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Radouan Boukharfane
UM6P, College of Computing, Benguerir, Maroc
Introduction à la modélisation Généralités sur les EDP Classification des EDP linéaires Méthode des caractéristiques La méthode des différences finies
Contents
1. Introduction à la modélisation
Introduction à la modélisation
Modélisation : remplacement d’un système complexe par un objet simple reproduisant les comportements
principaux du système étudié.
X Modèle réduit.
X Expérience en laboratoire.
X Modèle numérique.
Introduction à la modélisation
X Établissement d’un modèle mathématique décrivant le problème physique ou industriel que l’on
souhaite résoudre.
X Discrétisation des équations, permettant ainsi d’obtenir un modèle mathématique défini en un nombre
fini de nœuds du maillage du domaine de calcul.
X Analyse, interprétation des résultats et évaluation de la précision du modèle ainsi que des méthodes
utilisées.
Introduction à la modélisation
X On a recours aux méthodes numériques pour approcher les solutions de ces EDP.
• Basée sur les développements de Taylor des dérivées intervenant dans l’EDP.
• S’utilise surtout sur des domaines réguliers (rectangles en 2D et hexaèdres en 3D).
• Fondée sur une formulation variationnelle de l’équation, obtenue en multipliant l’équation par une
fonction test et par une intégration sur le domaine du calcul.
• Largement utilisée pour la mécanique des fluides et surtout en mécanique des structures.
• Peut aussi être appliquée sur des géométries complexes.
X Une méthode numérique précise et efficace, c’est-à-dire capable de résoudre également les
structures raides du problème.
L’efficacité et la précision des méthodes numériques sont directement liées au maillage utilisé.
∂u ∂2 u ∂2 u
∂u ∂u
F x1 , x2 , . . . , xn , u, , ,..., , 2, =0
∂x1 ∂x2 ∂xn ∂x1 ∂x1 ∂x2
(A)
Exemple d’EDP
Exemple : Équation de diffusion
∂u ∂2 u
− 2 =0
∂t ∂x
(B)
1 x2
X u2 (t, x) = √4πt e− 4π est également une solution de l’équation (1) sur R∗+ × R (c’est-à-dire pour
t > 0 et x ∈ R), appelée solution fondamentale ou noyau de la chaleur.
1
On peut représenter, par exemple, la solution u2 en fonction de x pour t = 4.
u(t, x)
0.4
0.2
x
−4 −3 −2 −1 1 2 3 4
Exemple d’EDP
X Par exemple, une EDP linéaire du 1er ordre pour la fonction u(x, y ) a la forme générale :
∂u ∂u
A +B + Cu = D
∂x ∂y
(C)
X La forme générale d’une EDP linéaire du 2ème ordre pour u(x, y ) est :
∂2 u ∂2 u ∂2 u ∂u ∂u
A +B +C 2 +D +E + Fu = G
∂x 2 ∂x∂y ∂y ∂x ∂y
(D)
Exemple d’EDP
X Par exemple, une EDP linéaire du 1er ordre (cf. Eq. (C)) serait homogène si D = 0. Celle du 2ème
ordre (cf. Eq. (D)) est homogène si G = 0.
Exemples :
∂u ∂u
X ∂x + ∂y = 0, EDP du 1er ordre, linéaire et homogène (à coefficients constants).
∂2 u ∂2 u
X ∂x 2
+ ∂y 2
= 0 EDP du 2ème ordre, linéaire et homogène (Équation d’équilibre).
∂u ∂u
X ∂x + ∂y = 0, EDP du 1er ordre, non linéaire et homogène.
On considère une EDP linéaire du 2ème ordre sous forme générale en (2D) :
∂2 u ∂2 u ∂2 u ∂u ∂u
A 2 +B + C 2 +D +E + Fu = G
∂x ∂x∂y ∂y ∂x ∂y
(E)
| {z }
(P)
X La partie (P) s’appelle la partie principale de l’EDP de l’équation (E). En fait, c’est elle qui donne
la nature de l’EDP.
• hyperbolique si ∆ > 0,
• parabolique si ∆ = 0,
• elliptique si ∆ < 0.
Remarque : Les termes "hyperbolique", "parabolique", "elliptique" proviennent du fait que si l’on suppose que
A, B, C , D, E et F sont constants et que l’on cherche une solution φ(x, y ) de l’équation homogène associée
à (4) (G = 0) de la forme :
AX 2 + BXY + CY 2 + DX + EY + F = 0 (F)
On rappelle que la conique d’équation (F) représente une hyperbole si ∆ > 0, une parabole si ∆ = 0, une
ellipse si ∆ ≤ 0.
∂2 u ∂2 u
2
− c2 2 = 0
∂t ∂x
où
∂u ∂2 u
−ν 2 =0
∂t ∂x
où
X Équation de Laplace :
∂2 u ∂2 u
=0
∂x 2 ∂y 2
+
où
X Équation de Tricomi :
∂2 u ∂2 u
y − =0
∂x 2 ∂y 2
où
Équations hyperboliques
X Équations hyperboliques
Équation de convection
X Équation de convection
(
∂u
∂t + c ∂u
∂x = 0
u(t = 0, x) = u0 (x) donnée
u(t, x) = u0 (x − ct)
Équation de convection
u(0, x)
4
x
−10 −8 −6 −4 −2 2 4 6 8 10
u(0, x)
4
2
x0 = ct
x
−10 −8 −6 −4 −2 2 4 6 8 10
X Cette équation modélise la propagation d’une onde sonore à vitesse c dans un milieu homogène.
On l’appelle aussi équation de la corde vibrante.
2
X On prend c = 1 et comme condition initiale la fonction u0 (x) définie par u0 (x) = e −x .
u(t, x)
0.8
0.6
0.4
0.2
x
−10 −8 −6 −4 −2 2 4 6 8 10
1
u(t = 1, x)
0.8
0.6
0.4
0.2
x
−10 −8 −6 −4 −2 2 4 6 8 10
1
u(t = 5, x)
0.8
0.6
0.4
0.2
x
−10 −8 −6 −4 −2 2 4 6 8 10
Équations paraboliques
0.8 u(t = 0, x)
0.6
0.4
u(t > 0, x)
0.2
x
−4 −2 2 4
Équations elliptiques
X En mécanique des solides : Position d’équilibre d’une membrane soumise à une charge f avec u
désignant le déplacement de la membrane, et f les forces verticales exercées sur la membrane.
∂u ∂u
P +Q +C u =D
∂x ∂y
(A)
Nous allons chercher une courbe caractéristique Γ((t(s), x(s)), s étant le paramètre qui décrit la courbe, le
long de laquelle l’EDP devient un système d’EDO. Dérivons u le long de la courbe Γ :
du ∂u ∂t ∂u ∂x
∂t ∂s ∂x ∂s
= +
ds
Or d’après l’EDP
∂u ∂u
= −c
∂t ∂x
On a alors
∂u ∂u dx dt
−c
∂s ∂x
=
ds ds
dx dt dx
On voit que si on impose ds − c ds = 0, c’est-à-dire dx = c dt, ou encore dt = c, on obtient :
du
=0
ds
dx
=c
dt
du = 0
C’est-à-dire que u reste constante sur chaque caractéristique (On parle d’invariants de Riemann). Le système
d’EDO à résoudre est donc :
(
dx
dt = c qui donne la courbe caractéristique
du = 0 qui donne la solution sur cette courbe caractéristique
Courbes caractéristiques :
dx
= c ⇐⇒ x = ct + ξ, (ξ ∈ R)
dt
y
4
x
−4 −2 2 4
−2
−4
Solution
Soit alors
u(t, x) = f (x − ct)
On obtient finalement :
u(t, x) = u0 (x − ct)
∂u ∂u
P +Q =R
∂x ∂y
Cherchons une courbe caractéristique Γ = Γ(x(s), y (s)) le long de laquelle l’EDP se réduit à une équation
différentielle.
du ∂u ∂x ∂u ∂y
∂x ∂s ∂y ∂s
= +
ds
soit
du ∂u ∂x ∂u ∂y
P =P +P
ds ∂x ∂s ∂y ∂s
∂u dx ∂u ∂y
= R −Q +P
∂y ds ∂y ∂s
∂u ∂y ∂x dx
P −Q +R
∂y ∂s ∂s
=
ds
R. Boukharfane Méthode des DFs pour les EDP 30 / 45
Introduction à la modélisation Généralités sur les EDP Classification des EDP linéaires Méthode des caractéristiques La méthode des différences finies
dy dx
P −Q =0
ds ds
on aura
dy dx
P =Q
ds ds
P du = R dx
dx dy du
= =
P Q R
Remarques :
X La relation Pdy = Qdx est appelée direction caractéristique. La pente locale de la caractéristique
est :
dy Q
=
dx P
X Dans le cas où R = 0, la méthode des caractéristiques donne : du = 0 le long de la caractéristique,
c’est-à-dire que u est constance le long de la caractéristique (on appelle cela un invariant de
Riemann).
X La méthode des caractéristiques est particulièrement adaptée aux problèmes hyperboliques (régis
par un transport convectif d’une quantité).
Principe
Approximer les dérivées dans l’EDP en utilisant des développements de Taylor.
X Les dérivées de l’EDP sont remplacées par leurs approximations constituées des valeurs de
l’inconnu en un certain nombre de points du maillage.
O (∆x)n+1 ≤ λ · (∆x)n+1
Approximation de u 0 (x)
X On a aussi
u(x − ∆x) = u(x) − ∆xu 0 (x) + O (∆x)2
Approximation de u 0 (x)
(∆x)2 00
u(x + ∆x) = u(x) + ∆xu 0 (x) + u (x) + O (∆x)3
(A)
2!
et
(∆x)2 00
u(x − ∆x) = u(x) − ∆xu 0 (x) + u (x) + O (∆x)3
(B)
2!
En faisant (B)-(A), on obtient u(x + ∆x) − u(x − ∆x) = 2∆xu 0 (x) + O (∆x)3 . ce qui implique :
C’est-à-dire
x2 x3 xi−1 xi xi+1
x0 = a xN = b
b−a
• Le pas du maillage : ∆x = N−1 (ici a = 0 et b = 2)
• Les nœuds du maillage x1 = a, x2 = a + ∆x, . . ., xi = a + (i − 1)∆x
• Le problème discret
Chercher u(xi ) pour i = 2, . . . , N
u 0 (xi ) + u(xi ) = xi − 1
u(x ) = 1
1
c’est-à-dire : (
1
ui = 1+∆x (ui−1 + ∆x(xi − 1)) pour i = 2, . . . , N
u1 = 1
u(x) = 3e −x + x − 2
Exercice 2
Écrire un schéma aux différences finies d’ordre 3 par l’approximation de la dérivée ui0 au nœud xi .
(Indication : utiliser les valeurs de u aux nœuds xi , xi−1 , xi+1 et xi+2 ).
Exercice 3
On considère une barre métallique de longueur 1 m chauffée par une source de chaleur f et dont les
deux extrémités sont plongées dans un milieu où la température est nulle (la glace par exemple). À l’état
stationnaire, la température u(x) est la solution de l’EDP :
(
−u 00 (x) = f (x) pour x ∈]0, 1[
u(0) = u(1) = 0 (conditions aux limites du type Dirichlet)
et f (x) = e x − 1 + 1. Écrire un programme Python qui calcule la solution par le schéma aux différences
finies et trace la solution exacte et numérique sur une même figure.
R. Boukharfane Méthode des DFs pour les EDP 38 / 45
Introduction à la modélisation Généralités sur les EDP Classification des EDP linéaires Méthode des caractéristiques La méthode des différences finies
Erreur de troncature
On appelle erreur de troncature d’un schéma numérique la quantité, notée ET , obtenue par la différence
entre l’équation exacte et l’équation approchée par le schéma numérique.
Exemple :
Consistance
Un schéma aux différences finies est dit consistant si et seulement si :
lim ET = 0
∆t→0
∆x→0
Exemple :
O (∆t) + O (∆x)2
lim ET = lim
∆t→0 ∆t→0
∆x→0 ∆x→0
Or
|O (∆t)| ≤ λ1 |∆t| =⇒ lim O (∆t) = 0
∆t→0
et
O (∆x)2 ≤ λ2 (∆x)2 =⇒ lim O (∆x)2 = 0
∆x→0
Stabilité
Un schéma numérique est dit stable si la solution numérique calculée par ce schéma reste bornée dans le
temps et dans l’espace. Autrement dit, les erreurs produites par le schéma (Erreur de troncature, erreurs
d’arrondi, . . .) ne doivent pas croître lors de la procédure numérique.
Remarque
Trois cas sont possibles pour un schéma numérique :
X Il peut être inconditionnellement stable, c’est-à-dire stable quelle que soit le choix de ∆t et ∆x
(généralement c’est le cas des schémas implicites).
Convergence
Un schéma numérique sera dit convergent pour une norme donnée (notée ||.||), si pour toute solution initiale
u 0 et pour tout n ∈ N, on a :
Théorème de Lax
Pour un problème linéaire aux valeurs initiales, la solution numérique d’un schéma itératif en temps aux
différences finies converge vers la solution exacte si le schéma est consistant et stable.
Étude de la stabilité
Pour l’étude de la stabilité d’un schéma aux différences finies, on utilise la méthode de Fourier - Von
Neumann.
Principe :
La méthode consiste à chercher des solutions de l’EDP sous la forme ujn = C n e iξxj avec xj = j∆x et ξ
est le nombre d’onde, puis injecter cette solution dans le schéma numérique, et étudier le comportement de
la suite de fonction (C n )n∈N .
∂u ∂2 u
−ν 2 =0
∂t ∂x
X Schéma 1 (explicite)
X Schéma 2 (implicite)
Exercice
X Implémenter sous Python les différents schémas proposés pour l’équation de convection et de diffusion
en vérifiant la stabilité.
X Appliquer la méthode des différences finies pour la simulation de transport d’un polluant dans un
canal. (Voir fiche de TP).