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J. L. C HANDON
J. L EMAIRE
J. P OUGET
Dénombrement des quasi-ordres sur un ensemble fini
Mathématiques et sciences humaines, tome 62 (1978), p. 61-80
<http://www.numdam.org/item?id=MSH_1978__62__61_0>
J.L. CHANDON *
J. LEMAIRE * *
J. POUGET * *
1 . INTRODUCTION
DEFINITION 1: Un quasi-ordre sur un ensemble X fini est défini par une appli-
cation u: X -~ R et un nombre réel G > 0 . x est préféré strictement à y
L’ensemble des quasi-ordres sur X est évidement beaucoup plus riche que
celui des ordres ou même des préordres totaux sur X courament utilisés en ana-
ensembles, cn , ou
c*,
n
sont reliés aux nombres de Catalan:
b - {2n}/n!.
n
Pour
par
’
récurrence des nombres c
n
ou c*.
n
Celui-ci fournit une nouvelle interpréta-
tion des généralisés introduit par CARLITZ L.(1969)
"Ballot numbers" en ter-
II . NOTATIONS ET RAPPELS
partie symétrique de R:
I R = Rn Rt. C’est une relation symétrique. Elle
est réflexive si et seulement si R est réflexive. R est antisymétrique si
rents.
PR = R -
IR est la partie asymétrique de R. C’est une relation asymé-
trique et irréflexive. Si x
PRy , on dira que x est préféré strictement à y.
p KR " IK , PRt
K
=
Pt sont des
K
relations
deux à deux disjointes. R est dite
Pour une telle relation E, l’ensemble des classes d’équivalence est désigné
par: X/E. x c X/E => 3x c X: ~ = X; xEy}. Les éléments de X/E con-
et y sont équivalents.
être noté: R
xn-1R xn .
peut x1R x2R ... Ce qui signifie que:
telle que:
5. Introduction au dénombrement
Soient: l’ensemble des quasi-ordres
QX sur X,
l’ensemble des préordres X,
P~ totaux sur
Il est facile d’établir que les cardinaux de ces ensembles ne dépendent que de
0=
n
(1) n
n!
pnn, k .
Enfin:
Si k = 1, la relation équivaut à:
ou:
o
sur X peut être caractérisée par une matrice booléenne (n,n): r ~ définie
sinon. Par exemple, on peut ainsi repré-
senter les 19 quasi-ordres sur un ensemble X à 3 éléments. On pourra remarquer
que seuls les quasi-ordres n’13, 14, 15, 16, 17, 18 ne sont pas des préordres.
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PROPOSITION 2
Si R est un quasi-ordre, la relation S définie par:
LEMME1
Si R
dans R.
est un quasi-ordre, les 3 relations: R
P R R, R2PR’ PR sont contenues
§§
Le lemme établi, on peut maintenant montrer aisément que la relation S
est totale. Ceci équivaut à dire que: non xSy *> ySx. Supposons donc: non xSy.
Il existerait un élément z tel que: zRx et non zRy ou yRz et non xRz. En
utilisant la relation P, ceci peut aussi s’écrire: yPzRx ou yRzPx. Soit alors
un élément t tel que tRy. D’après le lemme, on aurait aussi: tRx. De même, si
xRt, on aurait: yRt. On vient de prouver que pour tout élément t, tRy implique
tRx et xRt implique yRt. C’est dire exactement que: ySx. S est donc bien tota-
le. Le reste de la proposition: résulte immédiatement des définitions
1- ER
de
IR, ER et S. §
PROPOSITION 3
Si S est un préordre total sur X et S l’ordre total induit par S sur
x
ERy IRz 1 z et IRy ERz implique IRz. Pour établir la seconde,
implique x x x
que SR= S, d’après la proposition 1, 1 S = ER. Le lemme 9. assure alors que les
Q xEnfin
2013
est un élément de R = U par construction.
QTZ QY §
T s
seulement si b(x) R b(y) induit par restriction une bijection de sur
PROPOSITION 5
Pour tout entier n > 1:
7 --
--
QSX QSX
s s
même cardinal:
q*k
., ..
la et ont
x x
Enfin card(
nombres q’n .
que:
J J
Exemple:
précédente :
1I
nième
ième d’ordre
Catalan, dénombre les ESD d’ordre
nombre de Catalan n.
De même, notant B* ,
n,k
l’ensemble des ESSD d’ordre (n,k) et b*
n,k
k’
son
cardinal, on a:
(a.,b.)
J J
20132013
(a.-l,b.) définit
J J
une bijection de
B*@n,kn k sur
B
n-,
si n > k.
Sous cette condition, Pour le reste k, en tronquant la
dernière étape horizontale, c’est à dire remplaçant
tion
en b
q
par
bq -1 dans la fonc-
on une de B sur B-
n n ,.
Nous allons maintenant nous intéresser à des ESD ou des ESSD possédant
une propriété de complétude.
DEFINITION 5
Un ESD ou ESSD:
(a.,b.)
J J . d’ordre (n,k) est complet si:
A. Il
’
Cnn,k et
cn,k (respectivement et désignerons l’ensemble des ESDC
k k n,k n,
d’ordre (n,k) et son cardinal. Là encore, pour simplifier, on posera c - n c n,n
PROPOSITION 6
Exemple:
déduit que
r..=
1J
1 dès que i *"
j. x.J
i P R j x I R x k P R x tout
1 implique : r1K- r.i=
J1
0. On en
xiIRxk’5rjk=
J
1; compte
tenu de ce qui précède, on en déduit que j 1, puis que: rli= 0. Cette derniè-
assertion
équivaut -
à: °
maintenant que
PK
R
et
izsont
R disjointes. Si l’on avait:
on en déduirait que r .=0 pour tout m > k et r. = 0 pour tout m k. Comme
mi Jm
- -
l rk.= r.k=
J. .
ik
S est contenu dans
SR. Pour montrer que
SR est égal à S, il suffit donc de
montrer que
SR est un ordre total sur proposition 2, X, soit, compte-tenu de la
que ER= D. C’est bien le cas car, ainsi que le remarque MENUET J.(1974), on
obtient les bornes des classes d’équivalences de
ER en prolongeant jusqu’à la
diagonale, les marches de la frontière en escalier (ceci résulte immédiatement
de la définition de donnée paragraphe II.2.).
ER au
Exemple
73
étant fixé, R est caractérisé par r et la matrice r est elle même déterminée
injectivement par la connaissance de l’ESDC d’ordre n dont elle est issue.
Cette application est enfin strjective. En effet, considérons pour le prou-
ver un élément de
Qy. On va d’abord montrer que la matrice booléenne r=r R,S
présente une disposition de1 et de 0 séparés par une frontière en escalier
sous diagonal; plus précisément, il faut prouver que si 0 alors:
ri.=
J .
. que 1. On a donc
Comme R=IRUPR’on a soit x.I x.,
XjPRXiR qui ce
entraine
x.P 1 x, donc puisque SR= S, soit x.P x.. ce qui entraine
XjPRXk puisque PR est transitive. Dans dernier cas, que D C I R9 ce vu on
Exemple :
COROLLAIRE 1
ensemble à éléments tels que
q* ,n
le nombre de quasi-ordres R sur un n
SRR
soit un ordre total est égal à
c n, le nombre d’ESDC d’ordre n.
-
PROPOSITION 7
Pour tout i
tent du dénombrement des ESD ou ESSD d’ordre n suivant leur support. On appel-
LEMME 3
Le nombre d’ESD ou ESSD d’ordre n dont le support est un sous.-ensemble fixé
d’ordre card(S).
§§ En effet, soit ~ la bijection strictement croissante de (1,..., card(S)}sur S.
Atout ESDC
l’ESSD d’ordre
ou ESSDC d’ordre card(S): e =
(a.,
J -
b.)1.
J 1Jq, -
_-_-
on associe l’ESD ou
En utilisant le lemme, on
Le reste de ce paragraphe précise quelques relations entre ces nombres qui vont
COROLLAIRE 2
Pour tout
COROLLAIRE 3
Les
fonctions génératrices:
convient: sont telles que:
§ D’après le corollaire2,
Avec la convention de l’énoncé du corollaire 3,
n
la relation de la proposition 8
que:
Ainsi:
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REMARQUE 1
Les identités: conduisent aux relations de la
proposition 7.
Pour clore paragraphe, nous allons montrer comment le calcul des cnn kk
ce
(nombre d’ESSDC d’ordre (n,k)) permet d’obtenir, très facilement par récur-
rence, les nombres cherchés. En particulier, tout en leur donnant une inter-
PROPOSITION 9
Pour tout1
où:
ou n 0 ou k 0.
COROLLAIRE 4
§ D’après la proposition 9:
PROPOSITION 10
maintenant, n =
2k, il est facile de constater que le seul ESSDC d’ordre (n,k)
est tel que: pour tout ; Ceci
implique:
~ n,k
7 - -
--
PROPOSITION 11
Pour tout
§
vant la valeur de
b q -1.
On obtient donc les
c*
n+1
en calculant les sommes des colonnes du tableau
COROLLAIRE 5
de deuxième espèce
k nt
--
§ D’après la proposition 5:
puis le corollaire 1:
et la proposition 7:
BIBLIOGRAPHIE
(1) AVERY P., "Semiorders and representable graphs", Proc. 5th British Com-
binational conf., (1975), 5-9.
(5) FISHBURN P.C., Utility theory for décision making, New-York, Wiley,
(1970).
(7) KREWERAS G., "Sur les éventails de segments", Cahier du Bureau Univer-
sitaire de Recherche opérationnelle, 15, (1970), 3-40.