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LABORATOIRE DE PHYSIQUE Document B

LES MESURES EN PHYSIQUE ET LEURS ERREURS

I. Caractère d'une mesure

Par mesure on entend soit le dénombrement d'un ensemble d'objets


ou d'évènements (par ex. comptage de processus de désintégration
radioactive) soit la comparaison d'une grandeur à mesurer avec une
unité de même espèce (par ex. comparaison d'une distance avec l'unité
de longueur). Le résultat d'un dénombrement est déterminé de façon
univoque par un nombre sans dimension, par contre le résultat d'une
mesure par comparaison, c'est-à-dire le nombre mesuré, dépend du choix
de l'unité. Il est donc tout aussi important d'indiquer l'unité
choisie que le nombre obtenu.

Il est essentiellement impossible de déterminer la vraie valeur


d'une grandeur physique (par ex. détermination de la masse d'un corps
par pesée). Cet état de choses s'explique par le fait que : 1) Les
instruments de mesure indispensables, de même que les organes des sens
dont on ne peut se passer, ne possèdent pas une sensibilité infinie.
La limite de sensibilité se trouve imposée en dernière analyse par la
structure atomique de la matière et les phénomènes de fluctuation
statistique qui y sont liés (par ex. mouvement brownien). Un résultat
de mesure aura par conséquent plus ou moins de chances de s'approcher
de la vraie valeur de la grandeur à mesurer, suivant la finesse de
l'instrument de mesure et l'habileté de l'expérimentateur. 2) Toute
observation d'un système physique introduit une interaction entre
l'observateur et l'objet observé. Cette propriété d'ordre fondamental
a été mise en évidence dans le deuxième quart du XXème siècle. Notons
cependant que le plus souvent les instruments de mesure sont trop
grossiers pour qu'elle puisse entrer en ligne de compte.

D'autre part, la vraie valeur d'une grandeur essentiellement


aléatoire ne présente généralement pas d'intérêt en elle-même; c'est
la loi de distribution de cette valeur qui est prévisible
théoriquement. Par exemple, la durée de vie réelle d'un noyau
radioactif particulier n'est pas intéressante; c'est la vie moyenne
d'un ensemble de tels noyaux qui est une caractéristique importante du
noyau.

II. Les erreurs affectant une mesure

On distingue deux sortes d'erreurs dont toute mesure peut être


affectée: l'erreur systématique ou l'erreur accidentelle.

Les erreurs systématiques se produisent par exemple lorsqu'on emploie


des unités mal étalonnées (échelle fausse, poids, chronomètre mal
ajustés) ou lorsqu'on néglige certains facteurs qui ont une influence
sur la marche de l'expérience (par ex. le fait de négliger la poussée
d'air lors d'une pesée ou l'influence du champ magnétique terrestre
dans une mesure magnétique, etc.). Dans la plupart des cas, les
erreurs systématiques, pour autant qu'on connaisse leur cause, peuvent
être prises en considération par une correction correspondante
apportée au résultat de la mesure. Pour les mesures effectuées dans le
cadre de travaux pratiques de physique, elles n'ont en général qu'une
signification de second plan.
-2-
Les erreurs accidentelles par contre ne peuvent en principe pas
être évitées. Leur cause se trouve dans l'expérimentateur lui-même. La
sûreté avec laquelle la main manie un instrument (par ex. arrêt d'un
chronographe), l'exactitude avec laquelle l'oeil observe (par ex. la
position d'une aiguille sur une échelle) ou l'acuité différentielle de
l'oreille observe (par ex. détermination d'un minimum d'intensité
sonore) sont limitées. C'est la tâche de tout observateur d'être
conscient des erreurs accidentelles de mesure, de les maintenir aussi
faibles que possible et d'estimer ou calculer leur influence sur le
résultat obtenu.

III. Eléments du calcul des erreurs

1. Erreur sur la mesure répétée d'une qrandeur déterminée

Si l'on essaie par une mesure d'obtenir la vraie valeur xo d'une


grandeur physique déterminée, on s'aperçoit que des mesures de cette
grandeur répétées successivement conduisent à des résultats
particuliers différents.

Soient xl,x2,...xi,...xn,

les résultats de n mesures effectuées dans des conditions identiques.


Leur moyenne arithmétique

x =
∑x i

n (1)

s'approchera d'autant plus de la vraie valeur xo de la grandeur


considérée que le nombre n des mesures successives effectuées est plus
grand. Cependant, il est absolument exclu de décider si x est plus
grand ou plus petit que la vraie valeur xo puisque toute mesure
ultérieure peut déplacer la valeur moyenne x vers des valeurs plus
grandes ou plus petites, si bien que x pourra se trouver une fois au-
dessus, une fois au-dessous de xo.
On peut se demander si la valeur moyenne de x introduite ci-dessus est
bien le nombre qui, à l'intérieur du domaine de dispersion des mesures
particulières, représente le mieux, c'est-à-dire avec la plus grande
probabilité, la vraie valeur xo.

Un grand nombre d'expériences réalisées dans de nombreux domaines


(physique, biologie, démographie, etc.) ainsi que des modèles
mathématiques simples conduisent à postuler la loi normale des erreurs
(distribution de Gauss). Notons que cette distribution n'est pas
toujours valable comme le montre l'exemple des phénomènes de
désintégration (distribution de Poisson). La distribution de Gauss
(appelée aussi distribution normale) est caractérisée par deux
paramètres : sa valeur moyenne xo et sa variance σ2 . On la désigne
σ
2
souvent par N(xo,σ) où σ = ≡ déviation standard.
-3-
La figure ci-dessous esquisse deux distributions normales de même
xo mais de σ différents, σ1 < σ2.
1 x− xo 2
1 − ( )
e 2 σ
N(xo,σ) ≡ 2π ⋅ σ

1
hmax= 2 π ⋅ σ ; ∆=σ 2 n 2
xo +σ

+∞ ∫ f(x)dx
∫ f(x)dx =1;
−∞
xo −σ =0.683

xo +3σ

xo +2σ
∫ f(x)dx
∫ f(x)dx =0.954; xo −3σ =0.997
xo −2σ

La surface hachurée représente la probabilité que la grandeur x ait


une valeur comprise entre x et ∆x. Ainsi parmi N mesures de la même
grandeur x, on peut s'attendre à en observer
x + ∆x

∫ f(x)dx
n(x) = N x qui seront comprises entre x et x+∆x. En
particulier le 68,3% de ces mesures sera compris entre xo-σ et xo+ σ
Si on effectue une série de N mesures de x et si ces mesures sont
régies par la distribution N(xo,σ1) puis qu'on dessine la
distribution, on obtiendra une image approchée de la distribution
parente N(xo,σ1).
Le but des mesures de ce type est d'obtenir une estimation aussi
précise que possible de xo la vraie valeur cherchée. On se rend
compte, en examinant la figure que cette estimation sera d'autant plus
précise que la distribution parente N(xo,σ) est étroite, i.e. que σ
est petit. La méthode de mesure, les appareils utilisés ainsi que
l'habileté de l'expérimentateur contribuent chacun à la grandeur de σ.
Par exemple : pour mesurer une température, il est plus précis
d'utiliser un bon thermomètre que de mesurer la vitesse moyenne des
molécules du milieu étudié; un chronomètre électronique est plus
précis qu' un chronomètre mécanique pour déterminer un temps de
passage d'une boule en un point d'un plan incliné, un faisceau
lumineux associé à une cellule photoélectrique sera plus précis que
l'oeil et la main de l'expérimentateur (vous pouvez vous en convaincre
en faisant l'expérience du PLAN INCLINE!)
Comment, à partir des N mesures de x estimer la vraie valeur xo
et la variance σ2(x) dont nous aurons besoin tout à l'heure?
On montre en statistique que les meilleurs estimateurs de ces
deux paramètres sont les suivants :
N

∑x i
estimateur de xo ≡ ˆ
xo ≡ x = i =1 (1)
N
-4-
N

∑ (x
i= 1
i
− x )2

σ 2(x) =
estimateur de la variance de x ≡ ˆ N −1 (2)

σ (x) est presque (facteur (N-1) au lieu de N) la


2
On remarquera que ˆ
moyenne arithmétique des écarts quadratiques d'où le nom donné parfois
à σ (x) "d'erreur quadratique moyenne".
ˆ2

Il reste à estimer la précision avec laquelle on a déterminé xo.


La théorie statistique dit encore que la variance de x peut être
estimée par :
N

1 ˆ2
∑ (x
i= 1
i
− x )2
σ (x)
σ ( x) = N
ˆ 2
= N(N − 1) (3)

REMARQUE: si on veut diminuer σ( x ) d'un facteur 2, il faut quadrupler


le nombre de mesures (ou alors améliorer la méthode et/ou les
appareils, sans parler de l'expérimentateur!)

Ces estimateurs x , σ
ˆ 2(x)
et σ ( x ) sont indépendants du type de la
ˆ2
distribution parente, Celle-ci ne doit donc pas être nécessairement
gaussienne pour que les formules (1), (2) et (3) soient applicables.
Par convention en physique, le résultat de la mesure est donné sous la
forme
N

∑ (x i
− x )2
i= 1
σ (x) ≡ x ±
ˆ 2
x ± N(N − 1) (4)

N.B. Dans ce qui suit ainsi que dans la vie courante (du physicien), on
utilise les notations σ2 au lieu de ˆσ et σ au lieu de ˆσ par souci de
2

simplification des notations.

A côté de l'erreur absolue d'un résultat de mesure, il est souvent


commode d'indiquer l'erreur relative σ 2(x)/x. L'erreur absolue a
ˆ
toujours la même dimension (même unité) que le résultat de la mesure
lui-même. L'erreur relative n'a pas de dimension et peut se donner en %
ou en o/oo.

Remarque : Dans le cas ou il n'est pas possible de répéter un nombre


suffisant de fois la mesure, on se contentera d'estimer l'erreur
affectant la grandeur mesurée x et on notera cette estimation d'erreur
par ∆x

2. Erreur affectant une mesure indirecte; loi de propagation


des erreurs

Les mesures effectuées en physique sont le plus souvent


indirectes, c'est-à-dire que le résultat final d'une expérience ne
consiste pas dans la mesure répétée d'une seule, mais de plusieurs
grandeurs qui, liées par une loi physique, conduisent au résultat
cherché. Par ex. la période d'oscillation du pendule simple est donnée
par la loi :
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T = 2π g

En mesurant la longueur du pendule et sa période T (donc ici deux


mesures), on obtient de façon simple l'accélération de la pesanteur g :
4π 2
2
g = T
Il s'agit de savoir de quelle façon les erreurs de mesure sur et
sur T se répercutent sur la grandeur à déterminer g (propagation des
erreurs).
Nous désignerons par R le résultat découlant de la combinaison de
n grandeurs mesurées xn. R est donc une fonction de ces n variables :
R = R(x1, x2, ..., xn)
dont les arguments xl, x2,...,xn sont affectés respectivement des
erreurs quadratiques moyennes σ1, σ2,...,σn.
Il est possible de montrer que l'erreur quadratique moyenne σR du
résultat R est donnée par :
 ∂R  2  ∂R  2  ∂R  2
2 2 2
  σ1   σ2   σn 1

 ∂x 1 
+  ∂x 2  +...+ ∂x n
 
2
σR = [ ] (5)

Si les valeurs des arguments sont obtenues comme le résultat d'une


moyenne x1 , x2 , , xn les erreurs affectant ces grandeurs seront
données par σ( x1 ), σ( x2 ) σ( xn ) et l'erreur sur la valeur moyenne R
sera donnée par
 ∂R  2  ∂R  2  ∂R  2
2 2 2
  σ (x1 )   σ (x2 )   σ (xn ) 12
 ∂x 1 
σ( R ) = [ +  ∂x 2  +...+  ∂x n 
] (5')

L'erreur σ( R ) ainsi calculée est telle que la vraie valeur Ro de


la grandeur calculée a 68,3% de chances de se trouver dans l'intervalle
( R -σ( R ), R +σ( R )), où R = R( x1 , x2 ,... xn ). Pour compléter notre
exemple précédent, la propagation des erreurs conduit à :
2 2
 4π 2   4π 2 
σ2 =  T  σ +  T  σ T
2 2 3 2

Remarque : Il est souvent utile et suffisant d'évaluer une borne


supérieure de l'erreur affectant la grandeur R = R(x1, x2,...xn) en
développant R en série de Taylor au premier ordre au voisinage du point
(xl, x2,...xn)
∂R ∂R ∂R
∆R ~~ ∂x1 ∆x + ∂x 2 ∆x + ...+ ∂x n ∆x
1 2 n (6)
Ainsi l'estimation de l'erreur maximum sur R, ∆R, s'obtient très
facilement en fonction des erreurs estimées entachant les n grandeurs
xi. Il s'agit de noter que sauf pour un certain nombre d'expériences
bien déterminées, on ne connaît pas l'écart quadratique moyen σ (xi)
sur chaque grandeur xi, mais seulement leur estimation ∆ xi. Il peut
par conséquent être utile (et plus rapide!)d'utiliser la formule
approximative (6).
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Dans l'exemple précédent, on aura donc comme erreur estimée sur g:

∂g ∂g 1
∆g = ∂ ∆ + ∂T ∆T = 4π2[ T2 ∆ + T
3
∆T]
3. Erreur affectant une grandeur intervenant dans une loi physique à
vérifier expérimentalement

Dans de nombreuses expériences effectuées en physique, la


détermination d'une grandeur physique se réalise en vérifiant une loi
faisant intervenir la grandeur en question. La vérification
expérimentale d'une loi théorique reliant plusieurs grandeurs
physiques peut se faire simplement en s'efforçant de mettre la loi
sous une forme linéaire par un changement de variable approprié
Rappel: la forme analytique d'une droite est y = mx+h ; m = pente, h =
ordonnée à l'origine.
Les points de mesures (xi±σ(xi), yi±σ(yi)) sont alors reportés
sur un système d'axes orthogonaux, ce qui permet de reconnaître
immédiatement si la loi est vérifiée en examinant l'alignement des
points expérimentaux (fig. a)).

a) b)

On voit qu'il est de première importance de reporter les points


de mesures avec leur domaine d'erreur préalablement à toute discussion
concernant la validité de la loi à vérifier. Ainsi une situation
donnée par la fig. b), conduira à affirmer que la loi n'est plus
vérifiée pour x > xmax.
Dans le cas où on admet que la distribution parente de yi est de
nature gaussienne, que d'autre part, pour tous les points de mesure
σ(yi) = σ et que l'erreur σ(xi) est négligeable par rapport à l'erreur
σ(yi), on peut montrer que la meilleure estimation de la droite
représentative du phénomène s'obtient par la méthode des moindres
N

∑ (y i − ythéo. )
2

carrés qui minimalise la somme des écarts i = 1 .


Les meilleurs estimations de la pente m±σ(m) et de l'ordonnée à
l'origine h±σ(h) sont données par les expressions
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N ∑ xi yi − ( ∑ xi )( ∑ yi ) N
N ∑ x − ( ∑ xi ) N∑ x − (∑ xi)
2 2 2
2
m = i
σ(m) = i
σ

( ∑ y i )( ∑ xi ) − ( ∑ xi )( ∑ xi yi )
2
∑x 2
i

N ∑ x2i − ( ∑ xi ) N ∑ x2i − ( ∑ x i )
2 2

h = σ(h) = σ

avec: σ = ∑ (mx
i + h − yi )2 / (N − 2)

Dans le cas où h=0:


∑xy i i
∑x 2
i

∑x N ∑ x2i − ( ∑ x i )
2
2
m = i
σ(m) = σ

Remarque : Dans de nombreux cas pratiques, les conditions


d'application des formules ci-dessus ne sont pas réalisées exactement
(en particulier dans le cas où l'expérimentateur ne connaît pas les
estimations d'erreur ∆yi). On se contentera alors de faire passer la
meilleure droite "à l'oeil" et on admettra que l'erreur sur la pente
est obtenue en considérant les droites "extrêmes" passant par 2/3 des
points expérimentaux.

Voir aussi et surtout le MEMO sur LE CALCUL D'ERREUR

Exemple 1: Vérification de la loi d'Ohm et détermination de la


résistance d'un conducteur métallique

La loi en question s'écrit sous la forme J=U/R et l'expérimentateur


mesure N couples de valeurs (Ui±σ(Ui),Ji±(Ui)).
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Après élimination des points situés systématiquement dans la partie
non linéaire du graphique, la méthode des moindres carrés fournit une
valeur de la pente (m ±σ(m)), qui conduit alors à la détermination de
la meilleure estimation de la résistance ( R ± σ( R )) :
 ∂R 
2 2
 1 
σ2( R ) =  ∂m  σ2(m) =  m  σ2(m)
2
R = 1/m

Exemple 2: Vérification de la loi du pendule T = 2• /g et


détermination de l'accélération terrestre g

On mettra d'abord la formule à vérifier sous la forme linéaire


appropriée
4 π2
T2 = g
Les variables mesurées expérimentalement sont les
couple( i±∆ i,Ti±∆Ti),où ∆ i et ∆Ti sont les estimations des erreurs
entachant les mesures de i et de Ti. La représentation linéaire exige
de transformer ces couples pour obtenir les grandeurs adéquates
( i±∆ i,T2±∆T2)) qui sont alors reportées graphiquement

Notons que dans cet exemple la justification des formules découlant de


la méthode des moindres carrés présente des difficultés car d'une part
on ne connaît pas les écarts quadratiques σ(Ti2) et σ( i) mais
seulement des estimations ∆(Ti2) et ∆( i) et d'autre part, si les
valeurs de Ti sont réparties de façon gaussienne, les valeurs de Ti2
ne le sont plus. On pourra alors se contenter de faire passer la
meilleure droite représentative de pente (m ± ∆ m). La constante g sera
alors donnée par

∂g
g = 4π2/m ∆g = ∂m ∆m = (4π2/m2)∆m
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Exemple 3 :

La détermination d'une grandeur physique s'effectue souvent en


utilisant une combinaison des méthodes décrites sous 2 et 3. Ainsi par
exemple la résistivité ρ d'un fil métallique de section S et de
longueur se déterminera en extrayant d'abord graphiquement la valeur
de la résistance ( R ± σ( R )) comme dans l'exemple 1, puis en utilisant
la formule de propagation des erreurs (5) pour obtenir ( ρ ± σ( ρ )) :
2 2 2
S  ∂ρ  2  ∂ρ  2  ∂ρ  2 1
σ (R ) σ (S ) σ ( ) 2
 ∂R     
σ( ρ ) = [ + ∂S + ∂ ]
S
( ρ) = R

S et ayant été mesurées de manière appropriée.

Remarque: Si on ne connaît que l'estimation de l'erreur affectant S et


, on pourra se contenter d'appliquer la formule (6).

IV. Nécessité du calcul d'erreur

Même lorsque toutes les précautions ont été prises pour éviter
les erreurs systématiques, il subsiste l'erreur accidentelle et seul
le calcul de l'erreur, suivant les lignes indiquées, permet de se
faire une juste idée de l'exactitude de la mesure.

Il est très important aussi d'employer le calcul des erreurs


avant la mesure pour apprécier l'exactitude qui se laisse atteindre
avec des instruments donnés. Il permet de reconnaître également
quelles sont les étapes d'une mesure qui doivent être exécutées avec
un soin particulier et quelles sont celles dont l'influence sur le
résultat final est minime.

Le nombre de chiffres significatifs à indiquer dans un résultat


est également fixé par le calcul des erreurs. En donner trop est tout
aussi faux que d'en donner trop peu! La convention admise est la
suivante : tout résultat doit comporter un nombre de chiffres
significatifs tel que le dernier soit affecté de l'erreur fixée par le
calcul des erreurs; l'avant-dernier par contre est certain.

Ainsi une masse M pesée à ± 2 mg et trouvée égale par exemple à 25.387


g sera donnée par :

M = (25,387 ± 0.002) g.

D'autre part, un cas fréquent est celui où la mesure doit être faite
avec une précision prescrite. Le choix de la méthode de mesure et des
instruments nécessaires n'est alors possible que si le calcul d'erreur
est esquissé avant la mesure (en calculant l'erreur relative maximum
∆R/R par exemple). On saura ainsi par exemple si certaine mesure de
longueur peut être exécutée avec un pied à coulisse ou s'il est
nécessaire d'utiliser un interféromètre optique de grande précision,
ou encore si telle mesure de température est suffisante avec un
thermomètre ordinaire à mercure ou nécessitera un thermomètre
électrique à résistance de haute sensibilité.
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Pour ces diverses raisons, le calcul de l'erreur est une
nécessité dans chaque mesure! Il est aussi très recommandable de
reporter sur la représentation graphique d'une loi étudiée les erreurs
calculées, en même temps que les points de mesure. L'erreur est
représentée par le segment vertical ou horizontal correspondant porté
de part et d'autre du point mesuré. On appelle communément ce segment
"barre d'erreur".

Septembre 1994 WB-pc


Mars 2004 + images scan

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