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D. Caffin
M. Lichtenberg
X. Oudot
Table des matières
Chapitre 1. Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Exercices 5 – Corrigés 9
Chapitre 5. Convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Exercices 72 – Corrigés 75
1
Table des matières
Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 445
2
CO
U
RS
Groupes
1
Chapitre
Sous-groupes
É Pour montrer que H est un sous-groupe de G :
• vérifiez bien que H ⊂ G ;
• puis démontrez que H = 6 ∅ ; le plus simple est souvent de montrer qu’il
contient le neutre de G ;
• enfin, démontrez séparément que H est stable par la loi de G et qu’il
contient les symétriques de tous ses éléments, ou bien globalement que
∀(x , y ) ∈ H 2 , x ∗ y −1 ∈ H .
É Vous pouvez aussi montrer que :
• H est l’intersection d’une famille de sous-groupes de G ;
• H est le sous-groupe engendré par une partie de G ;
• H est l’image directe ou réciproque d’un sous-groupe par un morphisme
de groupes (en particulier, l’image ou le noyau de ce morphisme), voir
ci-après.
3
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes
Morphismes de groupes
É Si (G , ∗) et (G 0 , ◦) sont deux groupes, un morphisme de (G , ∗) dans (G 0 , ◦) est
une application f de G dans G 0 telle que :
∀(x , y ) ∈ G × G 0 , f (x ∗ y ) = f (x ) ◦ f (y ).
É Si e et e sont les neutres respectifs de G et G 0 , f (e ) = e 0 ;
0
Théorème de Lagrange
Dans un groupe fini :
• l’ordre d’un sous-groupe divise l’ordre du groupe ;
• l’ordre d’un élément divise l’ordre du groupe.
4
Exercices
Groupes
Exercices guidés
Exercices d’application
Exercice 1
Sur l’ensemble G =] − 1, 1[, on définit la loi ∗ par : ∀(a , b ) ∈ G 2 , a ∗ b = a + b .
1+ab
1) Montrer que (G , ∗) est un groupe abélien. L’ensemble [0, 1[ est-il un sous-groupe
de (G , ∗) ?
P (a )
2) Montrer que pour tout n ∈ N∗ et tout a ∈ G , a (n ) = a ∗ a ∗ · · · ∗ a = n , où Pn
Qn (a )
et Qn sont des polynômes vérifiant la relation Pn + Qn = (1 + X ) . Expliciter ces
n
S
polynômes.
CE
CI
ER
5
EX
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes
Exercice 2
Soit p un nombre premier. L’objet de cet exercice est de répertorier les groupes finis à
2p éléments. Soit G un tel groupe. On notera la loi multiplicativement et e le neutre
de G .
1) Donner les ordres possibles d’un élément de G différent de e .
2) Donner un exemple de groupe cyclique G d’ordre 2p , en précisant l’ordre de
chacun des éléments.
3) Dans cette question, on suppose que G n’est pas cyclique.
a) Montrer que G possède au moins un sous-groupe cyclique d’ordre p .
b) Montrer que si p > 2, G contient au plus un sous-groupe cyclique d’ordre p .
c) Décrire alors G .
4) Donner un exemple d’un groupe non cyclique G d’ordre 2p , en précisant l’ordre
de chacun de ses éléments.
Exercice 3
Soit G un groupe fini d’ordre n.
1) On suppose que G est cyclique.
a) Montrer que tout sous-groupe de G est cyclique.
b) Montrer que pour tout diviseur d de n dans N, il existe un et un seul sous-
groupe de G d’ordre d .
2) Pour tout diviseur d de n, on désigne par c (d ) le nombre de sous-groupes
cycliques d’ordre d de G et pour tout entier k ∈ N∗ , on désigne par ϕ(k ) le
nombre d’entiers entre 1 et k , premiers avec k (indicatrice d’Euler de k ).
a) Montrer que si H est un sous-groupe cyclique d’ordre d de G , le nombre
de ses éléments générateurs est ϕ(d ).
X
b) Démontrer alors la relation : n = c (d )ϕ(d ).
d |n
(La somme est étendue à tous les diviseurs de n.)
3) En déduire que : X
∀n ∈ N∗ , n = ϕ(d ).
d |n
4) Montrer que si le groupe G possède, pour tout diviseur d de n, au plus un
sous-groupe cyclique d’ordre d , alors G est cyclique.
Exercice 4
Soit G un groupe de cardinal n, d’élément neutre e , et p un diviseur premier de n. On
veut montrer que G possède au moins un élément d’ordre p (théorème dû à Augustin
Cauchy).
On désigne par E l’ensemble des p -uplets d’éléments de G dont le produit est e :
E = { (x1 , . . . , xp ) ∈ G p , x1 · · · xp = e }.
1) Montrer que CardE = n p −1 .
6
Chapitre 1 – Groupes
Exercice 5
Soit G = {x1 , x2 , . . . , xn } un groupe fini d’ordre n. Pour tout i ∈ ¹1, nº, on considère
l’application fi de G dans G définie par :
∀x ∈ G , fi (x ) = xi x .
1) Montrer que, pour tout i ∈ ¹1, nº, il existe une permutation σi appartenant au
groupe symétrique Sn telle que : ∀k ∈ ¹1, nº, fi (xk ) = xσi (k ) .
2) Montrer que l’application ϕ de G dans Sn définie par :
∀i ∈ ¹1, nº, ϕ(xi ) = σi
est un morphisme de groupes et qu’il est injectif.
3) En déduire que G est isomorphe à un sous-groupe de Sn .
Ce résultat est connu sous le nom de théorème de Cayley.
4) Exemples : Trouver des groupes de permutations isomorphes aux groupes sui-
vants :
a) G = Z/4Z; b) G = (Z/2Z) × (Z/2Z).
Exercice 6
Soit G un groupe. Dans tout l’exercice, on notera la loi multiplicativement et e le
neutre de G . On pose Z (G ) = {x ∈ G , ∀z ∈ G , x z = z x } . Autrement dit, Z (G ) est
l’ensemble des éléments de G qui commutent avec tous les éléments de G . Z (G ) est
appelé le centre de G .
1) Montrer que Z (G ) est un sous-groupe de G .
2) Que dire de G quand Z (G ) = G ? La réciproque est-elle vraie ?
3) Pour tout x ∈ G , on pose Sx = {z ∈ G , x z = z x }.
Sx est appelé le centralisateur de x .
a) Montrer que Sx est un sous-groupe de G .
b) Prouver que Sx = G si et seulement si x ∈ Z (G ).
4) On définit sur G la relation R par ∀(x , y ) ∈ G 2 , x R y si et seulement si il existe
z ∈ G , tel que : y = z x z −1 .
a) Prouver que R est une relation d’équivalence sur G .
b) Déterminer la classe C x d’un élément x de G .
c) Donner la classe de tout élément de Z (G ).
S
7
EX
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes
Exercice 7
Soit p un nombre premier et G un groupe d’ordre p 2 . Dans tout l’exercice, on notera
la loi multiplicativement et e le neutre des groupes considérés. On veut prouver que
G est abélien.
1) Conclure quand G est cyclique.
Dans la suite, on suppose que G n’est pas cyclique.
2) Montrer qu’il existe p + 1 sous-groupes H1 , H2 , . . . , Hp , Hp +1 de G , d’ordre p , tels
+1
pS
que G = Hi et pour tout (i , j ) ∈ ¹1, p + 1º tel que i 6= j , on a Hi ∩ H j = {e }.
i =1
3) À l’aide de l’exercice 6, montrer que G contient au moins un élément différent
de e qui commute avec tous les éléments de G .
4) On suppose qu’il existe x1 ∈ G tel que x1 ∈ / Z (G ).
a) Justifier qu’il existe x0 ∈ Z (G ) tel que Z (G ) =<x0>.
b) On pose pour tout k ∈ ¹1, p º, xk = x0k −1 x1 . Montrer que pour tout n ∈ N∗ ,
n (k −1)
xkn = x0 x1n .
p
c) Prouver que G = <xi >.
S
i =0
d) Trouver une contradiction et conclure quand G n’est pas cyclique.
8
Corrigés
Groupes
Exercice A
1) Soit α ∈ R. L’ensemble αZ est non vide (il contient α). Soit (x , x 0 ) ∈ (αZ)2 . Il existe
(n, n 0 ) ∈ Z2 tel que x = nα et x 0 = n 0 α. Alors : x − x 0 = nα − n 0 α = (n − n 0 )α ∈ αZ. Donc
(αZ, +) est un sous-groupe de (R, +).
2) Soit G un sous-groupe de (R, +). Il contient nécessairement l’élément neutre de
(R, +), c’est-à-dire 0, donc G 6= ∅. Soit x0 ∈ G . Commençons par prouver par récurrence
que pour tout n ∈ N, n x0 ∈ G .
• 0x0 = 0 ∈ G , donc la propriété est vraie pour n = 0.
• Soit n ∈ N tel que n x0 ∈ G ; alors : (n + 1)x0 = n x0 + x0 ∈ G : la propriété est vraie
pour n + 1.
La récurrence est établie ; on a donc bien : ∀n ∈ N, n x0 ∈ G . Alors, pour tout n ∈ Z :
• si n ¾ 0, n ∈ N, donc n x0 ∈ G ;
• si n < 0, −n ∈ N, donc (−n )x0 ∈ G . Or n x0 = −(−n )x0 ∈ G .
Ainsi : ∀n ∈ Z, n x0 ∈ G , c’est-à-dire x0 Z ⊂ G .
3) Si G =
6 {0}, alors il existe x ∈ G tel que x 6= 0.
• Si x > 0, alors x ∈ G ∩ R∗+ .
• Si x < 0, alors −x > 0 et −x ∈ G , donc −x ∈ G ∩ R∗+ .
Dans les deux cas, on a trouvé un élément de G ∩ R∗+ , qui est donc non vide.
Alors, G ∩ R∗+ est une partie non vide de R, minorée par 0 : elle admet donc une borne
inférieure α ¾ 0.
4) On suppose α > 0.
a) Comme α est un minorant de G ∩ R∗+ , pour tout x ∈ G ∩ R∗+ , α ¶ x .
Comme α est le plus grand des minorants de G ∩ R∗+ , 2α n’en est pas un. Il existe donc
x0 ∈ G ∩ R∗+ tel que x0 < 2α. Alors x0 est un élément de G tel que α ¶ x0 < 2α.
b) Si x0 > α, ce n’est pas un minorant de G ∩ R∗+ , donc il existe x1 ∈ G ∩ R∗+ tel que
α ¶ x1 < x0 < 2α. Alors, 0 < x0 − x1 < α. Or, puisque G est un groupe, x0 − x1 ∈ G et
même x0 − x1 ∈ G ∩ R∗+ , ce qui contredit le fait que α minore G ∩ R∗+ . Donc x0 = α et
par conséquent, α ∈ G .
c) Comme α ∈ G , nous savons déjà, d’après la question 2, que αZ ⊂ G .
Il reste à prouver l’inclusion réciproque. Soit x ∈ G . Posons n = E α x . On a alors :
n¶α x < n + 1, d’où nα ¶ x < nα + α et 0 ¶ x − nα < α. On sait que x ∈ G et nα ∈ G ,
donc x − nα ∈ G et même x − nα ∈ G ∩ R+ . Mais, comme x − nα est strictement
inférieur à α, x − nα ∈ / G ∩ R∗+ . La seule possibilité est x − nα = 0, donc x = nα ∈ αZ.
ÉS
IG
RR
9
CO
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes
Exercice 1
1) Pour tout (a , b ) ∈] − 1, 1[, |a b | < 1, donc 1 + a b =
6 0 : a ∗ b est bien défini. De plus :
2
a +b (a + b ) − (1 + a b )
2 2
a + b − 1 − a 2b 2
2 2
(1 − a 2 )(1 − b 2 )
−1= = = − < 0.
1+ab (1 + a b )2 (1 + a b )2 (1 + a b )2
Donc (a ∗ b )2 < 1, c’est-à-dire a ∗ b ∈] − 1, 1[. L’application (a , b ) p→a ∗ b est bien une
loi de composition interne dans G .
Il est immédiat que pour tout (a , b ) ∈ G 2 , a ∗ b = b ∗ a : la loi ∗ est commutative.
Montrons qu’elle est associative : soit (a , b , c ) ∈ G 3 .
a +b +c
a +b +c +abc
(a ∗ b ) ∗ c = 1 + a b = .
1+ a +b c 1+ab +ac +bc
1+ab
a + b +c
a ∗ (b ∗ c ) = 1+bc = a +b +c +abc .
1+a b +c 1+ab +ac +bc
1+bc
10
Chapitre 1 – Groupes
D’où : Pn = 2 1 (1 + X )n − (1 − X )n et Q = 1 (1 + X )n + (1 − X )n .
n 2
3) Pour tout (x , y ) ∈ R2 :
sh(x + y ) shx chy + chx shy thx + thy
th(x + y ) = = = = thx ∗ thy .
ch(x + y ) chx chy + shx shy 1 + thx thy
Donc l’application x p→ thx est un morphisme du groupe (R, +) vers le groupe (G , ∗).
Comme cette application est continue et strictement croissante sur R, tend vers −1
en −∞ et 1 en +∞, elle est bijective de R dans ] − 1, 1[ : c’est un isomorphisme.
4) Pour tout n ∈ N∗ et tout x ∈ R :
Pn ( thx )
th(n x ) = th(x + x + · · · + x ) = thx ∗ thx ∗ · · · ∗ thx = ( thx )(n) = .
Qn ( thx )
(1 + thx )n − (1 − thx )n
Soit : th(n x ) = .
(1 + thx )n + (1 − thx )n
ÉS
IG
RR
11
CO
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes
Exercice 2
1) L’ordre d’un élément de G différent de e est un diviseur supérieur ou égal à 2 du
cardinal de G , soit ici 2p . Donc, les ordres possibles d’un élément de G différent de e
sont 2, p et 2p .
2) L’ensemble G des racines (2p )-ièmes complexes de l’unité est un groupe cyclique
2k π kπ
d’ordre 2p . Posons pour tout k ∈ ¹0, 2p − 1º, ωk = ei 2p = ei p . Il est clair que pour tout
2p
k ∈ ¹1, 2p − 1º, ωk = 1 et on a :
p pkπ
ωk = 1 ⇔ p = k π ≡ 0 mod 2π, soit k est pair.
Ainsi, ωp est d’ordre 2, ωk est d’ordre p quand k est pair et d’ordre 2p quand k est
impair et différent de p .
3) Remarquons que G n’est pas cyclique, donc ne contient aucun élément d’ordre
2p . Ainsi, tout élément de G différent de e est d’ordre 2 ou p .
a) Si p = 2 , alors tout élément est d’ordre 2.
Si p > 2, supposons que G ne contienne pas de sous-groupe cyclique d’ordre p . Alors,
aucun élément n’est d’ordre p , donc tous les éléments de G sont d’ordre 2 (c’est-à-dire
leur propre symétrique). Soit alors x1 et x2 deux éléments de G distincts et différents
de e . On a :
• x1 x2 = e ⇒ x2 = x12 x2 = x1 (x1 x2 ) = x1 , ce qui est absurde, donc x1 x2 6= e ;
• x1 x2 = x1 ⇒ x2 = e , ce qui est absurde, donc x1 x2 6= x2 .
Or, x1 x2 = (x1 x2 )−1 = x2−1 x1−1 = x2 x1 , donc x1 et x2 commutent.
Alors, H = e , x1 , x2 , x1 x2 est stable par la loi de G , et comme chaque élément est son
propre inverse, H est un sous-groupe de G d’ordre 4. Ceci est absurde car 4 ne divise
pas 2p .
Ainsi, G contient au moins un sous-groupe cyclique d’ordre p .
Remarque : nous avons démontré ici un cas particulier du théorème de Cauchy qui
énonce que dans tout groupe fini de cardinal n, pour tout diviseur premier p de n, il
existe au moins un élément d’ordre p , donc un sous-groupe cyclique d’ordre p . Nous
démontrerons ce théorème dans l’exercice 4, plus loin dans ce chapitre.
b) Supposons que G contienne deux sous-groupes cycliques d’ordre p distincts :
H1 =< x1 > et H2 =< x2 >.
Comme p est premier, tout élément de H1 (resp. H2 ) différent de e engendre H1 (resp.
H2 ). Alors, s’il existe x ∈ H1 ∩ H2 tel que x 6= e , on a H1 = H2 =< x >, ce qui est
absurde. Ainsi, H1 ∩ H2 = {e } et H1 ∪ H2 contient 2p − 1 éléments de G . Soit x3 le
dernier élément de G , autrement dit, celui qui n’appartient ni à H1 , ni à H2 . Cet élément
est nécessairement d’ordre 2. Que penser de x1 x3 et x3 x1 ? Ces deux éléments sont
distincts de x3 (sinon, on aurait x1 = e ) et différents de toute puissance de x1 (sinon
x3 serait lui-même une puissance de x1 , donc appartiendrait à H1 ). Ainsi, ces deux
éléments sont dans H2 et donc (x1 x3 )(x3 x1 ) ∈ H2 . Or :
(x1 x3 )(x3 x1 ) = x1 x32 x1 = x12 ∈ H2 .
Ainsi, x12 = e , ce qui est absurde, car p > 2 et x1 est d’ordre p . Finalement, si p > 2 , G
contient au plus un sous-groupe cyclique d’ordre p .
12
Chapitre 1 – Groupes
Exercice 3
1) Soit G un groupe cyclique d’ordre n.
a) Soit g un élément générateur de G et H un sous-groupe de G . Considérons
l’ensemble K = {k ∈ Z, g k ∈ H }. Il est non vide, puisqu’il contient 0, stable par
addition : si (g k , g k ) ∈ H 2 , g k +k = g k g k ∈ H et il contient les opposés de ses éléments :
0 0 0
13
CO
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes
Exercice 4
1) Un élément de E est entièrement déterminé par les p − 1 éléments x1 , . . . , xp −1
que l’on peut choisir librement ; le dernier sera donné par xp = xp−1−1 . . . x1−1 . On en
déduit : CardE = n p −1 .
2) On considère l’application σ de E dans E définie par : σ(x1 , . . . , xp ) = (x2 , . . . , xp , x1 ).
a) Si (x1 , x2 , . . . , xp ) ∈ E , x1 x2 · · · xp = e , donc x2 · · · xp = x1−1 et x2 · · · xp x1 = e ,
ce qui signifie que (x2 , . . . , xp , x1 ) = σ(x1 , x2 , . . . , xp ) ∈ E : σ est une application de
E dans E . Tout élément (x1 , . . . , xp ) de E possède un antécédent unique par σ, qui est
(xp , x1 , . . . , xp −1 ) ; donc σ est une bijection. En répétant σ p fois, on revient au point
de départ : σp = IdE .
b) Soit (x1 , . . . , xp ) ∈ E ; l’ensemble H des entiers k tels que σk (x1 , . . . , xp ) = (x1 , . . . , xp )
est un sous-groupe de Z. Comme r est le plus petit élément strictement positif de H ,
on a H = r Z. Comme σp = IdE , p ∈ H , donc p est un multiple de r , et comme il est
premier, r = 1 ou p .
14
Chapitre 1 – Groupes
Exercice 5
1) Soit i ∈ ¹1, nº. L’application fi est injective ; en effet, pour tout (x , x 0 ) ∈ G 2 , l’éga-
lité fi (x ) = fi (x 0 ) implique xi x = xi x 0 , d’où x = x 0 . Comme il s’agit d’une injection
d’un ensemble fini dans lui-même, fi est bijective. Pour tout k ∈ ¹1, nº, il existe donc
k 0 ∈ ¹1, nº tel que fi (xk ) = xk 0 et l’application k p→k 0 est une bijection de ¹1, nº dans
lui-même, c’est-à-dire un élément du groupe symétrique Sn , que nous noterons σi .
Ainsi :
∀i ∈ ¹1, nº, ∀k ∈ ¹1, nº, fi (xk ) = xσi (k ) .
Attention : l’application fi n’est pas un morphisme de G dans G !
2) Pour tout (i , j ) ∈ ¹1, nº2 , soit h ∈ ¹1, nº tel que xh = xi x j . Alors :
∀k ∈ ¹1, nº, fi ◦ f j (xk ) = fi x j xk = xi x j xk = fh (xk ) = xσh (k ) .
Mais aussi :
fi ◦ f j (xk ) = fi xσ j (k ) = xσi ◦σ j (k ) .
D’où σh = σi ◦σ j , c’est-à-dire ϕ(xh ) = ϕ(xi )◦ϕ(x j ), ou encore : ϕ(xi x j ) = ϕ(xi )◦ϕ(x j ).
Donc ϕ est un morphisme du groupe G dans le groupe symétrique Sn .
Le noyau de ϕ est l’ensemble des éléments xi de G tels que ϕ(xi ) = σi = id¹1,n º , c’est-à-
dire tels que pour tout k ∈ ¹1, nº, fi (xk ) = xk , soit fi = idG et xi = e . Donc Ker ϕ = {e } :
le morphisme ϕ est injectif.
3) ϕ induit un morphisme bijectif de G dans ϕ(G ), qui est un sous-groupe de Sn .
On obtient le théorème de Cayley : tout groupe fini d’ordre n est isomorphe à un
sous-groupe du groupe symétrique Sn .
4) a) Z/4Z est cyclique. Il suffit de trouver un sous-groupe cyclique d’ordre 4 de
S4 , par exemple celui qui est engendré par un cycle de longueur 4, donc d’ordre 4 :
1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4
, , , .
1 2 3 4 2 3 4 1 3 4 1 2 4 1 2 3
• • • • • • • •
b) G = (Z/2Z) × (Z/2Z) = {(0, 0), (1, 0), (0, 1), (1, 1)} = {x1 , x2 , x3 , x4 }.
En reprenant les notations des questions précédentes et en calculant chaque applica-
ÉS
IG
RR
15
CO
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes
Exercice 6
1) Il est clair que e ∈ Z (G ), donc Z (G ) n’est pas vide. ∀(x , x 0 ) ∈ Z (G )2 , on a pour tout
z ∈ G , x z = z x et x 0 z = z x 0 . La première égalité se réécrit x −1 x z x −1 = x −1 z x x −1 , soit
z x −1 = x −1 z . Alors, z x −1 x 0 = x −1 z x 0 = x −1 x 0 z et donc x −1 x 0 ∈ Z (G ). Ainsi, Z (G ) est
un sous-groupe de G .
2) Si Z (G ) = G , alors pour tout x ∈ G , x ∈ Z (G ), donc x commute avec tous les
éléments de G . Autrement dit, tout x de G commute avec tous les éléments de G ,
donc G est abélien.
Réciproquement, il est clair que si G est abélien, alors tout élément de G est dans le
centre, soit Z (G ) = G .
Ainsi, Z (G ) = G si et seulement si G est un groupe abélien.
3) a) Il est clair que e ∈ Sx , donc Sx n’est pas vide. De plus, ∀(z , z 0 ) ∈ Sx2 , on a
x z = z x (donc z −1 x = x z −1 ) et x z 0 = z 0 x . Alors, z −1 z 0 x = z −1 x z 0 = x z −1 z 0 et donc
z −1 z 0 ∈ Sx . Ainsi, Sx est un sous-groupe de G .
b) Sx est l’ensemble des éléments de G qui commutent avec x , donc Sx = G si et
seulement si tous les éléments de G commutent avec x , autrement dit, si et seulement
si x ∈ Z (G ).
4) a) On veut montrer que R est réflexive, symétrique et transitive.
• Il est clair que pour tout x ∈ G , x = e x e −1 , donc x R x . Ainsi, R est réflexive.
• Soit (x , y ) ∈ G 2 tel que x R y . Il existe z ∈ G , tel que 1 y = z x z −1 . Alors, z −1 y z = x ,
soit x = z −1 y (z −1 )−1 et donc y R x . Ainsi, R est symétrique.
• Soit (x , y , z ) ∈ G 3 tel que x R y et y R z . Alors, il existe (t , t 0 ) ∈ G 2 tel que y = t x t −1
et z = t 0 y t 0−1 . On a alors, z = t 0 (t x t −1 )t 0−1 = (t 0 t )x (t 0 t )−1 et donc x R z . Ainsi, R est
transitive.
En définitive, R est bien une relation d’équivalence sur G .
b) Soit x ∈ G . On a :
C x = {y ∈ G , x R y } = {y ∈ G , ∃z ∈ G , y = z x z −1 },
soit C x = {z x z −1 , z ∈ G }.
c) Soit x ∈ Z (G ). Pour tout z ∈ G , z x = x z , donc C x = {x z z −1 , z ∈ G } = {x }. Ainsi,
la classe de tout élément x de Z (G ) est le singleton {x }.
5) a) Soit x ∈ G . Soit f l’application de G dans G qui à tout z de G associe z x z −1 .
On a alors :
• pour tout y ∈ f (G ) tel que y = f (z ), on a pour tout t ∈ G :
t ∈ f −1 {y } ⇔ f (t ) = y = f (z ) ⇔ z x z −1 = t x t −1 ⇔ x z −1 t = z −1 t x
⇔ z −1 t ∈ Sx ⇔ t ∈ z Sx .
16
Chapitre 1 – Groupes
Ceci prouve que pour tout y ∈ f (G ), tel que y = f (z ), on a f −1 {y } = z Sx . De plus,
comme z t = z t 0 si et seulement si t = t 0 , on a Card f −1 {y } = CardSx ;
• pour tout y ∈ G , y ∈ f (G ) ⇔ ∃z ∈ G , y = f (z ) = z x z −1 ⇔ y ∈ C x . Donc,
f (G ) = C x .
On a alors G = f −1 (G ) =
S −1
f {y } . Cette union étant disjointe, on obtient :
y ∈C x
X X
CardG = Card f −1 {y } = CardSx = CardC x ×CardSx .
y ∈C x y ∈C x
Exercice 7
1) Si G est cyclique, le résultat est immédiat car tout groupe cyclique est abélien.
2) Le seul diviseur non trivial de p 2 est p , donc tout sous-groupe non trivial de G
est d’ordre p et tout élément de G différent de e est d’ordre p (il en existe, puisque
p 2 ¾ 4). Appelons N le nombre de sous-groupes de G d’ordre p et H1 , H2 , . . . , HN ces
N
sous-groupes et posons H =
S
Hi . Il est clair que H ⊂ G . De plus, pour tout x ∈ G ,
i =1
x ∈<x >, où <x > est un sous-groupe d’ordre p , donc x ∈ H . Ceci prouve que G ⊂ H et
ainsi, G = H . Par ailleurs, pour tout (i , j ) ∈ ¹1, N + 1º2 tel que i =
6 j , soit x ∈ Hi ∩ H j . Si
x est différent de e , il est d’ordre p et on a immédiatement Hi = H j =<x >, ce qui est
absurde, puisque les Hk sont distincts deux à deux. Ainsi, Hi ∩ H j = {e }. Enfin :
N
[ N
X N
X
(p − 1) = 1 + N (p − 1) = p 2 ,
CardG = Card Hi = 1 + Card Hi \{e } = 1 +
i =1 i =1 i =1
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CO
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes
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VUIBERT
MATHS
MP/MP*
MÉTHODES•EXERCICES•PROBLÈMES
SOMMAIRE
1. Groupes – 2. Anneaux et corps – 3. Éléments propres d’un endomorphisme ou
d’une matrice carrée – 4. Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
– 5. Convexité – 6. Espaces vectoriels normés – 7. Topologie des espaces vectoriels
normés – 8. Espaces préhilbertiens réels – 9. Endomorphismes des espaces euclidiens –
10. Séries numériques et vectorielles – 11. Familles sommables de nombres complexes
– 12. Suites et séries de fonctions – 13. Séries entières – 14. Fonctions vectorielles.
Arcs paramétrés – 15. Intégration sur un intervalle quelconque – 16. Probabilités sur
un univers au plus dénombrable – 17. Variables aléatoires discrètes – 18. Équations
différentielles linéaires – 19. Calcul différentiel – 20. Problèmes d’algèbre, géométrie et
probabilités – 21. Problèmes d’analyse.
Les auteurs :
David Caffin est professeur en classes préparatoires scientifiques au lycée Fénelon
Sainte-Marie à Paris.
Marc Lichtenberg est professeur en classes préparatoires scientifiques au lycée Fénelon
Sainte-Marie à Paris.
Xavier Oudot est professeur de chaire supérieure de mathématiques.
ISBN : 978-2-311-40361-9
www. .fr