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VUIBERT

MÉTHODES•EXERCICES•PROBLÈMES

MATHS MP/MP*

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D. Caffin
M. Lichtenberg
X. Oudot
Table des matières

Chapitre 1. Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Exercices 5 – Corrigés 9

Chapitre 2. Anneaux et corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19


Exercices 21 – Corrigés 24

Chapitre 3. Éléments propres d’un endomorphisme ou d’une matrice carrée . . . 33


Exercices 35 – Corrigés 38

Chapitre 4. Réduction des endomorphismes et des matrices carrées . . . . . . . . . 51


Exercices 53 – Corrigés 56

Chapitre 5. Convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Exercices 72 – Corrigés 75

Chapitre 6. Espaces vectoriels normés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83


Exercices 85 – Corrigés 87

Chapitre 7. Topologie des espaces vectoriels normés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95


Exercices 98 – Corrigés 101

Chapitre 8. Espaces préhilbertiens réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111


Exercices 113 – Corrigés 117

Chapitre 9. Endomorphismes des espaces euclidiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129


Exercices 132 – Corrigés 135

Chapitre 10. Séries numériques et vectorielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145


Exercices 147 – Corrigés 150

Chapitre 11. Familles sommables de nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . 161


Exercices 164 – Corrigés 166

Chapitre 12. Suites et séries de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173


Exercices 176 – Corrigés 180

Chapitre 13. Séries entières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197


Exercices 199 – Corrigés 204

Chapitre 14. Fonctions vectorielles Arcs paramétrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225


Exercices 227 – Corrigés 231

1
Table des matières

Chapitre 15. Intégration sur un intervalle quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249


Exercices 253 – Corrigés 258

Chapitre 16. Probabilités sur un univers au plus dénombrable . . . . . . . . . . . . . 279


Exercices 281 – Corrigés 286

Chapitre 17. Variables aléatoires discrètes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299


Exercices 303 – Corrigés 307

Chapitre 18. Équations différentielles linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325


Exercices 327 – Corrigés 330

Chapitre 19. Calcul différentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 347


Exercices 348 – Corrigés 351

Chapitre 20. Problèmes d’algèbre, géométrie et probabilités . . . . . . . . . . . . . . 359


Problèmes 359 – Corrigés 376

Chapitre 21. Problèmes d’analyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 409


Problèmes 409 – Corrigés 419

Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 445

2
CO
U
RS
Groupes
1
Chapitre

Rappels de cours et méthodes


Groupes
É Pour montrer qu’un ensemble E muni d’une loi de composition interne ∗ est
un groupe :
• s’il s’agit d’une loi nouvelle, que l’on vient de définir, démontrez qu’elle
est associative, qu’elle admet un élément neutre et que tout élément de E
possède un symétrique dans E ;
• si ∗ est la loi d’un groupe connu G contenant E , démontrez que E est un
sous-groupe de G (voir ci-après).
É Dans une égalité entre éléments d’un groupe, vous pouvez simplifier, à droite
ou à gauche, par un même élément x (ce qui revient à multiplier par x −1 ).

Sous-groupes
É Pour montrer que H est un sous-groupe de G :
• vérifiez bien que H ⊂ G ;
• puis démontrez que H = 6 ∅ ; le plus simple est souvent de montrer qu’il
contient le neutre de G ;
• enfin, démontrez séparément que H est stable par la loi de G et qu’il
contient les symétriques de tous ses éléments, ou bien globalement que
∀(x , y ) ∈ H 2 , x ∗ y −1 ∈ H .
É Vous pouvez aussi montrer que :
• H est l’intersection d’une famille de sous-groupes de G ;
• H est le sous-groupe engendré par une partie de G ;
• H est l’image directe ou réciproque d’un sous-groupe par un morphisme
de groupes (en particulier, l’image ou le noyau de ce morphisme), voir
ci-après.

3
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes

Morphismes de groupes
É Si (G , ∗) et (G 0 , ◦) sont deux groupes, un morphisme de (G , ∗) dans (G 0 , ◦) est
une application f de G dans G 0 telle que :
∀(x , y ) ∈ G × G 0 , f (x ∗ y ) = f (x ) ◦ f (y ).
É Si e et e sont les neutres respectifs de G et G 0 , f (e ) = e 0 ;
0

É Pour tout x ∈ G , f (x −1 ) = f (x )−1 (ou f (−x ) = − f (x ) en notation additive).


É On appelle noyau de f l’ensemble des antécédents de e 0 : Ker f = f −1 {e 0 }.
Ker f est un sous-groupe de G .
É On appelle image de f l’ensemble des images des éléments de G : Im f = f (G ).
Im f est un sous-groupe de G 0 .
É Le morphisme f est :
• injectif si et seulement si Ker f = {e } ;
• surjectif si et seulement si Im f = G 0 .
É On appelle isomorphisme un morphisme bijectif, automorphisme d’un groupe
G un isomorphisme de G dans lui-même.

Théorème de Lagrange
Dans un groupe fini :
• l’ordre d’un sous-groupe divise l’ordre du groupe ;
• l’ordre d’un élément divise l’ordre du groupe.

Ordre d’un élément. Groupes cycliques


É Pour montrer qu’un élément a d’un groupe (noté multiplicativement) est
d’ordre p , démontrez que a p = e et que, pour tout diviseur q de p distinct de p ,
a q 6= e .
É Pour montrer qu’un groupe G d’ordre n est cyclique, vous pouvez :
• trouver un élément d’ordre n dans G ;
• trouver un isomorphisme entre Z/n Z et G ;
• conclure immédiatement si n est un nombre premier.

Sous-groupes de Z. Groupes Z/n Z


É Pour montrer qu’une partie de Z est l’ensemble des multiples d’un entier
donné, vous pouvez démontrer que c’est un sous-groupe de Z.
É Pour montrer que la classe d’un entier k modulo n est d’ordre n dans le groupe
Z/n Z, démontrez que k est premier avec n.

4
Exercices
Groupes

Exercices guidés

Exercice A Sous-groupes de (R, +)


L’objet de cet exercice est de prouver que tout sous-groupe du groupe (R, +) est soit de
la forme αZ avec α ∈ R, soit dense dans R.
1) Soit α ∈ R. Montrer que αZ (c’est-à-dire l’ensemble des réels de la forme nα où
n ∈ Z) est un sous-groupe de (R, +).
2) Soit G un sous-groupe de (R, +). Justifier que G = 6 ∅ et que : ∀x0 ∈ G , x0 Z ⊂ G .
Dans tout ce qui suit, on considère un sous-groupe G de (R, +) non réduit à {0}.
3) Montrer que G ∩ R∗+ 6= ∅ et justifier l’existence du réel α = inf(G ∩ R∗+ ), positif ou
nul.
4) Dans cette question, on suppose que α > 0.
a) Montrer qu’il existe un élément x0 de G tel que α ¶ x0 < 2α.
b) Prouver que si x0 6= α, alors il existe x1 ∈ G tel que α ¶ x1 < x0 et en déduire
que x0 = α. (On pourra considérer x0 − x1 ).
Nous venons donc de prouver que α ∈ G .
c) Montrer qu’alors G = αZ. (On pourra s’inspirer de la preuve du théorème
donnant tous les sous-groupes de (Z, +) et pour x ∈ G , poser n = E ( αx )).
5) Dans cette question, on suppose que α = 0. Soit (x , y ) ∈ R2 tel que x < y .
a) Montrer qu’il existe un élément x0 de G tel que 0 < x0 < y − x .
y
b) Montrer qu’alors il existe un entier n strictement compris entre xx et x ,
0 0
puis que G ∩]x , y [6= ∅.
c) Que peut-on en déduire pour G ?
6) Conclure : quels sont les différents types de sous-groupes de (R, +) ? Donner des
exemples.

Exercices d’application
Exercice 1
Sur l’ensemble G =] − 1, 1[, on définit la loi ∗ par : ∀(a , b ) ∈ G 2 , a ∗ b = a + b .
1+ab
1) Montrer que (G , ∗) est un groupe abélien. L’ensemble [0, 1[ est-il un sous-groupe
de (G , ∗) ?
P (a )
2) Montrer que pour tout n ∈ N∗ et tout a ∈ G , a (n ) = a ∗ a ∗ · · · ∗ a = n , où Pn
Qn (a )
et Qn sont des polynômes vérifiant la relation Pn + Qn = (1 + X ) . Expliciter ces
n
S

polynômes.
CE
CI
ER

5
EX
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes

3) Montrer que l’application th (tangente hyperbolique) réalise un isomorphisme


de (R, +) vers (G , ∗).
4) Exploiter ces résultats pour calculer th(n x ) en fonction de thx .

Exercice 2
Soit p un nombre premier. L’objet de cet exercice est de répertorier les groupes finis à
2p éléments. Soit G un tel groupe. On notera la loi multiplicativement et e le neutre
de G .
1) Donner les ordres possibles d’un élément de G différent de e .
2) Donner un exemple de groupe cyclique G d’ordre 2p , en précisant l’ordre de
chacun des éléments.
3) Dans cette question, on suppose que G n’est pas cyclique.
a) Montrer que G possède au moins un sous-groupe cyclique d’ordre p .
b) Montrer que si p > 2, G contient au plus un sous-groupe cyclique d’ordre p .
c) Décrire alors G .
4) Donner un exemple d’un groupe non cyclique G d’ordre 2p , en précisant l’ordre
de chacun de ses éléments.

Exercice 3
Soit G un groupe fini d’ordre n.
1) On suppose que G est cyclique.
a) Montrer que tout sous-groupe de G est cyclique.
b) Montrer que pour tout diviseur d de n dans N, il existe un et un seul sous-
groupe de G d’ordre d .
2) Pour tout diviseur d de n, on désigne par c (d ) le nombre de sous-groupes
cycliques d’ordre d de G et pour tout entier k ∈ N∗ , on désigne par ϕ(k ) le
nombre d’entiers entre 1 et k , premiers avec k (indicatrice d’Euler de k ).
a) Montrer que si H est un sous-groupe cyclique d’ordre d de G , le nombre
de ses éléments générateurs est ϕ(d ).
X
b) Démontrer alors la relation : n = c (d )ϕ(d ).
d |n
(La somme est étendue à tous les diviseurs de n.)
3) En déduire que : X
∀n ∈ N∗ , n = ϕ(d ).
d |n
4) Montrer que si le groupe G possède, pour tout diviseur d de n, au plus un
sous-groupe cyclique d’ordre d , alors G est cyclique.

Exercice 4
Soit G un groupe de cardinal n, d’élément neutre e , et p un diviseur premier de n. On
veut montrer que G possède au moins un élément d’ordre p (théorème dû à Augustin
Cauchy).
On désigne par E l’ensemble des p -uplets d’éléments de G dont le produit est e :
E = { (x1 , . . . , xp ) ∈ G p , x1 · · · xp = e }.
1) Montrer que CardE = n p −1 .

6
Chapitre 1 – Groupes

2) On considère l’application σ définie sur E définie par : σ(x1 , . . . , xp ) = (x2 , . . . , xp , x1 ).


a) Montrer que σ appartient au groupe des bijections de E dans E , et que
σp = IdE .
b) Soit (x1 , . . . , xp ) ∈ E ; on désigne par r le plus petit entier strictement positif
tel que σ r (x1 , . . . , xp ) = (x1 , . . . , xp ). Montrer que r = 1 ou p .
c) Montrer que r = 1 si et seulement si x1 = · · · = xp = x où x est un élément
de G d’ordre 1 ou p .
d) Montrer que le nombre d’éléments de E pour lesquels r = p est un multiple
de p .
3) On suppose que le groupe G ne possède aucun élément d’ordre p . Trouver une
contradiction et conclure.

Exercice 5
Soit G = {x1 , x2 , . . . , xn } un groupe fini d’ordre n. Pour tout i ∈ ¹1, nº, on considère
l’application fi de G dans G définie par :
∀x ∈ G , fi (x ) = xi x .
1) Montrer que, pour tout i ∈ ¹1, nº, il existe une permutation σi appartenant au
groupe symétrique Sn telle que : ∀k ∈ ¹1, nº, fi (xk ) = xσi (k ) .
2) Montrer que l’application ϕ de G dans Sn définie par :
∀i ∈ ¹1, nº, ϕ(xi ) = σi
est un morphisme de groupes et qu’il est injectif.
3) En déduire que G est isomorphe à un sous-groupe de Sn .
Ce résultat est connu sous le nom de théorème de Cayley.
4) Exemples : Trouver des groupes de permutations isomorphes aux groupes sui-
vants :
a) G = Z/4Z; b) G = (Z/2Z) × (Z/2Z).

Exercice 6
Soit G un groupe. Dans tout l’exercice, on notera la loi multiplicativement et e le
neutre de G . On pose Z (G ) = {x ∈ G , ∀z ∈ G , x z = z x } . Autrement dit, Z (G ) est
l’ensemble des éléments de G qui commutent avec tous les éléments de G . Z (G ) est
appelé le centre de G .
1) Montrer que Z (G ) est un sous-groupe de G .
2) Que dire de G quand Z (G ) = G ? La réciproque est-elle vraie ?
3) Pour tout x ∈ G , on pose Sx = {z ∈ G , x z = z x }.
Sx est appelé le centralisateur de x .
a) Montrer que Sx est un sous-groupe de G .
b) Prouver que Sx = G si et seulement si x ∈ Z (G ).
4) On définit sur G la relation R par ∀(x , y ) ∈ G 2 , x R y si et seulement si il existe
z ∈ G , tel que : y = z x z −1 .
a) Prouver que R est une relation d’équivalence sur G .
b) Déterminer la classe C x d’un élément x de G .
c) Donner la classe de tout élément de Z (G ).
S

5) Dans cette question, on suppose que G est fini.


CE
CI
ER

7
EX
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes

a) En considérant l’application f de G dans G : z p→z x z −1 , prouver que pour


tout x ∈ G , CardG = CardC x ×CardSx .
b) En déduire qu’il existe une famille finie (x1 , x2 , . . . , xn ) d’éléments de G telle
que : n
X CardG
CardG = CardZ (G ) + .
i =1
CardS xi

Exercice 7
Soit p un nombre premier et G un groupe d’ordre p 2 . Dans tout l’exercice, on notera
la loi multiplicativement et e le neutre des groupes considérés. On veut prouver que
G est abélien.
1) Conclure quand G est cyclique.
Dans la suite, on suppose que G n’est pas cyclique.
2) Montrer qu’il existe p + 1 sous-groupes H1 , H2 , . . . , Hp , Hp +1 de G , d’ordre p , tels
+1
pS
que G = Hi et pour tout (i , j ) ∈ ¹1, p + 1º tel que i 6= j , on a Hi ∩ H j = {e }.
i =1
3) À l’aide de l’exercice 6, montrer que G contient au moins un élément différent
de e qui commute avec tous les éléments de G .
4) On suppose qu’il existe x1 ∈ G tel que x1 ∈ / Z (G ).
a) Justifier qu’il existe x0 ∈ Z (G ) tel que Z (G ) =<x0>.
b) On pose pour tout k ∈ ¹1, p º, xk = x0k −1 x1 . Montrer que pour tout n ∈ N∗ ,
n (k −1)
xkn = x0 x1n .
p
c) Prouver que G = <xi >.
S
i =0
d) Trouver une contradiction et conclure quand G n’est pas cyclique.

8
Corrigés
Groupes

Corrigés des exercices guidés

Exercice A
1) Soit α ∈ R. L’ensemble αZ est non vide (il contient α). Soit (x , x 0 ) ∈ (αZ)2 . Il existe
(n, n 0 ) ∈ Z2 tel que x = nα et x 0 = n 0 α. Alors : x − x 0 = nα − n 0 α = (n − n 0 )α ∈ αZ. Donc
(αZ, +) est un sous-groupe de (R, +).
2) Soit G un sous-groupe de (R, +). Il contient nécessairement l’élément neutre de
(R, +), c’est-à-dire 0, donc G 6= ∅. Soit x0 ∈ G . Commençons par prouver par récurrence
que pour tout n ∈ N, n x0 ∈ G .
• 0x0 = 0 ∈ G , donc la propriété est vraie pour n = 0.
• Soit n ∈ N tel que n x0 ∈ G ; alors : (n + 1)x0 = n x0 + x0 ∈ G : la propriété est vraie
pour n + 1.
La récurrence est établie ; on a donc bien : ∀n ∈ N, n x0 ∈ G . Alors, pour tout n ∈ Z :
• si n ¾ 0, n ∈ N, donc n x0 ∈ G ;
• si n < 0, −n ∈ N, donc (−n )x0 ∈ G . Or n x0 = −(−n )x0 ∈ G .
Ainsi : ∀n ∈ Z, n x0 ∈ G , c’est-à-dire x0 Z ⊂ G .
3) Si G =
6 {0}, alors il existe x ∈ G tel que x 6= 0.
• Si x > 0, alors x ∈ G ∩ R∗+ .
• Si x < 0, alors −x > 0 et −x ∈ G , donc −x ∈ G ∩ R∗+ .
Dans les deux cas, on a trouvé un élément de G ∩ R∗+ , qui est donc non vide.
Alors, G ∩ R∗+ est une partie non vide de R, minorée par 0 : elle admet donc une borne
inférieure α ¾ 0.
4) On suppose α > 0.
a) Comme α est un minorant de G ∩ R∗+ , pour tout x ∈ G ∩ R∗+ , α ¶ x .
Comme α est le plus grand des minorants de G ∩ R∗+ , 2α n’en est pas un. Il existe donc
x0 ∈ G ∩ R∗+ tel que x0 < 2α. Alors x0 est un élément de G tel que α ¶ x0 < 2α.
b) Si x0 > α, ce n’est pas un minorant de G ∩ R∗+ , donc il existe x1 ∈ G ∩ R∗+ tel que
α ¶ x1 < x0 < 2α. Alors, 0 < x0 − x1 < α. Or, puisque G est un groupe, x0 − x1 ∈ G et
même x0 − x1 ∈ G ∩ R∗+ , ce qui contredit le fait que α minore G ∩ R∗+ . Donc x0 = α et
par conséquent, α ∈ G .
c) Comme α ∈ G , nous savons déjà, d’après la question 2, que αZ ⊂ G .
Il reste à prouver l’inclusion réciproque. Soit x ∈ G . Posons n = E α x . On a alors :
n¶α x < n + 1, d’où nα ¶ x < nα + α et 0 ¶ x − nα < α. On sait que x ∈ G et nα ∈ G ,
donc x − nα ∈ G et même x − nα ∈ G ∩ R+ . Mais, comme x − nα est strictement
inférieur à α, x − nα ∈ / G ∩ R∗+ . La seule possibilité est x − nα = 0, donc x = nα ∈ αZ.
ÉS
IG
RR

9
CO
Maths MP/MP* - méthodes, exercices et problèmes

Ceci prouve que G ⊂ αZ.


En définitive : G = αZ.
5) On suppose maintenant que inf(G ∩ R∗+ ) = 0. Alors, un réel " strictement positif
n’est jamais un minorant de G ∩ R∗+ :
∀" > 0, ∃x0 ∈ G , 0 < x0 < ".
a) Pour tout (x , y ) ∈ R tel que x < y , en posant " = y − x , on obtient :
2

∃x0 ∈ G , 0 < x0 < y − x .


y y −x
b) Comme x0 > 0, on a alors x − xx = x > 1. Or, entre deux réels dont la
0 0 0
différence est strictement supérieure à 1, il existe toujours un entier. Donc :
x y
∃n ∈ Z, < n < , soit : x < n x0 < y .
x0 x0
Or, d’après la question 2, comme x0 ∈ G , n x0 ∈ G et, par conséquent, G ∩]x , y [6= ∅.
c) Tout intervalle ouvert non vide ]x , y [ contient au moins un élément de G . On en
déduit que G est dense dans R.
6) Nous venons de prouver que pour tout sous-groupe G de (R, +), l’ensemble
G ∩ R∗+ admet une borne inférieure α ¾ 0, puis que :
• si α > 0, G = αZ. Exemples : Z, 2Z, 2πZ, {0} = 0Z ;
• si α = 0, G est dense dans R. Exemples : Q, R.
Attention : Réciproquement, tous les αZ sont bien des sous-groupes de (R, +), mais
toute partie dense de R n’est pas forcément un sous-groupe de (R, +) : par exemple,
R\Q n’est pas un sous-groupe, puisqu’il ne contient pas le neutre 0.

Corrigés des exercices d’application

Exercice 1
1) Pour tout (a , b ) ∈] − 1, 1[, |a b | < 1, donc 1 + a b =
6 0 : a ∗ b est bien défini. De plus :
‹2
a +b (a + b ) − (1 + a b )
2 2
a + b − 1 − a 2b 2
2 2
(1 − a 2 )(1 − b 2 )

−1= = = − < 0.
1+ab (1 + a b )2 (1 + a b )2 (1 + a b )2
Donc (a ∗ b )2 < 1, c’est-à-dire a ∗ b ∈] − 1, 1[. L’application (a , b ) p→a ∗ b est bien une
loi de composition interne dans G .
Il est immédiat que pour tout (a , b ) ∈ G 2 , a ∗ b = b ∗ a : la loi ∗ est commutative.
Montrons qu’elle est associative : soit (a , b , c ) ∈ G 3 .
a +b +c
a +b +c +abc
(a ∗ b ) ∗ c = 1 + a b = .
1+ a +b c 1+ab +ac +bc
1+ab
a + b +c
a ∗ (b ∗ c ) = 1+bc = a +b +c +abc .
1+a b +c 1+ab +ac +bc
1+bc

10
Chapitre 1 – Groupes

Donc, pour tout (a , b , c ) ∈ G 3 , (a ∗ b ) ∗ c = a ∗ (b ∗ c ) : la loi ∗ est associative.


Pour tout a ∈ G , a ∗ 0 = 0 ∗ a = a . Donc 0 est élément neutre pour la loi ∗.
Pour tout a ∈ G , a ∗ (−a ) = (−a ) ∗ a = 0 : tout élément a de G possède un symétrique,
−a , pour la loi ∗.
On peut conclure que (G , ∗) est un groupe abélien.
La partie [0, 1[ n’est pas un sous-groupe de G , car elle ne contient pas les symétriques
de ses éléments non nuls.
2) Soit a ∈ G .
On a : a (1) = a ; on peut poser P1 = X , Q1 = 1 ; on a bien : P1 + Q1 = 1 + X .
De même, a (2) = a ∗ a = 2a 2 ; on peut poser P2 = 2X , Q2 = 1 + X 2 ; on a bien
1+a
P2 + Q2 = 2X + 1 + X 2 = (1 + X )2 .
P (a )
Soit n ∈ N∗ tel qu’il existe des polynômes Pn et Qn tels que pour tout a ∈ G , a (n) = n
Qn (a )
et Pn (a ) + Qn (a ) = (1 + a )n . Alors :
Pn (a )
(a ) +a Pn (a ) + aQn (a )
P Q (a )
a (n+1) = a (n) ∗ a =
n
∗a = n = .
Qn (a ) Pn (a ) Q n (a ) + a Pn (a )
1+ a
Qn (a )
Considérons les polynômes : Pn +1 = Pn + X Qn et Qn +1 = Qn + X Pn . On a :
Pn +1 + Qn +1 = Pn + X Qn + Qn + X Pn = (1 + X ) Pn + Qn = (1 + X )n +1 .


Nous avons prouvé par récurrence l’existence pour tout n ∈ N∗ de polynômes Pn et Qn


vérifiant les conditions de l’énoncé.
Nous avons vu que Pn +Qn = (1+X )n . Des relations Pn+1 = Pn +X Qn et Qn +1 = Qn +X Pn ,
on tire Pn +1 −Qn+1 = (Pn −Qn )(1 − X ), d’où, puisque P1 −Q1 = X − 1, par une récurrence
immédiate :
∀n ∈ N∗ , Pn − Qn = −(1 − X )n .

D’où : Pn = 2 1 (1 + X )n − (1 − X )n  et Q = 1 (1 + X )n + (1 − X )n .
n 2
3) Pour tout (x , y ) ∈ R2 :
sh(x + y ) shx chy + chx shy thx + thy
th(x + y ) = = = = thx ∗ thy .
ch(x + y ) chx chy + shx shy 1 + thx thy
Donc l’application x p→ thx est un morphisme du groupe (R, +) vers le groupe (G , ∗).
Comme cette application est continue et strictement croissante sur R, tend vers −1
en −∞ et 1 en +∞, elle est bijective de R dans ] − 1, 1[ : c’est un isomorphisme.
4) Pour tout n ∈ N∗ et tout x ∈ R :
Pn ( thx )
th(n x ) = th(x + x + · · · + x ) = thx ∗ thx ∗ · · · ∗ thx = ( thx )(n) = .
Qn ( thx )
(1 + thx )n − (1 − thx )n
Soit : th(n x ) = .
(1 + thx )n + (1 − thx )n
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Exercice 2
1) L’ordre d’un élément de G différent de e est un diviseur supérieur ou égal à 2 du
cardinal de G , soit ici 2p . Donc, les ordres possibles d’un élément de G différent de e
sont 2, p et 2p .
2) L’ensemble G des racines (2p )-ièmes complexes de l’unité est un groupe cyclique
2k π kπ
d’ordre 2p . Posons pour tout k ∈ ¹0, 2p − 1º, ωk = ei 2p = ei p . Il est clair que pour tout
2p
k ∈ ¹1, 2p − 1º, ωk = 1 et on a :

ω2k = 1 ⇔ 2kpπ ≡ 0 mod 2π ⇔ p |k , et comme k ∈ ¹1, 2p − 1º, k = p


(

p pkπ
ωk = 1 ⇔ p = k π ≡ 0 mod 2π, soit k est pair.

Ainsi, ωp est d’ordre 2, ωk est d’ordre p quand k est pair et d’ordre 2p quand k est
impair et différent de p .
3) Remarquons que G n’est pas cyclique, donc ne contient aucun élément d’ordre
2p . Ainsi, tout élément de G différent de e est d’ordre 2 ou p .
a) Si p = 2 , alors tout élément est d’ordre 2.
Si p > 2, supposons que G ne contienne pas de sous-groupe cyclique d’ordre p . Alors,
aucun élément n’est d’ordre p , donc tous les éléments de G sont d’ordre 2 (c’est-à-dire
leur propre symétrique). Soit alors x1 et x2 deux éléments de G distincts et différents
de e . On a :
• x1 x2 = e ⇒ x2 = x12 x2 = x1 (x1 x2 ) = x1 , ce qui est absurde, donc x1 x2 6= e ;
• x1 x2 = x1 ⇒ x2 = e , ce qui est absurde, donc x1 x2 6= x2 .
Or, x1 x2 = (x1 x2 )−1 = x2−1 x1−1 = x2 x1 , donc x1 et x2 commutent.

Alors, H = e , x1 , x2 , x1 x2 est stable par la loi de G , et comme chaque élément est son
propre inverse, H est un sous-groupe de G d’ordre 4. Ceci est absurde car 4 ne divise
pas 2p .
Ainsi, G contient au moins un sous-groupe cyclique d’ordre p .
Remarque : nous avons démontré ici un cas particulier du théorème de Cauchy qui
énonce que dans tout groupe fini de cardinal n, pour tout diviseur premier p de n, il
existe au moins un élément d’ordre p , donc un sous-groupe cyclique d’ordre p . Nous
démontrerons ce théorème dans l’exercice 4, plus loin dans ce chapitre.
b) Supposons que G contienne deux sous-groupes cycliques d’ordre p distincts :
H1 =< x1 > et H2 =< x2 >.
Comme p est premier, tout élément de H1 (resp. H2 ) différent de e engendre H1 (resp.
H2 ). Alors, s’il existe x ∈ H1 ∩ H2 tel que x 6= e , on a H1 = H2 =< x >, ce qui est
absurde. Ainsi, H1 ∩ H2 = {e } et H1 ∪ H2 contient 2p − 1 éléments de G . Soit x3 le
dernier élément de G , autrement dit, celui qui n’appartient ni à H1 , ni à H2 . Cet élément
est nécessairement d’ordre 2. Que penser de x1 x3 et x3 x1 ? Ces deux éléments sont
distincts de x3 (sinon, on aurait x1 = e ) et différents de toute puissance de x1 (sinon
x3 serait lui-même une puissance de x1 , donc appartiendrait à H1 ). Ainsi, ces deux
éléments sont dans H2 et donc (x1 x3 )(x3 x1 ) ∈ H2 . Or :
(x1 x3 )(x3 x1 ) = x1 x32 x1 = x12 ∈ H2 .
Ainsi, x12 = e , ce qui est absurde, car p > 2 et x1 est d’ordre p . Finalement, si p > 2 , G
contient au plus un sous-groupe cyclique d’ordre p .

12
Chapitre 1 – Groupes

c) D’après ce qui précède, G contient exactement un élément d’ordre p et tous ses


autres éléments distincts de e sont d’ordre 2. Donc :
p −1
G = e , x0 , x02 , . . . , x0 , x1 , x2 , . . . , xp avec : ∀k ∈ ¹1, p º, xk2 = e .


4) Rappelons qu’une isométrie du plan affine euclidien P est une application de P


dans P qui conserve les distances. On a les résultats suivants sur les isométries :
• la composée de deux isométries est une isométrie ; toute isométrie est bijective et
sa réciproque est une isométrie. Comme l’identité de P est une isométrie, ceci prouve
que l’ensemble des isométries de P est un sous-groupe du groupe des bijections de P
dans P ;
• les seules isométries du plan ayant au moins un point invariant sont les rotations
et les réflexions ;
• l’image d’un polygone régulier convexe par une isométrie est un polygone régulier
convexe de même centre, de même nombre de côtés et dont les sommets sont les
images des sommets du polygone initial.
Dans le plan P , considérons A 1 A 2 · · · A p un polygone régulier convexe à p côtés, de
centre O et appelons G l’ensemble des isométries de P laissant globalement invariant
ce polygone.
Alors, l’identité de P est une isométrie qui appartient clairement à G . Si (f , g ) ∈ G 2 ,
le polygone A 1 A 2 · · · A p est globalement invariant par g , donc par g −1 et par f , donc
par f ◦ g −1 . Donc f ◦ g −1 ∈ G , ce qui prouve que G est un sous-groupe du groupe des
isométries de P , donc un groupe.
D’après les propriétés rappelées, pour tout f ∈ G , O est invariant par f , donc f est
une rotation ou une réflexion. En passant en revue les images possibles de A 1 par un
élément de G et les rotations de centre O ou les réflexions donnant ces images, on
prouve assez facilement que :
G = id, r, r 2 , . . . , r p −1 , s1 , s2 , . . . , sp ,


où r est la rotation de centre O et d’angle 2π p et sk est la réflexion ayant pour axe


la médiatrice de [A k A k +1 ] (en posant A p +1 = A 1 ). Toutes les rotations sont d’ordre p
(puisque p est premier) et toutes les réflexions sont d’ordre 2. Ainsi, G est bien un
groupe non cyclique d’ordre 2p .

Exercice 3
1) Soit G un groupe cyclique d’ordre n.
a) Soit g un élément générateur de G et H un sous-groupe de G . Considérons
l’ensemble K = {k ∈ Z, g k ∈ H }. Il est non vide, puisqu’il contient 0, stable par
addition : si (g k , g k ) ∈ H 2 , g k +k = g k g k ∈ H et il contient les opposés de ses éléments :
0 0 0

si g k ∈ H , g −k = (g k )−1 ∈ H . C’est donc un sous groupe de (Z, +) ; il existe p ∈ N tel que


K = p Z. Notons que g n = e ∈ H , donc n ∈ K , ce qui prouve que p est un diviseur de n.
Comme g p ∈ H , le sous-groupe engendré par g p est inclus dans H : <g p > ⊂ H .
Réciproquement, pour tout k ∈ Z tel que g k ∈ H , k ∈ p Z : il existe k 0 ∈ Z tel que
0 0
k = k 0 p , d’où g k = g k p = (g p )k ∈ <g p >. Donc H ⊂ <g p >. En définitive, H = <g p >.
H est le groupe cyclique engendré par g p .
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b) Soit d un diviseur de n ; posons n = d p et considérons le sous-groupe H = <g p>,


d’ordre h . On a (g p )d = g n = e ; comme g p est d’ordre h , h |d . De plus, g p h = (g p )h = e ;
comme g est d’ordre n, n|p h , d’où d |h . En définitive, h = d . Le sous-groupe H est
d’ordre d . On a nécessairement p = n , ce qui implique que H est le seul sous-groupe
d
de G d’ordre d .
2) a) Soit d un diviseur de n et <x > un éventuel sous-groupe cyclique d’ordre d

de G . L’application θ de Z/d Z dans <x > : k p→ x k (bien définie, puisque si k ≡ k 0 [d ],
0
x k = x k ) est un morphisme de groupes. Comme x k = e équivaut à k ∈ d Z, c’est-à-dire
• • •
à k =0 modulo d
 , le noyau de θ est {0}, donc θ est injectif.
Or, Card Z/d Z = Card <x > = d , donc θ est bijectif : c’est un isomorphisme.

On sait que les éléments générateurs de Z/d Z sont les classes k , où k est premier
avec d . Il y en a donc ϕ(d ). Les éléments générateurs de <x > sont les images par θ de
ceux de Z/d Z. Ces images sont distinctes deux à deux, il y en a donc également ϕ(d ).
b) Tout élément de G est générateur d’un sous-groupe cyclique d’ordre d , où d est
un diviseur de n. Chacun de ces c (d ) sous-groupes possède ϕ(d ) éléments générateurs.
D’où : X
n= c (d )ϕ(d ).
d |n

3) En particulier, en appliquant la relation précédente à un groupe cyclique, on a,


pour tout diviseur d de n, c (d ) = 1 d’après la question 1)b, et donc :
X
∀n ∈ N∗ , n = ϕ(d ).
d |n

4) Si pour le groupe G , on suppose que, pour tout d divisant n, c (d ) ¶ 1, on a :


X X
n= c (d )ϕ(d ) ¶ ϕ(d ) = n.
d |n d |n

Cette relation n’est possible que si pour tout d , c (d ) = 1. En particulier, c (n) = 1 : le


groupe G tout entier est cyclique.

Exercice 4
1) Un élément de E est entièrement déterminé par les p − 1 éléments x1 , . . . , xp −1
que l’on peut choisir librement ; le dernier sera donné par xp = xp−1−1 . . . x1−1 . On en
déduit : CardE = n p −1 .
2) On considère l’application σ de E dans E définie par : σ(x1 , . . . , xp ) = (x2 , . . . , xp , x1 ).
a) Si (x1 , x2 , . . . , xp ) ∈ E , x1 x2 · · · xp = e , donc x2 · · · xp = x1−1 et x2 · · · xp x1 = e ,
ce qui signifie que (x2 , . . . , xp , x1 ) = σ(x1 , x2 , . . . , xp ) ∈ E : σ est une application de
E dans E . Tout élément (x1 , . . . , xp ) de E possède un antécédent unique par σ, qui est
(xp , x1 , . . . , xp −1 ) ; donc σ est une bijection. En répétant σ p fois, on revient au point
de départ : σp = IdE .
b) Soit (x1 , . . . , xp ) ∈ E ; l’ensemble H des entiers k tels que σk (x1 , . . . , xp ) = (x1 , . . . , xp )
est un sous-groupe de Z. Comme r est le plus petit élément strictement positif de H ,
on a H = r Z. Comme σp = IdE , p ∈ H , donc p est un multiple de r , et comme il est
premier, r = 1 ou p .

14
Chapitre 1 – Groupes

c) r = 1 si et seulement si (x1 , . . . , xp ) est invariant par σ, c’est-à-dire si x1 = · · · = xp .


On a alors (x , x , . . . , x ) ∈ E , c’est-à-dire x p = e : l’ordre de x divise p . Comme p est
premier, cet ordre est 1 ou p .
d) Si r = p , les p éléments (x1 , . . . , xp ), (x2 , . . . , xp , x1 ), . . . (xp , x1 , . . . , xp −1 ) sont tous
distincts et vérifient tous r = p . L’ensemble des éléments (x1 , . . . , xp ) tels que r = p
peut donc être partitionné en sous-ensembles de cardinal p . On en déduit que le
nombre de tels éléments est multiple de p .
3) Supposons que le groupe G ne possède aucun élément d’ordre p . Il n’existe alors
qu’un seul élément dans E vérifiant r = 1 : c’est (e , e , . . . , e ). On a donc : n p −1 = 1 + N
où N est le nombre d’éléments de E vérifiant r = p . Or n p −1 et N sont tous deux des
multiples de p . On aboutit à une contradiction, qui nous permet de conclure :
Théorème de Cauchy : dans tout groupe de cardinal n, pour tout nombre premier p
qui divise n, il existe au moins un élément d’ordre p .

Exercice 5
1) Soit i ∈ ¹1, nº. L’application fi est injective ; en effet, pour tout (x , x 0 ) ∈ G 2 , l’éga-
lité fi (x ) = fi (x 0 ) implique xi x = xi x 0 , d’où x = x 0 . Comme il s’agit d’une injection
d’un ensemble fini dans lui-même, fi est bijective. Pour tout k ∈ ¹1, nº, il existe donc
k 0 ∈ ¹1, nº tel que fi (xk ) = xk 0 et l’application k p→k 0 est une bijection de ¹1, nº dans
lui-même, c’est-à-dire un élément du groupe symétrique Sn , que nous noterons σi .
Ainsi :
∀i ∈ ¹1, nº, ∀k ∈ ¹1, nº, fi (xk ) = xσi (k ) .
Attention : l’application fi n’est pas un morphisme de G dans G !
2) Pour tout (i , j ) ∈ ¹1, nº2 , soit h ∈ ¹1, nº tel que xh = xi x j . Alors :

∀k ∈ ¹1, nº, fi ◦ f j (xk ) = fi x j xk = xi x j xk = fh (xk ) = xσh (k ) .
Mais aussi : 
fi ◦ f j (xk ) = fi xσ j (k ) = xσi ◦σ j (k ) .
D’où σh = σi ◦σ j , c’est-à-dire ϕ(xh ) = ϕ(xi )◦ϕ(x j ), ou encore : ϕ(xi x j ) = ϕ(xi )◦ϕ(x j ).
Donc ϕ est un morphisme du groupe G dans le groupe symétrique Sn .
Le noyau de ϕ est l’ensemble des éléments xi de G tels que ϕ(xi ) = σi = id¹1,n º , c’est-à-
dire tels que pour tout k ∈ ¹1, nº, fi (xk ) = xk , soit fi = idG et xi = e . Donc Ker ϕ = {e } :
le morphisme ϕ est injectif.
3) ϕ induit un morphisme bijectif de G dans ϕ(G ), qui est un sous-groupe de Sn .
On obtient le théorème de Cayley : tout groupe fini d’ordre n est isomorphe à un
sous-groupe du groupe symétrique Sn .
4) a) Z/4Z est cyclique. Il suffit de trouver un sous-groupe cyclique d’ordre 4 de
S4 , par exemple celui qui est engendré par un cycle de longueur 4, donc d’ordre 4 :
       
1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4
, , , .
1 2 3 4 2 3 4 1 3 4 1 2 4 1 2 3
• • • • • • • •
b) G = (Z/2Z) × (Z/2Z) = {(0, 0), (1, 0), (0, 1), (1, 1)} = {x1 , x2 , x3 , x4 }.
En reprenant les notations des questions précédentes et en calculant chaque applica-
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tion fi : pour tout xi et tout xk de G : fi (xk ) = xi + xk , on obtient :


       
1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4
ϕ(G ) = , , , .
1 2 3 4 2 1 4 3 3 4 1 2 4 3 2 1
Nous retrouvons, comme dans G = (Z/2Z)×(Z/2Z), le neutre d’ordre 1 et trois éléments
d’ordre 2, dont le produit de deux d’entre eux donne le troisième. C’est le groupe de
Klein.

Exercice 6
1) Il est clair que e ∈ Z (G ), donc Z (G ) n’est pas vide. ∀(x , x 0 ) ∈ Z (G )2 , on a pour tout
z ∈ G , x z = z x et x 0 z = z x 0 . La première égalité se réécrit x −1 x z x −1 = x −1 z x x −1 , soit
z x −1 = x −1 z . Alors, z x −1 x 0 = x −1 z x 0 = x −1 x 0 z et donc x −1 x 0 ∈ Z (G ). Ainsi, Z (G ) est
un sous-groupe de G .
2) Si Z (G ) = G , alors pour tout x ∈ G , x ∈ Z (G ), donc x commute avec tous les
éléments de G . Autrement dit, tout x de G commute avec tous les éléments de G ,
donc G est abélien.
Réciproquement, il est clair que si G est abélien, alors tout élément de G est dans le
centre, soit Z (G ) = G .
Ainsi, Z (G ) = G si et seulement si G est un groupe abélien.
3) a) Il est clair que e ∈ Sx , donc Sx n’est pas vide. De plus, ∀(z , z 0 ) ∈ Sx2 , on a
x z = z x (donc z −1 x = x z −1 ) et x z 0 = z 0 x . Alors, z −1 z 0 x = z −1 x z 0 = x z −1 z 0 et donc
z −1 z 0 ∈ Sx . Ainsi, Sx est un sous-groupe de G .
b) Sx est l’ensemble des éléments de G qui commutent avec x , donc Sx = G si et
seulement si tous les éléments de G commutent avec x , autrement dit, si et seulement
si x ∈ Z (G ).
4) a) On veut montrer que R est réflexive, symétrique et transitive.
• Il est clair que pour tout x ∈ G , x = e x e −1 , donc x R x . Ainsi, R est réflexive.
• Soit (x , y ) ∈ G 2 tel que x R y . Il existe z ∈ G , tel que 1 y = z x z −1 . Alors, z −1 y z = x ,
soit x = z −1 y (z −1 )−1 et donc y R x . Ainsi, R est symétrique.
• Soit (x , y , z ) ∈ G 3 tel que x R y et y R z . Alors, il existe (t , t 0 ) ∈ G 2 tel que y = t x t −1
et z = t 0 y t 0−1 . On a alors, z = t 0 (t x t −1 )t 0−1 = (t 0 t )x (t 0 t )−1 et donc x R z . Ainsi, R est
transitive.
En définitive, R est bien une relation d’équivalence sur G .
b) Soit x ∈ G . On a :
C x = {y ∈ G , x R y } = {y ∈ G , ∃z ∈ G , y = z x z −1 },
soit C x = {z x z −1 , z ∈ G }.
c) Soit x ∈ Z (G ). Pour tout z ∈ G , z x = x z , donc C x = {x z z −1 , z ∈ G } = {x }. Ainsi,
la classe de tout élément x de Z (G ) est le singleton {x }.
5) a) Soit x ∈ G . Soit f l’application de G dans G qui à tout z de G associe z x z −1 .
On a alors :
• pour tout y ∈ f (G ) tel que y = f (z ), on a pour tout t ∈ G :
t ∈ f −1 {y } ⇔ f (t ) = y = f (z ) ⇔ z x z −1 = t x t −1 ⇔ x z −1 t = z −1 t x


⇔ z −1 t ∈ Sx ⇔ t ∈ z Sx .

16
Chapitre 1 – Groupes


Ceci prouve que pour tout y ∈ f (G ), tel que y = f (z ), on a f −1 {y } = z Sx . De plus,

comme z t = z t 0 si et seulement si t = t 0 , on a Card f −1 {y } = CardSx ;
• pour tout y ∈ G , y ∈ f (G ) ⇔ ∃z ∈ G , y = f (z ) = z x z −1 ⇔ y ∈ C x . Donc,
f (G ) = C x . 
On a alors G = f −1 (G ) =
S −1
f {y } . Cette union étant disjointe, on obtient :
y ∈C x
X  X
CardG = Card f −1 {y } = CardSx = CardC x ×CardSx .
y ∈C x y ∈C x

b) L’ensemble des classes d’équivalence sur un ensemble forme une partition de


cet ensemble. De plus, comme G est fini, la relation R admet un nombre fini de classes
d’équivalence. Nous avons vu que pour tout x ∈ Z (G ), on a C x = {x }. Il y a donc
CardZ (G ) classes réduites à un singleton. Notons x1 , x2 , . . . , xn des représentants des
autres classes (celles qui contiennent plus d’un élément). Comme G est la réunion
disjointe de toutes les classes, on a :
Xn
CardG = CardZ (G ) + CardC xi .
i =1
Or, d’après la question précédente, on a pour tout entier i compris entre 1 et n,
CardC xi = CardG , donc :
CardSxi
n
X CardG
CardG = CardZ (G ) + .
i =1
CardS xi

Exercice 7
1) Si G est cyclique, le résultat est immédiat car tout groupe cyclique est abélien.
2) Le seul diviseur non trivial de p 2 est p , donc tout sous-groupe non trivial de G
est d’ordre p et tout élément de G différent de e est d’ordre p (il en existe, puisque
p 2 ¾ 4). Appelons N le nombre de sous-groupes de G d’ordre p et H1 , H2 , . . . , HN ces
N
sous-groupes et posons H =
S
Hi . Il est clair que H ⊂ G . De plus, pour tout x ∈ G ,
i =1
x ∈<x >, où <x > est un sous-groupe d’ordre p , donc x ∈ H . Ceci prouve que G ⊂ H et
ainsi, G = H . Par ailleurs, pour tout (i , j ) ∈ ¹1, N + 1º2 tel que i =
6 j , soit x ∈ Hi ∩ H j . Si
x est différent de e , il est d’ordre p et on a immédiatement Hi = H j =<x >, ce qui est
absurde, puisque les Hk sont distincts deux à deux. Ainsi, Hi ∩ H j = {e }. Enfin :
N
[ N
X N
X
(p − 1) = 1 + N (p − 1) = p 2 ,

CardG = Card Hi = 1 + Card Hi \{e } = 1 +
i =1 i =1 i =1

donc N (p −1) = p 2 −1 , soit N = p +1 et finalement, G est bien la réunion de p +1 sous-


groupes H1 , H2 , . . . , Hp , Hp +1 de G , tous d’ordre p , tels que pour tout (i , j ) ∈ ¹1, p + 1º
tel que i 6= j , Hi ∩ H j = {e }.
3) D’après l’exercice 6, il existe n éléments de G , x1 , x2 , . . . , xn , tels que :
n
X CardG
CardG = CardZ (G ) +
i =1
CardS xi
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avec Z (G ) = {x ∈ G , ∀z ∈ G , x z = z x } (Z (G ) est l’ensemble des éléments de G


qui commutent avec tous les éléments de G ) et pour tout i ∈ ¹1, nº, xi ∈ / Z (G ) et
Sxi = {z ∈ G , xi z = z xi }.
Les sous-groupes Sxi sont différents de {e } (car <xi >⊂ Sxi ) et de G (car xi ∈ / Z (G ) ) ;
ils sont donc de cardinal p et pour tout i ∈ ¹1, nº, <xi >= Sxi . On a alors pour tout
n
p2
i ∈ ¹1, nº, CardSxi = p , donc p 2 = CardZ (G )+ p , soit CardZ (G ) = p (p −n). Ainsi, p
P
i =1
divise CardZ (G ), ce qui implique que CardZ (G ) > 1 et donc que G contient au moins
un élément différent de e qui commute avec tous les éléments de G .
4) a) On vient de voir qu’il existe x0 ∈ Z (G ) tel que x0 6= e . Alors <x0>⊂ Z (G ). S’il
existe x1 ∈ G tel que x1 ∈ / Z (G ), les deux sous-groupes <x0> et Z (G ) sont distincts de G
et de {e } ; ils sont donc tous deux d’ordre p et, par conséquent, l’inclusion précédente
est une égalité : Z (G ) =<x0>.
b) Comme x0 ∈ Z (G ), x0 et toutes ses puissances commutent avec tous les éléments
de G , en particulier x1 . Alors, pour tout k ∈ ¹1, p º et tout n ∈ N∗ :
n (k −1) n
n n
xkn = x0k −1 x1 = x0k −1 x1n = x0 x1 .
c) Soit (i , j ) ∈ ¹0, p º2 tel que i < j . Si x j ∈<xi >, alors il existe n ∈ ¹0, p − 1º tel que
x j = xin , soit :
j −1 n − j +1
• si i = 0, x0 x1 = x0n , donc x1 = x0 ∈<x0>= Z (G ), ce qui est absurde ;
j −1 n (i −1) n j −1−n (i −1)
• si i ¾ 1, x0 x1 = x0 doncx1 , = x0 x1n −1 ∈<x0>= Z (G ).
Si n 6= 1, n − 1 est premier avec p , donc x1n −1 est générateur de <x1 >. Alors, comme
x1n−1 ∈ Z (G ), <x1>⊂ Z (G ) et en particulier x1 ∈ Z (G ), ce qui est absurde. Donc n = 1.
j −1 j −i
Alors, x0 x1 = x0i −1 x1 et donc x0 = e , soit, puisque x0 est d’ordre p et j −i ∈ ¹0, p −1º,
j = i , ce qui est encore absurde.
/ <xi > et donc, pour tout (i , j ) ∈ ¹0, p º2 tel que i 6= j , <xi > ∩ <x j >= {e }.
Ainsi, x j ∈
Nous avons donc p +1 sous-groupes de G , <x0>, <x1>, . . . , <xp > dont les intersections
deux à deux sont toutes réduites à {e }.
p
On en déduit, d’après la question 2 que G = <xi >.
S
i =0
d) Tout élément de Z (G ) =< x0 > commute avec x1 , donc toute puissance de x0
commute avec x1 . D’après la question précédente, tout élément z de G \Z (G ) s’écrit
n(k −1) n
sous la forme z = xkn = x0 x1 , avec k ∈ ¹1, p º et n ∈ ¹0, p − 1º. Alors :
n (k −1) n n (k −1) n +1 n (k −1) n

z x1 = x0 x1 x1 = x0 x1 = x1 x0 x1 = x1 z .
Donc x1 commute avec z , donc avec tous les éléments de G , c’est-à-dire que x1 ∈ Z (G ),
ce qui est absurde.
Finalement, dès que l’on suppose qu’il existe x1 ∈ G tel que x1 ∈ / Z (G ), on aboutit à
une absurdité, ce qui prouve que Z (G ) = G et donc que G est commutatif.
Tout groupe d’ordre p 2 , où p est un nombre premier, est abélien.

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– des synthèses de cours et de méthode pour acquérir les connaissances indispensables
et réviser efficacement ;
– de nombreux exercices intégralement corrigés pour s’entraîner : exercices guidés,
exercices d’approfondissement et problèmes de synthèse ;
– des sujets de concours corrigés pour se mettre en situation d’épreuve.

SOMMAIRE
1. Groupes – 2. Anneaux et corps – 3. Éléments propres d’un endomorphisme ou
d’une matrice carrée – 4. Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
– 5. Convexité – 6. Espaces vectoriels normés – 7. Topologie des espaces vectoriels
normés – 8. Espaces préhilbertiens réels – 9. Endomorphismes des espaces euclidiens –
10. Séries numériques et vectorielles – 11. Familles sommables de nombres complexes
– 12. Suites et séries de fonctions – 13. Séries entières – 14. Fonctions vectorielles.
Arcs paramétrés – 15. Intégration sur un intervalle quelconque – 16. Probabilités sur
un univers au plus dénombrable – 17. Variables aléatoires discrètes – 18. Équations
différentielles linéaires – 19. Calcul différentiel – 20. Problèmes d’algèbre, géométrie et
probabilités – 21. Problèmes d’analyse.

Les auteurs :
David Caffin est professeur en classes préparatoires scientifiques au lycée Fénelon
Sainte-Marie à Paris.
Marc Lichtenberg est professeur en classes préparatoires scientifiques au lycée Fénelon
Sainte-Marie à Paris.
Xavier Oudot est professeur de chaire supérieure de mathématiques.

ISBN : 978-2-311-40361-9

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