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MISE EN OEUVRE DE LA METHODE DES ELEMENTS

FINIS

Kevin BABAKA

Ingénieur d’études/DED

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PLAN DE TRAVAIL

1. Introduction

2. Formulation variationnelle et principe des travaux virtuels

3. Mise en oeuvre de la méthode des Eléments Finis

4. Conclusion

5. Références

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Liste des abréviations

: tenseur des contraintes dans un élément


̿: tenseur des déformations dans un élément

: vecteur force volumique extérieure appliquée au système mécanique étudié


: vecteur déplacement
 : déplacements imposés à la frontière du système mécanique étudiée
: vecteur normal local à la surface frontière

 : efforts imposés à la frontière du système mécanique étudiée

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I. Introduction

La plupart des problèmes d’ingénierie, notamment ceux


relatifs aux calculs des structures, se présentent
mathématiquement sous forme d’équations aux dérivées
partielles ou équations différentielles, pour les quelles il
n’existe pas de solution formelle (analytique).

D’où la nécessité de recourir aux solutions approchées


obtenues par discrétisation du milieu continu auquel se
rapporte ladite équation différentielle.

Parmi les techniques utilisées en vue du passage d’un


problème exact (continu) au problème approché (discret) on
compte la méthode des éléments finis.

De façon générale, les différentes étapes d’un problème


physique s’organisent suivant le processus schématisé sur la
figure 1.
Figure 1. Processus d’analyse utilisant un
modèle numérique
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I. Introduction
Les codes éléments finis font maintenant partie des outils couramment utilisés lors de la conception et l’analyse
des produits industriels.
Les outils d’aide à la modélisation devenant de plus en plus perfectionnés, l’utilisation de la méthode des
éléments finis s’est largement développée avec l’essor de l’outil informatique et peut sembler de moins en moins
une affaire de spécialistes.
Problématique
Beaucoup de logiciels des calculs des structures, utilisés par les ingénieurs, notamment ceux de l’Agence
Congolaise des Grands Travaux (ACGT) fonctionnent sur base de l’implémentation des codes éléments finis. Nous
pouvons citer à titre d’exemple le logiciel Autodesk Structural Analysis et le logiciel SAFI pont.
Cependant l’analyse des résultats nécessite une bonne compréhension des différentes étapes mathématiques
utilisées lors de l’approximation, pour pouvoir en estimer l’erreur par rapport à la solution exacte du problème
mathématique.
Il ne faut pas non plus perdre de vue que le modèle numérique ne fournit que des résultats relatifs aux
informations contenues dans le modèle mathématique qui découle des hypothèses de modélisation.
C’est pourquoi nous estimons qu’un aide-mémoire présentant succinctement la démarche éléments finis aidera
les ingénieurs de l’ACGT à mieux exploiter les logiciels de calcul mis à leur disposition pour produire les études
techniques de qualité, pour autant que la plupart d’ingénieurs n’ont pas bénéficié d’une formation solide en la
matière.
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Objectifs et intérêt du sujet
Les objectifs poursuivis dans ce travail sont de (d’) :

1. Présenter les principes de base de l'analyse aux éléments finis en mettant en évidence
l’enchainement des tâches (démarche et hypothèses associées) qui assurent la cohérence du
processus de calcul
2. Connaitre les principales étapes de l'analyse générale par éléments finis

3. Connaitre la dérivation de la fonction d'interpolation reliant les «quantités d'éléments» aux


«quantités nodales» correspondantes
Ces connaissances sont utiles à la maitrise des deux principales difficultés de mise au point d’un modèle
numérique, à savoir:

• Problèmes préliminaires à la phase de calcul


• Problèmes liés à l’exploitation des résultats et le retour à la conception

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II. Formulation variationnelle
La solution aux éléments finis consiste à approcher, dans un sous espace de dimension finie, un problème écrit
sous forme variationnelle (minimisation de l’énergie en général) dans un espace de dimension infinie.
La construction de la formulation variationnelle est fondée sur le théorème de Green. Pour fixer les idées,
considérons un problème de mécanique linéaire sans amortissement sous l’hypothèse des petits déplacements
et petites déformations.
Les conditions d’équilibre à l’intérieur du domaine et sur la frontière donnent lieu à des opérateurs différentiels
dont la forme générale est la suivante:

A ces équations il convient d’ajouter les deux relations suivantes:

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II. Formulation variationnelle

Partant de l’équation locale, on obtient :


Connaissant que :

Condidérant les conditions aux limites sur la frontière   , on aboutit à la formulation variationnelle qui
s’écrit comme suit :

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II. Formulation variationnelle

Considérons à présent le cas d’élasticité linéaire plane et posons que :

 =  : qui représente un déplacement imposé à la structure

Il vient :   =   =  : déformation virtuelle du système

On peut alors écrire, en considérant que  = 0, on obtient la relation suivante :

 . .  =   .  + 


 . . 
!

Cette expression n’est rien d’autre que le principe des travaux virtuels qui correspond à la minimisation de l’énergie
potentielle.
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III. MISE EN ŒUVRE DE LA MÉTHODE DE CALCUL PAR ÉLÉMENTS FINIS
Les principales étapes de la construction d’un modèle élémentaire éléments finis sont les suivantes :

 Discrétisation du milieu continu en sous domaines


 Construction de l’approximation nodale par sous domaine
 Calcul des matrices élémentaires correspondant à la forme intégrale du problème
 Assemblage des matrices élémentaires
 Prise en compte des conditions aux limites
 Résolution du système d’équations

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1 DISCRÉTISATION DE LA STRUCTURE – (REALISER LE MAILLAGE EN ÉLÉMENTS FINIS)

Cette opération consiste à procéder à un découpage du domaine continu en sous domaines :

Il est nécessaire de représenter au mieux la géométrie souvent complexe du domaine étudié par des éléments de
forme géométrique simple. Il ne doit y avoir ni recouvrement ni trou entre deux éléments ayant une frontière
commune.
Pour des géométries complexes, des erreurs de discrétisation sont inévitables mais elles doivent être minimiser.

Les 7 types de formes élémentaires pour la discrétisation


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1 DISCRÉTISATION DE LA STRUCTURE – (REALISER LE MAILLAGE EN ÉLÉMENTS FINIS)

Les 7 types de formes élémentaires pour la discrétisation


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Etape 1 Réalisation du maillage EF
Le modèle discrétisé aux éléments finis doit être étudié dans un système de coordonnées. A titre d’exemple, nous
avons :
1) La coordonnée x pour l’élément barre (bar element)
2) Les coordonnées x-y pour les éléments plans (plate elements)
3) Les coordonnées r-z fpour les éléments toriques , avec r comme rayon and z la coordonnée longitudinale

4) Les coordonnées x-y-z for les éléments tétraédriques et hexaédriques en 3D


Les éléments et les nœuds dans le modèle discrétisé doivent être identifiés par des numéros assignés de
manière chronologique.

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Etape 2 Formalisation de l’approximation nodale

L’approximation par éléments finis est une approximation nodale par sous domaines ne faisant intervenir que les
variables nodales du domaine élémentaire "# .

Les variables nodales fréquemment utilisées en génie mécanique et en génie civil des structures sont les suivantes :
 Analyse des contraintes : Déplacement {u} aux nœuds
 Analyse de transfert de chaleur : Temperature {T} aux nœuds
 Analyse de la dynamique des fluides : Vitesse {v} aux nœuds
De manière générale, l’approximation s’écrit :
Les nœuds Mi sont des points de l’élément où l’approximation u* est identifié à la valeur du champ de variables u.
ce qui conduit à :

L’interpolation nodale est construite à partir d’une approximation générale :


∀', ∗ ' = Φ ' . *

$ est une base de fonctions connues indépendantes ( base polynomiale) et %, vecteur des paramètres de
l’approximation
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Etape 2 Formalisation de l’approximation nodale

Eléments à une dimension

S  0,1

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Etape 2 Formalisation de l’approximation nodale

Eléments à une dimension

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Etape 2 Formalisation de l’approximation nodale

Elément triangulaire à deux dimensions : base polynomiale linéaire (1,s,t)

Elément triangulaire à deux dimensions : base polynomiale linéaire (1,s,t,,- ,st,.- )

- Les 3 nœuds sommets i = 1,2,3, les fonctions


de forme s’écrivent :

- Les 3 nœuds d’interface i = 1,2,3 :

Fonction d’interpolation quadratique du triangle


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Etape 2 Fonctions d’interpolation et dérivée de fonctions d’interpolation

Les fonctions d’interpolation permettent de relier les quantités élémentaires dans le matériau
aux quantités déterminées aux nœuds.
Partant de l’égalité :

D’où la fonction d’interpolation vaut :

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Etape 2 Fonctions d’interpolation et dérivée de fonctions d’interpolation

Cas général des fonctions d’interpolation :


Φ(x,y,z)
z Nodal quantities:
●Φ4 Cas général pour
les éléments
Φ1● tétraédriques
Φ2 ●Φ3
x
0
y
Géométrie originale + conditions aux limites/chargement Géométrie discrétisée (approchée) + conditions aux limites/charges

La fonction d’interpolation relie la quantité Φ(x,y,z) dans l’élément et les quantités nodales
correspondantes Φ1, Φ2, Φ3 ,Φ4 pour le tétraèdre

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Etape 3 Calcul des matrices élémentaires

Nous allons nous appuyer sur la forme intégrale du principe des travaux virtuels associée à un
problème de mécanique des structures.

Elle s’écrit : (3.1)

En utilisant l’approximation nodale sur chaque élément, nous obtenons:

Avec (3.2) →

En ce qui concerne le deuxième terme, il convient tout d’abord de poser que:

 ' =  0 ' 12 = 3 M . 2

Où B représente la matrice d’opérateurs différentiels appliqués aux fonctions d’interpolation

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Etape 3 Calcul des matrices élémentaires

Suivant la loi de comportement d’un corps élastique linéaire, le vecteur des contraintes peut être exprimé
en fonction du vecteur déplacement comme suit :

Il s’ensuit donc:

S’agissant des deux derniers termes qui concernent les efforts imposés, nous avons les relations suivantes :
a) Efforts imposés
Le travail virtuel élémentaire s’écrit de la manière suivante :

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Etape 3 Calcul des matrices élémentaires

D’où le travail virtuel discrétisé est :

Il est à noter que  


 sont exprimées dans la relation précédente dans une base cohérente avec le choix
de la discrétisation de .

b) Efforts inconnus

Il s’agit ici des efforts de liaison entre les éléments et éventuellement, les réactions au niveau de liaison
cinématiques avec l’extérieur.
De manière analogue à la situation précédente, on obtient :

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Etape 3 Calcul des matrices élémentaires

Finalement nous aboutissons à la forme matricielle qui s’écrit par :

Les matrices élémentaires font apparaitre des opérateurs différentiels et des intégrales sur le
domaine élémentaire

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Etape 4 Assemblage et conditions aux limites
L’assemblage est effectué suivant la relation suivante :

L’assemblage des matrices élémentaires masse '# et raideur 5# s’effectue par sommation des termes
correspondant au travail virtuel calculé pour chaque élément :

Pour les efforts imposés et inconnus, l’assemblage s’y prête aisément en sommant les termes correspondant au
travail virtuel calculé pour chaque élément :

Après assemblage, la forme matricielle du principe des travaux virtuels devient :

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Etape 4 Assemblage et conditions aux limites

En tenant compte des conditions aux limites cinématiques associées aux P composantes inconnues du vecteur Fi,
la forme matricielle ci-dessus devient soluble.

Pour les problèmes à nombre de variables relativement petit, on peut faire recours à la méthode d’élimination de
Gauss pour déterminer les variables nodales primaires.

Cependant pour les problèmes de grande taille avec plusieurs milliers de variables, l’outil informatique devient
incontournable.

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Etape 5 Résolution du système d’équations
En tenant compte des conditions aux limites cinématiques associées aux P composantes inconnues du vecteur Fi, la
forme matricielle ci-dessus devient soluble.

Pour les problèmes à nombre de variables relativement petit, on peut faire recours à la méthode d’élimination de
Gauss pour déterminer les variables nodales primaires.

Cependant pour les problèmes de grande taille avec plusieurs milliers de variables, l’outil informatique devient
incontournable.

Il existe actuellement sur le marché plusieurs programmes dédiés au calcul aux éléments finis. On peut citer à titre
d’exemple : NASTRAN, ANSYS, ABAQUS, CASTEM, INVENTOR, etc. Ces logiciels offrent de nombreuses possibilités:
• Analyse statique ou dynamique
• Analyse linéaire ou non linéaire d’un système physique continu
• Analyse des contraintes, analyse thermique
• Optimisation des fonctions

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Etape 5 Résolution du système d’équations
Exploitation des résultats

Les résultats obtenus après calcul sont présentés pour la plupart de fois sous forme de tableaux, courbes et de
visualisation.
Il convient de noter qu’il est nécessaire pour l’utilisateur d’effectuer plusieurs vérifications des résultats en vue
de les valider.

Généralement, les vérifications peuvent porter sur les conditions aux limites où les valeurs du champ des
déplacements ou des contraintes sont connues ou encore à des nœuds particuliers où la valeur d’un effort est
d’avance connue ( effort tranchant est nul à mi-portée pour les poutres isostatiques chargées uniformément
dans leur plan de symétrie longitudinal).

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Step 8 Affichage and Interpretation des Résultats
Form 1: Tabulation of results
Form 2: Graphic displays: (1) Static with contours. (2) Animations

(a) By FEM (b) By photoelasticity


The regions in red indicate the induced Induced Stress Contours in a Gear Tooth by FE Analysis verified
von-Mises stresses exceed the allowable by experiments [Hsu and Sinha 1992]
Strength of material vulnerable for failure

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IV. Conclusion

Le code éléments finis est très répandu dans le secteur d’ingénierie en général et dans le secteur de génie
mécanique en particulier. Les différents problèmes complexes de mécanique des structures sont abordées avec
beaucoup de souplesse grâce aux outils de calcul aux éléments finis.
Dans ce travail, il s’est agi de présenter la procédure de calcul aux éléments en montrant de manière simple, étape
par étape, les quantités élémentaires d’un système mécanique discrétisé et l’assemblage de ces quantités pour
parvenir à la solution globale du problème.
Une attention soutenue a été accordée au développement du principe des travaux virtuels qui constitue le socle de
la mise au point de la méthode de calcul aux éléments finis.
Ce travail se veut être un support qui va permettre à tout ingénieur de l’ACGT de comprendre tous les non-dits
s’apparentant au calcul aux éléments finis afin de lui rendre capable de vérifier la validité des résultats qui en
découlent et de mener correctement tout type d’analyse des structures 2D ou 3D par la méthode des éléments
finis.

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REFERENCES
1. J-H SAIAC, Méthode des éléments finis, Analyse numérique des Equations aux dérivées partielles,
Polycopié des cours de calcul scientifique CSC108 et CSC109
2. Clough, Ray W. and Joseph Penzien, Dynamics of Structures, 2nd Ed., McGraw-Hill Publishing
Company, New York, 1993, page 173
3. Hervé Ourdin, Introduction à la méthode des éléments finis, Centrale Nantes,2011
4. Hughes, Thomas J. R., The Finite Element Method, Prentice-Hall Inc., Englewood Cliffs, 1987 page
582-584
5. The Finite Element Method for Solid and Structural Mechanics, Zienkiewicz O. C and Taylor R L,
1967, McGraw Hill, New York
6. Finite Element Structural Analysis , T.Y Yang, Prentice-Hall, Inc, Englewood, NJ, 1986
7. Applied FE analysis”, L.J. Segerlind, John Wiley & Sons, 1976

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