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Transmission des ondes électromagnétiques

GEL-3002

Protocoles de laboratoire

Dominic Grenier

Département de génie électrique et de génie informatique


Université Laval
Québec (QC), G1V 0A6

Automne 2017

Protocoles de laboratoire

c DG-2017
Transmission des Ondes ÉlectroMagnétique GEL-3002
Département de génie électrique et de génie informatique
Automne 2017

Directives concernant les travaux de laboratoire

1 Objectifs
Le but premier des travaux de laboratoire est de permettre l’assimilation de la matière couverte
durant les leçons théoriques par l’expérience ou la simulation. Le développement des capacités de
communication écrites et la manipulation d’appareils en usage constituent les buts secondaires
(quoique très importants) visés.
Les travaux de laboratoire méritent donc d’être faits, d’être bien faits. Chaque équipe
devrait remettre un rapport qui lui est ENTIÈREMENT SIEN et dont les membres
ont contribué À PART ÉGALE. Dans le cas contraire, les fautifs se retrouveront devant
le comité de discipline.

2 Fonctionnement des laboratoires


Dans le cas présent, une équipe est constituée de 2 personnes de préférence, ou de 3 exceptionnelle-
ment (la correction sera plus sévère pour ces équipes). Les travaux de laboratoire se font en équipe
individuelle et non en parténariat d’équipes. Il existe deux types de travaux de laboratoire : les
expériences matérielles et les algorithmes informatiques. Le fonctionnement est différent dans les
deux cas.
Expériences Elles se tiennent en horaire libre au local PLT-3105. Quatre postes de travail sont
disponibles sur réservation (inscrire le nom d’un des membres de l’équipe sur les feuilles de
réservation affichées à la porte du local). Il est fortement suggéré que l’équipe utilise toujours
le même montage pour l’ensemble des expériences.
Les composantes nécessaires au laboratoire sont :
– sur la table (appareillage),
– dans l’armoire “Gerco” située dans le local (bacs de guide-d’ondes Lab-VoltTM , lignes de
transmission, modules de connexion),
– dans un coffret disponible au local des services techniques (petites pièces, câbles courts).
Vous devez obtenir le coffret au préalable avant chaque séance, moyennant en échange votre
carte d’étudiant. Vous y trouverez la clé de l’armoire “Gerco”.
Algorithmes Ils se font sur tout poste de travail informatique où un compilateur C (C++) ou,
mieux encore, le logiciel MatlabTM est accessible.

3 Rapports de laboratoire
À chaque travail de laboratoire, un rapport écrit doit être remis par équipe. Ce rapport est rendu
au professeur directement ou glissé sous la porte de son bureau (PLT-2112) au plus tard à 16h30
de la date de tombée. Un rapport en retard se voit automatiquement décerner un “0”.
Il ne faut pas oublier d’indiquer les noms et numéros de matricule des membres ayant plei-
nement participé seulement.
Conformément aux dispositions de la Faculté, jusqu’à 10% des points sont accordés à la qualité
du français. La qualité du français et la propreté demeurent inéluctablement des atouts, parfois
subjectifs, dans l’évaluation de tout travail.
4 Contenu du rapport
Le rapport de laboratoire varie selon qu’il s’agisse d’un rapport sur une expérience matérielle ou sur
le développement d’un algorithme informatique. Voici les informations que doit contenir le rapport.
La longueur estimée de chaque section est fournie entre crochets à titre indicatif.

Expériences

1. Identification : nom et numéro du cours, titre du laboratoire, numéro du poste de


travail, noms et matricules des membres de l’équipe, date ; [1 page]
2. Expérimentation
À chaque projet : [1 à 2 pages par projet]
• montage(s) utilisé(s),
• données expérimentales brutes obtenues, résultats et calculs ;
lorsque plusieurs données proviennent d’un même montage, les données brutes et
résultats issus de calculs apparaissent simultanément sous forme d’un tableau ou
d’un graphique, un exemple de calculs est alors suffisant,
3. Discussion et Conclusion : degré de validité des rmesures, sources d’erreur poten-
tielles, analyse des résultats, observations importantes, suggestions de montage ou de
manipulations améliorant les résultats, conséquences des résultats. [0.5 à 1.5 pages]

Algorithmes

1. Identification : nom et numéro du cours, titre du laboratoire, noms et matricules des


membres de l’équipe, date ; [1 page]
2. Algorithme : fichiers du logiciel commentés déposés sur le site de Pixel avec petit guide
d’utilisation (de quelques lignes) pour lancer le logiciel ;
3. Exemples : ceux demandés ainsi qu’un autre exemple au choix ; [1 à 2 pages]
4. Conclusion : commentaires pertinents sur les résultats, autres utilisations du logiciel
possibles avec ou non modification, choix de l’algorithme. [0.5 à 1 page]

En tout, le rapport devrait compter de cinq à dix pages (ce qui est assez succinct).
• Il faut bien indiquer le titre, les paramètres et leurs unités de tous tableaux, graphiques
ou figures.

• Pour un graphique, les différentes courbes doivent être bien identifiées (légende),
tandis que les axes doivent être convenablement gradués avec les variables et leurs
unités bien indiquées.

• La présentation des mesures, données et résultats doit utiliser un format conséquent avec
les incertitudes.

• Il faut toujours faire référence à tous les tableaux, graphiques ou figures dans le texte.

• Des écarts importants entre les mesures et les prédictions ne seront pas pénalisés si des
explications justes sont données. Au contraire, dans certains cas des résultats douteux parce-
que plus précis que le permet la manipulation et les appareils, entraı̂neront des pénalités.

Dominic Grenier
Automne 2017
Transmission des Ondes ÉlectroMagnétique GEL-3002
Département de génie électrique et de génie informatique
Automne 2017

LABORATOIRE 1
Méthode des différences finies

1 But
Ce laboratoire a pour objectif de comprendre et développer un programme informatique (en C ou
en MatLab) qui utilisera la méthode des différences finies pour obtenir la distribution de potentiel
à l’intérieur d’une section d’analyse (x, y) représentant une ligne de transmission avec conducteur
externe rectangulaire et conducteur interne ayant :
• un seul diélectrique, mode TEM ;
• deux diélectriques, mode quasi-TEM.

y
n+1 0V
n ǫ r2

n=5 1V
ǫ r1

d=2 2

1
x
1 2 m+1
w= 3
m=7
Figure 1 – Exemple de la géométrie de la section d’analyse.

Le conducteur interne est assumé mince (un seul point sur le sens de la hauteur) ; il est centré
ou presque en x dans la section d’analyse comme sur la figure 1. Un premier diélectrique rempli la
section d’analyse sous le conducteur interne alors que le second rempli le reste.

2 Projets
Projet I: Analyse

Faites une analyse dans vos termes, des concepts de base théoriques utilisés dans ce laboratoire
et des étapes menant à la numérisation des calculs i.e. la méthode des différences finies, pour obtenir
les potentiels à chacun des points du maillage avec un ou deux diélectriques.

Projet II: Fonction de base

Obtenez numériquement la distribution de potentiel V (x, y) dans une section d’analyse de façon
numérique. Créez la fonction MDF suivante :

[V ] = MDF (m, n, ǫr1 , ǫr2 , d, w, tol)


qui fournie une matrice V contenant les tensions aux noeuds Vij du grillage de la section d’analyse.
Les paramètres :
• m et n représentent le nombre de mailles unitaires en largeur (axe x) et hauteur (axe y)
respectivement (nombre de noeuds : (m + 1) × (n + 1)) ;
• ǫr1 et ǫr2 sont les constantes diélectriques relatives des matériaux de la ligne, l’indice 1 pour
celui en-dessous et l’indice 2 pour au-dessus ;
• d est la position en y du conducteur interne ; ce dernier étant centré (ou presque), parallèle à
l’axe x et de largeur w.
Vous pouvez choisir la manière pour déterminer les tensions à chaque noeud.
• Avec relaxation :
On calcule la valeur de la tension aux noeuds, l’un après l’autre, en prenant les valeurs
actuelles puis en itérant. On arrête les itérations successives lorsque l’écart entre la nouvelle
tension au noeud et l’ancienne ne dépasse pas la tolérance fixée, ce pour tous les noeuds ;
• Par système matriciel :
On crée et on résout le système matriciel du type Av = b où A est la matrice des équations
aux différences finies du système, v est le vecteur des tensions inconnues , et b est le vecteur
des tensions imposées dans les équations aux différences finies.
Programmez l’algorithme, commentez-le, et déposez les fichiers dans Pixel avec le petit guide
d’utilisation.

Projet III: Reproduction des exemples

Utilisez d’abord votre fonction pour vérifier son bon fonctionnement en comparant avec les
exemples 7.5 et 7.6. Sur le site web du cours (sous la rubrique Fichiers puis sous l’hyperlien V
exemples 7.5-7.6), vous trouverez les matrices V et V o des potentiels aux noeuds obtenue avec
tolérance nulle par inversion matricielle. Montrez que vous obtenez des résultats très proches pour
V et V o en utilisant une faible tolérance.

Projet IV: Programme selon la géométrie et les diélectriques

Utilisez vos fonctions pour vérifier l’allure de la distribution, en fonction de la géométrie de la


ligne w/d et des constantes diélectriques. La dimension du domaine de définition est fixe et vaut
m = 80 unités de largeur par n = 50 unités de hauteur ; le conducteur interne est centré en x et
en y. Faites les cas suivants avec une tolérance de 1% de Vab (normalement 1 V) si vous utilisez la
relaxation, et commentez en comparant les différents graphiques :
• un seul diélectrique avec ǫr1 = ǫr2 = 1, w = 12 unités (13 points sur le sens de la largeur),
d =2, 10 et 20 unités ;
• un seul diélectrique avec ǫr1 = ǫr2 = 10, w =5, 10 et 20 unités, d = 5 unités ;
• deux diélectriques ǫr1 =5 et 20, ǫr2 = 1, w =20 unités, d =5 unités.
Produisez les 8 graphiques en 3D de V (x, y) en les groupant le plus possible par page.
Faites ensuite un ou plusieurs autres exemples à votre choix vous aidant à analyser et
discuter des résultats.

Dominic Grenier
Automne 2017
Transmission des Ondes ÉlectroMagnétique GEL-3002
Département de génie électrique et de génie informatique
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LABORATOIRE 2
Paramètres de lignes microruban

1 But
Ce laboratoire a pour objectif de comprendre et développer un programme informatique (en C ou
en MatLab) qui calculera numériquement les paramètres d’une ligne microruban :
• impédance caractéristique de la ligne Z̄o ;
• vitesse de propagation vp ;
en utilisant la méthode des différences finies et l’intégrale de Gauss numérique. La géométrie de la
section ressemble en tout point à celle de la figure 1.
La ligne du signal est le conducteur interne assumé mince (un seul point sur le sens de la
hauteur), centré ou presque en x dans la section d’analyse. Le substrat supporte la ligne au-dessus
du plan de masse en y = 0.

2 Projets
Projet I: Analyse

Faites une analyse dans vos termes, des concepts de base théoriques utilisés dans ce laboratoire
et des étapes menant à la numérisation des calculs pour réaliser numériquement :
• l’intégrale de Gauss pour obtenir les capacitances C et Co ;
• l’obtention de Zo et vp en mode quasi-TEM.

Projet II: Fonction de base

Créez la fonction MicroPar suivante :

[Z̄o , vp ] = MicroPar (m, n, ǫr1 , ǫr2 , d, w, tol)

laquelle fonction appelle deux fois, la fonction MDF élaborée précédemment (méthode des différences
finies) et une nouvelle fonction IGauss qui réalise l’intégrale numérique de Gauss :

[C] = IGauss (V , ǫr1 , ǫr2 , d, w) .

On trouve ainsi C, la première fois avec les valeurs données des constantes diélectriques ; puis C0 ,
la seconde fois en supposant le vide partout comme diélectrique. Les paramètres :
• V , une matrice (m + 1) × (n + 1), contient les tensions aux noeuds fournie par MDF ;
• ǫr1 et ǫr2 sont les constantes diélectriques relatives du substrat et du milieu externe respecti-
vement ;
• w et d sont la largeur et la hauteur de la ligne par rapport au plan de masse (épaisseur du
substrat) ; le conducteur étant centré, parallèle à l’axe x et de largeur w ;.
Programmez l’algorithme, commentez-le, et déposez les fichiers dans Pixel avec le petit guide
d’utilisation.
Expliquez bien dans la partie Analyse théorique du rapport, les différentes étapes qui ont mené
à l’expression finale du calcul numérique de vp et Zo .

Projet III: Reproduction des exemples

Utilisez d’abord vos fonctions pour vérifier leur bon fonctionnement en comparant avec les
exemples 7.5 et 7.6. Sur le site web du cours (sous la rubrique Fichiers puis sous l’hyperlien V
exemples 7.5-7.6), vous trouverez les matrices V et V o des potentiels aux noeuds obtenue avec
tolérance nulle par inversion matricielle et la valeur des capacitances distribuées C et Co . Montrez
que vous obtenez des résultats très proches pour C et Co (utilisez les matrices V et V o que vous
avez obtenues avec faible tolérance).

Projet IV: Comportement selon la géométrie

Utilisez vos fonctions pour vérifier l’évolution de l’impédance caractéristique Zo et la vitesse de


propagation vp d’une ligne de transmission microruban, en fonction de la géométrie de la ligne :
w/d. Pour que les approximations d’une ligne microruban soient bonnes, il faut choisir w ≪ m et
d ≪ n de sorte que les champs sont pratiquement nuls aux extrémités latérales et supérieure i.e. les
limites imposées par la dimension finie de la section d’analyse donnent des résultats pratiquement
équivalents à ceux d’une section d’analyse infinie. Considérez que :

• la dimension de la section d’analyse (domaine de définition) est fixe et vaut m =80 unités de
largeur par n =50 unités de hauteur ;

• le diélectrique du substrat a une constante de ǫr1 = 10, et le milieu externe est l’air ǫr2 = 1 ;

• la tolérance doit être meilleure que 0.01% de Vab (normalement 1 V). Vous pouvez constater
l’effet de la tolérance en essayant aussi avec une tolérance plus faible e.g. 0.002%.

Faites les différents cas indiqués ci-dessous :

• la ligne a une largeur fixe de w =2 unités, mais l’épaisseur du substrat varie d =2, 3, 4, 10,
14 et 20 unités ;

• le substrat a une épaisseur fixe de d =2 unités mais la largeur de la ligne varie w =3, 4, 6, 10,
14, 20 et 30 unités.

Combinez l’ensemble des résultats pour tracer deux graphiques, un pour chacun de deux paramètres
demandés à savoir Zo et vp , selon le rapport w/d (normalement vous devez obtenir 13 points par
courbes). Employez le format semi-logarithmique i.e. échelle linéaire en ordonnée (Zo et vp ), loga-
rithmique en abscisse (w/d). Tirez une conclusion quant aux limites de la valeur effective
de la constante diélectrique.
Faites ensuite un ou des autres exemples à votre choix, vous aidant à analyser et discuter
des résultats.

Dominic Grenier
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Transmission des Ondes ÉlectroMagnétique GEL-3002
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LABORATOIRE 3
Analyse de réflexions multiples

1 But
Ce laboratoire a comme objectif d’analyser le régime transitoire d’une ligne de transmission coaxiale
par la visualisation des réflexions multiples. Vous aurez à :

• déterminer la longueur et l’impédance caractéristique d’une ligne de transmission

• déterminer la valeur de la charge réelle ou complexe ;

• tracer des diagrammes en Z pour prédire le comportement du transitoire.

2 Matériel et précisions
Le matériel essentiel pour ce laboratoire comprend :

– 5 charges : un court-circuit, un circuit ouvert, des charges résistives de 27, 50, 75 et de 100 Ω ;
– 2 jonctions série : 25 Ω (pour adaptation 50 ⇄ 75) et 43 Ω (pour adaptation 50 ⇄ 93) ;
– plusieurs modules bleus contenant chacun deux charges inconnues : une purement résistive et
l’autre complexe ;
– 2 longues lignes de transmission de type RG 58A/U (JAN-C-17A) et RG 62A/U (JAN-C-17A) ;
– une source de type générateur d’ondes carrées avec impédance interne de 50 Ω et une sortie de
synchronisation ;
– un oscilloscope numérique d’une largeur de bande minimale de 50 MHz, 4 canaux.

Les paramètres des lignes de transmission apparaissent au tableau 1. On y trouve l’impédance ca-
ractéristique, la vitesse de propagation et l’atténuation par unité de longueur à quelques fréquences.
Pour simuler un échelon, il suffit de produire une onde carrée positive à une fréquence relative-
ment faible pour que le régime permanent soit pratiquement atteint avant le front descendant de
l’onde carrée (idem pour le front ascendant). La fréquence doit cependant être suffisamment élevée
si on veut une trace bien visible sur l’écran de l’oscilloscope. Cette fréquence peut donc varier entre
1 kHz et 10 kHz dans le cadre de ce laboratoire.
Le temps de montée de la source et la capacité d’entrée (qui limite la largeur de bande) de
l’oscilloscope sont très importants pour une lecture précise du régime transitoire car le transitoire
se produit dès le front de l’onde carrée et se déroule ici sur une très courte durée de quelques
dizièmes de microsecondes. Voilà pourquoi, on vous demande de prendre la sortie TTL modifiée
(merci Gaétan) de la source au lieu de la sortie usuelle. Cette sortie TTL possède maintenant un
temps de montée de 30 ns (grâce à un TC428 qui est un driver de MOSFET de puissance) avec
une impédance de sortie ajustée à 50 Ω.
Référez-vous à la section 4 des Directives concernant les travaux de laboratoire
pour produire un rapport dont le contenu respectera les attentes.
No. Cond. interne Isolant Cond. externe Diamètre Zo vp α
RG AWG Mat. Matériau Nb Mat. [mm] Ω [%c] f[MHz] : [mNp/m]
8/U (JAN-C-17A) 13 Cu PE 1 Cu 10.29 52 66 100 : 7.55
200 : 11.33
400 : 17.75
900 : 29.46
11/U (JAN-C-17A) 13 Sn-Cu PE 1 Cu 10.29 75 66 100 : 7.55
200 : 10.95
400 : 15.86
900 : 24.55
58A/U (JAN-C-17A) 20 Sn-Cu PE 1 Sn-Cu 4.95 50 66 100 : 20.02
200 : 30.97
400 : 47.59
900 : 75.54
59A/U (JAN-C-17A) 22 Cu 1 Cu 6.15 73 66 100 : 12.84
200 : 18.51
400 : 26.82
59/U (5911A) 20 Cu PEC 1 Cu 6.15 75 78 100 : 9.82
200 : 14.35
400 : 21.15
62A/U (JAN-C-17A) 22 Cu PEC 1 Cu 6.15 93 84 100 : 11.71
200 : 16.62
400 : 23.80
900 : 41.55
141A/U (MIL-C-17D) 18 Ag-Cu Teflon 1 Ag-Cu 4.83 50 69.5 400 :< 33.5
142B/U (MIL-C-17D) 18 Ag-Cu Teflon 2 Ag-Cu 4.95 50 69.5 400 :< 33.5
214/U (MIL-C-17D) 13 Ag-Cu PE 2 Ag-Cu 10.79 50 66 100 : 7.55
200 : 11.33
400 : 17.75
900 : 29.46

Table 1 – Paramètres des lignes de transmission (PE=polyéthylène ; PEC=polyéthylène cellulaire).

3 Projets
Projet I: Mesures de longueur et d’impédance caractéristique

À partir du montage suggéré sur la figure 1, évaluez expérimentalement par l’analyse des
réflexions multiples, la longueur de la longue ligne RG-58 de 30 m connaissant la vitesse de
propagation. Utilisez la charge qui vous semble la plus idéale, indiquez sa valeur et dites
pourquoi vous l’avez choisie.
En plaçant maintenant un potentiomètre comme charge, il devient possible de déterminer par
le même montage, l’impédance caractéristique de la ligne en s’adaptant à la ligne. Prenez un
multimètre pour mesurer la valeur du potentiomètre lorsque celui-ci est adapté à la ligne. Évaluez
alors l’impédance caractéristique de la ligne, comparez avec la valeur indiquée par le manufacturier
et analysez.

Projet II: Analyse du transitoire, 1 ligne

Modifiez le montage pour visualiser simultanément les signaux au niveau de la sortie de la


source (CH 1) et au niveau de la charge (CH 2) avec la longue ligne RG-58 de 30 m. Tracez
les transitoires en tension obtenus pour chacune des charges (court-circuit, 27 Ω, 50 Ω et circuit-
ouvert), au niveau de la source et de la charge – quelques aller-retour suffisent. Comparez avec
la théorie (indiquez tous les calculs nécessaires et faites les diagrammes en Z).
ch.1 ch.2

générateur
longue ligne (30 m)
TTL Out

charge
T−BNC

Figure 1 – Montage pour mesures de longueur et d’impédance caractéristique.

Pour ce faire, produisez à l’aide de la source (sortie TTL pour avoir un temps de montée rapide),
des échelons de tension mesurés à vide i.e. sans brancher la ligne, et qui se répètent à une cadence
appropriée (de 1 à 20 kHz). Zoomez ensuite pour bien visualiser la transition bas-haut de l’échelon
en tension en sélectionnant l’échelle de temps optimale.

Projet III: Mesure de charges réactives

La figure 2 montre le transitoire obtenu pour différents cas de charges avec une composante
réactive. Ici, le coefficient de réflexion varie en fonction du temps, ce qui rend plus difficile d’évaluer
la charge sur une ligne qui comporte plusieurs défauts en série ou en parallèle à différents endroits.
Il est toujours possible de déduire le type de défaut si on reconnaı̂t les formes simples.
En prenant le montage de la figure 3 avec la longue ligne RG-62, placez un module de charge
complexe à l’extrémité (prendre le côté qui correspond à une charge complexe).
Il faut que la source et la ligne soit adaptées, sans quoi il y aura des réflexions multiples difficiles
à analyser. Une jonction série est donc nécessaire pour adapter la source à la ligne de transmission.
Il faut placer la jonction série adéquate selon la ligne de transmission utilisée (e.g. la jonction 25Ω
pour une ligne RG-59 de 75Ω, la jonction 43Ω pour la ligne RG-62 (comme c’est le cas ici).
Prenez soin de noter le numéro du module que vous avez choisi. Avec le même signal émis par
la source que précédemment, tracez le transitoire en tension obtenu pris au niveau de la source
et au niveau de la charge. Déduisez la valeur et l’arrangement de la charge par calculs
à partir du transitoire observé. Notez que vous devez mesurer des constantes de temps, τ , de
charge ou de décharge. On se rappelle qu’après une période de 0.7τ , le niveau atteint la moitié de
la transition complète, soit la différence entre la valeur initiale, où la valeur initiale est prise au
temps t = 0 sur la figure 2, et la valeur finale, lorsque t → ∞.
Vous comprendrez qu’une ligne idéale et un oscilloscope idéal n’existent pas : le transitoire ne
descendra donc pas à 0 dans le cas d’un R−C parallèle par exemple, ou ne montera pas à exactement
2V + dans le cas d’un R−L série.
a) R-L série [V ]z=0 , V  
L
τ= R+Zo 2V + V +
(1 + R−Zo
) + (1 − R−Zo −t/τ
)e
R+Zo R+Zo

V+
R−Zo
V + (1 + R+Zo
)

0 t

b) R-L parallèle [V ]z=0 , V


R+Zo
τ= RZo
L
R−Zo
V + (1 + )
R+Zo  
+ + R−Zo −t/τ
V V (1 + R+Zo
)e

0 t

c) R-C série [V ]z=0 , V


τ = (R + Zo )C  
R−Zo −t/τ
V + 2 − (1 − R+Zo
)e
R−Zo
V + V + (1 + R+Zo
)

2V +
0 t

d) R-C parallèle [V ]z=0 , V 


R−Zo

τ= RZo
C V + (1 + R+Zo
)(1 − e−t/τ )
R+Zo

V+
R−Zo
V + (1 + R+Zo
)
0
0 t

Figure 2 – Transitoires avec 4 combinaisons de charges réactives R > Zo .


générateur

TTL Out ch.1 ch.2

longue ligne RG−62


jonction
43Ω

charge
réactive
jonction série T−BNC
branchée directement à la sortie de la source

Figure 3 – Montage pour mesures de charges réactives.

Projet IV: Analyse du transitoire, 2 lignes

générateur

TTL Out ch.1 ch.2


longue ligne #1 RG−62
longue ligne #2 RG−58

charge
T−BNC T−BNC

Figure 4 – Montage pour analyse de transitoire à la source et à la jonction de 2 lignes.

Lorsqu’on joint 2 lignes de transmission ayant des impédances caractéristiques différentes, le


nombre de réflexions peut augmenter considérablement.
Faites le montage de la figure 4 qui permet de visualiser le signal à différents niveaux (à la sortie
de la source et à la jonction entre les deux longues lignes de transmission).
Tracez les transitoires observés pour chacune des charges (court-circuit, 50 Ω et 100 Ω).
Comparez avec la théorie (indiquez tous les calculs nécessaires et faites les dia-
grammes en Z) qui exige l’évaluation des coefficients de réflexion à la jonction des lignes côté
ligne #1, Γ11 , et côté ligne #2, Γ22 , en plus de ceux à la source et à la charge. Vous devez aussi
calculer les coefficients de transmission ligne #1 vers #2, τv21 , et vice-versa, τv12 .

P.S. À chaque année, on me demande s’il faut absolument reproduire tous les graphiques
théoriques pour permettre la comparaison ; la réponse est oui. Vous pouvez, par contre, utiliser
les petits scripts MatlabTM à savoir refmul.m, traceref.m et esrefmul.m qui sont disponibles sur le
site web du cours sous la rubrique Fichiers mais assurez-vous de comprendre les réflexions en jeu et
leurs calculs.

Dominic Grenier
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LABORATOIRE 4
Appareils hyperfréquences

1 Guides d’onde
Les guides d’onde constituent un moyen de propager une onde électromagnétique dans la bande de
fréquences comprise entre 300 MHz et 300 GHz (hyperfréquences) avec le moins de pertes possible.
Il existe plusieurs formes de guides d’onde dont ceux à section rectangulaire tels ceux sur lesquels
vous expérimenterez. Les dimensions du guide dépendent de la bande de fréquences d’intérêt.
Le guide d’onde que vous utiliserez est du type R-100 selon la norme de la CEI (“Commission
Électrotechnique Internationale”) et WR-90 selon la norme EIA (“Electronic Industries Associa-
tion”). Ses dimensions internes sont de 10.16×22.86 mm (0.4×0.9 pouce ; la dimension la plus grande
correspond à l’indice du guide en centièmes de pouce) tandis que ses dimensions externes sont de
12.7×25.4 mm (0.5×1.0 pouce). Il permet la propagation des signaux dont les fréquences s’étendent
de 8 à 12 GHz, dans le mode fondamental seul .
L’assemblage des composants sous forme de guide, ne doit pas permettre l’existence d’une
discontinuité à la jonction. Habituellement, une bonne jonction permanente se réalise à l’aide de 4
vis mais pour les besoins des laboratoires, l’utilisation de 2 brides de raccord rapide est suffisant. Il
suffit d’aligner les trous des composants qui doivent être raccordés, d’introduire l’ergot métallique
de chaque bride de raccord dans un trou situé de coté opposé et de resserrer les brides contre les
embouts des guides.

2 Oscillateur Gunn
Il existe plusieurs types d’oscillateur micro-onde. Celui que vous utiliserez est un oscillateur Gunn
car il est constitué d’une diode de type Gunn située à l’intérieur d’une cavité résonnante. Il est
caractérisé par un coût de revient relativement bas, une puissance d’émission limitée entre 1 mW
et 5 W, un rendement assez faible de l’ordre de 0.2% à 20% (le reste de la puissance est dissipée
sous forme de chaleur d’où le besoin de radiateurs pour les plus gros) et une fréquence des signaux
générés allant de 1 à 100 GHz selon la diode et la cavité, ce sans grande stabilité.

I [mA] 120

90

60

30

0
0 2 4 6 8 10 12 V [V ]

Figure 1 – Relation v − i typique d’une diode Gunn.

L’oscillateur Gunn utilise le principe de l’effet Gunn qu’on retrouve dans certains matériaux de
type “n” (arséniure de gallium, phosphure d’indium, tellurure de cadmium, etc.). Ces matériaux se
comportent différemment des matériaux semi-conducteurs habituels. Dans leur courbe de relation
v − i comme celui de la figure 1, on aperçoit une région où la résistivité différentielle est négative.
Cette dernière provient du transfert des électrons possible dans certains types de matériaux “n” :
des électrons circulent dans une couche de conduction à énergie élevée séparée d’une couche de
conduction partiellement remplie, à niveau d’énergie plus bas, par une couche interdite relativement
étroite. Dans les conditions normales, le courant est créé par des électrons à haute mobilité, situés
dans la couche partiellement remplie. Lorsque la tension de polarisation atteint un seuil, les électrons
reçoivent suffisamment d’énergie pour passer dans la couche à plus haute énergie où leur mobilité
est réduite ; le courant décroı̂t. Par la suite, si la tension augmente encore, les électrons sont expulsés
de cette couche à faible mobilité et le courant recommence à augmenter.
La diode Gunn (qui n’est donc pas réellement une diode car ce n’est pas une jonction “p −
n”) peut avoir une résistance négative typique de l’ordre −100 Ω en parallèle avec une capacité
de 0.6 pF. Cette résistance négative est nécessaire pour entretenir l’oscillation. Pour permettre
l’oscillation, il ne manque qu’une inductance compensant la capacité à la fréquence d’opération
désirée. L’accordement plus fin du circuit à la fréquence d’opération se fait par le biais d’une
cavité résonnante en règle générale. Les dimensions physiques du cristal et la nature du matériau
déterminent la bande de fréquences du signal généré par la diode Gunn tandis que la fréquence
exacte de fonctionnement dépend du circuit accordé. La tension de polarisation de la diode agit
aussi sur la fréquence d’oscillation rendant possible la modulation en fréquence.

Figure 2 – Oscillateur Gunn Lab-Volt 9510.

L’oscillateur Gunn que vous utiliserez génère un signal à 10.5 GHz avec une puissance maximale
d’environ 10 mW. On le voit avec son symbole sur la figure 2.

3 Alimentation de l’oscillateur
Le module d’alimentation de l’oscillateur Gunn de la figure 3, est spécialement conçu pour polariser
la diode de l’oscillateur Gunn que vous utiliserez.

Figure 3 – Alimentation pour oscillateur Gunn Lab-Volt 9501

Sa borne indiquée SORTIE doit être reliée à ce dernier. Il produit une tension continue dont
la valeur peut être ajustée par le bouton TENSION entre 0 et 10 V. Le bouton MODE permet
de moduler ou non en amplitude le signal hyperfréquence par un signal carré de 1 kHz, rendant
possible l’utilisation d’appareils de mesure comme le ROS-mètre (voir plus loin), pour détecter des
signaux faibles en syntonisant ce dernier autour de 1 kHz avec une largeur de bande très étroite,
réduisant la puissance du bruit et les effets néfastes des niveaux continus de sortie non-stationnaire
des amplis. Avec le milliwattmètre cependant, l’étalonnage a été faite sans modulation donc dans
le mode continue CC. Finalement, le module possède un affichage à aiguille indiquant la tension
aux bornes (entre 0 et 10 V) ou le courant tiré (deux échelles possibles : 0 à 250 mA ou 0 à 1 A) par
l’oscillateur Gunn. La sélection se fait au moyen des boutons de l’ÉCHELLE. Il y a donc moyen de
déterminer la puissance utilisée par l’oscillateur.
Pour bien utiliser la source Gunn, il est recommandé d’ajuster la tension d’alimentation entre
4.7 à 10 V (4.7 V≈tension d’activation ; 8 V≈tension optimale où la diode Gunn opère avec sa
meilleure efficacité). Une tension plus élevée sature la diode.

4 Charge adaptée

Figure 4 – Charge adaptée Lab-Volt 9531.

Une charge adaptée à une ligne est une charge qui ne provoque pas de réflexion du signal
incident. Il suffit d’une charge qui absorbe toute l’énergie incidente. En guide d’onde, cela se réalise
en plaçant un matériau dit absorbant micro-onde au bout d’un guide terminé par un court-circuit
l’empêchant de rayonner. On façonne le matériau en un cône pour aider à l’absorption maximale
du signal incident. Sa surface est orientée pour que la réflexion le matériau revienne vers le cône
après avoir rebondi sur les parois du guide ; une partie sera de nouveau absorbée, l’autre réfléchie
reviendra et ainsi de suite. Son symbole est montré à la figure 4.

5 Affaiblisseurs fixes et variable


L’affaiblissement se définit comme la réduction de la puissance d’un signal entre 2 points. Aux
basses fréquences, l’affaiblissement s’exprime comme une fonction du rapport des tensions ou des
courants car ces paramètres sont facilement mesurables. Aux plus hautes fréquences, on passe par le
rapport des puissances. Pour faciliter les choses, on note l’affaiblissement, comme le gain d’ailleurs,
en dB. Cependant la mesure reste relative : on ne connaı̂t la puissance du signal de sortie que si
l’on connaı̂t celle de l’entrée. Pour une mesure absolue, on doit se fixer une puissance de référence.
Ainsi, 2 mW correspond à 3 dBm (P [dBm] = 10 log(P [mW ]/1 mW) ). Cependant, même avec des
unités absolues, la différence entre 2 mesures en dBm donne l’atténuation (ou le gain) en dB qui
est une unité relative.
En guide d’onde, l’affaiblissement est provoqué par l’insertion d’un composant dans la sec-
tion d’un bout de guide. Généralement, on place une lame rotative ou une bande longitudinale
diélectrique à pertes qui n’affecte pas trop la fréquence de coupure du guide et atténue le champ.
C’est ce dernier type que vous utiliserez.
La bande longitudinale est placée à l’intérieur parallèlement aux petites parois du guide. La
position de cette bande dans le guide d’onde modifie l’atténuation. Le champ électrique étant
maximal au centre du guide, c’est à cet endroit que l’affaiblissement sera maximale. Presqu’aucune
atténuation apparaı̂t lorsque la bande est collée sur l’une des petites parois du guide car le champ
électrique y est nul. Ainsi, la vis micrométrique qui est montrée à la figure 5, règle de la position de
la bande et change le niveau d’atténuation provoquée par l’affaiblisseur réglable. Comme chaque
affaiblisseur possède des caractéristiques particulières, ils doivent être étalonnés individuellement.
Figure 5 – Affaiblisseur réglable Lab-Volt 9532.

6 dB 30 dB

Figure 6 – Affaiblisseurs fixes 6dB, 30dB Lab-Volt 9533, 9534.

Pour les affaiblisseurs fixes dont les symboles sont illustrés à la figure 6, il suffit de maintenir la
bande à une distance fixe.

6 Coupleur directif
Les coupleurs directifs comportent 4 accès. Ils sont constitués de 2 sections de guide d’onde juxta-
posées de telle sorte qu’une fraction connue du signal hyperfréquence, se propageant dans l’un des
guides d’onde, est transférée dans l’autre guide d’onde. Le sens de propagation du signal transféré
est déterminé par le sens de propagation du signal dans le premier guide d’onde.

Figure 7 – Coupleur directif Lab-Volt 9510

Plusieurs méthodes existent pour fabriquer un coupleur directif : la superposition parallèle des
2 guides avec perforation de 2 ouvertures (plusieurs à large bande ou avec une meilleure directivité)
espacées d’un quart de longueur d’onde, au milieu de la paroi mitoyenne des guides ; ou encore la
superposition croisée des 2 guides avec toujours 2 ouvertures pratiquées mais espacées d’un quart
de longueur d’onde sur un axe. Les ouvertures permettent au signal de passer d’un guide d’onde à
l’autre ; plus grandes les ouvertures, plus grande la puissance transférée. Celui que vous utiliserez
est cruciforme comme sur la figure 7.
Pour illustrer le fonctionnement d’un coupleur directif, prenez les cas des guides parallèles
montré à la figure 8. Pour les deux circuits, lorsqu’un signal hyperfréquence injecté dans un des
ports d’accès, une fraction du signal est transférée dans l’autre guide d’onde grâce à la première
ouverture qu’il rencontre. Ce signal va se propager dans les 2 sens à l’intérieur de ce second guide.
Par la deuxième ouverture, une fraction identique du signal est transférée et va aussi se propager
dans les 2 sens. Ainsi, dans l’autre guide d’onde, il y a 2 signaux se propageant dans les 2 sens mais,
dans une direction, les signaux sont en phase car ils ont parcourus la même distance tandis que
dans l’autre direction, les signaux sont en opposition de phase par une différence de trajet d’une
demi longueur d’onde (180◦ ) et s’annulent. De tout cela, il résulte qu’il y aura un signal présent
dans l’un des ports d’accès du second guide (appelé accès considéré) et qu’il n’y en aura pas dans
l’autre port d’accès (appelé accès isolé). Si le signal est injecté dans le port #1, le port considéré
est le #3 et celui isolé est le #4.

λg /4

4 3
1 λg /4 2
1 2

λg /4

Figure 8 – Principe des coupleurs directifs.

Sur le circuit de droite, on pourrait croire l’inverse entre les ports #3 et #4, mais il en va de
même. Notez que les ouvertures ne sont pas alignés avec l’axe de propagation (z) ; le signal arrivant
du port #1 sur chacun des deux trajets en pointillés est tel qu’il y a déjà un déphasage de 180◦
entre ses composantes du champ Hz sur le même front d’onde incident (mode TE).
Le rapport de puissance incidente sur la puissance transférée à l’accès considéré, est appelé
niveau de couplage, ou couplage C. On l’exprime souvent en dB. Malheureusement, l’idéal n’est
pas de ce monde et les signaux dans l’autre direction du second guide d’onde ne s’annulent pas
totalement. Il en résulte qu’une petite fraction de signal est aussi transférée et se retrouve à l’accès
isolé. Le rapport de puissance transférée à l’accès considéré sur la puissance transférée à l’accès
isolé s’appelle la directivité du coupleur, ou directivité D exprimé lui aussi en dB.

7 Détecteur à cristal adapté et ligne fendue de mesure


Une détection non absolue (donc relative) peut s’effectuer par l’intermédiaire d’une diode qui conver-
tit un signal hyperfréquence en un courant ou une tension continue fonction de son amplitude. La
conversion permet alors l’utilisation d’instruments basse fréquence conventionnels. Par mesure re-
lative, on entend mesure proportionnelle. Ainsi, seul des rapports entre deux (ou plusieurs) mesures
sont possibles ne connaissant pas la valeur de la constante de proportionnalité. Cette constante,
cependant, s’annule lorsqu’on procède au rapport de deux mesures sans modifier les paramètres de
l’appareil.

Signal Circuit Filtre signal


hyperfréquence d’adaptation passe-bas basse-fréquence

couplage CC à la masse

Figure 9 – Principe d’un circuit de détection à cristal.

Le circuit de détection de la figure 9 s’appelle un détecteur à cristal. Celui-ci est une sorte de
redresseur à diode qui travaille dans la région quadratique dans le cas de Lab-Volt car les signaux
sont à très faibles puissances. Un niveau continu et des harmoniques créées par la non-linéarité de
l’élément se retrouvent à la sortie de la diode. Les harmoniques sont ensuite filtrées par un filtre
passe-bas ne laissant subsister que le niveau continu directement proportionnel à la puissance du
signal (région quadratique). En plaçant la diode dans une section de guide d’onde, on peut mesurer
l’intensité d’un signal hyperfréquence. Si le signal devient puissant, la tension du signal de sortie
tend à devenir directement proportionnel à la tension induite aux bornes de la diode. Le détecteur
fonctionne alors dans sa région linéaire ; il redresse le signal d’entrée et la lecture est faussée car
l’appareil n’est pas calibrée pour opérer dans cette région.

Vout [mV ] 1000


linéaire
100

10
quadratique
1

0.1

0.01
-50 -40 -30 -20 -10 0 10 Pin [dBm]

Figure 10 – Courbe de sensibilité typique d’une diode à cristal.

La courbe de sensibilité typique d’un détecteur à cristal de la figure 10, montre les 2 régions
d’opération de la diode. Cette courbe montre la tension du signal de sortie en fonction de la
puissance du signal d’entrée. Lorsqu’un signal hyperfréquence est appliqué à l’entrée d’un détecteur
fonctionnant dans sa région quadratique, la sensibilité de ce dernier est une indication du niveau
du signal de sortie. Bien que la sensibilité fournisse l’estimation de la puissance étant donnée la
tension de sortie, il est nécessaire d’avoir une mesure étalon. Celle-ci peut provenir directement du
milliwattmètre par exemple. En règle générale, on se sert d’un détecteur à cristal pour des mesures
relatives i.e. gain ou atténuation, et surtout pour des rapports d’onde stationnaire.

Figure 11 – Détecteur à cristal Lab-Volt 9522.

Vous aurez à utiliser 2 détecteurs à cristal montés dans une section de guide d’onde.

• Le premier, dont le symbole apparaı̂t à la figure 11, est fixe et constitue une charge adaptée
en bout de ligne. Ce détecteur possède en effet un petit circuit d’adaptation, constitué de vis
d’accord, suivi de la diode avec un système de couplage continu et d’un filtre passe-bas.

• Le second est mobile et s’appelle une ligne fendue de mesure. Comme on le voit sur la figure
12, la section de guide d’onde possède une fente longitudinale étroite au milieu d’une paroi
large. Une sonde dont la pénétration est réglable, peut alors se déplacer dans cette fente du
signal pour prélever un signal proportionnel au champ électrique situé à l’intérieur du guide,
Figure 12 – Ligne fendue de mesure Lab-Volt 9520.

à un endroit précis selon l’axe de propagation. Cette sonde est raccordée à un détecteur à
cristal, le tout monté sur un chariot mobile. Un vernier situé sur le côté du chariot permet
de déterminer avec précision, le déplacement de la sonde entre 2 mesures. On peut changer la
pénétration de la sonde pour modifier l’intensité du signal sur la diode.

En faisant suivre le détecteur à cristal d’un amplificateur à haut gain et faible bruit, il devient
possible de détecter de signaux très faibles. L’amplificateur que vous pourrez utiliser se branche di-
rectement sur le détecteur à cristal. Vous devez alimenter l’amplificateur en branchant le connecteur
multibroche sur la prise du même type que l’on aperçoit sur le dessus des modules. Cet amplificateur
a un gain de 60 dB que l’on doit tenir compte dans les lectures.

8 ROS-mètre
Le détecteur à cristal agit comme un détecteur d’enveloppe. La technique de mesure avec détecteur à
cristal peut être utilisée avec des signaux hyperfréquences modulés en amplitude ou non. L’appareil
de mesure notant la tension continue de sortie pourrait être un oscilloscope, un voltmètre ou autre ;
mais il est plus pratique d’avoir un appareil dédié à cette fin en facilitant la prise de mesure. Le
ROS-mètre convient alors parfaitement.
Habituellement, pour limiter l’effet du bruit, on diminue la largeur de bande avec un filtre
sélectif car la puissance du bruit est étalée sur une grande largeur de bande selon une densité
spectrale de puissance plutôt uniforme (bruit blanc). On module aussi le signal hyperfréquence en
amplitude par un signal carré de 1 kHz pour deux raisons :

• D’abord, il est possible de procéder par un détecteur d’enveloppe. Ceci permet de conce-
voir avec de l’électronique conventionnelle plutôt que de l’électronique microondes qui est
beaucoup plus complexe ;

• Ensuite, la sortie d’un détecteur d’enveloppe sans modulation force l’électronique convention-
nelle à travailler autour du “0” Hertz. Or cela n’est pas facile à cause des tensions de pola-
risation et de décalage (“offset”) qu’on élimine souvent par des condensateurs de découplage
ou avec des ajustements externes.

Le ROS-mètre que vous utiliserez, est un appareil constitué d’un amplificateur à gain variable
accordé à 1 kHz et d’un cadran à aiguille. La figure 13 montre la façade de l’appareil en question.
Le signal hyperfréquence appliqué au composant testé doit être modulé en amplitude à 1 kHz (bou-
ton MODE de l’alimentation pour oscillateur Gunn). Le gain variable est ajusté par l’utilisateur
pour permettre une lecture facile comme valeur de référence, grâce au bouton GAIN de 0 à 10 dB.
Figure 13 – ROS-mètre Lab-Volt 9502.

Le détecteur fonctionnant de manière relative, il faut prendre 2 lectures du signal prélevé par le
détecteur à cristal et acheminé vers la borne ENTREE (la référence et une autre) sans changer le
gain. C’est le rapport des 2 lectures qui importe (la différence des 2 lectures en dB). Avant d’effec-
tuer les lectures, on se sert du bouton FRÉQUENCE CENTRALE pour accorder l’amplificateur
à la fréquence centrale et on utilise le sélecteur de LARGEUR DE BANDE pour fixer la bande
passante de l’amplificateur à 20 ou 100 Hz. En général, on choisit 20 Hz : moins de bruit mais syn-
tonisation plus délicate. Finalement, le ROS-mètre comporte 5 échelles : • 2 normales (NORMAL
SWR) que l’on doit choisir selon le calibre, soit celle 1.0 à 4.0 et celle 3.2 à 10.0 ; • une échelle
dilatée (EXPANDED SWR) 1.0 à 1.33 ; • une échelle normale en dB (NORMAL dB) 0 à −10 dB ;
et • une échelle dilatée en dB (EXPANDED dB) 0 à −2.5 dB. C’est l’échelle normale en dB qui
est la plus utilisée pour mesurer des niveaux relatifs. Les sélecteurs de CALIBRE sont constitués
d’une série de boutons poussoirs fixant le gain de l’amplificateur par bonds de 10 dB.
Il est préférable d’utiliser l’échelle logarithmique en dB. Les mesures en dB se font en
notant la lecture sur le cadran et en ajoutant la valeur du calibre choisi (e.g. une valeur de -4 lue
sur un calibre de -30 correspond à -34 dB). On doit savoir que le SW R ≥ 1 est un rapport, ce qui
exigera deux mesures avec le ROS-mètre. En linéaire, on fait la division d’une lecture par l’autre,
mais en décibels, on fait simplement la différence entre les lectures. Comme il s’agit d’un rapport
de tension, la conversion du SW R en dB utilise l’expression 20 log(SW R).

Remarque importante :
Pour s’assurer que la diode opère dans sa région quadratique (là où est calibré
le ROS-mètre), le calibre choisi devrait être ceux de −30 dB et moins, avec le
gain au maximum et à la fréquence centrale bien synthonisée. Si tel n’est pas le
cas, il faut abaisser la puissance du signal incidence sur la diode à cristal du détecteur
à cristal ou de la ligne fendue de mesure Par contre, il vaut mieux ne pas abaisser la
puissance du signal indûment car l’effet du bruit deviendra alors très appréciable.

Des essais personnels ont montré quel est le montage pour des mesures optimales :
Mesures avec ligne fendue de mesure Insérer l’affaiblisseur fixe de 6 dB à la sortie
de l’oscillateur Gunn. Ajuster la profondeur de la sonde pour avoir un signal
inférieur à −30 dB au maximum.
Mesures avec le détecteur à cristal adapté Insérer l’affaiblisseur fixe de 30 dB à la
sortie de l’oscillateur Gunn. Certains détecteurs à cristal adapté sont très sensibles :
diminuer la tension d’alimentation de l’oscillateur Gunn (tout en restant dans la
plage recommandable entre 4.7 et 10 V). Si cela s’avère insuffisant : ajouter un
affaiblisseur en série avec celui de 30 dB.
9 Analyse
Répondez aux questions suivantes en élaborant si nécessaire.

a). Indiquez sur la figure 1, la portion utile de la relation v − i d’une diode Gunn pour réaliser
un oscillateur.

b). Quels sont les accès dits considéré et isolé si on alimente l’accès #4 du coupleur directif de la
figure 8 de droite ?

c). Quelle est la puissance en mW dans chacun des accès du coupleur de la figure 8 de droite
lorsqu’un signal microondes de 2 mW est inséré dans l’accès #1 d’un coupleur directif de
couplage 10 dB et de directivité 30 dB ?

d). À quelle fréquence opère l’électronique dans le ROS-mètre ?

e). Quelle est la valeur précise lue sur la réglette du chariot supportant la diode à cristal du
LV-9520 lorsque le chariot est complètement à droite avec la réglette devant soi ? (vous devez
avoir en main le LV-9520 pour répondre à cette question)

f ). Que doit-on faire ou ne pas faire si on se rend compte que le ROS-mètre doit être sur un
calibre de −20 dB pour pouvoir lire un certain niveau de signal ?

g). Indiquez sur la figure 13 quels sont les boutons enfoncés et la position de l’aiguille pour une
mesure de -43 dB lue sur le ROS-mètre (n’oubliez pas l’alimentation).

h). Quelle est la plus grande dimension interne d’un guide d’onde rectangulaire WR-51 ?

i). Donnez la ou les valeur(s) du SW R en linéaire à partir des lectures de −44 dB et de −53 dB
du ROS-mètre ?

j). Pourquoi une bande longitudinale fait d’un diélectrique à pertes affecte davantage un signal
hyperfréquence si elle se situe au centre du guide d’onde ?

Dominic Grenier
Automne 2017
Transmission des Ondes ÉlectroMagnétique GEL-3002
Département de génie électrique et de génie informatique
Automne 2017

LABORATOIRE 5
Analyse en régime sinusoı̈dal permanent

1 But
Ce laboratoire a comme objectif d’analyser le régime sinusoı̈dal permanent d’une ligne de trans-
mission coaxiale par des mesures de la tension et du courant à l’entrée. Vous aurez à :
• déduire la vitesse de propagation des signaux sur la ligne de transmission ;
• vérifier l’effet de différentes charges sur les signaux à l’entrée ;
• tracer le comportement en fréquence des signaux à l’entrée lorsque la ligne est en court-circuit.

2 Matériel et précisions
Le matériel requis pour ce laboratoire comprend :
– 5 charges : un court-circuit, un circuit ouvert, des charges résistives de 27, 50, 75 et de 100 Ω ;
– 2 jonctions série : 25 Ω (pour adaptation 50 ⇄ 75) et 43 Ω (pour adaptation 50 ⇄ 93)
– une ligne de transmission de 10 m de type RG 58A/U (JAN-C-17A) avec T-BNC au centre et/ou
une ligne de transmission de 12 m de type RG 59/U (5911A) avec T-BNC au centre et/ou
une ligne de transmission de 8 m de type RG 58A/U (JAN-C-17A) et/ou
une ligne de transmission de 10 m de type RG 59A/U (JAN-C-17A) et/ou
une ligne de transmission de 13 m de type RG 62A/U (JAN-C-17A) ;
– une source synthétisée sinusoı̈dale HP-8647A avec impédance de sortie de 50 Ω couvrant la bande
de 300 kHz à 15 MHz ;
– un oscilloscope numérique d’une largeur de bande minimale de 50 MHz ;
– un module de mesures pour visualisation simultanée de la tension et du courant.
Les paramètres des lignes de transmission apparaissent à la Table 1 du protocole de laboratoire
3. Référez-vous-en au besoin
Le module de mesures à 4 branches sert, comme il est écrit plus haut, à visualiser sur les 2
canaux de l’oscilloscope, la tension (CH1) et le courant (CH2) (obtenu via une résistance série de
1 Ω) à l’entrée de la ligne de transmission connectée sur une des branches. Le schéma interne du
module de mesures apparaı̂t sur la figure 1. On peut voir qu’une attention particulière a été portée
car les conducteurs externes des câbles coaxiaux sont mis à la masse au niveau des entrées de
l’oscilloscope et de la sortie de la source synthétisée. Il fallait éviter de court-circuiter la résistance
servant à mesurer le courant. Ainsi, le boı̂tier est à la masse mais la ligne de transmission reste
flottante parce-qu’isolée du boı̂tier. Ceci augmente le risque d’un fort bruit sur les signaux : on
capte notamment CHYZ (94.3 MHz). Il faut essayer de blinder la ligne et le module de mesure.
Finalement, vous savez que l’important n’est pas la longueur physique ℓ d’une ligne mais sa
longueur électrique ℓe (sans unités) soit la longueur en termes de longueurs d’onde :

ℓ = ℓe λ .

La longueur électrique peut être modifiée en changeant la longueur physique à une fréquence fixe
mais, dans la cadre d’un laboratoire, ce n’est vraiment pas pratique. On peut cependant varier la
oscillo I

1Ω

source oscillo V

isolation
ligne/charge

Figure 1 – Schéma interne du module à 4 branches.

fréquence d’opération, ce qui a pour effet de changer la longueur d’onde et, par le fait même, la
longueur électrique. Cette dernière façon est celle envisagée ici. En effet, on peut observer le signal
à différentes distances électriques d en modifiant la longueur d’onde, par le biais de la fréquence
du signal, tout en restant physiquement au même point. Un signal à très basse fréquence donnera
une longueur d’onde très grande avec une longueur électrique très petite. Le signal observé à une
distance d = ℓ d’une charge, correspondra alors à celui vu presque au niveau de la charge, soit
approximativement 0λ. En augmentant graduellement la fréquence, la longueur d’onde diminue
pour que le signal observé, toujours à la distance d = ℓ de la charge, corresponde éventuellement à
celui observé à 0.1λ ou à toute autre valeur. Plutôt que d’avoir un diagramme d’onde stationnaire
en fonction de la distance variable en mètres avec une fréquence fixe, il sera en fonction de la
fréquence variable pour une distance fixe correspondant ici à la longueur du câble.
On suggère aussi de choisir une amplitude crête-à-crête du signal provenant de la source en
circuit-ouvert (sans brancher la ligne de transmission) d’environ 2 V afin de permettre la lecture
de faibles courants ; les signaux aux bornes de la résistance de 1 Ω sont déjà très atténués. Notez
que la source ne délivre pas des signaux de plus de 10 dBm soit 10 mW dans une charge de 50 Ω
ou 707 mVrms pour ne pas être endommagée si la charge est retirée subitement (réflexion totale).
Référez-vous à la section 4 des Directives concernant les travaux de laboratoire
pour produire un rapport dont le contenu respectera les attentes.

3 Projets
Projet I: Mesure de vitesse de propagation

À partir du montage suggéré par la figure 2 (ne débranchez pas le T-BNC au milieu de cette
ligne et ne connectez rien dans sa prise mâle), évaluez expérimentalement la vitesse de propagation
sur la ligne RG-59 de 12 m connaissant la longueur de cette ligne, en variant la fréquence de la
source sinusoı̈dale et en observant l’amplitude du voltage à l’entrée de la ligne. Sélectionnez la
charge qui permet d’avoir un effet le plus marqué. Expliquez votre démarche.
La jonction série est nécessaire pour faciliter les calculs en adaptant la source à la ligne de
transmission. Il faut placer la jonction série adéquate selon la ligne de transmission utilisée : la
jonction 25Ω pour la ligne RG-59 (comme c’est le cas ici), la jonction 43Ω pour une ligne
RG-62. Pour une ligne RG-58, aucune jonction série ne doit être mise puisque cette ligne de 50Ω
est déjà adaptée à la source .
ch.1 ch.2
ligne RG−59 de 12m
câbles courts

jonction charge
50⇆75/93
25Ω
T−BNC T−BNC au milieu de la ligne
jonction série
branchée directement à la sortie de la source

Figure 2 – Montage pour mesure de la vitesse de propagation de la ligne de transmission.

f[ MHz] Vmin [ mVc ] Vmax [ mVc ] Imin [ mAc ] Imax [ mAc ]


0.3 1500 2.25
5 10
5.2 250
.. .. .. .. ..
. . . . .

Table 1 – Exemple du tableau des fréquences et optima.

Projet II: Effet des charges sur les signaux à l’entrée

câbles courts
ch.1 ch.2

osc. I
jonction source osc. V ligne RG−59 de 12m
50⇆75/93
25Ω

ligne
jonction série charge
branchée directement à la sortie de la source
T−BNC au milieu de la ligne

Figure 3 – Montage pour visualisation des signaux v(t, d = ℓ) et i(t, d = ℓ).

En utilisant le montage de la figure 3 avec la ligne RG-59 de 12 m, (ne débranchez pas le T-BNC
au milieu de cette ligne et ne connectez rien dans sa prise mâle), dressez un tableau des fréquences
(entre 0.3 et 16 MHz) auxquelles l’amplitude crête de la tension |v(t, d = ℓ)| = Vmin,max ou du
courant |i(t, d = ℓ)| = Imin,max est maximale ou minimale ; notez aussi la valeur de ces optima dans
ce tableau comme dans l’exemple ci-dessous. Si deux optima (min. et max.) sont atteints à la même
fréquence (une pour la tension et l’autre pour le courant bien entendu), inscrivez les deux valeurs
sur la même ligne.
Produisez ce genre de tableau pour chacune des charges (circuit-ouvert, 27 Ω et 100 Ω) – chaque
tableau ne devrait compter que quelques lignes. Vous pouvez vérifier qu’à l’intérieur de la gamme
de fréquences suggérée, l’amplitude de la tension ou du courant n’est pas affectée par la fréquence
lorsque la charge est placée immédiatement au connecteur du module i.e. sans mettre une ligne de
transmission entre le module de mesures et la charge.
En vous servant de quelques mesures (celles à basses fréquences sont plus précises car les capa-
cités parasites ont moins d’effets), déduisez :
• l’impédance caractéristique de la ligne en utilisant uniquement les mesures faites avec le
court-circuit sachant que la source est adaptée ;
• le rapport d’onde stationnaire mesuré avec la charge de 100 Ω.
Comparez par rapport à la valeur attendue, qu’elle provienne du manufacturier ou de
la théorie (indiquez tous les calculs nécessaires). Commentez vos mesures.
Comme la ligne est adaptée à la source, on peut vérifier que la valeur de V + demeure constante
avec la fréquence, ce qui n’est pas le cas lorsqu’il y a désadaptation. On peut donc déterminer Zo (et
Rg puisque Zo = Rg ) alors qu’autrement, il n’est possible que d’obtenir Rg . Essayez en mesurant
de nouveau le courant maximal et le voltage maximal sans la jonction série avec un circuit-ouvert
comme charge.

Projet III: Comportement en fréquence à l’entrée et au milieu avec circuit-ouvert

ch.1 ch.2 ch.3 Ext trig


câbles courts

osc. I
ligne RG−58 de 10m

osc. V
source
ligne
charge
T−BNC au milieu de la ligne RG−58
Figure 4 – Montage pour étude du comportement en fréquence à 2 emplacements.

En utilisant cette fois le montage de la figure 4 avec la ligne RG-58 de 10 m, placez un circuit-
ouvert comme charge au bout de la ligne de transmission.
Vous devez maintenant observer la tension v(t, d = ℓ) et le courant i(t, d = ℓ) à l’entrée de la
ligne de transmission par saut maximal de 0.4 MHz dans la bande suggérée (0.4 MHz, 0.8 MHz,
1.2 MHz, . . . 12.0 MHz) sur les canaux CH1 et CH2. Observez aussi la tension v(t, d = ℓ/2) au milieu
de la ligne aux mêmes fréquences sur le canal CH3. Aidez-vous aussi du menu des mesures (bouton
“measure”) de l’oscilloscope qui permet d’afficher jusqu’à 4 paramètres sur différents canaux. Vous
pouvez ainsi afficher simultanément l’amplitude des signaux des canaux 1 à 3.
Dans un second type de tableau, indiquez la fréquence, l’amplitude des tensions V (ℓ/2), V (ℓ)
et celle du courant I(ℓ) ainsi que l’avance ou le retard en phase de la tension par rapport au courant
à d = ℓ (attention au signe du déphasage). Déterminez le déphasage par le biais du délai temporel
entre les signaux et de la fréquence.
Tracez en fonction de la fréquence :
• l’amplitude des signaux V (ℓ/2), V (ℓ) et I(ℓ) sur un même graphique ;
¯
• le déphasage (∠V̄ (ℓ) − ∠I(ℓ)).
Comparez par rapport à ce que prévoit la théorie autant pour l’amplitude que pour
le déphasage (indiquez tous les calculs nécessaires) en superposant les courbes théoriques
et expérimentales sur le même graphique. Commentez.

Dominic Grenier
Automne 2017
Transmission des Ondes ÉlectroMagnétique GEL-3002
Département de génie électrique et de génie informatique
Automne 2017

LABORATOIRE 6
Mesure de charges

1 But
Ce laboratoire a pour objectif d’analyser le comportement d’une ligne de transmission en régime
sinusoı̈dal permanent à l’aide de l’abaque de Smith. Vous aurez à :

• étalonner l’affaiblisseur variable en fonction de la graduation sur la vis micrométrique ;


• déterminer le rapport d’onde stationnaire (SWR) sur une ligne de transmission ;
• créer des impédances avec des affaiblisseurs ou à l’aide d’iris ;
• déterminer des impédances inconnues à partir du SWR et de la position des minima de tension.

2 Matériel et précisions
Le matériel requis pour ce laboratoire comprend :

– le système de guides d’onde WR-90 Lab-Volt (bacs) ;


– deux charges inconnues WR-90 ;
– un module d’alimentation de l’oscillateur Gunn Lab-Volt 9501 ;
– un ROS-mètre Lab-Volt 9502.

court-circuit plan de référence V (d)

Vmax

charge inconnue Vmin


0
d 0
λ/2
dmin

réglette
5 4 3 2 1 0

Figure 1 – Mesures à effectuer avec la ligne à fente pour déterminer une charge quelconque.

Les paramètres de l’onde stationnaire s’obtiennent par une ligne à fente de mesure laquelle
comporte une réglette (avec vernier) indiquant de façon précise des écarts de positions car le zéro
de la réglette n’est pas absolu. Il faut fixer un plan de référence de la phase à l’aide d’un court-circuit
ou d’un circuit ouvert si ce dernier est possible. La figure 1 montre l’onde stationnaire produite par
un court-circuit et par une charge quelconque avec les mesures faites avec la ligne à fente.
Il existe plusieurs moyens pour produire des charges quelconque avec des guides d’onde. Il
suffit, par exemple, d’introduire un affaiblisseur qui modifiera le rapport V − /V + et ajoutera un
déphasage à cause de sa longueur. On peut aussi placer un iris dans le guide i.e. un dispositif qui
modifie localement les dimensions internes du guide et donc les relations existant entre les champs
électriques et magnétiques. L’iris métallique, puisqu’il n’absorbe pas d’énergie, agit comme une
Iris Iris
capacitif inductif

Figure 2 – Iris a) capacitif, b) inductif.

réactance parallèle. Sans entrer dans les détails, l’iris capacitif modifie la hauteur du guide d’onde ;
le champ électrique au plan de la discontinuité est alors renforcé dans le mode T E10 (fig. 2 (a)).
L’iris inductif, par contre, réduit la largeur du guide d’onde et le champ magnétique se trouve alors
renforcé (fig. 2 (b))
Référez-vous à la section 4 des Directives concernant les travaux de laboratoire
pour produire un rapport dont le contenu respectera les attentes.

3 Projets
Projet I: Étalonnage de l’affaiblisseur réglable

Alimentation ROS−mètre Alimentation ROS−mètre


osc. de Gunn osc. de Gunn
alim ROS alim ROS

Oscillateur Affaiblisseur Détecteur Oscillateur Affaiblisseur Affaiblisseur Détecteur


de Gunn fixe à cristal de Gunn fixe règlable à cristal

Figure 3 – Montages pour mesures d’affaiblissement de l’affaiblisseur réglable avec avec détecteur à cristal
et ROS-mètre (source en mode 1 kHz) : a) référence b) mesure comparative.

À partir des montages qui apparaissent à la figure 3, utilisant le détecteur à cristal avec ROS-
mètre, étalonnez l’affaiblisseur réglable en traçant la courbe de son affaiblissement en fonction de
la position de la bande longitudinale.
On utilise une méthode simple dite du rapport. On note dans un premier temps, le niveau du
signal fourni par la source à une charge adaptée – la référence. Dans le second temps, sans modifier
le gain du ROS-mètre, la tension d’alimentation de l’oscillateur Gunn, l’ajustement de fréquence
centrale, on note le niveau du signal fourni à cette même charge lorsqu’on insère l’affaiblisseur entre
la source et la charge. Le rapport entre les deux mesures est l’affaiblissement produit.
Modifiez la position de la bande par pas maximum de 0.25 mm entre 0 et 3 mm.
Réglez le niveau de tension de l’alimentation de l’oscillateur Gunn quelque part entre 5 et 10 V,
faites le nécessaire pour opérer avec les calibres fonctionnels1 lorsque le gain du ROS-mètre est au
maximum et la fréquence centrale est bien syntonisée. Référez-vous à la remarque importante à la
fin du texte sur le ROS-mètre du protocole de laboratoire 4 pour bien faire. Ajustez ensuite le gain
du ROS-mètre pour avoir une référence agréable (e.g. -40 dB).
N’oubliez pas les consignes de sécurité tel le débranchement de l’alimentation de l’oscillateur à
l’assemblage.
1
On rappelle que les calibres 0, −10 et −20 du ROS-mètre ne peuvent être utilisés parce-que non valides
L’étalonnage précis de l’affaiblisseur réglable est très important pour le reste du laboratoire.
Notez le numéro de l’affaiblisseur réglable pour toujours utiliser le même pour les
mesures ultérieures. Pour vous rassurer, voici des valeurs typiques d’affaiblissement L selon la
position de la bande p :
p ( mm) L ( dB)
0 0.2 à 0.6
0.5 1.0 à 1.6
1 2.0 à 3.0
2 6.0 à 12
3 12 à 20

Projet II: Mesures du SWR et de la longueur d’onde

Alimentation ROS−mètre
osc. de Gunn
alim ROS

Oscillateur Affaiblisseur Ligne fendue Court-circuit


de Gunn fixe de mesure fixe

Figure 4 – Montage pour mesurer la longueur d’onde et les plans de référence.

Faites le montage de la figure 4.


La ligne à fente insérée avant le court-circuit permet d’observer l’onde stationnaire. Déplacez
la sonde jusqu’à observer un maximum d’amplitude le plus près possible de la charge. Ajustez la
profondeur de la sonde pour observer une valeur convenable (pensez à la région quadratique de la
diode). Ajustez le gain du ROS-mètre pour une lecture facile. Il faut toujours procéder ainsi avec
la sonde de la ligne fendue de mesure.
Notez ensuite la position de tous les minima observables et déduisez la longueur d’onde moyenne
dans le guide. Sachant que la fréquence d’opération de l’oscillateur Gunn est proche de 10.7 GHz,
calculez approximativement la vitesse apparente de l’onde dans le guide (celle-ci correspond à la
vitesse de phase suivant l’axe de propagation vpz et peut être supérieure à celle de la lumière car le
mode n’est pas TEM).
Tentez une explication sur le choix de faire la mesure de la longueur d’onde par la
position des minima plutôt que la position des maxima, surtout lorsque |Γc | = 1.
Remplacez le court-circuit par la charge inconnue #1.
Mesurez son SWR en obtenant la différence des deux lectures en dB entre un maximum et le
minimum voisin. L’échelle dilatée peut parfois s’avérer utile pour obtenir un bon degré de précision.
Ne changez pas le gain ni la syntonisation sur le ROS-mètre entre les deux mesures.
Répétez la mesure du SWR avec la charge dite adaptée. L’échelle dilatée peut s’avérer utile ici
pour obtenir un bon degré de précision.

Projet III: Impédance d’un affaiblisseur court-circuité

Le montage de la figure 5 montre l’affaiblisseur réglable et le court-circuit considérés ensemble


comme une seule charge qu’il faut déterminer. Pour ce faire, il suffit de trouver son coefficient de
réflexion Γ̄c . Vous devez l’obtenir en suivant les 2 manières proposées.
Alimentation ROS−mètre
osc. de Gunn
alim ROS

Charge
Oscillateur Affaiblisseur Ligne fendue Affaiblisseur Court-circuit
de Gunn fixe de mesure règlable fixe

Figure 5 – Montage pour mesurer l’impédance d’un affaiblisseur court-circuité.

Pour commencer, utilisez la courbe d’étalonnage obtenue précédemment pour régler l’affaiblis-
sement à 2.5 dB.
Version SWR et dmin Mesurez le SWR pour obtenir |Γc |.
Notez ensuite la différence entre a) un des minima observés avec le montage de la figure 4 (qui
devient le plan de référence) ET b) un des minima observés avec la nouvelle charge comme
sur la figure 5. Cet écart (attention au sens de déplacement du minimum choisi) correspond
au déplacement de l’onde stationnaire vers la charge ou vers la source. Déduisez alors ∠(Γ̄c ).
Obtenez alors expérimentalement l’impédance normalisée de la charge vue à l’entrée de l’af-
faiblisseur réglable, le tout vu comme une boite noire.
Version ligne à pertes Vous pouvez déduire le module du coefficient de réflexion de ce type de
charge (|Γcc (d = ℓaff )| = |Γcc (d = 0)|e−2αℓaff ) car vous connaissez l’atténuation produite par
l’affaiblisseur réglable (le produit αℓaff = 2.5 dB ; convertissez-le en Népers pour aider) et le
module du coefficient de réflexion du court-circuit à d = 0.
Mesurez la longueur de l’affaiblisseur réglable ℓaff et obtenez sa longueur électrique ℓe,aff en
utilisant la longueur d’onde dans le guide déduite de la distance entre minimas consécutifs
obtenue au projet II. Vous pouvez maintenant déterminer l’argument ∠(Γ̄c ) avec l’abaque de
Smith par un déplacement du court-circuit vers la source sur une distance correspondant à
ℓe,aff . Il faut supposer que la vitesse de phase vpz dans l’affaiblisseur variable et dans la ligne
à fente est identique à celle du guide conventionnel, ce qui n’est pas tout-à-fait le cas à cause
de la présence de la bande longitudinale ou de la fente respectivement.
Obtenez de cette manière cette fois, l’impédance normalisée de la charge vue à l’entrée de
l’affaiblisseur réglable connaissant la façon dont est construite la charge.
Répétez les manoeuvres pour un affaiblissement de 6 dB de l’affaiblisseur réglable.
Qu’est-ce qui, à partir des résultats obtenus, indique que la vitesse de phase varie
selon l’atténuation de l’affaiblisseur réglable.

Projet IV: Impédance d’un iris

Faites le montage de la fig. 6 en prenant un iris capacitif. Ce circuit est terminé par une charge
constituée de l’iris suivi de la charge adaptée.
Déterminez, d’après les caractéristiques de l’onde stationnaire par rapport aux plans de réfé-
rence, la valeur de la charge normalisée. Comme l’iris agit en réactance parallèle, il vaut mieux
travailler avec les admittances. Trouvez alors la valeur de l’admittance normalisée de l’iris en sachant
que l’admittance normalisée de la charge adaptée approche 1 + j0 et que les deux admittances
s’additionnent lorsque mises en parallèle. Avec l’abaque, retrouvez l’impédance normalisée de l’iris.
Commentez sur la partie réelle mesurée, tentez une explication sur la source d’erreur probable.
Alimentation ROS−mètre
osc. de Gunn
alim ROS

Oscillateur Affaiblisseur Ligne fendue Iris Charge


de Gunn fixe de mesure induc/capa adaptée

Figure 6 – Montage pour mesurer l’impédance d’un iris.

Dominic Grenier
Automne 2017
Transmission des Ondes ÉlectroMagnétique GEL-3002
Département de génie électrique et de génie informatique
Automne 2017

LABORATOIRE 7
Paramètres de guide d’onde

1 But
Ce laboratoire a pour objectif d’analyser les propriétés d’un guide d’onde métallique à section
rectangulaire. Vous aurez à :
• déterminer les paramètres modaux d’un guide d’onde : fréquence de coupure, vitesses de phase
et de l’énergie, longueur d’onde, constante d’atténuation et impédance caractéristique ;
• mesurer la fréquence de l’oscillateur Gunn ;
• mesurer la longueur d’onde dans le guide et calculer les vitesses de phase et de groupe ;
• tenter de mesurer potentiellement l’impédance caractéristique.

2 Matériel et précisions
Le matériel requis pour ce laboratoire comprend :
– le système de guides d’onde WR-90 Lab-Volt (bacs) ;
– un module d’alimentation de l’oscillateur Gunn Lab-Volt 9501 ;
– un ROS-mètre Lab-Volt 9502 ;
– un fréquence-mètre WR-90 HP-X532B (ou FXR-X410A)
Le moyen usuel de mesurer la fréquence d’un signal hyperfréquence dans un guide d’onde consiste
à utiliser un fréquence-mètre basé sur le principe des cavités résonnantes. Ces cavités sont des
filtres RLC accordés avec un facteur de qualité, Q, fort impressionnant. En superposant une cavité
résonnante au dessus d’un guide d’onde et en reliant la cavité au guide par le biais d’une petite
ouverture, la cavité absorbera une partie de l’énergie du signal dans le guide si la fréquence de
ce dernier correspond à la fréquence de résonance de la cavité, fcnlp . La grosseur de l’ouverture
détermine la quantité d’énergie absorbée par la cavité. Cependant, une ouverture trop grande peut
perturber la distribution des champs dans le guide et affecter la propagation du signal. De plus,
comme la fréquence de résonance de la cavité n’est fonction que des dimensions physiques de la
cavité (mode T Enlp pour une cavité cylindrique), il suffit de modifier une dimension de la cavité
pour syntoniser une nouvelle fréquence de résonance et calibrer la cavité de manière à indiquer
la fréquence de résonance selon la dimension variable. On peut accorder le fréquence-mètre en
tournant le chapeau de l’appareil ce qui modifie la hauteur de la cavité. La fréquence de résonance
est alors obtenue par la lecture du nombre entre les 2 traits rouges à l’intersection de la droite de
référence verticale.
La longueur d’onde dans le guide, λg , peut être déterminée assez simplement sachant qu’un
patron d’onde stationnaire s’établit si la charge non-adaptée termine la ligne et que ce patron se
répète à toutes les demi-longueurs d’onde dans le guide. Ceci est l’équivalent d’un tour complet sur
l’abaque de Smith. Les meilleures charges pour cette mesure sont celles ayant le plus grand rapport
d’onde stationnaire à savoir le court-circuit et le circuit ouvert. Malheureusement, le circuit ouvert
est impossible avec les guides d’onde car le guide d’onde ouvert rayonne comme une antenne ce
qui fait qu’un “courant” circule à l’extrémité. Par contre le court-circuit se réalise facilement en
plaçant une plaque conductrice à l’extrémité. On choisit les minima car leur localisation est plus
précise.
Finalement, les quantités vitesses sont difficilement mesurables à moins d’avoir de très longues
lignes ou des instruments très sophistiqués et dispendieux. Parmi eux, le voltmètre vectoriel qui
indique la relation d’amplitude et de phase entre 2 signaux dont l’un agit comme référence ; l’analy-
seur de réseau micro-ondes qui donne les 4 paramètres Sij (i, jǫ{1, 2}). L’impédance caractéristique
du guide d’onde ηg est comparable à l’impédance d’une ligne de transmission coaxiale i.e. elle
représente le rapport entre les champs électrique et magnétique qui causent la propagation le long
de la ligne (Comme il s’agit de champs, on préfère utiliser η plutôt que Z). Encore une fois, elle est
difficile à mesurer car le guide d’onde n’est pas accessible par une paire de bornes.
Référez-vous à la section 4 des Directives concernant les travaux de laboratoire
pour produire un rapport dont le contenu respectera les attentes.

3 Projets
Projet I: Paramètres théoriques selon les modes

En partant des dimensions de la section interne du guide d’onde Lab-Volt du type WR-90,
déterminez avec graphiques si nécessaire, et pour tous les modes TM se propageant à 17, GHz :

– la fréquence de coupure fc ;
– la longueur d’onde dans le guide λg selon la fréquence (de 0 à 25 GHz) ;
– l’impédance intrinsèque transverse du guide ηgT M selon la fréquence (de 0 à 25 GHz).

Projet II: Mesure directe de la fréquence

Alimentation Rosmètre
osc. de Gunn
alim ROS

Oscillateur Affaiblisseur Cavité Détecteur


de Gunn réglable résonnante à cristal

ou affaiblisseur fixe

Figure 1 – Montage pour mesure directe de la fréquence d’une onde hyperfréquence.

À partir du montage de la figure 1 comportant le fréquence-mètre (cavité résonnante), évaluez


la fréquence de l’oscillateur Gunn Lab-Volt. Attention : fixez le fréquence-mètre avec des vis
plutôt qu’avec les brides de raccord pour ne pas les briser.
Réglez le niveau de tension de l’alimentation de l’oscillateur Gunn à 10 V et ajustez le ROS-
mètre. Faites varier lentement la fréquence de résonance (entre 10.5 et 11 GHz) de la cavité jusqu’à
ce que la puissance lue diminue. La diminution devrait être de l’ordre de 0.5 dB à 1.5 dB lorsque la
cavité est accordée. Notez la fréquence.
Évaluez la fraction de la puissance absorbée par la cavité.
Vérifiez que la fréquence de l’oscillateur dépend légèrement de la tension d’alimentation de
l’oscillateur Gunn ; recommencez pour une tension d’alimentation de 7 V.
Projet III: Longueur d’onde dans le guide

Alimentation Rosmètre
osc. de Gunn
alim ROS

Oscillateur Affaiblisseur Ligne fendue Court-circuit


de Gunn fixe de mesure fixe

Figure 2 – Montage pour mesure de la longueur d’onde dans le guide.

Le montage
  de la figure 2 génère un patron d’onde stationnaire dans le guide suivant V (d) =
2V0 sin 4πd
λg où “d” est la distance du court-circuit. L’observation du patron d’onde stationnaire
se fait par l’intermédiaire de la ligne fendue de mesure.
Placez la tension d’alimentation de l’oscillateur Gunn à 10 V. Déplacez le chariot supportant la
sonde et notez précisément la position de tous les minima du signal. Déduisez la longueur d’onde
dans le guide λg par moyennage. Il ne faut pas oublier d’ajuster la profondeur de la sonde afin
d’obtenir un niveau de signal adéquat pour le ROS-mètre (ainsi que l’accordement de la fréquence
centrale du ROS-mètre autour de 1 kHz).
De la mesure de λg et des dimensions du guide, recalculez la fréquence de la source et comparez
avec celle du projet précédent.

Projet IV: Couplage et directivité

Alimentation ROS−mètre
osc. de Gunn
alim ROS

Oscillateur Affaiblisseur Détecteur


de Gunn réglable à cristal

Figure 3 – Montage pour mesure de référence des paramètres d’un coupleur directif.

Pour mesurer les paramètres d’un coupleur directif, il faut s’assurer que les accès non utilisés
sont terminés dans une charge adaptée, évitant ainsi que les puissances réfléchies à ces accès ne
reviennent dans le circuit.
Le coupleur directif Lab-Volt 9510 possède un couplage élevé. Pour obtenir une bonne mesure, il
faut donc s’assurer d’avoir une plage dynamique plus élevée encore. C’est pourquoi, on recommande
de prendre l’affaiblisseur réglable au lieu d’un affaiblisseur fixe pour être à la limite des capacités
du ROS-mètre.
Dans un premier temps, la mesure de référence relative à la puissance incidente est obtenue
en prenant le montage de la figure 3. Le gain du ROS-mètre est au maximum et et la fréquence
centrale est bien syntonisée. Réglez la bande de l’affaiblisseur réglable pour obtenir -30 dB ; ce sera
la valeur de référence du signal incident.
Alimentation Détecteur Rosmètre
osc. de Gunn à cristal
alim ROS

Oscillateur Affaiblisseur Coupleur Charge


de Gunn réglable directif adaptée
3
1 2
4

Charge
adaptée

Figure 4 – Montage pour mesure du couplage et directivité d’un coupleur directif.

On insère alors le coupleur directif pour obtenir les autres mesures de puissance nécessaires
pour établir les rapports donnant soit le couplage, soit la directivité. Sur la figure 4, on obtient plus
spécifiquement le couplage en mesurant le niveau relatif du signal à l’accès considéré.
Avant d’obtenir la valeur de la directivité, on règle à nouveau la bande de l’affaiblisseur réglable
pour obtenir -30 dB (ou -40 dB, cela serait suffisant ici) alors que le ROS-mètre est encore à l’accès
3 ; ce sera la valeur de référence du signal dans l’accès considéré. La directivité est obtenue en
interchangeant le détecteur de cristal adapté (avec le ROS-mètre bien sûr) et la charge adaptée des
accès 3 et 4 pour mesurer le niveau relatif du signal à l’accès isolé par rapport à l’accès considéré.
Donnez les valeurs mesurées du couplage et de la directivité en dB.

Dominic Grenier
Automne 2017
Transmission des Ondes ÉlectroMagnétique GEL-3002
Département de génie électrique et de génie informatique
Automne 2017

LABORATOIRE 8
Rayonnement d’antenne

1 But
Ce laboratoire a pour objectif de mesurer quelques paramètres de rayonnement d’une antenne. Vous
aurez à :

• mesurer le gain (ou la directivité) ;

• tracer le diagramme de rayonnement ;

d’une antenne cornet.

2 Développement
L’antenne est un élément de transition entre le circuit électrique et l’espace. Elle convertit la
puissance électrique “V I” en puissance électromagnétiques “EH”, en autant que :

• le courant varie dans le temps ;

• ou que les charges subissent une accélération.

Elle peut aussi convertir de la puissance électromagnétique en puissance électrique lorsqu’elle opère
en réception. En d’autres mots, elle change l’énergie des électrons en énergie de photons ou vice-
versa.
Du point de vue circuit, l’antenne est considérée comme une charge ayant une impédance com-
plexe dont la partie réelle est constituée d’une résistance de pertes et d’une résistance de rayonne-
ment Rri . Cette dernière permet de déterminer la puissance moyenne rayonnée (ou plus simplement
émise) < Pt > connaissant le courant d’entrée Iin :
I
1 2
< Pt > = Rri Iin = < E × H > dS .
2

L’antenne, de par sa forme, a aussi la capacité de favoriser l’émission (ou la réception) d’ondes
dans certaines directions. C’est l’équivalent du filtre dans le domaine des fréquences. Le diagramme
montrant la répartition de la puissance rayonnée, s’appelle le diagramme de rayonnement. C’est
un diagramme tri-dimensionnel indiquant la variation de la densité de puissance moyenne < P >
(P = E × H, le vecteur de Poynting) selon l’angle d’observation ψ qui, dans un système de
coordonnées sphériques, correspond à θ, φ. Les mesures sont faites dans une région lointaine de
l’antenne, appelée zone de Fraunhoffer, de sorte que l’on peut assumer une onde plane car l’antenne
est utilisée pour communiquer sur des distances relativement grandes par rapport à la longueur
d’onde (et aussi, pour faciliter les calculs). Par extension, on utilise parfois l’intensité des champs E
ou H selon l’angle d’observation pour décrire un diagramme de rayonnement ; en dB, les diagrammes
seront équivalents.
Le diagramme de rayonnement exhibe un lobe principal (parfois plusieurs) là où le rayonnement
est maximal ; et des lobes secondaires dans d’autres directions. Comme il est difficile de porter en
2D une représentation 3D tout en conservant les facilité de lecture des valeurs, on préfère tracer
le diagramme de rayonnement dans deux plans perpendiculaires passant par la région du lobe
E plan E

plan H

Figure 1 – Plans d’intérêts E et H.

principal. On choisit habituellement le plan E et le plan H (E et H sont orthogonaux entre eux


pour une onde plane, et leur rapport demeure constant, égal à l’impédance intrinsèque du milieu
soit environ 120π pour le vide) i.e. les plans contenant chacun des champs en question. La figure 1
montre les plans d’intérêts avec une antenne cornet.
La fonction caractéristique de l’antenne fa (ψ) est une autre manière de décrire les capacités
de rayonnement d’une antenne selon l’angle d’observation. Elle utilise l’intensité normalisée des
champs (celui du champ électrique habituellement quoique cela est indifférent) :
E(r, ψ)
fa (ψ) = .
Emax (r)
La façon de pouvoir obtenir analytiquement l’expression des champs rayonnées, passe par le
potentiel vecteur retardé A qui lui, nécessite la connaissance de la répartition du courant (ou de la
densité de courant) sur la structure pour résoudre l’intégrale de volume :
Z Z Z
µ J ejβr ′
A = dv .
4π V′ r
Bien sûr, une antenne a symétrie parfaite, une sphère par exemple, émettrait uniformément dans
toutes les directions et serait appelée antenne isotrope. Le problème est que, en pratique, on ne peut
alimenter une sphère par une ligne de transmission tout en restant symétrique. L’antenne isotrope
ne sert donc que pour référence (et aussi, pour faciliter les calculs).
La directivité D(ψ) de l’antenne indique le rapport entre la densité de puissance retrouvée
dans la direction d’observation (ψ) à une distance donnée r, comparativement à celle qu’aurait
fournie une antenne isotrope. La densité de puissance moyenne produite par l’antenne isotrope est
équivalente à la densité moyenne de puissance moyenne < Pmoy (r) > telle que :
< Pt >
< Pmoy (r) > = .
4πr 2
En conséquence, on a pour un système de coordonnées sphériques :
< P (r, θ, φ) > 4π
D(θ, φ) = = R 2π R π .
< Pmoy (r) > f 2
a (θ, φ) sin θ dθdφ
0 0

La directivité D, stipule la directivité maximale dans la direction optimale (qui devrait être indiquée
pour plus de précisions).
Dans une lien en espace libre entre deux antennes, une partie de la puissance émise est captée
par la surface effective de l’antenne réceptrice Aerx . En effet, le densité de puissance moyenne
produite par l’antenne d’émission au niveau de l’antenne de réception située à une distance r est
équivalente à :
< Pt >
< Pr > = Dtx (ψtx ) .
4πr 2
De par le théorème de réciprocité en électromagnétique, une antenne possède la même faculté à
émettre dans une direction quelconque, qu’à recevoir de cette direction. Il existe donc un lien entre
la directivité D et la surface effective. Avec ce lien, on peut maintenant connaı̂tre le niveau de
puissance reçue < Pr > grâce à la relation de Friis :
< Pt >
< Pr > = Dtx (ψtx ) Aemrx (ψrx )
4πr 2
 
λ 2
= < Pt > Dtx (ψtx )Drx (ψrx )
4πr

car la surface effective s’exprime :


λ2
Aem = D.

L’affaiblissement total entre les signaux Lt s’exprime ainsi :
 
4πr
Lt [ dB] = 20 log −10 log Dtx − 10 log Drx
λ
| {z }
Lf s [ dB]

où Lf s est la perte de propagation des ondes dans l’espace libre entre deux radiateurs isotropes car
elle ne tient pas compte de la directivité.
La puissance du signal reçu est inversement proportionnel au carré de la distance séparant
l’antenne émettrice de l’antenne réceptrice. Pour une fréquence d’émission donnée, l’affaiblissement
total dépend uniquement de la distance séparant les deux antennes en autant que l’orientation n’est
pas modifiée, et qu’il croı̂t avec le carré de la distance.
Une manière possible de mesurer la directivité d’une antenne consiste justement à mesurer
l’affaiblissement total du signal si :

• on peut mesurer la puissance qui sera rayonnée < Pt > ;

• on possède deux antennes identiques (avec même directivité) pour mesurer, cette fois, l’affai-
blissement total à une distance r.

En fait, on obtiendra le gain de l’antenne qui est reliée à la directivité via l’efficacité de rayonnement
εrad . Le gain, au lieu d’être défini en partant de la puissance émise < Pt >, utilise la puissance
fournie à l’antenne < Pin >. Ainsi :
r
4πr < Pt >
D ≈ .
λ < Pr >
Pour des antennes à ouverture, comme c’est le cas ici avec les antennes cornets, le rapport entre
l’ouverture effective et l’ouverture physique Ap donne l’efficacité d’ouverture εap , habituellement
exprimée en pourcentage :
Aem
εap = 100 %.
Ap
Cette efficacité se situe généralement de 50 à 75%.
3 Projets
Projet I: Mesure de la directivité

Alimentation Rosmètre
osc. de Gunn
alim ROS

Oscillateur Affaiblisseur Détecteur


de Gunn fixe à cristal

Figure 2 – Montage pour mesure de référence de la puissance fournie.

Attention :
Par mesure de sécurité, ne regardez pas directement à l’intérieur des guides d’onde ou des
antennes cornets lorsque l’oscillateur de Gunn est sous tension. Éteignez entre les mesures pour
une plus grande assurance.
Mesurez d’abord la puissance fournie à l’antenne en connectant directement le détecteur à
crystal et le ROS-mètre à la sortie de l’oscillateur de Gunn avec l’atténuateur variable comme
sur la figure 2. Réglez le niveau de tension de l’alimentation de l’oscillateur de Gunn pour un
rendement optimal, procédez à la syntonisation du ROS-mètre, et ajustez l’atténuation pour un
signal maximum tout en restant dans la région quadratique du ROS-mètre.

Alimentation Rosmètre
osc. de Gunn
alim ROS

Oscillateur Affaiblisseur Antenne Antenne Détecteur


de Gunn fixe cornet cornet à cristal

Indicateur
d’azimut
0
270 90
180

Figure 3 – Montage pour mesurer l’affaiblissement du signal selon la distance.

Insérez les antennes cornets pour effectuez le montage de la figure 3 en utilisant les longs
supports de guide d’onde ainsi que l’indicateur d’azimut d’antenne. Réglez les supports de manière
à ce que le centre de chacune des antennes soit à plus de 30 cm de la surface de travail et qu’ils
soient bien vis-à-vis l’un de l’autre. Tentez d’éliminer autant que possible, les réflexions causées par
des obstacles environnants (vous en faites partis) ; placez de l’absorbant micro-onde au besoin ou
éloignez tout objet métallique. Idéalement, les mesures devraient être prises dans une chambre dite
anéchoı̈dale (i.e. sans écho).
Placez les antennes à une distance r de 60 cm et notez la puissance reçue. Calculez la valeur de
la directivité connaissant le rapport de la puissance reçue à celle fournie tout en sachant que les
antennes sont identiques.
Déduisez l’efficacité d’ouverture εap .
Intercalez la ligne fendue de mesure entre l’affaiblisseur réglable et l’antenne émettrice. Mesurez
le SW R pour voir jusqu’à quel point l’antenne cornet est bien adapté. Retirez complètement le
cornet pour fin de comparaison.
Mesurez la puissance reçue si une antenne est placée en polarisation verticale (champ E vertical)
et l’autre, en polarisation horizontale (champ E horizontal) par rapport au cas ou les deux antennes
sont verticales. Expliquez.

Projet II: Affaiblissement total

Vous avez maintenant à tracer la courbe de l’affaiblissement total en fonction de la distance


entre les antennes dans un milieu qui sera considéré comme espace libre.
Placez les antennes à une distance initiale r0 de 40 cm. Notez la puissance reçue en dB. Par
bonds successifs de 10 cm, augmentez la distance entre les antennes jusqu’à 120 cm et plus si vous le
pouvez. Encore ici, cherchez à éliminer les réflexions. Faites le graphique de l’affaiblissement total
en dB sur échelle linéaire (les dB sont déjà des unités logarithmiques) en fonction de la distance
sur échelle logarithmique.

Projet III: Diagramme de rayonnement

La dernière partie de ce laboratoire consiste à obtenir le diagramme de rayonnement de l’an-


tenne. Pour ce faire, utilisez le même montage que dans les projets précédents et réglez l’indicateur
d’azimut à 0◦ .
Après avoir aligné les deux antennes, ajustez la bande de l’affaiblisseur réglable pour avoir une
lecture de référence. En faisant varier la position angulaire de l’antenne placée sur l’indicateur
d’azimut de 0 à 90◦ (symétrique dans l’autre sens), mesurez l’écart entre la puissance reçue à cette
position et celle obtenue comme référence. Cette dernière devrait être la plus élevée de toutes les
lectures car le lobe principal pointe dans la direction perpendiculaire au plan d’ouverture. Dans le
cas contraire, l’alignement n’étais pas bon ou il y avait présence de réflexions. Utilisez des bonds
variables selon la variation de l’intensité du signal capté.
Tracez le diagramme de rayonnement normalisé dans le plan H. Placez les antennes dans l’autre
polarisation et tracez à nouveau le diagramme de rayonnement normalisé, cette fois dans le plan
E.

Dominic Grenier
Automne 2017

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