indexées par N. ∀n ∈ N, aun+1 + vn+1 = a(2un ) + 2vn = 2(aun + vn ),
a) Montrer que donc au + v ∈ F .
Ceci montre que F est un sev de E.

F = (un )n ∈ E ; ∀n ∈ N, un+1 = 2un
est un sev de E. b) La suite constante nulle n’est pas dans G, donc G n’est pas un sev
b) Est-ce que de E.

G = (un )n∈N ∈ E ; u1 = 2
est un sev de E ?

Méthode
Essayer de :
Pour établir des rela- • passer par les éléments
tions (souvent des inclu- • utiliser les propriétés des opérations sur les sev.
sions) entre sev d’un ev
➟ Exercices 19.3, 19.6, 19.8

Exemple
Soit x ∈ (F ∩ G) + (F ∩ H).
Il existe u ∈ F ∩ G, v ∈ F ∩ H tels que x = u + v.
Soient E un K-ev, F, G, H des sev de E. Puisque u ∈ F, v ∈ F et que F est un sev de E, on a : x ∈ F .
Montrer :
Puisque u ∈ G et v ∈ H, on a, par définition : x ∈ G + H.
(F ∩ G) + (F ∩ H) ⊂ F ∩ (G + H). On obtient : x ∈ F ∩ (G + H).
On conclut : (F ∩ G) + (F ∩ H) ⊂ F ∩ (G + H).

Méthode

Essayer de montrer F ∩ G = {0} et F + G = E.


Pour montrer que deux
➟ Exercice 19.7
sev F, G d’un ev E sont
supplémentaires dans E Voir aussi les méthodes à retenir du chapitre 20.

Exemple
1) On a : (A ∩ B) ∩ C = (C ∩ A) ∩ B = {0} ∩ B = {0}.
2) •On a : A ∩ B ⊂ B et C ⊂ B, donc, puisque B est un sev de E :
Soient E un ev, A, B deux sev de E, (A ∩ B) + C ⊂ B.
C un sev de E supplémentaire de A
dans E et tel que : C ⊂ B. •Soit b ∈ B.
Montrer que C est un supplémentaire de On a : b ∈ B ⊂ E = A ⊕ C.
A ∩ B dans B. Il existe donc a ∈ A, c ∈ C tels que : b = a + c.
On a : a = b − c, b ∈ B, c ∈ C ⊂ B et B est un sev de E, donc :
a ∈ B.

303
Chapitre 19 – Espaces vectoriels

Ainsi : b = a + c, a ∈ A ∩ B, c ∈ C.
Ceci montre : B ⊂ (A ∩ B) + C.
On obtient : (A ∩ B) + C = B.

On conclut : A ∩ B et C sont supplémentaires dans B.

Méthode
Revenir à la définition, c’est-à-dire montrer que, si une combinaison
linéaire de ces vecteurs est nulle, alors nécessairement tous les coeffi-
Pour montrer qu’une fa- cients sont nuls.
mille finie de vecteurs ➟ Exercice 19.5
d’un ev E est libre
Voir aussi les méthodes à retenir des chapitres 15, 20 et 21.

Exemple
Soit (a, b, c) ∈ R3 tel que au + bv + cw = 0.
On note, dans R3 : On a alors : a + b + c = 0, a + c = 0, b + c = 0,

u = (1, 1, 0), v = (1, 0, 1), w = (1, 1, 1). d’où, par soustraction, b = 0, puis c = 0 et a = 0.
On conclut : la famille (u, v, w) est libre.
Montrer que la famille (u, v, w) est
libre.

Méthode
Revenir à la définition de famille libre, et, suivant les exemples, essayer
de :
Pour montrer qu’une
famille de fonctions • remplacer la variable par des valeurs particulières
est libre pour les lois • utiliser des passages à la limite
usuelles
• dériver une ou plusieurs fois, ou primitiver
• utiliser des développements limités.
➟ Exercice 19.5

Exemple
a) Soit (a, b) ∈ R2 tel que af + bg = 0.
On a alors : ∀x ∈ ]0 ; +∞[, a ln x + b ln(2x) = 0.
On considère les applications En remplaçant x par 1, on déduit b = 0, d’où :
f, g, h : ]0 ; +∞[ −→ R ∀x ∈ ]0 ; +∞[, a ln x = 0.
définies, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ par : En remplaçant x par 2, on déduit a = 0.
f (x) = ln x, g(x) = ln(2x), On conclut que la famille (f, g) est libre.
h(x) = ln(3x). b) On remarque : g = ln 2 + f, h = ln 3 + f,
a) Est-ce que la famille (f, g) est libre ? d’où : (ln 3)(g − f ) = (ln 3)(ln 2) = (ln 2)(h − f ).
Ainsi : (ln 2 − ln 3)f + (ln 3)g − (ln 2)h = 0.
b) Est-ce que la famille (f, g, h) est
libre ? Comme, par exemple, ln 3 6= 0, ceci montre que la famille (f, g, h) n’est
pas libre, c’est-à-dire qu’elle est liée.

304
Les méthodes à retenir

Méthode

Revenir à la définition, c’est-à-dire trouver une combinaison linéaire


Pour montrer qu’une fa- de ces vecteurs qui soit nulle et dont les coefficients ne soient pas tous
mille finie de vecteurs nuls
est liée

Exemple
On a : B − A = X + 2X2 et C − B = X + 2X2 ,
On note A = 1 + X + X2 , donc B − A = C − B, d’où A − 2B + C = 0.
B = 1 + 2X + 3X2 , C = 1 + 3X + 5X2 . Ceci montre que la famille (A, B, C) est liée.
Montrer que la famille (A, B, C) est liée
dans R[X].

Méthode

Montrer que x s’écrit comme combinaison linéaire d’éléments de F.


Pour montrer qu’un vec-
teur x d’un ev est dans ➟ Exercice 19.1
le sev engendré par une
famille F

Exemple
Cherchons (a, b) ∈ R2 de façon que x = ay + bz.
On a :
Montrer que, dans R3 , le vecteur
x = ay + bz ⇐⇒ (2, 1, 7) = a(1, 1, 2) + b(1, 2, −1)
x = (2, 1, 7) est dans le sev engendré
par les deux vecteurs y = (1, 1, 2) et ⇐⇒ (2, 1, 7) = (a + b, a + 2b, 2a − b)

z = (1, 2, −1).  a+b=2 

 b = −1
⇐⇒ a + 2b = 1 ⇐⇒

 a = 3.

2a − b = 7
Ainsi : x = 3y − z, donc x est dans le sev engendré par y et z.

305
Chapitre 19 – Espaces vectoriels

Vrai ou Faux ?
19.1 Toute intersection de sev d’un ev est un sev de cet ev. V F

19.2 Si deux sev F, G d’un ev E sont en somme directe, alors E = F ⊕ G. V F

19.3 Pour trois vecteurs x, y, z d’un ev E, si les familles (x, y) et (y, z) sont toutes deux liées, V F
alors la famille (x, z) est liée

19.4 Pour trois vecteurs x, y, z d’un ev E, si la famille (x, y, z) est liée, alors z ∈ Vect (x, y). V F

19.5 Pour n > 3, si une famille (v1 , ..., vn ) de vecteurs d’un ev E est liée, alors les vecteurs V F
v1 , ..., vn sont deux à deux colinéaires.

19.6 L’ensemble c0 des suites réelles convergeant vers 0 est un R-ev pour les lois usuelles. V F

19.7 L’ensemble c1 des suites réelles convergeant vers 1 est un R-ev pour les lois usuelles. V F

19.8 Les fonctions f, g, h : R −→ R définies, pour tout x ∈ R, par : V F

f (x) = 1, g(x) = cos2 x, h(x) = sin2 x,

forment une famille liée.

19.9 Pour trois sev F, G, H d’un ev E, si F + G = F + H, alors G = H. V F

19.10 On a, pour tous sev F, G, H d’un ev E : F + (G ∩ H) = (F + G) ∩ (F + H). V F

306
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


19.1 Exemple de deux familles de deux vecteurs engendrant le même sev

Montrer que, dans R3 , les deux vecteurs −



x = (1, 1, 0) et −

y = (1, 0, 1) engendrent le

→ −

même sev que les deux vecteurs u = (1, 3, −2) et v = (1, 4, −3).

19.2 Somme directe de quatre sev


Soient E un K-ev, A, B, C, D des sev de E tels que :
(A + B) ∩ (C + D) = {0} et (A + C) ∩ (B + D) = {0}.
Montrer que la somme A + B + C + D est directe, c’est-à-dire que, pour tout
(a, b, c, d) ∈ A × B × C × D, a + b + c + d = 0 =⇒ a = b = c = d = 0.

19.3 Intersection et somme de sev


Soient E un K-ev, F, G, H des sev de E. Montrer :
F ⊂ H ⇐⇒ F + (G ∩ H) ⊂ (F + G) ∩ H.

19.4 Étude d’une partie de K3 définie par une équation homogène de degré 2

Pour K = R ou C, on note : EK = (x, y, z) ∈ K3 ; x2 + 2y 2 + z 2 + 2xy + 2yz = 0 .




Est-ce que E est un K-ev ?

19.5 Exemples d’études de liberté de familles finies de fonctions


Soient n ∈ N∗ , (a1 , ..., an ) ∈ Rn tels que a1 < ... < an . La famille d’applications (fai )16i6n
est-elle libre ou est-elle liée, dans les exemples suivants :
a) fai : R −→ R, x 7−→ |x − ai |
b) fai : R −→ R, x 7−→ e ai x
1
c) fai : R − {a1 , ..., an } −→ R, x 7−→ .
x − ai

19.6 Étude de sev d’un ev de fonctions


Soient A un ensemble non vide, E = RA le R-ev des applications de A dans R.
On note, pour toute partie X de A : NX = {f ∈ E ; ∀x ∈ X, f (x) = 0}.
a) Vérifier que, pour toute partie X de A, NX est un sev de E.
b) Montrer, pour toutes parties X, Y de A :
1) NX + NY = E ⇐⇒ X ∩ Y = ∅
2) NX ∩ NY = {0} ⇐⇒ X ∪ Y = A
3) Nx ⊕ NY = E ⇐⇒ Y = {A (X).

307
Chapitre 19 – Espaces vectoriels

19.7 Exemple de deux sev supplémentaires dans un ev, dans le contexte de l’analyse
On note E = C 1 ([0 ; 1], R) le R-ev des applications de classe C 1 sur [0 ; 1] et à valeurs
n Z 1 o
réelles, F = f ∈ E ; f = 0, f (0) = 0, f 0 (1) = 0 , ek : [0 ; 1] −→ R, x 7−→ xk
0
pour k ∈ {0, 1, 2}, G = a0 e0 + a1 e1 + a2 e2 ; (a0 , a1 , a2 ) ∈ R3 .


Montrer que F et G sont deux sev de E supplémentaires dans E.

19.8 Étude du cas où la réunion de deux sev est un sev


Soient E un K-ev, A, B deux sev de E. Montrer que les deux propriétés suivantes sont
équivalentes :
(i) A ∪ B est un sev de E (ii) A ⊂ B ou B ⊂ A.

Du mal à démarrer ?

→ −

19.1 Montrer que x et y se décomposent linéairement b) Multiplier par e −an x puis faire tendre x vers
sur −

u et −

v , et que −

u et −

v se décomposent linéai- +∞.
rement sur −

x et −→
y. c) Isoler fan et étudier la limite lorsque x tend vers
19.2 Soit (a, b, c, d) ∈ A × B × C × D tel que ai .
a + b + c + d = 0.
19.6 a) Revenir à la définition d’un sev.
Déduire : a + b = 0, c + d = 0, a + c = 0, b + d = 0,
b) 1) Séparer en deux sens.
puis : a = 0, b = 0, c = 0, d = 0. Si NX + NY = E, considérer la fonction constante 0.
19.3 1) Supposer F ⊂ H. Si X ∩ Y = ∅, considérer, pour u ∈ E, deux fonc-
Partir de x ∈ F + (G ∩ H) et déduire x ∈ F + G et tions convenables construites à partir de u.
x ∈ H. 2) Séparer en deux sens.
Si NX ∩ NY = {0}, considérer une fonction conve-
2) Supposer F + (G ∩ H) ⊂ (F + G) ∩ H.
nable prenant les valeurs 0, 1.
Partir de x ∈ F et déduire x ∈ H. Si X ∪ Y = A, partir de f ∈ NX ∩ NY .
19.4 Remarquer que la condition proposée revient à : 3) Utiliser les deux résultats précédents.
(x + y)2 + (y + z)2 = 0.
Utiliser, pour tout (a, b) ∈ K2 : 19.7 1) Remarquer que G est donné comme sev engendré
par une certaine famille de E.
a2 + b2 = 0 ⇐⇒ a = b = 0 si K = R
2) Pour montrer que F est un sev de E, revenir à la
a2 + b2 = 0 ⇐⇒ a + i b = 0 ou a − i b = 0

définition d’un sev.
si K = C.
3) Montrer : F ∩ G = {0}.
19.5 Montrer que, pour tout (λ1 , ..., λn ) ∈ Rn si
n 4) Pour u ∈ E donnée, chercher (f, g) ∈ F × G tel
λi fai = 0, alors : ∀i ∈ {1, ..., n}, λi = 0. que u = f + g, en cherchant d’abord g.
X

i=1

a) Remarquer que fan n’est pas dérivable en an , tan- 19.8 L’implication (ii) =⇒ (i) est immédiate.
dis que fa1 , ..., fan−1 sont dérivables en an . Pour (i) =⇒ (ii), raisonner par l’absurde.

308
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
19.1 C’est un résultat du cours. V F

19.2 Contre-exemple : E = R3 , F = R × {0} × {0}, G = {0} × R × {0}. V F


Une somme directe de deux sev de E n’est pas nécessairement égale à E.
Il y a confusion avec la notion de sev supplémentaires dans E.

19.3 Contre-exemple : E = R2 , x = (1, 0), y = (0, 0), z = (0, 1). V F


Un résultat correct est : si les familles (x, y) et (y, z) sont liées et si y 6= 0, alors la famille
(x, z) est liée.

19.4 Contre-exemple : E = R2 , x = y = (0, 0), z = (1, 0). V F


Un résultat correct est : si la famille (x, y, z) est liée et si la famille (x, y) est libre, alors
z ∈ Vect (x, y).

19.5 Contre-exemple : E = R2 , n = 3, v1 = (1, 0), v2 = (0, 1), v3 = (1, 1). V F

19.6 On a (0) ∈ c0 et, pour tous α ∈ R, u = (un )n∈N et v = (vn )n∈N ∈ c0 , on a V F


αun + vn −→ 0, donc αu + v ∈ c0 .
n∞

19.7 L’ensemble c1 ne contient pas la suite nulle. V F

19.8 On a : f = g + h, donc la famille (f, g, h) est liée. V F

19.9 Contre-exemple : E = R, F = G = R, H = {0}. V F

19.10 Contre-exemple : E = R2 , F = Vect (1, 1) , G = Vect (1, 0) , H = Vect (0, 1) . V F


  

Dans cet exemple, on a G ∩ H = {0}, F + (G ∩ H) = F , mais F + G = F + H = E


donc (F + G) ∩ (F + H) = E 6= F .

309
Chapitre 19 – Espaces vectoriels

Corrigés des exercices


19.1 19.4
1) Il est clair, par exemple, que −

u = 3− →
x − 2−
→y et − →
v = On a, pour tout (x, y, z) ∈ K3 :
4−
→x − 3−→
y . Ceci montre que −→
u et −

v se décomposent linéai- x2 + 2y 2 + z 2 + 2xy + 2yz

→ −
→ −
→ −
→ −
→ −

rement sur x et y , donc : Vect ( u , v ) ⊂ Vect ( x , y ).
= (x2 + 2xy + y 2 ) + (y 2 + 2yz + z 2 ) = (x + y)2 + (y + z)2 .
2) De même, on déduit −

x = 3−→u −2−

v et −

y = 4− →
u −3− →
v , donc


u et −→
v se décomposent linéairement sur −

x , et −

y , donc : 1) Si K = R, alors :
Vect (−

x ,−

y ) ⊂ Vect (−

u,−
→v ). ER = (x, y, z) ∈ R3 ; (x + y)2 + (y + z)2 = 0


On peut aussi remarquer que (− →x ,−



y ) est libre et que (−
→ | {z } | {z }
u , v) >0 >0
est libre, donc Vect (−

x ,−

y ) et Vect (−

u,− →
v ) sont deux sev de
même dimension finie égale à 2. = (x, y, z) ∈ R ; x + y = 0 et y + z = 0 ,
3


donc ER est un R-ev, c’est la droite vectorielle engendrée par


Finalement, Vect (−

u, −

v ) = Vect (−

x ,−

y ), donc −

x et −

y en-
(1, −1, 1).
gendrent le même sev que −
→u et −

v.
2) Si K = C, alors :
19.2
(x, y, z) ∈ R3 ; (x + y)2 + (y + z)2 = 0

EC =
Soit (a, b, c, d) ∈ A × B × C × D tel que a + b + c + d = 0.
(x + y) + i (y + z) = 0 
 
On a alors : 
= (x, y, z) ∈ C ; ou
3
a + b = −(c + d), a + b ∈ A + B, c + d ∈ C + D, (x + y) − i (y + z) = 0
 
donc : a + b ∈ (A + B) ∩ (C + D) = {0}, = P ∪ Q,
d’où a + b = 0, puis c + d = 0.
où P est le plan vectoriel d’équation x + (1 + i )y + z = 0, et
De même : Q est le plan vectoriel d’équation x + (1 − i )y + z = 0.
a + c = −(b + d), a + c ∈ A + C, b + d ∈ B + D, On peut constater que EC est la réunion de deux plans vec-
donc a + c = 0 et b + d = 0. toriels de C3 , distincts entre eux.
On obtient : b = −a, c = −a, d = a. On peut trouver deux éléments de EC donc la somme n’est
pas dans EC . Par exemple, u = ( i , −1, 1) ∈ EC et
D’où : a = a + 0 ∈ A + B et a = (−c) + 0 ∈ C + D, v = (− i , −1, 1) ∈ EC , mais u + v = (0, −2, 2) ∈
/ EC .
donc a ∈ (A + B) ∩ (C + D) = {0},
Ceci montre que EC n’est pas un sev de C3 .
puis a = 0, b = 0, c = 0, d = 0.
19.5
On conclut : la somme A + B + C + D est directe.
n
19.3 a) Soit (λ1 , ..., λn ) ∈ Rn tel que
X
λi fai = 0.
1) Supposons F ⊂ H. i=1

Soit x ∈ F + (G ∩ H). Supposons λn 6= 0.

Il existe alors y ∈ F , z ∈ G ∩ H tels que x = y + z. Alors, en isolant le terme λn fan et en divisant par λn , on a :
On a : x = y + z, y ∈ F, z ∈ G ∩ H ⊂ G, n−1
X λi
fa n = − fa .
donc : x ∈ F + G. i=1
λn i
D’autre part : x = y + z, y ∈ F ⊂ H, z ∈ G ∩ H ⊂ H,
n−1
donc : x ∈ H. λi
Mais fan n’est pas dérivable en an et fai est déri-
X

λ
On obtient : x ∈ (F + G) ∩ H. i=1 n
vable en an , car chaque fai , pour 1 6 i 6 n − 1, est dérivable
Cela montre l’inclusion : F + (G ∩ H) ⊂ (F + G) ∩ H. en an .
2) Réciproquement, supposons : Ceci amène une contradiction et montre : λn = 0.
F + (G ∩ H) ⊂ (F + G) ∩ H. Puis, de proche en proche : λn−1 = 0, ..., λ1 = 0.
Soit x ∈ F . On conclut que (fai )16i6n est libre.
On a : x = x + 0 ∈ F + (G ∩ H) ⊂ (F + G) ∩ H ⊂ H, n
b) Soit (λ1 , ..., λn ) ∈ Rn tel que
X
donc x ∈ H. λi fai = 0,
i=1
Cela montre : F ⊂ H. n
On conclut : F ⊂ H ⇐⇒ F + (G ∩ H) ⊂ (F + G) ∩ H. c’est-à-dire : ∀x ∈ R, λi e ai x = 0.
X

i=1

310
Corrigés des exercices

si

CORRIGÉS
(
Remarquons que, pour tout α ∈ ] − ∞ ; 0[ fixé, on a : u(x) x∈X
g : A −→ R, x 7−→
e αx
−→ 0. 0 si x∈
/ X.
x −→ +∞
On a alors f + g = u, f ∈ NX et, comme X ∩ Y = ∅,
Multiplions par e −an x et isolons le terme d’indice n :
Y ⊂ A \ X, donc g ∈ NY .
n−1
Ceci montre : NX + NY = E.
λi e (ai −an )x + λn = 0.
X
∀x ∈ R,
i=1 On conclut : NX + NY = E ⇐⇒ X ∩ Y = ∅.
Et, pour tout i ∈ {1, ..., n − 1} : e (ai −an )x −→ 0, 2) •Supposons NX ∩ NY = {0}.
x −→ +∞
puisque ai − an < 0. L’inclusion X ∪ Y ⊂ A est évidente.
On déduit λn = 0, Considérons la fonction
puis, en réitérant : λn−1 = 0, ..., λ1 = 0. si
(
1 x∈
/X ∪ Y
f : A −→ R, x 7−→
On conclut que (fai )16i6n est libre. 0 si x ∈ X ∪ Y.
n
c) Soit (λ1 , ..., λn ) ∈ tel que On a alors : ∀x ∈ X ∪ Y, f (x) = 0,
X
Rn λi fai = 0.
i=1 donc : (∀x ∈ X, f (x) = 0) et (∀x ∈ Y, f (x) = 0),
n
λi donc f ∈ NX et f ∈ NY , d’où f ∈ NX ∩ NY = {0}, donc
On a donc : ∀x ∈ R − {a1 , ..., an },
X
= 0. f = 0.
x − ai
Il en résulte : X ∪ Y = A.
i=1
Isolons, par exemple, le terme d’indice n, et exprimons λn :
n−1 •Réciproquement, supposons X ∪ Y = A.
X λi
∀x ∈ R − {a1 , ..., an }, λn = −(x − an ) . L’inclusion {0} ⊂ NX ∩ NY est évidente.
i=1
x − ai
Soit f ∈ NX ∩ NY .
Comme a1 , ...an−1 sont tous différents de an , pour
λi On a alors : (∀x ∈ X, f (x) = 0) et (∀x ∈ Y, f (x) = 0),
chaque i ∈ {1, ..., n − 1}, admet une limite d’où : ∀x ∈ A = X ∪ Y, f (x) = 0, donc f = 0.
x − ai
finie lorsque x tend vers an , donc, par opérations, Ceci montre : NX ∩ NY = {0}.
n−1
X λi
−(x − an ) −→ 0, d’où λn = 0. On conclut : NX ∩ NY = {0} ⇐⇒ X ∪ Y = A.
i=1
x − ai x −→ an
3) En utilisant les deux résultats précédents, on a :
En réitérant, on déduit λn−1 = 0, ..., λ1 = 0.
(
On conclut que (fai )16i6n est libre. NX + NY = E
NX ⊕ NY = E ⇐⇒
NX ∩ NY = {0}
19.6 (
X ∩ Y =∅
a) Soit X une partie de A. ⇐⇒ ⇐⇒ Y = A \ X.
X ∪ Y =A
•On a NX ⊂ E et 0 ∈ NX , où 0 est la fonction constante
nulle.
•Soient α ∈ R, f, g ∈ NX . 19.7
On a, pour tout x ∈ X : 1) •On a : F ⊂ E et 0 ∈ F.

(αf + g)(x) = αf (x) + g(x) = α0 + 0 = 0, •On a, pour tout α ∈ R et toutes f, g ∈ F :

donc αf + g ∈ NX .
Z 1 Z 1 Z 1
(αf + g) = α f+ g = α0 + 0 = 0,
On conclut : NX est un sev de E. 0 0 0

b) 1) •Supposons NX + NY = E. (αf + g)(0) = αf (0) + g(0) = α0 + 0 = 0,


Raisonnons par l’absurde : supposons X ∩ Y 6= ∅. (αf + g)0 (1) = αf 0 (1) + g 0 (1) = α0 + 0 = 0,
Il existe alors a ∈ X ∩ Y , donc a ∈ X et a ∈ Y . donc αf + g ∈ F.
On a, en notant 1 la fonction constante égale à 1 : 1 ∈ E =
NX +NY , donc il existe f ∈ NX , g ∈ NY telles que 1 = f +g. Ceci montre que F est un sev de E.
On déduit : 1 = f (a) + g(a) = 0 + 0 = 0, contradiction. 2) Il est clair que G = Vect (e0 , e1 , e2 ), donc G est un sev
Ce raisonnement par l’absurde montre : X ∩ Y = ∅. de E.

•Réciproquement, supposons X ∩ Y = ∅. 3) Soit f ∈ F ∩ G.


Soit u ∈ E. Considérons les fonctions
Z 1
D’une part, f = 0, f (0) = 0, f 0 (1) = 0, et, d’autre part,
si x ∈ X
( 0
f : A −→ R, x 7−→
0 il existe (a0 , a1 , a2 ) ∈ R3 tel que f = a0 e0 + a1 e1 + a2 e2 ,
u(x) si x ∈
/X c’est-à-dire tel que : ∀x ∈ [0 ; 1], f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 .

311
Chapitre 19 – Espaces vectoriels

On a alors : Il est clair que ce dernier système d’équations, d’inconnue


Z 1  a1 a2 (a0 , a1 , a2 ) ∈ R3 , admet une solution (et une seule). Il existe
f =0 a + + =0 donc (f, g) ∈ F × G (unique) tel que u = f + g, ce qui montre

 0
 
2 3

 
 0
 
 E = F + G.
⇐⇒ a0 = 0
f (0) = 0
On conclut que F et G sont deux sev de E supplémentaires

 

 
dans E.

 

 0
f (1) = 0 a1 + 2a2 =0
Le point ci-dessus numéro 4), traité avec l’unicité, rend alors
 
a =0 a =0
 0  0 inutile le point numéro 3).

 

 
⇐⇒ 3a1 + 2a2 = 0 ⇐⇒ a1 = 0
  On peut enfin remarquer que G est de dimension trois et que
F n’est pas de dimension finie (on dit aussi que F est de

 

a1 + 2a2 = 0 a2 = 0,
 
d’où f = 0. dimension infinie).
Ceci montre : F ∩ G = {0}. 19.8
4) Soit u ∈ E. Cherchons f ∈ F, g ∈ G telles que u = f + g. (i) =⇒ (ii) : Supposons que A ∪ B soit un sev de E.
Soient (a0 , a1 , a2 ) ∈
R3 , g = a0 e0 + a1 e1 + a2 e2 , f = u − g. Raisonnons par l’absurde : supposons : A 6⊂ B et B 6⊂ A.
On a donc déjà u = f + g et g ∈ G. On a : Il existe alors a ∈ A tel que a ∈
/ B, et b ∈ B tel que b ∈
/ A.
Comme a ∈ A ⊂ A ∪ B et b ∈ B ⊂ A ∪ B, on a, par
Z 1
 (u − g) = 0
hypothèse : a + b ∈ A ∪ B, c’set-à-dire : a + b ∈ A ou



 0

f ∈ F ⇐⇒ u − g ∈ F ⇐⇒ a + b ∈ B.
(u − g)(0) = 0
Si a + b ∈ A, comme b = (a + b) − a et que A est un sev de



E, on déduit b ∈ A, contradiction.


(u − g)0 (1) = 0

Z 1  De même, si a + b ∈ B, comme a = (a + b) − b, on déduit
a0 = u(0)

a1 a2
a ∈ B, contradiction.

a0 + 2 + 3 = 0 u

 

 
Ce raisonnement par l’absurde montre : A ⊂ B ou B ⊂ A.
 
 Z 1
a1 a2
 
⇐⇒ ⇐⇒ + = u − u(0)
a = u(0) (ii) =⇒ (i) : Si, par exemple, A ⊂ B, alors A ∪ B = B,
 0  2 3 0

 

donc A ∪ B est un sev de E.

 

a1 + 2a2 = u0 (1) a1 + 2a2 = u0 (1).
 

312
Espaces vectoriels Chapitre 20 TITRE FICTIF

de dimension finie
Espaces vectoriels de dimension finie

Plan
Les méthodes à retenir 314
Thèmes abordés dans les exercices
• Montrer qu’un ev est de dimension finie et en trouver une
Vrai ou faux ? 317 base
Les énoncés des exercices 318
• Déterminer la dimension d’un sev d’un ev de dimension
Du mal à démarrer ? 319
finie
Vrai ou faux, les réponses 320
Les corrigés des exercices 321 • Montrer qu’une famille est une base d’un ev de dimension
finie
• Déterminer le rang d’une famille finie de vecteurs.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
On note :
K pour un corps commutatif • Définition et propriétés des combinaisons linéaires finies de
vecteurs, des familles libres, familles liées, familles généra-
trices
Par commodité, on utilise les • Si deux sev ont la même dimension et si l’un est inclus dans
abréviations suivantes : l’autre, alors ils sont égaux
ev : espace vectoriel • Définition du rang d’une famille finie de vecteurs.
sev : sous-espace vectoriel

313
Chapitre 20 – Espaces vectoriels de dimension finie

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer de :
Pour montrer qu’un • montrer que F admet une famille génératrice finie
sev F , ou un ev, est de • montrer que F est inclus dans un sev de dimension finie
dimension finie
• montrer que F est somme d’un nombre fini de sev de dimensions
finies.

Exemple

En notant a = (an )n∈N , b = (bn )n∈N les éléments de F définis par


Montrer que l’ensemble F des suites
a0 = 1, a1 = 0, b0 = 0, b1 = 1, il est clair que F = Vect (a, b), ce qui
réelles (un )n∈N telles que :
montre que F est un sev de dimension finie de RN , donc F est un ev
∀n ∈ N, un+2 = un
de dimension finie.
est un R-ev de dimension finie.

Méthode

Extraire de F une famille libre ayant le plus grand cardinal.


Pour trouver une base
d’un sev engendré par
une famille F ➟ Exercice 20.1

Exemple
Par définition de F , la famille (u, v, w) engendre F .
Dans R3 , on note u = (1, 1, 0), On remarque que d’une part, (u, v) est libre, et que, d’autre part,
v = (1, 0, 1), w = (1, 2, −1) et (u, v, w) est liée car :
F = Vect (u, v, w). 2u − v = 2(1, 1, 0) − (1, 0, 1) = (1, 2, −1) = w.
Trouver une base de F .
On conclut que (u, v) est une base de F .

Méthode
Essayer de :
Pour déterminer la di- • trouver une base B de F , et on aura alors : dim (F ) = Card (B)
mension d’un sev de di- • utiliser la formule de Grassmann :
mension finie d’un ev dim (F + G) + dim (F ∩ G) = dim (F ) + dim (G).
➟ Exercice 20.8

314
Les méthodes à retenir

Exemple
Par définition de F , la famille (f, g, h) engendre F .
Montrons que (f, g, h) est libre.
On note E = RR , f, g, h : R −→ R les Soit (a, b, c) ∈ R3 tel que af + bg + ch = 0.
applications définies, pour tout x ∈ R,
On a : ∀x ∈ R, a + b e x + c e −x = 0.
par :
Par le changement de variable t = e x , on déduit :
f (x) = 1, g(x) = e x , h(x) = e −x ,
1
∀t ∈ ]0 ; +∞[, a + bt + c = 0,
et F = Vect (f, g, h). t
Déterminer dim (F ). c’est-à-dire : ∀t ∈ ]0 ; +∞[, bt2 + at + c = 0.
Le polynôme bX2 + aX + c s’annule donc en une infinité de réels (les
réels > 0), donc c’est le polynôme nul, d’où :
b = 0, a = 0, c = 0.
Ainsi, (f, g, h) est libre.
Puisque (f, g, h) est libre et engendre F , (f, g, h), est une base de F
et on conclut : dim (F ) = 3.

Méthode

Il suffit de montrer, par exemple : F ⊂ G et dim (F ) = dim (G).


Pour montrer que deux
sev F, G d’un ev E de di-
mension finie sont égaux

Exemple
On remarque : x = u + 2v et y = 3u − 2v. donc G ⊂ F .
Dans R3 , on note : De plus, il est clair que (u, v) est libre et que (x, y) est libre, donc :
dim (G) = 2 = dim (F ).
u = (1, 1, 0), v = (1, 0, 1),
On conclut : F = G.
x = (3, 1, 2), y = (1, 3, −2),
F = Vect (u, v), G = Vect (x, y).
Montrer : F = G.

Méthode
Essayer de :
Pour montrer que deux • montrer l’une des deux égalités F ∩ G = {0} ou F + G = E, et
sev F, G d’un ev E de montrer : dim (F ) + dim (G) = dim (E)
dimension finie sont sup- • montrer qu’il existe une base F de F et une base G de G telles
plémentaires dans E que F ∪ G, obtenue en juxtaposant F et G, soit une base de E.
➟ Exercice 20.3

315
Chapitre 20 – Espaces vectoriels de dimension finie

Exemple
Il est clair que F et G sont bien des sev de E.
Soit X = (x, y, z) ∈ F ∩ G.
Dans E = R3 , on note On a x = y = z et x + y + z = 0, donc 3x = 0, x = 0, X = 0.
u = (1, 1, 1), F = Ru, Ainsi : F ∩ G = {0}.
Le sev F est une droite vectorielle, c’est-à-dire dim (F ) = 1, et le sev G
G = {(x, y, z) ∈ R3 ; x + y + z = 0}.
est un plan vectoriel, c’est-à-dire dim (G) = 2.
Montrer que F et G sont des sev supplé- Il en résulte : dim (F ) + dim (G) = 1 + 2 = 3 = dim (E).
mentaires dans E.
On conclut que F et G sont des sev de E supplémentaires dans E.

Méthode

Extraire de F une sous-famille libre de plus grand cardinal. Le rang


Pour déterminer le rang
de F est alors le cardinal de cette sous-famille.
d’une famille finie F de
➟ Exercice 20.4
vecteurs d’un ev

Exemple
•On remarque : c2 + s2 = e, donc, par exemple, s2 se décompose
linéairement sur e et c2 .
Déterminer le rang de la famille •Montrons que la famille (e, c1 , s1 , c2 ) est libre.
F = (e, c1 , c2 , s1 , s2 ) Soit (α, β, γ, δ) ∈ R4 tel que : αe + βc1 + γs1 + δc2 = 0.
On a : ∀x ∈ R, α + β cos x + γ sin x + δ cos2 x = 0.
d’applications de R dans R définies, pour
tout x ∈ R, par : En remplaçant x par π/2, par −π/2, on déduit : α+γ = 0 et α−γ = 0,
donc : α = γ = 0.
e(x) = 1, c1 (x) = cos x, s1 (x) = sin x, On a donc : ∀x ∈ R, β cos x + δ cos2 x = 0.
c2 (x) = cos x, s2 (x) = sin x.
2 2
En remplaçant x par 0, par π, on déduit : β + δ = 0 et −β + δ = 0,
d’où β = δ = 0.
Ceci montre que la famille (e, c1 , s1 , c2 ) est libre.
On conclut : rg (F ) = 4.

316
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
20.1 Si des polynômes P0 , ..., Pn de K[X] vérifient deg (Pi ) = i pour tout i ∈ {0, ..., n}, alors V F
(P0 , ..., Pn ) est une base de Kn [X].

20.2 Si une famille (P0 , ..., Pn ) de polynômes est une base de Kn [X], alors, pour chaque i V F
de {0, ..., n}, Pi est de degré i.

20.3 Dans R2 [X], la famille V F

A = X2 + X + 1, B = X2 − X − 2, C = X2 + 2X + 3, D = X2 − 3X + 2

est libre.

20.4 On a, pour tout (n, p) ∈ (N∗ )2 : dim Mn,p (K) = np. V F




20.5 Soient E un ev de dimension finie, n = dim (E), F une famille finie de E. V F


Deux des trois propriétés suivantes entraînent chaque fois la troisième :
(1) F est libre, (2) F engendre E (3) Card (F) = n.

20.6 Soient E un ev de dimension finie, F, G deux sev de E. V F


Deux des trois propriétés suivantes entraînent chaque fois la troisième :
(1) F + G = E, (2) F ∩ G = {0}, (3) dim (F ) + dim (G) = dim (E).

20.7 Soient E un ev de dimension finie, F, G deux


 sev de E. V F
Si dim (E) = 5, dim (F ) = 3, dim (G) = 3 , alors F ∩ G 6= {0}.

20.8 Si E est un ev de dimension finie égale à n et si F est une famille finie liée et génératrice V F
de E, alors : Card (F) > n + 1.

20.9 Une famille finie de p vecteurs d’un ev est liée si et seulement si son rang est inférieur V F
ou égal à p.

20.10 Si F et G sont deux familles finies d’un ev, alors rg (F ∪ G) = rg (F) + rg (G). V F

317
Chapitre 20 – Espaces vectoriels de dimension finie

Énoncés des exercices


20.1 Exemple de recherche d’un supplémentaire d’un sev dans un ev

On note E = R4 et : −

x = (1, −1, 1, −1), −

y = (1, 2, 3, 4), F = Vect (−

x, −

y ).
a) Former un système d’équations cartésiennes de F.
b) Déterminer un supplémentaire de F dans E, par une base, et par un système d’équations
cartésiennes.

20.2 Exemple de base de R4 [X]


On note, dans R[X] :
P0 = 1, P1 = X, P2 = (X − 1)X(X + 1), P3 = X2 (X + 1), P4 = (X − 1)X(X + 1)2 .
Montrer que B = (P0 , ..., P4 ) est une base de R4 [X].

20.3 Exemple de deux sev supplémentaires dans un ev de dimension infinie

On note E = RR le R-ev de toutes les applications de R dans R et :


 
F = f ∈ E ; f (0) = 0 , A = F = g ∈ E ; g(0) 6= 0 .
a) Vérifier que F est un sev de E. Est-ce que A est un sev de E ?
b) Montrer que, pour toute g ∈ A, la droite vectorielle Rg est un supplémentaire de F
dans E.

20.4 Exemple de calcul du rang d’une famille de fonctions

On note f : R −→ R, x 7−→ x + 1, g : R −→ R, x 7−→ x2 .


Quel est le rang de la famille A = f, g, f ◦ f, f ◦ g, g ◦ f, g ◦ g ?


20.5 Une base de Kn [X]

Soient n ∈ N∗ , (a, b) ∈ K2 tel que a 6= b.


On note, pour tout i ∈ [[0 ; n]] : Pi = (X − a)i (X − b)n−i .
Montrer que la famille (Pi )06i6n est une base de Kn [X].

20.6 Racine carrée d’un entier non carré parfait


Soit N ∈ N tel que N ne soit le carré d’aucun entier. Montrer :

a) N ∈ /Q

b) (1, N ) est Q-libre.

20.7 Croissance du défaut de rang d’une famille de vecteurs


Soient E un K-ev, n ∈ N∗ , (x1 , ..., xn ) ∈ E n .
Montrer que l’application δ : {1, ..., n} −→ N, i 7−→ i − rg (x1 , ..., xi ) est croissante.

318
Du mal à démarrer ?

20.8 Dimensions de sommes et d’intersections de sev


Soit E un K-ev de dimension finie.
a) Montrer, pour tous sev F, U, V de E tels que V ⊂ U :

dim (F + U ) − dim (F + V ) 6 dim (U ) − dim (V )


(

dim (F ∩ U ) − dim (F ∩ V ) 6 dim (U ) − dim (V ).

b) En déduire, pour tous sev F, G, H de E :

dim (F ∩ G) + dim (G ∩ H) 6 dim (G) + dim (F ∩ H)


(

dim (F ∩ G) + dim (H) 6 dim (G + H) + dim (F ∩ H).

20.9 Base formée de polynômes d’interpolation de Lagrange


Soient n ∈ N∗ , a0 , ..., an ∈ K deux à deux distincts.
Y
(X − aj )
On note, pour tout i ∈ [[0 ; n]] : Li =
06j6n, j6=i
Y .
(ai − aj )
06j6n, j6=i
Montrer que la famille L = (L0 , ..., Ln ) est une base de Kn [X].

Du mal à démarrer ?


20.1 a) En notant w = (x, y, z, t) un élément quel- 2) Montrer que (Pi )06i6n est libre, en revenant à
conque de E, éliminer (a, b) ∈ R2 dans : la définition et en évaluant les polynômes en ai par

→ exemple.
w = a−

x + b−

y.
3) Utiliser un argument de dimension.
b) Considérer, par exemple :


u = (1, 0, 0, 0) et −
→v = (0, 1, 0, 0). 20.6 a) Raisonner par l’absurde et utiliser (par exemple)
le théorème de Gauss.
20.2 •Vérifier d’abord que P0 , ..., P4 sont dans R4 [X]. b) Utiliser a).
•Montrer que B est libre.
•Utiliser un argument de dimension. 20.7 Pour i 6 j, majorer rg (x1 , ..., xj ) en décomposant
(x1 , ..., xj ) en (x1 , ..., xi , xi+1 , ..., xj ).
20.3 a) Remarquer que A ne contient pas 0.
b) Pour g ∈ A fixée, montrer que Rg et F sont sup- 20.8 a) Utiliser la formule de Grassmann.
plémentaires dans E en revenant à la définition de
b) 1) Appliquer a) 1) à (F, G, F ∩ G) à la place de
deux sev supplémentaires dans un ev.
(F, U, V ).
Pour décomposer un élément quelconque de E sur Rg
et F , on pourra raisonner par analyse et synthèse. 2) Utiliser a) 1) et la formule de Grassmann.

20.4 Exprimer les éléments de A.


20.9 •Vérifier : ∀i ∈ [[0 ; n]], Li ∈ Kn [X].
•Montrer que L est libre, en revenant à la définition.
20.5 1) Vérifier : ∀i ∈ [[0 ; n]], Pi ∈ Kn [X].
•Utiliser un argument de dimension.

319
Chapitre 20 – Espaces vectoriels de dimension finie

Vrai ou Faux, les réponses


20.1 D’après l’hypothèse, la famille (P0 , ..., Pn ) est une famille de polynômes non nuls éche- V F
lonnée en degré, donc est libre.
Comme cette famille comporte n + 1 éléments et que Kn [X] est de dimension n + 1, il en
résulte que cette famille est une base de Kn [X].

20.2 Contre-exemples : Pi = Xn−i , 0 6 i 6 n, ou Pi = (X − 1)i (X + 1)n−i , 0 6 i 6 n. V F

20.3 Il s’agit d’une famille de quatre polynômes dans R2 [X] qui est un ev de dimension 3, V F
donc cette famille est liée.
20.4 C’est un résultat du cours. V F

20.5 C’est un résultat du cours. V F

20.6 C’est un résultat du cours. V F

20.7 On a, d’après la formule de Grassmann : V F


dim (F ∩ G) = dim (F ) + dim (G) − dim (F + G) > 3 + 3 − 5 = 1,
donc : F ∩ G 6= {0}.

20.8 Puisque F est génératrice de E, on a Card (F) > n. V F


Si Card (F) = n, alors F est une base de E, donc F n’est pas liée, contradiction.
Donc : Card (F) > n + 1.

20.9 Un résultat correct est : une famille finie de p vecteurs est liée si et seulement si sont V F
rang est strictement inférieur à p.

20.10 La formule est fausse dès que : F = G et rg (F) > 1. V F


D’après la formule de Grassmann :
rg (F ∪ G) = rg (F) + rg (G) − dim Vect (F ∩ Vect (G) ,
 

d’où l’on déduit un énoncé correct : rg (F ∪ G) 6 rg (F) + rg (G).

320
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
20.1 2e méthode : utilisation d’un déterminant

a) Soit −

w = (x, y, z, t) ∈ E. On a : D’après le cours sur les déterminants, puisque E est de di-
mension 4 et que la famille considérée contient 4 vecteurs, il


w ∈F suffit de montrer que le déterminant D de cette famille dans
⇐⇒ ∃ (a, b) ∈ R2 , − →
w = a− →
x + b−→
y la base canonique de R4 n’est pas nul. On a, en développant
      par rapport à la dernière colonne, deux fois de suite :
x 1 1 1 1 1 0
1 1 1
∃ (a, b) ∈ R2 , 
y −1 + b 2 −1 2 0 1 1 3
     
⇐⇒ z  = a  1  3 D= =− 1 3 0 =− = −7,
1 3 0 0 −1 4
t −1 4 −1 4 0
−1 4 0 0

 x=a+b ainsi D 6= 0,
et on conclut que G est un supplémentaire de F dans E.



y = −a + 2b
⇐⇒ ∃ (a, b) ∈ R2 ,

 z = a + 3b •Il est clair qu’un système d’équations cartésiennes de G est :

 
t = −a + 4b z = 0

 t = 0.
2x − y = 3a
20.2




x + y = 3b
⇐⇒ ∃ (a, b) ∈ R2 , •D’abord, il est clair que : ∀k ∈ [[0 ; 4]], Pk ∈ R4 [X].
4z − 3t = 7a
•Montrons que B = (P0 , ..., P4 ) est libre.




z + t = 7b

4
Soit (a0 , ..., a4 ) ∈ R5 tel que :
X
 2x − y ak Pk = 0.
4z − 3t
 = k=0
En prenant les valeurs en 0, en −1, on déduit : a0 = 0 et

⇐⇒ 3 7
x + y = z + t
 a0 − a1 = 0, d’où a1 = 0.
3 7 On a alors :
(
14x − 7y − 12z + 9t = 0 0 = a2 P2 + a3 P3 + a4 P4
⇐⇒ ⇐⇒ a2 (X − 1)X(X + 1) + a3 X2 (X + 1) + a4 (X − 1)X(X + 1)2
7x + 7y − 3z − 3t = 0.
= X(X + 1) a2 (X − 1) + a3 X + a4 (X − 1)(X + 1)
 

On obtient ainsi un système d’équations cartésiennes de F, = X(X + 1) a4 X2 + (a2 + a3 )X − (a2 + a4 ) ,


 

et il n’y a pas unicité d’un système d’équations cartésiennes d’où : a4 X2 + (a2 + a3 )X − (a2 + a4 ) = 0,
de F. puis : a4 = 0, a2 + a3 = 0, −(a2 + a4 ) = 0,
b) •Considérons, par exemple : − →
u = (1, 0, 0, 0), − →v = et donc : a4 = 0, a2 = 0, a3 = 0.
(0, 1, 0, 0), G = Vect (− →
u, −→
v ). Pour montrer que G est
un supplémentaire de F dans E, il suffit de montrer que la Ceci montre que B est libre.
famille (−

x, −

y,−

u, −→
v ) est libre. •Comme B est libre et que Card (B) = 5 = dim R4 [X] , on

conclut : B est une base de R4 [X].
1re méthode :
20.3
Soit (a, b, c, d) ∈ R4 . On a : a) 1) •Il est clair que F ⊂ E et que 0 ∈ F (où on a noté 0

→ l’application constante nulle de R dans R).
a−

x + b− →
y + c−→u + d−→v = 0
          •On a, pour tout α ∈ R et toutes f, h ∈ F :
1 1 1 0 0
−1 (αf + h)(0) = αf (0) + h(0) = α0 + 0 = 0,
 + b   + c   + d 1 = 0
2 0    
⇐⇒ a   1  3 0 0 0 donc αf + h ∈ F.
−1 4 0 0 0
  On conclut que F est un sev de E.
a+b+c=0 a=0
2) Il est immédiat que A n’est pas un sev de E, car, par

 

 
exemple, 0 ∈

−a + 2b + d = 0 
b = 0
⇐⇒ ⇐⇒ / A.
a + 3b = 0

 c = 0

 b) Soit g ∈ A fixée.
 
−a + 4b = 0 d = 0.
 
1) Soit f ∈ (Rg) ∩ F. Il existe alors α ∈ R tel que f = αg,

→ −
→ −
→ −

Ceci montre que ( x , y , u , v ) est libre, et on conclut que et on a f (0) = 0. D’où : αg(0) = f (0) = 0. Comme
G est un supplémentaire de F dans E et qu’une base de G g(0) 6= 0, il en résulte α = 0, donc f = αg = 0. Ceci montre :
est (−

u, −

v ). (Rg) ∩ F = {0}.

321
Chapitre 20 – Espaces vectoriels de dimension finie

n−1
2) Soit ϕ ∈ E. On veut montrer que ϕ se décompose linéai-
c’est-à-dire :
X
λj+1 (X − a)j (X − b)n−1−j = 0.
rement sur Rg et F, c’est-à-dire montrer qu’il existe α ∈ R
et f ∈ F telles que : ϕ = αg + f. Raisonnons par analyse et
j=0
En réitérant, on obtient successivement : λ1 = 0, ..., λn = 0.
synthèse.
Ceci montre que (Pi )06i6n est libre.
•S’il existe (α, f ) convenant, alors :
Comme la famille (Pi )06i6n est libre et que
ϕ(0) = αg(0) + f (0) = αg(0),
Card (Pi )06i6n = n + 1 = dim Kn [X] ,
 
ϕ(0) ϕ(0)
donc α = , puis f = ϕ − αg = ϕ − g. on conclut que (Pi )06i6n est une base de Kn [X].
g(0) g(0)
20.6
•Réciproquement, montrons que le couple (α, f ) précédem- √
ment trouvé convient. a) Raisonnons par l’absurde : supposons N ∈ Q.
ϕ(0) ϕ(0)
Notons donc α = et f = ϕ − g. Il existe alors (p, q) ∈ (N∗ )2 tel que :
g(0) g(0) √ p
N = et p ∧ q = 1.
ϕ(0) q
Alors, αf + g = ϕ et f (0) = ϕ(0) − = 0,
g(0) On a donc : N q 2 = p2 .
donc f ∈ F. Alors, q divise p2 , et comme p ∧ q = 1, on déduit, par le
Ceci montre que le couple (α, f ) convient. théorème de Gauss : q = 1.
On a donc montré : (Rg) + F = E. Mais alors N = p2 , contradiction.

Finalement : Rg et F sont deux sev de E supplémentaires Ceci montre : N ∈
/ Q.

dans E, ou encore : Rg est un supplémentaire de F dans E. b) Soit (α, β) ∈ Q2 tel que α + β N = 0.
√ α
Remarque : Il est alors clair, puisque A est un ensemble Si β 6= 0, alors N = − ∈ Q, contradiction.
infini, que F admet une infinité de supplémentaires dans E. β

Donc β = 0, puis α = −β N = 0.
20.4 √
Exprimons les (six) éléments de A : Ceci montre que (1, N ) est Q-libre.

f (x) = x + 1, g(x) = x2 , 20.7


(f ◦ f )(x) = (x + 1) + 1 = x + 2, (f ◦ g)(x) = x2 + 1, Soit (i, j) ∈ {1, ..., n}2 tel que i 6 j.
(g ◦ f )(x) = (x + 1)2 = x2 + 2x + 1, (g ◦ g)(x) = x4 . Il s’agit de montrer : δ(i) 6 δ(j),
c’est-à-dire : i − rg (x1 , ..., xi ) 6 j − rg (x1 , ..., xj ).
•On remarque que les cinq premiers éléments de A sont des On a :
fonctions polynomiales de degré 6 2, donc se décomposent rg (x1 , ..., xj )
sur
= dim Vect (x1 , ..., xj )
u : x 7−→ 1, v : x 7−→ x, w : x 7−→ x2 .
= dim Vect (x1 , ..., xi , xi+1 , ..., xj )
D’autre part : u = f ◦ f − f, v = 2f − f ◦ f, w = g.
dim Vect (x1 , ..., xi ) + Vect (xi+1 , ..., xj )

Ainsi, le sev engendré par les cinq premières fonctions de A =
est le même que celui engendré par (u, v, w), donc le rang de 6 dim Vect (x1 , ..., xi ) + dim Vect (xi+1 , ..., xj )
cette famille de cinq éléments est égal à 3.
6 dim Vect (x1 , ..., xi ) + Card (xi+1 , ..., xj )
•Comme g ◦ g est une fonction polynomiale de degré 4, g ◦ g = rg (x1 , ..., xi ) + (j − i)
n’est pas dans le sev engendré par (u, v, w).
On conclut : rg (A) = 4. d’où l’inégalité voulue.

20.5 20.8
1) D’abord, il est clair que : ∀i ∈ [[0 ; n]], Pi ∈ Kn [X]. Pour la commodité, notons d pour dim.

2) Montrons que (Pi )06i6n est libre. a) Soient F, U, V des sev de E tels que V ⊂ U .
n 1) On a, en utilisant la formule de Grassmann :
Soit (λi )06i6n ∈ Kn+1 tel que :
X
λi Pi = 0.  
i=0 d(U ) − d(V ) − d(F + U ) − d(F + V )
En prenant la valeur en a, comme Pi (a) = 0 pour tout i > 1,
 
= d(U ) − d(V ) − d(F ) + d(U ) − d(F ∩ U )
on obtient λ0 P0 (a) = 0, puis, comme P0 (a) = (a − b)n 6= 0, 
on déduit λ0 = 0. + d(F ) + d(V ) − d(F ∩ V )
En reportant et en simplifiant par X − a, on déduit : = d(F ∩ U ) − d(F ∩ V ).

Comme V ⊂ U , on a F ∩ V ⊂ F ∩ U ,
Xn
λi (X − a)i−1 (X − b)n−i = 0,
i=1
donc d(F ∩ V ) 6 d(F ∩ U ), d’où l’inégalité voulue.

322
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
2) De même : 20.9
•D’abord, il est clair que, pour tout i ∈ [[0 ; n]], Li existe et
 
d(F ∩ U ) − d(F ∩ V ) − d(U ) − d(V )
 Li ∈ Kn [X].
= d(F + U ) − d(F ) − d(U )
 •Montrons que L = (L0 , ..., Ln ) est libre.
− d(F + V ) − d(F ) − d(V ) − d(U ) + d(V ) n
Soit (λ0 , ..., λn ) ∈ Kn+1 tel que
 X
= d(F + U ) − d(F + V ) − 2 d(U ) − d(V ) λk Lk = 0.
 k=0
6 − d(U ) − d(V ) 6 0,
Soit k ∈ [[0 ; n]] fixé.
d’où l’inégalité voulue.
|{z}
1) X n  n
On a : 0 =
X
b) 1) On applique a) 1) à (F, G, G ∩ H) à la place de λi Li (ak ) = λi Li (ak ).
(F, U, V ), ce qui est possible car G ∩ H ⊂ G : i=0 i=0
Mais, pour tout i ∈ [[0 ; n]], Li =
Y Y
d(F ∩ G) − d(F ∩ G ∩ H) 6 d(G) − d(G ∩ H), (X − aj ) / (ai − aj ),
j6=i j6=i
d’où :
si
(
1 i=k
d(F ∩ G) + d(G ∩ H) donc : ∀i ∈ [[0 ; n]], Li (ak ) =
0 si i 6= k.
6 d(G) + d(F ∩ G ∩ H) 6 d(G) + d(F ∩ H).
n
D’où :
X
2) D’après 1) et la formule de Grassmann : 0= λi Li (ak ) = λk .
i=0
d(G + H) + d(F ∩ H) = d(G) + d(H) − d(G ∩ H) + d(F ∩ H)
 Ceci montre que L est libre.
> d(G) + d(H) − d(G) + d(F ∩ H) − d(F ∩ G) + d(F ∩ H)
•Comme L est libre et Card (L) = n + 1 = dim Kn [X]), on
= d(H) + d(F ∩ G). conclut : L est une base de Kn [X].

323
Chapitre 21 – Applications linéaires

Applications linéaires
Applications linéaires
Chapitre 21
Plan
Les méthodes à retenir 325
Thèmes abordés dans les exercices
• Détermination du noyau, de l’image d’une application li-
Vrai ou faux ? 331 néaire, obtention d’inclusions ou d’égalités faisant interve-
Les énoncés des exercices 332 nir noyaux et images d’applications linéaires
Du mal à démarrer ? 334
• Montrer qu’une certaine application linéaire est injective,
Vrai ou faux, les réponses 335
est surjective, est bijective
Les corrigés des exercices 336
• Manipulation de projecteurs
• Détermination du rang d’une application linéaire, obtention
de résultats sur le rang d’une application linéaire.

On note :
Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
K pour un corps commutatif
• Définition et propriétés des applications linéaires, opéra-
tions sur les applications linéaires et les endomorphismes,
Par commodité, on utilise les définition et propriétés du noyau et de l’image d’une appli-
abréviations suivantes : cation linéaire
ev : espace vectoriel • Définition et caractérisation des projecteurs d’un espace
vectoriel
sev : sous-espace vectoriel
• Théorème du rang et ses conséquences pour les applications
linéaires et les endomorphismes en dimension finie.

324
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer de :
Pour montrer qu’une ap- • revenir à la définition d’une application linéaire, c’est-à-dire
plication f : E −→ F montrer :
est linéaire, où E et F ∀λ ∈ K, ∀x, y ∈ E, f (λx + y) = λf (x) + f (y)
sont des K-ev • montrer que f s’obtient, par certaines opérations, à partir d’ap-
plications linéaires.

Exemple
D’abord, R[X] est bien un R-ev.
On a, pour tous α ∈ R, P, Q ∈ R[X] :
Montrer que l’application
f (αP + Q) = X(αP + Q) + (αP + Q)0 = (αXP + XQ) + (αP 0 + Q 0 )
f : R[X] −→ R[X], P 7−→ XP + P 0
= α(XP + P 0 ) + (XQ + Q 0 ) = αf (P ) + f (Q),
est linéaire. donc f est linéaire.

Méthode
Revenir aux définitions, avec les notations usuelles :
Pour manipuler noyau, Ker (f ) = x ∈ E ; f (x) = 0 ,

image, somme, loi ex-
terne, composition d’ap- Im (f ) = y ∈ F ; ∃ x ∈ E, y = f (x) ,

plications linéaires 
(f + g)(x) = f (x) + g(x), (λf )(x) = λf (x), (g ◦ f )(x) = g f (x) .
➟ Exercices 21.1 à 21.5, 21.9, 21.10

Exemple
•L’inclusion {0} ⊂ Ker (f − ag) ∩ Ker (f − bg) est évidente.
•Soit x ∈ Ker (f − ag) ∩ Ker (f − bg).
Soient E, F deux K−ev, a, b ∈ K tels
que a 6= b, f, g ∈ L(E, F ) tels que : On a donc : f (x) − ag(x) = 0 et f (x) − bg(x) = 0,
d’où, par différence : (a − b)g(x) = 0.
Ker (f ) ∩ Ker (g) = {0}. Comme a 6= b, on déduit g(x) = 0, puis f (x) = ag(x) = 0.
Montrer : Ainsi : Ker (f − ag) ∩ Ker (f − bg) ⊂ Ker (f ) ∩ Ker (g) ⊂ {0}.
Ker (f − ag) ∩ Ker (f − bg) = {0}.
On conclut : Ker (f − ag) ∩ Ker (f − bg) = {0}.

325
Chapitre 21 – Applications linéaires

Méthode

Revenir à la définition : Ker (f ) = x ∈ E ; f (x) = 0 .



Pour déterminer le
noyau d’une application Il s’agit donc de résoudre l’équation f (x) = 0, d’inconnue x ∈ E.
linéaire f : E −→ F ,
sans considération de ➟ Exercices 21.1, 21.2, 21.4
dimension

Exemple
1) On a, pour tous α ∈ R, P, Q ∈ E :
f (αP + Q) = (αP + Q)(X + 1) − (αP + Q)(X)
On note E = R[X] et    
= αP (X + 1) + Q(X + 1) − αP (X) + Q(X)
f : E −→ E, P 7−→ P (X + 1) − P (X).    
= α P (X + 1) − P (X) + Q(X + 1) − Q(X) = αf (P ) + f (Q),
Vérifier f ∈ L(E) et déterminer Ker (f ). donc : f ∈ L(E).
2) •Soit P ∈ Ker (f ).
On a donc P (X + 1) = P (X), d’où, par récurrence immédiate :
∀n ∈ N, P (n) = P (0).
Le polynôme P − P (0) s’annule en une infinité de points (les n ∈ N),
donc P − P (0) = 0, P = P (0), P est constant.
•Réciproquement, pour tout polynôme constant P , on a f (P ) = 0.
On conclut : Ker (f ) est l’ensemble des polynòmes constants.
Autrement dit : Ker (f ) = R0 [X].

Méthode

Notant f : E −→ F l’application linéaire, montrer Ker (f ) = {0},


Pour montrer qu’une ap-
c’est-à-dire montrer :
plication linéaire est in- 
jective ∀x ∈ E, f (x) = 0 =⇒ x = 0 .

Exemple
1) •Pour toute f ∈ E, T (f ) : x 7−→ xf (x) est continue sur R, par
produit d’applications continues, donc T (f ) ∈ E.
On note E = C(R, R) et T : E −→ E •On a, pour tous α ∈ R, f, g ∈ E :
l’application qui, à toute f ∈ E, associe 
l’application T (f ) définie, par : ∀x ∈ R, T (αf + g)(x) = x(αf + g)(x) = x αf (x) + g(x)

∀x ∈ R, T (f )(x) = xf (x). = αxf (x) + xg(x) = αT (f )(x) + T (g)(x) = αT (f ) + T (g) (x),
donc : T (αf + g) = αT (f ) + T (g).
Vérifier T ∈ L(E) et montrer que T est
Ceci montre que T est linéaire.
injective.
Ainsi : T ∈ L(E).
2) Soit f ∈ Ker (T ).
On a alors T (f ) = 0, c’est-à-dire : ∀x ∈ R, xf (x) = 0,
d’où, en divisant par x : ∀x ∈ R∗ , f (x) = 0.

326
Les méthodes à retenir

L’application f est nulle sur R∗ et continue en 0, donc f (0) = 0, puis


f = 0.
Ceci montre Ker (T ) = {0}, donc T est injectif.

Méthode

Essayer de :
Pour déterminer l’image
d’une application li- • revenir à la définition : Im (f ) = y ∈ F ; ∃ x ∈ E, y = f (x)


néaire f : E −→ F , • chercher l’image par f d’une famille génératrice de E.


sans considération de
➟ Exercices 21.1, 21.2, 21.4
dimension

Exemple
1) On a, pour tous α ∈ R, P, Q ∈ E :
f (αP + Q) = X(αP + Q)0 = X(αP 0 + Q 0 )
On note E = R[X],
= αXP 0 + XQ 0 = αf (P ) + f (Q),
F = {P ∈ E ; P (0) = 0},
donc f est linéaire.
f : E −→ E, P 7−→ XP 0 . On conclut : f ∈ L(E).
Vérifier f ∈ L(E) et montrer :
2) •On a, pour tout P ∈ E : f (P )(0) = 0P 0 (0) = 0,
Im (f ) = F. donc : Im (f ) ⊂ F .
•Soit P ∈ F . Puisque P (0) = 0, il existe A ∈ E tel que P = XA. Il est
clair que, par primitivation pour un polynôme, il existe B ∈ E tel que
B 0 = A.
On a alors P = XB 0 = f (B), donc P ∈ Im (f ).

On conclut : Im (f ) = F .

Méthode

Notant f : E −→ F l’application linéaire, montrer Im (f ) = F, c’est-


Pour montrer qu’une ap-
à-dire montrer :
plication linéaire est sur-
jective ∀y ∈ F, ∃ x ∈ E, y = f (x).

Exemple
D’après le cours, D est linéaire.
N
Soit Q ∈ E. Il existe N ∈ N, a0 , ..., aN ∈ R tels que Q = ak Xk .
X
On note E = R[X] et
k=0
D : E −→ E, P 7−→ P 0 . N
ak
En notant P = Xk+1 , on a P ∈ E et D(P ) = P 0 = Q.
X
Vérifier D ∈ L(E) et montrer que D est k=0
k+1
surjectif. Ceci montre que D est surjectif.
On peut remarquer que P est une primitive de Q.

327
Chapitre 21 – Applications linéaires

Méthode
Notant f : E −→ F l’application linéaire, essayer de :
Pour montrer qu’une ap- • montrer : Ker (f ) = {0} et Im (f ) = F
plication linéaire est bi- • trouver une application g : F −→ E telle que :
jective, sans considéra- g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdF .
tion de dimension
L’application g est alors la réciproque de f , et g est linéaire.

Exemple

(e − ϕ) ◦ (e + ϕ + ϕ2 ) = e − ϕ3 = e
On remarque :
Soit E un K-ev, e = IdE , ϕ ∈ L(E) tel (e + ϕ + ϕ2 ) ◦ (e − ϕ) = e − ϕ3 = e
que ϕ3 = 0. Montrer e − ϕ ∈ GL(E) et
donc e − ϕ ∈ GL(E) et (e − ϕ)−1 = e + ϕ + ϕ2 .
exprimer (e − ϕ)−1 .

Méthode

Il suffit de montrer Ker (f ) = {0} ou Im (f ) = E.


Pour montrer qu’un
endomorphisme f d’un
ev E de dimension finie
est bijectif

Exemple
1) •Pour tout P ∈ E, on a deg (P ) 6 n, donc deg (P 0 ) 6 n − 1, puis
deg (XP 0 ) 6 n, donc deg (XP 0 + P ) 6 n, et enfin f (P ) ∈ E.
Soit n ∈ N∗ . On note E = Rn [X] et : •On a, pour tous α ∈ R, P, Q ∈ E :
f : E −→ E, P 7−→ XP 0 + P. f (αP + Q) = X(αP + Q)0 + (αP + Q)
Vérifier f ∈ L(E) et montrer que f est = α(XP 0 + P ) + (XQ 0 + Q) = αf (P ) + f (Q),
bijectif. donc f est linéaire.
Ainsi : f ∈ L(E).
2) Puisque E est de dimension finie (égale à n + 1), d’après le cours
pour montrer que f est bijectif, il suffit de montrer, par exemple, que
f est injectif.
Soit P ∈ Ker (f ). Supposons P 6= 0 et notons d = deg (P ) 6 n. Il existe
d
a0 , ..., ad ∈ R, avec ad 6= 0, tels que P = ak Xk . Le coefficient du
X

k=0
terme de degré d de f (P ) est dad + ad = (d + 1)ad , qui est non nul,
contradiction avec f (P ) = 0.
Ceci montre Ker (f ) = {0}, donc f est injectif.
Puisque E est de dimension finie et que f ∈ L(E) est injectif, on
conclut, d’après le cours, que f est bijectif.

328
Les méthodes à retenir

Méthode

Utiliser le théorème du rang :


Pour relier entre elles
les dimensions du noyau dim Ker (f ) + dim Im (f ) = dim (E).
 
et de l’image d’une
application linéaire ➟ Exercices 21.6, 21.7, 21.9, 21.13
f : E −→ F , où E
et F sont des ev de
dimensions finies

Exemple
On a, en utilisant la formule de Grassmann et le théorème du rang :
dim Im (f ) ∩ Ker (g) + dim Im (g) ∩ Ker (f )
 
Soient E un K-ev de dimension finie,
f, g ∈ L(E) tels que : = dim Im (f ) + dim Ker (g) − dim Im (f ) + Ker (g)

| {z }
Im (f ) + Ker (g) = Im (g) + Ker (f ) = E. =E
+ dim Im (g) + dim Ker (f ) − dim Im (g) + Ker (f )

Montrer que ces deux sommes sont di- | {z }
=E
rectes.
= dim Im (f ) + dim Ker (f ) + dim Ker (g) + dim Im (g) − 2 dim (E)
 

= dim (E) + dim (E) − 2 dim (E) = 0.


Comme les dimensions sont des entiers naturels, on déduit :
dim Im (f ) ∩ Ker (g) = 0 et dim Im (g) ∩ Ker (f ) = 0,
 

d’où Im (f ) ∩ Ker (g) = {0} et Im (g) ∩ Ker (f ) = {0}.


On conclut que les deux sommes de l’énoncé sont directes.

Méthode

Utiliser :
Pour manipuler le rang
d’une application li- • la définition du rang : rg (f ) = dim Im (f )


néaire f : E −→ F, où • le théorème du rang : rg (f ) = dim (E) − dim Ker (f ) .



E et F sont des ev de
dimensions finies ➟ Exercices 21.7 à 21.9, 21.13

329
Chapitre 21 – Applications linéaires

Exemple
1) Supposons Ker (g) = Im (f ).
•Soit x ∈ E.
Soient E, F, G des K-ev de dimensions
On a : f (x) ∈ Im (f ) = Ker (g), donc g f (x) = 0,

finies, f ∈ L(E, F ), g ∈ L(F, G). Mon-
trer : c’est-à-dire (g ◦ f )(x) = 0.
Ceci montre : g ◦ f = 0.
Ker (g) = Im (f )
 •En utilisant le théorème du rang :
g ◦ f = 0
⇐⇒ rg (f ) + rg (g) = dim Im (f ) + dim (F ) − dim Ker (g) = dim (F ).

rg (f ) + rg (g) = dim (F ).

2) Réciproquement, supposons :
g ◦ f = 0 et rg (f ) + rg (g) = dim (F ).
•Soit y ∈ Im (f ). Il existe x ∈ E tel que y = f (x).
On a : g(y) = g f (x) = (g ◦ f )(x) = 0, donc y ∈ Ker (g).


Ceci montre : Im (f ) ⊂ Ker (g).


•En utilisant le théorème du rang :
dim Ker (g) = dim (F ) − dim Im (g)
= dim (F ) − rg (g) = rg (f ) = dim Im (f ).
Ainsi : Im (f ) ⊂ Ker (g) et dim Im (f ) = dim Ker (g),
donc : Im (f ) = Ker (g).

Méthode
Essayer de :
Pour manipuler un pro- • utiliser l’égalité p ◦ p = p
jecteur p d’un ev E • utiliser la décomposition de tout élément x de E sous la forme :

x = p(x) + x − p(x) .
|{z} | {z }
∈Im (p) ∈Ker (p)

➟ Exercices 21.5, 21.11

Exemple

f ◦ f = (f ◦ g) ◦ f = f ◦ (g ◦ f ) = f ◦ g = f
On a :
Soient E un K-ev, f, g ∈ L(E) tels que : g ◦ g = (g ◦ f ) ◦ g = g ◦ (f ◦ g) = g ◦ f = g,
f ◦ g = f et g ◦ f = g. donc f et g sont des projecteurs de E.

Montrer que f et g sont des projecteurs


de E.

330
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
21.1 L’application f : R[X] −→ R[X], P 7−→ XP + 1 est linéaire. V F

21.2 L’application f : R[X] −→ R[X], P 7−→ X2 P est linéaire. V F

21.3 Si E, F sont des K-ev est si f ∈ L(E, F ) est bijective, alors f −1 est linéaire. V F

21.4 Si f ∈ L(E, F ) et s’il existe une famille finie F de E telle que F et f (F) soient libres, V F
alors f est injective.

21.5 On a, pour toutes f, g ∈ L(E, F ) : Im (f + g) = Im (f ) + Im (g). V F

21.6 On a, pour toutes f ∈ L(E, F ), g ∈ L(F, G) : Ker (f ) ⊂ Ker (g◦f ) et Im (g◦f ) ⊂ Im (g). V F

21.7 L’application linéaire f : R[X] −→ R[X], P 7−→ XP est surjective. V F

21.8 L’application linéaire g : R[X] −→ R[X], P 7−→ P 0 est surjective. V F

21.9 Si E et F sont des ev de dimensions finies et si f ∈ L (E, F ) est injective, alors f est V F
bijective.

21.10 Si E, F, G sont des K-ev de dimensions finies et si f ∈ L(E, F ) et g ∈ L(F, G), alors : V F

rg (g ◦ f ) 6 Min rg (f ), rg (g) .


331
Chapitre 21 – Applications linéaires

Énoncés des exercices


21.1 Étude de noyau et image d’une composée d’applications linéaires
Soient E, F, G des K-ev, f ∈ L(E, F ), g ∈ L(F, G). Montrer :
a) f Ker (g ◦ f ) = Ker (g) ∩ Im (f )


b) g −1 Im (g ◦ f ) = Ker (g) + Im (f ).


21.2 Noyau et image de la composée de deux applications linéaires


Soient E, F, G trois K-ev, f ∈ L(E, F ), g ∈ L(F, G). Montrer :
a) Ker (g ◦ f ) = f −1 Ker (g)


b) Ker (g ◦ f ) ⊃ Ker (f )
c) Im (g ◦ f ) = g Im (f )


d) Im (g ◦ f ) ⊂ Im (g).

21.3 Étude de noyaux et d’images de composées d’applications linéaires


Soient E, F, G des K-ev, u, v ∈ L(E, F ), f, g ∈ L(F, G). Montrer :
a) Ker (g ◦ u) ⊂ Ker (f ◦ u) ⇐⇒ Ker (g) ∩ Im (u) ⊂ Ker (f )
b) Im (g ◦ v) ⊂ Im (g ◦ u) ⇐⇒ Im (v) ⊂ Im (u) + Ker (g).

21.4 Étude de noyaux et images d’applications linéaires


Soient E, F, G trois K-ev, f ∈ L(E, F ), g ∈ L(F, G). Montrer :
a) Ker (g ◦ f ) = Ker (f ) ⇐⇒ Ker (g) ∩ Im (f ) = {0}
b) Im (g ◦ f ) = Im (g) ⇐⇒ Ker (g) + Im (f ) = F.
(On pourra utiliser l’exercice 21.2.)

21.5 Une composée qui est un projecteur ; noyau, image


Soient E, F des K-ev, f ∈ L(E, F ), g ∈ L(F, E) telles que f ◦ g = IdF .
Montrer que g ◦ f est un projecteur et déterminer son noyau et son image.

21.6 Caractérisation des endomorphismes f tels que Ker (f ) = Im (f ) en dimension finie


Soient E un K-ev de dimension finie, n = dim (E), f ∈ L(E). Montrer :
Ker (f ) = Im (f ) ⇐⇒ f 2 = 0 et n = 2 rg (f ) .


21.7 Endomorphismes vérifiant une condition de rang


Soient E un K-ev de dimension finie, n = dim (E), e = IdE , f, g ∈ L(E) tels que :
f + g = e et rg (f ) + rg (g) 6 n.
a) Établir que Im (f ) et Im (g) sont supplémentaires dans E et que : rg (f ) + rg (g) = n.
b) En déduire que f et g sont des projecteurs.

332
Énoncés des exercices

21.8 Inégalités sur le rang de la somme de deux applications linéaires

Soient E, F deux K-ev de dimensions finies, (f, f 0 ) ∈ L(E, F ) . Montrer :


2

rg (f ) − rg (f 0 ) 6 rg (f + f 0 ) 6 rg (f ) + rg (f 0 ).

21.9 Étude des endomorphismes de R3 tels que f 3 = 0 et f 2 6= 0

Soit f un endomorphisme de R3 nilpotent d’ordre trois, c’est-à-dire tel que f 3 = 0 et


f 2 6= 0. Montrer : Ker (f 2 ) = Im (f ), Im (f 2 ) = Ker (f ), rg (f ) = 2, rg (f 2 ) = 1.

21.10 Image et noyau de g ◦ f dans un cas particulier


Soient E un K-ev, f, g ∈ L(E) tels que :
Im (f ) ⊕ Ker (g) = E, Im (g) ⊕ Ker (f ) = E.
Montrer : Im (g ◦ f ) ⊕ Ker (g ◦ f ) = E.

21.11 CNS pour que la somme de deux projecteurs soit un projecteur


Soient E un C-ev, p, q deux projecteurs de E.
Démontrer que p + q est un projecteur si et seulement si : p ◦ q = q ◦ p = 0.

21.12 Deux endomorphismes qui commutent


Soient E un C-ev de dimension finie, e = IdE , (f, g) ∈ L(E) tel que :
2

f 2 − f ◦ g + 2f − e = 0.
Montrer : g ◦ f = f ◦ g.

21.13 Inégalité sur le rang de la composée de deux applications linéaires


Soient E, F, G trois K-ev de dimensions finies, f ∈ L(E, F ), g ∈ L(F, G).
a) Montrer : Ker g |Im (f ) = Ker (g) ∩ Im (f ).


b) En déduire : rg (g ◦ f ) = rg (f ) − dim Ker (g) ∩ Im (f ) .




c) Montrer : rg (g ◦ f ) > rg (f ) + rg (g) − dim (F ).

21.14 Endomorphismes transformant tout vecteur en un vecteur qui lui est colinéaire
Soient E un K-ev, f ∈ L(E). On suppose que, pour tout x ∈ E, la famille x, f (x) est


liée. Démontrer que f est une homothétie.

333
Chapitre 21 – Applications linéaires

Du mal à démarrer ?
21.1 On peut raisonner par équivalences logiques suc- 2) Appliquer le résultat précédent à (f + f 0 , −f 0 ) au
cessives, en utilisant la définition d’image directe, lieu de (f, f 0 ).
d’image réciproque, de noyau, d’image d’une appli-
cation linéaire. 21.9 •Remarquer Im (f 2 ) ⊂ Im (f ) et montrer que
Im (f 2 ) 6= Im (f ) en raisonnant par l’absurde. Obte-
21.2 Utiliser la définition d’une image directe, d’une image
nir ainsi :
réciproque, du noyau et de l’image d’une applica-
tion linéaire. On pourra raisonner par équivalences {0} & Im (f 2 ) & Im (f ) & R3 ,
logiques successives
puis passer aux dimensions.
21.3 a) 1) Supposer Ker (g ◦ u) ⊂ Ker (f ◦ u). •Remarquer Ker (f 2 ) ⊃ Ker (f ) et utiliser le théo-
Partir de y ∈ Ker (g) ∩ Im (u) et déduire y ∈ Ker (f ). rème du rang.
2) Supposer Ker (g) ∩ Im (u) ⊂ Ker (f ).
21.10 1) Soit y ∈ Im (g ◦ f ) ∩ Ker (g ◦ f ).
Partir de x ∈ Ker (g ◦ u) et déduire x ∈ Ker (f ◦ u).
Déduire f (y) = 0 puis y = 0.
b) 1) Supposer Im (g ◦ v) ⊂ Im (g ◦ u).
2) Soit x ∈ E.
Partir de y ∈ Im (v), déduire g(y) ∈ Im (g ◦ u),
Décomposer x sur Im (g) + Ker (f ), puis décomposer
puis y ∈ Im (u) + Ker (g).
un nouveau vecteur sur Im (f ) + Ker (g).
2) Supposer Im (v) ⊂ Im (u) + Ker (g). Obtenir x ∈ Im (g ◦ f ) + Ker (g ◦ f ).
Partir de z ∈ Im (g ◦ v), déduire l’existence de x ∈ E
tel que z = (g ◦ v)(x), puis l’existence de (t, w) ∈ E 2 21.11 Développer :
tel que v(x) = u(t) + w, et obtenir z ∈ Im (g ◦ u). (p + q)2 = (p + q) ◦ (p + q) = p2 + p ◦ q + q ◦ p + q 2 .
21.4 Séparer chaque équivalence logique demandée en Attention : a priori, p et q ne commutent pas ; on ne
deux implications. Pour chaque implication, passer peut donc pas remplacer p ◦ q par q ◦ p.
par les éléments et utiliser la définition de l’intersec- Une implication est évidente.
tion de deux sev, de la somme de deux sev, du noyau Pour la réciproque, ayant obtenu p◦q +q ◦p = 0, pen-
et de l’image d’une application linéaire. ser à composer par p ou par q à gauche ou à droite,
21.5 En notant p = g ◦ f , calculer p2 , montrer f = f ◦ p pour déduire de nouvelles égalités.
et g = p ◦ g, et utiliser les formules, valables pour
des applications linéaires : Ker (u) ⊂ Ker (v ◦ u) et 21.12 Obtenir (f − g + 2e) ◦ f = e. Se rappeler que, d’après
Im (v ◦ u) ⊂ Im (v). le cours, si E est de dimension finie et si u, v ∈ L(E)
vérifient u ◦ v = e, alors v ◦ u = e.
21.6 =⇒ : Montrer f 2 = 0 et utiliser le théorème du
rang. 21.13 Se rappeler d’abord que la notation g |Im (f ) désigne
⇐= : Montrer Im (f ) ⊂ Ker (f ), puis comparer les la restriction de g à Im (f ) au départ :
dimensions en utilisant le théorème du rang. g |Im (f ) : Im (f ) −→ G, y 7−→ g(y).
21.7 a) Obtenir d’abord Im (f ) + Im (g) = E, puis utiliser a) Revenir à la définition du noyau d’une application
la formule de Grassmann pour déduire : linéaire.
b) Appliquer le théorème du rang à g |Im (f ) .
Im (f ) ∩ Im (g) = {0}.
c) Utiliser le théorème du rang.
b) Montrer que, pour tout x ∈ E :
21.14 Pour tout x ∈ E − {0}, il existe λx ∈ K tel que
f x − f (x) ∈ Im (f ) ∩ Im (g).

f (x) = λx x, mais, a priori, λx dépend de x. Il faut
montrer que λx ne dépend pas de x. À cet effet, pour
On peut aussi montrer que f et g commutent. (x, y) ∈ E − {0} , considérer f (x), f (y), f (x + y),
2

21.8 1) Montrer Im (f + f 0 ) ⊂ Im (f ) + Im (f 0 ) puis passer et séparer l’étude en deux cas selon que la famille
aux dimensions. (x, y) est libre ou est liée.

334
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
21.1 On a f (0) = 1 6= 0, donc f n’est pas linéaire. V F

21.2 On a, pour tous α ∈ R, P, Q ∈ R[X] : V F


f (αP + Q) = X2 (αP + Q) = αX2 P + X2 Q = αf (P ) + f (Q).

21.3 C’est un résultat du cours V F

21.4 Si f 6= 0, il existe x ∈ E tel que f (x) 6= 0, et on a alors x 6= 0, F = (x) libre, V F


f (F) = (f (x)) libre et f peut ne pas être injective.

21.5 Contre-exemple : f 6= 0, g = −f où Im (f + g) = {0} et Im (f ) + Im (g) = Im (f ) 6= {0}. V F


On a seulement l’inclusion Im (f + g) ⊂ Im (f ) + Im (g), car, si y ∈ Im (f + g), alors il
existe x ∈ E tel que y = (f + g)(x) = f (x) + g(x), donc y ∈ Im (f ) + Im (g).

21.6 On a, pour tout x ∈ Ker (f ), f (x) = 0, donc (g ◦ f )(x) = g f (x) = g(0) = 0, d’où V F


x ∈ Ker (g ◦ f ).
Pour tout z ∈ Im (g ◦ f ), il existe x ∈ E tel que z = (g ◦ f )(x), d’où z = g f (x) ∈ Im (g).


21.7 Le polynôme constant égal à 1 n’est pas atteint par f . V F

21.8 Pour tout Q ∈ R[X], il existe P ∈ R[X] tel que P 0 = Q, il suffit de prendre pour P une V F
primitive de Q

21.9 Contre-exemple : E = R2 , F = R3 , f : (x, y) 7−→ (x, y, 0). V F


Il y a eu oubli de l’hypothèse dim (E) = dim (F ).

21.10 C’est un résultat du cours. V F

335
Chapitre 21 – Applications linéaires

Corrigés des exercices


21.1 2) Réciproquement, supposons Ker (g) ∩ Im (u) ⊂ Ker (f ).
a) On a, pour tout y ∈ F : Soit x ∈ Ker (g ◦ u).
On a donc g u(x) = (g ◦ u)(x) = 0.

y ∈ f Ker (g ◦ f )

Ainsi, u(x) ∈ Ker (g) ∩ Im (u) ⊂ Ker (f ),
⇐⇒ ∃ x ∈ Ker (g ◦ f ), y = f (x)
donc : (f ◦ u)(x) = f u(x) = 0, d’où x ∈ Ker (f ◦ u).

∃ x ∈ E, g ◦ f (x) = 0 et y = f (x)

⇐⇒
Cela montre : Ker (g ◦ u) ⊂ Ker (f ◦ u).
∃ x ∈ E, g(y) = 0 et y = f (x)

⇐⇒
b) 1) Supposons Im (g ◦ v) ⊂ Im (g ◦ u).
g(y) = 0 et ∃ x ∈ E, y = f (x)

⇐⇒
Soit y ∈ Im (v).
⇐⇒ y ∈ Ker (g) et y ∈ Im (f )
Il existe x ∈ E tel que y = v(x).
⇐⇒ y ∈ Ker (g) ∩ Im (f ). On a : g(y) = g v(x) = (g ◦ v)(x) ∈ Im (g ◦ v) ⊂ Im (g ◦ u).


On conclut : f Ker (g ◦ f ) = Ker (g) ∩ Im (f ).



Il existe donc t ∈ E tel que : g(y) = (g ◦ u)(t) = g u(t) ,


b) On a, pour tout y ∈ F : d’où :


 
g y − u(t) = g(y) − g u(t) = 0.
y ∈ g −1 Im (g ◦ f ) Ainsi :


y = u(t) + y − u(t) , u(t) ∈ Im (u), y − u(t) ∈ Ker (g),



⇐⇒ g(y) ∈ Im (g ◦ f )
donc : y ∈ Im (u) + Ker (g).
⇐⇒ ∃ x ∈ E, g(y) = (g ◦ f )(x)
 Cela montre : Im (v) ⊂ Im (u) + Ker (g).
⇐⇒ ∃ x ∈ E, g y − f (x) = 0
2) Réciproquement, supposons Im (v) ⊂ Im (u) + Ker (g).
⇐⇒ ∃ x ∈ E, y − f (x) ∈ Ker (g)
Soit z ∈ Im (g ◦ v).
⇐⇒ ∃ z ∈ Im (f ), y − z ∈ Ker (g)
Il existe x ∈ E tel que z = (g ◦ v)(x).
⇐⇒ y ∈ Ker (g) + Im (f ).
On a : v(x) ∈ Im (v) ⊂ Im (u) + Ker (g),
On conclut : g −1 Ker (g ◦ f ) = Ker (g) + Im (f ).

donc il existe t ∈ E, w ∈ Ker (g) tels que v(x) = u(t) + w.

21.2 On a alors :

a) On a, pour tout x ∈ E :
 
y = g v(x) = g u(t) + w
x ∈ Ker (g ◦ f ) ⇐⇒ (g ◦ f )(x) = 0 ⇐⇒ g f (x) = 0 = g u(t) + g(w) = (g ◦ u)(t) ∈ Im (g ◦ u).
 

⇐⇒ f (x) ∈ Ker (g) ⇐⇒ x ∈ f −1 Ker (g) , Cela montre : Im (g ◦ v) ⊂ Im (g ◦ u).




d’où : Ker (g ◦ f ) = f −1 Ker (g) . 21.4




b) Comme Ker (g) ⊃ {0}, on déduit de a) :


a) 1) Supposons Ker (g ◦ f ) = Ker (f ).
Ker (g ◦ f ) = f −1 Ker (g) ⊃ f −1 ({0}) = Ker (f ).

Soit y ∈ Ker (g) ∩ Im (f ).
c) On a : Im (g ◦ f ) = (g ◦ f )(E) = g f (E) = g(Im (f ) . Il existe x ∈ E tel que y = f (x), et g(y) = 0.
 

d) Comme Im (f ) ⊂ F, on déduit de c) : d’où : (g ◦ f )(x) = g(y) = 0,


Im (g ◦ f ) = g Im (f ) ⊂ g(F ) = Im (g). donc x ∈ Ker (g ◦ f ) = Ker (f ), puis y = f (x) = 0.


Ceci montre : Ker (g) ∩ Im (f ) = {[0}.


21.3
2) Réciproquement, supposons Ker (g) ∩ Im (f ) = {0}.
a) 1) Supposons Ker (g ◦ u) ⊂ Ker (f ◦ u).
Soit y ∈ Ker (g) ∩ Im (u). D’après l’exercice 21.2, on a déjà : Ker (g ◦ f ) ⊃ Ker (f ).
Alors, g(y) = 0 et il existe x ∈ E tel que y = u(x). Soit x ∈ Ker (g ◦ f ).
On déduit : (g ◦ u)(x) = g u(x) = g(y) = 0, On a alors g f (x) = (g ◦ f )(x) = 0,
 

donc x ∈ Ker (g ◦ u) ⊂ Ker (f ◦ u), donc : donc f (x) ∈ Ker (g) ∩ Im (f ) = {0},
d’où f (x) = 0, x ∈ Ker (f ).

f (y) = f u(x) = (f ◦ u)(x) = 0,
d’où : y ∈ Ker (f ). Ceci montre Ker (g ◦ f ) ⊂ Ker (f ) et finalement :
Cela montre : Ker (g) ∩ Im (u) ⊂ Ker (f ). Ker (g ◦ f ) = Ker (f ).

336
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
b) 1) Supposons Im (g ◦ f ) = Im (g). •Ensuite, pour étudier Im (f ) ∩ Im (g), appliquons la formule
de Grassmann :
Soit y ∈ F . Comme g(y) ∈ Im (g) = Im (g ◦ f ), il existe
x ∈ E tel que g(y) = (g ◦ f )(x). On déduit g y − f (x) = 0, dim Im (f ) ∩ Im (g)


c’est-à-dire : y − f (x) ∈ Ker (g).


= dim Im (f ) + dim Im (g) − dim Im (f ) + Im (g)
  
On a alors : = rg (f ) + rg (g) − dim (E) 6 n − n = 0,
y = y − f (x) + f (x) ∈ Ker (g) + Im (f ). donc : Im (f ) ∩ Im (g) = {0}.


Ceci montre : Ker (g) + Im (f ) = F. On conclut que Im (f ) et Im (g) sont supplémentaires dans E.

2) Réciproquement, supposons Ker (g) + Im (f ) = F . 2) On a :


D’après l’exercice 21.2, on a déjà : Im (g ◦ f ) ⊂ Im (g). rg (f ) + rg (g) = dim Im (f ) + dim Im (g)
 

Soit z ∈ Im (g). Il existe y ∈ F tel que z = g(y). Il existe = dim Im (f ) ⊕ Im (g) = dim (E) = n.


ensuite u ∈ Ker (g) et x ∈ E tels que y = u + f (x). On a


b) De f + g = e, on déduit, en composant par f à droite :
alors :
f 2 + g ◦ f = f. On a donc, pour tout x ∈ E :
z = g(y) = g f (x) = (g ◦ f )(x) ∈ Im (g ◦ f ).

f x − f (x) = (f − f 2 )(x) = g f (x) .
 

Ceci montre Im (g) ⊂ Im (g ◦ f ) et finalement : On obtient : f x − f (x) ∈ Im (f )




Im (g ◦ f ) = Im (g). et f x − f (x) = g f (x) ∈ Im (g).


 
Comme Im (f ) et Im  (g) sont supplémentaires dans E, il en
21.5 résulte f x − f (x) = 0, d’où f (x) = f 2 (x). Ceci montre
Notons p = g ◦ f . f 2 = f, donc f est un projecteur.
1) On a : Par rôles symétriques de f et g, g est aussi un projecteur. Ou
encore, comme f est un projecteur et que g = e − f, g est un
p2 = (g ◦ f ) ◦ (g ◦ f ) = g ◦ (f ◦ g) ◦ f = g ◦ IdF ◦ f = g ◦ f = p, projecteur, le projecteur associé à f .
donc p est un projecteur.
21.8
2) On a p = g ◦ f , donc (cours) Ker (f ) ⊂ Ker (p). 1) On a : Im (f + f 0 ) ⊂ Im (f ) + Im (f 0 ), car :
D’autre part, f = IdF ◦ f = (f ◦ g) ◦ f = f ◦ (g ◦ f ) = f ◦ p,
donc (cours) : Ker (p) ⊂ Ker (f ). ∀x ∈ E, (f + f 0 )(x) = f (x) + f 0 (x) ∈ Im (f ) + Im (f 0 ).
En passant aux dimensions :
On conclut : Ker (p) = Ker (f ).
rg (f + f 0 ) = dim Im (f + f 0 ) 6 dim Im (f ) + Im (f 0 )
 
3) On a p = g ◦ f , donc (cours) Im (p) ⊂ Im (g).
D’autre part, g = g ◦ IdF = g ◦ (f ◦ g) = (g ◦ f ) ◦ g = p ◦ g, 6 dim Im (f ) + dim Im (f 0 ) = rg (f ) + rg (f 0 ).
 
donc (cours) : Im (g) ⊂ Im (p).
On conclut : Im (p) = Im (g). 2) En appliquant le résultat précédent à (f + f 0 , −f 0 ) à la
place de (f, f 0 ), on obtient :
21.6
rg (f ) 6 rg (f + f 0 ) + rg (−f 0 ) = rg (f + f 0 ) + rg (f 0 ),
=⇒ : Supposons Ker (f ) = Im (f ).
donc : rg (f ) − rg (f 0 ) 6 rg (f + f 0 ).
•On a, pour tout x ∈ E : f (x) ∈ Im (f ) ⊂ Ker (f ), donc En échangeant f et f 0 : rg (f 0 ) − rg (f ) 6 rg (f 0 + f ),
f f (x) = 0, ce qui montre : f 2 = 0.
d’où finalement : rg (f ) − rg (f 0 ) 6 rg (f + f 0 ).
•En utilisant le théorème du rang et l’hypothèse, on a :
Remarquer l’analogie avec l’inégalité triangulaire et l’inéga-
rg (f ) = dim (E) − dim Ker (f ) = n − rg (f ), lité triangulaire renversée, par exemple pour la valeur absolue
dans R : ∀(x, x0 ) ∈ R2 , |x| − |x0 | 6 |x + x0 | 6 |x| + |x0 |.
donc n = 2 rg (f ).
21.9
⇐= : Supposons f 2 = 0 et n = 2 rg (f ).
•Puisque f 2 = f ◦ f, on a : Im (f 2 ) ⊂ Im (f ).
•On a, pour tout x ∈ E : f f (x) = 0, donc f (x) ∈ Ker (f ),

Montrons : Im (f 2 ) 6= Im (f ). À cet effet, raisonnons par l’ab-
ce qui montre : Im (f ) ⊂ Ker (f ). surde : supposons Im (f 2 ) = Im (f ).
•En utilisant le théorème du rang : Soit x ∈ E quelconque. On a : f (x) ∈ Im (f ) = Im (f 2 ),
donc il existe t ∈ E tel que f (x) = f f (t) = f 2 (t). D’où, en
dim Ker (f ) = n − rg (f ) = rg (f ) = dim Im (f ). composant par f : f 2 (x) = f 3 (t) = 0. Ceci montre f 2 = 0,
Il en résulte : Im (f ) = Ker (f ). contradiction avec l’hypothèse f 2 6= 0.
On a donc établi : Im (f 2 ) & Im (f ).
21.7
D’autre part, {0} & Im (f 2 ) car f 2 6= 0, et Im (f ) & R3 car
a) 1) •On a :
sinon f serait surjective, donc bijective (puisque E est de
∀x ∈ E, x = e(x) = f (x) + g(x) ∈ Im (f ) + Im (g), dimension finie), contradiction avec f 3 = 0.
donc Im (f ) + Im (g) = E. Ainsi : {0} & Im (f 2 ) & Im (f ) & R3 ,

337
Chapitre 21 – Applications linéaires

Il en résulte, en passant aux dimensions : d’où, en soustrayant : p ◦ q − q ◦ p = 0.


0 < rg (f 2 ) < rg (f ) < 3, Comme p◦q+q◦p=0 et p◦q−q◦p=0
et donc, comme il s’agit de nombres entiers : on déduit 2p ◦ q = 2q ◦ p = 0, donc : p ◦ q = q ◦ p = 0.
rg (f 2 ) = 1 et rg (f ) = 2. 21.12
•On a : D’après l’hypothèse, f ◦ (f − g + 2e) = e, donc f admet
un symétrique à droite pour la loi ◦ dans L(E). Comme E
Im (f 2 ) ⊂ Ker (f )
( (
3 f ◦ f2 = 0 est de dimension finie„ il en résulte (f − g + 2e) ◦ f = e,
f = 0 ⇐⇒ =⇒
f2 ◦ f = 0 Im (f ) ⊂ Ker (f 2 ). c’est-à-dire : f 2 − g ◦ f + 2f − e = 0.
Par soustraction, on déduit : g ◦ f = f ◦ g.
D’autre part, d’après le théorème du rang :
21.13
dim Ker (f ) = 3 − rg (f ) = 1 = rg (f 2 ) = dim Im (f 2 )
(  
a) On a, pour tout y ∈ F :
dim Ker (f 2 ) = 3 − rg (f 2 ) = 2 = rg (f ) = dim Im (f ) .
 
y ∈ Ker g |Im (f ) y ∈ Im (f ) et g(y) = 0
 
⇐⇒
On conclut : Im (f 2 ) = Ker (f ) et Im (f ) = Ker (f 2 ). ⇐⇒ y ∈ Ker (g) ∩ Im (f ).
Remarque : b) Puisque :
Un exemple d’endomorphisme f convenant est, en notant rg (g ◦ f ) = dim Im (g ◦ f )

B = (i, j, k) la base canonique de R3 , l’endomorphisme f
= dim Im (g |Im (f ) ) = rg g |Im (f ) ,
 
de R3 défini par : f (i) = j, f (j) = k, f (k) = 0.
on a, d’après le théorème du rang :
21.10
rg g |Im (f ) = dim Im (f ) − dim Ker (g |Im (f ) ,
  
1) Soit y ∈ Im (g ◦ f ) ∩ Ker (g ◦ f ).
d’où, en utilisant a) :
Alors, (g ◦ f )(y) = 0 et il existe x ∈ E tel que y = (g ◦ f )(x).
rg (g ◦ f ) = rg (f ) − dim Ker (g) ∩ Im (f ) .

Comme g f (y) = 0, on a : f (y) ∈ Ker (g).


Ainsi, f (y) ∈ Im (f ) ∩ Ker (g) = {0}, c) Comme : Ker (g) ∩ Im (f ) ⊂ Ker (g),
donc f (y) = 0, y ∈ Ker (f ). on a : dim Ker (g) ∩ Im (f ) 6 dim Ker (g) ,
 

On a y = g f (x) ∈ Ker (f ) ∩ Im (g) = {0}, donc y = 0. d’où, d’après b) et le théorème du rang :




Cela montre : Im (g ◦ f ) ∩ Ker (g ◦ f ) = {0}. rg (g ◦ f ) > rg (f ) − dim Ker (g)




2) Soit x ∈ E. = rg (f ) − dim (F ) − rg (g) = rg (f ) + rg (g) − dim (F ).




Puisque E = Im (g) + Ker (f ), il existe a ∈ E, b ∈ Ker (f )


tels que x = g(a) + b. 21.14
Puisque E = Im (f ) + Ker (g), il existe c ∈ E, d ∈ Ker (g) Par hypothèse, pour tout x ∈ E − {0}, il existe λx ∈ K tel
tels que a = f (c) + d. que f (x) = λx x.
On a alors : Il est clair que, pour tout x ∈ E − {0} fixé, λx est unique et,
 a priori, dépend de x.
x = g(a) + b = g f (c) + d) + b = g f (c) + b = (g ◦ f )(c) + b.
Nous allons montrer que λx ne dépend pas de x.
Et : (g ◦ f )(b) = g f (b) = 0, donc b ∈ Ker (g ◦ f ).

Soit (x, y) ∈ E − {0} .
2
On obtient :
1) Supposons (x, y) libre. On a :
x = (g ◦ f )(c) + b, (g ◦ f )(c) ∈ Im (g ◦ f ), b ∈ Ker (g ◦ f ).
f (x) = λx x, f (y) = λy y, f (x + y) = λx+y (x + y),
Cela montre : E = Im (g ◦ f ) + Ker (g ◦ f ) d’où, par linéarité de f : λx x + λy y = λx+y (x + y),
et on conclut à l’égalité demandée : c’est-à-dire : (λx+y − λx )x + (λx+y − λy )y = 0.
Im (g ◦ f ) + Ker (g ◦ f ) = E. Comme (x, y) est libre, on a λx+y −λx = 0 et λx+y −λy = 0,
21.11 et donc λx = λy .
1) Il est clair que, si p ◦ q = q ◦ p = 0, alors p + q est un 2) Supposons (x, y) liée.
projecteur, car : Il existe α ∈ K − {0} tel que y = αx.
(p + q)2 = (p + q) ◦ (p + q) = p2 + p ◦ q + q ◦ p + q 2 = p + q. On a : f (y) = f (αx) = αf (x) = αλx x
et : f (y) = αy y = λy αx,
2) Réciproquement, supposons que p + q soit un projecteur
d’où : (λx − λy )αx = 0, et donc λy = λx .
de E. On a alors :
On a ainsi montré que λx ne dépend pas de x.
p + q = (p + q)2 = p2 + p ◦ q + q ◦ p + q 2 = p + p ◦ q + q ◦ p + q,
Donc, il existe λ ∈ K tel que : ∀x ∈ E − {0}, f (x) = λx.
d’où : p ◦ q + q ◦ p = 0. De plus, trivialement : f (0) = 0 = λ0.
En composant par p à gauche, par p à droite, on obtient : Finalement, f = λ IdE , c’est-à-dire que f est une homothétie.
p◦q+p◦q◦p=0 et p ◦ q ◦ p = q ◦ p = 0,

338
Matrices
Matrices
Chapitre 22 TITRE FICTIF

Plan
Les méthodes à retenir 340
Thèmes abordés dans les exercices
• Obtention de résultats portant sur des applications linéaires
Vrai ou faux ? 344 en dimension finie, en passant par des matrices, et, inver-
Les énoncés des exercices 345 sement, obtention de résultats sur des matrices en passant
Du mal à démarrer ? 348 par des applications linéaires
Vrai ou faux, les réponses 349
• Détermination du rang d’une matrice
Les corrigés des exercices 350
• Étude de matrices semblables, de matrices non semblables.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
On note : • Interprétation matricielle d’une application linéaire
K pour un corps commutatif • Définition et propriétés du rang d’une matrice
• Théorème du cours sur A = P Jn,p,r Q
• Définition et propriétés de la similitude des matrices car-
Par commodité, on utilise les
rées.
abréviations suivantes :
ev : espace vectoriel
sev : sous-espace vectoriel

339
Chapitre 22 – Matrices

Les méthodes à retenir


Méthode

Pour tout j ∈ [[1 ; n]], la colonne numéro j de A est formée par les
Pour déterminer la
coordonnées de f (ej ) dans la base C de F .
matrice A d’une
➟ Exercices 22.1, 22.2
application linéaire
f : E −→ F dans une
base B = (e1 , ..., ep )
de E et une base
C = (f1 , ..., fp ) de F

Exemple
Il est clair que f est un endomorphisme de R2 [X].
Déterminer la matrice de On a : f (1) = 0, f (X) = 1, f (X2 ) = 2X, 
donc la matrice de f dans
f : R2 [X] −→ R2 [X], P 7−→ P 0 0 1 0
la base canonique de R2 [X] est : 0 0 2 .
dans la base canonique de R2 [X]. 0 0 0

Exemple
Il est clair que f est une application linéaire de R2 [X] dans R3 [X].
On a : f (1) = X, f (X) = X2 , f (X2 ) = X3 , donc la matrice de f
Déterminer la matrice de dans les bases canoniques de R2 [X] et R3 [X] est :
f : R2 [X] −→ R3 [X], P 7−→ XP
 
0 0 0
1 0 0 
dans les bases canoniques de R2 [X] 0 1 0  .
 

et R3 [X]. 0 0 1

Exemple
Il est clair que f est un endomorphisme de M2 (R).

  La base canonique de M2 (R) est B = (E11 , E12 , E21 , E22 ), où :


0 1
On note A = et
       
1 0 0 1 0 0 0 0
1 0 E11 = , E12 = , E21 = , E22 = .
0 0 0 0 1 0 0 1
f : M2 (R) −→ M2 (R), M 7−→ AM.
On a :
Déterminer la matrice de f dans la base
    
0 1 1 0 0 0
f (E11 ) = AE11 = = = E21 ,
canonique de M2 (R). 1 0 0 0 1 0
    
0 1 0 1 0 0
f (E12 ) = AE12 = = = E22 ,
1 0 0 0 0 1
    
0 1 0 0 1 0
f (E21 ) = AE21 = = = E11 ,
1 0 1 0 0 0
    
0 1 0 0 0 1
f (E22 ) = AE22 = = = E12 .
1 0 0 1 0 0

340
Les méthodes à retenir

 
0 0 1 0
0 0 0 1
La matrice de f dans B est donc : 
1
.
0 0 0
0 1 0 0

Méthode

Pour montrer qu’une • Voir les méthodes à retenir du chapitre 15.


matrice carrée • Interpréter A comme matrice d’un certain endomorphisme f
A ∈ Mn (K) est inver- d’un espace vectoriel E de dimension finie égale à n, montrer
sible, et éventuellement que f est bijectif, exprimer f −1 , et en déduire A−1 .
calculer son inverse
➟ Exercice 22.7

Exemple
Les méthodes du chapitre 15 s’appliquent.
On peut aussi interpréter A comme la matrice d’un endomorphisme f
Montrer que la matrice de R3 dans la base canonique (e1 , e2 , e3 ) de R3 .
  En notant u1 = f (e1 ), u2 = f (e2 ), u3 = f (e3 ), on a :
1 2 1
A= 1 3 1 u1 = e1 + e2 − e3 , u2 = 2e1 + 3e2 + 4e3 , u3 = e1 + e2 .
−1 4 0
On déduit, par combinaisons linéaires par exemple :
est inversible et calculer A−1 .
e1 = 4u1 − u2 + 7u3 , e2 = 4u1 + u2 − 6u3 , e3 = u3 − u1 .
 
−4 4 −1
On conclut : A−1 = −1 1 0 .
7 −6 1

Méthode
• Voir les méthodes à retenir du chapitre 15.
Pour calculer le rang • Faire apparaître A sous la forme P Jn,p,r Q, où P et Q sont
d’une matrice A inversibles.
• Appliquer le théorème du rang, pour A ∈ Mn,p (K) :

rg (A) = p − dim Ker (A) ,




lorsqu’on peut déterminer Ker (A).


➟ Exercice 22.10

Exemple
Notons r = rg (A).
D’après le cours, il existe P ∈ GLn (K), Q ∈ GLp (K) telles que
Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ Mn,p (K). Dé- A = P Jn,p,r Q.
montrer (résultat du cours) : En transposant, on déduit : A> = Q> Jn,p,r > P > = Q> Jp,n,r P > .
rg (A ) = rg (A).
>
D’après le cours, puisque P et Q sont inversibles, P > et Q> le sont
aussi.
On conclut, d’après le cours : rg (A> ) = r = rg (A).

341
Chapitre 22 – Matrices

Exemple
• On a : A(B − x In ) = AB − xA = yB,
1 x 
donc : A B − In = B.
Soient n ∈ N∗ , x, y ∈ K \ {0}, y y
A, B ∈ Mn (K) tels que AB = xA+yB. Il en résulte, d’après le cours : rg (B) 6 rg (A).
Montrer : rg (A) = rg (B). • Pour obtenir l’inégalité renversée, nous allons d’abord exprimer BA
de façon analogue à celle de AB dans l’énoncé.
On a : (A − y In )(B − x In ) = AB − xA − yB + xy In = xy In ,
1  1 
donc : (A − y In ) (B − x In ) = In .
x y
D’après le cours sur les matrices carrées, puisque ce produit est égal à
In , le produit renversé est aussi égal à In ,
1  1 
donc (B − x In ) (A − y In ) = In ,
y x
d’où : (B − x In )(A − y In ) = xy In
et donc : BA = xA + yB.
En appliquant le premier point à (B, A) à la place de (A, B), on déduit :
rg (B) 6 rg (A).
On conclut : rg (A) = rg (B).

Méthode

Trouver une matrice carrée inversible P telle que : B = P AP −1 .


Pour montrer que deux
matrices carrées sont ➟ Exercice 22.9
semblables

Exemple
On remarque : AB = AB(AA−1 ) = A(BA)A−1 ,
Soient n ∈ A ∈ GLn (K),
N∗ , donc AB et BA sont semblables.
B ∈ Mn (K). Montrer que AB et BA
sont semblables.

Exemple
Notons B = (e1 , e2 ) la base canonique de M2,1 (R) et f l’endomor-
phisme de M2,1 (R) représenté par A dans B.
On note On a donc : f (e1 ) = e2 , f (e2 ) = 0.
    En notant C = (e2 , e1 ), C est une base de M2,1 (R) et on a f (e2 ) = 0,
0 0 0 1
A= , B= ∈ M2 (R). f (e1 ) = e2 , donc la matrice de f dans C est la matrice B.
1 0 0 0
Ainsi, A et B représentent le même endomorphisme, donc A et B sont
Montrer que A et B sont semblables.
semblables.

342
Les méthodes à retenir

Méthode
Essayer de :
Pour montrer que deux • montrer tr (A) 6= tr (B), ou det (A) 6= det (B), ou rg (A) 6= rg (B).
matrices carrées A, B ne • montrer que l’une des deux matrices carrées A, B vérifie une
sont pas semblables équation polynomiale que ne vérifie pas l’autre.
• montrer qu’il existe λ ∈ K tel que rg (A − λIn ) 6= rg (B − λIn ).
➟ Exercice 22.9

Exemple
On a : rg (A) = 2 et rg (B) = 3, d’où rg (A) 6= rg (B), donc A et B ne
On note sont pas semblables.
On a : tr (A) = tr (B) = 3 et tr (C) = −1, d’où tr (A) 6= tr (C) et
   
1 0 0 1 0 0
A = 0 2 0 , B = 1 1 0 ,
  tr (B) 6= tr (C), donc A et C ne sont pas semblables, B et C ne sont
0 0 0 1 1 1 pas semblables.
 
1 −1 0
C = 1 −1 0  ∈ M3 (R).
1 −1 −1
Montrer que A, B, C sont deux à deux
non semblables.

343
Chapitre 22 – Matrices

Vrai ou Faux ?
22.1 Si B (resp. C, D) est une base d’un ev E (resp. F , resp. G) et si f ∈ L(E, F ) et V F
g ∈ L(F, G), alors :
MatB,D (g ◦ f ) = MatC,D (g) MatB,C (f ).

22.2 Soient B, B 0 des bases d’un ev E, x ∈ E, X = MatB (x), X 0 = MatB0 (x), P la matrice de V F
passage de B à B 0 . On a alors : X 0 = P X.

22.3 Soient B, B 0 des bases d’un ev E, f ∈ L(E), A = MatB (f ), A0 = MatB0 (f ), P la matrice V F


de passage de B à B 0 . On a alors : A0 = P −1 AP.
 
1 1
22.4 On note A = , f : M2 (R) −→ M2 (R), M 7−→ AM − M A. V F
1 0
Puisque A est inversible, f est bijective.

22.5 Pour tout n ∈ N∗ , l’application f : P 7−→ XP 0 +P est un automorphisme du R-ev Rn [X]. V F

22.6 On a, pour toute A ∈ Mn,p (K) : rg (A) = p − dim Ker (A) . V F




22.7 On a, pour tous α ∈ K, A ∈ Mn,p (K) : rg (αA) = rg (A). V F

22.8 On a, pour toutes A, B ∈ Mn (K) : rg (AB) = n ⇐⇒ rg (A) = rg (B) = n. V F

22.9 Soient A, B ∈ GLn (K), f : Mn (K) −→ Mn (K), M −→ AM B. V F


L’endomorphisme f de Mn (K) est inversible et son inverse est :

f −1 : Mn (K) −→ Mn (K), N 7−→ A−1 N B −1 .

22.10 Soient E, F deux K-ev de même dimension finie, f ∈ L(E, F ), g ∈ L(F, E) tels que V F
g ◦ f = IdE . Alors, f et g sont bijectives et g = f −1 .

344
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


22.1 Endomorphismes nilpotents en dimension 2

Soient E un K-ev de dimension 2, f ∈ L(E) tel que : f 2 = 0 et


f = 0. Montrer qu’il existe
6 
0 0
une base B de E telle que la matrice de f dans B soit N = .
1 0

22.2 Exemple de changement de bases pour une application linéaire


Soient E un R-ev de dimension 2, E = (e1 , e2 ) une
 base de
 E, F un R-ev de dimension 3,
2 1
F = (f1 , f2 , f3 ) une base de F. On note A = 3 −1 ∈ M3,2 (R), et u l’application
0 2
linéaire de E dans F représentée par A dans les bases E de E et F de F.
a) Exprimer u(e1 ) et u(e2 ) sur f1 , f2 , f3 .
b) On note e01 = e1 , e02 = e1 + e2 , E 0 = (e01 , e02 ), f10 = f1 + f2 , f20 = f1 + f3 ,
f30 = f2 + f3 , F 0 = (f10 , f20 , f30 ). Montrer que E 0 est une base de E et que F 0 est une base
de F , et déterminer la matrice A0 de u dans les bases E 0 de E et F 0 de F.

22.3 Exemple de détermination d’un noyau, d’une image, d’un rang


 
1 0 2 1
On note A =  2 3 1 1  ∈ M3,4 (R) et f : R4 −→ R3 l’application linéaire de
−1 2 −5 −3
matrice A dans les bases canoniques.
a) Déterminer
 un système d’équations de Ker (f ), puis une base de Ker (f ) et
dim Ker (f ) .
b) Déterminer une base de Im (f ). Quel est le rang de f ?

22.4 Exemple d’isomorphisme de Cn [X] sur Cn+1

Soient n ∈ N∗ , (a0 , ..., an ) ∈ Cn+1 . On considère l’application


f : Cn [X] −→ Cn+1 , P 7−→ f (P ) = P (a0 ), P 0 (a1 ), ..., P (n) (an ) .


Montrer que f est un isomorphisme d’espaces vectoriels.

22.5 Exemple de détermination d’un noyau, d’une image


 
2 −4
On note A = ∈ M2 (R) et f : M2 (R) −→ M2 (R), M 7−→ AM.
3 −6
a) Vérifier que f est linéaire.
b) 1) Déterminer une base et la dimension de Ker (f ).
2) Déterminer une base et la dimension de Im (f ).

345
Chapitre 22 – Matrices

22.6 Endomorphismes nilpotents d’ordre trois dans un espace vectoriel de dimension trois

Soient E un K-ev de dimension trois, f ∈ L(E) tel que : f 3 = 0 et f 2 6= 0.


a) Montrer qu’il existe
 une base B de E telle que la matrice de f dans B
0 0 0
soit N = 1 0 0 .
0 1 0
b) Déterminer le commutant CN de N dans M3 (R), c’est-à-dire l’ensemble :

CN = A ∈ M3 (R) ; AN = N A .


c) En déduire, en notant e = IdE : g ∈ L(E) ; g ◦ f = f ◦ g = Vect (e, f, f 2 ).




22.7 Exemple de calcul de l’inverse d’une matrice triangulaire


Soit n ∈ N∗ . On note A la matrice carrée réelle d’ordre n + 1 dont le terme situé à la
j
ligne i, colonne j est le coefficient binomial , où, par convention, ce coefficient est nul
i
si i > j.
a) Montrer que l’application f : Rn [X] −→ Rn [X], P (X) 7−→ P (X + 1)
est un endomorphisme de l’espace vectoriel Rn [X], et préciser la matrice de f dans la base
canonique de Rn [X].
b) En déduire que A est inversible et exprimer A−1 .

22.8 Similitude entre matrices triangulaires supérieures, inférieures


Montrer que toute matrice triangulaire supérieure est semblable à une matrice triangu-
laire inférieure, et que toute matrice triangulaire inférieure est semblable à une matrice
triangulaire supérieure.

22.9 Exemples de matrices carrées d’ordre trois, semblables, non semblables


Les matrices carrées d’ordre trois A et B sont-elles semblables, dans les exemples suivants :
       
1 0 2 2 0 1 0 0 1 0 1 0
a) A = 1 1 −1 , B = 1 1 2  d) A = 0 0 0 , B = 0 0 1
0 2 1 1 −2 −1 0 0 0 0 0 0
       
2 1 1 3 1 1 1 1 1 1 0 1
b) A = 0 2 1 , B = 0 1 1 e) A = 0 2 0 , B = 0 2 1
0 0 1 0 0 1 0 0 2 0 0 2
       
0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 −1 0
c) A = 0 0 0 , B = 0 0 1 f) A = 0 0 1 , B = 0 0 −1 .
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

22.10 Étude de rangs de matrices


Soient n ∈ N∗ , A, B ∈ Mn (K) telles que AB = A + B. Montrer : rg (A) = rg (B).

346
Énoncés des exercices

22.11 Calcul matriciel avec intervention d’images


Soient n ∈ N∗ , A, B ∈ Mn (K) telles que : A2 = A, BAB = B, Im (B) ⊂ Im (A).
Montrer : B 2 = B.

22.12 Endomorphisme nilpotent sur un espace vectoriel de matrices carrées


Soient n ∈ N∗ , A, B ∈ Mn (C). On considère l’application
f : Mn (C) −→ Mn (C), M 7−→ f (M ) = AM − M B.
a) Vérifier que f est un endomorphisme de l’espace vectoriel Mn (C).
p  
p
b) Établir : ∀p ∈ N, ∀M ∈ Mn (C), f p (M ) =
X
(−1)k Ap−k M B k .
k
k=0
c) En déduire que, si A et B sont nilpotentes, alors f est nilpotent.

22.13 Somme de projecteurs égale à un commutateur


Soient n, N ∈ N∗ , A, B ∈ Mn (R), P1 , ..., Pn ∈ Mn (R).
N
On suppose : ∀i ∈ {1, ..., N }, Pi2 = Pi et
X
Pi = AB − BA.
i=1
Montrer que, pour tout i ∈ {1, ..., N }, Pi = 0, et AB = BA.

347
Chapitre 22 – Matrices

Du mal à démarrer ?
22.1 Il existe e1 ∈ E tel que f (e1 ) 6= 0. Noter e2 = f (e1 ) 22.8 Soit A ∈ Tn,s (K).
et montrer que B = (e1 , e2 ) convient. Considérer la matrice P ∈ Mn (K) dont les coef-
ficients situés sur l’antidiagonale sont égaux à 1 et
22.2 a) Lecture de A. tous les autres coefficients sont nuls.
b) 1) Montrer que e1 , e2 s’expriment sur E 0 . Montrer que P −1 AP est triangulaire inférieure.
2) Montrer que f1 , f2 , f3 s’expriment sur F 0 . 22.9 Rappels de cours :
3) Calculer u(e01 ) et u(e02 ) en fonction de f10 , f20 , f30 . •Par définition, deux matrices carrées (réelles
d’ordre trois ici) A, B sont dites semblables si
et seulement s’il existe P ∈ GL3 (R) telle que
22.3 a) En notant u = (x, y, z, t) ∈ R4 , résoudre f (u) = 0. B = P −1 AP .
b) En notant V1 , ..., V4 les éléments de R3 dont les co- •Si deux matrices carrées A, B sont semblables,
ordonnées dans la base canonique sont les colonnes alors :
de A, montrer que (V1 , V2 , V3 ) est libre et que V4 se
décompose linéairement sur (V1 , V2 , V3 ). tr (A) = tr (B), rg (A) = rg (B), det (A) = det (B),
mais les réciproques sont fausses.
22.4 •Vérifier que f est linéaire. a) Remarquer les traces.
•Considérer la matrice de f dans la base canonique b) Remarquer les déterminants.
de Cn [X] pour le départ et la base canonique de Cn+1 c) Puisque A et B se ressemblent en permutant les
pour l’arrivée. termes, chercher une matrice P représentant une
permutation de la base canonique pour que B =
22.5 a) Immédiat. P −1 AP, ou encore P B = AP.
d) Remarquer A2 et B 2 .
 
x y
b) 1) Noter M = ∈ M2 (R) et résoudre
z t e) Remarquer les rangs de A − 2 I3 et B − 2 I3 .
f (M ) = 0. f) Chercher une matrice P inversible, diagonale à
termes diagonaux égaux à 1 ou −1, de façon que
 
x y
2) Pour M = ∈ M2 (R), calculer f (M ) et
z t B = P −1 AP.
décomposer linéairement f (M ) sur des matrices
22.10 Montrer Im (B) ⊂ Im (A) pour déduire une inégalité
fixes. Voir enfin si celles-ci forment une famille libre. sur les rangs.
Pour l’autre inégalité, passer par les noyaux et utili-
22.6 a) Considérer e1 ∈ E tel que f 2 (e1 ) 6= 0, puis ser le théorème du rang.
e2 = f (e1 ), e3 = f (e2 ), B = (e1 , e2 , e3 ).
22.11 Montrer : ∀X ∈ Mn,1 (K), BX = B X.
2
b) Passer, par exemple, par les (neuf) éléments de
N.
22.12 a) Immédiat.
c) Traduire le résultat de b) en termes d’endomor-
phismes. b) Récurrence sur p. Utiliser la formule fon-
damentale
 p  psur  les coefficients binomiaux :
p + 1
+ = .
22.7 a) Pour obtenir la matrice de f dans la base cano- k−1 k k
nique B de Rn [X], développer (X + 1)j par la formule c) Si A = 0 et B = 0, calculer f p+q (M ).
p q
du binôme de Newton.
b) Considérer l’application 22.13 Prendre la trace et utiliser le résultat du cours : en
dimension finie, la trace d’un projecteur est égale à
g : Rn [X] −→ Rn [X], P (X) 7−→ P (X − 1). son rang.

348
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
22.1 C’est un résultat du cours : la matrice de la composée de deux applications linéaires est V F
le produit des matrices de ces applications linéaires.

22.2 Les matrices X et X 0 ont été échangées, la formule correcte est X = P X 0 . V F

22.3 C’est un résultat du cours. V F

22.4 La matrice A ne représente pas f , puisque f est un endomorphisme de M2 (R), qui est V F
un ev de dimension 4 et non 2.
On a : A 6= 0 et f (A) = A2 − A2 = 0 = f (0), donc f n’est pas injective.

22.5 Il est clair que f est une application linéaire de Rn [X] dans lui-même et que, pour tout V F
k ∈ {0, ..., n}, f (Xk ) = (k + 1)Xk , donc la matrice de f dans la base canonique de
Rn [X] est triangulaire supérieure à termes diagonaux tous non nuls, donc inversible, et
on conclut que f est un automorphisme du R-ev Rn [X].

22.6 C’est la traduction matricielle du théorème du rang. V F

22.7 Le résultat est faux pour α = 0 et A 6= 0. V F


La formule devient vraie si on suppose α 6= 0.

22.8 On a, d’après le cours : V F

rg (AB) = n ⇐⇒ AB ∈ GLn (K) ⇐⇒ (A, B) ∈ GLn (K) ⇐⇒ rg (A) = rg (B) = n.


2

En effet, on sait que, si A et B sont inversibles, alors AB est inversible, et, récipro-
quement, si AB est inversible, alors il existe C ∈ Mn (K) telle que (AB)C = In , d’où
A(BC) = In , donc A est inversible et de même pour B.

22.9 L’application f est bien un endomorphisme de Mn (K) et on a, pour tout V F


(M, N ) ∈ Mn (K) :
2

f (M ) = N ⇐⇒ AM B = N ⇐⇒ M = A−1 N B −1 ,

donc f est inversible et f −1 : Mn (K) −→ Mn (K), N 7−→ A−1 N B −1 .

22.10 Soient B une base de E, B 0 une base de F , A = MatB,B0 (f ), B = MatB0 ,B (g) ∈ Mn (K). V F
Puisque g ◦ f = IdE , on a BA = In , d’où, d’après le cours, AB = In , donc f ◦ g = IdF ,
et on conclut que f et g sont bijectives et que g = f −1 .

349
Chapitre 22 – Matrices

Corrigés des exercices


22.1 22.3
Puisque f =
6 0, il existe e1 ∈ E tel que f (e1 ) 6= 0.
a) On a, pour tout u = (x, y, z, t) ∈ R4 :
Notons e2 = f (e1 ) et B = (e1 , e2 ).
Soit (λ1 , λ2 ) ∈ K2 tel que : λ1 e1 + λ2 e2 = 0. On a alors : u ∈ Ker (f ) ⇐⇒ f (u) = 0
   
  x 0
0 = f (λ1 e1 + λ2 e2 ) = λ1 f (e1 ) + λ2 f (e2 ) 1 0 2 1 y  0
= λ1 e2 + λ2 f 2 (e1 ) = λ1 e2 , ⇐⇒  2 3 1 1   z  = 0
  
| {z } |{z} −1 2 −5 −3
=0 6= 0 t 0

d’où λ1 = 0, puis λ2 e2 = 0, donc λ2 = 0.




 x + 2z + t = 0
Ceci montre que B est libre. ⇐⇒ (S) 2x + 3y + z + t = 0
Comme B est libre et Card (B) = 2 = dim (E), on conclut

−x + 2y − 5z − 3t = 0.

que B est une base de E.
Le système (S) est un système d’équations de Ker (f ).
Puisque f (e1 ) = e
2 et f (e
2 ) = f (e1 ) = 0, la matrice de f
2

0 0 On a :
dans B est : N = .
1 0 
x + 2z + t = 0
 L1
22.2

(S) ⇐⇒ 3y − 3z − t = 0 L2 ←− L2 − 2L1
  
2 1

2y − 3z − 2t = 0 L3 ←− L3 + L1

a) Par lecture de A = 3 −1, on a :
0 2


 x + 2z + t = 0

u(e1 ) = 2f1 + 3f2 , u(e2 ) = f1 − f2 + 2f3 . ⇐⇒ 3y − 3z − t = 0

b) 1) Puisque e01 = e1 , e02 = e1 + e2 ,

−3z − 4t = 0 L3 ←− 3L3 − 2L2 .

on a : e1 = e01 , e2 = e02 − e01 .  4


z=− t
Ainsi, (e01 , e02 ) engendre E, et a deux éléments, donc E 0 est



 3
une base de E.


 1
⇐⇒ y = z + t = −t
2) Puisque f10 = f1 + f2 , f20 = f1 + f3 , f30 = f2 + f3 , on a : 

 3
x = −2z − t = 5 t.



1 0 1 1
f1 = (f +f 0 −f 0 ), f2 = (f10 +f30 −f20 ), f3 = (f20 +f30 −f10 ). 3
2 1 2 3 2 2 Une base de Ker (f ) est
 donc (V0 ), où V0 = (5, −3, −4, 3),
et donc : dim Ker (f ) = 1.
Ainsi, (f10 , f20 , f30 ) engendre F , et a trois éléments, donc F 0 b) Notons V1 , ..., V4 les éléments de R3 dont les coordonnées
est une base de F. dans la base canonique sont les colonnes C1 , ..., C4 de A :
V1 = (1, 2, −1), V2 = (0, 3, 2), V3 = (2, 1, −5), V4 = (1, 1, −3).
3) On a :
On a alors : Im (f ) = Vect (V1 , ..., V4 ).
u(e01 ) = u(e1 ) = 2f1 + 3f2
3 Voyons si (V1 , V2 , V3 ) est libre.
= (f10 + f20 − f30 ) + (f10 + f30 − f20 ) On a, pour tout (a1 , a2 , a3 ) ∈ R3 :
2
5 1 1 
= f10 − f20 + f30 , a + 2a3 = 0
 1

2 2 2

a1 V1 + a2 V2 + a3 V3 = 0 ⇐⇒ 2a1 + 3a2 + a3 = 0
u(e02 ) = u(e1 + e2 ) = u(e1 ) + u(e2 ) 

−a1 + 2a2 − 5a3 = 0

= (2f1 + 3f2 ) + (f1 − f2 + 2f3 ) = 3f1 + 2f2 + 2f3
3  
= (f10 + f20 − f30 ) + (f10 + f30 − f20 ) + (f20 + f30 − f20 ) a + 2a3 = 0 a =0
 1  2
 
2
 
3 3 1 ⇐⇒ 3a2 − 3a3 = 0 L2 ←− L2 − 2L1 ⇐⇒ a3 = 0
= f10 + f20 + f30 . 
 

2 2 2 
2a2 − 3a3 = 0 L3 ←− L3 + L1

a1 = 0.
On conclut que la matrice
 A0 de udans les bases E 0 de E et Ainsi, (V1 , V2 , V3 ) est libre, donc dim Im (f ) > 3.

5/2 3/2
F 0 de F est : A0 = −1/2 3/2 . D’autre part,  comme Im (f ) = Vect (V1 , ..., V4 ) ⊂ R , on a :
3

1/2 1/2 dim Im (f ) 6 3. On conclut qu’une base de Im (f ) est


(V1 , V2 , V3 ) et que dim Im (f ) = 3, donc : rg (f ) = 3.


350
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
Remarque : on pouvait aussi obtenir dim Im (f ) en appli- Ceci montre : Im (f ) ⊂ Vect (D, E).

quant le théorème du rang :
De plus :
dim Im (f ) = dim (R4 ) − dim Ker (f ) = 4 − 1 = 3.
 
 1 
0   0 1

N’importe quelle base de R3 est une base de Im (f ). D=f ∈ Im (f ) et E=f ∈ Im (f ).
0 0 0 0
22.4 On obtient : Im (f ) = Vect (D, E).
•La linéarité de f est immédiate. En effet, on a, pour tout
α ∈ C et tous P, Q ∈ Cn [X] : Comme (D, E) est libre,
 on conclut : (D, E) est une base de
Im (f ) et dim Im (f ) = 2.
f (αP + Q) = (αP + Q)(a0 ), ..., (αP + Q)(n) (an )

Remarque : On contrôle le théorème du rang :
= αP (a0 )+Q(a0 ), ..., αP (n) (an )+Q(n) (an ) = αf (P )+f (Q).

4 = dim M2 (R) = dim Im (f ) + dim Ker (f ) = 2 + 2.
  

•On a, pour tout (i, j) ∈ {0, ..., n}2 :


f (Xj ) = aj0 , jaj−1 , j(j − 1)aj−2 22.6

1 2 , . . . , j!, 0, ..., 0 .
La matrice de f dans la base canonique de Cn [X] pour le a) Puisque f 2 6= 0, il existe e1 ∈ E tel que f 2 (e1 ) 6= 0.
départ et la base canonique de Cn+1 pour l’arrivée est donc Notons e2 = f (e1 ), e3 = f (e2 ) = f 2 (e1 ), B = (e1 , e2 , e3 ).
de la forme :
  Soit (a1 , a2 , a3 ) ∈ K 3 tel que a1 e1 + a2 e2 + a3 e3 = 0, c’est-
0!
0 à-dire : a1 e1 + a2 f (e1 ) + a3 f 2 (e1 ) = 0.
1! ... 
. .. On déduit, en appliquant f 2 et puisque f 3 = 0 :
 
. .

. 2! . a1 f 2 (e1 ) = 0. Comme f 2 (e1 ) 6= 0, on obtient a1 = 0, puis,

 .. .. .. en reportant : a2 f (e1 ) + a3 f 2 (e1 ) = 0. En appliquant f , on
 
. . .

(0) déduit de même a2 = 0, puis a3 f 2 (e1 ) = 0, donc a3 = 0.

0 ... ... 0 n!
Ceci montre que B est libre.
Cette matrice est triangulaire supérieure à termes diagonaux
tous non nuls, donc cette matrice est inversible. Comme dim (E) = 3 et que B est libre et de cardinal 3, il en
résulte que B est une base de E.
On conclut que f est un isomorphisme de C-espaces vecto-
riels, de Cn [X] sur Cn+1 .
 
0 0 0
La matrice de f dans B est : N = 1 0 0 .
22.5 0 1 0
a) On a, pour tout α ∈ R et toutes M, N ∈ M2 (R) : 
a d g

f (αM + N ) = A(αM + N ) = αAM + AN = αf (M ) + f (N ), b) Soit A =  b e h ∈ M3 (K), quelconque. On a :
donc f est linéaire. c f i
 
x y
b) 1) Soit M = ∈ M2 (R). On a : AN = N A ⇐⇒
z t      
a d g 0 0 0 0 0 0 a d g
M ∈ Ker (f ) ⇐⇒ f (M ) = 0 b e h  1 0 0 = 1 0 0   b e h
    
2 −4 x y 0 0 c f i 0 1 0 0 1 0 c f i
⇐⇒ =
3 −6 z t 0 0 
d g 0
 
0 0 0

⇐⇒ 2x − 4z = 0, 2y − 4t = 0, 3x − 6z = 0, 3y − 6t = 0 ⇐⇒  e h 0 = a d g
 
⇐⇒ x = 2z, y = 2t. f i 0 b e h
n 2z
2t

⇐⇒ d = 0, g = 0, e = a, h = d, g = 0, f = b, i = e, h = 0
o
On obtient : Ker (f ) = ; (z, t) ∈ R2
z t ⇐⇒ d = g = h = 0, a = e = i, f = h.
n 2 0  
0 2
 o  
= z +t ; (z, t) ∈ R2 = Vect (B, C). n a 0 0 o
1 0 0 1 On conclut : CN =  b a 0 ; (a, b, c) ∈ K 3 .
c b a
| {z } | {z }
notée B notée C
Comme (B, C) est libre (car les matrices B, C ne sont pas c) D’après b) :
colinéaires), on conclut : (B, C) est une base de Ker (f ) et      
1 0 0 0 0 0 0 0 0
dim Ker (f ) = 2.
n
  CN = a 0 1 0 + b 1
 0 0 + c 0
 0 0
x y
2) On a, pour toute M = ∈ M2 (R) : 0 0 1 0 1 0 1 0 0
z t o
   ; (a, b, c) ∈ K 3
2 −4 x y
f (M ) = AM =
3 −6 z t = aI3 + bN + cN 2 ; (a, b, c) ∈ K 3 .

   
2x − 4z 2y − 4t 2(x − 2z) 2(y − 2t) Il en résulte, en termes d’endomorphismes :
= =
3x − 6z 3y − 6t 3(x − 2z) 3(y − 2t) 
    g ∈ L(E) ; g ◦ f = f ◦ g
2 0 0 2
= (x − 2z) +(y − 2t) ∈ Vect (D, E).
= ae + bf + cf 2 ; (a, b, c) ∈ K 3 = Vect (e, f, f 2 ).

3 0 0 3
| {z } | {z }
notée D notée E

351
Chapitre 22 – Matrices

22.7 On a, pour tous (i, j) ∈ {1, ..., n}2 :


n X n
a) •Il est clair que, pour tout P (X) ∈ Rn [X], X
(P −1 AP )ij = (P AP )ij = (P )ik (A)k` (P )`j .
f (P ) = P (X + 1) ∈ Rn [X].
k=1 `=1
On a, pour tous a ∈ R, P, Q ∈ Rn [X] : Les coefficients (P )ik et (P )`j sont nuls, sauf si k = n + 1 − i
et ` = n + 1 − j, auquel cas ils sont égaux à 1, donc :
f (aP + Q) = (aP + Q)(X + 1)
(P −1 AP )ij = an+1−i, n+1−j .
= aP (X + 1) + Q(X + 1) = af (P ) + f (Q).
Si i < j, alors n + 1 − i > n + 1 − j, donc an+1−i, n+1−j = 0.
Ainsi, f est un endomorphisme de l’espace vectoriel Rn [X].
Ceci montre que P −1 AP est triangulaire inférieure.
•On a, pour tout j ∈ {0, ..., n}, en utilisant la formule du Ainsi, toute matrice triangulaire supérieure est semblable à
j  
j i une matrice triangulaire inférieure.
binôme de Newton : f (Xj ) = (X + 1)j = X.
X

i=0
i Le même raisonnement montre que toute matrice triangulaire
inférieure est semblable à une matrice triangulaire supérieure.
La matrice de f dans la base canonique B = (1, X, ..., Xn )
de Rn [X] est donc A, définie dans l’énoncé. Ce dernier résultat peut aussi s’obtenir en appliquant le ré-
sultat précédent à la matrice transposée.
b) Considérons l’application
g : Rn [X] −→ Rn [X], P (X) 7−→ P (X − 1), 22.9

qui est un endomorphisme de Rn [X], comme ci-dessus pour f . a) On a : tr (A) = 3 et tr (B) = 2, donc tr (A) 6= tr (B), et
donc A et B ne sont pas semblables.
On a, pour tout P ∈ Rn [X] :
b) On a : det (A) = 4 et det (B) = 3, donc det (A) 6= det (B),
et donc A et B ne sont pas semblables.
   
(g ◦ f ) P (X) = g P (X + 1) = P (X + 1) − 1 = P (X)  
0 0 1
c) Notons P =  , qui est la matrice, dans la
(f ◦ g) P (X) = f P (X − 1) = P (X − 1) + 1 = P (X),  1 0 0
0 1 0
donc : g ◦ f = IdRn [X] et f ◦ g = IdRn [X] .
base canonique (e1 , e2 , e3 ) de R3 , de l’endomorphisme f dé-
Il en résulte que A est inversible et que A−1 = MatB (g). fini par : f (e1 ) = e2 , f (e2 ) = e3 , f (e3 ) = e1 .
Mais, comme plus haut pour f , à l’aide de la formule du Il est  alors clair que P est inversible et que
binôme de Newton, on a, pour tout j ∈ {0, ..., n} :

0 1 0
P −1 = 0 0 1 . On calcule P AP −1 :
j j  1 0 0 A P −1
Xi .
X
g(Xj ) = (X − 1)j = (−1)j−i z }| { z }| {
i=0
i 0 1 0 0 1 0
  0 0 0  0 0 1 
On a donc : MatB (g) = (−1)j−i ji . 0 0 0 1 0 0
06i,j6n
     
 j  0 0 1 0 0 0 0 0 0
On conclut : A −1
= (−1)j−i . 1 0 0 0 1 0 0 0 1 .
i 06i,j6n
0 1 0 0 0 0 0 0 0
Par exemple, pour n = 3 : | {z } | {z } | {z }
  P PA P AP −1 =B
1 1 1 1
j  0 On conclut que A et B sont semblables.
1 2 3
A= =
0
, 
0 0 1

i 06i,j63 0 1 3
0 0 0 1 d) On remarque A2 = 0 et B 2 = 0 0 0 6= 0, donc
0 0 0
A et B ne sont pas semblables. En effet, si A et B étaient
 
1 −1 1 −1
 j  0 1 −2 3  semblables, il existerait P ∈ GL3 (R) telle que B = P −1 AP,
A−1 = (−1)i = .
et on aurait :

i 06i,j63 0 0 1 −3
0 0 0 1
B 2 = (P −1 AP )2 = P −1 A2 P = P −1 0P = 0,

22.8 contradiction.
Soit A = (aij )ij ∈ Tn,s (K), c’est-à-dire telle que aij = 0 e) On remarque que :  
−1 1 1
si i > j.
rg (A − 2 I3 ) = rg  0 0 0 = 1
Considérons la matrice P ∈ Mn (K) dont les coefficients si- 0 0 0
tués sur l’antidiagonale sont égaux à 1 et tous les autres co-
efficients sont nuls.
 
−1 0 1
rg (B − 2 I3 ) = rg  0 0 1 = 2.
Il est clair que P 2 = In , donc P est inversible et P −1 = P .
0 0 0
1 si i + j = n + 1
(
En notant P = (pij )ij , on a : pij = Montrons que A et B ne sont pas semblables, en raisonnant
0 sinon. par l’absurde.

352
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
Supposons A et B semblables. Il existe alors P ∈ GL3 (R) b) Récurrence sur p.
telle que B = P −1 AP. On a : Pour p = 0, la propriété est évidente.
B − 2 I3 = P −1 AP − 2 I3 = P −1 (A − 2 I3 )P,
Supposons la propriété vraie pour un p ∈ N fixé :
donc nécessairement : rg (B − 2 I3 ) = rg (A − 2 I3 ), contra- p  
diction. ∀M ∈ Mn (C), f p (M ) =
p
X
(−1)k Ap−k M B k .
k
On conclut que A et B ne sont pas semblables. k=0
On a alors, pour toute M ∈ Mn (C) :
 
1 0 0
f) Notons P = 0 −1 0  ∈ GL3 (R). On a P −1 = P f p+1 (M ) = f f p (M )

0 0 −1 p  
P −1 p
et on calcule P AP −1 : z
X 
A
= f (−1)k Ap−k M B k
k
 }| { z }| {
0 1 0 1 0 0 k=0
p  
0 0 1  0 −1 0  X p
= (−1)k f (Ap−k M B k )
0 0 0 0 0 −1 k
k=0
p  
     
1 0 0 0 1 0 0 −1 0 X p
(−1)k A(Ap−k M B k ) − (Ap−k M B k )B

0 −1 0  0 0 −1 0 0 −1 . =
k=0
k
0 0 −1 0 0 0 0 0 0 p  
X p
(−1)k Ap−k+1 M B k − Ap−k M B k+1
| {z } | {z } | {z } 
P PA P AP −1 =B =
k
On conclut que A et B sont semblables. k=0
p  
X p
= (−1)k Ap−k+1 M B k
22.10 k
k=0
Nous allons montrer rg (B) 6 rg (A) et rg (A) 6 rg (B). Xp  
p
− (−1)k Ap−k M B k+1
1) Soit W ∈ Im (B). Il existe V ∈ Mn,1 (K) tel que W = BV . k
On déduit : W = BV = (AB −A)V = A(BV −V ) ∈ Im (A).
k=0
p  
Ceci montre : Im (B) ⊂ Im (A), p
X
= (−1)k Ap+1−k M B k
donc, en passant aux dimensions : rg (B) 6 rg (A). j=k+1
k=0
k
p+1
2) Soit V ∈ Ker (B), donc BV = 0. X p 
− (−1)j−1 Ap−j+1 M B j
On a alors : AV = (AB − B)V = A(BV ) − BV = 0 j−1
donc V ∈ Ker (A).
j=1
p+1
Ceci montre : Ker (B) ⊂ Ker (A), X p
= (−1)k Ap+1−k M B k
d’où, en passant aux dimensions : dim Ker(B) 6 dim Ker(A), k
puis, en utilisant le théorème du rang :
k=0
p+1
X p 
rg (B) = n − dim Ker (B) > n − dim Ker (A) = rg (A). − (−1)k−1 Ap−k+1 M B k
k=0
k−1
On conclut : rg (A) = rg (B). p+1
X  p  p 
= + (−1)k A(p+1)−k M B k ,
22.11 k=0
k k−1
Soit X ∈ Mn,1 (K).
ce qui montre la propriété pour p + 1.
On a : BX ∈ Im (B) ⊂ Im (A),
donc il existe Y ∈ Mn,1 (K) tel que BX = AY . Ainsi, par récurrence sur p, la formule voulue est établie.
On déduit : c) Supposons A et B nilpotentes. Il existe p, q ∈ N∗ tels que
Ap = 0 et B q = 0. On alors, pour toute M ∈ Mn (C) :
BX = (BAB)X = (BA)(BX) = (BA)(AY ) = BA2 Y
f p+q (M )
= BAY = B(AY ) = B(BX) = B 2 X.
p+q
Ainsi : ∀X ∈ Mn,1 (K), BX = B 2 X. X p + q
= (−1)k Ak M B p+q−k
Les matrices B et représentent le même endomorphisme
B2 k=0
k
de Mn,1 (K) dans la base canonique, donc : B = B 2 . Xp 
p + q
= (−1)k Ak M B p+q−k
22.12 k=0
k
q
a) •On a bien :
X p + q 
+ (−1)k Ak M B p+q−k
∀M ∈ Mn (C), f (M ) = AM − M B ∈ Mn (C). k=p+1
k
p 
p + q
•On a, pour tout a ∈ C et toutes M, N ∈ Mn (C) :
X 
= (−1)k Ak M B p−k B q
k=0
k
f (aM + N ) = A(aM + N ) − (aM + N )B  p+q
X p + q  
= a(AM − M B) + (AN − N B) = af (M ) + f (N ), + Ap (−1)k Ak−p M B p+q−k
k
donc f est linéaire. = 0.
k=p+1

On conclut que f est un endomorphisme de l’espace vecto- Ceci montre f p+q = 0 et on conclut que f est nilpotent.
riel Mn (C).

353
Chapitre 22 – Matrices

N
22.13
On a donc : rg (Pi ) = 0, d’où, puisque chaque rg (Pi ) est
X
Puisque la trace est linéaire et que les Pi sont des matrices i=1
de projecteurs, on a : un entier, rg (Pi ) = 0, puis Pi = 0.
XN  X N N Enfin, il en résulte AB − BA = 0, donc AB = BA.
tr tr (Pi ) = rg (Pi ).
X
Pi =
i=1 i=1 i=1
D’autre part :
N
X 
tr Pi = tr (AB − BA) = tr (AB) − tr (BA) = 0.
i=1

354
Groupe symétrique, Chapitre 23 TITRE FICTIF

déterminants
Groupe symétrique et déterminants

Plan
Les méthodes à retenir 356
Thèmes abordés dans les exercices
• Décomposition d’une permutation en produits de cycles à
Vrai ou faux ? 361 supports disjoints, en produit de transpositions
Les énoncés des exercices 362
• Calculs de déterminants
Du mal à démarrer ? 365
Vrai ou faux, les réponses 366 • Étude de l’inversibilité d’une matrice carrée, par l’étude de
Les corrigés des exercices 367 son déterminant
• Étude de comatrices.

Points essentiel s du cours


pour la résolution des exercices
On note : • Théorème de décomposition d’une permutation en produit
K pour un corps commutatif de cycles à supports disjoints, existence, unicité, commuta-
tivité
• Théorème de décomposition d’une permutation en produit
de transpositions
• Définitions et propriétés de : déterminant d’une famille de
n vecteurs dans un espace vectoriel de dimension n, déter-
minant d’un endomorphisme, déterminant d’une matrice
carrée
• Calcul pratique des déterminants : opérations licites sur les
colonnes, sur les lignes, développement par rapport à une
rangée
• Définition de la comatrice com (A) d’une matrice carrée
A ∈ Mn (K) et formule :

A com (A) = com (A) A = det (A) In .


> >

355
Chapitre 23 – Groupe symétrique et déterminants

Les méthodes à retenir


Méthode
Considérer 1, σ(1), σ 2 (1), ... jusqu’à retomber sur 1, puis réitérer sur
les autres éléments.
Pour décomposer une
permutation en produit ➟ Exercice 23.1
de cycles à supports dis-
joints

Exemple
On a : σ(1) = 4, σ(4) = 7, σ(7) = 6, σ(6) = 1, d’où un premier
cycle, (1, 4, 7, 6), puis σ(2) = 2, d’où un deuxième cycle, (2), qui n’a
Décomposer la permutation qu’un élément et que l’on peut donc omettre, et enfin σ(3) = 5, σ(5) =
8, σ(8) = 3, d’où un troisième cycle (3, 5, 8).
 
1 2 3 4 5 6 7 8
σ=
4 2 5 7 8 1 6 3 On conclut : σ = (1, 4, 7, 6) ◦ (3, 5, 8).
en produit de cycles à supports dis- Cette décomposition est unique, à l’ordre près des deux cycles obtenus,
joints. et ces deux cycles commutent.

Méthode
En partant plutôt de la fin par commodité, échanger n et σ(n), s’ils
sont distincts, puis réitérer, ce qui fournira un produit de σ par des
Pour décomposer une
transpositions égal à l’identité, d’où on exprimera σ comme produit
permutation en produit
d’inverses de transpositions, c’est-à-dire comme produit de transposi-
de transpositions
tions.

➟ Exercice 23.2

Exemple
On échange 8 et 3, puis on réitére :

4 2 5 7 8 1 6 3
Décomposer la permutation
7 6
 
1 2 3 4 5 6 7 8 4 2 5 3 1 8
σ=
4 2 5 7 8 1 6 3
en produit de transpositions. 4 2 5 6 3 1 7 8
4 2 5 1 3 6 7 8
4 2 3 1 5 6 7 8
1 2 3 4 5 6 7 8
On a donc : (1, 4) ◦ (3, 5) ◦ (1, 6) ◦ (6, 7) ◦ (3, 8) ◦ σ = Id,
d’où : σ = (3, 8) ◦ (6, 7) ◦ (1, 6) ◦ (3, 5) ◦ (1, 4).

356
Les méthodes à retenir

Méthode
• Essayer de faire apparaître des 0 par des opérations licites sur les
Pour calculer un déter- lignes ou sur les colonnes, pour développer ensuite par rapport
minant d’ordre trois ou à une rangée ne contenant qu’un terme non nul, si possible.
quatre • Factoriser le plus possible au fur et à mesure des calculs.
➟ Exercices 23.3, 23.4

Exemple
En développant par rapport à la première colonne :
Calculer, pour tout (a, b, c) ∈ K3 : a b a b
D = −(−a) −b = abc − abc = 0.
−c 0 0 c
0 a b
D = −a 0 c .
−b −c 0

Exemple
On a, par L4 ←− L4 − L2 , L3 ←− L3 − L1 , L2 ←− L2 − L1 :
1 a b ab
Calculer, pour tout (a, b, c, d) ∈ K 4 : 0 c−a 0 b(c − a)
D=
0 0 d−b a(d − b)
1 a b ab
0 0 d−b c(d − b)
1 c b cb
D= .
1 a d ad d−b a(d − b) 1 a
1 c d cd = 1 · (c − a) = (c − a)(d − b)2
d−b c(d − b) 1 c
= (c − a)2 (d − b)2 .

Méthode
• Essayer de faire apparaître des 0 par des opérations licites sur les
Pour calculer un déter- lignes ou sur les colonnes, pour développer ensuite par rapport
minant d’ordre n à une rangée ne contenant qu’un terme non nul, si possible, ou
pour se ramener au déterminant d’une matrice triangulaire.
• Factoriser le plus possible au fur et à mesure des calculs.
• Essayer, dans certains cas, de voir si une colonne est combinai-
son linéaire des autres colonnes, ou si une ligne est combinaison
linéaire des autres lignes, auquel cas le déterminant est nul.
• Essayer de faire apparaître des 0 par opérations licites sur les
lignes ou sur les colonnes, pour ensuite, en développant, faire
apparaître une relation de récurrence, souvent d’ordre un ou
d’ordre deux, et enfin calculer le terme général de la suite ainsi
considérée.

357
Chapitre 23 – Groupe symétrique et déterminants

• Le cas particulier des matrices tridiagonales à coefficients


constants est important.
• Utiliser la multilinéarité et l’alternance du déterminant, lorsque
les colonnes (ou les lignes) se décomposent linéairement sur des
colonnes (ou des lignes) particulières.
➟ Exercices 23.6, 23.8

Exemple
Si n > 3, on a C2 = C3 , donc Dn = 0.
Calculer, pour n ∈ N∗ : 1 1
Et, pour n 6 2 : D1 = 1, D2 = = −1.
1 0
1 1 ... 1
1 0 ... 0
Dn = . .. .. .
.. . (0) .
1 0 ... 0 [n]

Exemple
Il s’agit du déterminant d’une matrice triangulaire supérieure, donc,
Pour n ∈ N∗ , calculer : d’après le cours, il est égal au produit des termes diagonaux :

1 (1) Dn = 1 · 2 · · · n = n! .
..
Dn = . .
(0) n

Exemple
On a :
a+n−1 1 ... 1 1
Calculer, pour n ∈ N∗ et a ∈ K : ..
a+n−1 a . (1) 1
a 1 ... 1 1
.. .. .. .. ..
.. D =
. . . . .
1 a . (1) 1 C1 ←−C1 +C2 +···+Cn
..
D = .. ..
.
..
.
..
.
.. . a+n−1 (1) . a 1
. .
a+n−1 1 ... 1 a
.. [n]
1 (1) . a 1
a+n−1 1 1 ... 1
1 1 ... 1 a [n] 0 a−1 0 ... 0
.. .. .. ..
= . 0 . . .
Li ←−Li −L1 , i=2,...,n
.. ..
0 (0) . . 0
0 0 ... 0 a−1 [n]
n−1
= (a + n − 1)(a − 1) .

358
Les méthodes à retenir

Exemple
En développant par rapport à la dernière colonne, de manière itérée,
on a :
Pour n ∈ N∗ , calculer le déterminant Dn = (−1)n+1 Dn−1
Dn de la matrice dont tous les termes = (−1)n−1 Dn−1 car n + 1 et n − 1 ont même parité
sont nuls, sauf ceux de l’antidiagonale
= (−1)n−1 (−1)n−2 Dn−2
qui sont égaux à 1.
= ...
= (−1)n−1 (−1)n−2 . . . (−1)1 D1 = (−1)1+2+···+(n−1)
(n−1)n
= (−1) 2

Exemple
On a :
a a a ... a
Soient n ∈ N − {0, 1}, a ∈ C∗ . On note : a a2 a2 ... a2
a a2 a3 ... a3
A = aMin (i,j) 16i,j6n ∈ Mn (C). det (A) =

.. .. .. ..
. . . .
Calculer det (A). a a2 a3 ... an [n]

a a a ... a
0 a2 − a a2 − a ... a2 − a
0 0 a3 − a2 ... a3 − a2
=
Li ←Li −Li−1 .. .. .. .. ..
i=n,...,2 . . . . .
0 0 0 ... an − an−1 [n]

= a(a2 − a)(a3 − a2 ) · · · (an − an−1 )


a a(a − 1) a2 (a − 1) · · · an−1 (a − 1)
    
=
= a1+(1+···+(n−1)) (a − 1)n−1
(n−1)n
= a1+ 2 (a − 1)n−1
n2 −n+2
= a 2 (a − 1)n−1 .

Exemple
On a, par développement par rapport à la première ligne, puis par
Soient n ∈ N∗ , a, b, c ∈ K. On note : développement par rapport à la première colonne :

a b 0 ... 0 c b 0 ... ... 0


.. .. ..
c a . (0) . 0 a b (0) .
.. .. .. .. .
. ..
Dn =
0 . . . 0
.
Dn+2 = aDn+1 − b
0 c a
= aDn+1 − bcDn .
.. .. .. .. .. .. ..
. (0) . a b . . . . .
0 ... 0 c a .. ..
[n] . (0) . a b
Former une relation de récurrence expri- 0 ... ... ... c a [n+1]
mant Dn+2 en fonction de Dn+1 et Dn .

359
Chapitre 23 – Groupe symétrique et déterminants

Méthode

Essayer d’amener une équation polynomiale satisfaite par A.


Pour calculer le détermi-
nant d’une matrice car-
rée A non donnée par ses
éléments

Exemple
On a : A2 − A + In = 0,
d’où : A3 + In = (A + In )(A2 − A + In ) = 0,
Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R) telle que donc : A3 = −In .
A2 = A − In . Calculer det (A). On déduit : det (A)
3
= det (A3 ) = det (−In ) = (−1)n = (−1)3n .
Comme l’application R −→ R, x 7−→ x3 est injective, on conclut :
det (A) = (−1)n .

Méthode

Se ramener au déterminant d’une matrice carrée, en considérant la


Pour calculer le déter-
matrice de f dans une base convenable de E.
minant d’un endomor-
➟ Exercice 23.5
phisme d’un ev E de di-
mension finie

Exemple
D’abord, il est clair que f est bien une application de Rn [X] dans Rn [X]
et que f est linéaire, donc f est un endomorphisme de Rn [X].
Soit n ∈ N∗ . calculer le déterminant de On a : f (1) = 1,
l’endomorphisme et : ∀k ∈ {1, ..., n}, f (Xk ) = XkXk−1 + Xk = (k + 1)Xk ,
f : Rn [X] −→ Rn [X], P 7−→ XP 0 + P. donc la matrice A de f dans la base canonique (1, X, ..., Xn ) de Rn [X]
est : A = diag (1, 2, ..., n + 1).
Puisque A est diagonale, on a : det (A) = 1 · 2 · · · (n + 1) = (n + 1)!
et on conclut : det (f ) = (n + 1)! .

Méthode
Essayer d’utiliser :
Pour manipuler la coma- • la définition de com (A) : les termes de com (A) sont les cofac-
trice d’une matrice car- teurs des termes de A
rée A d’ordre n • la formule du cours : A com (A) = com (A) A = det (A) In ,
> >

qui, dans le cas particulier où A est inversible, permet de relier


1
com (A) et A−1 par la formule : A−1 = com (A) .
>
det (A)
➟ Exercices 23.12, 23.13

360
Vrai ou Faux ?

Exemple
On a, d’après le cours : A com (A)> = com (A)> A = det (A)In .
D’où : com (A)> = A3 com (A)> = A2 det (A)In = det (A)A2 .

Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R) telle que
De plus : det (A) = det (A3 ) = det (In ) = 1,
3
A3 = In .
donc, comme det (A) ∈ R, on déduit det (A) = 1.
Montrer : com (A)> = A2 .
On conclut : com (A)> = A2 .

Vrai ou Faux ?
23.1 On a, pour tous α ∈ K et toute A ∈ Mn (K) : det (αA) = α det (A). V F

23.2 Le produit de deux transpositions est une transposition. V F

23.3 Le déterminant d’une matrice triangulaire est le produit des éléments de sa diagonale. V F

23.4 Si une matrice B est obtenue à partir d’une matrice carrée A en permutant, d’une façon V F
quelconque, les colonnes de A, alors : det (B) = −det (A).

23.5 Le déterminant d’une matrice carrée antisymétrique d’ordre impair est nul. V F

23.6 Un déterminant est inchangé lorsqu’on remplace une colonne par une combinaison li- V F
néaire de toutes les colonnes.

23.7 Un déterminant est inchangé lorsqu’on remplace simultanément chaque colonne par celle- V F
ci plus une combinaison linéaire des autres colonnes.

23.8 Un déterminant est inchangé lorsqu’on remplace simultanément chaque colonne par celle- V F
ci plus une combinaison linéaire des colonnes suivantes.

23.9 On a, pour tout endomorphisme f d’un K-ev E de dimension finie : V F


f ∈ GL(E) ⇐⇒ det (f ) 6= 0.

23.10 On a, pour tout endomorphisme f d’un K-ev E et tout automorphisme h de E : V F


det (h ◦ f ◦ h−1 ) = det (f ).

361
Chapitre 23 – Groupe symétrique et déterminants

Énoncés des exercices


23.1 Exemple de décomposition d’une permutation en produit de cycles à supports disjoints
 
1 2 3 4 5 6 7 8
Décomposer la permutation σ = de S8 en produit de cycles
2 4 6 8 1 3 5 7
à supports disjoints.

23.2 Exemple de décompositions d’une permutation en un produit de transpositions


 
1 2 3 4 5 6 7 8
Décomposer la permutation σ = de S8 en un produit de
2 4 6 8 1 3 5 7
transpositions.

23.3 Exemples de calculs de déterminants d’ordre trois


Calculer les déterminants d’ordre trois suivants, en exprimant le résultat sous forme fac-
torisée, pour (a, b, c) ∈ K 3 :

a b ab 1 1 1
a) a c ac c) a2 b2 c2
b c bc a3 b3 c3
1 a bc 2a a−b−c 2a
b) 1 b ca d) b − c − a 2b 2b .
1 c ab 2c 2c c−a−b

23.4 Exemples de calculs de déterminants d’ordre quatre


Calculer les déterminants d’ordre quatre suivants, en exprimant le résultat sous forme
factorisée, pour a, b, c, d, x ∈ K :

a b c b 1 a a2 b+c+d
b a b c 1 b b3 c+d+a
a) c) .
c b a b 1 c c4 d+a+b
b c b a 1 d d5 a+b+c
(1 + x)2 (2 + x)2 (3 + x)2 (4 + x)2
22 32 42 52
b)
32 42 52 62
42 52 62 72

23.5 Déterminant de l’endomorphisme de transposition sur Mn (R)

Soit n ∈ N∗ . On note : f : Mn (R) −→ Mn (R), M 7−→ f (M ) = M > .


a) Vérifier : f ∈ L Mn (R) .


b) Calculer rg (f ), tr (f ), det (f ).

362
Énoncés des exercices

23.6 Exemples de calculs de déterminants d’ordre n


Calculer les déterminants suivants, pour n ∈ N∗ , a1 , ..., an , x, a, b ∈ K :
1 n n ... n
n 2 n ... n
a) n n 3 . . . n
.. .. .. . . ..
. . . . .
n n n ... n [n]

a1 a2 a3 ... an
a1 a1 + a2 − x a3 ... an
b) a1 a2 a2 + a3 − x ... an
.. .. .. .. ..
. . . . .
a1 a2 a3 ... an−1 + an − x [n]

c) det aMax (i,j)



16i,j6n

x + a1 a1 a1 ... a1
a2 x + a2 a2 ... a2
d) a3 a3 x + a3 ... a3
.. .. .. .. ..
. . . . .
an an an ... x + an [n]

e) det (ij + i + j)16i,j6n




1 −1 0 ... 0
.. ..
a b . (0) .
f) .. ..
a2 ab . . 0
.. ..
. . b −1
an an−1 b ... ab b [n+1]

1 + a2 a 0 ... 0
.. ..
a 1 + a2 . (0) .
g) .. .. ..
0 . . . 0
.. ..
. (0) . 1 + a2 a
0 ... 0 a 1 + a2 [n]

23.7 Relation entre trois déterminants


Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R), U = (1) ∈ Mn (R).
Montrer : det (A + U ) + det (A − U ) = 2 det (A).

363
Chapitre 23 – Groupe symétrique et déterminants

23.8 Exemple de calcul d’un déterminant d’ordre n


Calculer le déterminant d’ordre n suivant, pour a1 , ..., an , x ∈ K fixés :

a21 + x a1 a2 . . . a 1 an
a2 a1 a22 + x . . . a 2 an
D= .. .. .. .. .
. . . .
an a1 an a2 . . . a2n + x [n]

23.9 Déterminant d’une matrice à termes entiers, parité


Soient n ∈ N∗ , A = (aij )ij ∈ Mn (R) telle que :

∀i ∈ {1, ..., n}, aii ∈ 2 Z
∀(i, j) ∈ {1, ..., n}2 , 
i 6= j =⇒ aij ∈ 2 Z + 1 .

a) Montrer : n + det (A) ∈ 2 Z + 1.


b) En déduire que, si n est pair, alors A est inversible.

23.10 Égalité de deux déterminants à partir d’une relation sur des inverses
Soient n ∈ N∗ , A, B ∈ Mn (R) telles que les matrices A, B, A + B soient inversibles et
que : (A + B)−1 = A−1 + B −1 .
Montrer : det (A) = det (B).

23.11 Déterminant dans le contexte des déterminants de Vandermonde


Calculer, pour n ∈ N − {0, 1} et x1 , ..., xn ∈ K le déterminant :

1 x1 ... xn−2
1 x2 · · · xn
D = ... ..
.
..
.
..
. .
1 xn ... xn−2
n x1 · · · xn−1 [n]

23.12 Comatrice d’une matrice diagonale


Soit n ∈ N tel que n > 2, (d1 , ..., dn ) ∈ K n , D = diag (d1 , ..., dn ) ∈ Mn (K).
Calculer com (D).

23.13 Rang de la comatrice d’une matrice carrée


rg (A) = n =⇒ rg com (A) = n
 



Soient n ∈ N − {0, 1}, A ∈ Mn (K). Établir : rg (A) = n − 1 =⇒ rg com (A) = 1


rg (A) 6 n − 2 =⇒ rg com (A) = 0.

 

364
Du mal à démarrer ?

Du mal à démarrer ?
23.1 Calculer σ(1), σ 2 (1), ... g) Développer le déterminant Dn proposé par rap-
port à sa première ligne (par exemple), puis dévelop-
23.2 Échanger 8 et le nombre qui est à la place de 8 dans per le déterminant d’ordre n−1 obtenu par rapport à
l’expression de σ (c’est-à-dire 7), puis échanger 7 et sa première colonne. Montrer ainsi que la suite (Dn )n
le nombre qui est à la place de 7 (c’est-à-dire 5), et est une suite récurrente linéaire du second ordre à
réitérer. coefficients constants et sans second membre, d’où le
calcul de son terme général.
23.3 Essayer de faire apparaître des 0 par opérations li-
cites sur les lignes ou sur les colonnes, pour dévelop- 23.7 Calculer det (A + U ) et det (A − U ) en utilisant la
per ensuite par rapport à une rangée contenant deux multilinéarité du déterminant et en remarquant que,
0, ou pour combiner avec la règle de Sarrus, valable si deux colonnes d’un déterminant sont égales, alors
pour les déterminants d’ordre 2 ou 3. ce déterminant est nul.
23.4 a) Essayer de faire apparaître des 0 par opérations
licites sur les lignes ou sur les colonnes, pour déve- 23.8 En notant B = (E1 , ..., En ) la base canonique de
a1
 
lopper ensuite par rapport à une rangée contenant
trois 0. Mn,1 (R), A =  ..  , le déterminant proposé est
.
 

b) Par opérations licites sur les colonnes, se ramener an


à des déterminants plus simples. celui d’une famille de colonnes décomposées linéai-
c) Remarquer que, en notant s = a + b + c + d, la rement sur E1 , ..., En , A. Utiliser la multilinéarité et
quatrième colonne est combinaison linéaire des deux l’alternance de detB .
premières colonnes.
23.9 a) Passer modulo 2.
23.5 a) Immédiat.
b) Remarquer qu’un entier impair n’est pas nul.
b) Former la matrice de f dans une base de Mn (R)
formée d’une base de Sn (R) suivie d’une base 23.10 En notant C = AB −1 , obtenir C −1 + C = − In ,
de An (R). puis C 3 = In , et passer alors aux déterminants pour
23.6 a) Opérer Cj ←− Cj − Cn pour j = 1, ..., n − 1, et se déduire det (C) = 1.
ramener au déterminant d’une matrice triangulaire.
23.11 En multipliant, pour chaque i, la ligne numéro i
b) Opérer Li ←− Li − L1 pour i = 2, ..., n, et se
par xi , se ramener à un déterminant de Vander-
ramener au déterminant d’une matrice triangulaire.
monde.
c) Opérer Li ←− Li −Li+1 pour i = 1, ..., n−1, et se
ramener au déterminant d’une matrice triangulaire. 23.12 Revenir à la définition de com (D) comme matrice
d) Opérer Cj ←− Cj − C1 pour j = 2, ..., n, pour des cofacteurs de D.
faire apparaître des 0, des x, des −x, puis opérer
n 23.13 Séparer l’étude en trois cas :
Li , et se ramener au déterminant
X
L1 ←− L1 + rg (A) = n, rg (A) = n − 1, rg (A) 6 n − 2.
1) Dans le cas rg (A) = n, faire intervenir l’inversibi-
i=2
d’une matrice triangulaire.
lité de A.
e) Remarquer que les colonnes du déterminant pro-
posé se décomposent linéairement sur deux colonnes 2) Dans le cas rg (A) = n − 1, montrer
fixes. rg com (A) = 1 en utilisant la formule du cours
A com (A)> = det (A) In et en remarquant qu’alors
f) Développer le déterminant Dn+1 proposé par rap-
Im com (A)> ⊂ Ker (A).

port à la dernière colonne et obtenir une relation de
récurrence donnant Dn+1 en fonction de Dn . 3) Dans le cas rg (A) 6 n − 2, montrer com (A) = 0.

365
Chapitre 23 – Groupe symétrique et déterminants

Vrai ou Faux, les réponses


23.1 La formule correcte est : det (αA) = αn det (A). V F

23.2 Le produit de deux transpositions n’est jamais une transposition, puisque, la signature V F
de toute transposition étant −1, la signature du produit de deux transpositions est 1,
différent de −1.
23.3 C’est un résultat du cours. V F

23.4 Si B est obtenue à partir de A en permutant deux colonnes, alors : det (B) = − det (A). V F
Si B est obtenue à partir de A en permutant plus de deux colonnes, alors :
det (B) = det (A) ou det (B) = − det (A).

23.5 Si A ∈ Mn (K) est antisymétrique et d’ordre impair, alors : V F


det (A) = det (A> ) = det (−A) = (−1)n det (A) = − det (A),
donc 2 det (A) = 0, puis, en simplifiant par 2, det (A) = 0.

23.6 Contre-exemple : par C1 ←− 2C1 , le déterminant de l’identité, qui vaut 1, est changé en V F
un déterminant égal à 2.
Une formulation correcte est : un déterminant est inchangé lorsqu’on remplace une co-
lonne par celle-ci plus une combinaison linéaire des autres colonnes.

23.7 Dans un déterminant non nul, le remplacement de C1 par C1 + C2 et de C2 par C1 + C2 V F


(où C1 désigne l’ancienne colonne) donne un déterminant ayant deux colonnes égales,
donc nul.
23.8 C’est un résultat du cours. V F

23.9 C’est un résultat du cours. V F


1
23.10 On a : det (h ◦ f ◦ h−1 ) = det (h) det (f ) det (h−1 ) = det (h) det (f ) = det (f ). V F
det (h)

366
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
23.1 c)
On a, en appliquant σ : 1 1 1
1 −→ 2 −→ 4 −→ 8 −→ 7 −→ 5 −→ 1, a2 b2 c2
3 −→ 6 −→ 3, a3 b3 c3
donc : σ = (1, 2, 4, 8, 7, 5) ◦ (3, 6).
1 0 0
23.2 = a2 b2 − a2 c2 − a2
On échange 8 et 7, puis 7 et 5, ... : C2 ← C2 − C1 a3 b3 − a3 c3 − a3
C3 ← C3 − C1
2 4 6 8 1 3 5 7 1 0 0
2 4 6 7 1 3 5 8 = (b − a)(c − a) a2 b+a c+a
a3 b2 + ba + a2 c2 + ca + a2
2 4 6 5 1 3 7 8
b+a c+a
= (b − a)(c − a)
2 4 3 5 1 6 7 8 b2 + ba + a2 c2 + ca + a2
2 4 3 1 5 6 7 9 = (b − a)(c − a)
b+a c+a
L2 ←L2 −aL1 b2 c2
2 1 3 4 5 6 7 8
b+a c−b
1 2 3 4 5 6 7 8 = (b − a)(c − a)
C2 ←C2 −C1 b2 c2 − b2
On conclut : b+a 1
= (b − a)(c − a)(c − b)
σ = (7, 8) ◦ (5, 7) ◦ (3, 6) ◦ (1, 5) ◦ (1, 4) ◦ (1, 2). b2 c+b
= (b − a)(c − a)(c − b)(ab + ac + bc).

23.3
d)
a)
2a a−b−c 2a
a b ab b−c−a 2b 2b
a c ac 2c 2c c−a−b
b c bc
a b ab 2a −(a + b + c) 0
= 0 c−b a(c − b) = b−c−a a+b+c a+b+c
L2 ←− L2 − L1 C2 ← C2 − C1 2c 0 −(a + b + c)
b−a 0 (b − a)c C3 ← C3 − C1
L3 ←− L3 − L2

a b ab 2a −1 0
= (c − b)(b − a) 0 1 a = (a + b + c)2 b − c − a 1 1
1 0 c 2c 0 −1
= ac(c − b)(b − a). a+b+c 0 0
Sarrus
= (a + b + c)2 b + c − a 1 0
L1 ← L1 + L2 + L3
b) L2 ← L2 + L3
2c 0 −1

1 a bc
1 b ca = −(a + b + c)3 .
1 c ab
1 a bc 23.4
= 0 b−a c(a − b)
L2 ←− L2 − L1 0 c−a b(a − c) a)
L3 ←− L3 − L1
a b c b
1 a bc b a b c
= (b − a)(c − a) 0 1 −c c b a b
0 1 −b b c b a
1 −c
= (b − a)(c − a) a b c−a 0
1 −b
b a 0 c−a
= (a − b)(b − c)(c − a). =
C3 ←− C3 − C1 c b a−c 0
C4 ←− C4 − C2 b c 0 a−c

367
Chapitre 23 – Groupe symétrique et déterminants

a+c 2b 0 0 23.6
2b a+c 0 0
=
L1 ←− L1 + L3 c b a−c 0 a)
L2 ←− L2 + L4 b c 0 a−c 1 n n ... n
n 2 n ... n
a+c 2b
= (a − c)2 n n 3 ... n
2b a+c .. .. .. .. ..
. . . . .
(a − c)2 (a + c)2 − (2b)2

= n n n ... n [n]
= (a − c)2 (a + c − 2b)(a + c + 2b). 1−n 0 0 ... 0 n
0 2−n 0 ... 0 n
b) 0 0 3−n ... 0 n
(1 + x)2 (2 + x)2 (3 + x)2 (4 + x)2
= .. .. .. .. .. ..
Cj ←− Cj − Cn , . . . . . .
22 32 42 52 j = 1, ..., n − 1 0 0 0 ... −1 n
32 42 52 62
0 0 0 ... 0 n
42 52 62 72 [n]

(1 + x)2 2x + 3 2x + 5 2x + 7 = (1 − n)(2 − n) · · · (−1)n = (−1)n−1 n! .


22 5 7 9 b)
=
Cj ←− Cj − Cj−1 , 32 7 9 11
j = 2, 3, 4 62 9 11 13 a1 a2 a3 ... an
(1 + x)2 2x + 3 2 2 a1 a1 + a2 − x a3 ... an
22 5 2 2 a1 a2 a2 + a3 − x ... an
=
32
= 0. .. .. .. .. ..
Cj ←− Cj − Cj−1 , 7 2 2
. . . . .
j = 3, 4 42 9 2 2
a1 a2 a3 ... an−1 + an − x
c) En notant s = a + b + c + d et C1 , C2 , C3 , C4 les colonnes
du déterminant proposé, on a : a1 a2 a3 ... an
        0 a1 − x 0 ... 0
b+c+d s−a 1 a 0 0 a2 − x 0
=
Li ←− Li − L1 , ..
c + d + a  s − b 
 = s 1 −  b  = sC1 − C2 . .. ..
   
S= =
d + a + b  s − c  1  c  i = 2, ..., n . . . 0
a+b+c s−d 1 d 0 ... ... 0 an−1 − x
Ainsi, les colonnes du déterminant proposé forment une fa- = a1 (a1 − x)(a2 − x) · · · (an−1 − x).
mille liée, donc ce déterminant est nul.
c)
23.5 det aMax (i,j)

16i,j6n

a) On a, pour tout α ∈ R et toutes A, B ∈ Mn (R) : a a2 a3 ... an


a2 a2 a3 ... an
f (αA + B) = (αA + B)> = αA> + B > = αf (A) + f (B), a3 a3 a3 ... an
=
donc f ∈ L Mn (R) . . . . .. .
.. .. .. ..

.
b) D’après le cours, les sev Sn (R) et An (R), formés respec- an an an ... an
tivement des matrices symétriques et des matrices antisymé-
triques, sont supplémentaires dans Mn (R) et : a − a2 0 ... 0 0
a2 − a3 ... 0 0
n(n + 1) n(n − 1) .. ..
dim Sn (R) = dim An (R) = ..
 
, .
2 2 =
Li ← Li − Li+1 ,
. . .
Il existe donc une base B de Mn (R) formée successi- i = 1, ..., n − 1 ... an−1 − an 0
vement par une base de Sn (R) et une base de An (R). an
La matrice de f dans cette base est la matrice diago- = (a − a2 )(a2 − a3 ) · · · (an−1 − an )an
n(n + 1)
nale D = diag (1, ..., 1, −1, ..., −1) formée de termes = a(1 − a) a2 (1 − a) · · · an−1 (1 − a) an
  
2
n(n − 1)
égaux à 1, suivis de termes égaux à −1.
n(n+1)

2 = a1+2+···+n (1 − a)n−1 = a 2 (1 − a)n−1 .

Il est clair alors que : d)


x + a1 a1 a1 ... a1
n(n + 1) n(n − 1)
rg (f ) = n2 , tr (f ) = − = n, a2 x + a2 a2 ... a2
2 2 a3 a3 x + a3 ... a3
n(n+1) n(n−1) n(n−1) .. .. .. .. ..
det (f ) = 1 2 (−1) 2 = (−1) 2 . . . . . .
an an an ... x + an

368
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
x + a1 −x −x ... −x g) Notons Dn le déterminant proposé.
a2 x 0 ... 0
a3 0 x ... 0 On a, pour tout n > 3, en développant par rapport à la pre-
=
.. .. .. .. .. mière ligne, puis en développant le deuxième déterminant par
Cj ←− Cj − C1 ,
j = 2, ..., n . . . . . rapport à la première colonne :
an 0 0 ... x Dn = (1 + a2 )Dn−1 − a2 Dn−2 .
x + a1 + · · · + an 0 0 ... 0 En notant D0 = 1, comme D1 = 1+a2 et D2 = (1+a2 )2 −a2 ,
a2 x 0 ... 0 la relation de récurrence obtenue ci-dessus est aussi vraie
.. pour n = 2.
= a3 0 x . On déduit : Dn − Dn−1 = a2 (Dn−1 − Dn−2 ),
L1 ←−L1 +(L2 +···+Ln )
.. .. .. ..
. . . . 0 d’où, par remplacements successifs, ou par suite géomé-
an 0 ... 0 x trique : Dn − Dn−1 = (a2 )n−1 (D1 − D0 ) = a2n ,

n
puis, en sommant :
 
Dn = a2n + a2n−2 + · · · + a2 + D0 = a2n + · · · + a2 + 1.
X
= xn−1 x + ai .
i=1 1 − a2n+2
Si a2 6= 1, on peut écrire : Dn = .
e) Notons, pour j ∈ {1, ..., n}, Cj la colonne numéro j du 1 − a2
déterminant proposé. On a, pour tout j ∈ {1, ..., n} : Si a2 = 1, on a : Dn = n + 1.

23.7

Cj = ij + i + j 16i6n
En notant det le déterminant dans la base canonique de
1 1 Mn,1 (R), A = (aij )ij , C1 , ..., Cn les colonnes de A et V la
   

= (j + 1)  ..  + j  ..  . colonne dont tous les coefficients sont égaux à 1, on a, par



= i(j + 1) + j
. .
   
16i6n
multilinéarité et alternance du déterminant :
n 1
a11 + 1 . . . a1n + 1
det (A + U ) = .. ..
Ainsi, Cj se décompose linéairement sur deux colonnes fixes . .
(c’est-à-dire indépendantes de j). an1 + 1 . . . ann + 1
Si n > 3, alors la famille des colonnes est liée, donc le déter- = det (A) + det (V, C1 , ..., Cn ) + · · · + det (C1 , ..., Cn−1 , V )
minant proposé est nul. et, de même :
a11 − 1 ... a1n − 1
Si n = 1, alors le déterminant est égal à 3.
det (A − U ) = .. ..
. .
3 5
Si n = 2, alors le déterminant est = −1. an1 − 1 ... ann − 1
5 8
= det (A) − det (V, C1 , ..., Cn ) − · · · − det (C1 , ..., Cn−1 , V )
f) En notant Dn+1 le déterminant d’ordre n + 1 proposé, on
d’où, en additionnant :
a, par développement par rapport à la dernière colonne :
det (A + U ) + det (A − U ) = 2 det (A).
1 −1 0 ... 0 23.8
.. ..
a b . (0) . Notons B = (E1 , ..., En ) la base canonique de Mn,1 (R),
.. .. Cj la colonne numéro j du déterminant D proposé, pour
Dn+1 = a2 . . a1
 
ab 0
.. ..  . 
j = 1, ..., n, A =  .  . On a alors :
. . b −1 .
an an−1 b ... ab b [n+1]
an
a21 + x a1 a2 ... a1 an
1 −1 0 ... 0 a2 a1 a22 + x ... a2 an
.. . D= .. .. .. ..
a b . (0) .. . . . .
= bDn + .. .. .. .. . an a1 an a2 ... a2n + x
. . . . 0 = detB a1 A + xE1 , . . . , an A + xEn ).
an−2 an−3 b ... b −1
an an−1 b ... ... ab En développant par multilinéarité et alternance, il ne reste
[n] que n + 1 déterminants :
En mettant a en facteur dans la dernière ligne de ce dernier n
D = detB (xE1 , ..., xEn ) + detB (xE1 , ..., aj A, ..., xEn )
X
déterminant, on fait apparaître encore Dn , d’où :
j=1
Dn+1 = bDn + aDn = (a + b)Dn .
n
Il en résulte, par suite géométrique : aj detB (E1 , ..., A, ..., En ).
X
= xn + xn−1
Dn+1 = (a + b)n D1 = (a + b)n . j=1

369
Chapitre 23 – Groupe symétrique et déterminants

On a, pour j ∈ {1, ..., n} fixé, en développant successivement 1 0 ... ... 0


par rapport à la dernière colonne, depuis la colonne n jusqu’à .. ..
. −1 0 (0) .
la colonne j :
= (n − 1) .. ..
.
..
.
..
Cj ←− Cj − C1 , . 0 .
detB (E1 , ..., A, ..., En ) j = 2, ..., n .. ..
. . (0) −1 0
1 0 ... 0 a1 0 ... ... 0
1 0 ... 0 −1
.. . . . . [n]
0 . (0) .. .. .. .. n−1
= (n − 1)(−1) .
.. .. .. .. ..
. (0) . 0 . . (0) . D’où :
.. .. ..
0 ... 0 1 . . . n + det (A) ≡ n + (n − 1)(−1)n−1
[2]
= 0 ... ... 0 aj 0 ... ... 0
≡ n + (n − 1) = 2n − 1 ≡ 1.
.. .. .. [2] [2]
. . . 1 0 ... 0
.. .. .. .. .. Finalement, n + det (A) est impair.
. . . . .
(0) 0 (0) b) Si n est pair, alors, comme n + det (A) est impair, par dif-
.. .. .. .. .. férence, det (A) est impair, donc non nul, et on conclut que
. . . . (0) . 0
A est inversible.
0 ... ... 0 an 0 ... 0 1 [n]
23.10
1 ... ... 0 a1
.. .. .. On a, d’après l’hypothèse :
0 . (0) . .
In = (A + B)(A + B)−1 = (A + B)(A−1 + B −1 )
= .. ..
.
..
.
.. = aj . = In + BA−1 + AB −1 + In ,
. 0 .
.. .. ..
. (0) . 1 . donc : BA−1 + AB −1 = − In .
0 ... ... 0 aj [j] Notons C = AB −1 , qui est inversible.
n On a alors C −1 = BA−1 , d’où C −1 + C = − In ,
Finalement : D = xn + xn−1 puis, en multipliant par C : C 2 + C + In = 0
X
a2j .
j=1 et enfin, en multipliant par C − In :
23.9 C 3 − In = (C − In )(C 2 + C + In ) = 0.
a) Utilisons les congruences modulo 2. Ainsi, C3 = In , d’où :
det (C) = det (C 3 ) = det (In ) = 1.
3
Notons M = (mij )ij ∈ Mn (Z/2Z) la matrice carrée d’ordre
n, à coefficients dans Z/2Z, où mij est la classe de aij mo- Comme det (C) ∈ R, on déduit det (C) = 1 et on obtient :
dulo 2. Puisque le déterminant d’une matrice carrée s’obtient
1 = det (C) = det (AB −1 ) = det (A) det (B)
−1
,
par somme de produits de termes de la matrice, il est clair,
avec les hypothèses de l’énoncé, que, modulo 2 : d’où : det (A) = det (B).
0 1 ... 1 23.11
.. .. Pour faire apparaître σn = x1 · · · xn , comme la dernière co-
1 . (1) .
det (A) ≡ lonne contient ce produit en omettant un facteur, multiplions,
.. .. pour chaque i ∈ {1, ..., n}, la ligne numéro i du détermi-
. (1) . 1
nant D proposé par xi :
1 ... 1 0 [n]
1 x1 ... xn−2
1 x2 · · · xn
n−1 1 ... ... 1
.. .. .. ..
.. .. x1 · · · xn D = x1 · · · xn
. . . .
. 0 1 (1) .
1 xn ... xn−2 x1 · · · xn−1
.. .. .. .. n [n]
=
C1 ←−C1 +C2 +···+Cn . 1 . . .
.. .. x1 x21 ... xn−1
1 σn
. . (1) 0 1 = .. .. .. ..
n−1 1 ... 1 0 . . . .
[n]
xn x2n ... xn−1
n σn [n]
1 1 ... ... 1
.. .. x1 x21 ... xn−1 1
. .
1
0 1 (1) .. .. .. ..
= (n − 1) .. .. = σn .
.. .. . . . .
. 1 . . . xn x2n ... xn−1 1
n
.. .. [n]
. . (1) 0 1 On reconnaît alors un déterminant de Vandermonde, à l’ordre
1 1 ... 1 0 [n]
près des colonnes.

370
Corrigés des exercices

 

CORRIGÉS
La permutation circulaire
1 2 ...
c=
n
est •Si i 6= j, par exemple i < j, alors mij est le déterminant de
n 1 ... n − 1 la matrice N obtenue à partir de D en supprimant la ligne
composée de n − 1 transpositions échangeant deux éléments numéro i et la colonne numéro j, donc N contient la colonne
consécutivement, donc ε(c) = (−1)n−1 , d’où, d’après l’alter- numéro i de D sans l’élément diagonal di , donc N contient
nance du déterminant : une colonne nulle, d’où mij = det (N ) = 0.
σn D = x1 · · · xn D = σn (−1)n−1 V(x1 , ..., xn ). On conclut : com (D) = diag (µ1 , ..., µn ),
Si x1 , ..., xn sont tous non nuls, on conclut : où, pour tout i ∈ {1, ..., n}, µi = dj .
Y

D = (−1)n−1 V(x1 , ..., xn ). 16j6n, j6=i


Supposons, par exemple x1 = 0. Alors, en revenant à la dé- Par exemple, pour n = 3 et D = diag (d1 , d2 , d3 ), on a
finition de D : com (A) = diag (d2 d3 , d1 d3 , d1 d2 ).
1 x1 ... xn−1
1 x2 · · · xn 23.13
1 x2 ... xn−1 0
2 1) Si rg (A) = n, alors A est inversible, donc det (A) 6= 0
D= . .. .. ..
.. . . .
1
 
et, comme A com (A)> = In , la matrice com (A)>
det (A)
1 xn ... xn−1 0
n [n] est aussi inversible, donc com (A) est inversible, et on conclut
x2 · · · xn V(x2 , ..., xn ) rg com (A) = n.

n+1
= (−1)
= (−1)n−1 (x2 − 0) · · · (xn − 0)V(x2 , ..., xn ) 2) Supposons rg (A) = n − 1.
= (−1)n−1 V(0, x2 , ..., xn ) = (−1)n−1 V(x1 , x2 , ..., xn ).
Comme Acom (A)> = det (A)In = 0,
Finalement, pour tout (x1 , ..., xn ) ∈ K n :
on a : Im com (A)> ⊂ Ker (A),

D = (−1)n−1 V(x1 , ..., xn ).
et donc : rg com (A) = rg com (A)> 6 dim Ker (A).
 
23.12
Nous allons calculer M = com (D) = (mij )ij en revenant à D’autre part, comme rg (A) = n−1, il existe une matrice car-
sa définition, comme matrice des cofacteurs de D. rée d’ordre n − 1 extraite de A et inversible, donc au moins
un des cofacteurs de A est non nul, d’où com (A) 6= 0, donc
Soit (i, j) ∈ {1, ..., n}2 .
rg com (A) > 1.

•Si i = j, alors mij = mii est le déterminant de la
Finalement : rg com (A) = 1.

matrice obtenue à partir de D en supprimant la ligne
numéro i et la colonne numéro i, donc mii est le dé- 3) Si rg (A) 6 n − 2, alors tous les coefficients de com (A)
terminant de la matrice diagonale dont les termes dia- sont nuls, puisque ce sont des déterminants de matrices car-
gonaux sont successivement d1 , ...,Ydi−1 , di+1 , ..., dn , donc rées d’order n − 1 extraites de A, et on a donc com (A) = 0,
mii = d1 · · · di−1 di+1 · · · dn = dj . d’où rg com (A) = 0.
16j6n, j6=i

371
Chapitre 24 – Intégration

Intégration
Intégration
Chapitre 24
Plan
Les méthodes à retenir 373
Thèmes abordés dans les exercices
• Obtention d’inégalités portant sur des intégrales
Vrai ou faux ? 379
• Calculs simples d’intégrales
Les énoncés des exercices 380
Du mal à démarrer ? 383 • Détermination de certaines limites liées à des intégrales
Vrai ou faux, les réponses 384 • Recherche de limites d’intégrales
Les corrigés des exercices 385 • Étude et représentation graphique d’une fonction définie
par une intégrale, le paramètre étant aux bornes
• Résolution de certaines équations fonctionnelles.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Propriétés algébriques et propriétés relatives à l’ordre usuel,
pour les intégrales, en particulier l’étude du cas où une in-
tégrale est nulle, et l’inégalité de Cauchy et Schwarz
• Les méthodes usuelles pour transformer l’écriture d’une in-
tégrale : intégration par parties, changement de variable,
relation de Chasles
Z x
• Les propriétés de l’application x 7−→ f (t) dt
x0
• Formule de Taylor avec reste intégral, inégalité de Taylor-
Lagrange.

372
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer d’appliquer les théorèmes du cours portant sur les inégalités
sur des intégrales.
Pour obtenir une inéga-
lité portant sur une ou En particulier, si des intégrales de carrés ou de produits interviennent,
des intégrales essayer d’appliquer l’inégalité de Cauchy-Schwarz.
➟ Exercices 24.1, 24.9, 24.22

Exemple
D’abord, puisque f est continue sur le segment [−1 ; 1], la borne supé-
rieure M existe.
Soit f : [−1 ; 1] −→ R continue. Par opérations, l’application x 7−→ f (x2 ) + xf (x) est continue sur le
On note M = Sup |f (x)|. segment [−1 ; 1], donc l’intégrale proposée existe.
x∈[−1;1] On a :
Montrer : Z 1 Z 1
f (x2 ) + xf (x) dx 6 f (x2 ) + xf (x) dx

Z 1
f (x ) + xf (x) dx 6 3M.
2

−1 −1
−1
Z 1 Z 1
|f (x2 )| + |x| |f (x)| dx 6 M + |x|M dx
 
6
−1 −1
Z 1 Z 1
1 + |x| dx = 2M (1 + x) dx

=M
−1 0
h x2 i1 3
= 2M x + = 2M = 3M.
2 0 2

Méthode
Essayer d’appliquer un théorème du cours :
Pour conclure qu’une si a < b et si f : [a ; b] −→ R est continue, positive ou nulle, telle que
Z b
fonction est nulle, ayant f = 0, alors f = 0.
un renseignement sur a
une intégrale On peut aussi essayer d’utiliser une contraposée.
➟ Exercice 24.10

Exemple
Z 1 Z 1
On a : (1 − f ) = 1 − f = 1 − 1 = 0.
Soit f : [0 ; 1] −→ R continue telle que : 0 0
Z 1 Puisque 1−f est continue, positive ou nulle et d’intégrale nulle, d’après
f 6 1 et f = 1.
0 le cours on déduit 1 − f = 0, donc f = 1.
Montrer : f = 1.

373
Chapitre 24 – Intégration

Méthode
On peut conjecturer la limite, qui est souvent dans les exemples
Pour trouver une limite simples l’intégrale de la limite, et montrer que la différence entre l’in-
d’intégrale tégrale de l’énoncé et la limite présumée tend vers 0.
➟ Exercices 24.6, 24.7, 24.12, 24.17

Exemple
On a, pour tout n ∈ N :
Z 1 Z 1 h xn+1 i1
2 1
Z 1 06 xn e −x dx 6 xn dx = = .
−x2
Trouver lim x e
n
dx. 0 0 n+1 0 n+1
n∞ 0
1
Comme −→ 0, on déduit, par théorème d’encadrement :
n+1 n∞
Z 1
2
xn e −x dx −→ 0.
0 n∞

Méthode
Appliquer les méthodes de calcul d’intégrales et de primitives :
Pour changer la forme • primitives usuelles
de l’écriture d’une inté- • linéarité de l’intégration
grale, ou pour calculer
• relation de Chasles
ou évaluer une intégrale
dans des cas simples • changement de variable
• intégration par parties.
On se ramène alors à la formule fondamentale de l’analyse :
Z b
f (x) dx = F (b) − F (a),
a
où f est continue sur [a ; b] et F est une primitive de f .
On peut quelquefois exploiter un changement de variable qui échange
les bornes.
➟ Exercices 24.3, 24.15

Exemple
D’abord, I existe comme intégrale d’une application continue sur un
segment.
x
π/2 1 + sin x Par le changement de variable t = tan , on a :
Z
Calculer I = dx. 2
0 1 + cos x
2t
1 1+ Z 1
1 + t2 + 2t
Z
1 + t2 2
I= dt = dt
0 1 − t2 1 + t2 0 1 + t2
1+
1 + t2
Z 1
2t 
dt = t + ln(1 + t2 ) 0 = 1 + ln 2.
 1
= 1+
0 1 + t2

374
Les méthodes à retenir

Exemple
Soit n ∈ N.
u = sinn+1 x u0 = (n + 1) sinn x cos x
 

On note, pour tout n ∈ N : En notant


v 0 = sin x v = − cos x
Z π/2
Wn = sinn x dx. on a, par intégration par parties pour des applications de classe C 1 sur
0 le segment [0 ; π/2] :
Former une relation entre Wn+2 et Wn , Z π/2
pour tout n ∈ N. Wn+2 = sinn+1 x sin x dx
0
Z π/2
= sinn+1 x(− cos x) (n + 1) sinn x cos2 x dx
 π/2
0
+
0
Z π/2
= (n + 1) sinn x(1 − sin2 x) dx = (n + 1)(Wn − Wn+2 ).
0

On conclut : ∀n ∈ N, (n + 2)Wn+2 = (n + 1)Wn .

Méthode

Essayer d’appliquer la relation de Chasles ou d’effectuer un change-


Pour amener une inté-
ment de variable.
grale ayant des bornes
➟ Exercices 24.12, 24.15
différentes de celles
qui interviennent dans
l’énoncé

Exemple t
Soit x ∈ R∗ . On a, par le changement de variable u = :
x
Z 1   Z 1/x Z 1/x
Soit f : R −→ R continue. Montrer que g(x) = f
t
dt = f (u)x du = x f (u) du.
l’application 0 x 0 0
Z 1   Puisque f est continue sur R, d’après le cours, l’application
t
g : R∗ −→ R, x 7−→ dt
Z y
f
0 x F : R −→ R, y 7−→ f (u) du
0
est de classe C 1 sur R∗ . est de classe C 1 sur R (et F 0 = f ).
1
Comme : ∀x ∈ R∗ , g(x) = xF ,
x
on conclut, par opérations, que g est de classe C 1 sur R∗ .

Méthode

Appliquer le théorème du cours sur les dérivées de l’application


Pour étudier ou déri- Z x Z v(x)
ver une intégrale dé- x 7−→ f et x 7−→ f.
pendant d’un paramètre a u(x)
aux bornes ➟ Exercices 24.13, 24.14, 24.20, 24.21

375
Chapitre 24 – Intégration

Exemple

L’application t 7−→ 1 + t4 est continue sur R et les applications x 7−→ x
Montrer que l’application et x 7−→ x sont de classe C 1 sur R, donc, d’après le cours, l’application
2

g est de classe C 1 sur R et, pour tout x ∈ R :


Z x2 p
1 + t4 dt
q
g : R −→ R, x 7−→
p p p
g 0 (x) = 1 + (x2 )4 2x − 1 + x4 1 = 2x 1 + x8 − 1 + x4 .
x

est de classe C1sur R et calculer g 0 (x)


pour tout x ∈ R.

Méthode
Essayer de faire apparaître une somme de Riemann.
Pour chercher la li- • Dans des cas simples, il s’agit exactement d’une somme de Rie-
mite d’une suite dont le mann.
terme général un est une • Mais souvent, un n’est pas exactement une somme de Riemann.
somme indexée par k de Essayer alors de construire vn qui soit une somme de Riemann
termes dépendant de k et qui ressemble à un , de façon que un − vn −→ 0 et que l’on
et n n∞
puisse trouver la limite de vn , d’où l’on déduira la limite de un .
Si le terme général un proposé contient un symbole de produit, on
peut essayer de se ramener à une somme en utilisant un logarithme.
➟ Exercices 24.5, 24.11

Exemple n √ n r
n+k 1 X k
On a, pour tout n ∈ N∗ :
X
√ = 1+ ,
k=1
n n n k=1 n
n √
n+k donc il s’agit d’une somme de Riemann.
Trouver lim
X
√ . √
n∞
k=1
n n L’application x 7−→ 1 + x est continue sur le segment [0 ; 1], donc,
d’après le théorème sur les sommes de Riemann :
n r

Z 1
1 X k
1+ −→ 1 + x dx.
n k=1 n n∞ 0

On calcule l’intégrale :

Z 1 h (1 + x)3/2 i1 2
1 + x dx = = (23/2 − 1).
0 3/2 0 3
n √
n+k 2
On conclut : lim
X
√ = (23/2 − 1).
n∞
k=1
n n 3

Exemple n
Considérons, pour tout n ∈ N∗ : k e k/n .
X
vn =
k=1
Trouver un équivalent simple de
1 Xn
k k/n 
n p •On a, pour tout n ∈ N∗ : vn = n2 e ,
k2 + k e k/n
X
un = n k=1 n
k=1
où l’on reconnaît une somme de Riemann.
lorsque l’entier n tend vers l’infini. L’application x 7−→ x e x est continue sur le segment [0 ; 1], donc, d’après

376
Les méthodes à retenir

le théorème sur les sommes de Riemann :


n Z 1
1 X k k/n
e −→ x e x dx.
n k=1 n n∞ 0

On calcule l’intégrale par une intégration par parties :


Z 1 Z 1
x e x dx = [x e x ]10 − e x dx = e − [ e x ]10 = e − ( e − 1) = 1.
0 0

On a donc : vn −→ 1.
n∞

•Comparons les comportements de un et vn lorsque l’entier n tend


vers l’infini. On a, pour tout n ∈ N∗ :
n n
k
k2 + k − k e k/n = e k/n
X p  X
0 6 un − vn = √
k=1 k=1
k2 + k + k
n n
k k/n 1 X k/n 1
e e 6 n e.
X
6 =
k=1
2k 2 k=1
2
un vn e
D’où : 06 − 2 6 .
n2 n 2n
e
Comme −→ 0, on déduit, par théorème d’encadrement :
2n n∞
un vn
− 2 −→ 0.
n2 n n∞
un u vn  vn
•Enfin :
n
= − 2 + 2 −→ 0 + 1 = 1,
n2 n2 n n n∞

et on conclut : un ∼ n2 .
n∞

Méthode

Essayer d’utiliser une fonction auxiliaire, dont on étudiera les varia-


Pour obtenir une
tions, ou l’inégalité des accroissements finis, ou l’inégalité de Taylor-
inégalité portant sur
Lagrange.
une fonction ou une
➟ Exercices 24.13, 24.21
intégrale

Exemple
Considérons l’application g : [0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ e x f (x).
Puisque f est de classe C 1 sur [0 ; +∞[, par opérations, g est de
Soit f : [0 ; +∞[ −→ R de classe C 1 telle classe C 1 sur [0 ; +∞[ et :
que f (0) = 0 et que : ∀x ∈ [0 ; +∞[, g 0 (x) = e x f 0 (x) + f (x) .


∀x ∈ [0 ; +∞[, f 0 (x) + f (x) 6 1. On a donc : ∀x ∈ [0 ; +∞[, g 0 (x) 6 e x .


Soit X ∈ [0 ; +∞[.
Montrer : Z X Z X
∀x ∈ [0 ; +∞[, f (x) < 1. En intégrant de 0 à X, on obtient : g 0 (x) dx 6 e x dx,
0 0
c’est-à-dire : g(X) − g(0) 6 e X − 1.
|{z}
=0

D’où : f (X) = e −X g(X) 6 e −X ( e X − 1) = 1 − e −X < 1.


On conclut : ∀x ∈ [0 ; +∞[, f (x) < 1.

377
Chapitre 24 – Intégration

Méthode

On peut essayer de dériver et faire apparaître une équation différen-


Pour résoudre une équa-
tielle.
tion fonctionnelle fai-
➟ Exercices 24.19, 24.20
sant intervenir une inté-
grale à borne variable

Exemple
Soit f : R −→ R de classe C 1 sur R.
Si f convient, alors fZ2 + f 02 est continue sur R, donc, d’après le cours,
Trouver toutes les applications x
l’application x 7−→ (f 2 + f 02 ) est de classe C 1 sur R.
f : R −→ R de classe C 1 sur R telles 0
que : On a donc :

(1) ∀x ∈ R, f (0)2 = 1
x (1) ⇐⇒ .
Z
f (t)2 + f 0 (t)2 dt.
2 
f (x) = 1 + ∀x ∈ R, 2f (x)f 0 (x) = f (x)2 + f 0 (x)2 (2)
0
Et : 2
(2) ⇐⇒ ∀x ∈ R, f 0 (x) − f (x) = 0
⇐⇒ ∀x ∈ R, f 0 (x) − f (x) = 0
⇐⇒ ∃ C ∈ R, ∀x ∈ R, f (x) = C e x .
On a alors : f (0)2 = 1 ⇐⇒ C 2 = 1 ⇐⇒ C = ±1.
On conclut : S = f : R −→ R, x − 7 → C e x ; C ∈ {−1, 1} .


378
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
24.1 Si a 6 b et si f : [a ; b] −→ R est continue sur [a ; b], alors : V F
Z b Z b
f (x) dx 6 |f (x)| dx 6 (b − a) Sup |f (x)|.
a a x∈[a;b]

24.2 Si a 6 b et si f : [a ; b]Z−→ R est continue sur [a ; b], alors la dérivée de la fonction V F


x
F : [a ; b] −→ R, x 7−→ f (t) dt est la fonction x 7−→ f (x) − f (a).
a
Z b
24.3 Si a 6 b et si f : [a ; b] −→ R est de classe C sur [a ; b], alors :
1
f 0 (t) dt = f (b) − f (a). V F
a

24.4 Si a 6 b et si f : [a ; b] −→ R est de classe C 1 sur [a ; b], alors : V F


Z b
|f 0 (t)| dt = |f (b)| − |f (a)|.
a

24.5 Si a 6 b et si f : [a ; b] −→ R est continue, alors : V F


n−1 Z b
b−a X  b − a
f a+k −→ f (x) dx.
n n n∞ a
k=0

24.6 Si f : I −→ C est de classe C n+1 sur l’intervalle I, alors, pour tous a, x ∈ I : V F


n Z x
(x − a)k (k) (x − t)n (n+1)
(t) dt.
X
f (x) = f (a) + f
k! a n!
k=0

Z x2
24.7 La dérivée de la fonction f : R −→ R, x 7−→ e t dt est la fonction : V F
2

x
f 0 : R −→ R, x 7−→ e x − e x .
4 2

Z 2x
1
24.8 La dérivée de la fonction f : R −→ R, x 7−→ √ dt est la fonction : V F
x 1 + t4
2 1
f 0 : R −→ R, x 7−→ √ −√ .
1 + 16x4 1 + x4
π/2
cos x π/2
Z Z
1
24.9 On a, par le changement de variable t = sin x : dx = dt. V F
0 2 + sin3 x 0 2 + t3
π/2
sin x 1
Z Z
t
24.10 On a, par le changement de variable t = sin x : dx = dt. V F
0 2 + sin3 x 0 2 + t3

379
Chapitre 24 – Intégration

Énoncés des exercices


24.1 Inégalité sur une intégrale
Soit f : [0 ; 1] −→ R continue. On note M = Sup |f (x)|.
x∈[0;1]
Z 1
3
Montrer : f (x) + xf (1 − x) dx 6 M.

0 2

24.2 Changement de signe pour une fonction continue d’intégrale nulle

Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b, et f : [a ; b] −→ R continue telle qu’il existe x1 ∈ [a ; b]


Z b
tel que f (x1 ) > 0, et f = 0. Montrer qu’il existe x2 ∈ [a ; b] tel que f (x2 ) < 0.
a

24.3 Exemple de calcul simple d’une intégrale

1 + cos x
Z 2π r
Calculer I = dx.
0 2

24.4 Exemple de calcul simple d’une intégrale puis d’une borne inférieure
Z 1
Calculer Inf |x − a| dx.
a∈R 0

24.5 Limites de sommes de Riemann


Dans chacun des exemples suivants, montrer que la suite, dont on donne le terme géné-
ral un , converge, et calculer sa limite :
n n 
1 k 2 1/n
a) b)
X Y
√ 1+ .
2
n + 2kn n2
k=1 k=1

24.6 Exemples simples de détermination de limites d’intégrales


Déterminer les limites suivantes :
1 π
sin x π
n sin x
Z Z
xn
Z
a) lim dx b) lim dx c) lim dx.
n∞ 0 1+x n∞ 0 x+n n∞ 0 x+n

24.7 Exemple simple de détermination de la limite d’une intégrale


Z 1
1 + xn
Déterminer lim dx.
n∞ 0 2 − x2n

24.8 Exemple de calcul d’une intégrale à l’aide d’un changement de variable


Z 1
1
Calculer I = dx.
−1 ( e + 1)(x + 1)
x 2

380
Énoncés des exercices

24.9 Exemple d’utilisation de l’inégalité de Cauchy-Schwarz



1 − e −2
Z 1

Montrer : 0 6 x e dx 6
−x
.
0 2

24.10 Déductions sur une fonction à partir de renseignements sur des intégrales
Z 1 Z 1 Z 1
Soit f : [0 ; 1] −→ R continue telle que : f2 = f3 = f 4 , où f 2 désigne f · f.
0 0 0
Montrer : f = 0 ou f = 1.

24.11 Limite d’une suite ressemblant à une somme de Riemann


n 
Y k k 1/n
Trouver lim 1+ + 2 .
n∞ n n
k=1

24.12 Exemples assez simples de détermination de limites d’intégrales


Déterminer les limites suivantes :
π/2 3u
cos x
Z Z
a) lim e −u sin x
dx b) lim dx.
u −→ 0+ 0 u −→ 0+ u x

24.13 Détermination des fonctions vérifiant une inégalité intégrale


Déterminer l’ensemble des applications f :Z[0 ; +∞[ −→ R continues, telles que f > 0 et
x
que : ∀x ∈ [0 ; +∞[, f (x) 6 f (t) dt.
0

24.14 Étude de fonction définie par une intégrale dépendant d’un paramètre aux bornes

Étude et représentation graphique de la fonction f d’une variable réelle donnée par :


Z 2x
e −t dt.
2
f (x) =
x

24.15 Inégalité sur des intégrales par transformation de l’écriture


Soient k ∈ R+ et f : [0 ; +∞[ −→ R une application k-lipschitzienne.
 Z x
1

 f (t) dt si x 6= 0
On considère l’application F : [0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ F (x) = x 0

si x = 0.

f (0)

k
Montrer que F est -lipschitzienne.
2

24.16 Inégalité sur une intégrale par transformation de l’écriture


Soit f : [0 ; 1] −→ R continue telle que : ∀(x, y) ∈ [0 ; 1]2 , xf (y) + yf (x) 6 1.
Z 1
π
Montrer : f (x) dx 6 .
0 4

381
Chapitre 24 – Intégration

24.17 Exemples de détermination de limites d’intégrales


Déterminer les limites suivantes :
Z π Z u
a) lim e −u sin x dx, b) lim e −u e x dx.
2 2

u −→ +∞ 0 u −→ +∞ 0

24.18 Résolution d’une équation fonctionnelle par intervention d’intégrales


Soit f : R −→ R continue telle que : ∀(x, y) ∈ R2 , f (x + y) = f (x) + f (y).
Montrer : ∀x ∈ R, f (x) = xf (1).

24.19 Résolution d’une équation fonctionnelle faisant intervenir des intégrales


Trouver toutes les applications f : [0 ; 1] −→ R continues telles que :
Z 1 Z 1
1
f (x) dx = + f (x2 ) dx.
2
0 3 0
24.20 Résolution d’une équation fonctionnelle faisant intervenir une intégrale
Trouver toutes les applications f : R −→ R de classe C 1 telles que :
Z x
2 
dt − x + 1.
2 2
∀x ∈ R, f (x) = f (t) + f 0 (t)
0
24.21 Inégalité portant sur des intégrales, utilisation d’une fonction auxiliaire
Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b, f : [a ; b] −→ R de classe C 1 telle que f (a) = 0 et :
∀x ∈ [a ; b], 0 6 f 0 (x) 6 1.
Z b  b 2
Z
Montrer : f3 6 f .
a a

24.22 Inégalités sur des intégrales


Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b, f : [a ; b] −→ R de classe C 1 telle que f (a) = 0.
Z x
a) On note : F : [a ; b] −→ R, x 7−→ F (x) = |f 0 (t)| dt.
a
Montrer : ∀x ∈ [a ; b], |f (x)| 6 F (x).
Z b
b − a b 0 2
Z
b) En déduire : |f (x)f 0 (x)| dx 6 f (x) dx.
a 2 a

24.23 Inégalités sur les bornes de f, f 0 , f 00


Soit f : R −→ R deux fois dérivable sur R et telle que f et f 00 soient bornées sur R ;
on note M0 = Sup |f (x)| et M2 = Sup |f 00 (x)|.
x∈R x∈R

M0 1
a) Démontrer : ∀a ∈ R∗+ , ∀x ∈ R, |f 0 (x)| 6 + M2 a.
a 2
b) En déduire que f 0 est bornée sur R, et que, en notant M1 = Sup |f 0 (x)|, on a :
x∈R
p
M1 6 2M0 M2 .
24.24 Limite de suite d’intégrales nécessitant le retour à la définition d’une limite
Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b, f : [a ; b] −→ R continue et > 0. Montrer :
Z b n  n1
f (x) dx −→ Sup f (x).
a n∞ x∈[a ; b]

382
Du mal à démarrer ?

Du mal à démarrer ?
24.1 Utiliser les théorèmes sur les inégalités sur les inté- 24.13 Étudier les variations de laZfonction auxiliaire
grales. x
x 7−→ e −x f (t) dt.
24.2 Raisonner par l’absurde. 0

24.14 Étudier successivement : ensemble de définition, dé-


2 x rivée, limites aux bornes. L’outil essentiel est le théo-
24.3 Remarquer que 1 + cos x = 2 cos , pour transfor-
mer l’expression dans l’intégrale.
2 rème du cours sur l’étude d’une intégrale dépendant
Z v(x)
24.4 Calculer, pour tout a ∈ R, I(a) en séparant en cas d’un paramètre aux bornes, f (t) dt.
u(x)
selon la position de a par rapport à 0 et à 1 et en
utilisant la relation de Chasles pour le cas 0 6 a 6 1. 24.15 Transformer l’écriture de F (x) sous forme d’une inté-
Calculer ensuite la borne inférieure. grale à bornes fixes 0 et 1, puis revenir à la définition
24.5 a) Reconnaître une somme de Riemann. d’une application lipschitzienne.
b) Après avoir pris le logarithme, reconnaître une
Z 1
24.16 Effectuer, dans f (x) dx, chacun des deux chan-
somme de Riemann. 0
gements de variable x = sin u, x = cos v, de façon à
24.6 Conjecturer la limite et montrer que la différence pouvoir utiliser l’hypothèse.
entre l’intégrale proposée et la limite conjecturée
πi
tend vers 0.
h
24.17 a) Se ramener sur 0 ; et utiliser l’inégalité clas-
2
24.7 Conjecturer la limite, 1/2, puis former et majorer la sique :
valeur absolue de la différence entre l’intégrale et la h πi 2x
limite conjecturée. ∀x ∈ 0 ; , sin x > .
2 π
24.8 Utiliser le changement de variable t = −x. b) Essayer de faire intervenir e xu au lieu de e u .
2

Z x
24.9 Utiliser l’inégalité de Cauchy et Schwarz pour des 24.18 Considérer F : x 7−→ f et obtenir des relations
0
intégrales de fonctions continues sur un segment. simples sur f et F.
Z 1 Z 1
24.10 Développer (f − f 2 )2 et déduire f (1 − f ) = 0. 24.19 Effectuer dans l’intégrale f (x) dx le changement
0 0

Attention : si le produit de deux fonctions continues de variable t = x, x = t , de façon à la rapprocher
2

est la fonction nulle, on ne peut pas déduire direc- de la deuxième intégrale de l’énoncé.
tement que l’une des deux fonctions est la fonction
nulle. Utiliser le théorème des valeurs intermédiaires. 24.20 Dériver pour faire apparaître une équation différen-
tielle.
24.11 Considérer
n  24.21 Remplacer b par une variable, pour considérer une
k k 1/n
fonction, et étudier les variations de cette fonction.
Y
un = 1+ + 2 > 0,
n n
24.22 a) Utiliser la formule exprimant f à l’aide
Z x d’une in-
k=1
n
1 X  k k 
an = ln un = ln 1 + + 2 , tégrale portant sur f : f (x) = f (a) +
0 f 0 (t) dt.
n k=1 n n a
n b) Comme un produit et un carré interviennent
1 X  k à l’intérieur d’intégrales, penser à l’inégalité de
bn = ln 1 + .
n k=1 n Cauchy-Schwarz.
Utiliser le théorème sur les sommes de Riemann pour 24.23 a) Pour faire intervenir f, f 0 , f 00 , appliquer l’inégalité
obtenir la limite de bn . de Taylor-Lagrange à f sur [x−a ; x] et sur [x ; x+a].
D’autre part, montrer : an − bn −→ 0. M0 1
n∞ b) Étudier les variations de a 7−→ + M2 a.
a 2
24.12 Conjecturer la limite et montrer que la différence
entre l’intégrale proposée et sa limite conjecturée 24.24 L’application f , continue sur le segment [a ; b], est
tend vers 0, en transformant l’écriture de cette diffé- bornée et atteint sa borne supérieure M en au moins
rence ou en majorant convenablement sa valeur ab- un point x0 , et f (x) est proche de M lorsque x est
solue. proche de x0 .

383
Chapitre 24 – Intégration

Vrai ou Faux, les réponses


24.1 Il s’agit de deux résultats du cours. V F

24.2 La dérivée de F est f , sans le −f (a). V F

24.3 C’est un résultat du cours. V F

24.4 Contre-exemple : a = −1, b = 1, f : t 7−→ t2 , où on a : V F


Z b Z 1 Z 1 h t2 i1
|f 0 (t)| dt = |2t| dt = 2 t dt = 2 =1
a −1 0 2 0

et
|f (b)| − |f (a)| = 12 − (−1)2 = 0 6= 1.

24.5 C’est un résultat du cours, le théorème sur les sommes de Riemann. V F

24.6 C’est un résultat du cours, la formule de Taylor avec reste intégral. V F

24.7 Il y a eu oubli de la dérivation de la fonction en borne, x2 . V F


2
Le résultat correct est : f : x 7−→ e
0 (x2 )
2x − ( e x2
)1 = 2x e x4
−e x2
.

24.8 C’est l’application d’un résultat du cours : si u, v : I −→ R sont de classe C 1 sur I, V F


si f : J −→ R est continue sur J et si u(I) ⊂ J et v(I) ⊂ J, alors l’application
Z v(x)
G : I −→ R, x 7−→ f (t) dt est de classe C 1 sur I et :
u(x)

∀x ∈ I, G0 (x) = f v(x) v 0 (x) − f u(x) u0 (x).


 

24.9 Il y a eu oubli de changer les bornes. V F


cos x
Z π/2 Z 1
1
La formule correcte est : dx = dt.
0 2 + sin x
3
0 2+t
3

24.10 Il y a eu remplacement de dx par dt, alors que dt = cos x dx. V F


Le changement de variable t = sin x ne permet pas de calculer l’intégrale proposée.

384
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
24.1 •Si 0 6 a 6 1, alors, en utilisant la relation de Chasles :
D’abord, d’une part, f est continue sur le segment [0 ; 1], d’où
Z 1
l’existence de M, et, d’autre part, l’application x 7−→ f (x) + I(a) = |x − a| dx
0
xf (1 − x) est continue sur le segment [0 ; 1], d’où l’existence Z a Z 1
de l’intégrale envisagée. = (a − x) dx + (x − a) dx
0 a
On a : h x2 i a i1 h x2
= ax − + − ax
Z 1 Z 1 2 0 2 a
f (x) + xf (1 − x) dx 6 f (x) + xf (1 − x) dx

 a 2 1   a2 
0 0 = a2 − + −a − − a2
Z 1 Z 1 2 2 2
|f (x)| + x|f (1 − x)| dx 6 (M + xM ) dx

6 2 1
0 0 = a −a+ .
1
2
x2 i1
Z
3 h
=M (1 + x) dx = M x + = M.
0 2 0 2 •Si 1 6 a, alors :
Z 1 Z 1 h x2 i 1 1
I(a) = | x − a | dx = (a−x) dx = ax− = a− .
24.2 0 | {z } 0 2 0 2
60
Raisonnons par l’absurde : supposons :
∀x ∈ [a ; b], f (x) > 0. Il suit que Inf I(a) est égal à :
a∈R
Z b
Puisque f = 0 et que f est continue et positive ou nulle
 1   1  1 
a
Min Inf −a , Inf a2 − a + , Inf a − .
a60 2 06a61 2 a>1 2
sur [a ; b], on a alors f = 0, en contradiction avec l’hypothèse
d’existence de x1 ∈ [a ; b] tel que f (x1 ) > 0. On a, pour tout a ∈ [0 ; 1], par mise sous forme canonique
pour un trinôme du second degré :
On conclut qu’il existe x2 ∈ [a ; b] tel que f (x2 ) < 0.
1  1 2 1
a2 − a + = a − + .
24.3 2 2 4
D’abord,
r l’intégrale envisagée existe, car l’application 1 1 1 1
D’où : Inf I(a) = Min , , = .
1 + cos x a∈R 2 4 2 4
x 7−→ est continue sur [0 ; 2π]. Z 1
2 1
On conclut : Inf |x − a| dx = ,
4
1 + cos x
Z 2π r Z 2π a∈R 0
x
On a : I = dx = cos dx. et ce minimum est atteint en a = .
1
0 2 0 2 2
x
Puisque l’application x 7−→ cos est 2π-périodique et 24.5
2
paire, on a : 1 X
n
1
a) On a : ∀n ∈ N∗ , un = r .
Z 2π x
Z π x
Z π
x n k=1 k
cos dx = cos dx = 2 cos dx 1+2
n
0 2 −π 2 0 2
Z π
x h x iπ On reconnaît une somme de Riemann.
=2 cos dx = 4 sin = 4. 1
0 2 2 0 L’application [0 ; 1] −→ R, x 7−→ √ est continue
1 + 2x
On conclut : I = 4. sur [0 ; 1], donc :
1 √
Z 1
24.4 1
dx =
√
un −→ √ 1 + 2x 0 = 3 − 1.
Z 1
n∞ 0 1 + 2x
Soit a ∈ R. Notons I(a) = |x − a| dx. n
1 X  k2 
b) On a : ∀n ∈ N∗ , un > 0 et ln un = ln 1 + 2 .
0
Pour calculer I(a), séparons en cas selon la position de a par n k=1 n
rapport à 0 et à 1. On reconnaît une somme de Riemann.
•Si a 6 0, alors : L’application [0 ; 1] 7−→ R, x −
7 → ln(1 + x2 ) est continue
Z 1
Z 1 Z 1 h x2 i1 1 sur [0 ; 1], donc : ln un −→ ln(1 + x2 ) dx.
I(a) = | x − a | dx = (x−a) dx = −ax = −a. n∞ 0
2 2
Il reste à calculer cette intégrale.
0 | {z } 0 0
>0

385
Chapitre 24 – Intégration

1 x2n + 2xn
Utilisons une intégration par parties, pour faire disparaître
Z
= dx
le logarithme : 0 2(2 − x2n )
Z 1 Z 1 Z 1 x2n + 2xn
ln(1 + x2 ) dx = x ln(1 + x2 ) 0 −
 1
x
2x
dx = 2n
dx
0 0 1 + x2 0 2(2 − x )
Z 1
Z 1 1 3xn
dx
Z
1  1
= ln 2 − 2 1− 2
dx = ln 2 − 2 + 2 2
dx 6
2
0 1 + x 0 1+x 0
π 3 h xn+1 i1 3
= ln 2 − 2 + 2 [ Arctan x]10 = ln 2 − 2 + . = = .
2 2 n+1 0 2(n + 1)
Enfin, comme l’exponentielle est continue sur R, on conclut :
3
 π π Comme −→ 0,
un −→ exp ln 2 − 2 + = 2 e 2 −2 . 2(n + 1) n∞
n∞ 2 1
on déduit, par théorème d’encadrement : In − −→ 0
24.6 Z 1 2 n∞
1 + xn 1
xn et on conclut : lim dx = .
a) Puisque, pour tout x ∈ [0 ; 1[, −→ 0, on conjec- n∞ 0 2 − x2n 2
1+x n∞
ture que la limite est 0. On a : 24.8
D’abord, I existe comme intégrale d’une fonction continue
Z 1 xn
Z 1 h xn+1 i1 1 sur un segment.
06 dx 6 xn dx = = −→ 0,
0 1+x 0 n+1 0 n + 1 n∞ On a, par le changement de variable t = −x :
Z −1
1
1 xn (− dt)
Z
I=
donc : lim dx = 0. 1 ( e −t + 1)(t2 + 1)
n∞ 0 1+x
et
Z 1 Z 1
sin x 1
dt dt.
b) Puisque, pour tout x ∈ [0 ; π], −→ 0, = =
−1 ( e −1 (1 + e )(t + 1)
−t 2
+ 1)(t + 1) t 2
x + n n∞
on conjecture que la limite est 0. D’où, en additionnant :
sin x
Z π Z π
1 π 1 + et
Z 1 Z 1
On a : 0 6 dx 6 dx = −→ 0, 2I = dt =
1
dt
0 x+n 0 n −1 ( e + 1)(t + 1)
n n∞ t 2 2
−1 t + 1
sin x
Z π
π  π π
donc : lim dx = 0. = [Arctan t]1−1 = − − = .
n∞ 0 x + n 4 4 2
π
n sin x On conclut : I = .
c) Puisque, pour tout x ∈ [0 ; π], −→ sin x, on 4
x + n n∞
24.9
Z π
conjecture que la limite est sin x dx. 1 √
Z
0
D’abord, I = x e −x dx existe comme intégrale d’une
On a : 0
fonction continue sur un segment.
n sin x −x sin x
Z π Z π Z π
dx − sin x dx = dx √
x+n x+n Comme : ∀x ∈ [0 ; 1], x e −x > 0,
0 0 0
Z π
x sin x
Z π
π π2 on a : I > 0.
= dx 6 dx = −→ 0, D’après l’inégalité de Cauchy et Schwarz pour des intégrales
0 x + n 0 n n n∞
de fonctions continues sur un segment, on a :
n sin x
Z π Z π
donc : lim dx = sin x dx = [− cos x]π
Z 1 √  Z 1
0 = 2.

n∞ 0 x+n 0 I2 6 ( x)2 dx ( e −x )2 dx
0 0
24.7 1 1
Z  Z 
= x dx e −2x dx
Pour tout x ∈ [0 ; 1[ fixé, on a xn −→ 0, 0 0
n∞
1 + xn 1 h x2 i1 h e −2x i1 1 1 − e −2 1 − e −2
d’où −→ . = = = ,
2 − x2n n∞ 2 2 0 −2 0 2 2 4
1 √
Z
1 1
On conjecture donc : In −→ dx = . 1 − e −2
n∞ 0 2 2 d’où, puisque I > 0 : I 6 .
On a, pour tout n ∈ N∗ : 2
1 24.10
In − On a :
2
Z 1 Z 1 Z 1 Z 1
1 + xn 1
= 2n
dx − dx (f − f 2 )2 = (f 2 − 2f 3 + f 4 )
0 2−x 0 2 0 0
Z 1 n Z 1 Z 1 Z 1
1+x 1 
= − dx = f2 − 2 f3 + f 4 = 0.
0 2 − x2n 2 0 0 0

386
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
Comme (f −f 2 )2 est continue et > 0, on déduit (f −f 2 )2 = 0, •Étude de an
puis f − f 2 = 0, c’est-à-dire f (1 − f ) = 0.
Il en résulte : an = bn + (an − bn ) −→ 2 ln 2 − 1.
Ceci montre : ∀x ∈ [0 ; 1], f (x) = 0 ou f (x) = 1 .

n∞

Pour montrer f = 0 ou f = 1, raisonnons par l’absurde :


•Étude de un
supposons f 6= 0 et f 6= 1.
Il existe donc a ∈ [0 ; 1] tel que f (a) 6= 0 et il existe b ∈ [0 ; 1] Enfin : un = e an −→ e 2 ln 2−1 =
4
.
tel que f (b) 6= 1. On a alors f (a) = 1 et f (b) = 0. Comme n∞ e
f est continue sur l’intervalle [0 ; 1], d’après le théorème des 4
On conclut : un −→ .
valeurs intermédiaires, f prend, par exemple la valeur ,
1 n∞ e
2
contradiction. 24.12
On conclut : f = 0 ou f = 1. πi
, e −u sin x
h
a) Puisque, pour tout x ∈ 0 ; −→ 1, on
24.11 2
Z π/2
u −→ 0+
Nous allons d’abord ramener l’étude du produit à celle d’une conjecture que la limite est 1 dx.
somme, par l’intervention d’un logarithme. 0
Notons, pour tout n ∈ N∗ : On a, pour tout u ∈ [0 ; +∞[ :
n 
Y k k 1/n
un = 1+ + 2 > 0, Z π/2 Z π/2 Z π/2
n n e −u sin x dx − dx = e −u sin x − 1 dx

k=1
0 0 0
n
1 X  k k 
an = ln un = ln 1 + + 2 ,
Z π/2
1 − e −u sin x dx.

n k=1 n n =
0
n
1 X  k
bn = ln 1 + . On dispose de l’encadrement :
n k=1 n
∀t ∈ [0 ; +∞[, 0 6 1 − e −t 6 t.
•Étude de bn En effet, la première inégalité est évidente, et la deuxième
résulte simplement, par exemple, de l’étude des variations de
Puisque l’application x 7−→ ln(1 + x) est continue sur le seg-
la fonction t 7−→ e −t − 1 + t.
ment [0 ; 1], on a, d’après le théorème sur les sommes de Rie-
mann : D’où :
Z 1 Z 2
ln(1 + x) dx = ln t dt π/2 π/2
Z Z
bn −→ π
n∞ 0 t=1+x 1 e −u sin x dx − 6 u sin x dx
0 2 0
= [t ln t − t]21 = (2 ln 2 − 2) + 1 = 2 ln 2 − 1. Z π/2 π
6 u dx = u −→ 0.
•Lien entre an et bn 0 2 u −→ 0+

On a, pour tout n ∈ N∗ : Z π/2 π


n
1 X  k k 
n
1 X  k On conclut : lim e −u sin x dx = .
|an − bn | = ln 1 + + 2 − ln 1 + u −→ 0+ 0 2
n k=1 n n n k=1 n
b) Puisque cos x −→ 1, on conjecture que la limite cher-
x −→ 0
k k k Z 3u
n 1+ + 2 n 1
1 1 n2 chée est aussi celle de dx.
 
ln n n ln 1 +
X X
= = . u x
n k n k
k=1 1+ k=1 1+ Z 3u
n n 1
On a : dx = [ln x]3u
u = ln(3u) − ln u = ln 3.
On connaît l’inégalité classique : u x
∀x ∈ ] − 1 ; +∞[, ln(1 + x) 6 x, On a, pour u ∈ ]0 ; +∞[ :
d’où :
cos x
3u 1 − cos x
Z Z 3u Z 3u
1
k dx − dx = dx
n n x x x
1 X n2 1 X k u u u
|an − bn | 6 6 Z 3u
1 x
Z 3u  
2 x 2
n k=1 k n k=1 n2
1+ = 2 sin2 dx 6 dx
n u x 2 u x 2
n Z 3u h x2 i3u
1 X 1 n(n + 1) n+1 x (3u)2 − u2
= k= 3 = . = dx = = = 2u2 −→ 0.
n3 k=1 n 2 2n2 u 2 4 u 4 u −→ 0+

n+1 3u cos x
Z
Comme −→ 0, on déduit, par encadrement : On conclut : dx −→ ln 3.
2n2 n∞
u x u −→ 0+
an − bn −→ 0.
n∞

387
Chapitre 24 – Intégration

24.13 •Des valeurs particulières sont : f (0) = 0, f 0 (0) = 1 et, en


1) Soit f convenant. Considérons l’application utilisant la calculatrice : f (α) ' 0, 286.
Z x
g : [0 ; +∞[ −→ R, x 7−→ g(x) = e −x f (t) dt. x 0 α +∞
0
f 0 (x) + 0 −
Puisque f est continue sur [0 ; +∞[, g est de classe C 1 sur
[0 ; +∞[ et, pour tout x ∈ [0 ; +∞[ :
f (x)
Z x 0 0
g 0 (x) = − e −x f (t) dt + e −x f (x)
0 y
Z x
  y = f (x)
= e −x f (x) − f (t) dt 6 0,
0
O α x
donc g est décroissante sur [0 ; +∞[.
Comme g(0) = 0, il en résulte : g 6 0.
Mais, d’autre part, par hypothèse, f > 0, donc g > 0. 24.15
Z x On a, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[, par le changement de variable
On déduit g = 0, d’où : ∀x ∈ [0 ; +∞[, f (t) dt = 0, t
0 u = , t = ux :
x
puis, en dérivant : ∀x ∈ [0 ; +∞[, f (x) = 0.
1 x 1 1
Z Z Z 1
2) Réciproquement, il est clair que l’application nulle F (x) = f (t) dt = f (xu)x du = f (xu) du.
x 0 x 0 0
convient.
Z 1
On conclut que l’ensemble cherché est {0}, où 0 est l’appli- D’autre part : F (0) = f (0) = f (0) du.
cation nulle de [0 ; +∞[ dans R. 0
Z 1
Ainsi : ∀x ∈ [0 ; +∞[, F (x) = f (xu) du.
24.14 0
•L’application t 7−→
Z e est continue sur R, donc, pour
2
−t
•On a, pour tout (x, y) ∈ [0 ; +∞[2 :
2x
−t2
tout x ∈ R, f (x) = e dt existe. Z 1 Z 1
x |F (x) − F (y)| = f (xu) du − f (yu) du
Ainsi : Déf (f ) = R. 0 0
Z 1 Z 1
On a, pour tout x ∈ R : f (xu) − f (yu) du 6 f (xu) − f (yu) du

=
Z −2x 0 0
2
Z 2x 2
e −t dt e −u du = −f (x),
Z 1 Z 1
f (−x) = = − 6 k|xu − yu| du = k|x − y| u du
−x [u=−t] x
0 0
donc f est impaire. h u2 i1 k
= k|x − y| = |x − y|,
•D’après le cours, puisque t 7−→ e −t
est continue et que
2 2 0 2
x 7−→ x et x 7−→ 2x sont de classe C 1 , l’application f est de k
classe C 1 sur R et : ce qui montre que F est -lipschitzienne.
2
2 2 2
∀x ∈ R, f 0 (x) = 2 e −(2x) − e −x = e −x 2 e −3x − 1 .
2
24.16

Z 1
On a, pour tout x > 0 : Notons I = f (x) dx. On a, par les changements de va-
0
riable u = Arcsin x et v = Arccos x :
ln 2
r
2 1
f 0 (x) = 0 ⇐⇒ e −3x = ⇐⇒ 3x2 = ln 2 ⇐⇒ x =
Z π/2
. I= f (sin u) cos u du,
2 3
0
Z 0 Z π/2
ln 2 f (cos v)(− sin v) dv = f (cos v) sin v dv,
r
I=
Notons α = ' 0, 481. π/2 0
3
d’où, en additionnant et en utilisant l’hypothèse :
•On a, pour tout x > 0 :
Z π/2
f (sin u) cos u + f (cos u) sin u du

Z 2x 2 2I =
0 6 f (x) = e −t dt 0
x Z π/2 π
2 2 6 1 du = .
6 (2x − x) e −x = x e −x −→ 0, 0 2
x −→ +∞
π
On conclut : I 6 .
donc : f (x) −→ 0. 4
x −→ +∞

388
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
24.17 On a : ∀(t, x) ∈ R2 , f (t + x) = f (t) + f (x),
a) •Le changement de variable y = π − x montre : d’où, en intégrant entre 0 et y :
Z y Z y
f (t + x) dt = f (t) dt + yf (x).
Z π Z π/2
∀(x, y) ∈ R2 ,
e −u sin x dx = e −u sin x dx, 0 0
π/2 0
Mais, par le changement de variable u = t + x, pour x fixé :
Z π Z π/2
−u sin x −u sin x
Z y Z x+y
d’où : e dx = 2 e dx. f (t + x) dt = f (u) du = F (x + y) − F (x).
0 0
0 x
πi h 2x On obtient ainsi :
•Montrons : ∀x ∈ 0 ; , sin x > .
2 π ∀(x, y) ∈ R2 , F (x + y) = F (x) + F (y) + yf (x).
2x En échangeant x et y, on a aussi :
L’application ϕ : x 7−→ sin x − est de classe C 1 sur
π
h π i h πi ∀(x, y) ∈ R2 , F (x + y) = F (y) + F (x) + xf (y),
0; , et, pour tout x ∈ 0 ; :
2 2 d’où : ∀(x, y) ∈ R2 , yf (x) = xf (y).
2
ϕ0 (x) = cos x − , ϕ00 (x) = − sin x. En particulier, on conclut, en remplaçant y par 1 :
π ∀x ∈ R, f (x) = xf (1).
π
x 0 α 2
24.19
ϕ00 (x) 0 − − −1 Soit f : [0 ; 1]√−→ R continue. On a, par le changement de
>0 variable t = x, x = t2 , dx = 2t dt :
ϕ0 (x) 0 Z 1 Z 1
<0
f (x) dx = f (t2 )2t dt.
0 0
ϕ(x) 1 h x3 i 1 Z 1
0 0 D’autre part, on remarque : = = x2 dx. D’où :
3 3 0 0
2 2 π
Comme ϕ0 (0) = 1 − > 0 et ϕ0 = − < 0, 1
Z 1 Z 1
f (x2 ) dx − f (x) dx
2
π 2 π +
i πh 3 0 0
il existe α ∈ 0 ; unique tel que ϕ0 change de signe en α, Z 1 Z 1 Z 1
2
x2 dx + f (x2 ) dx − 2xf (x2 ) dx
2
d’où les variations de ϕ. =
π 0 0 0
Comme ϕ(0) = ϕ = 0, on conclut ϕ > 0, ce qui montre 1
Z
x − f (x2 ) dx.
2
2 =
l’inégalité proposée. 0

•On a alors, pour tout u ∈ R∗+ : Ainsi, puisque x 7−→ est continue et positive sur
2
x−f (x2 )
[0 ; 1] :
Z π Z π/2
06 e −u sin x dx = 2 e −u sin x dx Z 1 1
Z 1
f (x) dx = f (x2 ) dx
2
0 0 +
Z π/2 2ux
h π − 2ux π/2
i 0 3 0
62 e− π dx = 2 − e π
1
2u
Z
0
x − f (x2 ) dx = 0
0 2
π π ⇐⇒
= (1 − e −u ) 6 . 0
u u
Z π ⇐⇒ ∀x ∈ [0 ; 1], x − f (x2 ) = 0
−u sin x
Finalement : e dx −→ 0.
0 u −→ +∞ ⇐⇒ ∀x ∈ [0 ; 1], f (x2 ) = x
b) On a, pour tout u ∈ ]0 ; +∞[ : √
⇐⇒ ∀t ∈ [0 ; 1], f (t) = t.
Z u Z u h e tu iu
On conclut qu’il existe une application
√ f et une seule conve-
2 2 2 2
0 6 e −u e t dt 6 e −u e tu dt = e −u
0 0 u 0 nant : f : [0 ; 1] −→ R, x 7−→ x.
eu − 1 1 − e −u
2 2
1
24.20
2
= e −u = 6 ,
u u u
Soit f : R −→ R de classe C 1 .
2
Z u 2
d’où : e −u e t dt −→ 0. On a, en dérivant et en prenant la valeur en 0 :
0 u −→ +∞

24.18 x
Z  2 
dt − x + 1
2 2
∀x ∈ R, f (x) = f (t) + f 0 (t)
Considérons l’application : 0
Z x
f (t) dt,

F : R −→ R, x 7−→ F (x) = ∀x ∈ R, 2f (x)f 0 (x) = f (x) 2 + f 0 (x) 2 − 1
 
0
⇐⇒
qui est de classe C1 sur R et vérifie : F0 = f.  f (0)2 = 1

389
Chapitre 24 – Intégration

 2
∀x ∈ R,
 f 0 (x) − f (x) = 1 b) On déduit :

⇐⇒ Z b Z b
|f (x)f 0 (x)| dx = |f (x)| |f 0 (x)| dx

 2
f (0) = 1.

a a
Z b Z b
Puisque l’application f 0 − f est continue sur R, on a, en uti- 6 F (x)|f 0 (x)| dx = F (x)F 0 (x) dx
lisant le théorème des valeurs intermédiaires : a a
h1  2 ib 1 1
(f 0 − f )2 = 1 ⇐⇒ f 0 − f = −1 ou f 0 − f = 1 .
 2 2  2
= F (x) = F (b) − F (a) = F (b) .
2 a 2 2
Soit ε ∈ {−1, 1}.
Enfin, en appliquant l’inégalité de Cauchy-Schwarz à 1 et
On résout l’équation différentielle (E) y 0 − y = ε. |f 0 | :
Il s’agit d’une équation différentielle linéaire du premier ordre
avec second membre. 2  b 0
Z 2  Z b 2
F (b) = |f (x)| dx = 1 · |f 0 (x)| dx
La solution générale de l’équation différentielle linéaire sans a a
second membre associée y 0 −y = 0 est y : x 7−→ λ e x , λ ∈ R. Z b  Z b b
Z
2 
1 dx f (x) dx = (b − a) f 0 (x) dx,
2 0
2
6
Une solution particulière de (E) est y = −ε. a a a
La solution générale de (E) est donc : d’où le résultat voulu :
y : x 7−→ λ e x − ε, λ ∈ R. Z b
b − a b 0 2
Z
|f (x)f 0 (x)| dx 6 f (x) dx.
2
Alors : a a

2
f (0) = 1 ⇐⇒ (λ − ε)2 = 1 ⇐⇒ λ2 − 2ελ + ε2 = 1 24.23
⇐⇒ λ(λ − 2ε) = 0 ⇐⇒ λ = 0 ou λ = 2ε.
a) Soient a ∈ R∗+ , x ∈ R.
On conclut qu’il y a exactement quatre applications
f : R −→ R convenant, correspondant à ε = −1 ou 1, et à Appliquons l’inégalité de Taylor-Lagrange à f sur [x − a ; x]
λ = 0 ou 2ε : et sur [x ; x + a] :

x 7−→ − 1, x 7−→ 1, x 7−→ 2 e x − 1, x 7−→ − 2 e x + 1. a2



 f (x − a) − f (x) + af 0 (x) 6 M2


 2
24.21 2
 f (x + a) − f (x) − af 0 (x) 6 a M2 .


Considérons ϕ : [a ; b] −→ R définie par :

2
 Z x 2 Z x
∀x ∈ [a ; b], ϕ(x) = f − f 3. D’où, par l’inégalité triangulaire :
a a
f (x + a) − f (x − a) − 2af 0 (x)
L’application ϕ est de classe sur [a ; b] et :
C1
f (x + a) − f (x) − af 0 (x) − f (x − a) − f (x) + af 0 (x)
 
Z x  3 =
∀x ∈ [a ; b], ϕ0 (x) = 2 f f (x) − f (x) = f (x)ψ(x),
a 6 f (x+a)−f (x)−af 0 (x) + f (x−a)−f (x)+af 0 (x) 6 a2 M2 ,
où on a noté puis, encore par l’inégalité triangulaire :
Z x 2
ψ : [a ; b] −→ R, x 7−→ ψ(x) = 2 f − f (x) . 2a|f 0 (x)|
a
L’application ψ est de classe C 1 sur [a ; b] et : f (x + a) − f (x − a) − f (x + a) − f (x − a) − 2af 0 (x)
 
=
∀x ∈ [a ; b], ψ 0 (x) = 2f (x)−2f (x)f 0 (x) = 2f (x) 1 − f 0 (x) .

6 f (x + a) − f (x − a) + a2 M2 6 2M0 + a2 M2
| {z }
>0 M0 1
et donc : |f 0 (x)| 6 + M2 a.
Puisque f 0 > 0, f est croissante ; comme de plus f (a) = 0, a 2
on a f > 0, puis ψ 0 > 0, donc ψ est croissante. Comme b) L’application
ψ(a) = 0, on déduit ψ > 0, ϕ0 > 0, ϕ est croissante.
M0 1
Enfin, comme ϕ(a) = 0, on conclut ϕ > 0. En particulier, ϕ : ]0 ; +∞[ −→ R, a 7−→ ϕ(a) = + M2 a
a 2
ϕ(b) > 0, ce qui est l’inégalité voulue.
est de classe C 1 et, pour tout a ∈ ]0 ; +∞[ :
24.22
a) On a, pour tout x ∈ [a ; b] :
M0 1
ϕ0 (a)
Z x x

Z
= + M2
|f (x)| = f (a) + f 0 (t) dt = f 0 (t) dt a2 2
a a s ! s !
Z x M2 2M0 2M0
6 |f 0 (t)| dt = F (x). =
2a2
a−
M2
a+
M2
a

390
Corrigés des exercices

b 1

CORRIGÉS
d’où le tableau des variations de ϕ :
Z 1
•On a : ∀n ∈ N∗ , un 6
n
Mn = M (b − a) n .
a

•Soit ε > 0 fixé.


q
2M0
a 0 M2
+∞
Puisque f est continue sur le segment [a ; b], d’après un théo-
ϕ0 (a) − 0 + rème du cours, f atteint sa borne supérieure M. Il existe donc
x0 ∈ [a ; b] tel que f (x0 ) = M. Puis, comme f est continue
en x0 , il existe η > 0 tel que :
ϕ(a) ε

2M0 M2 ∀x ∈ [x0 − η ; x0 + η] ∩ [a ; b], f (x) > M − .
2
s En notant S le segment [x0 − η ; x0 + η] ∩ [a ; b] et λ la
2M0  p longueur de S (donc λ > 0), on a alors, pour tout n ∈ N∗ :

On déduit : Inf ϕ(a) = ϕ = 2M0 M2
a∈]0 ; +∞[ M2 Z n  n1 Z  ε n  n1  ε 1
un > f (x) dx > M− = M− λ n.
et donc, d’après a) : ∀x ∈ R, |f 0 (x)| 6 2M0 M2 .
p
S S 2 2

Ainsi, f 0 est bornée sur R et : M1 6 2M0 M2 . 1
 ε 1 ε
•Comme M (b − a) n −→ M et M− λ n −→ M − ,
n∞ 2 n∞ 2
24.24 1

M (b − a) n 6 M + ε

D’abord, puisque f est continue sur le segment [a ; b], il existe N ∈ N∗ tel que : ∀n > N,
d’après un théorème du cours, f est bornée. Notons  M − ε λ n1 > M − ε.
 

M = Sup f (x) et, pour tout n ∈ N∗ , 2
x∈[a ; b] On a alors : ∀n > N, M − ε 6 un 6 M,
Z b n  n1 et on conclut : un −→ M.
un = f (x) dx . n∞
a

391
Chapitre 25 – Dénombrements

Dénombrements
Dénombrements
Chapitre 25
Plan
Les méthodes à retenir 393
Thèmes abordés dans les exercices
• Cardinal d’un ensemble fini
Vrai ou faux ? 398
• Dénombrement d’un ensemble par complémentaire, diffé-
Les énoncés des exercices 399
rence, réunion finie disjointe, produit cartésien
Du mal à démarrer ? 402
Vrai ou faux, les réponses 403 • Dénombrement de p-listes, de p-listes d’éléments distincts,
Les corrigés des exercices 404 de parties
• Calculs de sommes et de produits
• Manipulation de coefficients binomiaux, calculs de sommes
les faisant intervenir.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition du cardinal d’un ensemble fini E, noté Card (E)
ou # (E) ou |E|
• Cardinal du complémentaire, d’une différence, d’une
réunion finie disjointe, d’un produit cartésien
• Définition d’une p-liste, nombre de p-listes dans un en-
semble à n éléments
• Définition d’une p-liste d’éléments distincts, nombre de p-
listes d’éléments distincts dans un ensemble à n éléments
• Définition d’une permutation, nombre de permutations
d’un ensemble à n éléments
• Définition d’une partie à p éléments, nombre de parties à p
éléments dans un ensemble à n éléments
• Nombre de parties d’un ensemble à n éléments
• Définition et propriétés des coefficients binomiaux, en par-
ticulier : la formule du triangle de Pascal et la formule du
binôme de Newton.

392
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer de :
Pour calculer le cardinal • décrire l’ensemble puis compter son nombre d’éléments
d’un ensemble fini • établir une bijection entre l’ensemble dont on cherche le cardinal
et un autre ensemble dont on connaît le cardinal
• décomposer l’ensemble à l’aide de sous-ensembles dont on connaît
le cardinal, et d’utiliser les règles de calculs décrites ci-dessous.
➟ Exercices 25.1 à 25.3

Exemple
On a, pour tout (x, y) ∈ N2 :
 
0 6 3x 6 11 0 6 x 6 3
Dénombrer les couples (x, y) de N2 tels 3x + y = 11 ⇐⇒ ⇐⇒
que 3x + y = 11.
y = 11 − 3x y = 11 − 3x.

Ainsi, on choisit x dans {0, ..., 3} et on pose y = 11 − 3x.


Le cardinal demandé est donc égal à 4.

Méthode

Si A est une partie d’un ensemble fini E, il est parfois plus simple de
Pour calculer le cardi-
dénombrer le complémentaire de A dans E plutôt que A directement.
nal du complémentaire
d’une partie d’un en- Dans ce cas, on utilise : Card (A) = Card (E) − Card (A).
semble fini ➟ Exercices 25.1, 25.5

Exemple
En notant E = {0, ..., n}3 et A = (x, y, z) ∈ E ; xyz = 0 , le complé-


mentaire A de A dans E est


Soit n ∈ N∗ . Dénombrer les triplets (x, y, z) ∈ E ; xyz 6= 0 = 1, ..., n}3 .
 

(x, y, z) ∈ {0, ..., n}3 tels que xyz = 0. On a donc Card (A) = n3 , d’où :
Card (A) = Card (E) − Card (A) = (n + 1)3 − n3 = 3n2 + 3n + 1.

Méthode
Si A et B sont deux ensembles finis, alors :
Pour calculer le cardinal Card (A \ B) = Card (A) − Card (A ∩ B).
d’une différence de deux Si de plus, B ⊂ A, alors :
ensembles finis Card (A \ B) = Card (A) − Card (B).
➟ Exercice 25.1

393
Chapitre 25 – Dénombrements

Exemple
En notant A (resp. B) l’ensemble des élèves qui font l’option M (resp. I),
Dans une classe, 18 élèves font au moins l’ensemble des élèves qui ne font que l’option M est A r B et on a :
l’option M et 4 élèves font l’option M et Card (A r B) = Card (A) − Card (A ∩ B) = 18 − 4 = 14.
l’option I. Combien d’élèves ne font que
l’option M ?

Méthode
Soient A et B deux ensembles finis.
Pour calculer le cardinal • Si A et B sont disjoints (c’est-à-dire A ∩ B = ∅), alors :
d’une réunion de deux Card (A ∪ B) = Card (A) + Card (B).
ensembles finis • Sinon : Card (A ∪ B) = Card (A) + Card (B) − Card (A ∩ B).
➟ Exercice 25.10

Exemple
Notons E = {1, ..., 100}, A = {n ∈ E ; 2 | n}, B = {n ∈ E ; 3 | n}.
On a alors : V = A ∪ B.
Dénombrer l’ensemble V des entiers n De plus : A ∩ B = n ∈ E ; 2 | n et 3 | n = {n ∈ E ; 6 | n}.

entre 1 et 100 tels que : j 100 k
On a Card (A) = = 50,
2 divise n ou 3 divise n. 2
j 100 k j 100 k
Card (B) = = 33, Card (A ∩ B) = = 16.
3 6
D’où :
Card (V ) = Card (A) + Card (B) − Card (A ∩ B) = 50 + 33 − 16 = 67.

Méthode

Si A1 , A2 , . . . , An sont des ensembles finis deux à deux disjoints, alors :


Pour calculer le cardi- n n
nal d’une réunion de n
[  X
Card Ai = Card (Ai ).
ensembles finis deux à i=1 i=1
deux disjoints

Exemple
Notons E = {1, ..., 4n + 1}3 , A (resp. B, resp. C, resp. D) l’ensemble
des (x, y, z) ∈ E tels que les trois restes des divisions euclidiennes de
Soit n ∈ N∗ . Dénombrer les triplets x, y, z par 4 soient égaux à 0 (resp. 1, resp. 2, resp. 3).
Le nombre cherché est le cardinal de A ∪ B ∪ C ∪ D.
(x, y, z) ∈ {1, ..., 4n + 1}3 tels que les
On a : Card {x ∈ E ; 4 | x} = n, donc : Card (A) = n3 .
trois restes des divisions euclidiennes de
De même : Card (B) = (n + 1)3 , Card (C) = Card (D) = n3 .
x, y, z par 4 soient égaux.
Comme les ensembles A, B, C, D sont deux à deux disjoints, on conclut :
Card (A ∪ B ∪ C ∪ D) = (n + 1)3 + 3n3 = 4n3 + 3n2 + 3n + 1.

394
Les méthodes à retenir

Méthode
• Si A et B sont deux ensembles finis, alors :
Pour calculer le cardi- Card (A × B) = Card (A) × Card (B).
nal d’un produit carté- • Si A1 , A2 , . . . , An sont des ensembles finis, alors :
sien de n ensembles finis
Card A1 × A2 × · · · × An = Card (A1 ) × Card (A2 ) × · · · × Card (An ).


Remarque : Ce cas se présente lorsque l’on détaille les étapes


pour décrire tous les éléments d’un ensemble E : s’il y a p étapes,
et si, à chaque étape, il y a ni choix possibles, ces choix étant
indépendants les uns des autres, alors :

Card (E) = n1 × n2 × · · · × np .

• Si A est un ensemble fini et n ∈ N∗ , alors :


Card (An ) = Card (A) .
n

➟ Exercices 25.1, 25.4

Exemple
Notons A = {x ∈ {1, ..., 10} ; 2 | x , B = y ∈ {1, ..., 10} ; 3 | y .


Dénombrer les couples L’ensemble cherché est alors A × B et :


(x, y) ∈ {1, ..., 10}2 tels que: Card (A × B) = Card (A) Card (B) = 5 · 3 = 15.
2 | x et 3 | y.

Méthode
• Si les p éléments sont ordonnés et non nécessairement distincts,
Pour calculer le nombre alors il s’agit d’une p-liste de E; dans ce cas :
de façons de choisir p il y a np choix possibles.
éléments dans un en- • Si les p éléments sont ordonnés et distincts, alors il s’agit d’une
semble E à n éléments p-liste d’éléments distincts de E (ou p-liste sans répétition de
E); dans ce cas :
n!
il y a choix possibles.
(n − p)!
Lorsque p = n, on parle de permutation de E; dans ce cas :
il y a n! choix possibles.
• Si les p éléments sont non ordonnés et distincts, alors il s’agit
d’une partie à p éléments de E; dans ce cas :
 
n n!
il y a = choix possibles.
p p! (n − p)!
➟ Exercices 25.1, 25.2, 25.4, 25.8, 25.10, 25.12

395
Chapitre 25 – Dénombrements

Exemple
a) Un résultat est ici une 3-liste de {1, ..., 6}.
Une urne contient six boules numérotées Il y a donc 63 = 216 résultats possibles.
de 1 à 6. Combien y a-t-il de résultats
possibles dans les cas suivants ? b) Un résultat est ici un triplet formé de trois éléments deux à deux
distincts de {1, ..., 6}.
a) on tire successivement et avec remise
6!
trois boules de l’urne Il y a donc = 120 résultats possibles.
3!
b) on tire successivement et sans remise
trois boules de l’urne c) Un résultat est ici une partie à 3 éléments de {1, ..., 6}.
c) on tire une poignée de trois boules de
6
Il y a donc = 20 résultats possibles.
l’urne. 3

Méthode

Si E est un ensemble fini à n éléments, alors :


Pour calculer le nombre n  
de parties d’un ensemble Card P(E) =
 X n
= 2n .
fini k=0
k
➟ Exercices 25.7, 25.8

Exemple

Dans un ensemble de n éléments, il y a 2n parties et l’une de ces parties


Combien y a-t-il de parties non vides
et une seule est l’ensemble vide. Il y a donc 2n − 1 parties non vides.
dans un ensemble de n éléments
(n ∈ N∗ ) ?

396
Les méthodes à retenir

Méthode
Essayer de :
Pour simplifier une ex- • remplacer les coefficients binomiaux par leurs expressions à l’aide
pression faisant interve- de factorielles
nir des coefficients bino- • utiliser l’une des propriétés suivantes sur les coefficients bino-
miaux miaux :
   
n n
◦ ∀(n, p) ∈ N avec 0 6 p 6 n,
2
=
p n−p
     
n n n+1
◦ ∀(n, p) ∈ N avec 0 6 p 6 n,
2
+ =
p p+1 p+1
(formule du triangle de Pascal)
   
n n−1
◦ ∀(n, p) ∈ N avec 1 6 p 6 n, p
2
=n
p p−1

• utiliser la formule du binôme de Newton :


n  
X n k n−k
∀n ∈ N, ∀(x, y) ∈ R2 , (x + y)n = x y .
k
k=0

➟ Exercice 25.8

Exemple
L’expression proposée ressemble au développement de la formule du
binôme de Newton. On a :
Soit n ∈ N − {0, 1}. Simplifier X n  
n n−k  n n n 0 
Sn = 2 − 2 + 2
n−1 k 0 n
X n n−k k=0
Sn = 2 .
k = (1 + 2)n − (2n + 1) = 3n − 2n − 1.
k=1

397
Chapitre 25 – Dénombrements

Vrai ou Faux ?
n(n − 1)
25.1 Pour tout n ∈ N∗ , le nombre de couples (x, y) de {1, ..., n}2 tels que x < y est . V F
2

25.2 On a, pour tous ensembles finis A, B : Card (A \ B) = Card (A) − Card (B). V F

25.3 On a, pour tout n ∈ N∗ et tous ensembles finis A1 , ..., An : V F


[ n  X n
Card Ak 6 Card (Ak ).
k=1 k=1

25.4 Soient E un ensemble fini, f, g : E −→ E. V F


Si g ◦ f = IdE , alors f et g sont bijectives et g = f −1 .
     
n+1 n n
25.5 On a, pour tout (n, p) ∈ N2 tel que 1 6 p 6 n : = + . V F
p p p−1
   
n n−1
25.6 On a, pour tout (n, p) ∈ N tel que 1 6 p 6 n : p
2
=n . V F
p p−1

25.7 Si E, F sont des ensembles finis, et si f : E −→ F est une application injective, alors V F
f est surjective.

25.8 Si E, F sont des ensembles finis, alors le cardinal de l’ensemble des applications de E dans V F
Card (F )
F est Card (E) .

25.9 Si deux ensembles E, F sont finis, si E ⊂ F et si Card P(E) = Card P(F ) , alors V F
 

E = F.

25.10 Le nombre d’applications injectives


 d’un ensemble fini de cardinal p dans un ensemble V F
n
fini de cardinal n, où p 6 n, est .
p

398
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


25.1 Mots de trois lettres
Un mot de trois lettres est ici une 3-liste ordonnée, avec répétitions possibles, de lettres
parmi les 26 lettres de l’alphabet (6 voyelles et 20 consonnes), n’ayant pas nécessairement
une signification.
Déterminer le nombre de nombre de mots de trois lettres :
a) en tout
b) deux à deux distinctes
c) ayant exactement deux lettres identiques
d) commençant par une voyelle et finissant par une consonne
e) contenant au moins deux voyelles distinctes et une consonne
f) contenant deux consonnes identiques et une voyelle
g) contenant au moins une consonne
h) contenant au moins une consonne et une voyelle.

25.2 Anagrammes
Déterminer le nombre d’anagrammes de chacun des mots LOI, DISCRETE, USUELLE.
L’accent n’est pas pris en compte, les anagrammes n’ont pas nécessairement une signifi-
cation, et on compte le mot lui-même parmi les anagrammes.

25.3 Nombre de couples de {1, ..., n}2 satisfaisant des conditions

Soit n ∈ N∗ . Dénombrer les couples (x, y) de {1, ..., n}2 tels que :

a) x 6 y c) x + y = n
b) x < y d) x + y 6 n.

25.4 Tirages avec remise


Une urne contient dix boules numérotées de 1 à 10. La boule 1 est jaune, les boules
2 et 3 sont bleues, les boules 4,5,6 sont rouges, les boules 7,8,9,10 sont vertes. On tire
dans l’urne, successivement et avec remise, 5 boules. On appelle résultat la liste ordonnée
des cinq numéros des boules tirées. Par exemple, un résultat possible est (3, 7, 10, 3, 6).
Déterminer le nombre de résultats :
a) en tout
b) pour lesquels les cinq boules sont toutes de la même couleur
c) pour lesquels les quatre couleurs apparaissent parmi les cinq boules
d) pour lesquels la boule numéro 8 a été tirée et exactement deux des boules tirées sont
rouges.

399
Chapitre 25 – Dénombrements

25.5 Répartitions de six boules dans trois urnes


On dispose de trois urnes notées A,B,C et de six boules numérotées de 1 à 6. On répartit les
six boules dans les trois urnes (chaque urne peut contenir de 0 à 6 boules). Une répartition
est une liste ordonnée de trois nombres indiquant le nombre de boules contenues dans les
urnes A,B,C. Par exemple, une répartition possible est (2, 4, 0), indiquant que l’urne A
contient 2 boules, l’urne B contient 4 boules et l’urne C est vide.
Déterminer le nombre de répartitions :
a) en tout
b) telles que l’urne A soit vide
c) telles que l’urne A soit vide et soit la seule urne vide
d) telle qu’une urne soit vide et une seulement
e) telles qu’aucune urne ne soit vide
f) telles qu’au moins une urne soit vide.
25.6 Nombre d’élèves étudiant une LV1, une LV2
Dans une classe de 30 élèves, la LV1 est obligatoire (anglais ou allemand) et une LV2 et
une seule est facultative (anglais ou allemand ou espagnol). On sait qu’il y a :
3 élèves qui font anglais en LV1 et pas de LV2
28 élèves qui font anglais en LV1 ou en LV2
20 élèves qui font allemand en LV1 ou en LV2
4 élèves qui ne font pas de LV2
il y a deux fois plus d’élèves qui font anglais en LV1 et allemand en LV2 que d’élèves
qui font allemand en LV1 et anglais en LV2.
Pour chaque LV1 et chaque LV2, déterminer le nombre d’élèves faisant cette LV1, faisant
cette LV2.
25.7 Nombre de parties ou de couples de parties vérifiant des conditions
Soient E un ensemble fini, n = #(E), A ⊂ E, B ⊂ E, p = #(A), q = #(B), r = #(A ∩ B).
a) Déterminer le nombre de parties X de E telles que :

1) X ⊂ A 4) X ∪ A = E
2) A ⊂ X 5) A ∩ B ⊂ X ⊂ A ∪ B.
3) X ∩ A = ∅

b) Déterminer le nombre de couples (X, Y ) de parties de E telles que :


1) X ⊂ A ∩ B et A ∪ B ⊂ Y
2) A ∩ B ⊂ X ∩ Y et X ∪ Y ⊂ A ∪ B.

25.8 Nombre de couples de parties vérifiant des conditions


Soit E un ensemble fini, n = #(E). Déterminer le nombre de couples (X, Y ) de parties
de E tels que :

a) X ⊂ Y c) X ∪ Y = E.
b) X ∩ Y = ∅

400
Énoncés des exercices

25.9 Encadrement d’un nombre de sommes de réels


Soient n ∈ N tel que n > 2, A une partie de R telle que Card (A) = n.
On note B = {x + y ; (x, y) ∈ A2 }.
n(n + 1)
Montrer que B est une partie finie de R, que : 2n − 1 6 Card (B) 6 ,
2
et donner un exemple de partie A de R pour laquelle la première (resp. seconde) inégalité
est une égalité.

25.10 Nombre d’applications croissantes


Soient n, p ∈ N∗ . Déterminer le nombre d’applications de {1, ..., p} dans {1, ..., n} :

a) strictement croissantes c) monotones


b) croissantes d) non monotones.

25.11 Dénombrement de couples de parties vérifiant une condition


Soit E un ensemble fini de cardinal n > 2.
Dénombrer les couples (A, B) ∈ P(E) tels que : A 6⊂ B et B 6⊂ A.
2

25.12 Nombre de partitions d’un ensemble fini


Pour tout ensemble E, on appelle partition de E toute partie non vide F de P P(E)


telle que : 


 ∀X ∈ F , X 6= ∅
 
∀X, Y ∈ F , X 6= Y =⇒ X ∩ Y = ∅



∀x ∈ E, ∃ X ∈ F , x ∈ X.

Par exemple, {1}, {2, 4}, {3, 5} est une partition de {1, ..., 5}.


Pour tout n ∈ N∗ , on note Pn le nombre de partitions de {1, ..., n}, et on note P0 = 1.


n  
n
a) Établir :
X
∀n ∈ N, Pn+1 = Pk .
k
k=0
b) En déduire successivement Pn pour n = 0, ..., 5.

25.13 Nombre de p-partitions d’un ensemble à n éléments


Pour tout (n, p) ∈ (N∗ )2 , on appelle p-partition de {1, ..., n} toute partition P de {1, ..., n}
telle que Card (P ) = p.
Par exemple, {1, 2}, {3}, {4, 5, 6} est une 3-partition de {1, ..., 6}.


On note Pn,p le nombre de p-partitions de {1, ..., n}.


a) Montrer : ∀(n, p) ∈ (N∗ )2 , Pn+1, p+1 = Pn,p + (p + 1)Pn, p+1 .
b) En déduire Pn,p pour tout (n, p) ∈ {1, ..., 5}2 .
c) Montrer, pour tout n ∈ N∗ :
3n − 2n+1 + 1
 
n+1
Pn+1,2 = 2n − 1, Pn+1,3 = , Pn+1,n = .
2 2

401
Chapitre 25 – Dénombrements

Du mal à démarrer ?
25.1 Un mot de trois lettres peut être assimilé à une 3-liste 25.7 a) 1) Immédiat. Réponse : 2p .
de l’ensemble des 26 lettres. 2) Considérer X. Réponse : 2n−p .
a) Immédiat. Réponse : 17576. 3) Traduire X ∩ A = ∅ par une inclusion.
b) Un mot de trois lettres constitué de trois lettres Réponse : 2p .
différentes peut être assimilé à une 3-liste d’éléments 4) Considérer X. Réponse : 2p .
distincts. Réponse : 15600.
5) Considérer l’application Z 7−→ (A ∩ B) ∪ Z.
c) Choisir d’abord les places des lettres répétées. Réponse : 2p+q−2r .
Réponse : 1950.
b) 1) Les rôles de X et Y sont indépendants.
d) Immédiat. Réponse : 3120. Réponse : 2n−p−q+2r .
e) Choisir d’abord les places des deux voyelles. 2) Transformer le système d’inclusions.
Réponse : 1800. Réponse : 22(p+q−2r) .
f) Choisir d’abord les places des deux consonnes.
Réponse : 360. 25.8 a) Choisir d’abord Y ⊂ E, puis X ⊂ Y . Utiliser en-
g) Passer par le complémentaire. Réponse : 17360. suite la formule du binôme de Newton.
h) Passer par le complémentaire. Réponse : 9360. Réponse : 3n .
b) Traduire X ∩ Y = ∅ par une inclusion et utili-
25.2 Pour LOI, c’est immédiat. Réponse : 6. ser a). Réponse : 3n .
Pour DISCRETE et pour USUELLE, choisir d’abord c) Considérer X et Y et utiliser b). Réponse : 3n .
les places des lettres répétées.
Réponses : 20160, 630. 25.9 1) Première inégalité :
•Récurrence sur n.
25.3 Choisir d’abord x, puis dénombrer les y correspon- •Exemple : A = {1, ..., n}.
dants. Réponses :
2) Seconde inégalité :
n(n + 1) n(n − 1) n(n − 1) •Comparer les cardinaux de B et de l’ensemble
, , n − 1, .
2 2 2 (i, j) ∈ {1, ..., n}2 ; i 6 j .


•Exemple : Considérer A = {2i ; 1 6 i 6 n}.


Montrer que, si i 6 j, k 6 ` et 2i + 2j = 2k + 2` ,
25.4 a) Immédiat. Réponse : 100000. alors (i, j) = (k, `).
b) Immédiat. Réponse : 1300.
c) Dénombrer d’abord les résultats où il y a deux 25.10 a) Considérer les parties à p éléments de {1, ..., n}.
boules jaunes et une boule de chaque autre couleur, Réponse :
n
.
puis dénombrer les autres résultat analogues. p
Réponse : 14400. b) Pour toute application f : {1, ..., p} −→ {1, ..., n},
d) Choisir d’abord les places de la boule 8, puis les considérer f # : {1, ..., p} 7−→ {1, ..., n + p − 1} définie
autres choix. Réponse : 9720. par : ∀i ∈ {1, ..., p}, f # (i) = f (i) + i − 1
n + p − 1
et utiliser a). Réponse :
25.5 Noter x (resp. y, resp z) le nombre de boules conte-
.
p
nues dans l’urne A (resp. B, resp. C).
c) Noter C (resp. D, resp. F , resp. M ) l’ensemble
a) Choisir x, puis y, puis z. Réponse : 28. des applications croissantes (resp. décroissantes,
b) Immédiat. Réponse : 7. resp. constantes, resp. monotones) de {1, ..., p}
dans {1, ..., n}.
c) Immédiat. Réponse : 5.
d) Immédiat. Réponse : 15. Calculer #(F ), #(C), #(D) à l’aide de C, puis
#(M ) par complémentaire.
e) Utiliser x − 1, y − 1, z − 1. Réponse : 10.
Réponses :
f) Passer par le complémentaire. Réponse : 18.
n + p − 1 n + p − 1 n + p − 1
, , p, − p.
25.6 Noter x, y, z, u, v, w les nombres d’élèves étudiant p p p
une certaine LV1 et une certaine LV2 et traduire les
données par un système d’équations. d) Passer par le complémentaire.
n + p − 1
Réponse : x = 12, y = 7, z = 3, u = 5, v = 1, Réponse : np − 2 + p.
w = 1. p

402
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
25.11 Calculer le cardinal de l’ensemble F1 des couples 25.13 a) Soit (n, p) ∈ (N∗ )2 . Séparer les p + 1-partitions
(A, B) ∈ P(E) tels que A ⊂ B, puis le cardinal de {1, ..., n + 1} en isolant celles qui contiennent le
2

de l’ensemble des couples F des (A, B) ∈ P(E)


2 singleton {n + 1}.
tels que A ⊂ B ou B ⊂ A. b) Immédiat.

Réponse : 22n − 2 · 3n + 2n . c) 1) Obtenir : Pn+1,2 = 2Pn,2 + 1.


2) Récurrence.
25.12 a) Étudier la donnée d’une partition de {1, ..., n + 1} 3) La donnée d’une n-partition de {1, ..., n + 1} re-
en isolant n + 1. vient à la donnée d’une paire de {1, ..., n + 1}.
b) Immédiat. Réponse : 1, 1, 2, 5, 15, 52.

Vrai ou Faux, les réponses


25.1 Il s’agit
 du nombre de parties à deux éléments d’un ensemble à n éléments, donc V F
n n(n − 1)
c’est , c’est-à-dire .
2 2

25.2 Contre-exemple : A = {0, 1}, B = {0, 2}, A \ B = {1}. V F


La formule correcte est : Card (A \ B) = Card (A) − Card (A ∩ B).
Si B ⊂ A, alors on a bien : Card (A \ B) = Card (A) − Card (B).

25.3 Démonstration par récurrence sur n. V F

25.4 L’application f est injective, car, pour tout (x1 , x2 ) ∈ E 2 , si f (x1 ) = f (x2 ), alors V F
g f (x1 ) = g f (x2 ) , c’est-à-dire x1 = x2 . Puisque f est injective et que E est fini, f est


bijective, puis g = f −1 , donc g est bijective.

25.5 C’est la formule de Pascal, plus souvent écrite sous la forme : V F


     
n n n+1
+ = .
p p+1 p+1
   
n n! n! (n − 1)! n−1
25.6 On a : p =p = =n =n . V F
p p!(n − p)! (p − 1)!(n − p)! (p − 1)!(n − p)! p−1

25.7 Il y a eu oubli de l’hypothèse : Card (E) = Card (F ). V F


Le résultat correct est : si les ensembles E et F sont finis et de même cardinal et si
f : E −→ F est injective, alors f est surjective.
Card (E)
25.8 Il y a eu interversion de E et F , le résultat correct est : Card (F ) . V F

25.9 En notant n = Card (E), p = Card (F ), on a : 2n = Card (E) = Card (F ) = 2p , donc V F


n = p, puis, comme E ⊂ F , on conclut E = F .

25.10 C’est un résultat du cours. V F

403
Chapitre 25 – Dénombrements

Corrigés des exercices


25.1 Pour obtenir tous les anagrammes, on choisit les places des E
8
a) Il y a 263 = 17576 mots de trois lettres. ( choix), puis on met les autres lettres aux six places res-
2
b) Il y a 26 × 25 × 24 = 15600 mots de trois lettres deux à tantes (6! choix).
deux différentes.
 
8
Il y a donc 6! = 20160 anagrammes du mot DISCRETE.
c) Il faut choisir les places des deux lettres répétées 2
3
( choix), choisir cette lettre répétée (26 choix), puis choi- •Pour le mot USUELLE, les lettres E,L,U sont répétées, la
2 lettre S est seule.
sir une autre lettre (25 choix).
  Pour obtenir tous les anagrammes, on choisit les places des E
3
Il y a × 26 × 25 = 1950 mots de trois lettres ayant exac-
7 5
2 ( choix), puis les places des L ( choix), puis les places
2 2
tement deux lettres identiques. 3
des U ( choix), et enfin la place du S (1 choix).
d) Il faut choisir une voyelle à placer en premier (6 choix), 2
choisir n’importe quelle lettre à placer en deuxième
   
7 5 3
Il y a donc · 1 = 630 anagrammes du mot
(26 choix), puis choisir une consonne à placer en troisième 2 2 2
(20 choix). USUELLE.
Il y a 6 × 26 × 20 = 3120 mots de trois lettres commençant 25.3
par une voyelle et finissant par une consonne.
3 a) Pour x ∈ {1, ..., n} donné, y prend ses valeurs dans
e) Il faut choisir les places des deux voyelles ( choix), {x, x + 1, ..., n}, donc le cardinal demandé est :
2
choisir deux voyelles (6 × 5 choix), puis choisir une consonne n + (n − 1) + · · · + 1 =
n(n + 1)
.
à mettre à la place restante (20 choix). 2
b) Pour x ∈ {1, ..., n − 1} donné, y prend ses valeurs dans
 
3
Il y a × (6 × 5) × 20 = 1800 mots de trois lettres conte-
2 {x + 1, ..., n}, donc le cardinal demandé est :
nant deux voyelles distinctes et une consonne. (n − 1)n
(n − 1) + (n − 2) + · · · + 1 = .
f) Il faut choisir les places des deux consonnes identiques 2
c) Pour x ∈ {1, ..., n − 1} donné, y est égal à n − x, donc le
3
( choix), choisir une consonne à répéter à ses places
2 cardinal demandé est n − 1.
(20 choix), puis choisir une voyelle à mettre à la place res- d) Pour x ∈ {1, ..., n − 1} donné, y prend ses valeurs dans
tante (6 choix). {1, ..., n − x}, donc le cardinal demandé est :
 
3 (n − 1)n
Il y a × 20 × 6 = 360 mots de trois lettres contenant (n − 1) + (n − 2) + · · · + 1 = .
2 2
deux consonnes identiques et une voyelle.
g) Nous allons passer par un ensemble complémentaire. 25.4
Cherchons d’abord le nombre de mots de trois lettres ne a) Il y a 105 = 100 000 résultats possibles.
contenant aucune consonne. Il s’agit du nombre de mots de b) il y a 15 (resp. 25 , resp. 35 , resp. 45 ) résultats pour les-
trois lettres ne contenant que des voyelles, donc il y en a quels les cinq boules tirées sont jaunes (resp. bleues, resp.
exactement 63 . rouges, resp. vertes). Il y a donc 15 + 25 + 35 + 45 = 1300
Il y a donc 263 − 63 = 17360 mots de trois lettres contenant résultats pour lesquels les cinq boules tirées sont toutes de la
au moins une consonne. même couleur.
h) Nous allons passer par un ensemble complémentaire. c) Un résultat pour lequel les quatre couleurs apparaissent
Cherchons d’abord le nombre de mots de trois lettres ne parmi les cinq boules est un résultat pour lequel il y a exacte-
contenant que des voyelles et le nombre de mots de trois ment deux boules d’une couleur et une boule de chaque autre
lettres ne contenant que des consonnes. Il y a exactement couleur.
63 mots de trois lettres ne contenant que des voyelles, et
Dénombrons les résultats où il y a deux boules jaunes et une
exactement 203 mots de trois lettres ne contenant que des
boule de chaque autre couleur.
consonnes.  
5
Il y a donc 263 − (63 + 203 ) = 9360 mots de trois lettres Il y a 12 choix pour les boules jaunes et choix pour les
2
contenant au moins une consonne et au moins une voyelle.
places
  des boules jaunes, puis 2 choix pour la boule bleue et
25.2 3
choix pour la place de la boule bleue, puis 3 choix pour
1
•Pour le mot LOI, comme les trois lettres sont deux à deux  
distinctes, il y a 3! = 6 anagrammes du mot LOI. 2
la boule rouge et choix pour la place de la boule rouge,
1
•Pour le mot DISCRETE, il y a une lettre répétée et une puis 4 choix pour la boule verte et 1 choix pour la place de
seule, la lettre E. la boule verte.

404
Corrigés des exercices

           

CORRIGÉS
5 3 2 1 C’est aussi, en considérant (x − 1, y − 1, z − 1), le nombre de

Il y a 12 · 2· 3· 4· = 1440
2 1 1 1 triplets (u, v, w) de N3 tels que u + v + w = 3.
résultats où il y a deux boules jaunes et une boule de chaque En raisonnant comme en a), le nombre demandé est :
autre couleur. 3 3−x 3 3 3
 5           X X X X X 3·4
4 2 1 1= (4 − x) = 4− x=4·4− = 10.
Il y a 1 · 22 · 3· 4· = 2880 2
1 2 1 1 u=0 v=0 u=0 u=0 u=0

résultats où il y a deux boules bleues et une boule de chaque f) Par complémentation, le nombre de répartitions telles
autre couleur. qu’au moins une urne soit vide est la différence entre le
 5  4       
3 1 nombre total de répartitions et le nombre de répartitions
Il y a 1 · 2· 32 · 4· = 4320 telles qu’aucune urne ne soit vide.
1 1 2 1
Le nombre demandé est donc 28 − 10 = 18.
résultats où il y a deux boules rouges et une boule de chaque
autre couleur.
 5  4  3    25.6
2
Il y a 1 · 2· 3· 42 · = 6760 Notons x, y, z, u, v, w les nombres d’élèves faisant une cer-
1 1 1 2
taine LV1 et une certaine LV2, sous forme d’un tableau :
résultats où il y a deux boules vertes et une boule de chaque
autre couleur. LV2
anglais allemand espagnol rien
Finalement, il y a 14 400 résultats pour lesquels les quatre LV1
couleurs apparaissent. anglais / x y z
allemand u / v w
   
5 4
d) Il y a choix pour placer la boule 8, puis 32 ·
1 2
choix pour les boules rouges (la boule 8 n’est pas rouge), puis D’après l’énoncé :
62 choix pour compléter par des boules autres que la boule
8 et non rouges. x + y + z + u + v + w = 30, z = 3, x + y + z + u = 28
   
5 4
Il y a donc 32 · · 62 = 9720 résultats pour les- u + v + w + x = 20, z + w = 4, x = 2u.
1 2
quels la boule 8 a été tirée et il y a exactement deux des Il ne reste plus qu’à résoudre ce système linéaire d’équations.
boules tirées sont rouges. On obtient d’abord z = 3, w = 4 − z = 1, puis :

25.5 x = 2u, 3u + y + v = 26, 3u + y = 25, 3u + v = 19


d’où : v = 1, u = 6, x = 12, y = 7.
a) Le nombre total de répartitions est le nombre de triplets
(x, y, z) de N3 tels que x+y +z = 6, où x (resp. y, resp. z) est Finalement : x = 12, y = 7, z = 3, u = 6, v = 1, w = 1.
le nombre de boules contenues dans l’urne A (resp. B, resp.
C).
25.7
Le nombre x prend les valeurs 0, ..., 6.
Pour x fixé, y prend les valeurs 0, ..., 6 − x. a) 1) Le nombre de parties X de E telles que X ⊂ A est le
Enfin, pour x et y fixés, z prend la valeur 6 − x − y. nombre de parties de A, c’est-à-dire 2#(A) = 2p .
Le nombre total de répartitions possibles est donc : 2) On a, pour toute partie X de E : A ⊂ X ⇐⇒ X ⊂ A.
L’application X 7−→ X est donc une bijection de l’ensemble
6 6−x 6 6 6
X X X X X 6·7
1= (7 − x) = 7− x=7·7− = 28. des parties X de E telles que A ⊂ X sur l’ensemble des
2
x=0 y=0 x=0 x=0 x=0
parties Y de E telles que Y ⊂ A.
b) Le nombre de répartitions telles que l’urne A soit vide Le nombre de parties X de E telles que A ⊂ X est donc
est le nombre de triplets (x, y, z) de N3 tels que x = 0 et
2#(A) = 2n−p .
x + y + z = 6, c’est-à-dire le nombre de couples (y, z) de N2
tels que y +z = 6. Il y a donc exactement 7 répartitions telles 3) On a, pour toute partie X de E :
que l’urne A soit vide. X ∩ A = ∅ ⇐⇒ X ⊂ A.
c) Le nombre de répartitions telles que l’urne A soit vide
D’après 1) appliqué à A à la place de A, le nombre de par-
et soit la seule vide est le nombre de triplets (x, y, z) de
N × N∗ × N∗ tels que x = 0 et x + y + z = 6, c’est-à-dire ties X de E telles que X ∩ A = ∅ est donc 2#(A) = 2n−p .
le nombre de couples (y, z) ∈ (N∗ )2 tels que y + z = 6. Il y a 4) 1re méthode :
donc exactement 5 répartitions telles que l’urne A soit vide
et soit la seule vide. On a, pour toute partie X de E :
d) L’urne vide (unique) peut-être l’urne A, ou l’urne B, ou X ∪ A = E ⇐⇒ X ∪ A = ∅ ⇐⇒ X ∩ A = ∅.
l’urne C. D’après c), on déduit que le nombre de répartitions L’application X 7−→ X est donc une bijection de l’ensemble
telles qu’une urne soit vide et une seulement est : 3 × 5 = 15. des parties X de E telles que X ∪ A = E sur l’ensemble
e) Le nombre de répartitions telles qu’aucune urne ne soit des parties Y de E telles que Y ∩ A = ∅. En appliquant
vide est le nombre de triplets (x, y, z) de (N∗ )3 tels que le résultat de 3) à A au lieu de A, on déduit que le nombre
x + y + z = 6. cherché est 2p .

405
Chapitre 25 – Dénombrements

2e méthode : c) On a, pour tout couple (X, Y ) de parties de E :


L’application Z 7−→ A ∪ Z est une bijection de l’ensemble de X ∪ Y = E ⇐⇒ X ∪ Y = ∅ ⇐⇒ X ∩ Y = ∅.
toutes les parties Z de A sur l’ensemble des parties X de E L’application (X, Y ) 7−→ (X, Y ) est donc une bijection de
telles que X ∪ A = E. l’ensemble des couples (X, Y ) de parties de E tels que
Le nombre cherché est donc le nombre de parties de A, c’est- X ∪ Y = E sur l’ensemble des couples (U, V ) de parties
à-dire 2p . de E tels que U ∩ V = ∅.
5) L’application Z 7−→ (A ∩ B) ∪ Z est une bijection de l’en- D’après b), le nombre cherché est donc : 3n .
semble des parties de (A ∪ B)\(A ∩ B) sur l’ensemble des par-
ties X de E telles que A ∩ B ⊂ X ⊂ A ∪ B, donc le nombre 25.9
cherché est le nombre de parties de (A ∪ B) \ (A ∩ B). Notons A = {a1 , ..., an }, où a1 < ... < an .
Comme A ∩ B ⊂ A ∪ B, on a : Il est évident que l’ensemble B est une partie finie de R.
# (A ∪ B) \ (A ∩ B) = #(A ∪ B) − #(A ∩ B) 1) Première inégalité :


= #(A) + #(B) − 2#(A ∩ B) = p + q − 2r. •Récurrence sur n.


Pour n = 2, on a A = {a1 , a2 }, donc B = {2a1 , a1 + a2 , 2a2 }
Le nombre cherché est donc 2p+q−2r .
et 2a1 < a1 + a2 < 2a2 , d’où Card (B) = 3 > 2 · 2 − 1, donc
b) 1) Le nombre de couples de parties (X, Y ) de E telles que l’inégalité est vraie pour n = 2.
X ⊂ A ∩ B et A ∪ B ⊂ Y est le produit du nombre de par- Supposons l’inégalité vraie pour toute partie finie de R de
ties X de E telles que A ∩ B ⊂ X par le nombre de parties cardinal n.
Y de E telles que A ∪ B ⊂ Y . Soit A = {a1 , ..., an+1 } une partie finie de R de cardinal n+1,
D’après a) 1) et 2), le nombre cherché est donc où a1 < ... < an+1 .
Notons A0 = {a1 , ..., an } et B 0 = {x + y ; (x, y) ∈ A02 }.
2r × 2n−(p+q−r) = 2n−p−q+2r . On a alors : B ⊃ B 0 ∪ {an + an+1 , 2an+1 }
et 2an < an + an+1 < 2an+1 , donc an + an+1 et 2an+1 ne
2) On a, pour tout couple (X, Y ) de parties de E :
sont pas dans B 0 .
On en déduit : Card (B) > Card (B 0 ) + 2,
 
A ∩ B ⊂ X ∩ Y A ∩ B ⊂ X et A ∩ B ⊂ Y
⇐⇒ puis, en utilisant l’hypothèse de récurrence :
X ⊂ A ∪ B et Y ⊂ A ∪ B
Card (B) > (2n − 1) + 2 = 2n + 1 = 2(n + 1) − 1,
X ∪ Y ⊂ A ∪ B

donc l’inégalité est vraie pour n + 1.



A ∩ B ⊂ X ⊂ A ∪ B
⇐⇒
A ∩ B ⊂ Y ⊂ A ∪ B. Ceci montre que l’inégalité est vraie pour toute partie finie
A de R.
D’après a) 5), on déduit que le nombre cherché est : •Exemple dans lequel il y a égalité :
Considérons A = {1, ..., n}, qui est bien une partie finie de R
(2p+q−2r )2 = 22(p+q−2r) . de cardinal n.
On a alors B = {1 + 1, ..., 1 + n, 2 + 1, ..., 2 + n, ...n + n} =
25.8 {2, 3, ..., 2n} = {k ∈ N ; 2 6 k 6 2n}, donc Card (B) = 2n−1.

a) La donnée d’un couple (X, Y ) de parties de E tel que 2) Seconde inégalité :


X ⊂ Y revient à la donnée d’une partie quelconque Y de E •Comme l’addition est commutative dans R, on a :
puis d’une partie X de Y . B = {xi + xj ; 1 6 i 6 j 6 n},
 
Soit k ∈ {0, ..., n}. Il y a
n
parties Y de E telles que donc :
k n(n + 1)
#(Y ) = k. Card (B) 6 Card (i, j) ∈ {1, ..., n}2 ; i 6 j =

.
2
Pour chaque partie Y de E telle que #(Y ) = k, il y a 2k
parties X de Y . •Exemple dans lequel il y a égalité :
Considérons A = 2i ; i ∈ {1, ..., n} , qui est bien une partie

n  
n k
Le nombre cherché est donc finie de R de cardinal n.
X
2 .
k
k=0 Notons E = (i, j) ∈ {1, ..., n}2 ; i 6 j et considérons l’ap-
On reconnaît le développement de la formule du binôme de plication f : E −→ B, (i, j) 7−→ 2i + 2j .
n  
n
n  
n k n−k Montrons que f est injective.
Newton :
X X
= 2 1 = (2 + 1)n = 3n .
k k Soient (i, j), (k, `) ∈ E tels que f (i, j) = f (k, `), c’est-à-dire
k=0 k=0
2i + 2j = 2k + 2` .
On conclut que le nombre de couples (X, Y ) de parties de E Par rôles symétriques des couples (i, j) et (k, `), on peut sup-
tels que X ⊂ Y est 3n . poser, par exemple ` > j.
b) On a, pour tout couples (X, Y ) de parties de E : Si ` > j, alors : 2k + 2` > 2` > 2j+1 = 2j + 2j > 2i + 2j ,
contradiction.
X ∩ Y = ∅ ⇐⇒ X ⊂ Y .
On a donc ` = j, puis 2i + 2j = 2k + 2` = 2k + 2j , donc
Le nombre cherché est dont le nombre de couples (X, Z) de 2i = 2k , d’où i = k et enfin (i, j) = (k, `).
parties de E tels que X ⊂ Z, c’est-à-dire, d’après a) : 3n . Ceci montre que f est injective.

406
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
Il en résulte : Card (B) > Card (E) d’où : 25.11
Notons E l’ensemble des couples (A, B) de P(E) tels que
2
n(n + 1)
Card (B) > A 6⊂ B et B 6⊂ A, et notons F le complémentaire de E
2
dans P(E) , c’est-à-dire l’ensemble des couples (A, B) de
2
et finalement, compte tenu de l’inégalité déjà acquise, on
P(E) tels que A ⊂ B ou B ⊂ A.
2
n(n + 1)
conclut : Card (B) = .
2 Notons F1 (resp. F2 ) l’ensemble des couples (A, B) de
P(E) tels que A ⊂ B (resp. B ⊂ A).
2
25.10
On a alors : #(E) = # P(E) − #(F ) = (2n )2 − #(F )
2 
a) Le nombre d’applications strictement croissantes de
{1, ..., p} dans {1, ..., n} est le nombre
 de  parties à p éléments et : #(F ) = #(F1 ) + #(F2 ) − #(F1 ∩ F2 ).
n
de l’ensemble {1, ..., n}, donc c’est Mais F1 ∩ F2 est l’ensemble des couples (A, B) de P(E)
2
.
p
tels que A ⊂ B et B ⊂ A,
 c’est-à-dire tels que A = B, donc
b) Pour toute application f : {1, ..., p} −→ {1, ..., n}, consi- #(F1 ∩ F2 ) = # P(E) = 2n .
dérons l’application f ] : {1, ..., p} −→ {1, ..., n+p−1} définie
Il reste à calculer #(F1 ).
par : ∀i ∈ {1, ..., p}, f ] (i) = f (i) + i − 1.
Il est clair que, pour toute f : {1, ..., p} −→ {1, ..., n}, f ] est Pour chaque B ∈ P(E), en notant p = #(B), il y a 2p parties
correctement définie. A de E telles que A ⊂ B, donc :
n  
D’autre part, pour toute application : #(F1 ) =
n
X
2p = (2 + 1)n = 3n .
g : {1, ..., p} −→ {1, ..., n + p − 1}, p
p=0
considérons l’application :
g [ : {1, ..., p} −→ {1, ..., n} D’où : #(E) = 22n − (2 · 3n − 2n ) = 22n − 2 · 3n + 2n .
définie par : 25.12
∀j ∈ {1, ..., n + p − 1}, g [ (j) = g(j) − j + 1.
a) Soit n ∈ N.
Il est clair que, pour toute g : {1, ..., p} −→ {1, ..., n + p − 1}, La donnée d’une partition de {1, ..., n + 1} est définie par :
l’application g [ est correctement définie. ? la donnée
 d’une partie A de {1, ..., n+1} telle que n+1 ∈ A,
De plus, f est croissante si et seulement si f ] est strictement

n
et il y a possibilités, où k = #(A) − 1
croissante, et g est strictement croissante si et seulement si k
g [ est croissante. ? puis la donnée d’une partition de {1, ..., n + 1} r A, et il y
Le nombre d’applications croissantes de {1, ..., p} dans en a Pn−k possibilités.
{1, ..., n} est donc égal au nombre d’applications strictement n  
n
n  
n
D’où :
X X
croissantes
 de {1, ..., p} dans {1, ..., n + p − 1}, c’est donc
Pn+1 =
k
Pn−k =
k
Pk .
n+p−1 k=0 k=0
, d’après a). b) On obtient successivement :
p
c) Notons C (resp. D, resp. F , resp. M ) l’ensemble des ap- P0 = 1,
plications de {1, ..., p} dans {1, ..., n}, croissantes (resp. dé-  
0
croissantes, resp. constantes, resp. monotones). P1 =
0
P0 = 1,
On a donc : C ∪ D = M, C ∩ D = F.
   
D’où : P2 =
1
P0 +
1
P1 = 2,
0 1
#(M ) = #(C ∪ D) = #(C) + #(D) − #(C ∩ D)      
= #(C) + #(D) − #(F ). 2 2 2
P3 = P0 + P1 + P2 = 5,
  0 1 2
n+p−1
On a vu en b) : #(C) = .  
3
 
3
 
3
 
3
p P4 = P0 + P1 + P2 + P3 = 15,
Il est clair que l’application qui, à f ∈ C, associe 0 1 2 3
         
g : {1, ..., p} −→ {1, ..., n}, i 7−→ n + 1 − f (i) 4 4 4 4 4
P5 = P0 + P1 + P2 + P3 + P4 = 52.
0 1 2 3 4
est une bijection de C sur D, donc : #(D) = #(C).
Enfin, à l’évidence : #(F ) = p. 25.13
a) Soit (n, p) ∈ (N∗ )2 .
 
n+p−1
D’où : #(M ) = 2 − p.
p Les p + 1-partitions de {1, ..., n + 1} sont :
d) Avec les notations précédentes et en notant E l’ensemble •d’une part, celles qui contiennent le singleton {n + 1}, et il
de toutes les applications de {1, ..., p} dans {1, ..., n} et N y en a Pn,p
l’ensemble des applications non monotones, on a : •d’autre part, celles qui ne contiennent pas le singleton
  {n+1}, c’est-à-dire celles pour lesquelles n+1 est associé avec
n+p−1
#(N ) = #(E) − #(M ) = np − 2 + p. une partie non vide de {1, ..., n}, et il y en a (p + 1)Pn,p+1 .
p
On conclut : Pn+1,p+1 = Pn,p + (p + 1)Pn,p+1 .

407
Chapitre 25 – Dénombrements

b) Remarquons que, puisque les éléments d’une partition La formule obtenue est aussi vraie pour n = 0, puisque
sont tous non vides, on a : p > n =⇒ Pn,p = 0. P1,2 = 0 = 20 − 1.
D’autre part, pour tout n ∈ N∗ , il y a une 1-partition et une
seule, qui est {1, ..., n} , donc Pn,1 = 1, et il y a une n-
 2) Démontrons la formule demandée, par récurrence (par
exemple).
partition et une seule, qui est {1}, ..., {n} , donc Pn,n = 1.

? La formule est vraie pour n = 1, car P2,3 = 0 et
La formule du a) permet alors de calculer les Pn,p de proche
31 2 − 22 + 1
en proche : = 0.
2
P3,2 = P2,1 + 2P2,2 = 1 + 2 = 3, ? Si la formule est vraie pour un n ∈ N∗ , alors, d’après a) :
P4,2 = P3,1 + 2P3,2 = 1 + 2 · 3 = 7,
3n − 2n+1 + 1
P4,3 = P3,2 + 3P3,3 = 3 + 3 · 1 = 6, ... Pn+2,3 = Pn+1,2 + 3Pn+1,3 = (2n − 1) + 3
2
On consigne les résultats dans un tableau : 2n+1 − 2 + 3n+1 − 3 · 2n+1 + 3 3n+1 − 2n+2 + 1
= = ,
n 2 2
1 2 3 4 5 donc la formule est vraie pour n + 1.
p
1 1 0 0 0 0 Ceci montre, par récurrence sur n :
3n − 2n+1 + 1
2 1 1 0 0 0 ∀n ∈ N∗ , Pn+1,3 = .
2
3 1 3 1 0 0
3) La donnée d’une n-partition de {1, ..., n + 1} revient à la
4 1 7 6 1 0 donnée d’une paire d’éléments de {1, ..., n + 1}. Par exemple,
5 1 15 25 10 1 la donnée de la 5-partition {1}, {2}, {3, 5}, {4}, {6} de
{1, ..., 6} revient à la donnée de la paire {3, 5}.
c) 1) D’après a), en remplaçant p par 1, on a, pour tout
 
n+1 (n + 1)n
n ∈ N∗ : Pn+1,2 = Pn,1 + 2Pn,2 = 1 + 2Pn,2 , On a donc : ∀n ∈ N∗ , Pn+1,n = = .
2 2
d’où : Pn+1,2 + 1 = 2(Pn,2 + 1).
Remarque : On peut contrôler la cohérence des formules ob-
La suite (Pn,2 + 1)n>1 est donc une suite géométrique de tenues en c) par rapport aux valeurs numériques obtenues
raison 2, d’où : ∀n ∈ N∗ , Pn+1,2 + 1 = 2n (P1,2 + 1) = 2n , en b).
et on conclut : ∀n ∈ N∗ , Pn+1,2 = 2n − 1.

408
Probabilités Chapitre 26 TITRE FICTIF

sur un univers fini


Probabilités sur un univers fini

Plan
Les méthodes à retenir 410
Thèmes abordés dans les exercices
• Expérience aléatoires, univers des possibles, événements
Vrai ou faux ? 415
• Probabilité, probabilité uniforme
Les énoncés des exercices 416
Du mal à démarrer ? 419 • Probabilité conditionnelle
Vrai ou faux, les réponses 421 • Indépendance d’événements.
Les corrigés des exercices 422

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Vocabulaire probabiliste : événement élémentaire, événe-
ment certain, événement impossible, événements incompa-
tibles, système complet d’événements
• Définition d’une probabilité, de la probabilité uniforme
• Propriétés d’une probabilité : probabilité d’un événement
contraire, probabilité d’une réunion (formule de Poincaré
ou du crible)
• Probabilité conditionnelle : définition et notation PA (B),
formule des probabilités composées, formule des probabili-
tés totales, formule de Bayes
• Indépendance de deux événements, indépendance mutuelle
de n événements.

409
Chapitre 26 – Probabilités sur un univers fini

Les méthodes à retenir


Méthode
Dans les exemples les plus simples, préciser l’univers des possibles Ω
(supposé fini) lié à l’expérience aléatoire, et écrire A comme un sous-
Pour calculer la probabi-
ensemble de Ω :
lité d’un événement A
• s’il y a équiprobabilité des événements élémentaires, alors :
Card (A) nombre de cas favorables à A
P (A) = =
Card (Ω) nombre de cas possibles
• sinon, il faut calculer les probabilités des événements élémen-
taires P {ω} , pour tout ω ∈ Ω, et utiliser :
P {ω} .
X 
P (A) =
ω∈A

➟ Exercices 26.1 à 26.4

Exemple
L’ensemble Ω des résultats possibles est Ω = {1, ..., 6}2 , donc Card (Ω) =
62 = 36.
On lance simultanément deux dés équi- La probabilité P est ici la probabilité uniforme sur Ω.
librés à 6 faces. Quelle est la probabilité a) L’événement A « obtenir un double » est
d’obtenir :
A = {(1, 1), (2, 2), (3, 3), (4, 4), (5, 5), (6, 6)},
a) un double ? Card (A) 6 1
donc Card (A) = 6, puis : P (A) = = = .
b) une somme des deux dés égale à 9 ? Card (Ω) 36 6

c) un minimum des deux dés égal à 4 ? b) L’événement B « obtenir une somme égale à 9 » est
B = {(3, 6), (4, 5), (5, 4), (6, 3)},
Card (B) 4 1
donc Card (B) = 4, puis : P (B) = = = .
Card (Ω) 36 9
c) L’événement C « obtenir un minimum des dés égal à 4 » est
C = {(4, 4), (4, 5), (4, 6), (5, 4), (6, 4)},
Card (C) 5
donc Card (C) = 5, puis : P (C) = = .
Card (Ω) 36

Méthode
Essayer de :
Pour calculer la probabi- • utiliser l’événement contraire A, et dans ce cas :
lité d’un événement A à P (A) = 1 − P (A)
l’aide des opérations sur • décomposer A sous la forme A = B \ C, et dans ce cas :
les événements P (A) = P (B \ C) = P (B) − P (B ∩ C) ;
si de plus C implique B (c’est-à-dire C ⊂ B), alors :
P (A) = P (B \ C) = P (B) − P (C)

410
Les méthodes à retenir

• décomposer A sous la forme A = B ∪ C, et dans ce cas :


P (A) = P (B ∪ C) = P (B) + P (C) − P (B ∩ C) ;
si de plus B et C sont incompatibles (c’est-à-dire B ∩ C = ∅),
alors :
P (A) = P (B ∪ C) = P (B) + P (C).
➟ Exercices 26.8, 26.14

Exemple
L’ensemble Ω des résultats possibles est Ω = {1, ..., 6}5 , donc Card (Ω) =
65 .
Quelle est la probabilité d’obtenir au La probabilité P est ici la probabilité uniforme sur Ω.
moins une fois un nombre pair en lan- Notons A l’événement « au cours des 5 lancers, on obtient au moins
une fois un nombre pair ».
çant 5 fois un dé équilibré à 6 faces ?
Alors, l’événement contraire A est « les 5 résultats obtenus sont tous
impairs », donc A = {1, 3, 5}5 , d’où : Card (A) = 35 , puis :
Card (A) 35 1
P (A) = = 5 = 5.
Card (Ω) 6 2
1 31
On déduit : P (A) = 1 − P (A) = 1 − 5 = ' 0, 969 .
2 32

Méthode

Si les événements Ak sont deux à deux incompatibles, alors :


Pour calculer la proba- n n
bilité d’une réunion fi-
[  X
P Ak = P (Ak ).
nie d’événements deux à k=1 k=1
deux incompatibles
n
[
Ak
➟ Exercices 26.8, 26.11, 26.13
k=1

Exemple
L’ensemble Ω des résultats est Ω = {1, ..., 6}3 et la probabilité P est la
probabilité uniforme sur Ω.
On lance simultanément trois dés équi- L’événement A « obtenir 421 » est l’ensemble des triplets formés par
librés à 6 faces. Quelle est la probabilité 1, 2, 4 dans n’importe quel ordre, donc Card (A) = 6, puis :
d’obtenir : 421 ou trois chiffres pairs ou Card (A) 6 1
P (A) = = 3 = .
trois chiffres impairs ? Card (Ω) 6 36
L’événement B « obtenir trois chiffres pairs » est B = {2, 4, 6}3 , donc
Card (B) 33 1
Card (B) = 33 , puis : P (B) = = 3 = .
Card (Ω) 6 8
De même, en notant C l’événement « obtenir trois chiffres impairs »,
1
on a : P (C) = .
8
L’événement D de l’énoncé est D = A ∪ B ∪ C. Il est clair que A, B, C
sont deux à deux incompatibles, donc, d’après le cours :
1 1 1 5
P (D) = P (A) + P (B) + P (C) = + + = .
36 8 8 18

411
Chapitre 26 – Probabilités sur un univers fini

Méthode
• Si les événements Ak sont mutuellement indépendants, alors :
n n
Pour calculer la proba-
\  Y
P Ak = P (Ak ).
bilité d’une intersection k=1 k=1
finie d’événements • Sinon, on utilise la formule des probabilités composées :
\n
Ak \n 
k=1 P Ak = P (A1 ) × PA1 (A2 ) × · · · × PA1 ∩ A2 ,∩ ··· ∩ An−1 (An ),
k=1

à condition que P (A1 ∩ A2 ∩ · · · ∩ An−1 ) 6= 0.


• On peut aussi essayer de calculer la probabilité de l’événement
n n
contraire : Ak . On se ramène alors au calcul de
\ [
Ak =
k=1 k=1
la probabilité d’une réunion finie d’événements.
➟ Exercices 26.8, 26.9, 26.11

Exemple
Notons, pour tout k ∈ {1, 2, 3}, Bk l’événement « on obtient une boule
blanche au k-ième tirage », et Nk l’événement « on obtient une boule
Une urne contient 12 boules : 8 boules noire au k-ième tirage ».
blanches et 4 boules noires. L’énoncé demande la probabilité de B1 ∩ B2 ∩ N3 .
On tire successivement et sans remise 3 Les événements B1 , B2 , N3 ne sont pas indépendants, car les tirages
boules de l’urne. se font sans remise. On va donc appliquer la formule des probabilités
composées :
Quelle est la probabilité d’obtenir deux
boules blanches et une boule noire dans P (B1 ∩ B2 ∩ N3 ) = P (B1 ) PB1 (B2 ) PB1 ∩ B2 (N3 )
cet ordre ? 8 7 4 28
= · · = ' 0, 170 .
12 11 10 165

Méthode
Utiliser la formule des probabilités totales : soit (Ak )16k6n un système
complet d’événements tels que : ∀k ∈ {1, ..., n}, P (Ak ) 6= 0 ;
Pour calculer la proba-
alors pour tout événement B :
bilité d’un événement B n n
en fonction de probabi-
X X
P (B) = P (Ak ∩ B) = P (Ak ) × PAk (B).
lités conditionnelles liées k=1 k=1
à cet événement Cette formule est souvent utilisée lorsqu’une expérience se réalise en
plusieurs temps, et que l’on s’intéresse au résultat final.
➟ Exercices 26.10, 26.12 à 26.15

412
Les méthodes à retenir

Exemple
Notons B1 (resp. N1 ) l’événement « obtenir une boule blanche (resp.
noire) de U1 », et B2 (resp. N2 ) l’événement « obtenir une boule blanche
Une urne U1 contient 5 boules : 3 boules (resp. noire) de U2 au final ».
blanches et 2 boules noires, et une urne L’énoncé demande P (B2 ).
U2 contient 12 boules : 6 boules blanches Puisque la composition de l’urne U2 dépend du premier tirage, nous
et 6 boules noires. allons utiliser la formule des probabilités totales, avec comme système
On tire une boule de U1 , puis on la place complet d’événements (B1 , N1 ).
dans U2 , puis on tire une boule de U2 . On a, d’après le cours :
Quelle est la probabilité d’obtenir au fi- P (B2 ) = P (B1 ) PB1 (B2 ) + P (N1 ) PN1 (B2 )
nal une boule blanche ? 3 7 2 6 33
= · + · = ' 0, 508 .
5 13 5 13 65

Méthode
P (A)PA (B)
Utiliser la formule de Bayes : PB (A) = ,
P (B)
Pour calculer la pro-
à condition que P (A) 6= 0 et P (B) 6= 0.
babilité d’une cause A
sachant une consé- Cette formule est aussi appelée la formule de probabilité des causes :
quence B elle permet de « remonter le temps ». Très souvent, pour calculer le
dénominateur P (B), on utilise la formule des probabilités totales.

Exemple
Notons, pour tout i ∈ {1, ..., 6}, Di l’événement « le lancer du dé donne
le numéro i » et A l’événement « on tire au final une boule noire de U ».
On dispose d’un dé équilibré à 6 faces, L’énoncé demande PA (D4 ).
d’une urne U contenant initialement 20 1
On a : ∀i ∈ {1, ..., 6}, P (Di ) = .
boules : 10 boules blanches et 10 boules 6
noires, et on dispose de 6 boules blanches •Calculons PDi (A) pour tout i ∈ {1, ..., 6}.
et 6 boules noires supplémentaires.
Ayant obtenu le numéro i au lancer du dé, on a placé i boules blanches
On lance le dé, on note i le numéro sorti, et 6 − i boules noires dans U , donc U contient 10 + i boules blanches
on place dans U (en plus des 20 boules 16 − i
et 16 − i boules noires, d’où : PDi (A) = .
qui y sont déjà) i boules blanches et 6−i 26
boules noires, puis on tire une boule au •Calculons P (A) en utilisant la formule des probabilités totales, avec
hasard dans U . le système complet d’événements (Di )16i66 :
Sachant que la boule sortie de U au final 6 6
1 16 − i
est noire, quelle est la probabilité d’avoir
X X
P (A) = P (Di ) PDi (A) = ·
6 26
obtenu un 4 au dé ? i=1 i=1
6 6 
1 X X 1  6 · 7 75
= 16 − i = 6 · 16 − = .
156 i=1 i=1
156 2 156

•D’après la formule de Bayes :


1 16 − 4
P (D4 )PD4 (A) · 12 4
PA (D4 ) = = 6 26 = = = 0, 16.
P (A) 75 75 25
156

413
Chapitre 26 – Probabilités sur un univers fini

Méthode
• Deux événements A et B sont indépendantes lorsque :
Pour montrer l’indépen- P (A ∩ B) = P (A) × P (B).
dance d’événements • Deux événements A et B de probabilités non nulles sont indé-
pendants lorsque :
PA (B) = P (B) ou encore PB (A) = P (A).
• Les événements A1 , A2 , . . . , An sont (mutuellement) indépen-
dants lorsque, pour
 toute partie non vide I de {1, ..., n},
\  Y
P Ai = P (Ai ).
i∈I i∈I
➟ Exercices 26.5, 26.6, 26.8

Exemple
1 1 1
On a : P (A ∩ B) = P (∅) = 0 et P (A)P (B) = · = ,
On lance une fois une pièce équilibrée. 2 2 4
donc P (A ∩ B) 6= P (A)P (B) et on conclut, par la définition, que A
On note A l’événement « on obtient et B ne sont pas indépendants.
face », et B l’événement « on obtient Attention à ne pas confondre la notion d’indépendance et la notion
pile ». Est-ce que A et B sont indépen- d’incompatibilité. Si deux événements sont incompatibles, alors en gé-
dants ? néral, ils ne sont pas indépendants, puisque la réalisation de l’un est
liée à la (non-)réalisation de l’autre.

Exemple
En notant F pour face et P pour pile, l’ensemble Ω des résultats pos-
On effectue deux lancers successifs d’une sibles est Ω = {(F, F ), (F, P ), (P, F ), (P, P )} et on a :
pièce équilibrée.
On note A l’événement « on obtient face
  
A = (F, F ), (F, P ) , B = (P, F ), (P, P ) , C = (F, P ), (P, F )
au premier lancer », B l’événement « on
obtient pile au premier lancer », C l’évé- d’où aussi : A ∩ B = ∅, A ∩ C = {(F, P )}.
nement « on obtient deux résultats dif- On déduit :
férents aux deux lancers ».
Est-ce que les événements A et B sont
1 1
indépendants ? P (A) = P (B) = P (C) = , P (A ∩ B) = 0, P (A ∩ C) = .
2 4
Est-ce que les événements A et C sont
indépendants ? On a donc : P (A ∩ B) 6= P (A) P (B), P (A ∩ C) = P (A) P (C).
On conclut que A et B ne sont pas indépendants, et que A et C sont
indépendants.

414
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
26.1 On a, pour tous événements A, B : P (A ∪ B) = P (A) + P (B). V F

26.2 On a, pour tous événements A, B, C : V F


P (A ∪ B ∪ C)

= P (A) + P (B) + P (C) − P (A ∩ B) + P (A ∩ C) + P (B ∩ C) + P (A ∩ B ∩ C).

26.3 Pour tout n ∈ N∗ fixé, la probabilité uniforme sur {1, ..., n} est donnée par : V F
1
∀k ∈ {1, ..., n}, P ({k}) = .
n

26.4 La probabilité conditionnelle P (A | B) est la probabilité de l’événement : A sachant B. V F

26.5 Si A et B sont des événements et si P (B) 6= 0, alors la probabilité de A sachant B est V F


P (A ∩ B)
donnée par : PB (A) = .
P (B)

26.6 On a, pour tous événements A, B, C tels que B ⊂ C et P (B) 6= 0 : PB (A ∩ C) = PB (A). V F

26.7 Si deux événements sont incompatibles, alors ils sont indépendants. V F

26.8 Si deux événements A, B sont indépendants, alors les événements A, B sont indépendants. V F

26.9 Deux événements A, B tels que P (A) 6= 0 et P (B) 6= 0 sont indépendants si et seulement V F
si : PB (A) = P (B).

26.10 En lançant deux fois une pièce équilibrée, la probabilité d’obtenir deux résultats différents V F
(un pile et un face) est 1/3 car il y a trois cas possibles : pile-pile, pile-face, face-face.

415
Chapitre 26 – Probabilités sur un univers fini

Énoncés des exercices


26.1 Lancers de deux dés
On lance deux dés (à 6 faces) équilibrés discernables. Calculer la probabilité d’obtenir :
a) un double
b) une somme des deux dés égale à 8
c) au moins un six.

26.2 Tirages dans une urne, obtention de boules de même couleur


Une urne contient 20 boules : 5 boules blanches, 5 boules rouges et 10 boules noires.
a) On tire 3 boules, successivement et avec remise à chaque tirage.
Calculer la probabilité que le tirage soit :

1) tricolore 2) bicolore 3) unicolore.

b) On tire 3 boules simultanément. Reprendre les questions précédentes.

26.3 Tirages dans une urne, obtention de boules de même parité


Une urne contient 9 boules numérotées de 1 à 9. On tire deux boules de cette urne. Calculer
la probabilité d’obtenir 2 boules portant des numéros de même parité dans les différents
cas suivants :
a) on tire les 2 boules simultanément,
b) on tire une boule, on ne la remet pas, puis on tire la seconde,
c) on tire une boule, on la remet, puis on tire la seconde.

26.4 Tirages successifs dans une urne


Une urne contient 9 boules : 5 boules blanches et 4 boules noires.
On tire successivement et sans remise 4 boules de cette urne.
Calculer la probabilité d’obtenir 2 boules blanches et 2 boules noires dans cet ordre.

26.5 Événements 2 à 2 indépendants, non mutuellement indépendants


On lance deux fois de suite un dé (à 6 faces) équilibré. On définit les événements :
A : le premier lancer amène un chiffre pair,
B : le deuxième lancer amène un chiffre impair,
C : l’un des lancers amène un chiffre pair, l’autre un chiffre impair.
a) Montrer que les événements A et B sont indépendants, que les événements A et C sont
indépendants, que les événements B et C sont indépendants.
b) Les événements A, B, C sont-ils mutuellement indépendants ?

416
Énoncés des exercices

26.6 Étude d’indépendance d’événements


Soient A, B, C des événements tels que A et B sont indépendants et A et C sont indépen-
dants.
Montrer que A et B ∪ C sont indépendants si et seulement si A et B ∩ C sont indépendants.

26.7 Tirages dans une urne parmi plusieurs urnes


Soit n ∈ N∗ .
On dispose de n urnes U1 , ..., Un .
Pour chaque i ∈ {1, ..., n}, l’urne Ui contient n boules noires et i boules blanches.
On choisit une urne au hasard et on tire une boule au hasard dans cette urne.
a) Quelle est la probabilité d’obtenir une boule noire ?
b) Déterminer la limite de cette probabilité lorsque l’entier n tend vers l’infini.
c) Soit k ∈ N∗ . Sachant que la boule tirée est noire, quelle est la probabilité qu’elle
provienne de l’urne numéro k ?

26.8 Étude d’indépendance pour deux événements


Soient n ∈ N tel que n > 3, p ∈ ]0 ; 1[, q = 1 − p.
On lance une pièce donnant pile avec la probabilité p, n fois de façons indépendantes.
On considère les deux événements :
A : « on obtient au moins une fois pile et au moins une fois face »
B : « on obtient au plus une fois face ».
a) Calculer les probabilités P (A), P (B), P (A ∩ B).
1
b) On suppose ici p = . Trouver une CNS pour sur n que A et B soient indépendants.
2

26.9 Clefs pour l’ouverture d’une porte


Un gardien d’un phare doit ouvrir une porte avec un trousseau de n clefs, dont une et une
seule convient. Il essaie les clefs au hasard les unes après les autres. Calculer, pour tout k
de {1, ..., n}, la probabilité que la porte s’ouvre à la k-ième tentative (et pas avant).

26.10 Tirages dans une urne à contenu aléatoire


Soit n > 2. On dispose de n cartons numérotés de 1 à n. On prend un carton au hasard. Si
l’on obtient le carton numéro i, pour i ∈ {1, ..., n}, on place alors dans une urne i boules
blanches et n − i boules noires. On tire alors successivement et avec remise deux boules
de cette urne.
a) Quelle est la probabilité de tirer deux boules blanches ?
b) On a tiré deux boules blanches. Quelle est la probabilité d’avoir pris le carton numéro n ?

417
Chapitre 26 – Probabilités sur un univers fini

26.11 Transmission d’un message


Des personnes se transmettent une information. Chaque personne transforme l’information
reçue en son contraire avec la probabilité p (avec 0 < p < 1), et la transmet fidèlement
avec la probabilité q = 1 − p.
On note, pour n ∈ N∗ , pn la probabilité que la n-ième personne reçoive l’information
non déformée (cela ne veut pas nécessairement dire que la n-ième personne a transmis
fidèlement le message). Ainsi, p1 = 1.
a) Exprimer, pour n de N∗ , pn+1 en fonction de pn .
b) En déduire que la suite (pn )n∈N∗ est une suite arithmético-géométrique, puis exprimer
pn en fonction de n et de p.
c) Calculer : lim pn . Que remarque-t-on ?
n∞

26.12 Tirages dans des urnes de façon aléatoire


On considère deux urnes A et B dont chacune contient des boules noires et des boules
blanches. La probabilité de tirer une boule blanche dans l’urne A est a (avec 0 < a < 1),
et la probabilité de tirer une boule blanche dans l’urne B est b (avec 0 < b < 1).
a) On effectue N tirages successifs, avec remise de la boule dans l’urne d’où elle provient,
et ceci de la façon suivante :
? pour le premier tirage, on choisit l’une des deux urnes au hasard et on tire une boule
de cette urne ;
? si la boule tirée est blanche, on tire la boule suivante dans la même urne; et si elle est
noire, on tire la boule suivante dans l’autre urne ;
? on continue suivant la même règle jusqu’au N -ième tirage.
Pour tout entier n de {1, ..., N }, on définit :
An : le n-ième tirage est effectué dans l’urne A et qn = P (An ),
BLn : la n-ième boule tirée est blanche et pn = P (BLn ).
beginenumerate
b) Calculer q1 , p1 , q2 , p2 .
c) Pour tout n de {2, ..., N }, déterminer une relation entre qn et qn−1 .
En déduire une expression de qn en fonction de a, b et n.
d) Pour tout n de {1, ..., N }, déterminer une relation entre pn et qn .
En déduire une expression de pn en fonction de a, b et n.

26.13 Un jeu de pile ou face


Soit n un entier naturel non nul. Camille lance une pièce de monnaie qui amène pile avec
la probabilité a (avec 0 < a < 1). Elle marque un point si elle obtient pile et marque deux
points si elle obtient face. Le jeu s’arrête dès qu’elle atteint ou dépasse n points.
On note pn la probabilité qu’elle marque exactement n points.
a) Calculer p1 et p2 .
b) Montrer : ∀n > 1, pn+2 = a pn+1 + (1 − a) pn .
c) En déduire une expression de pn en fonction de n et de a.

418
Du mal à démarrer ?

26.14 Tirages dans une urne, obtention d’une boule blanche


On dispose d’une urne contenant b boules blanches, n boules noires et r boules rouges.
On effectue des tirages successifs dans cette urne.
Si l’on obtient une boule blanche, on gagne ; si l’on obtient une boule noire, on perd ; et
si l’on obtient une boule rouge, on ne remet pas la boule rouge dans l’urne et on effectue
un nouveau tirage.
On note pr la probabilité de gagner la partie.
a) Calculer p0 et p1 .
b) Pour tout r ∈ N, exprimer pr+1 en fonction de pr .
c) En déduire que la suite (pr )r∈N est constante.
26.15 Déplacement d’un mobile aux sommets d’un triangle
Un mobile se déplace aléatoirement dans l’ensemble des sommets d’un triangle A B C de
la façon suivante : si, à l’instant n, il est sur l’un quelconque des trois sommets, alors à
l’instant (n + 1), soit il y reste avec une probabilité de 2/3, soit il se place sur l’un des
deux autres sommets, et ceci avec la même probabilité pour chacun de ces deux sommets.
Initialement (c’est-à-dire à l’instant 0), le mobile se trouve en A.
On définit, pour tout n de N, les événements An (resp. Bn , Cn ) :
le mobile se trouve en A (resp. en B, en C) à l’instant n,
et les probabilités an = P (An ), bn = P (Bn ) et cn = P (Cn ).
a) Pour tout n de N, calculer an + bn + cn .
b) Exprimer, pour tout n de N, an+1 , bn+1 , cn+1 en fonction de an , bn , cn .
1 1
c) En déduire : ∀n ∈ N, an+1 − bn+1 = (an − bn ) et an+1 − cn+1 = (an − cn ).
2 2
d) En déduire une expression de an , bn , cn en fonction de n.

Du mal à démarrer ?
26.1 Noter Ω l’ensemble des résultats possibles. Dans les deux questions, on est dans le cas d’équi-
Alors Ω = {1, ..., 6}2 , et on est dans le cas d’équipro- probabilité.
babilité. Décrire les événements comme des parties Décrire les événements « le tirage est tricolore », « le
de Ω. tirage est unicolore », « le tirage est bicolore » à l’aide
d’événements élémentaires.
a) L’événement A : « on obtient un double » est l’en-
semble : 
A = (1, 1), (2, 2), (3, 3), (4, 4), (5, 5), (6, 6) .
26.3 Noter Ω l’ensemble des tirages possibles. Alors :
b) L’événement B : « on obtient une somme égale 9
à 8 » est l’ensemble : a) Card (Ω) =
2
B = (2, 6), (3, 5), (4, 4), (5, 3), (6, 2) .

b) Card (Ω) = 9 × 8
c) Pour l’événement C : « on obtient au moins un
six », utiliser l’événement C : on n’obtient aucun six. c) Card (Ω) = 92 .

Dans les trois questions, on est dans le cas d’équi-


26.2 Noter Ω l’ensemble des tirages possibles. Alors : probabilité.
a) Card (Ω) = 203 Décomposer l’événement « on obtient des boules de
20 même parité » en « on obtient des boules paires » ou
b) Card (Ω) = .
3 « on obtient des boules impaires ».

419
Chapitre 26 – Probabilités sur un univers fini

26.4 Noter Bk (resp. Nk ) l’événement : « on obtient une b) Obtenir une suite arithmético-géométrique.
boule blanche (resp. noire) au k-ième tirage ». c) Immédiat.
Ensuite calculer P (B1 ∩ B2 ∩ N3 ∩ N4 ) à l’aide de
la formule des probabilités composées. 26.12 a) Décrire les événements A1 , BL1 , A2 , BL2 .
26.5 Utiliser la définition de l’indépendance de deux évé- b) Exprimer l’événement An+1 en fonction des évé-
nements, puis de trois événements. nements An , An , BLn , BLn .
26.6 Calculer P A ∩ (B ∪ C) et P (A) P (B ∪ C).
 c) Calculer P (BLn ) à l’aide de la formule des pro-
babilités totales, avec
 comme système complet d’évé-
nements An , An .
26.7 Considérer l’événement
N : « une boule noire a été tirée »
26.13 Noter An l’événement :
et, pour chaque i ∈ {1, ..., n}, l’événement « Camille marque exactement n points ».
Ei : « l’urne Ui a été choisie. »
a) Décrire les événements A1 et A2 .
a) Utiliser la formule des probabilités totales.
b) Noter Pk (resp. Fk ) l’événement :
n
1 « Camille obtient pile (resp. face) au k-ième lancer ».
Réponse : P (N ) = .
X
Pour calculer P (An+2 ), utiliser la formule des pro-
n+i
i=1 babilités totales avec comme système complet d’évé-
b) Utiliser le théorème sur les sommes de Riemann. nements (P1 , F1 ). Remarquer :
PP1 (An+2 ) = P (An+1 ) et PF1 (An+2 ) = P (An ).
Réponse : P (N ) −→ ln 2.
n∞ c) La suite (pn )n∈N∗ est une suite récurrente linéaire
c) Utiliser la formule de Bayes. du second ordre.

26.8 Noter, pour tout k ∈ {1, ..., n}, Pk (resp. Fk ) l’événe- 26.14 Noter Bk (resp. Nk , Rk ) l’événement : « on obtient
ment « on obtient pile (resp. face) au k-ième lancer ». une boule blanche (resp. noire, rouge) au k-ième ti-
a) Exprimer les probabilités de A, A, B, A ∩ B à rage » et G l’événement : « on gagne la partie ».
l’aide des Pk et des Fk . a) Écrire la formule des probabilités totales, avec
b) Montrer que l’égalité P (A ∩ B) = P (A)P (B) se comme système complet d’événements B1 , N1 , R1 .


ramène à l’égalité 2n−1 = n + 1. Puis remarquer que PB1 (G) = 1, PN1 (G) = 0,
Se rappeler que, pour tout k ∈ N, 2k > k. PR1 (G) = pr .
b
26.9 Noter, pour tout k de {1, ..., n}, Ak : « la porte b) Montrer par récurrence sur r que : pr = .
n+b
s’ouvre à la k-ième tentative, et pas avant ».
Écrire Ak = A1 ∩ · · · ∩ Ak−1 ∩ Ak , puis calculer
26.15 a) Remarquer que les événements An , Bn , Cn
P (Ak ) à l’aide de la formule des probabilités compo-
forment un système complet d’événements.
sées.
Donc : P (An ) + P (Bn ) + P (Cn ) = 1.
26.10 Noter, pour tout i de {1, ..., n}, Ci : b) Utiliser la formule des probabilités totales
« on obtient le carton numéro i ».
avec comme  système complet d’événements
a) Calculer la probabilité de l’événement A à l’aide An , B n , C n .
de la formule des probabilités totales, avec comme c) Immédiat.
système complet d’événements C1 , C2 , . . . , Cn .

d) Les suites (an − bn )n∈N et (an − cn )n∈N sont géo-
b) Utiliser la formule de Bayes. métriques. Donc :
26.11 a) Définir les événements An : « la n-ième per- 1
sonne reçoit l’information non déformée » et Bn ∀n ∈ N, an − bn =
2n
= an − cn
« la n-ième transforme l’information reçue en son
contraire ». Utiliser la relation du a) pour en déduire une expres-
Exprimer An+1 en fonction de An , An , Bn , Bn . sion de an , puis de bn et de cn en fonction de n.

420
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
26.1 La formule est vraie si et seulement si P (A ∩ B) = 0, et, si P (A ∩ B) 6= 0, la formule V F
correcte est : P (A ∪ B) = P (A) + P (B) − P (A ∩ B).

26.2 On a : V F
 
P (A ∪ B ∪ C) = P (A ∪ B) ∪ C = P (A ∪ B) + P (C) − P (A ∪ B) ∩ C
 
= P (A) + P (B) − P (A ∩ B) + P (C) − P (A ∩ C) ∪ (B ∩ C)

= P (A) + P (B) + P (C) − P (A ∩ B) − P (A ∩ C) + P (B ∩ C) − P (A ∩ B ∩ C) .

26.3 C’est une définition du cours. V F

26.4 L’expression A sachant B ne désigne pas un événement. V F

26.5 C’est la définition de la probabilité conditionnelle PB (A). V F


 
P (A ∩ C) ∩ B P A ∩ (B ∩ C) P (A ∩ B)
26.6 On a : PB (A ∩ C) = = = = PB (A). V F
P (B) P (B) P (B)

26.7 Si deux événements A et B sont incompatibles et de probabilités non nulles, alors : V F

P (A ∩ B) 6= P (A)P (B),

donc A et B ne sont pas indépendants.

26.8 Si A et B sont indépendants, alors : V F



P (A ∩ B) = P (A ∪ B) = 1 − P (A ∪ B) = 1 − P (A) + P (B) − P (A ∩ B)
 
= 1 − P (A) − P (B) + P (A)P (B) = 1 − P (A) 1 − P (B) = P (A)P (B),

donc A et B sont indépendants.

26.9 Il y a eu interversion de A et B. V F
Le résultat correct est : A et B sont indépendants si et seulement si PB (A) = P (A).

26.10 Il y a quatre cas possibles et équiprobables : PP, PF, FP, FF, donc la probabilité V F
2 1 1
d’obtenir deux résultats différents est = et non .
4 2 3

421
Chapitre 26 – Probabilités sur un univers fini

Corrigés des exercices


26.1 - deux boules rouges et une boule noire (pas nécessairement
Notons Ω l’ensemble des résultats possibles. dans cet ordre) : il y a 52 × 10 × 3 = 750 cas favorables.
Ainsi Ω = {1, ..., 6}2 , et donc Card (Ω) = 62 = 36. Tous ces cas étant deux à deux incompatibles,
Tous les résultats étant équiprobables, P est la probabilité
uniforme sur Ω. Card (B) = 375 + 375 + 1500 + 750 + 1500 + 750 = 5250.

a) On note A l’événement : « on obtient un double ». Card (B) 5250 21


Donc : P (B) = = = .
Card (Ω) 8000 32
n o
Alors : A = (1, 1), (2, 2), (3, 3), (4, 4), (5, 5), (6, 6) .
3) Considérons l’événement C : « le tirage est unicolore ».
Card (A) 6 1
Donc : P (A) = = = . Pour réaliser C, il faut tirer :
Card (Ω) 36 6
b) On note B l’événement : « la somme des deux dés est 8 ». - trois boules blanches : il y a 53 = 125 cas favorables,
- trois boules rouges : il y a 53 = 125 cas favorables,
n o
Alors : B = (2, 6), (3, 5), (4, 4), (5, 3), (6, 2) .
Card (B) 5 - trois boules noires : il y a 103 = 1000 cas favorables.
Donc : P (B) = = .
Card (Ω) 36 Tous ces cas étant deux à deux incompatibles,
c) On note C l’événement : « on obtient un moins un six ». Card (C) = 125 + 125 + 1000 = 1250.
Alors C est l’événement : « n n’obtient aucun six ».
Card (C) Card (C) 1250 5
Ainsi : C = {1, ..., 5}2 et P (C) =
25
. Donc : P (C) = = = .
Card (Ω)
=
36 Card (Ω) 8000 32
25 11
Donc : P (C) = 1 − P (C) = 1 − = . Remarque : P (A) + P (B) + P (C) =
3
+
21
+
5
= 1.
36 36 16 32 32
26.2 Ce résultat est normal puisque (A, B, C) est un système com-
plet d’événements. Il aurait été plus simple de le remarquer
a) Considérons le tirage successif de trois boules avec remise. dès le départ, de calculer P (A) et P (C) (qui sont les plus
Notons Ω l’ensemble des résultats possibles. L’ensemble Ω est simples) puis d’en déduire P (B).
alors l’ensemble des triplets de {1, ..., 20}. b) Considérons le tirage simultané de trois boules.
Donc : Card (Ω) = 203 = 8000. Dans ce cas, Ω est l’ensemble des parties à 3 éléments de
Tous les triplets étant équiprobables, P est la probabilité
20
{1, ..., 20}, donc Card (Ω) = = 1140.
uniforme sur Ω. 3
Toutes les parties étant équiprobables, P est encore la pro-
1) Considérons l’événement A : « le tirage est tricolore ». babilité uniforme sur Ω. Conservons les mêmes notations que
Pour réaliser A, il faut tirer une boule blanche, une boule dans le a).
rouge et une boule noire, dans n’importe quel ordre.
1) Pour réaliser A, il faut tirer une boule blanche, une boule
Ainsi Card (A) = 5 × 5 × 10 × 3! (il y a 3! ordres possibles rouge et une boule noire, l’ordre n’intervenant pas ici.
des trois boules). Ainsi Card (A) = 5 × 5 × 10 = 250.
Card (A) 5 × 5 × 10 × 3! 3 Card (A) 250 25
Donc : P (A) = = = . Donc : P (A) = = = .
Card (Ω) 203 16 Card (Ω) 1140 114
2) Considérons l’événement B : « le tirage est bicolore ». 2) Pour réaliser B, il faut tirer : - une boule blanche et deux
5
Pour réaliser B, il faut tirer : boules rouges (l’ordre n’intervient pas) : il y a 5 × = 50
2
- une boule blanche et deux boules rouges (pas nécessaire- cas favorables,
ment dans cet ordre, mais seule la place de la boule blanche - deux boules blanches et une boule rouge :
est à fixer, les boules rouges se plaçant dans les deux places 5
restantes) : il y a 5 × 52 × 3 = 375 cas favorables, il y a × 5 = 50 cas favorables,
2
- deux boules blanches et une boule rouge (pas nécessaire- - une boule blanche et deux boules noires :
ment dans cet ordre) : il y a 52 × 5 × 3 = 375 cas favorables, 10
il y a 5 × = 225 cas favorables,
- une boule blanche et deux boules noires (pas nécessairement 2
dans cet ordre) : il y a 5 × 102 × 3 = 1500 cas favorables, - deux boules blanches et une boule noire :
5
- deux boules blanches et une boule noire (pas nécessairement il y a × 10 = 100 cas favorables,
dans cet ordre) : il y a 52 × 10 × 3 = 750 cas favorables, 2
- une boule rouge et deux boules noires :
- une boule rouge et deux boules noires (pas nécessairement 10
dans cet ordre) : il y a 5 × 102 × 3 = 1500 cas favorables, il y a 5 × = 225 cas favorables,
2

422
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
- deux boules rouges et une boule noire : c) Les tirages se font successivement et avec remise.
Ainsi Ω est l’ensemble des couples de {1, ..., 9}, donc :
5
il y a × 10 = 100 cas favorables.
2 Card (Ω) = 92 = 81.
Tous ces cas étant deux à deux incompatibles, B est l’ensemble des couples de {2, 4, 6, 8}, donc :
Card (B) = 50 + 50 + 225 + 100 + 225 + 100 = 750. Card (B) = 42 = 16.
Card (B) 750 25 C est l’ensemble des couples de {1, 3, 5, 7, 9}, donc :
Donc : P (B) = = = . Card (C) = 52 = 25.
Card (Ω) 1140 38
Tous les couples de Ω étant équiprobables, P est donc la
3) Pour réaliser C, il faut tirer :
probabilité uniforme sur Ω, et l’on a :
Card (A) Card (B) + Card (C)
5
41
- trois boules blanches : il y a = 10 cas favorables, P (A) = = = .
3 Card (Ω) Card (Ω) 81
5
- trois boules rouges : il y a = 10 cas favorables,
3 26.4
10
- trois boules noires : il y a = 120 cas favorables. Notons, pour tout k de {1, ..., 4}, Bk l’événement : « on ob-
3
tient une boule blanche au k-ième tirage » et Nk l’événement :
Tous ces cas étant deux à deux incompatibles, « on obtient une boule noire au k-ième tirage ».
Card (C) = 10 + 10 + 120 = 140.
Card (C) 140 7 On veut calculer P (B1 ∩ B2 ∩ N3 ∩ N4 ). Les événements ne
Donc : P (C) = = = . sont pas indépendants (car les tirages se font sans remise),
Card (Ω) 1140 57
on utilise alors la formule des probabilités composées :
Remarque :
25 25 7 P (B1 ∩ B2 ∩ N3 ∩ N4 )
P (A) + P (B) + P (C) = + + = 1.
114 38 57 = P (B1 ) × PB1 (B2 ) × PB1 ∩ B2 (N3 ) × PB1 ∩ B2 ∩ N3 (N4 )
Ce résultat est normal puisque (A, B, C) est un système com- 5 4 4 3 5
plet d’événements. Il aurait été plus simple de le remarquer = × × × = .
9 8 7 6 63
dès le départ, de calculer P (A) et P (C) (qui sont les plus
simples) puis d’en déduire P (B).
26.5
26.3 Notons Ω l’ensemble des résultats possibles.
Notons Ω l’ensemble des résultats possibles, A l’événement :
« on obtient des boules de même parité », et B (resp. C) Alors Ω = {1, ..., 6}2 et Card (Ω) = 36.
l’événement : « on obtient des boules de numéros pairs (resp.
impairs) ». Ainsi A = B ∪ C, et les événements B et C sont La probabilité P est la probabilité uniforme.
incompatibles. 1
a) • On a Card (A) = 3 × 6 et donc : P (A) = .
a) Les tirages se font simultanément. 2
Ω est l’ensemble des parties à 2 éléments de {1, ..., 9}, donc : 3×6 1
9 De même : P (B) = = .
Card (Ω) = = 36. 36 2
2
B est l’ensemble des parties à 2 éléments de {2, 4, 6, 8}, donc : 3×3 1
4 De plus : P (A ∩ B) = = = P (A) × P (B).
36 4
Card (B) = = 6.
2 Donc A et B sont indépendants.
C est l’ensemble des parties à 2 éléments de {1, 3, 5, 7, 9},
• Notons C1 (resp. C2 ) : « le premier lancer amène un
5
donc : Card (C) = = 10.
2 chiffre pair (resp. impair), et le deuxième lancer amène un
Toutes les parties de Ω étant équiprobables, P est donc la chiffre impair (resp. pair) ».
probabilité uniforme sur Ω, et l’on a :
Card (A) Card (B) + Card (C) 6 + 10 4 Alors C = C1 ∪ C2 , et les événements C1 et C2 sont in-
P (A) = = = = . compatibles.
Card (Ω) Card (Ω) 36 9
b) Les tirages se font successivement et sans remise. 3×3 3×3 1
Donc : P (C) = P (C1 ) + P (C2 ) =+ = .
Ainsi Ω est l’ensemble des 2-listes sans répétitions de 36 36 2
{1, ..., 9}, donc : Card (Ω) = 9 × 8 = 72. De plus, l’événement A ∩ C est l’événement C1 , d’où :
B est l’ensemble des 2-listes sans répétitions de {2, 4, 6, 8}, 1
P (A ∩ C) = P (C1 ) = = P (A) × P (C).
donc : Card (B) = 4 × 3 = 12. 4
C est l’ensemble des 2-listes sans répétitions de {1, 3, 5, 7, 9}, Donc A et C sont indépendants.
donc : Card (C) = 5 × 4 = 20.
Toutes les listes de Ω étant équiprobables, P est donc la pro- • De la même façon :
1
babilité uniforme sur Ω, et l’on a : P (B ∩ C) = P (C1 ) =
= P (B) × P (C).
Card (A) Card (B) + Card (C) 32 4 4
P (A) = = = = . Donc B et C sont indépendants.
Card (Ω) Card (Ω) 72 9

423
Chapitre 26 – Probabilités sur un univers fini

b) Les événements A, B, C sont mutuellement indépendants de Riemann :


si et seulement si : n n
X 1 1X 1

P (A ∩ B) = P (A)P (B) =
n+i n i=1 i
1+


 i=1

P (A ∩ C) = P (A)P (C)
 n
.
Z 1 1
dx = ln(1 + x) 0 = ln 2.
 1
P (B ∩ C) = P (B)P (C) −→
n∞ 1+x

0




P (A ∩ B ∩ C) = P (A)P (B)P (C). On conclut : P (N ) −→ ln 2.
n∞
1 c) On a, d’après la formule de Bayes :
Or : P (A ∩ B ∩ C) = P (C1 ) = 6= P (A)P (B)P (C).
4
n 1
Donc les événements A, B, C ne sont pas mutuellement indé-
PEk (N )P (Ek )
pendants. PN (Ek ) = =
n+k n
P (N ) P (N )
26.6 1 1  X 1 −1
n
= = .
Calculons P A ∩ (B ∪ C) et P (A) P (B ∪ C).

(n + k)P (N ) n + k i=1 n + i
On a :
26.8

P A ∩ (B ∪ C)
= P (A ∩ B) ∪ (A ∩ C)
 Notons, pour tout k ∈ {1, ..., n}, Pk (resp Fk ) l’événement
 « on obtient pile (resp. face) au k-ième lancer ».
= P ((A ∩ B) + P (A ∩ C) − P (A ∩ B) ∩ (A ∩ C)
a) •L’événement A consiste à n’obtenir que des piles ou
= P (A)P (B) + P (A)P (C) − P (A ∩ B ∩ C), n’obtenir que des faces, donc :
puisque A et B sont indépendants et A et C sont indépen- A = (P1 ∩ · · · ∩ Pn ) ∪ (F1 ∩ · · · ∩ Fn ).
dants.
D’autre part : Comme les deux ensembles de cette réunion sont disjoints,
on a :
P (A)P (B ∪ C)
 P (A) = P (P1 ∩ · · · ∩ Pn ) + P (F1 ∩ · · · ∩ Fn ).
= P (A) P (B) + P (C) − P (B ∩ C)
Enfin, comme les événements P1 , ..., Pn (resp. F1 , ..., Fn ) sont
= P (A)P (B) + P (A)P (C) − P (A)P (B ∩ C).
mutuellement indépendants, on déduit :
Les événements A et B ∪ C sont indépendants si et seulement
P (A) = P (P1 ) · · · P (Pn ) + P (F1 ) · · · P (Fn ) = pn + q n .
si P A ∩ (B ∪ C) = P (A)P (B ∪ C), ce qui équivaut, d’après
les calculs précédents, à P (A ∩ B ∩ C) = P (A)P (B ∩ C), Enfin : P (A) = 1 − P (A) = 1 − pn − q n .
donc équivaut à ce que A et B ∩ C soient indépendants.
•L’événement B consiste à n’obtenir aucune face ou obtenir
26.7 au plus une face, donc :
Considérons l’événement
B = (P1 ∩ · · · ∩ Pn )
N : « une boule noire a été tirée »
n
et, pour chaque i ∈ {1, ..., n}, l’événement
 [ 
∪ (P1 ∩ · · · ∩ Pk−1 ∩ Fk ∩ Pk+1 ∩ · · · ∩ Pn ) ,
Ei : « l’urne Ui a été choisie. » k=1
a) Puisque (Ei )16i6n est un système complet d’événements, d’où, par le même type de raisonnement que ci-dessus :
on a, d’après la formule des probabilités totales :
n
X P (B) = pn + npn−1 q.
P (N ) = PEi (N )P (Ei ).
i=1 •L’événement A ∩ B consiste à obtenir une face exactement
Comme l’urne Ui est choisie au hasard, on a : et n − 1 piles, donc, de même que plus haut :
1
∀i ∈ {1, ..., n}, P (Ei ) = . P (A ∩ B) = npn−1 q.
n
Par équiprobabilité du tirage d’une boule dans l’urne Ui qui b) On suppose ici p =
1 1
, donc q = 1 − p = .
contient n boules noires et i boules blanches, on a : 2 2
n On a alors :
∀i ∈ {1, ..., n}, PEi (N ) = .
n+i  1 n 1
n n
P (A) = 1 − 2 = 1 − n−1 ,
n 1 1 2 2
D’où :
X X
P (N ) = = .  1 n  1 n−1 1 n+1
i=1
n+i n i=1
n+i P (B) = +n = ,
2 2 2 2n
1
b) L’application x 7−→ est continue sur le seg-
 1 n−1 1 n
1+x P (A ∩ B) = n = n.
ment [0 ; 1], donc, d’après le théorème du cours sur les sommes 2 2 2

424
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
Il en résulte : 26.11
A et B sont indépendants Notons, pour tout n de N∗ , An : « la n-ième personne reçoit
l’information non déformée » et Bn : « la n-ième personne
⇐⇒ P (A ∩ B) = P (A)P (B) transforme l’information reçue en son contraire ».
n  1 n + 1
⇐⇒ = 1 − n−1 a) Soit n ∈ N∗ . Alors An+1 = An ∩ Bn ∪ An ∩ Bn .
 
2n 2 2n
D’où :
⇐⇒ n2n = (2n − 2)(n + 1)  
⇐⇒ 2n = 2(n + 1) P (An+1 ) = P An ∩ Bn + P An ∩ Bn
par incompatibilité des événements
⇐⇒ 2n−1 = n + 1.
= P (An )P (Bn ) + P (An )P (Bn )

Pour n = 3, on a 2n−1 = 22 = 4 et n + 1 = 4. par indépendance des événements


= (1 − p) pn + p (1 − pn ).
Supposons n > 4.
On sait : ∀k ∈ N, 2k > k, c’est-à-dire 2k > k + 1, donc : On en déduit : pn+1 = (1 − 2p) pn + p.
2n−1 = 22 2n−3 > 22 (n − 2) b) La suite (pn )n∈N∗ est donc une suite arithmético-
= 4n − 8 = (n + 1) + (3n − 9) > n + 1, géométrique.

donc 2n−1 6= n + 1. On cherche α tel que : α = (1−2p)α+p, et on obtient α =


1
.
2
On conclut que la CNS cherchée est n = 3. 1
Posons alors, pour tout n de N∗ , un = pn − .
2
26.9
Ainsi :
Notons, pour tout k de {1, ..., n}, Ak :
« la porte s’ouvre à la k-ième tentative, et pas avant ». ∀n ∈ N∗ , un+1 = pn+1 −
1
= (1 − 2p)pn + p −
1
Alors Ak = A1 ∩ . . . ∩ Ak−1 ∩ Ak . 2 2
 1
Par la formule des probabilités composées : = (1 − 2p) pn − = (1 − 2p)un .
 2
P (Ak ) = P A1 ∩ · · · ∩ Ak−1 ∩ Ak
La suite (un )n∈N∗ est une suite géométrique de raison
= P (A1 )PA1 (A2 ) · · · PA1 ∩ ··· ∩ A (Ak )
k−1 (1 − 2p), donc :
n−1 n−2 n−k+1 1
= × × ··· × × ∀n ∈ N∗ , un = (1 − 2p)n−1 u1
n n−1 n−k n−k+1
1
 1 1
= (car les facteurs se simplifient deux à deux). = (1 − 2p)n−1 1 − = × (1 − 2p)n−1 .
n 2 2
Remarque : Cette probabilité ne dépend pas de k. 1  
On en déduit : ∀n ∈ N∗ , pn = 1 + (1 − 2p)n−1 .
2
26.10
c) Puisque 0 < p < 1, alors −1 < 1 − 2p < 1, et donc
Notons, pour tout i de {1, ..., n}, Ci l’événement : « on ob- 1
tient le carton numéro i » et A l’événement : « on tire deux lim(1 − 2p)n−1 = 0. Ainsi : lim pn = .
n∞ n∞ 2
boules blanches dans l’urne ». Alors :
1  i 2 On remarque que cette probabilité est indépendante de p.
∀i ∈ {1, ..., n}, P (Ci ) = et PCi (A) = .
n n
26.12
a) On veut calculer P (A). Utilisons la formule des proba-
bilités totales, avec comme système complet d’événements a) • q1 = P (A1 ) = 1
.
Ci , pour i ∈ {1, ..., n} : 2


n n • Pour calculer P (BL1 ), utilisons la formule des proba-


1 X 2 (n + 1)(2n + 1) bilités totales, avec comme système complet d’événements
X
P (A) = P (Ci ) × PCi (A) = i = .
i=1
3
n i=1 6n2 (A1 , A1 ) :

b) On veut maintenant calculer PA (Cn ). p1 = P (BL1 ) = P (A1 )PA1 (BL1 ) + P (A1 )PA1 (BL1 )

Utilisons la formule de Bayes : =


1 1
×a+ ×b=
a+b
.
2 2 2
P (Cn ) × PCn (A)
PA (Cn ) =
P (A) • On a :
1
 
×1 q2 = P (A2 ) = P (A1 ∩ BL1 ) ∪ (A1 ∩ BL1 )
n 6n
= = .
(n + 1)(2n + 1) (n + 1)(2n + 1) = P (A1 )PA1 (BL1 ) + P (A1 )PA1 (BL1 )
6n2 1 1 1+a−b
= × a + (1 − b) = .
2 2 2

425
Chapitre 26 – Probabilités sur un univers fini

• Pour calculer P (BL2 ), utilisons la formule des proba- b) La famille d’événements (P1 , F1 ) forme un système com-
bilités totales, avec comme système complet d’événements plet d’événements.
(A2 , A2 ) :
Donc par la formule des probabilités totales :
p2 = P (BL2 ) = P (A2 )PA2 (BL2 ) + P (A2 )PA2 (BL2 ) P (An+2 ) = P (P1 ) × PP1 (An+2 ) + P (F1 ) × PF1 (An+2 )
1+a−b  1 + a − b = a PP1 (An+2 ) + (1 − a) PF1 (An+2 ).
= ×a+ 1− ×b
2 2
Or, si P1 est réalisé, alors Camille marque un point au pre-
a2 + b2 + a + b − 2ab mier lancer, et doit alors encore marquer exactement (n + 1)
= .
2 points ; ainsi : PP1 (An+2 ) = pn+1 .
b) L’événement An+1 se décompose sous la forme : Par le même raisonnement : PF1 (An+2 ) = pn .
An+1 = (An ∩ BLn ) ∪ (An ∩ BLn ). On en déduit la relation : pn+2 = a pn+1 + (1 − a) pn .
Donc : c) La suite (pn )n∈N∗ est alors une suite récurrente linéaire
  du second ordre.
qn+1 = P (An+1 ) = P (An ∩ BLn ) ∪ (An ∩ BLn ) Le polynôme X2 −a X−(1−a) admet deux racines distinctes :
= P (An ∩ BLn ) + P (An ∩ BLn ) 1 et a − 1.
par incompatibilité des événements D’après le cours, il existe donc (α, β) ∈ R2 tel que :
∀n ∈ N∗ , pn = α + β(a − 1)n .
= P (An )PAn (BLn ) + P (An )PAn (BLn )
En utilisant p1 = a et p2 = a2 + 1 − a, on trouve :
= qn × a + (1 − qn ) × (1 − b) = (a + b − 1)qn + 1 − b.
1 1−a
α= et β = .
2−a 2−a
La suite (qn )n∈N∗ est une suite arithmético-géométrique.
1
On cherche α tel que : α = (a + b − 1)α + 1 − b,
 
On conclut : ∀n ∈ N∗ , pn = 1 − (a − 1)n+1 .
2−a
1−b
et on obtient α =
2−a−b 26.14
et on a bien 2 − a − b 6= 0 car 0 < a < 1 et 0 < b < 1.
Notons, pour tout k de N∗ , Bk (resp. Nk , resp. Rk ) l’évé-
En posant un = qn − α, on trouve : nement : « on obtient une boule blanche (resp. noire, resp.
rouge) au k-ième tirage ». Notons G l’événement : « on gagne
∀n ∈ N∗ , un+1 = (a + b − 1)un .
la partie ».
Donc : a) • Supposons que l’urne contienne b boules blanches et
∗ n−1
n boules noires et aucune boule rouge.
∀n ∈ N , un = (a + b − 1) u1
b
b−a Alors : G = B1 , d’où : p0 = P (G) = .
= (a + b − 1)n−1 × . n+b
2(2 − a − b)
• Supposons que l’urne contienne b boules blanches, n boules
Ainsi : noires et une seule boule rouge.

b−a 1−b Alors : G = B1 ∪ (R1 ∩ B2 ), d’où :


∀n ∈ N∗ , qn = (a + b − 1)n−1 + .
2(2 − a − b) 2−a−b p1 = P (G) = P (B1 ) + P (R1 ∩ B2 )
par incompatibilité des événements
c) En utilisant la formule des probabilités totales, avec
comme système complet d’événements (An , An ) : = P (B1 ) + P (R1 ) × PR1 (B2 )
b 1 b
pn = P (BLn ) = P (An )PAn (BLn ) + P (An )PAn (BLn ) = + ×
n+b+1 n+b+1 n+b
= qn × a + (1 − qn ) × b = (a − b)qn + b b(n + b + 1) b
= = .
(1 − b)(a − b) (b − a)2 (n + b + 1)(n + b) n+b
=b+ − (a + b − 1)n−1 .
2−a−b 2(2 − a − b)
b) Supposons que l’urne contienne b boules blanches,
n boules noires et (r + 1) boules rouges.
26.13 La famille d’événements (B1 , N1 , R1 ) forme un système com-
Notons, pour tout n de N∗ , An l’événement : « Camille plet d’événements. Par la formule des probabilités totales :
marque exactement n points », Pn (resp. Fn ) l’événement :
« Camille obtient pile (resp. face) au n-ième lancer ». P (G) = P (B1 )PB1 (G) + P (N1 )PN1 (G) + P (R1 )PR1 (G).
Or : PN1 (G) = 0, PB1 (G) = 1 et PR1 (G) = pr
a) • L’événement A1 est l’événement P1 .
En effet, si on obtient une boule rouge au premier tirage, il
Donc : p1 = P (A1 ) = a.
faut alors gagner avec, dans l’urne, r boules rouges. D’où :
• L’événement A2 est l’événement F1 ∪ (P1 ∩ P2 ).
b r 1
Donc : p2 = P (A2 ) = (1 − a) + a2 . pr+1 = +0+ pr = b + r pr ).
n+b+r n+b+r n+b+r

426
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
c) On montre alors par récurrence sur r : pr = . c) Ainsi : (1) − (2) donne : an+1 − bn+1 = 1
2
(an − bn )
n+b
(1) − (3) donne : an+1 − cn+1 = 1
2
(an − cn ).
Remarque : Cette probabilité est indépendante de r.
d) Puisque a0 = 1 et b0 = c0 = 0, on en déduit :
26.15 
1 1
a) Les événements An , Bn et Cn forment un système com- an − bn = n (a0 − b0 ) = n


2 2
plet d’événements. ∀n ∈ N,
Donc : P (An ) + P (Bn ) + P (Cn ) = an + bn + cn = 1. an − cn = 1 (a0 − c0 ) = 1 .


2n 2n
b) Appliquons la formule des probabilités totales, avec
comme système complet d’événements An , Bn , Cn : En sommant ces égalités et en utilisant le fait que


P (An+1 ) = P (An )PAn (An+1 ) an + bn + cn = 1, on obtient :


1
+ P (Bn )PBn (An+1 ) + P (Cn )PCn (An+1 ) 2an − bn − cn = 3an − 1 = n−1 .
2
2 1 1
= an × + bn × + cn × . On conclut,pour tout n ∈ N :
3 6 6
On en déduit la relation : 1 1 
2 1 1 an = 1 + n−1 ,
an+1 = an + bn + cn (1) 3 2
3 6 6
De le même façon, on a : 1 1 1 
bn = an − n = 1− n ,
2 1 1 2 3 2
bn+1 = bn + an + cn (2) 1 1 1 
3 6 6 cn = an − n = 1− n .
2 1 1 2 3 2
cn+1 = cn + an + bn (3).
3 6 6

427
Chapitre 27 – Variables aléatoires

Variables aléatoires
Variables aléatoires
Chapitre 27
Plan
Les méthodes à retenir 429
Thèmes abordés dans les exercices
• Loi de probabilité d’une variable aléatoire
Vrai ou faux ? 432
• Espérance, variance, moment d’ordre r (r ∈ N∗ ) d’une va-
Les énoncés des exercices 433
riable aléatoire.
Du mal à démarrer ? 436
Vrai ou faux, les réponses 437
Les corrigés des exercices 438
Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition d’une variable aléatoire
• Loi de probabilité d’une variable aléatoire
• Définition de la variable aléatoire Y = g(X), où g est définie
Par commodité, on utilise sur X(Ω), loi de probabilité de Y = g(X)
l’abréviation suivante : • Définition de l’espérance d’une variable aléatoire, théorème
va : variable aléatoire de transfert, espérance de Y = aX + b
• Définition du moment d’ordre r (r ∈ N∗ ) et du moment
centré d’ordre r d’une variable aléatoire
• Définition de la variance et de l’écart-type d’une variable
aléatoire, variance de Y = aX + b.

428
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer de :
Pour déterminer la loi • déterminer toutes les valeurs xi que peut prendre la va X, puis
de probabilité d’une va- pour chaque valeur possible, calculer P (X = xi )
riable aléatoire X • déterminer toutes les valeurs xi que peut prendre la va X, puis
pour chaque valeur possible, calculer P (X 6 xi ) ou P (X < xi )
ou P (X > xi ) ou P (X > xi ), pour en déduire P (X = xi )
• exprimer la va X à l’aide d’une autre va Y , déterminer la loi
de Y pour en déduire la loi de X.
➟ Exercices 27.1 à 27.5

Exemple
La va X est à valeurs dans {1, 2, 3}.
L’événement (X = 1) consiste à tirer en premier la boule noire, donc
Une urne contient 3 boules : 2 blanches 1
P (X = 1) = .
et 1 noire. 3
On effectue trois tirages successifs et L’événement (X = 2) consiste à tirer en premier une boule blanche,
sans remise. 2 1 1
On note X le rang d’apparition de la puis en second la boule noire, donc P (X = 2) = = .
3 2 3
boule noire. L’événement (X = 3) consiste à tirer les deux boules blanches puis la
Déterminer la loi de X. 2 11 1
boule noire, donc P (X = 3) = = .
3 21 3
On conclut que la loi de X est donnée par :
1
∀i ∈ {1, 2, 3}, P (X = i) = .
3
Il s’agit de la loi uniforme sur {1, 2, 3}.

Exemple
Les deux événements (X = 0) et (X = 1) étant incompatibles, on a :
P (X 6 1) = P (X = 0) + P (X = 1).
On considère une va X à valeurs dans 1 1 1
On déduit : P (X = 1) = P (X 6 1) − P (X = 0) = − = .
{0, 1, 2} et on suppose : 2 6 3
1 1 1
1 1 Et : P (X = 2) = 1 − P (X = 0) − P (X = 1) = 1 − − = .
P (X = 0) = et P (X 6 1) = . 6 3 2
6 2
On conclut que la loi de X est donnée par :
Déterminer la loi de X. 1 1 1
P (X = 0) = , P (X = 1) = , P (X = 2) = .
6 3 2

Méthode

Montrer :
Pour montrer que
et
 X
∀i ∈ I, pi > 0 pi = 1.
(xi , pi ) ; i ∈ I
i∈I
est la loi de probabilité
d’une va

429
Chapitre 27 – Variables aléatoires

Exemple
L’ensemble (k, ak) ; k ∈ {1, ..., n} est une loi de probabilité d’une


∀k ∈ {1, ..., n}, ak > 0 (1)

Soit n ∈ N∗ . Déterminer a ∈ R pour va si et seulement si :
n
X
qu’une va X à valeurs dans {1, ..., n} vé- 
 ak = 1 (2).
rifie : k=1
On a : (1) ⇐⇒ a > 0, et :
∀k ∈ {1, ..., n}, P (X = k) = ak.
n
X n(n + 1) 2
(2) ⇐⇒ a k = 1 ⇐⇒ a = 1 ⇐⇒ a = (> 0).
k=1
2 n(n + 1)
2
On conclut : a= .
n(n + 1)

Méthode
Essayer de :
Pour calculer l’espé- • utiliser la définition : si X(Ω) = x1 , . . . , xn , alors :


rance E(X) d’une Xn

va X E(X) = xi P (X = xi )
i=1
• utiliser la formule de transfert :
si X = g(Y ) avec Y (Ω) = yj ; j ∈ J , alors :

X
E(X) = g(yj ) P (Y = yj )
j∈J
• exprimer X sous la forme X = aY + b, et alors :
E(X) = aE(Y ) + b.
➟ Exercices 27.1 à 27.9

Exemple
3
1 1 1 7
On a : E(X) =
X
kP (X = k) = 1 +2 +3 = .
On considère une va X à valeurs dans 6 3 2 3
1 k=1
{1, 2, 3} et de loi : P (X = 1) = , D’après la formule de transfert :
6
1 1 3
P (X = 2) = , P (X = 3) = . X 1 1 1 49
3 2 E(X 3 ) = k3 P (X = k) = 13 + 23 + 33 = .
6 3 2 3
Calculer E(X) et E(X 3 ). k=1

Méthode
Essayer de :
Pour calculer la variance

2 
• utiliser la formule : V (X) = E X − E(X)
V (X) d’une va X
• utiliser la formule : V (X) = E(X 2 ) − E(X)
2

• utiliser la formule : V (X) = a2 V (Y ) si X = aY + b.


➟ Exercices 27.1 à 27.6

430
Les méthodes à retenir

Exemple
D’après le cours : V (X) = E(X 2 ) − E(X) .
2

On considère une va X à valeurs dans 4


1 1 1 1 33 11
{1, 2, 3, 4} et de loi : On a : E(X) =
X
kP (X = k) = 1 +2 +3 +4 = = ,
6 4 4 3 12 4
1 k=1
P (X = 1) = , et, par la formule de transfert :
6
1 4
1 1 1 1 105 35
P (X = 2) = P (X = 3) = ,
X
4 E(X 2 ) = k2 P (X = k) = 12 + 22 + 3 2 + 4 2 = = .
k=1
6 4 4 3 12 4
1
P (X = 4) = . 35  11 2 19
3 On déduit : V (X) = − = (> 0).
Calculer V (X). 4 4 16

Méthode
Essayer de se ramener à des sommes classiques :
Pour calculer une • la sommation d’entiers, de carrés d’entiers, de cubes d’entiers :
somme d’un nombre fini n
X n(n + 1) Xn
n(n + 1)(2n + 1) Xn  n(n + 1) 2
de termes k= , k2 = , k3 =
2 6 2
k=1 k=1 k=1
• la formule du binôme de Newton :
n  
2 n
X n
∀n ∈ N, ∀(x, y) ∈ R , (x + y) = xk y n−k
k
k=0
• la sommation géométrique :
n
X 1 − q n+1
∀n ∈ N, ∀q ∈ R \ {1}, qk = .
q=0
1−q

➟ Exercices 27.2, 27.3, 27.5

Exemple
D’abord, on a bien : ∀k ∈ {0, ..., n}, P (X = k) > 0
n n
6
et :
X X
Soit n ∈ N∗ . on considère une va X à P (X = k) = k2 = 1.
n(n + 1)(2n + 1)
valeurs dans {0, ..., n} et de loi : k=0 k=1
On a :
∀k ∈ {0, ..., n}, n n
6k3
6k2
X X
E(X) = kP (X = k) =
P (X = k) = . n(n + 1)(2n + 1)
n(n + 1)(2n + 1) k=0 k=0
6  n(n + 1) 2 3n(n + 1)
Calculer E(X). = = .
n(n + 1)(2n + 1) 2 2(2n + 1)

431
Chapitre 27 – Variables aléatoires

Vrai ou Faux ?
27.1 Si X est une variable aléatoire définie sur un univers fini Ω et à valeurs dans R∗ , alors V F
1
est aussi une variable aléatoire.
X

27.2 Si X est une variable aléatoire à valeurs dans {−1, 0, 1}, alors X 2 est une variable aléa- V F
toire et P (X 2 = 1) = P (X = 1).

27.3 Si X est une variable aléatoire définie sur un univers fini Ω et si f est une application V F
définie sur X(Ω), alors Y = f (X) est une variable aléatoire définieX sur Ω et la loi de
probabilité de Y est donnée par : ∀y ∈ f X(Ω) , P (Y = y) =

P (X = x).
x∈X(Ω), y=f (x)

27.4 L’espérance d’une variable aléatoire réelle X définie sur un univers fini Ω est donnée par : V F
X
E(X) = xP (X = x).
x∈X(Ω)

27.5 Pour tout n ∈ N∗ , l’espérance d’une variable aléatoire réelle suivant la loi uniforme sur V F
n
{1, ..., n} est égale à .
2

27.6 Si une variable aléatoire X suit la loi binomiale B(n, p), alors : V F
E(X) = np et V (X) = np(1 − p).

27.7 D’après le théorème du transfert, si X est une variable aléatoire réelle définie sur un V F
univers fini Ω et si f est une fonction réelle définie sur X(Ω), alors l’espérance de f (X)
est donnée par : E f (X) =
 X
f (x)P (X = x).
x∈X(Ω)

27.8 La variance d’une variable aléatoire réelle X définie sur un univers fini est donnée par : V F
2
V (X) = E(X) − E(X 2 ).

27.9 La variance d’une variable aléatoire réelleX définie sur un univers fini vérifie : V F
.
2
V (X) = E X − E(X)

27.10 Si deux variables aléatoires réelles X, Y définies sur un même univers fini vérifient X 6 Y , V F
alors : V (X) 6 V (Y ).

432
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


27.1 Tirages sans remise : loi du rang d’apparition de la première boule blanche
Une urne contient 10 boules : 7 boules blanches et 3 boules noires. On y effectue des
tirages successifs et sans remise jusqu’à vider l’urne, et on note X la va égale au rang
d’apparition de la première boule blanche.
a) Déterminer la loi de X.
b) Calculer E(X) et V (X).

27.2 Lancer d’un dé truqué : loi du numéro de la face obtenue


On dispose d’un dé truqué : il existe a ∈ R tel que, pour tout k de {1, ..., 6}, la probabilité
d’obtenir la face numérotée k est égale à a k. On lance ce dé, et on note X la va égale au
numéro de la face obtenue.
a) Calculer le réel a. En déduire la loi de X, puis calculer son espérance et sa variance.
1
b) On définit la va Y = .
X
1) Calculer l’espérance de Y .
2) Déterminer la loi de Y et retrouver E(Y ).

27.3 Tirages sans remise : loi du rang d’apparition de la première boule blanche
Soit n ∈ N∗ . Une urne contient n boules dont une seule boule blanche. On y effectue des
tirages successifs et sans remise jusqu’à obtenir la boule blanche. On note X la va égale
au nombre de tirages effectués.
a) Déterminer la loi de X.
b) Calculer l’espérance et la variance de X.

27.4 Placement de plusieurs boules dans plusieurs urnes

Soit (n, u) ∈ (N∗ )2 .


On dispose de n boules et de u urnes initialement vides. On place au hasard les n boules
dans les u urnes. On note X la variable aléatoire égale au nombre d’urnes non vides.
a) Exprimer E(X) en fonction de n et u.
b) 1) Déterminer, pour u fixé, la limite de E(X) lorsque n tend vers l’infini. Commenter
le résultat obtenu.
2) Déterminer, pour n fixé, la limite de E(X) lorsque u tend vers l’infini. Commenter le
résultat obtenu.
3) On suppose n = λu, où λ ∈ R∗+ est fixé. Déterminer la limite et un équivalent de E(X)
lorsque u tend vers l’infini.

433
Chapitre 27 – Variables aléatoires

27.5 Tirages de deux boules : loi du plus petit et du plus grand numéros obtenus
Soit n > 2. Une urne contient n boules numérotées de 1 à n, dans laquelle on tire deux
boules sans remise. On note X (resp. Y ) la va égale au plus petit (resp. au plus grand)
des deux numéros obtenus.
a) Pour tout k de {1, ..., n}, calculer P (Y 6 k). En déduire la loi de Y .
b) Calculer E(Y ) et V (Y ).
c) Pour tout k de {1, ..., n}, calculer P (X > k). En déduire la loi de X.
d) Montrer que les va Y et n + 1 − X ont même loi. En déduire E(X) et V (X).

27.6 Suite infinie de lancers d’une pièce équilibrée : loi du nombre de changement de côtés
On effectue une succession infinie de lancers d’une pièce équilibrée. À chaque lancer, à
partir du deuxième, si le côté obtenu est différent du côté obtenu au lancer précédent,
on gagne 1 euro. Pour tout n > 2, on définit la va Xn égale au gain total à l’issue des n
premiers lancers.
a) Déterminer les lois de X2 et de X3 , puis calculer leurs espérances.
b) Soit n > 2. Justifier que Xn prend ses valeurs dans {0, ..., n − 1}.
Calculer P (Xn = 0) et P (Xn = n − 1).
c) Pour tout n > 2 et tout k ∈ {0, ..., n}, montrer :
1 1
P (Xn+1 = k) = P (Xn = k) + P (Xn = k − 1).
2 2
d) On note, pour tout n > 2, Qn : R −→ R l’application définie par :
n−1
X
∀s ∈ R, Qn (s) = P (Xn = k)sk .
k=0

1) Soit n > 2. Calculer Qn (1) et montrer que Q0n (1) = E(Xn ). Exprimer V (Xn ) à l’aide
de la fonction Qn .
1+s
2) Montrer, pour tout n > 2 et tout s ∈ R : Qn+1 (s) = Qn (s).
2
3) En déduire une expression de Qn (s) en fonction de n et de s.
e) Calculer alors, pour tout n > 2, l’espérance et la variance de Xn .

27.7 Loi du nombre de pistes différentes lues par un lecteur mp3


Soit n > 2. Un lecteur mp3 contient n pistes de lectures (numérotées de 1 à n) et fonctionne
en mode aléatoire selon le protocole suivant :
- la première piste lue est choisie de façon aléatoire parmi les n pistes ;
- à la fin de la lecture d’une piste, la suivante est choisie de façon aléatoire parmi les n
pistes ; ainsi il est possible qu’une même piste soit lue plusieurs fois de suite.
Pour tout k ∈ N∗ , on note Xk le nombre de pistes différentes qui ont été lues au moins
une fois au cours des k premières lectures.

434
Énoncés des exercices

a) Déterminer, en fonction de n et de k, les valeurs prises par Xk .


b) Calculer, pour tout k de N∗ , la probabilité des événements (Xk = 1) et (Xk = k).
c) Soit k ∈ N∗ . Montrer :
i n−i+1
∀i ∈ {1, ..., n}, P (Xk+1 = i) = P (Xk = i) + P (Xk = i − 1).
n n
n−1
d) Montrer alors : E(Xk+1 ) = E(Xk ) + 1.
n
En déduire une expression de E(Xk ) en fonction de n et k.
e) Calculer, pour n fixé, lim E(Xk ). Ce résultat est-il prévisible ?
k∞
f) Calculer, pour k fixé, lim E(Xk ). Ce résultat est-il prévisible ?
n∞

27.8 Encadrement d’une probabilité à l’aide d’espérances


Soient n ∈ N∗ , X une variable aléatoire à valeurs dans {1, ..., n}.
E(X) − k + 1 E(X)
Montrer, pour tout k ∈ {1, ..., n} : 6 P (X > k) 6 .
n k
27.9 Tirages dans une urne jusqu’à l’obtention d’un numéro inférieur au précédent
Soit N > 3. Une urne contient N jetons numérotées de 1 à N . On tire les jetons au hasard
et sans remise, jusqu’à ce que le numéro tiré soit inférieur au numéro précédemment tiré
ou que l’urne soit vide.
On note XN la va égale au nombre de tirages effectués.
a) Calculer, pour tout k de {1, ..., N − 1}, P (XN > k).
b) En déduire la loi de XN .
c) Calculer l’espérance de XN , puis la limite de E(XN ) lorsque N tend vers +∞.

435
Chapitre 27 – Variables aléatoires

Du mal à démarrer ?
27.1 a) Montrer X(Ω) = {1, ..., 4}, puis pour tout i de b) L’événement (Xn = 0) est réalisé si et seulement
{1, ..., 4}, calculer P (X = i) en utilisant le formule s’il n’y a aucun changement de côté lors des n pre-
des probabilités composées. miers lancers.
b) Calculer E(X), puis E(X 2 ) à l’aide de la formule L’événement (Xn = n − 1) est réalisé si et seulement
de transfert pour en déduire V (X). s’il y a un changement de côté à chaque lancer.
6
c) Définir E l’événement : « les côtés obtenus aux
lancers n et n + 1 sont les mêmes ». Puis utiliser la
27.2 a) Utiliser le fait que P (X = k) = 1 pour en dé-
X
formule des probabilités totales avec comme système
k=1
duire la valeur de a. complet d’événements (E, E).
b) 1) Utiliser la formule de transfert. d) 1) Montrer : Qn (1) = 1, Q0n (1) = E(Xn ),
n1 1 1 1 1 o Q00 2
n (1) = E(Xn ) − E(Xn ).
2) Montrer : Y (Ω) = , , , , ,1 2) Replacer dans l’expression de Qn+1 (s),
6 5 4 3 2
P (Xn+1 = k) par :
 1
et : ∀k ∈ {1, ..., 6}, P Y = = P (X = k). 1 1
P (Xn = k) + P (Xn = k − 1).
k 2 2
27.3 a) Montrer que X(Ω) = {1, ..., n}, puis calculer
 s + 1 n−1
3) Obtenir : ∀n > 2, ∀s ∈ R, Qn (s) = .
P (X = k) à l’aide de la formule des probabilités 2
composées. e) Utiliser les résultats de la question d)1) et l’ex-
b) Calculer E(X), E(X 2 ) puis V (X) en utilisant les pression de Qn (s).
sommes usuelles. 27.7 a) Montrer : Xk (Ω) = {1, ..., Min(n, k) .
27.4 Noter, pour tout k ∈ {1, ..., u}, Xk la variable aléa- b) L’événement (Xk = 1) est réalisé si et seulement
toire égale à 1 si l’urne numéro k a été choisie, et si le lecteur lit toujours la même piste.
égale à 0 sinon. L’événement (Xk = k) est réalisé si et seulement si
  u − 1 n  le lecteur lit des pistes deux à deux distinctes.
a) Réponse : E(X) = u 1 − . c) Remarquer : P (Xk+1 = i)
u
b) 1) Réponse : E(X) −→ u. = P (Xk = i)P(Xk =i) (Xk+1 = i)
n∞
2) Réponse : E(X) −→ 0. + P (Xk = i − 1)P(Xk =i−1) (Xk+1 = i).
u∞
3) Réponse : d) Sommer l’égalité précédente pour i allant de 1 à n.
E(X) −→ +∞ et E(X) ∼ u(1 − e −λ ). e) Montrer : E(Xk ) −→ n.
u∞ u∞ k∞
f) Montrer : E(Xk ) −→ k.
27.5 a) Exprimer l’événement (Y 6 k) à l’aide d’événe- n∞
ments élémentaires. Pour calculer ensuite P (Y = k), n
écrire : 27.8 Utiliser P (X > k) =
X
P (X = i).
P (Y = k) = P (Y 6 k) − P (Y 6 k − 1). i=k
Pour la première inégalité, minorer n P (X = i) en
b) Utiliser les définitions de E(Y ) et V (Y ).
minorant n par i.
c) Exprimer l’événement (X > k) à l’aide d’événe- Pour la seconde inégalité, majorer k P (X = i) en
ments élémentaires. Pour calculer ensuite P (X = k), majorant k par i.
écrire :
P (X = k) = P (X > k) − P (X > k + 1). 27.9 a) L’événement (XN > k) est réalisé si et seulement
si les k premiers numéros obtenus sont rangés par
d) Montrer : (n + 1 − X)(Ω) = {2, ..., n} = Y (Ω)
ordre strictement croissant.
puis : ∀k ∈ {2, ..., n}, P (n+1−X = k) = P (Y = k). b) Écrire : P (XN = N ) = P (XN > N − 1)
En déduire : E(Y ) = E(n + 1 − X) = n + 1 − E(X) et, si k ∈ {2, ..., N − 1} :
et : V (Y ) = V (n + 1 − X) = V (X). P (XN = k) = P (XN > k − 1) − P (XN > k).
c) Utiliser la définition de E(XN ) pour la calculer,
27.6 a) Immédiat. puis montrer : E(XN ) −→ e .
N∞

436
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
1 1
27.1 L’application : Ω −→ R, ω 7−→ est une variable aléatoire. V F
X X(ω)

27.2 On a l’égalité d’événements (X 2 = 1) = (X = 1) ∪ (X = −1), où la réunion est disjointe, V F


donc P (X 2 = 1) = P (X = 1) + P (X = −1), et il se peut que P (X = −1) 6= 0.

27.3 C’est un résultat du cours. V F

27.4 C’est une définition du cours. V F


n+1 n
27.5 D’après le cours, c’est au lieu de . V F
2 2
27.6 C’est un résultat du cours. V F

27.7 C’est un résultat du cours. V F

27.8 La différence est dans le mauvais sens, le résultat correct est : V (X) = E(X 2 )− E(X) . V F
2

27.9 C’est un résultat du cours. V F

27.10 Contre-exemple : Ω = {1, 2}, X(1) = −1, X(2) = 1, P la probabilité uniforme, Y = 2. V F


On a alors X 6 Y , mais V (X) = E(X 2 ) − E(X) = 1 et V (Y ) = 0, donc on n’a pas
2

V (X) 6 V (Y ).

437
Chapitre 27 – Variables aléatoires

Corrigés des exercices


• Calculons V (X) = E(X 2 ) − E(X) :
2
27.1
a) L’urne ne contenant que 3 boules noires, la première boule Utilisons la formule de transfert pour calculer E(X 2 ) :
blanche peut donc apparaître aux rangs 1,2,3,4. 4
X
E(X 2 ) = k2 P (X = k)
Ainsi : X(Ω) = {1, ..., 4}.
k=1
Calculons P (X = 1), P (X = 2), P (X = 3), P (X = 4). = P (X = 1) + 4P (X = 2) + 9P (X = 3) + 16P (X = 4)
Notons, pour k ∈ {1, ..., 10}, Bk (resp. Nk ) l’événement : « on 55
= .
obtient une boule blanche (resp. noire) au k-ième tirage ». 24
- L’événement (X = 1) est l’événement B1 . 55 11 2 77
 
Donc : V (X) = − = .
24 8 192
7
Donc : P (X = 1) = P (B1 ) = .
10 27.2
- L’événement (X = 2) est l’événement N1 ∩ B2 . a) Déterminons la loi de X :
Donc : La va X prend ses valeurs dans {1, ..., 6}.
P (X = 2) = P (N1 ∩ B2 ) = P (N1 )PN1 (B2 ) De plus, d’après l’énoncé, il existe a ∈ R tel que :
3 7 7 ∀k ∈ {1, ..., 6}, P (X = k) = a k.
= × = . 6
10 9 30
Puisque
X
P (X = k) = 1
- L’événement (X = 3) est l’événement N1 ∩ N2 ∩ B3 . k=1

Donc : 6 6
6×7
et
X X
ak = a k=a = 21a,
P (X = 3) = P (N1 ∩ N2 ∩ B3 ) k=1 k=1
2
3 2 7 7 1
= P (N1 )PN1 (N2 )PN1 ∩ N2 (B3 ) = = . on en déduit : a = .
10 9 8 120 21
Ainsi la loi de X est donnée par :
- L’événement (X = 4) est l’événement N1 ∩ N2 ∩ N3 ∩ B4 .
Donc : k 1 2 3 4 5 6

P (X = 4) = P (N1 ∩ N2 ∩ N3 ∩ B4 )
1 2 3 4 5 6
= P (N1 )PN1 (N2 )PN1 ∩ N2 (N3 )PN1 ∩ N2 ∩ N3 (B4 ) P (X = k)
21 21 21 21 21 21
3 2 1 7 1
= = . k
10 9 8 7 120 On a : ∀k ∈ {1, ..., 6}, P (X = k) = .
21
- Ainsi, la loi de X est donnée par le tableau suivant : Calculons E(X) :
6 6
X 1 X 2
x 1 2 3 4 E(X) = k P (X = k) = k
k=1
21 k=1
7 7 7 1 1 6 × 7 × 13 13
P (X = x) = × = .
10 30 120 120 21 6 3
Calculons V (X) = E(X 2 ) − E(X) :
2
Remarque : on a bien
Utilisons la formule de transfert pour calculer E(X 2 ) :
P (X = 1) + P (X = 2) + P (X = 3) + P (X = 4) 6 6
X 1 X 3
7 7 7 1 E(X 2 ) = k2 P (X = k) = k
= + + + = 1. 21 k=1
10 30 120 120 k=1

b) • On a : 1 62 × 72
= × = 21.
21 22
4  13 2
20
Donc : V (X) = 21 − .
X
E(X) = kP (X = k) =
3 9
k=1 b) 1) D’après la formule de transfert :
= P (X = 1) + 2P (X = 2) + 3P (X = 3) + 4P (X = 4) 1 X 6 6
1 X 1 6
11 E(Y ) = E = P (X = k) = = .
= . X k 21 21
8 k=1 k=1

438
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
2) Déterminons la loi de Y . Il en résulte que Xk suit la loi de Bernoulli de paramètre
 u − 1 n
.
n1 1 1 1 1 o
1−
La va Y prend ses valeurs dans , , , , ,1 . u
6 5 4 3 2  u − 1 n
 1 D’après le cours, on a donc : E(Xk ) = 1 − .
Pour tout k de {1, ..., 6}, P Y = = P (X = k). u
k
•Comme X est égale au nombre d’urnes non vides, on a
Ainsi, la loi de Y est donnée par : u
Xk et il en résulte, par linéarité de l’espérance :
X
X=
1 1 1 1 1 k=1
y 1
6 5 4 3 2 u
X   u − 1 n 
E(X) = E(Xk ) = u 1 − .
6 5 4 3 2 1 k=1
u
P (Y = y)
21 21 21 21 21 21 b) 1) Ici, u est fixé et on fait tendre n vers l’infini.
u−1  u − 1 n
On a :
1
E(Y ) =×
6
+ ··· + 1 ×
1
=
6
. Comme 0 6 < 1, on a : −→ 0, donc :
6 21 21 21 u u n∞
E(X) −→ u.
Remarque : on retrouve bien le même résultat. n∞
Commentaire : s’il y a beaucoup de boules et peu d’urnes,
27.3 alors les urnes sont souvent non vides.
a) Déterminons la loi de X : 2) Ici, n est fixé et on fait tendre u vers l’infini.
La va X prend ses valeurs dans {1, ..., n}.
 u − 1 n
On a alors −→ 1, donc : E(X) −→ 0.
Notons, pour tout k de {1, ..., n}, Bk l’événement : u u∞ u∞

« on obtient la boule blanche au k-ième tirage ». Commentaire : s’il y a peu de boules et beaucoup d’urnes,
alors les urnes sont souvent vides.
Soit i ∈ {1, ..., n}.
3) Ici, n = λu, λ > 0 fixé.
Alors : (X = i) = B1 ∩ · · · ∩ Bi−1 ∩ Bi . On a :
Par la formule des probabilités composées, on obtient :  u − 1 n   1    1 
= exp n ln 1 − = exp λu ln 1 −
u u u
P (X = i) = P (B1 ) × PB1 (B2 ) × · · · × PB1 ∩ ··· ∩ B (Bi−1 )   1  1 
i−2
= exp λu − + o = exp − λ + o(1) −→ e −λ ,

× PB1 ∩ ··· ∩ B (Bi ) u u u∞
i−1

n−1 n−2 n−i+1 1 1 donc : E(X) −→ +∞ et E(X) ∼ u(1 − e −λ ).


= × × ··· × × = . u∞ u∞
n n−1 n−i+2 n−i+1 n
27.5
Ainsi : X(Ω) = {1, ..., n}
1 a) •Soit k ∈ {1, ..., n}.
et : ∀i ∈ {1, ..., n}, P (X = i) = .
n L’événement (Y 6 k) est réalisé si et seulement si on ob-
n n tient deux boules de numéros inférieurs ou égaux à k, donc
1 n
Remarque : si et seulement si on obtient deux boules dont le numéro est
X X
P (X = i) = = = 1.
i=1 i=1
n n compris entre 1 et k.
La loi de X est la loi uniforme sur {1, ..., n}. Par équiprobabilité des tirages possibles, on a :
n n k
1X n+1
b) •On a : E(X) =
X
i P (X = i) =
n
i=
2
.
P (Y 6 k) = n 2  = k(k − 1) .
i=1 i=1 n(n − 1)
•Calculons V (X) = E(X 2 ) − E(X) . On a :
2 2
n n
•Déterminons la loi de Y .
1X 2 (n + 1)(2n + 1)
- La va Y prend ses valeurs dans {2, ..., n}.
X
E(X 2 ) = i2 P (X = i) = i = .
n i=1 6
i=1 - Soit k ∈ {2, ..., n}.
(n + 1)(2n + 1) (n + 1)2 n2 − 1 Alors : (Y = k) = (Y 6 k) \ (Y 6 k − 1),
Donc : V (X) = − = .
6 4 12 avec : (Y 6 k − 1) ⊂ (Y 6 k).
27.4 Donc :
Notons, pour tout k ∈ {1, ..., u}, Xk la variable aléatoire P (Y = k) = P (Y 6 k) − P (Y 6 k − 1)
égale à 1 si l’urne numéro k est choisie, et égale à 0 sinon. k(k − 1) (k − 1)(k − 2) 2(k − 1)
= − = .
a) •Soit k ∈ {1, ..., u}. n(n − 1) n(n − 1) n(n − 1)
L’événement (Xk = 0) est l’événement : toutes les boules Remarque :
sont dans les u − 1 urnes autres que l’urne numéro k, donc : n n−1
 u − 1 n X 2 X 2 (n − 1)n
P (Y = k) = k= × = 1.
P (Xk = 0) = . n(n − 1) k=1 n(n − 1) 2
u k=2

439
Chapitre 27 – Variables aléatoires

b) •On a : d) •On a X(Ω) = {1, ..., n − 1}, donc :


n n−1
(n + 1 − X)(Ω) = {2, ..., n} = Y (Ω).
2 De plus, pour tout k ∈ {2, ..., n} :
X X
E(Y ) = kP (Y = k) = (k + 1)k
k=2
n(n − 1) k=1
P (n + 1 − X = k) = P (X = n + 1 − k)
2  n−1
X n−1
X  2(k − 1)
= k2 + k = = P (Y = k).
n(n − 1) n(n − 1)
k=1 k=1
 (n − 1)n(2n − 1) On en déduit que Y et (n + 1 − X) ont même loi.
2 (n − 1)n 
=
n(n − 1) 6
+
2 •Ainsi :
E(n + 1 − X) = E(Y ) et V (n + 1 − X) = V (Y ).
2 (n − 1)n(n + 1) 2(n + 1)
=
n(n − 1)
×
3
=
3
. Comme : E(n + 1 − X) = n + 1 − E(X),
n+1
on en déduit : E(X) = n + 1 − E(Y ) = .
3
•Par la formule de transfert : De plus : 2
V (n + 1 − X) = (−1) V (X) = V (X).
2
E(Y ) (n + 1)(n − 2)
On conclut : V (X) = V (Y ) = .
n n−1 18
X 2 X
= k2 P (Y = k) = (k + 1)2 k 27.6
k=2
n(n − 1) k=1
a) Notons, pour k ∈ N∗ , Pk (resp. Fk ) l’événement :
 n−1 « on obtient pile (resp. face) au k-ième lancer. »
n−1 n−1
2 X X X 
= k3 + 2 k2 + k
n(n − 1) k=1 k=1 k=1 •Loi de X2 :

2

n2 (n+1)2 n(n+1)(2n+1) n(n+1)
 - La va X2 prend ses valeurs dans {0, 1}.
= +2 +
- De plus :

n(n − 1) 4 6 2 P (X2 = 0) = P (P1 ∩ P2 ) ∪ (F1 ∩ F2 )
2 n(n − 1)(3n + 2)(n + 1) = P (P1 ∩ P2 ) + P (F1 ∩ F2 ) par incompatibilité
= ×
n(n − 1) 12 = P (P1 )P (P2 ) + P (F1 )P (F2 ) par indépendance
1 1 1 1 1
(3n + 2)(n + 1) = × + × = .
= . 2 2 2 2 2
6
1
Donc : P (X2 = 1) = 1 − P (X2 = 0) = .
2
Donc :
2
V (Y ) = E(Y 2 ) − E(Y ) x 0 1
(3n + 2)(n + 1) 4(n + 1)2 (n + 1)(n − 2) Ainsi la loi de X2 est :
= − = . 1 1
6 9 18 P (X2 = x)
2 2
c) •Soit k ∈ {1, ..., n}. L’événement (X > k) est réalisé si et On en déduit :
seulement si on obtient deux boules de numéros supérieurs 1
ou égaux à k, donc si et seulement si on obtient deux boules E(X2 ) = 0 × P (X2 = 0) + 1 × P (X2 = 1) =
2
.
dont le numéro est compris entre k et n.
•Loi de X3 :
Par équiprobabilité des tirages possibles, on a :
- La va X3 prend ses valeurs dans {0, 1, 2}.
- De plus :
n − k + 1
2 (n − k)(n − k + 1)
P (X > k) = n = . P (X3 = 0)
n(n − 1) 
2 = P (P1 ∩ P2 ∩ P3 ) ∪ (F1 ∩ F2 ∩ F3 )
= P (P1 ∩ P2 ∩ P3 ) + P (F1 ∩ F2 ∩ F3 )
•Déterminons la loi de X.
par incompatibilité
- La va X prend ses valeurs dans {1, ..., n − 1}.
= P (P1 )P (P2 )P (P3 ) + P (F1 )P (F2 )P (F3 )
- Soit k ∈ {1, ..., n − 1}. par indépendance
On a alors : (X = k) = (X > k) \ (X > k + 1),
1 1 1 1 1 1 1
avec (X > k + 1) ⊂ (X > k), donc : = × × + × × = .
2 2 2 2 2 2 4
P (X = k) = P (X > k) − P (X > k + 1)
De la même façon :
(n − k)(n − k + 1) (n − k − 1)(n − k) 2(n − k)
= − = . P (X3 = 2) = P (P1 ∩ F2 ∩ P3 ) ∪ (F1 ∩ P2 ∩ F3 )

n(n − 1) n(n − 1) n(n − 1)

440
Corrigés des exercices

1 1 1 1 1 1 1 1 1

CORRIGÉS

= × × + × × = . = P (Xn = k) + 1 − P (Xn = k − 1)
2 2 2 2 2 2 4 2 2
1 1 1 1 1
Enfin : P (X2 = 1) = 1 − − = . = P (Xn = k) + P (Xn = k − 1).
4 4 2 2 2
n−1
x 0 1 2
d) 1) •On a : Qn (1) =
X
P (Xn = k) = 1.
Ainsi la loi de X3 est : k=0
1 1 1
P (X3 = x) n−1
4 2 4
•On a : kP (Xn = k)sk−1 .
X
∀s ∈ R, Q0n (s) =
1 1 1 k=0
On en déduit : E(X3 ) = 0 × + 1 × + 2 × = 1. n−1
4 2 4
Donc :
X
Q0n (1) = kP (Xn = k) = E(Xn ).
b) •La plus petite valeur que peut prendre Xn est 0, lorsqu’il
n’y a aucun changement de côté.
k=0
•On a :
La plus grande valeur que peut prendre Xn est n − 1, lors- n−1
qu’il y a un changement de côté à chaque lancer, à partir du k(k − 1)P (Xn = k)sk−1 .
X
∀s ∈ R, Q00
n (s) =
deuxième. k=0
Enfin, Xn peut prendre toutes les valeurs intermédiaires. Donc :

On en déduit : Xn (Ω) = {0, ..., n − 1}.


Q00
n (1)
On a :
n−1
X
P (Xn = 0) = k(k − 1)P (Xn = k)

= P (P1 ∩ · · · ∩ Pn ) ∪ (F1 ∩ · · · ∩ Fn ) k=0

= P (P1 ∩ · · · ∩ Pn ) + P (F1 ∩ · · · ∩ Fn ) n−1


X n−1
X
par incompatibilité = k2 P (Xn = k) − kP (Xn = k)
k=0 k=0
= P (P1 ) · · · P (Pn ) + P (F1 ) · · · P (Fn )
par indépendance = E(Xn2 ) − E(Xn ).
 1 n  1 n  1 n−1
= + = .
2 2 2 Ainsi :
V (Xn )
De la même façon : 2
= E(Xn2 ) − E(Xn )
P (Xn = n − 1)
2
= P (P1 ∩ F2 ∩ P3 ∩ · · · ) ∪ (F1 ∩ P2 ∩ F3 ∩ · · · )
 = E(Xn2 ) − E(Xn ) + E(Xn ) − E(Xn )
2
 1 n  1 n  1 n−1 = Q00 0 0
n (1) + Qn (1) − Qn (1) .
= + = .
2 2 2
2) Soit n > 2. Alors, pour tout s ∈ R :
c) Soient n > 2 et k ∈ {0, ..., n}. Notons E l’événement : Qn+1 (s)
« les côtés obtenus aux lancers n et n + 1 sont les mêmes ».
n
Alors :
X
  = P (Xn−1 = k)sk
P (E) = P (Pn ∩ Pn+1 ) ∪ (Fn ∩ Fn+1 ) k=0
n 
= P (Pn )P (Pn+1 ) + P (Fn )P (Fn+1 ) X 1 1 
= P (Xn = k) + P (Xn = k − 1) sk
1 1 1 1 1 k=0
2 2
= × + × = .
2 2 2 2 2 n n
1 X 1X
= P (Xn = k)sk + P (Xn = k − 1)sk
2 2 k=0
La famille d’événements (E, E) est un système complet d’évé- k=0
nements, donc par la formule des probabilités totales : n n−1
1X 1 X
P (Xn+1 = k) = P (E)PE (Xn+1 = k) + P (E)PE (Xn+1 = k). = P (Xn = k)sk + P (Xn = k)sk+1
( 2 k=0 2 k=−1
PE (Xn+1 = k) = P (Xn = k)
Or :
n−1 n−1
PE (Xn+1 = k) = P (Xn = k − 1). 1 X 1 X
= P (Xn = k)sk + P (Xn = k)sk+1
On en déduit : 2 k=0 2 k=0

P (Xn+1 = k) 1+s
= Qn (s).
= P (E)P (Xn = k) + P (E)P (Xn = k − 1) 2

441
Chapitre 27 – Variables aléatoires

3) On en déduit, par récurrence immédiate : totales :


 1 + s n−2 n
X
∀n > 2, ∀s ∈ R, Qn (s) = Q2 (s). P (Xk+1 = i) = P (Xk = `)P(Xk =`) (Xk+1 = i).
2
`=1
1+s
Or : Q2 (s) = P (X2 = 0) + P (X2 = 1)s = . Or : si ` 6= i, i − 1, alors P(Xk =`) (Xk+1 = i) = 0.
2
 1 + s n−1 On a alors :
Ainsi : ∀n > 2, ∀s ∈ R, Qn (s) = . P (Xk+1 = i) = P (Xk = i)P(Xk =i) (Xk+1 = i)
2
e) Soit n > 2. On en déduit, pour tout s ∈ R : + P (Xk = i − 1)P(Xk =i−1) (Xk+1 = i).
n − 1  1 + s n−2 Si (Xk = i), alors (Xk+1 = i) est réalisé si et seulement si

 Q0n (s) =

on lit une piste déjà lue, parmi les i pistes lues, donc :
2 2
 Q00 (s) = (n − 1)(n − 2) 1 + s n−3 . i
  
n P(Xk =i) (Xk+1 = i) = .
4 2 n
n−1 (n − 1)(n − 2) De même, si (Xk = i − 1), alors (Xk+1 = i) est réalisé si
Donc : Qn (1) =
0 et Qn (1) =
00 . et seulement si on lit une piste pas encore lue, parmi les
2 4
n − (i − 1) pistes non lues, donc :
n−1
Ainsi : E(Xn ) = Q0n (1) = et : n−i+1
2 P(Xk =i−1) (Xk+1 = i) = .
n
(n − 1)(n − 2) n−1 (n − 1)2 n−1 On en déduit :
V (Xn ) = + − = .
4 2 4 4 i n−i+1
P (Xk+1 = i) = P (Xk = i) + P (Xk = i − 1).
n n
27.7 d) •Soit k ∈ N . On a :

E(Xk+1 )
a) •La plus petite valeur que peut prendre Xk est 1, lorsque Min(n,k+1)
le lecteur lit toujours la même piste.
X
= iP (Xk+1 = i)
•Pour la plus grande valeur de Xk , distinguons deux cas : i=1

- si k 6 n, alors la plus grande valeur de Xk est k, lorsque le n


iP (Xk+1 = i) car si k + 1 < n et k + 2 6 i 6 n,
X
lecteur lit des pistes deux à deux distinctes; =
i=1
- si k > n, alors la plus grande valeur de Xk est n, lorsque le alors P (Xk+1 = i) = 0
lecteur lit, par exemple, aux cours des n premières lectures, n  2
les n pistes, puis lit des pistes quelconques. i i(n − i + 1)
X 
= P (Xk = i) + P (Xk = i − 1)
•Enfin, Xk peut prendre toutes les valeurs intermédiaires. i=1
n n

On en déduit : Xk (Ω) = {1 ; Min(n, k)}. n


1X 2
n−1
1 X
b) Soit k ∈ N∗ . Notons E l’ensemble des k premières lectures = i P (Xk = i) + (i + 1)(n − i)P (Xk = i)
n i=1 n i=0
possibles. Alors : Card(E) = nk . | {z }
= 0 pour i = 0 et i = n
De plus, chaque élément de E est équiprobable.
n n
- L’événement A = (Xk = 1) est réalisé si et seulement si le 1 X 1 X
= i2 P (Xk = i) + (i + 1)(n − i)P (Xk = i)
lecteur lit toujours la même piste. Il faut donc choisir cette n n
i=1 i=1
piste (n choix), et lire cette piste k fois (1k = 1 choix).
n n
Ainsi : Card(A) = n. =
1X 2
i P (Xk = i) +
1X
i(n − 1)P (Xk = i)
n i=1 n i=1
n 1
Et donc : P (A) = P (Xk = 1) = = k−1 .
nk n n
1X
- L’événement B = (Xk = k) n’est réalisable que si k 6 n. + (n − i2 )P (Xk = i)
n i=1
Dans ce cas, B est réalisé si et seulement si le lecteur lit des
n!
pistes deux à deux distinctes. Il y a donc choix. n
n−1 X Xn
(n − k)! = iP (Xk = i) + P (Xk = i)
n i=1 i=1
n!
Ainsi : Card(B) = .
(n − k)! n−1
= E(Xk ) + 1.
Et donc : 
n
n!
si k 6 n •La suite est une suite arithmético-

 E(Xk ) k∈N∗
P (B) = P (Xk = k) = nk (n − k)! . géométrique.
0 sinon

La suite de terme général uk = E(Xk ) − n est alors une suite
c) Soit k ∈ N∗ et soit i ∈ {1, ..., n}. n−1
géométrique de raison .
La famille d’événements (Xk = `), ` ∈ {1, ..., n} est un sys-

n
tème complet d’événements. Par la formule des probabilités Donc :

442
Corrigés des exercices

 n − 1 k−1

CORRIGÉS
∀k ∈ N∗ , E(Xk ) = (E(X1 ) − n) + n. 27.9
n
Or la va X1 est constante, égale à 1, donc E(X1 ) = 1.
a) Notons, pour k ∈ {1, ..., N − 1} :
On en déduit :
 n − 1 k−1 h  n − 1 k i
E(Xk ) = (1 − n) + n = n 1 − . Ek = (XN > k).
n n
n−1  n−1 k
e) On a : < 1, donc −→ 0.
n n k∞ L’événement Ek est réalisé si et seulement si les k premiers
On en déduit : E(Xk ) −→ n. numéros obtenus sont rangés par ordre strictement croissant.
k∞
Pour réaliser Ek , il faut :
Ce résultat est prévisible car, lorsque le nombre de lectures
tend vers l’infini, toutes les pistes vont tendre à être lues,
N 
- choisir les k premiers numéros : choix,
donc Xk va tendre vers n, et son espérance aussi. k
 n − 1 k 1 k k 1 - les ordonner par ordre croissant : 1 choix,
f) On a : = 1− =1− + o .
n n n n∞ n - répartir les (N −k) autres numéros dans les (N −k) derniers
k tirages : (N − k)! choix.
  1 
Donc : E(Xk ) = n 1 − 1 + + o = k + o (1).
n n∞ n n∞
On en déduit : E(Xk ) −→ k. Ainsi :
n∞ N  N!
Ce résultat est prévisible car, lorsque le nombre de pistes tend Card(Ek ) = (N − k)! = .
k k!
vers l’infini, les pistes lues lors de k premières lectures vont
tendre à être toutes différentes, donc Xk va tendre vers k, et De plus, il y a N ! tirages possibles, les tirages étant équipro-
son espérance aussi. bables.
27.8 On en déduit :
Soit k ∈ {1, ..., n}. Card(Ek ) 1
(Ek ) = P (XN > k) = = .
1) On a : N! k!
b) •La va XN prend ses valeurs dans {2, ..., N }.
n
X
n P (X > k) = n P (X = i)
i=k •On a, pour tout k ∈ {2, ..., N − 1} :
n
X P (XN = k) = P (XN > k − 1) − P (XN > k)
> i P (X = i)
i=k et : P (XN = N ) = P (XN > N − 1).
Ainsi,pour tout k ∈ {2, ..., N − 1} :
n
X k−1
X
= i P (X = i) − i P (X = i)
1 1 k−1
i=1 i=1 P (XN = k) = − =
k−1 (k − 1)! k! k!
X
= E(X) − i P (X = i) 1
et : P (XN = N ) = .
i=1 (N − 1)!
k−1
X N
> E(X) − (k − 1)P (X = i) Remarque : on vérifie
X
P (XN = k) = 1.
i=1
k=2
k−1
c) On a :
X
= E(X) − (k − 1) P (X = i)
i=1
n N
X
X
> E(X) − (k − 1) P (X = i) E(XN ) = kP (XN = k)
i=1 k=2

= E(X) − (k − 1)  NX−1
k(k − 1)  N
= +
= E(X) − k + 1. k! (N − 1)!
k=2
E(X) − k + 1
On conclut, en divisant par n : P (X > k) > .  NX−3
1 N
n = + .
2) On a : k=0
k! (N − 1)!
n
X n
X
k P (x > k) = k P (X = i) = k P (X = i)
i=k i=k N −3
1 N
Or : −→ e et
X
n n −→ 0.
X X
k=0
k! N ∞ (N − 1)! N ∞
6 i P (X = i) 6 i P (X = i) = E(X).
i=k i=1 On en déduit : E(XN ) −→ e.
E(X) N∞
On conclut, en divisant par k : P (X > k) 6 .
k

443
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

Couples Chapitre 28
de variables aléatoires
Couples de variables aléatoires

Plan
Les méthodes à retenir 445
Thèmes abordés dans les exercices
• Loi d’un couple, lois marginales, lois conditionnelles
Vrai ou faux ? 453
• Indépendance de variables aléatoires
Les énoncés des exercices 454
Du mal à démarrer ? 458 • Covariance d’un couple de variables aléatoires
Vrai ou faux, les réponses 460 • lois usuelles : loi de Bernoulli, loi binomiale, loi uniforme
Les corrigés des exercices 461 • Obtention d’inégalités sur des probabilités.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition de la loi d’un couple de variables aléatoires, des
Par commodité, on utilise
lois marginales, des lois conditionnelles ; obtention des lois
l’abréviation suivante :
marginales à partir de la loi du couple
va : variable aléatoire • Indépendance de deux variables aléatoires, indépendance
mutuelle d’une suite finie de variables aléatoires
• Définition de la covariance d’un couple de variables aléa-
toires, propriétés
• Espérance et variance d’une somme de n variables aléatoires
• Loi de Bernoulli : définition, espérance et variance
• Loi binomiale : définition, espérance et variance
• Loi uniforme sur {1, ..., n} : définition, espérance et variance
• Inégalité de Markov, inégalité de Bienaymé-Tchebychev.

444
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode
Commencer par déterminer les valeurs xi que peut prendre la va X et
les valeurs yj que peut prendre la va Y .
Pour déterminer la loi de
probabilité d’un couple Ensuite, pour chaque couple (xi , yj ) possible, calculer la probabilité
P (X = xi ) ∩ (Y = yj ) .

(X, Y ) de va
➟ Exercices 28.1 à 28.3, 28.6, 28.7

Exemple
Le couple de va (X, Y ) est à valeurs dans {1, 2} × {1, 2, 3}.
Soit (i, j) ∈ {1, 2} × {1, 2, 3}.
Une urne contient 3 boules : deux Nous allons calculer pij = P (X = i, Y = j).
blanches et une noire.
On tire successivement et sans remise, Si i = j, l’événement (X = i) ∩ (Y = j) est impossible, donc pij = 0.
les trois boules de l’urne. L’événement (X = 2, Y = 3) est impossible, donc p23 = 0.
On note X (resp. Y ) le rang d’appari- 2 1 1
tion de la première boule blanche (resp. On a : p12 = P (X = 1, Y = 2) = = ,
3 2 3
noire). 2 1 1 1
Déterminer la loi du couple (X, Y ). p13 = P (X = 1, Y = 3) = = ,
3 2 1 3
1 2 1
p21 = P (X = 2, Y = 1) = = .
3 2 3
On conclut que la loi du couple (X, Y ) est donnée par le tableau sui-
vant :
X
1 2
Y
1 0 1/3
2 1/3 0
3 1/3 0

Méthode

Montrer :
Pour montrer que  
(xi , yj , pi,j ), (i, j) ∈ I ×J et
X
∀(i, j) ∈ I × J, pi,j > 0 pi,j = 1.
est la loi d’un couple (i,j)∈I×J
de va
➟ Exercice 28.3

445
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

Exemple
On a : a > 0 et
X
P (X = i, Y = j) = 1,
On considère un couple de va (X, Y ) 16i62, 16j63

dont la loi est donnée par le tableau sui- 1


d’où 10a = 1, et on conclut : a = .
vant, où a ∈ R : 10
X
1 2
Y
1 a 2a
2 a 3a
3 3a 0

Déterminer a.

Méthode
• Pour déterminer P (X = xi ), écrire :
Pour déterminer les lois P (X = xi ) ∩ (Y = yj ) .
X 
P (X = xi ) =
marginales connaissant j∈J
la loi du couple (X, Y ) • Pour déterminer P (Y = yj ), écrire :
de va discrètes X 
P (Y = yj ) = P (X = xi ) ∩ (Y = yj ) .
i∈I
➟ Exercices 28.1 à 28.3, 28.6

Exemple
On vérifie d’abord que chaque probabilité est bien > 0 et que la somme
totale est égale à 1.
On considère un couple de va (X, Y ) On calcule les lois marginales de X et Y en appliquant les formules du
dont la loi est donnée par le tableau sui- cours :
vant : 1
X
X ∀i ∈ {0, 1, 2}, P (X = i) = P (X = i, Y = j)
0 1 2 j=0
Y
= P (X = i, Y = 0) + P (X = i, Y = 1),
0 1/10 2/10 1/10
1 2/10 1/10 3/10 2
X
∀j ∈ {0, 1}, P (Y = j) = P (X = i, Y = j)
Déterminer les lois marginales de X i=0
et Y . = P (X = 0, Y = j) + P (X = 1, Y = j) + P (X = 2, Y = j).
Les totaux correspondants sont alors placés dans les « marges » du
tableau de la loi du couple (X, Y ) :

X
0 1 2 Y
Y
0 1/10 2/10 1/10 4/10
1 2/10 1/10 3/10 6/10
X 3/10 3/10 4/10

446
Les méthodes à retenir

Méthode

Montrer que, pour tous x ∈ X(Ω) et y ∈ Y (Ω) :


Pour montrer que deux 
va X et Y sont indépen- P (X = x) ∩ (Y = y) = P (X = x)P (Y = y).
dantes ➟ Exercice 28.3

Exemple
1) Si les va X et Y sont indépendantes, alors en particulier :
P (X = 0, Y = 0) = P (X = 0)P (Y = 0),
Soit (X, Y ) un couple de va à valeurs donc les deux événements (X = 0) et (Y = 0) sont indépendants.
dans {0, 1}.
Montrer que les va X et Y sont indépen- 2) Réciproquement, supposons que les deux événements (X = 0) et
(Y = 0) sont indépendants, c’est-à-dire :
dantes si et seulement si les deux événe-
P (X = 0, Y = 0) = P (X = 0)P (Y = 0).
ments (X = 0) et (Y = 0) sont indépen-
On a, d’après la formule des probabilités totales, avec le système com-
dants.
plet d’événements (X = 0, X = 1) :
P (Y = 0) = P (X = 0, Y = 0) + P (X = 1, Y = 0),
donc :
P (X = 1, Y = 0) = P (Y = 0) − P (X = 0, Y = 0)
= P (Y = 0) − P (X = 0)P (Y = 0)

= 1 − P (X = 0) P (Y = 0) = P (X = 1)P (Y = 0).
De même : P (X = 0, Y = 1) = P (X = 0)P (Y = 1).
Enfin :
P (X = 1, Y = 1) = P (Y = 1) − P (X = 0, Y = 1)
= P (Y = 1) − P (X = 0)P (Y = 1)

= 1 − P (X = 0) P (Y = 1) = P (X = 1)P (Y = 1).
On a montré :
∀(i, j) ∈ {0, 1}2 , P (X = i, Y = j) = P (X = i)P (Y = j),
donc, par définition, les va X et Y sont indépendantes.

Méthode
Essayer de :
Pour montrer que deux • montrer qu’il existe x ∈ X(Ω) et y ∈ Y (Ω) tels que :
va discrètes X et Y ne

P (X = x) ∩ (Y = y) 6= P (X = x)P (Y = y)
sont pas indépendantes • montrer que Cov(X, Y ) 6= 0.
➟ Exercices 28.1, 28.2, 28.6

447
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

Exemple
On a :
On considère deux variables aléatoires Cov (X, Y ) = E(XY ) − E(X)E(Y ) = 4 − 2 · 3 = −2 6= 0,
X, Y telles que
E(X) = 2, E(Y ) = 3, E(XY ) = 4. donc, d’après le cours, les va X et Y ne sont pas indépendantes.
Montrer que X et Y ne sont pas indé-
pendantes.

Exemple
Essayons de montrer, par exemple :
P (X = 0, Y = 0) 6= P (X = 0)P (Y = 0).
On considère un couple de va (X, Y ) à 1
valeurs dans {0, 1, 2} × {0, 1} et de loi D’après le tableau : P (X = 0, Y = 0) = .
10
donnée par le tableau suivant : On a :
X 1 1
0 1 2 P (X = 0) = P (X = 0, Y = 0) + P (X = 0, Y = 1) = +0= ,
Y 10 10
0 1/10 2/10 3/10
P (Y = 0)
1 0 2/10 2/10
= P (X = 0, Y = 0) + P (X = 1, Y = 0) + P (X = 2, Y = 0)
1 2 3 6
Montrer que les va X et Y ne sont pas = + + = ,
10 10 10 10
indépendantes.
donc :
1 6 6 1
P (X = 0)P (Y = 0) = = 6= = P (X = 0, Y = 0).
10 10 100 10
On conclut que les deux va X et Y ne sont pas indépendantes.

Méthode
Essayer de :
Pour calculer la co- • utiliser la définition : Cov(X, Y ) = E(XY ) − E(X)E(Y )
variance d’un couple • calculer V (X), V (Y ), V (X + Y ) (ou V (X − Y )) et utiliser la
(X, Y ) de va formule :

V (X + Y ) = V (X) + V (Y ) + 2 Cov(X, Y )

(ou la formule V (X − Y ) = V (X) + V (Y ) − 2 Cov(X, Y ))


• si X et Y sont indépendantes, alors Cov(X, Y ) = 0.
➟ Exercices 28.1 à 28.3, 28.6, 28.7, 28.15

448
Les méthodes à retenir

Exemple
On a :
1
Soit (X, Y ) un couple de va à valeurs
X
E(X) = iP (X = i) = P (X = 1)
dans {0, 1}. On note : i=0
= P (X = 1, Y = 0) + P (X = 1, Y = 1) = c + d,
a = P (X = 0, Y = 0),
b = P (X = 0, Y = 1), 1
X
c = P (X = 1, Y = 0), E(Y ) = jP (Y = j) = P (Y = 1)
d = P (X = 1, Y = 1). j=0

= P (X = 0, Y = 1) + P (X = 1, Y = 1) = b + d,
Montrer :
et, par la formule de transfert :
Cov (X, Y ) = ad − bc. X
E(XY ) = ijP (X = i, Y = j) = P (X = 1, Y = 1) = d.
06i61
06j61

On déduit :
Cov (X, Y ) = E(XY ) − E(X)E(Y ) = d − (c + d)(b + d)
= d(1 − b − c − d) − bc = ad − bc.

Méthode
Soient X1 , . . . , Xn des va discrètes.
Pour calculer l’espé- • On a : E(Sn ) = E(X1 ) + · · · + E(Xn ).
rance et la variance n
• On a : Cov(Xi , Xj );
X X
d’une somme Sn de n V (Sn ) = V (Xi ) + 2
va X1 , ..., Xn i=1 16i<j6n

si de plus les va X1 , . . . , Xn sont mutuellement indépendantes,


n
alors V (Sn ) est donnée par : V (Sn ) =
X
V (Xi ).
i=1

➟ Exercices 28.8, 28.11, 28.13

Exemple
On a, par linéarité de l’espérance :
Soient X, Y, Z trois va mutuellement in- E(U ) = E(X) + E(XY ) + E(XY Z),
dépendantes et suivant la même loi de puis, par indépendance mutuelle des va X, Y, Z :
Bernoulli B(p), p ∈ [0 ; 1].
On note U = X + XY + XY Z. E(U ) = E(X) + E(X)E(Y ) + E(X)E(Y )E(Z)
= p + p2 + p3 = p(1 + p + p2 ).
Calculer E(U ).

449
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

Méthode
Essayer de :
Pour reconnaître une loi • reconnaître une « situation type » d’une loi usuelle
usuelle
Nom Situation type
Loi de Succès ou échec (1 ou 0) lors d’une expérience
Bernoulli : n’ayant que deux issues dont la probabilité de
B(p) succès est p
Loi Loi du nombre de succès lors d’une succession
binomiale : de n épreuves de Bernoulli indépendantes et de
B(n, p) même paramètre p
Loi
uniforme : Choix d’un entier « au hasard » entre 1 et n
U({1, ..., n})

• utiliser l’une des méthodes décrites dans le chapitre 26 et recon-


naître une loi usuelle par l’expression de P (X = k)

Nom - Variable Univers image Loi


Loi de Bernoulli :
P (X = 1) = p et P (X = 0) = 1 − p

0, 1
X ,→ B(p)
Loi binomiale :
 
n k
{0, . . . , n} ∀k ∈ {0, ..., n}, P (X = k) = p (1 − p)n−k
X ,→ B(n, p) k
Loi uniforme : 1
{1, . . . , n} ∀k ∈ {1, . . . , n}, P (X = k) =
X ,→ U ({1, ..., n}) n

➟ Exercices 28.4, 28.8, 28.9

Exemple
1
a) Chaque boule a la probabilité d’être tirée, donc X suit la loi
Une urne contient 5 boules numérotées 5
uniforme U ({1, ..., 5}).
de 1 à 5.
Dans chaque question, reconnaître la loi b) On réalise ici une succession de deux épreuves de Bernoulli (tirer une
de X et en préciser les paramètres. boule) de façon indépendantes et dont la probabilité de succès (obtenir
2  2
a) On tire une boule et on note X le une boule de numéro pair) est , donc X suit la loi binomiale B 2, .
numéro obtenu. 5 5

b) On tire successivement deux boules


avec remise et on note X le nombre de
numéros pairs obtenus.

450
Les méthodes à retenir

Méthode
Utiliser les résultats du cours :
Pour déterminer l’es-
pérance et la variance
Variable Espérance Variance
d’une va X dont la loi
est une loi usuelle
X ,→ B(p) E(X) = p V (X) = p(1 − p)

X ,→ B(n, p) E(X) = np V (X) = np(1 − p)


n+1 n2 − 1
X ,→ U ({1, ..., n}) E(X) = V (X) =
2 12

➟ Exercice 28.9

Exemple
 1
La va X suit la loi binomiale B n, , et on a donc, d’après le cours :
Soit n ∈ N∗ . On lance n fois une pièce 2
1 n 1 1 n
équilibrée et on note X le nombre de E(X) = n = , V (X) = n 1 − = .
2 2 2 2 4
piles obtenus. Reconnaître la loi de X
et donner E(X) et V (X).

Exemple
La va X suit la loi uniforme U ({1, ..., 6}) et on a donc, d’après le cours :
On lance une fois un dé équilibré à 6 6+1 7 62 − 1 35
E(X) = = , V (X) = = .
faces et on note X le numéro de la face 2 2 12 12
obtenue. Reconnaître la loi de X et don-
ner E(X) et V (X).

Méthode

Penser à utiliser l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev : si X est une va


Pour majorer ou mino-   V (X)
rer une probabilité discrète, alors : ∀ε > 0, P X − E(X) > ε 6 .
ε2
➟ Exercices 28.9, 28.14

451
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

Exemple
Notons X la variable aléatoire égale au nombre de piles obtenus et
X
F = la fréquence des piles obtenus.
On effectue une suite de n lancers d’une n
pièce équilibrée (n ∈ N∗ ). 1 3  4

On cherche n pour que : P F − < >1− .
2 100 100
Déterminer n pour que l’on puisse affir-  1
mer, avec un risque d’erreur inférieur à La va X suit la loi binomiale B n, , donc :
2
4%, que la fréquence des piles obtenus E(X) = ,
n
V (X) = ,
n
1 2 4
diffère de d’au plus 0, 03.
2 1 1 1 1
d’où : E(F ) = E(X) = , V (F ) = 2 V (X) = .
n 2 n 4n
D’après l’inégalité de Bienaymé-Tchébychev, on a :
 1 3  V (F ) 104
P F− > 6  = .
2 100 3 2 36n
100
D’où :
 1 3   1 3  104
P F− < =1−P F − > >1− .
2 100 2 100 36n
 1 3  4
Pour que P F− < >1− ,
2 100 100
10 4 4
il suffit donc que : 1 − >1− ,
36n 100
104 4 106
c’est-à-dire : 6 ou encore : n > = 6944, 4...
36n 100 4 · 36
On conclut qu’un entier n convenant est n = 6945.

452
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
28.1 Si (X, Y ) est un couple de variables aléatoires définies sur un même univers fini Ω, alors V F
la loi marginale de Y est donnée par :
X
∀y ∈ Y (Ω), P (Y = y) = P(X=x) (Y = y)P (X = x).
x∈X(Ω)

28.2 Si X, Y sont deux variables aléatoires réelles définies sur un même univers fini Ω, alors, V F
pour tout z ∈ X(Ω) + Y (Ω), on a :
X
P (X + Y = z) = P (X = x)P (Y = y).
x∈X(Ω), y∈Y (Ω), x+y=z

28.3 Deux variables aléatoires X, Y définies sur un même univers fini Ω, sont indépendantes V F
si et seulement si :

∀(x, y) ∈ X(Ω) × Y (Ω), P (X = x) ∩ (Y = y) = P (X = x)P (Y = y).

28.4 Si X, Y sont deux variables aléatoires indépendantes définies sur un même univers fini Ω, V F
alors, pour toutes parties A de X(Ω) et B de Y (Ω) :

P (X ∈ A) ∩ (Y ∈ B) = P (X ∈ A)P (Y ∈ B).

28.5 Si X, Y sont deux variables aléatoires définies sur un même univers fini et si V F
E(XY ) = E(X)E(Y ), alors X et Y sont indépendantes.

28.6 Si X, Y sont deux variables aléatoires indépendantes définies sur un même univers fini Ω, V F
alors X 2 et Y 2 sont indépendantes.

28.7 Si X, Y sont deux variables aléatoires indépendantes définies sur un même univers fini Ω, V F
alors : V (X + Y ) = V (X) + V (Y ).

28.8 Si X est une variable aléatoire réelle définie sur un univers fini Ω, alors, pour tout ε > 0 : V F
 V (X)
P |X − E(X)| > ε 6 .
ε2

28.9 Si n variables aléatoires X1 , ..., Xn suivent la même loi de Bernoulli B(p), alors leur V F
somme X1 + · · · + Xn suit la loi binomiale B(n, p)

28.10 Si deux variables aléatoires X, Y , définies sur le même univers fini Ω, suivent la loi V F
uniforme sur {1, ..., n}, alors (X, Y ) suit la loi uniforme sur {1, ..., n}2 .

453
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

Énoncés des exercices


28.1 Tirages sans remise, loi du plus petit et du plus grand des numéros obtenus
Une urne contient 4 boules numérotées de 1 à 4. On y prélève deux boules sans remise.
On définit les va X et Y égales respectivement au plus petit et au plus grand des deux
numéros obtenus.
a) Déterminer la loi du couple (X, Y ).
b) En déduire les lois marginales de X et de Y . Calculer E(X), E(Y ), V (X), V (Y ).
c) Les va X et Y sont-elles indépendantes ? Calculer Cov(X, Y ).
d) On pose Z = Y − X. Calculer E(Z) et V (Z). Déterminer ensuite la loi de Z.

28.2 Exemple de calcul d’une covariance


Soient p ∈ ]0 ; 1[, X, Y deux variables aléatoires définies sur un même espace probabilisé,
indépendantes et suivant la même loi de Bernoulli B(p).
a) Les variables aléatoires X + Y et X − Y sont-elles indépendantes ?
b) Calculer Cov (X + Y, X − Y ).

28.3 Exemple de loi conjointe

Soient n ∈ N∗ et a ∈ R. On définit, pour (i, j) ∈ {1, ..., n}2 , les réels pi,j par : pi,j = a·i·j.
a) Trouver a pour que (i, j, pi,j ) ; (i, j) ∈ {1, ..., n}2 soit la loi d’un couple (X, Y ) de va.


b) Déterminer les lois marginales de X et de Y . Les va sont-elles indépendantes ?


c) En déduire Cov(X, Y ) puis E(XY ).
d) On pose Z = X + Y . Calculer l’espérance et la variance de Z.

28.4 Reconnaissance de lois usuelles


Pour chaque question, reconnaître la loi de X et en préciser les paramètres :
a) on lance un dé équilibré à 6 faces et on note X la va égale au numéro obtenu
b) une urne contient 12 boules : 6 boules vertes, 4 boules rouges et 2 boules noires ; on
tire successivement et avec remise 8 boules et on note X la va égale au nombre de boules
rouges obtenues
c) on range au hasard 10 boules dans 3 sacs de façon équiprobable et on note X le nombre
de boules mises dans le premier sac
d) une urne contient n jetons numérotés de 1 à n (n ∈ N∗ ) ; on les tire un à un sans remise
jusqu’à obtenir le jeton numéro 1 et on note X le nombre de tirages effectués
e) on pose n questions à un élève ; pour chaque question, r réponses sont proposées dont
une et une seule est correcte ; l’élève répond au hasard à chaque question et on note X la
va égale au nombre de bonnes réponses.

454
Énoncés des exercices

28.5 Somme de deux va indépendantes suivant une loi binomiale


Soient X et Y deux va indépendantes suivant respectivement la loi binomiale de para-
mètre (n, p) et la loi binomiale de paramètre (m, p), avec n ∈ N, m ∈ N, p ∈ ]0 ; 1[.
a) Déterminer la loi de S = X + Y .
b) À quelle situation type peut-on associer les va X et Y ? Que représente alors S ? Com-
menter le résultat obtenu au a).
c) Soit k ∈ {0, ..., n + m}. Déterminer la loi conditionnelle de X sachant que (S = k).

28.6 Choix d’une urne, puis tirage d’une boule dans cette urne
Soit n > 2. On dispose de n urnes U1 , . . . , Un . Pour tout k de {1, ..., n}, l’urne Uk contient
k boules numérotées de 1 à k. On choisit une urne au hasard, puis on tire une boule de
cette urne. On note X le numéro de l’urne choisie et Y le numéro de la boule tirée.
a) Déterminer la loi de X. Calculer son espérance.
b) Déterminer la loi du couple (X, Y ). En déduire la loi marginale de Y . Calculer son
espérance.
c) Les variables aléatoires X et Y sont-elles indépendantes ? Calculer Cov(X, Y ) et com-
menter son signe.

28.7 Lois du rang d’apparition de la première et de la deuxième boule blanche


Soit m > 2. Une urne contient 2 boules blanches et m − 2 boules noires. On les tire une
à une sans remise, et on note X (resp. Y ) la va égale au rang d’apparition de la première
(resp. deuxième) boule blanche.
a) Déterminer la loi du couple (X, Y ).
b) On pose D = Y − X. Montrer que X et D ont la même loi. Les va X et D sont-elles
indépendantes ?
V (Y )
c) En déduire : E(Y ) = 2E(X) et Cov(X, Y ) = .
2
d) Montrer que X et m + 1 − Y ont la même loi. En déduire E(X) et E(Y ).

28.8 Probabilité qu’une va de loi donnée soit à valeurs paires


Soit (Xn )n∈N∗ une suite de va indépendantes suivant la même loi de Bernoulli de para-
mètre p, avec 0 < p < 1.
On pose, pour tout n de N∗ , Sn = X1 + · · · + Xn , et un la probabilité que Sn soit pair.
a) Préciser, pour tout n de N∗ , la loi de Sn .
b) Calculer u1 , u2 , u3 .
c) Montrer qu’il existe (a, b) ∈ R2 tel que : ∀n ∈ N∗ , un+1 = aun + b.
En déduire une expression de un en fonction de n, ainsi que la limite de la suite (un )n∈N∗ .

455
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

28.9 Détermination d’une proportion inconnue p de boules blanches dans une urne
Soit n > 1. Une urne contient une proportion inconnue p de boules blanches. On y effectue
n tirages avec remise et on note Xn le nombre de boules blanches obtenues lors de ces n
tirages.
a) Donner la loi, l’espérance et la variance de Xn .
 X  1
b) Montrer : ∀ε > 0, P .
n
−p <ε >1−
n 4nε2
c) Combien de tirages faut-il effectuer pour pouvoir affirmer, avec un risque d’erreur in-
férieur à 5%, que la fréquence d’obtention de boules blanches au cours des tirages diffère
de p d’au plus 10−2 ?

28.10 Minoration d’une probabilité

a) Montrer : ∀(x, y) ∈ [0 ; 1]2 , x(1 − y) + y(1 − x) > |x − y|.


b) Soient X, Y deux variables aléatoires définies sur le même espace probabilisé, indépen-
dantes, à valeurs dans {1, ..., n}.
n
1X
Montrer : P (X 6= Y ) > P (X = k) − P (Y = k) .
2
k=1

28.11 Tirages avec remise et ajout d’autres boules


Soit c ∈ N∗ . Une urne contient une boule blanche et une boule noire. On y prélève une
boule, chaque boule ayant la même probabilité d’être tirée, et on note sa couleur. On la
remet alors dans l’urne, avec c boules de la couleur de la boule tirée. On répète cette
opération, et on réalise ainsi une succession de tirages.
On définit, pour tout n de N∗ , Xn la va égale à 1 si on obtient une boule blanche au
n-ième tirage et 0 sinon, et Sn la va égale au nombre de boules blanches obtenues lors des
n premiers tirages ; ainsi Sn = X1 + · · · + Xn .
a) Déterminer la loi de X1 et la loi de X2 .
b) Soit n ∈ N∗ . Calculer, pour tout k ∈ {0, ...n}, P(Sn =k) (Xn+1 = 1).
1 + cE(Sn )
En déduire : P (Xn+1 = 1) = .
2 + cn
1
c) Montrer, par récurrence sur n, que Xn vérifie : P (Xn = 1) = P (Xn = 0) = .
2

28.12 Problème des coïncidences


Soit n > 1. On dispose de n jetons numérotés de 1 à n que l’on répartit dans n boîtes
numérotées de 1 à n (chaque boîte contient un jeton et un seul).
On définit, pour tout k de {1, ..., n}, la va Xk égale à 1 si la boîte numéro k contient le
jeton numéro k et 0 sinon, et la va S égale au nombre de boîtes contenant le jeton de
même numéro.
a) Déterminer, pour tout k ∈ {1, ..., n}, la loi de Xk , son espérance et sa variance.
b) Calculer, pour tout (k, `) ∈ {1, ..., n}2 tel que k 6= `, la covariance du couple (Xk , X` ).
c) En déduire E(S) et V (S).

456
Énoncés des exercices

28.13 Tirages d’un nombre aléatoire de jetons, loi de la somme des numéros obtenus
Soit n ∈ N tel que n > 2. On dispose de deux urnes : la première U1 contient (n + 1)
jetons numérotés de 0 à n, la seconde U2 contient n jetons numérotés de 1 à n.
On tire au hasard un jeton de U1 , et on note N son numéro. Puis on tire une poignée de
N jetons de l’urne U2 .
a) Déterminer la loi de N , son espérance et sa variance.
b) Pour tout i de {1, ..., n}, on note Xi la va égale à 1 si le jeton numéroté i de l’urne U2
est tiré et 0 sinon.
1) Déterminer la loi de Xi , son espérance et sa variance.
n
2) Que vaut Xi ? En déduire la covariance des couples (Xi , Xj ), pour i 6= j.
X

i=1

c) On note S la va égale à la somme des numéros des jetons obtenus dans l’urne U2 .
Calculer E(S) et V (S).

28.14 Exemple d’utilisation de l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev


Un exploitant agricole possède 100 vaches qui se répartissent au hasard entre deux étables,
qui contiennent chacune n places (50 ≤ n ≤ 100).
À l’aide de l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev, déterminer une valeur de n permettant à
chaque vache de trouver une place, avec une probabilité supérieure à 95%.

28.15 Étude de la covariance de X et f (X) lorsque f est croissante

a) Soient X, Y deux variables aléatoires réelles. Montrer, pour tout (a, b) ∈ R2 :


   
Cov (X, Y ) = E (X + a) Y − E(Y ) = E X − E(X) (Y + b) .


b) En déduire que, pour toute variable aléatoire réelle X et toute fonction réelle crois-
sante f , on a : Cov X, f (X) > 0.

28.16 Un QCM
Soient n > 1 et p ∈ ]0 ; 1[. Un QCM comporte n questions. Pour chaque question, un
élève a la probabilité p de connaître la bonne réponse et donc de répondre correctement.
a) On note X la va égale au nombre de bonnes réponses données. Reconnaître la loi de X.
Donner son espérance et sa variance.
b) L’élève a la possibilité de répondre une seconde fois aux questions mal répondues. On
note Y le nombre de questions refaites et Z le nombre de questions refaites et correctement
répondues.
1) Soit k ∈ {0, ..., n}. Déterminer la loi conditionnelle de Z sachant (Y = k).
2) En déduire la loi de Z et son espérance.
c) On définit la va S = X + Z. Que représente S ? Montrer que S suit une loi binomiale
et préciser ses paramètres.

457
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

Du mal à démarrer ?
28.1 a) Remarquer que X et Y prennent leurs valeurs b) Immédiat.
respectivement dans {1, ..., 3} et {2, ..., 4}, puis cal- c) Écrire, pour tout i de {0 ; k} :
culer, pour tous i ∈ {1, ..., 3} et j ∈ {2, ..., 4},
P (X = i, Y = j). P (X = i, S = k)
P(S=k) (X = i) =

X4 P (S = k)
 ∀i ∈ {1, ..., 3}, P (X = i) =


 pi,j P (X = i, Y = k − i)
 = ,
b) Utiliser : j=2
3
P (S = k)
 X
puis utiliser l’indépendance de X et Y .

 ∀j ∈ {2, ..., 4}, P (Y = j) =

 pi,j .
i=1
c) Montrer que X et Y ne sont pas indépendantes.
28.6 a) Montrer : X(Ω) = {1, ..., n}
Pour Cov(X, Y ), utiliser :
1
Cov(X, Y ) = E(XY ) − E(X)E(Y ). et : ∀k ∈ {1, ..., n}, P (X = k) = .
n
d) Utiliser : E(Z) = E(Y ) − E(X), n+1
Puis montrer : E(X) = .
V (Z) = V (X) + V (Y ) − 2 Cov(X, Y ). 2
Pour déterminer la loi de Z, remarquer que Z prend b) •Calculer, pour tout (k, `) ∈ {1, ..., n}2 , la pro-
ses valeurs dans {1, ..., 3}, et exprimer, pour tout i babilité P(X=k) (Y = `),
de {1, ..., 3}, l’événement (Z = i) à l’aide des va X puis en déduire P (X = k, Y = `).
et Y . •Déterminer la loi marginale de Y par la méthode
usuelle.
28.2 a) Considérer l’événement
(X + Y = 2) ∩ (X − Y = 1). c) Montrer que X et Y ne sont pas indépendantes.

Réponse : les variables aléatoires X + Y et X − Y Pour Cov(X, Y ), utiliser :


ne sont pas indépendantes. Cov(X, Y ) = E(XY ) − E(X)E(Y ).
b) Utiliser les propriétés de la covariance. Justifier que Cov(X, Y ) > 0.

Réponse : Cov (X + Y, X − Y ) = 0.
28.7 a) Remarquer que X prend ses valeurs dans
28.3 a) Déterminer a pour que {1, ..., m − 1} et que Y prend ses valeurs dans
X
pi,j = 1.
16i,j6n {2, ..., m}.
b) •Pour la loi de X, utiliser : n Calculer pour k ∈ {1, ..., m − 1} et ` ∈ {2, ..., m},
pi,j .
X
∀i ∈ {1, ..., n}, P (X = i) = P (X = k, Y = `).
j=1 b) Déterminer la loi de X et la loi de D, et vérifier
•Pour la loi Y , utiliser : n que ce sont les mêmes lois.
pi,j . c) En déduire que E(D) = E(X) et V (D) = V (X).
X
∀j ∈ {1, ..., n}, P (Y = j) =
i=1 d) Déterminer la loi de m + 1 − Y , et en déduire que
•Montrer : E(m + 1 − Y ) = E(X).
∀(i, j) ∈ {1, ..., n}2 , pi,j = P (X = i)P (Y = j).
c) En déduire : E(XY ) = E(X)E(Y ).
d) Utiliser : E(Z) = E(X) + E(Y ), 28.8 a) Utiliser un résultat de cours.
V (Z) = V (X) + V (Y ) + 2 Cov(X, Y ). b) Expliciter les probabilités demandées.
c) •En notant, pour tout n ∈ N∗ , An l’événement :
28.4 Essayer de reconnaître des situations types.
« la va Sn est paire »,
28.5 a) Écrire, pour tout k de {0, ..., n + m} : écrire :
un+1 = P (An )PAn (An+1 ) + P (An )PAn (An+1 ),
X
P (S = k) = P (X = i, Y = j), 
(i,j) ; i+j=k PAn (An+1 ) = P (Xn+1 = 0)
utiliser ensuite l’indépendance de X et Y , puis la puis justifier :
P (An+1 ) = P (Xn+1 = 1).
formule de Vandermonde : An

•En déduire que la suite (un )n∈N∗ est une suite


X nm n + m
= .
i j k arithmético-géométrique. Trouver alors l’expression
de un en fonction de n puis sa limite lorsque l’entier
(i,j) ; i+j=k

Montrer que S suit une loi binomiale. n tend vers +∞.

458
Du mal à démarrer ?

n
28.9 a) Reconnaître que la va X suit la loi binomiale de 2) Remarquer : Xi = N, donc :
X
paramètre (n, p). i=1
b) Appliquer l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev n
Xn
X 
à . V (N ) = V Xi
n i=1
1
Utiliser : ∀p ∈ [0 ; 1], p(1 − p) 6 . n
Cov(Xi , Xj ).
X X
4 = V (Xi ) + 2
c) Déterminer un entier n tel que : i=1 16i<j6n
 X 
n
P − p < 10−2 > 0.95. Puisque toutes les variances sont égales et que toutes
n les covariances sont égales, en déduire :
28.10 a) Calculer la différence entre le premier membre et V (N ) − nV (X1 )
le second membre sans valeur absolue. Cov(Xi , Xj ) = n .
2
b) Exprimer P (X = Y ) comme somme de produits 2
de probabilités, en déduire P (X 6= Y ) et utiliser le n
résultat de la question a). c) Écrire : S = i Xi .
X

1 i=1
P (X1 = 0) = P (X1 = 1) =

2 28.14 Considérer la va X égale au nombre de vaches qui

28.11 a) Obtenir :
choisissent l’étable numéro 1, et montrer que X suit
P (X2 = 0) = P (X2 = 1) = 1 .

1
 
2 la loi binomiale de paramètre 100, .
b) Puisque Sn prend ses valeurs dans {0, ..., n}, on a : 2
n
En déduire que l’événement E :
P (Xn+1 = 1) =
X
P (Sn = k)P(Sn =k) (Xn+1 = 1). « chaque vache trouve une place »
s’écrit : E = (100 − n 6 X 6 n).
k=0
c) Raisonner par récurrence forte. Déterminer ensuite un entier n tel que P (E) > 0.95,
en utilisant l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev.
Pour montrer l’hérédité, calculer E(Sn ).
1 n−1 28.15 a) Utiliser les propriétés de la covariance.
28.12 a) Obtenir : P (Xk = 1) = et P (Xk = 0) = .
n n b) Appliquer la deuxième formule obtenue en a), en
b) Pour Cov(Xk , X` ), utiliser : remplaçant b par −f E(X) .


Cov(Xk , X` ) = E(Xk X` ) − E(Xk )E(X` ). D’autre part, montrer que la variable aléatoire
Remarquer : E(Xk X` ) = P (Xk = 1, X` = 1).
  
X − E(X) f (X) − f E(X)
c) Remarquer : S = X1 + · · · + Xn . est à valeurs positives ou nulles.
En déduire, par linéarité de l’espérance, E(S).
28.16 a) Justifier que X suit la loi binomiale de para-
Pour calculer V (S), utiliser la formule : mètre (n, p).
n
b) 1) Justifier que la loi conditionnelle de Z sachant
Cov(Xk , X` ).
X X
V (S) = V (Xk ) + 2 (Y = k) est la loi binomiale de paramètre (k, p).
k=1 16k<`6n
2) Remarquer que Y = n − X, et en déduire la loi
28.13 a) Montrer : N (Ω) = {0, ..., n}] de Y .
1 Pour déterminer la loi de Z, utiliser la formule des
et : ∀k ∈ {0, ..., n}, P (N = k) = ,
n+1 probabilités totales.
n n(n + 2) c) Justifier que S prend ses valeurs dans {0, ..., n},
puis obtenir : E(N ) = et V (N ) = . calculer, pour tout k ∈ {0, ..., n}, P (S = k) en écri-
2 12
b) 1) Utiliser : vant :
k
n X
P (Xi = 1) =
X
P (N = k)P(N =k) (Xi = 1), P (S = k) = P (X = i, Z = k − i).
i=0
k=1
k
et remarquer : P(N =k) (Xi = 1) = .
n

459
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

Vrai ou Faux, les réponses


28.1 C’est un résultat du cours, obtenu en appliquant la formule des probabilités totales au V F
système complet d’événements (X = x)x∈X(Ω) .

28.2 On a l’égalité d’événements [ V F



(X + Y = z) = (X = x) ∩ (Y = y) ,
x∈X(Ω), y∈Y (Ω), x+y=z
où la réunion est disjointe, donc X 
P (X + Y = z) = P (X = x) ∩ (Y = y) ,
x∈X(Ω), y∈Y (Ω), x+y=z
mais, en général, X et Y ne sont pas indépendantes, donc on ne peut pas remplacer
P (X = x) ∩ (Y = y) par P (X = x)P (Y = y).

28.3 C’est une définition du cours. V F

28.4 C’est un résultat du cours. V F

28.5 C’est la réciproque qui est vraie. V F

28.6 C’est un cas particulier d’un résultat du cours : si deux variables aléatoires X et Y sont V F
indépendantes, alors, pour toutes fonctions f, g, les variables aléatoires f (X) et g(Y )
sont indépendantes.

28.7 Puisque X et Y sont indépendantes, on a E(XY ) = E(X)E(Y ), d’où : V F


2
V (X + Y ) = E (X + Y )2 − E(X + Y )

2 2 
= E(X 2 + 2XY + Y 2 ) − E(X) + 2E(X)E(Y ) + E(Y )
2  2 
= E(X 2 ) − E(X) + 2 E(XY ) − E(X)E(Y ) + E(Y 2 ) − E((Y )


= V (X) + V (Y ).

28.8 C’est l’inégalité de Bienaymé-Tchébychev. V F

28.9 Il y a eu oubli de l’hypothèse : X1 , ..., Xn sont mutuellement indépendantes. V F

28.10 Contre-exemple avec n = 2 : V F


1 3
P (X = 1, Y = 1) = P (X = 2, Y = 2) = , P (X = 1, Y = 2) = P (X = 2, Y = 1) = .
8 8
Le résultat devient vrai si on suppose, de plus, que X et Y sont indépendantes.

460
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
28.1 y 2 3 4

a) Loi du couple (X, Y ) : Ainsi la loi de Y est :


1 1 1
P (Y = y)
• Les tirages s’effectuant sans remise, X prend ses valeurs 6 3 2
dans {1, ..., 3} et Y prend ses valeurs dans {2, ..., 4}.
•On a :
• Soient i ∈ {1, ..., 3} et j ∈ {2, .., 4}.
1 1 1 5
E(X) = 1 × +2× +3× = ,
Calculons pi,j = P (X = i) ∩ (Y = j) :

2 3 6 3
Si i > j, alors pi,j = 0 car X est nécessairement strictement 1 1 1 10
E(X 2 ) = 12 × + 22 × + 3 2 × = ,
inférieur à Y . 2 3 6 3
2 1 5
Si i < j, alors pi,j = car il y a 4 × 3 tirages pos- et donc V (X) = E(X 2 ) − E(X) = ;
2
=
4×3 6 9
sibles, chaque tirage est équiprobable, et il y a 2 × 1 tirages
qui réalisent l’événement (X = i) ∩ (Y = j) . 1 1 1 10
E(Y ) = 2 × +3× +4× = ,
6 3 2 3
Ainsi, la loi du couple (X, Y ) est donnée par :
1 1 1 35
E(Y 2 ) = 22 × + 32 × + 4 2 × = ,
X 6 3 2 3
1 2 3
Y 5
et donc V (Y ) = E(Y 2 ) − E(Y ) = .
2
2 1/6 0 0 9
3 1/6 1/6 0 c) •Les va X et Y ne sont pas indépendantes car :
1/6 1/6 1/6

4 P (X = 2, Y = 2) = 0
.
P (X = 2)P (Y = 2) = 1 × 1 = 1 6= 0.
b) •Loi de X : 3 6 18
On a : X(Ω) = {1, ..., 3} •Calculons Cov(X, Y ) = E(XY ) − E(X)E(Y ).
4 On a :
et : pi,j .
X
∀i ∈ {1, ..., 3}, P (X = i) =
j=2
X
E(XY ) = i j pi,j
3 1 16i63
Donc : P (X = 1) = p1,2 + p1,3 + p1,4 = = 26j64
6 2
2 1 1 1 1
P (X = 2) = p2,3 + p1,4 = = = 1×2× +1×3× +1×4×
6 3 6 6 6
1 1 1 1
P (X = 3) = p3,4 = . +2 × 3 × + 2 × 4 × + 3 × 4 ×
6 6 6
6
35
= .
x 1 2 3 6
Ainsi la loi de X est :
1 1 1 35 5 10 5
P (X = x)
2 3 6 Donc : Cov(X, Y ) = − × = .
6 3 3 18
•Loi de Y : Remarque : Cov(X, Y ) 6= 0, donc les variables aléatoires X
et Y ne sont pas indépendantes.
On a : Y (Ω) = {2, ..., 4}
d) •Par linéarité de l’espérance :
3
5
et : pi,j .
X
∀j ∈ {2, ..., 4}, P (Y = j) = E(Z) = E(Y ) − E(X) = .
i=1 3
1 •Par une formule du cours :
Donc : P (Y = 2) = p1,2 = 5
6 V (Z) = V (X) + V (Y ) − 2 Cov(X, Y ) = .
2 1 9
P (Y = 3) = p1,3 + p2,3 = =
6 3 •Loi de Z = Y − X :
3 1
P (Y = 4) = p1,4 + p2,4 + p3,4 = = . La va Z prend ses valeurs dans {1, ..., 3}.
6 2

461
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

Et : P (Z = 1) = P (X = 1, Y = 2) + P (X = 2, Y = 3) b) •Loi de X :
1 1
+ P (X = 3, Y = 4) = 3 × = On a : X(Ω) = {1, ..., n} et, pour tout i ∈ {1, ..., n} :
6 2 n n
P (Z = 2) = P (X = 1, Y = 3) + P (X = 2, Y = 4) X X 2i
1 1 P (X = i) = pi,j = a i j= .
=2× = j=1 j=1
n(n + 1)
6 3
1
P (Z = 3) = P (X = 1, Y = 4) = . •Loi de Y : par symétrie des rôles de X et de Y :
6
2j
Remarque : En utilisant la loi de Z, on retrouve le fait que Y (Ω) = {1, ..., n} et : ∀j ∈ {1, ..., n}, P (Y = j) = .
5 5 n(n + 1)
E(Z) = et V (Z) = , mais ceci nécessite des calculs sup-
3 9
plémentaires. •Les variables aléatoires X et Y sont indépendantes car,
pour tout (i, j) ∈ {1, ..; , n}2 :
28.2 4ij
P (X = i)P (Y = j) = 2 = pi,j .
a) Considérons l’événement n (n + 1)2
(X + Y = 2) ∩ (X − Y = 1). c) Puisque les variables aléatoires X et Y sont indépen-
( ( dantes : Cov(X, Y ) = 0.
X +Y =2 X = 3/2
On a : ⇐⇒ . Ainsi : E(XY ) = E(X)E(Y ) = E(X)2
X −Y =1 Y = 1/2 (car X et Y ont la même loi).
Comme X et Y sont à valeurs dans {0, 1}, cet événement est Or :
impossible, donc : P (X + Y = 2) ∩ (X − Y = 1) = 0.

n n
X X 2 i2
D’autre part, par indépendance de X et Y : E(X) = iP (X = i) =
i=1 i=1
n(n + 1)

P (X + Y = 2) = P (X = 1) ∩ (Y = 1) 2 n(n + 1)(2n + 1) 2n + 1
= P (X = 1)P (Y = 1) = p2 , = × = .
n(n + 1) 6 3

P (X − Y = 1) = P (X = 1) ∩ (Y = 0) (2n + 1)2
Donc : E(XY ) = .
= P (X = 1)P (Y = 0) = p(1 − p), 9
d) •Par linéarité de l’espérance :
D’où : P (X + Y = 2)P (X − Y = 1) = p3 (1 − p).
2(2n + 1)
On a donc : E(Z) = E(X) + E(Y ) = 2E(X) = .
 3
P (X + Y = 2) ∩ (X − Y = 1) •Puisque les variables aléatoires X et Y sont indépendantes
6= P (X + Y = 2)P (X − Y = 1), et que X et Y ont la même loi, on a :
et on conclut que les variables aléatoires X + Y et X − Y ne V (Z) = V (X) + V (Y ) = 2V (X).
sont pas indépendantes. On a :
b) On a, par propriétés de la covariance : n
X 2 i3 2 n2 (n + 1)2 n(n + 1)
E(X 2 ) = = × = ,
Cov (X + Y, X − Y ) n(n + 1) n(n + 1) 4 2
i=1
= Cov (X, X) + Cov (Y, X) − Cov (X, Y ) − Cov (Y, Y )
donc :
= V (X) − V (Y ).
2 n(n + 1) (2n + 1)2
Puisque X et Y suivent la même loi de Bernoulli de para- V (X) = E(X 2 ) − E(X) = −
2 9
mètre p, on a : V (X) = V (Y ) = p(1 − p).
9(n2 + n) − 2(4n2 + 4n + 1)
On obtient : Cov (X + Y, X − Y ) = 0. =
18
28.3 n2 + n − 2 (n + 2)(n − 1)
= = .
a) •Calculons d’abord ij :
X
18 18
16i,j6n
(n + 2)(n − 1)
n  Xn On conclut : V (Z) = .
X X   n(n + 1) 2 n2 (n + 1)2 9
ij = i j = = .
2 4
16i,j6n i=1 j=1 28.4
4 1
•Prenons a = 2 . a) Le dé étant équilibré, chaque face a la probabilité d’être
n (n + 1)2 6
obtenu. Donc X suit la loi uniforme sur {1, ..., 6}.
Alors : ∀(i, j) ∈ {1, ..., n}2 , pi,j > 0
b) On réalise ici une succession de 8 épreuves de Bernoulli
et : (tirer une boule) de façons indépendantes et dont la proba-
X X
pi,j = a ij = 1.
4 1
16i,j6n 16i,j6n
bilité de succès (obtenir une boule rouge) est = .
12 3
Donc (i, j, pi,j ) ; (i, j) ∈ {1, ..., n}2 est la loi d’un couple

 1
de variables aléatoires. Donc X suit la loi binomiale de paramètre 8, .
3

462
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
c) On réalise ici une succession de 10 épreuves de Bernoulli X le nombre de piles obtenus ; puis on lance m fois cette pièce
(mettre une boule dans l’un des 3 sacs) de façons indépen- et on note Y le nombre de piles obtenus.
dantes et dont la probabilité de succès (mettre la boule dans Alors X suit la loi binomiale de paramètre (n, p) et Y la loi
1
le premier sac) est . binomiale de paramètre (m, p).
3
 1 La va S correspond alors au nombre de piles obtenus lors
Donc X suit la loi binomiale de paramètre 10, . des n + m lancers. Donc S suit la loi binomiale de paramètre
3
d) Les tirages s’effectuant sans remise, X est égale à la place (n + m, p) (on retrouve le résultat précédent).
du jeton numéro 1, cette place étant un entier « au hasard » c) Sachant que (S = k), X prend ses valeurs dans {0, ..., k}.
entre 1 et n. Donc X suit la loi uniforme sur [[1 ; n]]. Soit i ∈ {0, ..., k}. Alors :
e) On réalise ici une succession de n épreuves de Bernoulli P(S=k) (X = i)
(répondre à une question) de façons indépendantes et dont
1 P (X = i, S = k)
la probabilité de succès (répondre correctement) est . =
r P (S = k)
 1
Donc X suit la loi binomiale de paramètre n, . P (X = i, Y = k − i)
r =
P (S = k)
28.5
P (X = i)P (Y = k − i)
a) La va S prend ses valeurs dans {0, ..., n + m}, car X = par indep. de X et Y
P (S = k)
(resp. Y ) prend ses valeurs dans {0, ..., n} (resp. {0, ..., m}). n  m 
Soit k ∈ {0, ..., n + m}. Alors : pi (1 − p)n−i pk−i (1 − p)m−(k−i)
i k−i
 [  = n + m
P (S = k) = P (X = i, Y = j) pk (1 − p)n+m−k
k
(i,j) ; i+j=k n m 
X
= P (X = i, Y = j) i k−i
= .
(i,j) ; i+j=k
 k 
n+m
par incompatibilité des événements
X La
 loi obtenuenest 
appelée loi hypergéométrique de paramètre
= P (X = i)P (Y = j).
(i,j) ; i+j=k n + m, k, .
n+m
par indépendance de X et Y 28.6
a) •Loi de X :
Or, pour tout (i, j) ∈ N2 , on a : La va X prend ses valeurs dans {1, ..., n}.
n Chaque urne a la même probabilité d’être choisie, donc :
P (X = i) = pi (1 − p)n−i
mi  1
∀k ∈ {1, ...n}, P (X = k) = .
P (Y = j) = pj (1 − p)m−j , n
j n n
n m 1 X n+1
•On a : E(X) =
X
avec la convention = 0 si i > n et = 0 si j > m. kP (X = k) =
n
k=
2
.
i j k=1 k=1
On obtient alors : b) •Loi du couple (X, Y ) :
Soit (k, `) ∈ {1, ..., n}2 . On a :
X n m
P (S = k) = pi (1 − p)n−i pj (1 − p)m−j
i j pk,` = P (X = k, Y = `) = P (X = k)P(X=k) (Y = `).
(i,j) ; i+j=k
X nm - Si ` > k, alors P(X=k) (Y = `) = 0, donc : pk,` = 0.
= pi+j (1 − p)n+m−(i+j)
(i,j) ; i+j=k
i j - Si ` 6 k, puisque chaque boule de Uk a la même probabilité
1 1
X nm d’être tirée, P(X=k) (Y = `) = , donc : pk,` = .
= pk (1 − p)n+m−k k nk
1

i j
(i,j) ; i+j=k  si ` 6 k
Ainsi : ∀(k, `) ∈ {1, ..., n}2 , pk,` = nk .
sinon
n + m
0

= pk (1 − p)n+m−k .
k •Loi de Y :
n + m La va Y prend ses valeurs dans {1, ..., n} et on a, pour tout
Donc : P (S = k) = pk (1 − p)n+m−k . ` ∈ {1, ..., n} :
k n n n
1 1 X1
Ainsi, S suit la loi binomiale de paramètre (n + m, p).
X X
P (Y = `) = pk,` = =
nk n k=` k
b) Supposons que l’on dispose d’une pièce amenant pile avec k=1 k=`
la probabilité p. On lance d’abord n fois cette pièce et on note (on ne sait pas calculer explicitement cette somme).

463
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

•On a : Ainsi :
 2
E(Y ) 
 si 16k<`6m
P (X = k, Y = `) = m(m − 1)
n n Xn
` 
sinon.
X X 
0

= `P (Y = `) =
nk
`=1 `=1 k=` b) •Loi de X :
Xn Xk
`  Xn k
1 X  La va X prend ses valeurs dans {1, ..., m − 1} et on a, pour
= = ` tout k ∈ {1, ..., m − 1} :
k=1 `=1
nk k=1
nk `=1
m
X
n n P (X = k) = P (X = k, Y = `)
X 1 k(k + 1) 1 X
= = (k + 1) `=2
k=1
nk 2 2n k=1
m
X 2 2(m − k)
1 n2 + 3n n+3 = = .
= × = . `=k+1
m(m − 1) m(m − 1)
2n 2 4
•Loi de D :
c) •X et Y ne sont pas indépendantes car :
La va D prend ses valeurs dans {1, ..., m − 1}, car
P (X = 1, Y = n) = 0
1 1 1 1 6 X < Y 6 m, et on a, pour tout k ∈ {1, ..., m − 1} :
et P (X = 1)P (Y = n) = × 2 = 3 6= 0. m−1
n n n X
P (D = k) = P (Y = X + k) = P (X = `, Y = ` + k)
•Calculons Cov(X, Y ) = E(XY ) − E(X)E(Y ). | {z }
`=1
= 0 si`+k>m
on a : m−k
X 2 2(m − k)
E(XY ) = = .
`=1
m(m − 1) m(m − 1)
n k
1  Ainsi, X et D ont la même loi.
X X X
= k` pk,` = k`
16k,`6n k=1 `=1
nk •Les va X et D ne sont pas indépendantes, car :
n k P (X = m − 1, D = 2) = P (X = m − 1, Y = m + 1) = 0,
1 X X 
= ` 2 2(m − 2)
n k=1 `=1 P (X = m − 1)P (D = 2) = × 6= 0.
m(m − 1) m(m − 1)
n
1 X k(k + 1)
n
1 X 2 X 
n c) Puisque D = Y − X et X ont même loi, on en déduit :
= = k + k E(D) = E(Y ) − E(X) = E(X),
n k=1 2 2n k=1 k=1
donc : E(Y ) = 2E(X)
1  n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1) 
= + et : V (X) = V (Y ) + V (X) − 2 Cov(X, Y ) = V (X),
2n 6 2
V (X)
(n + 1)(n + 2) donc : Cov(X, Y ) = .
= . 2
6
d) •Loi de Z = m + 1 − Y :
La va Y prend ses valeurs dans {2, ..., m}, donc la va Z prend
On en déduit alors :
ses valeurs dans {1, ..., m − 1}.
(n + 1)(n + 2) n+1 n+3 n2 − 1
Cov(X, Y ) = − . = . On a, pour tout k ∈ {1, ..., m − 1} :
6 2 4 24
Ainsi Cov(X, Y ) > 0, ce qui normal puisque, lorsque X aug- P (Z = k) = P (Y = m + 1 − k)
mente, Y a tendance à augmenter aussi, les deux va évoluent m−1
dans le même sens.
X
= P (X = `, Y = m + 1 − k)
28.7 `=1
| {z }
=0 si`>m+1−k

a) Loi de (X, Y ) : m−k


X 2 2(m − k)
= = = P (X = k).
- Les tirages s’effectuant sans remise, X prend ses valeurs m(m − 1) m(m − 1)
dans {1, ..., m − 1} et Y prend ses valeurs dans {2, ..., m}.
`=1

- Soient k ∈ {1, ..., m − 1} et ` ∈ {2, ..., m}. Ainsi, X et Z ont la même loi.
Si k > `, alors P (X = k, Y = `) = 0. •Donc :
Si k < `, l’événement (X = k, Y = `) est réalisé lorsque l’on E(Z) = m + 1 − E(Y ) = m + 1 − 2E(X) = E(X).
obtient l’une des deux boules blanches au k-ième tirage, puis D’où :
la dernière boule blanche au `-ième tirage. m+1 2(m + 1)
E(X) = et E(Y ) = 2E(X) = .
2 1 3 3
Donc : P (X = k, Y = `) = × .
m m−1

464
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
28.8 •Puisque 0 < p < 1, on a −1 < 1 − 2p < 1,
et donc (1 − 2p)n −→ 0.
a) Soit n ∈ N∗ .La va Sn est la somme de n va indépendantes, n∞
suivant la loi de Bernoulli de même paramètre p. 1
On conclut : lim un = .
D’après le cours, Sn suit la loi binomiale de paramètre (n, p). n∞ 2
b) •Calculons u1 . 28.9
La va S1 = X1 suit la loi de Bernoulli de paramètre p. a) On réalise une succession de n épreuves de Bernoulli (tirer
Donc : u1 = P (S1 = 0) = 1 − p. une boule), de façon indépendantes et dont la probabilité de
•Calculons u2 . succès (obtenir une boule blanche) est p.
Ainsi, la va Xn suit la loi binomiale de paramètre (n, p).
La va S2 suit la loi binomiale de paramètre (2, p).
Donc : u2 = P (S2 = 0) + P (S2 = 2) D’après le cours : E(Xn ) = np et V (Xn ) = np(1 − p).
2 2 Xn
= (1 − p)2 + p2 = (1 − p)2 + p2 b) Notons Fn = . On a :
0 2 n
= 1 − 2p + 2p .2
E(Xn ) np
E(Fn ) = = = p,
•Calculons u3 . n n
La va S3 suit la loi binomiale de paramètre (3, p). V (Fn ) =
V (Xn )
=
p(1 − p)
.
Donc : u3 = P (S3 = 0) + P (S3 = 2) n2 n
3 3 Soit ε > 0 fixé. Appliquons l’inégalité de Bienaymé-
= (1 − p)3 + p2 (1 − p)
0 2 Tchebychev à la va Fn . On obtient :
3 2
= (1 − p) + 3p (1 − p)  X
n
 V (Fn ) p(1 − p)
= (1 − p)(1 − 2p + 4p2 ). P −p >ε 6 = .
n ε2 nε2
c) •Notons, pour tout n ∈ N∗ , An l’événement : Considérons l’application
« la va Sn est paire ». f : [0 ; 1] −→ R, p 7−→ p(1 − p).
Ainsi : ∀n ∈ N∗ , un = P (An ). L’application f est dérivable sur [0 ; 1] et, pour tout p ∈ [0 ; 1],
Soit n ∈ N∗ .
Les événements An et An forment un système f 0 (p) = 1 − 2p.
complet d’événements. Donc par la formule des probabilités On en déduit que f atteint son maximum pour p = et que
1
totales : 1 2
1
un+1 = P (An )PAn (An+1 ) + P (An )PAn (An+1 ). ce maximum est égal à f = .
2 4
Or, sachant An , l’événement An+1 est réalisé si et seulement 1
si Xn+1 est égal à 0. Ainsi : ∀p ∈ [0 ; 1], p(1 − p) 6 .
4
Ainsi : PAn (An+1 ) = P (Xn+1 = 0) = 1 − p.  X  1
On obtient alors : P ,
n
−p >ε 6
De la même façon : PAn (An+1 ) = P (Xn+1 = 1) = p. n 4nε2
On en déduit : d’où :
 X   X  1
n n
un+1 = un (1 − p) + (1 − un )p = (1 − 2p)un + p. P −p <ε =1−P −p >ε >1− .
n n 4nε2
•La suite (un )n∈N∗ est donc une suite arithmético- c) Il s’agit de déterminer un entier n tel que :
géométrique.  X
n

P − p < 10−2 > 0.95.
Déterminons α tel que α = (1 − 2p)α + p : n
1 1
α = (1 − 2p)α + p ⇐⇒ α(2p) = p ⇐⇒ α = . Pour cela, il suffit que 1 − > 0.95.
2 4n(10−2 )2
1 Or :
La suite de terme général vn = un − est alors une suite
2 1 104
géométrique de raison (1 − 2p) puisque : 1−
4n(10−2 )2
> 0.95 ⇐⇒ n >
4 × 0.05
= 50000.
1
∀n ∈ N∗ , vn+1 = un+1 − = (1 − 2p)un + p −
1 On en déduit que pour n > 50000, la fréquence d’obtention
2 2 de boules blanches diffère de p d’au plus 10−2 , avec une pro-
1
babilité inférieure ou égale à 5%.

= (1 − 2p) un − = (1 − 2p)vn .
2
Ainsi, pour tout n ∈ N∗ : 28.10
 1 a) Soit (x, y) ∈ [0 ; 1]2 . On a :
vn = (1 − 2p)n−1 v1 = (1 − 2p)n−1 u1 − x(1 − y) + y(1 − x) − (x − y) = 2y − 2xy = 2(1 − x)y > 0,
2
n−1 1
  (1 − 2p)n donc : x(1 − y) + y(1 − x) > x − y.
= (1 − 2p) −p = .
2 2 En appliquant cette inégalité au couple (y, x) à la place du
couple (x, y), on a aussi :
On en déduit :
y(1 − x) + x(1 − y) > y − x.
1 1 + (1 − 2p)n
∀n ∈ N∗ , un = vn + = . On conclut : x(1 − y) + y(1 − x) > |x − y|.
2 2

465
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

b) On a : b) •Soit k ∈ {0, ..., n}. Sachant que (Sn = k), on a obtenu,


n lors des n premiers tirages, k boules blanches et n − k boules
noires ; l’urne contient donc, avant le (n + 1)-ième tirage,
X
P (X = Y ) = P (X = k, X = Y )
k=1 1 + ck boules blanches et 1 + c(n − k) boules noires et au
n
X n
X total 2 + cn boules.
= P (X = k, Y = k) = P (X = k)P (Y = k), 1 + ck
k=1 k=1
On obtient : P(Sn =k) (Xn+1 = 1) = .
2 + cn
car X et Y sont indépendantes, puis : •Ainsi, puisque Sn prend ses valeurs dans {0, ..., n}, on a :
n
X n
P (X 6= Y ) = 1 − P (X = Y ) = 1 −
X
P (X = k)P (Y = k). P (Xn+1 = 1) = P (Sn = k)P(Sn =k) (Xn+1 = 1)
k=1 k=0
Notons, par commodité, pour tout k ∈ {1, ..., n}, pk = n
X 1 + ck
P (X = k) et qk = P (Y = k). = P (Sn = k)
n n k=0
2 + cn
Puisque P (Y = k) = 1, on a :
X X
P (X = k) = n n
1 X X 
k=1 k=1 = P (Sn = k) +c kP (Sn = k)
2 + cn k=0 k=0
 n
X   n
X  | {z } | {z }
2P (X 6= Y ) = 1 − pk qk + 1 − pk qk =1 = E(Sn )
k=1 k=1
1 + cE(Sn )
n
X n n
 X n  = .
2 + cn
X X
= pk − pk qk + qk − pk qk
k=1 k=1 k=1 k=1 c) Notons, pour tout n de N∗ , P(n) la propriété :
n  1
X  « P (Xn = 1) = P (Xn = 0) = » .
= pk (1 − qk ) + qk (1 − pk ) . 2
k=1 Raisonnons par récurrence forte.
En utilisant a), avec x = pk et y = qk , on déduit :
? Initialisation : d’après a), on a la propriété P(1).
n
? Hérédité : supposons, pour un n de N∗ fixé, les propriétés
X
2P (X 6= Y ) > |pk − qk |,
k=1 P(1), . . . , P(n). Montrons P(n + 1).
et on conclut à l’inégalité demandée : Pour tout k ∈ {1, ..., n}, d’après la propriété P(k),
n
1X 1
6 Y)>
P (X = |pk − qk |. E(Xk ) = 0 × P (Xk = 0) + 1 × P (Xk = 1) = .
2 k=1 2
n
n
28.11 Donc : E(Sn ) = .
X
E(Xk ) =
2
a) •Loi de X1 : k=1

La va X1 prend ses valeurs dans {0, 1}. Ainsi, d’après b) :


n
Puisque l’urne ne contient qu’une boule blanche et une boule 1 + cE(Sn ) 1+c
1 P (Xn+1 = 1) = = 2 = 1.
noire, alors : P (X1 = 1) = P (X1 = 0) = . 2 + cn 2 + cn 2
2
•Loi de X2 : Enfin, puisque Xn+1 (Ω) = {0, 1},
1
- La va X2 prend ses valeurs dans {0, 1}. P (Xn+1 = 0) = 1 − P (Xn+1 = 1) = .
2
- On a : P (X2 = 0) = P (X1 = 0)P(X1 =0) (X2 = 0) D’où la propriété P(n + 1).
+ P (X1 = 1)P(X1 =1) (X2 = 0).
? Conclusion : On conclut que, pour tout n de N∗ :
Or, si (X1 = 0), l’urne contient, avant le deuxième tirage,
1 boule blanche et 1 + c boules noires, donc : 1
Xn (Ω) = {0, 1} et P (Xn = 1) = P (Xn = 0) = .
1+c 2
P(X1 =0) (X2 = 0) = .
2+c
De même, si (X1 = 1), l’urne contient, avant le deuxième 28.12
tirage, 1 + c boules blanches et 1 boule noire, donc :
1 a) •Loi de Xk :
P(X1 =1) (X2 = 0) = .
2+c La va Xk prend ses valeurs dans {0, 1}.
1 1+c 1 1 1
D’où : P (X2 = 0) = × + × = . L’événement (Xk = 1) est réalisé lorsque la boîte numéro
2 2+c 2 2+c 2 k contient le jeton numéro k. Or, il y a n! répartitions pos-
1 sibles, chaque répartition est équiprobable, et il y a 1×(n−1)!
Puis : P (X2 = 1) = 1 − P (X2 = 0) = .
2 répartitions réalisant l’événement (Xk = 1).
1 1 × (n − 1)! 1
On conclut : P (X2 = 1) = P (X2 = 0) = . On en déduit : P (Xk = 1) = = .
2 n! n

466
Corrigés des exercices

n−1

CORRIGÉS
Et donc : P (Xk = 0) = 1 − P (Xk = 1) = .
n n
X k2
•On a : E(N 2 ) =
n+1
1 k=0
E(Xk ) = 0 × P (Xk = 0) + 1 × P (Xk = 1) = ,
n 1 n(n + 1)(2n + 1) n(2n + 1)
1 =× = ,
E(Xk2 )= 02
× P (Xk = 0) + × P (Xk = 1) = ,
12 n+1 6 6
n n(n + 2)
donc : V (N ) = E(N 2 ) − E(N ) = .
2
n−1
et donc : V (Xk ) = E(Xk2 ) − E(Xk ) = .
2
12
n2 b) 1) •Loi de Xi :
b) Calculons Cov(Xk , X` ) = E(Xk X` ) − E(Xk )E(X` ). La va Xi prend ses valeurs dans {0, 1}.
Les va Xk et X` prennent leurs valeurs dans {0, 1}, donc : Soit k ∈ {1, ..., n}. Calculons P(N =k) (Xi = 1). Sachant que
E(Xk X` ) = 0 × 0 × P (Xk = 0, X` = 0) (N = k), on
ntire une poignée de k jetons dans l’urne U2 ; il
y a donc résultats possibles, chaque résultat est équi-
+ 0 × 1 × P (Xk = 0, X` = 1) k
+ 1 × 0 × P (Xk = 1, X` = 0) probable ; l’événement (Xi = 1) est réalisé si on tire le jeton
n − 1
+ 1 × 1 × P (Xk = 1, X` = 1) numéro i : il y a donc 1 × résultats réalisant cet
k−1
= P (Xk = 1, X` = 1). événement.

L’événement (Xk = 1, X` = 1) est réalisé lorsque les boîtes Ainsi :


n − 1
numéro k et ` contiennent le jeton de même numéro. Or, il y a
n! répartitions possibles, chaque répartition est équiprobable, k−1
P(N =k) (Xi = 1) = n
et il y a 1 × 1 × (n − 2)! répartitions réalisant l’événement
(Xk = 1, X` = 1). k
(n − 1)! k!(n − k)! k
On en déduit : =  × = .
(k − 1)! (n − 1) − (k − 1) ! n! n
1 × 1 × (n − 2)! 1
P (Xk = 1, X` = 1) = = . On
n! n(n − 1)  en déduit, en utilisant le système complet d’événements
(N = k) ; k ∈ {0, ..., n} :
1 1 1
Ainsi : Cov(Xk , X` ) = − 2 = 2 . n
n(n − 1) n (n − 1)
X
n P (Xi = 1) = P (N = k)P(N =k) (Xi = 1)
c) Par définition des va, on peut écrire : k=0
S = X1 + · · · + Xn . = P (N = 0) P(N =0) (Xi = 1)
•Par linéarité de l’espérance :
| {z }
=0
1 n
E(S) = E(X1 ) + · · · + E(Xn ) = n ×= 1. X
n + P (N = k)P(N =k) (Xi = 1)
•Les va Xk ne sont pas mutuellement indépendantes, donc : k=1
n n n
1 k 1
Cov(Xk , X` ).
X X X X
V (S) = V (Xk ) + 2 = = k
k=0
n+1n n(n + 1) k=0
k=1 16k<`6n

1 1 n(n + 1) 1
Or, toutes les covariances sont égales (égales à 2 ), = × = .
n (n − 1) n(n + 1) 2 2
n n(n − 1) 1 1
et il y a = termes dans la deuxième somme. Puis : P (Xi = 0) = 1 − P (Xi = 1) = 1 − = .
2 2 2 2
Donc : V (S) = n ×
n−1
+2×
n(n − 1)
× 2
1 Ainsi :
n2 2 n (n − 1) 1
n−1 1 E(Xi ) = 0×P (Xi = 0) + 1×P (Xi = 1) = P (Xi = 1) =
= + = 1. 2
n n 1
2 2 2
E(Xi ) = 0 ×P (Xi = 0)+1 ×P (Xi = 1) = P (Xi = 1) =
2
28.13 2 1  1 2 1
2
V (Xi ) = E(Xi ) − E(Xi ) = − = .
a) •Loi de N : 2 2 4
n
2) •Par définition des va : Xi = N .
X
La va N prend ses valeurs dans {0, ..., n}.
i=1
Chaque jeton de U1 a la même probabilité d’être tiré. Donc :
1 •Donc :
∀k ∈ {0, ..., n}, P (N = k) = . n
X  Xn
Cov(Xi , Xj ).
X
n+1 V (N ) = V Xi = V (Xi ) + 2
•On a : i=1 i=1 16i<j6n
n
E(N ) =
X k
=
1
×
n(n + 1) n
= , Par raison de symétrie, les va Xi ont même loi, et toutes les
k=0
n+1 n+1 2 2 variances sont égales et toutes les covariances sont égales.

467
Chapitre 28 – Couples de variables aléatoires

n
Donc : V (N ) = nV (X1 ) + 2 Cov(X1 , X2 ) d’où : Si X vaches choisissent l’étable numéro 1, alors 100 − X
2 vaches choisissent l’étable numéro 2.
n(n + 2)

n On en déduit :
V (N ) − nV (X1 ) 4 = 1 .
Cov(X1 , X2 ) = n = 12
E = (X 6 n) ∩ (100 − X 6 n) = (100 − n 6 X 6 n).
2 n(n − 1) 12
2 Ainsi : P (E) = P 100 − n 6 X 6 n

Ainsi, pour tous i, j ∈ {1, ..., n} tels que i 6= j : 
= P 50 − n 6 X − 50 6 n − 50
1
Cov(Xi , Xj ) = .
   
12 = P X − 50 6 n − 50 = P X − E(X) 6 n − 50
n  
c) On a alors : S = iXi . = 1 − P X − E(X) > n − 50 .
X

D’après l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev, on a :


i=1
•Par linéarité de l’espérance :    
n n P X − E(X) > n − 50 6 P X − E(X) > n − 50
X 1X n(n + 1)
E(S) = iE(Xi ) = i= .
2 4 V (X) 25
i=1 i=1 6 = .
(n − 50)2 (n − 50)2
•On a :
n 25
Cov(iXi , jXj ) On obtient donc : P (E) > 1 − .
X X
V (S) = V (iXi ) + 2 (n − 50)2
Il en résulte :
i=1 16i<j6n
n
25
i j Cov(Xi , Xj )
X X
2
= i V (Xi ) + 2 (∗) ⇐= 1 − > 0.95
i=1 16i<j6n (n − 50)2
n 25
1X 2 1 X ⇐⇒ 6 1 − 0.95 = 0.05
= i +2× ij. (n − 50)2
4 i=1 12 16i<j6n r
25
⇐⇒ n > 50 + ' 72.3.
Or : 0.05
n  j−1 On en déduit que, pour n = 73, chaque vache trouve une
place avec une probabilité supérieure à 95%.
X X X 
ij = j i
28.15
16i<j6n j=2 i=1
n n n
X j 2 (j − 1) 1  X 3 X 2 a) •On a, par propriétés de la covariance et de l’espérance :
= = j − j
j=2
2 2 j=1 j=1
 
Cov (X, Y ) = E X − E(X) Y − E(Y )

1  n2 (n + 1)2 n(n + 1)(2n + 1) 
= −   
2 4 6 = E (X + a) − E(X) + a Y − E(Y )
n(n − 1)(3n + 2)(n + 1)  
= .
  
24 = E (X + a) Y − E(Y ) − E(X) + a E Y − E(Y )
| {z }
=0
Donc :   
= E (X + a) Y − E(Y ) .
1 n(n + 1)(2n + 1)
V (S) = ×
4 6
•De même, en échangeant les rôles deX et Y et les rôles de
1 n(n − 1)(3n + 2)(n + 1)
×
+ a et b : Cov (X, Y ) = E X − E(X) (Y + b) .
6 24
n(n + 1)(3n2 + 11n + 4) b) On a, d’après la deuxième formule obtenue en a), en rem-
= . plaçant b par −f E(X) :

144
 
Cov X, f (X) = E X − E(X) f (X) − f E(X)
 
.
28.14
•Notons X le nombre de vaches qui choisissent l’étable nu- Comme f est croissante, on a, pour tout ω ∈ Ω :
méro 1. Puisque les 100 vaches choisissent une étable de fa- si X(ω) > E(X), alors f X(ω) > f E(X)
 
çon indépendante les unes des autres, et que la probabilité
si X(ω) 6 E(X), alors f X(ω) 6 f E(X) ,
 
1
de choisir l’étable numéro 1 est égale à , on en déduit que
 2 1 donc :
   
X(ω) − E(X) f X(ω) − f E(X) > 0.
X suit la loi binomiale de paramètre 100, .
Ainsi, la variable aléatoire X − E(X) f (X) − f E(X)
  
2
1 1 1 est à valeurs positives ou nulles.
Ainsi : E(X) = 100 × = 50 , V (X) = 100 × × = 25.
2 2 2 D’après le cours, on déduit que son espérance est > 0 et on
•Notons E l’événement : « chaque vache trouve une place ». conclut : Cov X, f (X) > 0.
Il s’agit donc de déterminer n tel que : P (E) > 0.95 (*).

468
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
28.16 Soit k ∈ {0, ..., n}. On a :
a) La va X suit la loi binomiale de paramètre (n, p). P (S = k)
D’après le cours : E(X) = np et V (X) = np(1 − p). k
b) 1) La loi conditionnelle de Z sachant (Y = k) est la loi
X
= P (X = i, Z = k − i)
binomiale de paramètre (k, p). i=0
2) •Puisque Y = n − X, la va Y suit la loi binomiale de k
paramètre (n, 1 − p). X
= P (Y = n − i, Z = k − i)
•Déterminons la loi de Z. i=0
La va Z prend ses valeurs dans {0, ..., n}. k
Soit i ∈ {0, ..., n}. Alors, par la formule des probabilités to-
X
= P (Y = n − i)P(Y =n−i) P (Z = k − i)
tales : n i=0
X
P (Z = i) = P (Y = k) P(Y =k) (Z = i) k  n − i
X n 
k=0 | {z } = (1 − p)n−i pi pk−i (1 − p)(n−i)−(k−i)
= 0 si k < i n−i k−i
n   i=0
n k
pi (1 − p)k−i .
X
= (1 − p)k pn−k k 
k i X n n − i k
k=i = p (1 − p)2n−i−k .
Or, pour tout k ∈ {i, ..., n} : i=0
n−i k−i
nk n! k! n!
= =
k i k!(n − k)! i!(k − i)! (n − k)!i!(k − i)! Comme précédemment, on montre :
n! (n − i)! nn − i  n n − i nk
=  = . ∀i ∈ {0, ..., k}, = .
i!(n − i)! (k − i)! (n − i) − (k − i) ! i k−i n−i k−i k i
Ainsi : Ainsi :
P (Z = i) k  
n  n k
n − i
n X X
= (1 − p)2k−i pn−k+i P (S = k) = pk (1 − p)2n−2k (1 − p)k−i
i k=i k − i k i=0
i
n n−i n k
X n − i
= (1 − p)2`+i pn−` = pk (1 − p)2n−2k 1 + (1 − p)
Newton k
`=k−i i `=0 `
n k n−k
n n−i
X n − i ` = p(2 − p) (1 − p)2 .
= (1 − p)i pi (1 − p)2 p(n−i)−` k
i `=0
`
n n−i
= (1 − p)i pi (1 − p)2 + p Puisque 1 − (1 − p)2 = 2p − p2 = p(2 − p), on en déduit que
Newton i
n n−i S suit la loi binomiale de paramètre n, p(2 − p) .
= (p − p2 )i 1 − (p − p2 ) .
i Remarque : Là encore, on peut retrouver ce résultat par un
raisonnement direct (et sans calcul !).
Ainsi, la va Z suit la loi binomiale de paramètre n, p(1−p) .

Tout se passe comme si l’élève répond deux fois à chaque
D’après le cours : E(Z) = np(1 − p). question, et que la question est validée s’il donne au moins
Remarque : On peut retrouver ce résultat par un raisonne- une fois la bonne réponse.
ment direct (et sans calcul !). On réalise donc une succession de n épreuves de Bernoulli,
dont la probabilité d’échec est (1 − p)2 et dont la probabilité
Tout se passe comme si l’élève répond deux fois à chaque
de succès est donc 1 − (1 − p)2 = p(2 − p).
question. La va Z compte le nombre de questions mal ré-
pondues la première fois, puis correctement répondues la se- Ainsi, la va S, qui correspond au nombre
 de succès, suit la
conde fois. On réalise donc une succession de n épreuves de loi binomiale de paramètre n, p(2 − p) .
Bernoulli, dont la probabilité de succès est (1 − p)p.
Remarque : Les va X et Z n’étant pas indépendantes (car
Ainsi, la va Z, qui correspond au nombre
 de succès, suit la P (X = n, Z = n) = 0 6= P (X = n)P (Z = n)), on ne peut
loi binomiale de paramètre n, (1 − p)p . pas utiliser le résultat de l’exercice 28.11.
c) •La va S représente le nombre de bonnes réponses don- En revanche, on a :
nées lors des deux saisies.
•Déterminons la loi de S. E(X + Z) = E(X) + E(Z) = np + np(1 − p)

La va S prend ses valeurs dans {0, ..., n}, puisque = np(2 − p) = E(S).
0 6 X + Z 6 n.

469
Chapitre 29 – Espaces préhilbertiens réels

Espaces Chapitre 29
préhilbertiens réels
Espaces préhilbertiens réels

Plan
Les méthodes à retenir 471
Thèmes abordés dans les exercices
• Montrer qu’une certaine application est un produit scalaire
Vrai ou faux ? 476
• Trouver une base orthogonale, une base orthonormale, d’un
Les énoncés des exercices 477
espace vectoriel euclidien
Du mal à démarrer ? 479
Vrai ou faux, les réponses 481 • Former la matrice, dans une base orthonormale, d’un pro-
Les corrigés des exercices 482 jecteur orthogonal, d’une symétrie orthogonale
• Obtention d’inégalités, par utilisation de l’inégalité de Cau-
chy et Schwarz, de l’inégalité triangulaire
• Matrice et déterminant de Gram
• Calculs, dans E3 , de produits scalaires, de produits vecto-
riels, de produits mixtes, d’angles.
Par commodité, on utilise les
abréviations suivantes :
ev : espace vectoriel
Points essentiel s du cours
pour la résolution des exercices
sev : sous-espace vectoriel
• Définitions de : produit scalaire, famille orthogonale, famille
b.o.n. : base orthonormale orthonormale, orthogonal d’une partie
On note : • Inégalité de Cauchy et Schwarz, inégalité triangulaire
E2 (resp. E3 ) pour désigner • Toute famille orthogonale à vecteurs tous non nuls est libre
un ev euclidien orienté • Définition d’un projecteur orthogonal
de dimension 2 (resp. 3) • Théorème de projection orthogonale sur un sev de dimen-
sion finie dans un espace préhilbertien réel
• Définitions et propriétés, dans E3 , du produit scalaire, du
produit vectoriel, du produit mixte.

470
Les méthodes à retenir

Les méthodes à retenir


Méthode

Revenir à la définition d’un produit scalaire sur un espace vectoriel


Pour montrer qu’une ap-
réel.
plication E × E −→ R
➟ Exercices 29.2, 29.3
est un produit scalaire

Exemple
•On a, pour tout (P, Q) ∈ E × E :
n
X n
X
Soit n ∈ N∗ . On note E = Rn [X] ϕ(Q, P ) = Q(k)P (k) = P (k)Q(k) = ϕ(P, Q),
et ϕ : E × E −→ R l’application définie, k=0 k=0
pour tout (P, Q) ∈ E × E par : donc ϕ est symétrique.
n
X •On a, pour tous α ∈ R, P, Q, R ∈ E :
ϕ(P, Q) = P (k)Q(k). n n
k=0
X X 
ϕ(P, αQ + R) = P (k)(αQ + R)(k) = P (k) αQ(k) + R(k)
Montrer que ϕ est un produit scalaire k=0 k=0
sur E. n
X n
X
=α P (k)Q(k) + P (k)R(k) = αϕ(P, Q) + ϕ(P, R),
k=0 k=0
donc ϕ est linéaire par rapport à la seconde place.
Puisque ϕ est symétrique et est linéaire par rapport à la seconde place,
ϕ est bilinéaire.
n
•On a, pour tout P ∈ E : ϕ(P, P ) =
X 2
P (k) > 0.
k=0
n
•Soit P ∈ E tel que ϕ(P, P ) = 0. On a alors : P (k) = 0, donc :
X 2

k=0
| {z }
>0
∀k ∈ {0, ..., n}, P (k) = 0. Ainsi, le polynôme P est de degré 6 n et
s’annule en n + 1 points deux à deux distincts (les réels 0, 1, ..., n),
donc : P = 0.
On conclut que ϕ est un produit scalaire sur E.

Méthode

Faire intervenir le produit scalaire et remplacer ||x||2 par (x | x).


Pour calculer la norme
euclidienne d’un vec-
➟ Exercice 29.10
teur x

471
Chapitre 29 – Espaces préhilbertiens réels

Exemple
On a, par définition de la norme associée à un produit scalaire :
Dans E = C([0 ; 2π], R) muni du pro-  Z 2π 1/2
||f || = (f | f )1/2 = cos2 x dx .
duit scalaire 0
Pour effectuer ce calcul d’intégrale, on linéarise :
Z 2π
(f, g) 7−→ (f | g) = f g,
1 + cos 2x sin 2x i2π
Z 2π Z 2π hx
0
cos2 x dx = dx = + = π,
calculer ||f ||, où : 0

0 2 2 4 0

et on conclut : ||f || = π.
f : [0 ; 2π] −→ R, x 7−→ cos x.

Méthode

Essayer de faire le produit scalaire avec un vecteur orthogonal à presque


Dans la manipulation
tous les termes de la combinaison linéaire.
d’une combinaison li-
néaire de vecteurs, pour
faire disparaître tous les
termes sauf l’un d’eux

Exemple
On a, pour tout k ∈ {1, ..., n} :
Soient E, (. | .) un espace préhilbertien,

 n 
n ∈ N , (e1 , ..., en ) une famille orthogo-
X
∗ (ek | y) = ek (ei | x)2 ei
n i=1
nale de E, x ∈ E et y =
X
(ei | x)2 ei . n
X
i=1 = (ei | x)2 (ek | ei ) = (ek | x)2 ||ek ||2 > 0.
Montrer :
i=1
| {z }
= 0 si i6=k
∀k ∈ {1, ..., n}, (ek | y) > 0.

Méthode
• Utiliser la définition del’orthogonal F ⊥ d’un sev F de E :
Pour manipuler des or- F ⊥ = y ∈ E ; ∀f ∈ F, (f | y) = 0 .
thogonaux de sev d’un • Utiliser les propriétés du cours sur l’orthogonalité, en particu-
ev E muni d’un produit lier :
scalaire F ⊂ F ⊥⊥ , F ⊂ G =⇒ G⊥ ⊂ F ⊥ .
➟ Exercices 29.8, 29.9

Exemple
•Soit x ∈ F .
Soient E un espace préhilbertien réel, F On a, par définition de F ⊥ : ∀y ∈ F ⊥ , (x | y) = 0,
un sev de E tel que F ⊕ F ⊥ = E. donc, par définition de F ⊥⊥ : x ∈ F ⊥⊥ .
Montrer : F = F ⊥⊥ . Ceci montre : F ⊂ F ⊥⊥ .

472
Les méthodes à retenir

•Réciproquement, soit x ∈ F ⊥⊥ .
Puisque F ⊕ F ⊥ = E, il existe u ∈ F, v ∈ F ⊥ tels que x = u + v.
On a : v = x − u, x ∈ F ⊥⊥ , u ∈ F ⊂ F ⊥⊥
donc, puisque F ⊥⊥ est un sev de E : v ∈ F ⊥⊥ .
Ainsi : v ∈ F ⊥ ∩ F ⊥⊥ = {0}, donc v = 0, puis : x = u + v = u ∈ F .
Ceci montre : F ⊥⊥ ⊂ F.
On conclut : F = F ⊥⊥ .

Méthode

Pour montrer qu’un vec-


teur x, d’un ev E • Essayer de montrer : ||x||2 = 0.
muni d’un produit sca- • Essayer de montrer : ∀y ∈ E, (x | y) = 0.
laire (. | .) et de la norme ➟ Exercices 29.10, 29.11
euclidienne associée ||.||,
est nul

Exemple
On a :
n n n
2  X  2
Soient E un espace préhilbertien réel,
X X
x− (ei | x)ei = ||x||2 − 2 x (ei | x)ei + (ei | x)ei
n ∈ N∗ , (e1 , ..., en ) une famille ortho- i=1 i=1 i=1
normale de E, x ∈ E. n
X n
X
On suppose : = ||x||2 − 2 (ei | x)2 + (ei | x)2
i=1 i=1
n
n
X
||x||2 6 (ei | x)2 . X
= ||x||2 − (ei | x)2 6 0,
i=1
i=1
Montrer :
n n n
donc : = 0, puis : x − (ei | x)ei = 0, et enfin :
X X X
x= (ei | x)ei . x− (ei | x)ei
i=1 i=1 i=1
n
X
x= (ei | x)ei .
i=1

Méthode

Essayer d’utiliser l’inégalité de Cauchy et Schwarz ou l’inégalité trian-


Pour obtenir une inéga-
gulaire.
lité, en algèbre, en ana-
➟ Exercice 29.6
lyse, en géométrie, fai-
sant intervenir des car-
rés ou des racines car-
rées

473
Chapitre 29 – Espaces préhilbertiens réels

Exemple
En appliquant l’inégalité de Cauchy et Schwarz, dans Rn usuel, aux
Soient n ∈ N∗ , a1 , ..., an ∈ R. Montrer : deux vecteurs u = (1, ..., 1) et v = (a1 , ..., an ), on a :
n
X 2 n
X (u | v)2 6 ||u||2 ||v||2 ,
ai 6n a2i . n n
X 2
c’est-à-dire :
i=1 i=1
X
ai 6n a2i .
i=1 i=1

Méthode
• Si l’on connaît F ⊥ , décomposer un vecteur quelconque de E sur
Pour former la matrice F et F ⊥ .
d’un projecteur orthogo- • Déterminer une b.o.n. (v1 , ...vp ) de F , puis appliquer la formule
nal sur un sev F de E du cours donnant le projeté orthogonal pF (x) d’un vecteur quel-
p
conque x de E sur F : pF (x) =
X
(ek | x)ek .
k=1
➟ Exercice 29.5

Exemple
•D’abord, il est clair que F et G sont bien des sev de E.
Soient A ∈ F, B ∈ G. On a : (A | B) = tr (A> B).
Soit n ∈ N − {0, 1}. Puisque A est triangulaire supérieure, A> est triangulaire inférieure.
On munit E = Mn (R) de son produit Puisque A> et B sont triangulaires inférieures et que les termes dia-
scalaire canonique, et on considère les gonaux de B sont tous nuls, la matrice produit A> B est triangulaire
sev F = Tn,s (R) des matrices triangu- inférieure et ses termes diagonaux sont tous nuls, donc : tr (A> B) = 0.
laires supérieures et G = T0n,i (R) le sev
des matrices triangulaires inférieures à Ceci montre : G ⊂ F ⊥ .
termes diagonaux tous nuls. n(n − 1)
D’autre part : dim (G) = et :
2
Montrer G = F ⊥ et en déduire le n(n + 1) n(n − 1)
projeté orthogonal sur F de la matrice dim (F ⊥ ) = dim (E) − dim(F ) = n2 − = .
2 2
M = (1) dont tous les termes sont égaux On conclut : G = F ⊥ .
à 1.
•On a :
1 ... 1 1 (1) 0 (0)
     

M =  .. ..  =  ..
. + ..
. ,
. . 
   
(1)
1 ... 1 (0) 1 (1) 0
| {z } | {z }
∈F ∈G

donc le projeté orthogonal de M sur F est la première des deux matrices


de la somme ci-dessus.

474
Les méthodes à retenir

Méthode

Utiliser les propriétés du cours sur ces produits.


Pour manipuler le pro-
duit scalaire, le produit En particulier, la formule du double produit vectoriel est utile :
vectoriel et le produit a ∧ (b ∧ c) = (a · c) b − (a · b) c.
mixte dans E3 ➟ Exercice 29.1

Exemple
•Si v = 0, la formule est évidente.
•Si v 6= 0 et si w est colinéaire à v, alors il existe λ ∈ R tel que w = λv,
Démontrer la formule du double produit d’où : u ∧ (v ∧ w) = u ∧ 0 = 0
vectoriel, pour tout (u, v, w) ∈ E33 :
et (u · w)v − (u · v)w = λ(u · v)v − λ(u · v)v = 0,
u ∧ (v ∧ w) = (u · w)v − (u · v)w. donc la formule est vraie.
•Supposons (v, w) libre.
D’après le procédé d’orthonormalisation de Schmidt, il existe une base
orthonormée (I, J, K) de E3 et α, β, γ, a, b, c ∈ R tels que :
v = αI, w = βI + γJ, u = aI + bJ + cK.
On a alors, d’une part : v ∧ w = αγK, d’où :
u ∧ (v ∧ w) = (aI + bJ + cK) ∧ (αγK) = −aαγJ + bαγI,
et, d’autre part :
(u · w)v − (u · v)w = (aβ + bγ)αI − (aα)(βI + γJ) = bγαI − aαγJ,

et on conclut à l’égalité voulue.

Méthode

Calculer le produit scalaire x · y, ce qui permet d’obtenir cos (x,


[ y), et
Pour calculer l’angle de
éventuellement, calculer x ∧ y, pour décider de l’orientation.
deux vecteurs non nuls
➟ Exercice 29.1
x, y de E2 ou de E3

Exemple

→x ·− →y 1·2+3·1 5 1
On a : cos α = = √ √ = √ = √ .
||x|| ||y|| 12 + 32 22 + 12 5 2 2
Calculer, dans R2 usuel, l’angle α des
1 2
deux vecteurs D’autre part : −
→ −

[x, y]= = −5 < 0.
3 1


x = (1, 3), −

y = (2, 1). π
On conclut : α=− [2π].
4

475
Chapitre 29 – Espaces préhilbertiens réels

Vrai ou Faux ?
29.1 L’application (x1 , y1 ), (x2 , y2 ) −7 → x1 x2 + y1 y2 est un produit scalaire sur R2 . V F


29.2 On a, pour tous éléments x, y d’un espace vectoriel réel muni d’un produit scalaire (. | .) V F
1
et de la norme associée ||.|| : (x | y) = ||x + y||2 − ||x − y||2 .

2

29.3 Pour deux vecteurs x, y d’un espace vectoriel préhilbertien E, (. | .) , si (x | y) = 0, alors : V F




x = 0 ou y = 0.

29.4 Pour tous vecteurs x, y d’un espace préhilbertien E, (. | .) , on a : (x | y)2 6 ||x||2 ||y||2 . V F


29.5 Pour tout sev V de dimension finie d’un espace préhilbertien E, les sev V et V ⊥ sont V F
supplémentaires dans E.

29.6 Toute famille orthogonale est libre. V F

29.7 Si E, (. | .) est un espace vectoriel euclidien, B une base de E, x, y ∈ E, X = MatB (x), V F




Y = MatB (y), alors : (x | y) = X > Y .

29.8 Si (e1 , ..., en ) est une base orthonormale d’un espace vectoriel euclidien E, alors, pour V F
n
tout x ∈ E : x = (ei | x)ei .
X

i=1

29.9 Si un vecteur x d’un espace préhilbertien E, (. | .) vérifie (x | y) = 0 pour tout vecteur V F




y de E, alors x = 0.

29.10 Si deux sev F, G d’un espace préhilbertien E, (. | .) vérifient F ⊂ G, alors G⊥ ⊂ F ⊥ . V F




476
Énoncés des exercices

Énoncés des exercices


29.1 Un vecteur de E3 faisant un même angle avec trois vecteurs donnés
Soient a, b, c ∈ E3 − {0}.
On note : a0 = b ∧ c, b0 = c ∧ a, c0 = a ∧ b, v = ||a|| a0 + ||b|| b0 + ||c|| c0
et on suppose v 6= 0.
Montrer que v fait avec a, b, c des angles égaux, c’est-à-dire montrer que :

cos (v,
[ a) = cos (v,
[ b) = cos (v,
[ c).

29.2 Exemple d’endomorphismes adjoints dans le contexte de l’analyse

On note E = C([0 ; 1], R) muni du produit scalaire (. | .) défini, pour tout (f, g) ∈ E 2 , par :
Z 1
(f | g) = f g.
0

On note, pour toute f ∈ E et tout x ∈ [0 ; 1] :


Z x Z 1
U (f )(x) = f (t) dt, V (f )(x) = f (t) dt.
0 x
a) Vérifier que les applications U et V sont des endomorphismes du R-ev E.
b) Montrer : ∀(f, g) ∈ E 2 , U (f ) g = f V (g) .
 

29.3 Exemple de produit scalaire sur un espace vectoriel de polynômes


Soit n ∈ N∗ . On note E = Rn [X] et ϕ : E × E −→ R l’application définie par :
Xn
∀(P, Q) ∈ E × E, ϕ(P, Q) = P (k) (0)Q(k) (0).
k=0

a) Vérifier que ϕ est un produit scalaire sur E.


b) 1) Calculer, pour tout (i, j) ∈ {1, ..., n}2 , ϕ(Xi , Xj ).
2) En déduire une base orthonormale de (E, ϕ).

29.4 Orthogonalité entre Sn (R) et An (R)


Soit n ∈ N∗ . On munit Mn (R) de son produit scalaire canonique
(M, N ) 7−→ (M | N ) = tr (M > N ).
a) Montrer que Sn (R) et An (R) sont deux sev supplémentaires orthogonaux dans Mn (R).
b) 1) Pour toute M ∈ Mn (R), calculer la distance d M, Sn (R) en fonction de M.


n
2) Exemple : Pour M = Ei1 , calculer d M, Sn (R) .
X 
i=1

477
Chapitre 29 – Espaces préhilbertiens réels

29.5 Former la matrice d’un projecteur orthogonal dans une base orthonormale

Former la matrice, dans la base canonique de R4 usuel, du projecteur orthogonal p sur le


sous-espace vectoriel F défini par :

n x1 + 2x2 + 3x3 + 4x4 = 0 o
F = (x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ R4 ; .
x + 3x + 5x + 7x = 0
1 2 3 4

29.6 Exemple d’obtention d’inégalité par utilisation de l’inégalité de Cauchy et Schwarz


Montrer que, pour tout polynôme P ∈ R[X] à coefficients tous > 0, et pour tout

(x, y) ∈ (R+ )2 , on a :
2
P ( xy ) 6 P (x)P (y).

29.7 Étude de l’endomorphisme x 7−→ x + a ∧ x de E3

Soit a ∈ E3 . On note : f : E3 −→ E3 , x 7−→ f (x) = x + a ∧ x.


Montrer : f ∈ GL(E3 ) et exprimer f −1 (y) en fonction de y, pour tout y ∈ E3 .
29.8 Étude d’orthogonaux de sous-espaces vectoriels
Soient E un R-espace vectoriel, (. | .) un produit scalaire sur E, F , G des sous-espaces
vectoriels de E tels que : F ⊂ G⊥ et F + G = E.
Démontrer : G⊥ = F et F ⊥ = G.
n
29.9 Étude de l’application x 7−→
X
(ei | x)ei
i=1
Soit E, (. | .) un espace vectoriel euclidien, n = dim (E).


a) Soit F = (e1 , ..., en ) ∈ E n . On considère l’application


Xn
f : E −→ E, x 7−→ f (x) = (ei | x)ei .
i=1

1) Vérifier que f est un endomorphisme de l’espace vectoriel E.


2) Montrer : Ker (f ) = F ⊥ et Im (f ) = Vect (F).
3) En déduire que f est bijective si et seulement si F est une base de E.
b) En déduire que, si E est de dimension finie, en notant B = (e1 , ..., en ) une base de E,
on a : ∀(c1 , ..., cn ) ∈ Rn , ∃ !v ∈ E, ∀i ∈ {1, ..., n}, (ei | x) = ci .

29.10 Condition suffisante pour une base orthonormale


Soient E, (. | .) un espace vectoriel muni d’un produit scalaire, n ∈ N∗ , (e1 , ..., en ) ∈ E n .


∀i ∈ {1, ..., n}, ||ei || > 1


On suppose : X n

∀x ∈ E,

 (ei | x)2 = ||x||2 .
i=1
Démontrer que (e1 , ..., en ) est une base orthonormale de E.
29.11 Toute application conservant le vecteur nul et la norme euclidienne est linéaire
Soient E, F deux R-espaces vectoriels dont chacun est muni d’un produit scalaire,
||.||E , ||.||F les normes associées, f : E −→ F une application telle que f (0) = 0 et :
∀(x, y) ∈ E 2 , ||f (x) − f (y)||F = ||x − y||E .
Démontrer que f est linéaire.

478
Du mal à démarrer ?

29.12 Caractérisation des projecteurs orthogonaux parmi les projecteurs


Soient E un espace préhilbertien et p un projecteur de E. Montrer :
Ker (p) ⊥ Im (p) ⇐⇒ ∀x ∈ E, ||p(x)|| 6 ||x|| .


29.13 Matrice et déterminant de Gram


Soit E un espace vectoriel euclidien. Pour n ∈ N∗ et (x1 , ..., xn ) ∈ E n , on note :

G(x1 , ..., xn ) = (xi | xj ) 16i,j6n ∈ Mn (R) et γ(x1 , ..., xn ) = det G(x1 , ..., xn ) .
 

a) Établir : rg G(x1 , ..., xn ) = rg (x1 , ..; , xn ).




(x1 , ..., xn ) lié ⇐⇒ γ(x1 , ..., xn ) = 0


(
b) Montrer :
(x1 , ..., xn ) libre ⇐⇒ γ(x1 , ..., xn ) > 0.
c) On suppose ici (x1 , ..., xn ) libre. Soient X = Vect (x1 , ..., xn ), x ∈ E, pX (x) le projeté
orthogonal de x sur X, d = ||x − pF (x)|| la distance de x à X.
 γ(x, x , ..., x ) 1/2
Montrer : d =
1 n
.
γ(x1 , ..., xn )
29.14 Étude de projecteurs orthogonaux
Soient E, (. | .) un espace vectoriel euclidien, ||.|| la norme associée, p, q deux projecteurs


orthogonaux tels que : ∀x ∈ E, ||p(x)||2 + ||q(x)||2 6 ||x||2 .


Montrer que p ◦ q = q ◦ p = 0 et que p + q est un projecteur orthogonal.
On pourra utiliser le résultat de l’exercice 29.12
29.15 Exemple d’intervention du produit scalaire canonique sur Mn (R)
Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R) telle que A> A = A2 . Montrer : A> = A.

Du mal à démarrer ?
29.1 Pour évaluer cos (v, \ a), calculer v · a et obtenir : De même pour V , en remarquant que, pour toute
v · a = ||a|| [b, c, a], d’où : f ∈ E, −V (f ) est une primitive de f .

cos (v,
\ a) =
v·a
=
[b, c, a]
. b) Utiliser une intégration par parties.
||v|| ||a|| ||v||
29.3 a) Immédiat.
29.2 a) Montrer successivement :
b) 1) Calculer (Xi )(k) en séparant en cas k < i,
– pour toute f ∈ E et tout x ∈ [0 ; 1], U (f )(x) existe k = i, k > i, puis calculer (Xi )(k) (0) en séparant
– pour toute f ∈ E, U (f ) est continue sur [0 ; 1], en en cas k 6= i, k = i.
utilisant le cours sur les primitives  Xi 
2) Montrer que convient.
– U est linéaire. i! 06i6n

479
Chapitre 29 – Espaces préhilbertiens réels

29.4 a) Pour montrer l’orthogonalité, calculer (S | A) 29.10 1) Pour j ∈ {1, ..., n} fixé, appliquer l’hypothèse à ej
pour S ∈ Sn (R) et A ∈ An (R), et obtenir à la place de x, et déduire (ei | ej ) = 0 pour i 6= j et
(S | A) = 0. ||ej ||2 = ||ej ||4 , puis ||ej || = 1.
b) 1) Décomposer M sur Sn (R) et An (R). 2) En vue de montrer que (e1 , ..., en ) est une base or-
n
2) Immédiat. 2
thonormale de E, calculer x − (ei | x)ei , par
X

i=1
29.5 Former un système d’équations de F, plus simple que développement.
celui de l’énoncé, par exemple en exprimant x1 et x2 29.11 1) Montrer : ∀x ∈ E, ||f (x)||F = ||x||E .
en fonction de x3 et x4 .
2) Déduire :
En déduire un vecteur V1 , non nul, de F , puis un
vecteur V2 , non nul, de F , orthogonal à V1 . ∀(x, y) ∈ E 2 , hf (x) , f (y)iF = hx , yiE .
En déduire une base orthonormale (v1 , v2 ) de F.
3) Pour λ ∈ R, (x, y) ∈ E 2 , développer
Appliquer la formule du cours donnant le projeté or- 2
thogonal d’un vecteur sur un sous-espace vectoriel de f (λx + y) − λf (x) − f (y)
dimension finie dont on connaît une base orthonor- et déduire f (λx + y) = λf (x) + f (y).
male.
29.12 1) Supposons Ker (p) ⊥ Im (p). Pour x ∈ E, remar-
En déduire la matrice de p dans la base canonique quer x − p(x) ∈ Ker (p) et p(x) ∈ Im (p), et utiliser
de R4 . le théorème de Pythagore.
2) Réciproquement, supposons : ∀x ∈ E,
29.6 Écrire P additivement et appliquer l’inégalité de ||p(x)|| 6 ||x||. Soient x ∈ Ker (p), y ∈ Im (p), donc
Cauchy et Schwarz. p(x) = 0 et y = p(y). Appliquer l’inégalité d’hypo-
thèse à λx + y à la place de x, pour tout λ ∈ R.
29.7 •La linéarité de f est immédiate. Déduire (x | y) = 0.
•Montrer Ker (f ) = {0}. 29.13 a) •Considérer X = Vect (x1 , ..., xn ), p = dim (X),
•Pour y ∈ E3 , résoudre l’équation y = f (x), d’in- (e1 , ..., ep ) une base orthonormale de X,
connue x ∈ E3 . À cet effet , évaluer a · y et a ∧ y.
p
ξki ek la décomposition linéaire de xi sur
X
xi =
On obtient : k=1
1 (e1 , ..., ep ), pour i ∈ {1, ..., n}. Exprimer (xi | xj ) et
f −1 (y) =

y − a ∧ y + (a · y) a . en déduire que, en notant M = (ξki )ki ∈ Mp,n (R),
1 + ||a||2
on a : G(x1 , ..., xn ) = M > M.
•Montrer : rg (M > M ) = rg (M ).
29.8 1) Montrer G⊥ ⊂ F , en passant par les éléments et b) Garder les notations de la solution de a).
en utilisant E = F + G. Si (x1 , ..., xn ) est libre, alors p = n et M est carrée.
2) À partir de F ⊂ G⊥ , déduire G ⊂ F ⊥ et remar- c) Noter y = x − pX (x), donc x = y + pX (x). Calcu-
quer que F et G ont des rôles symétriques dans les ler γ(x, x1 , ..., xn ) en utilisant la linéarité du déter-
hypothèses. minant par rapport à la première colonne.
29.14 1) Pour x ∈ E, appliquer l’inégalité de l’énoncé
29.9 a) 1) Immédiat. à q(x) à la place de x. Déduire p ◦ q = 0, et q ◦ p = 0.
2) •L’inclusion F ⊥ ⊂ Ker (f ) est immédiate. 2) Calculer (p+q)2 en développant. Déduire que p+q
Pour l’autre inclusion, si x ∈ Ker (f ), calculer le pro- est un projecteur de E.
duit scalaire de f (x) et x. 3) Montrer, pour tout x ∈ E, p(x) ⊥ q(x), en dé-
duire ||(p + q)(x)||2 6 ||x||2 , et conclure, en utilisant
•L’inclusion Im (f ) ⊂ Vect (F ) est immédiate.
l’exercice 29.12.
Pour l’autre inclusion, faire intervenir les dimensions.
29.15 Noter B = A> − A et calculer ||B||22 = tr (B > B)
3) Utiliser a)2) et un argument de dimension. en utilisant les propriétés de la trace, pour déduire
b) Appliquer a)3). ||B||22 = 0.

480
Vrai ou Faux, les réponses

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
29.1 C’est un résultat du cours. V F
1 1 1
29.2 Le coefficient est inexact, le bon coefficient est : (x | y) = ||x + y||2 − ||x − y||2 . V F

2 4 4
29.3 il se peut que (x | y) = 0 sans que x = 0 ou y = 0, lorsque x et y sont orthogonaux et V F
non nuls.
29.4 C’est un résultat du cours : l’inégalité de Cauchy et Schwarz. V F

29.5 C’est un résultat du cours : le théorème de projection orthogonale sur un sev de dimension V F
finie dans un espace préhilbertien.

29.6 Il y a eu oubli de l’hypothèse : vecteurs tous non nuls. V F


Le résultat correct est : toute famille orthogonale à vecteurs tous non nuls est libre.

29.7 Il y a eu oubli de la condition orthonormale pour la base considérée. V F

29.8 C’est un résultat du cours. V F

29.9 Si, pour tout y ∈ E, (x | y) = 0, alors, en particulier, (x | x) = 0, donc x = 0. V F

29.10 Soit x ∈ G⊥ . on a, pour tout y ∈ G, (x | y) = 0, donc a fortiori, pour tout y ∈ F , V F


(x | y) = 0, donc x ∈ F ⊥ .

481
Chapitre 29 – Espaces préhilbertiens réels

Corrigés des exercices


29.1 = −V (f )(1) V (g)(1) + U (f )(0) V (g)(0)
On a :
| {z } | {z }
=0 =0
Z 1
v · a = ||a|| a0 · a + ||b|| b0 · a + ||c|| c0 · a + f (x)V (g)(x) dx
= ||a|| (b ∧ c) · a + ||b|| (c ∧ a) · a + ||c|| (a ∧ b) · a 0

= f | V (g) .
= ||a|| [b, c, a] + ||b|| [c, a, a] + ||c|| [a, b, a] = ||a|| [b, c, a],
v·a [b, c, a]
d’où : cos (v,
\ a) = = . 29.3
||v|| ||a|| ||v||
[c, a, b] [a, b, c] a) •On a, pour tout (P, Q) ∈ E × E :
De même : cos (v,
[ b) = , cos (v,
[ c) = . n
||v|| ||v|| X
ϕ(Q, P ) = Q(k) (0)P (k) (0)
Comme [a, b, c] = [b, c, a] = [c, a, b], on conclut :
k=0 n
cos (v, a) = cos (v, b) = cos (v,
X
\ [ [ c). = P (k) (0)Q(k) (0) = ϕ(P, Q),
k=0
29.2
donc ϕ est symétrique.
a) •Soit f ∈ E.
Z x •On a, pour tout α ∈ R et tous P, Q, R ∈ E :
Pour tout x ∈ [0 ; 1], l’intégrale f (t) dt existe car f est n
0 X
continue sur le segment [0 ; x], donc U (f )(x) existe. ϕ(P, αQ + R) = P (k) (0)(αQ + R)(k) (0)
Ainsi, U (f ) est une application de [0 ; 1] dans R. k=0
n
D’après le cours sur les primitives, puisque f est continue X
P (k) (0) αQ(k) (0) + R(k) (0)

=
sur [0 ; 1] et que U (f ) est une primitive de f sur [0 ; 1], U (f )
est de classe C 1 sur [0 ; 1], donc a fortiori, U (f ) est continue
k=0
n n
sur [0 ; 1], U (f ) ∈ E. X X
=α P (k) (0)Q(k) (0) + P (k) (0)R(k) (0)
•On a, pour tous α ∈ R, f, g ∈ E : k=0 k=0
Z x = αϕ(P, Q) + ϕ(P, R),
∀x ∈ [0 ; 1], U (αf + g)(x) = (αf + g)(t) dt
0 donc ϕ est linéaire par rapport à la deuxième place.
Z x Z x n
=α f (t) dt + g(t) dt •On a, pour tout P ∈ E : ϕ(P, P ) =
2
X
P (k) (0) > 0.
0 0
k=0
= αU (f )(x) + U (g)(x)
 •Soit P ∈ E tel que ϕ(P, P ) = 0.
= αU (f ) + U (g) (x), n
On a alors
X 2
P (k) (0) = 0,
donc : U (αf + g) = αU (f ) + U (g). k=0
| {z }
Ceci montre que U est linéaire. >0

On conclut : U est un endomorphisme du R-ev E. donc : ∀k ∈ {0, ..., n}, P (k) (0) = 0.
De même, en remarquant que, pour toute f ∈ E, −V (f ) est D’après la formule de Taylor pour les polynômes, puisque
une primitive de f , V est un endomorphisme du R-ev E. deg (P ) 6 n, on a alors :
n
b) Soit (f, g) ∈ E 2 . P (k) (0) k
X = 0.
X
P (X) =
Puisque f et g sont continues sur [0 ; 1] et que U (f ) et U (g) k=0
k!
sont de classe C 1 sur [0 ; 1], on peut intégrer par parties, en
( ( 0 On conclut que ϕ est un produit scalaire sur E.
u = U (f ) v =g
prenant : b) 1) Soit (i, j) ∈ {0, ..., n}2 . On a :
0
u =f v = −V (g).
i(i − 1) · · · (i − k + 1)Xi−k si k < i

On obtient :




 (Xi )(k) = i! si k = i
U (f ) | g 

si k > i
Z 1 
0

= U (f )(x)g(x) dx
si k 6= i

0 0
1
donc : (Xi )(k) (0) =
Z
f (x) − V (g)(x) dx
 1 
= U (f )(x) − V (g)(x) 0 − i! si k = i.
0

482
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
Il en résulte : 29.5
si

n  0 i 6= j
ϕ(Xi , Xj ) = •Cherchons un système d’équations de F , plus simple que
X
(Xi )(k) (0)(Xj )(k) (0) =
k=0
i!j! si i = j. celui de l’énoncé :

2) D’après 1), (Xi )06i6n est une famille orthogonale pour ϕ,


formée de vecteurs tous non nuls. Comme dim (E) = n + 1, (x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ F
cette famille de n + 1 éléments est une base de E. 
x1 + 2x2 + 3x3 + 4x4 = 0 3 −1
De plus : ∀i ∈ {0, ..., n}, ϕ(Xi , Xi ) = (i!)2 . ⇐⇒
 Xi  x + 3x + 5x + 7x = 0
1 2 3 4 −2 1
On conclut que est une base orthonormale 
i! 06i6n x1 = x3 + 2x4
de (E, ϕ). ⇐⇒
x = −2x − 3x .
2 3 4
29.4
a) •Il est connu que Sn (R) et An (R) sont des sev de Mn (R).

•Soient S ∈ Sn (R), A ∈ An (R). On a :


•Un vecteur (non nul) de F est donc, par exemple, V1 =
(S | A) = tr (S > A) = tr (SA) = tr (AS) (1, −2, 1, 0), obtenu en choisissant x3 = 1, x4 = 0 et en cal-
= tr (−A> )S = − tr (A> S) = −(A | S) = −(S | A), culant alors x1 et x2 .


d’où : (S | A) = 0.
Ceci montre que Sn (R) et An (R) sont orthogonaux pour (. | .) •Un vecteur (non nul) V2 = (x1 , x2 , x3 , x4 ) de F , orthogonal
dans Mn (R). à V1 , est caractérisé par le système d’équations :

Il en résulte en particulier : Sn (R) ∩ An (R) = {0}.



•On a, pour toute M ∈ Mn (R) : 


x1 = x3 + 2x4

1 1 x2 = −2x3 − 3x4
M = (M + M > ) + (M − M > ),
2 2 


x1 − 2x2 + x3 = 0.
| {z } | {z } 
∈Sn (R) ∈An (R)

donc : Mn (R) = Sn (R) + An (R).


Finalement, Sn (R) et An (R) sont supplémentaires orthogo- En reportant les valeurs de x1 et x2 en fonction de x3 et x4 ,
naux dans Mn (R). ce système est équivalent au système :
b) 1) Soit M ∈ Mn (R).
1 1
Notons : S = (M + M > ), A = (M − M > ).

x = x3 + 2x4
 1

2 2 

On a alors : x2 = −2x3 − 3x4
M = S + A, S ∈ Sn (R), A ∈ An (R) = Sn (R) .
⊥ 


6x3 + 8x4 = 0.

Ceci montre que S est le projeté orthogonal de M sur Sn (R).
On a donc :
d M, Sn (R) = ||M − S||2 = ||A||2 = tr (A> A) Choisissons x3 = 4, x4 = −3, par exemple.
2

h 1 > 1 1 Un vecteur V2 de F , non nul et orthogonal à V1 est donc, par


i
= tr (M − M > ) (M − M > ) = − tr (M − M > )2 .

2 2 4 exemple : V2 = (−2, 1, 4, −3).
1 0 ... 0
 
n
. . .  , on a :
2) Pour M = Ei1 =  . .
. . (0) .. 
V1 1 V2 1
X
•Notons v1 = = √ V1 , v2 = = √ V2 .
i=1 ||V1 || 6 ||V2 || 30
1 0 ... 0
0 −1/2 . . . −1/2 Ainsi, (v1 , v2 ) est une base orthonormale de F.
 

1 1/2 0 ... 0 
A = (M − M > ) =  . .. ..  , D’après le cours, le projeté orthogonal p(X) d’un vecteur X
 
2  .. . . 
(0) de R4 sur F est donné par la formule :
1/2 0 ... 0
n−1
d M, Sn (R)
2 X 2
= ||A||2 = (A)ij = . 1 1
16i,j6n
2 p(X) = (v1 | X)v1 +(v2 | X)v2 = (V1 | X)V1 + (V2 | X)V2 .
r 6 30
n−1
On conclut : d M, Sn (R) =

.
2
En notant X = (x1 , x2 , x3 , x4 ), on a, sous forme de colonnes

483
Chapitre 29 – Espaces préhilbertiens réels

pour la lisibilité des écritures : •On a, pour tout x ∈ E3 :

x ∈ Ker (f ) ⇐⇒ f (x) = 0 ⇐⇒ x + a ∧ x = 0
 
1
1  −2
=⇒ x · (x + a ∧ x) = 0 ⇐⇒ x · x + x · (a ∧ x) = 0
p(X) = x1 − 2x2 + x3  
 1 
6
0
 
−2 ⇐⇒ ||x||2 + [x, a, x] = 0 ⇐⇒ ||x||2 = 0 ⇐⇒ x = 0.
1
Ceci montre Ker (f ) = {0}, donc l’endomorphisme f est in-
 1 
+ −2x1 + x2 + 4x3 − 3x4  
jectif.
30  4 
−3
  •Puisque f est un endomorphisme injectif et que E3 est de
x1 − 2x2 + x3
1 dimension finie, on conclut que f est bijectif, c’est-à-dire :
−2x1 + 4x2 − 2x3 

= f ∈ GL(E).
6  x1 − 2x2 + x3 
0 2) Soit y ∈ E3 .
Notons x = f −1 (y) ; on a donc : y = f (x) = x + a ∧ x, d’où :
 
4x1 − 2x2 − 8x3 + 6x4
1  −2x1 + x2 + 4x3 − 3x4 

+ a · y = a · (x + a ∧ x) = a · x + a · (a ∧ x) = a · x
30 −8x1 + 4x2 + 16x3 − 12x4 
6x1 − 3x2 − 12x3 + 9x4
  a∧y = a∧(x+a∧x) = a∧x+a∧(a∧x) = a∧x+(a·x) a−(a·a) x,
9x1 − 12x2 − 3x3 + 6x4
en utilisant la formule du double produit vectoriel :
1 −12x1 + 21x2 − 6x3 − 3x4 

= .
∀(a, b, c) ∈ E33 , a ∧ (b ∧ c) = (a · c) b − (a · b) c.
30 −3x1 − 6x2 + 21x3 − 12x4 
6x1 − 3x2 − 12x3 + 9x4 On déduit :

On conclut que la
 matrice de p dans labase canonique de x = y − a ∧ x = y − a ∧ y − (a · x) a + ||a||2 x

R4
3 −4 −1 2 = y − a ∧ y + (a · x) a − ||a||2 x = y − a ∧ y + (a · y) a − ||a||2 x,
1  −4 7 −2 −1
est :

.
puis :

−1 −2 −4 1 + ||a||2 x = y − a ∧ y + (a · y) a.

10  7 
2 −1 −4 3
On conclut :
29.6 1
∀y ∈ E3 , f −1 (y) =

y − a ∧ y + (a · y) a .
Par hypothèse, il existe n ∈ N, a0 , ..., an ∈ R+ tels que : 1 + ||a||2
n
P =
X
ak Xk . 29.8
k=0 1) •Par hypothèse, on a déjà : F ⊂ G⊥ .
On a, pour tout (x, y) ∈ (R+ )2 : •Soit f ∈ G⊥ .
n Puisque f ∈ G⊥ ⊂ E = F + G, il existe u ∈ F, v ∈ G tels
√ 2  X √ 2
que : f = u+v. On a alors : v = f −u, f ∈ G⊥ , u ∈ F ⊂ G⊥ .
P ( xy ) = ak ( xy )k
k=0 Comme G⊥ est un sev de E, il en résulte : v ∈ G⊥ .
n
X √ √  √ √ k 2 Ainsi : v ∈ G et v ∈ G⊥ , donc v = 0, puis f = u ∈ F.
= ak x k ak y .
Ceci montre : G⊥ ⊂ F.
k=0
On conclut : G⊥ = F.
Appliquons l’inégalité de Cauchy et Schwarz, dans Rn+1
√ √ k √ √ k 2) On a : F ⊂ G⊥ , d’où : F ⊥ ⊃ G⊥⊥ .
usuel, à ak x 06k6n , ak y 06k6n :
Mais on sait, d’après le cours : G ⊂ G⊥⊥ , d’où : G ⊂ F ⊥ .
n
X √ √ k
 √ √ k
2 Ainsi, le couple (G, F ) vérifie les mêmes hypothèses que le
ak x ak y
k=0
couple (F, G) : G ⊂ F ⊥ et G + F = E. D’après 1), appliqué
n n à (G, F ) à la place de (F, G), on a donc : F ⊥ = G.
X √ √ 2  X √ √ k 2 
6 ak x k ak y 29.9
k=0 k=0
n
X n
 X  a) 1) Soient α ∈ R, x, y ∈ E. On a :
= ak xk ak y k = P (x)P (y),
n n
k=0 k=0
X X 
f (αx + y) = (ei | αx + y)ei = α(ei | x)ei + (ei | y)ei
d’où l’inégalité voulue. i=1 i=1

29.7 n
X n
X
=α (ei | x)ei + (ei | y)ei = αf (x) + f (y),
1) •L’application f est linéaire, puisque, pour tout λ ∈ R et
i=1 i=1
tous x, x0 ∈ E3 :
donc f est linéaire.
f (λx + x0 ) = λx + x0 + a ∧ (λx + x0 ) On conclut que f est un endomorphisme de l’espace vecto-
= λ(x + a ∧ x) + (x0 + a ∧ x0 ) = λf (x) + f (x0 ). riel E.

484
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
2) •(i) : Soit x ∈ F ⊥ . 29.10
On a alors : ∀i ∈ {1, ..., n}, (ei | x) = 0, 1) On a, pour tout j ∈ {1, ..., n} :
n n n
X X
donc : f (x) = ||ej ||2 = (ei | ej )2 = ||ej ||4 + (ei | ej )2 ,
X X
(ei | x)ei = 0ei = 0,
i=1 i=1 i=1 i, i6=j

d’où x ∈ Ker (f ). donc :


X
(ei | ej )2 = ||ej ||2 − ||ej ||4 = ||ej ||2 1 − ||ej ||2 6 0.

Ceci montre : F ⊥ ⊂ Ker (f ).
i, i6=j
(ii) : Soit x ∈ Ker (f ).
Il en résulte : ∀i ∈ {1, ..., n},

n i 6= j =⇒ (ei | ej ) = 0 ,
On a donc f (x) = ce qui montre que (e1 , ..., en ) est une famille orthogonale.
X
(ei | x)ei = 0,
i=1 De plus, on a alors, pour tout j ∈ {1, ..., n},
d’où, en faisant le produit scalaire par x :
||ej ||2 1 − ||ej ||2 = 0.

n
Comme ej 6= 0, car ||ej || > 1, on déduit ||ej || = 1.
X 
0 = (0 | x) = (ei | x)ei x
i=1 Ainsi, (e1 , ..., en ) est une famille orthonormale de E.
n n
2) Soit x ∈ E. On a :
X X
= (ei | x)(ei | x) = (ei | x)2 .
i=1 i=1
| {z } n n n
X 2  X X 
>0
x− (ei | x)ei = x− (ei | x)ei x − (ej | x)ej
Il en résulte : ∀i ∈ {1, ..., n}, (ei | x) = 0, i=1 i=1 j=1

et donc : x ∈
n
F ⊥. X
= (x | x) − (ei | x)(ei | x)
Ceci montre : Ker (f ) ⊂ F ⊥ . i=1
n
On conclut : Ker (f ) = F ⊥ . X X
− (ej | x)(x | ej ) + (ei | x)(ej | x)(ei | ej )
n j=1 i,j
•(i) : On a : (ei | x)ei ∈ Vect (F ),
X
∀x ∈ E, f (x) = n
X n
X n
X
i=1 = ||x||2 − (ei | x)2 − (ej | x)2 + (ei | x)2
donc : Im (f ) ⊂ Vect (F ). i=1 j=1 i=1

(ii) : D’après le théorème du rang et le résultat précédent :


n
X
= ||x||2 − (ei | x)2 = 0,
dim Im (f ) = dim (E) − dim Ker (f )
 
i=1
n n
= n − dim (F ⊥ ) = n − dim Vect (F ) ) = dim Vect (F ) .
⊥ 
d’où x − (ei | x)ei = 0, et donc x =
X X
(ei | x)ei .
Comme Im (f ) ⊂ Vect (F ) et que ces deux sev ont la même i=1 i=1
dimension, on conclut : Im (f ) = Vect (F ).
Ceci montre que (e1 , ..., en ) engendre E.
3) Puisque f est un endomorphisme de l’espace vectoriel E
de dimension finie, on a : Finalement, (e1 , ..., en ) est une base orthonormale de E.
f bijective ⇐⇒ f surjective 29.11
⇐⇒ Im (f ) = E ⇐⇒ Vect (F ) = E. 1) En remplaçant y par 0 : ∀x ∈ E, ||f (x)|| = ||x||.
D’autre part, puisque F a n éléments et que dim (E) = n, 2) Puis, pour tout (x, y) ∈ E 2 :
F engendre E si et seulement si F est une base de E. 1
||f (x) − f (y)||2 − ||f (x)||2 − ||f (y)||2

hf (x) , f (y)i = −
Finalement, f est bijective si et seulement si F est une base 2
de E. 1
= − ||x − y||2 − ||x||2 − ||y||2 = hx , yi.

b) Considérons l’application f associée à B. Soit (c1 , ..., cn ) ∈ 2
Rn . D’après a) 3), puisque B est une base de E, f est bijec- 3) On a, pour tout (λ ∈ R et tous x, y ∈ E :
n
tive, donc : ∃ !v ∈ E, f (v) =
X  2
ci ei (1). |f (x + λy) − λf (x) + f (y)
i=1
= ||f (λx + y)||2 + λ2 ||f (x)||2 + ||f (y)||2
Et, puisque B est une base de E :
− 2λ hf (λx + y) , f (x)i − 2hf (λx + y) , f (y)i
n n
X X + 2λ hf (x) , f (y)i
(1) ⇐⇒ (ei | x)ei = ci ei
i=1 i=1 = ||λx + y||2 + λ2 ||x||2 + ||y||2
⇐⇒ ∀i ∈ {1, ..., n}, (ei | x) = ci . − 2λhλx + y , xi − 2hλx + y , yi + 2λhx , yi

On conclut : = ||(λx + y) − λx − y||2 = 0,

∀(c1 , ..., cn ) ∈ Rn , ∃ !v ∈ E, ∀i ∈ {1, ..., n}, (ei | x) = ci .


d’où : f (λx + y) = λf (x) + f (y) et donc f est linéaire.

485
Chapitre 29 – Espaces préhilbertiens réels

29.12 = ||y||2 γ(x1 , ..., xn ) + γ pX (x), x1 , ..., xn .




1) Supposons : Ker (p) ⊥ Im (p). Comme pX (x) ∈ X, la famille pX (x), x1 , ..., xn est liée,

Soit x ∈ E. Comme x − p(x) ∈ Ker (p) et p(x) ∈ Im (p), donc, d’après a) : γ pX (x), x1 , ..., xn = 0.

on a, par hypothèse : x − p(x) | p(x) = 0, donc, d’après le
théorème de Pythagore : ||x||2 = ||x − p(x)||2 + ||p(x)||2 , Ainsi : γ(x, x1 , ..., xn ) = d2 γ(x1 , ..., xn ) et finalement :
d’où : ||p(x)|| 6 ||x||.  γ(x, x , ..., x ) 1/2
1 n
2) Réciproquement, supposons : ∀x ∈ E, ||p(x)|| 6 ||x||. d= .
γ(x1 , ..., xn )
Soient x ∈ Ker (p), y ∈ Im (p).
On a donc : p(x) = 0 et p(y) = y.
29.14
On a, pour tout λ ∈ R : ||p(λx + y)||2 6 ||λx + y||2 ,
1) Soit x ∈ E. En appliquant l’inégalité d’hypothèse à p(x)
c’est-à-dire : λ2 ||x||2 + 2λ(x | y) > 0. à la place de x, on a :
Comme le trinôme réel λ 7−→ λ2 ||x||2 + 2λ(x | y) est à va-  2  2
p p(x) + q p(x) 6 ||p(x)||2 .
leurs > 0 sur R, son discriminant est 6 0, d’où (x | y)2 6 0,
et donc (x | y) = 0. Comme p p(x) = p(x), il s’ensuit q p(x) = 0, puis
  2

Ainsi : ∀x ∈ Ker (p), ∀y ∈ Im (p), (x | y) = 0. (q ◦ p)(x) = 0.


On conclut : Ker (p) ⊥ Im (p). Ceci montre : q ◦ p = 0.
29.13 Comme p et q ont des rôles symétriques, on a aussi : p◦q = 0.
a) Notons X = Vect (x1 , ..., xn ), p = dim (X), et soit 2) •On déduit :
(e1 , ..., ep ) une base orthonormale de X.
(p + q)2 = p2 + p ◦ q + q ◦ p + q 2 = p2 + q 2 = p + q,
Chaque xi (1 6 i 6 n) se décompose linéairement sur
(e1 , ..., ep ), donc il existe M = (ξki )16k6p, 16i6n ∈ Mp,n (R) donc p + q est un projecteur.
p
•Soit x ∈ E.
telle que : ∀i ∈ {1, ..., n}, xi =
X
ξki ek .
Comme q ◦ p = 0, on a Im (p) ⊂ Ker (q) = Im (q) .
⊥
j=1
p
Comme p(x) ∈ Im (p) et q(x) ∈  Im (q), il en résulte
On a alors : ∀(i, j) ∈ {1, ..., n}2 , (xi | xj ) =
X
ξki ξkj . p(x) ⊥ q(x), c’est-à-dire : p(x) q(x) = 0.
k=1
On reconnaît ici le terme général du produit de deux •On a alors, pour tout x ∈ E :
matrices. En notant G pour G(x1 , ..., xn ), on obtient :
G = M >M . ||(p + q)(x)||2 = ||p(x)||2 + 2 p(x) q(x) + ||q(x)||2


D’après un exercice classique, on a : rg (M > M ) = rg (M ). = ||p(x)||2 + ||q(x)||2 6 ||x||2 .


Finalement : rg G(x1 , ..., xn ) = rg (M ) = rg (x1 , ..., xn ).

D’après l’exercice 29.12, on conclut que p+q est un projecteur
b) 1) En utilisant a) : orthogonal.
(x1 , ..., xn ) lié
⇐⇒ rg (x1 , ..., xn ) < n
29.15
⇐⇒ rg G(x1 , ..., xn ) < n

Notons B = A> − A.
⇐⇒ det G(x1 , ..., xn ) = 0 ⇐⇒ γ(x1 , ..., xn ) = 0.


2) •Si (x1 , ..., xn ) est libre, alors, avec les notations de a), En utilisant le produit scalaire canonique sur Mn (R) et la
on a p = n, M ∈ GLn (R), donc : norme euclidienne associée, on a :

γ(x1 , ..., xn ) = det (M > M ) ||B||22 = tr (B > B)


= det (M ) det (M ) = det (M ) > 0.
>
2
>
tr (A> − A) (A> − A)

=
•Réciproquement, si γ(x1 , ..., xn ) > 0, alors, d’après 1),
tr (A − A> )(A> − A)

=
(x1 , ..., xn ) n’est pas lié, c’est-à-dire est libre.
c) Notons y = x − pX (x). Puisque y ∈ X ⊥ , on a :
>
= tr (AA> − A2 − A2 + A> A)
>
γ(x1 , ..., xn ) = tr (AA ) − tr (A ) − tr (A2 ) + tr (A> A)
> 2

||y||2 (x)||2
 
+ ||pX pX (x) | x1 ... pX (x) | xn = 2 tr (A> A) − 2 tr (A2 )
x1 | pX (x) (x1 | x1 ) ... (x1 | xn )
= 2 tr (A> A − A2 ) = 0,
= .. .. ..
.  . . donc B = 0, puis A> = A.
xn | pX (x) (xn | x1 ) ... (xn | xn )

486
Séries numériques
Séries numériques
Chapitre 30 TITRE FICTIF

Plan
Les méthodes à retenir 488
Thèmes abordés dans les exercices
• Détermination de la nature d’une série à termes > 0
Vrai ou faux ? 493
• Détermination de la nature d’une série à termes de signes
Les énoncés des exercices 494
quelconques
Du mal à démarrer ? 498
Vrai ou faux, les réponses 500 • Nature d’une suite par intervention d’une série
Les corrigés des exercices 501 • Calcul de la somme d’une série convergente, quand c’est
possible.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définitions, propriétés générales relatives aux opérations et
à l’ordre, pour la convergence et la divergence des séries
• Le lien suite/série
• Le lemme fondamental pour les séries à termes > 0
• Pour les séries à termes > 0, l’exemple de Riemann, le théo-
rème de majoration, le théorème de minoration, le théorème
d’équivalence, la comparaison à l’exemple de Riemann par
la formation de nα un
• La comparaison série/intégrale
• La définition de l’absolue convergence et son lien avec la
convergence
• Le théorème spécial à certaines séries alternées (TSCSA).

487
Chapitre 30 – Séries numériques

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer de :
Pour étudier X
la nature • majorer un par le terme général d’une série convergente, lors-
d’une série un à qu’on conjecture que la série de terme général un converge
n • minorer un par le terme général d’une série divergente, lorsqu’on
termes > 0, sur un
conjecture que la série de terme général un diverge
exemple
• trouver un équivalent simple de un , puis appliquer le théorème
d’équivalence
Pour obtenir un équivalent simple de un , il pourra être néces-
saire d’effectuer, de façon intermédiaire, des développements li-
mités
• lorsque un n’admet pas d’équivalent simple, former nα un , pour
α > 0 fixé, déterminer la limite de nα un lorsque l’entier n tend
1
vers l’infini, et en déduire une comparaison de un avec α , qui
n
permettra éventuellement de conclure
• mélanger l’utilisation d’équivalents et de majorants, ou d’équi-
valents et de minorants
• utiliser une comparaison série/intégrale.
➟ Exercices 30.1, 30.2, 30.7 à 30.12
➟ Exercices 30.15, 30.16, 30.20

Exemple
Il s’agit de séries à termes > 0.
1
Déterminer la nature des séries de •On a : ∀n > 1, 0 6 an 6 .
n2
termes généraux : D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème de majoration
sin2 n pour des séries à termes > 0, on conclut que la série de terme général
an = , an converge.
n2
2n 2n 2
bn = 3 , •On a : bn ∼ = 2 > 0.
n +1 ∞ n3 n
cn = ln(n2 + 2) − 2 ln n, D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème d’équivalence
pour des séries à termes > 0, on conclut que la série de terme général
2 1
bn converge.

dn = ln 1 + − 2,
n n
en = n3 e −n . n2 + 2  2  2
•On a : cn = ln 2
= ln 1 + 2 ∼ 2 > 0.
n n ∞ n
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème d’équivalence
pour des séries à termes > 0, on conclut que la série de terme général
cn converge.
2  1  1 2 1 2
•On a : dn = +o − 2 = +o ∼ > 0.
n n n n n n∞ n
X 1
Comme la série diverge, par théorème d’équivalence pour des
n>1
n

488
Les méthodes à retenir

séries à termes > 0, on conclut que la série de terme général dn diverge.

•On a : n2 en = n5 e −n −→ 0, donc, à partir d’un certain rang :


n∞
1
06 n2 en 6 1, c’est-à-dire : 0 6 en 6 .
n2
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème de majoration
pour des séries à termes > 0, on conclut que la série de terme général
en converge.

Méthode
Dans un cadre théorique, essayer de :
Pour déduire la conver- • comparer, par inégalité, par équivalence, un à vn
gence d’une série
X
un • comparer, par inégalité, les sommes partielles de la série
X
un
n
à termes > 0 à partir de
n
aux sommes partielles de la série vn .
X
la convergence d’une sé-
n
rie vn à termes > 0
X

n
➟ Exercices 30.2, 30.20

Exemple
Puisque la série un converge, on a un −→ 0, donc il existe
X
n∞
n>0
N ∈ N tel que : ∀n > N, 0 6 un 6 1.
Soit un une série à termes dans R+ ,
X

n>0
On a donc : ∀n > N, 0 6 u2n 6 un .
convergente. Puisque la série un converge, par théorème de majoration pour des
X

Montrer que la série u2n converge.


X
n
séries à termes > 0, on conclut que la série u2n converge.
X
n>0
n>0

Méthode
En plus des méthodes évoquées plus haut, essayer de :
PourXmontrer qu’une sé- • montrer que Xla suite (un )n ne converge pas vers 0, c’est-à-dire
rie un diverge que la série un diverge grossièrement
n n
• montrer, s’il s’agit d’une série à termes > 0, que la suite des
sommes partielles tend vers +∞.
➟ Exercice 30.17

Exemple
1
On a : ∀n > 1, ch > 1, d’où : ∀n > 1, un > 1,
Montrer que la série de terme général n
donc un de tend pas vers 0 lorsque n tend vers l’infini.
  1  1
un = ch n2
On conclut que la série de terme général un diverge.
n
diverge.

489
Chapitre 30 – Séries numériques

Exemple
Soit N ∈ N∗ . On a, en séparant les termes d’indices pairs, d’indices
impairs :
Montrer la divergence de la série de 2N +1 N N N N N
terme général 1 1 1X1
X X X X X
un = u2p + u2p+1 = + 2
> .
n=1 p=1 p=0 p=1
2p p=0
(2p + 1) 2 p=1
p
1


 si n est pair
n X1

un = Puisque la série est à termes > 0 et diverge, on a :
 1 si n est impair.
p
 N
p>1
 X 1
n2 −→ +∞,
p=1
p N∞

donc, par théorème de minoration :


2N
X +1
un −→ +∞.
N∞
n=1

Il en résulte que la suite des sommes partielles de la série proposée


diverge, et on conclut que la série un diverge.
X

n>1

Méthode

On peut, surtout X si an apparaît comme une sommation, étudier la


Pour étudier la nature
nature de la série (an+1 − an ), puis appliquer le lien suite/série.
d’une suite (an )n
n
➟ Exercice 30.12

Exemple n
1
Notons, pour tout ∈ N∗ : an = − ln n.
X

k=1
k
Montrer qu’il existe γ ∈ R tel que : On a :
n
1 n+1 n
= ln n + γ + o (1).
X
1 1
− ln(n + 1) − + ln n
X X
k n∞ an+1 − an =
k=1
k=1
k k=1
k
1 n+1 1 1 −1  1
= − ln = 1+ − ln 1 +
n+1 n n n n
1  1   1  1   1 
= 1+O − +O 2 =O 2 .
n n n n n
X 1
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1), la série converge.
n>1
n2
Par
X théorème de comparaison pour des séries à termes > 0, la série
|an+1 − an | converge.
n>1

Ainsi, la série (an+1 − an ) converge absolument, donc converge.


X

n>1
D’après le lien suite-série, on conclut que la suite (an )n>1 converge.
n
1
En notant γ = lim an , on a donc : = ln n + γ + o (1).
X
n∞
k=1
k n∞

Remarque : γ s’appelle la constante d’Euler.

490
Les méthodes à retenir

Méthode
Essayer de :
Pour étudier X
la nature • voir si la série un est absolument convergente
X

d’une série un à n>0


n>0 • appliquer le TSCSA, si un contient (−1)n en facteur et si l’autre
termes de signes quel- facteur ne contient pas de (−1)n dans son écriture
conques ou complexes,
sur un exemple • utiliser un développement asymptotique, en particulier si un
contient (−1)n en facteur et si l’autre facteur contient encore
(−1)n dans son écriture.
➟ Exercices 30.6, 30.11, 30.12

Exemple 1 1
On a : |un | = ∼ > 0.
n2 − 1 n∞ n2
Déterminer la nature de la série de terme
X 1
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1), la série converge.
général n
n2

(−1)n Par
X théorème d’équivalence pour des séries à termes > 0, la série
un =
n2 − 1
, n > 2. |un | converge.
n
Ainsi, la série de terme général un est absolument convergente, donc
convergente.

Exemple
1
La série un est alternée et on a :
X
∀n > 0, |un | = √ ,
Déterminer la nature de la série de terme n>0
n2 + n + 1
général donc la suite (|un |)n>0 est décroissante et converge vers 0.
(−1)n D’après le TSCSA, on conclut que la série de terme général un converge.
un = √ , n > 0.
n2 + n + 1

Exemple
On a, par développement limité :
 (−1)  (−1)n 11 1
un = ln 1 + √ = √ − +o .
Déterminer la nature de la série de terme n n 2n n
général | {z } | {z }
noté vn noté wn
 (−1)n  D’après le TSCSA, la série de terme général vn converge.
un = ln 1 + √ , n > 2.
n 1 1
On a : wn ∼ − , donc : −wn ∼ > 0.
n∞ 2n n∞ 2n
1
D’après le cours, la série de terme général diverge.
n
1
Par multiplication par la constante non nulle, la série de terme
2
1
général diverge.
2n

491
Chapitre 30 – Séries numériques

Par théorème d’équivalence pour des séries à termes > 0, la série de


terme général −wn diverge, donc la série de terme général wn diverge.
Puisque la série vn converge et que la série wn diverge, on
X X

nX n
déduit que la série un diverge.
n

En effet, si la série un convergeait, comme wn = un − vn , la série


X

n
wn convergerait, contradiction.
X

Méthode
Essayer de :
Pour montrer la conver- • montrer d’abord la convergence par des arguments qualitatifs
gence et calculer la (utilisation d’une majoration, d’un équivalent, règle nα un , ... ,
somme d’une série en travaillant éventuellement sur |un |), puis calculer les sommes
n
partielles uk , et enfin chercher la limite de celles-ci lorsque
X

k=0
l’entier n tend vers l’infini
• ou bien former directement les sommes partielles et déterminer
leur limite.
Pour calculer les sommes partielles, il faudra souvent amener un téles-
copage, et, à cet effet, si un est une fraction rationnelle en n, amener
une décomposition de un en somme de fractions plus simples.
➟ Exercices 30.3 à 30.5, 30.13, 30.14, 30.18, 30.19

Exemple
On remarque (par décomposition en éléments simples) :
1 1 1
∀n ∈ N∗ , = − .
Existence et calcul de n(n + 1) n n+1
+∞
X 1 d’où, par télescopage, pour N > 1 :
S= .
n(n + 1) N N N N N +1
n=1 X 1 X 1 X 1 X 1 X 1
= − = −
n=1
n(n + 1) n=1
n n=1
n + 1 n=1
n n=2
n
1 1
= − −→ 1.
1 N +1 N∞

On conclut que S existe et est égal à 1.

492
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
30.1 Pour qu’une série converge, il faut et il suffit que son terme général tende vers 0. V F

30.2 Pour qu’une série converge, il faut et il suffit que son reste tende vers 0. V F

30.3 La série complexe de terme général un + i vn , où un ∈ R et vn ∈ R, converge si et V F


seulement si les deux séries réelles de termes généraux un et vn convergent.
+∞
1
30.4 On a, pour tout z ∈ C tel que |z| 6 1 : . V F
X
zn =
n=0
1−z

+∞
1
30.5 On a, pour tout z ∈ C tel que |z| < 1 : . V F
X
zn =
n=1
1−z

30.6 La série de terme général un converge si et seulement si la suite de terme général un+1 −un V F
converge.

30.7 Pour deux suites réelles (un )n∈N , (vn )n∈N , si un ∼ vn , alors les deux séries de termes V F
n∞
généraux un et vn sont de même nature.

30.8 S’il existe α ∈ ]1 ; +∞[ tel que nα un −→ 0, alors la série de terme général un converge V F
n∞
absolument, donc converge.

30.9 Pour deux suites réelles (un )n∈N , (vn )n∈N , si, pour tout n ∈ N, un 6 vn , alors : V F
+∞ +∞
vn .
X X
un 6
n=1 n=1

30.10 Si, pour tout n ∈ N, Sn = u0 + u1 + · · · + un est la n-ième somme partielle d’une série, V F
alors on a, pour tout n ∈ N, S2n = u0 + u2 + · · · + u2n .

493
Chapitre 30 – Séries numériques

Énoncés des exercices


30.1 Exemples de détermination de la nature d’une série à termes > 0
Déterminer la nature de la série de terme général un dans les exemples suivants :

| cos n|
1 1 n ln n
a) c) + f)
n2 3 n n
n2 + 3n + 2 n!
d) ln 2 g) n
r n + 3n + 1 n
1 √ 1 2 1
b)

n+ − n e) 2 h) ln 1 + − .
2 n ln n n n

30.2 Nature de séries déduites d’autres séries

Soit an une série à termes dans R∗+ , convergente. Déterminer la nature des séries de
X

n>0
an 1 − cos an
termes généraux : un = , vn = e an − 1, wn = , xn = a2n .
1 + an an

30.3 Calcul de la somme d’une série par télescopage


 2n + 1 
On note, pour tout n ∈ N∗ : un = ln 1 + 4 .
n + 2n3 + 2n2
 1  1 
a) Vérifier : ∀n ∈ N∗ , un = ln 1 + 2 − ln 1 + 2
.
n (n + 1)
+∞
b) En déduire que la série un converge et calculer un .
X X

n>1 n=1

30.4 Calcul de la somme d’une série par télescopage

1 1 2
a) Montrer : ∀a ∈ ]1 ; +∞[, = − .
a+1 a − 1 a2 − 1
+∞
2n
b) Existence et calcul, pour x ∈ ]1 ; +∞[ fixé, de
X
2 n .
n=0
x +1

30.5 Calcul de la somme d’une série associée à la suite de Fibonacci


On considère la suite de Fibonacci (φn )n>0 définie par φ0 = 0, φ1 = 1 et :
∀n ∈ N, φn+2 = φn+1 + φn .
a) Calculer, pour tout n ∈ N, φn en fonction de n.
+∞
φn
b) Existence et calcul de
X
.
n=0
2n

494
Énoncés des exercices

30.6 Exemples de détermination de la nature d’une série alternée


Déterminer la nature de la série de terme général un dans les exemples suivants :

(−1)n n (−1)n
a) c)
n3 + n + 1 n + (−1)n
(−1)n (−1)n
b) √ d) √ .
n n + (−1)n

30.7 Étude de séries associées à une suite du type un+1 = f (un )

On considère la suite réelle (un )n>0 définie par u0 = 1 et : ∀n > 0, un+1 =


p
u2n + 2.
a) Calculer, pour tout n ∈ N. un en fonction de n.
1
b) En déduire, pour tout α ∈ ]0 ; +∞[ fixé, la nature de la série de terme général .
uαn

30.8 Nature de séries associées à des sommes de factorielles

n
a) Montrer :
X
k! ∼ n!.
n∞
k=0
b) En déduire la nature des séries de termes généraux :
n n
1 X 1 X
un = k!, vn = k!.
(n + 1)! (n + 2)!
k=0 k=0

30.9 Étude de nature de séries dont le terme général est défini par une intégrale
Z 1 n Z 1 n
x (1 − x) x (1 − xn )
Nature des séries de termes généraux un = dx, vn = dx.
0 1+x 0 1+x
30.10 Nature d’une série à partir d’une autre série

Soit un une série convergente à termes dans R+ .


X

n>0
On note, pour tout n ∈ N, an = Max (un , un+1 ).
Montrer que la série an converge.
X

n>0

30.11 Exemple de produit infini, convergence


n
k2 + a
Soit (a, b) ∈ (R+ )2 . On note, pour tout n ∈ N∗ : Pn =
Y
.
k2 + b
k=1
Montrer que la suite (Pn )n∈N∗ converge et que sa limite est > 0.
30.12 Nature d’une suite par l’étude d’une série
n
X 1 
Soit a ∈ ]1 ; +∞[ fixé. On note, pour tout n ∈ N : un =

− ln n.
a+k
k=0
Montrer que la suite (un )n∈N∗ converge.

495
Chapitre 30 – Séries numériques

30.13 Calcul de la somme d’une série par télescopage

a) Montrer qu’il existe (a, b, c) ∈ R3 unique, que l’on calculera, tel que :
x−1 a b c
∀x ∈ [0 ; +∞[, 3 2
= + + .
x + 3x + 2x x x+1 x+2
n−1
b) Montrer que la série converge et calculer sa somme.
X
n3 + 3n2 + 2n
n>1

30.14 Exemple de calcul de la somme d’une série convergente


On considère la suite de Fibonacci (φn )n>0 définie par φ0 = 0, φ1 = 1 et :
∀n ∈ N, φn+2 = φn+1 + φn .
a) Montrer que (φn )n>0 est croissante et que : φn −→ +∞.
n∞
φn−1 φn+2 1 1
b) Établir : ∀n ∈ N , ∗
= 2 − 2 .
φ2n φ2n+1 φn φn+1
X φn−1 φn+2
c) En déduire que la série converge et calculer sa somme.
φ2n φ2n+1
n>1

30.15 Exemple de détermination de nature de séries à termes > 0


Déterminer la nature de la série de terme général un dans les exemples suivants :

a) e − c) n n2 − 1 1
1
n
e)
n ln n
ln n 1
2
 1 n f)
b) d) 1+ −1 n(ln n)2
.
n2 n3

30.16 Nature d’une série à partir d’autres séries


Soit (un )n>1 une suite à termes dans R+ , telle que la série n2 u2n converge.
X

n>1

Montrer que la série un converge.


X

n>1

30.17 Exemple de détermination de la nature d’une série avec paramètre


Déterminer, pour (a, b) ∈ R2 fixé, la nature de la série de terme général

un = ln(n2 + n + 1) + a ln(n2 + 2n + 4) + b ln(n2 + 3n + 10).

30.18 Convergence et somme d’une série par télescopage


an − a−1
On note, pour tout n ∈ N, an = 2n+ 2 et un = 2 5 n −2 .
1

an + 2 + an
+∞
Existence et calcul de un .
X

n=0
1
On pourra considérer bn = .
2n + 2−n

496
Énoncés des exercices

30.19 Calcul de la somme de la série harmonique alternée, par utilisation d’intégrales

N Z 1
(−1)n−1 1 − (−1)N xN
a) Montrer : dx.
X

∀N ∈ N , =
n=1
n 0 1+x
X (−1)n−1 +∞
(−1)n−1
b) En déduire que la série converge et que = ln 2.
X
n n=1
n
n>1

30.20 Étude des séries convergentes dont le terme général décroît


Soit (un )n>1 une suite à termes dans R∗+ , décroissante, telle que la série un converge.
X

n>1

a) Montrer : nun −→ 0.
n∞

b) En déduire la nature des séries de termes généraux : vn = nu2n , wn = un (1 + un )n .

30.21 Groupement de deux termes consécutifs


Soit (un )n∈N une suite réelle convergeant vers 0. Montrer que les séries de termes généraux
un et vn = un + un+1 sont de même nature.

30.22 Convergence par la règle de d’Alembert

a) Soit (un )n>0 une suite à termes dans R∗+ .


un+1
On suppose qu’il existe ` ∈ [0 ; 1[ tel que : −→ `.
un n∞
Démontrer que la série un converge.
X

n>0
−1
(n!)2 2n

4n
b) Nature des séries de termes généraux : un = , vn = .
(2n)! 2n

497
Chapitre 30 – Séries numériques

Du mal à démarrer ?
30.1 Il s’agit de séries à termes positifs ou nuls. 30.7 a) Élever au carré et faire apparaître une suite arith-
métique.
a) Majorer.
b) Déduire un équivalent de un , puis un équivalent
b) 1re méthode : Utiliser une expression conjuguée,
1
puis un équivalent. de α .
un
2e méthode : Utiliser un développement limité pour
obtenir un équivalent de un . n
c) Majorer. 30.8 a) Dans k!, isoler les termes n! et (n − 1)! .
X

d) Obtenir un équivalent. k=0


b) Déduire de a) un équivalent de un , un équivalent
e) Majorer.
de vn .
f) Minorer.
g) Majorer en isolant les facteurs 1, 2 de n!. 30.9 Il s’agit de séries à termes > 0.
h) Utiliser un développement limité pour obtenir un Majorer un , minorer vn .
équivalent de un .
30.10 Remarquer que le maximum de deux nombres réels
positifs ou nuls est inférieur ou égal à leur somme.
30.2 Remarquer d’abord : an −→ 0.
n∞
•Pour un , vn , wn , obtenir un équivalent. 30.11 Considérer ln Pn et se ramener à la nature d’une sé-
•Pour xn , majorer en utilisant : rie. Utiliser des développements limités.
∀x ∈ [0 ; 1], 0 6 x2 6 x.
30.12 Utiliser le lien suite/série X
: la suite (un )n>1 converge
30.3 a) Partir d’un des deux membres et le transformer si et seulement si la série (un+1 − un ) converge.
en utilisant une propriété du logarithme et des fac- n>1
torisations de polynômes.
b) Former les sommes partielles, utiliser un télesco- 30.13 a) Réduire au même dénominateur et identifier.
page puis passer à la limite. b) Former les sommes partielles et faire apparaître
un télescopage.
30.4 a) Immédiat.
30.14 a) •Montrer, par récurrence : ∀n ∈ N, φn > 0
b) Appliquer a) avec x2 à la place de a, former les
n

sommes partielles et faire apparaître un télescopage. et déduire que (φn )n>0 est croissante.
•Raisonner par l’absurde pour déduire
30.5 a) Il s’agit d’une suite récurrente linéaire d’ordre 2, φn −→ + ∞.
n∞
à coefficients constants et sans second membre. Ap-
b) Immédiat.
pliquer le cours : former l’équation caractéristique,
écrire l’expression de φn à l’aide de deux coefficients c) Utiliser b), former les sommes partielles et faire
inconnus et calculer ces deux coefficients à l’aide de apparaître un télescopage.
φ0 et φ1 .
30.15 Il s’agit de séries à termes > 0.
Pour la commodité, noter
√ : √
1− 5 1+ 5 a) Former n2 un .
α= , β= .
2 2 b) Former n3/2 un .
b) •Montrer que la série proposée converge, en uti- c) Utiliser un équivalent et le résultat de b).
lisant un équivalent.
d) Utiliser un développement limité pour obtenir un
•Pour calculer la somme, se ramener à des séries équivalent de un .
géométriques.  1  n2
Attention : on ne peut pas développer 1 + 3
n
30.6 Il s’agit de séries alternées. comme (1 + x)α , car l’exposant n2 dépend de n ;
mettre sous forme exponentielle/logarithme.
a) Convergence absolue.
e) Utiliser une comparaison série/intégrale, à l’aide
b) TSCSA. de la fonction :
c) Utiliser un développement asymptotique 1
d) Utiliser un développement asymptotique. f : [2 ; +∞[ −→ R, x 7−→ .
x ln x

498
Du mal à démarrer ?

2n
f) Utiliser une comparaison série/intégrale, à l’aide
30.20 a) Considérer, pour n > 1 :
X
uk .
de la fonction :
k=n+1
1
f : [2 ; +∞[ −→ R, x 7−→ . b) •Pour vn , majorer.
x(ln x)2
•Pour wn , montrer (1 + un )n −→ 1, puis utiliser
n∞
1 un équivalent.
30.16 Utiliser : ∀(a, b) ∈ (R+ ) , ab 6 (a2 + b2 ).
2
2 30.21 Noter, pour tout n ∈ N :
Xn n
X
Un = uk , Vn = vk .
30.17 Utiliser des développements limités. k=0 k=0
1) Supposer que la série un converge.
X

n>0
1
30.18 Calculer bn − bn+1 et obtenir √ un . Exprimer, pour tout n ∈ N, Vn à l’aide de
2 Un , Un+1 , u0 .
Utiliser ensuite un télescopage.
2) Supposer que la série vn converge.
X
+∞ √
2 n>0
Réponse : un existe et est égal à .
X
2 Exprimer, pour tout n ∈ N, Un à l’aide de
n=0
Vn , un+1 , u0 .
`+1
30.19 a) Partir du second membre, faire apparaître une 30.22 a) Noter λ = , montrer qu’il existe N ∈ N tel
2
somme partielle de série géométrique et permuter in- que : ∀n > N,
un+1
6 λ,
tégrale et sommation d’un nombre fini de fonctions. un
puis faire intervenir une série géométrique.
Z 1 N
x
b) Montrer : dx −→ 0.
0 1+x N∞ b) Utiliser a).

499
Chapitre 30 – Séries numériques

Vrai ou Faux, les réponses


1
30.1 Contre-exemple : la suite de terme général converge vers 0 et la série de terme géné- V F
n
1
ral diverge.
n
Il n’ y a qu’une implication : si la série de terme général un converge, alors la suite de
terme général un tend vers 0.

30.2 Le reste d’ordre n n’est défini que si la série converge. V F

30.3 C’est un résultat du cours. V F

30.4 La série géométrique z n diverge si |z| = 1. V F


X

n>0
Il faut remplacer l’hypothèse |z| 6 1 par l’hypothèse plus forte |z| < 1.

30.5 La série commence à l’indice 1 au lieu de l’indice 0. V F


+∞ +∞
1 z
Les résultats corrects sont :
X X
zn = , zn = .
n=0
1 − z n=1
1 − z

30.6 Il y a eu échange des notions de suite et de série. V F


Le résultat correct est : la suite de terme général un converge si et seulement si la série
de terme général un+1 − un converge.

30.7 Il y a eu oubli d’une condition de positivité. V F

30.8 C’est un résultat du cours. V F

30.9 Contre-exemple : un = (−1)n , vn = 2. V F


Il y a eu oubli d’une hypothèse de convergence des deux séries envisagées.

30.10 La réponse correcte est S2n = u0 + u1 + · · · + u2n , c’est-à-dire que S2n est la somme de V F
tous les termes d’indices pairs ou impairs de 0 à 2n, et pas seulement la somme des
termes d’indices pairs.

500
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
ln n 1
30.1 f) On a : ∀n > 3, un = > > 0.
n n
Il s’agit de séries à termes positifs ou nuls. X1
| cos n| 1 D’après l’exemple de Riemann, la série diverge.
a) On a : ∀n > 1, 0 6 un = 6 2. n
n
n2 n
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème de Par théorème de minoration pour des séries à termes > 0, on
conclut : la série un diverge.
X
majoration pour des séries à termes > 0, on conclut :
n
la série un converge.
X
g) On a, pour tout n > 2 :
n
n! 1 · 2···n 1·2 2
b) 1re méthode : utilisation d’une expression conjuguée : 0 6 un = n = 6 = 2.
n n · n···n n·n n
1
r D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème de
1 √ 1
On a : un = n + − n = r 2 ∼ √ > 0. majoration pour des séries à termes > 0, on conclut :
2 1 √ n∞ 4 n
n+ + n la série un converge.
X
2
n
D’après l’exemple de Riemann (1/2 6 1) et le théorème
h) On a, par développement limité :
d’équivalence pour des séries à termes > 0, on conclut :
 2 1 h2  1 i 1
la série un diverge. un = ln 1 +
X
− = +o −
n
n n n n n
1 1 1
2e méthode : utilisation d’un développement limité : = +o
n

n n∞ n
> 0.

On a : D’après l’exemple de Riemann et le théorème d’équivalence


√ h 1 1/2 i √ h 1  1  i pour des séries à termes > 0, on conclut :
un = n 1 + −1 = n 1+ +o −1
la série un diverge.
X
2n 4n n
1  1  1 n
= √ +o √ ∼ √ > 0,
4 n n n∞ 4 n
30.2
et on termine comme ci-dessus.
Remarquons d’abord que, puisque la série an converge,
X
c) On a, pour tout n > 2 :
n
on a : an −→ 0.
1 1 n  1 1 n  5 n
0 6 un = + 6 + = . n∞
3 n 3 2 6
an
5 5 n • un = ∼ an , donc, d’après le théorème d’équiva-
 
Puisque < 1, la série géométrique converge.
X
1 + an n∞
6 6
lence pour des séries à termes > 0, la série un converge.
X
n
Par théorème de majoration pour des séries à termes > 0, on
n
conclut : la série un converge.
X

n • vn = e an − 1 ∼ an > 0, donc, d’après le théorème


n∞
n2 + 3n + 2 d’équivalence pour des séries à termes > 0, la série
X
vn
d) On a : −→ 1,
n2 + 3n + 1 n∞ n
converge.
n2 + 3n + 2 n2 + 3n + 2
donc : un = ln 2 ∼ −1 1 2
n∞ n2 + 3n + 1 an
n + 3n + 1 1 − cos an 1
1 1 • wn = ∼ 2 = an > 0, donc, d’après le
= 2 ∼ > 0. an n∞ an 2
n + 3n + 1 n∞ n2 théorème d’équivalence pour des séries à termes > 0, la série
wn converge.
X
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème d’équi-
valence pour des séries à termes > 0, on conclut : n

la série
X
un converge. •Puisque an −→ 0, il existe N ∈ N tel que :
n∞
n ∀n > N, an 6 1.
1 1
e) On a : ∀n > 3, 0 6 un = 6 2. On a alors : ∀n > N, 0 6 a2n 6 an .
n2 ln n n
Comme la série an converge, par théorème de majora-
X
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème de
majoration pour des séries à termes > 0, on conclut :
n
tion pour des séries à termes > 0, la série xn converge.
X

la série un converge.
X
n
n

501
Chapitre 30 – Séries numériques

30.3 On a :
 1 1
a) On a, pour tout n ∈ N∗ : ( (
λ = α − β = − √5

φ0 = 0 λ+µ=0

2n + 1 n4 + 2n3 + 2n2 + 2n + 1 ⇐⇒ ⇐⇒
1+ = φ1 = 1 λα + µβ = 1  1 1
4 3
n + 2n + 2n 2 n4 + 2n3 + 2n2
µ =
 = √ .
β−α 5
(n + 1)(n + n2 + n + 1)
3 (n + 1)2 (n2 + 1)
= = 2 2 , On conclut :
2 2
n (n + 2n + 2) n (n + 2n + 2) √ √
1 h 1 + 5 n  1 − 5 n i
et : ∀n ∈ N, φn = √ − .
5 2 2
b) •Convergence de la série :
1
1+ n2 n2 + 1 (n + 1)2 (n2 + 1)(n + 1)2
1
= = 2 2
On a, pour tout n ∈ N, avec les notations précédentes :
1+ n2 2
(n + 1) + 1 n (n + 2n + 2)
(n+1)2
φn 1 h β n  α n i 1  β n
donc : 06 n = √ − ∼ √ ,
2 5 2 2 n∞ 5 2
1
1+
2 1  1 α β
car 0 6
  
un = ln n = ln 1 + 2 − ln 1 + . < .
1 n (n + 1)2 2 2
1+ 2 √
(n + 1) β 1+ 5
Puisque 06 = < 1, la série géométrique
b) Nous allons former les sommes partielles et utiliser un té- X  β n
2 4
lescopage. On a, pour N > 1 : converge, donc, par théorème d’équivalence pour
n
2
N N   1   1  X φn
ln 1 + 2 − ln 1 + des séries à termes > 0, la série converge.
X X
un =
n=1 n=1
n (n + 1)2 n
2n
1
•Calcul de la somme :
 
= ln 2 − ln 1 + −→ ln 2.
(N + 1)2 N∞
On a :
+∞
On conclut : la série un converge et un = ln 2.
X X
+∞ +∞
X φn X 1 h β n  α n i
n>1 n=1 n
= √ −
n=0
2 n=0 5 2 2
30.4 +∞ +∞
1 h X  β n X  α n i
= √ −
a) On a, pour tout a ∈ ]1 ; +∞[ : 5 n=0 2 2
n=0
1 2 (a + 1) − 2 a−1 1
a−1
− 2
a −1
=
a2 − 1
= 2
a −1
=
a+1
. car ces deux séries sont convergentes
b) Soit x ∈ ]1 ; +∞[. On a, pour tout n ∈ N, en appliquant a) 1 h 1 1 i 2  1 1 
à a = x2 :
n
= √ − α = √5 2 − β − 2 − α
5 1− β 1−
1 1 2 2
= 2n − n+1 . 2
x2 n + 1 x −1 x2 −1 √
On en déduit, pour tout N ∈ N, par sommation et télesco- = √
2 β−α
= √
2 5
= 2.
page : 5 4 − 2(α + β) + αβ 5 4 − 2 + (−1)
N N  +∞
2n 2n 2n+1  φn
On conclut :
X X X
= − n+1 = 2.
2n
x +1 x 2n − 1 x 2 −1 n=0
2n
n=0 n=0
1 2N +1 1
= − N +1 −→ , 30.6
x−1 x2 −1 N∞ x−1
n n 1
par prépondérance classique, puisque x > 1. a) On a : ∀n ∈ N, |un | = 6 3 = 2.
n3 + n + 1 n n
On conclut que la série envisagée converge et que :
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème
X de
+∞
X 2n 1 majoration pour des séries à termes > 0, la série |un |
= .
x2 n + 1 x−1 n
n=0 converge.
30.5 Ainsi, la série un converge absolument, donc converge.
X

a) Il s’agit d’une suite récurrente linéaire d’ordre 2, à co- n

efficients constants et sans second membre. L’équation ca- b) La série un est alternée, un 0 et la suite
X
−→
ractéristique r2 − r − 1 = 0 √ admet deux solutions
√ réelles n>1
n∞

1− 5 1+ 5 (|un |)n>1 est décroissante, donc, d’après le TSCSA, la sé-


distinctes, qui sont α = , β= . D’après le
rie un converge.
X
2 2
cours, il existe (λ, µ) ∈ R2 tel que : ∀n ∈ N, φn = λαn +µβ n . n>1

502
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
c) Effectuons un développement asymptotique : 30.8

(−1)n (−1)n  (−1)n −1 a) a) On a, pour tout n > 2 :


un = = 1+
n + (−1)n n n n
X  n−1
X  n−2
X 
(−1)n   1  (−1)n  1  06 k! − n! = k! = k! + (n − 1)!
= 1+O = +O 2 . k=0 k=0 k=0
n n n n
6 (n − 1)(n − 2)! + (n − 1)! = 2 · (n − 1)! ,
X (−1)n
D’après le TSCSA, la série converge. n
X
n>1
n k!
2 · (n − 1)! 2
donc :
X 1 k=0
06 −16 = ,
Par théorème de comparaison, puisque la série n! n! n
n
n2 n
X  1  X
converge et est à termes > 0, la série O 2 converge k!
n
d’où :
n k=0
−→ 1
absolument, donc converge. n! n∞

Par addition de deux séries convergentes, on conclut que la


n
et on conclut :
X
k! ∼ n! .
série un converge.
X
n∞
k=0
n
b) •On a :
d) Effectuons un développement asymptotique : n
1 X n! 1 1
(−1)n (−1)n  (−1)n −1 un = k! ∼ = ∼ > 0.
un = √ = √ 1+ √ (n + 1)! k=0 n∞ (n + 1)! n+1 n∞ n
n + (−1)n n n X1
(−1)n  (−1)n  1  (−1)n 1  1  Comme la série diverge, par théorème d’équivalence
= √ 1− √ +O = √ − + O 3/2 . n
n
n n n n n n
pour des séries à termes > 0, on conclut que la série de terme
X (−1)n général un diverge.
D’après le TSCSA, la série √ converge.
n>1
n •On a :
X 1 n
La série diverge. 1 X n!
vn = k! ∼
n>1
n (n + 2)! k=0 n∞ (n + 2)!

1 1 1
Par théorème de comparaison, puisque la série
X
= ∼ > 0.
n>1
n3/2 (n + 1)(n + 2) n∞ n2
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème d’équi-
 1 
converge et est à termes > 0, la série est ab-
X
O
n
n3/2 valence pour des séries à termes > 0, on conclut que la série
solument convergente, donc convergente. de terme général vn converge.
Par addition d’une série divergente
X et de deux séries conver- 30.9
gentes, on conclut que la série un diverge. Il s’agit de séries à termes > 0.
n
•Étude de un :
30.7 On a, pour tout n ∈ N∗ :
Z 1 n
x (1 − x)
a) On a : ∀n ∈ N, u2n+1 = u2n + 2, un = dx
0 1+x
donc (u2n )n>0 est une suite arithmétique de raison 2. Z 1
6 xn (1 − x) dx
D’où : ∀n ∈ N, u2n = u20 + 2n = 1 + 2n. 0
Z 1
Comme : ∀n ∈ N, un > 0, = (xn − xn+1 ) dx
√ 0
on déduit : ∀n ∈ N, un = 2n + 1. h xn+1 xn+2 i1
b) Soit α ∈ ]0 ; +∞[ fixé. On a : =
n+1 n+2 0

1 1 1 1 1 1
= ∼ > 0. = −
uαn (2n + 1)α/2 n∞ 2α/2 nα/2 n+1 n+2
1 1 1
D’après l’exemple de Riemann, la série converge si = 6 2.
nα/2 (n + 1)(n + 2) n
et seulement si α/2 > 1, c’est-à-dire α > 2. Par théorème
d’équivalence pour des séries à termes > 0, on conclut : la D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème de ma-
1 joration pour des séries à termes > 0, on conclut que la série
série de terme général α converge si et seulement si α > 2. de terme général un converge.
un
•Étude de vn :

503
Chapitre 30 – Séries numériques

On a, pour tout n ∈ N : 30.12


1 1 xn (1 − xn )
Nous allons utiliser le lien suite/série.
xn (1 − xn )
Z Z
vn = dx > dx On a, pour n ∈ N∗ :
0 1+x 0 2
Z 1 n+1
1 1 x
h x2n+1 i1 un+1 − un
= (xn − x2n ) dx = −
2 0 2 n+1 2n + 1 0 1
1 1 1  n 1 = − ln(n + 1) + ln n
= − = ∼ . a+n+1
2 n+1 2n + 1 2(n + 1)(2n + 1) n∞ 4n
1 1  1
= − ln 1 +
D’après l’exemple de Riemann (exposant 1), le théorème n 1+ a+1 n
d’équivalence et le théorème de minoration pour des séries n
à termes > 0, on conclut que la série de terme général vn 1h a+1  1 i h 1 1  1 i
diverge. =
n
1−
n
+o
n

n

2n 2
+o 2
n
30.10 2a + 1  1 
= − +o 2 .
On a, pour tout n ∈ N, puisque un > 0 et un+1 > 0 : 2n2 n
0 6 an = Max (un , un+1 ) 6 un + un+1 . 2a + 1
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1), la série
X

Par hypothèse, la série un converge. n2
X
n>1
ngs0 converge.
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème de
Par décalage de l’indice, la série un+1 converge.
X
X  1 
n>0 comparaison en o, la série o 2 converge absolument,
n>1
n
Par addition, la série (un + un+1 ) converge.
X
donc converge.
n>0
Par addition, on déduit que la série
X
(un+1 − un )
Par théorème de majoration, pour des séries à termes > 0, la n
série an converge. converge.
X

n>0 D’après le lien suite/série, on conclut que la suite (un )n∈N∗


converge.
30.11
30.13
D’abord, pour tout n ∈ N∗ , Pn existe et Pn > 0.
n
k2 + a a) Soit (a, b, c) ∈ R3 . On a, pour tout x ∈ [0 ; +∞[ :
On a : ∀n ∈ N∗ , ln Pn = ln
X
.
k=1
k2 + b a b c
+ +
x x+1 x+2
Par développements limités usuels, lorsque l’entier k tend
vers l’infini : =
a(x + 1)(x + 2) + bx(x + 2) + cx(x + 1)
x(x + 1)(x + 2)
k2 + a  a   b 
ln = ln 1 + 2 − ln 1 + 2 (a + b + c)x2 + (3a + 2b + c)x + 2a
k2 + b k k = .
x(x + 1)(x + 2)
h a  1 i h b  1 i a−b  1 
= +o 2 − 2 +o 2 = +o 2 .
k 2 k k k k 2 k La condition de l’énoncé, notée (C), équivaut à :
X a−b ∀x ∈ [0 ; +∞[,
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) la série
k2 (a + b + c)x2 + (3a + 2b + c − 1)x + (2a + 1) = 0.
k>1
converge.
Un polynôme s’annule en une infinité de points si et seule-
D’après l’exemple de Riemann et le théorème de comparai- ment si c’est le polynôme nul, donc :
X  1 
son en o, la série o 2 converge absolument, donc 
1
k>1
k   a=−
a + b + c = 0

converge. 2
 


 

X k2 + a (C) ⇐⇒ 3a + 2b + c − 1 = 0 ⇐⇒ b = 2
On conclut, par addition, que la série ln 2

 

2a + 1 = 0 c = − 3 .
 
k>1
k +b 

converge. 2
+∞
k2 + a On conclut qu’il existe (a, b, c) ∈ R3 unique convenant :
Notons S = ln ∈ R. Ainsi : ln Pn −→ S.
X

k=1
k2 + b n∞  1 3
(a, b, c) = − , 2, − .
Par continuité de l’exponentielle en S, on conclut : 2 2

Pn −→ e S > 0. b) Nous allons former les sommes partielles et faire appa-


n∞
raître un télescopage.

504
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
On a, pour tout N > 3, en utilisant a) : 30.15
N Il s’agit de séries à termes > 0.
X n−1 √ √
n3 + 3n2 + 2n a) On a : 0 6 n2 un = n2 e − n
= e 2 ln n− n
−→ 0,
n=1 n∞
N 
X 11 2 3 1  par prépondérance classique.
= − + −
n=1
2n n+1 2n+2 Il existe donc N ∈ N∗ tel que : ∀n > N, 0 6 n2 un 6 1,
1
d’où :
N N N
1 X 1 X 1 3 X 1 ∀n > N, 0 6 un 6 2 .
= − +2 − n
2 n=1 n n+1 2 n=1 n + 2
n=1 D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème de ma-
N
1 X 1
N
X +1
1
N +2
3 X 1 joration pour des séries

à termes > 0, on conclut : la série de
= − +2 − terme général e − n converge.
2 n=1 n n 2 n=3 n
ln n ln n
n=2

11 1
N
1 1 N
1 1  b) On a : 0 6 n3/2 un = n3/2 2 = √ −→ 0,
n n n∞
X X
= − + + +2 + +
2 1 2 n=3 n 2 n=3 n N +1 par prépondérance classique.
N
3 X 1 1 1  Il existe donc N ∈ N∗ tel que : ∀n > N, n3/2 un 6 1,
− + +
2 n=3 n N +1 N +2 1
d’où : ∀n > N, 0 6 un 6 3/2 .
1 1 3 1 n
= + − −→ .
4 2(N + 1) 2(N + 2) N∞ 4 D’après l’exemple de Riemann (3/2 > 1) et le théorème de
majoration pour des séries à termes > 0, on conclut : la série
On conclut : la série proposée converge et : ln n
de terme général converge.
+∞
X n−1 1 n2
= . 1 ln n
n3 + 3n2 + 2n 4 c) On a : un = n n2 − 1 = e n2 − 1.
n=1
ln n ln n
30.14 Comme −→ 0, on déduit : un ∼ > 0.
n2 n∞ n∞ n2
a) •Par récurrence immédiate : ∀n ∈ N, φn > 0. ln n
D’après b), la série de terme général converge. Par théo-
•D’où : ∀n ∈ N, φn+2 − φn+1 = φn > 0, n2
rème d’équivalence pour des séries à termes > 0, on conclut :
donc la suite (φn )n>1 est croissante. 1
la série de terme général e n2 − 1 converge.
Comme φ0 = 0 6 1 = φ1 , finalement, la suite (φn )n>0 est
croissante. d) On a, par développement limité :

•S’il existe ` ∈ R tel que φn −→ `, alors, en passant à 1 n2 1 i


 h 
n∞ un = 1 + 3 − 1 = exp n2 ln 1 + 3 −1
la limite dans la définition de la suite (φn )n>0 , on obtient n n
` = ` + `, donc ` = 0, contradiction avec ` > φ1 = 1.
h  1  1 i h1  1 i
= exp n2 3 + o 3 − 1 = exp +o −1
n n n n
Ainsi, la suite (φn )n>0 est croissante et divergente, donc : h 1  1 i 1 1 1
φn −→ + ∞. = 1+ +o −1= +o ∼ .
n∞ n n n n n∞ n
b) D’après a) : ∀n ∈ N∗ , φn > φ1 = 1 > 0. D’après l’exemple de Riemann et le théorème d’équivalence,
On a, pour tout n ∈ N∗ :
 1 n2
on conclut : la série de terme général 1 + 3 − 1 di-
n
1 1 φ2n+1 − φ2n verge.
− 2 =
2
φn φn+1 φ2n φ2n+1 e) Nous allons utiliser une comparaison série/intégrale. L’ap-
1
(φn+1 − φn )(φn+1 + φn ) φn−1 φn+2 plication f : [2 ; +∞[ −→ R, x 7−→
= = . x ln x
φ2n φ2n+1 φ2n φ2n+1
est continue et décroissante, donc :
c) Nous allons former les sommes partielles et faire appa- Z n+1
raître un télescopage. On a, pour tout N > 1, en utilisant b) : ∀n > 2, f (n + 1) 6 f (x) dx 6 f (n),
n
XN
φn−1 φn+2 XN 
1 1  d’où, par sommation et utilisation de la relation de Chasles :
2 φ2
= 2
− 2
φ φ φ N Z N +1 N
n n+1 n n+1
f (x) dx 6
n=1 n=1 X X
∀N > 2, f (n + 1) 6 f (n).
1 1 1 2
= − 2 −→ = 1. n=2 n=2
φ21 φN +1 N ∞ φ21
En particulier :
On conclut : la série proposée converge et : N
1
Z N +1 1
dx = ln(ln x) 2
+∞
X  N +1
φn−1 φn+2 >
n ln n x ln x
X
= 1. n=2 2
φ2n φ2n+1
= ln ln(N + 1) − ln(ln 2) −→ +∞.
n=1 
N∞

505
Chapitre 30 – Séries numériques

1
On conclut : la série de terme général diverge. •Si 1 + a + b 6= 0, alors un ∼ 2(1 + a + b) ln n, donc un ne
n ln n n∞
f) Nous allons utiliser une comparaison série/intégrale. tend pas vers 0 lorsque n tend l’infini, et donc la série
X
un
n
1
L’application f : [2 ; +∞[ −→ R, x 7−→ diverge (grossièrement).
x(ln x)2
•Si 1 + a + b = 0 et 1 + 2a + 3b 6= 0, alors
est continue et décroissante, donc : 1 X1
Z n+1 un ∼ (1 + 2a + 3b) , donc, comme la série diverge,
∀n > 2, f (n + 1) 6 f (x) dx 6 f (n), n∞ n n
n
n par multiplication par une constante non nulle, la série
d’où, par sommation et utilisation de la relation de Chasles : 1
(1 + 2a + 3b) diverge, puis, par théorème d’équivalence
X
N Z N +1 N n
n
f (x) dx 6
X X
∀N > 2, f (n + 1) 6 f (n). pour des séries à termes > 0, la série un diverge.
X
n=2 2 n=2 n
En particulier :
•Si 1 + a + b = 0 et 1 + 2a + 3b = 0, alors :
N Z N +1 1 11b  1  1 
1
dx
X
∀N > 2, f (n + 1) 6 un = + 2a + 2
+o 2 .
2 x(ln x)2 2 2 n n
n=2 X 1
h 1 iN +1 1 1 1 D’après l’exemple de Riemann (2 > 1), la série
= − =− + 6 , n2
ln x 2 ln(N + 1) ln 2 ln 2 converge.
n

d’où, par changement d’indice : D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème de


N N −1 X  1 
1 comparaison en o, la série o 2 converge absolument,
X X
∀N > 3, un = f (n + 1) 6 .
n=3 n=2
ln 2 n
n
donc converge.
Ceci montre que les sommes partielles de la série
X
un
Par combinaison linéaire, la série un converge.
X
n
sont majorées. Comme il s’agit d’une série à termes > 0, on n
1
conclut : la série de terme général converge.
( (
1+a+b=0 a = −2
n(ln n)2 Enfin : ⇐⇒
1 + 2a + 3b = 0 b = 1.
30.16
Finalement, la série un converge si et seulement si :
X
1 2
Rappelons : ∀(a, b) ∈ (R+ )2 , ab 6 (a + b2 ). n
2 a = −2 et b = 1.
1 1 1 
Ici : ∀n > 1, 0 6 un = (nun ) 6 + n2 u2n . 30.18
n 2 n2
X 1 Nous allons faire intervenir un télescopage.
La série converge (exemple de Riemann, 2 > 1) et,
n2 On a, pour tout n ∈ N :
n>1
1 1
par hypothèse, la série n2 u2n converge. Par addition et
X
bn − bn+1 = − n+1
n>1 2n + 2−n 2 + 2−n−1
X 1 1
2n+1 + 2−n−1 − 2n − 2−n

loi externe, la série 2
+ n2 u2n converge, puis, par =
n>1
2 n 22n+1 + 2 + 2−1 + 2−2n−1
théorème de majoration pour des séries à termes > 0, la série (2n+1 − 2n ) + (2−n−1 − 2−n )
un converge.
X
= 1 1
n>1
(2n+ 2 )2 + 5
2
+ (2−n− 2 )2

30.17 2n − 2−n−1
= 1 1
Utilisons des développements limités, lorsque l’entier n tend (2n+ 2 )2 + 5
2
+ (2−n− 2 )2
vers l’infini : 1 1 1
2− 2 (2n+ 2 − 2−n− 2 )
un = ln(n2 + n + 1) + a ln(n2 + 2n + 4) + b ln(n2 + 3n + 10) =
a2n + 5
+ a−2
n
h  1 1 i h  2 4 i 2
= 2 ln n + ln 1 + + 2 + a 2 ln n + ln 1 + + 2
n n n n 1 an − a−1
n 1
h  3 10 i = √ 5 −2
= √ un .
+b 2 ln n + ln 1 + + 2 2
2 an + 2 + an 2
h 1 1  1 1  1 n
i n
= 2(1 + a + b) ln n + + 2 − +o 2 On a donc, pour tout N ∈ N, par télescopage :
n n 2 n2 n
h 2 4  1 4  1 i h 3 10  1 9  1 i
N √ XN √
+a + 2 − 2
+o 2 +b + 2 − 2
+o 2 X
n n 2 n n n n 2 n n un = 2 (bn − bn+1 ) = 2(b0 − bN +1 ).
1 1 11b   1  n=0 n=0
= 2(1+a+b) ln n+(1+2a+3b) + +2a+ +o 2 .
n 2 2 n 1
et : bN = −→ 0,
2N + 2−N N∞

506
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
N
1 2 √ √ D’où, par théorème d’encadrement : (2n + 1)u2n+1 −→ 0.
donc :
X
un −→ = . 2 b0 = 2 n∞
n=0
N∞ 20 + 20 2
√ •Puisque (2n)u2n −→ 0 et (2n + 1)u2n+1 −→ 0,
+∞ n∞ n∞
2
On conclut : un existe et est égal à .
X
2 on conclut : nun −→ 0.
n=0 n∞
b) •Puisque nun −→ 0, il existe N > 1 tel que :
30.19 n∞

a) a) On a, pour tout N > 1, en utilisant une sommation ∀n > N, nun 6 1.


géométrique : D’où : ∀n > 1, 0 6 vn = nu2n = (nun )un 6 un .
−1
 NX
1 1 − (−1)N xN 1
Puisque la série un converge, on déduit, par théorème de
Z Z  X
dx = (−x)n dx
0 1+x 0 n=0
n>1
majoration pour des séries à termes > 0, que la série
X
N −1 N −1 N vn
Z 1 1 (−1)n−1
xn dx =
X X X
n
= (−1) (−1)n = . converge.
n>1

n=0 0 n=0
n + 1 n=1
n
•On a : n ln(1 + un ) ∼ nun −→ 0,
b) D’après a), on a, pour tout N > 2 : n∞ n∞

N 1 1 donc : e n ln(1+un ) −→ 1, puis :


(−1)n−1 xN
Z Z
1 n∞
dx − (−1)N dx.
X
=
wn = un (1 + un )n = un exp n ln(1 + un ) ∼ un > 0.

n=1
n 0 1+x 0 1+x
n∞
Z 1 xN
Z 1
1 Par théorème d’équivalence pour des séries à termes > 0, on
Mais : 0 6 dx 6 xN dx = −→ 0, conclut que la série
X
wn converge.
0 1+x 0 N +1 N∞
Z 1 N n>1
x
donc : dx −→ 0.
0 1+x N∞ 30.21
On déduit : Notons, pour tout n ∈ N :
n n
N 1
(−1)n−1
Z X X
1 Un = uk , Vn = vk .
dx = ln(1 + x) 0 = ln 2.
X  1
−→
n=1
n N∞ 0 1+x k=0 k=0

1) Supposons que la série un converge.


X
X (−1)n−1
On conclut que la série converge et que : n>0
n>1
n
+∞
Notons U = un . On a, pour tout n ∈ N :
X
+∞
(−1)n−1
= ln 2.
X
n=0
n=1
n
n
X n
X n
X n
X
Vn = vk = (uk + uk+1 ) = uk + uk+1
30.20 k=0 k=0 k=0 k=0
2n+1 n n+1
a) Considérons, pour n > 1, le paquet de termes
X X X
uk . = uk + uk = Un + (Un+1 − u0 ),
k=n+1 k=0 k=1

Puisque la suite (un )n>1 est décroissante et à termes > 0, donc : Vn −→ 2U − u0 ,


2n+1 n∞

on a : ∀n > 1, ce qui montre que la série vn converge.


X X
uk > nu2n > 0.
k=n+1 n>0

Mais, puisque la série un converge, on a :


X
2) Réciproquement, supposons que la série vn converge.
X
n>1 n>0
+∞
2n+1 2n+1 n +∞ +∞
Notons V = vn . On a, pour tout n ∈ N :
X X X X X X
uk = uk − uk −→ uk − uk = 0.
n∞ n=0
k=n+1 k=1 k=1 k=1 k=1
Vn = Un + Un+1 − u0 = 2Un + un+1 − u0 ,
Par théorème d’encadrement, il en résulte : nu2n −→ 0, 1 1 1
n∞
donc : Un = Vn + u0 − un+1 .
puis, en multipliant par 2 : (2n)u2n −→ 0. 2 2 2
n∞ Puisque Vn −→ V et un+1 −→ 0 (hypothèse), on déduit :
n∞ n∞
•On a, pour n > 1 : 1 1
Un −→ V + u0 ,
0 6 (2n + 1)u2n+1 6 (2n + 1)u2n n∞ 2 2
ce qui montre que la série un converge.
X
2n + 1
= (2n)u2n −→ 1 · 0 = 0. n>0
2n n∞

507
Chapitre 30 – Séries numériques

Finalement, les séries de termes généraux un et un + un+1 b) •On a : ∀n ∈ N, un > 0,


sont de même nature. 2
un+1 (n + 1)! 2n+1 (2n)!
Remarque : L’hypothèse un −→ 0 est essentielle. et : = 
n∞ un 2(n + 1)! (n!)2 2n
Par exemple, pour un = (−1)n , la
série de terme général un (n + 1)2 · 2 n+1 1
diverge (car un ne tend pas vers 0), mais la série de terme = = −→ < 1.
(2n + 1)(2n + 2) 2n + 1 n∞ 2
général vn converge (car, pour tout n, vn = 0).
D’après a), on conclut que la série un converge.
X
30.22
n
`+1
a) Notons λ = . On a donc : ` < λ < 1. •On a : ∀n ∈ N, vn > 0,
2
Puisque
un+1
−→ ` < λ, il existe N ∈ N tel que : et :
un n∞
un+1 4(n + 1)−1 4n
∀n > N, 6 λ. 2
un vn+1 2(n + 1) (4n)! (2n + 2)!
= =  2n  =
On a donc, pour tout n > N + 1 : 4n−1 4n + 4 2
vn (4n + 4)! (2n)!
un 6 λun−1 , . . . , uN +1 6 λuN . 2n 2n + 2
2
Par multiplication (les membres sont tous > 0) et par téles- =
(2n + 1)(2n + 2)

16n4
=
1
.
copage, on obtient : (4n + 1)(4n + 2)(4n + 3)(4n + 4) n∞ 256n4 16
∀n > N, un 6 λn−N uN = λn λ−N uN . vn+1 1
Ainsi : −→ < 1.
Comme λ ∈ [0 ; 1[, la série géométrique λn converge.
X
vn n∞ 16
n
Par théorème de majoration pour des séries à termes > 0, on D’après a), on conclut que la série vn converge.
X

conclut que la série un converge.


X
n
n

508
Familles sommables
Familles sommables
Chapitre 31 TITRE FICTIF

Plan
Les méthodes à retenir 510
Thèmes abordés dans les exercices
• Sommabilité d’une famille et calcul éventuel ed la somme
Vrai ou faux ? 517 d’une famille sommable
Les énoncés des exercices 518
• Sommabilité d’une suite double et calcul éventuel de la
Du mal à démarrer ? 519
somme
Vrai ou faux, les réponses 520
Les corrigés des exercices 521 • Obtention de l’égalité des sommes de deux séries par inter-
vention d’une série double
• Étude de séries provenant du produit de Cauchy de deux
séries.

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition et propriétés de la sommabilité d’une famille
• Définition et propriétés des sommes de familles sommables
• Théorème de sommation par paquets, théorème de Fubini
• Définition du produit de Cauchy de deux séries et théorème
dans le cas où les deux séries sont absolument convergentes.

509
Chapitre 31 – Familles sommables

Les méthodes à retenir


Méthode
Essayer de :
Pour montrer qu’une fa- • revenir à la définition, c’est-à-dire montrer qu’il existe M ∈ R+
mille (ui )i∈I d’éléments tel que, pour toute partie finie F de I :
X
ui 6 M
de R+ est sommable i∈F
• montrer qu’il existe une famille (vi )i∈I d’éléments de R+ , som-
mable, telle que : ∀i ∈ I, ui 6 vi
• si I = N, montrer que la série un est convergente
X

n
• montrer
 qu’il existe une permutation σ de I telle que la famille
uσ(i) i∈I soit sommable
• montrer qu’il existe une partition (In )n∈N de I telle que :
? pour tout n ∈ N, la famille (ui )i∈In est sommable
X 
? la famille ui est sommable.
n∈N
i∈In

➟ Exercices 31.1 à 31.5, 31.7 à 31.10

Exemple
D’abord, on a : ∀i ∈ I, λi > 0.
Soit (Ui )i∈I une famille d’intervalles ou- Soit F une partie finie de I.
verts, inclus dans [0 ; 1] et deux à deux Puisque les Ui sont deux à deux disjoints et inclus dans [0 ; X
1], la somme
disjoints.
des longueurs des intervalles ouverts Ui , i ∈ F , est 6 1 : λi 6 1.
On note, pour i ∈ I, λi la longueur de Ui . i∈F

Montrer que la famille (λi )i∈I est som- D’après la définition, on conclut que la famille (λi )i∈I est sommable.
mable.

Exemple 1
On a, par une inégalité classique : ∀i ∈ I,
p
ai bi 6 (ai + bi ).
2
Soient (ai )i∈I , (bi )i∈I deux familles Puisque les familles (ai )i∈I et (bi )i∈I
sont sommables, par addition et
1
sommables à éléments dans R+ .

loi externe, la famille (ai + bi ) est sommable.
√  2 i∈I
Montrer que la famille ai bi est Par théorème de majoration pour des √ familles sommables à éléments
i∈I
sommable.

dans R+ , on conclut que la famille ai bi est sommable.
i∈I

510
Les méthodes à retenir

Exemple
1 1
On a : ∼ > 0.
Montrer que la famille n2 + n + 1 n∞ n2
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème d’équivalence
 1 
1
pour des séries à termes > 0, la série converge, donc
X
2
n + n + 1 n∈N 2+n+1
n∈N
n
est sommable.  1 
la famille , à éléments dans R+ , est sommable.
n2 + n + 1 n∈N

Méthode
Essayer de :
Pour montrer qu’une fa- • revenir à la définition, c’est-à-dire montrer que la famille |ui | i∈I ,


mille (ui )i∈I d’éléments d’éléments de R+ , est sommable


de C est sommable • si I = N, montrer que la série un est absolument conver-
X

n∈N
gente, c’est-à-dire montrer que la série |un | est convergente
X

n
• montrer
 qu’il existe une permutation σ de I telle que la famille
uσ(i) i∈I soit sommable
• montrer qu’il existe une partition (In )n∈N de I telle que :
? pour tout n ∈ N, la famille (ui )i∈In est sommable
X 
? la famille |ui | est sommable.
n∈N
i∈In
➟ Exercices 31.1, 31.3, 31.11

Exemple 1 1
On a : ∼ > 0.
n2 + 1 n∞ n2
 (−1)n  D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème d’équivalence
Montrer que la famille est 1
pour des séries à termes > 0, la série converge.
X
n2 + 1 n∈N
sommable. n 2+1
n∈N
X  (−1)n 
Ainsi, la série est absolument convergente, donc la
n∈N
n2 + 1 n∈N
 (−1)n 
famille est sommable.
n2 + 1 n∈N

Méthode
En plus des méthodes vues dans le cas d’une famille indexée généra-
lement par un ensemble I, essayer de montrer :
Pour montrer qu’une
suite double • ? pour tout p ∈ N, la série ap,q converge
X

(ap,q )(p,q)∈N2 q
d’éléments de R+ est +∞
sommable
XX 
? la série ap,q converge
q>0 p=0

511
Chapitre 31 – Familles sommables

• ou bien échanger les rôles de p et q


• si
Xap,q est X
de la forme ap,q = up vq , montrer que les deux séries
up et vq convergent.
p>0 q>0

➟ Exercices 31.5, 31.7 à 31.11

Exemple
On a :
1 1 1 1
∀(p, q) ∈ (N∗ )2 , 6 2 3 = 2 3.
Montrer que la suite double p2 q 3 + 1 p q p q
X 1
1 D’après l’exemple de Riemann (2 > 1 et 3 > 1), les séries et
 
2 3
p q + 1 (p,q)∈(N∗ )2 p∈N∗
p2
X 1
est sommable. convergent.
q∈N∗
q3
 1 1
D’après le cours, il en résulte que la famille est
p2 q 3 (p,q)∈(N∗ )2
sommable.
Par théorème de majoration pour des familles à éléments dans R+ , on
 1 
conclut que la famille est sommable.
p2 q 3 + 1 (p,q)∈(N∗ )2

Méthode

En plus des méthodes vues dans le cas d’une famille indexée géné-
Pour montrer qu’une
ralement par un ensemble I, essayer de montrer que la suite double
suite double
|up,q | (p,q)∈N2 est sommable.
(ap,q )(p,q)∈N2
d’éléments de C est som-
mable
➟ Exercice 31.11

Exemple
On a, pour tout (p, q) ∈ N2 :
|(−1)p + (−1)q | 2 2
|up,q | = 6 p+q 6 p+q = 2 e −p e −q .
Montrer que la suite double e p+q + p e +p e
(up,q )(p,q)∈N2 définie par :
Puisque | e −1 | < 1, la série géométrique e −p converge absolument,
X

(−1)p + (−1)q p∈N


up,q = donc la famille ( e −p )p∈N est sommable.
e p+q + p
De même, la famille ( e −q )q∈N est sommable.
est sommable.
D’après le cours, il en résulte que la famille (2 e −p e −q )(p,q)∈N2 est
sommable.
Par théorème de majoration pour des familles sommables à éléments
dans R+ , on déduit que la famille (|up,q |)(p,q)∈N2 est sommable, puis,
par définition, on, conclut que la famille (up,q )(p,q)∈N2 est sommable,

512
Les méthodes à retenir

Méthode
Essayer de :
Pour calculer la somme • si I = N, calculer la somme de la série
X
ui
d’une famille sommable i∈N
(ui )i∈I • s’il existe
X une bijection ϕ : N −→ I, calculer la somme de la
série uϕ(n)
n∈N
• si
X(In )n∈N est une partition de I, calculer la somme de la série
un pour tout n ∈ N, puis calculer la somme de la série
i∈I 
X X 
ui
n∈N i∈In

• si σ est une permutation de I, calculer la somme


X
uσ(i)
i∈I
• si I = N × N, calculer, pour tout q ∈ N, la somme de la série
+∞ +∞  X
+∞
up,q , puis calculer la somme de la série up,q , en
X X 
p=0 q=0 p=0
échangeant éventuellement les rôles de p et q.
➟ Exercices 31.3, 31.8 à 31.10

Exemple  (−1)n 
La famille est la réunion disjointe des deux familles
n2 n∈Z∗
 (−1)n  indexées par Z∗− et N∗ .
Montrer que la famille 1
La série est à termes > 0 et converge d’après l’exemple de
X
n2 n∈Z∗
est sommable et calculer sa somme. n2
n∈N∗
 (−1)n 
Riemann (2 > 1), donc la famille est sommable.
n2 n∈N∗
On a, pour tout n ∈ Z− ∗, en notant p = −n :
(−1)n (−1)−p (−1)p
2
= 2
= ,
n (−p) p2
 (−1)n 
donc la famille est sommable et :
n2 n∈Z∗

X (−1)n X (−1)n
2
= .
∗ n n∈N∗
n2
n∈Z−
 (−1)n 
Il en résulte que la famille est sommable et que :
n2 n∈Z∗
X (−1)n X (−1)n
=2 .
n∈Z∗
n2 n∈N∗
n2

513
Chapitre 31 – Familles sommables

Pour calculer cette somme de série, ajoutons deux sommes de séries :


+∞ +∞ +∞ +∞ +∞
X (−1)n X 1 X (−1)n + 1 X 2 1 X 1
+ = = = ,
n=1
n2 n=1
n2 n=1
n2 p=1
(2p)2 2 p=1 p2
car les termes d’indices impairs sont nuls.
+∞ +∞
(−1)n 1 X 1 1 π2 π2
D’où :
X
2
=− 2
=− =− .
n=1
n 2 n=1 n 2 6 12
X (−1)n +∞
X (−1)n π2
Enfin : 2
= 2 2
=− .
n∈Z∗
n n=1
n 6

Exemple 1
Notons, pour tout (p, q) ∈ N2 : up,q = > 0.
p!q!(p + q + 1)
Existence et calcul de : Nous allons sommer en diagonale, c’est-à-dire utiliser la partition de
N2 formée par les ensembles In = {(p, q) ∈ N2 ; p + q = n}, n ∈ N.
X 1
S=
p!q!(p + q + 1)
. Pour tout n ∈ N, on a :  
2 1 X 1 1 1 1
(p,q)∈N X X p+q
up,q = =
n + 1 p+q=n p! q! n + 1 p+q=n (p + q)! p
p+q=n
 
1 X p+q 1
= = 2n .
(n + 1)! p+q=n p Newton (n + 1)!

2n
La série converge, par la règle de d’Alembert.
X

n>0
(n + 1)!
Il en résulte que la famille (up,q )(p,q)∈N2 est sommable et que :
+∞ +∞
X X 2n 1 X 2n+1
up,q = =
p+q=n n=0
(n + 1)! 2 n=0 (n + 1)!
+∞ +∞
1 X 2n 1 X 2n  1
= = −1+ = ( e 2 − 1).
2 n=1 n! 2 n=0
n! 2

Méthode

Essayer de faire intervenir une suite double (up,q )(p,q)∈N2 de façon que :
Pour établir qu’une
somme de série conver-
+∞ +∞
up,q et ∀q ∈ N, βq =
X X
+∞ ∀p ∈ N, αp = up,q
gente αp est égale
X
q=0 p=0
p=0 et voir si on peut appliquer le théorème de Fubini.
à une autre somme +∞ +∞ X+∞ +∞ X
+∞ +∞
de série convergente Ainsi, formellement :
X X X X
αp = up,q = up,q = βq .

X p=0 p=0 q=0 q=0 p=0 q=0
βq
q=0
➟ Exercice 31.11

514
Les méthodes à retenir

Exemple
Soit z ∈ C tel que |z| < 2.
On a, pour tout n > 2, sous réserve d’existence :
On note, pour tout n ∈ N tel que n > 2 :  +∞
X 1  +∞
X zn
ζ(n) − 1 z n = zn =

n
.
+∞
X 1 p=2
p p=2
pn
ζ(n) = .  zn 
p=1
pn Considérons donc la suite double .
pn n>2,p>2
Montrer, pour tout z ∈ C tel que • Montrons d’abord que cette suite double est sommable.
|z| < 2 : z |z|
Soit p > 2 fixé. On a = < 1 car |z| < 2 6 p, donc la série
+∞ +∞ p p
z2 X z n
géométrique converge et :
X X
ζ(n) − 1 z n .

=
p=2
p(p − z) n=2 p>2
p
+∞ +∞
X z n z 2 X z n z 2 1 |z|2
= = z = p(p − |z|) .
p=2
p p q=0
q p 1−
p
|z|2 |z|2
On a : ∼ > 0.
p(p − |z|) p∞ p2
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème d’équivalence
|z|2
pour des séries à termes > 0, la série converge, donc la
X

p>2
p(p − |z|)
série |up,q | converge.
XX

p>2 n>2
 zn 
Ceci montre que la famille est sommable, donc, par
pn n>2,p>2
 zn 
définition, la famille est sommable.
pn n>2,p>2
• On a alors, en sommant dans un sens et dans l’autre :
X zn +∞
X  +∞
X z n  +∞ X
ζ(n) − 1 z n ,

n
= n
=
n>2,p>2
p n=2 p=2
p n=2
+∞
X  +∞
X z n  +∞ +∞
X zn X  z 2 1 X z2
= = z = .
n>2,p>2
pn p=2 n=2
p n
p=2
p 1− p=2
p(p − z)
p
+∞ +∞
z2
On conclut :
X X 
= ζ(n) − 1 .
n=2
p(p − z) n=2

Méthode

Reconnaître le terme général du produit de Cauchy de deux séries,


Pour utiliser un produit n
de Cauchy de deux sé- sous la forme : wn =
X
uk vn−k .
ries k=0

515
Chapitre 31 – Familles sommables

Exemple n 
1 k 1
Le terme général un = fait penser au terme gé-
X

k=0
3 (n − k)!
On note, pour tout n ∈ N∗ : néral du produit de Cauchy de deux séries.
n X  1 n X 1
X (−1)k Considérons les séries − et .
un = . 3 n!
k=0
3k (n − k)! n>0 n>0
D’après le cours, ces deux séries convergent absolument, respectivement
Montrer que la série un converge et comme série géométrique et comme série de l’exponentielle.
X

Il en résulte, par produit de Cauchy, que la série un est absolument


n>0
X
calculer sa somme.
n>0
convergente, donc convergente, et que :
3e
+∞  +∞
X  1 n  +∞ X 1 1
e1 =
X
un = − = .
3 n! 1 4
n=0 n=0 n=0 1+
3

516
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
31.1 Toute famille sommable de nombres complexes est bornée. V F

31.2 Si deux familles de nombres réels > 0, (xi )i∈I , (yi )i∈I sont sommables (avec le même V F
ensemble d’indices I), alors la famille Max (xi , yi ) i∈I est sommable.
 pgcd (p, q) 
31.3 La famille est sommable. V F
ppcm (p, q) (p,q)∈(N∗ )2

31.4 Une famille (zn )n∈N de nombres complexes est sommable si et seulement si la série V F
X
zn
n
est absolument convergente.

31.5 Une famille (zn )n∈Z de nombres complexes est sommable si et seulement si les deux V F
familles (zn )n∈Z∗− et (zn )n∈Z+ sont sommables.

31.6 Si deux suites (un )n∈N , (vn )n∈N de nombres réels > 0 sont sommables, alors la suite V F
u + v 
est sommable.
n n
un vn n∈N

31.7 Si
 deux suites (un )n∈N , (vn )n∈N de nombres réels > 0 sont sommables, alors la suite V F
un vn 
est sommable.
un + vn n∈N

31.8 Si une famille (zi )i∈I de nombres complexes est sommable, alors, pour toute partie J V F
de I, la famille (zi )i∈J est sommable.
 (−1)p+q 
31.9 La famille est sommable. V F
pq + 1 (p,q)∈(N∗ )2

31.10 La famille (x)x∈[0 ;1] ∩ Q est sommable. V F

517
Chapitre 31 – Familles sommables

Énoncés des exercices


31.1 Exemples d’études de sommabilité

Étudier la sommabilité des familles suivantes :

c) (ux )x∈R où ux = e −x si x ∈ N et 0 sinon


1
a)
n2 n∈N∗
 (−1)n  1
b) d) .
n n∈N∗ x2 x∈[1;+∞[

31.2 Exemple de calcul de la somme d’une série double


XX 1
Existence et calcul de S = .
pq
q>2 p>2

31.3 Exemple d’étude de sommabilité et de calcul de la somme

Soit (a, b) ∈ C2 tel que |a| 1 + |b| < 1.



 p  
Montrer que la famille ap bq est sommable et calculer sa somme.
q (p,q)∈N2

31.4 Exemple d’étude de sommabilité


 1 
Soit (a, b) ∈ ]1 ; +∞[2 fixé. Étudier la sommabilité de la famille .
ap + bq (p,q)∈N2

31.5 Exemple d’étude de sommabilité


 1 
Montrer que la famille 2 2
est sommable.
p q + pq (p,q)∈(N∗ )2

31.6 Petitesse des termes d’une famille sommable


Soient I un ensemble, (ui )i∈I une famille sommable à éléments dans C.
Montrer que, pour tout ε > 0, l’ensemble {i ∈ I ; |ui | > ε} est fini.

31.7 Exemple d’égalité de deux sommes de séries


+∞ X+∞ +∞
1 1
Montrer : .
X X
3
= 2
p=1 q=p
q n=1
n

31.8 Exemple de sommabilité et de calcul de la somme


XX 1
Existence et calcul de S = .
(2q)p
p>2 q>1

31.9 Exemple de calcul de la somme d’une série double


+∞ X+∞ +∞
1 1 π2
Existence et calcul de en admettant
X X
, = .
p=0 q=1
(p + q 2 )(p + q 2 + 1) n=1
n2 6

518
Du mal à démarrer ?

31.10 Exemple de sommabilité et de calcul de la somme


1
Existence et calcul de .
X
∗ 2
(4p − 1)2q
(p,q)∈(N )

31.11 Égalité de deux sommes de séries par intervention d’une série double
+∞ +∞
1 (−1)n
Établir, pour tout a ∈ ]0 ; +∞[ :
X X
= .
n=0
ch (2n + 1)a n=0
sh (2n + 1)a

Du mal à démarrer ?
+∞
31.1 a) Se ramener à une série. 1
31.7 Pour p > 1 fixé, majorer en utilisant une
X
b) Se ramener à une série. q=p
q3
c) Se ramener à une série en éliminant les termes comparaison à une intégrale, pour déduire que la fa-
nuls.
1
mille est sommable, puis utiliser le
1 q 3 p>1, q>p
d) Utiliser la sous-famille . théorème de Fubini positif.
n n∈N∗
31.8 Pour l’existence, utiliser, pour q fixé, la série géomé-
X 1 X  1 p
31.2 Montrer que, pour tout p > 2, la série trique .
pq p>2
2q
q>2
converge, calculer sa somme par télescopage, puis Pour le calcul, utiliser le théorème de Fubini positif
utiliser le théorème de Fubini positif. et la constante d’Euler, voir exemple page 490.
31.9 L’existence et le calcul se montrent simultanément,
31.3 Pour p ∈ N fixé, la série |up,q | ne comporte qu’un en utilisant le théorème d’interversion de deux som-
X

q>0 mations, dans le cas des réels > 0. Utiliser une dé-
nombre fini de termes et sa somme est calculable par composition en éléments simples du terme général.
la formule du binôme de Newton. X 1 q
31.10 Pour tout p ∈ N∗ fixé, la série est
q>1
(4p − 1)2
31.4 Utiliser l’inégalité classique une série géométrique convergente et dont on peut
2 2 2 calculer la somme.
∀(α, β) ∈ R , α + β > 2αβ
Utiliser ensuite des télescopages et le résultat connu :
puis faire intervenir un produit de deux familles som- n
mables. 1
= ln n + γ + o (1),
X

k=1
k n∞

31.5 Utiliser l’inégalité : ∀(x, y) ∈ (R+ )2 , x+y > 2 xy. où γ est la constante d’Euler.
31.11 Faire apparaître une série double, en remplaçant
ch (2n + 1)a par son expression à l’aide d’exponen-
31.6 Utiliser la définition d’une famille sommable et rai- tielles, et appliquer un théorème d’interversion de
sonner par l’absurde. deux sommations.

519
Chapitre 31 – Familles sommables

Vrai ou Faux, les réponses


31.1 Si une famille (xi )i∈I de nombres complexes est sommable,
X alors, par définition, il existe V F
M ∈ R+ tel que, pour toute sous-famille finie J de I, |xi | 6 M , donc, en particulier,
i∈J
pour tout i ∈ I, en prenant J = {i}, on a |xi | 6 M , donc la famille (xi )i∈I est bornée.

31.2 On a, pour tout i ∈ I, 0 6 Max (xi , yi ) 6 xi + yi , et, par addition, la famille (xi + yi )i∈I V F
est sommable, donc, par majoration, la famille Max (xi , yi ) i∈I est sommable.


31.3 La famille proposée contient la sous-famille correspondant au cas p = q, qui est la famille V F
constante égale à 1, indexée par N∗ , et cette famille (1)p∈N∗ n’est pas sommable, donc
on conclut que la famille proposée n’est pas sommable.

31.4 C’est un résultat du cours. V F

31.5 C’est un cas particulier d’un résultat du cours, le théorème de sommation par paquets, V F
en utilisant la partition (Z∗− , Z+ ) de Z.
1 un + vn
31.6 Contre-exemple : un = vn = 2
, = 2n2 . V F
n un vn
un vn un vn
31.7 On a: ∀n ∈ N, 0 6 6 = un . V F
un + vn vn
31.8 Puisque la famille
X (zi )i∈I est sommable, il existe M ∈ R+ tel que, pour toute sous-famille V F
finie K de I, |zi | 6 M , donc, pour toute sous-famille finie L de J, comme L est alors
i∈K
une sous-famille finie de I, on a aussi |zi | 6 M , et on conclut que la famille (zi )i∈J
X

i∈L
est sommable.
 (−1)p+1 
31.9 La sous-famille obtenue pour q = 1, c’est-à-dire la famille n’est pas V F
p+1 p∈N
sommable.
n
k 1 n(n + 1) n+1 n+1
31.10 On a, pour tout n ∈ N tel que n > 2 : et V F
X
= = −→ +∞.
n n 2 2 2 n∞
k=0

520
Corrigés des exercices

Corrigés des exercices

CORRIGÉS
31.1 On a, par télescopage, pour tout N > 2 :
N 
a) Il s’agit d’une famille à termes dans R+ , indexée par N. 1 1 1 1
X
− = − −→ 1,
X 1 p=2
p − 1 p 1 N N∞
D’après l’exemple de Riemann (2 > 1), la série X 1
n2 1
n∈N∗ donc la série − converge.
 1  p − 1 p
converge, donc la famille est sommable. p>2
 1 
n2 n∈N∗
Il en résulte, d’après le cours, que la famille
b) Il s’agit d’une famille indexée par N∗ . pq p>2,q>2
est sommable, donc S existe.
X (−1)n X 1
La série , c’est-à-dire la série , diverge, 2)Calcul :
n∈N∗
n n∈N∗
n D’après le théorème de Fubini positif, on peut échanger les
 (−1)n  deux sommations, donc :
donc la famille n’est pas sommable.
n n∈N∗ +∞
X  +∞
X 1  +∞ X 1 1
c) Il s’agit d’une famille indexée par R. En supprimant les S=
p q
=
p−1

p
= 1.
termes nuls, cette famille est de même nature que la famille p=2 q=2 p=2
( e −n )n∈N .
31.3
Cette dernière famille est indexée par N et est à termes  
p
dans R+ . Notons, pour tout (p, q) ∈ N2 , up,q = ap bq .
q
La série e −n converge, comme série géométrique de rai- • Existence :
X

n∈N
? Soit p ∈ N fixé.
son e −1 et | e −1 | < 1, donc la famille ( e −n )n∈N est som-
mable et on conclut que la famille (ux )x∈R est sommable.
 
p
Puisque = 0 lorsque q > p, la suite |up,q | q∈N est nulle

 1  q
d) Supposons que la famille soit sommable. à partir de l’indice p + 1, donc la série |up,q | converge
X
x2 x∈[1 ;+∞[
q>0
Il existe alors M ∈ R+ tel que, pour toute partie finie F et, en utilisant la formule du binôme de Newton :
de [1 ; +∞[ : +∞ p  
X X p p p
X 1 |up,q | = |a|p |b|q = |a|p 1+|b| = |a| 1+|b| .
6 M. q
x∈F
x2 q=0 q=0

? Comme |a| 1 + |b| la série géométrique



En particulier, pour tout n ∈ N∗ ,
en prenant : < 1,
converge.
X p
n |a| 1 + |b|
√ √ √ 1
F = { 1, 2, ..., n}, on obtient :
X
6 M. q>0
k=1
k
X 1 Ceci montre, d’après le cours, que la famille (up,q )(p,q)∈N2
Mais la série est divergente et à termes > 0, donc ses est sommable.
k
k∈N∗ • Calcul :
sommes partielles tendent vers +∞, contradiction.
On obtient, en utilisant encore la formule du binôme de New-
ton :
 1 
On conclut que la famille n’est pas sommable.
x2 x∈[1;+∞[ X +∞
X +∞ X p
up,q = ap bq
q
31.2 (p,q)∈N2 p=0 q=0

1) Existence : +∞
X p 1
1 = a(1 + b) = .
On a : ∀p > 2, ∀q > 2, > 0. 1 − a(1 + b)
pq p=0
X 1
Pour p > 2 fixé, la série converge car il s’agit de la 31.4
pq
q>2 On dispose de l’inégalité classique :
1 1 √
série géométrique de raison et < 1, et on a : ∀(x, y) ∈ (R+ )2 , x + y > 2 xy,
q q √ √ 2
qui vient de ( x − y) > 0.
+∞
X 1 1 1 1 1 1 D’où, pour tout (p, q) ∈ N2 :
= 2 = = − .
pq p 1− 1 p(p − 1) p−1 p 1 1 1  1 p  1 q
q=2 06 p q
6 p/2 q/2
= √ √ .
p a +b 2a b 2 a b

521
Chapitre 31 – Familles sommables

1 X  1 p
Puisque 0 6 √ < 1, la série géométrique √ 31.7
a a
p>0 1
X  1 q On a, pour tout p > 1, > 0.
converge, et, de même, la série √ converge. q3
q>0
b Soit p > 1 fixé.
+∞
 1 p  1
Nous allons majorer à l’aide d’une comparaison à
X
D’après le cours, puisque les famille √ et
a p>0 q=p
q3
une intégrale.
 1 q 
√ sont sommables, on déduit, par produit, que
b 1
On a, pour tout N > p, puisque la fonction t 7−→ est
q>0
 1 p  1 q 
la famille √ √ est sommable. t3
a b p>0,q>0 continue et décroissante :
Enfin, par théorème de majoration pour des familles à termes N
1 1
N
1 1
Z N
1
dt
X X
 1 
= + 6 +
dans R+ , on conclut que la famille est q 3 p 3 q 3 p 3
p t3
ap + bq (p,q)∈N2 q=p q=p+1
sommable.
1 h 1 iN 1 1 1 1 1 3 1
31.5 = 3
+ − 2 = 3 + 2 − 6 3 + 2 6 .
p 2t p p 2p 2N 2 p 2p 2 p2
Il s’agit d’une famille à termes dans R+ . En faisant tendre l’entier N vers l’infini, on déduit :

On sait : ∀(x, y) ∈ (R+ )2 , x + y > 2 xy, +∞
X 1 3 1
6 .
q3 2 p2
q
d’où : ∀(p, q) ∈ N2 , p2 q + pq 2 > 2 (p2 q)(pq 2 ) = 2p3/2 q 3/2 , q=p

1 1 1 1 D’après l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème de ma-


donc : ∀(p, q) ∈ N2 , 0 6 6 . joration pour des séries à termes > 0, on en déduit que la
pq 2 + pq 2 2 p3/2 q 3/2
X  +∞
X 1
X 1 série converge
D’après l’exemple de Riemann (3/2 > 1), la série q3
n3/2 p>1 q=p
Ceci montre que la famille envisagée est sommable.
n>1
converge.
D’après le théorème de Fubini positif, on peut alors échanger
les deux sommations, d’où :
 1   1 
Ainsi, les suites et sont sommables,
p3/2 p∈N q 3/2 q∈N
 1 1  +∞
X +∞ +∞ q +∞ +∞
donc, d’après le cours, la famille est 1 1 X 1
X XX X 1
p3/2 q 3/2 (p,q)∈N2 3
= 3
= q 3 = .
q q q q2
sommable. p=1 q=p q=1 p=1 q=1 q=1

Par théorème de majoration pour des familles à termes dans


R+ , on conclut que la famille (up,q )(p,q)∈N2 est sommable. 31.8
1) Existence :
31.6 Il s’agit de termes tous > 0.
X 1
Puisque la famille (ui )i∈I est sommable, il existe, par défini- Pour q > 1 fixé, la série est la série géométrique de
(2q)p
tion, M ∈ R+ tel que, pour
X toute partie finie F de I :
p>2
1 1 X 1
|un | 6 M. raison et < 1, donc la série converge,
i∈F
2q 2q p>2
(2q)p
+∞
Soit ε > 0 fixé. 1 1 1 1
et on a :
X
= = .
(2q)p (2q) 2 1 2q(2q − 1)
Raisonnons par l’absurde : p=2 1−
2q
supposons que l’ensemble {i ∈ I ; |ui | > ε} soit infini. Comme
1

1
> 0, on déduit, d’après
jM k 2q(2q − 1) q∞ 4q 2
Notons N = + 1, de sorte que : N ε > M . l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème d’équivalence
ε 1
pour des séries à termes > 0, que la série
X
Puisque l’ensemble {i ∈ I ; |ui | > ε} est infini, il existe une q>1
2q(2q − 1)
partie finie F de cet ensemble telle que Card (F ) > N . converge.
 1 
On a alors : |un | > N ε > M, contradiction. Ceci montre, d’après le cours, que la famille
X
(2q)p p>2,q>1
i∈F est sommable, donc S existe.
Ce raisonnement par l’absurde montre que {i ∈ I ; |un | > ε} 2) Calcul :
est fini. D’après le théorème de Fubini positif, on peut échanger les
deux sommations, donc :
Remarque : Ce résultat est l’analogue, pour les familles
sommables, du résultat suivant sur les séries : si une série +∞
X  +∞
X 1  X
+∞
1
+∞
X 1 1 
converge, alors son terme général tend vers 0. S=
(2q)p
=
2q(2q − 1)
= −
2q − 1 2q
.
q=2 p=1 q=1 q=1

522
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
Cette expression peut faire penser à un télescopage, mais en 31.10
fait, ce n’est pas le cas. Il s’agit d’une famille à termes dans R+ .
Pour calculer S, nous allons passer par les sommes partielles. 1
On a, pour tout N > 2 : Notons, pour tout (p, q) ∈ (N∗ )2 , up,q = .
(4p − 1)2q
N 
X 1 1  X
N
1 1X1
N
• Soit p ∈ N∗ fixé.
− = −
2q − 1 2q 2q − 1 2 q=1 q 1
q=1 q=1 Comme 06 < 1, la série géométrique
(4p − 1)2
2N N N 2N N
1 1  1X1 1 1 X 1 q
converge et :
X X X X
= − − = − .
k 2q 2 q k q q>1
(4p − 1)2
k=1 q=1 q=1 k=1 q=1

On sait (voir l’exemple de la page 490) qu’il existe un réel γ


+∞ +∞
X 1 X 1 q
tel que : (4p − 1)2q
=
(4p − 1) 2
N q=1 q=1
1
= ln N + γ + o (1),
X
1 1
k N∞ =
k=1 (4p − 1)2 1 −1
d’où : (4p − 1)2
2N
1
N
1 1 1
X

X
= ln(2N ) + γ + o(1) − ln N + γ + o(1)
  = =
k q (4p − 1)2 − 1 16p2 − 8p
k=1 q=1
1 1 1 2 
= ln 2 + o(1) −→ ln 2. =
8p(2p − 1)
=
8
− +
p 2p − 1
.
N∞

On conclut : S = ln 2. 1 1
• Puisque ∼ > 0, on déduit, d’après
8p(2p − 1) p∞ 16p2
31.9 l’exemple de Riemann (2 > 1) et le théorème d’équivalence,
Notons, pour tout (p, q) ∈ N × N∗ : X  +∞ 
que la série converge.
X
1 up,q
up,q = > 0. q=0
(p + q 2 )(p + q 2 + 1) p>1

Soit q ∈ fixé. On a, par une décomposition en éléments


N∗ Il en résulte, d’après le cours, que la famille (up,q )(p,q)∈(N∗ )2
est sommable, donc S = up,q existe et :
X
1 1
simples immédiate : ∀p ∈ N, up,q = − .
p + q2 p + q2 + 1 (p,q)∈(N∗ )2
On en déduit, par sommation et télescopage, pour P ∈ N : +∞
X +∞ +∞
X 1 1 X 2 1
P S= 2q
= − .
X 1 1 1 p=1 q=1
(4p − 1) 8 p=1 2p − 1 p
up,q = − −→ .
q2 P + q2 + 1 P ∞ q2
p=0 • Pour calculer la somme de cette série, nous allons passer
par les sommes partielles.
Ceci montre que la série converge et que
X
up,q
p>0
Soit N ∈ N∗ . On a :
+∞ N  N N
1
X 2 1 X 2 X 1
− −
X
up,q = . =
q2 p=1
2p − 1 p p=1
2p − 1 p=1
p
p=0
N N N 2N N
X  +∞
X 2 X 2 X 1 X 1 X 1
= + −2 =2 −2 .

La série converge, d’après l’exemple de Rie-
X
up,q 2p − 1 p=1 2p p n p
p=1 p=1 n=1 p=1
q>1 p=0
mann (2 > 1). On sait (étude de la constante d’Euler) qu’il existe γ ∈ R tel
n
1
D’après le théorème d’interversion de deux sommations, pour que : = ln n + γ + o (1).
X
k n∞
le cas des séries doubles à termes > 0, on déduit : k=1
D’où :
∗ pour tout p ∈ N, la série up,q converge
X
N 
q>1
X 2 1

X  +∞  p=1
2p − 1 p
∗ la série converge
X
up,q
= 2 ln(2N ) + γ + o (1) − 2 ln N + γ + o(1) = 2 ln 2 + o(1),
 
p>0 q=1 N∞

ln 2
+∞
X +∞ +∞
X +∞ N 
2 1 1
donc : 2 ln 2 =
X X X
∗ up,q = up,q . − −→ .
p=0 q=1 q=1 p=0 p=1
2p − 1 p N∞ 8 4
+∞
X +∞ +∞
π2 1 ln 2
1 1 On conclut :
X
On conclut : = .
X X
= = . (4p − 1)2q 4
p=0 q=1
(p + q 2 )(p + q2 + 1) q=1
q2 6 (p,q)∈(N∗ )2

523
Chapitre 31 – Familles sommables

31.11 D’après un théorème d’interversion de deux sommations, on


Nous allons essayer de faire intervenir une série double. en déduit :
On a, pour tout n ∈ N : ∗ pour tout p ∈ N, la série un,p converge (absolument)
X

1 2 n>0
=
ch (2n + 1)a e (2n+1)a + e −(2n+1)a X  +∞ 
∗ la série converge (absolument)
X
2 1 un,p
=
e (2n+1)a 1 + e −2(2n+1)a p>0 n=0

+∞ +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
2 e −(2n+1)a (−1)p e −2(2n+1)pa
X
= ∗ un,p = un,p .
p=0 n=0 p=0 p=0 n=0
+∞
Enfin, pour tout p ∈ N, comme au début de la solution :
(−1)p e −(2n+1)(2p+1)a .
X
= 2
p=0

Notons, pour tout (n, p) ∈ N2 : +∞


X
un,p
un,p = 2(−1)p e −(2n+1)(2p+1)a . n=0

Par unXcalcul analogue au précédent, pour tout n ∈ N, la


+∞
2(−1)p e −(2n+1)(2p+1)a
X
=
série |un,p | converge et :
n=0
p>0
+∞
2(−1)p e −(2p+1)a e −2(2p+1)a
+∞
X n
X 2 1 1 =
|un,p | = = .
p=0
e (2n+1)a 1 − e −2(2n+1)a sh (2n + 1)a n=0
1
= 2(−1)p e −(2p+1)a
Comme 1 − e −2(2p+1)a
1 2 2 (−1)p
∼ = 2 e −a ( e −2a )n > 0, = (−1)p (2p+1)a = .
sh (2n + 1)a n∞ e (2n+1)a e − e −(2p+1)a sh (2p + 1)a
et que la série géométrique ( e −2a )n converge (car
X

n>0
On conclut, en revenant à un même indice :
a > 0), par théorème d’équivalence pour des séries à +∞
X 1
+∞
X (−1)n
1 = .
termes > 0, la série converge. ch (2n + 1)a sh (2n + 1)a
X

n>0
sh (2n + 1)a n=0 n=0

524
Fonctions Chapitre 32 TITRE FICTIF

de deux variables réelles


Fonctions de deux variables réelles

Plan
Les méthodes à retenir 526
Thèmes abordés dans les exercices
• Étude de limite ou de continuité pour une fonction de deux
Vrai ou faux ? 533 variables réelles
Les énoncés des exercices 534
• Existence et calcul éventuel des dérivées partielles pre-
Du mal à démarrer ? 537
mières, des dérivées partielles successives
Vrai ou faux, les réponses 539
Les corrigés des exercices 540 • Détermination de la classe d’une fonction de deux variables
réelles
• Recherche d’extremums locaux, d’extremums globaux, pour
une fonction réelle de deux variables réelles
• Résolution d’équations aux dérivées partielles du premier
ordre (EDP1), du second ordre (EDP2).

Points
pour la essentiel
résolutions dudescours
exercices
• Définition et propriétés de la continuité d’une fonction f
de deux variables réelles, lien entre la continuité de f et la
continuité des fonctions partielles de f
• Définition et propriétés algébriques des dérivées partielles
premières, des dérivées partielles successives, en particulier
le théorème de composition des fonctions de classe C 1 , de
classe C k , de classe C ∞
• Définition de la notion d’extremum local, pour une fonction
f de deux variables réelles, lien avec le notion de point
critique de f lorsque f est de classe C 1 sur un ouvert de R2
∂f
• Résolution de l’EDP1 = g, f inconnue, g donnée.
∂x

525
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

Les méthodes à retenir


Méthode
• Essayer d’abord d’appliquer les théorèmes généraux.
Pour étudier l’existence • S’il s’agit d’une forme indéterminée, se ramener d’abord, par
et la valeur de la limite changement de variables par translation à une étude en (0, 0).
en un point ou pour étu- Former les fonctions partielles f (·, 0) et f (0, ·).
dier la continuité en un
point d’une fonction de Si l’une de ces deux fonctions partielles n’a pas de limite en 0,
deux variables réelles ou si ces deux fonctions ont des limites en 0 différentes, alors f
n’a pas de limite en (0, 0).
Si f (·, 0) et f (0, ·) admettent une même limite finie ` en 0, envi-
sager des fonctions composées du type x 7−→ f (x, x),
x 7−→ f (x, λx), λ ∈ R, ou plus compliquées en tenant compte de
l’exemple proposé. Si ces diverses fonctions (d’une variable) ont
la même limite ` en 0, on peut essayer d’établir que f admet `
pour limite en (0, 0), en formant |f (x, y) − `| et en essayant de
majorer cette expression par une expression plus simple et de
limite 0 lorsque (x, y) tend vers (0, 0). À cet effet, il peut être
intéressant de faire un changement de variables, par exemple en
coordonnées polaires.
➟ Exercices 32.2, 32.6, 32.7 à 32.9

Exemple
x2 1 1
a) On a : f (x, 0) = 0 −→ 0 et f (x, x) = = −→ 6= 0,
x −→ 0 2x2 2 x −→ 0 2
Étudier l’existence et la valeur éventuelle donc f n’a pas de limite en (0, 0).
d’une limite finie en (0, 0) pour les fonc- b) On a, pour tout (x, y) ∈ R2 − {(0, 0)} :
tions de deux variables réelles définies x2 |y| x2
par les formules suivantes : |f (x, y)| = = 2 |y| 6 1 · |y| = |y|.
x2+y 2 x + y2
xy
a) f (x, y) = 2 Comme |y| −→ 0, on déduit, par majoration, que f admet 0
x + y2 (x,y) −→ (0,0)
x2 y pour limite en (0, 0).
b) f (x, y) = √
x2 + y 2 c) En notant X = x4 et Y = |y|3 , puis ρ = X 2 + Y 2 , on a :
x3 y 4 |x|3 y 4 X 3/4 Y 4/3 ρ3/4 ρ4/3
c) f (x, y) = |f (x, y)| = = 6 = ρ1/12 −→ 0.
x8 + y 6 x8 + y 6 X2 + Y 2 ρ2 (x,y) −→ (0,0)
x2 On conclut que f admet 0 pour limite en (0, 0).
d) f (x, y) =
x+y d) On a d’abord : f (x, 0) = x −→ 0, ce qui montre que, si
sin(xy) (x,y) −→ (0,0)
e) f (x, y) = . f admet une limite en (0, 0), alors cette limite est égale à 0.
sin x
Comme le dénominateur x + y s’annule lorsque y = −x, essayons un
chemin, avec y fonction de x, pour lesquels x + y est très près de 0
lorsque x tend vers 0, par exemple y = −x + x2 :
x2
f (x, −x + x2 ) =
= 1 −→ 1 6= 0.
x2 x −→ 0

On conclut que f n’admet pas de limite en (0, 0).

526
Les méthodes à retenir

e) 1re méthode :
2
On sait : ∀t ∈ [−π/2 ; π/2], |t| 6 | sin t| 6 |t|,
π
d’où, pour tout (x, y) ∈ [−π/2 ; π/2]2 tel que x 6= 0 :
| sin(xy)| |xy| π
|f (x, y)| = 6 = |y|.
| sin x| 2
|x| 2
π
Comme |y| −→ 0, on conclut, par encadrement, que f ad-
(x,y) −→ (0,0)
met 0 pour limite en (0, 0).

2e méthode :
sin(xy) x
On a, pour xy 6= 0 : f (x, y) = y,
xy sin x
et, pour xy = 0 : f (x, y) = 0.
Comme :
sin(xy) x
−→ 1, −→ 1, y −→ 0,
xy (x,y) −→ (0,0) sin x (x,y) −→ (0,0) (x,y) −→ (0,0)

on déduit : f (x, y) −→ 0.
(x,y) −→ (0,0)

Méthode
• Essayer d’abord d’appliquer les théorèmes généraux, en parti-
Pour étudier l’existence culier le théorème de composition des applications de classe C 1 .
et la valeur des déri- • En un point litigieux (c’est-à-dire un point en lequel les théo-
vées partielles premières rèmes généraux ne s’appliquent pas) (x0 , y0 ), pour étudier l’exis-
d’une fonction f de deux ∂f
tence et la valeur de (x0 , y0 ), former la fonction partielle
variables réelles ∂x
f (·, y0 ) : x 7−→ f (x, y0 ) et étudier sa dérivabilité en x0 .
On a ainsi, sous réserve d’existence :
∂f 0
(x0 , y0 ) = f (·, y0 ) (x0 ),
∂x
∂f
et de même :
0
(x0 , y0 ) = f (x0 , ·) (y0 ).
∂y
• Pour montrer que f n’est pas de classe C 1 , on peut essayer de
raisonner par l’absurde, en utilisant une fonction composée.
➟ Exercices 32.1, 32.5, 32.10, 32.22

Exemple
Par opérations, f est de classe C 1 sur R2 , donc les dérivées partielles
premières de f existent sur R2 , et on a, pour tout (x, y) ∈ R2 :
Étudier l’existence et la valeur des déri-
vées partielles premières de ∂f ∂f
(x, y) = 2xy, (x, y) = x2 .
2
f : R −→ R, (x, y) 7−→ x y. 2 ∂x ∂y

527
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

Exemple
a) D’après les théorèmes généraux, f est de classe C 1 sur l’ouvert
R2 − {(0, 0)} et, pour tout (x, y) ∈ R2 − {(0, 0)} :
a) Étudier l’existence et la valeur des
2xy(x2 + y 2 ) − x2 y2x 2xy 3

∂f
dérivées partielles premières de l’appli-
 ∂x (x, y) = = 2


cation f : R2 −→ R définie, pour tout (x2 + y 2 )2 (x + y 2 )2

(x, y) ∈ R2 , par :  ∂f
 x2 (x2 + y 2 ) − x2 y2y x4 − x2 y 2

 (x, y) = 2 2 2
= 2 .

x2 y ∂y (x + y ) (x + y 2 )2
 si (x, y) 6= (0, 0)
D’autre part, l’application f (·, 0) : x 7−→ f (x, 0) est l’application

x 2 + y2
f (x, y) =
∂f
si (x, y) = (0, 0). constante nulle, donc (0, 0) existe et est égale à 0.

0

∂x
b) Est-ce que f est de classe C 1 sur R2 ? ∂f
De même, (0, 0) existe et est égal 0.
∂y
On conclut : les deux dérivées partielles premières de f existent sur R2 .
 ∂f
 ∂x (x, 0) = 0 x −→ 0


−→ 0
b) On a :
 ∂f 2x4 1 1

 (x, x) = 2 = −→ 6= 0,
∂x (x + x2 )2 2 x −→ 0 2
∂f
donc l’application n’est pas continue en (0, 0).
∂x
On conclut que f n’est pas de classe C 1 sur R2 .

Méthode
Essayer de :
Pour étudier l’existence • appliquer les théorèmes généraux, en particulier le théorème de
et la valeur des dérivées composition des applications de classe C 2 (ou C n , ou C ∞ ), et
partielles secondes (ou calculer successivement les dérivées partielles premières, puis les
successives) d’une fonc- dérivées partielles secondes (puis successives)
tion de deux variables • en un point litigieux (c’est-à-dire en lequel les théorèmes gé-
réelles néraux ne s’appliquent pas), étudier successivement les dérivées
partielles premières, puis les dérivées partielles secondes (ou suc-
cessives), comme indiqué plus haut.
➟ Exercices 32.3, 32.15

Exemple
D’après les théorèmes généraux, f est de classe C 2 sur R2 , donc les
dérivées partielles secondes de f existent en tout point de R2 .
Étudier l’existence et la valeur éventuelle On a, pour tout (x, y) ∈ R2 :
des dérivées partielles secondes de ∂f
(x, y) = 2xy cos(x2 y),
∂f
(x, y) = x2 cos(x2 y),
∂x ∂y
f : R2 −→ R, (x, y) 7−→ sin(x2 y). ∂2f
(x, y) = 2y cos(x2 y) − 4x2 y 2 sin(x2 y),
∂x2
2
∂ f
(x, y) = 2x cos(x2 y) − 2x3 y sin(x2 y),
∂x∂y
∂2f
∂y 2
(x, y) = −x4 sin(x2 y).

528
Les méthodes à retenir

Méthode
∂f ∂f
• On sait résoudre les deux EDP1 : = g, = h,
∂x ∂y
Pour résoudre une
équation aux dérivées où g, h : U −→ R sont données (continues), par primitivation.
partielles du premier ∂f
Par exemple, la solution générale de l’EDP1 = g est
ordre (EDP1) d’incon- ∂x
nue f : U −→ R de
Z
classe C 1 sur un ouvert f : (x, y) 7−→ g(x, y) dx + ϕ(y),
(convexe) U de R2
où ϕ est une fonction quelconque de classe C 1 (sur un intervalle
à préciser).
• On essaiera de se ramener à cette EDP1 simple par un chan-
gement de variables (et donc aussi un changement de fonction
inconnue) donné (ou suggéré) par l’énoncé.
➟ Exercices 32.11, 32.16

Exemple
Soit f : R2 −→ R une application de classe C 1 sur R2 .
Avec le changement de variables proposé, u = x + y, v = x − y, on est
Trouver toutes les applications amené à considérer l’application
f : R2 −→ R g : R2 −→ R, (u, v) 7−→ g(u, v) = f (x, y),
de classe C1 sur R2 telles que : qui, par composition, est de classe C 1 sur R2 .
(E) ∀(x, y) ∈ R2 , On a, avec des notations classiques abusives :
∂f ∂f ∂f ∂g ∂u ∂g ∂v ∂g ∂g

(x, y) − (x, y) = 8x + 16y, 
 = + = +
∂x ∂y
 ∂x ∂u ∂x ∂v ∂x ∂u ∂v
en utilisant le changement de variables  ∂f ∂g ∂u ∂g ∂v ∂g ∂g
 = + = −
défini par :

∂y ∂u ∂y ∂v ∂y ∂u ∂v

u = x + y, v = x − y. donc f est solution de (E) sur R2 si et seulement si g est solution sur R2


 ∂g ∂g   ∂g ∂g  u+v u−v
de : + − − =8 + 16 ,
∂u ∂v ∂u ∂v 2 2
∂g
c’est-à-dire : (F ) = 6u − 2v.
∂v
On résout (F ) en intégrant par rapport à v : l’application g est solu-
tion de (F ) si et seulement s’il existe une application A : R −→ R de
classe C 1 sur R telle que : ∀(u, v) ∈ R2 , g(u, v) = 6uv − v 2 + A(u).
Finalement, les solutions de (E) sont données, pour tout (x, y) ∈ R2 ,
par :
f (x, y) = 6(x + y)(x − y) − (x − y)2 + A(x − y)
= 5x2 + 2xy − 7y 2 + A(x − y),

où A ∈ C 1 (R, R).

529
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

Méthode
• On sait résoudre les trois EDP2 :
Pour résoudre une ∂2f ∂2f ∂2f
= g, = h, = k,
équation aux dérivées ∂x2 ∂x∂y ∂y 2
partielles du deuxième où g, h, k : U −→ R sont données (continues), par deux primi-
ordre (EDP2) d’incon- tivations successives.
nue f : U −→ R de • Essayer de se ramener à l’une de ces EDP2 par un changement
classe C 2 sur un ouvert de variables (et donc aussi un changement de fonction inconnue)
(convexe) de R2 donné (ou suggéré) par l’énoncé.
• Si l’on cherche les solutions d’une forme particulière d’une EDP,
on peut essayer de se ramener à une ED.
➟ Exercices 32.4, 32.12

Exemple
1) Soit f : R2 −→ R convenant.
En intégrant par rapport à x, il existe b ∈ C 1 (R, R) telle que :
Trouver toutes les applications : ∂f
f : R2 −→ R ∀(x, y) ∈ R2 , (x, y) = 2xy + e x + b(y)
∂y
de classe C 2 sur R2 telles que :
puis, en intégrant par rapport à y, il existe A ∈ C 1 (R, R), B ∈ C 2 (R, R)
∀(x, y) ∈ R2 , ; telles que : ∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) = xy 2 + e x y + B(y) + A(x).


∂2f En exprimant A, puisque f et B sont de classe C 2 , nécessairement


(x, y) = 2y + e x

(1)

A est aussi de classe C 2 .


∂x∂y



 ∀x ∈ R, ; f (x, 0) = x2 (2) Ensuite, puisque f vérifie (2), on a : ∀x ∈ R, B(0) + A(x) = x2 ,
donc il existe C ∈ R tel que : ∀x ∈ R, A(x) = x2 + C,



∀y ∈ R, ; f (0, y) = 3y (3).
puis, comme f vérifie (3), on a : ∀y ∈ R, y + B(y) + C = 3y,
d’où : ∀y ∈ R, B(y) = 2y − C.
On obtient : ∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) = xy 2 + e x y + x2 + 2y.
2) Réciproquement, on vérifie facilement par un simple calcul, que l’ap-
plication f obtenue ci-dessus convient.
Finalement, il y a une application et une seule convenant, l’application
obtenue ci-dessus.

Méthode
• Commencer par déterminer les points critiques de f , c’est-à-dire
Pour déterminer les ex- les points en lesquels les deux dérivées partielles premières de f
tremums locaux d’une s’annulent simultanément.
application f : U −→ R En effet, d’après le cours, si f : U −→ R est de classe C 1 sur
de classe C 1 sur un ou- l’ouvert U de R2 et si f admet un extremum local en un point
vert U de R2 (x0 , y0 ) de U , alors (x0 , y0 ) est un point critique de f .
• En un point critique (x0 , y0 ) de f , étudier le signe de la diffé-
rence δ(x, y) = f (x, y) − f (x0 , y0 ) selon la position de (x, y) au
voisinage de (x0 , y0 ).
➟ Exercices 32.13, 32.20

530
Les méthodes à retenir

Exemple
L’application f est de classe C 1 sur l’ouvert R2 , donc, d’après le cours,
si f admet un extremum local, c’est nécessairement en un point critique.
Déterminer les extremums locaux de On a, pour tout (x, y) ∈ R2 :
2 2 2 3 ∂f
f : R −→ R, (x, y) 7−→ 3x +y +2x .

 ∂x (x, y) = 0


(x, y) point critique de f ⇐⇒
 ∂f

 (x, y) = 0
∂y
( ( (
6x + 6x2 = 0  x=0 x = −1 
⇐⇒ ⇐⇒ ou .
2y = 0 y=0 y=0

Ainsi, f admet exactement deux points critiques, les points (0, 0) et


(−1, 0).
? Étude en (0, 0) :
On forme, pour tout (x, y) ∈ R2 , la différence :
 2 
δ(x, y) = f (x, y) − f (0, 0) = 3x2 + y 2 + 2x3 = 3x2 1 + x + y 2 .
3
2
Au voisinage de (0, 0), on a 1 + x > 0, donc δ(x, y) > 0.
3
On conclut que f admet un minimum local en (0, 0), et ce minimum
local est égal à 0.
? Étude en (−1, 0) :
Notons h = x + 1, k = y, de sorte que x = −1 + h, y = k, pour se
ramener à une étude au voisinage de (0, 0) pour (h, k).
On forme, pour tout (h, k) ∈ R2 , la différence :

δ(h, k) = f (x, y) − f (−1, 0)


= f (−1 + h, k) − f (−1, 0)
3(−1 + h)2 + k2 + 2(−1 + h)3 − 1

=
(3 − 6h + 3h2 ) + k2 + (−2 + 6h − 6h2 + 2h3 ) − 1

=
= −3h2 + k2 + 2h3 .

En particulier : δ(h, 0) = −3h2 + 2h3 = h2 (−3 + 2h) est < 0 au


voisinage de 0, et δ(0, k) = k2 est > 0 au voisinage de 0.
On déduit que, sur tout voisinage de (0, 0), il y a des points (h, k) en
lesquels δ(h, k) < 0 et il y a des points (h, k) en lesquels δ(h, k) > 0.
On conclut que f n’admet pas d’extremum local en (−1, 0).

531
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

Méthode
• Essayer de montrer que f est bornée et atteint ses bornes, par
Pour déterminer les ex- utilisation du théorème de continuité sur un compact.
tremums globaux d’une • Si f atteint une de ses bornes en un point (x0 , y0 ) intérieur à X
application : et si f est de classe C 1 sur l’intérieur X ◦ de X, alors f |X ◦
f : X −→ R, admet un extremum local en (x0 , y0 ), donc (x0 , y0 ) est un point
où X ⊂ R2 critique de f |X ◦ .
• Si f atteint une de ses bornes en un point du bord de X, es-
sayer de se ramener à une recherche d’extremum global pour
une fonction d’une variable réelle.
• Fixer x et étudier y 7−→ f (x, y), ou bien fixer y et étudier
x 7−→ f (x, y).
• Dans certains cas simples, l’étude peut être résolue par l’utili-
sation d’inégalités classiques.
➟ Exercices 32.14, 32.17 à 32.19, 32.21

Exemple
On peut d’abord remarquer que, puisque f est continue sur le com-
pact [0 ; 1]2 , f admet un maximum.
Déterminer le maximum de Soit y ∈ [0 ; 1]2 fixé.
2 2 3
f : [0 ; 1] −→ R, (x, y) 7−→ x +xy−y . L’application g : [0 ; 1] −→ R, x 7−→ g(x) = f (x, y) = x2 + xy − y 3
est dérivable sur [0 ; 1] et : ∀x ∈ [0 ; 1], g 0 (x) = 2x + y > 0,
donc g est croissante sur [0 ; 1].
Il en résulte : ∀(x, y) ∈ [0 ; 1]2 , f (x, y) 6 f (1, y) = 1 + y − y 3 .
L’application u : [0 ; 1] −→ R, y 7−→ 1 + y − y 3
est dérivable sur [0 ; 1] et : ∀y ∈ [0 ; 1], u0 (y) = 1 − 3y 2 ,
d’où le tableau de variations de u :

y 0 √1 1
3
u0 (y) + 0 −

u(y)

On déduit :  1  1  1 3 2
∀y ∈ [0 ; 1], u(y) 6 u √ =1+ √ − √ =1+ √ .
3 3 3 3 3
2
On conclut que le maximum de f est 1 + √ , atteint en (au moins)
3 3
 1 
le point 1, √ .
3

532
Vrai ou Faux ?

Vrai ou Faux ?
x2
32.1 La fonction f : R2 − {(0, 0)} −→ R, (x, y) 7−→ admet une limite finie en (0, 0). V F
x2 + y 2

x2 y
32.2 La fonction f : R2 − {(0, 0)} −→ R, (x, y) 7−→ admet une limite finie en (0, 0). V F
x2 + y 2

32.3 Pour f : R2 −→ R, si les deux fonctions partielles de f en (0, 0) admettent une même V F
limite finie L en 0, alors f admet L pour limite en (0, 0).

32.4 L’application f : R2 −→ R, (x, y) 7−→ sin(xy) est de classe C 1 sur R2 . V F


3

32.5 L’application f : R2 −→ R, (x, y) −→ x2 |y| est de classe C 1 sur R2 . V F

32.6 Si f : R2 −→ R est de classe C 1 sur R2 , et si, pour tout (x, y) ∈ R2 , f (x, y) = f (y, −x), V F
∂f ∂f
alors, pour tout (x, y) ∈ R2 : (x, y) = − (y, −x).
∂x ∂y

32.7 Si f : U −→ R est de classe C 1 sur un ouvert U de R2 et si X0 ∈ U est un point critique V F


de f , alors f admet un extremum local en X0 .

32.8 L’application f : [0 ; 1]2 −→ R, (x, y) 7−→ x3 + xy + 2y 3 admet au moins un extremum V F


local.
∂f
32.9 La solution générale de l’EDP1 = 0, d’inconnue f : R2 −→ R de classe C 1 sur R2 , V F
∂x
est f : (x, y) −
7 → A(y), où A : R −→ R est de classe C 1 sur R.

∂2f
32.10 La solution générale de l’EDP2 = 0, d’inconnue f : R2 −→ R de classe C 2 sur R2 , V F
∂x2
est f : (x, y) −
7 → A(y) + B(x), où A, B : R −→ R sont de classe C 2 sur R.

533
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

Énoncés des exercices


32.1 Exemples de calculs de dérivées partielles premières
par application des théorèmes généraux
Soit f : R2 −→ R de classe C 1 sur R2 . On note :

g : R2 −→ R, (t, u) 7−→ f (2t − u, 4t + 3u),


h : R2 −→ R, (t, u) 7−→ f (t2 + 2u2 , e tu ),
k : R −→ R, t 7−→ f (t2 , t3 ).

Calculer les dérivées partielles premières de g, h et la dérivée première de k en fonction de


celles de f.

32.2 Exemples d’étude de limite pour des fonctions de deux variables réelles

Étudier l’existence et la valeur éventuelle d’une limite en (0, 0) pour les fonctions f de
deux variables réelles définies par les formules suivantes :

a)
xy xy 2 sin x sh y sin x − sh y
b) c) d) .
x2 + y2 x2 + y 2 xy sh x − sin y

32.3 Exemple de fonction harmonique

Soit P ∈ C[X]. On note : f : R2 −→ C, (x, y) 7−→ P (x + i y).


Montrer que f est harmonique sur R2 .

32.4 Résolution d’une EDP2 avec condition

Trouver toutes les applications f : R2 −→ R de classe C 2 telles que :


00
∀(x, y) ∈ R2 , fxy (x, y) = 0 et f (x, x) = 0.

32.5 Étude de continuité et de caractère C 1 pour une fonction de deux variables réelles

Étudier la continuité et le caractère C 1 sur R2 de la fonction f définie par :


sin(xy)
f (0, 0) = 0 et f (x, y) = si (x, y) =
6 (0, 0).
|x| + |y|

32.6 Exemples d’étude de limite pour des fonctions de deux variables réelles

Étudier l’existence et la valeur éventuelle d’une limite finie en (0, 0) pour les fonctions f
de deux variables réelles définies par les formules suivantes :

a)
xy x3 y 4 e xy − 1
c) e) .
x2 + xy + y 2 x4 + y 6 ex − 1
x2 y xy 4
b) d) 4
x2 − xy + y 2 x + y6

534
Énoncés des exercices

32.7 Limite pour une fonction de deux variables réelle


L’application
( e x − 1) ln(1 + y) − ( e y − 1) ln(1 + x)
f : R2 − {(0, 0)} −→ R, (x, y) 7−→
x2 + y 2
a-t-elle une limite en (0, 0) ?

32.8 Exemple de recherche de limite d’une fonction de deux variables réelles

Étudier l’existence et la valeur d’une limite, lorsque (x, y) tend vers (0, 0), de
(sin x)2 ( e y − 1)
2

f (x, y) = .
x2 + y 2

32.9 Étude de continuité pour une fonction de deux variables réelles définie par cas

Étudier, en tout point de R2 , la continuité de :


si y 6 |x|
(
2 y2
f : R −→ R, (x, y) 7−→
x4 si y > |x|.

32.10 Dérivées partielles premières pour une fonction de deux variables réelles

Étudier la continuité de f , l’existence des dérivées partielles premières de f , la conti-


nuité des dérivées partielles premières de f , pour les fonctions f de deux variables réelles
suivantes :

2
 x y

si (x, y) 6= (0, 0)
a) f : R −→ R, (x, y) 7−→
2 x + y2
2

si (x, y) = (0, 0).



 0
b) f : R2 −→ R, (x, y) 7−→ x|y|.
si y 6 x
(
x(1 − y)
c) f : ]0 ; 1[2 −→ R, (x, y) 7−→
(1 − x)y si y > x.

32.11 Recherche de solutions particulières d’une EDP1

Trouver toutes les applications f : ]0 ; +∞[ −→ R de classe C 1 telles que, en notant


y
F : ]0 ; +∞[2 −→ R, (x, y) 7−→ F (x, y) = f ,
x
 ∂F ∂F 
on ait : ∀(x, y) ∈ ]0 ; +∞[2 , y (x, y) − (x, y) + F (x, y) = 1.
∂y ∂x

32.12 Recherche de solutions particulières d’une EDP2

Trouver toutes les applications ϕ : ]0 ; +∞[ −→ R de classe C 2 telles que, en notant :


U = ]0 ; +∞[2 et f : U −→ R, (x, y) 7−→ ϕ(x2 + y 2 ), on ait :
∂2f ∂f ∂f
∀(x, y) ∈ U, (x, y) − 2y (x, y) − 10x (x, y) − 64xyf (x, y) = 0.
∂x∂y ∂x ∂y

535
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

32.13 Extremums locaux d’une fonction numérique de deux variables réelles

L’application f : R2 −→ R, (x, y) 7−→ xy + x3 y 2 admet-elle un extremum local ?

32.14 Exemple de détermination de maximum pour une fonction de deux variables réelles

x(1 − y) si x 6 y
(
On note : f : [0 ; 1]2 −→ R, (x, y) 7−→
y(1 − x) si y 6 x.
Montrer que f admet un maximum et que celui-ci est atteint en un point et un seul, que
l’on précisera.

32.15 Calcul de dérivées partielles secondes croisées en un point particulier


xy(x2 − y 2 )
Soit f : R2 −→ R définie par f (x, y) = si (x, y) 6= (0, 0) et f (0, 0) = 0.
x2 + y 2
∂2f ∂2f
Comparer (0, 0) et (0, 0).
∂x∂y ∂y∂x

32.16 Exemple d’équation aux dérivées partielles d’ordre 1


Trouver toutes les applications f : R2 −→ R de classe C 1 sur R2 telles que :
∂f ∂f
∀(x, y) ∈ R2 , 2 (x, y) + 3 (x, y) = xy,
∂x ∂y
en utilisant le changement de variables défini par : u = x, v = 3x − 2y.

32.17 Borne supérieure pour une fonction numérique de deux variables réelles
Déterminer Sup sin x sin y sin(x + y).
(x,y)∈[0;+∞[2 , x+y6π

32.18 Exemple d’extremums liés


Calculer la borne supérieure et la borne inférieure de xy + z 2 , lorsque (x, y, z) ∈ R3 vérifie
x2 + y 2 + z 2 = 9.

32.19 Borne supérieure pour une fonction numérique de deux variables réelles
Déterminer Sup (x3 − xy + y 3 ).
(x,y)∈[−1 ;1]2

32.20 Extremums locaux de fonctions numériques de deux variables réelles


Déterminer les extremums locaux des applications f suivantes, pour lesquelles on donne
l’ensemble de départ et l’image f (x, y) de (x, y) :
a) R2 , x2 + xy + y 2 + 2x + 3y
b) R2 , x3 + y 3
c) R2 , x 2 + y 2 + x3 .

32.21 Minimum et de maximum pour une fonction numérique de deux variables réelles
Déterminer le minimum et le maximum de :
f : [0 ; 1]2 −→ R, (x, y) 7−→ x2 + 2xy − 2y 2 + x + 3y.

536
Du mal à démarrer ?

32.22 Dérivabilité par rapport à une variable complexe


Soient Ω un ouvert non vide de R2 , f : Ω −→ C de classe C 1 .
On note : U = x + i y ; (x, y) ∈ Ω et g : U −→ C l’application définie, pour tout


(x, y) ∈ Ω, par : g(x + i y) = f (x, y).


Montrer que les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
(1) ∀(x, y) ∈ Ω, fx0 (x, y) + i fy0 (x, y) = 0
g(z) − g(z0 )
(2) pour tout z0 ∈ U, l’application z 7−→ admet une limite finie h(z0 )
z − z0
lorsque z −→ z0 .

Du mal à démarrer ?
32.1 Il s’agit de calculer des dérivées partielles premières e) Montrer que l’application
de fonctions composées : appliquer les formules du 
et − 1
Cours. si t 6= 0



ϕ : R −→ R, t 7−→ t
32.2 a) Examiner f (x, 0) et f (x, x). si


 1 t=0
b) Étudier d’abord les fonctions partielles de f
est continue sur R, et exprimer f à l’aide de ϕ.
en (0, 0) pour déduire la seule limite possible. Ma-
jorer convenablement |f (x, y)|. 32.7 Utiliser, par exemple, des développements limités.
sin x sh y
c) Grouper : , .
x y 32.8 Décomposer, pour (x, y) ∈ (R∗ )2 :
d) Examiner f (x, 0) et f (x, x).  sin x 2 e y2 − 1 x2 y 2
f (x, y) = .
x y2 x2 + y 2
32.3 Décomposer P sur la base canonique, et examiner le
cas de Xk . 32.9 Soit (x0 , y0 ) ∈ R2 fixé.
Si y0 6= |x0 |, appliquer les théorèmes généraux.
32.4 Résoudre l’EDP2 fxy 00 = 0 et traduire ensuite la

deuxième condition. Si y0 = |x0 |, déterminer les limites de f en (x0 , y0 )


de part et d’autre de y = |x|.
32.5 Seul le point (0, 0) pose problème. 32.10 a) 1) Appliquer les théorèmes généraux sur D
? Pour montrer la continuité en (0, 0), majorer conve- où D = R2 − {(0, 0)}.
nablement |f (x, y) − f (0, 0)|.
2) Étudier la continuité de f en (0, 0), par exemple
? Pour montrer que f n’est pas de classe C 1 sur R2 , par une majoration convenable de |f (x, y)|.
montrer que x 7−→ f (x, x) n’est pas dérivable en 0.
3) Former les fonctions partielles de f en (0, 0), pour
déduire l’existence et la valeur des dérivées partielles
32.6 a) Étudier f (x, 0) et f (x, x). premières de f en (0, 0).
b) Mettre le trinôme sous forme canonique.
∂f ∂f
c) Noter X = x2 et Y = |y|3 , puis ρ = (X 2 +Y 2 )1/2 , 4) Étudier la continuité de et en (0, 0), par
∂x ∂y
et majorer convenablement |f (x, y)|. ∂f ∂f
d) Étudier, par exemple, f (x, x2/3 ). exemple en formant (x, 0) et (x, x).
∂x ∂x

537
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

b) 1) Appliquer les théorèmes généraux sur R × R∗ . et montrer que celle-ci est atteinte à l’intérieur de T.
Déterminer les points critiques de f sur l’intérieur
2) Pour la continuité, appliquer les théorèmes géné-
de T.
raux sur R2 .
∂f 32.18 Utiliser l’inégalité classique :
3) Montrer que, pour tout (x, y) ∈ R2 , (x, y)
∂x 1 2
existe et la calculer. ∀(x, y) ∈ R2 , |xy| 6 (x + y 2 ).
2
Pour x ∈ R fixé, former f (x, ·) et étudier sa dériva- On peut ici résoudre la question sans faire intervenir
bilité en 0. de dérivée partielle.
∂f ∂f
4) Exprimer et et en déduire leur conti- 32.19 Remarquer d’abord que l’application
∂x ∂y
nuité. f : D = [−1 ; 1]2 −→ R, (x, y) 7−→ x3 − xy + y 3
c) 1) Appliquer les théorèmes généraux sur D, où : admet un maximum en au moins un point (x0 , y0 )
D = (x, y) ∈ ]0 ; 1[2 ; x 6= y . de D par un argument de compacité.
Si (x0 , y0 ) ∈ D◦ , obtenir une contradiction en exa-
2) Pour (x0 , y0 ) ∈ ]0 ; 1[2 tel que x0 = y0 , étudier
minant les valeurs de f en ses points critiques.
les limites de f (x, y) lorsque (x, y) tend vers (x0 , y0 )
avec y 6 x, avec y > x. Étudier f sur le bord de D.
3) Soit (x0 , y0 ) ∈ R2 fixé tel que x0 = y0 . Former 32.20 Dans chaque exemple, f est de classe C 1 sur un ou-
f (·, y0 ) et étudier sa dérivabilité en x0 . vert. Déterminer les points critiques de f .
32.11 Calculer les dérivées partielles premières de F en En un point critique (a, b) de f , former :
fonction de f et de f 0 et reporter dans l’EDP1 f (x, y) − f (a, b)
de l’énoncé, se ramener à une EDL1 et résoudre et étudier le signe de cette expression lorsque (x, y)
celle-ci. est voisin de (a, b). Si (a, b) 6= (0, 0), on fera le chan-
gement de variable h = x − a, k = y − b.
32.12 Calculer les deux dérivées partielles premières de f
et la dérivée partielle seconde croisée de f en fonc- a) Montrer que f admet un point critique
tion de ϕ, ϕ0 , ϕ00 , se ramener à une EDL2 et résoudre
 1 4
et un seul, − , − . Effectuer le change-
celle-ci. 3 3
1 4
32.13 Déterminer les points critiques de f , puis étudier, par ment de variables h = x + , k = y + , calculer
3 3
exemple, f (x, x) − f (0, 0) et f (x, −x) − f (0, 0).  1 4
f (x, y) − f − , − en fonction de h, k puis cher-
1 3 3
32.14 Utiliser l’inégalité : ∀t ∈ [0 ; 1], t(1 − t) 6 , cher le signe de cette différence.
4
1 b) Montrer que f admet un point critique et un seul,
avec égalité si et seulement si t = . (0, 0). Calculer f (x, y) − f (0, 0) et montrer que cette
2
différence peut être > 0 et peut être < 0 au voisinage
32.15 1) Montrer, en passant par les polaires par exemple, de (0, 0).
que f (x, y) −→ 0, et conclure que f est c) Montrer que f admet exactement deux points cri-
(x,y) −→ (0,0)  2 
de classe C 0 sur R2 . tiques, (0, 0), − , 0 .
3
2) Calculer les dérivées partielles premières de f en
tout point de R2 , en séparant les cas (x, y) 6= (0, 0) Former f (x, y) − f (0, 0) et étudier le signe de cette
et (x, y) = (0, 0), puis montrer, en passant en po- différence.
laires par exemple, que les dérivées partielles pre- Effectuer le changement de variables
mières de f sont continues en (0, 0). Conclure que 2
h = x + , k = y, puis étudier le signe de la diffé-
f est de classe C 1 sur R2 . 3  2 
3) Calculer fx002 en tout point de R2 −{(0, 0)} et mon- rence f (x, y) − f − , 0 exprimée en fonction de
trer que fx002 n’a pas de limite en (0, 0). Conclure que 3
h et k.
f n’est pas de classe C 2 sur R2 .
32.21 Le théorème du cours reliant point critique et ex-
32.16 Noter f (x, y) = g(u, v) et calculer les dérivées par- tremum ne s’applique pas directement ici, car, d’une
tielles premières de f en fonction de celles de g. En part, [0 ; 1]2 n’est pas un ouvert de R2 , et, d’autre
déduire que l’EDP1 proposée (portant sur l’incon- part, on cherche des extremums globaux et non des
nue f et les variables x, y) est équivalente à une extremums locaux.
EDP1 portant sur l’inconnue g et les variables u, v. Fixer une des deux variables, par exemple fixer
Résoudre cette EDP1 et revenir ensuite à l’écriture y ∈ [0 ; 1], étudier les variations de f (·, y), puis étu-
de f (x, y). dier les variations des bornes de f (·, y), si elles
32.17 En notant T = (x, y) ∈ [0 ; +∞[2 ; x + y 6 π et existent.

f : T −→ R, (x, y) 7−→ sin x sin y sin(x + y), mon- 32.22 Utiliser la formule de Taylor-Young.
trer que f est bornée et atteint sa borne supérieure,

538
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
Vrai ou Faux, les réponses
32.1 On a : f (x, 0) = 1 −→ 1 et f (0, y) = 0 −→ 0 6= 1. V F
x −→ 0 y −→ 0
Si f admettait une limite L en (0, 0), alors les deux fonctions partielles de f en (0, 0)
devraient admettre cette limite L en 0, contradiction.
On conclut que f n’admet pas de limite en (0, 0).
x2 |y| x2
32.2 On a : ∀(x, y) ∈ R2 − {(0, 0)}, |f (x, y)| = 2 2
= 2 |y| 6 |y| V F
x +y x + y2
et |y| −→ 0, donc, par encadrement : f (x, y) 7−→ 0.
(x,y) −→ (0,0) (x,y) −→ (0,0)

xy

 si (x, y) 6= (0, 0)
x2 + y 2

32.3 Contre-exemple : f : R2 −→ R, (x, y) 7−→ V F
si (x, y) = (0, 0).

 0
On a f (·, 0) = 0 et f (0, ·) = 0, donc les fonctions partielles de f admettent la limite 0
en 0.
x2 1 1
Mais f (x, x) = 2 = −→ 6= 0, donc f n’a pas de limite en (0, 0).
2x 2 x −→ 0 2

32.4 L’application u : (x, y) 7−→ sin(xy) est de classe C 1 sur R2 par opérations, et V F
l’application
( v : t 7−→ |t| est de classe C sur R, car v est dérivable sur R et
3 1

3t 2
si t > 0
v 0 : t 7−→ est continue sur R.
−3t2 si t < 0
Ainsi, f est de classe C 1 sur R2 par opérations.

32.5 On a, pour tout y ∈ R, f (1, y) = |y| et la fonction |.| n’est pas dérivable en 0, donc la V F
∂f
fonction partielle f (1, .) n’est pas dérivable en 0, (1, y) n’existe pas, donc f n’est pas
∂y
de classe C sur R .
1 2

32.6 On applique la règle de la chaîne : V F

∂f ∂f ∂y ∂f ∂(−x)
(x, y) = (y, −x) · (y, −x) + (y, −x) · (y, −x)
∂x ∂x ∂x ∂y ∂x
∂f ∂f ∂f
= (y, −x) · 0 + (y, −x) · (−1) = − (y, −x).
∂x ∂y ∂y
32.7 Il peut s’agir d’un point-col. V F
Contre-exemple : U = R2 , f : (x, y) 7−→ xy, X0 = (0, 0).

32.8 L’application f est continue sur le compact [0 ; 1]2 , donc, d’après un théorème du cours, V F
f est bornée et atteint ses bornes. Ainsi, f admet au moins un extremum global, donc f
admet au moins un extremum local.

32.9 On primitive par rapport à x. V F

539
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

∂f
32.10 En primitivant par rapport à x, on obtient (x, y) = A(y), puis, en primitivant encore V F
∂x
par rapport à x, on obtient : f (x, y) = A(y)x + B(y), et non A(y) + B(x).

Corrigés des exercices


32.1 32.2
1) Par composition a) Ici : Déf (f ) = R2 − {(0, 0)}.
f
(t, u) 7−→ (x = 2t − u, y = 4t + 3u) 7−→ f (2t − u, 4t + 3u) On a : f (x, 0) = 0 −→ 0
x −→ 0
g est de classe C 1 sur R2 et, pour tout (t, u) ∈ R2 :
1x2 1
∂g et : f (x, x) == −→ 6= 0,
(t, u) 2x2 2 x −→ 0 2
∂t donc f n’a pas de limite en (0, 0).
∂f ∂x ∂f ∂y
= + En effet, si f admettait une limite ` en (0, 0) alors, par com-
∂x ∂t ∂y ∂t
∂f ∂f position, les fonctions x 7−→ f (x, 0) et x 7−→ f (x, x) admet-
= (2t − u, 4t + 3u)2 + (2t − u, 4t + 3u)4, 1
∂x ∂y traient ` pour limite en 0, d’où ` = 0 et ` = , contradiction.
2
∂g b) Ici : Déf(f ) = R2 − {(0, 0)}.
et (t, u)
∂u On a : f (x, 0) = 0 −→ 0 et f (0, y) = 0 −→ 0,
x −→ 0 y −→ 0
∂f ∂x ∂f ∂y
= +
∂x ∂u ∂y ∂u donc, si f admet une limite en (0, 0), cette limite est néces-
∂f ∂f sairement égale à 0.
= (2t − u, 4t + 3u)(−1) + (2t − u, 4t + 3u)3.
∂x ∂y On a, pour tout (x, y) ∈ R2 − {(0, 0)} :
y2
0 6 |f (x, y)| = |x| 6 |x| −→ 0,
2) Par composition x2 + y2 (x,y) −→ (0,0)
f
(t, u) 7−→ (x = t2 + 2u2 , y = e tu ) 7−→ f (t2 + 2u2 , e tu ), d’où, par théorème d’encadrement : f (x, y) −→ 0.
(x,y) −→ (0,0)
h est de classe C1 sur R2 et, pour tout (t, u) ∈ R2 :
c) Ici : Déf (f ) = (R∗ )2 .
∂h sin x sh y sin x sh y
∂t
(t, u) On a : f (x, y) = = · −→ 1 · 1 = 1,
xy x y (x,y) −→ (0,0)
∂f ∂x ∂f ∂y
= + sin x sh y
∂x ∂t ∂y ∂t car −→ 1 et −→ 1.
∂f 2 ∂f 2 x (x,y) −→ (0,0) y (x,y) −→ (0,0)
= (t + 2u2 , e tu )2t + (t + 2u2 , e tu )u e tu ,
d) Ici : Déf (f ) = (x, y) ∈ R2 ; sh x − sin y 6= 0 .

∂x ∂y
sin x
et
∂h On a, pour x 6= 0 : f (x, 0) = −→ 1
∂u
(t, u) sh x x −→ 0
sin x − sh x
=
∂f ∂x
+
∂f ∂y et : f (x, x) = = −1 −→ −1 6= 1,
∂x ∂u ∂y ∂u sh x − sin x x −→ 0

=
∂f 2
(t + 2u2 , e tu )4u +
∂f 2
(t + 2u2 , e tu )t e tu . donc f n’a pas de limite en (0, 0).
∂x ∂y
32.3
Rappelons qu’une application f : U −→ C, de classe C 2 sur
f
3) Par composition t 7−→ (x = t2 , y = t3 ) 7−→ f (t2 , t3 ), un ouvert U de R2 , est dite harmonique si et seulement si son
k est de classe C 1 sur R et, pour tout t ∈ R : ∂2f ∂2f
laplacien est nul, le laplacien de f étant : ∆f = 2
+ .
∂x ∂y 2
k0 (t) =
∂f ∂x
+
∂f ∂y
=
∂f 2 3
(t , t )2t +
∂f 2 3 2
(t , t )3t . Vu la linéarité du laplacien, décomposons le polynôme P sur
∂x ∂t ∂y ∂t ∂x ∂y n
la base canonique : P = ak Xk , où n ∈ N, a0 , ..., an ∈ C.
X

k=0

540
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
Notons, pour tout k ∈ {0, ..., n} : 32.6
ek : R2 −→ C, (x, y) 7−→ (x + i y)k . a) On a : f (x, 0) = 0 −→ 0 et :
n x −→ 0

Ainsi :
X
f = ak ek . x2
1 1
f (x, x) = = −→ 6= 0,
k=0 3x2 3 x −→ 0 3
n donc f n’a pas de limite en (0, 0).
Puisque ∆ est linéaire, on a : ∆f =
X
ak ∆ek .
b) On a, par mise d’un trinôme sous forme canonique, pour
k=0  x 2 3
Et, pour tout k ∈ {0, ..., n} et tout (x, y) ∈ R2 : tout (x, y) ∈ R2 : x2 − xy + y 2 = y − + x2 .
2 4
∂ek
(x, y) = k(x + i y)k−1 ,
∂ek
(x, y) = i k(x + i y)k−1 , En particulier, f est définie sur R2 − {(0, 0)}.
∂x ∂y
De plus, pour tout (x, y) ∈ R2 − {(0, 0)} :
∂ 2 ek
puis : (x, y) = k(k − 1)(x + i y)k−2 , x2 |y| |y|
∂x2 |f (x, y)| =  6 −→ 0.
x 2 3 2 3/4 (x,y) −→ (0,0)
∂ 2 ek y− + x
(x, y) = −k(k − 1)(x + i y)k−2 , 2 4
∂y 2 On conclut : f (x, y) −→ 0.
d’où : ∆ek (x, y) = 0, et enfin : ∆f = 0. (x,y) −→ (0,0)

On conclut que f est harmonique sur R2 . c) En notant X = x2 et Y = |y|3 , on a :


|x|3 y 4 X 3/2 Y 4/3
32.4 |f (x, y)| = 4 6
= .
x +y X2 + Y 2
1) Soit f convenant.
Puis, en notant ρ = (X 2 + Y 2 )1/2 :
Par résolution de l’EDP2 fxy 00 = 0, il existe A, B : R −→ R de
X 3/2 Y 4/3 ρ3/2 ρ4/3
classe C 2 telles que : ∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) = A(x) + B(y). 6 = ρ5/6 −→ 0.
X2 + Y 2 ρ2 ρ −→ 0
On a, pour tout x ∈ R : f (x, x) = 0 ⇐⇒ A(x) + B(x) = 0,
On conclut : f (x, y) −→ 0.
et donc :
(x,y) −→ (0,0)
∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) = A(x) − A(y).
d) Soit α > 0 fixé à choisir.
2) Réciproquement,
pour toute application A : R −→ R de classe C 2 sur R, l’ap- x1+4α
On a : f (x, xα ) = .
plication f : R2 −→ R, (x, y) 7−→ A(x) − A(y) x4 + x6α
est de classe C 2 sur R2 et convient. 2
Pour α = , de sorte que 6α = 4, on a :
3
On conclut que les applications cherchées sont les x11/3 1
f (x, x2/3 ) = = −→ +∞.
f : R2 −→ R, (x, y) 7−→ A(x) − A(y), 2x4 2x1/3 x −→ 0
où A : R −→ R est de classe C 2 sur R. On conclut : f n’a pas de limite en (0, 0).
32.5 e) Ici : Def (f ) = R∗ × R.

D’après les théorèmes généraux, f est de classe C 1 sur l’ou- Considérons l’application
vert R2 − {(0, 0)}. e −1
 t
si t 6= 0



t
On a : ϕ : R −→ R, t −
7 →
| sin(xy)| |xy| 
si

|f (x, y)| = 6 6 |x| −→ 0, 1 t = 0.

|x| + |y| |x| + |y| (x,y) −→ (0,0)
et
−1
donc : f (x, y) −→ 0 = f (0, 0), Comme ϕ(t) = −→ 1 = ϕ(0),
(x,y) −→ (0,0) t t −→ 0

ce qui montre que f est continue en (0, 0). ϕ est continue en 0, puis ϕ est continue sur R.
Il en résulte que f est continue sur R2 . On a, pour tout (x, y) ∈ (R∗ )2 :
e xy − 1 e xy − 1 x y ϕ(xy)
? Considérons l’application : f (x, y) = =y = .
e −1
x xy ex − 1 ϕ(x)
g : R −→ R, x − 7 → g(x) = f (x, x).
D’autre part, le résultat obtenu est aussi vrai lorsque y = 0
g(x) − g(0) sin(x2 ) x 1
On a : = ∼ −→ ± . (et x 6= 0).
x−0 2x|x| x −→ 0 2|x| x −→ 0± 2
y ϕ(xy)
Ainsi, g n’est pas dérivable en 0. Ainsi : ∀(x, y) ∈ R∗ × R, f (x, y) = .
ϕ(x)
Si f était de classe C 1 sur R2 , par composition, g serait de Comme ϕ est continue sur R et ne s’annule en aucun point,
classe C 1 sur R, contradiction. par opérations, on conclut : f (x, y) −→ 0.
On conclut : f n’est pas de classe C 1 sur R2 .
(x,y) −→ (0,0)

541
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

32.7 D’autre part, comme y0 = |x0 |, on a y02 = x20 . De plus :


On a, par développements limités en 0 : x20 = x40 ⇐⇒ x20 (1 − x20 ) = 0 ⇐⇒ x0 ∈ {−1, 0, 1}.
 e − 1 = x 1 + ε1 (x) , où ε1 (x) −→ 0

x
On conclut que l’ensemble des points (x0 , y0 ) ∈ R2 en les-


x −→ 0
quels f est continue est :
ln(1 + x) = x 1 + ε2 (x) , où ε2 (x) −→ 0,
 
(x0 , y0 ) ∈ R2 ; y0 6= |x0 |

x −→ 0
d’où :
ou y0 = |x0 | et x0 ∈ {−1, 0, 1} .


( e x − 1) ln(1 + y) − ( e y − 1) ln(1 + x)
    
= xy 1 + ε1 (x) 1 + ε2 (y) − 1 + ε1 (y) 1 + ε2 (x) 32.10

= xy ε1 (x) + ε2 (y) + ε1 (x)ε2 (y) − ε1 (y) − ε2 (x) − ε1 (y)ε2 (x) a) 1) D’après les théorèmes généraux, f est de classe C 1 sur
= xyε(x, y), l’ouvert D = R2 − {(0, 0)}.

où : ε(x, y) −→ 0. 2) Continuité :
(x,y) −→ (0,0)
Donc : On a, pour tout (x, y) ∈ R2 :
xy ε(x, y) xy x2
|f (x, y)| = = 2 |ε(x, y)| |f (x, y)| = |y| 6 |y| −→ 0,
x2 + y 2 x + y2 x2 + y2 (x,y) −→ (0,0)

1 donc : f (x, y) −→ 0 = f (0, 0),


6 |ε(x, y)| −→ 0. (x,y) −→ (0,0)
2 (x,y) −→ (0,0)
et donc f est continue en (0, 0).
On conclut : f (x, y) −→ 0.
(x,y) −→ (0,0)
3) Existence des dérivées partielles premières :
32.8
∂f
L’application f est définie sur R2 − {(0, 0)}. On a : f (·, 0) = 0, donc (0, 0) existe et est égal à 0.
∂x
On remarque que f (x, y) = 0 lorsque x = 0 ou y = 0, et ∂f
(x, y) 6= (0, 0). On a : f (0, ·) = 0, donc (0, 0) existe et est égal à 0.
∂y
On a, pour tout (x, y) ∈ (R∗ )2 :
 sin x 2 e y2 − 1 x2 y 2 4) Continuité des dérivées partielles premières :
f (x, y) = . ? On a, pour tout (x, y) ∈ D :
x y2 x2 + y 2
∂f 2xy(x2 + y 2 ) − (x2 y)2x 2xy 3
sin x
2
ey − 1 (x, y) = = 2 ,
D’une part, −→ 1 et −→ 1, donc, ∂x 2
(x + y ) 2 2 (x + y 2 )2
x x −→ 0 y2 y −→ 0
par composition : ∂f
donc : (x, 0) = 0 −→ 0
sin x
2
ey − 1 ∂x x −→ 0
−→ 1 et −→ 1.
x (x,y) −→ (0,0) y2 (x,y) −→ (0,0) ∂f 2x4 1 1
D’autre part : et : (x, x) = = −→ 6= 0,
∂x (2x2 )2 2 x −→ 0 2
x2 y 2 x2
06 2 = 2 y2 6 y2 −→ 0. ∂f
x +y 2 x + y2 (x,y) −→ (0,0) donc n’a pas de limite en (0, 0), donc n’est pas continue
∂x
Par produit, on conclut : f (x, y) −→ 0. en (0, 0).
(x,y) −→ (0,0)
? De même, pour tout (x, y) ∈ D :
32.9
∂f x2 (x2 + y 2 ) − x2 y(2y) x4 − x2 y 2
Soit (x0 , y0 ) ∈ R2 fixé. (x, y) = = 2 ,
∂y 2
(x + y ) 2 2 (x + y 2 )2
1) Si y0 < |x0 |, alors, au voisinage de (x0 , y0 ), on a y < |x|,
donc f (x, y) = y 2 , et donc, d’après les théorèmes généraux, ∂f x4
donc : (x, 0) = 2 2 = 1 −→ 1
f est continue en (x0 , y0 ). ∂y (x ) x −→ 0

2) Si y0 > |x0 |, alors, au voisinage de (x0 , y0 ), on a y > |x|, ∂f


et : (0, y) = 0 −→ 0 6= 1,
donc f (x, y) = x4 , et donc, d’après les théorèmes généraux, ∂y y −→ 0

f est continue en (x0 , y0 ). ∂f


donc n’a pas de limite en (0, 0), donc n’est pas conti-
3) Supposons y0 = |x0 |. ∂y
nue en (0, 0).
On a : f (x, y) −→ y02
Finalement :
(x,y) −→ (x0 ,y0 ), y6|x|

et : f (x, y) −→ x40 .
(x,y) −→ (x0 ,y0 ), y>|x| ? f est continue sur R2
Il en résulte que f est continue en (x0 , y0 ) si et seulement si ? Les deux dérivées partielles premières de f sont définies
y02 = x40 . sur R2

542
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
? Les deux dérivées partielles premières de f sont conti- donc f est continue en (x0 , y0 ).
nues en tout point de R2 − {(0, 0)} et ne sont pas continues
en (0, 0). 3) Existence des dérivées partielles premières :
b) 1) D’après les théorèmes généraux, f est de classe C 1 sur ? Soit (x0 , y0 ) ∈ ]0 ; 1[2 tel que x0 = y0 .
l’ouvert R × R∗ .
L’application
2) Continuité : D’après les théorèmes généraux, f est conti- si

x(1 − x0 ) x > y0 = x0
nue sur R2 . f (·, y0 ) : x 7−→
(1 − x)y
0 si x < y 0 = x0
3) Existence des dérivées partielles premières :
est dérivable à droite et à gauche en x0 et :
∂f 0 0
? Pour tout (x, y) ∈ R2 , (x, y) existe et est égal à |y|. f (·, y0 ) d (x0 ) = 1 − x0 , f (·, y0 ) g (x0 ) = −y0 = −x0 .
∂x
Puisque ces deux dérivées à droite et à gauche sont diffé-
∂f
? Pour tout (x, y) ∈ R × R∗ , (x, y) existe et est égal à εx, rentes, (f ·, y0 ) n’est pas dérivable en x0 , donc
∂f
(x0 , y0 )
∂y ∂x
où ε est le signe de y. n’existe pas.
? Pour tout x ∈ R∗ , comme f (x, ·) : y 7−→ x|y| n’est pas ∂f
? De même, (x0 , y0 ) n’existe pas.
∂f ∂y
dérivable en 0, (x, 0) n’existe pas.
∂y
Finalement :
∂f
? Comme f (0, ·) = 0, pour tout y ∈ R, (0, y) existe et est ? f est continue sur ]0 ; 1[2
∂y
égal à 0.
 Les deux dérivées
? partielles premières de f sont définies sur
4) Continuité des dérivées partielles premières : (x, y) ∈ ]0 ; 1[2 ; x 6= y

? D’après les théorèmes généraux, ? Les deux dérivées partielles premières de f sont continues
∂f sur leur ensemble de définition.
: R2 −→ R, (x, y) 7−→ |y|
∂x 32.11
est continue sur R2 .
On a, pour tout (x, y) ∈ ]0 ; +∞[2 :
? L’application y
F (x, y) = f ,
∂f x
: (R × R∗ ) ∪ {(0, 0)} −→ R, ∂F y  y  ∂F 1 y
∂y (x, y) = − 2 f , (x, y) = f ,
∂x x x ∂y x x
si

x y<0
donc, en notant (1) l’EDP1 proposée :


(x, y) 7−→ −x si y>0
(1) ⇐⇒ ∀(x, y) ∈ ]0 ; +∞[2 ,
si


 0 (x, y) = (0, 0) 1 y y  y  y
y f0 + 2 f0 +f =1
est continue sur R × R∗ par les théorèmes généraux, et conti- x x x x x
2
nue en (0, 0), car : x −→ 0 et −x −→ 0. ⇐⇒ ∀(x, y) ∈ ]0 ; +∞[ ,
(x,y) −→ (0,0) (x,y) −→ (0,0) y y2   y  y
+ 2 f0 +f =1
Finalement : x x x x
⇐⇒ ∀t ∈ ]0 ; +∞[, (t + t2 )f 0 (t) + f (t) = 1, (2)
? f est continue sur R2
y
∂f  ∂f  car l’application (x, y) ∈ ]0 ; +∞[ 7−→
2
∈ ]0 ; +∞[ est sur-
est définie sur R2 , Déf = (R × R∗ ) ∪ {(0, 0)} x
?
∂x ∂y jective.
L’équation (2) est une EDL1 normalisable sur ]0 ; +∞[.
∂f ∂f
? et sont continues sur leurs ensembles de définition. La solution générale de l’EDL1 sans secondZmembre associée
∂x ∂y  1 
c) 1) D’après les théorèmes généraux, f est de classe C 1 sur (t + t2 )z 0 + z = 0 est z : x 7−→ λ exp − 2
dt .
t+t
l’ouvert (x, y) ∈ ]0 ; 1[2 ; x 6= y .

On a, par une décomposition en éléments simples :
2) Continuité :
Z Z
1 1
2
dt = dt
Soit (x0 , y0 ) ∈ ]0 ; 1[2 tel que x0 = y0 . t+t t(t + 1)
Z 
1 1 
On a : = − dt = ln t − ln(t + 1),
t t+1
f (x, y) = x(1 − y) −→ x0 (1 − y0 ) = x0 (1 − x0 ),
(x,y) −→ (x0 ,y0 ) t+1
d’où : z = λ exp − ln t + ln(t + 1) = λ

y6x .
t
f (x, y) = y(1 − x) −→ y0 (1 − x0 ) = x0 (1 − (x0 ), Une solution évidente de (2) est la fonction constante égale
(x,y) −→ (x0 ,y0 )
y>x à 1.

543
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

D’après le cours, on conclut que la solution générale de (2) 32.14


est : 1
t+1 Rappelons l’inégalité classique : ∀t ∈ [0 ; ; 1], t(1 − t) 6 ,
z : t 7−→ 1 + λ , λ ∈ R. 4
t 1
Finalement, f convient si et seulement s’il existe λ ∈ R tel avec égalité si et seulement si t = , ce que l’on montre en
2
que : étudiant les variations de la fonction t ∈ [0 ; 1] 7−→ t(1 − t),
t+1 ou bien en utilisant une mise sous forme canonique pour le
∀t ∈ ]0 ; +∞[, f (t) = 1 + λ .
t trinôme t(1 − t).
32.12 1) Soit (x, y) ∈ [0 ; 1]2 .
Puisque ϕ est de classe C2sur ]0 ; +∞[, par composition f 1
Si x 6 y, alors : f (x, y) = x(1 − y) 6 y(1 − y) 6 ,
est de classe C 2 sur U et, pour tout (x, y) ∈ U : 4
1
∂f ∂f si x > y, alors : f (x, y) = y(1 − x) 6 x(1 − x) 6 .
(x, y) = 2xϕ0 (x2 + y 2 ), (x, y) = 2yϕ0 (x2 + y 2 ), 4
∂x ∂y
1
Ceci montre : 2
∀(x, y) ∈ [0 ; 1] , f (x, y) 6 .
∂2f 4
(x, y) = 4xyϕ00 (x2 + y 2 ),
∂x∂y 2) Soit (x, y) ∈ [0 ; 1]2 .
d’où, en notant (1) l’EDP2 de l’énoncé : Si x 6 y, alors :

ϕ convient f (x, y) =
1
⇐⇒
1
6 x(1 − y) 6 y(1 − y) 6
1
⇐⇒ ∀(x, y) ∈ U, 4xyϕ00 (x2 + y 2 ) − 4xyϕ0 (x2 + y 2 ) 4 4 4
1
−20xyϕ0 (x2 + y 2 ) − 64xyϕ(x2 + y 2 ) = 0 ⇐⇒ x(1 − y) = y(1 − y) =
4
⇐⇒ ∀(x, y) ∈ U,  1 1
⇐⇒ y= et x(1 − y) =
ϕ00 (x2 + y 2 ) − 6ϕ0 (x2 + y 2 ) − 16ϕ(x2 + y 2 ) = 0 2 4
∀t ∈ ]0 ; +∞[, ϕ00 (t) − 6ϕ0 (t) − 16ϕ(t) = 0 (2), 1 1
⇐⇒ ⇐⇒ x= et y = .
2 2
car l’application (x, y) ∈ U 7−→ x2 + y2 ∈ ]0 ; +∞[ est une
De même, si x > y.
surjection.
On conclut : f admet un maximum, celui-ci est atteint en
L’équation (1) est une EDL2 à coefficients constants et sans 1 1
second membre. un point et un seul qui est , , et ce maximum est égal
2 2
L’équation caractéristique r2 − 6r − 16 = 0 admet deux so- 1
à .
lutions réelles qui sont r1 = −2, r2 = 8, donc la solution 4
générale de (2) est : t 7−→ A e −2t + B e 8t , (A, B) ∈ R2 .
32.15
Finalement, les applications ϕ convenant sont les applica- ? Commençons par déterminer les dérivées partielles pre-
tions : mières de f en tout point de R2 .
ϕ : R −→ R, t 7−→ A e −2t + B e 8t , (A, B) ∈ R2 .
D’après les théorèmes généraux, f est de classe C 1 sur l’ou-
32.13 vert R2 − {(0, 0)} et, pour tout (x, y) ∈ R2 − {(0, 0)} :
L’application f est de classe C 1 sur l’ouvert R2 , donc, si ∂f x4 y + 4x2 y 3 − y 5
f admet un extremum local, c’est en un point critique. ∂x
(x, y) =
(x2 + y 2 )2
,
On a, pour tout (x, y) ∈ R2 :
∂f x5 − 4x3 y 2 − xy 4

fx0 (x, y) = y + 3x2 y 2 = y(1 + 3x2 y) (x, y) = .
∂y (x2 + y 2 )2
f 0 (x, y) = x + 2x3 = x(1 + 2x2 y), D’autre part, l’application partielle f (·, 0) est l’application
y
∂f
  nulle, donc (0, 0) existe et est égal à 0.
fx0 (x, y) = 0 x = 0 ∂x
d’où l’on déduit : ⇐⇒ ∂f
f 0 (x, y) = 0 y = 0. De même, (0, 0) existe et est égal à 0.
y ∂y
Ainsi, f admet un point critique et un seul : (0, 0). ? Ceci montre que les fonctions partielles des dérivées par-
Comme : tielles premières de f existent et sont données par :
∂f ∂f
si x ∈ ]0 ; 1]

f (x, x) − f (0, 0) = x2 + x5 > 0 (0, ·) : y 7−→ − y, (·, 0) : x 7−→ x.
∂x ∂y
f (x, −x) − f (0, 0) = −x2 + x5 < 0 si x ∈ ]0 ; 1[, Il en résulte que les dérivées partielles secondes de f en (0, 0)
existent et que :
f n’a pas d’extremum local en (0, 0).
Finalement, f n’a pas d’extremum local. ∂2f ∂  ∂f 
(0, 0) = (0, 0) = −1,
∂y∂x ∂y ∂x

544
Corrigés des exercices

∂2f

CORRIGÉS
∂  ∂f 
(0, 0) (0, 0) = 1. 32.17
∂x∂y ∂x ∂y 1) Existence de la borne supérieure :
Notons T = (x, y) ∈ [0 ; +∞[2 ; x + y 6 π .


∂2f ∂2f
En conclusion : (0, 0) 6= (0, 0). y
∂y∂x ∂x∂y

π
Remarque : D’après le théorème de Schwarz, par contre-
apposition, il en résulte que f n’est pas de classe C 2 sur R2 .

32.16

On a, pour tout (x, y) ∈ R2 et pour tout (u, v) ∈ R2 :



x = u

u = x  T
⇐⇒
v = 3x − 2y y = 3u − v .

2
O π x
Considérons l’application g : R2 −→ R définie par :
 3u − v 
∀(u, v) ∈ R2 , g(u, v) = f u, .
2
Il est clair que T est fermé borné dans R2 , donc compact.
Par composition, l’application g est de classe C 1 sur R2 et :
D’autre part, l’application
∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) = g(x, 3x − 2y).
f : T −→ R, (x, y) 7−→ sin x sin y sin(x + y)
On a, avec des notations abusives classiques : est continue sur T.

∂f ∂g ∂u ∂g ∂v ∂g ∂g D’après le cours, il en résulte que f est bornée et atteint ses
 ∂x = ∂u ∂x + ∂v ∂x = ∂u + 3 ∂v bornes. Notons M = Sup f (x, y).



(x,y)∈T
.

 ∂f
=
∂g ∂u
+
∂g ∂v
= −2
∂g Comme f s’annule en tout point du bord de T et que, par
exemple, f (π/4, π/4) > 0, f atteint M en un point de l’in-


∂y ∂u ∂y ∂v ∂y ∂v
térieur T ◦ de T. Comme f est de classe C 1 sur T ◦ , ce point
Il en résulte que f est solution de l’EDP de l’énoncé si et est un point critique de f .
seulement si g est solution de l’EDP :
2) Recherche des points critiques de f :
∂g 3u − v
∀(u, v) ∈ R2 , 2 (u, v) = u , On a, pour tout (x, y) ∈ T ◦ :
∂u 2

fx0 (x, y) = 0
∂g 3 1
c’est-à-dire : ∀(u, v) ∈ R2 , (u, v) = u2 − uv.
∂u 4 4 f 0 (x, y) = 0
y

La solution générale de cette dernière EDP est obtenue en sin y cos x sin(x + y) + sin x cos(x + y) = 0
 

primitivant par rapport à u :

 | {z }

 6=0
1 1 ⇐⇒
g : (u, v) 7−→ u3 − u2 v + C(v),
sin x cos y sin(x + y) + sin y cos(x + y) = 0

4 8 


| {z }
6=0
où C ∈ C 1 (R, R).
sin(2x + y) = 0
 
2x + y ≡ 0 [π]
⇐⇒ ⇐⇒
Finalement, les applications cherchées sont les f : R2 −→ R sin(x + 2y) = 0 x + 2y ≡ 0 [π]
définies, pour tout (x, y) ∈ R2 , par :

x ≡ y [π]
⇐⇒ ⇐⇒ x = y = π/3.
x ≡ 0 [π/3]
1 1
f (x, y) = x3 − x2 (3x − 2y) + C(3x − 2y)
4 8
1 1 3) Conclusion :
= − x3 + x2 y + C(3x − 2y). √
8 4
3 3
Sup f (x, y) = f (π/3, π/3) = .
(x,y)∈[0 ;+∞[2 ;x+y6π 8

545
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

32.18 ∀x ∈ [−1 ; 1], u0 (x) = 3x2 − 1,


1 2
Rappelons : ∀(x, y) ∈ R2 , |xy| 6 (x + y 2 ). d’où le tableau de variations de u :
2
Soit (x, y, z) ∈ R3 tel que x2 + y 2 + z 2 = 9.
On a alors : x −1 − √1
3
1

3 1
1
? xy + z 2 6 (x2 + y 2 ) + z 2 6 x2 + y 2 + z 2 = 9, u0 (x) + 0 − 0 +
2
atteint (au moins) en (x, y, z) = (0, 0, 3).
u(x)
1
? xy + z > − (x2 + y 2 ) + z 2
2
2
1 3 9 3 9
= − (x2 + y 2 + z 2 ) + z 2 = − + z 2 > − ,
2 2 2 2 2 1  1 1 2
√ √

atteint (au moins) en (x, y, z) = (3/ 2, −3/ 2, 0). On a : u −√ =− √ + √ +1=1+ √ >1
3 3 3 3 3 3
On conclut que les bornes inférieures et supérieures deman- et u(1) = 1, donc le maximum global de u est atteint
dées sont, respectivement : −9/2, 9. 1
en − √ .
32.19 3
L’application : On conclut :
f : D = [−1 ; 1]2 −→ R, (x, y) 7−→ x3 − xy + y 3  1  2
Sup f (x, y) = f − √ , 1 = 1 + √ .
est continue sur le compact D, donc, d’après le cours, f est (x,y)∈[−1;1]2 3 3 3
bornée et atteint ses bornes, donc la borne supérieure envisa-
gée dans l’énoncé existe et est atteinte en au moins un point
(x0 , y0 ) de D. 32.20
• Supposons que (x0 , y0 ) appartienne à l’intérieur D◦ de D. Dans chaque exemple, f est de classe C 1 sur l’ouvert R2 ,
Puisque f est de classe C 1 sur l’ouvert D◦ et que f admet donc, si f admet un extremum local, c’est en un point cri-
un extremum global, donc local, en (x0 , y0 ) ∈ D◦ , on déduit, tique.
d’après le cours, que (x0 , y0 ) est un point critique de f .
a) On a, pour tout (x, y) ∈ R2 :
On a, pour tout (x, y) ∈ D◦ :

∂f  ∂f

 (x, y) = 0 
 (x, y) = 0
∂x ∂x

(x, y) point critique def ⇐⇒

(x, y) point critique de f ⇐⇒
 ∂f  ∂f

 (x, y) = 0 
 (x, y) = 0
∂y ∂y
( 2 (
y = 3x2 1

3x − y = 0 
x = −

⇐⇒ ⇐⇒ 2x + y + 2 = 0 
3
−x + 3y 2 = 0 x = 3(3x2 )2 ⇐⇒ ⇐⇒ ,
x + 2y + 3 = 0  4
( ( ( y = −

y = 3x2  x=0 x = 1/3  3
⇐⇒ ⇐⇒ ou .
x = 27x 4 y=0 y = 1/3
1 1 donc f admet un point critique et un seul, le point
1
Mais : f (0, 0) = 0, f , = − , f (1, 1) = 1,  1 4
3 3 27 A= − ,− .
1 1 3 3
donc : f (0, 0) < f (1, 1) et f , < f (1, 1), Plaçons-nous au voisinage de A et notons
3 3
1 4
d’où une contradiction, donc f n’atteint pas son maximum à h = x + , k = y + , de sorte que :
3 3
l’intérieur de D. 1 4
x = − + h, y = − + k
• Il en résulte (x0 , y0 ) ∈ D \ D◦ , c’est-à-dire que f atteint 3 3
son maximum au bord du carré [−1 ; 1]2 . et que (h, k) soit au voisinage de (0, 0).
On remarque :
 1 4
∀(x, y) ∈ D, f (x, y) = f (y, x).
On a : f (x, y) − f − , − = h2 + hk + k2 > 0
Il suffit donc d’étudier f (x, y) pour y = ±1. 3 3
car il s’agit d’un trinôme à discriminant < 0 et à coefficient
◦ On a : dominant > 0.
∀x ∈ [−1 ; 1], f (x, −1) = x3 + x − 1 6 1 + 1 − 1 = 1.
Finalement, f admet un extremum local et un seul, en
◦ L’application  1 4
− , − , c’est un minimum local et :
u : [−1 ; 1] −→ R, x 7−→ u(x) = f (x, 1) = x3 − x + 1 3 3  1 4 7
est dérivable sur [−1 ; 1] et : f − ,− =− .
3 3 3

546
Corrigés des exercices

CORRIGÉS
b) On a, pour tout (x, y) ∈ R2 : 32.21

? Soit y ∈ [0 ; 1] fixé.
 ∂f

 (x, y) = 0
 ∂x
(x, y) point critique de f ⇐⇒
 ∂f
 (x, y) = 0 Considérons l’application g : [0 ; 1] −→ R définie, pour tout
x ∈ [0 ; 1], par :

∂y
 
3x2 = 0 x = 0 x 7−→ g(x) = f (x, y) = x2 + 2xy − 2y 2 + x + 3y.
⇐⇒ ⇐⇒ ,
3y 2 = 0 y = 0
L’application g est dérivable sur [0 ; 1] et, pour tout x ∈
[0 ; 1] : g 0 (x) = 2x + 2y + 1 > 0, donc g est strictement
donc f admet un point critique et un seul, le point (0, 0). croissante. On forme le tableau de variation de g :
On a, pour tout x ∈ R : f (x, 0) − f (0, 0) = x3 qui est < 0 si
x 0 1
x < 0 et qui est > 0 si x > 0, donc cette différence n’est pas
de signe fixe au voisinage de (0, 0). g 0 (x) +
On conclut que f n’a pas d’extremum local. −2y 2 + 5y + 2
g(x)
c) On a, pour tout (x, y) ∈ R2 : −2y 2 + 3y
 ∂f
 ∂x (x, y) = 0


(x, y) point critique de f ⇐⇒ ? Considérons A, B : [0 ; 1] −→ R définies, pour tout



∂f
(x, y) = 0 y ∈ [0 ; 1], par :
∂y A(y) = −2y 2 + 3y, B(y) = −2y 2 + 5y + 2.

2x + 3x2 = 0
⇐⇒ Les applications A, B sont dérivables sur [0 ; 1] et, pour tout
y ∈ [0 ; 1] : A0 (y) = −4y + 3, B 0 (y) = −4y + 5.
2y = 0

2
 
 x = 0 x = − 
On en déduit les tableaux de variations de A et de B :

⇐⇒ ou 3
y = 0 

y=0 y 3
0 4 1
A0 (y) + 0 −
donc f admet exactement deux points critiques, les points :
 2 
(0, 0), − ,0 . A(y)
3 0 1
? Étude en (0, 0) :
On a, pour tout (x, y) ∈ [−1 ; +∞[×R : y 0 1
2 2 3 2
f (x, y) − f (0, 0) = x + y + x = x (x + 1) + y > 0, 2 B 0 (y) +

donc f admet un minimum local en (0, 0). 5


B(y)
 2
Étude en − :
3
2 2
Notons h = x + , k = y, de sorte que x = − + h, y = k Il en résulte que A admet un minimum, égal à 0, et que B
3 3
et que (h, k) soit au voisinage de (0, 0). admet un maximum, égal à 5.

Formons la différence
 2  On conclut que f admet un minimum et un maximum, qui
δ(h, k) = f (x, y) − f − , 0 = k2 − h2 + h3 . sont respectivement égaux à 0 et 5.
3
En particulier, pour tout h ∈ R : δ(h, h) = h3 qui est < 0
32.22
si x < 0 et qui est > 0 si x > 0, donc cette différence n’est
pas de signe fixe au voisinage de (0, 0) (pour la variable h).
(1) =⇒ (2) :
On conclut que f n’admet pas d’extremum local en
 2 
− ,0 . On suppose : ∀(x, y) ∈ Ω, fx0 (x, y) + i fy0 (x, y) = 0.
3
Finalement, f admet un extremum local et un seul, en (0, 0), Soient z0 , z ∈ U, tels que z 6= z0 , (x0 , y0 ), (x, y) ∈ Ω tels que
c’est un minimum local et f (0, 0) = 0. z0 = x0 + i y0 , z = x + i y. On a, en utilisant la formule de
Taylor-Young à l’ordre 0 pour une fonction de deux variables

547
Chapitre 32 – Fonctions de deux variables réelles

réelles, de classe C 1 : une fonction de deux variables réelles de classe C 1 :


g(z) − g(z0 ) f (x, y) − f (x0 , y0 )
  
x−x0
= (x − x0 )fx0 (x0 , y0 ) + (y − y0 )fy0 (x0 , y0 ) + o
(x − x0 ) + i (y − y0 )
y−y0
z − z0

x−x0
  (x − x0 ) + i (y − y0 )
(x − x0 )fx0 (x0 , y0 ) + (y − y0 )fy0 (x0 , y0 ) + o y−y0 g(z) − g(z0 )
= = −→ h(z0 ).
(x − x0 ) + i (y − y0 ) z − z0 z −→ z0
  
(x − x0 ) + i (y − y0 ) fx0 (x0 , y0 ) + o x−x0
En particulier, pour y = y0 et x variable :

y−y0
= (x − x0 )fx0 (x0 , y0 )
(x − x0 ) + i (y − y0 ) −→ h(z0 ),
= fx0 (x0 , y0 ) + o(1) −→ fx0 (x0 , y0 ). x − x0 x −→ x0
(x,y) −→ (x0 ,y0 )
donc : h(z0 ) = fx0 (x0 , y0 ),

Ceci montre que


g(z) − g(z0 )
admet une limite finie h(z0 ) et, pour x = x0 et y variable :
z − z0
lorsque z −→ z0 et : h(z0 ) = fx0 (x0 , y0 ) = − i fy0 (x0 , y0 ). (y − y0 )fy0 (x0 , y0 )
−→ h(z0 ),
i (y − y0 ) y −→ y0
(2) =⇒ (1) :
On suppose qu’il existe une application h : U −→ C telle que, donc : h(z0 ) = − i fy0 (x0 , y0 ).

pour tout z0 ∈ U, on ait


g(z) − g(z0 )
−→ h(z0 ). Il en résulte : fx0 (x0 , y0 ) = − i fy0 (x0 , y0 ),
z − z0 z −→ z0
c’est-à-dire : fx0 (x0 , y0 ) + i fy0 (x0 , y0 ) = 0.
On a, en utilisant la formule de Taylor-Young à l’ordre 0 pour

548
Index

A Cauchy
absolue inégalité de — -Schwarz, 373, 473
valeur —, 55 produit de — de deux séries, 515
absurde ch, 86
raisonnement par l’—, 143 changement de variable, 105, 108, 374
accroissements finis Chasles
théorème des —, 180 relation de —, 374
adjacentes coefficients binomiaux, 22, 41, 253, 397
suites —, 145 comatrice, 360
angle, 475 commutative
anneau, 222 loi —, 219
antisymétrique comparaison série/intégrale, 488
matrice —, 239 complexe
relation —, 6 nombre —, 38
application linéaire, 325 composé
associative nombre —, 205
loi —, 219 composition d’applications, 325
congruence, 205, 207
B conséquence, 413
base d’un sev, 314 constante d’Euler, 490
Bayes continuité, 526
formule de —, 413 convergente
Bernoulli série —, 489
loi de —, 450 suite —, 143
Bézout convexe, 194
théorème de —, 266 cos, 40, 88
Bienaymé covariance, 448
inégalité de — -Tchebychev, 451
bijection, 4, 58, 169, 328 D
binôme décomposition en éléments simples, 105
formule du — de Newton, 20, 22, 41, 43, en éléments simples, 179, 270
269, 431 primaire, 205, 208
Bioche degré, 251
règles de —, 106, 107 dérivabilité, 180
borne dérivée, 180
inférieure, 70, 182 théorème limite de la —, 180
supérieure, 70, 182 dérivée partielle
bornée première, 527
fonction —, 56, 168 seconde, 528
développement
C asymptotique, 287
cardinal, 393 limité, 283, 285

549
Index

développement asymptotique, 491 liée, 305


dimension d’un ev, 314 famille sommable, 510
divergente fonction
série —, 489 bijective, 4, 58, 169
suite —, 144 bornée, 56, 168
divisibilité, diviseurs, 205, 207, 208, 251, 267 circulaire directe, 88
division euclidienne, 252, 253, 267 exponentielle, 86
hyperbolique directe, 86
E impaire, 56
écriture décimale, 207 indicatrice, 2
EDP1, 529 injective, 4
EDP2, 530 majorée, 56, 168
égalité d’ensembles, 2 minorée, 56, 168
éléments simples monotone, 69
décomposition en —, 105, 179, 270 paire, 56
équation, 38, 55, 89 périodique, 56
aux dérivées partielles, 529, 530 points fixes d’une —, 167
caractéristique, 124, 146 réciproque, 286
diophantienne, 206 surjective, 4
fonctionnelle, 57, 71, 126, 166, 181, 378 symétrique des zéros d’un polynôme, 255
équation différentielle zéros d’une —, 70
linéaire, 126 fonctions partielles, 526
à coefficients constants, 124, 125 forme
avec second membre, 122, 125 canonique d’un trinôme, 205
d’ordre 1, 122 indéterminée, 164, 282
d’ordre 2, 124, 125 trigonométrique, 38
sans second membre, 122, 124 formule
non normalisée, 123 de Bayes, 413
normalisée, 122 de Grassmann, 314
raccord des solutions, 123 de Leibniz, 179
équiprobabilité, 410 de probabilité des causes, 413
équivalence de transfert, 430
relation d’—, 5 des probabilités composées, 412
équivalent, 285 du binôme de Newton, 22, 41, 43, 269, 431
espace vectoriel, 302 du triangle de Pascal, 397
espérance, 430
Euler G
constante d’—, 490 Gauss
événements méthode du pivot de —, 22
contraires, 410 Grassmann
deux à deux incompatibles, 411 formule de —, 314
élémentaires, 410 groupe, 221
indépendants, 414
expérience aléatoire, 410 H
exponentielle, 86 hérédité, 3, 4
extremum local, 530
I
F image, 325, 327
famille directe, 5
libre, 304 réciproque, 5

550
Index

imaginaire pur, 39 de probabilité, 429


impaire d’un couple de va, 445
fonction —, 56 externe, 325
inclusion, 2 interne, 219
indépendance d’événements, 414 marginale, 446
indicatrice uniforme, 450
fonction —, 2 usuelle, 450
inégalité, 39, 71, 72
à plusieurs variables réelles, 195 M
de Bienaymé-Tchebychev, 451 majorée
de Cauchy-Schwarz, 373, 473 fonction —, 56, 168
de convexité, 195 matrice
de Jensen, 195 antisymétrique, 239
triangulaire, 39 d’une application linéaire, 340
triangulaire renversée, 39 symétrique, 239
initialisation, 3, 4 triangulaire, 237
injection, 4, 326 méthode
intégrale, 373 des divisions euclidiennes successives, 267
intégration par parties, 374 du pivot de Gauss, 22
inverse d’une matrice, 235, 341 minorée
inversible fonction —, 56, 168
matrice —, 235, 341 module, 39
irrationnel, 143 monotone
irréductible fonction —, 69
polynôme —, 266, 268 multiplicité d’un zéro d’un polynôme, 266

J N
Jensen neutre
inégalité de —, 195 élément —, 219
Newton
L formule du binôme de —, 20, 22, 41, 43, 269,
Leibniz 431
formule de —, 179 nombre
libre complexe, 38
famille —, 304 composé, 205
liée premier, 205
famille —, 305 normalisée
limite, 526 équation différentielle —, 122
d’intégrale, 374 norme euclidienne, 471
d’une fonction, 164, 282, 285 noyau, 325, 326
d’une suite, 143
linéaire O
application —, 325 ordre
linéariser, 106, 107, 179 relation d’—, 6
logarithme, 283 orthogonal
de base quelconque, 86 d’un sev, 472
népérien, 86 projecteur —, 474
loi
binomiale, 450 P
de Bernoulli, 450 paire

551
Index

fonction —, 56 d’une famille finie, 316


partie d’une matrice, 236, 341
entière, 57, 142, 166, 270 théorème du —, 329, 341
imaginaire, 38 récurrence, 20, 142, 251
réelle, 38 à deux pas, 3
Pascal forte, 4
formule du triangle de —, 397 réflexive
périodique relation —, 5, 6
fonction —, 56 règle de Bioche, 106, 107
permutation de symboles Σ, 21 relation de Chasles, 374
pgcd, 206, 267 antisymétrique, 6
pivot d’équivalence, 5
méthode du —, 22 d’ordre, 6
p-liste, 395 réflexive, 5, 6
point critique, 530 symétrique, 5
points fixes, 167 transitive, 5, 6
polynôme, 251 reste dans une division euclidienne, 252, 253, 267
réciproque, 269 Riemann
ppcm, 206 somme de —, 376
premier Rolle
nombre —, 205 théorème de —, 180
premiers rotation, 41
polynômes — entre eux, 266
prépondérance classique, 91, 164, 282 S
primitive, 103 Schwarz
par parties, 103 inégalité de Cauchy- —, 373, 473
probabilité semblables
conditionnelle, 412 matrices —, 342
d’un événement, 410 série
d’une cause, 413 somme d’une —, 492
produit sh, 86
double, 21 similitude directe, 41
mixte, 475 sin, 40, 88
scalaire, 471, 475 solution
simple, 21 générale, 122
vectoriel, 475 particulière, 122
produit de Cauchy, 515 sommable
projecteur, 330 famille —, 510
orthogonal, 474 suite double —, 511
sommation, 22
Q d’entiers, 20, 431
quotient dans une division euclidienne, 253 double, 21
géométrique, 20, 43, 269, 431
R simple, 21
raccord des solutions d’une ED, 123 télescopique, 20
racine carrée, 55 somme d’applications, 325, 492
racines n-ièmes de l’unité, 43 de Riemann, 376
raisonnement par l’absurde, 143, 144 d’une famille sommable, 513
rang sous-groupe, 221
d’une application linéaire, 329 sous-espace vectoriel, 302

552
Index

engendré par une famille, 305 des valeurs intermédiaires, 165


suite, 143 du rang, 329, 341
adjacente, 145 limite de la dérivée, 180
convergente, 143 spécial à certaines séries alternées, 491
divergente, 144 trace, 238
extraite, 145 transposée, 238
récurrente linéaire à coefficients constants transitive
avec second membre, 147 relation —, 5, 6
récurrente linéaire du second ordre à coeffi- triangulaire
cients constants sans second membre, 146 inégalité —, 39
récurrente un+1 = f (un ), 148 trinôme, 205
suite double sommable, 511 bicarré, 269
supplémentaires TSCSA, 491
sous-espaces —, 303, 315
surjection, 4, 327 U
symétrique d’un élément, 219 univers des possibles, 410
matrice —, 239
relation —, 5 V
système linéaire, 22 valeur absolue, 55
valeurs intermédiaires
T théorème des —, 165
Taylor-Young variables aléatoires, 429
théorème de —, 286 indépendantes, 447
Tchebychev variance, 430
inégalité de Bienaymé- —, 451 variations, 69
télescopage, 20
th, 86 W
théorème Wallis
de Bézout, 266 intégrale de —, 375
de la bijection monotone, 58, 169
de Rolle, 180 Z
de Taylor-Young, 286 zéros
d’encadrement, 143 d’un polynôme, 254, 266
des accroissements finis, 180 d’une fonction, 70

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