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CHAPITRE 1 : QUELQUES ÉLÉMENTS

TOPOLOGIQUES

Équipe pédagogique : Pr. B. AZEROUAL et Pr. M. CHERKAOUI.

0.1 Norme et distance sur R


Pour définir une norme sur R, on suppose que R est muni de sa structure d’espace vectoriel
sur R. L’application

v : R → R+
x 7→ v(x) = |x| valeur absolue de x
possède les propriétés suivantes :
i) v(x) = 0 ⇔ x = 0,
ii) ∀λ ∈ R, v (λx) = |λ| v(x) ∀x ∈ R,
iii) ∀ (x, y) ∈ R2 , v (x + y) ≤ v (x) + v (y) .

Définition 0.1. Toute application de R dans R+ vérifiant les trois propriétés i), ii) et iii) est
dite norme sur R.

Considérons maintenant l’application

d : R × R → R+
(x, y) 7→ d(x, y) = |x − y| .
Alors d possède les propriétés suivantes, qui découlent de celles de |·| :
i) d(x, y) = 0 ⇔ x = y,
ii) d(x, y) = d(y, x) ∀ (x, y) ∈ R2 ,
iii) ∀ (x, y, z) ∈ R3 , d(x, y) ≤ d(x, z) + d(z, y).
0.2. NORME ET DISTANCE SUR RN

Toute application de R× R dans R+ vérifiant ces trois propriétés est appelée distance sur R.

0.2 Norme et distance sur Rn


Proposition 0.1. Soient (x1 , . . . , xn ) et (y1 , . . . , yn ) dans Rn alors :
a)
v v
Xn u n
X
u n
u uX
2t
xi y i ≤ xi yi2 . ( Inégalité de Cauchy-Schwarz)
t


i=1 i=1 i=1

b)
v v v
u n u n u n
u X 2
u X uX
2
t (xi + yi ) ≤ t xi + t yi2 . (Inégalité de Minkowski)
i=1 i=1 i=1

Preuve. (Cf. la série d’exercices.)


Considérons l’application

N2 : Rn → R+
r n
x2i .
P
x = (x1 , . . . , xn ) 7→ N2 (x) =
i=1
Alors N2 possède les propriétés suivantes :
i) N2 (x) = 0 ⇔ x = 0 ⇔ (x1 , . . . , xn ) = (0, . . . , 0),
ii) ∀λ ∈ R, ∀x ∈ Rn N2 (λx) = |λ| N2 (x) ,
iii) ∀ (x, y) ∈ (Rn )2 , N2 (x + y) ≤ N2 (x) + N2 (y) .
En effet : r n
x2i = 0 ⇔ ∀i = 1, . . . , n ; xi = 0.
P
i) N2 (x) = 0 ⇔
i=1
r n
r n
λ2 x2i x2i = |λ| N2 (x) .
P P
ii)N2 (λx) = = |λ|
i=1 i=1
iii) La troisième propriété s’obtient en utilisant l’inégalité de Minkowski :
rn rn rn
P 2 P 2 P 2
N2 (x + y) = (xi + yi ) ≤ xi + yi = N2 (x) + N2 (y) .
i=1 i=1 i=1

L’application N2 est appelée norme euclidienne ou norme usuelle. Elle est notée aussi k·k2 .
A l’aide de N2 , on définit l’application

d2 : Rn × Rn → R+
(x, y) 7→ d2 (x, y) = N2 (x − y).
On vérifie aisement que d2 est une distance sur Rn .

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0.3. ESPACE VECTORIEL NORMÉ ET ESPACE MÉTRIQUE

0.3 Espace vectoriel normé et espace métrique


Définition 0.2. Soit E un espace vectoriel sur K = R (ou C).
On appelle norme sur E toute application N de E dans R+ vérifiant :
i) N (x) = 0 ⇔ x = 0,
ii) ∀λ ∈ K, ∀x ∈ E; N (λx) = |λ| N (x) ,
iii) ∀ (x, y) ∈ E 2 , N (x + y) ≤ N (x) + N (y) .

Un espace vectoriel normé est un espace vectoriel muni d’une norme.


On note N (x) = k·k et l’espace vectoriel normé (e.v.n.) par (E, k·k).

Exemple 0.1. (R, |·|) est un espace vectoriel normé.

Corollaire 0.1.
∀ (x, y) ∈ E 2 , |N (x) − N (y)| ≤ N (x − y) .

Preuve.
N (x) = N (x − y + y) ≤ N (x − y) + N (y)

N (x) − N (y) ≤ N (x − y)
et en échangeant x et y, on a

N (y) − N (x) ≤ N (y − x) = N (x − y)

donc
|N (x) − N (y)| ≤ N (x − y) .

Définition 0.3. Soit E un ensemble.


On appelle distance sur E, toute application d : E×E vers R+ possédant les propriétés
suivantes :
i) d(x, y) = 0 ⇔ x = y,
ii) ∀ (x, y) ∈ E 2 ; d(x, y) = d(y, x) ∀ (x, y) ∈ E 2 ,
iii) ∀ (x, y, z) ∈ E 3 ; d(x, y) ≤ d(x, z) + d(z, y).

E munit d’une distance d est dit espace métrique . Il est noté (E, d).

Corollaire 0.2.
∀ (x, y, z) ∈ E 3 , |d (x, z) − d (z, y)| ≤ d (x, y) .

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

Preuve. On a d’après l’inégalité triangulaire

d (x, z) ≤ d (x, y) + d (y, z) ⇒ d (x, z) − d (y, z) ≤ d (x, y)


et en échangeant x et y, on obtient

d (y, z) − d (x, z) ≤ d(y, x) = d (x, y)


donc

|d (x, z) − d (z, y)| ≤ d (x, y) .

Remarque 0.1. Tout espace vectoriel normé (E, k·k) peut être considéré comme un espace
métrique dont la distance d est définie par

d (x, y) = kx − yk .

Définition 0.4. Soient N et N 0 deux normes définies sur Rn . N et N 0 sont dites équivalentes
s’il existe a, b ∈ R+∗ tels que

∀x ∈ Rn , aN (x) ≤ N 0 (x) ≤ bN (x).

On note N ∼ N 0 .

Proposition 0.2. (à admettre) Toutes les normes de Rn sont équivalentes.

Exemple 0.2. On considère les trois applications suivantes, normes sur Rn :

 p

 N2 (x) = k(x1 , . . . , xn )k2 = x21 + · · · + x2n est appelée norme euclidienne,

 Pn
n
E=R , N1 (x) = k(x1 , . . . , xn )k1 = |xi | est appelée norme indice 1,
 i=1

 N∞ (x) = k(x1 , . . . , xn )k∞ = max |xi |
 est appelée norme infinie.
1≤i≤n

Ces trois normes sont équivalentes. (Pour la preuve, voir la série des exercices)

0.4 Quelques notions topologiques dans un E. M.


Soit (E, d) un espace métrique.

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

0.4.1 Boules, sphères


Définition 0.5. Soient a ∈ E et r > 0. On appelle boule ouverte (resp. fermée ) de centre a
et de rayon r, l’ensemble

B (a, r) = {x ∈ E / d(a, x) < r} (resp. Bf (a, r) = {x ∈ E / d(a, x) ≤ r})

On appelle sphère de centre a et de rayon r, l’ensemble

S (a, r) = Bf (a, r) \ B (a, r) = {x ∈ E / d(a, x) = r} .

La figure ci-dessous, représente des boules du plan, de centre O et de rayon r, correspendant


aux trois normes de R2 décrites dans l’exemple 1.2. (pour n = 2)

y y y

r r
r

r r r
0 x 0 x 0 x

Norme Indice 1 Norme Infinie Norme Euclidienne

F IGURE 1 – Exemples de boules pour trois différentes normes en dimension 2.

Dans le cas n = 1, la boule ouverte de centre a et de rayon r > 0 s’écrit

B (a, r) = {x ∈ R / |x − a| < r}
= ]a − r, a + r[ .

C’est la projection des trois précédentes boules de R2 sur l’axe des abscisses.

Remarque 0.2. Soit (E, d) un espace métrique, une partie A de E et x ∈ E, L’ensemble A


est borné si et seulement si ∃R > 0 tel que A ⊂ B(x, R).

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

0.4.2 Parties ouvertes - parties fermées .


Définition 0.6. Soit A une partie de E (A ⊂ E)
A est une partie ouverte de E si et seulement si

∀x ∈ A, ∃r > 0 tel que B (x, r) ⊂ A.

Proposition 0.3. A est une partie ouverte de E si et seulement si


[
∀x ∈ A, A= B (x, rx ) .
x∈A
rx >0

Preuve. A est une partie ouverte de E si et seulement si ∀x ∈ A, ∃rx > 0 tel que
B (x, rx ) ⊂ A. D’où
[ [
A= {x} ⊂ B (x, rx ) ⊂ A.
x∈A x∈A
rx >0

Proposition 0.4. Les boules ouvertes sont des parties ouvertes de E.

Preuve. Soit B (a, r) une boule ouverte et soit x ∈ B (a, r).


On a d(a, x) < r. Posons s = r−d(a,x)
2
et montrons que B (x, s) ⊂ B (a, r).
Soit y ∈ B (x, s), on a

d(a, y) ≤ d(a, x) + d(x, y)


r − d(a, x) r + d(a, x)
< d(a, x) + = <r
2 2
donc y ∈ B (a, r) et par suite B (x, s) ⊂ B (a, r).

Proposition 0.5. Les parties ouvertes d’un espace métrique possèdent les propriétés sui-
vantes :
1) E et ∅ sont des ouverts (∅ est ouvert par convention)
2) L’intersection d’un nombre fini d’ouverts est un ouvert.
3) Toute réunion d’ouverts est un ouvert.

Preuve.
1) Soit x ∈ E, ∀r > 0, B (x, r) = {z ∈ E / d(x, z) < r} ⊂ E, donc E est une partie
ouverte de E.
n
T
2) Soient A1 , . . . , An n parties ouvertes de E. Posons A = Ai .
i=1

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

Soit x ∈ A, alors ∀i = 1, . . . , n ; x ∈ Ai et comme Ai est un ouvert, il existe ri > 0 tel que


B (x, ri ) ⊂ Ai . Notons r = min (ri ) . r > 0 et B (x, r) ⊂ Ai ∀i ∈ [1, n] . Ce qui implique
1≤i≤n
que
n
\
B (x, r) ⊂ Ai
i=1
et par conséquent A est un ouvert.
S
3) Soient(Ai )i∈I une famille quelconque (finie ou non) d’ ouverts de E. Notons A = Ai .
i∈I
Soit x ∈ A, alors ∃i0 tel que x ∈ Ai0 et comme Ai0 est un ouvert, alors il existe r > 0 tel
que B (x, r) ⊂ Ai0 . D’où

B (x, r) ⊂ Ai0 ⊂ A
et par conséquent A est un ouvert.
Remarque 0.3. L’intersection d’un nombre infini d’ouverts n’est pas toujours un ouvert.
Contre-exemple. ∀n ∈ N∗ An =] − n1 , n1 [ est un ouvert. Mais
\ 1 1
A= ]− , [= {0}
n∈N∗
n n
n’est pas un ouvert.
Définition 0.7. Soit B ⊂ E et notons CEB le complémentaire de B dans E. Alors,
B est dite partie fermée de E si et seulment si CEB est une partie ouverte de E.

Proposition 0.6. Les boules fermées de E sont des parties fermées de E.

0.4.3 Voisinage, intérieur, adhérence


Définition 0.8. Soit a ∈ E. On appelle voisinage de a, toute partie de E, qui contient un
ouvert contenant a. On note V (a) l’ensemble des voisinages de a.
Exemple 0.3. r > 0, B (a, r) ∈ V (a).
Si E = R, alors pour r > 0, B (a, r) = ]a − r, a + r[ est un voisinage de a.
(E, d) est un espace métrique.

Définition 0.9. Pour A ⊂ E, on définit l’intérieur de A : A par
◦ [
A= U,
U ouvert
U ⊂ A

et l’adhérence de A : A par
\
A= F.
F fermé
A⊂F

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

Exemple 0.4. Dans (R, |.|), tout intervalle ouvert (est une boule ouverte) est un ouvert et
tout intervalle fermé (est une boule fermée) est un fermé. ] − ∞, a] ou [a, +∞[ est un fermé.
a+b b−a
]a, b[ = B (x, r) (resp. [a, b] = B (x, r)) est un ouvert (resp. fermé) avec x = 2
et r = 2
.
[
]a, +∞[ = ]a, a + n[ (Réunion infini d’ouverts)
n∈N∗
[
] − ∞, a[ = ]a − n, a[ (Réunion infini d’ouverts)
n∈N∗

et [a, +∞[ = ] − ∞, a[C (complémentaire d’un ouvert est fermé)

Proposition 0.7.

1) A est un ouvert contenu dans A.
◦ ◦
2) Si U est un ouvert et U ⊂ A, alors U ⊂ A. (C’est-ire A est le plus grand ouvert contenu
dans A)
3) A est un fermé contenant A.
4) Si F est un fermé et A ⊂ F , alors A ⊂ F . (C’est-ire A est le plus petit fermé contenant
A)

Preuve.
◦ S
1) A = U réunion infini d’ouverts est un ouvert.
U ouvert
U ⊂ A
[ ◦
∀U ouvert U ⊂ A ⇒ U ⊂ A ⇒ A ⊂ A.
U ouvert
U ⊂ A


2) Montrons maintenant que A est le plus grand ouvert contenu dans A. Supposons par
l’absurde qu’il existe un ouvert B tel que


A ⊂ B ⊂ A.
6=

B ouvert inclus dans A, donc


[ ◦ ◦
B⊂ U = A ⇒ B ⊂ A absurde.
U ouvert
U ⊂ A

3) et 4) En utilisant la défition du complémentaire, la preuve est identique.

Proposition 0.8.
◦ ◦
1) Si A ⊂ B alors A ⊂ B et A ⊂ B.

2) x ∈ A ⇔ ∃r > 0 tel que B (x, r) ⊂ A.
◦ ◦
c
3) A = E \ Ac et A = E \ A .
4) x ∈ A ⇔ ∀r > 0, B (x, r) ∩ A 6= ∅.

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

Preuve.
1) On fera la preuve de deux manières différentes.

i) Première manière. On a toujours A ⊂ A et par hypothèse A ⊂ B, donc


A⊂ A ⊂B
◦ ◦
Or A est un ouvert contenu dans B et d’après un résultat du cours, B est le plus grand ouvert
contenu dans B, donc on déduit que

◦ ◦
A⊂B .
On a toujours B ⊂ B et par hypothèse A ⊂ B, donc

A ⊂B⊂B
Or B est un fermé contenant dans A et d’après un résultat du cours, A est le plus petit fermé
contenant dans A, donc on déduit que

A ⊂ B.
ii) Deuxième manière. On a par définition

◦ [
A= U.
U ouvert
U ⊂A

Or A ⊂ B, donc

◦ [ [ [ ◦ ◦ ◦
A= U= U⊂ V =B ⇒A⊂ B .
U ouvert U ouvert V ouvert
U ⊂A U ⊂A⊂B V ⊂ B

On a

{ {
A ⊂ A avec A fermé, alors A ⊂ A{ avec A ouvert.
{ {
B ⊂ B avec B fermé, alors B ⊂ B { avec B ouvert.

Par définition, on a
\ { [
A= F ⇔A = F {. (*)
F fermé F { ouvert
A⊂ F
F { ⊂ A{

A ⊂ B ⇒ B { ⊂ A{
Et d’après (*) et le premier élément de cette question, on déduit que

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

{ {
B ⊂ A ⇒ A ⊂ B.
◦ ◦ ◦
2) ⇒) Si x ∈ A (A ouvert), alors il existe r > 0 tel que B (x, r) ⊂ A ⊂ A.
◦ ◦
⇐) Si B (x, r) est un ouvert contenu dans A, alors B (x, r) ⊂ A car A est par définition le

plus grand ouvert contenu dans A. Or x ∈ B (x, r) donc x ∈ A.
3)
◦ [ ◦{ ◦ \ \
A = U ⇒A = E \ A= U{ = F = A{ .
U ouvert U ouvert F fermé
U ⊂A U ⊂A A{ ⊂U { =F

Par complémentaire, on a

A = E \ A{ .
On opère de la même manière pour avoir

A = E \ A{ .

4) On a d’après 3)

/ A{ ⇔ ∀r > 0
x∈A⇔x∈ B (x, r) * A{ ⇔ ∀r > 0 B (x, r) ∩ A 6= ∅.

Proposition 0.9. 1) U ouvert ⇔ U = U .

2) F fermé ⇔ F = F .

Preuve. 1) ⇒) U ouvert alors


[ ◦ ◦
U⊂ θ =U ⊂ U ⇒ U = U
θ ouvert
θ ⊂ U

◦ ◦ ◦ ◦
⇐) Supposons U = U , or U est un ouvert alors ∀ x ∈ U = U , ∃r > 0 tel que B (x, r) ⊂ U =
U . Donc U est un ouvert.
2) Par passage au complémentaire, on a

c c c
F fermé ⇔ F ouvert ⇔ F =F = E \ F ⇔ F = F .

Proposition 0.10. 1) Tout ensemble fini est fermé.


2) A ∪ B = A ∪ B.
3) A ∩ B ⊂ A ∩ B (En général l’inclusion est stricte)

◦ ◦
4) A
\ ∩ B = A ∩ B.

◦ ◦
5) A ∪ B ⊂ A
\ ∪ B (En général l’inclusion est stricte)

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

Preuve.
1) {x} peut s’écrire de la façon suivante
 
\ 1
{x} = B x,
n>0
n
{x} est fermé car une intersection quelconque de fermés est un fermé.
Un ensemble fini de E peut s’écrire de la manière suivante
p
[
{x1 , x2 , . . . , xp } = {xi }
i=1

et une réunion fini de fermés est un fermé.


2) On a d’une part

A⊂A∪B A⊂A∪B
⇒ ⇒ A ∪ B ⊂ A ∪ B.
B ⊂A∪B B ⊂A∪B
Et d’autre part

A⊂A
⇒ A ∪ B ⊂ A ∪ B.
B⊂B
Or A ∪ B est le plus petit fermé contenant A ∪ B, donc

A ∪ B ⊂ A ∪ B ⊂ A ∪ B.
Et par suite

A ∪ B = A ∪ B.
3) On a

A∩B ⊂A A∩B ⊂A
⇒ ⇒ A ∩ B ⊂ A ∩ B.
A∩B ⊂B A∩B ⊂B
En général, l’inclusion est strict. On donne ici deux exemples :
Exemple 1. On considère l’espace métrique (R, |.|) et on pose A = [0, 1[ et B =]1, 2].

A ∩ B = ∅ ⇒ A ∩ B = ∅.
A = [0, 1] et B = [1, 2] ⇒ A ∩ B = {1} .

L’inclusion est donc strict.


Exemple 2. On considère l’espace métrique (R2 , N2 ) et on pose A = B (0, 1) disque ouvert
et B = B (0, 2) \ B (0, 1).

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

A ∩ B = ∅ ⇒ A ∩ B = ∅.
A = B (0, 1) et B = B (0, 2) \ B (0, 1) ⇒ A ∩ B = S (0, 1) .

L’inclusion est donc strict.


4) On a d’une part

A⊂ A ◦ ◦
◦ ⇒ A ∩ B ⊂ A ∩ B.
B⊂B
| {z }
ouvert

Or par définition, A
\ ∩ B est le plus grand ouvert contenu dans A ∩ B alors

◦ ◦
A ∩ B ⊂A
\ ∩B . (1)

Et d’autre part

◦ ◦
A ∩ B ⊂ A ⇒A
\ ∩ B ⊂A ◦ ◦
◦ ⇒A
\ ∩ B ⊂A ∩ B . (2)

A ∩ B ⊂ B ⇒A
\ ∩ B ⊂B

◦ ◦
(1) et (2) impliquent que A
\ ∩ B =A ∩ B .
5)

◦ ◦
A ⊂ A ∪ B ⇒ A⊂A
\ ∪B ◦ ◦
◦ ⇒A ∪ B ⊂A
\ ∪B .

B ⊂ A ∪ B ⇒ B ⊂A
\ ∪B
L’inclusion est parfois strict. On considère l’espace métrique (R, |.|) et on pose A = [0, 1[ et
B = [1, 2].


A = ]0, 1[ ◦ ◦
◦ ⇒ A ∪ B = ]0, 2[ \ {1} .
B = ]1, 2[

Mais A ∪ B = [1, 2] et donc A
\ ∪ B =]0, 2[ .

Définition 0.10. On appelle frontière d’un ensemble E l’ensemble des points de son adhé-
rence qui ne sont pas dans son intérieur : c’est à dire
◦  ◦ c
∂E = E \ E = E ∩ E .

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

0.4.4 Suites
Définition 0.11. Définition 1.10. Soit (E, d) un espace métrique. Si (xn ) ⊂ E une suite et
x ∈ E, alors par définition
• xn → x ((xn ) converge vers x) si et seulement si d (xn , x) → 0.
n→+∞ n→+∞
• Une suite (xn ) est convergente s’il existe un x ∈ E tel que xn → x. on écrit alors
n→+∞
x = lim xn .
n→+∞


Remarque 0.4. Soit xϕ(n) une suite extraite de (xn ). Si xn → x alors xϕ(n) → x.
n→+∞ n→+∞

Définition 0.12. Soit (E, d) un espace métrique. Si (xn ) ⊂ E une suite et x ∈ E, alors par

définition x est une valeur d’adhérence de la suite (xn ) s’il existe une suite extraite xϕ(n)
telle que xϕ(n) → x.
n→+∞

Proposition 0.11. Si xn → x alors x est la seule valeur d’adhérence de la suite (xn ). En


n→+∞
particulier la limite d’une suite convergente est unique.

Preuve. x est une valeur d’adhérence car la suite extraite (xn ) converge vers x. Soit y une

autre valeur d’adhérence de (xn ). Il existe alors une suite extraite xϕ(n) de (xn ) telle que
xϕ(n) → y.
n→+∞
On suppose par l’absurde que y 6= x. Alors d (x, y) > 0.
Posons ε = d(x,y)
2
> 0. Comme xn → x, alors xϕ(n) → x, et donc il existe un N1 tel
n→+∞ n→+∞
que

d xϕ(n) , x < ε si ϕ(n) ≥ N1 .
De même ; du fait que xϕ(n) → y, il existe un N2 tel que
n→+∞

d xϕ(n) , y < ε si ϕ(n) ≥ N2 .

Pour ϕ(n) ≥ N = max (N1 , N2 ), on a


 
d(x, y) ≤ d xϕ(n) , x + d xϕ(n) , y < 2ε = d (x, y) .

Ce qui est absurde.

Théorème 0.1. (Théorème de Bolzano-Weierstrass.) Toute suite bornée d’éléments dans Rn


possède au moins une valeur d’adhérence.

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

Caractérisation des ensembles à l’aide des suites

Proposition 0.12. Soit (E, d) un espace métrique. On a


 
F = x ∈ E / ∃ (xn ) ⊂ F t. q. xn → x
n→+∞

Preuve.  
? Soit x ∈ x ∈ E / ∃ (xn ) ⊂ F t. q. xn → x .
n→+∞
Soit ε > 0, ∃n0 tel que d (xn , x) < ε, ∀n ≥ n0 . Ceci implique que
xn0 ∈ B (x, ε) ∩ F ⇒ B (x, ε) ∩ F 6= ∅.
D’où x ∈ F . Et par suite
 
x ∈ E / ∃ (xn ) ⊂ F t. q. xn → x ⊂ F.
n→+∞

1

? Soit x ∈ F . Pour n ∈ N, on considère un xn ∈ F ∩ B x, n+1 (6= ∅), alors (xn ) ⊂ F et
1
d (xn , x) < n+1 et donc xn → x .
n→+∞

Proposition 0.13. Soit (E, d) un espace métrique.


F est un fermé si et seulement si pour toute suite convergente (xn ) ⊂ F , on a lim xn ∈ F .
n→+∞

Preuve. ⇒) Si x tel que (xn ) ⊂ F avec xn → x alors lim xn = x ∈ F = F (car F est


n→+∞ n→+∞
fermé)
⇐) Soit x ∈ F , alors ∃ (xn ) ⊂ F t.q. xn → x. Or lim xn = x ∈ F et donc F ⊂ F .
n→+∞ n→+∞
On a toujours F ⊂ F . D’où F est un fermé.

0.4.5 Partie compacte, convexe, connexe et connexe par lignes brisées

Partie Compacte
Définition 0.13. Une partie K d’un espace vectoriel normé est dite compacte si ou bien
K = ∅ ou bien K 6= ∅ et de toute suite (xn ) de points de K on peut extraire une sous-suite
convergente, de limite appartient à K (la propriété de Bolzano-Weierstrass).
Exemple 0.5. - Une partie finie d’un espace vectoriel normé est compacte.
- R n’est pas compact ; puisque la suite xn = n, n’admet pas de valeur d’adhérence.
Corollaire 0.3. Un sous-ensemble fermé d’une partie compacte est aussi compacte.
Démonstration. Il suffit d’appliquer la définition de la compacité et la caractérisation sé-
quentielle d’un fermé.
Théorème 0.2. Théorème de Borel-Lebesgue. K est une partie compacte de Rn si et seule-
ment si K est un fermé et borné.
Exemple 0.6. Le pavé ni=1 [ai , bi ] est un compact de Rn .
Q

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

Partie convexe- Partie étoilée


En géométrie, un objet est convexe si pour toute paire de points de cet objet, le segment
qui les joint est entièrement contenu dans l’objet. Par exemple, un cube plein, un disque ou
une boule sont convexes, mais un objet creux ou bosselé ne l’est pas.

Ensemble convexe Non convexe

Définition 0.14. Soit E un espace vectoriel sur R.


• Soient a et b deux éléments de E . On appelle le segment d’extrémités a et b est
l’ensemble définie par

[a, b] = { t a + (1 − t) b ∈ E, 0 ≤ t ≤ 1}.

En d’autre terme, c’est l’ensemble des barycentres de a et b à coefficients positifs si


E est considéré comme espace affine.
• Une partie non vide A ⊂ E est dite convexe si elle contient tout segment à extrémités
dans A c’est -à-dire,
∀ (a, b) ∈ A2 [a, b] ⊂ A.

Exemples 0.1.
• La boule ouverte ou fermée d’un espace vectoriel normé est une partie convexe. En
revanche, ceci ne reste pas vraie si on se place dans un R-espace vectoriel métrisable
muni d’une métrique qui ne provienne pas d’aucune norme.
• un pavé de Rn est un ensemble convexe.
• Rn − {0} n’est pas convexe.

Définition 0.15. Partie étoilée. Une partie A d’un R-espace vectoriel E est dite étoilée s’il
existe un point m de A tel que, pour tout x de A, le segment [m, x] est inclus dans A. Le
point m est appelé un centre de A.

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

Remarque 0.5. Toute partie convexe est étoilée, mais la réciproque n’est pas vrai.

a1
m2
a2
m1

Ensemble étoilé, non convexe Ensemble non étoilé

Partie connexe
L’idée de la "connexité" est de formaliser la notion intuitive qu’un objet soit "d’un seul
tenant", c’est à dire qu’il est fait d’un seul morceau. Dans le cas contraire, l’objet est constitué
par plusieurs composantes (exemple d’un archipel).

Ensemble connexe Non connexe

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

Définition 0.16. Soit E un espace vectoriel normé.


Une partie A de E est dite non connexe s’il existe une paire d’ouverts U1 et U2 telles que

 U1 ∩ U2 = ∅
 ,
A ∩ U1 6= ∅ et A ∩ U2 6= ∅,

A ⊂ U1 ∪ U2

Dans le cas contraire on dit que la partie A est connexe.

Remarque 0.6.
1. La notion de connexité est purement topologique, en revanche celle du convexité et
d’étoilée sont des notions géométriques.
2. Par passage aux fermés, A est non connexe si et seulement s’il existe une paire de
fermés F1 et F2 tels que

 F1 ∩ F2 = ∅
 ,
A ∩ F1 6= ∅ et A ∩ F2 6= ∅,

A ⊂ F1 ∪ F2

3. La partie ∅ est connexe et tout singleton de E est connexe. Un ensemble fini qui
contient au moins deux éléments est non connexe.

Exemples 0.2.
1. Rn est un espace connexe (pour n’importe quelle norme).

2. Q n’est pas un connexe de R, |.| .

Remarque 0.7. L’intersection quelconque des parties connexes n’est pas toujours une partie
connexe. Une réunion de connexes n’est pas forcèment un connexe.

La connexité par lignes brisées (ou polygonale) dans un e.v.n :


Définition 0.17. On appelle une ligne brisée (ou ligne polygonale) d’e.v.n E reliant deux
S
points a et b de E tout ensemble de la forme [pi−1 , pi ] avec p0 , . . . , pm un nombre fini
1≤i≤m
des points de E tel que p0 = a et pm = b.

Définition 0.18. Une partie A de E est dite connexe par lignes brisées, si pour tout (a, b) ∈
A2 , il existe une ligne brisée contenue dans A qui les relie.

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

p1 p0 = a

pm = b

Connexe par lignes brisées

Exemple 0.7. Toute partie convexe ou étoilée d’un espace vectoriel normé est connexe par
lignes brisées. La réciproque n’est pas vraie ! l’ensemble R2 −{(0, 0)} est connexe par lignes
brisées mais, il n’est pas étoilé.

Théorème 0.3. Toute partie de E connexe par lignes brisées est connexe.

Démonstration. Soit A une partie connexe par lignes brisées. Supposons que A est sous
forme de rÉunion disjointe de deux ouverts non vides V1 et V2 relatifs à A.
Comme V1 et V2 sont non vides alors, il existe deux points différents a de V1 et b de V2 qui
sont joignable par une ligne brisée incluse dans A = V1 ∪ V2 . Comme V1 ∩ V2 = ∅ alors,
nécessairement cette ligne soit incluse dans V1 soit dans V2 et on aura donc (a, b) ∈ V1 ou
bien (a, b) ∈ V2 . Ce qui contredit avec le faite que V1 ∩ V2 = ∅. Par conséquent, A est
connexe.

Remarque 0.8. Convexe ⇒ Étoilée ⇒ Connexe par lignes brisées ⇒ Connexe .

Théorème 0.4. Soit U un ouvert d’un R-espace vectoriel normé E. Alors, U est connexe si
et seulement si U est connexe par lignes brisées.

Remarque 0.9. Si U n’est pas un ouvert alors le théoréme n’est pas vraie, par exemple la
sph unité S(0, 1) de R2 est connexe mais n’est pas connexe par lignes brisées.

Proposition 0.14. Caractérisations des connexe de R. Les parties connexes de R sont les
intervalles.

Démonstration. Si I un intervalle alors il est convexe (connexe par ligne brisées), ensuite,
I est connexe. Pour l’autre implication, on raisonnera par la contraposée, si I n’est pas un

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0.4. QUELQUES NOTIONS TOPOLOGIQUES DANS UN E. M.

intervalle alors, il existe (a, b) ∈ I 2 et c ∈


/ I tel que a < c < b et alors, O1 = I ∩ ] − ∞, c[
et O2 = I ∩ ]c, ∞[ sont des ouverts disjoints et non vides de I recouvrent I. Par suite, I est
non connexe.

Remarque 0.10. les notions de la connexité, la convexité et la connexité par lignes brisées
coident sur R. Ainsi, les parties convexes de R sont les intervalles. En revanche ces notions
se distinguent si la dimension E est supérieure .

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