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HAX501X – Groupes et anneaux 1

CM4 15/09/2023

Clément Dupont
2. Étude de Z/nZ

3. Sous-groupes de Z/nZ
3.1 Sous-groupes de Z/nZ engendrés par un élément
3.2 Une vision axiomatique des sous-groupes
2. Étude de Z/nZ

3. Sous-groupes de Z/nZ
3.1 Sous-groupes de Z/nZ engendrés par un élément
3.2 Une vision axiomatique des sous-groupes
Retour sur les exercices du cours

Exercice 17
Écrire la table de multiplication de Z/7Z.

× 0 1 2 3 4 5 6
0 0 0 0 0 0 0 0
1 0 1 2 3 4 5 6
2 0 2 4 6 1 3 5
3 0 3 6 2 5 1 4
4 0 4 1 5 2 6 3
5 0 5 3 1 6 4 2
6 0 6 5 4 3 2 1
Exercice 18
Montrer que 13 est inversible dans Z/57Z et calculer son inverse.

I Comme 13 ∧ 57 = 1 (par exemple parce que 13 est premier et ne divise


pas 57), 13 est inversible dans Z/57Z.

I L’algorithme d’Euclide étendu donne une relation de Bézout :

−57 × 5 + 13 × 22 = 1.

I On a donc, dans Z/57Z :


13 × 22 = 1,
d’où
13 × 22 = 1
et donc
−1
13 = 22.
Exercice 19
Calculer les inverses de 1, . . . , 12 dans Z/13Z.

−1
I On a 1 × 1 = 1 donc 1 = 1.
−1 −1
I On a 2 × 7 = 14 = 1 donc 2 = 7 et 7 = 2.
−1 −1
I On a 3 × 9 = 27 = 1 donc 3 = 9 et 9 = 3.
−1 −1
I On a 4 × 10 = 40 = 1 donc 4 = 10 et 10 = 4.
−1 −1
I On a 5 × 8 = 40 = 1 donc 5 = 8 et 8 = 5.
−1 −1
I On a 6 × 11 = 66 = 1 donc 6 = 11 et 11 = 6.
−1
I On a 12 = −1 et donc 12 × 12 = −1 × −1 = 1 donc 12 = 12.
Exercice 20
Soit p un nombre premier. Montrer qu’on a, pour tous a, b ∈ Z/pZ :

a × b = 0 ⇐⇒ (a = 0 ou b = 0).

Montrer que cette propriété est fausse dans Z/nZ si n est composé.

I L’implication ⇐= est évidente. Réciproquement, supposons que a × b = 0.


On veut montre que a = 0 ou b = 0. Supposons que a 6= 0. Alors comme
Z/pZ est un corps (vu que p est premier), a est inversible et en multipliant
l’égalité a × b = 0 par a−1 on obtient b = 0.
I On peut aussi revenir aux définitions. Vu que a × b = ab, l’équivalence à
démontrer peut s’écrire :

p|ab ⇐⇒ (p|a ou p|b).

C’est le lemme d’Euclide !

I Si n est composé on peut écrire n = ab avec 1 < a, b < n. On a alors


a 6= 0, b 6= 0, et a × b = ab = n = 0.
Exercice 21
Soit n un nombre composé. Montrer que Z/nZ n’est pas un corps,
c’est-à-dire qu’il existe un élément 6= 0 dans Z/nZ qui n’est pas inversible.

Si n est composé on peut écrire n = ab avec 1 < a, b < n. Par le même calcul
que précédemment, on a a 6= 0, b 6= 0, et a × b = 0.
Si a était inversible dans Z/nZ alors en multipliant l’égalité a × b = 0 par a−1
on obtiendrait b = 0, ce qui serait une contradiction. Donc a est 6= 0 et n’est
pas inversible dans Z/nZ.
Exercice 22
1) Pour n = 1, . . . , 12, lister les inversibles de Z/nZ et calculer ϕ(n).
2) Pour un nombre premier p, calculer ϕ(p).
3) Pour un nombre premier p et un entier r > 1, calculer ϕ(pr ).

1) On a ϕ(1) = 1, ϕ(2) = 1, ϕ(3) = 2, ϕ(4) = 2, ϕ(5) = 4, ϕ(6) = 2,


ϕ(7) = 6, ϕ(8) = 4, ϕ(9) = 6, ϕ(10) = 4, ϕ(11) = 10, ϕ(12) = 4. Par
exemple, les éléments inversibles de Z/12Z sont 1, 5, 7, 11.

2) Pour p premier, les inversibles de Z/pZ sont tous les éléments 6= 0. (Ou
dit autrement, les k ∈ {1, . . . , p} qui sont premiers avec p sont
1, . . . , p − 1.) Donc ϕ(p) = p − 1.

3) Pour k ∈ Z, k ∧ pr = 1 si et seulement si k n’est pas divisible par p. Entre


1 et pr il y a pr /p = pr−1 multiples de p, et donc

ϕ(pr ) = pr − pr−1 .
Exercice 23
Écrire explicitement l’application g dans le cas m = 3, n = 4, et vérifier
qu’elle est bijective.

k ∈ Z/12Z g(k) ∈ Z/3Z × Z/4Z


0 (e
0, b
0)
1 (e
1, b
1)
2 (e
2, b
2)
3 (e
0, b
3)
4 (e
1, b
0)
5 (e
2, b
1)
6 (e
0, b
2)
7 (e
1, b
3)
8 (e
2, b
0)
9 (e
0, b
1)
10 (1, 2)
e b
11 (e
2, b
3)
Exercice 23
Faire de même dans le cas m = 2, n = 4, et montrer que dans ce cas-là elle
n’est pas bijective.

k ∈ Z/8Z g(k) ∈ Z/2Z × Z/4Z


0 (e
0, b
0)
1 (e
1, b
1)
2 (e
0, b
2)
3 (1, 3)
e b
4 (e
0, b
0)
5 (e
1, b
1)
6 (e
0, b
2)
7 (1, 3)
e b
Exercice 24
Déduire du théorème précédent et de l’exercice 22 la formule suivante pour
l’indicatrice d’Euler :
Y  
ϕ(n) = n × 1 − p1 .
p premier
p|n
I Écrivons la décomposition de n comme produit de nombres premiers sous
la forme
r
n = pr11 pr22 · · · pkk
où les pi sont des nombres premiers deux à deux distincts (pi 6= pj si
i 6= j) et les ri sont des entiers > 1.
r
I Pour i 6= j on a pri i ∧ pj j = 1 et donc on peut appliquer la multiplicativité
de la caractéristique d’Euler :
r
ϕ(n) = ϕ(pr11 )ϕ(pr22 ) · · · ϕ(pkk ).

I On a calculé, pour un nombre premier p et un entier r > 1 :

ϕ(pr ) = pr − pr−1 = pr (1 − p1 ).

On obtient donc :
     
r
ϕ(n) = pr11 1 − p11 pr22 1 − p12 · · · pkk 1 − 1
pk
    
= n 1 − p11 1 − p12 · · · 1 − p1k
Y  
=n× 1 − p1 .
p premier
p|n
2. Étude de Z/nZ

3. Sous-groupes de Z/nZ
3.1 Sous-groupes de Z/nZ engendrés par un élément
3.2 Une vision axiomatique des sous-groupes
2. Étude de Z/nZ

3. Sous-groupes de Z/nZ
3.1 Sous-groupes de Z/nZ engendrés par un élément
3.2 Une vision axiomatique des sous-groupes
Définition
Définition
Soit a ∈ Z/nZ. Le sous-groupe de Z/nZ engendré par a est le
sous-ensemble formé par les classes des multiples de a dans Z/nZ :

h a i = {ka , k ∈ Z}.

Exemple
Dans Z/12Z on a h 2 i = {0, 2, 4, 6, 8, 10}.

0
11 1

10 2

9 3

8 4

7 5
6
Le cas d’un diviseur de n

On commence par étudier le cas où a est un diviseur de n.

Proposition
Soit d ∈ N∗ un diviseur de n et notons e = n
d
le “diviseur complémentaire”.

1) Le sous-groupe de Z/nZ engendré par d est un ensemble à e éléments :

h d i = {0, d, 2d, 3d, . . . , (e − 1)d}.

(Remarquer que ed = n = 0.)


2) Plus précisément, on a une bijection :

Z/eZ −→ h d i , e
k→7 kd.

(Où l’on utilise la notation e


k pour les classes d’entiers dans Z/eZ pour
éviter la confusion avec la notation k qui correspond aux classes
d’entiers dans Z/nZ.)
3) Pour d, d0 ∈ N∗ deux diviseurs de n, on a : h d i = h d0 i ⇐⇒ d = d0 .
Exemple
Soit n = 12 et d = 2, d’où e = 6.
1) Le sous-groupe de Z/12Z engendré par 2 est
h 2 i = {0, 2, 4, 6, 8, 10}.
2) On a une bijection
Z/6Z −→ h 2 i , e
k 7→ 2k.

0
11 1
0
e
10 2
5
e 1
e

9 3

4
e 2
e
8 4
3
e
7 5
6
Un autre exemple
Soit n = 12 et d = 3, d’où e = 4.
1) Le sous-groupe de Z/12Z engendré par 3 est
h 3 i = {0, 3, 6, 9}.
2) On a une bijection
Z/4Z −→ h 3 i , e
k 7→ 3k.

0
11 1
0
e
10 2

9 3
e 1
e 3

8 4
2
e
7 5
6
Deux remarques

Remarque
Cas particuliers “extrêmes” d = 1 et d = n : h 1 i = Z/nZ et h n i = {0}.

Remarque
On verra au chapitre suivant que la bijection

g : Z/eZ −→ h d i

est un isomorphisme de groupes au sens où il respecte les lois +. En effet,


on a pour tous e l ∈ Z/eZ :
k, e

g(e l) = g(k]
k +e + l) = (k + l)d = kd + ld = kd + ld = g(e
k) + g(e
l).
Le cas général
Proposition
1) Soit a ∈ Z/nZ et notons d = a ∧ n. Alors h a i = h d i.
2) Soient a, b ∈ Z/nZ. Alors on a :

h a i = h b i ⇐⇒ a ∧ n = b ∧ n.

Exemple
Le sous-groupe de Z/12Z engendré par 9 est le même que celui engendré
par 3 puisque 9 ∧ 12 = 3 : h 9 i = h 3 i.

0
11 1
10 2

9 3

8 4
7 5
6
Le cas général
Proposition
1) Soit a ∈ Z/nZ et notons d = a ∧ n. Alors h a i = h d i.
2) Soient a, b ∈ Z/nZ. Alors on a :

h a i = h b i ⇐⇒ a ∧ n = b ∧ n.

Exemple
Le sous-groupe de Z/12Z engendré par 9 est le même que celui engendré
par 3 puisque 9 ∧ 12 = 3 : h 9 i = h 3 i.

0
11 1
10 2

9 3

8 4
7 5
6
Le cas général
Proposition
1) Soit a ∈ Z/nZ et notons d = a ∧ n. Alors h a i = h d i.
2) Soient a, b ∈ Z/nZ. Alors on a :

h a i = h b i ⇐⇒ a ∧ n = b ∧ n.

Exemple
Le sous-groupe de Z/12Z engendré par 9 est le même que celui engendré
par 3 puisque 9 ∧ 12 = 3 : h 9 i = h 3 i.

0
11 1
10 2

9 3

8 4
7 5
6
Le cas général
Proposition
1) Soit a ∈ Z/nZ et notons d = a ∧ n. Alors h a i = h d i.
2) Soient a, b ∈ Z/nZ. Alors on a :

h a i = h b i ⇐⇒ a ∧ n = b ∧ n.

Exemple
Le sous-groupe de Z/12Z engendré par 9 est le même que celui engendré
par 3 puisque 9 ∧ 12 = 3 : h 9 i = h 3 i.

0
11 1
10 2

9 3

8 4
7 5
6
Le cas général
Proposition
1) Soit a ∈ Z/nZ et notons d = a ∧ n. Alors h a i = h d i.
2) Soient a, b ∈ Z/nZ. Alors on a :

h a i = h b i ⇐⇒ a ∧ n = b ∧ n.

Exemple
Le sous-groupe de Z/12Z engendré par 9 est le même que celui engendré
par 3 puisque 9 ∧ 12 = 3 : h 9 i = h 3 i.

0
11 1
10 2

9 3

8 4
7 5
6
Générateurs de Z/nZ

I Cas particulier de la proposition précédente : pour a ∈ Z/nZ on a :

h a i = Z/nZ ⇐⇒ a ∧ n = 1.

Définition
Un élément a ∈ Z/nZ tel que h a i = Z/nZ est appelé un générateur de
Z/nZ.

I Les générateurs de Z/nZ sont donc aussi, d’après une proposition déjà
vue, les inversibles de Z/nZ.
I Ils sont donc au nombre de ϕ(n).
Deux exercices

Exercice 25
Pour n = 12, quels sont les générateurs de Z/12Z ? Pour chacun de ces
générateurs, vérifiez que vous avez compris ce que cela veut dire en faisant
tourner les aiguilles d’une horloge.

Exercice 26
Supposons que toutes les années ont 365 jours. Ma comète préférée passe à
proximité de la Terre tous les 146 jours. Y aura-t-il une année où elle
passera un 14 juillet ? Le résultat change-t-il si la comète passe à proximité
de la Terre tous les 147 jours ?
2. Étude de Z/nZ

3. Sous-groupes de Z/nZ
3.1 Sous-groupes de Z/nZ engendrés par un élément
3.2 Une vision axiomatique des sous-groupes
Définition

Dans le chapitre suivant on prendra un point de vue plus axiomatique sur les
sous-groupes de Z/nZ (comparer la définition suivante avec la définition de la
notion de sous-groupe de Z).

Définition
Un sous-groupe de Z/nZ est un sous-ensemble H ⊂ Z/nZ qui vérifie les
conditions suivantes :
1) 0 ∈ H ;
2) H est stable par somme : ∀a, b ∈ H, a + b ∈ H ;
3) H est stable par passage à l’opposé : ∀a ∈ H, −a ∈ H.

Proposition
Pour tout a ∈ Z/nZ, h a i est bien un sous-groupe de Z/nZ.

Démonstration. Laissé au lecteur en exercice (faites-le !).


Classification des sous-groupes de Z/nZ

Proposition
Soit H un sous-groupe de Z/nZ. Alors il existe un unique diviseur positif d
de n tel que H = h d i.

Démonstration. On a déjà vu l’unicité, démontrons l’existence. On définit

H 0 = {k ∈ Z | k ∈ H} ⊂ Z.

On montre (faites-le !) que H 0 est un sous-groupe de Z. Le théorème de


classification des sous-groupes de Z implique donc qu’il existe un entier d ∈ N
tel que H 0 = dZ. On en déduit que H = h d i. On prouve enfin que d divise n :
comme n = 0 ∈ H, on a que n ∈ H 0 = dZ, donc d divise n.

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